Conseil De Sécurité Distr
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Nations Unies S/2004/804 Conseil de sécurité Distr. générale 8 octobre 2004 Français Original: anglais Rapport du Secrétaire général sur la situation en Somalie I. Introduction 1. Le présent rapport est soumis conformément à la déclaration du Président du Conseil de sécurité, en date du 31 octobre 2001 (S/PRST/2001/30). Il rend compte de l’évolution de la situation en Somalie et en ce qui concerne la Somalie depuis mon rapport du 9 juin 2004 (S/2004/469) et décrit les progrès réalisés par la Conférence de réconciliation nationale en Somalie, organisée à Mbagathi (Somalie) sous les auspices de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), présidée par le Kenya. Le rapport décrit également les faits nouveaux survenus en Somalie, la situation en matière de sécurité et les activités humanitaires et de développement mises en œuvre par les programmes et organismes des Nations Unies. II. Conférence de réconciliation nationale en Somalie 2. À la fin de juin 2004, en raison de divergences de vues sur la méthode de sélection des membres du Parlement fédéral de transition, de nombreux dirigeants somaliens n’ont pas participé à la Conférence de réconciliation nationale. Toutefois, les efforts concertés des États membres de l’IGAD, en particulier de la part de leurs ministres des affaires étrangères, ont abouti à un retour progressif de ces dirigeants à la Conférence, en juillet. Les ministres ont également engagé les chefs traditionnels à venir rapidement à la Conférence et les dirigeants politiques somaliens à participer à la sélection des membres du Parlement. Ils ont déclaré que les dirigeants absents ne pourraient bloquer le processus de paix et que des mesures punitives seraient prises contre ceux qui feraient obstacle à son achèvement. 3. Il a été demandé à chaque clan somalien (Hawiye, Darod, Digil et Mirifle, Dir et les clans « alliés ») de soumettre une liste de noms, afin de constituer la Commission nationale d’arbitrage et la direction collégiale de la Conférence, dénommée Présidium. Chaque clan devait soumettre une liste de 61 députés avant le 5 juillet, à l’exception des clans « alliés » auxquels il a été demandé de présenter une liste de 31 députés. 4. Le 8 juillet, j’ai pris la parole devant les délégués somaliens à la Conférence. J’ai réaffirmé que l’ONU était résolue à appuyer les résultats de la Conférence, tout en soulignant que la responsabilité ultime de la constitution et du bon 04-54265 (F) 081004 151004 *0454265* S/2004/804 fonctionnement d’un gouvernement représentatif incombait aux Somaliens eux- mêmes. J’ai instamment demandé aux délégués de faire tout leur possible pour atteindre l’objectif fixé par les ministres des États membres de l’IGAD pour la Conférence et de mettre en place dans les meilleurs délais une structure décisionnelle représentative. 5. La répartition des sièges entre les différents clans était une opération complexe. Les négociations sur le nombre de sièges à attribuer à chacun des sous- clans se sont avérées difficiles. Toutefois, les ministres des États membres de l’IGAD ont maintenu leur cohésion au niveau régional et tenu six réunions à Nairobi en cinq mois. Leurs efforts collectifs et l’esprit de compromis dont ont fait preuve les dirigeants somaliens ont contribué à régler le problème, parfois avec l’assistance de la Commission nationale d’arbitrage composée de membres de tous les clans. 6. À la dixième réunion du Comité ministériel de facilitation de l’IGAD, tenue à Nairobi les 21 et 22 août, les ministres se sont efforcés de faciliter la sélection des députés somaliens. Ils ont également examiné le rapport d’une équipe de l’Union africaine, composée de 14 membres, qui s’était rendue en Somalie, où elle avait séjourné du 7 au 17 août. L’équipe s’était rendue à Bardera, Garbaharey, Baidoa, Beletwein, Kismayo, Bu’ale, Mogadishu, Jowhar, Galkayo et Garowe. 7. Le 22 août, 194 membres du Parlement fédéral de transition ont prêté serment lors d’une cérémonie présidée par le Ministre kényan de la coopération de l’Afrique de l’Est et régionale et le Président du Comité ministériel de facilitation de l’IGAD au Bureau des Nations Unies à Nairobi. Les divergences de vues au sein du sous- clan Harti (Darod) concernant leur choix ont été résolues après l’intervention du Président kényan, Mwai Kibaki, et des observateurs internationaux. Le 29 août, 66 autres députés ont prêté serment en présence du Vice-Président kényan, qui a proclamé l’inauguration officielle du Parlement. Les contestations au sujet des sièges restants ont également été résolues par la suite. À la mi-septembre, 268 sur un total de 275 députés avaient prêté serment, les 7 députés restants ayant été empêchés de se rendre à Nairobi en raison d’une mauvaise santé ou de problèmes logistiques. 8. Le 2 septembre, le Parlement a tenu sa première séance à Nairobi. Farah Hirsi Bulhan, âgé de 83 ans et député somalien le plus âgé, a été désigné comme Président intérimaire. Un ordre du jour parlementaire a été publié et cinq des députés restants ont prêté serment. À la troisième séance, le 7 septembre, les députés ont adopté le Règlement intérieur et décidé que le Président et les autres membres du bureau seraient élus le 15 septembre. 9. Le 15 septembre, les ministres des États membres de l’IGAD et les observateurs internationaux ont assisté à l’élection de Sharif Hassan Sheikh Aden en qualité de Président du Parlement, par 161 voix. Élu parmi 11 candidats, il a été choisi avant Sheikh Aden Mohamed Nur, qui a obtenu 105 voix. Ont participé au vote 266 députés sur les 275. Ils ont décidé de reporter l’élection d’un président intérimaire au 10 octobre, afin que les candidats aient suffisamment de temps pour faire campagne. 10. Lors de deux conférences de presse, les 17 août et 12 septembre, un groupe de femmes somaliennes participant à la Conférence a fait observer que les sous-clans n’avaient pas respecté les quotas requis pour les femmes. Malgré les efforts des observateurs internationaux, y compris ceux de mon Représentant et du personnel 2 0454265f.doc S/2004/804 du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie, seulement 23 femmes députés ont prêté serment; ce chiffre est très loin des 12 % convenus, représentant 33 des 275 sièges qui auraient dû être occupés par des femmes, comme stipulé par la charte fédérale de transition. Les problèmes relatifs au respect des modalités de la charte et à l’intégration des femmes demeurent des questions importante que le nouveau gouvernement devra régler. 11. Une réunion a été organisée avec les représentants des milieux d’affaires somaliens à Djibouti, les 21 et 22 juillet, sous les auspices du Président, Ismail Omar Guelleh, afin d’améliorer le niveau de représentativité à la Conférence et d’obtenir un appui à ses conclusions. Le Président Guelleh, le Ministre des affaires étrangères de Djibouti et les Ministres d’Éthiopie et du Kenya, de même que le personnel du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie ont engagé les principaux dirigeants d’entreprise somaliens à appuyer le processus de paix. Trente- six d’entre eux ont signé une déclaration, par laquelle ils se sont engagés à soutenir financièrement la Conférence et ses conclusions. 12. L’absence du général Mohamed Hersi « Morgan » de la Conférence et les informations indiquant qu’il organisait une attaque militaire contre Kismayo ont suscité des inquiétudes parmi la population civile de la région. Le général « Morgan » aurait regroupé sa milice dans l’intention d’attaquer l’Alliance de la vallée de la Juba (JVA) qui l’avait chassé de Kismayo, en 1999. Le chef de la JVA, le colonel Barre Hirale, aujourd’hui membre du Parlement fédéral de transition, a quitté la Conférence et est rentré à Kismayo. Le 27 juillet, l’Envoyé spécial kényan et Président de la Conférence, Bethuel Kiplagat, a publié un communiqué de presse, au nom du Comité de facilitation de l’IGAD, demandant aux pays de la région d’appliquer des sanctions à l’encontre du général « Morgan », notamment en lui refusant l’entrée dans l’un quelconque des États membres de l’IGAD. Ce dernier a annoncé son intention de revenir à la Conférence, le 14 septembre, mais à condition que le colonel Barre Hirale n’attaque pas sa milice, laquelle, selon lui, occupait des positions défensives (voir par. 24 ci-dessous). 13. La question du « Somaliland » demeure litigieuse. Le « Président » Dahir Riyale Kahin, de la « République du Somaliland » a publié un communiqué de presse, le 7 juillet, déclarant que la communauté internationale devait être avertie que toute tentative de reconstituer l’ancienne Union somalienne déclencherait un nouveau cycle d’affrontements armés et une guerre civile qui embraseraient l’ensemble de la région de la corne de l’Afrique. Il a ajouté que le gouvernement du Somaliland avait pris note avec satisfaction des nombreuses déclarations émanant de la communauté internationale indiquant que la Conférence qui se tenait actuellement au Kenya, dans le seul but de réconcilier les factions belligérantes du sud, serait suivie par la formation d’un gouvernement pour la Somalie qui engagerait ensuite un dialogue avec le gouvernement du Somaliland. III. Activités de l’ONU et de la communauté internationale 14. Pendant la période à l’examen, en prévision de la mise en place d’un gouvernement fédéral et d’institutions de transition en Somalie, mon Représentant a tenu des consultations avec des hauts responsables à Djibouti, en Égypte, en Éthiopie et en Ouganda. Entre le 16 et le 20 juin, il a eu des entretiens avec le Président de Djibouti, le Ministre égyptien des affaires étrangères et le Premier 0454265f.doc 3 S/2004/804 Ministre éthiopien.