ETUDE D’INCIDENCES NATURA 2000

GAEC MAUVAIS – PROVENCHERE

Coordonnées du porteur de projet :

Nom : GAEC MAUVAIS FROIDEVAUX

Commune et département : PROVENCHERE (25-) Adresse : Ferme du Roz

Téléphone : 06 84 45 75 62 Email : [email protected]

A quel titre le projet est-il soumis à évaluation des incidences ? Procédure d’enregistrement des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (plus de 150 vaches laitières)

Octobre 2020

Table des matières

1. Présentation du projet ...... 3 1.1. Données générales et consistance du projet ...... 3 1.2. Nature et calendrier des travaux prévus ...... 4 1.3. Localisation des parcelles et pratiques agricoles ...... 5 2. Analyse des incidences ...... 6 2.1. Situation des travaux dans un site Natura 2000 ...... 6 2.2. Parcelles du plan d’épandage ...... 6 2.3. Conclusions et recommandations ...... 6 ANNEXES ...... 7

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1. Présentation du projet

1.1. Données générales et consistance du projet

Le siège d’exploitation du Groupement Agricole d’Exploitations en Commun Mauvais Froidevaux est situé sur la commune de Provenchère, dans le canton de Maîche. Les bâtiments l’élevage sont répartis entre Provenchère et .

Cette étude est faite dans le cadre de l’amélioration du site secondaire de Belleherbe, et vu l’objectif d’atteindre un cheptel comprenant 195 vaches laitières.

L’exploitation est composée de deux sites distincts : - Le site principal, ferme du Roz à Provenchère, qui abrite la grande majorité des animaux : vaches laitières, génisses, vaches allaitantes, logées sur aire paillée intégrale ou en logettes. On y trouve également du stockage de matériel et de foin, de paille, d’enrubanné, et d’ensilage. - Le site secondaire de Belleherbe, près du centre du village, qui abrite des génisses ainsi qu’un bâtiment pour du stockage.

L’exploitation a deux projets distincts qui concernent les deux sites :

- Sur le site principal, un nouveau bâtiment de stockage pour le matériel va être construit. D’une surface de 425 m², couvert mais non clos, avec une ossature métallique, un revêtement bardage métallique. Les plans de ce bâtiment, réalisés par Bole Architecture, sont disponibles en annexe 8. Le devis de 55 000 € est également mis en annexe 8. Les travaux seront effectués par l’entreprise BTM – Bâtiments tous matériels située à Melay en Haute-Marne.

- Sur le site secondaire, une extension du bâtiment d’élevage actuel va être construite suite à un sinistre qui a détruit le deuxième bâtiment d’élevage. D’une surface de 280 m², l’extension en toiture deux pans sera ouverte sur la façade sud. Le bardage sera métallique vertical ton gris, l’ossature métallique et pannes bois et la couverture métallique de ton rouge/brun. Les plans de ce bâtiment, réalisés par Bole Architecture, sont disponibles en annexe 8. Le devis de 23 200 € est également mis en annexe 8. Les travaux seront effectués par l’entreprise BTM – Bâtiments tous matériels située à Melay en Haute-Marne. A noter que l’assurance prend en charge la majeure partie du coût de cette extension.

En période estivale, les animaux pâturent sur le parcellaire de l’exploitation : les vaches laitières à proximité de leur bâtiment sur 35 ha disponibles et les génisses et vaches allaitantes sur une surface passant de 110 ha en début de saison à 190 ha à l’automne. Les vaches laitières reçoivent une ration alimentaire équivalente qu’elles soient au pâturage ou non. En période hivernale, les animaux restent au bâtiment et sont nourris avec du fourrage, de l’ensilage, de l’enrubanné produits sur l’exploitation ainsi que des drèches de brasserie et du corn gluten.

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Les effluents agricoles de l’exploitation sont composés de lisier, de purin et de fumier. Le fumier qui vient des différentes aires paillées est stocké au champ. Le lisier et le purin (effluents d’élevage, eaux blanches, eaux vertes, eau de pluie) sont stockés dans différentes fosses : toutes extérieures et non couvertes, en béton, d’une capacité totale de 4500 m3, suffisamment dimensionnés pour les 3310 m3 d’effluents liquides.

Les effluents sont valorisés par épandage sur les terrains exploités par le GAEC. Les parcelles ont fait l’objet d’une étude de sol dans le cadre du plan d’épandage. Certaines parcelles ont été exclues pour les raisons suivantes :  Présence de tiers à moins de 100 mètres pour le lisier et à moins de 50 mètres pour le fumier  Présence d’un cours d’eau à moins de 35 mètres  Présence d’une pente trop importante, d’affleurements rocheux, ou de dolines  Eloignement trop important de la parcelle

Sur les 315 hectares de Surface Agricole Utile, 276 sont épandables en fumier et 217 en fumier et lisier. Cet épandage se fait uniquement sur les terrains du GAEC, prairies et cultures. Le fumier est prioritairement épandu sur les parcelles non épandables en lisier (proximité des habitations et sols très superficiels). Ce qui reste est épandu ailleurs.

1.2. Nature des travaux prévus

Le projet du GAEC se concentre sur l’amélioration des deux sites de l’exploitation (voir plus haut).

Le lieu des travaux se situent au plus proche à 700 m de la zone Natura 2000 la plus proche (Vallée du Dessoubre, de la Rèverotte et du Doubs).

Les matériaux mis en œuvre sont conformes aux réglementations en vigueur en matière d’urbanisme, d’installations classées et de protection des personnes. Les travaux de la structure des bâtiments seront effectués par une entreprise agréée pour ces types de constructions et le reste sera fait par les associés eux-mêmes.

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1.3. Localisation des parcelles et pratiques agricoles

Les parcelles sont situées sur 8 communes du Doubs, sur les bassins versants du Dessoubre et du Doubs.

Surface épandable solides Surface épandable liquides Surface Surfaces Commune Causes totale (ha) exclues (ha) ha % SAU ha % SAU

Tiers, dolines, pentes, BELLEHERBE 123,89 9,96 113,93 91,96 102,17 82,47 affleurements Tiers, dolines, FROIDEVAUX 60,5 8,31 52,19 86,26 33,96 56,13 affleurements

GERMEFONTAINE 3,39 3,39 Affleurements, éloignement 0 0 0 0

Dolines, cours d'eau, plan LA GRANGE 45,94 5,06 40,88 88,99 39,84 86,72 d'eau, tiers LES TERRES DE 6,62 0,71 Cours d'eau 5,91 89,27 2,59 39,12 CHAUX

PESEUX 63,32 10,75 Pente, captage, dolines 52,57 83,02 30,65 48,4

PROVENCHERE 4,56 0,54 Doline 4,02 88,16 4,02 88,16

VALONNE 7,22 0 7,22 100 7,22 100

TOTAUX 315,44 38,72 276,72 88,5 220,45 70,5

Parcelle la plus Distance au siège Site Natura 2000 proche (km) d'exploitation (km)

LE CRET DES ROCHES 8 14

MOYENNE VALLEE DU DOUBS 13 15

COTE DE CHAMPVERMOL 12 18

VALLÉES DU DESSOUBRE, DE LA RÈVEROTTE 0,3 2,3 ET DU DOUBS

Les pratiques agricoles mises en œuvre sur les parcelles de l’exploitation sont les suivantes : - Epandage des déjections animales - Apports d’engrais minéraux - Labour et semis - Fauche des foins et regains (foin, enrubanné) - Fauche de refus - Ensilage - Entretien des haies, bosquets, bordures de parcelles - Traitement insecticides et désherbant sur maïs

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2. Analyse des incidences

2.1. Situation des travaux dans un site Natura 2000

Il n’y aura pas de travaux dans un site Natura 2000, le site secondaire de Belleherbe sur lequel auront lieu les travaux se situant à 700m de la zone N2000 « Vallées du Dessoubre, de la Réverotte et du Doubs ».

2.2. Parcelles du plan d’épandage

Les parcelles du plan d’épandage sont situées entre 0.3 et 13 km des sites Natura 2000 les plus proches de l’exploitation. La parcelle épandue la plus proche d’un site Natura, se trouve à 0.3 km. Les épandages ne se font pas dans des zones Natura 2000.

2.3. Conclusions et recommandations

Le projet dans sa phase de travaux et épandages n’impacte pas de site Natura 2000.

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ANNEXES

Annexe 1 – Cartes de localisation des parcelles de l’exploitation Annexe 2 – Fiche descriptive de la zone Natura 2000 « Moyenne Vallée du Doubs » Annexe 3 – Fiche descriptive de la zone Natura 2000 « Vallées de la Rèverotte, du Dessoubre et du Doubs » Annexe 4 - Fiche descriptive de la zone Natura 2000 « Le Crêt des Roches » Annexe 5 – Fiche descriptive de la zone Natura 2000 « Côte de Champvermol »

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ANNEXE 1 – CARTES DE LOCALISATION DES PARCELLES DE L’EXPLOITATION GAEC MAUVAIS FROIDEVAUX

PROVENCHERE

LOCALISATION DES PARCELLES

Parcelles exploitées Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) Zones Humides de Type 1 et de Type 2 (DIREN)

NATURA 2000 : Captage Zone de protection Spéciale et et périmètre de protection Zone Spéciale de Conservation PPR PPE Périmètre d'Arrété de Protection de Biotiope Localisation des bâtiments

Echelle : 1/25.000ème IGN - SCAN 25 GAEC MAUVAIS FROIDEVAUX

PROVENCHERE

LOCALISATION DES PARCELLES

Parcelles exploitées Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) Zones Humides de Type 1 et de Type 2 (DIREN)

NATURA 2000 : Captage Zone de protection Spéciale et et périmètre de protection Zone Spéciale de Conservation PPR PPE Périmètre d'Arrété de Protection de Biotiope Localisation des bâtiments

Echelle : 1/25.000ème IGN - SCAN 25 ANNEXE 2 – FICHE DESCRIPTIVE DE LA ZONE NATURA 2000 « MOYENNE VALLEE DU DOUBS »

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MOYENNE VALLEE DU DOUBS

29 communes concernées Département du Doubs Adam-lès-Passavant Mérey-sous-Montrond Baume-les-Dames Montfaucon Altitudes : 242 – 602 m Chalèze Surface indicative : 6 309ha Ougney-Douvot Référence : FR4301294 – (SIC) Pont-les-Moulins Roche-lez-Beaupré FR4312010 – (ZPS) Saint-Juan Gennes Saône Guillon-les-Bains Silley-Bléfond Hyèvre-Magny -Arcier

Hyèvre-Paroisse Vaire-le-Petit La Vèze Villers-Saint-Martin

NATURE DU SITE

Habitats d’eau douce - Formations herbacées naturelles et semi-naturelles - Forêts - Habitats rocheux.

PRESENTATION DU SITE – INTERET

Avec la Saône dont il est l'affluent principal, le ensuite la plaine de la Saône dans laquelle il Doubs est un des plus importants cours d'eau se jette à 180 m d'altitude après un parcours du centre-est de la . Son histoire est de 430 km et un dénivelé de 765 m. mouvementée et sa vallée riche en activités A l’amont de Besançon, depuis Baume-les- humaines. Dames (entre Hyèvre-Paroisse et Deluz qui a Il naît sur le territoire de la commune de servi de premier noyau avant l’extension , à 945 m d'altitude, d'une exsurgence actuelle), le Doubs emprunte une vallée au pied du massif boisé du Noirmont. 90 km à relativement étroite (le lit majeur n'excède pas vol d’oiseau séparent la source de la 500 m de large) bordée, au nord par les confluence avec la Saône mais une série de Avants-Monts et au sud par le Faisceau plis montagneux occupe l’intervalle et a bisontin et le Lomont. Les versants pentus sont fortement accru la longueur de la rivière. le plus souvent recouverts d'une forêt de feuillus entrecoupée de barres rocheuses et Après un parcours montagnard plus ou moins d'éboulis. Ils présentent une nette opposition encaissé, le Doubs change d'orientation et se du fait de l’orientation générale de la vallée. Ce dirige vers le sud-ouest. Il reçoit la Loue, son paysage typique, constitué en grande partie principal affluent en aval de Dole et gagne d’habitats d’intérêt communautaire propices à

______Mars 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX de nombreuses espèces d’oiseaux limons à chailles*. L’extension du site au Bois remarquables, est celui qui prédomine d’Aglans permet d’intégrer cette espèce. jusqu’en aval sur Vaire-Arcier, Roche-lez- Beaupré, , Montfaucon puis vers Avec la forêt, un certain nombre de milieux , Montferrand, . Ces forêts de herbacés ont élu domicile sur les versants, les pentes, dominant quelques prairies humides, éboulis et les rebords de corniche bien se retrouvent également sur les versants des exposés : pelouses xériques* à anthyllide des vallées du Cusancin, de l’ et du montagnes, pelouse thermophile à brome Sesserant, dans la partie amont et en rive dressé et mélique ciliée, groupements gauche du site. d'éboulis... Le substrat calcaire, le sol superficiel, l'exposition chaude et l'absence L'exposition et la nature du substrat (roche totale de fertilisation permettent alors la venue, calcaire, formations argileuses) conditionnent sur des superficies restreintes, d'une flore et la venue de plusieurs types forestiers. d'une faune remarquables. Ces milieux sont - sur l'ubac, l'érablière à scolopendre bien présents sur la vallée du Doubs depuis souligne la base des falaises et les secteurs Baume-les-Dames mais également sur confinés sur éboulis grossiers. Elle côtoie la Montfaucon et plus en aval. chênaie-charmaie calcicole* à érables, tilleuls et fougères et, sur des terrains mieux Les nombreuses falaises de la vallée stabilisés, la chênaie-charmaie calcicole à permettent la nidification d'oiseaux typiques de hêtre et dentaire pennée, ces milieux rupestres*. Parmi elles, le Faucon - sur l'adret, ces formations sont pèlerin compte une population correspondant remplacées respectivement par la tiliaie- à plus de 10% de l’effectif régional, évalué à érablaie (éboulis grossiers sous barres environ 120 couples en 2003. rocheuses), la chênaie-charmaie calcicole Les falaises constituent également le territoire thermophile* (éboulis plus stabilisés) et la de prédilection du plus grand rapace nocturne chênaie-charmaie calcicole mésophile* typique d’Europe : le Grand Duc d’Europe dont on à fraîche (bas de versant), peut observer 4 à 5 couples sur l’ensemble de - en haut de versant, les rebords de la moyenne Vallée du Doubs de Baume-les- corniche ensoleillés sont occupés par la Dames à Osselle. Enfin, autre espèce chênaie pubescente, groupement d'affinité affectionnant les anfractuosités rocheuses, le méditerranéenne relativement rare dans la Harle bièvre est présent entre l’Isle-sur-le- région. Plus en arrière sur le plateau, se Doubs et Osselle, notamment à partir de développe la chênaie-charmaie, Besançon et en aval. Sa population - des placages d'argile hébergent représenterait plus de 4/5e des effectifs du localement une chênaie-charmaie neutrophile* département du Doubs. plus ou moins fraîche à hygrophile*. Elle Parmi les rapaces présents sur le site, on assure le contact, en fond de vallée, avec les observe la Bondrée apivore, le Milan noir et le formations forestières hygrophiles inondables : Milan royal. La population de ce dernier l'aulnaie-frênaie sur alluvions en retrait des compte une dizaine de couples nicheurs, berges et la saulaie riveraine, souvent en utilisant la plaine comme terrain de chasse. mélange avec le peuplier qui souligne de façon On trouve également d’autres espèces plus ou moins continue les berges du Doubs. d’oiseaux nicheurs d’intérêt communautaire, L'ensemble de ces formations telles que le Pic cendré et le Pic noir, forestières offre un grand nombre d'essences présents dans les chênaies à vieux arbres, ou feuillues (érables sycomore, plane et encore la Pie-grièche écorcheur, passereau champêtre, orme des montagnes, tilleul, chêne des milieux ouverts à semi-ouverts. sessile, chêne pédonculé, chêne pubescent, charme, merisier, frêne, hêtre...), auquel fait Les cavités souterraines (grottes, anciennes écho une végétation arbustive et herbacée mines) des massifs calcaires abritent une ainsi qu'une faune riche et diversifiée. importante population de chauves-souris qui trouvent leur nourriture (insectes Signalons la présence d’une mousse d’intérêt exclusivement) dans la vallée. 18 espèces, communautaire dans le bois d’Aglans (à la toutes protégées sur le territoire national, sont Vèze). Il s’agit du Dicrane vert. Corticole*, inventoriées sur le site. 9 d’entre elles sont présent ici à la base des troncs de vieux d'intérêt communautaire dont plusieurs hêtres, on le rencontre sur sols acidiclines, espèces de rhinolophes, murins et lorsque l’humidité atmosphérique est vespertilions présentes dans les cavités de la suffisante. Sa présence, originale en zone vallée dans le secteur de Deluz, dans les calcaire, est due à l’existence d’une zone de cavités des anciennes fortifications de

______Mars 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX

Montfaucon et de Gennes avec les forêts augmentation sur le site. Le plus souvent, on environnantes comme zones de chasse. les trouve en aval des barrages (Vermorey, Deluz, etc.) où le courant est fort et l’eau bien Le Lynx est l’hôte régulier de ces massifs oxygénée. Une autre espèce, la Bouvière, en forestiers de pente difficiles d’accès et au régression sur le site, est un excellent caractère naturel très marqué. indicateur de la qualité de l’eau, son cycle de reproduction nécessitant la présence d’un Le marais de Saône, faisant partie de mollusque filtreur (ponte des œufs dans la l’extension du site, abrite quant à lui différents moule). insectes inféodés aux milieux humides et La nature karstique des plateaux entaillés par inscrits à la directive habitats naturels, tel que la rivière rend hélas celle-ci très vulnérable aux l’Agrion de mercure, une libellule, le Cuivré effluents d’origine parfois lointaine et aux des marais, un papillon. Le Triton crêté et le épandages de lisier. Les effectifs d’espèces Sonneur à ventre jaune, amphibiens d’intérêt telles que la Bouvière sont directement européen, peuvent également y être touchés par ces pollutions. rencontrés. Le Râle des genêts est un oiseau Au vu de la richesse faunistique et floristique qui a été récemment noté dans les prairies du site, il apparaît indispensable de veiller au humides entre Aglans et le Marais. maintien de l’ouverture des pelouses, à la pratique d’une gestion sylvicole adaptée à la Le cours du Doubs est jalonné par l'arrivée de présence d’espèces telles que les pics (îlots de petites émergences du karst*, dont la fraîcheur vieillissement au sein des peuplements) ou le de l'eau constitue un important tampon Dicrane vert (maintien du Hêtre, éviter le thermique et un facteur de diversité. La qualité rajeunissement brutal des peuplements), au de l'eau correspond, par ailleurs, aux objectifs respect de la tranquillité des sites de fixés (classe 1B et 2). Les valeurs d'indice nidification des espèces rupestres, surtout de biologique sont les plus élevées de l'axe la fin de l’hiver à l’été. Il est également Montbéliard-Besançon et témoignent des nécessaire d’entretenir – ou de créer - des potentialités écologiques originelles du cours passes à poissons au niveau des barrages et d'eau. La rivière abrite 31 espèces de de réduire les apports de polluants, agricoles, poissons dont 4 d'intérêt communautaire. Cet industriels ou domestiques, dans les cours effectif est l’un des plus élevés du réseau d’eau, lesquels peuvent toucher invertébrés et hydrographique français. Trois d’entre eux, le poissons, base de l’alimentation de Toxostome, le Blageon et le Chabot nombreuses autres espèces animales du site. présentent des populations stables ou en

Grand murin (François Schwaab)

______Mars 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX

DONNEES SUR LA RICHESSE DU SITE

Habitats d’intérêt communautaire, inscrits à l’annexe I de la Directive Habitats

Code Habitat annexe I *=prioritaire Rivières des étages planitiaire* à montagnard avec végétation à Renoncule 3260 flottante * sites d'orchidées 6210 Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires remarquables 6410 Prairies à Molinie sur substrats calcaires argileux Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et des étages montagnard à 6430 alpin 6510 Prairies maigres de fauche de basse altitude 7210 Marais calcaire à Laîche de Davall * 7220 Sources pétrifiantes avec formation de tuf* * 8130 Éboulis ouest-méditerranéens et thermophiles 8160 Éboulis médio-européens calcaires des étages collinéen à montagnard * 8210 Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique* 8310 Grottes non exploitées par le tourisme 9130 Hêtraies neutrophiles 9150 Hêtraies calcicoles 9180 Forêts de pentes, éboulis ou ravins à Tilleul et Erable * 91E0 Forêts alluviales à Frêne et Aulne glutineux *

Espèces animales et végétale inscrites à l’annexe II de la directive Habitats

Groupe Nom de l’espèce Groupe Nom de l’espèce Mammifères Lynx boréal Poissons Blageon Mammifères Grand Murin Poissons Bouvière Mammifères Petit Murin Poissons Chabot Mammifères Petit rhinolophe Poissons Toxostome Mammifères Grand rhinolophe Invertébrés Cuivré des marais Mammifères Minioptère de Schreibers Invertébrés Damier de la Succise Mammifères Rhinolophe euryale Invertébrés Agrion de mercure Mammifères Vespertilion à oreilles échancrées Amphibiens Triton crêté Mammifères Vespertilion de Bechstein Amphibiens Sonneur à ventre jaune Mammifères Vespertilion des marais Bryophytes* Dicrane vert

Espèces oiseaux, inscrites à l’annexe I de la directive Oiseaux, justifiant la proposition du site comme Zone de Protection Spéciale :

- Bondrée apivore - Milan royal - Busard Saint-Martin - Pic cendré - Faucon pèlerin - Pic noir - Grand-duc d'Europe - Pie-grièche écorcheur - Martin pêcheur - Râle des genêts - Milan noir

______Mars 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX

GLOSSAIRE

Bryophyte : mousse Calcicole : se dit d'une espèce ou d'une végétation rencontrée exclusivement ou préférentiellement sur sols riches en calcium. Chailles : concrétions siliceuses Chasmophytique : se dit d'une plante colonisant de faibles épaisseurs de sol accumulées dans les fissures de la roche. Corticole : qui pousse sur les écorce des arbres Erablaie : formation boisée des ravins constituée essentiellement d'érables Hygrophile : se dit d'une plante ayant besoin de forte quantité d'eau tout au long de son développement. Karst : ensemble de formes superficielles et souterraines résultant de la dissolution de roches carbonatées (ici, calcaires) sous l’action de l’eau rendue acide par le dioxyde de carbone. Mésophile : qualificatif employé ici pour caractériser les conditions moyennes dans un gradient de sécheresse et d'humidité. Neutrophile : se dit d'une plante se rencontrant sur les sols légèrement acides ou neutres. Planitiaire : de la plaine. Rupestre : se dit d’un espèce inféodée aux milieux rocheux Tiliaie : formation boisée des ravins constituée essentiellement de tilleuls. Thermophile : se dit d’un organisme lié aux stations chaudes et nécessairement ensoleillées. Tuf (ou travertin) : roche sédimentaire calcaire continentale. Les travertins se déposent aux émergences de certaines sources, et dans des cours d’eau peu profonds à petites cascades (précipitation des carbonates activée par les turbulences et la perte en CO2). Xérique : se dit d'un milieu sec.

Grand duc d’Europe(coll.doc.Histoire Naturelle)

Faucon pèlerin (coll.doc Histoire Naturelle)

______Mars 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX

ANNEXE 3 – FICHE DESCRIPTIVE DE LA ZONE NATURA 2000 « VALLEES DE LA REVEROTTE, DU DESSOUBRE ET DU DOUBS »

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VALLEES DU DESSOUBRE, DE LA REVEROTTE ET DU DOUBS

51 communes concernées Battenans-Varin Département du Doubs Belleherbe -Lizerne Altitudes : 356 – 1003 m Bonnétage Bréseux (les) Mont-de-Laval Surface indicative : 16 271 ha Mont-de-Vougney Montécheroux Référence : FR4301298 - pSIC Montjoie-le-Château FR4312017 - ZPS Charmoille Consolation-Maisonnettes Orgeans-Blanchefontaine Cour-Saint Maurice Pierrefontaine-les-Varans Courtefontaine Plaimbois-du-Miroir Plaimbois- Plains-et-Grands-Essarts (les) Fontenelles (les) Saint-Hippolyte Saint-Julien-les-Russey Germéfontaine Sommette (la) Glère Soulce-Cernay Guyans-Vennes Terres-de-Chaux (les) Vaucluse Laval-le-Prieuré Vennes Longevelle-les-Russey NATURE DU SITE

Habitats d’eau douce - Formations herbacées naturelles et semi-naturelles – Pelouses sèches - Forêts - Habitats rocheux - Grottes - Marais et tourbières - Formations tufeuses – Terres agricoles

DESCRIPTION DU SITE – INTERET

A l’est du département du Doubs, les vallées restent étroits. Le Dessoubre prend sa source du Doubs, du Dessoubre et de la Reverotte à 600m d’altitude sous la Roche du Prêtre, incisent profondément les plateaux calcaires dans le Cirque de Consolation. Sa naissance du Jurassique selon un axe globalement résulte de la confluence d’une série orienté nord-est sud-ouest. La disposition d’émergences, alimentées par les eaux tabulaire des roches conditionne des versants d’infiltration des plateaux voisins. De abrupts mais cependant réguliers. Les parties nombreux exutoires de tourbières, entonnoirs hautes sont constituées de corniches calcaires et gouffres du plateau calcaire se rattachent tandis que les parties basses sont ennoyées ainsi au réseau souterrain du Dessoubre. A de cailloux et d’argiles. Les fonds de vallée quelques kilomètres de là, il est rejoint par son

Janvier 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX – page 1 principal affluent, la Reverotte, débutant sous humide. Leur extension reste très limitée et la roche Barchey (988m), près du village de la topographie les rend, la plupart du Loray. Le Dessoubre termine sa course dans le temps, inexploitables. Doubs, 33km plus loin, à Saint Hippolyte. Depuis la frontière suisse, ce dernier, circule d’est en ouest, après l’impressionnant virage du Clos du Doubs. Dans cet ensemble, la forêt est dominante, les peuplements feuillus, résineux ou mixtes couvrant les versants abrupts. Cependant, les falaises et amphithéâtre rocheux, les prairies de pente, les réseaux de haies et bosquets, les fonds de vallée s’évasant régulièrement à Erablaie de pente – Cliché G.Bailly la faveur d’afférences latérales confèrent à Des hêtraies à aspérule. Il s’agit de hêtraies l’ensemble un attrait paysager remarquable et pures ou de hêtraies-sapinières qui se relativement diversifié. Des atteintes sont développent sur des sols neutres à humus cependant notées. En effet, ces vallées doux. Sont reconnues : accueillaient autrefois beaucoup plus la hêtraie-chênaie à aspérule odorante. Elle d’activités qu’actuellement. Dès le moyen- est installée sur des sols bruns riches en âge, l’énergie motrice des rivières a été calcium, argilo-limoneux et bien alimentés utilisée. De nombreux moulins, scieries, en eau. Ce type de forêt est commun en forges, tuileries, teintureries… aujourd’hui Franche-Comté. disparus, s’étaient implantés dans les vallées. la hêtraie-chênaie à pâturin de Chaix. Elle Les traces en sont encore visibles. Cependant, s’exprime en contexte plus acidifié que le leur abandon, le déclin des activités agricoles précédent et reste très fréquent à l’étage en liaison avec les difficultés d’exploitation collinéen. ont induit un enfrichement et un boisement la hêtraie hygrosciaphile* à tilleul qui est (souvent sous la forme de plantations de présente sur les versants ombragés d’ubac. résineux) progressifs des vallées. Elle est assez répandue et l’épicéa est assez régulièrement introduit. La strate L’encaissement des vallées, l’opposition de herbacée, à recouvrement parfois faible, versants plus ou moins abrupts, le contraste comprend des espèces typiques telles que entre les différentes vallées, la nature des la dentaire pennée, la mercuriale pérenne, calcaires, la présence des plateaux l’aspérule odorante avec, parfois, des occasionnent une grande diversité de milieux espèces remarquables. naturels. la hêtraie à dentaire qui est assez répandue sur les versants de l’étage montagnard. La forêt couvre la majeure partie du site Relativement productive et souvent (60 %), en raison surtout de la topographie enrichie en résineux, son exploitation est marquée et elle est le siège d’une activité importante pour l’économie forestière économique importante. Parmi les habitats locale. d’intérêt communautaire, il convient de - Des chênaies pédonculées calcicoles* qui distinguer : sont généralement localisées à l’étage - La tiliaie* et l’érablaie* à tilleuls de ravins collinéen, en fond de vallon et en bas de colonisent les éboulis grossiers sans cesse versant sur des colluvions épaisses. La alimentés par les parois verticales qui réserve en eau est bonne toute l’année. surplombent les pentes. Elles se Plusieurs groupements sont reconnus : la différencient en fonction de l’exposition du chênaie pédonculée à aconit tue-loup, la versant et la productivité diffère suivant chênaie pédonculée acidicline* et la l’exposition, faible en condition chaude ou chênaie pédonculée à primevère élevée.

plus élevée en condition ombragée et

Janvier 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX – page 2 - Des hêtraies calcicoles telles que : ou les orpins, constituent le groupement. la hêtraie à If, observée à une altitude Sa répartition est extrêmement localisée. comprise entre 400 et 1000m sur des - Les sols superficiels des corniches arides, pentes importantes, est dominée par le les vires et pentes rocheuses sont propices hêtre et l’érable champêtre, souvent au développement de pelouses xérophiles* accompagnés par le sapin. Les zones continentales. Ces pelouses rases, presque concernées sont de faible superficie. Elle toujours écorchées, ne couvrent que des constitue un habitat préférentiel pour l’if à surfaces restreintes et les plantes qui les baie, dont le caractère relictuel est notable. caractérisent sont menacées. Ces pelouses la hêtraie à seslérie bleue rencontrée au n’évoluent pas de manière spontanée. niveau des barres rocheuses et des pentes fortes et rocailleuses dans des conditions - En arrière des corniches et sur les pentes, de sécheresse particulièrement marquées. sur des sols plus profonds, se développent Ce groupement, très localisé dans la des pelouses mésophiles*. Leur cortège région, montre une flore très originale mais floristique est plus important et également quelques enrésinements en particulièrement riche en espèces rares. En épicéas. fonction de la nature des sols (calcaires, la hêtraie mésoxérophile* à laîche blanche. marnes) et du climat, elles offrent une forte Elles est relativement rare en France et son variabilité de composition. grand intérêt patrimonial est justifié par la - A la différence des pelouses xérophiles, le présence d’espèces rares, orchidées en maintien des pelouses mésophiles est particulier. Elle est présente sur les pentes dépendant d'un entretien extensif ; en fortes, d’exposition ouest/sud-ouest et la l’absence, l’apparition de groupements strate herbacée est souvent envahie par le arbustifs est notée comme les fruticées* à buis. Elle constitue, avec le groupement amélanchier, d’intérêt communautaire, les précédent, l’un des habitats préférentiels fourrés de prunelliers, troènes et églantiers, de l’if à baie. fourrés de noisetiers, ourlets forestiers… - la forêt alluviale résiduelle (frênaie-érablaie riveraine) occupe les fonds de vallées sous Lorsque les sols sont profonds, apparaissent forme de liséré ; elle joue un rôle important les prairies mésophiles entretenues par la de fixation des berges. pâture ou la fauche. Dans ce dernier cas, elles Les milieux ouverts herbacés représentent sont d’intérêt communautaire lorsque le environ 35% de la superficie du site. Les niveau de fertilisation reste faible à modéré, prairies pâturées qui semblent représenter la qu’elles soient de basse altitude ou de part essentielle ne sont pas d’intérêt montagne. Dans les prairies maigres de européen. Sur les sols superficiels fauche de basse altitude, la flore est dominée apparaissent des pelouses, formations par des graminées (fromental, dactyle…) et ouvertes, à végétation rase exigeant des sols des plantes à fleur (centaurée jacée, épiaire superficiels bien drainés et non fertilisés. Leur étroite…). Pour les prairies de fauche de superficie, plus importante, par le passé est montagne peu fertilisées, la flore est aujourd’hui anecdotique. Pourtant, leur particulièrement riche en plantes à fleurs conservation est essentielle pour le maintien (géranium des bois, bistorte, narcisse, de la richesse de cet ensemble et, très trolle…) ; les graminées dominent lorsqu’elles souvent, leur restauration doit être engagée sont davantage fertilisées. d’urgence par suite de leur enfrichement. En raison de l’extrême karstification du sous- - Faisant transition entre les pelouses et les sol calcaire et de la configuration des vallées, milieux rocheux, une pelouse calcaire les formations humides restent localisées karstique apparaît sur certaines dalles malgré un contexte général de forte pluviosité. rocheuses et en l’absence de sol élaboré ; Malgré leur rareté, toutes présentent une forte des espèces spécialisées, le céraiste nain valeur patrimoniale. A Bonnétage,

Janvier 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX – page 3 Frambouhans et Saint-Julien-les-Russey, la tourbière des Creugniots montre Dans les vallées, les résurgences latérales essentiellement des groupements de pins à constituent souvent des sources pétrifiantes crochets. A Domprel, Germéfontaine, Laviron, aboutissant à la formation de barres de tuf* le Landresse et Pierrefontaine-les-Varans, les long du ruisseau ou de tufières colonisées par prairies paratourbeuses à molinie* sur argile d'importantes associations de mousses. Les ou et les mégaphorbiaies* constituent plus belles se situent au Varoly et au moulin l’originalité de la flore. La vulnérabilité de ces de Vermondans. formations humides est accentuée par leur fragmentation et leur petite taille. Enfin, leur Les habitats naturels rocheux sont une autre importance est vitale pour la ressource en eau composante essentielle du site car marquant et l’alimentation des ruisseaux afférents à la profondément le paysage.

Reverotte ou au Dessoubre. - C’est le cas pour les nombreuses parois et pentes rocheuses qui dominent les vallées. Quelques végétaux profitent des moindres aspérités pour s'implanter et leur nature diffère selon l’exposition : de rares plantes en condition chaude et un recouvrement important de fougères et de mousses en conditions ombragée et humide. Leur inventaire doit être poursuivi ; leur intérêt pour la faune est également reconnu. Prairie humide à molinie – Cliché J Guyonneau / CBFC - Des éboulis peuvent localement apparaître sur les versants de l'adret ou de l'ubac des différentes vallées. Ces milieux présentent Conditionnant la géomorphologie des lieux et des conditions extrêmes et leur la répartition de nombreuses formations colonisation est marquée, à ce stade, par végétales, les cours d’eau marquent fortement des espèces très spécialisées et peu de leur empreinte ces vallées. La nature des communes. Quatre habitats naturels sont fonds favorise la présence de groupements distingués. muscinaux aquatiques, discontinus certes, mais toujours largement représentés. Sur le - Les grottes et réseaux souterrains sont Doubs et la basse vallée du Dessoubre, les nombreux et très développés, le végétaux à feuilles flottantes apparaissent. creusement du Plateau calcaire par les Ces caractéristiques confèrent un intérêt rivières favorisant leur apparition. Qu’elles communautaire à l’ensemble du réseau soient sèches ou noyées, les conditions de hydrographique. Des efforts ont déjà été vie montrent des caractéristiques consentis pour la résorption des pollutions sur analogues : obscurité d’où l’absence de le Plateau si bien qu’une amélioration de la photopériode, variations de température qualité des eaux est observée même si atténuées et disponibilité alimentaire demeurent des secteurs non conformes avec limitée. La faune montre une forte les objectifs de qualité préconisés, ceci en spécialisation et plusieurs espèces liaison avec des charges excédentaires en d’invertébrés endémiques* et de chauves phosphore et en azote. Ces vallées souris sont présentes. Ainsi, les grottes de constituent des espaces naturels privilégiés où l’Hermitage, de Sainte-Catherine et du aux canyons froids de l’amont succèdent de Château de la Roche constituent des gites plus larges épanouissements très favorables à de reproduction pour plusieurs espèces de l'Ombre commun. D’autres poissons chauves-souris d’intérêt communautaire. témoignent de la qualité des eaux, comme la Les deux derniers figurent déjà dans le lamproie de Planer, le blageon ou le chabot. réseau Natura 2000, notamment pour le Minioptère de Schreibers. C’est en tant que

Janvier 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX – page 4 territoire de chasse des différentes espèces (environ 5 couples) ou encore le grand présentes que ces vallées et plateaux corbeau. méritent d’être considérés.

Cette incontestable diversité d’habitats naturels (21 d’intérêt communautaire) est particulièrement favorable au développement d’une faune et d’une flore remarquables et de grande valeur (21 espèces sont répertoriées aux annexes 1, 2 et 4 des directives Oiseaux et Habitats).

Pour la flore, le nombre d’espèces rares et menacées est élevé ; leur présence concerne des milieux naturels spécifiques : pelouses, Hibou grand duc – Cliché corniches, éboulis, marais et tourbières, prairies de fond de vallée. 16 d’entre elles bénéficient d’une protection. Aucune ne figure parmi celles qui sont d’intérêt Grand duc d’Europe - Dessin coll.doc.Histoire Naturelle communautaires. Pour plusieurs espèces des espaces ouverts Côté insectes, les investigations conduites ont ou semi-ouverts (alouette lulu, pie grièche mis en évidence la présence, dans les milieux écorcheur, tarier des prés…), les preuves de humides, d’une espèce de papillon d’intérêt nidification sont apportées ; des inventaires communautaire, le damier de la succise. Dans complémentaires permettront d’apprécier leur ces mêmes secteurs, une autre est protégée densité. La bondrée apivore, le milan noir et le au niveau national. milan royal sont très régulièrement nicheurs dans les massifs forestiers et aussi dans les espaces semi-ouverts. Ici, le milan royal présente des densités parmi les plus élevées de Franche-Comté. Dans les zones boisées situées au delà de 600m d’altitude, les peuplements forestiers les plus âgés abritent la chouette de Tengmalm, cependant assez rare sur le site. Le présence de gros hêtres lui est particulièrement favorable ainsi qu’à toute Damier de la succise - Cliché F. Mora une communauté d’oiseaux cavernicoles à commencer par le pic noir et le pic cendré. Le martin pêcheur est régulier sur l’ensemble des L’avifaune* n’est pas en reste avec la différentes rivières. présence de 11 espèces d’oiseaux d’intérêt Malgré l’altitude qui constitue un facteur communautaire. Les falaises constituent le défavorable à un bon développement des domaine de nidification du faucon pèlerin (près population de chauves-souris, cinq espèces de 20 couples soit 3 % de la population inscrites en annexe II de la directive Habitats française), la richesse du secteur est bien sont présentes sur le site (grand murin, grand illustrée. Un réseau d’arrêtés de protection de rhinolophe, petit rhinolophe, minioptère de biotope a été mis en place pour assurer sa Schreibers, murin à oreilles échancrées,). protection, la Franche-Comté portant une Cette richesse, favorisée par la proximité de forte responsabilité en France. Sur ces mêmes l’eau, est le signe du maintien d’écosystèmes milieux, se reproduisent d’autres oiseaux encore peu artificialisés. Hormis pour le remarquables comme le hibou grand duc minioptère de Schreibers, les gîtes de mise

Janvier 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX – page 5 bas se situent dans des bâtiments (5 colonies parmi les 8 recensées). La forêt constitue le territoire de chasse de plusieurs espèces tandis que d’autres dépendent de lisières forêt-prairie donc de la présence de réseaux de haies ou ripisylves* au niveau des prairies ou de pelouses sèches.

En raison de leur grande taille et des possibilités de quiétude qu’ils ménagent, les massifs forestiers des vallées du Doubs, du Dessoubre et de la Reverotte constituent un habitat idéal pour le lynx boréal. Le territoire d’un individu adulte est supérieur à 100 km2 Lynx boréal Cliché Sutter / E. Dragesco et cet ensemble constitue une charnière importante entre le Jura et les Vosges.

Janvier 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX – page 6

Glossaire

Alluvial : adj. désignant tout ce qui est lié aux alluvions et résulte de leur mise en place. La plaine alluviale qui occupe le lit majeur d'un fleuve résulte des apports alluviaux lors des crues. Alluvions : dépôts arrachés aux sols et matériaux des zones amont et de granulométrie diverse et transportés sur des distances, qui peuvent être importantes, par les rivières et les fleuves. Acidi- : préfixe signifiant acide. Avifaune : désigne les oiseaux Calcicole : se dit d'une espèce ou d'une végétation rencontrée exclusivement ou préférentiellement sur des sols riches en calcium. Chasmophytique : se dit d'une plante colonisant de faibles épaisseurs de sol accumulées dans les fissures de la roche. Endémique : se dit d’une espèce qui se rencontre qu’en un lieu ou une région donnée. Erablaie : formation boisée des ravins constituée essentiellement d'érables. Fruticée : formation végétale constituée d’arbustes. Hygro : préfixe relatif à l’humidité. Hygrophile : se dit d'une plante ayant besoin de forte quantité d'eau tout au long de son développement. Karst : ensemble de formes superficielles et souterraines résultant de la dissolution de roches carbonatées (ici, calcaires) sous l’action de l’eau rendue acide par le dioxyde de carbone. Mégaphorbiaie : formation végétale de hautes herbes installée sur des sols humides et riches. Méso : préfixe signifiant moyen. Mésophile : caractérise les conditions moyennes dans un gradient sécheresse-humidité. Molinie : graminée caractéristique des prairies paratourbeuses ou des prairies humides. Sciaphile : qualifie les essences d’ombre. Thermophile : se dit d'une plante qui croit de préférence dans des sites ensoleillés et chauds. Tiliaie : formation boisée des ravins constituée essentiellement de tilleuls. Tuf (ou travertin) : roche sédimentaire calcaire continentale. Les travertins se déposent aux émergences de certaines sources, et dans des cours d’eau peu profonds à petites cascades (précipitation des carbonates activée par les turbulences et la perte en gaz carbonique). Xérophile : qualificatif utilisé pour désigner des espèces végétales aimant les milieux secs.

Janvier 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX – page 7 DONNEES SUR LA RICHESSE DU SITE

Habitats naturels d’intérêt communautaire inscrits à l’annexe I de la directive Habitats

Code Habitat annexe I * = prioritaire 3260 Rivières des étages planitiaire à montagnard avec végétation à renoncule 5110 Fruticée à amélanchier des pentes rocheuses calcaires 6110 Pelouse pionnière médio-européenne 6210 Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d’embuissonnement sur calcaire * 6410 Prairie humide à molinie sur calcaire et argile 6430 Ourlet des cours d’eau à pétasite 6510 Prairies maigres de fauche de basse altitude 7110 Végétation des tourbières hautes actives * 7220 Sources pétrifiantes avec formation de tuf * 7230 Tourbières basses alcalines 8120 Eboulis calcaires submontagnards à fougères 8130 Éboulis méditerranéens occidentaux et thermophiles 8160 Éboulis médio-européens calcaires * 8210 Pentes rocheuses calcaires médio européenne 8310 Grottes naturelles non exploitées par le tourisme 9130 Hêtraies neutrophiles à aspérule 9150 Hêtraies calcicoles à céphalanthère 9160 Chênaies pédonculées calcicoles 9180 Forêts de pentes, éboulis ou ravins à tilleul et érable * 91D0 Tourbières boisées * 91E0 Forêts alluviales résiduelles *

Espèces animales inscrites à l’annexe II de la directive Habitats

Groupe Nom de l’espèce Mammifères Lynx boréal Mammifères Grand murin Mammifères Grand rhinolophe Mammifères Petit rhinolophe Mammifères Minioptère de Schreibers Vespertilion à oreilles Mammifères échancrées Poissons Lamproie de planer Poissons Chabot Poissons Blageon Invertébrés Damier de la Succise

Espèces oiseaux inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux, justifiant la proposition du site comme Zone de Protection Spéciale.

- Faucon pèlerin - Milan royal - Pic cendré - Grand-duc d'Europe - Chouette de Tengmalm - Pic noir - Bondrée apivore - Gélinotte des bois - Pie-grièche écorcheur - Milan noir - Martin pêcheur

Janvier 2006 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX – page 8 ANNEXE 4 - FICHE DESCRIPTIVE DE LA ZONE NATURA 2000 « LE CRET DES ROCHES »

Chambre Interdépartementale GAEC MAUVAIS FROIDEVAUX Mai 2018 d’Agriculture Étude d’Incidences Natura 2000 Doubs – Territoire de Belfort

LE CRET DES ROCHES

Département du Doubs Communes concernées : Altitudes : 486 - 779 m Surface indicative : 60 ha Pierrefontaine-les- Référence : FR4301288 Pont-de-Roide

NATURE DU SITE

Formations herbacées naturelles et semi-naturelles - Fourrés sclérophylles* - Habitats rocheux - Forêts.

DESCRIPTION DU SITE - INTERET

Þ La forêt du versant nord, installée sur une Au sud de l'agglomération montbéliardaise, pente rocailleuse, est dominée par une une falaise de calcaire d'âge Jurassique hêtraie froide dont la strate herbacée est supérieur domine la ville de Pont-de-Roide d'une colonisée par la dentaire penné et l'actée en centaine de mètres. Sa formation résulte d'un épis. Traité en futaie régulière, le hêtre est double phénomène : formation du flanc nord de dominant avec des strates arbustives et l'anticlinal du Lomont par redressement des herbacées pauvres. couches calcaires des collines pré-jurassiennes, Þ La corniche, exposée au sud, est un milieu puis érosion d'un secteur fragilisé par la où le sol est très réduit et le recouvrement tectonique, en combe latérale marneuse. Le Crêt herbacé faible (inférieur à 50 % de la des Roches domine cette combe. Le bas de la surface). Elle héberge, dans ses fissures, des corniche est recouvert par un manteau d’éboulis plantes pionnières (dites chasmophytes c'est- plus ou moins liés par des argiles de à-dire colonisants de faibles épaisseurs de décalcification. La falaise présente une déclivité terre accumulées dans les fissures de roche) ouest en direction de la vallée du Doubs. soumises à des conditions écologiques L’orientation de la crête rocheuse principale sud - sévères. Elle présente des espèces sud-ouest présente un coude nord/nord-ouest, remarquables, en limite de leur aire de puis une partie ouest. Le revers du crêt, en partie distribution. Ce sont, par exemple, le daphné boisé, est incliné vers le nord-est. des Alpes ou encore l'épervière à feuilles de scorzonère qui a presque disparu du site. Le Ce secteur appartient, comme les collines pied de falaise est boisé Le piétinement induit pré-jurassiennes du pays de Montbéliard, au par la pratique de l'escalade, sur une partie compartiment floristique bâlois et alsatique, importante du linéaire, limite cependant le c'est-à-dire d'influence alsacienne, où se développement de la flore herbacée. développe une végétation typique de l'étage Þ Entre la corniche et la forêt, une pelouse montagnard inférieur. Il présente des milieux xérique (très sèche) est installée sur un sol caractéristiques et une flore particulièrement peu épais de pente faible ou nulle. Elle intéressante, variant en fonction de l'exposition : comporte des espèces relictuelles de végétation herbacée primaire, c'est-à-dire non

______Déc. 2001 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX influencée par l'homme, réalisant des régional. Sur le secteur nord, quelques associations végétales typiquement médio- plantations résineuses ont été réalisées à européennes. Le recouvrement herbacé est proximité de la corniche. Leur état sanitaire important, on y trouve, par exemple, la médiocre et les faibles potentialités du sol ne coronille des montagnes, l'ibéride des permettent pas d'escompter un rendement rochers et l'oeillet bleuâtre qui sont protégés optimal. au niveau régional. Þ A proximité du fort, se développent de belles pelouses mésophiles* à floraison magnifique en fin de printemps.

Le Crêt des Roches constitue un important site de migration postnuptiale des oiseaux (127 000 oiseaux dont 1 300 rapaces ont été observés durant l'automne 1988). Il abrite des insectes thermophiles telle que la mante religieuse et le criquet italien peu communs en Franche-Comté.

Actuellement, les pelouses xérophiles (installées sur des milieux très secs) et les groupements rupicoles (liés aux rochers) voient localement leur développement limité par la pratique de l’escalade, la présence de sentiers et d'installations touristiques. Le surpiétinement induit alors la destruction des végétaux.

POLITIQUE DE PRESERVATION ACTUELLE

Le récent classement en réserve naturelle volontaire du Crêt des Roches, la révision d'aménagement forestier, ainsi qu'une Þ Le manteau pré-forestier constitue une concertation fréquente avec les associations de association thermophile de petite surface, pratique des loisirs sont de nature à satisfaire les développée entre la forêt et la pelouse. objectifs de préservation exprimés dans Natura Þ Le domaine forestier, exposé au sud/sud- 2000. ouest présente une chênaie thermophile qui précède la hêtraie chaude avec l'hépatique à trois lobes également protégée sur le territoire

OBJECTIFS DE PRESERVATION A ATTEINDRE SUR LE SITE

¨ Préserver les corniches et pelouses ¨ Préserver les forêts de versant ¨ Conserver la diversité structurale de l'ensemble pelouse, prairie, fruticée et forêt.

______Déc. 2001 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX DONNÉES SUR LA RICHESSE DU SITE Justifie la proposition de site d'intérêt communautaire, en vue d'intégrer le réseau Natura 2000 comme Zone spéciale de conservation.

Habitats naturels d'intérêt communautaire, inscrits à l'annexe I de la directive habitats: Code Habitat annexe I * : prioritaire 5130 Formations à Genévrier sur landes ou pelouses calcaires 6110 Pelouses sèches calcaires * 6210 Pelouses sèches semi-naturelles et faciès * d'embuissonnement sur calcaire 8160 Éboulis médio-européens calcaires des étages collinéen à * montagnard 9150 Hêtraies calcicoles* à céphalantère

Espèce animale, inscrites à l'annexe II de la directive habitats :

Groupe Nom de l'espèce Invertébrés Lucane cerf-volant

Pour mémoire, récapitulatif des espèces protégées sur le site :

Végétaux Invertébrés Autres Vertébrés Niveau européen / 1 / Niveau national / / / Niveau régional 8 / /

GLOSSAIRE

Calcicole : se dit d'une espèce ou d'une végétation rencontrée exclusivement ou préférentiellement sur sols riches en calcium. Mésophile : conditions moyennes dans un gradient sécheresse - humidité. Sclérophylle : se dit d'une plante ayant des feuilles à cuticule épaisse, persistante et coriace, comme par exemple le buis.

______Déc. 2001 - DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX ANNEXE 4 - FICHE DESCRIPTIVE DE LA ZONE NATURA 2000 « COTE DE CHAMPVERMOL »

Chambre Interdépartementale GAEC MAUVAIS FROIDEVAUX Mai 2018 d’Agriculture Étude d’Incidences Natura 2000 Doubs – Territoire de Belfort

COTE DE CHAMPVERMOL

Communes concernées : Département du Doubs Bourguignon Altitudes : 334 – 503 m Surface indicative : 156 ha Référence : FR4301289 -SIC

NATURE DU SITE

Formations herbacées naturelles et semi-naturelles – Fourrés sclérophylles* – Forêts – Habitats rocheux

DESCRIPTION DU SITE - INTERET

Au sud de Montbéliard, avant de s'engager pubescente en pied de falaise où elle partage dans une direction nord-est/sud-ouest qui le les éboulis plus ou moins fixés avec une tiliaie*- mènera à la Saône après un parcours de 430 érablaie* thermophile*, une pelouse à seslérie, km, le Doubs entaille les plateaux préjurassiens tabouret des montagnes et laser à larges feuilles et dégage ainsi une succession de matériaux accompagnés du rare ibéride intermédiaire, géologiques particulièrement mis en évidence à petite crucifère protégée sur le territoire régional. la Côte de Champvermol, sur la territoire de la La pelouse à seslérie et les éboulis à ibéride commune de Mandeure. Du sommet de la Côte sont piquetés de bosquets thermophiles* à (480 m) à la rivière (340 m), on trouve en effet : amélanchier, chêne sessile, et chêne hybride de chêne pubescent et de chêne sessile, cornouiller - un substrat calcaire à l'origine de corniches, sanguin... falaises et éboulis plus ou moins grossiers ; Plus bas, les éboulis stabilisés sont - un substrat marno-calcaire qui détermine la recouverts d'une chênaie-charmaie formation d'éboulis fins à moyens ; neutrophile qui occupe une grande partie de la - un substrat marneux à la base de la côte où côte. Elle laisse la place, au contact de l'assise prend naissance un marais de pente ; marneuse à un bas marais de pente à molinie - les alluvions calcaires, enfin, déposés par la alimenté par des suintements résultant de l'eau rivière. captée des plateaux. On y trouve la laîche de Davall, la laîche fauve ainsi que l'épipactis des A cette succession de matériaux, exposés au marais, orchidée inféodée à ces milieux sud/sud-ouest, fait écho une succession de calcaricoles* humides. communautés végétales adaptées aux conditions particulières du site. Ainsi, à la Les alluvions du Doubs, étendues par chênaie-charmaie de plateau succède, en endroits, sont le siège d'une chênaie-charmaie bordure de corniche, sur des sols calcaires très fraîche à frêne élevé, relayée dans les stations superficiels, une chênaie pubescente et une les plus humides par une aulnaie-frênaie à aulne pelouse sèche à ail à tête ronde, laîche humble, blanc, groupement très productif et riche en fétuque ovine... On retrouve la chênaie espèces, mais le plus souvent rencontré à l'état

______Avril 2004 DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX relictuel en bordure de cours d'eau. Ce type reptiles dont la couleuvre à collier et la coronelle, d'alluvions riches en éléments nutritifs est en toutes deux protégées en France. effet particulièrement convoité pour la mise en culture ou, en cas d'abandon ou de trop forte Dans ce milieu, la mise en culture des humidité, pour la plantation de peupliers. Les terrains alluviaux entraîne une forte régression alluvions du site de Champvermol n'offrent de la pelouse qui compromet l’existence de la toutefois qu'un intérêt forestier. Des dépôts station de prêle rameuse notamment. L'abandon sableux sont en effet à l'origine d'une pelouse de la pelouse constitue également une menace sèche alluviale particulièrement rare, voire en dans la mesure où l'absence d'activités voie de disparition. On ne retrouve ce type de pastorales telles qu'une fauche tardive ou un communauté végétale, unique en Franche- pâturage extensif occasionne la reprise de la Comté, qu'en quelques endroits de la vallée de dynamique naturelle de la végétation. On assiste l'Ain. Autrefois plus répandue, cette pelouse a alors à un développement important d'épineux subi les effets négatifs de la mise en culture sur préfigurant le retour à la forêt. Il en est de même les meilleurs sols des terrasses alluviales. Elle pour le bas-marais à molinie, envahi peu à peu recèle sur le site des espèces peu courantes par le frêne et le tremble. Ici, comme en d’autres comme la prêle rameuse ou le peucédan des lieux, l’équilibre entre mise en culture et maintien montagnes. d’espaces naturels est à rechercher avec tous les acteurs. A ce titre, la côte de Champvermol abrite une D'un point de vue forestier, quelques plante protégée au niveau national et six plantations de résineux sur le bas de pente intégralement protégées en Franche-Comté. Sur nuisent à l'intégrité des communautés de le plan faunistique, on peut noter la présence, feuillus. dans quelques vires des falaises, du faucon pèlerin, rare en France, même si ses effectifs ont augmenté au niveau régional. Les éboulis calcaires, enfin, accueillent plusieurs espèces de

OBJECTIFS DE PRESERVATION A ATTEINDRE SUR LE SITE

¨ préserver les corniches, les pelouses et les fourrés associés ¨ préserver les falaises et les éboulis ¨ préserver les forêts de versants ¨ préserver les milieux alluviaux (forêts et prairies).

______Avril 2004 DIREN Franche-Comté - 5, rue Sarrail - BP 137 - 25014 BESANCON CEDEX

DONNÉES SUR LA RICHESSE DU SITE

Habitats naturels d'intérêt communautaire, inscrits à l'annexe I de la directive habitats:

Code Habitat annexe I * : prioritaire 3260 Rivières des étages planitiaire* à montagnard avec végétation à renoncule

6210 Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires * sites d'orchidées remarquables 7220 Sources pétrifiantes avec formation de tuf * 8160 Éboulis médio-européens calcaires * 8210 Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique*

9130 Hêtraies neutrophiles

9180 Forêts de ravins à tilleul et érable * 91E0 Forêts alluviales résiduelles *

Espèce animale inscrite à l'annexe II de la directive habitats :

Groupe Nom français Amphibiens Crapaud sonneur à ventre jaune

Pour mémoire, récapitulatif des espèces protégées remarquables sur le site

Végétaux Invertébrés Oiseaux Autres vertébrés Niveau européen / / 1 Niveau national 1 / 4 Niveau régional 6 / / /

GLOSSAIRE

Calcaricole : se dit d'une espèce ou d'une végétation Sclérophylle : se dit d'une plante ayant des feuilles à se rencontrant exclusivement sur des sols riches en cuticule épaisse, persistante et coriace (buis par ex.) calcaires. Planitiaire : de la plaine. Calcicole : se dit d'une espèce ou d'une végétation Thermophile : se dit d'une plante qui croit de rencontrée exclusivement ou préférentiellement sur préférence dans des sites ensoleillés et chauds.. des sols riches en calcium. Tiliaie : formation boisée des ravins constituée Chasmophytique : se dit d'une plante colonisant de essentiellement de tilleuls. faibles épaisseurs de terre accumulées dans les Xérophile : se dit d'une plante ou d'une végétation fissures de la roche. vivant dans des milieux secs. Erablaie : formation boisée des ravins constituée essentiellement d'érables

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