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plus tard, d’une application radio pour smartphone. et, en mai 2016, s’ajoute une chaîne de télé sur le câble. son mot d’ordre : pour nous, par nous. oklm répond au slo- PartIs De rIeN, gan numéro 1 sur le rap de skyrock. dans une violente charge publiée sur instagram La Scred boutique, photo Philippe Hamon. en octobre 2015, juge la radio et aziz Oguz ses dirigeants illégitimes pour représenter Les BOss la culture , accusés de faire de q l’argent sur le dos des artistes. « si on veut pousser notre musique et la dé-travestir il faut éliminer ces parasites, écrit le rappeur Du raP du 92. des “Booba”, il devrait y en avoir des quartiers minés par le chômage, plein. des banlieusards partis de rien qui une soif d’entreprendre qui repousse les ont réussi à s’en sortir et à faire vivre leur barrières, une culture de rue qui ne famille et leur entourage correctement. le demande rien à l’État… Un mix détonnant. rap français, c’est nous, c’est vous, c’est Pas question de louper les opportunités moi ! c’est pas eux !!! » de l’ère numérique ! eux n’ont pas le luxe épiphénomène pour certains, changement de prendre le temps de l’adaptation. capital pour d’autres, le nouveau média de Petite leçon d’économie et de dévelop- Booba fait beaucoup parler. pement, sans oublier le message. ancien du groupe la cliqua, fgure du rap besoin d’intermédiaire avec ses fans. ni de sens du business, tendance sociale et des années 90, kohndo voit d’un bon œil skyrock pour exister. la guerre, elle, vient solidaire. les affaires de cette petite struc- partir de rien et s’en sortir, c’est l’esprit encore le cinéma. en , sans atteindre barreaux, clamait-il en 2008 dans la chan- l’initiative de son compère. « c’est un à peine de commencer. ture indépendante tournent plutôt bien. des fondateur du rap. né dans les quartiers ces chiffres, Booba est l’archétype du son game over. la trajectoire fascine, et positionnement marketing de business- concerts sont prévus jusqu’à la fn de pauvres du new York des années 1970, rappeur-entrepreneur. en près de vingt ans sert de modèle à des jeunes des quartiers man. il entretient son image de marque, De nouveaux moyens sur Internet l’année dans toute la France, en suisse et ce mouvement a donné, de l’autre côté de de carrière, élie Yaffa de son vrai nom, a qui rêvent de réussir. d’autant plus que celle d’un homme qui s’est fait tout seul », dans le milieu du rap, Booba n’est pas une en Belgique. les membres de la scred l’atlantique, une flopée d’artistes-entrepre- vendu plus de deux millions d’albums. Booba a construit son empire grâce au confe-t-il. si Booba se décrit comme anti- exception. d’autres artistes ont construit animent des ateliers d’écriture dans des neurs devenus millionnaires. le magazine Booba, une jeunesse passée dans une cité hip hop, très loin d’une culture fortement système, il reste tout de même lié à uni- un écosystème économique indépendant. prisons ou des missions locales. depuis Forbes estime, en 2016, la fortune des trois hlm de Boulogne-Billancourt (92)… le subventionnée par l’état français. en sep- versal, l’une des trois grandes majors de c’est le cas de la scred connexion, un fn 2014, le groupe a une petite boutique rappeurs les plus riches de la planète à rappeur bodybuildé et tatoué, âgé de 39 tembre dernier, il était l’invité de la business l’industrie musicale. collectif parisien né à la fn des années dans le xviiie arrondissement de la capitale. plus de 2 milliards de dollars : le trio amé- ans, habite désormais à miami, la ville d’où School, à l’université de harvard, pour la création de son média oKlm est possible 1990, fgure de la scène underground. leur on y trouve des vêtements, notamment ricain, Puff daddy, dr. dre et Jay Z, repré- il aime affcher sa réussite sur les réseaux parler de son parcours d’entrepreneur grâce à la révolution numérique. À lui tout slogan : Jamais dans la tendance, toujours ceux de sa propre marque, et des disques. sente à lui seul et dans l’ordre 750, 710 et sociaux. il a également sa marque de français issu des quartiers populaires. seul, Booba est déjà un média influent. dans la bonne direction. koma, 42 ans, l’un le collectif a son site, une partie consacrée 610 millions de dollars. Businessmen, ces vêtements, Ünkut, qui réalise un chiffre Fin 2014, il lançait son propre média oKlm. dans les réseaux sociaux, il compte environ de ses piliers, défend un rap « mature et so- à la boutique, l’autre à l’actualité du rap artistes ont diversifé leur activité dans la d’affaires de 10 millions d’euros. tout le d’abord simple site de vidéos sur l’univers 3,1 millions d’abonnés sur , 4,3 sur cial ». contrairement à Booba, il ne fait pas underground. et environ 60 000 abonnés musique, les médias, la mode, le sport ou monde peut s’en sortir, aucune cité n’a de hip hop, la plateforme se double, un an Facebook et 1,2 sur instagram. il n’a plus l’apologie de l’argent. mais il a, lui aussi, le sur Facebook.

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Entrepreneurs du hip hop

internet a complètement changé la façon restauration, amadou, lui, a arrêté ses Au cœur des Halles désormais, parmi ses livres de produire la musique, et redistribué les études de cinéma. ces deux passionnés de , La Place est un de chevet, Introduction cartes dans le rap. depuis ses débuts dans sont aujourd’hui à la tête d’un des premiers centre unique consacré au hip-hop management*. les années 90, koma a constaté cette révo- sites culturels de France, revendiquant exclusivement à la culture À la tête d’une équipe lution. « À l’époque, on sortait un maxi-vinyle environ 1,5 million de visiteurs uniques par hip hop. Pour son directeur de dix personnes, Axiom avec deux titres. cela servait de test pour mois. Booska-p emploie près de dix per- Jean-Pierre Mougeot, le travaille sur l’appli depuis se faire connaître. tu en vendais 500, par- sonnes. chiffre d’affaires : 300 000 euros. lieu « n’a pas d’équivalent mai 2015. Il a réussi fois 2 000. après plusieurs maxis, tu pouvais dans le monde ». Une salle à convaincre des penser à sortir un album », raconte le Pari- L’autoproduction, la norme ? de concert de 400 places, investisseurs comme sien, qui s’est toujours autoproduit dans le Fif conçoit son site comme un dénicheur des studios le cinéaste Luc Besson. circuit indépendant. un parcours du com- de talents. ces derniers foisonnent sur le d’enregistrement, de vidéo Une énergie qui l’a poussé battant, rien que pour faire écouter sa Web. Pour ces artistes, l’autoproduction ou encore des espaces à se dépasser. « On est musique. aujourd’hui, en quelques clics, est devenue la norme. nombre d’entre-eux pour graffeurs ou obligés de se faire par un rappeur devient réalité. devant son ordi- décident de rester indépendants. « l’artiste danseurs. Et l’étonnante nous-mêmes. » Pour lui nateur, koma regarde sur Youtube le clip n’a plus besoin des majors pour exister », particularité : trente postes comme pour d’autres de r-karah, un jeune suisse, « le nouveau Lyna Mahyem assure Julien kertudo, président du distri- de travail pour des du milieu hip hop, », assure l’ancien. uNe gÉNÉratION buteur indépendant musicast. en trois ans, entrepreneurs hip hop. « entreprendre, c’est cette structure a triplé son chiffre d’affaires, L’espace mêle coworking acheter sa liberté ». « tout s’est démocratisé : l’enregistrement De raPPeurs, maîtres à plus de 7 millions d’euros en 2015. elle et incubateur. Un appel a.o. en studio, la réalisation d’un clip, la diffusion, DaNs doit cette croissance à de jeunes rappeurs, à candidature a été lancé etc., raconte Fif tobossi, l’un des fondateurs L’utILIsatION le marseillais et le groupe Pnl. le pre- en juin pour l’ouverture * éditions emS. de Booska-p, premier site sur le rap en Des rÉseaux sOCIaux. mier multiplie les disques de platine (100 000 à la rentrée. La porte est France. les rappeurs sortent de partout. exemplaires vendus) depuis trois ans. son largement ouverte : quelqu’un peut diffuser un son aujourd’hui dernier opus my World a même franchi le créateurs de vêtements, sur internet et devenir une star à la fn de émergent. c’est le cas de lyna mahyem, style de vidéo sur le net. « on a inventé un cap des 200 000 ventes. le second a été d’événements, l’année. regarde . » ce sigle, c’est le l’une des rares femmes dans un milieu concept. Jusqu’ici, on ne voyait les artistes disque d’or (50 000 exemplaires vendus), d’applications, graphisme, pseudonyme de mohamed sylla, parisien fortement dominé par les hommes. début que dans des clips ou à la télé. nous, on sans accorder une seule interview ! services pour les artistes, de 21 ans. celui-ci livrait des pizzas avant janvier 2016, la rappeuse, à peine 20 ans, est allés les flmer en mode reporter pendant avec une vingtaine de salariés, musicast médias… d’exploser sur le web à l’automne 2015, interprète la chanson 92i veyron de booba des freestyles, des clips, en studio, dans est devenu incontournable dans le milieu, « Les initiatives foisonnent grâce à la série de vidéos afro trap où il dans un style afrobeat. la reprise cartonne leurs quartiers. tu les voyais en vrai, quoi », racheté fn 2015 par Believe digital, indé- dans le milieu du hip hop », mêle son rap à des sonorités africaines, et sur internet. Presque autant visionnée que raconte Fif, trentenaire stylé et blagueur, pendant spécialisé dans la distribution sur souligne le rappeur lillois danse façon coupé-décalé avec ses potes la version originale ! trois mois plus tard, chapeau rond et lunettes noires cerclées internet. « tous les rappeurs veulent aller Axiom. Installé à Paris, du quartier. les millions de vues déflent la jeune artiste signe avec le label def Jam couleur or. c’est le début de la vidéo sur chez eux », assure Fif. il a lancé cet été Keakr, sur les réseaux sociaux. les clips, réalisés France d’universal, qui réunit des têtes internet. Youtube vient d’être créé. l’artiste vient généralement avec un produit une application pour avec peu de moyens, sont vite rentabilisés : d’affche comme iam, ou encore « on a été les premiers à affcher le nombre fni. musicast s’occupe de fabriquer le disque smartphone, en France un million de vues rapporte 1 000 euros . en attendant de sortir son premier de vues. on a été critiqués au début parce qu’il distribue, en physique et digital. « c’est et dans plusieurs pays sur Youtube. tout s’enchaîne pour le jeune album. qu’on pouvait savoir si un rappeur était toujours limpide. le contrat fait deux pages, africains. « C’est un studio artiste. quelques mois plus tard, il signe écouté, regardé ou pas », poursuit le jeune il n’y a pas de clauses nébuleuses », souligne portatif », explique l’artiste- chez universal. son album sort en avril. il Fif tobossi est témoin de cette génération patron. il a fondé le site avec amadou Ba, le patron, qui distribue autant de gros ven- entrepreneur qui compte accumule plus de 12 000 ventes en première de rappeurs, maîtres dans l’utilisation des un pote d’enfance, à courcouronnes (91), deurs que d’artistes plus confdentiels semaine. un succès ! réseaux sociaux. il en a même été un pré- en banlieue sud de paris, où se trouvent comme ali, Flynt ou demi Portion. sur un mhd n’est pas un cas unique. les maisons curseur. lancé en 2005, Booska-p a été l’un toujours les locaux de Booska-p. ils sont album vendu 7 euros au détaillant, l’artiste de disques s’arrachent ces artistes qui des premiers sites à publier un nouveau partis de rien : Fif a un diplôme en hôtellerie- ou le label indépendant touche 70 % de

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cette somme, soit environ 5 euros. en trouve un accord pour sortir son prochain Sortir du quartier tiers monde est produit par le label indé- grâce à ses ateliers, l’artiste est souvent contrat d’artiste avec une major, ce taux projet. le lendemain, il est arrêté. » l’album direction périphérie, la ville de meaux, à pendant din records, au havre, dont médine au contact des jeunes. « ils sont plus terre tombe à moins de 10 %, soit à peine 0,7 présumé coupable sortira en mars 2010. l’est de Paris, cité la Pierre-collinet. un est la fgure de proue. « on vient tous du à terre, moins portés par des idéaux que euros. et la major possède en plus les droits « notre premier gros succès avec 30 000 quartier réputé diffcile. au bout de l’avenue même quartier du mont-gaillard », raconte ma génération », constate-t-il. la possibilité de l’album. ventes. » mister You signera ensuite en principale, des commerces se succèdent. alassane konaté, l’un des piliers de la struc- d’échapper à sa condition, de gagner de si musicast est généraliste, le rapproche- major à universal. mais musicast devient « on reste au quartier. on n’a pas changé. ture née à la fn des années 1990. À cette l’argent… le rap fait rêver. début avril, le ment avec le rap s’est fait tout naturellement. un acteur qui compte. comme chez mister les gens sont derrière nous. ils nous sou- époque, on le connaît sous le nom de sals’a, rappeur anime une session dans une asso- « les rappeurs ont un état d’esprit indépen- You, le patron, quarantenaire, perçoit toujours tiennent », assure djadja dans un petit fast dans le groupe ness & cité, avec son pote ciation de l’est parisien où il intervient régu- dant. un euro, c’est un euro. avec un côté : une forte motivation chez les rappeurs, food façon kFc. avec son acolyte dinaz, Proof. aujourd’hui, il dirige le label. locaux lièrement. Plusieurs jeunes sont autour de je gère mon business avec toi mais je reste surtout les plus jeunes. « ils veulent se ils sont la ferté de la cité. cheveux longs, en périphérie de ville, studio d’enregistrement la table. il leur apprend à produire un ins- le patron, explique le dirigeant. il se souvient sortir de leur univers, leur milieu de départ. vêtements de sport, djadja et dinaz, deux et de mixage : presque tout est fait en interne. trumental avec un micro, un synthétiseur de sa rencontre déterminante, fn 2009, ils sont intelligents, drôles, violents aussi. jeunes artistes qui montent ! utilisant sans « le rap conscient, ça paye mais ça se et un sampler, le tout en quelques gestes. avec mister You. le rappeur est alors en en les écoutant, on apprend beaucoup sur complexe le vocoder, ils rappent sur la travaille sur le long terme, explique le boss quelques-uns se mettent ensuite à scander cavale. il nargue les policiers dans ses la jeunesse d’aujourd’hui. » routine dans le quartier, le deal, l’envie de à la punchline facile. nous, on fait du rap leurs textes. une jeune flle est envoyée par chansons et sur internet. Fif de Booska-p s’évader et le désir d’argent. « on raconte bio dans un contexte de fast food. » le label son producteur. « on me dit que j’ai un lui donne le contact de musicast. rendez- ce qu’on voit, ce qu’on vit », exprime avec fait vivre une demi-douzaine de personnes. problème avec mon flow », soupire-t-elle. vous est pris. « il est venu tard un soir, après simplicité djadja. début mai, ils sortent leur et génère environ 250 000 euros de chiffre sur son téléphone, elle joue l’instrumental la fermeture des bureaux. on s’est retrouvés premier album on s’promet avec musicast. d’affaires. il compte aussi une marque de et commence à rapper. kohndo écoute seuls, se rappelle Julien kertudo. J’ai décou- « on veut rester indés. les maisons de vêtements. le patron a vécu la transfor- attentivement en bougeant la tête. elle a vert un gars hyper posé, très intelligent. il Les raPPeurs disques, c’est la gueule du loup », assure le mation apportée par le numérique. « avant, un bon niveau. « tu n’as pas à changer ton sait pourquoi il buzze. il a conscience qu’à ONt uN État rappeur. les choses ont rapidement changé pour un projet, on faisait un ou deux clips. flow, c’est juste trop long », conclut-il. il un moment, sa cavale va se terminer. on D’esPrIt pour eux. tout a commencé par un freestyle maintenant, c’est quatre à six. » la commu- poursuit en leur demandant d’écrire un texte inDéPenDant: flmé dans le quartier puis posté sur les nication est facilitée avec les fans de ses avec des strophes de quatre mesures. Je ResTe Le PaTROn. réseaux sociaux. la vidéo fait quelques Djadja, rappeur. artistes, moins nombreux que ceux de l’atelier se termine. ils sortiront ce qu’ils milliers de vues. « on voulait juste repré- Booba ou de djadja et dinaz, mais fdèles. ont écrit une prochaine fois. sur un mur senter notre quartier de meaux », dit l’enfant « grâce aux réseaux sociaux, on prend le est inscrit vis tes rêves, ne rêve pas ta vie. de la cité. mais petit à petit, au fl des chan- risque de louer une salle de concert sans cette scène rappelle une anecdote de dja- sons et des clips, le nombre de vues gran- « Le rap conscient paye » passer par un tourneur. » en 2015, médine dja, l’artiste de meaux : « Pour notre première dit par palier, jusqu’à dépasser les 10 mil- l’univers de djadja et dinaz a peu de choses fait une tournée dans un semi-remorque. vidéo, j’ai rappé un texte que j’avais écrit lions. « il y a un an, je ne pouvais même pas en commun avec celui de tiers monde. Brav, lui, se produit chez des particuliers. pendant un atelier ». aujourd’hui, il vit son penser à aller en vacances. J’savais même Âgé de 34 ans, ce père de famille a près de « mon but est que les artistes puissent vivre rêve. la suite, il verra bien. pas où c’était les seychelles », raconte le quinze ans de carrière au compteur. la de leur musique », assure sals’a. azIz oGuz rappeur, parti tourner un clip avec son nouvelle génération à base de vocoder, ce retour à paris dans le studio de Kohndo compère sur cette île à l’ouest de l’océan n’est pas pour lui. mais il respecte. « À la assogba. comme d’autres, cet artiste a indien. lui, comme dinaz, a arrêté les études base, le rap, ça part de rien », dit ce trente- plusieurs activités. « ma création représente au lycée en flière pro. « le rap, c’est une naire influencé par mc solaar et iam. il se à tout casser 30 % de mes revenus. la opportunité comme le foot », confe djadja, défnit comme « un rappeur à texte ». sans majorité des artistes sont dans mon cas », qui a joué au poste de meneur de jeu chez courir après le nombre de vues. en avril, dit ce père de famille, 40 ans. Professeur les moins de 17 ans au red star, le grand alors qu’il tourne un clip à Paris pour la au conservatoire de Puteaux (92), il anime club du 93. deux potes d’enfance, constant sortie de son deuxième album solo, no aussi des ateliers pour des associations, et laza, s’occupent de leur carrière. Pour Future, un homme posé à une terrasse ou en prison. « Je suis 100 % artiste. Je vis l’instant, tout ce qu’ils ont fait, « c’est de l’interpelle : « le rap engagé, ça paye pas ! » de la musique », poursuit kohndo, qui s’est l’investissement », de l’argent sorti de leurs tiers monde sourit, se dirige vers lui pour toujours produit en indépendant. début poches. un clip leur coûte entre 1000 et discuter. l’homme regrette que les jeunes 2015, il a pu sortir son quatrième album 6000 euros, voire plus. et aujourd’hui, ils n’écoutent pas davantage de rap mature. solo, intra-muros, heureux d’être parvenu à ne savent pas encore s’ils pourront vivre « Je lui ai dit que je n’ai pas besoin de grosse cet équilibre. de 2000 à 2007, il était com-

Fif Tobossi, cofondateur de Booska-P. de leur musique. « c’est comme une porte maison, la petite me sufft. » mercial dans les télécommunications. loin de sortie du quartier. si on peut l’ouvrir, on de sa passion. va l’ouvrir, on va même la casser ! »

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