Résumé : il n’y a jamais eu autant d’incivilités à Offemont, et pourtant le cimetière est fermé à clé le soir, la mairie protégée par un système d’alarme, des rochers ont fleuri un peu partout pour entraver la circulation, et désormais barrières et rochers rendent l’accès des voies vertes difficile aux piétons, aux cyclistes, aux parents poussant des landaus, impossible aux personnes handicapées en fauteuil, impossible aux tandems ou aux vélos couchés, impossible aux vélos avec sacoches, impossible aux vélos avec remorques. On sait qu’il y a malheureusement, sur toutes les voies vertes de , des inconscients qui circulent sur des engins motorisés. Ce phénomène, la plupart du temps de faible intensité, suscite peu de nuisances. C’était le cas à Offemont, jusqu’à ce que le maire fasse installer sur la voie verte, malgré les protestations des riverains tenus éveillés par le bruit jusqu’au milieu de la nuit, un banc qui a agi comme une ventouse sur une bande d’ados et de jeunes adultes. Le maire a ainsi aggravé un problème marginal jusqu’à le rendre insupportable. Il tente aujourd’hui d’apporter des solutions qui sont dangereuses, discriminatoires et illégales, et qui n’empêchent plus la diffusion de trafics en tous genres à l’ensemble d’un quartier jusque-là sans histoire.

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Une voie verte est, selon le code de la route (article R110-2), une route exclusivement réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers. Une commune doit se doter d’un schéma de voies vertes cohérent, qui favorise l’accès aux écoles, aux équipements communaux, dont les équipements sportifs, et aux grands pôle d’attraction de l’agglomération – zone de loisirs etc.

1er principe : la cohérence du réseau

Offemont peut s’enorgueillir d’un réseau de voies vertes exceptionnelles. La principale d’entre elles – l’épine dorsale – relie Offemont à Vétrigne, puis à au Nord, à , puis au Malsaucy au Sud. Cette piste a été financée entre 1995 et 2010 par le Conseil général, seul l’entretien incombant à la commune.

Des antennes, comme celles reliant la rue des Eygras au sentier de la Roselière, ou celle connectant la rue de l’Etang au même sentier, ou encore celle reliant la rue Aristide Briand à la rue Welsch, ont été aménagées à la même époque par la commune qui, dans cette perspective, s’était lancée dans une vaste opération de rachat de terrains aux particuliers.

Au niveau de la commune cette politique a été portée par Jean-Paul Schirrer et Françoise Bouvier, et au Conseil départemental c’est chronologiquement Françoise Bouvier, puis Michel Reiniche et Dominique Retailleau, tour à tour conseillers départementaux, qui en ont eu la responsabilité. Le maître mot, c’était LA CONTINUITE de ces voies.

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Nous avons interrogé des hommes de l’art, spécialistes reconnus de la politique des transports, pour savoir ce qu’ils pensaient de la politique de M. Carles en matière de voies vertes : nous vous livrons leurs conclusions.

La piste cyclable qui démarre peu après les Champs Cerisiers, n’est connectée à aucune voie verte. Elle est très dangereuse à plusieurs égards : actuellement, elle se termine brutalement, à l’entrée de Denney, sans signalétique préalable.

Elle oblige les cyclistes à traverser une route étroite dans une courbe, sans aucune visibilité ; elle a en réalité été aménagée sur un trottoir dont la hauteur de la bordure crée un risque d’accident majeur s’agissant notamment d’enfants qui peuvent chuter sur la chaussée.

Et ce, parce qu’elle est beaucoup trop étroite : chaque voie a une largeur d’1,10 mètres alors que la largeur minimale recommandée est de 1,50 mètres. Son emprise globale est donc de 2,20 mètres au lieu d’un optimum de 3. La largeur de la voie verte qui relie le carrefour Bertie Albrecht (carrefour du cimetière) à la rue des Eygras puis la rue Welsch, est certes de 2,40, mais les bords de la piste, qui est en site propre, ne présentent aucun dénivelé, donc aucun risque pour les enfants. Et si la bande recouverte d’enrobés est de 2,40, la largeur totale de la piste est supérieure à 3m. Il est de surcroît évident que la nouvelle piste n’aurait pas dû être aménagée tant que la commune de Denney n’entreprenait pas simultanément des travaux similaires. Or M. le Maire de Denney nous a confirmé l’intervention de l’ONF en septembre, et le démarrage des travaux en octobre. Pour des raisons de coût, la piste côté Denney ne sera pas en enrobé : n’aurait-il pas été préférable d’avoir un traitement uniforme à partir du Stratégique ?

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Quel sera le but ultime de cette voie ? La RN 83 et la sortie de l’agglomération ? A l’heure actuelle une voie verte va d’Offemont, via Vétrigne, jusqu’au cœur de la commune de Roppe : pourquoi, diable, irait-on pédaler le long de la RN 83 jusque-là ? Et, pour aller à , depuis Offemont, le sentier de la Roselière offre un accès beaucoup plus agréable et moins dangereux. Poursuivre à terme vers ? Mais cette commune a-t-elle un projet de voies vertes ? Et pour gagner quelle zone de loisirs ou quel équipement ? La logique des opérations de M. Carles et Mme Tritter (en charge de l’environnement) nous échappe. Car, a priori, l’antenne vers Denney permettra aux habitants de Denney de rejoindre le réseau de voies vertes qui irrigue Offemont, en revanche on ne voit pas son utilité pour les offemontois. Dès lors il appartenait à M. Carles d’obtenir le financement de cette voie auprès de l’agglomération ou du département. Quant aux réunions d’information et de consultation sur un nouveau schéma de déplacement, nous n’en avons eu aucun écho, même au conseil municipal. De là à conclure que ce schéma n’existe pas…

2nd principe : la sécurité du réseau

La sécurité du nouveau réseau n’est pas assurée, nous venons de le voir. De surcroît, la sécurité du réseau préexistant a été dégradée.

Car stationner, accéder à un site, constituent autant de raisons qui peuvent tenter les conducteurs de deux-roues motorisés.

Or la voie verte, dans sa portion entre la place Bertie Albrecht (rond-point du cimetière) et le carrefour de la rue des Eygras et de la rue Welsch, est très tentante pour les deux-roues motorisés et les quads. Les « ados » disposent en effet d’un banc, volontairement installé au droit du domicile d’une adjointe de la précédente équipe municipale, Agnès Greset. C’est le RV festif que M. Carles connaît parfaitement puisqu’il lui a été signalé à plusieurs reprises, sans réaction de sa part. Ce banc agit comme une ventouse sur les jeunes fêtards, voire mieux… ; son implantation est particulièrement dangereuse car outre le fait qu’il attire les deux-roues dans une portion de la voie verte mal éclairée le soir, sa situation fait que les utilisateurs de celui-ci ont les jambes qui dépassent largement sur la voie verte.

Un banc le long d’une voie verte, doit être implanté avec un recul minimum de 1,50 m à 2 m.

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La police peut bien sûr être sollicitée pour faire face aux problèmes de sécurité. Mais, sans s’en désintéresser, elle a souvent d’autres chats à fouetter.

Les gardes-nature aussi : encore faudrait-il qu’une adjointe, Mme Muesser, et M. Carles lui-même, ne les mobilisent pas, pendant six séances consécutives d’une demi- heure chacune, pour surveiller un chien qui vit depuis 9 ans à 150 mètres de chez cette adjointe, mais dont elle vient de prendre conscience des aboiements intempestifs… Le fait que la propriétaire du chien l’ait mise en cause au conseil municipal, ainsi que le maire, concernant la gratuité qu’ils se sont octroyés lors des sorties du CCAS (voir la 2ème diffusion) explique peut-être cela. Pendant ce temps, les quads, les motos et les scooters peuvent circuler en toute impunité sur la voie verte : les gardes-nature n’ont pas encore le don d’ubiquité.

La présence de panneaux peut être, à elle seule, un dispositif anti-accès motorisé.

M. Kandel, un habitant d’Offemont, a écrit à ce propos à M. Carles : « Au début de votre mandat, ont été accrochés sur plusieurs axes d’Offemont, des panneaux invitant les propriétaires d’animaux domestiques au respect des règles de bonne conduite dans les espaces partagés. N’aurait-il pas été possible d’envisager ce même type d’informations pour le respect des personnes utilisant ou demeurant à proximité des pistes cyclables ? Cela aurait pu être une réponse intermédiaire apportée à ces nuisances avant d’imposer à l’ensemble des usagers des pistes cyclables d’Offemont des contraintes inutiles ».

 Les dispositifs mis en place par M. Carles sont une gêne pour tous :

Circulez sur les voies vertes de la région Grand Est et vous verrez que de tels dispositifs ont dans la plupart des cas été supprimés, les spécialistes considérant qu’ils sont plus dangereux qu’utiles.  Ils imposent des manœuvres aux cyclistes, ils ne sont pas compatibles avec des vélos chargés de sacoches ou tractant une remorque ou ayant un siège enfant sur le porte- bagage, ni avec les vélos à grand gabarit (tandems, vélos couchés).

Un habitant d’Offemont écrit à ce propos : « Avez-vous pris le temps de la réflexion, de la concertation, en particulier avec les différents usagers et riverains ? Ces personnes qui, de manière quotidienne ou occasionnelle, utilisent les pistes cyclables ? Le choix de ces usagers d’utiliser les liaisons dites douces pour se rendre à leur travail ou dans le cadre de leurs loisirs ne semble pas avoir été pris en compte et ils se trouvent entravés par votre décision. A l’heure où il est de bon ton d’encourager ces types de transport, vous nous mettez des bâtons dans les roues, au propre comme au figuré ».

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 Les dispositifs mis en place par M. Carles constituent un danger :

Ce sont des obstacles placés sur la trajectoire des cyclistes. Un Offemontois note que : « Depuis de nombreuses années, à titre individuel, nous étions conscients du luxe qui nous était offert de pouvoir emprunter ces pistes cyclables de manière quotidienne (…). Mais en quelques jours ce luxe s’est mué en déplaisir avec cette obligation de devoir poser pied à terre systématiquement pour franchir des barrières qui nous semblent à nous particulièrement dangereuses et inadaptées à la situation ».

A proximité de l’Arsot, les dispositifs sont signalés par des bandes réfléchissantes : certaines ont déjà été arrachées, créant une situation très dangereuse pour les utilisateurs.

L’espacement est insuffisant : il faudrait 1,50m notamment pour qu’un tandem ou un fauteuil roulant puisse passer entre les barrières

Les angles des barrières devraient être arrondis

Les fixations au sol devraient être enterrées alors qu’elles dépassent d’au moins 20cm. L’accès pompier n’est pas possible car les barrières sont vissées de façon standard sur leur support

Un fauteuil handicapé transportant une personne ne passe pas : la hauteur est largement inférieure à 1,30m par rapport au sol.

Toutes ces observations sont le fait de spécialistes.

 Les dispositifs mis en place par M. Carles sont illégaux :

Le cahier des charges du schéma national véloroutes et voies vertes du 5 janvier 2001 (circulaire du 31 mai 2001 relative à la mise en place du schéma national des véloroutes et voies vertes) précise la réglementation en termes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et vise les textes applicables :

« Les voies vertes doivent être rendues accessibles aux personnes à mobilité réduite au titre de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Elles font

5 / 7 partie de la chaîne de déplacement au même titre que les bâtiments, les transports, la voirie et les espaces publics et doivent être accessibles à l’ensemble des personnes handicapées, que leur handicap soit physique, sensoriel, mental, cognitif ou psychique. Plus largement, il s’agit de permettre un accès au plus grand nombre et notamment à l’ensemble des personnes à mobilité réduite (personnes âgées, femmes enceintes, enfants, personnes étrangères, personnes encombrées, etc.). Il s’agit donc bien de travailler leur accessibilité au sens large… ».

L’arrêté du 15 janvier 2007 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics dispose que les bornes et poteaux situés sur les cheminements :

- comportent une partie contrastée soit avec son support, soit avec son arrière- plan ; - ont des dimensions (largeur et hauteur) qui respectent l’abaque de détection d’obstacles (annexe 3 de l’arrêté, version modifiée du 18 septembre 2012) ; - si un cheminement pour piétons comporte un dispositif de passage sélectif ou chicane sans alternative, ce dispositif permet le passage d’un fauteuil roulant d’un gabarit de 0,80 mètre par 1,30 mètre.

Au final, la loi est violée, les droits des personnes handicapées ne sont pas respectés, et les risques supprimés remplacés par d’autres risques tout aussi sévères. La suppression du banc, mesure simple et gratuite, aurait pu être autant, voire plus efficace, moins dispendieuse, et beaucoup moins pénalisante pour les habitants de la commune. Cette politique, ou plutôt à l’origine cette volonté de nuire à une ancienne élue, (une prochaine diffusion abordera concernant le harcèlement des élus de la précédente mandature ) a créé dans ce quartier paisible un abcès de fixation : des ados en goguette, mais aussi d’autres personnages moins inoffensifs, contournent les dispositifs en gagnant la voie verte par le chemin piétonnier qui la traverse en provenance soit de l’allée Louise Michel, soit de la rue des Aubépines, et, désormais, stationnent aussi dans ces deux lieux ou aux abords du gymnase. Si la police et les gardes-nature n’ont pas la disponibilité voulue pour dissiper ces attroupements nocturnes, M. Carles, qui est officier de police judiciaire a le pouvoir de verbaliser. Un habitant, qui emprunte régulièrement les voies vertes, le lui a écrit : « Pour répondre à ces incivilités vous ne semblez pas avoir abusé outre mesure de votre pouvoir de verbaliser toutes les infractions constatées sur le territoire de votre commune en qualité de premier magistrat ». Or le maire n’a à notre connaissance jamais verbalisé l’un de ces ados, ou même de ces adultes, dont il connait pourtant l’identité. Et, s’il ne souhaite pas les dénoncer pour des raisons qui lui appartiennent, il peut, conforté par quelques adjoints, par exemple celui à la sécurité, M. Bros, faire une ou deux fois par semaine des rondes nocturnes afin de ramener le calme dans un quartier qui en a grand besoin. La suppression du banc par l’adjoint aux travaux, M. Sakkar, serait aussi une mesure de bon sens. La suppression des dispositifs, ou à tout le moins leur mise aux normes, également.

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Rappelons à M. Carles :

- Au plan national, le plan vélo de septembre 2018 et la création d’une indemnité vélo qui sera obligatoire dans la fonction publique à partir de 2020, d’un montant de 200 euros annuel (400 dans le secteur privé où il restera toutefois facultatif) ;

- Au plan départemental, l’édito de M. Florian Bouquet, Président du conseil départemental, dans Vivre le Territoire de septembre-octobre 2018 :

« En 5 ans le nombre de personnes ayant, dans notre département, fait appel à la solidarité publique pour compenser un handicap a spectaculairement augmenté (…) +47 %. C’est dire l’enjeu qui se pose aux acteurs publics (…). Le Département du a marqué sa volonté d’être précurseur dans la mise en œuvre de cette politique de solidarité. Ce processus a pour vocation de permettre de nouvelles avancées en faveur de l’intégration des personnes en situation de handicap dans notre territoire à travers de nouvelles actions tendant à améliorer leur qualité de vie. Ainsi en devenant département pilote à l’échelle nationale, cette reconnaissance témoigne du savoir-faire local et de l’expertise de nos équipes ».

Offemont roule à contre-sens…

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