SOUS-SÉRIE 15 J Arrondissement Des Travaux Du Génie De Belfort
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ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU TERRITOIRE DE BELFORT SOUS-SÉRIE 15 J Arrondissement des travaux du Génie de Belfort Répertoire numérique détaillé dressé par M. J. MAINGOURD-HANSEN Lucie ROUX Dépôt, 1972. Cotes extrêmes : 15 J 1/1 – 15 J 44 Dates extrêmes : 1826-1976 Métrage linéaire : 49 ml 1979 2 INTRODUCTION Origine du fonds Les archives inventoriées ci-après ont été déposées par l’arrondissement des Travaux du Génie de Belfort en mars 1972, conformément aux recommandations de la circulaire de la Direction des Archives de France du 8 janvier 1980, sanctionnant un accord intervenu avec le Ministre de la Défense. L’on sait que le Ministre de la Défense ou des Armées comme celui des Affaires étrangères, a son propre réseau d’Archives 1. Néanmoins, il a proposé aux Archives de France de confier en dépôt aux Archives départementales, les archives techniques immobilières du Génie dont ce service n’aurait plus besoin par suite de changements d’affectation ou d’aliénations du domaine militaire. L’intérêt de ces documents est en effet loin d’être négligeable pour l’histoire locale, tant du point de vue purement stratégique, que de celui de l’urbanisme et de l’architecture. Contenu Les pièces déposées aux Archives de Belfort comprennent essentiellement des mémoires, des plans, des registres d’attachement (registres contresignés par les entrepreneurs, servant à la vérification de leurs travaux). Certes, elles ne remontent pas à Vauban ; pour cette époque le chercheur devra travailler aux Archives parisiennes du Génie 2. Même pour le XVIII e siècle, l’Arrondissement des Travaux du Génie a conservé par devers lui le fameux Atlas des ville et château de Belfort de Taverne de Lonchamps 3. Cependant, les planches de l’Atlas des bâtiments militaires (15 J 3) présentent en cartouches des notices historiques, sommaires mais précises, sur chacun des bâtiments concernés. C’est surtout sur les travaux exécutés au XIX e siècle que ce fonds offre une documentation technique très intéressante, en particulier sur les deux campagnes de construction : De 1817 à 1840, sous l’impulsion de l’ingénieur général Haxo : profonds remodèlement du château de Belfort par la construction de l’actuelle caserne en grès rose, d’une batterie souterraine casematée, et de deux enceintes à front bastionné (intermédiaire et extérieure) concentrique ou Couronné ; aménagement d’un camp retranché au Vallon s’appuyant sur les nouveaux forts de la Miotte et de la Justice ; construction de casernes ; plus tard, Fort des Barres. De 1870 à 1890, dans le cadre du système de défense Séré de Rivières, toutes conclusions tirées de la guerre de 1870 et du tracé de la nouvelle frontière avec l’Allemagne, un ensemble de fortifications est alors érigé dans la région de Belfort, pour constituer : 1 Archives de la Marine, Archives de l’Armée de l’Air, Archives de l’Armée de Terre (Service historique, pavillon des Rois, château de Vincennes, 94300 VINCENNES), Archives du Génie (39 rue de Bellechasse, 75007 PARIS avec dépôt annexe au château de Vincennes). 2 Mais les Archives départementales se sont constituées une collection de reproductions photographiques des plus intéressantes parmi les documents parisiens. 3 Il a perdu malheureusement 2 de ses 5 plans ; reproductions aux Archives départementales ; exemplaire complet à Paris. Extraits publiés dans Bulletin de la Société belfortaine d’émulation , n° 8 (1886-1887), p. 59-91. 3 1. un réseau défensif de la Moselle supérieure, d’Epinal à Belfort (Château- Lambert, Servance, Giromagny). 2. un camp retranché à Belfort, avec une ceinture impressionnante de forts massifs (Roppe, Bessoncourt, Vézelois, Bois d’Oye, Salbert, Les Perches) et de très nombreux ouvrages à peine moins considérables (Denney, Chèvremont, etc. : voir la carte ci-jointe). A titre d’exemple, Bessoncourt couvre 10,67 ha et peut héberger environ 3 000 hommes. Tous ces ouvrages sont reliés entre eux et avec la place de Belfort par un train Decauville (« voie de 60 »). 3. le « môle défensif »4 du Lomont. 4. un système de forts de liaison ente le camp et le môle : Fort du Mont-Vaudois couvrant la ligne de Belfort à Montbéliard, du Mont-Bart au confluent du Doubs et du Rupt. Notons spécialement l’intérêt du mémoire stratégique rédigé par le commandant de Piépape en 1875, peu après le vote par le Parlement de la réorganisation de la défense de la Trouée de Belfort. Il devrait fournir un élément important à l’étude des réalisations du système dit Séré de Rivières, étude qu’il serait opportun d’entreprendre rapidement dans la région. En effet, les ouvrages, parce qu’ils ont perdu une grande part de leur importance, sont négligés ou progressivement cédés par l’Armée. Ils commencent à se dégrader, tous leurs éléments métalliques ayant été arrachés et par l’occupant en 1940 et par la population civile. D’autre s sont transformés voire rasés par leurs nouveaux propriétaires (département, municipalités, particuliers). Or ils présentent un indéniable intérêt architectural et leur construction, exécutée par des tailleurs de pierre et maçons piémontais, est des plus soignée. Si un balisage permettait de les repérer derrière leurs rideaux d’arbres, ils constitueraient sans nul doute un attrait touristique majeur pour le Territoire. Communication La consultation de ce fonds déposé est soumise aux conditions du règlement général des Archives, sans restrictions particulières. Mais nombre de plans, notamment dans la série de l’atlas des bâtiments militaires, sont en si mauvais état que leur utilisation restera difficile aussi longtemps qu’ils n’auront pas été restaurés. Documents 15 J 33 A 35 A la suite du transfert de propriété des forts à la Municipalité, ces documents avaient été cédés aux Archives municipales ; cette opération étant contraire aux accords passés entre la Direction des Archives de France et le Ministère de la Défense (circulaire du Ministère de la Culture du 8 janvier 1970) et au principe d’unité des fonds, ils ont été réintégrés le 3 février 1986 aux Archives départementales et cotés à la suite du précédent versement du Génie (15 J). Les anciennes cotes (6 Z 1-30) étant mentionnées dans certains travaux, elles figurent au-dessus des cotes actuelles qui sont soulignées en rouge (15 J 33-35). Le fonds d’archives versé par l’Arrondissement des Travaux du Génie de Belfort après 1972 comprend trois grands ensembles de documents : 4 Expression du lieutenant-colonel Dutriez, historien qui étudie actuellement ces questions. 4 15 J 33 Documents concernant la station radar du Salbert et couvrant la période 1876 à 1972 (25 articles) 15 J 34 Documents intéressant la station radar du Ballon de Servance (Haute-Saône) et le casernement rattaché du Thillot (Vosges) de 1957 à 1971. 15 J 35 Fort de Vézelois. Rapports enter l’armée et les particuliers de 1952 à 1971 (2 articles). Les deux premiers ensembles regroupent une somme de documents permettant une étude approfondie des multiples aspects de la défense aérienne en France dans les années cinquante et au début des années soixante, défense alors mise en œuvre par la D.A.T. (Défense Aérienne du Territoire), subdivision de l’armée de l’air créée en M1951. La station Maître Radar 60/921 du Salbert, à laquelle se rapporte la majorité des documents de ce fonds, constituait en effet, avec ses moyens de détection et son centre opérationnel, un échelon fondamental du réseau de la D.A.T. dans l’Est du pays. L’article 15 J 33/10 fournit en outre des informations intéressantes sur une grande partie des éléments de l’infrastructure D.A.T. du deuxième secteur de la zone de défense aérienne Nord-Est 901. Sources complémentaires Voir en 2 J 16/11, photocopies de dossier relatif au Fort de Monceau à Valdoie, conservé au service historique de l’armée de terre à Vincennes. Bibliographie sommaire Ouvrages généraux d’architecture miliaire DELAIR (P.-E.). Cours de fortification permanente. Histoire de la fortification , 1882, 2 fasc. In-fol. France. MINISTERE DES AFFAIRES CULTURELLES. INVENTAIRE GENERAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA FRANCE. Principes d’analyse scientifique. Architecture, méthode et vocabulaire , Paris : Impr. nationale, 1972 [voir chapitre sur architecture militaire] Nouveau manuel de fortification permanente, Paris : Baudoin, 1895 PLESSIS (H.), LEGRAND-GIRARDE. Manuel complet de fortification , Paris : Berger- Levrault, 1900 MOREL (P.). « Le système fortifié 1874-1885 Séré de Rivières », dans Gazette des armes , n° 74, 1979, p. 30-35 ROCOLLE (colonel). 2000 ans de fortification française , 2 tomes, Paris-Limoges, Chartes Lavancelle, 1972 5 Ouvrages locaux BARADEL (Y.). Belfort au XVIIIe siècle , Strasbourg, 1978, 4 tomes multigraphiés FIETIER (R.). « Le château de Belfort : aspects historiques et archéologiques », dans Histoire et économie de Franche-Comté, textes de conférences organisées par le C.I.P.E.S. , 1967- 1968 [chapitre C] HAAS (P.). « Le Territoire de Belfort dans les traités de 1871 », dans Bulletin de la Société belfortaine d’émulation , n° 69, 1972-1973, p. 39-71 MATHEY (Fr.). « Historique résumé du château de Belfort et de la fortification de la ville jusqu’en 1870 », dans Bulletin de la Société belfortaine d’émulation , n° 44, 1930, p. 113-120 MONNIER (A.). Belfort, son château, son musée historique, son lion , Besançon, 1973 PAPUCHON (A.). Notice sur l’histoire militaire de Belfort jointe à des vues et plans de la place du 15 e au 19 e siècles , Belfort : Devillers, 1889, 2 vol. in-fol. SCHOULER (G.). « La vie de la population belfortaine pendant le siège de 1870-1871 », dans Bulletin de la Société belfortaine