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cH A QUE PIÉcE, 20 cENTIMEs. M1CHEL LÉvY FRÉREs, ÉD1TeuRs, 466* ET 467* LIvRAisoNs. THÉATRE CfiNTEMP0RAIN ILLUSTRt RUE VIVIENNE, 2 e 1s.

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LES DEUX AVEUGLES

BOU FRONNERIE MUS 1CALE

PARoLEs DE M. JULEs MOINAUX

MUsIQUE DE M. DÉDIÉE A MADAME LA MARQUIsE DE LAs MA R1 s MAs REPRÉSENTÉE PoUR LA PREMIÉRE FoIs, A , sUR LE THÉATRE DES BoUFFES-PARISIENs, LE 5 MARs 1855.

on s r n1n Ur 1 oN oE LA P 1 à cs PATACHON...... , .... M. PRADEAU. GIRAFFIER...... M. BERTIIELIER.

- Tous droits réservés. - -•-c3c

Un pont. … Paris au fond. Que les cha.. (Note de .) ritables personnes Jett'nt une au... SCÈNE PREMIÈRE. (Note de trombone.) mône au màlhûreux. (Au lever du rideau, on entend le vent siffler avec violence. Patachon, portant L'aveugle à qui qu'on fait l'aumône sur l'estomac une pancarte avec ces mots : AVEUGLE DE NESSANCE, est N'est point z-un faux nécessiteux, assis sur un pliant le long du parapet, vers la droite; il retire de ses lèvres N'est point z-un faux né. un trombone dont il vient de jouer et le pose à terre.) (Note de trombone.) PATACHON; il essaye plusieurs fois d'éternuer et n'en peut venir à bout. Un faux né Ayez pitié d'un pauvre aveugle qui n'y voit pas clair !. (Note de trombone.) Gueux de vent! j'ai la figure coupée en zigzag. (il tire une fiole Un faux nécessiteux. de sa poche.) Buvons une petite goutte, ça me réchauffera. : (Il est cense jouer la ritournelle sur son trombone ; à la fin, il fait des efforts boit et fait claquer ses lèvres.) Ayez pitié d'un pauvre aveugle! (n pour tirer des sons de l'instrument, il se cramponne au sol avec ses pieds, entr'ouvre les yeux et regarde autour de lui.) Pas un chat! (Il ouvre les s'enfle les joues, etc., etc.; le trombone se tait; il le ferme, secoue l'eau yeux tout grands.) Je ne m'étonne plus si je n'étrenne pas. (Il se par l'embouchure, puis le pose à terre; alors un trombone de l'orchestre lève) V'là une heure que je m'égosille à chanter pour rien ; donne la note qu'aurait dû rendre celui de Patachon.Tressaillant et regardant personne ne traverse les ponts d'un temps pareil... Ah! j'a l'instrument d'un air ahuri.) perçois un monsieur bien mis qui se dirige de ce côté. (ire Mon trombone qui joue tout seul! V'là ce que c'est que de tourne s'asseoir, prend son trombone et chante en coupant ses mots à l'hé souffler dans un instrument, les yeux fermés; mes notes sor mistiche, mots coupés par une note de trombone aux endroits indiqués à partir tent un quart d'heure après. Ayez pitié d'un pauvre aveugle du cinquième vers.) qui n'y voit pas clair ! Dans sa pau... vre vi' mâlhûreuse, GIRAFFIER, en dehors. Pour l'aveugle point de bonheur; Ayez pitié d'un pauvre aveugle atteint de cécité et même Toujours sous. les ténèbr's affreuses, privé : la lumière !(Le vent redouble.) Scélérat de temps l (ll entre Ah! combien qu'il a de malhe: ell Ce10 . LES * i t X AVEUGLES.

SCENE II. GIRAFFIER, continuant. Pas le moins du monde, mon cher collègue. (A part.) ll faut PATACHON, GIRAFFIER. rendre des comptes à Monsieur? Attends ! je vas te coller un fagot. .

GIRAFFIER, entrant par la gauche; il tient un pliant et une mandoline, et porte PATACH0N. - sur l'estomac une pancarte avec ces mots : AVEUGLE PAR AXIDANS, Qui ai-je l'honneur d'écouter, d'abord? Le nom de Mon Ayez pitié. (Il éternue.) Allons, bon ! me v'là pin... Ayez. sieur ? (Nouvel éternument. - Le vent lui enlève son chapeau, qui passe par-dessus GIRAFFIER. ie parapet et disparaît.)Ah! bon! bien !voilà ma cloche dans l'eau. Stanislas Giraffier. - Le vôtre ? * regarde par-dessus le parapet.)Allons, il va passer sous le bateau PATACHION. es blanchisseuses. (Criant.) Hé! là-bas.. mon chapeau... at Giacomo Patachon, pour vous servir, si j'en étais capable, trapez-le. Ah! l'imbécile! il l'a laissé passer. Me v'là sans Monsieur. (A part) C'est un Prussien. - chapeau. Ça se trouve bien, avec mon rhume de cerveau. GIRAFFIER. (Il essaye d'éternuer.) Impossible !. Ayez pitié d'un pauvre aveugle Vous êtes trop bon. (A part) C'est un Turc. atteint de cécité et même privé de la lumière. (En tâtonnaot PATACHON, à part. il assène un coup de bâton sur le chapeau de Patachon.) Ce Monsieur a du monde. PATACHON. GIRAFFIER. Aie, animal! (Il lui flanque un coup de bâton dans les jambes. - ll se Il a du chic; pour du chic, il en a. PATACH0N. lève.) - GIRAFFIER. Je vous écoute. Faites donc attention, imbécile ! GIRAFFIER, avec volubilité, ' PATACHON. Né de parents auvergnats, mais honnêtes, j'étais dans l'in Faites attention plutôt, vous; moi, je suis aveugle. dustrie des raccommodages de parapluies, quand, entraîné GIRAFFIER, par mon goût pour la botanique, je fus chargé par une société Moi aussi. d'apothicaires d'aller à la Constantinopolitanischertudelsac PATACHON, à part. faifermaistertchernaïa .. Un confrère ! que le diable lui torde le cou ! Hier encore, PATACHON, affligé de deux béquilles et installé sur le pont Saint-Michel, Dieu vous bénisse ! j'avais un concurrent privé d'un bras; comme il me faisait du GIRAFFIER. tort, je me fais aveugle. Je viens ici, et me voilà encore un Merci. étudier les propriétés du bleu de Prusse et la gal concurrent. Que la peste l'étouffe ! vanisation des paratonnerres. Jugez de ma surprise et de ma GIRAFFIER, qui, pendant cet aparté, a placé son pliant. douleur : la Bérésina était prise. Les crocodiles s'avançaient Un confrèrel. c'est fait pour moi. J'en avais un sur le pont en silence; l'ennemi, dans un élan de désespoir et de bra Saint-Michel;je retire de ma manche mon bras plié en deux, je voure digne d'un meilleur sort, enfonce le bataillon carré; ce m'établis aveugle, je viens ici croyant être seul de mon état, fut une affreuse mêlée. Dans l'eau, un mètre par-dessus la et pas du tout, en voilà un autre ! Que le diable le patafiole ! tête, pendant près de cinq mois, vainement je suppliai le jeune esclave de m'ouvrir l porte dérobée du jardin, vaine

(Il s'assied à quelques pas de Patachon.) -

- PATACHON, à part. ment je tentai de le corrompre à force d'or; mon chien, désolé, Il s'installe à côté de moi! (Giraffier accorde sa mandoline.) Il joue se répandait en aboiements plaintifs, la pauvre bête! Quand d'un instrument à cordes. dépêchons-nous de jouer de mon je revins à moi, j'avais tout perdu; les crocodiles avaient dé instrument avant. (Il joue du trombone. - Giraffier joue de la mando voré mes parapluies, mon oncle m'avait maudit. Le jeune es line; puis, étouffé sous les sons du trombone, il gratte avec rage) clave m'avait donné un tel renfoncement sur mon chapeau,

GIRAFFIER. - qu'en le retirant je me brisai l'écarquillage du nez commu Ah ! c'est comme ça. tu abuses de ton cuivre.... Je vais niquant aux fibres de l'œil par la moelle pépinière, et j'étais chanter ma romance de Belisario. (Il chante.) aveugle, Monsieur ! Oui, Patachon, j'étais aveugle ! PATACH0N, à part. Justinien, ce monstre odieux, Ah! tu me fais poser !. Attends, mon bon, attends ! (Haut.) Après m'être couvert de gloire, C'est poignant, c'est poignant. (Avec volubilité) Et moi, Giraffier, Il m'a dépouillé de mes yeux ; moi qui vous parle, touriste passionné pour les arts de la Plaignez-moi, je n'y peux plus voir. Je demand' mon pain à présent, numismatique , après avoir dévoré cinq cent cinquante N'ayant plus un sou sur la terre ; mille francs, tout mon patrimoine, pour me procurer un ma Jetez une obole en passant poléon du règne de Cléopâtre, je m'engageai comme simple Dans le casque de Bélisaire. soldat dans le 14° plongeurs. à cheval; accroché par mes PATACHON, prend un air satisfait et semble dire qu'il va chanter mieux éperons à un fil sous-marin, je m'avançai au-devant de la reine avec ce calme que vous me connaissez; vainement le

que cela. - Sur le pré fleuri, venez, fillettes et garçons, Vésuve tonnait et envoyait dans les airs des flots de lave Danser, folâtrer au joyeux bruit des violons. brûlante, dévorant les moissons, les bestiaux, les cabanes et Le ciel est d'azur, l'herbette est tendre, l'oiseau chante, , rien ne pouvait m'intimider; j'entrai dans le cra Tout en ce moment, charme, séduit, entraîne, enchante. tère béant, mon pied glissa sur une pelure de pêche, et j'allai Amusez vous, trémoussez-vous, amusez-vous bien ; passer par une fissure communiquant à la mer Adriatique. Le bonheur ici, joyeux enfants, ne coûte rien. (souriant et plus lentement) Là, le jeune prince m'attendait; il m'envoie un formidable coup de pied dans l'abdomen; je me ENSEMB L E. retourne, le coup porte; les bisques de mon habit étaient GIRAFFIER. déchirées, le coup m'avait ravi la lumière.J'étais aveugle, Gi Justinien, ce monstre, etc. raffier ! (Moment de silence.) Je regardais avec une stupéfaction PATACHON, mêlée d'étonnement ces braves gondoliers norvégiens, à la Sur le pré fleuri, etc. figure franche et basanée qui me faisaient des signes, ne con naissant pas ma langue.(Avec désespoir.)J'étais aveugle aveugle ! GIRAFFIER. aveugle | A part.) Mon histoire vaut bien la tienne. Ah! sapristi, mon confrère, vous m'entrez dans les oreilles; TOUS LES DEUX, il n'est pas permis de chanter comme ça; vous criez comme Quelqu'un!(ls courent s'asseoir. - Un passant traverse le pont.) Ayez un aveugle. pitié d'un pauvre aveugle ! PATACHON, GIRAFFIER. Vous ne vous en privez pas non plus; je crois que ni vous C'est à vous que je parle, dites donc, l'homme au paletot ni moi ne sommes prix du Conservatoire. bleu. (Le passant jette un sou; se jettent dessus et se bous GIRAFGIER, à part, se levant. culent pour l'avoir.) On le croirait plutôt pris de vin. PATACHoN, qui a le sou, le regardant et criant. PATACHON, à part. Dites donc, vous, : on jette un sou à des malheureux J'ai entendu cette voix-là quelque part. aveugles, on devrait bien jeter un sou qui soit marque ! GIRAFFIER, à part. GIRAFFIER. Voilà un organe qui ne m'est pas étranger. (ils se croisent en C'est bien fait; ça vous apprendra à abuser de vos muscles tâtonnant avec leur bâton et se trouvent courbés dos à dos.) brutaux pour m'arracher le pain de la main. (A part.) Si j'avais

- GIRAFFIER ET PATACH0N. - été le plus fort, je t'aurais flanqué une tripotée. Serait-ce une indiscrétion de vous demander comment vous PATACH0N. -- avez eu le malheur de perdre la vue, sans vous commander? Muscles brutaux!. des insolences !(Lui serrant la main et à demi LES DEUX AVEUGLES. 3 voix.) Monsieur, entre gens distingués on s'arrange autrement. GIRAFFIER. Demain au petit jour, Monsieur. au pistolet. à cent pas. Ça ne sera pas difficile à partager. envoyez-moi vos témoins. (A part.) C'est un bon moyen de le PATACHON, faire filer d'ici. Pourquoi aussi venez-vous sur ce pont? GIRAFFIER , à part. GIRAFFIER. , Diable ! (Haut)Au canon, si vous voulez, Monsieur.(A part.) Vous y venez bien, vous ! Epouvantons-le pour qu'il me cède la place. PATACHON.

- PATACHON, à part. :, j'y étais le premier; vous avez le pont Neuf qui est Sapristi! il est brave. (Haut.) Soit, Monsieur, à mitraille. lDl'e. GIRAFFIER, à part. GIRAFFIElt . Peste! il est crâne. (Haut.) A boulet rouge. Le pont Neuf?il n'y est plus; je viens de la Vallée. PATACH0N, à mi-voix. PATACHON. Voici ma carte : Champs-Elysées, tronc d'arbre no 19,999. Vous venez de l'avaler? Quel estomac ! GIRAFFIER, surpris. GIRAFFIER. Tronc d'arbre. C'est vous qui avez inventé ce domicile?. Je viens de la Vallée, le marché du quai des Augustins, et Je trouve l'invention du tronc bonne; voici la mienne : Rue j'ai bien vu qu'il était en démolition. des Saints-Pères. PATACHON.

PATACHON. - En réparation seulement; tenez, je vais vous faire une pro Des cinq paires. des cinq paires de quoi?. position : jouez-vous aux cartes? GIRAFFIER. GIRAFFIER. N° 1. Quelqu'un !vite mon boléro ! Un peu, comme tous les Quinze-Vingts; mais je préfère le

PATACHON. - noble jeu de billard. - J'y ai perdu toute ma fortune pour Un passant! vite ma sérénade ! (Écoutant le prélude de Giraffier.) avoir oublié de mettre du blanc à ma queue : j'ai fait fausse Comment, vous savez mon boléro ? queue, j'ai manqué mon coup, et j'ai * la partie à mon GIRAFFIER. adversaire : tout mon avoir y était engagé. C'est le mien. PATACHON. PATACH0N, Touchez là, mon cher confrère, nous sommes deux victimes Du tout, c'est le mien, je l'ai rapporté de Séville. du sort : j'ai été ruiné au brelan. Un autre serait mort de GlRAFFIER, douleur; moi je me livrai à la lecture des philosophes. J'ai Lesquelles? trouvé surtout beaucoup de consolations avec Descartes ;

- PATACHoN. mais j'ai complétement renoncé au jeu. Si pourtant une Lesquelles quoi ? petite partie pouvait vous être agréable. GIRAFFIER. GIRAFFIER.

Lesquelles villes? - Comment donc, mais avec plaisir ! PATACHON. PATACHON, Séville, quoi !. en Turquie. A quoi jouez-vous? GIRAFFIER. GIRAFFIER. (ll chante.) Eh! mon Dieu, je joue à tout. . La lune brille, PATACHON. La nuit scintille, Quand il en tourne. Ah! j'entendais atout. Oui, vous Viens, ma gentille, jouez à tous les jeux. Un tout petit bésigue vous serait-il Suis ton Pedro, agréable ? A ta fenêtre GIRAFFIER. Daigne paraître, Très-agréable. Brave ton maître, PATACHION. Ton Bartholo. Ou un écarté? Entends là-bas GIRAFFIER. Les manolas, L'écarté me va.Voyons, pendant qu'il ne passe personne.

Les boléras, - Les fandangas. PATACHON, tirant un jeu de cartes de sa poche. PATACHON. A merveille; allons-ygaiement ! Viens, il fait beau, beau, beau, beau ! GIRAFFIER. GIRAFFIER. Que jouous-nous ?

Suis ton Pedro, dro, dro, dro. - PATACIION . ENSEMBLE. lEcoutez, mon confrère, nous nous faisons du tort mutuelle Derin din, derin din, etc. ment; je vous offre de jouer à qui aura la place : le perdant GIRAFFIER. quittera ce pont. La lune brille. - GIRAFFIER. - J'allais vous le proposer. (A part.) Tu peux compter que tu DEUx1ÈME COUPLET. vas filer, toi. Amour extrême, PATACHON, à part. Bonheur suprême, Tu peux être certain de décamper. Ton Pedro t'aime : AIR de Aime Pedro. O fortune, à ton caprice, etc. Pedro t'appelle, (La première syllabe seulement de chaque forte; le reste mimé. Il vont s'asseoir Réponds, ma belle, Mon Isabelle, en face l'un de l'autre et mettent sur leurs genoux leurs pancartes en guise A ton Pedro. de table. Trémolo à l'orchestre ) Viens, on dira, Nous jouons en cinq points. (A part.) Arrangeons les cartes Nous voyant là : de façon à gagner; il est aveugle, il n'en verra rien. PATACB10Ne GIRAFFIER, à part, regardant du coin de l'œil. Viens, on dira, Je ne me trompe pas, il fait le paquet. Nous voyant là : PATACHON. GIRAFFIER, C'est Isabeau Coupez, Giraffier. Et son Pedro. GIRAFFIER , coupant. PATACHON. Voilà, Patachon. C'est lsabeau, beau, beau, beau. PATACHON. - GIRAFFIER. Faisons sauter cette petite coupe. (Il fait sauter grossièrement la Et son Pedro, dro, dro, dro. coupe. - A part.) Un clairvoyant n'y verrait rien. (Tournant,) Le ENSEMBLE. roi ! -

Derin din, derin din, etc. - GIRAFFIER, GIRAFFlER. Très-bien ! (A part) Il vole au jeu. (Jouant) Pique !

La lune brille, etc. PATACHON . - Je prends; atout de la dame, du valet, de l'as et du dix ; PATACHoN. j'ai la vole. Pas le sou ! nous chantons pour le roi de Prusse. Reprise du motif de Robert. 4 LES DEUX AVEUGLES, | -

PATACHON, à part, chantant. PATACHON, se levant avec colère. J'ai la vole, la vole, la vole. Quatre, filou ! tu crois que je n'ai pas vu ton petit manége ? GIRAFFuER, même jeu. Tu n'es qu'un malheureux! un escroc ! - Il me vole, me vole, me vole. GIRAFFIER, PATACHON. Toi-même n'es qu'un grec; mais je te reconnais l tu es Ça me fait trois. l'homme aux béquilles du pont Saint-Michel ! GIRAFFIER. Marquez. PATACRION . PATACHON, Je te reconnais aussi, tu es le manchot du même pont ! A vous à donner, cher Giraffier. GIRAFFIER. GIRAFFIER. Mon rival | Je donne, vertueux Patachon. (A part.) Je vais te rendre la PATACHON.

pareille. - Mon concurrent !(Tous deux saisissent leurs pliants)

PATACHON, à part. - - GIRAFFIER. Que vois-je?il tripote ! Serait-ce aussi un filou ? Ah l canaille ! GIRAFFIER, faisant sauter la coupe très-visiblement. A part. PATACHON. Qa n'est pas plus difficile que ça. (Il tourne.) Le roi ! PATACHON. Ah! malotru ! (Ils s'enfoncent mutuellement leurs pliants sur la téte et se Plus de doutes, il est aussi voleur que moi.(Jouant.) Trèfle ! bousculent.) GIRAFFIER. GIRAFFIER. Je prends; atout de la dame, du valet, de l'as et du dix; Ah! faux béquillard !

- PATACHON.

ça me fait quatre. - PATACHON, Tiens, faux Bélisaire ! Comment quatre?Trois ! TOUS DEUX. GIRAFFIER. Quelqu'un vient ! (Ils se dégagent vivement. Patachon prend par méprise Quatre ! la guitare, Giraffier le trombone, tous deux reprennent à tue-tête leur refrain PATACHON , avec colère. pendant qu'un passant traverse le pont.) La vole et le roi, trois ! GIRAFFIER , La lune brille, Le roi, le point et la vole, quatre ! La nuit scintille, etc.

La partition des Deux Aveugles, pour piano et chant, se trouve chez les éditeurs G. BRANDUs et S. DUFoUR, 103, rue de Richelieu. Prix net : 2 fr. - La musique seule. Prix net : 75 c.

FIN,

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