Tableau noir de Labéjan.

83 Les communes de VVA ont eu chacune, une ou plusieurs écoles,dont le fonctionne- ment et l’évolution sont à la fois distincts et semblables.

Les municipalités d’antan ont dû s’impliquer pour que tous les enfants aillent à l’école avec l’appui et les contraintes des lois scolaires.

Les pages suivantes évoquent les démarches de chaque commune de VVA pour créer leur école.

Extrait du « Premier livre de lecture d’écriture et d’orthographe » par Th Legrand édité chez Belin en 1911.

« Claudine à l’école »

Le rez-de-chaussée, nos deux classes l’occupaient, la grande et la petite, deux salles incroyables de laideur et de saleté, avec des tables comme je n’en revis jamais, diminuées de moitié par l’usure, et sur lesquelles nous aurions dû, raisonnablement, devenir bossues au bout de six mois. L’odeur de ces classes, après les trois heures d’étude du matin et de l’après-midi, était littéralement à renverser.

Colette (1873-1954) (Extrait décrivant l’école vers 1885)

84 Bazugues

La maison d’école avec le logement de l’instituteur, la salle de classe, le préau,

Les communes de Bazugues et Monsaurin sont réunies en 1822. Elles sont limitrophes de Ponsampère à l’est, de Sainte-Dode au sud, de Miélan, de Laas et Saint-Maur à l’ouest et au nord ouest.

Le ruisseau de la creuse une profonde vallée dans la commune de 536 hectares. Les ruisseaux de « Claret » et de « Groutot » sont ordinairement à sec. Le territoire de la commune présente à l’est un plateau assez élevé, à l’ouest une plaine facile à travailler. Entre les deux, se trouve une haute colline pratiquement inculte. Les points culminants, 290 mètres d’altitude sont le moulin de Lashennes et la motte féodale où est construite l’église de Bazugues. Les prairies de l’Osse sont à 230 mètres d’altitude.

Des routes rayonnent en éventail vers Miélan, Sainte-Dode, Saint-Michel, Saint-Maur. La route départementale 279 (D279) relie Bazugues à et à Miélan.

La population de Bazugues a subi des variations au cours des années. En 1836, il était recensé 136 habitants. En 1862, il y avait 186 habitants. C’est la population la plus élevée connue sur la com- mune. À partir de 1870 la dépopulation augmente progressivement. En 1881, il y a 165 habitants, en 1911, 150. En 2005, Bazugues compte 55 habitants.

L’école est fermée depuis 1959. Les bâtiments restent les témoins de leur usage initial.

85 « Les documents retrouvés aux Archives École mixte Départementales du , les renseignements extraits des registres, la manière dont les actes A Bazugues, il y a peu de renseignements sont rédigés, et les signatures relevées, montrent concernant l’éducation spéciale des filles. qu’il y avait sans doute des maîtres d’écoles dans Cependant l’analyse des relevés d’effec- les temps anciens à Bazugues. » tifs des tableaux historiques montre une évo- lution de la scolarisation des filles : 2 sont Évolution de l’école recensées en 1855, 10 en 1870.

« En 1741, -Toupière inscrivait Une enquête de 1854 évoque l’école mix- 40 livres au budget pour le régent. te, fréquentée par les filles. En 1834, la classe se faisait dans une salle En 1882, les travaux de construction d’u- accolée au mur sud-ouest de l’église.» ne école publique mixte envisagent En 1854, une enquête précise « que la salle « l’aménagement des locaux pour les enfants d’école publique mixte appartient à la commune. des deux sexes. » En 1864, quand on la reconstruisit cette salle largement éclairée, ouvre sur le porche de En 1959, la classe unique mixte a fermé. l’église. Elle a 4 m 30 de long et 2 m 90 de lar- Les enfants sont accueillis à l’école de ge. » Miélan. La maison d’école située le long de la route Construction de la maison d’école. est rénovée par la commune.

De 1872 à 1877, la commune fait l’acquisi- Instituteurs et institutrices tion d’une maison pour le logement de l’instituteur. Jean Sarniguet (1834-1855) En 1882, les travaux de construction d’une Bernard Despaux (1855-1886) école mixte ont été adjugés au sieur Lapoutge Jean Cazenave (1886-1896) Dominique entrepreneur à . Authier (1896-1897) « Ils comprennent l’appropriation du loge- Aglaé Ducarme (1897-1898 ) ment de l’instituteur, l’établissement d’une école Antoine Aléas (1898-1899) mixte indépendante, la construction d’un préau Isidorine Pargala et Jenny Amade (1899-1901) couvert, enfin la création d’une latrine à deux Gustave Hébrail et Louise Lille (1901-1905) compartiments pour les enfants des deux sexes, Suzanne Bazerque (1905-1906) un cabinet d’aisance pour le service exclusif du Léonie Laporte (1905-1923) maître. » Jean Baqué (1923-1929) Adrien Dazet et Juliette Estérez (1929-1931) En 1900, la commune se mobilise pour la Lucienne Périssère (1931-1941) construction d’un puits de toute nécessité : Eva Morlas (1941-1943) « Les environs de l’école sont dépourvus Marcelle Majorel (1943-1945) d’eau potable pour le besoin des enfants et du Pers, Jeanne Prunet, Suzanne Pistoulet, maître d’école, […]. La source la plus rappro- (1945-1948) chée se trouve environ à cinq cents mètres des Laure Honthâas (1948-1952) lieux-dits, et bien souvent l’eau vient à manquer Odette Daures (1952-1954) servant à l’alimentation du village. René Escalé, Andrée Maury, Marcelle Luro, En outre, cette eau se trouve dans une pro- (1954-1955) priété privée au fond d’un ravin très pénible à Françoise Hubert (1955-1959) transporter et sans aucune servitude. »

86 Diplôme délivré lors de l’obtention du Certificat d’Études Primaires en 1920. 87 1947

1955

88 Belloc Saint-Clamens

Les deux maisons d’école restaurées, trônent au centre du village, piliers du patrimoine communal.

En 1822, Belloc et Saint-Clamens sont regroupées en une seule commune.

Belloc Saint-Clamens est situé à 9 km au sud de Mirande en Astarac, entre les vallées des deux Baïses. Son territoire de 1049 ha est formé de boulbènes dans les vallées et de terres argilo-calcaires dans les coteaux. Son altitude varie de 165 à 252 m. Au village de Belloc, les fossés et les talus d’une motte attestent de la présence d’un château qui aurait appartenu à Centulle d’Astarac en 1218. L’église de Belloc, avec son clocher en terrasse, unique dans la région, date de 1850.

La chapelle romane de Saint- Clamens qui date du VIIe ou du VIIIe est un monument très célè- bre dans le département avec le sarcophage en marbre blanc, l’autel païen et les peintures murales qu’elle renferme. Des vestiges préhistoriques et gallo-romains ont été découverts en plusieurs lieux dans la com- mune : molaires de mastodontes, haches en pierre polie, en bronze, poteries gallo-romaines, ossements.

En 1836, la population de la commune culminait avec 600 habitants. A partir de cette date s’amorce une dépopulation croissante. En 1862, il y a 526 habitants, en 1881, il en est recensé 363, en 1911, on en compte 277. En 2005, 148 habitants vivent à Belloc Saint-Clamens.

La maison d’école située au centre du village est un bâtiment imposant qui témoigne de la présence effective de l’école dans le passé. La classe unique mixte a été fermée en 1972.

89 École des garçons La commune a toujours eu le souci d’améliorer l’accueil des enfants de l’école avec des travaux. - en 1889, la construction de lieux d’aisance, - de 1908 à 1919, la construction du préau, - en 1913, l’achat du terrain pour le puits.

Plan de la maison d’école en 1836 (mairie actuelle)

En 1836, la construction d’une première mai- son d’école apparaît dans un document faisant état d’un devis et de la mise en adjudication. « […] après avoir affiché à la porte de l’église de la sus-dite commune et des communes voisines […] l’adjudication au rabais de la cons- truction d’une maison d’école qui devait avoir Plans des lieux d’aisance attenants au mur du nord. lieu à la mairie de Belloc Saint-Clamens […] Nous avons adjugé à M. Dominique Daran École des filles « mètre charpentier » de la dite commune l’entre- prise pour la somme de 1480 francs. » À Belloc Saint-Clamens, « en décembre 1843, le sieur Barbé instituteur, reçoit l’autorisa- Les plans de 1877-1878, montrent le bâtiment tion et l’avis favorable pour recevoir des filles de la maison d’école, accolé à la première dans son école. construction. En 1852, Françoise Coumes, institutrice pri- vée, ouvre illégalement une école privée à son «La bâtisse à étages est imposante et agré- domicile. Elle sera reconnue légalement un an mentée de pierres dans les angles. C’est un bâti- après » ment qui correspond aux normes, avec une partie destinée au logement de l’instituteur au premier Divers locaux sont loués par la commune. Les étage, une autre pour la mairie au nord, et une filles sont nombreuses à être scolarisées en salle de classe au sud. payant, 14 en 1855, 20 en 1870. L’ensemble des locaux est difficile à chauffer En 1883, Mme Thomas première institutrice et sans confort. » laïque nommée par le Préfet exerce dans la mai- son de Dominique Delom aux Mouréous. En 1884, les pères de famille exigent des conditions particulières si la commune accepte de donner un local pour la classe des filles moyen- nant une indemnité de logement à l’instituteur.

« Vu qu’à la maison commune se trouve une salle très convenable et indépendante, Vu qu’elle ne dérange pas du tout l’instituteur puisqu’il n’y loge pas, Vu qu’il n’y a aucun inconvénient pour les enfants des deux sexes d’après les ordres donnés par l’instituteur et par l’institutrice, l’entrée des Plans de la maison d’école en 1877-78.

90 garçons se trouve au midi et celle des filles au Témoignage d’une élève de l’école levant, de 1914 à 1922. le conseil municipal a l’honneur de prier l’administration de vouloir bien autoriser l’insti- Quand j’étais petite, à Belloc, nous avions une insti- tutrice libre à faire classe à la maison tutrice très frileuse, et un peu particulière. C’était une commune ». sœur défroquée. En 1886, un relevé des frais pour les dépenses Il faut dire qu’avec les hommes au front, l’état deve- des écoles primaires communales fait état d’une nait moins difficile, et gérait la pénurie. « école spéciale de garçons et une école spéciale Elle ne quittait pas sa chambre, et été comme hiver, le de filles. » poêle ronflait. Elle gardait les petits avec elle, et les Les effectifs de 1896 font état de 39 garçons grands étaient seuls en classe. et 32 filles scolarisés de 4 à 15 ans. Tous les matins, après avoir allumé le poêle de la clas- Les deux classes vont fonctionner jusqu’en se, en allant à tour de rôle recharger le sien, nous allions 1909, date où une baisse générale d’effectifs en- par rang d’âge chercher nos consignes auprès d’une maî- traîne la fermeture de l’école des filles. tresse emmitouflée et peu aimable. Quand il fallait se faire corriger, c’était le cœur plein École mixte d’appréhension qu’on montait l’escalier et frappait à sa porte.

Et malgré tout cela, pendant cette année scolaire, En 1909, les effectifs ont baissé, l’école tout le monde a progressé, les uns aidant les autres ; les devient mixte avec une classe unique dirigée par élèves ne profitèrent pas de l’occasion pour chahuter, car un instituteur ou une institutrice. même la porte fermée, l’escalier nous séparait. Le logement entier est donné à l’instituteur. Comme elle était au-dessus de la salle de classe, elle L’école reste mixte jusqu’à sa fermeture en entendait tout, et son absence la rendait plus menaçante 1972. que sa présence.

1913 1913

91 Instituteurs et institutrices École des filles

École des garçons. Des institutrices libres ont instruit les filles. Françoise Coumes (1852-1853) Jean Vincent Picamilh (1834-1855) Marceline Domec (1873-1876) Maurille Courrou (1855-1859) Elizabeth Picamilh (1877-1884/1889) Jean-Bernard Barbé (1859-1871) Elle est la première institutrice laïque en 1884 Célestin Sainte Marie (1871-1872) Albert Charles (1872-1876) École mixte Jean-Bernard Soulens, François Sabathier (1876-1884) Théophile Seillan (1909-1914) Emile Laporte (1884-1886) Germaine Aubert (1914-1916) Jean Bordes (1886-1909) Anne Pauline Gauthier-Lafaye (1916-1919) Marie Baget (1919-1923) Elie Cibray (1923-1936) Henriette Ader épouse Cabannes (1936-1953) Robert Débats (1953-1957) Mme Cadéac (1957-1958) Mmes Lapeyre et Cabiraud et ?(1958-1959/60) Christiane Capdecomme (1960-1968) Françoise Dargagnon et Françoise Fontan (1968) Nicole Grimal(1969) Table-banc à quatre places Philippe Arnoux, Éliette Bégué (1970/1971- 1972)..

Extrait du registre de délibérations du conseil municipal en 1896

92 1933

1945

93 1952

1955

94

La maison d’école avec le logement de l’instituteur, la classe des garçons, le préau et la classe des filles.

Berdoues est situé sur la route départementale 939, reliant Mirande à Trie sur Baïse. D’une superficie de 1760 ha, la commune s’étend dans la vallée de la Baïse qui la traverse.

Dans les documents anciens, la commune s’appelait «Lasserre-Berdoues et Arcoues réunies» suite à la réunion de ces trois communes

La forêt domaniale de 350 ha, s’est appelée aussi « Bois de Violes » « Forêt de Berdoues » et aujourd’hui « Forêt Domaniale d’Armagnac ».

En 920, les disciples de Saint-Benoît construisirent un couvent au bord de la Baïse. Ils contribuèrent à la fonda- tion de Mirande en 1281. « Le Cartulaire de Berdoues » est un document précieux sur l’histoire de toute la région. L’abbaye, dont il reste des vestiges, a joué un rôle important dans l’instruction primaire.

En 1870, Berdoues comptait 578 habitants. Plan de Lasserre-Berdoues et d’Arcoues (1838) En 1891, il en était recensé 475 ; en 1911, 424. En 2005, la population est de 365 habitants.

Les locaux scolaires se reconnaissent au centre du village, à leur architecture des années 1880.

95 L’étude des documents renseigne sur les tra- En 1900, un orphelinat agricole de jeunes ces anciennes d’écoles et de leurs maîtres, dans filles est installé à l’abbaye de Berdoues. des locaux et des lieux différents de la commune « Il n’est pas un établissement de charité mais une œuvre sociale. Les sœurs agricoles de la École des garçons Sainte Famille […] prirent possession des bâti- ments et des terres de l’ancienne et riche abbaye De 1800 à 1821, l’école des garçons avait lieu bénédictine de Berdoues et y ouvrirent un asile à la maison de la veuve Monferran aux Hurets. pour les orphelines pauvres et délaissées. De 1818 à 1827, elle se trouvait, aux Cousi- Pour être admises, elles doivent avoir plus de nès, Maison Bénac (forgeron), maison Pérès, dite trois ans et moins de dix ans. Elles y restent jus- au Tartari. qu’à vingt et un ans. Il peut y avoir plus de qua- De 1830 à 1839, elle était à la Bruche, maison rante jeunes filles […] qui reçoivent l’instruction Mailhes, à la Sacristie métairie Aubian, à la loge primaire, pratique et professionnelle : travaux de du portier de l’ancienne abbaye. lingerie, de ménage et travaux agricoles. Jusqu’en 1834, les maîtres d’école étaient À vingt et un ans, elles sont en mesure de de- payés en nature par les familles (4 mesures de blé venir de bonnes ménagères de la campagne. » par élève. En 1913, l’école primaire des filles est instal- En 1880, « La commune a versé la somme de lée dans le bâtiment neuf construit à côté du préau 13 855 francs pour l’achat du terrain et la des garçons. construction des bâtiments. De 1878 à 1880, « est construite la maison Instituteurs et institutrices d’école pour les garçons avec une salle de classe, École des garçons le logement de l’instituteur et un local pour la mairie. Avant 1821, M. Lasbennes et M. Favores. Elle est entourée par la cour de récréation de Celui-ci a laissé de lui le souvenir d’un carac- 240 mètres carrés et un jardin de 330 mètres tère violent et emporté. carrés.». M. Couleau (1821-1827) École des filles Bernard Fourcade (1827-1861) M. Darées (1861-1863) À Berdoues, « le 14/07/1835, le sieur M. .Maupommé (1863-1864) Fourcade, instituteur public, demande une autori- M. Lacaze (1864-1866) sation, afin d’accueillir des filles dans son école M. Darées (1866-1899) de garçons. » M. Seillan (1899-1909) De 1843 à 1861, au Choumac, une première maison d’école accueille une école mixte. École des filles En 1861, les filles furent envoyées à des éco- les des communes voisines et surtout à Mirande. Mme Laurentine (1871-1904) Mme Ricard (1904-1907) En 1866, une demande d’ouverture d’école Mme Bédat (1907-1909) libre est ainsi rédigée : À partir de 1909, des couples d’instituteurs « Nous, maire de Lasserre-Berdoues certifions nommés en poste double assurent l’enseignement que la déclaration affichée en notre commune par mixte, dans les classes de grands et de petits. Mlle Roquant, à l’effet d’obtenir l’autorisation Siméon et Virginie Castéran (1909-1925) d’ouvrir une école libre de filles, n’a donné lieu à Paul et Henriette Castéran (1925-1930) aucune opposition. » M. et Mme Tournan (1930-1941) M. et Mme Dauriac (1941-1955) De 1868 à 1909, une école de filles facultative Mlle Magendie (1955-1956) s’ouvre au Choumac avec une institutrice laïque : M. et Mme Platel 1956-1960)

96 1914

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