UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux

MEMOIRE DE MASTER

PARCOURS : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »

En Co-diplômation entre L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux

Intitulé :

. PROMOTION DE L’ELEVAGE CAPRIN DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION SOCIALE AU PROFIT DES FEMMES DU DISTRICT D’AMBOVOMBE

Présenté le 28 septembre 2017

par

Madame Nirina HAJARIZAFY

MASTER EIE 2016 - 2017

École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux

MEMOIRE DE MASTER

PARCOURS : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »

En co-diplômation entre L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux Intitulé : PROMOTION DE L’ELEVAGE CAPRIN DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION SOCIALE AU PROFIT DES FEMMES DU DISTRICT D’AMBOVOMBE

Présenté le 28 septembre 2017 par Madame Nirina HAJARIZAFY

Devant le Jury composé de : Président :- Monsieur Yvon ANDRIANAHARISON Professeur Titulaire Examinateurs : - Madame Sylvie FERRARI Professeur - Monsieur RABETSIAHINY Maître de Conférences - Monsieur Minoson RAKOTOMALALA Professeur Titulaire

Encadreur pédagogique : Madame le Professeur RASOLOFOHARINORO Encadreur professionnel : Monsieur Simon RANDRIATSIFERANA

REMERCIEMENTS

Nos vifs et sincères remerciements s’adressent à tous ceux qui ont contribué à la bonne réalisation de cette étude. ✓ Aux autorités des deux Universités Bordeaux et Antananarivo pour avoir facilité le bon fonctionnement de la formation, et avoir su garder la co diplomation : ➢ Monsieur Le Professeur Manuel TUNON DE LARA, Président de l’Université de Bordeaux ; ➢ Monsieur Le Professeur Panja RAMANOELINA, Président de l’Université d’Antananarivo ; ➢ Monsieur Le Professeur Yvon ANDRIANAHARISON, Directeur de l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo ; ✓ Aux deux responsables de formation : ➢ Madame Le Professeur Sylvie FERRARI, de l’Université de Bordeaux ; ➢ Monsieur Le Docteur RABETSIAHINY, de l’Université d’Antananarivo ; ✓ A tous les Enseignants qui ont intervenu dans la formation : ➢ Madame Le Professeur RASOLOFOHARINORO, de m’avoir encadrée tout en offrant ses précieux conseils, ses critiques et ses suggestions pour le perfectionnement de cet ouvrage ; ✓ Monsieur RANDRIATSIFERANA Simon, Expert en Eau et Assainissement auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD), responsable du Grand Sud au sein de son entité, d’avoir orienté et dirigé techniquement la réalisation de ce mémoire ; ✓ Monsieur ZAFINANDRO René Max , Conseiller Technique Permanent auprès du Ministère de l’Economie et du Plan, en charge du développement du Grand Sud, d’avoir orienté ce mémoire sur le développement spécialement pour le Sud de Madagascar ; ✓ Monsieur LEMANARINA Christophe, Directeur de la Planification Sectorielle et Régionale du Ministère de l’Economie et du Plan, d’avoir fourni des conseils sur l’aspect de Développement ; ✓ Aux autorités locales du District d’Ambovombe ; ✓ A tous les collègues pour leur merveilleuse collaboration ; ✓ Ma famille et mes amis de m’avoir soutenue tout au long du cycle de l’étude ; ✓ Et plus spécialement, aux nombreuses personnes qui ont gentiment accepté de répondre à toutes nos questions. Nous adresse aussi, toute notre reconnaissance à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à l’élaboration de ce mémoire.

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i TABLE DES MATIERES...... ii TABLE DES ILLUSTRATIONS ...... iv LISTE DES ABREVIATIONS ...... vi INTRODUCTION ...... 1 2.1 Approche ...... 3 2.2 Démarche ...... 3 2.3 Méthodes ...... 4 2.4 Outils et matériels ...... 5 2.5 Difficultés ...... 6 PREMIERE PARTIE : ...... 8 GENERALITES SUR LA POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION SOCIALE ET ENVIRONNEMENT DES FEMMES DU DISTRICT D’AMBOVOMBE ...... 8 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA POLITIQUE NATIONALE DE LA PROTECTION SOCIALE ...... 9 I.1. Le système de Protection Sociale à Madagascar ...... 9 I.2. Cadrage institutionnel et juridictionnel de la Politique Nationale de la Protection Sociale ...... 11 I.3. Les grands axes stratégiques de la Politique Nationale de Protection Sociale ...... 13 CHAPITRE II : ENVIRONNEMENT DES FEMMES DANS LE DISTRICT D’AMBOVOMBE ...... 15 II.1. Composante physique ...... 17 II.2. Composante biologique ...... 20 II.3. Composante humaine ...... 24 DEUXIEME PARTIE :...... 34 VULNERABILITE DES FEMMES ET LE PROJET DANS SON ENVIRONNEMENT ...... 34 CHAPITRE III : ANALYSE DE LA VULNERABILITE DES FEMMES PAR RAPPORT AU DEVELOPPEMENT DANS LE DISTRICT D’AMBOVOMBE...... 35 III.1. Le budget temps des femmes et des hommes...... 35 III.2. Injustices envers les femmes chefs de ménage ...... 39 III.3. Méconnaissance des intérêts stratégiques des femmes et des hommes ...... 39 III.4. Processus de prise de décision dominé par les hommes ...... 40 III.5. Des facteurs socioculturels portant atteinte à la dignité humaine des femmes ...... 40 CHAPITRE IV : LE PROJET DANS SON ENVIRONNEMENT ...... 41 IV.1. Système économique dans le District d’Ambovombe en 2014 ...... 41

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IV.2. Généralités sur le Projet d’élevage caprin par les femmes dans le District d’Ambovombe ..... 43 TROISIEME PARTIE : ...... 45 RESULTATS D’ANALYSE DU PROJET DE PROMOTION DE L’ELEVAGE CAPRIN AU PROFIT DES FEMMES ...... 45 CHAPITRE V : ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET MENACES DE LA PROMOTION DE L’ELEVAGE CAPRIN ...... 46 CHAPITRE VI : ETUDE DE FAISABILITE DU PROJET D’ELEVAGE CAPRIN DANS LE DISTRICT D’AMBOVOMBE ...... 47 VI.1. Etude de faisabilité du Projet sur le plan technique ...... 47 VI.2. Etude de faisabilité du Projet sur le plan financier ...... 51 CHAPITRE VII : ETUDE D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU PROJET ...... 52 VII.1. Impacts par source d’impacts ...... 52 VII.2. Evaluation des impacts...... 53 QUATRIEME PARTIE : ...... 55 RECOMMANDATIONS SELON LE GENRE ET PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET .. 55 CHAPITRE VIII. RECOMMANDATIONS SELON LE GENRE ...... 56 VIII.1. Points d’Entrée Genre (PEG) relatifs à la vie associative des femmes et des hommes……..56 VIII.2. Points d’Entrée Genre relatifs à la vie productive des femmes………………………………………..57 CHAPITRE IX : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET ...... 58 IX. 1 Mesures d’atténuation des impacts majeurs ...... 58 IX.2. Programme de suivi environnemental ...... 59 IX.3. Programme de surveillance environnemental ...... 61 CONCLUSION ...... 62 BIBLIOGRAPHIE ...... 64 ANNEXES ...... 66 Annexe 1 : Questionnaire d’enquête auprès des femmes dans le District d’Ambovombe avril, mai et juin 2017 ...... 67 Annexe 2 : Répartition de la population par genre et par âge dans le District d’Ambovombe en 2014 ...... 70 Annexe 3 : Mode de l’élevage caprin ...... 71 Annexe 4 : Cultures dominantes dans le District d’Ambovombe………………………………………………….76

Annexe 5 : Femme d'Ambovombe…………………………………………………………………………………………….77

Annexe 6 : Caprin ...... 77

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TABLE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Objectifs stratégiques par axe ...... 13 Tableau 2 : Marché hebdomadaire dans le District d'Ambovombe en 2016 ...... 31 Tableau 3 : Horloge homme et femme en saison Asara (novembre à mars/avril) ...... 36 Tableau 4 : Horloge homme et femme en saison Asotry (mai à septembre) ...... 37 Tableau 5 : Sources de revenu dans le District d'Ambovombe en 2014 ...... 42 Tableau 6 : Analyse des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces de l'élevage caprin dans le District d'Ambovombe ...... 46 Tableau 7 : Cadre logique du projet d'élevage caprin dans le District d'Ambovombe ...... 44 Tableau 8 : Détails des activités du projet d'élevage caprin dans le District d'Ambovombe ... 48 Tableau 9 : Marges de manœuvre d'exécution des activités du projet ...... 49 Tableau 10 : Responsabilités des intervenants au projet d'élevage caprin dans le District d'Ambovombe ...... 50 Tableau 11 : Dépenses estimatives relatives à l'acquisition de matériels et l'achat de cabris .. 51 Tableau 12 : Répartition des sources de financement du projet d'élevage caprin dans le District d'Ambovombe ...... 52 Tableau 13 : Sources d'impacts ...... 53 Tableau 14 : Evaluation des impacts ...... 54 Tableau 15 : Mesures spécifiques ...... 59 Tableau 16 : Programme de suivi environnemental ...... 60 Tableau 17 : Programme de surveillance environnementale...... 61

LISTE DES GRAPHES

Graphe 1 : Courbes ombrothermiques d'Ambovombe et Antanimora ...... 17 Graphe 2 : Répartition de la population par âge et par sexe...... 25 Graphe 3 : Les cultures dominantes dans le District d'Ambovombe du 2011 à 2015 ...... 29 Graphe 4 : Secteurs d'Activités dans le District d'Ambovombe...... 42

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LISTE DES SCHEMAS

Schéma 1 : Système de Protection sociale à Madagascar ...... 10 Schéma 2 : Diagramme de réseau des activités pour la mise en place du projet d’élevage caprin dans le District d’Ambovombe ...... 49 Schéma 3 : Calendrier d'exécution des activités pour la réalisation du projet ...... 50

LISTE DE CARTE

Carte 1 : Localisation géographique et administrative du District Ambovombe en 2017 ...... 23

LISTE DE FIGURE Figure 1: La situation hydrographique du District d'Ambovombe……………………...… 18

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Formation rupicole fermée ...... 21 Photo 2 : Formation rupicole ouverte ...... 21 Photo 3: Forêt sèche épineuse à Alluaudia dumosa et Alluaudia procera………………………………. 22 Photo 4: Forêt sèche épineuse à Alluaudia dumosa………………………………………………………… 22 Photo 5 : Propithecus v.verreauxi…………………………………………………………………… 23 Photo 6 : Lemur catta……………………………………………………………………………………………23

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LISTE DES ABREVIATIONS AES : Alimentation en Eau dans le Sud AGR : Activité Génératrice de Revenu ASARA : Alimentation de la Sécurité Alimentaire et Augmentation des Revenus Agricoles DDE : Document de Développement Economique FAO : Food Agriculture Organization FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces GRET : Groupement Régional de l’Equipement Technique IMF : Institution de Micro Finances MNP : Madagascar National Parks PAM : Programme Alimentaire Mondial PDN : Plan National de Développement PMO : Plan de Mise en Œuvre PNPS : Politique Nationale de Protection Sociale PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PRR : Plan de Relèvement et de Résilience RIC : Route Inter Communale RN : Route Nationale WWF : World Wildlife Fund for nature

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INTRODUCTION 1. CONTEXTE DE L’ETUDE

Madagascar se place au 151ème rang sur 187 selon l’indice de développement humain des Nations Unies en 2014. Il subit l’exposition aux divers chocs d’origine naturelle, politique, sociale, économique et/ou culturelle. Cette situation de pauvreté laisse voir la précarité de la majorité de la population, qui se manifeste entre autres par des effets néfastes du déclin socioéconomique et de la détérioration des services sociaux de base1.

Bien que mondialement reconnu par sa richesse en biodiversité, grâce à ses potentialités naturelles, le pays reste toujours classé parmi les pays les plus pauvres2. En effet, 71,5% de la population malgache vivent en dessous du seuil national de la pauvreté (revenu annuel : 353 603 Ariary) et 52,7% se trouvent en état d’extrême pauvreté (seuil : 374 941 Ariary)3. L’exploitation rationnelle des ressources naturelles est une des voies les plus idoines pour surmonter l’impasse économique, d’autant plus que 76% de la population totale constituent la population agricole en 20134.

La sécheresse déclenchée par El Nino depuis septembre 2015 a créé une situation de précarité sans précédent dans le Grand Sud de Madagascar, touchant notamment sept districts des Régions Atsimo Andrefana, Anosy et , dont le District d’Ambovombe. Le résultat d’une évaluation en septembre 2016 a montré que 1 216 523 habitants continuent à être affectés par la sècheresse et que 599 653 personnes se trouvent toujours en situation d’insécurité alimentaire sévère5.

Ce phénomène est aggravé par la crise politique prolongée de 2009 à 2014, la récurrence d’épisodes de sècheresse et autres aléas, la démographie galopante, la dégradation de l’environnement, l’exploitation déséquilibrée des ressources naturelles, les mauvaises pratiques agricoles, le déséquilibre dans la répartition des activités économiques, l’enclavement historique et les facteurs socioculturels6.

1ENSMOD 2012-2013, p.6 2Idem 3Idem 4Idem 5Plan de Relèvement et de Résilience pour les Districts les plus affectés par le phénomène El Nino dans le grand Sud de Madagascar, p. 3. 6Plan de Relèvement et de Résilience pour les Districts les plus affectés par le phénomène El Nino dans le Grand Sud de Madagascar, p. 12. i

Le District d’Ambovombe est choisi comme lieu d’étude, au vu des difficultés économiques alarmantes : il dispose des ressources naturelles spécifiques et diversifiées, comparé à d’autres zones. Il s’agit, entre autres, des étendues de plantes caducifoliées et des fourrés épineux. L’objectif de cette étude consiste à contribuer à l’amélioration du revenu de la population, notamment les femmes. A cet effet, le pays dispose de beaucoup d’instruments, dont la Politique Nationale de Protection Sociale (PNPS), et la composition éminemment « Agricole » de sa population. D’où l’intitulé de notre thème : « Promotion de l’élevage caprin dans le cadre de la Politique Nationale de Protection Sociale au profit des femmes du District d’Ambovombe ».

En tant que capital humain, les femmes font partie des piliers du développement. Elles ont un rôle très important dans leurs ménages et au sein de la société. Malgré leur vulnérabilité, elles contribuent considérablement à la croissance économique du pays. La problématique porte essentiellement sur l’activité productive des femmes, particulièrement sur l’élevage caprin en guise de contribution au développement durable du District d’Ambovombe.

L’objet de l’étude est lié étroitement à la promotion de l’élevage caprin, la question étant de savoir : comment développer qualitativement et quantitativement l’élevage caprin dans ce District au profit des femmes. L’identification des principales contraintes est indispensable pour pouvoir développer cette activité dans le District.

L’étude comprend quatre parties. La première partie décrit la Politique Nationale de Protection Sociale et l’environnement des femmes dans le District d’Ambovombe. La deuxième partie présente la vulnérabilité des femmes et le Projet dans son environnement. La troisième partie concerne les résultats d’analyse de la promotion de promotion de l’élevage caprin au profit des femmes. La dernière partie porte sur les recommandations selon le genre et le Plan de Gestion Environnementale du Projet.

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2. METHODOLOGIE Etant donné qu’il s’agit d’une Evaluation Stratégique Environnementale de la Politique Nationale de la Protection Sociale, l’étude considère cinq éléments essentiels, à savoir :

(i) Description de la situation de la Politique Nationale de la Protection Sociale ; (ii) Identification et évaluation des impacts environnementaux possibles de l’élevage caprin; (iii) Choix d’alternatives et mesures appropriées aux impacts identifiés ; (iv) Analyse de cohérence ; (v) Recommandations avec des indicateurs de suivi.

2.1 Approche Cette étude a adoptée l’approche participative de manière à intégrer les parties prenantes. Concernant la description de l’environnement, elle est basée sur des recherches bibliographiques auprès des responsables dans la zone et sur des investigations de terrain, dont l’objectif principal est de recueillir les données de base sur l’environnement sociétal de la zone d’étude :

- Aspects écologiques : investigations sur certaines composantes physiques de la zone, et au niveau des différents écosystèmes existants, investigations au niveau des voies d’accès existantes durant notre passage ;

- Aspects sociétaux : consultations individuelles avec des représentants des parties prenantes, collecte de données sociétales, entretien semi directif avec les représentants des notables des villages ou des communautés de base, avec les autorités locales pour certaines confirmations, collecte et analyse des documents suivies du traitement des données et informations.

La descente sur terrain a eu lieu les mois d’avril, mai et juin 2017.

2.2 Démarche En général, la démarche adoptée dans le présent écrit de recherche consiste à analyser la potentialité de la PNPS, analyser la vulnérabilité des femmes, analyser la promotion de l'élevage caprin. Cette étude permet d’appréhender les causes de la faiblesse de l’élevage caprin et d’identifier les contraintes liées à ces activités au sein du District d’Ambovombe. Elle s’appuie sur l’exploitation de divers documents et rapports d’activités établis par

3 différents responsables respectivement chargés de la protection sociale et de la promotion de la femme , de l’emploi, des commerces, de l’élevage, de l’agriculture, de l’eau et assainissement, de la santé publique, de l’environnement naturel. Elle permet d’appréhender les causes des faiblesses de l’élevage caprin et d’identifier les contraintes liées à ces activités au sein du District d’Ambovombe.

2.3 Méthodes S’agissant de la question de genre, le cas des femmes dans le District d’Ambovombe, la méthodologie applique l’approche genre. Elle consiste à analyser des relations de genre existant au niveau des ménages et des communautés dans le District d’Ambovombe, et le dispositif de suivi-évaluation a été également analysé pour une amélioration du genre dans toutes ces activités. Elle utilise l’Analyse Socio-économique selon le Genre (ASEG) de la Food Agriculture and Organization (FAO) sur la base des inégalités sociales. L’analyse porte sur:

1) La production : tout type de travaux qui apportent une contribution économique avec les différentes alternatives possibles ;

2) La reproduction : tous travaux de reproductions et des soins des ménages ;

3) Le rôle communautaire : il s’agit d’une appartenance à un groupement, un parti politique, toute participation et prise de décision politique.

La collecte des données et informations proprement dite a été effectuée à travers des entrevues et enquêtes. Les entrevues consistent à consulter les personnes ressources, telles que les autorités locales et /ou notables, susceptibles de connaître la situation du District. Les informations ont été recueillies à travers les réponses aux questionnaires préétablis à cet effet.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 170 femmes par l’estimation aléatoire simple d’une proportion. L’objet de l’enquête consiste à identifier les facteurs de réussite et les causes majeures des faiblesses de l’élevage caprin dans le District d’Ambovombe, ainsi que les informations concernant les protagonistes. La compilation vise à rassembler les informations et/ou données statistiques disponibles auprès de diverses entités administratives et à travers des rapports d’activités établis par le Service chargé de l’Elevage , de l’Environnement, de la Population et de la Femme, de l’Emploi et de la Structure d’Appui de la Collectivité Locale.

Pour bien diagnostiquer la situation sociale et économique des femmes du District d’Ambovombe Androy, il a fallu effectuer une enquête auprès des femmes de 15 à 60 ans.

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Etant donné la vulnérabilité par rapport à divers paramètres, il est nécessaire de prendre un échantillon. Celui-ci doit être représentatif de la population qui fait partie de l’objet de l’étude. Le mode de calcul de l’échantillonnage se présente comme suit :

Une proportion de l’ordre de 90% de la population des femmes du District a un faible niveau de revenu. En appliquant la théorie de l’analyse quantitative et probabiliste, il est possible de déterminer la taille « n » de l’échantillon représentatif de la population univers (ensemble des femmes). Soient : (i) X l’univers de la population dont la proportion P= 90% ayant un faible niveau de revenu ; (ii) x la sous population prise dans l’échantillon dont la proportion fn ayant un faible niveau de revenu ; (iii) E = 4,5% erreur absolue ; (iv) α = seuil de risque ; et (v) N = 80 417 effectif des femmes dans le secteur agricole pour l’année 2017.

Dans ce cadre, fn peut estimer P avec une erreur absolue de E = 4,5% et au niveau de confiance 1-α = |fn – P | -E ‹ fn – P ‹ + E

Alors, P (-E ‹ fn – P ‹ + E) = 1 – α. L’estimation de P par intervalle de confiance peut s’écrire :

P[ -kxδ(x) ‹ fn – P ‹ + kxδ(x)] = 1 – α. Par identification : E = kxδ(x)

δ(x) = x ; or δ(x) = d’où, E = k x x de cette équation, il est possible de tirer la taille de l’échantillon « n » avec Q = 1 – P et k = »1,96 d’après la table de LAPLACE-GAUSS

AN : n = = 170

Donc, la taille de l’échantillon est n = 170 femmes.

2.4 Outils et matériels De ce fait, des analyses des genres au niveau communautaire ont été effectuées dans quelques sites jugés représentatifs d’échantillon. Dans chaque site ainsi identifié, les activités suivantes ont été réalisées : deux focus group séparés hommes et femmes, et des interviews des personnes influentes au niveau local. Ces enquêtes ont permis de recueillir des informations nécessaires à l’établissement du diagnostic de genre étudié. Les outils utilisés pour les analyses de genre au niveau communautaire sont les suivants :

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- Pour le budget temps : le tableau représente l’horloge ou utilisation du temps dans une journée pour l’homme et la femme ainsi que le calendrier saisonnier. C’est un outil de l’approche genre servant à analyser l’utilisation du temps ou l’emploi du temps des femmes et des hommes. Il permet de déterminer entre autres leurs charges de travail respectives, le temps dont ils/elles disposent dans une journée pour mener des activités économiques marchandes en comparaison avec le temps consacré aux activités domestiques non rémunérées, et à découvrir le chevauchement d’activités, les activités multiples et les activités invisibles des femmes. C’est un outil qui considère également le calendrier saisonnier des femmes et des hommes, du fait que leurs charges de travail respectives diffèrent en fonction des saisons agricoles.

- Pour le rôle de genre : un tableau récapitule les rôles productifs, communautaires et politiques attribués à l’homme et à la femme, ainsi que leur accès et contrôle respectifs sur les ressources, les produits et les revenus. Ainsi, l’étude aura recours aux outils ci-après :

▪ les questions guides pour les facteurs socioculturels influant sur les relations de genre ; ▪ les questions guides pour analyser la situation des femmes chefs de ménages ; ▪ la fiche de collecte des données quantitatives désagrégées selon le genre disponibles au niveau du village.

En plus, différents outils d’étude de faisabilité du projet sont utilisés, entre autres :

▪ le cadre logique ; ▪ l’agencement et calendrier ; ▪ le diagramme de réseau des activités par « Program Evaluation and Review Technic »(PERT) ; ▪ l’analyse des parties prenantes ; ▪ la matrice de FECTEAU.

2.5 Difficultés Quelques difficultés ont été rencontrées durant la descente sur terrain. Le très mauvais état des pistes d’accès aux sites a prolongé les délais de route, et a retardé les visites et les échanges avec certaines personnes ressources dans la communauté. De même, le souci de sécurité ne permet pas de finir à temps les visites de lieux, d’autant plus que la durée du trajet a dû être doublée sans insister sur le temps nécessaire pour pouvoir rejoindre le prochain site.

Tous travaux ont des limites : l’analyse de genre est qualifiée qualitative, les informations collectées au cours de la descente sur terrain relèvent surtout des appréciations et

6 des points de vue personnels des personnes rencontrées. Concernant la collecte des données, certaines données jugées indispensables sont non disponibles ou déphasées. Cependant, des données quantitatives ont pu être collectées auprès des autorités locales et différents ministères, auprès d’autres parties prenantes, comme des Organisations Non Gouvernementales (ONGs), des Partenaires Techniques et Financiers, dont les disponibilités des données sont souvent limitées ou encore non fiables pour certaines. De ce fait, des triangulaires des informations ont été opérés dans la mesure du possible, en consultant des documents de référence pour vérification et confirmation.

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PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION SOCIALE ET ENVIRONNEMENT DES FEMMES DU DISTRICT D’AMBOVOMBE

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Cette première partie a pour objectif de décrire l’état des lieux du District d’Ambovombe en vue d’y situer la Politique Nationale de Protection Sociale (PNPS) et l’environnement des femmes. Il est subdivisé en deux chapitres. La première porte sur les généralités de la PNPS à Madagascar. Celui de l’environnement des femmes dans le District fait l’objet du deuxième chapitre.

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA POLITIQUE NATIONALE DE LA

PROTECTION SOCIALE

A Madagascar, la pauvreté chronique demeure encore élevée et une frange de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Des mécanismes de protection sociale ont été mis en place mais axés généralement sur le secteur formel de la sécurité sociale et des interventions sociales ponctuelles à petite échelle. Cette Politique Nationale de Protection Sociale (PNPS) vise à définir la stratégie globale et la cohérence de protection sociale dotée de plans d’actions en vue d’atteindre une couverture de protection sociale efficace au bénéfice de la population7.

En fait, le processus d’élaboration de la PNPS a été piloté par le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF). Il s’agit de la mise en œuvre d’un ensemble d’interventions qui permet de prévenir les risques, de faire face aux divers chocs et d’assurer un confort minimal de la population, en particulier les groupes les plus vulnérables. Ainsi, l’efficience et l’efficacité des interventions relatives à cette politique de protection sociale, qui constitue une opportunité à la promotion des droits humains, nécessitent une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes responsables de la protection sociale8.

I.1. Le système de Protection Sociale à Madagascar Tout d’abord, la PNPS a été validée en septembre 2015 sous l’égide du Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme. Ce document contient des axes stratégiques et le mode de leur mise en œuvre par les parties prenantes. Le schéma 1 illustre le système de protection sociale à Madagascar.

7Politique Nationale de la Protection Sociale, septembre 2015, p.4 8Ibid, p.6 9

Travaux HIMO

ASSISTANCE

Transferts sociaux

SOCIALE

Programme d’aide en cas

des sinistres

Dispositifs de prise en PLUSPAUVRE

SERVICE charge VULNERABLES PERSONNESAGEES D’ACTION FEMMES,… ENFANT, Mesures

SOCIALE D’accompagnement

EN SITUATION D’HANDICAPE, ENSITUATION D’HANDICAPE,

NONCONTRIBUTIVE

SECURITE Prévoyance sociale

SOCIALE

Assurances sociale

TRAVAILLEURS

CONTRIBUTIVE

CADRE LEGAL, INSTITUTIONNEL ET DE MISE EN ŒUVRE

Schéma 1 : Système de Protection Sociale à Madagascar Source : Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, 2015

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Brièvement, le système de protection sociale à Madagascar comprend trois principaux piliers :

➢ L’assistance sociale : Il s’agit des transferts sociaux ou des filets sociaux non contributifs qui ciblent la frange de population très pauvre et/ou vulnérable, à plus haut risque. Ils comprennent : les transferts monétaires conditionnels ou non conditionnels ; les travaux publics à Haute Intensité de Main d’Œuvre (HIMO) et les filets sociaux en nature ; ➢ Les services d’action sociale : Le programme y afférant, non contributif, a pour objectif de faciliter l’insertion des groupes de personnes marginalisées, exclues socialement, économiquement défavorisées, vulnérables et en situation de risque. Ils visent surtout les groupes spécifiques (les personnes handicapées, les personnes âgées sans ressources, les orphelins, etc…) et tous les programmes de prévention, de gestion et des réponses aux risques ; ➢ La sécurité sociale : Ce système de nature contributive est une répartition secondaire qui devrait prendre une envergure nationale. Il assure une couverture principalement sanitaire de la personne et /ou de sa famille, ainsi que d’autres risques liés aux précarités de la vie à travers la prévoyance de retraite, selon le terme des conventions entre les parties prenantes9.

I.2. Cadrage institutionnel et juridictionnel de la Politique Nationale de la Protection Sociale La lutte contre la pauvreté, la vulnérabilité et la précarité est la priorité des priorités du Gouvernement, telle que définie dans la Politique Générale de l’Etat (PGE). A travers ses 22 défis, le défi 5 est consacré à «la protection sociale», un outil essentiel pour la réduction de la pauvreté qui s’ajoute à l’amélioration et l’extension de l’accès aux services sociaux de base à travers les défis 6,8,14,19 et 21 entre autres10.

Cette priorité se décline à travers l’axe 4 du Plan National de Développement (PND) « Capital Adéquat au processus de développement » et l’objectif stratégique 4 du Plan de Mise en Œuvre (PMO) «le capital humain développé est adéquat et intégré dans le processus de développement » et l’axe 5 « Valorisation du capital humain et renforcement de la résilience des risques de catastrophes ». Dans le cadre des Objectifs de Développement

9Politique Nationale de la Protection Sociale, septembre 2015, p.12 10Ibid, p.13 11

Durable (ODD), l’objectif 2 vise à « éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable ».

Concernant le cadre juridictionnel de la PNPS, Madagascar dispose d’un cadre légal relatif à la protection sociale, le plus récent étant le décret n° 2017-327 du 03 juillet 2017 portant création d’une structure de coordination des actions de protection sociale du régime non contributif. Il y a aussi entre autres 11:

➢ Au niveau international : ✓ La Déclaration universelle des droits de l’homme ; ✓ Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ; ✓ La Convention Internationale sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination ; ✓ La Convention Internationale relative aux droits des Personnes Handicapées ; ✓ La Convention International relative aux droits de l’enfant ; ✓ La Convention Internationale sur l’élimination de toute forme de violence à l’égard des femmes ; ✓ La Charte Africaine du droit et bien être de l’enfant ; ✓ La Convention n°117 sur la politique sociale (objectifs et normes de base) ; ✓ La Convention n°118 sur l’égalité de traitement (sécurité sociale) ; ✓ La Convention n°159 sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées ; ✓ La Convention n°182 relative à la lutte contre les pires formes du travail des enfants. ➢ Au niveau national ✓ La Constitution de la Quatrième République ; ✓ La Loi n°2007-023 du 20 août 2007 sur le droit et protection des enfants ; ✓ La Loi n°2003-044 du 28 juillet 2003 portant Code du Travail malgache ; ✓ La Loi n°2003-010 du 5 septembre 2003 relative à la politique nationale de gestion des risques et des catastrophes ; ✓ La Loi n° 97-044 du 19 décembre 1997 sur les personnes handicapées ; ✓ La Loi n° 94-026 du 17 novembre 1994 portant Code de Protection Sociale ; ✓ La Loi n° 68-023 du 17 décembre 1968 instituant un régime de retraite et de création de la Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale ;

11Politique Nationale de la Protection Sociale, septembre 2015, p.15

12

✓ Le Décret n°2006-903 du 19 décembre 2006 fixant l’organisation, le fonctionnement et les attributions du Bureau National des Risques et des Catastrophes (BNGRC) ; ✓ Le Décret n°2005-892 du 12 décembre 2006 fixant les attributions, l’organisation et fonctionnement de la Cellule de Prévention des Urgences (CPGU) à la Primature.

I.3. Les grands axes stratégiques de la Politique Nationale de Protection Sociale La PNPS sert de cadre de référence pour les acteurs et les décideurs dans le domaine de la protection sociale à travers quatre axes stratégiques. Il s’agit de :

▪ Axe Stratégique 1 : Augmentation des revenus des plus pauvres. ▪ Axe Stratégique 2 : Amélioration de l’accès aux services sociaux de base. ▪ Axe Stratégique 3 : Protection et promotion des droits des groupes spécifiques à risques. ▪ Axe Stratégique 4 : Consolidation progressive du régime contributif.

Ces axes stratégiques contiennent des objectifs spécifiques. Le tableau ci-dessous montre la déclinaison de celles-ci :

Tableau 1 : Objectifs stratégiques par axe AXES AXES STRATEGIQUES OBJECTIFS SPECIFIQUES (OS) Axe 1 Augmentation des revenus des plus OS 01 : Mettre à l’échelle les transferts pauvres sociaux OS 02 : Promouvoir les travaux HIMO OS03 : Renforcer les capacités des personnes vulnérables Axe 2 Amélioration de l’accès aux services OS 01: Rendre effective la prise en charge sociaux de base de l’enseignement de base OS 02 : Améliorer la nutrition à l’endroit des groupes vulnérables OS 03 : Améliorer l’accès et les prestations de services de santé aux groupes les plus vulnérables

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AXES AXES STRATEGIQUES OBJECTIFS STRATEGIQUES (OS) Axe 2 Amélioration de l’accès aux services OS 04 : Faciliter l’accès à l’eau et aux sociaux de base infrastructures d’hygiène OS 05 : Promouvoir l’accès aux logements Axe 3 Protection et promotion des droits des OS 01 : Alléger le coût de la vie des groupes spécifiques à risques personnes à mobilité réduite OS 02 : Prendre en charge les groupes spécifiques victimes de non-droit OS 03 : Faciliter la réinsertion familiale et sociale des marginalisés Axe 4 Consolidation progressive du régime OS 01 : Etendre la couverture en santé contributif OS 02 : Promouvoir les assurances sociales OS 03 : Promouvoir la sécurité sociale dans l’économie informelle Source : Politique Nationale de la Protection Sociale 2015.

L’axe stratégique 1 portant « l’augmentation des revenus des plus pauvres » intéresse la présente étude. L’objectif spécifique OS 03 qui est de « Renforcer les capacités des personnes vulnérables » contribue à l’atteinte de cet axe stratégique 1.

Les femmes font particulièrement partie des personnes vulnérables. Cette situation sera explicitée dans le chapitre 2, section 3 et sous-section 3.2 de ce mémoire. Ainsi, afin de renforcer la résilience de ces dernières, il est important de les appuyer par la promotion de l'élevage caprin dans le cadre de PNPS au profit des femmes du District d'Ambovombe, ce qui constitue l’objectif spécifique 03 de l’axe 1 dans le cadre de la PNPS.

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CHAPITRE II : ENVIRONNEMENT DES FEMMES DANS LE DISTRICT

D’AMBOVOMBE

Sur le plan administratif, le District d’Ambovombe appartient à la Région Androy. Il se situe par 25°10’37’ Sud et 46°05’13’ Est, à une altitude moyenne de 180m. Il couvre une superficie d’environ 5829 km² et se subdivise en 21 Communes, à savoir : Ambovombe, Ambanisarika,, Ambohimalaza, , , Ankonabe, Ampamata, Analamary, , Anjeky Ankilikira, Antanimora Atsimo, , , , , Marovato Befeno, , Tsimananada, Tsinanoto, . La carte ci-dessous illustre la localisation géographique et administrative du District d’Ambovombe.

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Carte 1 : Localisation géographique et administrative du District Ambovombe en 2017 Source : INSTAT, Cartographie Censitaire Provisoire 2017

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II.1. Composante physique Le District d’Ambovombe a des constituants physiques très spécifiques. Une étude a été menée antérieurement et est vérifiée pour confirmation sur terrain de certains éléments pertinents. Brièvement, la composante physique se caractérise comme suit12:

II.1.1. Climat Le climat est celui du domaine semi-aride à subaride. La pluviosité moyenne annuelle varie avec l’altitude, et elle décroît du nord (zone d’Antanimora, 300 m d’altitude) au sud (zone d’Ambovombe, 135 m d’altitude) et d’est en ouest. La température moyenne annuelle est de 23,8°C, avec des minimums moyens autour de 20°C en saison sèche, et des maximums moyens supérieurs à 27°C en saison chaude. La zone enregistre annuellement près de 560 mm de pluies, réparties sur 56 jours. Ainsi, la température moyenne annuelle est de 24,0°C, avec des minimums moyens autour de 20°C en saison sèche, et des maximums moyens supérieurs à 26,5°C en saison chaude13. Les courbes ombrothermiques d’Ambovombe et Antanimora sont illustrées ci-dessous :

Graphe 1: Courbes ombrothermiques d'Ambovombe et Antanimora

Source : Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013.

12 Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.40 13Idem

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Ces courbes ombrothermiques mettent en évidence l’existence de 2 saisons bien distinctes dans la zone d’étude :

▪ Une saison humide de 4 mois, qui s’étend de mi-novembre à mi-mars ; la station d’Antanimora reçoit sensiblement plus de quantité de pluies que celle d’Ambovombe ;

▪ Une saison sèche de 8 mois, plus accentuée pour Antanimora et moins marquée pour Ambovombe, qui reçoit plus de 50 mm de pluies au mois de juin (précipitations occultes apportées par le vent du sud). L’influence de ce vent du sud se fait beaucoup moins ressentir à l’intérieur des terres (région d’Antanimora).

II.1.2. Géologie Plusieurs unités géomorphologiques ont été relevées dans le District : des plateaux et des massifs cristallins. La zone d’étude est constituée majoritairement de sables fins et d’argile (carapaces sableuses), avec la présence de formations d’altérations sur socle et de dépôts volcaniques dans la partie nord14.

II.1.3. Topographie Dans le District, les plateaux se situent à des altitudes comprises entre 150 et 250 m. Au niveau des massifs cristallins, les altitudes excèdent 350 m et peuvent atteindre 500 m dans la partie Nord, au niveau de la limite de la pénéplaine cristalline de l’Androy (zone d’Antanimora)15.

II.1.4. Hydrographie

Du point de vue hydrographique, la zone d’étude est située dans le bassin du Mandrare et chevauche en partie celui du Manambovo.

Le Mandrare est le plus important des fleuves du Sud de Madagascar. Il draine 12 570 km² de bassin qui présente une forme circulaire particulièrement caractéristique. Sa longueur totale depuis sa naissance dans le massif Beampigaratra (vers 1 800 m d’altitude) jusqu’à son

14Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.41 15 Idem 18 embouchure est de 270 km. A environ 5 km à l’Est du village de Bezaha, la rivière Ikonda qui prend sa source au Nord du village d’Ampamata se jette dans le Mandrare.

Le Manambovo, d’une longueur totale de 165Km, draine un bassin relativement plus petit que celui de Mandrare (4 450 Km²). Il prend naissance au nord du village d’Antanimora, dans la pénéplaine de l’Androy. De direction Nord/Sud, il creuse rapidement son lit dans les alluvions. Il est caractérisé par une assez forte pente (entre 2,5 et 3 m/km). Pendant 7 à 8 mois, il n’y a pas d’écoulement superficiel. La figure suivante constitue la carte hydrologique de la zone d’étude.16

Figure 1: La situation hydrographique du District d'Ambovombe Source : Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013.

16Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013.

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II.2. Composante biologique

II.2.1. Conservation de la biodiversité Plusieurs sites de conservation de la biodiversité se rencontrent dans le District d’Ambovombe, dont la plupart sont intégrées dans le Programme Ala Maiky initié par WWF Madagascar (conservation des forêts denses sèches et fourrés du Sud de Madagascar).

Une Aire Protégée à statut temporaire (AP Nord-Ifotaka) a été identifiée à 30 km au nord-ouest, ainsi que 7 Nouvelles Aires Protégées (NAP), dont les NAP d’Angavo (à 4 km du site de captage) et d’Ampamalora (à 2 km du site de captage) qui sont traversées par la RN13.

Plus particulièrement, la forêt d’Angavo revêt une importance particulière, du fait qu’elle fait partie des grands blocs de forêts restantes dans la Région Androy. D’après le WWF Madagascar, elle abrite un assemblage unique de communautés floristiques et faunistiques. La plupart des espèces floristiques sont endémiques de la zone et de la Région Androy, et la forêt est particulièrement riche en avifaune. Certaines espèces de lémuriens sont aussi présentes (Phaner furcifer, Lepilemur lecopus, Propithecus v. verreauxi, Lemur catta, Microcebus spp.)17.

Le massif forestier d’Angavo a une superficie de 65 200 ha, avec 3 700 ha de forêt sacrée qui constitue une zone prioritaire de conservation, ainsi que des sites à transférer pour une gestion durable des ressources naturelles.

II.2.2. Végétation spécifique Dans le District d’Ambovombe existent trois formations végétales, à savoir : formations rupicoles bordant la rivière de Bemamba, forêt sèche épineuse et les formations herbeuses.

II.2.2.1. Formations rupicoles Périodiquement inondée par la rivière Bemamba, cette formation forestière se rapproche du type sempervirent : les arbres à feuilles persistantes y sont abondants par rapport aux espèces caducifoliées. Les arbres aux larges houppiers formant une canopée fermée, telles qu’Albizia bernieri, Acacia sp., Tamarindus indica mesurent entre 10 et 15m de hauteur. Les végétaux des strates moyennes et inférieures sont caractérisés par Euphorbia decorsei, Jatropha curcas, Commiphora sp. et des espèces lianes comme Combretum spp... Les espèces

17Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.46 20 arbustives, telles que Lantana camara, colonisent les lisières. Les espaces plus ouverts abondent en jeunes futaies d’Acacia sp. et Albizia sp18.

Photo 1 : Formation rupicole fermée Photo 2 : Formation rupicole ouverte

Source rupicole : Programme ouverte Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013.

II.2.2.2. Forêt/fourré sèche épineux En s’éloignant du fleuve, la végétation devient plus basse et la canopée s’ouvre sur plusieurs endroits. Les formations forestières s’adaptent progressivement aux conditions arides du milieu (microphyllie, aphyllie, spinescence, crassulescence). Les espèces dominantes dans cette formation sont Euphorbia spp. (E. decorsei, E. stenoclada, E.laro), Alluaudia spp. (A. procera, A. dumosa), Cedrelopsis grevei, Acacia sp.19.

La forêt sèche épineuse présente en général deux stratifications. La strate supérieure est caractérisée par des espèces arborescentes entre 4 et 8m de hauteur : les espèces appartenant au genre Alluaudia (A. dumosa et A. procera), Albizia bernieri, Tamarindus indica, Terminalia sp., Euphorbia stenoclada. A part les régénérations, la strate inférieure, très dense, renferme des espèces d’euphorbes en jeune futaie, en particulier Euphorbia decorsei ; des espèces crassules, telles que Kalanchoe beharensis, et Aloe spp., des espèces arbustives telles que Mimosa delicatula, Rhigozum madagascariensis.

18 Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.47 19 Idem 21

Photo 3: Forêt sèche épineuse à Alluaudia Photo 4 : Forêt sèche épineuse à dumosa et Alluaudia procera Alluaudia dumosa

Source : Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013.

II.2.2.3. Formations herbeuses Ce sont des formations ouvertes composées par des végétaux bas à Rhigozum madagascariensis et autres herbacées. Elles sont souvent caractérisées par des espèces ayant des formes d’adaptation particulières : agaves (Agave sp.), cactus (Opuntia spp.), aloès (Aloe vahombe, Aloe divaricata). Parfois, des espèces arborescentes, telles Alluaudia dumosa surplombent ces formations 20.

II.2.3. Présence d’espèces faunistiques sensibles Du point de vue écologique, il est important de noter que les forêts localisées au niveau de la zone d’étude constituent un habitat favorable pour la faune forestière. Trois communautés de lémuriens sont à l’intérieur des formations rupicoles : deux communautés de Propithecus v. verreauxi, formées de 8 individus, et une communauté de Lemur catta formée d’une dizaine d’individus. De même, quelques tortues appartenant à l’espèce Astrochelys

20 Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.53 22 radiata sont dans la forêt sèche épineuse, à proximité de la

zone.

Photo 5 : Propithecus v. verreauxi

Photo 6 : Lemur catta

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II.2.4. Occupation du sol On peut classifier la zone en 2 grandes catégories d’occupations principales : ➢ Une mosaïque de cultures : Les zones d’habitations sont localisées pour la plupart au milieu des vastes terrains de cultures. La cuvette d’Ampamolora qui s’étend du Nord au Sud de la zone d’étude offre une zone potentielle agricole dans le bassin d’Ambovombe. Toutefois, cette plaine n’est exploitée que lors des inondations exceptionnelles causées par des pluies cycloniques21. ➢ Une mosaïque forêt-savane constituée par la succession d’une formation xérophytique et savane arborée/arbustive. Elle est très abondante dans la partie Nord de la zone d’étude et est visible de part et d’autre de la RN13 sur une vingtaine de kilomètres22.

II.3. Composante humaine Cette composante fait partie intégrante et importante de l’environnement des femmes dans le District d’Ambovombe. Elle est très vaste mais dans cette étude, quelques éléments avérés sont énumérés ci-dessous.

II.3.1. Démographie L’état de la population permet de connaitre sa capacité en termes de ressources humaines et de potentialités d'activités économiques locales. Ces informations permettent de déterminer les stratégies à établir et les efforts à entreprendre pour réduire la pauvreté et soutenir le développement. La connaissance de l'état de la population, de par son effectif, sa structure et ses conditions de vie, aide à mesurer les efforts à entreprendre pour réduire la pauvreté et soutenir le développement. Le graphe ci-dessous démontre la répartition par tranche d’âge et par sexe de la structure de la population dans le District d’Ambovombe.

21 Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.54 22 Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.54 24

Graphe 2: Répartition de la population par âge et par sexe Source : Institut National de la Statistique (INSTAT)/Direction de la Démographie et des Statistiques Sociales, (Antananarivo: INSTAT, 2015).

Selon ce graphe, il est constaté une pyramide décroissante en effectif par tranche âge et les populations actives représentent 42.67% de la population. Cette situation est due aux tailles de ménages, et avec des enfants de bas âges.

Ainsi, concernant les ménages du District, selon les résultats de l'Enquête Périodique auprès des Ménages de 2010 (EPM 2010), ils sont composés de 5,7 personnes en moyenne. En milieu rural, la taille du ménage serait de 5,7 personnes contre 5,4 en milieu urbain. Les ménages ruraux se composent de plus d’individus que ceux urbains.

II.3.2.Caractéristiques des femmes vulnérables dans le District d’Ambovombe La vulnérabilité se manifeste de différentes manières. L’étude se focalise sur la vulnérabilité liée à la pauvreté constatée ces derniers temps, ayant fortement fragilisée les ménages. La vulnérabilité des femmes présente des relations d’inégalité entre les hommes et les femmes et de la discrimination socio-économique qui prive souvent les filles et les femmes de leurs droits. Ce qui fait que leurs propres potentiels sont réduits par leur faible éducation, la surcharge de travail domestique et la dépendance décisionnelle. La vulnérabilité est aussi liée aux problèmes de la santé reproductive et les risques associés à la maternité23.

23 Projet ASARA 2015, p.7 25

En fait, le problème principal des femmes vulnérables dans ce District relève de l’aspect socioculturel. Les femmes chefs de ménages, les femmes enceintes sont plus sensibles à l’insécurité alimentaire.

II.3.3. Composition ethnique La majorité des habitants de la Région est de l'ethnie Antandroy. La Région est habitée par un nombre non négligeable d’autres groupes ethniques, en particulier des Antanosy, Mahafaly, Merina et Betsileo24.

II.3.4. Culture II.3.4.1. Sites funéraires et patrimoine La culture Antandroy attribue une grande importance à la mort et à tout ce qui l’entoure. En parcourant les routes nationales et les pistes intercommunales, des monuments funéraires sont souvent observés. Les entretiens avec la population locale ont permis d’identifier également d’autres objets ou sites ayant des valeurs cultuelles importantes.

II.3.4.2. Tombeaux Le tombeau Antandroy est une construction parallélépipédique jadis en pierres sèches, dans le Nord, en palissade de bois imputrescible dans le Sud, sablonneux aujourd’hui en maçonnerie. Le modèle le plus simple mesure de 5 à 6 m de côté et s’orne de motifs géométriques blancs. Pour les riches personnes, les tombeaux peuvent atteindre une vingtaine de mètres de côté et sont couverts de fresques. Un édifice central abrite le cercueil. Il existe aussi un modèle plus sobre, en belles pierres de taille25.

II.3.4.3. Stèles De nombreuses stèles de différentes formes sont érigées de part et d’autre des routes existantes dans la zone d’étude. Les plus anciennes sont reconnaissables aux statues sacrées de bois sculpté qui les ornent. Les plus récentes sont surmontées d'obélisques de pierre. Ailleurs, on trouvera des pierres levées et des amoncellements de crânes de zébus. Ces ouvrages funéraires n'ont qu'un rôle de mausolée (les tombes se trouvent ailleurs)26.

24 Plan Régional de Développement Androy 2014, p.21 25Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.91 26Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.93 26

II.3.4.4. Lieux sacrés Les lieux sacrés se fondent dans le paysage si on n’y prête pas attention. Un simple poteau dressé à proximité de la route peut marquer un endroit sacré : le « fitohana ». C’est le lieu de repos de ceux qui transportent la dépouille mortelle vers le tombeau. De même, les cornes de bœuf ou de chèvre incrustées dans le tronc d’un arbre, ou encore un morceau de tissu attaché autour, marquent des lieux sacrés. Il y est important de respecter la propreté et d’éviter tout déplacement du poteau, ainsi que la coupe et l’abattage. La profanation accidentelle de ces lieux ne peut être levée que par le sacrifice d’un bœuf ou d’une chèvre.

« Fitohana » : poteau marquant un lieu sacré Corne de chèvre incrustée dans un arbre27. II.3.4.5. Contexte archéologique Des explorations archéologiques ont été menées dans le Centre-Sud de Madagascar dès les années 70. Certains de ces sites se trouvent ainsi dans la Région Androy, dans le District d’Ambovombe, entre autres28 : • Mitsangàna (46°05'S et 25°11'E) et Ankiliabo (25°14'S et 46°05'E), où un sondage a été effectué pour chaque site. Il s’agit d’un sondage en surface réalisé par l'équipe du Musée d'Art et d'Archéologie en juillet 1978. • Andova (25°15'S et 46°03'E), situé au sud d'Ambovombe.

II.3.5. Santé Les maladies les plus fréquentes sont : la toux ou le rhume (18%), la diarrhée et la dysenterie (12%), le paludisme (10%), les affections digestives (7%), les affections cutanées (4%). Dans les communes rurales, la diarrhée est liée à la malnutrition et l’absence d’eau potable, attaquant surtout les enfants en bas âges (2 600 des 3 200 cas rencontrés en 2012, soit plus de 80% concernent des enfants de moins de 5 ans). Les infrastructures sanitaires dans le District d’Ambovombe sont les suivantes : Ambovombe : 1 CHRR et 1 CSB II ; Erada : 1 CSB II ; Ambazoa : 1 CSB II ; Ambonaivo : 1 CSB II ; Ambanisarika : 1 CSB II ; Ambohimalaza : 1 CSB II ; : 1 CSB II29.

27Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.94 28 Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.94 29 Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.95 27

II.3.6.Assainissement II.3.6.1. Gestion des déchets Actuellement, le traitement de déchets ménagers de la ville d’Ambovombe (chef-lieu du District) se fait par enfouissement. Des bacs à ordures en béton existent dans les quartiers d’Ambaro et de Berary, ainsi que d’autres types de dépôts d’ordures sur la place du marché, mais ils sont abandonnés faute d’entretien.

Ainsi, chaque ménage creuse une fosse dans sa propriété et y jette les déchets ménagers. Une fois la fosse remplie, elle est remblayée avec de la terre et remplacée par un autre trou. Ce mode de traitement est pratiqué par la population habitant à l’intérieur des quartiers mais, pour les ménages qui se trouvent le long de la route principale de la ville, une charrette louée par la Commune effectue le ramassage des ordures tous les jours, et le lieu de la décharge se trouve à proximité du marché, à un endroit appartenant à la Commune (terrain domanial). Pour les communes rurales périphériques, les ordures sont disséminées dans la nature30.

II.3.6.2. Gestion des excrétas Dans la Commune d’Ambovombe, 90% des ménages disposent de latrines. Elles sont construites en majorité avec des murs en planches. Des latrines publiques en dur existent également, mais elles ne sont plus fonctionnelles, faute d’entretien31. Dans les communes rurales périphériques, mis à part les CSB et les écoles, seuls quelques ménages disposent de latrines à fosse perdue, mais la majorité des habitants font leurs besoins dans la nature (défécation à l’air libre)32. II.3.7. Activités économiques II.3.7.1. Agriculture Le climat local conditionne et limite la diversification de l’agriculture. Les cultures sèches, en particulier les cultures de manioc, de patate douce, de maïs, sont les plus adaptées aux conditions climatiques et par conséquent les plus fréquentes. La subaridité de la zone ne permet pas la riziculture, ni toute culture nécessitant un apport d’eau régulier, comme les cultures maraichères. En effet, la qualité et la quantité de ces types de production agricole dépendent étroitement de la pluviométrie, alors que le système d’irrigation n’est pas encore

30Idem 31Idem 32Idem 28 développé dans la zone33. Le graphe ci-dessous résume les cultures dominantes dans certaines Communes du District d’Ambovombe.

La production est généralement autoconsommée : le maïs est en majorité consommé pendant la grande récolte, tandis que le manioc et la patate douce pendant les périodes de post récolte. Les paysans pratiquent les récoltes échelonnées afin de limiter les pertes causées par les aléas climatiques ou invasions d’insectes. Néanmoins, deux périodes de récoltes majoritaires sont identifiables : entre avril - juin pour le maïs, entre août - octobre pour le manioc, la patate douce, et le maïs. Ces périodes correspondant à l’entrée de stocks, dépendent étroitement de la distribution pluviométrique annuelle. En effet, il est remarqué que les exploitants agricoles maximisent autant que possible la mise en culture des parcelles dès l’arrivée des pluies.

Ces conditions de milieu figurent parmi les facteurs limitant de la production agricole sans une maîtrise parfaite des techniques culturales, entre autres de l’irrigation et de l’apport d’intrants. Pourtant, la zone concernée est caractérisée en majorité par un paysage agricole formé de mosaïques de cultures. La population locale cultive ainsi sur des sols et sous un climat ne favorisant pas une activité agricole intense. Elle mise plutôt pour sa production sur l’étendue de la surface cultivée.

Graphe 3 : Les cultures dominantes dans le District d'Ambovombe du 2011 à 2015

33Entretien auprès des Responsables du Ministère en charge de l’Agriculture dans la Région d’Androy, mai 2017. 29

Source : Bureau du District d’Ambovombe (BDA), «Monographie du District 2016» (Ambovombe: BDA, 2016).

L’aspect foncier est un paramètre non négligeable. Par ailleurs, la pression démographique, surtout dans la partie Sud de la zone d’étude, limite de plus en plus l’accès à la terre. D’après l’étude menée par GRET en 2006, les surfaces possédées par chaque ménage sont de plus en plus faibles (0,5 à 2 ha). Cette situation oblige les agriculteurs à surexploiter leurs terres en ne les mettant presque jamais en jachère34.

II.3.7.2. Elevage La grande majorité des ménages pratique l’élevage, dont essentiellement l’aviculture (78%), l’élevage de bovins (58%) et de petits ruminants (ovin ou caprin) (52%), de type extensif. Il constitue non seulement une activité économique locale mais aussi culturelle. En effet, le zébu et la chèvre sont des éléments fondamentaux pour l’accomplissement des rites et des cérémonies traditionnelles.

Par ailleurs, la vente de bétails procure la principale source de revenu en période de post récolte, atteignant 50% du revenu total. Le zébu est également utilisé pour les labours ainsi que pour le transport humain, de marchandises, et d’eau. Le cheptel bovin et caprin fournit une production laitière limitée par rapport à la disponibilité du pâturage, résultant de la faible pluviométrie. Le lait cru, bouilli ou caillé est autoconsommé et contribue à l’amélioration qualitative de l’alimentation de la population locale35.

L’élevage à cycle court, en particulier les dindons, constitue parfois une source de revenu non négligeable pour les ménages. Pratiqué essentiellement par les femmes, il assure une partie de l’alimentation et des besoins financiers immédiats36.

II.3.7.3. Commerce L’écoulement des produits et les achats des principales denrées alimentaires s’effectuent lors des marchés hebdomadaires qui se tiennent dans chaque Commune. Toutefois, celui d’Ambovombe-Ville attire plus la population tant pour l’achat que pour la vente des produits. Le chef-lieu du District regroupe les principaux grossistes et le marché d’écoulement des produits agricoles par excellence pour les Communes concernées. Le

34Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.101 35Enquête effectuée auprès de 170 femmes, mois d’avril, mai et juin 2017 36Bureau du District d’Ambovombe (BDA), «Monographie du District 2014» (Ambovombe: BDA, 2014). 30 tableau ci-dessous montre le calendrier des marchés hebdomadaires dans le District d’Ambovombe.

Selon le Tableau 2, 15 Communes sur les 21 ont eu leurs marchés locaux dans la semaine, du lundi au samedi. La vente de bétail se déroule en général dans les Fokontany, d’une manière non cadrée. Il est aussi fréquent de rencontrer le long de la RN13 menant vers Antanimora (village de Manavy), des vendeurs de bois de chauffe provenant de la forêt naturelle, l’espèce la plus fréquente étant le katrafay (Cedrelopsis grevei)37. Par ailleurs, la vente d’eau constitue une activité non négligeable. Elle peut être intra ou intercommunale. En général, les commerçants viennent de la ville d’Ambovombe et d’Ambondro, pour approvisionner les ménages à l’intérieur de ces Communes et même jusqu’aux Communes les plus défavorisées. Les ventes se font par bidon de 20 litres (bidon jaune) ou par fût (de 100 à 150 litres). Les prix varient en fonction de l’éloignement de la zone et de la période de l’année : de 200 MGA (Ambovombe) à 700 MGA le bidon de 20 litres (Erada, Ambazoa) ; dans les autres Communes de la zone d’étude, le bidon de 20 litres se vend en moyenne entre 300 MGA et 400 MGA. Les fûts d’eau transportés par charrette en provenance d’Ambovombe se vendent à 4 000 MGA à Ambohimalaza contre 5 000 à 6 000 MGA à Ambonaivo pour l’eau (en provenance d’Ambondro)38.

Tableau 2 : Marchés hebdomadaires dans le District d'Ambovombe en 2016 Jour du Marché Commune Lieu du Marché (0) (1) (2) Lundi Ambovombe Ambovombe Centre Mardi Ampamata Ampamata Imanombo Imanombo Mercredi Antaritarika Antaritarika Ambazoa, Ambazoa, Ambonaivo Ambonaivo Anjeky Anjeky Erada Erada Jafaro Jafaro Ambohimalaza Ambohimalaza Jeudi Antanimora Atsimo Antanimora Atsimo Tsinanoka Tsinanoka Vendredi Maroalopoty Maroalopoty Maroalomainty Maroalomainty Ambondro Ambondro Samedi Andalakanosy Andalakanosy

37Entretien auprès des Responsables du Ministère en charge du Commerce dans la Région d’Androy, mai 2017 38Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.103 31

Source : Bureau du District d’Ambovombe (BDA), «Monographie du District 2014» (Ambovombe: BDA, 2014). II.3.7.4.Approvisionnementen eau Les Communes dans le District d’Ambovombe rencontrent en permanence des problèmes chroniques aigus de disponibilité et d’accessibilité à l’eau. De ce fait, elles font recours à des systèmes adaptables selon le milieu urbain ou rural.

II.3.7.4.1. Cas de la ville d’Ambovombe L’Adduction d’Eau dans le Sud (AES) a été sur place depuis une trentaine d’années pour prendre en charge la gestion de l’approvisionnement en eau d’Ambovombe-Centre. De ce fait, des infrastructures y ont été construites pour faciliter le système de gestion. Les bassins ont été remplis d’eau à partir de la rivière Mandrare par les camions citernes (eau douce). L’eau ainsi stockée est destinée pour l’alimentation en eau de la population.39. Actuellement, le réseau d’adduction d’eau d’Ambovombe fonctionne tant bien que mal à partir des pompages au niveau des puits à Mahavelo à Ambovombe-Centre, vers un nouveau réservoir de 350 m3 à Tanambao, construit dans le cadre du projet PAEAR40. L’utilisation du forage n°15 réalisé par le projet JICA a été prévue mais a été abandonnée car la salinité de l’eau de ce forage est trop élevée pour l’alimentation humaine41.

La ville d’Ambovombe compte à l’époque une vingtaine de bornes fontaines dont la gestion a été confiée à l’AES. Chacune des bornes fontaines (BF) est ainsi gardée en permanence par un employé de l’AES.42. Parallèlement à ce système d’approvisionnement en eau opéré par l’AES qui dessert l’eau à la ville d’Ambovombe et aux villages environnants, des particuliers ont actuellement construit des puits dans leur propriété respective. Ces puits privés sont localisés en majorité dans les quartiers de Mitsangana, Anjatoka I, II et III, Berary, Mahavelo et Esingo. Ils y sont plus d’une centaine et produisent de l’eau de bonne qualité (eau douce). Il est à noter que même si ces puits sont privés, leurs propriétaires vendent également l’eau à d’autres personnes43.

39Programme Alimentaire en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR), Mise en place du 2ème Tronçon du pipeline dans le Grand Sud de Madagascar, juillet 2013, p.103 40 Idem 41 Entretien auprès du Responsable en Eau et Assainissement auprès du Ministère de L’Eau et Assainissement, juillet 2017.

42 Idem 43 Idem 32

II.3.7.4.2.Cas des Communes périphériques La plupart des Communes périphériques d’Ambovombe s’approvisionnent en eau à partir des rares impluvia et des puits et forages construits depuis la Première République et par les différents établissements publics, tels que l’Opération Androy, Commissariat Général de Développement Intégré du Sud (CGDIS), l’Alimentation en Eau dans le Sud (AES), etc. Compte tenu des faibles précipitations (rareté des jours de pluies) dans cette zone, les impluvia ne constituent qu’une méthode de collecte d’appoint et saisonnière. Les petits réservoirs collectant les eaux de pluies à partir des toits de la maison sont également des moyens très utilisés par les familles plus ou moins aisées. Les eaux en provenance de ces ouvrages et des puits traditionnels ou ouvrages privés sont vendus auprès des ménages par des vendeurs d’eau. Pendant la saison des pluies, la population boit de l’eau qui stagne dans les mares dans les nids de poule des routes.

II.3.8. Education Dans l’ensemble, un peu plus du quart de la population active du District d’Ambovombe a suivi le cycle d’étude primaire avec un taux de 28,5%, un niveau très faible par rapport au niveau national de 52%. De plus, 4,5% de la population ont continué jusqu’au niveau secondaire, niveau en dessous de 7,4 points de la moyenne nationale44.

Les généralités sur la PNPS permettent de démontrer l’axe stratégique et l’objectif stratégique cadrant l’objet de l’étude. Ainsi, l’état des lieux du District d’Ambovombe démontre l’existence d’une potentialité spécifique malgré la sècheresse constatée dans cette zone. Il s’agit de:la composante physique, la composante biologique et la composante humaine. Pour mieux cerner les réalités, il serait indispensable de procéder à l’analyse de la promotion de l’élevage caprin dans le cadre de la PNPS au profit des femmes du District d’Ambovombe. Ce volet fera l’objet de la deuxième partie de la présente étude.

44 Ministère de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, 2016.

33

DEUXIEME PARTIE :

VULNERABILITE DES FEMMES ET LE PROJET DANS SON ENVIRONNEMENT

34

L’intégration des femmes au développement économique exige une analyse approfondie en matière de genre. Pour que les femmes puissent participer au développement socioéconomique, un diagnostic s’avère important. Il sera essentiellement basé sur l’identification de la situation relative à la vulnérabilité des femmes, et l’environnement socio- économique du Projet. Cette partie se divise ainsi en deux chapitres distincts. Le premier étudie les femmes par rapport au développement dans le District d’Ambovombe, tandis que le deuxième porte sur le Projet d’élevage dans son environnement. En passant, il est à rappeler que l’analyse de genre dans cette étude est qualitative.

CHAPITRE III : ANALYSE DE LA VULNERABILITE DES FEMMES PAR RAPPORT AU DEVELOPPEMENT DANS LE DISTRICT D’AMBOVOMBE

Malgré leur vulnérabilité, les femmes occupent une place très importante dans le système économique. Le niveau de vie de ménages dépend entièrement des femmes. En fait, l’analyse est respectivement basée sur le budget temps des hommes et des femmes , l’accès différencié aux ressources et leurs contrôle , les facteurs socioculturels influant sur les relations de genre, les besoins pratiques et les intérêts stratégiques des femmes et des hommes, ainsi que leur participation à la prise de décision et leur rôle politique respectif45. Il est important de voir respectivement ces bases d’analyse par rapport au système économique dans le District d’Ambovombe.

III.1. Le budget temps des femmes et des hommes C’est un outil de l’approche genre. Le tableau ci-après résume l’emploi du temps des femmes et des hommes pendant la journée.

Dans ce tableau, il est montré que les hommes et les femmes ont un volume horaire quasiment identique pour les travaux agricoles. Ils y travaillent côte à côte pour des activités communes, comme la préparation du sol et le semis pour la culture de maïs, ou le sarclage pour la culture de manioc et la riziculture. Ils peuvent aussi mener des activités spécifiques mais l’une après l’autre, telles que la récolte de manioc et la préparation pour la conservation pour la femme. La durée de travail pour les deux va jusqu’à 11 heures par jour46.

45Projet d’Alimentation de la Sécurité Alimentaire et Augmentation des Revenus Agricoles et confirmation par une enquête auprès de 170 femmes dans le district d’Ambovombe, mois d’avril, mai et juin 2017. 46Projet ASARA, et confirmation par l’Enquête effectuée auprès 170 femmes aux mois d’avril, mai et juin 2017

35

Tableau 3 : Horloge homme et femme en saison asara (novembre à mars/avril)

Femmes Hommes Durée Durée Durée Durée Heures Tâches Tâches Tâches Heure Tâches Tâches Tâches Reproductives productives Reproductives productives -Réveil, toilette 04h à -Allumer le feu 1h 5h -Préparer le café -Faire quelques rangements -Donner à manger aux enfants, les -Réveil préparer pour -Boire le café 05h à 05h à l’école 1h -Sortir les 3mn 6h 06h -Préparer le zébus de repas de midi l’enclos des enfants si la femme reste toute la journée au champ -S’occuper des volailles -Se préparer pour le travail au 7h à 8h champ, y 30mn 30mn amener les ustensiles pour faire la cuisine 6h à Travail au 6h sur place 12h champ 8h à -Travail au 3h 11h champ -Retour au village 11h -Ou préparer le déjeuner sur place -Chercher de Pause déjeuner l’eau (pas besoin de -Allumer le feu, 1h retourner au préparer le village car la 11h à déjeuner femme a 12h 12h -Faire le préparé sur ménage place ou elle -Apporter le apporte le repas du mari repas au au champ champ) Source : Projet ASARA, et confirmation par l’enquête effectuée auprès 170 femmes aux mois d’avril, mai, juin 2017. La disparité apparaît quand l’homme et la femme rentrent à la maison, après les travaux de champs : les activités reproductives, appelées communément travaux ménagers, sont exclusivement assurées par la femme avec l’aide de leurs grandes filles le cas échéant, tandis que l’homme peut se reposer. Occasionnellement, les garçons sont mis à contribution pour la corvée d’eau. De manière générale, pour les hommes Antandroy, effectuer des tâches

36 ménagères est un signe de faiblesse vis-à-vis des femmes «tindrin’ampela ». Ces activités reproductives qui leur prennent en moyenne 4 heures à 6 heures par jour, ajoutées aux 11 heures de travaux agricoles, ont pour conséquence d’alourdir fortement la charge de travail journalier des femmes47, que 155 femmes sur 170 ont confirmé selon le résultat d’enquête.

En période de basse saison pour l’agriculture, la charge de travail des femmes ne diminue pas, car il leur reste les autres activités qu’elles doivent faire tout au long de l’année. Il s’agit des cultures maraîchères, de l’élevage de volaille, des travaux de vannerie, de couture et de broderie. Ces activités dites d’appoints sont spécifiquement féminines, car elles sont réservées à la femme et leur apportent des revenus propres. Le tableau ci-dessous illustre l’horloge des hommes et des femmes en saison asotry (mai à septembre).

Tableau 4 : Horloge homme et femme en saison Asotry (mai à septembre)

Femmes Hommes Durée Durée Durée Durée Heures Tâches Tâches Tâches Heures Tâches Tâches Tâches Reproductives Productives Reproductives productives -Réveil -Chercher de l’eau, -Réveil, toilette 6h à toilette 1h 6h -Sortir les zébus 30mn 7h -Allumer le feu de l’enclos -Préparer le petit déjeuner -S’occuper des -Travailler au volailles 7h à champ -Apporter au champ 30mn 30mn 8h 7h-11h -Prendre le petit 3h le petit déjeuner déjeuner au pour l’homme champ 8h-11h Travailler au champ 3h -Chercher de l’eau et le bois de chauffe -Rentrer à la -Rentrer à la maison maison 11h- -Piler le maïs ou 1h 11h -Rapporter du 30mn 12h couper le manioc bois de chauffe -Préparer le et le casser déjeuner Déjeuner à la Déjeuner à la 12h 12h maison maison -Repos ou -S’occuper des 13h 1h 13h Repos enfants ou -Faire la lessive -Retourner travailler au champ -Travailler au champ 14h- 14h- -Ou se ou dans le jardin 2h 3h 16h 17h promener, ou potager encore -Discuter entre amis

47Projet ASARA, et confirmation par l’Enquête effectuée auprès 170 femmes aux mois d’avril, mai et juin 2017 37

Femmes Hommes Durée Durée Durée Durée Heures Tâches Tâches Tâches Heures Tâches Tâches Tâches Reproductives Productives Reproductives productives Rentrer, Rentrer, Chercher Rapporter du 17h de l’eau et le bois de 30mn 17h 30mn bois de chauffe chauffe et le casser -S’occuper des -Piler le maïs ou zébus 17h- 17h30- couper le manioc 2h -Repos en 30mn 19h 19h -Préparer le dîner attendant le dîner 19h- Dîner, Echange en 19h- Dîner, Echange

20h famille 20h en famille 20h- Travaux artisanaux 1h 20h Coucher 21h 21h Coucher 1.1 Durée totale dans une Durée totale dans une 6h 6h30 1h 7h journée journée

Source : Projet ASARA, et confirmation par l’enquête effectuée auprès 170 femmes en mois d’avril, mai et juin 2016

Ainsi, 147 femmes sur les 170 enquêtées ont répondu la même chose qui est résumée dans les deux tableaux ci-dessus, et les restes ont d’autres emplois du temps parce qu’elles s’occupent seules de leurs foyers, certaines ont d’autres situations exceptionnelles. En résumé, la disparité de genre identifiée par l’outil budget temps est le « manque à gagner ». Dans les deux tableaux ci-dessus, il est constaté que les femmes consacrent entre 5h30mn à 6heures de temps par jour pour ces tâches ménagères, tandis que les hommes y passent 30 minutes à une heure.

Mais on ne peut pas vraiment parler de rémunération pour la femme, puisque les revenus tirés du travail effectué dans le champ avec l’homme sont remis en totalité entre les mains de celui-ci, à charge pour lui de donner à sa femme l’argent qu’il veut bien céder pour satisfaire les besoins de la famille, y compris ses propres besoins48 .

On notera que cette répartition est inégale au détriment des femmes, du fait qu’en plus de leur pleine participation dans les activités productives du ménage, on attribue aux femmes le rôle exclusif d’assurer les tâches ménagères et tout ce qui concerne le bien-être de la famille. En marge de tout cela, elles doivent également mener des activités spécifiques afin de pouvoir disposer de revenus propres. Il en résulte une surcharge de travail permanente pour les femmes, qui n’est pourtant pas rémunérée en conséquence, puisqu’une bonne part de ce travail est gratuite, et les revenus tirés des activités spécifiques sont faibles.

48Projet ASARA, et confirmation par l’Enquête effectuée auprès 170 femmes en mois d’avril, mai et juin 2017 38

En général, les femmes mariées peuvent utiliser les ressources productives (terre, zébus) de leur mari. Toutefois, la femme n’a pas de pouvoir de décision en ce qui concerne la gestion, l’affectation, l’achat ou la vente de ces ressources, ainsi que des produits de récoltes du ménage, puisque tous les biens de valeur appartenant au couple sont automatiquement enregistrés au nom de l’homme. La femme est consultée par son mari pour les décisions importantes, mais en cas de désaccord, le dernier mot revient à l’homme49, selon 158 femmes enquêtées.

Quant aux femmes séparées et mères célibataires, elles ont un accès très limité aux ressources productives précitées, et ipso facto elles n’ont aucun contrôle sur ces biens. Cela est dû aux règles coutumières qui excluent les enfants de sexe féminin de l’héritage de ces ressources, et aussi des pratiques usuelles en matière de partage des biens communs du couple en cas de séparation.

III.2. Injustices envers les femmes chefs de ménage Les femmes chefs de ménage, en particulier les femmes séparées, sont triplement victimes d’injustice pour les raisons suivantes : d’abord, en étant séparées, elles n’ont pas droit à une part des biens de valeur acquis par le couple, qui l’ont été pour moitié au moins grâce au travail de la femme. Elles n’ont de ce fait aucun moyen de production pour leurs activités de subsistance. En fait, 33 sur les 170 femmes enquêtées sont des femmes chefs de ménage et ont fait le constat sur l’injustice envers les femmes chefs de ménages, elles font les témoins directs. Ensuite, avec les faibles moyens dont elles disposent, les femmes doivent assurer la subsistance des enfants qui les ont suivies. Enfin, les femmes font face, seules, à tous les besoins des enfants communs, car leurs pères les abandonnent en laissant toute la responsabilité aux mères50.

III.3. Méconnaissance des intérêts stratégiques des femmes et des hommes En raison de leur faible accès aux ressources et du fait qu’elles n’ont aucun pouvoir sur les biens de valeur, les femmes se limitent à des perspectives immédiates ou à très court terme, liées à leurs conditions de vie difficiles. Elles n’ont pas conscience qu’elles ont besoin d’avoir entre autres, plus de contrôle sur ces ressources et ces biens de valeur afin de pouvoir améliorer leurs conditions et partant leur situation dans la société. Les hommes non plus n’ont pas de projection ni de vision par rapport à leurs intérêts stratégiques, ils ont cependant

49 Idem 50 Idem 39 l’avantage d’être plus ouverts aux opportunités de développement51. C’est le résultat d’enquête sur les 147 femmes parmi les 170 enquêtées.

III.4. Processus de prise de décision dominé par les hommes Dans le ménage, l’homme domine le processus de prise de décision en jouant son rôle de chef de famille, et en accaparant toutes les décisions importantes, laissant à la femme celles qui se rapportent à la vie quotidienne (gestion de la part de récolte destinée à l’alimentation de la famille, des petites sommes d’argent et des menues dépenses, de ses propres activités génératrices de revenus). De cette manière, l’homme lui impose ses décisions, et la réduit à un rôle d’exécutante. Au niveau de la communauté, un processus identique est instauré, les décisions sont prises par les hommes et les femmes en sont exclues.

Ainsi, la société les met dans une position de dominées vis-à-vis des hommes. On dit souvent qu’au niveau de la communauté, les hommes sont les porte-paroles de leur ménage pour exprimer des décisions prises conjointement avec leurs femmes. Laisser les femmes s’exprimer par elles-mêmes et surtout faire part de leur éventuel désaccord serait plus valorisant et respectueux pour elles. En fait, dans ce domaine, ce sont les hommes qui ont le dernier mot sur toute la décision stratégique à prendre selon l’enquête effectuée auprès de 160 femmes sur 170.

III.5. Des facteurs socioculturels portant atteinte à la dignité humaine des femmes Dans la polygamie, le rôle de la femme est réduit à servir de main d’œuvre agricole pour l’homme, à lui donner des enfants, et à lui fournir des zébus. L’instrumentalisation de la femme par l’homme est évidente, elle se trouve rabaissée au rang d’un objet utilitaire. De même, en donnant une place de première importance au zébu dans la culture locale, la communauté dévalorise la femme, car d’une part, elle n’accèdera pas à un rang social ni au statut élevé accordés à un grand propriétaire de zébus, du fait qu’elle ne pourra pas en être une. D’autre part, dans le mariage coutumier, on épouse une femme en offrant un zébu à ses parents, ce qui est considéré comme une marque de respect pour sa famille, mais reste discutable si l’on se réfère à sa dignité humaine. La comparaison entre la femme et le zébu, et qui n’est pas en faveur de la femme, se retrouve également dans cette croyance, pour justifier l’interdiction pour la femme d’entrer dans le parc à zébus : « dans la croyance, le parc à zébus étant considéré saint, la femme étant dite sale… »52.On peut dire qu’en général, les femmes dans cette zone ont une estime de soi vraiment négative parce qu’elles ont été

51Projet ASARA, et confirmation par l’Enquête effectuée auprès 170 femmes en mois d’avril, mai et juin 2017. 40

éduquées dans cette conception de relations entre homme et femmes. En ce qui concerne les tombeaux, ceux des hommes sont de loin plus somptueux que ceux des femmes.

Dans le District d’Ambovombe, les disparités de genre sont réelles. Globalement, celles-ci se synthétisent de la manière suivante52. En plus, les enquêtes effectuées auprès des 170 femmes ont confirmé des informations suivantes :

➢ une répartition du travail entre homme et femme qui désavantage nettement cette dernière ; ➢ de grandes inégalités entre homme et femme dans les possibilités d’utiliser les ressources productives et de profiter des bénéfices qui en découlent, ainsi que dans le pouvoir de décision relative à ces ressources et bénéfices ; ➢ des injustices flagrantes envers les femmes chefs de ménage ; ➢ la méconnaissance des intérêts stratégiques des femmes et des hommes ; ➢ une logique domination de l’homme sur la femme en matière de prise de décision ; ➢ des facteurs qui sont des atteintes à la dignité humaine des femmes ; ➢ des femmes qui acceptent ; ➢ le manque d’éducation de base (analphabétisme).

CHAPITRE IV : LE PROJET DANS SON ENVIRONNEMENT

Pour que les femmes puissent contribuer au développement socioéconomique du District d’Ambovombe par le Projet, une analyse de celui-ci à travers son environnement s’avère nécessaire. Ce chapitre se divise en deux sections, l’une présente le système économique dans le District d’Ambovombe et l’autre concerne les généralités sur le Projet.

IV.1. Système économique dans le District d’Ambovombe en 2014 Les activités économiques rencontrées dans la zone d’étude sont classées en trois secteurs : i) le secteur primaire intègre l’agriculture familiale, l’élevage et éventuellement le salariat agricole ; ii) le secteur secondaire regroupant les activités de transformation, notamment l’artisanat ; et enfin iii) le secteur tertiaire incluant entre autres le commerce, restauration et hôtellerie, transport, ainsi que les différentes activités administratives. D’après une étude menée en 2014, le graphe ci-dessous montre la répartition des trois secteurs dans le District d’Ambovombe.

52Projet ASARA, et confirmation par l’Enquête effectuée auprès 170 femmes en mois d’avril, mai et juin 2017

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Graphe 4 : Secteurs d'activités dans le District d'Ambovombe Source : Bureau du District d’Ambovombe (BDA), «Monographie du District 2014» (Ambovombe: BDA, 2014). Le secteur primaire reste dominant dans la zone d’étude. Il regroupe les activités agricoles : l’agriculture, l’élevage et la pêche. Par ailleurs, les activités économiques varient relativement entre les Communes, le graphe ci-dessous montre la variation de sources de revenu dans certaines Communes du District d’Ambovombe. L’agriculture est la principale source de revenu, pour la population locale, en particulier pour les Communes d’Ambanisarika, d’Ambonaivo et d’Antaritarika. Le revenu issu de cette activité est surtout du type alimentaire. Cependant, pendant les périodes de disette, fréquentes dans cette zone subaride, bon nombre de la population locale se rabat sur la cueillette, notamment des raketa (cactus). Tableau 5 : Sources de revenu dans le District d'Ambovombe en 2014

Communes Source 1 % Source 2 % Source 3 % (0) (1) (2) (3) (4) (5) (6) Ambanisarika Agriculture 90 Elevage 10 - - Ambazoa Agriculture 60 Elevage 35 Pêche 5 Ambohimalaza Agriculture 70 Elevage 30 - - Ambonaivo Agriculture 90 Elevage 10 - - Ambovombe Agriculture 80 Commerce 10 Elevage 10 Analamary Agriculture 80 Elevage 20 - - Erada Agriculture 70 Pêche 20 Elevage, Pêche 10 Tsimananada Agriculture 85 Elevage 15 - - Antaritarika Agriculture 90 Elevage 10 - -

42

Source : Bureau du District d’Ambovombe (BDA), «Monographie du District 2014»- Ambovombe : BDA, 2014. (les informations pour les autres communes ne sont pas disponibles) L’élevage figure comme la deuxième source de revenu, notamment monétaire, en particulier pour les Communes à l’intérieur des terres, et la pêche pour celles se rapprochant le plus de la mer, à savoir les Communes d’Ambazoa et d’Erada. La ville d’Ambovombe est le carrefour commercial du District, d’où la deuxième place du commerce comme source de revenu de cette Commune53.

La potentialité agronomique des terres décroît progressivement. En outre, bien que l’activité pastorale participe dans l’amélioration de la potentialité agricole du milieu par le travail du sol effectué par les zébus, elle fait également partie des pressions sur les cultures. Une grande partie de la biomasse encore disponible est utilisée comme pâture pour le cheptel (bovin, ovin, caprin). Ceci accentue les différentes formes d’érosion (éolienne et hydrique) et favorise la perte de matière organique. Aucune restitution de la fertilité n’est pourtant effectuée, car le fumier est très rarement utilisé comme intrant organique. Les raketa mena (cactus rouges) contribuent à limiter l’ensablement des terrains de cultures et au recouvrement du sol. Mais très envahissante, cette espèce n’est pas maîtrisée par les exploitants agricoles et a tendance à diminuer la superficie des terrains cultivables.

IV.2. Généralités sur le Projet d’élevage caprin par les femmes dans le District d’Ambovombe Les généralités sur le Projet déterminent son aspect global. Elles permettent de mieux appréhender son environnement et son contenu. Le tableau en annexe illustre brièvement le domaine de l’Elevage caprin dans le District d’Ambovombe.

Cette section décrit les détails portant respectivement sur ses justifications, son objectif, ses effets et impacts attendus.

IV.2.1. Justification du projet Les femmes dans le District exercent plusieurs activités productives mais ne rapportent que peu de revenu, qui ne permet pas de couvrir le minimum des charges récurrentes du ménage. L’intérêt du Projet d’élevage caprin dans le District d’Ambovombe réside dans la volonté des femmes à pratiquer cette activité, qui nécessite des moyens techniques et financiers, et surtout des appuis des différents organismes. Cependant le niveau de vie des femmes et leur maîtrise des techniques ne sont pas suffisants pour la

53Bureau du District d’Ambovombe (BDA), «Monographie du District 2014» (Ambovombe: BDA, 2014). 43 professionnalisation de cette activité. Le présent Projet va contribuer au développement économique au niveau tant du District que régional, voire national, développement qui repose sur la complémentarité entre l’agriculture, à savoir la culture de maïs, manioc, patate douce, et l’élevage bovin, ovin, aviaire. IV.2.2. Objectif du Projet L’objectif est d’améliorer les revenus des femmes pour leur intégration progressive et durable dans le processus de développement du District d’Ambovombe.

IV.2.3. Logique d’intervention du Projet La logique d’intervention du Projet comporte quatre éléments essentiels. Il s’agit (i) de l’objectif global ou but, (ii) de l’objectif spécifique, (iii) des résultats ou les extrants et, (iv) des activités ou intrants. La matrice du cadre logique associée au Projet est présentée dans le tableau 6 suivant. Tableau 6 : Cadre logique du Projet d'élevage caprin dans le District d'Ambovombe

Logique Indicateur Objectivement Source d’Intervention Vérifiable de Vérification Hypothèse (0) (1) (2) (3) Objectif global: Contribuer à 35% de l’ensemble des femmes Monographie du District - l’amélioration des dans le District d’Ambovombe revenus des femmes ont accès à l’élevage caprin

Objectif spécifique: Augmenter le nombre des Nombre des femmes pratiquant Monographie du District Femmes Eleveurs de femmes pratiquant l’élevage caprin caprins l’élevage caprin dynamiques et motivées Résultat attendu: Femmes Eleveur de 100 femmes procèdent à Registre des femmes éleveurs Bonne pratique de Caprins l’élevage caprin de caprins l’élevage caprin opérationnelles Activités: Mettre en œuvre Nombre de caprins vendus Registre de nombre de caprins Disponibilité de fonds l’élevage caprin sortis de chaque Commune Dynamisme des (ristourne au niveau des femmes éleveurs Communes) Pour atteindre les objectifs, la volonté des femmes s’avère importante. En effet, le Projet dépend principalement de leurs motivations pour augmenter leur revenu de l’année N+1 du Projet, c’est-à-dire une année après le début du Projet. IV.2.4. Effets et impacts attendus du Projet Le Projet est censé amener la hausse du niveau de revenu des femmes pour améliorer leur niveau de vie ainsi que leur bien-être. En fait, l’élevage caprin peut devenir une filière porteuse et une source importante de revenu pour les femmes du District d’Ambovombe.

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TROISIEME PARTIE : RESULTATS D’ANALYSE DU PROJET DE PROMOTION DE L’ELEVAGE CAPRIN AU PROFIT DES FEMMES

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Cette partie traite à la fois des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces (FFOM) de la promotion de l’Elevage Caprin, de l’étude de faisabilité du Projet et de l’analyse de ses impacts environnementaux.

CHAPITRE V : ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET MENACES DE LA PROMOTION DE L’ELEVAGE CAPRIN

Il est important de procéder à l’analyse des Forces, Faiblesses, Menaces et Opportunités (FFOM) du Projet. Cette analyse se base essentiellement sur l’identification des facteurs internes et externes à l’élevage caprin. La recherche d’une stratégie doit tendre vers le renforcement des points forts et la capitalisation des opportunités afin d’améliorer cette activité. Les points faibles doivent également être appréhendés afin de réduire et de minimiser les risques. Les tableaux suivants présentent successivement les facteurs internes et externes à cette activité.

Tableau 7 : Analyse des facteurs internes de l'élevage caprin dans le District d'Ambovombe FORCES FAIBLESSES - Bonne connaissance des éleveurs des conditions - Manque d’organisation et de structure de marché climatiques de la zone - Non professionnalisme des éleveurs - Qualité naturelle de la viande - Non intégration des éleveurs - Abondance d’une population agricole - Manque de moyen financier des éleveurs - Dynamisme des femmes éleveurs - Faible capacité d’investissement - Produit de consommation - Contrainte d’emprunt de crédit - Activité destinée à tout genre de la population active - Mauvaise transmission des informations sur l’activité de - Activité ne nécessitant que peu de temps en termes l’élevage de jour et d’heures de travail - Persistance de l’utilisation des techniques - Habitude locale d’utiliser la potentialité à l’intérieur de traditionnelles la zone, en l’occurrence de la consommation de raketa - Non-respect de l’entretien des conditions des habitats (Opuntia spp), raketa mavo, comme protection des - Non-respect des normes des aliments parcelles de culture et comme pâturage - Rendement de la production faiblement varié - Grand respect pour les us et coutumes, protègeant - Peu de ménages réussissent à vendre leurs produits, les implicitement l’environnement (lieu, forêt, flore, faune, produits sont écoulés sur les marchés communaux notamment tout ce qui se trouve dans le périmètre hebdomadaires sacré) - L’apport pluviométrique ne satisfait pas non plus à la - L’élevage contribue à l’amélioration des revenus des constitution de réserve d’eau disponible du sol, d’autant plus femmes que la température élevée et le vent fortement desséchant dans cette zone favorisent une évapotranspiration intense - Sol semi-aride - Persistance de la sècheresse

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Tableau 8 : Analyse des facteurs externes à l'élevage caprin dans le District d'Ambovombe

OPPORTUNITES MENACES - Environnement naturel favorable à l’élevage - Dégradation de l’environnement écologique - Vertu bénéfique de la viande et de ses sous-produits - Cataclysme naturel - Marché national extensible - Manque de formation des éleveurs - Produit de consommation très demandé - Inexistence d’un plan de surveillance - Augmentation du prix de la viande (traçabilité du produit) - Existence d’opérateurs qui s’intéressent au produit - Manque de coordination entre les organismes - Mise en place de «Groupes d’Autonomisation des Femmes, GAF » d’appui et les prestataires de services pour renforcer l'engagement des femmes dans les processus - Manque d’information chez les éleveurs sur les décisionnels (possibilité d'accéder à diverses formations, à des lois en vigueur pour la commercialisation opportunités économiques, et à l’application des compétences de - Absence d’organisme regroupant les leadership pour leur propre bien-être, celui de leurs familles et de la groupements les éleveurs pour faire du lobbying communauté) - Raketa mena (Opuntia stricta) est une espèce - Le GAF peut organiser une session d’alphabétisation fonctionnelle et très envahissante et inhibitrice qui met en péril de renforcement des compétences de la femme rurale avec les parties les parcelles agricoles et dont les prenantes caractéristiques organoleptiques n’intéressent ni - Solliciter des Services Conseils en agronomie pour l’agriculture et les habitants ni le bétail l’élevage - Etat pitoyable du réseau routier, ’un des -L’élevage, de par ses diverses productions, participe aux objectifs de facteurs de blocage du développement de ce réduction sensible du déficit alimentaire, à la lutte contre la malnutrition District - L’élevage est une activité traditionnelle dominante - Importance du commerce de l’eau dont le prix - L’élevage caprin est généralement pratiqué de façon extensive est fixé selon la distance par rapport à - Existence d’élevage de petite envergure au sein des familles Ambovombe paysannes, de type mixte car jumelé et interdépendant avec une activité agricole dominante - L’élevage caprin est très représentatif du secteur du District, encore de type paysan, ie non professionnel

CHAPITRE VI : ETUDE DE FAISABILITE DU PROJET D’ELEVAGE CAPRIN DANS LE DISTRICT D’AMBOVOMBE

Bien que l’élevage caprin ait toujours existé dans la zone d’étude, il s’avère nécessaire de savoir si sa promotion est faisable au profit des femmes, particulièrement vulnérables. Cette étude de faisabilité concerne les aspects techniques et financiers du Projet.

VI.1. Etude de faisabilité du Projet sur le plan technique L’organisation des activités est constituée par l’ensemble des actions nécessaires à la réalisation du projet. Elle permet une utilisation efficace et efficiente des ressources pour obtenir le résultat attendu. De ce fait, la planification des activités à entreprendre est primordiale pour gérer les ressources disponibles. Ainsi, dans cette partie seront présentés (i) l’agencement et le calendrier d’exécution du Projet et (ii) ses intervenants.

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VI.1.1. Agencement et calendrier du Projet Un ordonnancement des activités à exécuter pour la réalisation du Projet est important. Des séries d’activités à exécuter et le suivi de l’étude de faisabilité sont illustrés. Les détails des activités de mise en œuvre sont montrés dans le tableau ci-dessous. Il s’agit de l’intitulé et de la durée d’exécution, ainsi que des différents enchainements par ordre de priorité des activités nécessaires à la réalisation de l’élevage. Tableau 9 : Détails des activités du Projet d'élevage caprin dans le District d'Ambovombe Durée Activité Activité Intitulé des activités (mois) Pré-Requise (0) (1) (2) (3) A Séance de préparation 0,25 - B Etude de faisabilité du projet 0,25 A C Recherche de financement 2,0 A, B D Acquisition des matériels 1,0 C E Achat des cabris 1,0 D, C F Mise en œuvre de l’élevage 6 E D’après le Tableau 9, l’élevage caprin nécessite six activités pour une durée de 9mois et demi. Il se peut que deux activités précèdent une activité, telle que le cas de l’activité C qui est précédée par les activités A, B, et D, C aussi peuvent se faire en même temps.

Pour mieux visualiser l’ordonnancement des activités associées à l’exécution du Projet, il serait utile d’analyser leurs agencements respectifs. Cet agencement illustre l’ordre chronologique de chaque activité à mettre en œuvre. Dans cette analyse, le diagramme de réseau «Program Evaluation and Review Technique» (PERT) présenté dans le Schéma 2 permet de déterminer le chemin critique. Le trajet qui passe par les activités A, C, E et F détermine ce chemin. Ce chemin a une durée de neuf mois et une semaine. Les activités qui se trouvent sur ce chemin sont liées étroitement les unes aux autres. Des activités peuvent s’effectuer simultanément et permettent de gagner du temps. La durée d’exécution des activités sur le chemin critique détermine le minimum de temps nécessaire pour la réalisation du Projet tout entier.

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Schéma 2 : Diagramme de réseau des activités pour la mise en place du Projet d’élevage caprin dans le District d’Ambovombe

B D 0.25 1

C 2

E 1

A 0.25

F 6

DEBUT FIN

Chemin critique Chemin non critique Source : Tableau 9

Le chemin critique permet de déterminer la marge de manœuvre pour chaque activité du Projet. Le Tableau 10 indique les marges de manœuvre pour l’exécution des activités. Tableau 10 : Marges de manœuvre d'exécution des activités du Projet

Début au plus Fin au plus Début au plus Fin au plus Marge Activité Durée Tôt (DH) Tôt (FH) Tard (DT) Tard (FT) Libre (0) (1) (2) (3) (4) (5) (6)* A 0.25 0,0 0,0 0,25 0,25 0,0 B 0.25 0,25 0.25 0,5 0.5 0,0 C 2 0.50 0,5 2,5 2,5 0,0 D 1,0 0,75 1 1.75 2,0 0,25 E 1,0 1,75 2,75 2,75 2,75 1,0 F 6 8,75 8,75 9,25 9,25 0,0 * (6) = (4) – (2) ou (5) – (3) DH : Début Hâtif FH : Fin Hâtive DT : Début Tardif FT : Fin Tardive Source : Schéma 2

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Le calendrier d’exécution des différentes activités peut s’établir à l’aide du diagramme de Gantt. Ce calendrier permet d’effectuer le suivi et l’évaluation de l’avancement de chaque activité, afin que la réalisation du Projet ne s’attarde pas. Le schéma 3 montre ce calendrier. Schéma 3 : Calendrier d'exécution des activités pour la réalisation du projet

ACTIVITE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

A

B

C

D

E

F : Marge de manœuvre : Durée d’une activité Source : Tableau 10.

Le début du projet est fixé au mois de juillet de l’année N, tandis que son achèvement est prévu au mois d’août de l’année N+1. Le choix de ce calendrier tient compte de l’aspect socio culturel du District d’Ambovombe, c'est-à-dire qu’il faut commencer toute activité avant le mois de septembre, qui, d’après leur croyance, n’est pas favorable à toute sorte d’initiative.

VI.1.2. Intervenants dans le Projet Cinq entités interviennent dans le cadre de la réalisation du Projet. Il s’agit (i) du Ministère de l’Elevage, (ii) de la Région Androy, (iii) du District d’Ambovombe, (iv) du fournisseur des matériels, et (v) des prestataires de services. Le tableau 11 présente les responsabilités respectives des intervenants dans le processus de réalisation du projet. Tableau 11 : Responsabilités des intervenants au Projet d'élevage caprin dans le District d'Ambovombe

Activité Service Inter Régional Région Androy District Fournisseur Prestataire de (0) l’Elevage (2) d’Ambovombe (5) Service Androy (1) (3) (6)

A Ex B Ex Ap C Ap D Ex Ex Ex E Ex Ex Ex F Co S Ap : Appui ; Co : Contrôle ; Ex : Exécution ; S : Suivi.

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L’Etat malgache occupe quatre sur six des activités du Projet par le biais du Service Inter Régional de l’Elevage d’Androy qui joue un rôle primordial en tant que promoteur et pilier de sa réalisation effective. Le rôle de soutien est assigné à la Région Androy et au District d’Ambovombe. Ces deux entités fournissent des appuis sous différentes formes à la réalisation du Projet en matière d’informations et participations. Le partenaire financier n’intervient que pour le suivi de l’acquisition des matériels nécessaires et le suivi de mise en œuvre.

VI.2. Etude de faisabilité du Projet sur le plan financier Il est crucial de procéder à l’étude de faisabilité financière du Projet pour bien situer la rentabilité de ce projet. Comme il s’agit d’un projet de développement rural, les apports financiers proviennent, d’une part, de l’Etat malgache, et d’autre part, des partenaires locaux et étrangers.

VI.2.1. Dépenses estimatives du Projet Les dépenses estimatives du Projet mettront en exergue toutes les charges lors de la mise en œuvre du projet. Il s’agit de l’achat de matériels et de cabris. Dans cette sous-section, la détermination des montants se réfère à 2016 après les consultations des prix auprès des paysans et des fournisseurs de matériels. Tableau 7 : Dépenses estimatives relatives à l'acquisition de matériels et l'achat de cabris Désignation Nombre Prix Unitaire (Ar) Montant (Ar) (0) (1) (2) (3)* Achat de matériels 100 20 000 2 000 000 Achat de cabris 100 80 000 8 000 000 Total 10 000 000 * (3) = (1) x (2).

Source : Consultation des prix auprès des paysans et fournisseurs des matériels.

D’après le Tableau 12, le coût moyen unitaire par femme éleveur est de 100 000 Ar L’achat de cabris y accapare la plus grande partie : 80% du montant total.

VI.2.2. Répartition du financement du projet Concernant le financement du projet, la collaboration avec les partenaires est incontournable afin d’atteindre l’objectif fixé. Dans ce cas, le Ministère de l’Elevage, en tant que promoteur, apporte sa contribution au financement du projet. Cet apport résulte de la

51 disponibilité du budget dans la «rubrique achat cabri». Le reste du montant est confié à la Région Androy et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Cette dernière est considérée comme le bailleur de fonds de ce Projet. Le tableau 13 présente la répartition des sources de financement du projet. Tableau 8 : Répartition des sources de financement du Projet d'élevage caprin dans le District d'Ambovombe

Entité impliquée Montant total en (0) Ariary (1) Ministère de 3.000 000 l’Elevage Région Androy 1.000 000 Bailleur de Fonds 6 000 000 Total 10 000 000 Sources : - Entretien avec le Directeur de l’Elevage du Ministère de l’Elevage, Antananarivo, avril 2017. - Entretien effectué avec le Chef de Région Androy, Ambovombe, avril 2017. Le tableau 13 fait ressortir que 40 % du montant total sont fournis par le Ministère de l’Elevage et la Région Androy, à titre de participation de l’Etat malgache, respectivement de 30% et de 10%. Le bailleur de fonds assure 60% du coût total des dépenses liées à l’achat. La différence de participation financière résulte des limites du budget de l’Etat Malgache alloué à chaque ministère, par contre le bailleur de fonds peut contribuer une fois que le domaine d’activités est bien précis.

CHAPITRE VII : ETUDE D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU PROJET

Compte tenu de la situation économique dans le District d’Ambovombe, l’élevage caprin se fera en mode extensif. Comme tout projet, cette activité exige une évaluation environnementale pour appréhender ses impacts dans les composantes bioécologiques et humaines. Ce chapitre est subdivisé en deux sections. La première porte sur les impacts par source d’impacts, et la deuxième sur l’évaluation des impacts.

VII.1. Impacts par source d’impacts Le tableau suivant présente les différentes sources d’impacts par composante environnementale.

52

Tableau 9 : Impacts par source d'impacts

Activité Composante de Impacts (0) l’environnement (1) (2) Choix du site Humaine -Conflit foncier ➢ Société -Conflit d’usages de l’eau Création Physique -Changement du paysage (décapage) d’enclos ➢ Paysage -Destruction habitat des faunes Biologique ➢ Végétation Achat des cabris Humaine -Source de revenu pour les habitants de la ➢ Economie localité Elevage Humaine proprement dit ➢ Sociale -Perturbation de la vie familiale (les femmes se focalisent beaucoup plus sur l’élevage au détriment de l’activité de la vie familiale) -Conflit de voisinage (les caprins endommagent les cultures des voisinages)

-Source de produit laitier (le lait de chèvre est riche en calcium, lipide nécessaire pour la santé) ➢ Santé -Problème lié aux odeurs

-Création d’insécurité due au vol

➢ Sécurité -Pollution de l’eau -Pollution de l’air due à l’émission de dioxyde Biologique de carbone, méthane, protoxyde d’azote et ➢ Eau ammoniac ➢ Air -Fertilise la terre (les bouses des chèvres peuvent être utilisées comme fertilisant)

➢ Sol Vente Humaine ➢ Economie -Source de revenus

VII.2. Evaluation des impacts Le tableau suivant présente les valeurs octroyées à ces impacts selon la matrice de Fecteau.

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Tableau 15 : Evaluation des impacts

COMPOSANTES DE CRITERES ACTIVITES IMPACTS IMPORTANCE L’ENVIRONNEMENT Intensité Portée Durée Choix du site Humaine : -Société -Conflit foncier Moyenne Locale Temporaire Mineure -Conflit d’usages de Forte Locale Permanente Majeure l’eau Création Physique : d’enclos -Paysage -Changement du Faible Ponctuelle Permanente Mineure paysage Biologique : -Végétation -Destruction habitat Forte Locale Permanente Majeure de la faune Achat des Humaine : cabris -Economie -Source de revenu Forte Régionale Permanente Majeure pour les habitants de la localité Elevage Humaine : proprement -Sociale dit -Perturbation de la vie Moyenne Ponctuelle Temporaire Moyenne -Santé familiale -Conflit de voisinage Faible Locale Temporaire Moyenne

-Source de produit Moyenne Ponctuelle Permanente Moyenne laitière -Sécurité -Problème lié aux Moyenne Locale Permanente Moyenne odeurs

-Création d’insécurité Moyenne Ponctuelle Temporaire Mineure due au vol

Physique -Eau -Pollution de l’eau Moyenne Locale Permanente Moyenne -Air -Pollution de l’air due Forte Régionale Permanente Majeure à l’émission de dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote et ammoniac -Sol -Fertilise la terre Moyenne Ponctuelle Permanente Moyenne Vente Humaine : -Economie -Source de revenus Forte Régionale Permanent Majeure

Ainsi, les activités du Projet à impacts négatifs majeurs sont le choix du site susceptible de créer des conflits d’usages de l’eau, la création d’enclos qui peut détruire les habitats fauniques, l’élevage proprement dit qui va polluer l’air. Les impacts positifs majeurs relèvent de l’achat des cabris et de la vente des produits de l’élevage qui constituent une source de revenu local.

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QUATRIEME PARTIE :

RECOMMANDATIONS SELON LE GENRE ET PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET

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CHAPITRE VIII. RECOMMANDATIONS SELON LE GENRE

L’Etude Stratégique Environnementale a permis de mener une étude sur la potentialité de la PNPS et les femmes dans ce District. En tant qu’outil de développement, la PNPS dans son axe stratégique « Améliorer les revenus des plus pauvres », mérite d’être appuyé en termes de conseils et de mise en œuvre des activités jugées prioritaires, pour que les femmes, en tant que pilier de développement durable, et pourtant vulnérables, puissent intégrer le processus de développement dans le District d’Ambovombe, à travers l’élevage de caprins. Ceci est d’ailleurs considéré comme une activité génératrice de revenu, susceptible de solutionner la plupart des contraintes et valoriser les atouts locaux, dégagés dans l’analyse FFOM.

Il est ainsi recommandé de considérer le genre à travers les Points d’Entrée Genre (PEG).

Les recommandations portent sur la nécessité de profiter des Points d’Entrée Genre (PEG) pour favoriser l’exécution du Projet. Ces PEG concernent la vie productive des femmes et la vie associative des femmes et des hommes54.

VIII.1. Points d’Entrée Genre (PEG) relatifs à la vie associative des femmes et des hommes Un premier PEG en matière de vie associative des femmes et des hommes est la grande motivation observée chez les femmes à s’organiser et à créer une association ou un groupement, dans les perspectives de renforcer les relations avec leurs pairs, d’avoir des activités en-dehors du foyer, de bénéficier d’un peu de liberté vis-à-vis des hommes, et moins souvent, de mettre en œuvre des activités communes pour améliorer leurs revenus. Les enquêtes effectuées confirment ces résultats (164 femmes sur 170 enquêtées). Cette motivation des femmes est un facteur favorable pour les appuis en matière de structuration, d’assistance technique et financière pour leurs activités productives55.

De plus, quand les femmes s’organisent en association, elles jouissent d’une autonomie dans la gestion de leur association, et des actifs (biens, argent) que celle-ci peut leur apporter. La non-ingérence des hommes dans la vie associative des femmes contribue au

54Projet ASARA, et confirmation par l’Enquête effectuée auprès 170 femmes en mois d’avril, mai et juin 2017

55Projet ASARA, et confirmation par l’Enquête effectuée auprès 170 femmes en mois d’avril, mai et juin 2017 56 renforcement de leur confiance en soi et de leur pouvoir de décision, qui sont des éléments à considérer en matière de promotion de l’équité de genre.

Il est constaté qu’il existe des femmes dynamiques au sein des communautés, qui peuvent jouer le rôle de leaders et de femmes modèles auprès de leurs pairs. L’effet stimulateur que leur leadership et leurs expériences positives produisent sur l’ensemble des femmes est un PEG important pour les actions de sensibilisation et de communication sur le genre. En général, ces femmes dynamiques ont un niveau d’instruction plus élevé par rapport à la majorité, elles sont engagées dans la vie associative, elles ont pu avoir des contacts et des expériences de collaboration avec des partenaires externes, elles ont eu l’occasion de sortir de leur localité pour visiter d’autres lieux et voir d’autres expériences. Il en est ainsi également des hommes qui ont une opinion positive et expriment des appréciations valorisantes à l’égard de certaines femmes dynamiques, qui ont fait leur preuve dans le travail56.

VIII.2. Points d’Entrée Genre relatifs à la vie productive des femmes Les femmes ont de nombreuses activités qu’elles assurent en raison de leurs rôles multiples dans le ménage et dans la communauté. Un des arguments les plus convaincants en faveur de l’équité de genre, constituant de ce fait un Plan d’Entrée Genre (PEG), est l’importance du rôle productif tenu par la femme, qui est déterminant dans la génération des revenus du ménage.

Un autre aspect de cette contribution de la femme à la génération des revenus de ménage est la part non négligeable des revenus d’appoint issus de leurs activités spécifiques, puisqu’ils assurent en fait les besoins alimentaires du ménage. C’est un PEG dans la mesure où parler de la sécurité alimentaire du ménage devrait permettre de mettre en exergue le rôle primordial joué par la femme dans ce domaine57.

Il y a également la marge de manœuvre dont disposent effectivement les femmes dans la gestion de ces revenus d’appoint, qui peut être vue sous l’angle des bienfaits que cela peut/pourrait apporter dans la mise en équilibre du pouvoir de contrôle de l’homme et de la femme sur les ressources et les bénéfices. Pour le moment, le contrôle des femmes sur leurs revenus d’appoint peut ne concerner que de faibles montants, mais au fur et à mesure qu’elles développeront leurs AGR, elles gagneront plus d’argent, et leur pouvoir de décision grandira

56 Idem

57Projet ASARA, et confirmation par l’Enquête effectuée auprès 170 femmes en mois d’avril, mai et juin 2017 57 en conséquence. Selon les enquêtes effectuées auprès de 170 femmes, les mêmes réponses en matière de revenu ont été obtenues.

CHAPITRE IX : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET

Le Plan de Gestion Environnementale du Projet (PGEP) comporte les mesures d’atténuation des impacts négatifs majeurs, le Programme de Suivi Environnemental et le Programme de Surveillance Environnementale.

IX. 1 Mesures d’atténuation des impacts majeurs Elles sont d’ordre général et spécifique.

IX.1.1 Mesures générales

Les mesures générales sont les suivantes : ➢ Mettre en œuvre des mesures de concertation afin, d’une part, de pérenniser le projet et d’autre part, de favoriser l’insertion harmonieuse du projet dans l’environnement socioculturel. ➢ Respecter les normes au niveau des espaces d’élevage caprin (3m2 par caprin) afin de se conformer à la capacité de charge du milieu. ➢ Mettre en place un mécanisme de renforcement de capacité pour promouvoir l’autonomisation des femmes en matière décisionnelles. ➢ Favoriser les retombées économiques au niveau local en privilégiant les races autochtones.

IX.1.2. Mesures spécifiques Le tableau 16 présente les mesures spécifiques pouvant être retenues dans le cas où certains impacts seraient anticipés. Il s’agit ici de propositions qui invitent le promoteur à considérer et à adapter la spécificité de son projet.

58

Tableau 10 : Mesures spécifiques

Composante de l’Environnement Impacts Mesures (0) (2) (3) PHYSIQUE Eau Pollution de l’eau Veiller à abreuver les caprins dans des points d’eau non ménagers Air Pollution de l’air due à Procéder à la couverture l’émission de dioxyde de végétale afin de capter ces carbone, méthane, protoxyde émissions nocives d’azote et ammoniac BIOLOGIQUE Faune Destruction de la faune Choisir un site d’implantation n’abritant pas des espèces de faune spécifiques à la région HUMAINE -Société -Perturbation de la vie -Établir un calendrier qui familiale veille à concilier à la fois la vie familiale et l’activité productive -Conflit de voisinage -Veiller à ce que le troupeau ne pâture pas près des champs d’autrui -Conflit d’usages de l’eau -Négociation entre les usagers de l’eau pour créer une bonne entente -Santé Problème lié aux odeurs -Se conformer à l’orientation du vent -Veiller au nettoyage systématique des enclos

IX.2. Programme de suivi environnemental

Le programme de suivi environnemental cherche à assurer l’effectivité des mesures prises en utilisant l’IOV (Indicateur Objectivement Vérifiable).

Le tableau suivant présente ce programme.

59

Tableau 11 : Programme de suivi environnemental

Composante/ Impacts Indicateur (IOV) Responsable (0) (1) (2) HUMAINE Société -Conflit foncier -Nombre de conflits -Autorité résolus traditionnelle -Conflit d’usages de -Autorité l’eau -Nombre de conflits traditionnelle

-Conflit de résolus -Autorité voisinage -Nombre de conflits de traditionnelle voisinage résolus Économie -Source de revenus - Recettes issues de Ministère de pour les habitants de l’élevage l’Économie et du Plan la localité Ménages/femmes éleveurs Sécurité -Création -Nombre d’arrestations Les forces de sécurité d’insécurité due au locales vol BIOLOGIQUE Végétation -Destruction -Nombre d’espèces Ministère en charge de habitats de faune faunistiques observables l’Environnement

PHYSIQUE Eau Pollution de l’eau -Nombre de personnes Personnel de santé au atteintes de maladies niveau local diarrhéiques et dysentériques

60

IX.3. Programme de surveillance environnemental

Le programme de surveillance environnementale cherche à mesurer la performance du Projet à travers les mesures appliquées dans le temps imparti et selon les coûts préconisés.

Tableau 18 : Programme de surveillance environnementale

Mesures Durée d’exécution Coût Détail des dépenses (0) (1) (Ar) (2) Choisir un site Trois jours 10 000 -Descente sur terrain, d’implantation n’abritant défrichement pas des espèces de faune spécifiques à la région -Achat de petite collation pour les participants/famille (du café et mofogasy)

Établir un calendrier qui Deux jours 0 -Organisation d’une réunion veille à concilier à la fois interne la vie familiale et l’activité productive

Veiller à ce que le Tous les jours 0 -Instruction pour le veilleur de troupeau ne pâture pas troupeau près des champs d’autrui

Négociation entre les Une semaine 10 000 -Organisation d’une réunion avec usagers de l’eau pour les Olo-Be et les villageois, y créer une bonne entente compris les femmes (toaka gasy ou rhum local : 10 000 Ar )

Se conformer à Une semaine 0 -Travaux d’équipe pour la l’orientation du vent construction d’abri des caprins

Veiller au nettoyage Tous les jours 0 systématique des enclos

Veiller à abreuver les Tous les jours 0 caprins dans des points d’eau non utilisés par les ménages

Procéder à la couverture A chaque saison de 5 000 -Plantation et entretien des cactus végétale afin de capter pluie (systématique ou autres plantes ces émissions nocives chaque année)

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CONCLUSION La pauvreté n’est pas une destinée mais tout simplement une situation résultant d’une détermination socio-économique désorientée par une structure sociale existante qui façonne chaque individu, dont les femmes. L’analyse de la vulnérabilité des femmes dans le District d’Ambovombe, en particulier selon l’approche genre, a mis en exergue leur situation fortement dominée par les hommes, malgré leur part importante dans les activités tant reproductrices, productrices que communautaires. Elles manifestent pourtant une forte volonté de s’émanciper pour intégrer le processus de développement selon les enquêtes menées sur 170 femmes représentatives de la population. A cet effet, dans le cadre de l’application de la Politique Nationale de la Protection Sociale (notamment axe stratégique « Améliorer les revenus des plus pauvres »), le Ministère de l’Elevage, en collaboration avec la Région et la FAO, ont préconisé un Projet de promotion de l’élevage caprin au profit des femmes.

L’analyse des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces de cet élevage a montré qu’il fait partie de la vie quotidienne dans le District grâce aux potentialités naturelles et socio-économiques, mais il rencontre de nombreuses contraintes, telles la commercialisation restreinte par les infrastructures routières déficientes, le manque de professionnalisme et la faible capacité d’investissements, qui limitent sa rentabilité.

L’étude de faisabilité aux plans techniques et financiers du Projet a donné des résultats positifs. Ainsi, par exemple, il faudrait en moyenne une somme de 100 000 Ariary par femme éleveur de caprins, ce qui est faisable et rentable au bout d’une année. Par contre, l’analyse des impacts a dégagé des impacts négatifs majeurs, notamment le choix du site susceptible de créer des conflits d’usages de l’eau, la création d’enclos qui peut détruire les habitats fauniques, l’élevage proprement dit qui va polluer l’air. Néanmoins, les impacts positifs majeurs sont importants, dans le sens où l’achat des cabris et la vente des produits de l’élevage constituent une source de revenu local.

Différentes mesures et recommandations sont préconisées par cette étude, en particulier l’application des Points d’Entrée Genre pour favoriser la production des femmes et leur vie associative ; les mesures spécifiques pour atténuer les impacts négatifs majeurs ; l’application des programmes de suivi et de surveillance environnementale.

62

La situation des femmes peut ainsi être redressée par la mise en œuvre du Plan de Gestion Environnementale du Projet (PGEP) de promotion de l’élevage caprin dans le District d’Ambovombe dans l’optique du développement durable.

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BIBLIOGRAPHIE Ouvrage 1. Bureau National de Gestion de Risque et Catastrophe (BNGRC) et Programmes des Nations Unies pour le Développement (PNUD). 2016. Plan de Résilience et de Relèvement (PRR). Antananarivo : BNGRC, 33p. 2. Centre de Recherche et des Etudes de Madagascar. 2010. Monographie de la Région d’Androy 2009.Antananarivo, 68p. 3. Institut National de la Statistique. 2013. Enquête Nationale pour le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement à Madagascar, Etude Nationale 2012-2013. INSTAT Antananarivo, 64 p. 4. GERULLE Léo Réach, COUALIER Vincent. 2011. Echantillon Représentatif (d’une population fine) : Définition Statistique et Propriétés. France, 12p. 5. Ministère de l’Economie et de la Planification (MEP). 2015. Madagascar, Plan National de Développement (PND). Antananarivo, 109 p. 6. Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. 2011. Impact de l’Elevage sur l’Environnement. Food, Agriculture Organization (FAO) 2010. Antananarivo 12 p. 7. Primature Madagascar, 2015. Plan de Mise en Œuvre (PMO). Antananarivo, 82 p. 8. Programme Alimentaire Mondial (PAM). 2015. Plan d’Action Programme de Pays entre le Gouvernement et le PAM du mois de 2015 à 2019. Antananarivo, 27 p. 9. Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). 2015. Plan d’Action pour la mise en œuvre du Programme de Pays entre le Gouvernement et le PNUD de 2015 à 2019, 45 p. 10. Union Européenne. Projet d’Alimentation de Sécurité Alimentaire et Augmentation des Revenus Agricoles (ASARA). 2016. Appui pour l’Intégration de la Dimension Genre 2015.Antananarivo. 72 p. 11. CHANLEAU Yves. 1994. Manuel Pratique de l’Elevage Caprin D’Elevage Caprin pour la Rive Sud de la Méditerranée, CILF, 11 Rue de Navarin 75009. Paris France, 70p.

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Texte Officiel 12. «Décret N° 2017-327 du 03 juillet 2017 portant création d’une structure de coordination des actions de protection sociale du régime non contributif » Journal Officiel de la République de Madagascar N°’ 3488, août 2017, p. 1354. Etudes/Rapports 13. Banque Africaine pour le Développement. Programme d’Alimentation en en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (PAEAR). 2013. Rapport d’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES), Version Finale sur la Mise en Place du 2ème Tronçon de Pipeline du Grand Sud de Madagascar. Antananarivo. 204 p. 14. Bureau du District d’Ambovombe (BDF). 2014. Monographie du District d’Ambovombe 2014. Fandriana : BDF. 88 p. 15. Ministère de l’Elevage (ME), Service Interrégional de l’Elevage (SIE) Ambovombe 2015. Rapport d’Activités Annuel 2015». Ambositra: ME/SIE, 15p. Autres 16. «Madagascar en Chiffres.» in www.instat.mg. 03 Mai 2017 à 14h 30mn. 17. Microsoft Encarta Collection, «Dicos Encarta». Document sur Support Digital Versatile Disk, 2010.

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ANNEXES

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Annexe 1 : Questionnaire d’enquête auprès des femmes dans le District d’Ambovombe avril, mai et juin 2017 Fiche d’Enquête N : I. Date d’enquête et localité de l’enquêté Date : Fokontany : Commune : District : Foyer N°:

II. Questions relatives à la situation socioprofessionnelle de l’enquêté 1. Genre : Masculin /___/ Féminin /___/

Si c’est une femme : Célibataire /___/ Mariée /___/ Divorcée /___/ Veuve /___/ Mère Célibataire /___/ Mère Chef de famille/___/ 2. Age : 3. Niveau d’instruction Illettré /___/ Niveau primaire /___/ Niveau secondaire /___/ Niveau universitaire /___/ 4. Combien êtes-vous dans le foyer? Moins de 3 /___/ 3 à 5 /___/ 6 à 10 /___/ plus de 10 /___/ 5. L’Elevage caprin est une activité : Primaire /___/ Complémentaire /___/ 6. Autres activités : Primaire :………………………….. Complémentaire : ………………….

7. Y-a-t-il une association ou groupement des femmes dans votre localité? Oui /___/ Non /___/ Si oui vous êtes membre? /___/ Pour quelles raisons……………………………………………………………......

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III. Questions relatives au budget temps des femmes 1. A Combien d’heure travaillez-vous par jour ? Moins de 3 heures /___/ ; 3 à 6 heures /___/ 6 à 10 heures /___/ plus de 10 heures /___/

2. A Combien d’heure travaillez-vous sur les tâches suivantes ?

❖ En saison ASARA Travaux ménagers : Moins de 3 heures /___/ 3 à 6 heures /___/ 6 à 10 heures /___/plus de 10 heures /___/ Travaux agricoles : Moins de 3 heures /___/ 3 à 6 heures /___/ 6 à 10 heures /___/plus de 10 heures /___/ Travaux artisanaux : Moins de 3 heures /___/ 3 à 6 heures /___/ 6 à 10 heures /___/plus de 10 heures /___/ Autres tâches /___/ heures

❖ En saison ASOTRY Travaux ménagers : Moins de 3 heures /___/ 3 à 6 heures /___/ 6 à 10 heures /___/ Plus de 10 heures /___/ Travaux agricoles : Moins de 3 heures /___/ 3 à 6 heures /___/ 6 à 10 heures /___/ Plus de 10 heures /___/ Travaux artisanaux : Moins de 3 heures /___/ 3 à 6 heures /___/ 6 à 10 heures /___/ Plus de 10 heures /___/ Autres tâches /___/ heures

IV. Questions relatives aux injustices envers les femmes chefs de ménage Abandon de la responsabilité des pères : OUI /___/ NON/___/ Accès aux moyens de production : OUI /___/ NON/___/

V. Questions relatives à la méconnaissance des intérêts stratégiques des femmes Avoir de la vision : OUI /___/ NON/___/ Quelle vision :……………………………………………………………………………………………. Pourquoi :…………………………………………………………………………………………………

VI. Questions relatives au processus de prise de décision dominé par les hommes Décision stratégique : Femme/___/ homme/___/ Décision opérationnelle : Femme/___/ homme/___/ Prise de décision consensuelle :/___/

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Autres façons :…………………………

VII. Questions relatives à la pratique de l’Elevage caprin 1. Quelle technique d’élevage utilisez-vous? Intensif /___/ Extensif /___/ 2. Combien de caprins possédez-vous? [0] /___/ [1-4]/___/ [5-10]/___/ plus de 10 /___/ 3. Combien de fois par an effectuez-vous la vente de caprin? 1 fois /___/ 2 fois /___/ 3 fois /___/ 4. Pouvez-vous estimer le revenu engendré par le caprin à chaque vente? 5. Empruntez-vous de l’argent pour développer l’Elevage caprin ? Oui /___/ Non /___/ Si non, pourquoi? …………………………………………………………………………… 6. Selon votre point de vue, quelles sont les contraintes qui entravent le développement de l’Elevage caprin dans votre localité? ……………………………………………....………………………………………………………… 7. Quelles solutions proposez-vous pour vous en sortir? …………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………

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Annexe 2 : Répartition de la population par genre et par âge dans le District d’Ambovombe en 2014

N° ordreGroupe (1) d'âge Masculin (2) (3) Feminin(4) Ensemble(5) 1 0-4 41 972 37 398 79 369 1 5-9 35 076 30 422 65 498 2 10-14 26 035 28 714 54 749 3 15-19 22 846 22 542 45 388 4 20-24 12 782 13 418 26 201 5 25-29 7 949 9 884 17 833 6 30-34 6 216 9 008 15 224 7 35-39 6 027 7 419 13 446 8 40-44 5 805 7 122 12 928 9 45-49 6 884 3 858 10 742 10 50-54 5 281 4 369 9 650 11 55-59 3 187 2 799 5 985 12 60-64 1 053 2 341 3 394 13 65-69 652 2 018 2 670 14 70-74 1 110 1 272 2 381 15 75 & + 1 639 1 755 3 394 Total 184 515 184 337 368 852 Source : INSTAT, Projection de la Statistique Démopgraphique 2015

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Annexe 3 : Mode de l’élevage caprin 1) Race 2) Fourrure - De taille à queue grasse ; Fourrure obtenue après 3è métissage de - Pesant environ : Mâle 40kg et Femelle caprin 30kg ; Malgache et Angora avec (7/8 de sang) : - De couleur: Rouge, Rouge-noir, tacheté de utilisé pour la confection de “tapis noir ; Mohair” - Donne souvent naissance à des jumelles. Caprin malgache • De taille moins grande : Mâle pesant 35 - 40kg, Femelle pesant25kg ; • De couleur : Noir, Rouge, Blanc ou tacheté, • Souvent donne naissance à des jumelles. Caprin « Angora »

• Race importée d’Afrique du Sud et des USA, destinée à l’amélioration de la race des caprins à Madagascar. • De taille minime, à oreilles plus longues et larges • Corps couvert de fourrure blanche brillante ondulée

3) Evaluation de rendement Le nombre de tête est doublé tous les 9 mois parce que les femelles des Ovins et Caprin peuvent toutes reproduire.

TYPES DE PRODUIT

4) Viande • Caprin Type de viande : Rouge

Les mâles sont castrés puis gavés avec les femelles qui cessent de reproduire (30 – 50 kg)

• Caprin Métis malgache/Angora - ½ sang : Courte fourrure rouge ou grise

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- ¾ de sang : Fourrure beaucoup plus longue tendant à la couleur blanche - 7/8 de sang : Fourrure blanche ondulante ciselable MODE DE GESTION DE L’ELEVAGE

5) Lieu d’implantation • Habitat : Simple, il peut être construit • Matériels d’élevage : par des éléments locaux - Mur de brique en terre battue ou en ➢ Matériels nécessaires : argile… - Matériel de nettoyage comme les - Toiture en chaume ou en tuile... balais, transfert d’eau,(cruche ou - Etalage en bois : avec couche sèche, seau), brosse, gobelet, brouette. épaisse et changée fréquemment. - Matériels pour la préparation des - Bas de couche cimenté ou terre battue aliments : faucille, soubique, - Dimension : 3m2 / 1grand animal. sacs..).

➢ Matériels nécessaires à l’alimentation - Crèche inter faciale faite en bois installée au milieu de l’aire centrale de la pièce suivant la longueur. - Cuve longue de: 2 m pour 10 -12 animaux. - Abreuvoir. • Gestion : • Entretien sanitaire :

Tout événement pendant l’élevage devrait être - Mesure sanitaire : Respect de la enregistré par écrit. Pour tout animal propreté : de l’habitat, des matériels de nutrition, eau potable Mois et année de naissance. ...  Père-Mère.  Type de vaccin - Protection : avec période. ✓ Déparasitage : 2 fois par bimestre  Période respective Parasites extérieurs : Bain 2 fois/mois. de leur bain ✓ Vaccination contre le “charbon” : après  Période de 6 mois avec rappel par an. traitement et Type le cas échéant .... Spécifiquement pour les mâles - Traitement :  1ère année Consultation des responsables techniques d’accouplement. de l’élevage le plus près est de rigueur.  Année d’arrêt de

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l’accouplement.  Commencement

du gavage.

Spécifiquement pour les femelles

Mois et année du 1er accouplement.

 1er mois et année de reproduction  Nombre des petits pour les deux sexes).  Mois et année du 2è accouplement et, ainsi de suite.

ALIMENTATION

6) Types d’aliment 7) Besoins alimentaires - Aliment énergétique : Différents types de provende alloués aux Maïs, ….souple ....Aliment avec protéine : Femelles allaitant, les Mâles/et les petits Tourteau d’arachide, ampombo malemy .... - Aliment avec minéral : Poudre d’Os, Sel, Chaux, “sulfate de - Maïs : 50 Kg magnésie”, Calcium, Phosphore. Aliment - Ampombo malemy : 25 Kg de base : fourrage vert, raketa, Stock de - Tourteau d’arachide : 21 Kg fourrage parce que les Caprins sont des - Mélange minéral : 04 Kg ruminants. - Eau. 8) Volume alimentation 9) Composition du mélange minéral • Mère allaitant 1 petit : Poudre d’os : 40-kg Herbe verte : 3 – 5 Sel : 30-kg Stock de fourrage : 2-4 Chaux : 20-kg Raketa : 6 Sulfate de magnésie : 10-kg Provende : 0,5-1 Calcium : 220-g/kg Eau : Libre Phosphore : 65-g/kg • Mère allaitant 2 Petits

Herbe verte : 3-5

Stock de fourrage : 2-4

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Raketa : 6

Provende : 1-1,5

Eau :Libre

• Femelle en période de grossesse Herbe verte : 3-5

Stock de fourrage : 2-4

Raketa : 6

Provende : 0,5

Eau : Libre

• Mâle Herbe verte : 3-5

Stock de fourrage : 2-4

Raketa : 6

Provende : 0,5

Eau : Libre

• Grand à gaver Herbe verte : 3-5

Stock de fourrage : 2-4

Raketa : 6

Provende : 0,5-1

Eau : Libre

• En voie d’agrandissement Herbe verte : 3-4

Stock de fourrage : 2-3

Raketa : 3-5

Provende : 0,25-0,30

Eau : Libre

Petit : Lait maternel plus progressivement doux

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fourrage.

MODE D’ELEVAGE

a) 0 - 3 mois : Allaitement – Sevrage progressif b) 4 mois – 1 an : Séparation mâle/femelle c) Après 1 an : • Poids après1 an : Mâle : 40 kg – Femelle : 30 kg. • Accouplement : Mâle 1an, Femelle 15 mois. • Durée de grossesse : 5 mois (dans la tranquillité). • Espace de grossesse : 9 mois environ.

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Annexe 4 : Cultures dominantes dans le District d’Ambovombe

PRODUCTIONS AGRICOLES DANS LE DISTRICT D'AMBOVOMBE DE 2011 A 2015 2011 2012 2013 2014 2015 Riz 2 760 2 886 2 100 1 439 302 MaÏs 13 398 14 776 9 605 5 918 2 136 Manioc 501 735 510 186 368 068 202 321 107 895 Patate douce ND 304 845 239 376 278 469 ND

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Annexe 5 : Femme d’Ambovombe

Annexe 6 : Caprin

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RESUME La Politique Nationale de la Protection Sociale est un des instruments pour remédier à toute situation de précarité. Les femmes, notamment celles du District d’Ambovombe, sont classées parmi les vulnérables à cause de leur situation socioéconomique et surtout par rapport à la situation socio culturelle de ce District selon l’approche genre et les enquêtes menées auprès de 170 femmes. Pour leur intégration progressive dans le processus de développement, une analyse des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces de l’élevage caprin, une activité génératrices de revenus qui fait partie de leur vie quotidienne, a été effectuée en vue de l’amélioration des revenus des femmes. Par souci de faisabilité et de développement durable, une étude de faisabilité technique et financière et une évaluation des impacts environnementaux de cet élevage caprin a dégagé d’importants impacts tant négatifs que positifs. Les solutions et recommandations portent sur l’application des Points d’Entrée Genre, les mesures d’atténuation des impacts négatifs, les programmes de suivi et de surveillance environnementale. Mots clés : Politique Nationale de la Protection Sociale, genre, élevage caprin, Ambovombe, Madagascar

ABSTRACT The National Social Protection Policy is one of the instruments toaddressany precarious situation. Women, especially the ones in Ambovombe district, are classified as vulnerable due to their socio- economic situation and mostly vis-à-vis the socio-cultural context in this district. They represent only 21.80% of district’s active population. In order to proceed to progressive integration of women to the development process in Ambovombe district, a Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats (SWOT) analysis has been carried out in the Income-Generating Activities, as part of a goat farming project with a view to improve women’s income . Due to lack of statistics, the extensive breeding of small ruminants (goat, sheep) is approximately estimated at 52% of breeding activities in the district; goat farming activity is also a traditional activity and one of the project’s core strengths. For the sake of sustainable development, a study of environmental effect brought out that women are touchy regarding their home and that harmful gas emission is considerable. Women’s schedule will be revised in accordance with their additional duties, and an effort to cover floors with appropriate plants isenvisioned through large outreach communication. Key Words: National Social Protection Policy, gender, vulnerable, goat farming, Ambovombe district, Madagascar.