Jean De Bueil, Comte De Sancerre, Amiral De France
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JEAN DE BUEIL DU MÊME AUTEUR SANCERRE ET SON VIGNOBLE TOURISTIQUE Editions de La Nouvelle République, Tours, 1987 SANCERRE,UN MILLÉNAIRE D'HISTOIRE Editions Delayance, La Charité-sur-Loire, 1987 ( Épuisé ) SANCERRE ET LA REVOLUTION FRANCAISE Édition du Syndicat d'Initiative de Sancerre, 1989 ( Épuisé ) ETIENNE DE CHAMPAGNE, PREMIER COMTE DE SANCERRE Chez l'auteur, avenue de Verdun, 18300 Sancerre En préparation : PERRINET GRESSART et sa "principauté" nivernaise JACQUES FAUGERAS Membre de la Société d'Archéologie et d'Histoire du Berry JEAN DE BUEIL Comte de Sancerre Amiral de France "La France jusque-là vivait de la vie communè et générale du Moyen-Age autant et plus que la sienne ; elle était catholique et féodale avant d'être française. L'Angleterre l'a refoulée dûrement sur elle-même, l'a forcée de rentrer en soi. La France a cherché, a fouillé, elle est descendue au plus profond de sa vie populaire ; elle a trouvé quoi ? LA FRANCE. Elle doit à son ennemi de s'être connue comme nation." Jules MICHELET Histoire de France (Livre XI, chapitre 3) PRÉFACE Comte de Sancerre sur le tard, rarement présent sur le piton, et encore en coup de vent, Jean de Bueil n'en appartient pas moins à l'histoire de la belle terre berrichonne dont il hérita en 1451 et qu'il gouverna avec autorité, même si ce fut de loin. Jacques Faugeras, dans son exploration tenace de l'histoire sancerroise, ne pouvait manquer de le rencontrer. Il avait déjà dans ses collections un maréchal de France. Il y place aujourd'hui un amiral de France. Surtout, on sent bien qu'il a succombé au charme du "Jouvencel", ce roman à base autobiographique qui eut tant de succès à la fin du Moyen-Age. Car il y a tout Bueil dans le "Jouvencel", constate avec raison Jacques Faugeras. Mais voilà -pour monter en selle derrière le "Jouvencel" et "s'introduire aux armes" avec lui, pour suivre Jean de Bueil dans ses innombrables chevauchées et passes d'armes- il faut de la santé et du souffle. Jacques Faugeras n'en manque pas, le lecteur pourra s'en assurer. Jean de Bueil a vécu pour faire la guerre, comme on la faisait au XVe siècle, fraîche et joyeuse serait-on tenté de dire en ajoutant : mêlée parfois de réels dangers, pour reprendre des expressions célèbres. Le "noble bataillant" n'était pas toujours à la fête ; mais somme toute, lorsque Jean de Bueil, ayant fait son adieu aux armes vers 1463, retiré les pieds sur les chenêts dans son beau château de Vaujours en Touraine, commence à se remémorer cinquante ans d'aventures militaires, on croit deviner le fond de sa pensée : "Oh Dieu ! Que la guerre était donc jolie..." Dans la foule des anciens combattants de tous les temps et de tous les pays, tout le monde n'a pas eu la chance d'être le compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, de Dunois, de Gilles de Rais et même du jeune Dauphin Louis, d'avoir pour adversaires Falstaff et Talbot immortalisés par Shakespeare, tout le monde n'a pas eu l'honneur de signer le protocole de reddition de la ville (anglaise) de Bordeaux, qui mit fin à la Guerre de Cent Ans, le 18 octobre 1453. Jacques Faugeras nous dit tout celà, et beaucoup plus, en suivant la carrière vagabonde de son héros à travers tout le XVe siècle et sur tous les chemins du royaume. Le donjon de Sancerre est un observatoire panoramique pour l'historien. JEAN-YVES RIBAULT AVERTISSEMENT Les habitants de la vieille cité de Sancerre, du Sancerrois, du Berry et d'une partie de la Nièvre qui ont apprécié SANCERRE, UN MILLENAIRE D'HISTOIRE MOUVEMENTÉE, suivi avec sympathie la vie tumultueuse d'ETIENNE DE BLOIS-CHAMPAGNE, PREMIER COMTE DE SANCERRE, approfondi dans SANCERRE ET LA REVOLUTION les grands bouleversements qui, sur le piton comme ailleurs, ont transformé la société française, ne seront pas les seuls intéressés, je l'espère, à découvrir un personnage illustre en son temps ("le fléau des Anglais !") et pourtant bien négligé par l'Histoire. Jean de Bueil, Amiral de France, comte de Sancerre, s'est battu comme un lion pendant trente ans pour le roi de France. Défenseur contre les Anglais et leurs alliés du Maine, de l'Anjou, de la Touraine, compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, ayant été le dernier chef de guerre français à ravitailler Orléans assiégée, il a largement contribué par la suite à la reconquête de la Normandie et de la Guyenne. Ce n'est qu'à lui, après la victoire de Castillon, et pas à un autre, que Roger de Camoys, sénéchal de Guyenne pour le roi d'Angleterre, a accepté de s'adresser pour négocier la capitulation de Bordeaux qui allait mettre le point final à la terrible Guerre de Cent Ans ! Entre temps, ayant hérité du comté de Sancerre, il avait remodelé la ville et transformé profondément et de façon durable l'activité économique et commerciale de la cité. Sa biographie devrait donc intéresser les Orléanais, les Manceaux, les Tourangeaux ... et les Bordelais tout autant que les Sancerrois et les Berrichons ! Né petit seigneur du Maine, Bueil n'a dû qu'à son courage, à sa valeur de capitaine et de diplomate et à sa fidélité la dignité d'Amiral de France que Charles VII lui a décernée et le collier de Chevalier de l'Ordre de Saint Michel remis par Louis XI dès la création de cette prestigieuse distinction. De plus, n'a-t-il pas été l'un des premiers auteurs de romans historiques ? Dans LE JOUVENCEL INTRODUIT AUX ARMES, écrit à la fin de sa vie, livre de souvenirs autobiographiques mais à clés, il a entendu initier les jeunes nobles à l'art et à la ... morale de la guerre. Jean FAVIER, l'éminent historien spécialiste du Moyen-Age, directeur général des Archives de France, écrira : "A mi- chemin de l'Histoire et de la pédagogie, ce livre à clés a la valeur d'un témoignage sincère." Pourtant, il faut le reconnaître, l' Histoire méconnaît Bueil, l'oublie trop souvent. Est-ce parce qu'il n'est pas neveu de roi comme son ami Jean de Longueville, né "batard d'Orléans", plus tard comte de Dunois ? Qu'il n'est pas Connétable, comme Arthus de Richemont, futur duc de Bretagne ? Ni universitaire ni historien, ni littérateur ni chartiste, je me contente de raconter "en réunissant dans un corps d'ouvrage", comme l'écrivait l'abbé Vincent Poupard dans la présentation de son HISTOIRE DE SANCERRE, tout ce que j'ai relevé dans les différents mémoires, études et documents que j'ai pu consulter. Mes recherches étant parties de Sancerre, le lecteur ne s'étonnera pas si -et notamment dans les premiers chapitres- il est souvent fait allusion à la vieille cité et à la situation militaire sur les deux rives de la Loire, entre Saint-Pierre-le-Moutiers et Bonny-sur- Loire... bien avant que Jean de Bueil n'hérite du comté de Sancerre. De même, chaque fois que je l'ai pu, j'ai souligné la fidélité des alliés écossais du roi de France et rendu hommage aux Stuarts, encore de nos jours restés si présents dans le coeur de mes amis albiniens qui pérennisent cette fraternité d'armes et qui viennent de créer un remarquable musée de "l'Auld Alliance". Je n'ai pas cru devoir surcharger ce travail de notes "en bas de pages" mais il est évident qu'il n'aurait pû être mené à bien sans recours aux travaux antérieurs d'historiens et d'érudits locaux, du Berry et de Touraine notamment. Je renvoie le lecteur à la bibliographie sommaire qu'il trouvera en fin d'ouvrage. Je dois une pensée émue à la mémoire de Camille Favre, auteur de la très dense introduction donnée en 1889 au texte du JOUVENCEL annoté de magistrale façon par Léon Lecestre et édité par la Librairie de la Société d'Histoire de France. Et comment ne pas me souvenir avec émotion d'André Mareuse, érudit sancerrois, qui légua à la Ville de Sancerre le très riche fonds régional de sa bibliothèque, trésor quasi- inépuisable de documentation sur le Berry ! Merci à Madame Geneviève Bailly, documentaliste à la Direction des Archives du Cher, qui m'a aidé dans ma recherche de documentation. Comment oublierais-je l'accueil si sympathique réservé à mes interrogations par Madame H. Avisseau, conservateur du Service des Archives de la Gironde, Madame R. Malveau, documentaliste à la direction des services d'Archives d'Indre-et-Loire, Madame Michèle Prévost, conservateuyr de la Bibliothèque municipale de Tours, le Père P. Permantier, de l'Ermitage Sainte-Trinité de Grandmont-Villers, et par de nombreux correspondants. Tous, avec spontanéité et courtoisie, ont mis à ma disposition la documentation et l'iconographie dont ils disposaient. Je remercie aussi Monsieur et Madame Jérome Pezy qui m'ont si aimablement accueilli sur les ruines du château de Vaujours, propriété familiale. Enfin, j'exprime ma gratitude la plus chaleureuse à Monsieur Jean-Yves Ribault, directeur des Archives du Cher, qui, une nouvelle fois, a bien voulu me faire l'honneur et l'amitié de préfacer cette modeste contribution à l'histoire des comtes de Sancerre. J.F. 1 GUERRE DE CENT ANS OU GUERRE DE TROIS SIECLES ? Ce 17 août 1424, deux armées sont face-à-face sous les murs de Verneuil-sur-Avre, entre Alençon et Evreux. Celle de Charles VII, roi de France, et celle de Jean, duc de Bedford, Régent du Royaume de France au nom de son neveu, Henri VI, "roi de France et d'Angleterre", âgé de..