Chroniques De L'eau Réunion
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Chroniques de l’eau Réunion N°74 – 17 octobre 2016 Panorama des services d’eau potable à la Réunion La ressource en eau brute est mobilisée pour En termes d’exploitation, 215 points de satisfaire de nombreux usages : prélèvement sont repartis sur le territoire consommation, besoins domestiques départemental dont 125 captages en rivière et quotidiens, activités industrielles et agricoles, 85 pompages dans une nappe. Des efforts sont loisirs. Pour chacun d’entre eux, les exigences encore à faire pour la mise en œuvre des qualitatives et quantitatives varient. périmètres de protection. Sur le territoire de La Réunion, près de 217,85 12 unités de potabilisation assurent le millions de mètres cube sont prélevés dans le traitement de l’eau et plusieurs projets sont milieu naturel en 2014 pour des usages identifiés pour couvrir l’ensemble des abonnés. domestiques, agricoles et industriels. Le réseau de distribution se chiffre à près de Parmi ceux-ci, l’alimentation en eau potable 6 700 km de canalisation, et la capacité de des populations est une priorité et le service stockage s’élève à 370 000 m3. public ad hoc s’organise en conséquence selon le triptyque technique, organisationnel et Les niveaux de performance s’améliorent dans réglementaire. l’ensemble mais plusieurs territoires sont encore en deçà des valeurs seuils. 141,8 millions de mètres cube sont ainsi prélevés dans les rivières et les aquifères de l’île en 2014 pour l’alimentation de plus de 358 000 abonnés des 21 autorités organisatrices du service public d’eau. Sommaire Les prélèvements sur la ressource en eau. ..... 2 Le cadre réglementaire permet plusieurs L’organisation du service public d’eau ............ 4 modes d’organisation, mais la délégation du Les indicateurs de performance .................. 10 service public concerne 8 communes sur 10. Trois opérateurs privés et une société publique locale (SPL) assurent ainsi l’alimentation en eau de 85% des abonnés. Responsable de la publication : Gilbert SAM YIN YANG Responsable de la rédaction : Faiçal BADAT Rédaction : Mickael BOYER, Anne Sophie PAYET Photos : Office de l’eau Réunion Conception de la maquette : 21°sud ISSN : 2259 2946 Tous droits réservés Office de l’eau Réunion Chroniques de l’eau Réunion – 17 octobre 2016 - 1 - Les prélèvements sur la ressource en eau. 1/ Les volumes prélevés. Les volumes d’eau prélevés dans le milieu Tout usage confondu, hors hydroélectricité, les naturel sont estimés à partir des déclarations prélèvements sur la ressource en eau se destinées au recouvrement de la redevance chiffrent à 217,85 millions de mètres cube sur pour le prélèvement sur la ressource en eau. l’année 2014, soit une augmentation de + 2,17 millions de mètres cube par rapport à 2013. Evolution des prélèvements sur la ressource en eau brute en m3 Usage 2010 2011 2012 2013 2014 Adduction Eau 144 691 868 142 537 274 142 759 161 140 761 674 141 801 422 Potable (AEP) Irrigation 61 357 904 63 728 616 70 122 282 63 115 380 64 232 493 Industriel 10 497 502 11 410 434 10 682 384 10 717 328 10 600 802 Autres usages 5 486 773 9 504 314 2 063 899 1 081 186 1 215 838 Total 222 034 047 227 180 638 225 627 726 215 675 568 217 850 555 Hors hydroélectricité, l’usage « eau potable » mobilise ainsi près des deux tiers des prélèvements dans le milieu naturel. Ils augmentent légèrement entre 2013 et 2014 (+0,7%). Parmi les usages économiques, l’irrigation agricole mobilise un volume annuel 6 fois plus élevé que les besoins industriels. En considérant le volume prélevé en 20051 comme référence (base 100), les prélèvements totaux d’eau brute sur la période 2005-2014 oscillent autour de la référence. Une légère tendance à la baisse est notée pour la mobilisation des ressources à destination des besoins domestiques sur la période 2005- 2014. Les variations des tendances des usages économiques, agricoles et industriels, sont plus contrastées selon les années. 1 2005 est la première année de déclaration des redevances pour prélèvement sur la ressource en eau Chroniques de l’eau Réunion – 17 octobre 2016 - 2 - 2/ Origine des eaux prélevées. Sur les 217,85 Mm3 d’eau prélevés en 2014, ressources souterraines et superficielles en 65% ont une origine superficielle, proportion équivalente. principalement en rivière et 35% sont mobilisés à partir des aquifères. En ce qui concerne les usages industriels et agricoles, la ressource superficielle est plus En fonction des usages, cette répartition est fortement mise à contribution. plus variable. L’usage « AEP » mobilise les Répartition de l’origine de l’eau selon les usages en 2014 Origine Usage Volume (m3) Souterraine Superficielle Adduction eau potable 141 801 422 48,4% 51,6% Irrigation agricole 64 232 493 6,0% 94,0% Industrie 10 600 802 31,2% 68,8% Autre 1 215 838 33,0% 67,0% Total 217 850 555 35,0% 65,0% Répartition de l'origine de l'eau selon les usages 100,00% 90,00% 80,00% 73,2 Mm3 70,00% 7,3 Mm3 0,8 Mm3 60,00% 60,4 Mm3 50,00% Part des eaux superficielles 40,00% 30,00% Part des eaux souterraines 68,6 M 20,00% 3,3 Mm3 0,4 Mm3 10,00% 3 0,00% 3,8 Mm Adduction Irrigation Industrie Autre eau potable agricole Chroniques de l’eau Réunion – 17 octobre 2016 - 3 - L’organisation du service public d’eau Le service d’eau est un service public local à caractère industriel et commercial (SPIC). Domaine public Abonné Stockage Il consiste à réaliser l’alimentation en eau potable des usagers, comprenant le Compteur prélèvement par forage ou captage, le de sectorisation traitement et la distribution de l’eau 43 56 jusqu’au robinet des utilisateurs s’arrêtant 28 43 56 malgré tout au compteur de ces derniers. 28 Réseau Les différents modes de gestion. Branchement Si la commune, ou parfois Traitement Pompage l’intercommunalité, demeure l’autorité organisatrice du service de l’eau, elle peut opter pour différents modes de gestion. Par ailleurs, puisqu’il s’agit d’un service Ressource Domaine privé industriel et commercial, un budget annexe est prévu. La régie peut être personnalisée, et dans ce cas, elle est dotée de la personnalité morale et 1/ La gestion publique. indépendante de la collectivité. Elle devient un outil de co gestion avec les usagers puisque Ce mode de gestion concerne les collectivités ces derniers siègent dans l’instance qui ont fait le choix d’assurer elles-mêmes délibérante. leurs compétences de l’eau et/ou de l’assainissement. L’organisation peut prendre 2/ La gestion déléguée. plusieurs formes. La commune ou l’EPCI peut aussi faire le choix de déléguer à une entreprise privée a. La régie directe. l’exploitation de la distribution de l’eau potable et/ou de l’assainissement des eaux usées. Service de la collectivité, comme un autre de L’organisation peut prendre plusieurs formes. la ville, l’exploitation est assurée par le personnel de la collectivité, sous la a. L’affermage. responsabilité directe du maire ou du président de l’établissement public de Dans ce cas, l'entreprise exploite les ouvrages coopération intercommunale (EPCI). propriétés de la collectivité et tire sa rémunération de la redevance qu'elle perçoit directement auprès des usagers pour couvrir b. La société publique locale. les charges d’exploitation et une partie des frais de renouvellement. Une partie des Société anonyme détenue en totalité par les recettes de la facturation du service revient à collectivités actionnaires, avec un minimum de la collectivité pour couvrir les frais deux actionnaires représentés par les chefs d’investissement. des exécutifs, la société publique locale (SPL) intervient uniquement pour le compte et sur le b. La concession. territoire des collectivités actionnaires. La principale différence de ce mode de c. La régie publique. gestion, assez proche de l’affermage, est que l’entrepreneur privé construit lui-même les La collectivité peut créer une régie pour ouvrages et les exploite pour une durée exploiter le service industriel et commercial déterminée. Sa rémunération couvre les frais qui peut être dotée de la seule autonomie d’investissement et d’exploitation. Les financière et être indépendante équipements sont la propriété de la collectivité « politiquement » de la collectivité qui l’a dès leur mise en service. créée. Chroniques de l’eau Réunion – 17 octobre 2016 - 4 - La gestion du service d’eau potable au 1er janvier 2016. La gestion de l’eau est à la charge des gère le service public d’eau de la commune de communes. Ces dernières peuvent faire le Petite-Île. choix d’assurer cette compétence, ou bien de la transférer au niveau intercommunal, en En synthèse, les périmètres d’intervention des vertu de l’article L 1411-1 du code général des opérateurs sont les suivants : collectivités territoriales. A La Réunion, la gestion de l’eau potable est assurée par 21 autorités organisatrices réparties entre 20 communes et un établissement de coopération intercommunale, EPCI. 1/ Les délégations de service public. Les collectivités adoptent principalement une gestion en délégation de service public (DSP) pour la production et la distribution de l’eau potable. Les durées de contrats de délégation de services publics varient de 7 à 12 ans. Trois opérateurs privés interviennent sur le territoire : Véolia Eau Réunion, Cise Réunion et Sudeau. La Communauté d’Agglomération du Sud, CaSud, organise les services de l’eau et de l’assainissement depuis 2011 en lieu et place des communes du Tampon, de Saint-Joseph, de l’Entre-Deux et de Saint-Philippe. La collectivité a agrégé les services avec un nouveau fermier : SUDEAU, société réunionnaise née du partenariat entre la CASUD et CISE Réunion qui assure la production et la distribution de l’eau potable sur les communes depuis juillet 2014.