<<

L’ADRC, WARNER BROS. « Quiconque a eu le privilège de réaliser un film est conscient que c’est comme vouloir écrire en partenariat avec L’AFCAE, POSITIF, Guerre et Paix dans l’auto-tamponneuse d’un parc d’attraction. Mais lorsqu’enfin la tâche est bien LA CINÉMATHÈQUE accomplie, peu de choses dans la vie peuvent se comparer à ce que l’on ressent alors. » FRANÇAISE présentent STANLEY KUBRICK

Ces lignes sont extraites d’un message filmé (le seul document cinématographique où apparaît le cinéaste outre le film réalisé par sa fille Vivian sur le tournage deShining ) LA RÉTROSPECTIVE que Stanley Kubrick envoya, en 1997, à la Directors’ Guild of America pour la remercier de lui avoir attribué le prix D.W. Griffith. Elles éclairent un artiste souvent incompris et un homme certes de l’étoffe dont sont faits les mythes, mais dont le goût du secret a conduit les médias à en donner une image erronée. Si beaucoup de jeunes réalisa- teurs considèrent comme naturel de se retrouver derrière la caméra, il estimait encore, après quarante-cinq ans de carrière, que c’était une faveur spéciale dont il bénéficiait. L’expérience lui avait aussi appris qu’à la différence de celle du musicien, du peintre ou de l’écrivain, l’activité d’un metteur en scène était à la merci de nombreux aléas, d’où la nécessité de garantir par un maximum de contrôle sa liberté de création et l’accomplissement de sa vision. Cette déclaration révèle enfin à quel point l’exercice de son art fut pour lui la source des plaisirs les plus intenses. Son cinéma aujourd’hui est universellement accepté, mais il faut se souvenir combien ses films furent controversés, rejetés par une partie de la critique lors de leur sortie, avant de s’imposer plus tard comme des classiques du cinéma. Si, selon la formule célèbre de Malraux, la mort est ce qui change la vie en destin, elle provoque aussi, souvent, un consensus qui n’avait jamais existé auparavant et que la sortie de son dernier film posthume,, brisera de nouveau. Michel Ciment Eyes Wide Shut LOLITA 2001 : L’ODYSSÉE DE L’ESPACE ORANGE MÉCANIQUE Royaume-Uni / États-Unis 2001 : A SPACE ODYSSEY A CLOCKWORK ORANGE Royaume-Uni / États-Unis 1960–1962 - 152’ - visa 26 709 Royaume-Uni / États-Unis Royaume-Uni / États-Unis 1973–1975 - 184’ - visa 45 902 Réalisation : Stanley Kubrick 1965–1968 -144’ - visa 34 638 1970–1971 - 136’ - visa 39 512 Réalisation, scénario : Stanley Kubrick Scénario : Vladimir Nabokov, Réalisation : Stanley Kubrick Interdiction -16 ans Stanley Kubrick Scénario : Stanley Kubrick, Réalisation, scénario : Photographie : John Alcott Photographie : Oswald Morris Arthur C. Clarke Stanley Kubrick Montage : Tony Lawson Montage : Anthony Harvey Photographie : Geoffrey Photographie : John Alcott Société de production : Peregrine Films, Hawk Films Société de production : Unsworth, John Alcott Montage : Bill Butler Seven Arts Productions, Allied Montage : Ray Lovejoy Société de production : Polaris Producteurs : Stanley Kubrick, Artists, Transworld Pictures Société de production : Productions, Hawk Films Bernard Williams Producteur : James B. Harris Stanley Kubrick Productions Producteur : Stanley Kubrick Acteurs principaux : Ryan O’Neal, Acteurs principaux : Producteurs : Stanley Kubrick, Acteurs principaux : Marisa Berenson, James Mason, Sue Lyon, Le film Victor Lyndon Le film Malcolm McDowell, Patrick Le film Le film Shelley Winters, Peter Sellers Magee, Michael Bates Patrick Magee, Durant le tournage de Spartacus, Stanley Acteurs principaux : Stanley Kubrick a toujours été fasciné par la Le film le plus controversé de Stanley Ku- Hardy Krüger Inspiré du roman Les Mémoires de Barry Kubrick et James B. Harris annoncent qu’ils Keir Dullea, Gary Lockwood, probabilité d’une vie extraterrestre. En 1964, Restauration supervisée par brick est adapté du roman d’Anthony Bur- Lyndon (1844), le film relate le parcours du ont acheté les droits d’adaptation du roman de William Sylvester, il persuade l’auteur de science-fiction Arthur C. Warner Bros. à l’occasion gess, L’Orange mécanique (1962). Malcolm soldat irlandais Redmond Barry lors de la Nabokov, Lolita (1955). Le roman qui raconte Daniel Richter Clarke de transformer sa propre nouvelle du 40e anniversaire de sa McDowell, jeune acteur de 27 ans, interprète guerre de Sept Ans, son mariage avec la riche sortie en salles. les amours scandaleuses d’un professeur de La Sentinelle en un roman qui deviendra la Alex, le narrateur du film et du roman.Orange Lady Lyndon puis sa tentative de couronner littérature et d’une jeune fille de douze ans, base du scénario. La production du film com- Mécanique, situé dans un futur proche, dé- son ascension dans la société par un titre est interdit aux États-Unis à l’époque. Pour des mence le 29 décembre 1965 dans les studios peint une société bureaucratique et sans uto- aristocratique. Pour Barry Lyndon, Stanley raisons financières, Kubrick tourne le film en de Shepperton, non loin de Londres. 2001, pie, qui dépouille les hommes de leur liberté Kubrick a utilisé les matériaux réunis pour Angleterre. Bien que la censure dans ce pays l’Odyssée de l’espace est le film le plus célèbre et dignité. Sexe et violence sont constants son projet sur Napoléon. Le tournage est soit moins stricte qu’aux États-Unis, Kubrick de Kubrick mais aussi celui qui fut le plus diffi- dans la vie d’Alex. Lorsqu’il est arrêté, il se précédé par de méticuleuses recherches qui modère la liberté de ton du livre et préfère uti- cile à réaliser au point de vue technique. soumet à une rigoureuse rééducation qui lui permettent de représenter le XVIIIe siècle liser l’humour noir pour évoquer la morale de Il a été tourné en 70 mm grand écran et définit annihile son agressivité. Relâché, il découvre aussi fidèlement que possible. Les scènes la société des années 1960. En confiant le rôle de nouveaux standards en matière de science- le paradoxe de sa guérison : sans défense, il d’intérieur éclairées à la bougie – sans autre de Quilty à Peter Sellers, il crée un contrepoids fiction au cinéma. Kubrick revoit non seule- subit les actes de vengeance de ses anciennes éclairage – nécessitent des innovations tech- au personnage tragique de Humbert (James ment les traditions du genre mais également victimes. L’action se déroule dans des décors nologiques qui font sensation à l’époque. Il en Mason). La mise en scène de Kubrick accentue les conventions du récit cinématographique. futuristes inspirés par le pop art, à l’instar du résulte un paradoxe caractéristique chez Ku- la nature multifacette des personnages. Dans un entretien, l’auteur affirme : « 2001 est mobilier du Korova Milk Bar faisant penser brick. L’authenticité maximale se transforme Il privilégie les prises longues, encourageant les fondamentalement une expérience visuelle. aux sculptures d’Allen Jones, ou les sculp- en une distance émotionnelle et temporelle. acteurs à développer leur propre interprétation. Le film évite la formulation verbale en termes tures phalliques de Mel Ramos. L’utilisation Pour Martin Scorsese « C’est un film terrifiant Les scènes sensuellement implicites de Lolita conceptuels. Le cinéma nous offre la possibilité de la musique classique pour accompagner parce que toute cette beauté éclairée aux sont fréquemment atténuées par une utilisation de traduire des abstractions et des concepts com- les comportements violents suggère que la chandelles n’est qu’un voile derrière lequel se ironique de la musique pop ou de la farce. plexes sans le recours traditionnel des mots ». culture n’est pas un bouclier contre la barbarie. cache la pire cruauté ».

SHINING EYES WIDE SHUT LA MUSIQUE, LE DECOR, L’HISTOIRE Parcourez l’oeuvre de Stanley Kubrick selon différents axes THE SHINING Royaume-Uni / États-Unis Royaume-Uni / États-Unis thématiques sur le site de la Cinémathèque française (res- Version longue exploitée 1985–1987 - 118’ - visa 66 096 1996–1999 - 159’ - visa 97 900 aux États-Unis Interdiction -12 ans Réalisation : Stanley Kubrick sources en ligne). www.cinematheque.fr Réalisation : Stanley Kubrick Royaume-Uni / États-Unis Scénario : Stanley Kubrick, La musique Le décor 1978–1980 - 146’ - visa 53 091 Scénario : Stanley Kubrick, Frederic Raphael Stanley Kubrick a une prédilec- Dans un studio à Londres, Kubrick Interdiction -12 ans Michael Herr, Gustav Hasford Photographie : Larry Smith, tion pour les musiques existantes, peut aussi bien filmer l’intérieur d’un Réalisation : Stanley Kubrick Photographie : Patrick Turley indisso­ciables du souvenir laissé par vaisseau spatial (2001, l’Odyssée de Scénario : Stanley Kubrick, Douglas Milsome Montage : Nigel Galt les images de ses films. Eclectique l’espace), l’Europe du XVIIIe siècle Diane Johnson Montage : Martin Hunter Société de production : Warner dans ses choix, il recourt aussi bien (Barry Lyndon), un hôtel américain, Photographie : John Alcott, Société de production : Bros., Hobby Films, Pole Star à la musique classique (Beethoven un labyrinthe (Shining) ou la guerre dans Orange Mécanique, Franz du Vietnam (Full Metal Jacket). Montage : Ray Lovejoy Warner Bros. Producteur : Stanley Kubrick Schubert dans Barry Lyndon), Producteurs : Stanley Kubrick, L’Histoire Société de production : Acteurs principaux : contemporaine (Ligeti dans 2001, Philipp Hobbs (coproduc- L’Histoire est pour Kubrick une inépui- Peregrine Films, Warner Tom Cruise, Nicole Kidman, l’Odyssée de l’espace et Eyes Wide Le film teur), Jan Harlan (producteur Le film Le film sable source d’inspiration, elle l’amène Bros., Hawk Films Sydney Pollack Shut) ou aux standards du rock’n’roll Shining s’inspire du roman du maître de l’an- exécutif) De film en filmLes ( Sentiers de la gloire, Bien que les droits d’adaptation de La Nouvelle à envisager l’humanité dans ses évolu- Producteurs : Stanley Kubrick, goisse, Stephen King. Kubrick engage Shelley Dr. Folamour...), Kubrick s’intéresse au motif rêvée (Traumnovelle) d’Arthur Schnitzler aient (Paint It Black des Rolling Stones Acteurs principaux : tions sociale (Orange Mécanique), tech- Jan Harlan (producteur dans Full Metal Jacket), cherchant Duvall et Jack Nichol­son. Pour le rôle du fils, il Matthew Modine, de la guerre, qui lui permet de montrer la été acquis dès 1971, le film ne sera achevé- nologique (2001, l’Odyssée de l’espace). exécutif) à produire des expériences non choisit Danny Lloyd parmi plus de 5 000 jeunes Adam Baldwin, capacité de l’homme à déployer une très qu’en 1999 – douze ans après Full Metal Jac- Il interroge souvent la grande Histoire Acteurs principaux : verbales, basées sur l’union (mais garçons. Le film est tourné en studio près de Vincent D‘Onofrio grande intelligence au service de sa propre ket. Comme Schnitzler, Kubrick est coutumier à l’aune de trajectoires rattrapées par Jack Nicholson, aussi la discordance) entre images et Londres et dans les montagnes Rocheuses. destruction. Adapté du roman Le Merdier de la théorie psychanalytique. Il transfère l’ac- des mécanismes de domination et Shelley Duvall, Danny Lloyd musiques. Jack Torrance, un auteur en mal d’inspiration, (1979) écrit par l’ancien marine et reporter tion du Vienne des années 1920 au New York d’oppression. est engagé comme gardien de l’hôtel Over­look. Gustav Hasford, Full Metal Jacket aborde la des années 1990. Les protagonistes, Bill et Avec sa femme et leur fils, il s’installe dans guerre du Vietnam. Entièrement tourné en Alice Harford (Tom Cruise et Nicole Kidman) ce palace, coupé du reste du monde les mois Angleterre en studio, le film est structuré par sont partagés entre la fidélité et le désir, qui d’hiver. L’hôtel prend possession de ses trois deux décors différents qui reconstituent le éveillent pulsions et craintes inconscientes. Stanley Kubrick, l’Exposition occu­pants. Danny, qui possède le don surna- camp d’entraînement des jeunes marines au Le film tourne autour de la réalité et du rêve, Du 23 mars au 31 juillet 2011 à la Cinémathèque française turel de medium, peut voir le passé et l’avenir. Sud Vietnam et le champ de bataille durant du quotidien du couple et des fantasmes Stanley Kubrick, l’exposition, créée initialement par le Il est le premier à prendre conscience des l’offensive Vietcong de 1968. Full Metal Jacket sexuels. Par le choix symbolique de la couleur Deutsches Filmmuseum à Francfort en 2004 présente secrets du palace et à découvrir qu’un crime dépeint les soldats comme des victimes, mais et la lumière, les images semblent être des de nombreux et précieux documents sur le travail pré- passé est sur le point de se produire à nouveau. aussi comme des auteurs d’atrocités. Sur le visions oniriques. Eyes Wide Shut a dérouté paratoire de ce grand démiurge du cinéma moderne. En Jack commence à être en proie à des délires casque du soldat surnommé Joker, on peut plus d’une attente, comme de nombreuses parcourant l’exposition, on pourra découvrir les techni- avant d’être obsédé par le désir impérieux de lire « Born to kill » (Né pour tuer) tandis que œuvres de Kubrick : c’est un grand film sur ques et documents de travail d’un des réalisateurs les tuer sa famille. Le présent et le passé se mé- sur sa veste est accroché un badge représen- l’inquiétude, sur la peur du sexe davantage plus talentueux de l’histoire du cinéma. Retrouvez tout langent dans la lumière vive du film ; les portes tant le symbole de la paix. Le paradoxe de la que sur le sexe lui-même, traversé aussi l’univers de Stanley Kubrick à la Cinémathèque fran- semblent être ouvertes par des fantômes, des guerre n’a jamais été mis en scène de façon comme souvent chez le cinéaste d’une veine çaise du 23 mars au 31 juillet. spectres dansent lors d’un bal. plus saisissante. grotesque et d’un humour parfois noir.

PROUESSES TECHNIQUES ET CRÉATION ARTISTIQUE Ce document est édité par l’Agence pour BIBLIOGRAPHIE STANLEY KUBRICK en quelques dates le Développement Régional du Cinéma (ADRC) et Warner Bros. en collaboration SÉLECTIVE 1928. Naissance de Stanley Kubrick le 1961-1962. Après le tournage de avec l’AFCAE, Positif et la Cinémathèque À vingt-cinq ans, pour son premier film,Fear and Desire, Stanley Kubrick Son travail sur la lumière de 2001, l’Odyssée de l’espace annonce ses 26 juillet à New York, dans le Bronx. Spartacus, Kubrick quitte Hollywood et française avec le soutien du Centre na- était déjà un réalisateur complet : il en écrivit le scénario, en signa la films ultérieurs : il ouvrit le diaphragme au maximum aussi bien pour STANLEY KUBRICK DANS POSITIF s’installe à Londres où il réalise Lolita tional de la cinématographie et de l’ima- photographie et en assura la mise en scène et le montage. Deux ans plus filmer les décors intérieurs que les maquettes. La lumière, autant que Positif est sans doute la revue au monde qui 1941. Son père lui offre un appareil pho- ge animée (CNC). qui marque la fin de sa collaboration tard, en 1955, préfigurant la Nouvelle Vague, il contrôla de même possible, venait réellement de sources présentes dans le décor, soit au a consacré le plus de textes à l’oeuvre de to Graflex. Ce cadeau le détourne d’une L’Agence pour le Développement Ré- avec James B. Harris. Le Baiser du tueur, tournant dans les rues de New plafond (le hall du Hilton de l’espace), soit sous le plan- Stanley Kubrick depuis Le Baiser du tueur. de ses autres passions de jeunesse - le gional du Cinéma (ADRC), présidée par jazz - et de son désir de devenir batteur. 1964. Grâce au succès commercial de le cinéaste Lucas Belvaux, est forte de York avec un modeste budget. cher (la chambre du XVIIIe siècle). - Positif n°320 avec les textes de Michel plus de 1000 adhérents représentant 1941–45. Scolarité à la William Howard Lolita, il produit lui-même Docteur l’ensemble des secteurs impliqués dans Batteur de jazz et joueur d’échecs dans sa jeunesse, il Avec son chef opérateur John Alcott, il chercha dans Ciment, Vincent Amiel, Michel Chion ... Taft High School, dans le Bronx, New Folamour et ses films suivants. la diffusion du film et les collectivités a toujours associé le travail manuel et celui de l’esprit. Barry Lyndon à n’utiliser que la lumière de chandelles - Positif n°464, numéro spécial « Stanley territoriales. Créée par le Ministère de la York. 1965. Début du tournage de 2001, En même temps, la pratique de la photographie – avec pour éclairer la salle de jeu. Il se servit dans ce but de Kubrick » coordonné par Michel Ciment. Culture, elle remplit en lien étroit avec le un Graflex offert par son père quand il avait treize ans – trois objectifs photo 50 mm f/0.7 de Zeiss mis au point 1946. Kubrick devient photographe pro- l’Odyssée de l’espace. Centre national du cinéma et de l’image - Positif n°601, dossier « Stanley Kubrick, animée deux missions complémentaires combinait l’aspect technique et la création artistique. pour le projet d’alunissage Apollo de la Nasa. fessionnel au magazine Look (jusqu’en 1968–69. Travail préparatoire pour pour le maintien et la vitalité d’une diver- de Napoléon au Vietnam ». 1951). sité des cinémas et des films en France : Plus qu’aucun de ses contemporains, il a accordé la Une vieille caméra Mitchell BNC fut modifiée pour Napoleon, un projet inachevé. www.revue-positif.net le conseil et l’assistance pour la création plus grande importance aux ressources de la techno- recevoir ces objectifs à très grande ouverture. Pour 1949. Il s’installe à Greenwich Village, 1974. Face aux vives réactions du public ou la modernisation des cinémas sur les logie pour la faire correspondre à ses besoins stylis- les scènes de bataille de ce même film, et avec un égal Manhattan. Kubrick et Warner Bros. décident de territoires ; l’amélioration de l’accès des OUVRAGES DE RÉFÉRENCE cinémas à une pluralité effective des tiques. Comme les peintres de la Renaissance, il ne souci de réalisme, il utilisa une dolly avec des roues à Kubrick édition définitive 1951. Il réalise ses premiers films docu- retirer Orange Mécanique des salles films par le financement de circulations négligera rien de la pratique concrète de son art pour bogies placées sur des plateformes métalliques ordi- Michel Ciment / Préface de Martin Scorsese. / mentaires, Day of the Fight consacré au britanniques. supplémentaires de ces films, aux côtés de leurs distributeurs. Depuis plus de atteindre ses buts esthétiques. Si certains ont prétendu naires. Trois caméras avec des focales de 250 mm, les Editions Calmann-Lévy, 2011. boxeur Walter Cartier puis Flying Padre 1989. Fasciné par l’intelligence ar- qu’il aurait pu être un grand général dans une autre plus longues existant, filmant simultanément, se dépla- sur l’histoire d’un prêtre aviateur au dix ans, les interventions de l’ADRC pour Le cinéma au bord du monde : une approche tificielle, il travaille à l’adaptation de l’accès aux films incluent le patrimoine vie, il aurait pu aussi bien être un ingénieur de haute çaient ainsi sur un rail de trois cents mètres pour suivre Nouveau-Mexique. cinématographique. de Stanley Kubrick Supertoys de Brian Aldiss. Steven volée. les combattants. 1953. Son premier long métrage (Fear Spielberg reprendra ce projet avorté sur ADRC | 58, rue Pierre Charron - 75008 Paris | Philippe Fraisse / Gallimard, 2010. Tél.: 01 56 89 20 30 www.adrc-asso.org Cinéaste-cinéphile, Kubrick a toujours aspiré à faire L’invention de la Steadicam par Garrett Brown allait lui and Desire) attire l’attention de la la base du scénario de Kubrick. A.I. sort mieux que ses prédécesseurs, à répondre à l’insatis- permettre de perfectionner la fluidité de ses mouvements Stanley Kubrick, l’humain, ni plus ni moins critique. Le film est aujourd’hui invisible sur les écrans en 2001. Michel Chion / Cahiers du cinéma, 2005. selon les souhaits du réalisateur. faction qu’il ressentait face aux films du passé. Ainsi, d’appareil. Ce système, destiné à stabiliser la caméra, 1991-1993. Kubrick prépare Aryan il souhaitait avec 2001 : l’Odyssée de l’espace faire lui donnait la possibilité pour Shining de filmer à quatre 1954. Le Baiser du tueur. Papers, une adaptation du récit de Louis oublier les approximations des voyages cinématogra- centimètres du sol le parcours de Danny sur un tricycle 1956. Stanley Kubrick et James B. Har­ Begley, Une éducation polonaise, qui a phiques dans le cosmos. Les effets spéciaux du film, dans les couloirs de l’hôtel Overlook. La conception artis- ris créent la Harris-Kubrick Pictures et pour cadre l’Holocauste. Projet inachevé. confiés à Douglas Trumbull furent mis au point sur une tique du film était inséparable de cette avancée technique. produisent L’Ultime Razzia. durée d’un an et demi après la fin du tournage. Pour Pour Full Metal Jacket, Kubrick camoufla les éclairages 1997. Stanley Kubrick reçoit le D.W. la première partie, «L’Aube de l’humanité», le cinéaste en sources naturelles. Dans la séquence d’ouverture, on 1957. Lors du tournage de Les Sentiers Griffith Award de la Guilde des réalisa- de la gloire à Munich, Stanley Kubrick teurs américains ainsi qu’un Lion d’Or à Crédits photos, affiches : © Warner Bros. trouva de très grands angulaires et fabriqua un projec- voit le décor de la caserne à 360° grâce à des bancs de A l’occasion de l’exposition et de la rétros- Photothèque de Positif. teur de dix pouces sur huit pour projeter les photos à lumière placés devant les fenêtres. Comme l’avouait pective Stanley Kubrick, la Bibliothèque du rencontre l’actrice Susanne Christian, Venise pour l’ensemble de sa carrière. Affiche Stanley Kubrick, l’exposition: © Lot49.fr l’arrière-plan sur un écran de trente mètres sur dix. Les transparences admirativement son chef opérateur John Alcott, « Travailler pour Kubrick, film de la Cinémathèque française propose née Christiane Susanne Harlan, et 1999. Stanley Kubrick meurt le 7 mars Crédits textes : Kubrick édition définitive, (Cal- l’épouse. mann-Lévy 2011) avec l’aimable autorisation de étaient constituées exclusivement de photos prises en Afrique selon ses c’est comme aller à l’école et en plus toucher un salaire ! ». une bibliographie sélective et commen- d’une crise cardiaque dans sa maison Michel Ciment, Cinémathèque française, Positif. instructions précises. Pour la séquence du voyage vers l’infini, il s’inspira tée des ressources documentaires sur le 1958-1960. Naissance de ses fillles près de St. Albans, en Angleterre, quatre Remerciements à Tim Heptner et Hans Peter Reichmann du Deutsches Filmmuseum Fran- d’un film expérimental et développa le procédé d’animation Slit Scan. Michel Ciment cinéaste : www.cinematheque.fr Anya Renata et Vivian Vanessa Kubrick mois avant la sortie de Eyes Wide Shut. kfurt am Maim. L’ADRC WARNER BROS. en partenariat avec L’AFCAE POSITIF LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE présentent

LA RÉTROSPECTIVE LOLITA | 2001 : L’ODYSSÉE DE L’ESPACE | ORANGE MÉCANIQUE JUIN 2011 BARRYer LYNDON | FULL METAL JACKET | SHINING | EYES WIDE SHUT 1