LE CATALAN DANS LES PARLERS SARDES Michel Contini Université De Grenoble

Total Page:16

File Type:pdf, Size:1020Kb

LE CATALAN DANS LES PARLERS SARDES Michel Contini Université De Grenoble LE CATALAN DANS LES PARLERS SARDES Michel Contini Université de Grenoble Le xiv siècle marque un tournant dans l’histoire de la Sardaigne qui, en 1297, jointe à la Corse, est Donnée comme fief à Jacques II D’Aragon, par le Pape Boniface VIII. A partir de la période qui débute en 1323, avec le débarquement de l’armée de l’Infant Al- fonso Dans le golfe De Palmas, Dans le Sulcis, l’île passe la sous Domination catalane, Dont la langue fut imposée progressivement dans l’île.1 L’importance de sa diffusion et de son influence sur les variétés dialectales sardes locales ont fait l’objet de nombreuses études, à commencer par l’article De M. L. Wagner Los elementos español y catalán en los dia- lectos sardos (Wagner 1922; voir aussi Wagner 1951: chap. IX) et par son Dizionario Etimologico Sardo (DES) : (1960-1964), ouvrage incontournable pour les étuDes sur le sarDe, qui constituent la principale référence à Des publications ultérieures. Parmi ces Dernières, nous mentionnerons, en particulier, l’article De Giulio Paulis sur le lexique catalan dans les dialectes sardes (Paulis 1984) paru dans le remarquable ouvrage I Cata- lani in Sardegna de Carbonell et Manconi (1984) où l’auteur présente un nombre impor- tant De formes lexicales catalanes relevées Dans le DES, relatives aux Différentes aires dialectales de la Sardaigne et la contribution de Jordi Carbonell sur la langue et la littéra- ture médiévale et moderne de langue catalane en Sardaigne (Carbonell, 1984).2 Tous les spécialistes sont D’avis que le catalan fut employé surtout par les classes so- ciales Dominantes, par l’aDministration civile et ecclésiastique, par les personnes les plus cultivées, par les artisans Des principales villes(Cagliari, Sassari, Oristano, Iglesias, Bosa) qui connurent sans Doute une situation De Diglossie sarDe/catalan Dans laquelle la langue Des colonisateurs Devait jouir D’un plus granD prestige comme le prouve l’expression Non scidi su cadalanu ‘il ne connaît pas le catalan’ Désignant, Dans les parlers sarDes mériDio- naux,3 et Dans celui De Cagliari en particulier (su casteddaiu), une personne ignorante. Le 1. Pour l’historique de la conquête catalane de la Sardaigne et de la successive domination de l’île nous renvoyons, entre autres, à Casula (1990), Carbonell et Manconi (1984). Voir aussi Sorgia (1982). 2. Toujours Dans l’ouvrage De Carbonell et Manconi nous rappellerons aussi les contributions D’EDuarDo Blasco Ferrer sur le Dialecte D’Alghero(Blasco Ferrer, 1984), De Miquel Batllori sur la culture sarDo-catalane à la Renaissance (Batllori, 1984) et D’August Bover i Font sur les goigs sarDes (Bover, 1984). 3. Dans cet exposé nous ne parlerons pas De ‘campiDanien’ et De ‘logouDorien’, Désignations héri- tées D’une première Dichotomie Du sarDe, vieille De 150 ans, et qui ne corresponD pas à la réalité De la Di- Estudis Romànics [Institut d’Estudis Catalans], Vol. 36 (2014), p. 405-421 DOI: 10.2436/20.2500.01.159 021-113894-ESTUDIS ROMANICS-Vol 36-11.indd 405 23/04/14 9:30 406 MICHEL CONTINI catalan Devint la langue écrite usuelle pour De nombreux écrivains et intellectuels sarDes qui fréquentaient les Universités De Zaragoza, Salamanca et Alcalá (Wagner, 1922: 226). On sait cepenDant que l’emploi Des langues De l’Italie (génois et toscan), Diffusées par Gênes et De Pise qui avaient Dominé la vie socio-culturelle et économique De l’île avant l’arrivée Des nouveaux Maîtres, ne s’effaça pas complètement et qu’il continua à survivre à côté De la nouvelle langue et, bien entenDu, Des parlers sarDes. En revanche, la Diffusion De la langue Des colonisateurs Dans le monDe rural fut sans Doute faible, le peuple Des vil- lages et Des campagnes continuant à utiliser, exclusivement, les variétés locales De sarDe. Cela est confirmé par les témoignages d’auteurs des xvie et xviie siècles comme Martin Carrillo qui, au Début Du xvii e siècle (1611), parle De la situation linguistique De la Sar- Daigne De son temps en ces termes: «El reyno de Sardeña tien peculiar lengua que llaman sarda...; y aùn en el mismo reyno ay alguna différencia de la deste cabo de Càller y la del otro cabo de Sàcer: en las ciudades principales hablan y entienden la lengua castellana y catalana...: todos entienden la lengua sarda como la commun al reyno, y se conserva tanto en las aldeas que no entienden otra lengua» (cité par Wagner, 1951: 186). Cette situation explique le nombre relativement réDuit De catalanismes — et plus tarD D’hispa- nismes — Dans le lexique lié aux activités et à la culture matérielle Du monDe paysan, mais aussi à la flore et à la faune sauvage. La Diffusion De la nouvelle langue fut sans Doute progressive et elle suivit la conquête De l’île qui ne s’acheva qu’en 1478. La situation De la ville D’Alghero Doit être consiDérée à part et elle a fait l’objet De nombreuses étuDes. On sait que suite à Des mouvements De révolte Des populations locales — sardes mais aussi génoises et toscanes — contre les nouveaux colonisateurs catalans, Pierre le Cérémonieux, en 1354, ayant repris en main la situation, imposa une catalanisa- tion totale De la ville: il chassa tous les SarDes Du centre urbain Dans lequel ils n’eurent plus le Droit De résiDer. La ville fut ensuite repeuplée par Des nouveaux colons venus De la Catalogne. Sur l’origine géographique de ces derniers il existe plusieurs hypothèses: la plus probable consiDère que la plupart D’entre eux serait originaire De Barcelone (Blas- co, 1984; Carbonell, 1984; Veny, 1987). Cette situation explique le fait que le catalan se soit maintenu solidement jusqu’à nos jours dans un espace sardophone. Après l’unification De l’Espagne sous la Couronne De Castille (1492), la SarDaigne tombe sous la Domination espagnole et le restera jusqu’au Traité D’Utrecht, en 1713. Changement De Maîtres, changement De langue, Du moins ‘officiellement’. L’espagnol remplace progressivement le catalan auprès Des mêmes catégories sociales qui avaient adopté ce dernier qui, cependant, ne céda la place que très tardivement, continuant à être la langue des lois, des décrets et des documents publics jusqu’au début du xviie siècle: on a même Des témoignages D’utilisation Du catalan à Cagliari, Oristano et même à Orani, dans le centre-est, dans le premier quart du xviii siècle et, dans la Sardaigne méridionale, Dans un testament Dicté par un notaire De Cagliari, en 1727 (Carbonell 1984) et Dans un vision Dialectale De la SarDaigne. A la place nous utilisons soit le terme générique ‘sarDe’, soit les termes ‘sarde septentrional’ (sept.) et ‘sarde méridional’ (mér.) : l’emploi de deux articles au pluriel (sos/sas), masculin et féminin, est l’un Des traits qui Distingue la première macro-variété De la seconDe qui emploie un article unique (is) pour les Deux genres (Contini, 1987: vol. II, carte 54). Dans certains cas nous inDi- quons Des variétés Dialectales particulières. Estudis Romànics [Institut d’Estudis Catalans], Vol. 36 (2014), p. 405-421 DOI: 10.2436/20.2500.01.159 021-113894-ESTUDIS ROMANICS-Vol 36-11.indd 406 23/04/14 9:30 LE CATALAN DANS LES PARLERS SARDES 407 Document juriDique, De 1738, alors que la SarDaigne faisait Déjà partie Du royaume Du Piémont (Wagner ibid.: 185). C’est seulement vers le milieu du xviie siècle (1643) qu’il est officiellement remplacé par l’espagnol (Siotto-Pintor, 1843-1844: I, 108; cité par Wagner (1951: 185) qui finira par s’imposer, plus profondément, dans le nord de l’île où il était encore parlé et compris penDant tout le xviii siècle, comme en témoignent Des sermons d’église rédigés en cette langue: selon de Toda i Güell il existe des témoignages de son utilisation, dans les premières décennies du xix siècle, au couvent de Sainte Claire à Cagliari (Wagner ibid.: 187). On peut imaginer la situation linguistique de l’île en pleine domination catalane. Les classes sociales culturellement les plus élevées devaient sans doute employer la nouvelle langue mais elles devaient connaître aussi les variétés locales de sarde et, probablement, les variétés italiennes qui semblent avoir conservé un certain prestige: on sait que beau- coup D’enfants des grandes familles continuaient à fréquenter les Universités De l’Italie et celles de Pise et De Bologne en particulier. Dans les régions mériDionales, les premières colonisées, la diffusion du catalan fut plus précoce et plus intense, due surtout au rayon- nement De la capitale insulaire Cagliari qui, comme quelques autres villes De l’île, eut droit à une catalanisation de son nom et fut appelée Càller même si, pour tous les Sardes, elle restera toujours Casteddu (Le Château). La langue Des colonisateurs catalans a laissé Des traces profonDes Dans le lexique et, De l’avis De Wagner, qui Demeure le plus granD spécialiste Du Domaine sarDe, surtout Dans les variétés sarDes mériDionales. Carbonell (1984) partage cet avis et affirme: «L’uso del cata- lano, sempre affiancato all’uso del sardo, fu più ampio nelle città che nei villaggi e più in- tenso nella pianura del Campidano, al sud dell’isola, che non al nord e nelle zone interne. Pero’... si ando’ estendendo da tutte le parti, forse a partire da Cagliari». Nous savons que Paulis ne partage pas tout à fait cette affirmation et qu’il consiDère que les catalanismes —leur nombre se chiffrerait, à son avis, autour De 4000— affectent l’ensemble Des varié- tés De l’île (Paulis, 1984): Dans ce même article il fournit, à l’appui, une liste importante De catalanismes qui ne se rencontrent que Dans les parlers sarDes septentrionaux. Il nous semble Difficile De trancher entre ces Deux positions.
Recommended publications
  • Prefazione Agli Occasional Papers Del Ceslic – ISSN 1973-221X
    Prefazione agli Occasional Papers del CeSLiC – ISSN 1973-221X Quaderni del CeSLiC General Editor – Donna R. Miller Local Editorial Board L’attuale comitato di redazione bolognese comprende: Gaia Aragrande (Università di Bologna), Paola Maria Filippi, Sabrina Fusari, Louann Haarman, Antonella Luporini, Marina Manfredi, Donna R. Miller, Catia Nannoni, Ana Pano, Monica Perotto, Rosa Pugliese, Maria José Rodrigo Mora, Eva-Maria Thüne, Monica Turci, Valeria Zotti Full Editorial Committee L’attuale comitato scientifico completo comprende: Gaia Aragrande (Università di Bologna), Maria Vittoria Calvi (Università degli Studi di Milano), Luciana Fellin (Duke University, USA), Paola Maria Filippi (Università di Bologna), Sabrina Fusari (Università di Bologna), Valeria Franzelli (Università di Bologna), Maria Enrica Galazzi (Università Cattolica di Milano), Lucyna Gebert (Università la Sapienza, Roma), Louann Haarman (Università di Bologna), Antonella Luporini (Università di Bologna), Anna Mandich (Università di Bologna), Marina Manfredi (Università di Bologna), Donna R. Miller (Università di Bologna), Elda Morlicchio (Università Orientale di Napoli), Antonio Narbona (Universidad de Sevilla, Spagna), Gabriele Pallotti (Università di Modena e Reggio Emilia), Ana Pano (Università di Bologna), Monica Perotto (Università di Bologna), Rosa Pugliese (Università di Bologna), Maria José Rodrigo Mora (Università di Bologna), Viktor Michajlovich Shaklein (Rossijskij Universitet Druzhby Narodov (RUDN, Mosca, Russia), Joanna Thornborrow (Université de Bretagne
    [Show full text]
  • Redalyc.Current Creativities in Multipart Singing Practice
    Trans. Revista Transcultural de Música E-ISSN: 1697-0101 [email protected] Sociedad de Etnomusicología España Macchiarella, Ignazio Current Creativities in Multipart Singing Practice Trans. Revista Transcultural de Música, núm. 16, 2012, pp. 1-20 Sociedad de Etnomusicología Barcelona, España Available in: http://www.redalyc.org/articulo.oa?id=82224815010 How to cite Complete issue Scientific Information System More information about this article Network of Scientific Journals from Latin America, the Caribbean, Spain and Portugal Journal's homepage in redalyc.org Non-profit academic project, developed under the open access initiative TRANS 16 (2012) ARTÍCULOS/ ARTICLES Current Creativities in Multipart Singing Practice Ignazio Macchiarella (Università di Cagliari) Resumen Abstract La difusión generalizada de instrumentos para la grabación The pervasive diffusion of instruments for sound recording de sonido ha cambiado y sigue cambiando radicalmente and reproduction has radically changed (and is still nuestro concepto de música induciéndonos a pensar en ella continuously changing) our concept of music inducing us to como un objeto. Afecta a todas las formas de hacer música think of music as a thing. It afflicts all the making music en el mundo con diferentes consecuencias e impacto. Dentro scenarios all over the world with different impacts and de lo que todavía llamamos "música oral" (aunque sería consequences. Within what we still call “oral music” - but it mejor utilizar el concepto de Walter Ong de "oralidad would be better to use the Walter Ong's concept of secundaria", ya que una "oralidad pura" ya es sólo una “secondary orality” since a real “pure orality” is only a abstracción teórica), un amplio rango de profundas theoretical abstraction – a very wide range of deep “in transformaciones continuas implica tanto a las actuaciones becoming” transformations concerns both the music musicales como a sus representaciones.
    [Show full text]
  • Le Chiese E I Gosos Di Bitti E Gorofai
    TESTI E DOCUMENTI Opera pubblicata con il contributo della Regione Autonoma della Sardegna Assessorato della Pubblica Istruzione, Beni Culturali, Informazione, Spettacolo e Sport LE CHIESE E I GOSOS DI BITTI E GOROFAI Fonti documentarie e testi a cura di Raimondo Turtas e Giovanni Lupinu CENTRO DI STUDI FILOLOGICI SARDI / CUEC TESTI E DOCUMENTI coordinamento editoriale CENTRO DI STUDI FILOLOGICI SARDI / CUEC Le chiese e i gosos di Bitti e Gorofai ISBN 88-8467-301-1 CUEC EDITRICE © 2005 prima edizione novembre 2005 CENTRO DI STUDI FILOLOGICI SARDI PRESIDENTE Nicola Tanda DIRETTORE Giuseppe Marci CONSIGLIERI Marcello Cocco, Mauro Pala, Maurizio Virdis Via Principessa Iolanda, 68 07100 Sassari Via Bottego, 7 09125 Cagliari Tel. 070344042 - Fax 0703459844 www.centrostudifilologici.it info@centrostudifilologici.it CUEC Cooperativa Universitaria Editrice Cagliaritana Via Is Mirrionis, 1 09123 Cagliari Tel. 070271573 - Fax 070291201 www.cuec.it [email protected] Realizzazione grafica Biplano, Cagliari Stampa Grafiche Ghiani, Monastir (Ca) Il presente volume nasce da un'idea di Raimondo Turtas, che è autore del contri- buto Le chiese di Bitti e Gorofai. Storia e documenti dal Medioevo fino ai nostri gior- ni e curatore della sezione dedicata alle Fonti documentarie; Giovanni Lupinu è autore del contributo intitolato Lingua sarda e gosos, mentre Sara Guazzo ha cura- to l'edizione del testo dei gosos; a Melchiorre Delogu si deve la realizzazione del- l'apparato iconografico. Illustrazione nella pagina precedente Norme per la corretta successione triennale
    [Show full text]
  • Downloaded from Brill.Com09/29/2021 02:01:46PM Via Free Access
    journal of jesuit studies 3 (2016) 415-436 brill.com/jjs “Bella festa si fa ncelu”: Jesuits and Musical Traditions in the Heart of the Mediterranean* Ignazio Macchiarella University of Cagliari [email protected] Roberto Milleddu University of Cagliari [email protected] Abstract Still today, in Sicily, Sardinia, and Corsica, the three main islands of the western Medi- terranean, there is a great flourishing of orally transmitted devotional songs which can be traced back to the acculturation processes brought about by Jesuit missionaries in the early modern era. Adopting an ethnomusicological approach, our essay focuses on some significant case studies, aiming to contribute to the discussion about Jesuits and music both in a contemporary and in a historical perspective. On the one hand, we observe the special consideration given today to some widespread popular religious songs that are commonly regarded as “historical Jesuit heritage.” On the other hand, we investigate historical sources, looking for traces of past music practices and hints about the relationships between Jesuit missionaries and traditional musicians. Rather than provide definitive answers, our purpose is to raise questions about the inherent complexity of the interpretation of past musical practices, and about the thought-pro- voking interconnections between these practices and the variegated music scenarios of the present day. * Ignazio Macchiarella wrote the section titled “The Santuzza, the orbi, and the Jesuits”; Rober- to Milleddu wrote the sections “Deus ti salvet and Other Songs,” “The Jesuits and the People,” and “A Jesuit for Every Season.” The two authors jointly wrote the introductory paragraphs and the conclusion. All translations are the authors’ unless otherwise specified.
    [Show full text]
  • Current Studies in the Sociology of Religion
    Current Studies in the Sociology of Religion Edited by Kent R. Kerley Printed Edition of the Special Issue Published in Religions www.mdpi.com/journal/religions Kent R. Kerley (Ed.) Current Studies in the Sociology of Religion This book is a reprint of the special issue that appeared in the online open access journal Religions (ISSN 2077-1444) in 2014 (available at: http://www.mdpi.com/journal/religions/special_issues/sociology_religion). Guest Editor Kent R. Kerley Department of Justice Sciences University of Alabama at Birmingham 1201 University Blvd., Suite 210, Birmingham AL 35294-4562 USA Editorial Office MDPI AG Klybeckstrasse 64 Basel, Switzerland Publisher Shu-Kun Lin Managing Editor Jeremiah R. Zhang 1. Edition 2015 MDPI • Basel • Beijing ISBN 978-3-03842-018-7 © 2015 by the authors; licensee MDPI, Basel, Switzerland. All articles in this volume are Open Access distributed under the Creative Commons Attribution 3.0 license (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0/), which allows users to download, copy and build upon published articles even for commercial purposes, as long as the author and publisher are properly credited, which ensures maximum dissemination and a wider impact of our publications. However, the dissemination and distribution of copies of this book as a whole is restricted to MDPI, Basel, Switzerland. III Table of Contents List of Contributors .......................................................................................................... VII Kent R. Kerley Editor’s Introduction to “Current Studies in the Sociology of Religion” ............................ XIII Section I: Empirical Research on Congregations and Denominational Variations John P. Bartkowski, Xiaohe Xu and Ginny E. Garcia Religion and Infant Mortality in the U.S.: A Preliminary Study of Denominational Variations Reprinted from: Religions 2011, 2(3), 264-276; doi:10.3390/rel2030264 http://www.mdpi.com/2077-1444/2/3/264 .............................................................................
    [Show full text]
  • Multipart Creativities
    Current Creativities in Multipart Singing Practice By Ignazio Macchiarella (Università di Cagliari) Abstract: The pervasive diffusion of instruments for sound recording and reproduction has radically changed (and is still continuously changing) our concept of music inducing us to think of music as a thing. It afflicts all the making music scenarios all over the world with different impacts and consequences. Within what we still call “oral music” - but it would be better to use the Walter Ong's concept of “secondary orality” since a real “pure orality” is only a theoretical abstraction – a very wide range of deep “in becoming” transformations concerns both the music performances and its conversational representations. It is particularly manifest within multipart music oral practices that, as coordinate collective actions, show symbolically elaborated formulations of music creativities consciously shared by the performers. This is what the paper deals with on the basis of a lengthy dialogical research experience on a multipart singing practice in a Sardinian village, Santu Lussurgiu. Continuity from the past is one of the main elements evoked when dealing with orally transmitted music practices. These are often identified with ‘repertories of musical pieces’ supposed to be transmitted from ‘generation to generation’ within ‘music cultures’ that are frequently represented as idealized and ‘out of time’ scenarios. This idea is the basis for vexed and vague definitions, above all the one of “traditional music” that is often roughly represented as corpora of music pieces arriving from the past by means of passages “from mouth to ear” .1 It nourishes various cultural and political processes and initiatives, including patrimonialization procedures that are rather 'fashionable' nowadays (see Macchiarella 2011).
    [Show full text]
  • Breaking Down Giovanni Delogu Ibba's Index Libri Vitae
    From Iberian Innovation to Sardinian Appropriation: Breaking down Giovanni Delogu Ibba’s Index libri vitae Kathleen Crawford Boyle A dissertation submitted to the faculty of the University of North Carolina at Chapel Hill in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy in the Department of Romance Languages (Romance Philology). Chapel Hill 2013 Approved by: Edward D. Montgomery Dino S. Cervigni Frank A. Domínguez Ennio I. Rao Monica P. Rector © 2013 Kathleen Crawford Boyle ALL RIGHTS RESERVED ii ABSTRACT KATHLEEN CRAWFORD BOYLE: From Iberian Innovation to Sardinian Appropriation: Breaking down Giovanni Delogu Ibba’s Index Libri Vitae (Under the direction of Edward D. Montgomery) To reach the rich core of the culture of Sardinia, one must sift through the layers of sediment left by the people that have lived their history on Sardinia's soil.The early chapters of the dissertation provide important cultural and historical background information for my analysis. But even in the light of the innumerable outside influences on Sardinia over the years, it would be incorrect to view the island’s culture as a chameleon that simply takes on any and all aspects of the currently dominating tribe of people because this assumes that the civilization of the island is completely devoid of its own long standing and very unique traditions. My dissertation examines one of the primary theatrical genres of Sardinia, the sacre rappresentazioni, and traces the origins of this genre through two different religious-based literary traditions of the island, the letteratura agiografica and the gosos , religious poetic compositions, performed through song and written in praise of the Lord, the Virgin Mary or the saints.
    [Show full text]
  • Diffused Religion and Prayer
    Religions 2011, 2, 198-215; doi:10.3390/rel2020198 OPEN ACCESS religions ISSN 2077-1444 www.mdpi.com/journal/religions Article Diffused Religion and Prayer Roberto Cipriani University of Roma, Tre / Via Milazzo 11b - 00185 Roma, Italy; E-Mail: [email protected] Received: 28 March 2011; in revised form: 9 June 2011 / Accepted: 17 June 2011 / Published: 23 June 2011 Abstract: It is quite likely that the origins of prayer are to be found in ancient mourning and bereavement rites. Primeval ritual prayer was codified and handed down socially to become a deep-rooted feature of people‟s cultural behavior, so much so, that it may surface again several years later, in the face of death, danger, need, even in the case of relapse from faith and religious practice. Modes of prayer depend on religious experience, on relations between personal prayer and political action, between prayer and forgiveness, and between prayer and approaches to religions. Various forms of prayer exist, from the covert-hidden to the overt-manifest kind. How can they be investigated? How can one, for instance, explore mental prayer? These issues regard the canon of diffused religion and, therefore, of diffused prayer. Keywords: prayer; diffused religion; secularization The Idea of Diffused Religion “Diffused religion” is a concept that requires clarification [1]. In this article the term “diffused” refers particularly and not only to Italy and is approached in at least two ways. First of all, religion is “diffused” in that it involves vast sectors of the Italian population and goes beyond the simple limits of ecclesiastical religion; sometimes it is even in evident contrast with church religion and religious motivation (see, for example, the keen debate about the referenda on divorce and abortion generated within Italian Catholicism).
    [Show full text]
  • Multipart Music Is a Specific Mode of Music Making and Expressive
    IGNAZIO MACCHIARELLA (ED) MULTIPART MUSIC A SPECIFIC MODE OF MUSICAL THINKING, EXPRESSIVE BEHAVIOUR AND SOUND International Council for Traditional Music With the support of the Dipartimento di Storia, Beni Culturali e Territorio Università degli Studi di Cagliari NOTA – Valter Colle / Udine nota cd book 555 - 2011 ISBN 9788861630925 nota music p.o.box 187 33100 Udine tel. 0432 582001 - fax 0432 1790652 [email protected] www.nota.it Graphic publishing- Simone Riggio - www.simoneriggio.com e-book authoring & editing Giuliano Michelini - luckyassociates.com English review by Sally Davies (University of Cagliari) The audio excerpts are available at http://www.multipartmusic.org/multipartmusic/node/4 The password is: L1gLcWTC8UAb For any problems please contact [email protected] IGNAZIO MACCHIARELLA (ED) MULTIPART MUSIC a specific mode of musical thinking, expressive behaviour and sound Papers from the First Meeting of the ICTM Study Group on Multipart Music (September 15 - 20, 2010; Cagliari – Sardinia) Contents Ignazio Macchiarella, Theorizing on multipart music making 7 Enrique Camara de Landa, Multipart music making between Spain and 23 Latin America: some considerations related to the theoretical proposals of Ignazio Macchiarella Historical Perspectives Gerda Lechleitner & Nona Lomidze, Early sound documents of multipart 37 music. Concepts and historical context, analysis and interpretation Susanne Ziegler, Multipart music practices in historical perspective. Recording 51 versus notation Rossana Dalmonte, “As once and even more today: music has to be involved in 67 people and God”. Liszt’s sacred music for extra-liturgical occasions Vasco Zara, Ad infinitum. Polyphonic practices and theological discussions in 77 Ars Nova’s time Massimo Privitera, The polyphony as an emblem of concorde in early modern 95 Europe Theory and Concepts Hugo Ferran, The concepts of “part” and “multipart music” for the Maale of 105 southern Ethiopia Žanna Pärtlas, Musical thinking and sonic realization in vocal heterophony.
    [Show full text]