Marches Et Frontières Dans Les Himalayas
C h a P i t r e 1 les HimalaYas et la barrière Une union très imparfaite 1. LES HIMALAYAS oU la PÉriPHÉrie COMME QUESTION ceNTRALE entre la plaine indo-gangétique et les basses terres du Takla Makan-Gobi sont concentrées 96 % des terres de plus de 3 000 m de l’asie1, qui constituent le plus formidable ensemble de hautes terres du globe (d’une altitude moyenne de 4 500 m), circonscrit au nord et au sud par des chaînes culminant à 7 000 m, voire 8 000 m . Étroitement liées entre elles au sortir du nœud des Pamirs (500 km à peine séparent Karghalik de Rawalpindi), les chaînes divergent et s’individualisent rapidement pour composer de longs aligne- ments globalement orientés ouest-est (la largeur de l’ensemble est alors de 1 . asie insulaire non comprise . Le chiffre associe au Tibet les massifs périphériques qui forment avec lui un ensemble continu . Voir André Cailleux, « Tibet, Andes : catastrophes, plaques et rétroaction », Annales de géographie, no 488, juillet-août 1979, p . 419-431 . 20 Marches et frontières dans les Himalayas près de 1 500 km) avant de se réunir au rebroussement birman et d’épouser une direction méridienne (quelque 1 300 km de largeur) . Dans ce contexte régional l’Himalaya apparaît comme « un monde à part, indien par sa base, par sa végétation, par son climat, par les fleuves qui s’y épanchent, tibétain par l’énorme protubérance terrestre dont il forme le rebord méridional2 » . il est « la figure géographique qui domine l’inde3 » et, dans la géographie régionale classique, l’une des trois macro-régions de l’inde, avec les Plaines septentrionales (Northern plains) et la péninsule du Deccan .
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