Analyse D'une Émission
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
ANALYSE D’UNE ÉMISSION Alexandre Malesson / Anna Lesbros / Mélodie Labbé / Emmanuelle Kleÿ / Alice Jacquesson Janssen SOMMAIRE Problématique : Comment la communication atypique du Petit Journal fédère-t-elle un large public ? PRÉAMBULE I. UNE COMMUNICATION D’APPARENCE CLASSIQUE A. UNE ÉMISSION QUI A ÉVOLUÉE INSCRITE DANS L’ESPRIT DE LA CHAÎNE B. AVEC DES ÉLÉMENTS DE JOURNAUX TÉLÉVISÉS ii. DÉTOURNÉE EN UN JOURNALISME QUI CASSE LES CODES A. DES ÉLEMENTS ATYPIQUES SUR LA FORME B. DES ÉLEMENTS ATYPIQUES SUR LE FOND III. UN PETIT JOURNAL QUI MODIFIE LES SUJETS JOURNALISTIQUES, NATURE A CONTROVERSE A. MODIFICATION DES MÉTHODES DE COMMUNICATION ET DES RÔLES B. UNE COMMUNICATION PARTICIPATIVE, RELAI D’INFORMATIONS C. QUI ENTRAINE DES CONTROVERSES SUR LES PRATIQUES DE L’ÉMISSION CONCLUSION RÉFÉRENCES 2 PRÉAMBULE Passé maître dans le décryptage piquant de la communication politique, des médias et des people, Yann Barthès propose chaque soir un regard mordant sur l’actu en France à travers des interviews, des reportages, le flash actu et des modules humoristiques. Comment la communication atypique du Petit Journal fédère-t-elle un large public ? I. UNE COMMUNICATION D’APPARENCE CLASSIQUE A. UNE ÉMISSION QUI A ÉVOLUÉE INSCRITE DANS L’ESPRIT DE LA CHAÎNE CANAL + Le principe du Petit Journal est de relater d’une manière décalée l’information et l’actualité, un principe qui rejoint et incarne l’esprit Canal +. Depuis sa création, en 1984, le principe de Canal + , c’est d’être « différent ». Bien que principalement axée sur le cinéma et sur le sport, l’esprit canal + c’est aussi ce ton décalé et humoristique qui constitue sa ligne éditoriale. En effet, les émissions telles que Le Grand Journal et Le Petit Journal sont coupées et consacrées à des séquences de mini-séries ou à de mini-émissions toutes humoristiques. Les plus connues d’entre elles restent : les guignols de l’info, Bref mini-série avec Kyan Khojandi (2011-2012), Le Service après-vente des émissions avec Omar Sy et Fred Testot (2005-2012), Les séquences météo (actuellement présenté par Doria Tillier), Nul part ailleurs regroupant Les Nuls, Les Guignols, Karl Zéro… (1987-2001) et les nuls (Avec Bruno Carette, Alain Chabat, Chantal Lauby et Dominique Farrugia). LPJ reste dans la même ligné et reprend beaucoup d’éléments de « Nul part Ailleurs » qui été diffusé en direct, en clair sur Canal + de 18h30 à 20H30, de 1987 à 2001. Aujourd’hui cette plage horaire est occupée par le Grand Journal et le Petit Journal. « Nul Part Ailleurs » se présentait sous la forme de talk-show, qui mélangeait information et humour avec des invités et différentes rubriques comme Les nuls, De Caunes et Garcia ou encore Les Guignols. L’esprit Canal, c’est donc cette approche atypique de la télévision ; en effet, Le Petit Journal comme les autres émissions font preuve d’une analyse critique et parodique dans la présentation de leurs émissions/actualités. Il faut rappeler que Canal + se situe aujourd’hui sur un marché très concurrentiel, et se doit d’être stratégique et différent. C’est donc par leur esprit décalé qu’ils arrivent à se différencier. 3 Le Petit Journal est devenu une émission suivie, de plus en plus grande. L’émission était, au départ en 2004, sous la forme d’une chronique faisant partie intégrante du Grand Journal et durait quelques minutes en voix off (Yann Barthes) . Les saisons 4 à 6 divisaient l’émission en deux chroniques : Le Petit Journal People & le Petit Journal Actu, présenté par Yann Barthès, sur le plateau du Grand Journal. Lors de la saison 7, les 2 chroniques se réunissent pour en former qu’une seule de 8- 10 minutes et à partir de Septembre 2009, le Petit Journal de la Semaine est crée, enregistré et diffusée le dimanche après midi. Le Petit Journal est aujourd’hui une émission à part entière depuis le 29 Aout 2011 . Elle est produite par Laurent Bon & Yann Barthes, avec la société Banguimi. Depuis le Festival de Cannes 2013, Le Petit Journal est diffusé après le Grand Journal et depuis la rentrée 2013, LPJ est diffusé de 20h25 à 20h50. Saison Horaire Téléspectateur PDM Moyenne PDM s moyenn Téléspectateurs Record En moyenne e Record 20h25- 1,8 millions 6,7% 2,2 millions 8,4% 2013- 20h55 Lundi 20 Janvier Jeudi 12 2014 (30 2014 Décembre minutes) (Pas d’invité) 2013 (Pas d’invité) 20h10- 1,5 millions 5,7% 2,1 millions 8% 2012- 20h25 Mardi 21 mai 2013 Mardi 21 mai 2013 (15 (Pas d’invité) 2013 (Pas minutes) d’invité) 20h10- 1,6 millions 6,2% 2,6 millions 10,1% 2011- 20h25 Vendredi 16 Mars Vendredi 16 2012 (15 2012 (Invité : Mars 2012 minutes) N.Sarkozy) (Invité : N.Sarkozy) PDM = Parts de Marché ou Part d’audience (pourcentage des personnes ayant suivi l’émission (chaîne de télévision, station de radio, site Web) par rapport à l’audience globale du média. Au fil des années, “Le Petit Journal“ du Grand Journal booste les audiences de l’émission. Plusieurs téléspectateurs ne regardent le Grand Journal uniquement pour regarder “Le Petit Journal“. (Comme pour “Les Guignols de l’Info“) Depuis l’extraction de “Le Petit Journal“ de l’émission “Le Grand Journal“, pour en faire une émission à part entière, l’émission de Y. Barthes fait en moyenne de meilleures audiences en nombre de téléspectateurs que celle de M. Denisot, puis A. De Caunes. Néanmoins, les parts de marché continuent de se croiser entre les deux émissions. 4 A la télévision, les publicités qui passent durant les émissions sont spécifiques à une cible, selon l’heure et les programmes diffusés. (par exemple, durant les dessins animés les pubs sont pour des jouets). En ce qui concerne Le Petit Journal, les publicités durent environ 5 minutes, et ce sont les mêmes pendant une semaine. Ce sont majoritairement des pubs de luxe (parfums/ voitures/ enseignes de beauté), visant un public jeune (les adolescents de 13 à 17 ans et les adulescents (18 à 24 ans) qui attachent de l’importance à leur apparence et à la mode. Ce sont de gros consommateurs de « produits de marque », et selon leur âge, ils commencent à avoir une autonomie financière ou pour les adulescents, un pouvoir d’achat plus fort. En effet, en publicité, les consommateurs sont catégorisés, et répondent à une certaine hiérarchie. Les publicitaires connaissent la cible de la marque : ils connaissent leur tranche d’âge, leur sexe, leur situation sociale. Les sociologues les ont même nommés comme des « tribus » : les techno-travellers, bourgeois-bohème (qui serait la « tribu » du Petit Journal), les néo-babas, les rastas-smokers etc…). Ainsi, Canal + achète des publicités dont la cible et la même que la chaîne, et choisi d’en passer certaines lors de certains programmes, à une certaine heure. B. DES ÉLÉMENTS DE JOURNAUX TÉLÉVISÉS Le genre LPJ est à l’origine une chronique de Yann Barthès dans l’émission du Grand Journal. Depuis Août 2011, l’émission dispose de son propre plateau et se présente de la même manière qu’un Journal Télévisé où Yann Barthes laisse la place à un invité qu’il interroge lui-même. Le montage permet de maquiller l’information de sorte à rappeler le système du JT. Les caractéristiques du JT que l’on retrouve dans LPJ : - Un JT, c’est un journal qui permet de communiquer à sens unique l’information au grand public. - Les informations proviennent de journalistes, ou de correspondants (Martin Weill, Salhia Brakhlia) - Dans les reportages, les journalistes répondent aux questions « Quoi, Qui, Quand, Où, Pourquoi, Comment ? » - LPJ passe à 20H, heure à laquelle les autres JT sont diffusés depuis de nombreuses années - Il y a une délimitation temporelle : le temps du journal est quotidiennement le même. - L’équipe du PJ se rend aux évènements d’actualités comme tout autre journaliste, qu’il s’agisse de la visite d’un président, des élections etc…) - Le jingle du petit journal apparaît avant de commencer, et clôture. - Plusieurs caméras placées à différents points de vus filment Yann Barthès qui, en lisant son prompteur, semble regarder dans les yeux le téléspectateur dont il est l’interlocuteur ET le médiateur. (Bien qu’il dispose d’un prompteur, il lit les notes qui lui ont étés confiés sur ses feuilles). - L’habillage de l’information est le même : des vignettes, des bandeaux apparaissent à chaque début de reportage, affichant le lieu ou autres mentions. 5 Plus qu’au niveau du format, l’émission intègre, comme les journaux télévisés, des correspondants et des « reporters » à deux niveaux. Il y a une information internationale politique, c’est principalement Martin Weill qui s’occupe de celle-ci. Par exemple durant les obsèques de Nelson Mandela, en Afrique du Sud, c’est lui qui était missionné de recueillir les réactions des dirigeants de la planète. Ou encore avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Sotchi où il est allé observer les dégâts que les constructions olympiques ont causés à l’environnement de la ville et sur la qualité de vie des habitants (comme la pollution des rivières, la déchèterie géante qui a remplacée les terres agricoles … ). Il y a également une information nationale politique. Quand Martin Weill n’est pas en reportage à l’étranger, il s’occupe des actualités nationales politiques, qu’il partage avec Salhia Brakhlia. Elle a dernièrement suivie le Président Hollande en voyage aux Etats-Unis, ou encore a suivi François Bayrou à Pau où il est candidat pour les élections municipales de mars prochain. L’émission possède également des éléments de langage et de mise en scène récurrents. - Le Petit Journal a une sorte d’annonce avant le début de l’émission.