Les Colons De Saint-Domingue Passés À La Jamaïque (1792-1835) Philip Wright and Gabriel Debien
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Document generated on 10/02/2021 3:27 p.m. Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe Les colons de Saint-Domingue passés à la Jamaïque (1792-1835) Philip Wright and Gabriel Debien Number 26, 4e trimestre 1975 URI: https://id.erudit.org/iderudit/1044066ar DOI: https://doi.org/10.7202/1044066ar See table of contents Publisher(s) Société d'Histoire de la Guadeloupe ISSN 0583-8266 (print) 2276-1993 (digital) Explore this journal Cite this article Wright, P. & Debien, G. (1975). Les colons de Saint-Domingue passés à la Jamaïque (1792-1835). Bulletin de la Société d'Histoire de la Guadeloupe, (26), 3–216. https://doi.org/10.7202/1044066ar Tous droits réservés © Société d'Histoire de la Guadeloupe, 1976 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Les colons de Saint-Domingue passés à la Jamaïque (1792-1835) par Philip WRIGHT1 et G. DEBIEN Uhistoire de la dispersion à travers les Antilles et les Etats-Unis de ce qui avait été avant la Révolution la classe des colons des îles françaises d9Amérique se reconstitue malair sément9 car ce fut un éparpillement et cet éparpillement fut lent. Entre 1791 et ISO5 presque toutes les années virent des colons quitter Saint-Domingue. A côté de départs diffus on vit des abandons par groupes. Au début surtout, il s9est agi de fuites plus ou moins discrètes que suivirent parfois des retours. Ce mouvement de refuge9 de défense, on le crut (Fabord temporaire. Il fut la conclusion parfois dramatique des luttes des gens de couleur contre les blancs et des esclaves contre leurs maîtres, un des plus passionnants problèmes de Vhistoire sociale des Antilles. Bien avant nous9 le P. Cabon avait dit Vintérêt de cette histoire et songé à faire connaître la société des planteurs 1. Sont dus à M. Wright ,!,examen général des papiers Balcarres à la John Ryiand Library de Manchester, le choix des documents qu’il me fit parvenir en microfilm, et les recherches à Spanish Town des Journaux de l’Assemblée coloniale de la Jamaïque, et à Kingston l'examen des papiers Nugent. A l’amitié de M. David <Geggus la communication de tout ce qu’il avait trouvé sur les réfugiés au Public Record Office. ruinés réfugiés dans les îles voisines, ou en Louisiane ou en Nouvelle Angleterre ou dans les états du Sud 1. En France ou ils vinrent en grand nombre, ils ne restèrent pas très long· temps un monde à part bien qu*ils fussent concentrés jusque sous la Restauration dans les ports atlantiques et dans leur voisinage. Les départs qui conduisirent au continent sont ceux dont on parle le plus souvent. Les colons qui allèrent en Géorgie, en Caroline ou à Philadelphie, à Baltimore ou à New York, y constituèrent en effet de forts groupements maintenus long- temps par Vattente dtun retour aux Antilles et par Vinsécurité des voyages en mer en temps de guerre, mais que désagrégé- rent en partie en 1802 et en 1815 les retours en France 2. Par un mouvement spontané mais confus de concentra· tion sociale, des colons réfugiés dans les ports de la côte atlantique de F Amérique du Nord se rejoignirent en Louisiane avant sa cession aux Etats-Unis et ensuite. Son climat, ses mœurs étaient analogues à ceux des Antilles, la religion la même ; le français y était en usage. Cuba, plus proche de Saint-Domingue, présentait des avantages analogues. On pouvait y avoir facilement des nouvel les des quartiers abandonnés, suivre les événements et aux premiers signes d9apaisement, rentrer sur les plantations. Cuba vit arriver dans sa partie du Sud-Est des milliers de 1. Le P. A. Cabon, Histoire d’Haiti, Port-au-Prince, s.d., 4 vol. in-8°, !!, 507. 2. Frances Sergeant Childs, French refuge life in the United States, 1790-1800. Institut français de Washington, Baltimore, Johns Hopkins Press, 1940, in-8°, 229 p. — Winston C. Babb, French refugees from Saint-Domingue to the Southern United States, 1791-1810. Thèse de doctorat de !,Université de Virginie, 1954, dact. Joseph G. Rosen garten, French colonists and exiles in the United States, Philadelphie, London, 1905. — J. Campbell, « San Domingo refugees in Philadel phia », American Catholic Historical Researches. T. XXVIII, XXIX el XXX (1917-1919). — E. Murray, « French refugees of 1793 in Pennsyl vania », American Philosophical Society Procedings, vol. 87, 1944. p. 387-393. — George G. Strubble, « French in Pennsylvania prior to 1800 », French Review, XXVII, 1953, p. 50-59. — Walter Charlton Har dridge. « The St-Domingan refugees in New Jersey », Proceedings of New Jersey Hist. Soc., d'octobre 1944 à janvier 1945. — J. I. Wyer, « Later French Settlements in New York State, 1783-1800, New York State Historical Association Proceedings Journal, vol. XV, décembre 1916. — Joseph G. Rosengarten, « Moreau dë Saint-Méry and his French Friends in the American Philosophical Society », Proceedings of the American Philosophical Society, XXXVI, 1907. — G. Debien, « Réfugiés de Saint-Domingue aux Etats-Unis », Revue de la Société d'Histoire et de Géographie d'Haiti, juillet 1948 à décembre 1950. colons français en 1798 au moment de F évacuation par les Anglais de la partie de Saint-Domingue qu’ils occupaient ; mais quand, en 1809 la guerre cf Espagne eut chassé ceux qui s9étaient réfugiés à Santiajgo-de*Cuba, à Baracoa et à La Havane ils furent contraints à chercher un nouvel asile aux Etats-Unis. Feu René-J. Le Gardeur s9 est attaché à F histoire de ceux qui s*établirent en Louisiane. Rien qu9à La Nouvelle- Orléans9 il a dénombré plusieurs milliers ¿Fentre eux. Le retour des colons en France a été étudié à Toulouse par Jean Adher s, à Nantes par Af. Grandière 5. Aujourd'hui nous chercherons à voir ceux qui passèrent à la Jamaïque. Ces départs sont beaucoup moins connus. Ils furent cependant très nombreux,, mais pour finir assez peu de familles s9y établirent définitivement. Pour une part considé rable, les colons qui vinrent à la Jamaïque étaient des roya listes ou des militaires enrôlés plus ou moins spontanément dans les régiments coloniaux levés par les Anglais pour tenir la partie de Saint-Domingue qu9ils avaient occupée· Ce repli revêt donc un caractère assez différent des mouvements vers les autres îles ou vers le continent. Ce fut autant une émigra tion politique q uun refuge social. « On voudra bien excuser la rafale de noms que sont certains chapitres. Pour donner des précisions, ces énumérations lais sent sur une impression de disgracieux encombrement ; mais nous avons pensé qu9un index des noms de réfugiés à la fin mettrait mal en place leurs arrivées et leurs départs. On entre verra à peine la question des réfugiés de couleur, libres ou non· Non qu9elle ne soit pas cFun grand intérêt, mais parce que nos documents ne la montrent qu9en de brefs instants· Elle reste ¿Fune grande difficulté. 1. G. Debien. « Les colons de Saint-Domingue réfugiés à Cuba (1793-1815) ». Revista de tndias, 1954, p. 559-605 et 1955, p. 13-36. 2. « Les colons réfugiés d*Amérique pendant la Révolution », Bulletin de la Société de Géographie de Toulouse, 1915, p. 152-158. 3. Les réfugiés et les déportés des Antilles à Nantes sous la Révolution, Maîtrise, Université de Nantes, 1971, 136 p. dact. I. — LES SOURCES Les sources que nous avons pu atteindre ne se prêtent pas à un travail très méthodique et ne conduisent pas rapidement à une vue d’ensemble. On se trouve d’abord devant des cas individuels, devant des noms isolés, devant des listes de familles que révèlent des documents très divers. Ils n’aboutis sent pas toujours à faire suivre clairement le déroulement des événements. Voici les principales de nos sources : Ce sont d’abord les papiers de deux gouverneurs de la Jamaïque, de lord Balcarres, qui fut gouverneur de 1795 à 1801, et du général George Nugent, 1801-1805. I. — Balcarres Papers. Les papiers ramenés par lord Balcarres, longtemps conser vés dans la famille, ont été récemment déposés à la John Rylands Library de Manchester où l’actuel lord Crawford of Balcarres les a mis généreusement à notre disposition. On y a trouvé1 : A. - D o c u m e n t s * 1. List of French people receiving pay at Commissaries’ office to be immediately discharged, 1793-4 (endorsed : 1795 about Nov). * 2. List of French prisoners and emigrants on parole for merly on single subsistence augmented to double by order of lord Balcarres, June 1795. Signed : Peter De Cotte, Wm Innés. * 3. Petition to Balcarres, Kingston 2 November 1798. « Nous soussignés anciens colons de Saint-Domingue... » (signatures). 1. Les documents marqués d'un astérisque ont été microfilmés. 4. Certificats. « We hereby eertify that Louis de Saint- Janvier, col. of militia commissioned by sir Adam Williamson and major de place at Saint-Marc is entitled to the benefit of the act for the further settling of the island. » Signed : Henry Schirley, Thos Cockbum, Andrew Dean. 5. Petition of André-Joseph Béraud, golf and silver smith, resident in Kingston, to be exempted from naturalisa tion fees ; was refused enlistment in militia until natu ralised, 14 Dec. 1799. 6. Petition to Balcarres. « Nous les fidèles sujets... » (signatures). Endorsed «1799, address from the French». 7. Petition of Jean-Baptiste Duffrenil, goldsmith of Jere- mie, 5 years under the British, now at Kingston, 23 Jan.