RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE

DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES

ANTÉRIEURES A 1790

REDIGE PAR M. P. LE CACHEUX, ARCHIVISTE ______

SEINE-INFÉRIEURE ______

ARCHIVES ECCLÉSIASTIQUES. – Série H

TOME III

ABBAYES:

Saint-Georges-de-Boscherville Auchy-lès- à Saint-Étienne de Caen (Supplément)

ROUEN IMPRIMERIE LECERF 1931 INTRODUCTION ______

Le tome III du Répertoire Numérique de la série H des Archives de la Seine-Inférieure comprend le fonds de l’abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville (13 H) et un Supplément aux fonds déjà répertoriés, qui porte sur les abbayes suivantes :

1 H – Abbaye d’Auchy-lès-Aumale (art. 156-167). 2 H – Abbaye de Beaubec-la-Rosière (art. 464-500). 3 H – Abbaye du Bec-Hellouin (art. 61-70). 4 H – Abbaye de Bellozanne (art. 18-36). 5 H – Abbaye de Bonport (art. 26-32). 6 H – Abbaye d’Eu (art. 58-61). 7 H – Abbaye de Fécamp (art. 2151-2237). 8 H – Abbaye de (art. 278-303). 9 H – Abbaye de Jumièges (art. 1818-1895). 10H – Abbaye d’Ouville (art. 287). 12H – Abbaye de Saint-Étienne de Caen (art. 19-25).

Depuis 1921, date de la publication du tome I du Répertoire Numérique, ces fonds d’abbayes se sont accrus d’un certain nombre de documents précieux, provenant d’une révision de la série F (dons et acquisitions). D’autre part, on en avait distrait, à une époque déjà ancienne, une importante collection de plans et de terriers qui ne pouvaient prendre place, en raison de leur format, dans la suite du classement : il a paru utile de les faire figurer au Répertoire, et, sans détruire cette collection, pourvue elle-même d’un inventaire manuscrit, de la répartir pour mémoire entre les fonds d’abbayes auxquels elle se rattache. La mention « Anc. Terriers » et « Anc. Plans », avec le numéro, donne la cote réelle du document et permet de le retrouver sans difficulté à la place qu’il occupe dans le dépôt. Le public peut ainsi se rendre compte de l’exacte composition de ces chartriers monastiques qui ont sans doute subi, au cours des âges, de nombreuses pertes, mais qui n’en restent pas moins fort riches en pièces anciennes et fort précieux pour l’histoire économique et sociale du pays. Nous n’avons pas à en faire ressortir ici tout l’intérêt : nous nous contenterons de fournir aux travailleurs quelques indications destinées à les guider dans leurs recherches et qui leur permettront de tirer le meilleur parti possible du volume mis aujourd’hui à leur disposition.

ABBAYE DE SAINT-GEORGES-DE-BOSCHERVILLE Les origines de l’abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville sont assez obscures. Tout ce que nous en savons repose sur une charte de Guillaume le Conquérant, dont l’original est perdu depuis e longtemps, mais qui a été insérée dans le Cartulaire, manuscrit du XIII siècle, conservé à la Bibliothèque de . Elle y occupe les folios 54-58. Acceptée comme authentique par tous les historiens de l’abbaye, à la suite, d’ailleurs, de Mabillon, qui en donne un extrait dans ses Annales ordinis sancti Benedicti (tome IV, p. 674-675), cette charte n’est pas à l’abri de tout soupçon. Sans doute n’a-t-elle pas été fabriquée de toutes pièces par les moines, car il y est fait allusion dans un acte d’Henri Ier, avec lequel on l’a souvent confondue et qui, lui, nous est connu, non seulement par la copie du Cartulaire, mais par un vidimus du roi Charles IV, daté de Bellozanne, au mois de juin 1327 (13 H 9). L’intervention de Guillaume le Conquérant dans la première fondation de Boscherville paraît au surplus un fait certain. Mais le texte de ce document a été remanié et des interpolations y sont visibles (1). La date qu’on

(1) M. Besnard, dans sa Monographie de l’église et de l’abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville (p. 4), a soupçonne le peu de crédit que mérite ce doc