RAPPORT MONDIAL | 2011 EXTRAITS EN FRANÇAIS ÉVÉNEMENTS DE 2010 Rapport Mondial 2011 Événements De 2010
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HUMAN RIGHTS WATCH RAPPORT MONDIAL | 2011 EXTRAITS EN FRANÇAIS ÉVÉNEMENTS DE 2010 Rapport mondial 2011 Événements de 2010 Extraits en français L’inaction face aux abus Les risques du dialogue et de la coopération avec les gouvernements qui violent les droits humains ........................................................................................................1 par Kenneth Roth Qui fait l’actualité ? L’évolution du paysage médiatique, un défi pour les ONG ......................................18 par Carroll Bogert Les écoles transformées en champs de bataille Protéger les élèves, les enseignants et les écoles contre les attaques ................... 28 par Zama Coursen-Neff et Bede Sheppard afrique ............................................................................................................ 41 Burundi .................................................................................................................42 Côte d’Ivoire ......................................................................................................... 48 Guinée ...................................................................................................................55 République démocratique du Congo ..................................................................... 60 Rwanda ................................................................................................................ 66 Tchad .................................................................................................................... 71 asie ....................................................................................................................77 Birmanie ................................................................................................................79 Chine .................................................................................................................... 84 europe/asie centrale.............................................................................95 Russie .................................................................................................................. 96 Union européenne ...............................................................................................102 moyen orient/afrique du nord ..................................................... 119 Algérie ................................................................................................................120 Israël/Territoires palestiniens occupés ................................................................124 Liban ................................................................................................................... 132 Maroc et Sahara occidental ................................................................................. 139 Syrie....................................................................................................................146 Tunisie ..................................................................................................................151 états-unis .................................................................................................... 157 L’inaction face aux abus Les risques du dialogue et de la coopération avec les gouvernements qui violent les droits humains Par Kenneth Roth Dans son Rapport mondial de l’an passé, Human Rights Watch mettait en évidence l’intensification des attaques perpétrées par certains gouvernements répressifs contre des militants, des organisations et des institutions de défense des droits humains. Cette année, nous nous penchons sur un autre aspect de ce problème : l’incapacité de nombreux gouvernements qui clament leur attachement aux droits humains à défendre les personnes et les organisations qui font l’objet de ces attaques, et à faire preuve de fermeté face aux gouvernements répressifs. La décision de tel ou tel gouvernement de porter atteinte aux droits humains s’appuie souvent sur une certaine logique. Par exemple, le refus d’accorder une plus grande liberté aux citoyens est fréquemment lié à la crainte que ceux-ci soient tentés de former des alliances pour exprimer leurs revendications et menacer ainsi la mainmise du gouvernement sur le pouvoir. De même, le refus par certains chefs d’État autoritaires d’allouer des ressources aux populations défavorisées est fréquemment basé sur la crainte que cela puisse compromettre leur capacité à s’enrichir et à enrichir leurs amis. Les pressions internationales peuvent toutefois changer la donne. Qu’il s’agisse d’exposer ou de condamner les exactions, de subordonner l’octroi d’une aide militaire ou budgétaire à l’élimination de celles-ci, d’imposer des sanctions ciblées visant les personnes responsables des exactions, voire d’exiger la poursuite en justice et la condamnation de ces individus, les pressions publiques accroissent, pour ceux qui les perpétuent, le coût des atteintes aux droits humains. Ces pressions permettent en effet de diminuer le risque de l’oppression, car elles signalent clairement que les exactions ne peuvent se poursuivre sans engendrer un coût pour leurs auteurs. Tous les gouvernements ont pour devoir d’exercer ce type de pressions. L’engagement en faveur des droits humains nécessite non seulement que l’on prenne leur défense au niveau national mais aussi que l’on emploie tous les outils disponibles adaptés pour convaincre d’autres gouvernements de les respecter tout autant. Bien sûr, aucun gouvernement répressif n’aime être soumis à de telles pressions externes. Aujourd’hui, nombre d’entre eux résistent vigoureusement à ces pressions, espérant dissuader d’autres gouvernements d’adopter ou de perpétuer une telle démarche. Cette réaction n’a rien de surprenant. Il est toutefois décevant de constater que de nombreux gouvernements, face à cette réaction, cessent d’exercer des pres- sions publiques. Par ailleurs, il est préoccupant de remarquer que les gouvernements janvier 2011 · human rights watch · 1 sur lesquels on aurait pu compter pour exercer de telles pressions propices au respect des droits humains puissent y renoncer, acceptant les raisonnements et subterfuges des gouvernements répressifs. Au lieu de s’engager à exercer des pressions publiques pour défendre les droits humains, ils préfèrent adopter une démarche plus indulgente s’appuyant par exemple sur un « dialogue » privé ou une « coopération ». En soi, une stratégie de promotion des droits humains basée sur le dialogue et la coopération n’a rien de mauvais. Persuader un gouvernement par le dialogue à coopé- rer véritablement aux efforts d’amélioration de son bilan en matière de droits humains est un des objectifs clés du plaidoyer des droits humains. Une démarche coopérative tombe sous le sens pour les gouvernements manifestement soucieux de respecter les droits humains mais qui ne disposent pas des ressources ou des compétences tech- niques nécessaires à la concrétisation d’un tel engagement. Cette démarche peut aussi être utile pour permettre à un gouvernement de sauver la face, par exemple lorsque ce- lui-ci est disposé à mettre un terme à ses exactions tout en donnant l’impression d’agir de son propre chef. En effet, c’est souvent dans ce genre de circonstances que Human Rights Watch noue un dialogue discret avec certains gouvernements. Toutefois, lorsque le non-respect des droits humains est dû à une absence manifeste de volonté politique, les pressions publiques s’imposent pour modifier l’analyse coût-bé- néfice à l’origine de la décision d’un gouvernement de réprimer au lieu de respecter ces droits. Dans de tels cas, la quête de dialogue et de coopération devient une mascarade conçue davantage pour apaiser les personnes qui critiquent l’inaction face aux abus que pour permettre un réel changement. Il s’agit d’un moyen de détourner l’attention du fait qu’aucune mesure significative n’est prise pour mettre fin aux abus. En outre, le refus d’exercer des pressions nuit à l’efficacité du dialogue et de la coopération car les gouvernements répressifs savent qu’en feignant une participation, ils ne s’attireront aucun ennui. Parmi les exemples récents de cette regrettable stratégie, citons la réaction mitigée de l’ASEAN à la répression birmane, la déférence des Nations Unies envers les atrocités commises au Sri Lanka, l’attitude obséquieuse de l’Union européenne à l’égard de l’Ouzbékistan et du Turkménistan, la clémence des pays occidentaux face à certains dirigeants africains répressifs qu’ils soutiennent, tels que Paul Kagame au Rwanda et Meles Zenawi en Éthiopie, la faiblesse de la politique des États-Unis vis-à-vis de l’Arabie saoudite, l’indulgence de l’Inde à l’égard de la Birmanie et du Sri Lanka, et la lâcheté manifestée de manière quasi-universelle face aux atteintes toujours plus graves aux libertés fondamentales perpétrées par la Chine. Dans tous ces cas, pour les gouvernements qui renoncent à exercer des pressions publiques, c’est un peu comme s’ils fermaient les yeux sur la répression dans les pays concernés. Même les gouvernements qui répugnent d’une manière générale à user de pressions sont parfois prêts à en imposer dans leurs relations avec certains gouvernements parias – comme la Corée du Nord, l’Iran, le Soudan et le Zimbabwe – dont la politique, que ce soit sur le plan des droits humains ou d’autres sujets, est tellement scandaleuse qu’elle occulte d’autres intérêts. Il est regrettable que de nombreux gouvernements qui sont censés défendre les droits humains soient aujourd’hui peu enclins à faire usage de pres- sions publiques pour influer sur le