REPUBLIQUE DU Un Peuple – Un But – Une Foi MINISTERE DE L’HYDRAULIQUE ET DE L’ASSAINISSEMENT

Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM) Sous-programme PEPAM-BAD, phase 2 Volet Appui institutionnel et Gestion du sous-programme

Elaboration de la situation de référence de la gestion organisationnelle, financière et commerciale des systèmes AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin et du Gorom-Lampsar

Rapport provisoire

RAPPORT FINAL

Groupe d’Etude de Recherche et d’Appui au Développement, Sicap Sacré Cœur 3 Villa 9231- BP : 16473 Dakar Fann ; Tél : 33-869-37-93 - Fax : 33 827-94-99 / Email : [email protected] ou [email protected]

SOMMAIRE

I. INTRODUCTION - CONTEXTE ...... 5 1. Contexte et objectifs ...... 5 2. Objectifs de la mission ...... 5 3. . Méthodologie ...... 6

II. PARTIE I – SYSTEME AEP DU NOTTO-NDIOSMONE-PALMARIN ...... 7 1. INVENTAIRE DU MATERIEL D’EXPLOITATION ET DES STOCKS ...... 7 1. 1. Matériels d’exploitation des GASUFOR ...... 8 1. 2. Stocks des GASUFORs ...... 12 2. SITUATION DE L’ORGANISATION ET DU PERSONNEL ...... 12 2. 1. Situation de l’organisation ...... 13 2. 2. Situation du personnel ...... 18 3. DONNEES D’EXPLOITATION ...... 19 3. 1. Consommation d’eau des GASUFOR ...... 20 3. 2. Consommation en énergie ...... 22 4. ANALYSE DE LA QUALITE DE L’EAU ET DU SERVICE ...... 22 4. 1. Qualité de l’eau ...... 22 4. 2. Qualité du service de l’eau ...... 24 5. GESTION COMMERCIALE DE L’EAU ...... 26 5. 1. Vente de l’eau ...... 26 5. 2. Recouvrement des recettes ...... 27 6. GESTION FINANCIERE ...... 28 6. 1. Structuration financière ...... 29 6. 2. Bilan consolidé...... 31 6. 3. Ratios et analyses ...... 35 6. 4. Bilan consolidé ...... 37 7. CONCLUSION PARTIELLE SUR LA GESTION TRANSITOIRE ...... 38 7. 1. Enseignements tirés du diagnostic ...... 38 7. 2. Typologie des GASUFOR ...... 41

III. PARTIE II– SYSTEME AEP DU GOROM-LAMPSAR ...... 45 1. INVENTAIRE DU MATERIEL D’EXPLOITATION ET DES STOCKS ...... 45 1.1 Matériels d’exploitation des ASUREP ...... 46 1.2 Stocks des ASUREP...... 48 2. SITUATION DE L’ORGANISATION ET DU PERSONNEL ...... 49 2. 1. Situation de l’organisation ...... 49 2. 2. Situation du personnel ...... 52 3. DONNEES D’EXPLOITATION ...... 52 3. 1. Consommation d’eau des ASUREP ...... 52 3. 2. Consommation en énergie et produits chimiques ...... 54 4. ANALYSE DE LA QUALITE DE L’EAU ET DU SERVICE ...... 56 4. 1. Qualité de l’eau produite ...... 56 4. 2. Qualité du service de l’eau ...... 57 5. GESTION COMMERCIALE DE L’EAU ...... 58 5. 1. Vente de l’eau ...... 58 5. 2. Recouvrement des recettes ...... 59 6. GESTION FINANCIERE ...... 61 6. 1. Structuration financière ...... 61 6. 2. Domaines de compétences financières ...... 61 6. 3. Inventaire des équipements matériels ...... 62 6. 4. Bilan consolidé ...... 62 6. 5. Comptes de résultat périodiques ...... 63 6. 6. Ratios d’analyse ...... 64 7. CONCLUSION PARTIELLE SUR LA GESTION TRANSITOIRE ...... 64 7. 1. Enseignements tirés du diagnostic ...... 64 7. 2. Typologie des ASUREP ...... 65

IV. CONCLUSION SUR LA GESTION TRANSITOIRE ...... 70 1. 1. Pour le système AEP du Notto Ndiosmone-Palmarin...... 70 1. 2. Pour le système AEP du Gorom Lampsar ...... 70 1. 3. Principaux défis de l’opérateur ...... 71

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Présentation du réseau de desserte du système AEP Notto-Ndiosmone-Palmarin ...... 7 Tableau 2 : Récapitulatif des équipements antérieurs au projet ...... 7 Tableau 3 : Equipements de distribution d’eau des GASUFOR ...... 8 Tableau 4 : Liste des ASUFOR dépendant du système Notto-Ndiosmone-Palmarin ...... 13 Tableau 5 : Composition et niveau de prise en compte du genre des CD...... 15 Tableau 6 : Fonctionnement des CD des GASUFOR ...... 16 Tableau 7 : Composition et niveau de prise en compte du genre des BE ...... 16 Tableau 8 : consommation d’eau des GASUFORs (m3) ...... 20 Tableau 9 : Part de chaque catégorie d’abonnés sur la consommation totale ...... 21 Tableau 10 : Evolution de la consommation en m3 ...... 21 Tableau 11 : Liste clientèle et tarifs appliqués ...... 26 Tableau 12 : Perte sur le total de m3 pompé ...... 27 Tableau 13 : Gestion commerciale des GASUFORs ...... 28 Tableau 14 : Répartition des équipements informatiques entre les GASUFOR ...... 30 Tableau 15 : Compte de résultat de 2012 ...... 32 Tableau 16 : Compte de résultat de 2012 ...... 33 Tableau 17 : Compte de résultat de 2014 ...... 34 Tableau 18 : Récapitulatif des résultats de la gestion transitoire...... 35 Tableau 19 : Notation pour la classification des GASUFOR ...... 42 Tableau 20 : Typologie des GASUFOR ...... 42 Tableau 21 : Présentation du réseau de desserte du système AEP Gorom-Lampsar...... 45 Tableau 22 : Récapitulatif des équipements mis en place par le projet ...... 46 Tableau 23 : Equipements de distribution d’eau des ASUREP ...... 47 Tableau 24 : Evolution des stocks ...... 48 Tableau 25 : Composition et niveau de prise en compte du genre dans les CD ...... 50 Tableau 26 : Fonctionnement des CD des GASUFOR ...... 50 Tableau 27 : consommation d’eau des ASUREP ...... 52 Tableau 28 : Part de chaque catégorie d’abonnés sur la consommation totale ...... 53 Tableau 29 : Evolution de la consommation ...... 54 Tableau 30 : Produits de traitement eau (FCFA) ...... 54 Tableau 31 : Consommation en électricité des stations (FCFA) ...... 55 Tableau 32: Liste clientèle et tarifs appliqués ...... 58 Tableau 33: Evolution des abonnés et du coût de l’eau par type d’abonnés ...... 59 Tableau 34 : Evolution du recouvrement des volumes d’eau consommés ...... 60 Tableau 35 :Taux de recouvrement et montant des arriérés ...... 60 Tableau 36 : Notation pour la classification des ASUREP ...... 66 Tableau 37 : Typologie des ASUREP ...... 66 Tableau 38 : Tableau de synthèse ...... 72

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Répartition des points d’eau Graphique 2 : Non fonctionnalité des points d’eau ...... 9 Graphique 3 : Qualité de l’eau produite ...... 23 Graphique 4: Qualité de l’eau consommée ...... 24 Graphique 5 : Qualité du service de l’eau ...... 24 Graphique 6 : Compte de résultat 2012...... 32 Graphique 7 : Compte de résultat 2013...... 33 Graphique 8 : Compte de résultat 2014...... 34 Graphique 9 : Récapitulatif des comptes de résultat 2011-2014...... 35 Graphique 10 : Répartition des points d’eau ...... 48 Graphique 11 : Ratio des montants dépensés en produits de traitement par m3 d’eau ...... 55 Graphique 12: Ratio des montants dépensés en électricité par m3 d’eau...... 56

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation des AEP du village de Fimela ...... 10 Carte 2 : Localisation des AEP de Ndiaganiao ...... 11 Carte 3 : Classification des GASUFOR de Thiès et ...... 44 Carte 4: Classification des ASUREP de Saint-Louis ...... 69

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LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

AEP Adduction d’Eau Potable AG Assemblée Générale ASUFOR Association des Usagers de Forage ASUREP Association des Usagers du Réseau d’Eau Potable BC Branchement Commercial BE Branchement Exploitant BE Bureau Exécutif BF Borne Fontaine BP Branchement Particulier BS Branchement Social CD Comité Directeur CNCAS Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal CMS Crédit Mutuel du Sénégal FASUREP Fédération des Associations des Usagers du Réseau d’Eau Potable G L Gorom Lampsar GERAD Groupe d’Etude, de Recherche et d’Appui au Développement NDP Notto Ndiosmone Palmarin NF Non Fonctionnel OFOR Office des Forages Ruraux OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS Organisation Mondiale de la Santé PEHD Polyéthylène Haute Densité PEPAM Programme Eau Potable et Assainissement du Millénaire PV Procès-Verbal PVC Polychlorure de Vinyle REGEFOR Réforme sur la Gestion des Forages Ruraux SDE Sénégalaise Des Eaux SENELEC Société Nationale d’Electricité du Sénégal URAF Union Régionale des Association des Usagers de Forage de Fatick URAT Union Régionale des Association des Usagers de Forage de Thiès

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I. INTRODUCTION - CONTEXTE

1. Contexte et objectifs

L’élaboration de la situation de référence de la gestion organisationnelle, financière et commerciale des systèmes AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin et du Gorom-Lampsar résulte de la nécessité de doter le PEPAM et l’OFOR d’un document d’aide à la décision permettant d’optimiser la rentabilité de la délégation de gestion du service public de l’eau potable pour les installations de ces deux systèmes. Ce document est une contribution dans la contractualisation de la délégation de gestion du service public de l’eau des systèmes AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin et du Gorom-Lampsar qui est en phase de finalisation.

La démarche d’élaboration du document de situation de référence est axée sur un diagnostic visant à définir une typologie des GASUFOR/ASUREP les plus viables sur la base de leur gestion organisationnelle, ainsi que de la performance de leur gestion commerciale. Elle a nécessité des enquêtes quantitatives et qualitatives en vue d’obtenir des données fiables, mais aussi la perception des usagers et des préposés à la gestion des systèmes AEP au niveau local. Pour rappel, lors de la mise en service de ces deux systèmes AEP, une gestion transitoire a été mise en place avec comme principaux gestionnaires, les usagers eux-mêmes, organisés en GASUFOR au niveau du Notto-Ndiosmone-Palmarin et en ASUREP au niveau du Gorom-Lampsar.

La réunion de démarrage de l’étude d’élaboration de la situation de la gestion organisationnelle, financière et commerciale des systèmes AEP du Notto-Ndiosmone- Palmarin et du Gorom-Lampsar a permis aux différentes parties prenantes d’avoir une compréhension commune des objectifs attendus de l’étude. A la suite de la réunion, la participation des membres de l’équipe de consultation aux différentes réunions régionales d’information organisées par l’OFOR, a permis de repréciser les attentes et de tenir informer les acteurs locaux sur les objectifs de l’étude.

2. Objectifs de la mission

L’objectif global de la mission est la production d’un document de référence utile pour une meilleure connaissance de la situation organisationnelle, financière et commerciale des GASUFOR/ASUREP en charge de la gestion transitoire des systèmes AEP du Notto- Ndiosmone-Palmarin et du Gorom-Lampsar. Les objectifs spécifiques de l’étude de la situation de référence se présente de la manière suivante :

analyser le mode de gestion organisationnelle de chaque système AEP ;

apprécier la gestion des abonnés et établir les résultats de la gestion commerciale ;

établir les bilans financiers, la situation des comptes, ainsi que les immobilisations ;

identifier et renseigner la grille des indicateurs de performance portant sur la gestion commerciale de l’exploitation.

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Les résultats attendus concernent la disponibilité pour le PEPAM et l’OFOR d’un document de référence pour apprécier les résultats et l’impact des actions des structures de gestion mises en place au niveau de ces deux systèmes AEP. Il s’agira de produire un document portant sur une analyse en termes de :

situation détaillée du cadre organisationnel et de la gestion commerciale et financière du service de l’eau exécutée par les structures locales de gestion de ces deux systèmes ;

connaissance du niveau d’exploitation technique à travers le renseignement des indicateurs de performances.

3. . Méthodologie

Sur le plan méthodologique, la réalisation de l’étude a nécessité de mener conjointement plusieurs investigations : une phase documentaire ;

l’inventaire de tous les types d’équipements et de stocks dont disposent les GASUFOR/ASUREP ;

la collecte des données statistiques et quantitatives disponibles au niveau de ces structures et des services régionaux de l’hydraulique rurale ;

une petite enquête d’appréciation au niveau des usagers ;

l’organisation d’entretiens individuels et de focus-groups avec les membres des bureaux exécutifs des GASUFOR/ASUREP, ainsi que de leur fédération respective.

Les informations collectées, renforcées par celles issues de l’exploitation de la documentation, ont été traitées et analysées en vue de la production du rapport provisoire de cette étude. Ce rapport sera présenté au personnel en charge du suivi de la mission et des discussions lors de la réunion de restitution de l’étude en vue de recueillir les observations/suggestions visant l’amélioration du document.

La principale contrainte est la non disponibilité des données de base au niveau des différents GASUFOR/ASUREP. En effet, ces structures ont commis des consultants externes en vue de les appuyer dans la gestion des services d’eau potable. Ainsi, les informations disponibles et fiables correspondent généralement au début d’activités de ces consultants qui diffère du début de la mise en service de ces AEP. D’autant plus que les termes de référence stipulent que les données de gestion à collecter couvriront une période de quatre ans (2011 à 2014).

 Plan du rapport Après la partie introductive ci-dessus exposant le contexte, les objectifs et la méthodologie, l’étude s’organise en trois parties :

Système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin ;

Système AEP du Gorom-Lampsar ;

Synthèse recoupant les deux conclusions partielles.

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II. PARTIE I – SYSTEME AEP DU NOTTO-NDIOSMONE-PALMARIN

Le système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin est un système de transfert d’eau à partir de quatre forages de production situé dans la zone de Notto Diobass précisément à Tassette. C’est un réseau d’une longueur de 786 km qui alimente des localités situées dans les régions de Thiès (départements de Thiès et de Mbour) et de Fatick (département de Fatick). Mis en service depuis 2011, ce réseau qui couvre 11 communes permet l’approvisionnement en eau potable pour une population de près de 250 000 habitants répartis sur environ 160 localités.

Tableau 1 : Présentation du réseau de desserte du système AEP Notto-Ndiosmone-Palmarin Date de démarrage de Nombre de villages Région Communes l'exploitation desservis Sessene 2011 10 Ndiaganiaw 2011 6 Fissel - 16 Thiès Tassette 2012 23 Nguéniène 2012 26 Sandiara 2012 8 2012 12 Fimela 2012 20 Fatick Djilas 2012 13 Sessene 2012 18 Palmarin 2012 5 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

1. INVENTAIRE DU MATERIEL D’EXPLOITATION ET DES STOCKS

Le système d’adduction d’eau potable du Notto-Ndiosmone-Palmarin est constitué de quatre forages à haut débit équipé de système de pompage mécanisé relié à un réservoir de stockage au sol et à un important réseau de transport et de distribution d’eau d’une longueur de 786 km. L’eau est distribuée par des canalisations au moyen de bornes fontaines, branchements particuliers, abreuvoirs et potence, préexistants ou nouvellement mis en place avec le projet Notto-Ndiosmone-Palmarin.

Tableau 2 : Récapitulatif des équipements antérieurs au projet

Régions GASUFORS Equipements antérieurs au projet Tassette - 1 forage avec château d'eau et cabine de pompage - 2 forages avec château d'eau et cabine de pompage Nguéniène - réseau de conduites d'eau Thiès - 111 bornes fontaines - 1 forage avec château d'eau et cabine de pompage Sandiara - 7 bornes fontaines Tattaguine - 1 forage fonctionnel - 2 forages avec château d'eau et cabine de pompage Fimela - 2 abreuvoirs Fatick - 1 forage avec château d'eau et 2 réservoirs au sol Loul Sessene - 4 bornes fontaines Palmarin - 3 forages dont 2 non fonctionnels Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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Le raccordement du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin à ces anciens réseaux se justifie par le fait que ces derniers distribuaient une eau dont les teneurs en sel et en chlore étaient non conformes aux normes généralement admises par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cependant, ce raccordement pose un certain nombre de contraintes, selon les populations. En effet, certains réseaux étaient vieillissant (à titre d’exemple, celui de Tattaguine a près de 30 ans d’existence) et aucun remplacement de réseau de distribution d’eau n’a été effectué. Au niveau de Palmarin, la desserte était assurée par une unité de dessalement et c’est cet ancien réseau qui a été raccordé au système AEP du Notto- Ndiosmone-Palmarin. Cette situation, explique, selon les membres du GASUFOR, les nombreuses perturbations dans la desserte de l’eau.

1. 1. Matériels d’exploitation des GASUFOR

Le matériel d’exploitation des GASUFOR est composé des équipements de production, de transport et de distribution d’eau. Les entretiens avec les GASUFOR et les services régionaux de l’hydraulique rurale de Thiès et de Fatick révèlent que les équipements de production du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin sont localisés dans la région de Thiès, notamment à Tassete. Il s’agit d’une batterie de quatre forages à gros débit, d’une capacité de production actuelle estimée à 836 m3/h. Toutefois, seuls trois forages sur les quatre sont actuellement opérationnels. Ce système est équipé d’un réservoir au sol alimentant un important réseau de transport d’eau d’une longueur de 786 km permettant de desservir 11 communes réparties entre les régions de Thiès et de Fatick. La distribution de l’eau est assurée par des bornes fontaines, des branchements particuliers, des abreuvoirs et des potences.

Tableau 3 : Equipements de distribution d’eau des GASUFOR BF BP BS BE BC Abreuvoirs Potence Régions GASUFORS F NF F NF F NF F NF F NF F NF F NF Sessene 63 117 3 Ndiaganiaw 21 12 10 Fissel 178 385 Thiès Tassette 80 296 1 7 2 1 Nguéniène 119 419 44 4 2 2 Sandiara 42 831 1 Tattaguine 156 62 599 58 18 3 2 1 Fimela 77 1886 65 53 3 0 Fatick Djilas 14 337 21 1 1 1 Loul Sessene 63 13 553 23 35 2 3 4 3 Palmarin 30 616 18 3 3 Palmarin : 30 Données collectées sur le terrain par géo référencement Tattaguine : 156 Statistiques GASUFOR en cours de validation BP : branchement privé BS : branchements sociaux BC : branchements commerciaux (hôtels, BF : borne fontaine BE : branchement exploitants restaurants) Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Il convient de signaler qu’au démarrage du projet, les équipements de distribution mis en place ne concernaient que les bornes fontaines. Toutefois, le projet Notto-Ndiosmone- Palmarin est un vaste réseau qui subit une extension continue depuis sa mise en service en 2011. Les nouveaux branchements qui sont constamment réalisés participent ainsi à l’étalement du réseau et à l’augmentation du patrimoine hydraulique des GASUFOR.

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Lors des enquêtes diagnostiques, les deux unions (URAT et URAF) ont affirmé avoir réalisé des investissements qui concernent : - pour l’URAF, 4945 branchements répartis entre 1735 branchements privés et 204 branchements sociaux au niveau des équipements collectifs ; - pour l’URAT, 2181 branchements dont 1825 branchements sociaux et 256 branchements privés. L’identification géo référencée des branchements qui est en cours permettra d’avoir des statistiques plus fiables.

Graphique 1 : Répartition des points d’eau Graphique 2 : Non fonctionnalité des points d’eau

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

L’étude de la répartition des points de distribution d’eau potable avec le système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin montre la prédominance des branchements particuliers. Cette situation s’explique par la politique des GASUFORs visant à rendre plus accessible l’accès à l’eau à travers la promotion des branchements sociaux, d’une part et d’autre part, en rendant accessible le prix du raccordement au réseau, qui s’élève à 15 000 FCFA par ménage. Cette situation explique d’ailleurs, le taux élevé de non fonctionnalité des bornes fontaines qui sont de plus en plus délaissées au profit des branchements particuliers. Quant au branchement des exploitants, le coût élevé du m3 ne milite pas en faveur d’une exécution d’activités génératrices de revenus avec l’eau du système AEP Notto-Ndiosmone- Palmarin, selon les populations desservies. Alors que la non utilisation des abreuvoirs, s’explique en partie par le manque de maîtrise du mode de gestion de ce type de point d’eau par les GASUFORs.

De la nécessité de mettre en place une base de données Les statistiques relatives aux branchements sont très fluctuantes. Nous avons effectué un recensement géo-référencé des points d’eau, dont les résultats peuvent constituer une base de référence pouvant permettre la mise en place d’un système d’information géographique et

assurer un suivi efficace.

Du point de vue méthodologique, la démarche a consisté à : - affecter les enquêteurs dans les différents villages ; - recenser les branchements à l’aide de GPS, avec l’appui des releveurs ; - identifier les branchements privés en fonction du nom de l’abonné ; - effectuer le géo-référencement des équipements marquants de chaque village ;

- constituer une base de données.

La superposition des points GPS avec la couche Google Map permet d’avoir des cartes thématiques qui constituent des outils d’aide à la décision.

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Carte 1 : Localisation des AEP du village de Fimela

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Carte 2 : Localisation des AEP de Ndiaganiao

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1. 2. Stocks des GASUFORs Les entretiens avec les GASUFORs du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin ont mis en évidence l’absence de fiches de stocks parmi leurs de documents de gestion. Ainsi, seul le listing des GASUFORs permet de connaitre les stocks grâce à un recensement effectué par l’équipe de consultance ou grâce à la présentation des factures.

En ce qui concerne les stocks liés à la production, les entretiens avec l’URAT et l’URAF ont montré qu’aucune structure ne dispose d’un stock lié à la production, le transport ou la distribution de l’eau.

Outre les stocks liés à la production, le transport et la distribution de l’eau, des équipements informatiques et de bureau sont également recensés au niveau des GASUFORs. D’une manière générale, les GASUFORs prennent en location un local pour abriter le personnel chargé de la gestion des services de l’eau. Il convient de signaler la situation du GASUFOR de Ndiaganiaw dont la gestion n’est pas encore informatisée. Sinon, et en dehors des GASUFOR de Fissel et de Tassette, tous les GASUFORs du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin disposent d’un local équipé, avec comme principaux équipements :

le mobilier de bureau, le plus souvent, il s’agit de table et des chaises pour accueillir les clients venus payer leur facture. La table sert à la fois de support pour l’ordinateur et l’imprimante et de bureau pour le personnel ;

les équipements informatiques se composent essentiellement d’ordinateur et d’imprimante. Ces équipements informatiques, grâce à l’existence d’un logiciel de gestion, permettent l’élaboration des fiches de relevé, l’établissement des factures, ainsi que des situations financières après chaque recouvrement. Cette informatisation de la gestion du service de l’eau dans la majeure partie des GASUFORs, permet une meilleure visibilité du service et participe au renforcement de la transparence dans la gestion du réseau.

le logiciel de gestion des abonnés permet l’enregistrement des opérations comptables et financières.

2. SITUATION DE L’ORGANISATION ET DU PERSONNEL

Le Notto-Ndiosmone-Palmarin est un système d’exploitation et de transfert d’eau assez complexe. En effet, c’est une batterie de forages alimentant des localités assez nombreuses et qui se situent sur plusieurs échelons de collectivités locales. La gestion d’un tel système requiert une organisation fonctionnelle et un personnel efficace. Pour rappel, le Notto-Ndiosmone-Palmarin concerne de manière synthétisée deux régions, trois départements, quatre arrondissements et onze communes rurales (anciennes communautés rurales).

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2. 1. Situation de l’organisation

Le système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin repose sur une gestion tripartite qui réunit:

l’ASUFOR ou le comité de gestion installé au niveau village ;

le GASUFOR qui regroupe toutes les ASUFOR d’une même commune ;

la faitière appelée URAF à Fatick et URAT à Thiès et qui réunit tous les GASUFORs concernés par le projet Ndiosmone en plus du GASUFOR de Tattaguine.

 Présentation et fonctionnement des ASUFOR/comité de gestion Les forages qui existaient dans la zone de couverture du projet avant la mise en service du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin étaient gérés par des ASUFORs. Après le raccordement de ces anciens systèmes au réseau Notto-Ndiosmone-Palmarin, ces ASUFORS sont toujours actives à l’exception de celle de Ndangane qui a été dissoute en 2013 à la demande de la Direction Régionale de l’Hydraulique de Fatick. L’état des lieux a permis de recenser actuellement 18 ASUFOR qui dépendent du système Notto- Ndiosmone-Palmarin.

Tableau 4 : Liste des ASUFOR dépendant du système Notto-Ndiosmone-Palmarin Région GASUFORS ASUFOR Tattaguine escale Tattaguine Sérère Tattaguine Ndiosmone Ngohé Mbadatt Fatick Ngohé Ndoffongor Loul Sessene Loul Sessene Boya Ndiol Fimela Ile de Mar Tassette Tassette Ndam Ndiaganiaw Ndiarao Soussane Thiès Sandiara Sandiara Gorou Sessene sessene Nguéniène Nguéniène Ndiande Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

En ce qui concerne les sites qui ne disposaient pas de forage avant la mise en service du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin, la gestion de l’eau est assuré par un comité de gestion. Ces comités de gestion ont des effectifs variant entre 3 et 9 personnes, selon le nombre de points d’eau.

L’ASUFOR ou le comité de gestion constitue le relais entre le GASUFOR et les usagers. Elle est chargée du relevé des compteurs, de la vente de l’eau au niveau des bornes fontaines et des réparations mineures. Le niveau de dynamisme de ces ASUFOR/comité

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de gestion se reflète sur le mode de gestion des équipements en place et sur le service de l’eau. Ce dynamisme est tributaire de plusieurs facteurs, dont notamment le profil de la structure.

Les ASUFORs qui sont les plus dynamiques sont celles qui ont su développer une relation commerciale avec les Unions du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin. Le diagnostic révèle que cette situation concerne les ASUFOR de Ndiaganiaw et de Sessene qui ont gardé toute leur autonomie de gestion administrative et financière avec un comité directeur et un bureau exécutif et se chargent de la gestion du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin dans leur secteur. Ces ASUFOR achètent le m3 d’eau à 200 FCFA au GASUFOR et procèdent à une revente à leurs usagers.

Les autres ASUFOR, moins dynamiques concernent la majorité des organisations. C’est le cas des ASUFOR de la zone de Tattaguine, Fimela, Sandiara, Loul Sessene, Nguéniène et Tassette. Elles sont parties intégrantes des GASUFOR et fonctionnent comme leurs démembrements au niveau local.

Il importe de souligner que les comités de gestion sont constitués au niveau d’un village, alors que les ASUFOR concernent plusieurs villages. Pour les ASUFORs, la représentativité des villages est très importante car le diagnostic a révélé que les villages les plus représentés dans les instances de gestion des ASUFOR ont tendance à monopoliser les activités de gestion du service de l’eau, avec un manque de transparence et de redevabilité.

 Présentation et fonctionnement des GASUFOR Le GASUFOR est le regroupement de tous les ASUFORS ou comités villageois qui se situent au niveau d’un même territoire communal. Il coordonne la gestion du service de l’eau au niveau de chaque commune et sert de relais entre l’ASUFOR et/ou le comité villageois et l’union régionale. A ce titre, il assure l’impression, la distribution et le recouvrement des factures au niveau des ASUFOR, de même que la supervision des équipements.

Pour la mise en place du GASUFOR, chaque comité de gestion fournit un représentant et chaque ASUFOR deux représentants. Ces différents représentants constituent le Comité Directeur (CD) du GASUFOR et les membres de ce CD désignent 9 personnes pour constituer le Bureau Exécutif (BE) du GASUFOR.

Comité Directeur. Le principe du choix des représentants diffère d’une zone à une autre :

Pour les GASUFORs de Ndiaganiaw, Fissel, Sandiara et Palmarin, les délégués choisis sont les membres des bureaux des anciennes ASUFORs. Ceci explique d’ailleurs le faible effectif du CD de ces GASUFORs ;

Pour les GASUFORs de Sessene, Djilas et Fissel, qui ne disposaient pas de réseaux AEP avant le Notto-Ndiosmone-Palmarin, les délégués sont issus de l’ensemble des villages polarisés ;

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Pour les GASUFOR de Tassette, Nguéniène et Tattaguine, l’état des lieux a révélé qu’il existait des forages et que le système AEP Notto-Ndiosmone-Palmarin a procédé à une extension des réseaux, ainsi les délégués sont constitués des membres des bureaux des ASUFOR renforcés par les représentants des villages nouvellement raccordés.

Tableau 5 : Composition et niveau de prise en compte du genre des CD Taux de Nombre de Régions GASUFORS représentativité des membres du CD femmes au CD Sessene 20 25% Ndiaganiaw 11 55% Fissel 20 10% Thiès Tassette 9 44% Nguéniène 50 12% Sandiara 10 30% Tattaguine 25 48% Fimela 17 29% Fatick Djilass - - Loul Sessene 34 50% Palmarin 10 40% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

L’analyse des données des comités directeurs montre que les effectifs varient de 9 à 50 membres avec une constance qui est une moyenne maximale de deux représentants par village. Le taux moyen de représentativité des femmes dans les comités directeurs est de 31%, avec d’importantes variations comme le montre le tableau ci-dessus. En effet, pour le niveau de prise en compte des principes de genre dans la constitution des comités directeurs, la situation est très alarmante au niveau des GASUFORs de Fissel et de Nguéniène où les femmes représentent moins de 15% de l’effectif. Le président du GASUFOR de Nguéniène l’explique par le fait que dans ces zones fortement rurales et conservatrices, les femmes participent rarement à la vie associative de leur localité. C’est le GASUFOR de Loul Sessene qui se démarque avec une égalité parfaite entre les hommes et les femmes. Le GASUFOR de Tattaguine (48% de femmes dans le CD) et celui de Ndiaganiaw (55% de femmes dans le CD) se remarquent par une bonne prise en compte du genre.

Le diagnostic du fonctionnement des comités directeurs des GASUFOR a mis en évidence l’irrégularité de la tenue des réunions. Alors que chaque GASUFOR est tenu d’organiser une réunion par mois en vue d’élaborer le rapport financier qui doit être transmis à l’Union régionale. Le tableau ci-dessous montre une quasi-léthargie des comités directeurs qui ne tiennent des réunions que de manière occasionnelle, même si chaque réunion est sanctionnée d’un procès-verbal de réunion.

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Tableau 6 : Fonctionnement des CD des GASUFOR Nombre de réunion Existence Région GASUFOR depuis début de PV Sessene 0 0 Ndiaganiaw 0 0 Fissel 1 1 Thiès Tassette 2 2 Nguéniène 1 1 Sandiara 6 6 Tattaguine 0 0 Fimela 2 2 Fatick Djilas 0 0 Loul Sessene 0 0 Palmarin 1 1 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Bureau exécutif. Le comité directeur élit en son sein le bureau exécutif chargé du fonctionnement du GASUFOR. Il se compose d’un président et de vices présidents, d’un trésorier et de son adjoint, d’un secrétaire et de son adjoint, ainsi que d’un ou de deux surveillants généraux. Le bureau exécutif est généralement constitué de 9 membres, conformément à la charte de la REGEFOR, à l’exception des bureaux exécutifs des GASUFOR de Fimela, Ndiaganiaw, Palmarin et Sandiara.

Tableau 7 : Composition et niveau de prise en compte du genre des BE Taux de Nombre de Régions GASUFORS représentativité membres du BE des femmes au BE Sessene 9 11% Ndiaganiaw 8 63% Fissel 9 22% Thiès Tassette 9 44% Nguéniène 9 11% Sandiara 10 30% Tattaguine 9 44% Fimela 7 57% Fatick Djilass 9 33% Loul Sessene 9 67% Palmarin 8 38% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

En ce qui concerne le niveau de prise en compte des principes de genre dans la constitution des bureaux exécutifs des GASUFORs, il importe de signaler la faible présence des femmes. En effet, les bureaux exécutifs des GASUFORs de Nguéniène et de Sessene ne comptent qu’une seule femme pour 8 hommes. Par contre, les GASUFORs de Fimela, Ndiaganiaw et Loul Sessene comptent une forte présence de femmes dans leur bureau exécutif avec respectivement 57%, 63%, et 67% des postes. Toutefois, un constat

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majeur se dégage, même si les femmes sont présentes au niveau du bureau exécutif, les postes clés comme la présidence reviennent toujours aux hommes.

L’étude du fonctionnement des bureaux exécutifs des GASUFORs montre une irrégularité de la tenue des réunions, alors que les textes réglementaires prévoient la tenue mensuelle des réunions. En effet, les enquêtes ont montré que la tenue des réunions des bureaux exécutifs est tributaire de la facturation des abonnés. Les GASUFORs sont tenus de faire la situation financière après chaque recouvrement des factures et c’est le plus souvent ce qui fait office de réunion du bureau. Cette situation s’explique selon le président par la faible consommation en eau des populations dû à la cherté du prix du m3 que les usagers refusent de payer.

Ainsi, les réunions sont organisées en fonction de la période de facturation instaurée par le GASUFOR : mensuelle ou bimensuelle. D’ailleurs, les GASUFOR de Palmarin, Sandiara et Sessene tiennent des réunions mensuelles, ceux de Tattaguine, Loul Sessene et Nguéniène se réunissent tous les deux mois, alors que le GASUFOR de Tassette se réunit s’il y’a des difficultés à résoudre et celui de Ndiaganiaw se caractérise par une léthargie du bureau qui ne s’est réuni que trois fois depuis sa mise en place.

Le principal enseignement est le fait que l’essentiel des activités des GASUFORs est généralement effectué par le secrétaire de la structure. Néanmoins, les procès-verbaux des réunions sont régulièrement tenus par le secrétariat du bureau. Ces procès-verbaux, en plus des rapports financiers après chaque recouvrement, constituent les pièces maitresses de gestion des GASUFORs. Cependant, les bureaux des GASUFORs de Ndiaganiaw et de Fissel ne produisent pas de procès-verbaux de leurs réunions.

Concernant le renouvellement des membres des bureaux des GASUFORs, le diagnostic a révélé que la plupart des GASUFORs ont été créé en 2011 mais aucun renouvellement n’a été opéré après deux ans d’existence. Ceci est dû, selon ces bureaux, au caractère temporaire de leur organisation qui devrait être transitoire dans l’attente qu’un opérateur privé soit désigné. Il est important de signaler que les GASUFORs ont tous commencé à fonctionner en 2012 après réception définitive des ouvrages hydrauliques.

 Présentation et fonctionnement des unions régionales L’union regroupe tous les GASUFORs au niveau d’une région, il s’agit de l’Union Régionale des ASUFORS de Thiès (URAT) à Thiès et de l’Union Régionale des ASUFORS de Fatick (URAF) à Fatick. Piliers essentiels de la gestion du système AEP du Notto- Ndisomone-Palmarin, ces deux Unions coordonnent les activités des GASUFOR et la gestion des gros équipements. De manière concrète, l’Union organise et supervise la vente de l’eau, assure la gestion du réseau et prend en charge les frais de fonctionnement de tous les GASUFOR (location bureau, équipement, électricité et transport).

Pour la constitution du l’Union, chaque GASUFOR fournit deux représentants, ce qui fait 12 membres pour chaque union. Ces 12 personnes constituent le bureau exécutif de chaque union régionale, alors que le comité directeur de l’union est constitué des

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membres des bureaux exécutifs des différents GASUFOR de la région. Les différents postes du bureau exécutif des unions régionales sont déterminés de la manière qui suit :

le président de l’union et ses deux vice-présidents qui sont choisis entre les présidents des GASUFOR de la région ;

le trésorier général de l’union et son adjoint sont choisi parmi les trésoriers des GASUFOR de la région ;

le secrétaire de l’union et son adjoint sont issus des secrétaires des différents GASUFOR ;

le surveillant général de l’union et son adjoint issu des surveillants généraux des GASUFOR de la région.

Aussi bien à Thiès qu’à Fatick, l’union est au cœur de la gestion du système AEP du Notto-Ndisomone-Palmarin. Elle est l’organe de contrôle de la gestion des GASUFORs et coordonne toutes les activités de terrain. L’union de Thiès se charge en plus des GASUFORs, de la gestion des ouvrages de captage à Tassette et du personnel sur place. D’une manière générale, le bureau de l’union a pour rôle :

la gestion des ouvrages à Tassette ;

le recrutement et le suivi du personnel au niveau de la batterie de forages à Tassette ;

l’entretien et la réparation des conduites principales.

La gestion du système AEP du Notto-Ndisomone-Palmarin, surtout de la batterie de forage au niveau de Tassette est assez lourde pour les deux unions. Cette situation s’explique par les factures d’électricité très coûteuses, ainsi que le paiement du personnel. Par ailleurs, l’union remet des ristournes aussi bien à l’ASUFOR (50 FCFA par m3 d’eau vendu), qu’au GASUFOR (10 FCFA par m3 d’eau vendu). A cela s’ajoute les frais de location des bureaux, de transport des releveurs, ce qui constitue une charge trop lourde en plus des frais payés pour l’entretien des équipements installés dans la commune rurale de Tassette.

D’ailleurs, le président de l’URAF déplore la lourdeur du système qui implique des dépenses importantes et préconise une suppression du rôle des GASUFORs, que les ASUFORs pourraient remplir.

2. 2. Situation du personnel

Le personnel officiant au niveau du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin est composé des agents qui sont au niveau des forages, du personnel de bureau, des releveurs, du personnel contractuel et des préposés aux bornes fontaines.

 Personnel au niveau des forages Ce personnel est composé des conducteurs de forage et des préposés à la sécurité des installations d’exploitation.

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Les conducteurs de forages sont chargés du fonctionnement des forages au niveau de Tassette. Ils sont au nombre de trois en ce sens que seuls trois forages sur quatre sont opérationnels.

Les gardiens. Les quatre forages ne sont pas installés sur un même bloc, ils sont même un peu éloignés les uns des autres. Chaque forage est gardé en continuité par une équipe de deux personnes qui se relaient toutes les 12 heures. Ceci donne une équipe de huit personnes qui ont en charge la protection et le fonctionnement des équipements à Tassette.

Officiellement on doit avoir huit gardiens pour les quatre forages et trois conducteurs pour les trois forages fonctionnels, toutefois les trois conducteurs jouent aussi le rôle de gardien moyennant un surplus sur le salaire, ce qui nous donne huit employés pour la gestion des équipements à Tassette. Bada Mbow, président de l’union régionale des Asufor de Thiès(URAT)

 Personnel de bureau Le personnel de bureau des GASUFORs est généralement composé d’un secrétaire/ comptable et du président qui fait office de gestionnaire principal. Ce personnel est chargé de l’enregistrement des index de consommation, de l’établissement des factures et du recouvrement des recettes. Il s’occupe également de la gestion des demandes de branchement individuel, mais aussi de toutes les activités de gestion administrative, financière et commerciale imputées au GASUFOR dans le cadre de la gestion du service de l’eau.

 Autres personnels De manière générale au niveau des GASUFORs, le personnel se confond avec les membres du bureau. En effet, le diagnostic du personnel montre que c’est souvent des membres du bureau qui se charge du travail moyennant un salaire ou des indemnités. Le recrutement de personnel au niveau des GASUFORs sert essentiellement pour la relève des index des compteurs, les réparations des fuites d’eau au niveau des conduites, la réalisation des nouveaux branchements (plomberie), le suivi et l’entretien des équipements. Lors des relevés des index de consommation, un personnel d’appoint est recruté pour faire le tour des compteurs au niveau de chaque GASUFOR. Ce personnel varie d’un GASUFOR à un autre. Par ailleurs, le GASUFOR, par le biais de l’ASUFOR ou du comité de gestion villageois recrute des préposés aux bornes fontaines qui sont rémunérés 40 FCFA par m3 d’eau vendu et encaissé.

3. DONNEES D’EXPLOITATION

L’analyse des données d’exploitations est réalisée à partir des données de consommation totale, de consommation par type d’abonnés mais aussi du niveau de consommation en énergie. L’absence de données sur la production pour chaque GASUFOR (pas de données sur le volume d’eau pompé), ne permet pas d’apprécier les éventuels écarts entre la production et la consommation (ventes).

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3. 1. Consommation d’eau des GASUFOR

La courbe de la consommation en eau des populations desservies par le système AEP du Notto-Ndisomone-Palmarin montre une évolution croissante de la consommation en eau entre 2012-2014(+35). Cette croissance de la consommation en eau est liée d’une part à l’extension du réseau vers de nouvelles localités, et d’autre part au nombre de plus en plus important de branchements privés réalisés entre 2012 et 2014.

En effet, le diagnostic a montré que le volume d’eau consommé est plus important au niveau des branchements privés. L’augmentation des branchements privés a pour conséquence directe une diminution des bornes fontaines en activité. Ce fait s’explique par une promotion des branchements privés par les GASUFORs eux même pour lutter, entre autres, contre le refus de payer qui est généralement constaté au niveau des bornes fontaines. Il est à noter que le volume d’eau consommé par les branchements commerciaux devient de plus en plus important en raison du branchement de certains hôtels au réseau.

Tableau 8 : consommation d’eau des GASUFORs (m3) Période 2012-2013 2013-2014 Evolution Consommation totale 488 827 754 162 35% BF 137 963 140 248 2% BP 321 759 563 089 43% BE 1 860 4 319 57% BS 7 302 8 225 11% BC 16 603 34 811 52% Autres 3 340 3 471 4% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Le diagnostic a révélé que les branchements privés constituent la source d’approvisionnement en eau la plus utilisée par les ménages desservis par le réseau Notto Ndisomone Palmarin. La consommation totale au niveau des BP connait une croissance assez importante de +43%. Les autres points d’approvisionnement en eau tels que les potences et les abreuvoirs n’enregistrent pas un niveau élevé de consommation.

Le tableau ci-dessous laisse entrevoir un faible taux d’utilisation des BF sauf au niveau de Ndiaganiaw, où la consommation au niveau des BF est plus importante. Il est important de signaler le cas de Loul Sessene, où on n’a pas pu dissocier la consommation au niveau des BP et des BF. Le bureau n’a pas jugé utile de séparer les BP et les BF arguant que le prix du m3 est le même au niveau de ces deux types de clients.

L’étude de la consommation en eau des populations du système AEP du Notto Ndiosmone Palmarin permet de se renseigner sur le nombre de litres consommé par personne ainsi que la répartition par catégorie d’abonnées.

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Tableau 9 : Part de chaque catégorie d’abonnés sur la consommation totale Consommation Nombre Régions GASUFORS BF BP BE BS BC Autres totale litres/pers Sessene 50 887 11,6 30% 67% 0% 0% 0% 3% Ndiaganiaw 54 462 16,7 73% 16% 0% 10% 0% 0% Fissel 42 906 5,3 4% 96% - - - - Thiès Tassette 55 876 12,4 33% 66% 1% 1% 0% 0% Nguéniène 83 087 7,6 46% 50% 0% 3% 1% 0% Sandiara 81 164 30,3 2% 98% 0% 0% 0% 0% Tattaguine 80 231 10,2 24% 70% 5% 0% 2% 0% Fimela 196 155 17,5 1% 85% 0% 0% 14% 0% Fatick Djilass 40 980 9,3 2% 97% 0% 0% 0% 1% Loul Sessene 58 645 5,9 0% 100% 0% 0% 0% 0% Palmarin 52 675 13,7 9% 80% 0% 0% 9% 3% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Le ratio entre population et consommation met en évidence la faible consommation journalière des populations, variant entre 5 et 30 litres par personne. Ces chiffres s’explique d’une part par le fait que ce n’est pas toute la population qui est desservie par le réseau Notto Ndisomone Palmarin et d’autre part par le fait que les ménages, jugeant le prix du m3 assez cher, préfèrent utiliser le système AEP uniquement pour la boisson.

Tableau 10 : Evolution de la consommation en m3 Evolution Régions GASUFORS 2012-2013 2013-2014 2012-2014 Sessene 53 532 50 887 -5% Ndiaganiaw 50 000 54 462 8% Fissel 27 422 42 906 8% Thiès Tassette 41 425 55 876 26% Nguéniène 47 973 83 087 42% Sandiara 59 932 81 164 26% Tattaguine 27 640 80 231 66% Fimela 123 911 196 155 37% Fatick Djilass 15 250 40 980 63% Loul Sessene 45 624 58645 22% Palmarin 23 540 52 677 55% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

La consommation en eau connait une évolution croissante au niveau des GASUFORs à l’exception de celui de Sessene qui a connu un recul de 5%. C’est à Tattaguine où l’augmentation a été plus conséquente avec une hausse de +66% entre 2012 et 2014. Ce niveau d’augmentation de la consommation en eau au niveau du système AEP du Notto- Ndiosmone-Palmarin s’explique par l’extension du réseau vers de nouvelles localités.

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3. 2. Consommation en énergie

La consommation en énergie du système AEP du Notto-Ndisomone-Palmarin est uniquement liée aux forages. En effet, les forages implantés dans la zone de Tassette fonctionnent grâce à l’énergie électrique fournie par la SENELEC. L’importance des équipements et leur fonctionnement continu est la cause des lourdes factures d’électricité. A ceci s’ajoute le fait que l’eau a été distribuée gratuitement sur une période de 6 mois, ce qui constitue un manque à gagner important pour le système AEP du Notto-Ndisomone-Palmarin.

Les factures d’électricité varient entre 10 et 15 millions par mois et elles sont à la charge des deux unions régionales. Cependant leur règlement pose problème en ce sens qu’après la sortie des frais de fonctionnement des GASUFORs et des salaires du personnel à Tassette, il ne reste pas suffisamment pour couvrir les montants des factures. D’ailleurs, on note une accumulation des factures qui a conduit à une dette lourde de près de 140 millions auprès de la SENELEC.

4. ANALYSE DE LA QUALITE DE L’EAU ET DU SERVICE

La revue annuelle conjointe 2014 du secteur de l’eau et de l’assainissement élaboré par les acteurs du secteur, a mentionné que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont atteints pour l’eau potable en milieux urbain et rural. Par ailleurs, même si la zone centre du pays est confrontée à des problèmes de qualité de l’eau, des efforts sont notés dans l’amélioration de la qualité de l’eau à travers des expériences innovantes de transfert d’eau. Le système AEP du Notto-Ndiosmone- Palmarin rentre dans ce cadre, car il a été mis sur pied dans cette zone principalement pour lutter contre la mauvaise qualité de l’eau. Ainsi, analyser la qualité de l’eau de ce réseau permettra de savoir si l’un des objectifs majeurs de ce projet (améliorer la qualité de l’eau) a été atteint. Ce diagnostic de la qualité de l’eau et du service repose principalement sur la perception des usagers et des acteurs locaux.

4. 1. Qualité de l’eau

L’eau est un élément fragile dont la qualité peut facilement se détériorer entre la production et la consommation, en ce sens, il est essentiel d’analyser la qualité de l’eau depuis sa production jusqu'à l’usage finale.

 Qualité de l’eau produite L’un des objectifs du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin est l’amélioration de la qualité de l’eau des populations dont la nappe contenait une forte teneur en sel et/ou en fluor. Les enquêtes menées sur le terrain ont permis d’avoir les appréciations sur la qualité de l’eau par les populations desservies, de même que les conducteurs de forage, les membres des structures de gestion, ainsi que les services régionaux de l’hydraulique rurale de Thiès et de Fatick.

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De manière générale, la qualité de l’eau produite par les trois forages est bonne (82%) voire acceptable (18%) et s’il existe des problèmes, ce serait du fait des modalités de transport.

Graphique 3 : Qualité de l’eau produite

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

 Qualité de l’eau distribuée et consommée L’eau pompée au niveau des forages est transporté grâce à un réseau de conduites jusqu’aux zones ciblées. C’est un réseau long de 786 km et assez complexe qui comporte des disparités. C’est ce qui explique les réponses différentes obtenues d’un lieu à un autre. En effet, 55% de l’échantillon enquêté parle de bonne qualité tandis que 45% des usagers préfèrent parler de qualité acceptable en ce sens que souvent l’eau qui sort des robinets présente des particules calcaires, parfois aussi, l’eau est trouble.

Une analyse plus fine des réponses permet d’expliquer un peu les raisons d’une telle variance entre les réponses sur un même système AEP. En effet, près de 90% des usagers qui jugent la qualité de l’eau juste acceptable sont confrontés à l’une des situations suivantes :

existence d’un ancien forage alimenté par le système AEP du Notto-Ndiosmone- Palmarin : l’ancien forage distribue l’eau à la population à partir de son propre château d’eau et de son ancien réseau de conduites d’eau ;

existence d’un ancien réseau raccordé au système AEP du Notto-Ndiosmone- Palmarin : le réseau de transport d’eau jusqu’aux points de distribution est caractérisé par une certaine vétusté.

Dans les deux cas, la vétusté des conduites peut entrainer la présence de fines particules que l’eau va charrier. Ces particules participent à la pollution de l’eau et explique les différences de goût et d’apparence qui peuvent exister tout le long du réseau. Dans certaines zones aussi (Tattaguine), les usagers ont parlé de présence de traces de poudre blanche dans l’eau, notamment, après les coupures d’eau.

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Graphique 4: Qualité de l’eau consommée

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

4. 2. Qualité du service de l’eau

L’un des indicateurs de performance du PEPAM est l’amélioration du taux de disponibilité des systèmes de production d’EP motorisés en milieu rural. Cette activité est gérée en premier lieu par les organisations mises en place par les usagers, avec, néanmoins, l’appui des services déconcentrés de l’hydraulique rurale. Au niveau du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin, l’étude de la qualité du service de l’eau revient avant tout à analyser la capacité des Unions, GASUFOR et ASUFOR à rendre service aux usagers. Pour rappel, le service de l’eau porte essentiellement sur :

la fourniture de l’eau aux usagers ;

l’assistance en cas de panne ;

la réparation des fuites.

Un diagnostic de l’organisation mise en place pour la gestion de l’eau fait ressortir une bonne qualité du service même s’il reste des améliorations à faire. En effet, 64% des usagers jugent le service de bonne qualité tandis que 36% le trouvent acceptable. Dans tous les cas, les usagers se disent satisfait par l’existence de comité de gestion au niveau même des villages, ce qui permet d’avoir du personnel à proximité pour répondre à leurs sollicitations. Ces comités de gestion s’occupent rapidement des petites réparations au niveau du village telles que le changement de robinet, les fuites mineures, les changements de compteur, etc. En outre, cette décentralisation du service facilite le paiement des factures par les usagers.

Graphique 5 : Qualité du service de l’eau

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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Les usagers qui ne sont pas satisfaits de la qualité du service ont insisté sur les points suivants :

 La fréquence des coupures d’eau La batterie de forages au niveau de la zone de Tassette est alimentée par l’électricité fournie par la SENELEC. Une coupure d’électricité implique un arrêt de production des forages. En plus de cela, on note de nombreuses fuites qui sont dues soit, à la vétusté du réseau soit aux fortes pressions qui font exploser les bullons. Cette situation qui est très fréquente dans la zone de Fatick est décriée surtout par les Hôteliers. A leur avis, ces coupures d’eau participent fortement à la dégradation du tourisme et de leur chiffre d’affaire car les clients n’arrivent même pas à avoir un accès correct aux services de l’eau.

 La cherté de l’eau Le prix du m3 qui est de 300 FCFA est jugé très cher par les usagers. Cette situation est décriée par l’ensemble des usagers et a crée diverses difficultés :

A Dioffior, le raccordement du forage existant (qui pompait une nappe salée) au système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin n’a pas pu se faire car la population refuse de payer 300FCFA pour le m3. C’est donc l’eau de l’ancien forage qui est utilisée pour les différents besoins en eau et pour la boisson. Il peut arriver aussi que la population achète de l’eau aux charretiers ;

A Nguéniène, la population conserve toujours le forage qu’elle utilise pour les travaux domestiques et les autres usages de l’eau à l’exception de la boisson et du maraichage. Ceci est lié au fait que le prix du m3 est de 175 FCFA pour l’eau du forage contre 300 FCFA pour l’eau du système AEP du Notto-Ndiosmone- Palmarin. La conséquence est une faible consommation dans cette zone ;

A Tassette, où se situent les ouvrages, la population n’utilise l’eau du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin qu’en cas de panne de leur forage. En effet, elle ne trouve pas pertinente de payer plus chère (300 FCFA contre 200 CFA forage local) alors que c’est la même eau.

Je paie presque le double de ma facture d’eau à Dakar où la SDE me vends le m3 à moins de 200 FCFA (contre 300 FCFA ici) ce qui n’est pas normal car ici c’est le milieu rural et le prix de l’eau doit être adapté à nos moyens

Usager du NDP, commune de Fissel

Tous ces cas spéciaux réduisent de manière significative la consommation de l’eau au niveau du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin et les gains qui devraient en résulter. Dans le cadre du maraichage aussi, on déplore la cherté de l’eau qui empêche son utilisation, surtout à grande échelle.

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 Le manque de qualification du personnel L’absence ou l’insuffisance de qualification du personnel est mise en évidence par les usagers. Ils soulignent un manque de compétences surtout techniques qui entravent la bonne exécution des activités du personnel des GASUFOR.

5. GESTION COMMERCIALE DE L’EAU

5. 1. Vente de l’eau

La vente de l’eau se pratique essentiellement par m3 et par bassine de 25 litres ou bidon de 20 litres et par seau. Ce mode de tarification est mis en application grâce à la disponibilité des compteurs au niveau de tous les points d’eau. Le tarif de l’eau appliqué au niveau du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin est de 300 FCFA au m3 pour les usages domestiques (bornes fontaines, branchements particuliers, branchements des exploitants, branchements sociaux) et 450 FCFA au m3 pour les usages commerciaux (notamment les hôtels).

Tableau 11 : Liste clientèle et tarifs appliqués Prix Prix Prix Prix Prix Abrs et Prix Régions GASUFORS BF BP BS BE BC FCFA FCFA FCFA FCFA FCFA potence FCFA Sessene 63 300 117 300 300 300 450 3 300 Ndiaganiaw 21 300 12 300 10 300 300 450 0 300 Fissel 178 300 385 300 300 450 450 0 300 Thiès Tassette 80 300 296 300 1 300 2 300 450 1 300 Nguéniène 119 300 419 300 44 300 4 300 450 4 300 Sandiara 42 300 831 300 300 300 450 1 300 Tattaguine 156 300 599 300 300 18 450 2 450 0 300 Fimela 77 300 1886 300 65 300 300 53 450 3 300 Fatick Djilas 14 300 337 300 300 300 1 450 1 300 Loul Sessene 63 300 553 300 35 300 300 450 4 300 Palmarin 30 300 616 300 18 300 300 3 450 3 300 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Tous les points de distribution d’eau sont munis de compteurs volumétriques. Au niveau des bornes fontaines, la vente de l’eau se fait par des bassines de 25 litres et des bidons de 20 litres, à raison de 10 FCFA. Cette situation est assez paradoxale, dans la mesure où le bidon de 20 litres à 10 FCFA équivaut à 500 FCFA le m3, ce qui constitue un manque à gagner de 200 FCFA par m3 d’eau vendu pour le GASUFOR. Nonobstant ce gain sur la vente de l’eau au niveau des bornes fontaines, chaque préposé aux bornes fontaines reçoit une rémunération de 40 FCFA, pour chaque m3 d’eau vendu et encaissé.

Pour le recouvrement des recettes issues de la vente d’eau, un relevé des compteurs est effectué à partir du 25 de chaque mois, pour les GASUFOR qui appliquent une tarification mensuelle. En vue d’éviter les approximations, les fiches de relevé ne

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comportent pas les anciens index de consommation. Après le relevé des nouveaux index de consommation des différents points d’eau, les fiches de relevé sont transmises au GASUFOR pour l’établissement des factures de consommation. Il est procédé par la suite, à la distribution des factures et les abonnés ont un délai de paiement de 15 jours.

5. 2. Recouvrement des recettes

Les ressources financières des GASUFOR s’articulent autour de la vente de l’eau et des frais de branchement privé d’un montant de 15 000 FCFA par demande. L’argent issu des branchements privés est partagé entre l’ASUFOR (10 000 FCFA) et le GASUFOR (5 000 FCFA). Si le recouvrement des frais de branchement privé ne pose pas de problèmes d’une manière générale, celui des factures de consommation s’avère difficile.

L’absence de données sur le volume d’eau total pompé au niveau de chaque GASUFOR justifie l’absence d’analyse sur l’écart entre volume d’eau pompé et volume d’eau consommé par GASUFOR. Toutefois, l’exploitation des logiciels de gestion permet d’avoir des informations sur les pertes d’eau au niveau de chaque GASUFOR. L’analyse évolutive montre un accroissement du volume d’eau perdu entre 2013 et 2014, notamment au niveau de la région de Fatick. Ceci explique d’ailleurs, la relative importante proportion de population qui décrie la gestion des services de l’eau au niveau des localités desservies par le réseau Notto-Ndiosmone-Palmarin dans la région de Fatick.

Tableau 12 : Perte sur le total de m3 pompé Régions GASUFORS Perte 2013 Perte 2014 Evolution Sessene 42 825,6 40 709,6 -2 116,0 Ndiaganiaw - - - Fissel - - - Thiès Tassette 33 140,0 44 700,8 +11 560,8 Nguéniène - - - Sandiara - - - Tattaguine 22 112,0 64 184,0 +42 072,0 Fimela 33 591,0 99 128,8 +65 537,8 Fatick Djilas 12 200,0 32 784,0 +20 584,0 Loul Sessene 36 499,0 46 916,0 +10 417,0 Palmarin 18 632,0 42 141,6 +23 509,6 Total 11 199 000 370 565 +171 565,2 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

En ce qui concerne le recouvrement des recettes, le diagnostic a montré un taux relativement moyen, de 87%, avec de fortes variations d’un GASUFOR à un autre. En outre, les résultats de l’étude mettent en évidence les difficultés de recouvrement au niveau des bornes fontaines. Cette situation a induit de fortes perturbations dans la

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gestion des bornes fontaines, avec de multiples changements de préposés aux bornes fontaines.

Tableau 13 : Gestion commerciale des GASUFORs Volume Volume Montant Montant Taux de Montant des GASUFOR facturé recouvré facturé encaissé recouvrement arriérés Sessene 56 485 50 887 6 234 648 5 616 800 90% - Ndiaganiaw 59 364 54 462 17 778 902 16 310 919 92%

Fissel 49 342 42 906 14 802 570 12 871 800 87% 123 700 Tassette 62 380 55 876 18 682 310 16 734 400 90% 1 947 910 Nguéniène 92 227 83 087 27 858 447 25 097 700 90% 285 000 Sandiara 109 080 81 164 3 985 600 2 965 600 74% - Tattaguine 112 323 80 231 33 962 670 24 259 050 71% - Fimela 196 155 123 911 30 348 760 23 345 200 77% 981 350 Djilas 41 937 40 980 12 603 395 12 315 750 98% 287 645 Loul Sessene 59 757 58 645 17 927 150 17 593 650 98% 333 500 Palmarin 60 579 52 677 9 173 550 7 977 000 87% 516 710 TOTAL 899 629 724 826 193 358 002 165 087 869 87% 4 475 815 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Quant aux arriérés de paiement mis en évidence par le logiciel, ils sont caractérisés par la faiblesse des montants qui ne cadrent pas trop avec la réalité à notre avis. En effet, lors de nos différents entretiens avec les membres des GASUFOR, il est constamment revenu les difficultés de recouvrement au niveau de certains villages et les problèmes d’application des mesures coercitives par les membres du bureau du fait des liens de parenté qui les lient aux usagers. Egalement, le faible niveau de maîtrise du logiciel de gestion par certains secrétaires ne facilite pas la génération automatique des arriérés de paiement pour chaque type d’abonné.

6. GESTION FINANCIERE

L’analyse de la gestion financière du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin consistera à :

dresser un inventaire des biens matériels, immatériels et financiers des GASUFOR ;

dresser un bilan consolidé qui résume la situation patrimoniale du réseau Notto- Ndiosmone-Palmarin à la date du 30 novembre 2014 ;

dresser un compte de résultat qui regroupe l’ensemble des produits et des charges liés à l’exploitation durant la période de gestion transitoire ;

calculer, sur la base du bilan et du compte de résultat, les ratios qui permettent d’apprécier sur différents niveaux la gestion transitoire du réseau Notto- Ndiosmone-Palmarin.

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En ce sens, nous analyserons pour le réseau Notto-Ndiosmone-Palmarin :

sa rentabilité économique ;

la rentabilité financière des capitaux investis ;

l’évolution de sa capacité d’autofinancement par année ;

la variation de sa trésorerie durant les quatre années d’exploitation.

Pour rappel, la gestion financière du réseau Notto-Ndiosmone-Palmarin se fait sur la base d’un logiciel de gestion conçu par «Al Madina Info Tech». Ce logiciel permet aux GASUFOR d’enregistrer les données comptables et financières. Cependant, il n’est pas programmé pour produire des états financiers de synthèse. Ainsi, il a fallu établir les différents documents de synthèse à partir des données tirées en partie de la base du logiciel et d’autres documents fournis sur place par le personnel technique des différents GASUFOR.

Pour l’Union Régionale des ASUFOR de Fatick (URAF)

6. 1. Structuration financière

La gestion financière est centralisée autour de l’URAF avec différents points de services de représentation que sont les GASUFORS. La plus grande partie des saisies comptables et financières se fait au niveau des GASUFOR. Chaque GASUFOR dispose en effet d’un ensemble d’outils informatiques permettant d’enregistrer de manière chronologique les données d’exploitation financière. Il s’agit entre autres, de :

la facturation périodique aux clients ;

l’encaissement des paiements de factures ;

du recouvrement des arriérés ;

du paiement des motivations du personnel technique ;

de la couverture des frais de faible valeur (réparation de fuites, frais de coordination, frais de main d’œuvre, etc.)

Le domaine de compétence des GASUFOR se limite à ces opérations et le reste du travail est réalisé par l’URAF qui représente l’unité centrale du réseau. En effet, il revient à l’URAF de dresser les états financiers périodiques, de réaliser les grandes dépenses relatives aux réparations et à l’allocation des frais de coordination aux GASUFOR.

Les principales ressources de l’URAF sont les recettes tirées de la vente de l’eau. Ces recettes comprennent les factures périodiques, les frais de branchement au réseau, les bons de coupure. Le prix unitaire du mètre cube (m³) est de 300 F CFA. Il est reparti ainsi : le GASUFOR concerné prend les 60 F CFA et reverse les 240 F CFA à l’URAF. Les frais de branchement au réseau, d’un montant unitaire de 15.000 F CFA, reviennent au GASUFOR concerné.

Domaines de compétences financières  Il revient à l’URAF de : dresser les états financiers ;

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assurer les frais de maintenance et de grosses réparations ;

assurer les frais de location des sièges des GASUFOR ;

octroyer des indemnités de coordination à chaque GASUFOR. Cette indemnité s’élève à 150.000 FCFA par mois et par GASUFOR ;

procéder au paiement des factures d’électricité des forages de Tassette.

 Chaque GASUFOR :

édite les factures périodiques et procède aux recouvrements ;

peut accorder un branchement en cas de demande et encaisser le montant requis de 15.000 F CFA ;

paie le personnel technique, les releveurs ;

assure les frais des petites réparations.

Inventaire des équipements matériels Chaque GASUFOR exerce ses activités dans un local qui est, soit loué, soit emprunté. Aucun des locaux des différents GASUFOR n’est une propriété exclusive. Néanmoins, la totalité du matériel de gestion appartient aux GASUFOR sinon à l’URAF. Il s’agit entre autres des éléments suivants :

Cinq ordinateurs Dell à écran plat, modelé Optiplex 390 i3 ;

Cinq imprimantes simples HP, modèle laser jet P 1102, couleur blanche ;

Cinq onduleurs ;

Cinq tables de bureau ;

Une imprimante laser ;

Une dizaine de chaises en plastique, etc.

Tableau 14 : Répartition des équipements informatiques entre les GASUFOR GASUFOR Equipements informatiques Un ordinateur Une imprimante simple Une imprimante laser Un onduleur Une multiprise Fimela-Ndangane Quatre chaises Une table de bureau Un ventilateur Une étagère de rangement Deux motos Jakarta Un ordinateur Une imprimante simple Un onduleur Palmarin Une multiprise Deux chaises Une table de bureau Un ventilateur Un ordinateur Une imprimante simple Un onduleur Djilass Une multiprise Deux chaises Une table de bureau Un ventilateur

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Un ordinateur Une imprimante simple Un onduleur Tataguine Une multiprise Deux chaises Une table de bureau Un ventilateur Un ordinateur Une imprimante simple Un onduleur Loul Sessene Une multiprise Deux chaises Une table de bureau Un plafonnier Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

6. 2. Bilan consolidé

Il n’a pas été possible de dresser un bilan permettant de présenter la situation du patrimoine du réseau. En effet, le logiciel utilisé ne génère pas d’états financiers. A cela, il faut ajouter que les documents reçus n’ont pas également permis de dresser un bilan. Néanmoins nous avons répertorié les biens et des dettes.

 Les biens de l’URAF :

le parc informatique composé d’ordinateurs, d’imprimantes (cf. partie inventaire) ;

le mobilier de bureau (cf. partie inventaire) ;

les stocks de matériaux de réparations des fuites qui ne sont pas nombreux car achetés souvent en fonction des réparations en cours ;

la trésorerie s’élève à la date du 30 Novembre à 3.500.000 F CFA. Le président de l’URAF assure qu’ils n’ont pas de comptes bancaires.

 Les dettes de l’URAF Le réseau Notto-Ndiosmone-Palmarin doit à la SENELEC un montant avoisinant 140.000.000 F CFA. Dans ce montant figure aussi la somme initiale de 67.000.000 F CFA due dans les 6 premiers mois alors que la facturation de la consommation n’avait pas encore débuté.

 Comptes de résultats périodiques Nous avons dressé des comptes de résultat pour la période de Décembre 2011 à Septembre 2014. Le compte de résultat retrace l’ensemble des produits et des charges d’une période donnée pour en déterminer le résultat obtenu. Il sert également à apprécier la structure concerné à travers le calcul de ratios. Il faut rappeler que l’URAF établissait un récapitulatif mensuel des produits et charges.

Compte de résultat 2012 Ainsi en prenant l’exemple du mois de Décembre 2011 nous avons en produits(ou recettes) 386.000 F CFA et en charges 38000 F CFA, ce qui donne un résultat positif de

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248.000 FCFA. L’analyse concernera les comptes de résultat des années 2012, 2013 et 2014. Il faut noter que pour 2014, il s’agit d’un compte de résultat provisoire arrêté au mois de Septembre.

Tableau 15 : Compte de résultat de 2012 Année 2012 Produits Charges Résultats Janvier 1 458 000 1 355 500 102 500 Février 1 598 500 476 000 1 122 500 Mars 1 946 000 774 000 1 172 000 Avril 3 575 000 2 626 000 949 000 Mai 3 349 000 1 028 000 2 321 000 Juin 4 085 000 1 486 000 2 599 000 Juillet 5 367 000 3 239 000 2 128 000 Aout 2 839 000 9 714 000 -6 875 000 Septembre 1 361 000 921 800 439 200 Octobre 3 419 800 1 004 000 2 415 800 Novembre 2 724 000 856 000 1 868 000 Décembre 3 069 000 9 467 000 - 6 398 000 Total 2012 34 791 300 32 947 300 1 844 000 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Pour l’année 2012, l’union a encaissé la somme de 34 791 300 et a décaissé en charges 32 947 300, soit un résultat positif de 1 844 000 F CFA.

Analyse. Le résultat est bon sur l’ensemble de la période. On note par ailleurs une hausse très importante des charges pour les mois d’Aout (9 714 000) et de Décembre (9 467 000). Ceci s’explique par les paiements d’électricité d’un montant de 7.000.000 F CFA pour chacun de ces mois. L’argent est envoyé à M. Bada MBOW de l’URAT sans aucun mode de calcul préalable permettant de déterminer la consommation de chaque GASUFOR. Le graphique relatif au compte de résultat permet de mieux visualiser cette évolution mensuelle.

Graphique 6 : Compte de résultat 2012

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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Compte de résultat de 2013 Pour l’année 2013, l’union a encaissé la somme de 50.862.800 FCFA et a décaissé en charges 50.080.000 FCFA, soit un résultat positif de 782.800 F CFA.

Tableau 16 : Compte de résultat de 2012 Année 2013 Produits Charges Résultats Janvier 3 849 000 2 786 000 1 063 000 Février 5 440 000 1 335 000 4 105 000 Mars 4 850 000 8 493 000 -3 643 000 Avril 5 065 000 2 296 000 2 769 000 Mai 5 090 000 5 566 000 -476 000 Juin 4 159 000 7 097 000 -2 938 000 Juillet 3 538 000 2 307 000 1 231 000 Aout 3 068 000 5 332 000 -2 264 000 Septembre 3 165 800 1 143 000 2 022 800 Octobre 3 736 000 2 648 000 1 088 000 Novembre 4 158 000 8 027 000 -3 869 000 Décembre 4 744 000 3 050 000 1 694 000 Total 2013 50 862 800 50 080 000 782 800 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Analyse. Ce résultat est en baisse par rapport à l’année 2012 mais il reste toujours positif. Ceci parce que les charges ont évolué de 52% alors que les produit ont évolué de 46%. On note également les aspects suivants :

le paiement d’électricité avec de grosses sommes pour les mois de Mars (6.500.000), Juin (3.700.000) et Novembre (5.000.000) ;

les investissements en acquisitions d’ordinateurs et de logiciels entre Avril et Mai pour le montant de 2.050.000 et 1.050.000 F CFA ;

les investissements en branchements sociaux pour 2.100.000 FCFA au mois d’Aout.

Le graphique du compte de résultat met en évidence les variations mensuelles des informations financières.

Graphique 7 : Compte de résultat 2013

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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Compte de résultat de 2014 Pour l’année 2014, l’union a encaissé la somme de 38 230 800 FCFA et a décaissé en charges 33 780 500 FCFA, soit un résultat positif de 4 450 300 F CFA.

Tableau 17 : Compte de résultat de 2014 Année 2014 Produits Charges Résultats Janvier 4 371 000 5 195 000 -824 000 Février 5 943 000 4 212 500 1 730 500 Mars 4 169 000 4 564 000 -395 000 Avril 4 362 000 2 264 000 2 098 000 Mai 5 325 000 2 526 000 2 799 000 Juin 5 389 000 2 829 000 2 560 000 Juillet 4 437 600 5 093 000 -655 400 Aout 4 234 200 7 097 000 -2 862 800 Septembre Octobre - - 0 Novembre - - 0 Décembre - - 0 Total 2014 38 230 800 33 780 500 4 450 300 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Analyse. Il convient de signaler que ce résultat est provisoire car ne prenant pas en compte le dernier trimestre. L’augmentation mensuelle des charges est toujours due au paiement de l’électricité et aux investissements en branchements sociaux mais également a une grosse réparation de fuite pour un montant de 880.000 FCFA durant le mois de mars. Le graphique qui suit illustre les différentes variations mensuelles du compte de résultat.

Graphique 8 : Compte de résultat 2014

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

 Compte de résultat de la gestion transitoire A travers ce tableau nous constatons que de 2011 à 2014, l’union a encaissé un total de 124 270 900 pour un total des charges de 116 845 800, soit un résultat positif de 7 425 100.

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Tableau 18 : Récapitulatif des résultats de la gestion transitoire Années Produits Charges Résultats Total 2011 386 000 38 000 348 000 Total 2012 34 791 300 32 947 300 1 844 000 Total 2013 50 862 800 50 080 000 782 800 Total 2014 38 230 800 33 780 500 4 450 300 Total général 124 270 900 116 845 800 7 425 100 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Graphique 9 : Récapitulatif des comptes de résultat 2011-2014

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Nous utiliserons ces données pour le calcul des ratios afin de faire des appréciations.

6. 3. Ratios et analyses

Dans cette partie nous allons analyser :

la rentabilité économique ;

la rentabilité financière des capitaux investis ;

l’évolution de sa capacité d’autofinancement par année ;

la variation de sa trésorerie durant les quatre années d’exploitation.

 La rentabilité économique La rentabilité économique sera étudiée à travers les chiffres d’affaires et les productions vendues.

Croissance du chiffre d’affaires

2012 à 2013 : 34.791.300 à 50.862.800, soit une croissance de 16.071.500 F CFA soit une valeur relative de 46,19% ;

2013 à 2014 : 50.862.800 à 38.230.800 soit une diminution de 12.632.000 F CFA soit une valeur relative de -24,83%

Croissance des productions vendues en valeur et en quantité. 3 l’évolution de la production vendue de 2013 à 2014 : 154.043 m à 356.444 m3, soit une croissance de 202.401 m3 soit, en valeur relative 43,22% ;

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l’évolution, en valeur, de la production vendue de 2013 à 2014 : 47.462.320 FCFA à 85.490.650 FCFA, soit une croissance de 38.028.330 FCFA soit, en valeur relative 55,52% ;

 La rentabilité financière des capitaux investis : La rentabilité financière des capitaux investis sera étudiée sur la base du résultat des activités et de la rentabilité par rapport aux moyens déployés.

La rentabilité de l’activité La rentabilité de l’activité sera calculée sur la base du rapport entre le résultat et le chiffre d’affaires. Ce qui donne les éléments ci-après :

2012 : 1.844.000 FCFA sur 34.791.300 FCFA, soit 0,053

2013 : 782.800 FCFA sur 50.862.800 FCFA, soit 0,015

2014 : 4.450.300 FCFA sur 38.230.800 FCFA, soit 0,116.

La rentabilité par rapport aux moyens déployés Quant à la rentabilité par rapport aux moyens déployés, il est calculé sur la base du rapport entre le résultat et les investissements initiaux

7.425.100 FCFA sur 17.298.249.331 FCFA, soit 0,042%

 L’évolution de sa capacité d’autofinancement par année : Au vu des surplus de trésorerie dégagés chaque année, l’union est capable de financer les petits investissements lies à son fonctionnement. Cependant, ces sommes ne peuvent pas lui assurer une capacité de financement de grande nature. Il faut aussi signaler que l’union ne reçoit pas de financements extérieurs.

 la variation de sa trésorerie durant les quatre années d’exploitation : La valeur en argent nette disponible dans la caisse est de 3.500.000 F CFA.

Pour l’Union Régionale des ASUFOR de Thiès (URAT)

L’URAT avait investi dans l’acquisition d’ordinateurs, d’imprimantes et de divers matériels informatiques vers la fin de 2011. A l’exception de Sandiara et de Ndiaganiaw tous les autres sites ont débuté l’informatisation des activités en décembre de la même année. En effet à Sandiara l’installation a eu lieu en Septembre 2014. A Ndiaganiaw le GASUFOR ne dispose pas de matériels informatiques. La totalité du matériel de gestion appartient aux GASUFOR sinon à l’URAT. Il s’agit entre autres des éléments suivants : o Cinq ordinateurs Dell à écran plat, modelé Optiplex 390 i3 ; o Une imprimante laser Pro400 M 401 dn ; o Cinq imprimantes simples HP, modèle laser jet P 1102, couleur blanche ; o Cinq onduleurs ; o Six tables de bureau ; o Une quinzaine de chaises en plastique, etc.

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Il faut signaler que le GASUFOR de Ndiaganiaw ne dispose pas de matériels informatiques La répartition entre les GASUFOR se présente ainsi : - Un ordinateur - Une imprimante simple - Un onduleur Fissel - Une multiprise - Deux chaises Nb : Le matériel se trouve chez la secrétaire - Un ordinateur - Une imprimante simple - Un onduleur Ngueniene - Une multiprise - Trois chaises - Une table de bureau - Une moto jakarta - Un ordinateur - Une imprimante simple - Un onduleur Sandiara - Une multiprise - Cinq chaises - Deux fauteuils de bureau - Trois tables de bureau - Un ordinateur Dell Vostro - Une imprimante laser Pro400 M 401 dn - Un onduleur Tassette - Une multiprise - Quatre chaises - Une table de bureau - Un ventilateur - Un ordinateur - Une imprimante simple - Un onduleur Sessene - Une multiprise - Deux chaises - Une table de bureau Ndiaganiao - Pas de stocks de matériels

6. 4. Bilan consolidé

Il n’a pas été possible de dresser un bilan permettant de présenter la situation du patrimoine du réseau. En effet, le logiciel utilisé ne génère pas d’états financiers. A cela, il faut ajouter que les documents reçus n’ont pas également permis de dresser un bilan. Néanmoins nous avons répertorié les biens et des dettes.

 Les biens de l’URAF/URAT : le parc informatique composé d’ordinateurs, d’imprimantes (cf. partie inventaire) ;

le mobilier de bureau (cf. partie inventaire) ;

les stocks de matériaux de réparations des fuites ne sont pas nombreux et sont achetés souvent en fonction des réparations en cours ;

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la trésorerie s’élève à la date du 30 Novembre respectivement à 3.500.000 F CFA pour l’URAF et 2.200.000 F CFA pour l’URAT. Le président de l’URAF assure qu’ils n’ont pas de comptes bancaires.

Les comptes bancaires suivants ont été recensés : o Loul sessene : 127.000 o Djilass : 25.000 o Tattaguine : 300.000 o Sandiara (IMCEC): 500.000 o Fissel (CMS): 2.000.000 o Ngueniene (IMCEC): 4.000.000

NB : une évaluation financière de ces biens n’a été pas possible. En effet l’URAF/URAT ne réalise pas de plan d’amortissements de ses immobilisations, en plus de cela les justificatifs des acquisitions n’ont pas été fournis.

 Les dettes de l’URAT Le réseau Notto-Ndiosmone-Palmarin doit à la SENELEC un montant avoisinant 140.000.000 F CFA. Dans ce montant figure aussi la somme initiale de 67.000.000 F CFA due dans les 6 premiers mois avant le démarrage de la facturation de la consommation des abonnés. A part cette dette vis-à-vis de la SENELEC le réseau Notto-Ndiosmone-Palmarin ne doit pas de créances à aucune autre structure.

 Comptes de résultats périodiques Nous avons dressé des comptes de résultat pour la période de Décembre 2011 à Septembre 2014. Le compte de résultat retrace l’ensemble des produits et des charges d’une période donnée pour en déterminer le résultat obtenu. Il sert également à apprécier la structure concernée à travers le calcul de ratios. Il faut rappeler que l’URAF établissait un récapitulatif mensuel des produits et charges mais l’URAT ne le faisait pas, ce qui ne permet pas de faire l’analyse des comptes de résultat.

7. CONCLUSION PARTIELLE SUR LA GESTION TRANSITOIRE

7. 1. Enseignements tirés du diagnostic

 La situation organisationnelle La gestion tripartite du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin nécessite une coordination entre les acteurs pour une gestion pérenne et efficace. Cependant, ces différentes échelles de gestion font apparaitre des problèmes surtout dans la répartition et l’exécution des rôles et responsabilités de chaque niveau de gestion.

o A l’échelle du GASUFOR Les principales difficultés de gestion des GASUFOR sont liées au relevé des index des compteurs pour la facturation, au recouvrement des impayés sur les factures d’eau et à la fréquence des fuites sur le réseau.

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Le relevé des compteurs est difficile surtout dans les villages reculés dont l’accès est complexe voir impossible en hivernage. Dans certains cas aussi, ce sont les releveurs qui sont indexés par les GASUFOR qui les soupçonnent de faire des estimations d’index qui ne correspondent pas aux index réels des compteurs.

Le recouvrement des factures est très difficile, en témoigne les propos du président du GASUFOR de Tattaguine.

Ici le recouvrement se fait à hauteur de 70%. Les branchements privés et commerciaux paient sans problème, cependant il est difficile d’encaisser les préposés aux bornes fontaines qui refusent de payer leur factures sous prétexte que les montants facturés ne sont pas conformes à leur recettes de caisse ou qu’ils ont eu des soucis familiaux. Cette situation est difficile à résoudre dans la mesure où la fermeture d’une borne fontaine pénalise dès fois tout un village et nous ne pouvons pas appliquer cette extrémité, la plupart des cas.

Pape Mar Seck, Président Gasufor Tattaguine

D’autres difficultés entravent également la bonne exécution des activités des GASUFOR, notamment les nombreuses fuites sur le réseau, l’absence d’indemnités du bureau qui fait que certains membres sont inactifs et de ce fait la charge du travail est assurée par un ou deux membres. Le plus souvent, le président, le trésorier et le surveillant général gèrent le bureau à eux seuls et les autres membres sont inactifs par manque de motivation financière.

o À l’échelle de l’union C’est ici que les difficultés sont les plus importantes. En effet, l’union est pratiquement l’organe de gestion du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin au niveau de sa région et les GASUFOR ne sont que des relais entre les consommateurs et l’organisation fédérative. Le diagnostic a montré :

Sur le plan financier, l’union supporte de lourdes charges : 3 elle remet 50 FCFA par m d’eau vendu à l’ASUFOR/comité de gestion et 10FCFA au GASUFOR ;

elle transmet mensuellement 150 000 FCFA de frais de coordination à chaque GASUFOR ;

elle gère les frais de location des bureaux, de transport des releveurs, de réparations des grosses fuites et de pannes sur le réseau ;

elle prend en charge les frais de fonctionnement (facture d’électricité et conducteurs de forages et gardiens) des ouvrages installés à Tassette.

Sur le plan organisationnel, l’enchevêtrement entre les rôles et limites de chaque opérateur (ASUFOR, GASUFOR, Union) constitue une entrave majeure. Malgré une définition exacte du travail de chacun, les deux Unions sont confrontées à une surcharge de travail qui est dû dans certains cas à la léthargie des GASUFOR. Pour illustration, l’Union de Thiès coordonne directement les travaux de réseau et d’extension jusque

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dans la zone de Sessene alors qu’il existe un GASUFOR dans cette zone. À Fatick, c’est l’Union elle-même qui gère certaines tâches qui incombent au GASUFOR ; ainsi il n’est pas possible au GASUFOR de rectifier des données qui ont été enregistrés dans le logiciel interne de gestion. Selon le président, cette décision de limiter les pouvoirs du GASUFOR résulte des nombreux cas de fraudes constatés sur la gestion des factures.

 La situation financière Le diagnostic de la situation financière a mis en évidence certains aspects : 1. paiements de facture non enregistrés par certains agents ; 2. modes de facturation : les GASUFORS tiennent une fiche de relève pour relever les nouveaux index. Après la saisie des index dans le logiciel, le calcul des factures est fait et la facturation est établie ; 3. l’union n’établit pas de budget prévisionnel ; 4. le recrutement d’un comptable pendant 7 mois à 90.000 F CFA le mois ; 5. le paiement des frais de location des locaux des GASUFORS ; 6. la prise en charge des frais de maintenance par l URAF ; 7. l’inexistence de compte bancaire pout l’URAF ; 8. la gratuité de l’eau durant les six premiers mois de fonctionnement du réseau, ce qui a induit une facture de consommation d’électricité d’un montant de 67.000.000 FCFA entre juin et Décembre 2011 à la SENELEC. 9. l’existence de robinets non pris en compte jusqu’au mois de Mai 2012, ce qui a induit des problèmes dans le recouvrement de la consommation ; 10. l’importance du montant des frais de coordination de 150.000 FCFA, versés mensuellement à chaque GASUFOR.

 La situation commerciale Le recouvrement des factures pose problème dans beaucoup de zones. En effet, dans cette zone rurale ou semi rurale, les usagers ont parfois du mal à payer correctement leurs factures en ce qui concerne les branchements privés. La situation est tout autre au niveau des bornes fontaines où c’est souvent le préposé aux bornes fontaines qui détourne les recettes. En effet, l’eau est vendu par bassine et normalement l’argent doit se trouver au niveau d’une caisse cependant dans beaucoup de village, une mauvaise gestion des bornes fontaines est notée malgré un changement de préposé et ceci est la cause de la fermeture de plusieurs bornes fontaines.

Les arriérés de paiement sont importants du fait des difficultés de recouvrement, mais aussi et surtout à cause des situations de gêne que cause la suspension de l’approvisionnement pour un ménage qui cumule des arriérés de paiement. En effet, les entretiens ont mis en évidence que dans ces zones, les liens de parenté font qu’il est difficile pour les membres des GASUFOR et des ASUFOR/Comité de gestion de couper les robinets et les moratoires sont accordés aux mauvais payeurs. Cependant, même avec le système des moratoires, le niveau de paiement des arriérés reste faible. D’ailleurs, les recommandations majeures émanant des acteurs locaux concernent la mise en place d’agents non originaires de ces zones pour le recouvrement des factures et l’application des pénalités en cas de non-paiement des factures à la bonne date.

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L’URAF, comme l’URAT trainent une importante dette notamment à l’égard de la SENELEC, d’un montant de plus de 140.000.000 FCFA. Cette situation s’explique selon les acteurs locaux du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin par le fait que le réseau a fonctionné pendant 6 mois, de juin à décembre 2011, avec un système de gratuité totale de l’eau. C’est à partir de décembre 2011 que les unions ont commencé à mener des séances de sensibilisation sur le paiement de l’eau, mais aussi à recenser les points d’eau existants en vue de procéder à des facturations. D’ailleurs, certains points d’eau ont été identifiés au mois de mai 2012. A cela s’ajoute le fait que la première facture d’électricité, d’un montant de 67 millions de FCFA, a été reçue par l’URAF au démarrage de ses activités, en novembre 2011. Après deux mois de fonctionnement des unions, les arriérés en électricité s’élevaient à 100 millions de FCFA.

7. 2. Typologie des GASUFOR

 Démarche méthodologique

Les thèmes qui ont permis de faire les analyses ont porté sur : - la situation organisationnelle ; - la situation commerciale. Après ces analyses thématiques, la synthèse a consisté à faire la typologie des GASUFOR en fonction d’un ensemble d’indicateurs de gestion organisationnelle et commerciale. La situation financière n’a pas été prise en compte dans la classification, car les données financières disponibles sont celles des deux unions (URAT et URAF). Les indicateurs sélectionnés sont : Pour la situation organisationnelle :

Périodicité et régularité des réunions du CD

Existence de PV de réunions pour le CD Pour la situation commerciale :

Moyenne 2011-2014 du taux de recouvrement pour tous les types de point d’eau

Montants des arriérés de paiement pour la période 2013-2014 pour chaque GASUFOR

Nous avons attribué des notes aux indicateurs permettant l’établissement d’une classification des GASUFOR. Comme le montre le tableau ci-dessous : - la note de 100 points est accordée aux indicateurs qui répondent aux normes de bonne performance en matière de gestion de réseau AEP ; - la note de 50 points est attribuée aux indicateurs qui ont une performance moyenne ; - la note de 25 points est accordée aux indicateurs qui ont une faible performance ; - la note de 0 point est affectée aux indicateurs qui ne sont pas en phase avec les normes de gestion de réseau AEP.

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Tableau 19 : Notation pour la classification des GASUFOR

Notation 100 50 25 0 Périodicité des réunions du Mensuel/bimensuel Trimestriel Semestriel irrégulier CD Existence de PV de réunions oui et non oui et disponible irrégulier non pour le CD disponible Moyenne 2011-2014 du plus de 90% 70 à 90% 50 à 70% moins de 50% taux de recouvrement Arriérés de paiement pour 500 000 à 2,5 5 millions et moins de 500 000 2,5 à 5 millions la période 2013-2014 million plus

 Principaux types de GASUFOR Les principaux résultats de l’étude ont permis de monter une grille des indicateurs de performance basée sur des variables relatives aux aspects organisationnel et commercial. Le volet financier n’a pas été pris en compte dans l’analyse du fait du caractère incomplet des données au niveau des GASUFOR. Une classification a été opérée sur la base du comportement de chaque GASUFOR pour ces différentes variables. La classification est faite sur la base du nombre de points obtenus par chaque GASUFOR, comme le montre le tableau ci-après :

Tableau 20 : Typologie des GASUFOR ORGANISATION GESTION COMMERCIALE Arriérés de Existence de Moyenne 2011- Notes GASUFORS Périodicité des paiement pour la PV de réunions 2014 du taux de obtenues réunions du CD période 2013- pour le CD recouvrement 2014 Sessene 0 0 50 0 50 Ndiaganiaw 0 0 100 0 100 Fissel 0 25 50 100 175 Tassette 0 25 50 50 125 Nguéniène 0 25 50 100 175 Sandiara 40 100 50 0 190 Tattaguine 0 0 50 0 50 Fimela 0 25 50 50 125 Djilas 0 0 100 100 200 Loul Sessene 0 0 100 100 200 Palmarin 0 25 50 50 125 Légende 400-250 : Bon 250-150 : Moyen 150-75 : Faible Moins de 75 : Mauvais

L’analyse du tableau a permis de dégager quatre types de GASUFOR :

Le GASUFOR qui a une bonne gestion :

Djilass, la gestion commerciale du GASUFOR est satisfaisante, avec un taux de recouvrement satisfaisant et un faible montant d’arriérés de paiement. Cependant, la situation organisationnelle est caractérisée par la non tenue des réunions du comité directeur, ce qui est un aspect assez illustratif du manque d’application des principes de gouvernance au niveau du GASUFOR.

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Loul Sessene, avec l’un des meilleurs taux de recouvrement et un faible montant des arriérés, possède les atouts de réalisation de bonnes performances de gestion. Toutefois, la situation organisationnelle est caractérisée par une certaine léthargie.

Les GASUFOR qui ont une gestion moyenne :

Sandiara se particularise par une bonne gestion organisationnelle avec une régularité de la tenue des réunions du comité directeur et un taux de recouvrement relativement moyen.

Fissel, le bon taux de recouvrement et la faiblesse du montant des arriérés ont permis au GASUFOR de réaliser des performances en gestion commerciale, d’autant plus que la gestion organisationnelle est largement déficitaire.

Nguéniène a un bon taux de recouvrement et des arriérés de paiement qui sont relativement faibles, ce qui permet d’avoir une gestion commerciale relativement correcte.

Le GASUFOR qui a une mauvaise gestion :

Tassette possède le montant des arriérés le plus élevé des GASUFOR du système AEP du Notto-Ndiosmone-Plamarin. Ainsi, l’amélioration de sa gestion passe par un meilleur recouvrement et un plus grand dynamisme de ses instances de gestion (bureau exécutif et comité directeur).

Fimela, l’irrégularité de la tenue des réunions du comité directeur et le défaut de participation de certains membres du bureau exécutif constituent des freins à l’atteinte des performances de gestion.

Palmarin, malgré un taux de recouvrement relativement bon, peine à avoir de réelles performances de gestion du fait des problèmes de mobilisation des membres des instances de gestion.

Ndiaganiao est caractérisé par la non informatisation de sa gestion, ce qui constitue une réelle entrave à la production des documents de gestion. A cela s’ajoute le faible portefeuille d’abonnés du GASUFOR.

Les GASUFOR qui ont des problèmes de gestion :

Sessene doit améliorer la fonctionnalité des instances de gestion (comité directeur et bureau exécutif). Cette situation a un impact négatif sur la gestion des activités d’une manière générale, du fait d’une certaine centralisation de la gestion.

Tattaguine est confronté à un problème de vétusté du réseau, ce qui influe de manière négative dans la gestion commerciale. La non-tenue des réunions constitue aussi un réel handicap.

La carte suivante illustre la classification des GASUFOR en fonction des indicateurs retenus.

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Carte 3 : Classification des GASUFOR de Thiès et fatick

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III. PARTIE II– SYSTEME AEP DU GOROM-LAMPSAR

Lancé en 2006, le système d’approvisionnement en eau potable du Gorom-Lampsar dessert une population de près de 90.000 personnes vivant dans 56 villages de la région de Saint Louis. Ce système dispose de 13 stations de potabilisation, comprenant chacune une station de pompage d'eau de surface prélevée dans le fleuve Sénégal, le Lampsar ou le Lac de Guiers, une unité de potabilisation d'eau par filtration lente et traitement physico-chimique notamment par du sulfate et du chlore, un château d'eau et un réseau de canalisations principales et secondaires vers les villages. Dans l’optique d’une gestion efficiente de la distribution de l’eau potable, des structures ont été mises en place à l’instar des régions de Fatick et de Thiès. La gestion est assurée dans les villages par les ASUREP (Associations d’Usagers du Réseau d’Eau Potable) regroupées au sein d’une fédération qui a pour mission de coordonner l’ensemble des activités des ASUREP de la région.

Tableau 21 : Présentation du réseau de desserte du système AEP Gorom-Lampsar Date de Nombre de villages Communes démarrage de desservis l'exploitation Ross Béthio 2009 11 Gaé 2012 9 Mboubéne 2011 14 Thiléne 2011 7 Diama 2011 11 Ndiaye Nguent - - Ndioungue Mbéress 2011 4 Mboltogne 2011 14 Débi Tiguet 2012 2 Lampsar 2011 3 Mbakhana 2011 6 Mbane 2008 13 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

1. INVENTAIRE DU MATERIEL D’EXPLOITATION ET DES STOCKS L’exploitation des installations du système AEP du Gorom-Lampsar a globalement débuté en 2011 dans la plupart des localités hormis ceux de Mbane (2008), de Ross Béthio (2009) et de Gaé et de Débi Tiguet dont l’exploitation a commencé en 2012. A l’opposé de Thiès et Fatick qui ont bénéficié de forages ou de bornes fontaines antérieurs au projet, les populations Saint-Louis ne disposaient que d’un château d’eau de 100 m3, d’une station de traitement, et d’un réseau central de 5200 ml regroupés dans la commune de Gaé. La situation exigeait donc la mise en place de plusieurs ouvrages et équipements pour atteindre les objectifs fixés. La répartition de ces installations réalisées par le projet est présentée dans le tableau ci- dessous.

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Tableau 22 : Récapitulatif des équipements mis en place par le projet

Châteaux d'eau mis en ASUREP Autres équipements place par le projet 1 prise d'eau brute dans le bras du fleuve Sénégal 1 château d’eau de 150 m3 1 local gardien Ross Béthio 2 châteaux d’eau de 30 m3 1 clôture grillagée 10 bornes fontaines 1 local gardien 1 château d'eau de 100 m3 Gaé 1 clôture grillagée Mboubéne* - - 1 potence 1 château d'eau de 50 m3 Thiléne 15 bornes fontaines 1 local gardien Diama 4 châteaux d'eau * 1 clôture grillagée 23 bornes fontaines Ndiaye Nguent* - - 1 local gardien Ndioungue Mbéress 1 château d'eau de 50 m3 1 clôture grillagée 14 bornes fontaines 1 local gardien Mboltogne 2 châteaux d'eau de 50 m3 * 1 clôture grillagée 25 bornes fontaines

1 château de 150 m3 Débi Tiguet 14 bornes fontaines 1 local gardien Lampsar 1 château de 50 m3 1 clôture 5 bornes fontaines Mbakhana 1 château de 150 m3 5 bornes fontaines Mbane 2 châteaux de 75 et 100 m3 46 bornes fontaines * : informations manquantes Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

A Mboltogne, le château d’eau a une capacité de 50 m3 et dispose d’un monteur fonctionnel. Il faut aussi noter la construction d’un autre château d’eau relais qui présente les mêmes caractéristiques que l’ouvrage principal.

La commune de Diama abrite elle aussi un château d’eau principal d’une capacité de 150 m3, relayé par celui de Maka Diama qui a une capacité de 50 m3. La localité bénéficie en outre de deux autres relais à Peulh Dioss et El-Ngourane qui peuvent contenir respectivement 30 et 15 m3.

1.1 Matériels d’exploitation des ASUREP

Pour remplir la mission qui leur est confiée, les ASUREP ont à leur disposition des équipements pour tirer l’eau des différents points d’approvisionnement, assurer son transport jusqu’aux stations de traitement et enfin approvisionner la population. Comme annoncé plus haut le système AEP du Gorom Lampsar est composé de 13 stations de potabilisation répartis en 5 groupes. La répartition est faite en fonction du volume d’eau produit quotidiennement qui se situe entre 70 et 720 m3/jour.

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Le matériel est composé de conduites PEHD et PVC d’une longueur de 225 km permettant de fournir une eau traitée propre à la consommation à 56 localités. La distribution se fait essentiellement à travers les bornes fontaines et les branchements particuliers.

Tableau 23 : Equipements de distribution d’eau des ASUREP BF BP BS BE ASUREP F NF F NF F NF F NF Ross Béthio 20 13 860 Gaé 24 2 530 11 0 Mboubéne 11 9 149 8

Thiléne 15 126 7

Diama 20 10 175 39 9 3 1 Ndiaye Nguent 6 5 Ndiongue Mbéress 15 122 12 Mboltogne 35 1 240 13 1 Débi Tiguet 15 2 4 Lampsar 5 118 Mbakhana 5 297 Mbane 46 268

BP : branchement privé BS : branchements sociaux BF : borne fontaine BE : branchement exploitants Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Le nombre d’équipements de distribution d’eau connaît une évolution importante depuis le démarrage du projet. Le nombre d’abonnés n’a cessé d’augmenter dans toutes les localités desservies par le réseau. Tout comme le réseau Notto-Ndiosmone-Palmarin, le système AEP du Gorom Lampsar connait des extensions vers de nouveaux villages désireux de bénéficier de l’eau potable. La quasi totalité des ASUREP qui ont été visitées ont réalisé des extensions soit par leurs propres moyens soit à travers un appui financier du projet. Dans le site de Ndiaye Nguent par exemple, l’ASUREP a réalisé une extension de 1,8 km dans la localité de Ndiaye Barry en 2013 pour un coût estimé à 3 millions de francs.

L’approvisionnement en eau potable dans la région de Saint-Louis constituait un problème pour la population locale qui disposait d’une eau dont la qualité était parfois douteuse. La mise en place des ouvrages du réseau a donc permis aux populations locales de bénéficier de branchements personnels en lieu et place des points d’eau collectifs tels que les bornes fontaines ou les puits. D’ailleurs depuis le démarrage, les ASUREP enregistrent une réduction du nombre de bornes fontaines, du fait de la politique de branchements sociaux qui vise à faciliter la mise en place des branchements privés. Le coût du m3 d’eau au niveau des bornes fontaines, jugés excessifs par les usagers constitue un motif supplémentaire de promotion des branchements privés où le m3 d’eau est moins cher.

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Graphique 10 : Répartition des points d’eau

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

En somme, il est important de souligner la prédominance des branchements particuliers sur l’ensemble de la zone couverte par le réseau. Les populations ont adopté un nouveau mode de vie basée sur la consommation d’eau potable, avec une atténuation des difficultés liées à l’accès physique. Les branchements à vocation commerciale sont pas ou peu présents dans la zone

1.2 Stocks des ASUREP

Les différentes rencontres avec les ASUREP du système AEP du Gorom Lampsar montre la rareté des stocks aussi bien en ce qui concerne les matériels de branchement que les produits de traitement composés de sulfate d’aluminium et de chlore. Ceci s’explique, selon les membres des ASUREP, par le fait que les achats sont effectués en fonction des besoins. En outre, pour les ASUREP qui font de stocks, les montants qui sont mobilisés pour la fourniture de stocks sont très variables, d’une période à une autre, ce qui dénote de l’absence d’une planification préalable.

Tableau 24 : Evolution des stocks Produits de traitement Matériels de branchements ASUREP 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2011-2012 2012-2013 2013-2014 Ross Béthio 533 123 732 360 300 499

Gaé

Mboubéne

Thiléne 952 721 65 000

Diama 1 612 167 81 300

Ndiaye Nguent

Ndioungue Mbéress

Mboltogne 79 250 149 000

Débi Tiguet

Lampsar 178 097 244 000 55 390 957 880 290 100

Mbakhana

Mbane 2 091 500 581 650

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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Les enquêtes de terrain ont aussi permis de recenser les équipements dont bénéficient les ASUREP. Le projet avait prévu dans la construction des stations de production d’eau, un local devant abriter les bureaux des ASUREP. Certaines associations utilisent ces locaux tandis que d’autres comme celles de Gaé choisissent de louer un local hors de la station. Elles justifient cela par la grande distance qui sépare le village des stations. Les populations sont obligées de faire plusieurs kilomètres pour payer leurs factures. De manière générale dans les bureaux des ASUREP on retrouve :

Des équipements informatiques tels que :

Un ou plusieurs ordinateurs avec un logiciel d’élaboration des factures et index de relevés

Une imprimante photocopieuse Un mobilier de bureau composé de :

D’une ou de plusieurs tables,

Des chaises pour les clients

Tous ces équipements concourent à la bonne gestion du réseau et à une meilleure satisfaction des besoins des clients. Ils participent, en outre, à une transparence et une gestion participative et communautaire du système AEP.

2. SITUATION DE L’ORGANISATION ET DU PERSONNEL

2. 1. Situation de l’organisation

Toutes les stations du Gorom-Lampsar sont actuellement gérées en régie directe par les Associations d’Usagers de Réseaux d’Eau Potable (ASUREP). Ces associations sont organisées autour de la Fédération des ASUREP du Gorom-Lampsar dite FASUREP.

 Présentation et fonctionnement des ASUREP C’est l’ASUREP qui se charge de la gestion des ouvrages et de la distribution de l’eau au niveau de chaque station. Au niveau du Gorom Lampar, il existe 12 ASUREP qui ont été créées suivant les normes de la REGEFOR. Ainsi, chaque ASUREP dispose d’une AG, d’un CD et d’un BE. L’AG réunit l’ensemble des usagers du réseau d’eau potable au niveau d’une station.

Le comité directeur. Le choix des délégués a été fait au départ en fonction du nombre de bornes fontaines prévus au niveau de la station.

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Tableau 25 : Composition et niveau de prise en compte du genre dans les CD Nombre de Taux de représentativité des ASUREP membres du CD femmes au CD Lampsar 20 13% Débi Tiguet 25 20% Mbane 39 33% Ross Béthio 25 44% Thiléne 27 44% Mboltogne 40 48% Gaé 43 48% Diama 40 50% Ndioungue Mbéress 23 52% Ndiaye Nguent 28 53% Mbakhana 37 54% Mboubéne 32 62% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

La taille des comités directeurs est variable d’un site à un autre, avec un maximum de 43 délégués à Gaé et un minimum de 20 délégués à Lampsar. Cette différence s’explique par le nombre de villages desservis par la station et de bornes fontaines implanté dans le site. En effet, tous les villages desservis par la station sont représentés dans le comité et deux délégués sont affectés pour chaque borne fontaine. Les femmes sont dans l’ensemble bien représentées au niveau des comités directeurs. Seules les ASUREP de Lampsar (20 hommes pour 3 femmes) et de Débi Tiguet (20 hommes pour 5 femmes) accusent une faible représentativité des femmes. L’ASUREP de Diama dont le comité directeur compte autant d’hommes que de femmes, respecte la réglementation établie par la REGEFOR. Cependant à Mboubéne on note plus de femmes dans le CD.

Du point de vue de la fonctionnalité, le diagnostic a révélé que de manière générale, les CD des ASUREP se réunissent chaque trimestre pour une évaluation du travail du bureau. Alors que, les réunions du comité directeur sont bimensuelles à Gaé et Lampsar. Les ASUREP de Mboubéne et de Mbakhana se caractérisent par une irrégularité des réunions du comité directeur.

Tableau 26 : Fonctionnement des CD des GASUFOR Périodicité des ASUREP Existence de PV réunions du CD Ross Béthio trimestriel Disponible Gaé bimensuel Non disponible Mboubéne irrégulier Non disponible Thiléne trimestriel Non disponible Diama trimestriel Non disponible Ndiaye Nguent trimestriel Disponible Ndioungue Mbéress trimestriel Non disponible Mboltogne trimestriel Non disponible Débi Tiguet trimestriel Disponible Lampsar bimensuel Disponible Mbakhana irrégulier Non disponible Mbane trimestriel Disponible Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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Le bureau exécutif. Le comité directeur élit en son sein le bureau exécutif chargé du fonctionnement de l’ASUREP. Il se compose d’un président et deux vices présidents, d’un trésorier et de son adjoint, d’un secrétaire et de son adjoint, ainsi que de deux surveillants généraux. Tous les bureaux exécutifs se composent de neuf membres, conformément à la charte de la REGEFOR.

Le respect du genre dans la composition du bureau exécutif s’apprécie différemment d’une ASUREP à une autre. Les femmes sont bien représentées au niveau des bureaux de Ndioungue Mberess avec 5 postes sur les 9 et Débi Tiguet ou elles occupent 4 postes sur 9. Cependant, dans les ASUREP de Gaé, Mboubéne, Diama et Mbane, les femmes occupent moins d’un quart des postes.

En ce qui concerne la périodicité des réunions du BE, il convient de rappeler qu’elle doit être mensuelle si l’on se réfère aux textes organisant les ASUREP. La plupart des sites visités respectent cette clause de réunion mensuelle au cours de laquelle ils font généralement le bilan financier de la gestion de la station. Cependant, certains sites ne tiennent pas régulièrement de réunion du BE. Il s’agit plus précisément des sites de Diama où le bureau se réunit tous les deux mois et Mbakhana où depuis la démission du Président toutes les instances de gestion sont en léthargie.

En conformité au cadre réglementaire régissant le fonctionnement des ASUREP, les réunions de BE doivent être sanctionnées par des procès verbaux transmis à la division régionale de l’hydraulique rurale. Le diagnostic a mis en évidence que dans la pratique, la production de procès verbaux de réunion est effective et les PV constituent, en plus des rapports financiers, des pièces justificatives de la transparence dans la gestion.

Le renouvellement périodique du bureau exécutif est un critère important de bonne gouvernance. En effet, ces instances doivent être renouvelées en moyenne tous les deux ans pour éviter que la gestion des stations ne soit accaparée par un groupe de personnes. Les sites visités n’ont jamais procédé au renouvellement de leurs instances de gestion. Les raisons évoquées sont l’absence de reconnaissance juridique et la décision du chef de la division régionale de l’hydraulique de Saint Louis qui leur a demandé de continuer la gestion quotidienne en attendant l’arrivée de l’opérateur privé.

 Présentation et fonctionnement de la FASUREP Les ASUREP sont organisées en réseau autour de la Fédération des ASUREP du Gorom- Lampsar dite FASUREP créée en 2011. La Fédération est composée de 5 délégués par station qui compose le Conseil d’Administration au sein duquel on a un bureau de six membres et deux commissions élues pour un mandat de deux ans renouvelables. La FASUREP a essentiellement un rôle de coordination des activités des différentes ASUREP.

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2. 2. Situation du personnel

Le personnel du système AEP du Gorom-Lampsar se compose essentiellement des bureaux des ASUREP, des opérateurs recouvreurs et de leurs adjoints, des gardiens des stations, des plombiers et ou releveurs.

3. DONNEES D’EXPLOITATION L’analyse des données d’exploitation est réalisée sur la base des statistiques relatives à la consommation totale, la consommation par type d’abonnés, mais aussi le niveau d’utilisation des produits de traitement d’eau et la consommation d’énergie. L’absence de données sur la production des différentes stations de traitement ne permet pas d’étendre l’analyse sur le rapport entre la production et la consommation.

3. 1. Consommation d’eau des ASUREP

L’analyse de la consommation en eau des populations desservies par le système AEP du Gorom-Lampsar met en évidence une constante évolution sur la période 2011-2014. Elle révèle également la diminution constante de la consommation au niveau des bornes fontaines au profit des branchements particuliers, mais aussi une progression de la consommation au niveau des branchements sociaux. Cette augmentation de la consommation d’eau au niveau des branchements sociaux (école, structure de santé, mosquée, etc.) s’explique par le début de l’application de la vente de l’eau au niveau de ces structures qui étaient caractérisées par la gratuité de l’eau. Quant à la constante diminution des bornes fontaines au profit des branchements particuliers, elle traduit l’amélioration de l’accès à l’eau des populations par la réduction de la distance d’accès à un point d’eau potable. Le tableau révèle aussi la percée des branchements des exploitants qui utilisent de plus en plus l’eau des stations pour les activités productives, notamment le maraîchage.

Tableau 27 : consommation d’eau des ASUREP Evolution Evolution Période 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2011-2013 2013-2014 Consommation totale 249 279 254 980 294 471 2,2% 13,4% Borne fontaine 102 045 74 744 63 254 -36,5% -18,2% Branchement particulier 146 837 172 245 212 341 14,8% 18,9% Branchement social 397 2 485 5 902 84,0% 57,9% Branchement exploitant - 5 506 12 974 100,0% 57,6% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

De manière détaillée, la tendance globale est la prédominance des branchements particuliers comme source d’approvisionnement principale en eau des populations desservies par le système AEP du Gorom-Lampsar. En effet, quatre ASUREP sur les douze que compte le système, ont plus de 70% de leurs populations qui ont des branchements privés. Le tableau ci-dessous met également en évidence le faible accès

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aux branchements privés des populations de l’ASUREP de Gaé et dans une moindre mesure celles de l’ASUREP de Diama.

L’étude de la consommation en eau des populations montrent que la consommation moyenne journalière de la population est estimée à 13 litres par personne et par jour en 2014. On note cependant, de fortes variations d’une ASUREP à une autre, avec un minimum de 7 litres à Lampsar et un maximum de 30 litres à Diama. Il convient de souligner le cas de Débi Tiguet qui se singularise par un niveau de consommation particulièrement bas de près de 3 litres d’eau par personne et par jour. Ceci s’explique par le fait que l’ASUREP ne compte que 2 branchements particuliers et que la plupart des ménages s’approvisionnent au niveau des bornes fontaines où le prix du mètre cube d’eau est particulièrement élevé : 1250 FCFA.

Tableau 28 : Part de chaque catégorie d’abonnés sur la consommation totale Consommation Nombre ASUREP BF BP BS BE totale litres/pers Ross Béthio 144 937 30 11% 87% 2% 0% Gaé 29 259 10 77% 20% 2% 0% Mboubéne 20 588 8 21% 79% 0% 0% Thiléne 21 064 15 26% 73% 1% 0% Diama 24 520 20 15% 49% 2% 30% Ndiaye Nguent ------Ndioungue Mbéress (2013) 15 812 20 42% 53% 5% 0% Mboltogne 33 641 13 21% 62% 3% 17% Débi Tiguet (2012) 7 385 3 0%

Lampsar 7 488 8 9% 91% 0% 0% Mbakhana ------Mbane (2012) 68 232 20 47% 53% 0% 0% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

L’étude du tableau ci-dessus permet de dire qu’il n’existe pas un lien établi entre la consommation d’eau par personne et par jour et la disponibilité d’un branchement particulier. D’ailleurs, les résultats des entretiens sur le terrain confirme cet état de fait car la population maintient l’approvisionnement au niveau de certaines sources d’eau non potables (cours d’eau et puits traditionnels) pour certains usages domestiques du fait du cout élevé de l’eau aussi bien au niveau des bornes fontaines que des branchements particuliers. Le tableau ci-après abonde dans le même sens car on note une relative faible augmentation de la consommation d’eau des populations de 2011 à 2014, même si on note des cas isolés au niveau des ASUREP de Mboltogne, Lampsar et dans une moindre mesure Thilène et Diama.

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Tableau 29 : Evolution de la consommation Evolution Evolution ASUREP 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2011-2013 2013-2014 Ross Béthio 117 241 137 086 144 937 14,5% 5,4% Gaé - - 29 259 - - Mboubéne - 23 751 20 588 - -15,4% Thiléne 17 441 17 357 21 064 -0,5% 17,6% Diama - 27 569 31 851 - 13,4% Ndiaye Nguent - - - - - Ndioungue Mbéress 15 648 15 812 - 1,0% - Mboltogne 19 111 26 923 39 284 29,0% 31,5% Débi Tiguet 7 385 - - - - Lampsar 4 221 6 482 7 488 34,9% 13,4% Mbakhana - - - - - Mbane 68 232 - - - - Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

3. 2. Consommation en énergie et produits chimiques

L’analyse du niveau d’utilisation des produits chimiques concernent les produits de traitement de l’eau. La base de l’analyse avec le tableau concerne les montants mobilisés pour l’achat des produits de traitement de l’eau du fait de l’absence de données brutes sur le volume de produits chimiques utilisés pour le traitement de l’eau. Outre cet aspect, certaines ASUREP ont recours mensuellement à des prélèvements et analyses de l’eau. Toutefois, cet aspect n’est pas inclus dans le tableau analysé du fait qu’il ne s’agit pas d’une pratique utilisée par toutes les ASUREP.

Tableau 30 : Produits de traitement eau (FCFA) Evolution Evolution ASUREP 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2011-2013 2013-2014 Ross Béthio 3 084 847 6 914 140 5 890 442 55,4% -17,4% Gaé 686 500 217 900 - - - Mboubéne - 672 575 1 200 000 100,0% 44,0% Thiléne 1 365 790 1 441 535 1 358 750 5,3% -6,1% Diama - 1 878 833 1 557 500 100,0% -20,6% Ndiaye Nguent 660 488 206 055 - - - Ndioungue Mbéress 602 750 531 900 - -13,3% - Mboltogne - 802 550 1 385 000 100,0% 42,1% Débi Tiguet - - - - - Lampsar 178 097 244 000 52 500 27,0% -364,8% Mbakhana - - - - - Mbane 2 091 500 - - - - Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

L’évolution en dents de scie des montants décaissés pour l’acquisition de produits de traitement d’eau entre 2011 et 2014, ainsi que les pics observés notamment à Ross Béthio et à Mboltogne dénote d’une absence de maitrise du fait du manque de technicité des membres des ASUREP. D’ailleurs, les ASUREP ont commis un technicien pour assurer l’analyse de la qualité de l’eau au niveau des stations de manière périodique.

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Graphique 11 : Ratio des montants dépensés en produits de traitement par m3 d’eau

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Ce manque de maîtrise est plus manifeste sur l’analyse du ratio des montants dépensés pour l’achat de produits de traitement d’eau par m3 d’eau distribué. Cette analyse montre une forte variation de 7 FCFA par m3 d’eau distribué à Gaé à 75 FCFA m3 d’eau distribué à Thilène. Du fait du caractère incomplet des informations, les données du tableau constituent des moyennes sur la période allant de 2011 à 2014.

En ce qui concerne la consommation en électricité, la tendance générale est l’importance des montants des factures, notamment à Mbane et Ross Béthio. L’absence de maîtrise de la consommation en eau des populations est plus manifeste dans l’analyse de la consommation en électricité du fait des forts taux d’évolution constatés d’une période à une autre, avec un pic de 40% à Mboltogne. Au niveau des ASUREP de Ross Béthio, de Lampsar et de Thilène, où on dispose des données complètes sur la période allant de 2011 à 2014, on constate une situation différenciée. En effet, au niveau de Ross Béthio, on constate une évolution linéaire de la consommation, alors qu’à Thilène et à Lampsar, nous avons une évolution en dents de scie.

Tableau 31 : Consommation en électricité des stations (FCFA) Evolution Evolution ASUREP 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2011-2013 2013-2014 Ross Béthio 5 636 620 6 033 290 6 807 364 6,6% 11,4% Gaé 1 522 176

Mboubéne 1 086 190 2 000 000 45,7% Thiléne 1 166 331 1 017 370 1 150 400 -14,6% 11,6% Diama 2 367 090 2 117 348 -11,8% Ndiaye Nguent 978 010 1 533 080 36,2% Ndioungue Mbéress 599 950 842 280 28,8% Mboltogne 2 562 208 4 267 985 40,0% Débi Tiguet

Lampsar 429 270 657 600 289 050 34,7% -127,5% Mbakhana

Mbane 15 907 148

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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Le ratio des montants dépensés en paiement des factures d’électricité par m3 d’eau met en évidence cette absence de maitrise. En effet, si au niveau de l’ASUREP de Ndioungue Mberess, le m3 d’eau distribué a couté 46 FCFA en électricité, au niveau de l’ASUREP de Mbane, le m3 d’eau distribué a couté 233 FCFA.

Graphique 12: Ratio des montants dépensés en électricité par m3 d’eau

Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

4. ANALYSE DE LA QUALITE DE L’EAU ET DU SERVICE

Du fait de la proximité du fleuve Sénégal et de ses affluents, combiné à un manque d’accès à un réseau AEP, les populations de la zone du Gorom Lampsar ont longtemps utilisé l’eau des cours d’eau pour leur usage domestique. Ainsi, après la mise en service des stations de pompage et malgré les activités d’IEC menées auprès des populations pour un recours aux systèmes AEP pour les usages domestiques, l’approvisionnement au niveau des cours d’eau a persisté du fait du coût de l’eau jugé excessif par la population.

Dès lors, le diagnostic a porté essentiellement sur la qualité de l’eau produite, celle de l’eau consommée et la qualité du service d’eau. L’intérêt de ce questionnaire est qu’il permet de cerner le niveau d’appréciation des usagers sur la qualité de l’eau et du service, mais aussi et surtout sur les éléments sur lesquels il importe d’insister pour améliorer la consommation de l’eau des stations de pompage par la population.

4. 1. Qualité de l’eau produite

Le système AEP du Gorom Lampsar, qui consiste en une technique de captage et de potabilisation des eaux de surface, constitue la réponse apportée par les autorités du Sénégal face au manque d’eau potable de ces populations. Ainsi, toutes les conditions ont été mises en œuvre pour rendre l’eau de surface potable facile d’accès aux usagers. En ce sens, les enquêtes de terrain font ressortir globalement une bonne appréciation de la qualité de l’eau produite au niveau des unités de potabilisation.

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Il faut noter que dans certaines stations, un consultant a été commis pour procéder, de manière périodique, à l’analyse de la qualité de l’eau produite et distribuée. Les données financières sur le contrôle de la qualité de l’eau ne sont disponibles que pour les ASUREP de Lampsar, Mboltogne, Mboubène, Ross Béthio, ce qui limite nos capacités d’analyse sur cet aspect. Quoiqu’il en soit, la qualité de l’eau produite est positivement appréciée par les membres des différentes ASUREP, ainsi que le personnel d’exploitation commis par les ASUREP pour faire fonctionner les stations.

 Qualité de l’eau distribuée et consommée L’eau traitée au niveau des stations est distribué aux populations par un réseau de canalisations assez récent car mis en place par le projet. Donc il ne se pose pas de problème de vétusté. La qualité de l’eau distribuée est donc la même que celle qui sort des stations après traitement. De manière générale, les populations n’ont pas de problème avec la qualité de l’eau. Elles avouent même que le Gorom Lampsar a mis fin à leur calvaire en ce qui concerne l’accès à l’eau potable.

Toutefois, il serait intéressant d’étendre les activités d’analyse de la qualité de l’eau au niveau de toutes les stations, en vue de garantir la consommation d’une eau potable à tous les usagers du système AEP du Gorom Lampsar.

4. 2. Qualité du service de l’eau

Etudier la qualité du service de l’eau revient avant tout à analyser la capacité des ASUREP à offrir un service de qualité optimale aux usagers. Le service de l’eau porte essentiellement sur :

la fourniture de l’eau aux usagers ;

l’assistance en cas de panne ;

la réparation des fuites.

Les usagers, de manière générale, jugent la qualité du service satisfaisante. En effet, il existe au niveau des ASUREP un personnel disponible qui s’occupe du fonctionnement des stations et de l’entretien/maintenance du réseau. En plus, il existe peu ou pas de coupures au niveau de la fourniture de l’eau et les réparations sont automatiquement prises en charge par l’ASUREP.

Le point négatif à noter reste la cherté du prix de l’eau décriée par la population. En effet, le prix du m3 varie entre 300 et 400 FCFA au niveau des branchements particuliers et la bassine de 25 litres est vendu à 25 FCFA. Cette cherté de l’eau participe, dans certaines zones, à la faible consommation de l’eau du réseau et un retour vers les cours d’eau pour certains usages.

 Le manque de qualification du personnel L’absence ou l’insuffisance de qualification du personnel est mise en évidence par les usagers. A leur avis, c’est le manque de compétences surtout techniques par rapport au

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traitement de l’eau par le personnel de l’ASUREP qui est à l’origine des problèmes de maintenance au niveau des stations.

La gestion de l’eau est très délicate. Le personnel qui s’en occupe n’a pas été formé donc n’est pas qualifié. Cela constitue un véritable problème pour nous. L’opérateur devra donc penser à offrir des formations au personnel qu’il va recruter dans l’ASUREP.

Dah FALL, Président ASUREP Mboubène, Saint-Louis

5. GESTION COMMERCIALE DE L’EAU

5. 1. Vente de l’eau

Dans le but de promouvoir la pérennité des ouvrages d’approvisionnement en eau potable, les ASUREP du système AEP du Gorom-Lampsar procèdent à la vente de l’eau au prorata du volume d’eau consommé. Ainsi, tous les points de distribution d’eau disposent de compteurs en vue de parvenir à établir l’évidence entre le volume d’eau vendu et consommé, ainsi que les recettes collectées.

Pour la période 2011-2012, le constat est l’importance des effectifs de branchements particuliers qui constituent 86% des points d’eau potable alimentés par le système AEP du Gorom-Lampsar. Cette situation s’explique, au niveau de certaines ASUREP par le coût du m3 d’eau qui est plus accessible au niveau des branchements particuliers. D’ailleurs, au niveau de certaines ASUREP le coût de l’eau au niveau des bornes fontaines constituent le double, voire le triple du coût de l’eau au niveau des branchements particuliers. Cette situation constitue un paradoxe étant donné que les bornes fontaines restent le lieu de recours des usagers les plus démunis financièrement. D’autant plus qu’avec la vente au détail, le préposé à la borne fontaine a une double marge bénéficiaire (bassine de 25 litres à 25 FCFA, ce qui revient à 1000FCFA le m3, alors que l’ASUREP, en dehors de Débi Tiguet, facture entre 400 et 900 FCFA le m3).

Tableau 32: Liste clientèle et tarifs appliqués Période 2011-2012 Période 2013-2014 BF BP BS BF BP BS ASUREP Prix Prix Prix Prix Prix Prix Nbre Nbre Nbre Nbre Nbre Nbre m3 m3 m3 m3 m3 m3 Ross Béthio 17 500 566 300 9 - 20 300 805 300 9 200 Gaé 9 500 46 500 11 - 24 400 82 400 11 - Mboubéne 20 600 298 400 - 11 600 157 400 - - Thiléne 15 600 33 300 7 - 15 600 109 300 7 - Diama 27 600 110 500 - 500 20 500 175 400 11 250 Ndiaye Nguent ------Ndioungue Mbéress 15 600 33 300 12 600 15 67 12 - Mboltogne 29 600 19 300 6 300 35 600 211 300 13 300 Débi Tiguet 16 1250 2 300 4 - 15 1250 2 300 - - Lampsar 13 900 16 300 - - 13 600 47 300 3 300 Mbakhana 39 600 297 300 - - 5 - 297 - - - Mbane - 400 - 400 - 400 46 400 268 400 2 400 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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L’étude évolutive du nombre de branchements particuliers de la période 2011-2012 à celle 2013-2014 confirme cet état de fait avec un taux d’évolution de 30% du nombre d’abonnés pour ce type de point d’eau. Alors que sur la même période, le taux d’évolution du nombre de borne fontaine est régressif avec une moyenne de -2%, fortement tiré par les ASUREP de Mboubène et de Diama.

Tableau 33: Evolution des abonnés et du coût de l’eau par type d’abonnés Evolution des effectifs Evolution des couts ASUREP %BF %BP %BS %BF %BP %BS Ross Béthio 15% 30% 0% -67% 0% 100% Gaé 63% 44% 0% -25% -25%

-82% -90% 0% 0% Mboubéne Thiléne 0% 70% 0% 0% 0%

Diama -35% 37% 100% -20% -25% -100% Ndiaye Nguent ------Ndioungue Mbéress 0% 51% 0% - - - Mboltogne 17% 91% 54% 0% 0% 0% Débi Tiguet 0% 0% 0% 0% 0%

Lampsar 0% 66% 100% -50% 0% 100% Mbakhana 0% 0% 0% 0%

Mbane 100% 100% 100% 0% 0% 0% Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

En ce qui concerne le coût de l’eau, la tendance est globalement régressive aussi bien au niveau des bornes fontaines qu’au niveau des branchements particuliers. Ceci se justifie par le coût du m3 d’eau qui était très élevé, ce qui constituait une réelle contrainte pour la consommation de l’eau des stations de traitement par les usagers. D’ailleurs, les principales recommandations des populations pour une amélioration du niveau d’utilisation de l’eau des stations de traitement par les populations locales sont la mise en œuvre d’une politique de sociabilisation du coût de l’eau. Ainsi, une révision du coût de l’eau s’avère nécessaire en vue de l’adapter au niveau de vie des populations de la zone du Gorom Lampsar.

Quant aux branchements sociaux qui concernent les équipements collectifs tels que les écoles, les structures de santé et les lieux de culte, la gratuité de l’eau tend de plus en plus à disparaitre du fait d’une absence de rationalisation de l’utilisation de l’eau. D’ailleurs, depuis l’application du système de paiement de l’eau au prorata du volume d’eau, la consommation au niveau de ces types de point d’eau est de plus en plus modérée.

5. 2. Recouvrement des recettes

Le recouvrement des volumes d’eau consommés pose problème au niveau de tous les types de points d’eau. En effet, sur un total de 1.002.881 m3 d’eau facturés, seuls 828.001 m3 ont été recouvrés, soit un taux de 83%. Il importe de souligner que les chiffres concernent la consommation totale de toutes les ASUREP sur la période 2011-2014, du

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moins les chiffres disponibles, car nous ne disposons pas des données de toutes les ASUREP sur la période.

Tableau 34 : Evolution du recouvrement des volumes d’eau consommés TOTAL BF 2011-2014 TOTAL BP 2011-2014 TOTAL BS 2011-2014 ASUREP Volume Volume Volume Volume Volume Volume Ecart Ecart Ecart facturé recouvré facturé recouvré facturé recouvré Ross Béthio 161 189 153 833 - 7 356 346 272 291 496 - 54 776 3 073 318 - 2 755 Gaé 22 571 19 985 - 2 586 5 969 7 020 +1 051 719 1 123 +404 Mboubéne 32 158 25 257 - 6 901 39 132 30 878 - 8 254 - - - Thiléne 35 826 31 306 - 4 520 29 196 27 477 - 1 719 703 408 - 295 Diama 30 353 23 547 - 6 806 30 000 21 546 - 8 454 1 230 374 - 856 Ndiaye Nguent ------Ndioungue 17 684 8 989 - 8 695 12 550 5 704 - 6 846 946 128 - 818 Mbéress Mboltogne 57 734 51 033 - 6 701 34 002 32 142 - 1 860 1 726 1 078 - 648 Débi Tiguet 16 755 13 355 - 3 400 84 60 - 24 - - - Lampsar 29 795 12 910 - 16 885 24 438 9 646 - 14 792 - - - Mbakhana ------Mbane 32 055 30 457 - 1 598 36 177 27 662 - 8 515 543 269 - 274 Total 436 121 370 672 - 65 448 557 820 453 631 - 104 189 8 940 3 698 - 5 242 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

Le recouvrement pose plus problème au niveau des branchements particuliers. En effet, l’écart entre le volume facturé et le volume recouvré est de - 174 879 m3. Sur ce volume, 59,6% concernent les branchements particuliers et les bornes fontaines, 37,4%. Cette situation se déteint sur le taux de recouvrement des recettes qui se situe à près de 49% fortement tiré par les faibles taux au niveau de Ndioungue Mberess, Gaé et Diama. En effet, ces trois ASUREP affichent des taux de recouvrement moyens inférieurs à 40%. Alors que les ASUREP qui ont les meilleurs taux de recouvrement sont celles de Mboltogne et de Thilène et ces taux sont obtenus grâce au recouvrement enregistré au niveau des branchements particuliers. Il convient de souligner que les problèmes majeurs de recouvrement sont enregistrés au niveau des branchements sociaux.

Tableau 35 :Taux de recouvrement et montant des arriérés Taux de recouvrement en 2011-2014 Taux moyen de Totaux des ASUREP BF BP BS recouvrement arriérés BF Ross Béthio 88% 83% 3% 58% 16 676 900 Gaé 30% 39% 52% 40% 307 600 Mboubéne 64% 62% - 42% 512 100 Thiléne 87% 96% 40% 74% 677 600 Diama 53% 47% 16% 38% 3 524 400 Ndiaye Nguent - - - - - Ndioungue Mbéress 33% 29% 3% 21% - Mboltogne 87% 93% 46% 75% 495 600 Débi Tiguet 53% 44% - 33% - Lampsar 69% 64% 45% 59% 4 345 910 Mbakhana - - - - - Mbane 31% 32% - 21% - Moyenne 59% 59% 29% 49% 26 540 110 Source : Enquêtes de terrain GERAD – Décembre 2014- Janvier 2015

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6. GESTION FINANCIERE

La gestion financière de la plupart des sites du réseau est gérée par un cabinet de consultance du nom de EBK- Gestion. L’enregistrement et le traitement des données sont faits sur la base de fichiers Excel conçus par le cabinet. A travers ces fichiers, les états financiers de synthèse sont produits avec toutes les informations disponibles.

Pour réaliser la situation financière du système AEP du Gorom-Lampsar nous avons travaillé sur les différents états financiers mis à notre disposition. En plus de cela, il a été effectué des entretiens avec le personnel technique. Ainsi les éléments suivants permettront de faire des analyses :  Un tableau d’inventaire des matériels informatiques et bureautiques ;  Des comptes de résultats périodiques retraçant les recettes et les dépenses de chaque ASUREP ;  Différentes ratios de structures.

6. 1. Structuration financière Chaque ASUREP gère de manière autonome ses comptes et opérations financiers. Elles disposent chacune de personnel technique qui enregistre et traite les factures. A chaque fin d’exercice comptable, l’assemblée générale se réunit pour la présentation des états financiers et pour préparer un budget prévisionnel en fonction des objectifs de l’ASUREP.

6. 2. Domaines de compétences financières Dans chaque ASUREP, la gestion est assurée par quelques membres du bureau et par un personnel technique.  Pour le bureau : nous avons le président, le secrétaire général, le trésorier général et le surveillant général. Les indemnités versées à ces membres varient de 0 à 50.000 F CFA.  Pour le personnel technique : il s’agit de l’opérateur principal, de l’opérateur relais, du gardien. A ce niveau on note pour certains sites des femmes de ménage et des gérants qui sont pris pour assurer la gestion. Les indemnités varient de 20.000 à 60.000 F CFA.  Le personnel de gestion

Le personnel de gestion est chargé d’effectuer les tâches suivantes : la facturation périodique aux clients ; l’encaissement des paiements de factures ; le recouvrement des arriérés ; le paiement des motivations du personnel technique et des membres du bureau ; l’entretien des stations.

 Le bureau Le bureau convoque l’assemblée générale pour discuter des points suivants : des états financiers ; du budget prévisionnel.

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6. 3. Inventaire des équipements matériels Les ASUREP travaillent souvent dans les locaux des stations. Des installations bureautiques sont aménagées afin d’exercer les activités de traitement, de facturation et de recouvrement. Chaque ASUREP dispose d’un ensemble de matériels acquis sur fonds de caisse des structures. Il s’agit pour l’ensemble de : Cinq ordinateurs ; Onze imprimantes ; Une trentaine de chaises ; Des tables de bureau au niveau de chaque site; etc.

La répartition entre les ASUREP se présente ainsi : Un ordinateur HP Compaq dc 7100 sff Deux imprimantes laser jet HP Un téléphone fixe Ross Bethio Un ordinateur pavilion Un modem internet Deux multiprises Une table de bureau Un ordinateur portable acer (appartenant au président) Lampsar Une imprimante HP laser jet Un ordinateur Mboubene Quatre chaises Une table de bureau Un ordinateur Lenovo Huit chaises Une imprimante laser jet Diama Un ventilateur Deux tables de bureau Un téléphone fixe Expresso Un ordinateur HP 550 Une imprimante HP office jet Gae Deux chaises Une machine à calculer

6. 4. Bilan consolidé Un bilan est la photocopie des avoirs et des devoirs de toute structure. Il est essentiellement constitué des biens matériels, des stocks de marchandises, des créances obtenues sur les clients, des avoirs en caisse et en banque, et de toutes les dettes contractées.

 Les biens de la FASUREP : du matériel informatique et bureautique (cf. Inventaire) ; des stocks de tuyaux pour les travaux d’extension du réseau : ces matériaux sont souvent achetés a l’occasion des opérations d’extension ou de branchements nouveaux ; du matériel de plomberie ; la trésorerie : seul le site de Ross Betio a fourni le montant de sa trésorerie a la date des enquêtes de terrain. Pour les autres sites, il a été fourni les numéros de comptes dans diverses structures financières. o Débi Tiguet : CMS Saint-Louis 0244977 o Diama : CMS St-louis 4065 o Gae : CNCAS Richard Toll

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o Lampsar : CMS St-louis 0080391 et 0155278 o Mboltogne : CMS St-louis 0244986 o Mboubene : CMS St-louis 0244990 o Ndiaye nguent o Ndioungue mberess o Ross bethio : CMS Saint-Louis 0480569 o Thilene NB : L’ASUREP de Ross Bethio détient dans ses comptes respectifs 18.000.000F CFA et environ 3.000.000 F CFA pour son compte courant.

 Les dettes de la FASUREP

La FASUREP n’enregistre pas de dettes à ce jour. En effet les ASUREP dégagent assez de bénéfices qui leur permettent de régler toutes les transactions qu’elles réalisent.

6. 5. Comptes de résultat périodiques Les comptes de résultat produits par les ASUREPs ne suivent pas les exercices civils. En effet tous les résultats calculés sont à cheval entre les deux années. L’explication est que les consultants ont pris comme date de départ non pas le mois de janvier mais le mois du début du contrat qui les liait avec les ASUREPs respectives. Ainsi nous avons des comptes de résultat suivant les périodes suivantes : 2011- 2012,2012-2013 et 2013-2014. Ces périodicités prises ne permettent pas de dégager le résultat de chaque année civile. Mais par ailleurs, nous pouvons toujours établir un tableau général et procéder à des analyses. Il faut noter aussi que quatre des douze sites n’ont produit aucun document relatif à la gestion financière de leurs activités. Il s’agit des localités suivantes : Débi Tiguet, Mbakhana, Mbane et Ndiaye Nguent.

 Diama En produits nous avons obtenu 40 889 733 F CFA et en charges 32 490 053 F CFA pour un résultat de 8 399 680 F CFA. Ces chiffres couvrent la période de juin 2012 à février 2014.

 Gae En produits nous avons obtenu 14 431 032 F CFA et en charges 13 585 763 F CFA pour un résultat de 845 269 F CFA. Ces chiffres couvrent la période d’octobre 2012 à septembre 2013.

 Lampsar En produits nous avons obtenu 12 923 760 F CFA et en charges 13 069 460 F CFA pour un résultat négatif de 145 700 F CFA. Ces chiffres couvrent la période de mai 2011 à septembre 2013.

 Mboltogne En produits nous avons obtenu 50 454 846 F CFA et en charges 48 021 101 F CFA pour un résultat de 2 433 745 F CFA. Ces chiffres couvrent la période de mai 2011 à mai 2014.

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 Mboubene En produits nous avons obtenu 30 328 695 F CFA et en charges 27 595 701 F CFA pour un résultat de 2 732 994 F CFA. Ces chiffres couvrent la période de mai 2011 à septembre 2012 et octobre 2013 à septembre 2014.

 Ndioungue Mberess En produits nous avons obtenu 19 734 765 F CFA et en charges 14 690 230 F CFA pour un résultat de 5 044 535 F CFA. Ces chiffres couvrent la période d’octobre 2011 à septembre 2013

 Ross bethio En produits nous avons obtenu 178 740 399 F CFA et en charges 130 939 990 F CFA pour un résultat de 47 800 409 F CFA. Ces chiffres couvrent la période de juillet 2010 à juin 2014.

 Thilene En produits nous avons obtenu 29 491 209 F CFA et en charges 26 851 888 F CFA pour un résultat de 2 639 321 F CFA. Ces chiffres couvrent la période d’avril 2011 à juillet 2014.

6. 6. Ratios d’analyse Les périodicités prises ne sont pas identiques donc à priori on ne saurait faire une comparaison juste et équitable. Par contre, nous allons analyser le ratio de rentabilité générale du réseau en prenant en compte le montant total des recettes et le montant total de la marge bénéficiaire. Ainsi nous obtenons 18,50%. Le total des recettes est de 376 994 439 F CFA et le total des dépenses est de 307 244 186 F CFA. Donc en faisant la différence nous obtenons un résultat de 69 750 253 F CFA.

Analyse du ratio de rentabilité

Ce taux de rendement est bon car il est à deux chiffres. C’est une bonne somme d’argent qui peut permettre de réaliser des investissements et de subvenir aux charges d’exploitations du réseau.

7. CONCLUSION PARTIELLE SUR LA GESTION TRANSITOIRE

7. 1. Enseignements tirés du diagnostic

 La situation organisationnelle

Le diagnostic de la situation organisationnelle a montré l’existence d’organes de gestion au niveau de toutes les ASUREP (bureau exécutif, comité directeur et assemblée générale). Par ailleurs, les ASUREP se sont regroupées en fédération dont le principal rôle est la mise en cohérence et la coordination des activités des différentes ASUREP.

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Les entretiens avec les différentes ASUREP ont montré la tenue de réunions des bureaux exécutifs et des comités directeurs. Toutefois, ces réunions se tiennent de manière irrégulière pour la plupart des ASUREP et la production de procès verbaux de réunion n’est pas automatique.

Par ailleurs, les ASUREP ne tiennent pas d’assemblées générales d’information des usagers des stations de pompage. Quant à la non tenue d’assemblées de renouvellement, elle s’explique selon les ASUREP par leur statut temporaire.

 La situation financière et commerciale Le diagnostic de la situation financière et commerciale des ASUREP a mis en évidence leurs faibles performances. En effet, le poids des créances grève considérablement le compte de résultat qui doit être amélioré. En outre, le taux de recouvrement est particulièrement bas pour la majorité des ASUREP.

Lors du diagnostic, seule l’ASUREP de Ross Béthio a fourni aux consultants le montant de ses avoirs en banque et en caisse. Les autres ASUREP et la FASUREP n’ont pas voulu donner les montants de leur épargne arguant être tenu par le devoir de confidentialité. Ceci est assez révélateur de leur manque de maîtrise de leurs devoirs de transparence dans la gestion des avoirs publics.

7. 2. Typologie des ASUREP

 Démarche méthodologique

Les thèmes qui ont permis de faire les analyses ont porté sur : - la situation organisationnelle ; - la situation commerciale ; - la situation financière. Après ces analyses thématiques, la synthèse a consisté à faire la typologie des GASUFOR en fonction d’un ensemble d’indicateurs de gestion organisationnelle et commerciale. Les indicateurs sélectionnés sont : Pour la situation organisationnelle :

Périodicité et régularité des réunions du CD

Existence de PV de réunions pour le CD Pour la situation commerciale :

Moyenne 2011-2014 du taux de recouvrement pour tous les types de point d’eau

Montants des arriérés de paiement pour la période 2013-2014 pour chaque GASUFOR Pour la ASUREP financière :

Compte de résultat

Part du résultat sur le produit

Nous avons attribué des notes aux indicateurs permettant l’établissement d’une classification des ASUREP. Comme le montre le tableau ci-dessous : - la note de 100 points est accordée aux indicateurs qui répondent aux normes de bonne performance en matière de gestion de réseau AEP ;

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- la note de 50 points est attribuée aux indicateurs qui ont une performance moyenne ; - la note de 25 points est accordée aux indicateurs qui ont une faible performance ; - la note de 0 point est affectée aux indicateurs qui ne sont pas en phase avec les normes de gestion de réseau AEP.

Tableau 36 : Notation pour la classification des ASUREP

Notation 100 50 25 0

Périodicité des réunions du CD Mensuel/bimensuel Trimestriel Semestriel irrégulier Existence de PV de réunions oui et non oui et disponible irrégulier non pour le CD disponible Moyenne 2011-2014 du taux plus de 90% 70 à 90% 50 à 70% moins de 50% de recouvrement Arriérés de paiement pour la 500 000 à 2,5 moins de 500 000 2,5 à 5 millions 5 millions et plus période 2013-2014 million moins de 1 Compte de résultat 5 millions et plus 2,5 à 5 millions 1 à 2,5 millions million Part du résultat sur le produit 1/4 1/5 1/16 Nul

 Principaux types d’ASUREP Les principaux résultats de l’étude ont permis de monter une grille des indicateurs de performance basée sur des variables relatives aux aspects organisationnel, commercial et financier. Une classification a été opérée sur la base du comportement de chaque ASUREP pour ces différentes variables. La classification est faite sur la base du nombre de points obtenus par chaque ASUREP, comme le montre le tableau ci-après :

Tableau 37 : Typologie des ASUREP ORGANISATION GESTION COMMERCIALE GESTION FINANCIERE Arriérés de Périodicité Existence de PV Moyenne 2011- Part du Note ASUREP paiement pour la Compte de des réunions de réunions 2014 du taux de résultat obtenue période 2013- résultat du CD pour le CD recouvrement /produit 2014 Ross Béthio 50 0 25 0 100 100 275 Gaé 100 0 0 100 0 25 225 Mboubéne 0 0 0 50 50 25 125 Thiléne 50 0 50 50 50 25 225 Diama 50 0 0 25 100 50 225 Ndiaye Nguent 50 100 0 0 0 0 150 Ndioungue Mbéress 50 0 0 0 0 100 150 Mboltogne 50 0 50 100 0 25 225 Débi Tiguet 50 0 0 0 0 0 50 Lampsar 100 100 25 25 0 0 250 Mbakhana 0 0 0 0 0 0 0 Mbane 40 60 0 0 0 0 100

Légende 500-275 : Bon 275-175 : Moyen 175-75 : Faible Moins de 75 : Mauvais

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L’analyse du tableau a permis de dégager quatre types d’ASUREP :

Les ASUREP qui ont une bonne gestion :

Ross Béthio se singularise par une bonne gestion financière, d’ailleurs, elle est l’unique ASUREP à donner le montant de ses avoirs en banque et en caisse, proches de 20.000.000 FCFA.

Lampsar est caractérisée par une bonne gestion organisationnelle. Cependant, l’importance des arriérés de paiement et le faible taux de recouvrement, ainsi qu’un compte de résultat négatif, sont des indicateurs d’une mauvaise gestion financière.

Les ASUREP qui ont une gestion moyenne :

Thilène est une structure qui a mis en place une bonne politique de communication, ce qui a influé de manière positive sur la gestion des activités de l’ASUREP. En outre, l’appui-conseil du consultant permet à l’ASUREP d’améliorer de manière substantielle sa gestion.

Diama est caractérisée par une gestion financière et un niveau de fonctionnement du comité directeur relativement satisfaisant. Toutefois, l’ASUREP de Diama devrait travailler davantage sur l’amélioration du taux de recouvrement et la gestion des archives.

Mboltogne a une gestion commerciale satisfaisante, ce qui lui a permis d’avoir un bon taux de recouvrement et une bonne gestion des arriérés de paiement. La mise en application des recommandations du consultant en gestion a beaucoup influé sur l’amélioration de la gestion.

Gaé est caractérisée par une faible utilisation de l’eau de la station au détriment des cours d’eau. Ceci se justifie par la cherté de l’eau et les faibles revenus des populations.

Les ASUREP qui ont une mauvaise gestion :

Mboubène a un bureau exécutif et un comité directeur caractérisés par une tenue irrégulière des réunions et la non production de procès verbaux de réunion. En plus, l’ASUREP est confrontée à des problèmes de recouvrement, notamment au niveau des branchements sociaux et ceux des exploitants.

Ndiaye Nguent a un problème de gestion des archives et de production d’états financiers, ce qui ne permet pas d’approfondir l’analyse pour apprécier les performances de l’ASUREP en matière de gestion.

Ndioungue Mbéress, malgré un compte de résultat assez satisfaisant, des efforts doivent être consentis dans le recouvrement et la production de documents de gestion administrative. Mbane, le faible taux de recouvrement, combiné à l’absence de données, notamment concernant la gestion financière, sont autant de facteurs qui entravent la bonne gestion de la station.

Les ASUREP, avec de réels problèmes de gestion :

Débi Tiguet, avec un faible taux de recouvrement et un compte de résultat nul est l’une des ASUREP qui sont les plus confrontées à des problèmes de gestion.

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D’autant plus que le nombre d’abonnés est faible, de même que le taux d’utilisation de l’eau de la station du fait de la cherté de l’eau.

Mbakhana est confronté à un problème organisationnel avec la démission du président. Cette situation a induit une grande léthargie dans la gestion des activités de l’ASUREP, d’autant plus que l’intérimaire sollicite une assemblée générale qui peine à se tenir.

La carte suivante illustre la classification des ASUREP en fonction des indicateurs retenus.

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Carte 4: Classification des ASUREP de Saint-Louis

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IV. CONCLUSION SUR LA GESTION TRANSITOIRE

Dans cette partie, il s’agit de faire des recommandations découlant des résultats du diagnostic au niveau des systèmes AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin et du Gorom Lampsar. En effet, une analyse synthétique combinatoire de ces deux systèmes aurait permis de faire une caractérisation des ASUREP/GASUFOR, en fonction des principaux indicateurs mis en évidence dans les termes de référence : gestion organisationnelle, gestion de l’exploitation, gestion commerciale et financière. Toutefois, le manque de données sur tous ces secteurs, ainsi que le caractère sectoriel des données pour celles existantes au niveau de certaines ASUREP/GASUFOR constituent de réelles limites à ce type d’analyse. Ainsi, des recommandations, formulées par les acteurs locaux (URAF/URAT/FASUREP) et renforcées par celles des consultants, seront présentées ici en vue de l’amélioration de la gestion

1. 1. Pour le système AEP du Notto Ndiosmone-Palmarin

Les principales recommandations émanant du diagnostic sont : - Mieux sécuriser la gestion commerciale par une politique d’identification de tous les points d’eau ; - Vérifier tous les points d’eau pour s’assurer de la bonne fonctionnalité des compteurs qui constituent le principal point de discorde entre les GASUFOR et les usagers ; - Mettre en place une politique d’élimination progressive des bornes fontaines qui posent le plus de problème lors des recouvrements ; - Réfectionner certaines parties du réseau caractérisées par la vétusté ; - Promouvoir une politique répressive à l’endroit des usagers qui ne paient pas leur facture.

1. 2. Pour le système AEP du Gorom Lampsar

Les principales recommandations découlant du diagnostic concernent entre autres : - Améliorer la desserte, avec une extension du réseau au niveau des quartiers et des villages non encore desservis ; - Promouvoir les branchements sociaux en vue de faire régresser le nombre de bornes fontaines où les problèmes de recouvrement se posent le plus ; - Améliorer l’entretien et la maintenance des installations pour un meilleur service de l’eau ; - Mettre en place des stratégies permettant d’améliorer le recouvrement et faire prévaloir la rigueur dans la gestion commerciale ; - Favoriser la cohésion entre les différentes ASUREP, en vue de prévoir un système de péréquation permettant aux ASUREP les plus importantes d’appuyer les plus faibles ; - Diminuer le coût de l’eau en vue d’améliorer le taux de recours à l’eau des stations et un délaissement des cours d’eau pour tous les usages domestiques.

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1. 3. Principaux défis de l’opérateur

- Stabiliser le portefeuille d’abonnés, notamment au niveau du système AEP du Notto-Ndiosmone-Palmarin ; - Améliorer l’approvisionnement en eau, par une amélioration du service de l’eau au niveau de certains sites de la région de Fatick, dont certains sont confrontés à une vétusté du réseau ; - Baisser le coût de l’eau en vue d’en accroître l’accès et mettre en œuvre une politique d’information-communication efficace afin d’améliorer le taux d’utilisation de l’eau des systèmes AEP ; - Arrimer le coût de l’eau au détail sur celui du m3 vendu au niveau des bornes fontaines (les préposés aux bornes fontaines ont une double marge bénéficiaire.) ; - Développer une bonne base communicationnelle sur l’utilisation de l’argent des GASUFOR/ASUREP, mais aussi des matériels de gestion acquis au cours de leurs différents exercices.

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Tableau 38 : Tableau de synthèse SYSTEME AEP DU NOTTO-NDIOSMONE-PALMARIN Région GASUFORS Caractéristiques Contraintes Recommandations - 10 villages desservis - Instances de gestion non fonctionnelles (comité - Améliorer la gestion administrative et - 63 BF à 300 FCFA/m3 directeur et bureau exécutif) Sessene commerciale - 117 BP à 300 FCFA/m3 - Forte centralisation de la gestion au niveau de - Baisser le cout de l’eau - 3 abreuvoirs à 300 FCFA/ m3 certaines personnes (président et secrétaire) - 6 villages desservis - Non informatisation de la gestion, ce qui constitue - Dynamiser davantage le GASUFOR, étendre le - 21 BF à 300 FCFA/m3 une réelle entrave à la production des documents réseau au niveau des autres villages de la Ndiaganiaw - 12 BP à 300 FCFA/m3 de gestion commune et inciter la population à utiliser l’eau du - 10 branchements communautaires sociaux à 300 FCFA/ m3 - Faible portefeuille d’abonnés du GASUFOR système NDP au détriment de celle du forage - 16 villages desservis - Faible fonctionnalité des instances de gestion du - Améliorer le fonctionnement des organes du Fissel - 178 BF à 300 FCFA/m3 GASUFOR GASUFOR et étendre le réseau au niveau des autres - 385 BP à 300 FCFA/m3 - Faible portefeuille d’abonnés du GASUFOR villages de la commune - 23 villages desservis - Dynamiser davantage le GASUFOR, inciter la - 80 BF à 300 FCFA/m3 - Montant des arriérés le plus élevé des GASUFOR population à utiliser l’eau du système NDP au - 296 BP à 300 FCFA/m3 du système AEP du Notto-Ndiosmone-Plamarin Thiès Tassette détriment de celle du forage - 1 branchement communautaire social à 300 FCFA/ m3 - Faible fonctionnalité des instances de gestion du - Améliorer le taux de recouvrement et baisser le - 2 branchements pour exploitant à 300 FCFA/ m3 GASUFOR (bureau exécutif et comité directeur) cout de l’eau - 1 potence à 300 FCFA/ m3 - 26 villages desservis - 119 BF à 300 FCFA/m3 - Faible fonctionnalité des instances de gestion du - Dynamiser davantage le GASUFOR, inciter la - 419 BP à 300 FCFA/m3 GASUFOR population à utiliser l’eau du système NDP au Nguéniène - 44 branchements communautaires sociaux à 300 FCFA/ m3 - Cherté de l’eau et faible utilisation du système détriment de celle du forage - 4 branchements pour exploitant à 300 FCFA/ m3 AEP du NDP - Améliorer le taux de recouvrement et baisser le - 2 abreuvoirs à 300 FCFA/ m3 - Faible portefeuille d’abonnés du GASUFOR cout de l’eau - 2 potences à 300 FCFA/ m3 - 8 villages desservis - Inciter la population à utiliser l’eau du système - Faible portefeuille d’abonnés du GASUFOR - 42 BF à 300 FCFA/m3 NDP au détriment de celle du forage Sandiara - Cherté de l’eau et faible utilisation du système - 831 BP à 300 FCFA/m3 - Etendre le réseau au niveau des autres villages de AEP du NDP - 1 abreuvoir à 300 FCFA/ m3 la commune et baisser le cout de l’eau - 12 villages desservis - Vétusté du réseau, ce qui influe de manière - 156 BF à 300 FCFA/m3 - Renouveler le réseau de distribution d’eau négative dans la gestion commerciale Tattaguine - 599 BP à 300 FCFA/m3 - Dynamiser davantage le GASUFOR et améliorer la - Faible fonctionnalité des instances de gestion du - 18 branchements pour exploitant à 450 FCFA/ m3 participation de tous dans la gestion du système GASUFOR - 2 branchements commerciaux à 450 FCFA/ m3 Fatick - 20 villages desservis - Irrégularité de la tenue des réunions du comité - Améliorer la fonctionnalité des instances de - 77 BF à 300 FCFA/m3 directeur gestion et promouvoir une meilleure participation - 1886 BP à 300 FCFA/m3 - Défaut de participation de certains membres du - Améliorer la gestion commerciale par un Fimela - 65 branchements communautaires sociaux à 300 FCFA/ m3 bureau exécutif aux réunions périodiques du relèvement du taux de recouvrement - 53 branchements commerciaux à 450 FCFA/ m3 bureau - 3 abreuvoirs à 300 FCFA/ m3 - Taux de recouvrement relativement moyen

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SYSTEME AEP DU NOTTO-NDIOSMONE-PALMARIN Région GASUFORS Caractéristiques Contraintes Recommandations - 13 villages desservis - Faible fonctionnalité des instances de gestion du - Améliorer la fonctionnalité des instances de - 14 BF à 300 FCFA/m3 GASUFOR (bureau exécutif et comité directeur) gestion et promouvoir une meilleure participation Djilas - 337 BP à 300 FCFA/m3 - Absence d’archives de gestion administrative et - Baisser le cout de l’eau - 1 branchement commercial à 450 FCFA/ m3 financière - 1 abreuvoir à 300 FCFA/ m3 - Cherté de l’eau - 18 villages desservis - Faible fonctionnalité des instances de gestion du - Améliorer la fonctionnalité des instances de - 63 BF à 300 FCFA/m3 GASUFOR (bureau exécutif et comité directeur) gestion et promouvoir une meilleure participation Loul Sessene - 553 BP à 300 FCFA/m3 - Absence d’archives de gestion administrative et - Baisser le cout de l’eau - 35 branchements communautaires sociaux à 300 FCFA/ m3 financière - 4 abreuvoirs à 300 FCFA/ m3 - Cherté de l’eau - 5 villages desservis - Faible fonctionnalité des instances de gestion du - Améliorer la fonctionnalité des instances de - 30 BF à 300 FCFA/m3 GASUFOR (bureau exécutif et comité directeur) gestion et promouvoir une meilleure participation - 616 BP à 300 FCFA/m3 - Vétusté du réseau - Renouveler le réseau de distribution d’eau Palmarin - 18 branchements communautaires sociaux à 300 FCFA/ m3 - Cherté de l’eau - Baisser le cout de l’eau - 3 branchements commerciaux à 450 FCFA/ m3 - 3 abreuvoirs à 300 FCFA/ m3 - 11 villages desservis - Cherté de l’eau - Baisser le cout de l’eau - 20 BF à 300 FCFA/m3 - Taux de recouvrement relativement bas - Améliorer la gestion commerciale et prévoir des Ross Béthio - 805 BP à 300 FCFA/m3 - Montant des arriérés de paiement très élevé sanctions pour défaut de paiement - 9 branchements communautaires sociaux à 200 FCFA/ m3 - Cherté et rareté des produits de potabilisation de - Améliorer l’accès aux produits de potabilisation de - 9 villages desservis l’eau l’eau - 24 BF à 400 FCFA/m3 - Faible utilisation de l’eau de la station au - Promouvoir une meilleure maitrise des Gaé - 82 BP à 400 FCFA/m3 détriment des cours d’eau installations pour stabiliser les factures - 11 branchements communautaires sociaux non facturés - Cherté de l’électricité qui se répercute sur le cout d’électricité de l’eau - Irrégulière des réunions et non production de - Dynamiser les instances de gestion - 14 villages desservis procès verbaux de réunion - Baisser le cout de l’eau Saint Louis - 11 BF à 600 FCFA/m3 - Faible taux de recouvrement, notamment au - Améliorer le taux de recouvrement par la mise en Mboubéne - 157 BP à 400 FCFA/m3 niveau des branchements sociaux et ceux des place de mesures répressives pour le non paiement - 11 branchements communautaires sociaux non facturés exploitants de factures - Cherté de l’eau - 7 villages desservis - Faible taux de recouvrement, notamment au - Améliorer la gestion commerciale et prévoir des - 15 BF à 600 FCFA/m3 niveau des branchements sociaux sanctions pour défaut de paiement Thiléne - 109 BP à 300 FCFA/m3 - Cherté de l’eau - Baisser le cout de l’eau - 7 branchements communautaires sociaux non facturés - Montant élevé des arriérés de paiement - 11 villages desservis - Faiblesse du taux de recouvrement et de la gestion - Améliorer la gestion commerciale et prévoir des - 20 BF à 500 FCFA/m3 des archives sanctions pour défaut de paiement Diama - 175 BP à 400 FCFA/m3 - Montant élevé des arriérés de paiement - Améliorer la gestion administrative - 11 branchements communautaires sociaux à 250 FCFA/ m3 - Non production de procès verbaux de réunion

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SYSTEME AEP DU NOTTO-NDIOSMONE-PALMARIN Région GASUFORS Caractéristiques Contraintes Recommandations - 4 villages desservis - Très faible taux de recouvrement - Améliorer la gestion commerciale et prévoir des Ndiongue - 15 BF à 600 FCFA/m3 - Faible niveau de gestion des archives sanctions pour défaut de paiement Mbéress - 67 BP à 300 FCFA/m3 - Montant élevé des arriérés de paiement - Améliorer la gestion administrative - 12 branchements communautaires sociaux à 600 FCFA/ m3 - 14 villages desservis - Irrégularité de la tenue des réunions des instances - Améliorer la régularité de la tenue des réunions - 35 BF à 600 FCFA/m3 de gestion des instances de gestion - 211 BP à 300 FCFA/m3 - Montant des arriérés assez conséquents, - Améliorer la gestion de l’exploitation pour une Mboltogne - 13 branchements communautaires sociaux à 300 FCFA/ m3 fortement tiré par les bornes fontaines réduction des charges - Importance des charges d’exploitation par rapport aux produits - 2 villages desservis - Faible taux de recouvrement - Baisser le cout de l’eau - 15 BF à 1250 FCFA/m3 - Faible portefeuille d’abonnés, de même que le - Améliore le taux de recouvrement Débi Tiguet - 2 BP à 300 FCFA/m3 taux d’utilisation de l’eau de la station du fait de la cherté de l’eau - 3 villages desservis - Montant important des arriérés de paiement - Améliorer la gestion commerciale et prévoir des - 13 BF à 600 FCFA/m3 - Faible taux de recouvrement sanctions pour défaut de paiement Lampsar - 47 BP à 300 FCFA/m3 - Importance des charges d’exploitation par rapport - Améliorer la gestion de l’exploitation pour une - 3 branchements communautaires sociaux à 300 FCFA/ m3 aux produits réduction des charges - 5 villages desservis - Problème organisationnel avec la démission du - Améliorer la fonctionnalité des instances de - 5 BF à 600 FCFA/m3 président gestion et promouvoir une meilleure participation Mbakhana - 297 BP à 300 FCFA/m3 - Léthargie dans la gestion des activités de l’ASUREP - Non disponibilité des documents de gestion - 13 villages desservis - Faible taux de recouvrement - Améliorer la fonctionnalité des instances de - 46 BF à 400 FCFA/m3 - Non disponibilité des documents de gestion gestion et promouvoir une meilleure diffusion des Mbane - 268 BP à 400 FCFA/m3 documents de gestion - 2 branchements communautaires sociaux à 400 FCFA/ m3 - Améliorer le taux de recouvrement - Problème de gestion des archives et de production - Améliorer l’aspect communicationnel en vue de Ndiaye d’états financiers, ce qui ne permet pas permettre une disponibilité des documents de Nguent d’approfondir l’analyse pour apprécier les gestion performances de l’ASUREP en matière de gestion

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