Université d’Antananarivo Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques Département Elevage

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME OPTION ELEVAGE

Caractérisations morphométriques de

Striata destiné à la consommation

(Cas de la ville d’Antananarivo)

Présenté par : RAVELOJAONA Marco Promotion : AVANA (2007 – 2012) Soutenu le 07 janvier 2013 Devant le jury composé de

Président : Docteur RABEARIMISA Rivo Nirina Examinateurs : Professeur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène Docteur RAFOMANANA Georges Tuteur : Docteur HANTANIRINA Herisoa Isabelle

Université d’Antananarivo Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques Département Elevage

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME OPTION ELEVAGE

Caractérisations morphométriques de Channa

Striata destiné à la consommation

(Cas de la ville d’Antananarivo)

Présenté par : RAVELOJAONA Marco Promotion : AVANA (2007 – 2012) Soutenu le 07 janvier 2013 Devant le jury composé de

Président : Docteur RABEARIMISA Rivo Nirina Examinateurs : Professeur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène Docteur RAFOMANANA Georges Tuteur : Docteur HANTANIRINA Herisoa Isabelle Remerciements Avant toute chose, je tiens à remercier l’Eternel sans qui nous ne serions pas là aujourd’hui. Pour ta bonté, ta bénédiction et ta bienveillance je te rends grâce, ô mon Dieu. « Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine. » (I Cor 15 : 10). A l’issue de la rédaction de cette recherche, je suis convaincu que le mémoire est loin d’être un travail solitaire. Je n’aurais jamais pu réaliser ce travail sans le soutien d’un grand nombre de personnes à qui je voudrais témoigner toute ma reconnaissance. Je remercie spécialement :

 Monsieur Rivo Nirina RABEARIMISA, Maître de conférences, PhD en alimentation animale, Chef du département Elevage à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui n’a pas ménagé ses efforts pour assurer notre formation et m’a fait l’honneur de présider le Jury de ce mémoire malgré ses nombreuses préoccupations.

 Monsieur Georges RAFOMANANA, Directeur de Recherche Associé en Halieutiques, mention : économie rurale aquacole, Chercheur-Enseignant et Examinateur de ce travail de mémoire, pour ses conseils ainsi que ses remarques lors de la lecture du mémoire.

 Monsieur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, Professeur Titulaire à l’Université d’Antananarivo, Directeur scientifique de la formation doctorale de l’ESSA, Enseignant- chercheur et Examinateur de ce travail pour son encouragement et sa gentillesse de lire et corriger ce travail.  Madame Herisoa Isabelle HANTANIRINA, Docteur à l’ESSA, Maître de Conférences, Enseignant-chercheur au Département Elevage, tuteur du présent mémoire, qui s'est toujours montrée à l'écoute tout au long de la réalisation de ce mémoire, ainsi que pour ses judicieux conseils qui ont contribué à alimenter ma réflexion et pour le temps qu'elle a bien voulu me consacrer.

 Madame Rasoazanany Florine, Commerçante à Ambodin’Isotry pour son aimable collaboration et sa disponibilité.

 Tout le personnel du département Elevage ainsi que tout le corps enseignant de l’ESSA pour toutes les formations, depuis la première année jusqu’à ce jour, qui ont abouti à la réalisation de ce mémoire. Je terminerais ces remerciements par une pensée aux personnes qui me sont chères. Ma mère sans qui je ne serais absolument pas où j’en suis aujourd’hui ainsi que mes frères Lova & Ando, Zo, Ony et Tonny qui m’ont toujours soutenus, ma petite Fanjamalala qui s’est toujours montrée présente, qu’ils trouvent ici le témoignage de ma profonde et sincère gratitude et affection, même si immenses soient elles ne seront à la hauteur de leur présence et leur tolérance. Merci du plus profond de mon cœur. Enfin, que toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail, trouvent ici l’expression de ma profonde reconnaissance.

Glossaire

Actinoptérygiens : poisson osseux muni d’opercules branchiaux et de nageoires rayonnées.

Allométrie : changement dans les proportions du corps d’un au cours de sa croissance, par suite de développement plus rapide, ou plus lent, de l’un de ses membres.

Biométrie : étude statistique des dimensions et de la croissance des êtres vivants.

Diamètre de l’œil (DO) : diamètre horizontal de l’œil.

Epaisseur pectorale (EP) : distance horizontale entre les nageoires pectorales.

Hauteur du corps (HC) : hauteur verticale maximale du poisson.

Hauteur du pédoncule caudale (HPC) : hauteur verticale minimale du pédoncule caudale.

Largeur interorbitaire (LiO) : largeur minimale entre les orbites.

Longueur de la base de la nageoire dorsale (LD) : distance horizontale maximale mesurée entre les deux extrémités.

Longueur de la nageoire anale (LA) : distance horizontale maximale mesurée entre les deux extrémités.

Longueur de la nageoire pectorale (LP) : longueur depuis l’articulation du premier rayon jusqu’à l’extrémité du plus long rayon.

Longueur de la nageoire pelvienne (LNP) : longueur depuis l’articulation du premier rayon jusqu’à l’extrémité du plus long rayon.

Longueur du museau (LM) : distance horizontale de l’extrémité antérieure de la mâchoire supérieure au bord antérieur de l’œil.

Longueur préanale (LPrA) : distance horizontale de l’extrémité antérieure du museau à l’articulation du premier rayon de la nageoire anale.

Longueur prépectorale (LPrP) : distance horizontale de l’extrémité antérieure du museau à l’articulation du premier rayon de la nageoire pectorale.

Longueur prépelvienne (LPrPe) : distance horizontale de l’extrémité antérieure du museau à l’articulation du premier rayon de la nageoire pelvienne.

Longueur pré-dorsale (LPrD) : distance horizontale de l’extrémité antérieure du museau à l’articulation du premier rayon de la nageoire dorsale. Longueur standard (LS) : distance horizontale de l’extrémité antérieure du museau à la base (ou articulation) de la nageoire caudale.

Longueur de la tête (Lte) : distance horizontale de l’extrémité antérieure du museau au bord postérieur de l’opercule.

Longueur dorso-anale (LDA) : distance entre l’insertion de la nageoire dorsale et l’insertion de la nageoire anale.

Longueur totale (LT) : distance horizontale de l’extrémité antérieure du museau à l’extrémité postérieure de la nageoire caudale.

Morphométrie : observation des critères morphométriques tels que la forme du corps (aplatissement, allongement), l’emplacement des nageoires, le diamètre de l’œil…

Ostéichtyens : poisson à squelette interne ossifié

Perciformes : poisson osseux, à écailles cténoïdes, vessie natatoire close ou absente.

Resilience : possibilité de développement, voire même d'explosion d’une espèce, dans un milieu donné ou ses exigences vitales étant satisfaites, l'absence de facteurs très limitant comme une forte prédation par les carnivores ou la présence de niches inoccupées pour la prolifération de l'espèce (KIENER, 1963).

Téléostéèns : Superordre de poissons osseux à squelette complet .

Table des matières

Liste des Abréviations Liste des Cartes Liste des Figures Liste des Photos Liste des Tableaux Liste des Annexes Introduction ...... 1 Chapitre I – Présentation de l’espèce ...... 3 I. Classification ...... 4

II. Biologie générale ...... 5

II.1. Ecologie ...... 5

II.2. Régime alimentaire ...... 6

II.3. Reproduction ...... 7

III. Importance commerciale de l’espèce ...... 8

IV. Classification UICN ...... 9

V. Organisation de la commercialisation interne des poissons ...... 10

V.1. Zones de production et zones de consommation ...... 10

V.2. Organisation générale de la commercialisation ...... 10

V.3. Transport du poisson ...... 11

V.4. Infrastructure de vente ...... 12

V.5. Organisation de la vente pour Antananarivo ...... 12

VI. Notion sur la qualité des produits alimentaires ...... 13

Chapitre II - Matériels et méthodes ...... 15 I. Matériels ...... 15

I.1. Matériel humain ...... 15

I.2. Matériel animal ...... 15

I.3. Matériels de mesure ...... 15

I.4. Logiciels de traitements statistiques ...... 17

II. Méthodes ...... 17

II.1. Investigations ...... 17

II.2. Collecte de données ...... 18

II.3. Traitement des données ...... 20

III. Avantages et inconvénients des matériels et méthodes adoptées ...... 26

Chapitre III – Résultats ...... 27 I. Caractéristiques de la population suivant la provenance ...... 27

II. Caractéristiques générales ...... 29

III. Etude typologique ...... 30

III.1. Corrélations entre les variables morphométriques ...... 30

III.2. Analyse en Composantes Principales ...... 32

IV. Caractéristiques biométriques de la population ...... 37

V. Caractéristiques allométriques ...... 39

VI. Etat d’adaptation au milieu ...... 40

Chapitre IV – Discussions ...... 41 I. Caractéristique générale ...... 41

II. Indice biométrique ...... 44

III. Relation taille-poids ...... 45

IV. Facteurs de condition K ...... 47

Conclusion ...... 49 Perspectives ...... 50 Bibliographie ...... 50 Résumé Abstract Famintinana

Liste des Abréviations

DO : Diamètre de l’Œil EP : Epaisseur Pectorale HC : Hauteur du Corps HPC : Hauteur du Pédoncule Caudal KMHM : Koperativan’ny Mpandraharaha Hazan-dranomamy eto Madagasikara LA : Longueur de la nageoire Anale LD : Longueur Dorsale LDA : Longueur Dorso-Anale LiO : Largeur inter-Orbitaire LM : Longueur du Museau LNP : Longueur de la Nageoire Pectorale. LNPe : Longueur de la Nageoire Pelvienne LPrA : Longueur Pré-Anale LPrD : Longueur Pré-Dorsale LPrP : Longueur Pré-Pectorale LPrPe : Longueur Pré-Pelvienne LS : Longueur Standard LT : Longueur Totale LTe : Longueur de la Tête MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche POIDS : Poids

Liste des Cartes

Carte n°1: Pays d'origine et d'introduction des Channidae ...... 4

Liste des Figures Figure n°1: Channa striata ...... 5

Figure n°2: Structure des catégories de l'UICN ...... 9

Figure n°3: Circuit de la commercialisation des poissons ...... 11

Figure n°4: Mensurations réalisées sur un spécimen de «Fibata» ...... 19

Figure n°5: Répartition des groupes d'individus dans le plan (F1, F2) ...... 33

Figure n°6: Répartition de groupes d'individus ...... 36

Liste des Photos Photo n°1: Transport des produits halieutiques ...... 11

Photo n°2: Vente de produits halieutiques ...... 12

Photo n°3: Marché Communal d'Ambodin'Isotry ...... 13

Photo n°4: Spécimen de «Fibata» ...... 15

Photo n°5: Balance de précision ...... 16

Photo n°6: Ichtyomètre à butée ...... 16

Photo n°7: Pied à coulisse ...... 17

Liste des Tableaux Tableau n°1 : Production en aquaculture de Channa striata ...... 8 Tableau n°2: Synthèse méthodologique ...... 25 Tableau n°3: Caractéristiques générales des «Fibata» d'Ambatondrazaka et de Miandrivazo 28 Tableau n°4: Caractéristiques générales de la population totale ...... 29 Tableau n°5: Matrice de corrélation entre les variables morphométriques ...... 31 Tableau n°6: Attribution des informations aux axes factoriels ...... 32 Tableau n°7: Variation de la morphométrie générale entre les groupes ...... 34 Tableau n°8: Indices biométriques pour chaque groupe de longueur ...... 37 Tableau n°9: Equations de régression des paramètres morphométriques du corps (n=482) .. 38 Tableau n°10: Relation taille-poids des populations de «Fibata» ...... 39 Tableau n°11: Valeurs moyennes et extremums de LT (cm) de Channa striata dans divers localisations ...... 41 Tableau n°12: Evolutions morphométriques de Channa striata de Madagascar ...... 42 Tableau n°13: Coefficient d'allométrie "b" de Channa striata ...... 46

Liste des Annexes

Annexe n° 1 : Listes des espèces de la famille des Channidae ...... I Annexe n° 2 : Différentes espèces de la famille des Channidae commerciales ...... II Annexe n° 3 : Fiche de collecte des données ...... IV Annexe n° 4 : Triage des données ...... V Annexe n° 5 : Analyse des variances entre les populations de Miandrivazo et Ambatondrazaka ...... VI Annexe n° 6 : Projection des individus et des variables morphométriques sur le plan (F1, F2) ...... VII Annexe n° 7 : Corrélation et contribution des variables à la caractérisation de F1 ...... VIII Annexe n° 8 : Test de Student ...... IX Annexe n° 9 : Valeurs du coefficient K suivant les groupes ...... X Annexe n°10 : Production Halieutique du lac Alaotra ...... XI

INTRODUCTION

Introduction

La faune piscicole malgache est assez pauvre, pourtant elle est constituée de nombreuses espèces endémiques appartenant à la famille des Cichlidae et des Betotiidae (REINTHAL et STIASSNY, 1991). Dans le cas des écosystèmes aquatiques possédant une faune piscicole appauvrie, les introductions de nouvelles espèces sont justifiées afin d’améliorer la production de la pêche. Pour le cas de Madagascar, l’introduction des espèces étrangères a commencé au siècle dernier (KIENER, 1963 ; MOREAU, 1979) et les peuplements actuels de nombreux lacs malgaches sont constitués des espèces en provenance de divers continents notamment de l’Asie, de l’Afrique, de l’Europe et de l’Amérique.

Ces espèces cohabitent parfaitement et sont à l’origine d’une pêcherie assez prospère. La plus grande partie des captures dans les plans d’eau est constituée par des espèces introduites. Elle permet ainsi une augmentation de la production piscicole malgache (KIENER, 1963). Par ailleurs, il est constaté qu’elles ont également éliminé une partie de la faune indigène de certaines rivières de l’île notamment le Paratilapia pollenii ou Marakely (RAMINOSOA, 1987) qui est une espèce endémique des plans d’eau malgaches.

Plus récemment, la production de la pêche continentale malgache est difficile à estimer du fait d’une couverture statistique insuffisante. Toutefois, une diminution importante et inquiétante des captures a été notée dans le secteur pêche à travers un taux de croissance annuel moyen de -0,6% entre 2004-2008 (MAEP, 2009).

Cette diminution est probablement le résultat d’une surexploitation des stocks ainsi que l’utilisation d’engins de pêches destructeurs. Au problème de la surpêche s’ajoute celui de la prolifération du «Fibata» (Ophicephalus sp ) qui est une espèce de poisson d’eaux douces introduite à Madagascar dans les années 1975-1976. Les «Fibata» (Ophicephalus sp ) sont originaires des pays asiatiques (Inde, Chine, Philippines, Malaisie et l’Indonésie) où ils offrent d’importantes potentialités commerciales. A cet effet, la biologie de ces poissons ont été l’objet de nombreuses études en Asie (LEE et NG, 1994 ; CUI et LIU, 1998).

Quant aux «Fibata» introduits à Madagascar, une connaissance profonde sur les facteurs écologiques de l’écosystème de cette espèce, sa biologie, ses caractères morphométriques et méristiques ont été apportés (RAMINOSOA, 1987). Actuellement, cette caractérisation morphologique du «Fibata» malgache se fait rare. Pourtant, elle est importante dans l’appréciation de l’évolution de son adaptation dans les plans d’eaux malgaches. Ce constat

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amène donc à poser comme question de départ pour cette étude : «Actuellement, comment se présentent les caractéristiques morphologiques du «Fibata» malgache ? ».

Il existe de nombreux caractères pour l’étude morphologique des poissons. Elle se subdivise en deux catégories telles que les études morphométriques et les études méristiques. En effet, cette étude propose à mieux apprécier les « Fibata » connaissant les différents traits morphométriques des poissons.

Ainsi l’objectif du travail est basé sur la caractérisation morphométrique des « Fibata » ainsi que l’évaluation de la capacité d’adaptation de l’espèce dans les plans d’eaux intérieures de Madagascar afin de la mieux connaitre pour une meilleure maitrise de sa production.

Le présent mémoire intitulé « Caractérisation morphométrique de Channa striata destiné à la consommation : cas de la ville d’Antananarivo » se subdivise en quatre parties :

- la première partie concerne la présentation générale de l’espèce dont l’objectif est de bien appréhender l’espèce étudiée.

- la deuxième partie relate le montage méthodologique adopté dans la réalisation de l’étude ;

- la troisième partie est consacrée à la présentation des résultats obtenus et ;

- la quatrième partie est axée sur la discussion des résultats obtenus.

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Etudes bibliographiques sur

le «Fibata»

Chapitre I – Présentation de l’espèce

Au fur et à mesure que 1es systématiciens en ichtyologie font des découvertes, les noms scientifiques des familles, genres et espèces de poissons sont révisés et peuvent changer. D’après LEVEQUE et al. (1990, 1992) cité par KUELA (2002), la famille des Ophicephalidae devient la famille des Channidae.

Selon COURTENAY et WILLIAMS en 2004, les Channidae constituent une famille de poissons d’eaux douces présente en Afrique et en Asie. Elle se subdivise en deux genres dont le genre Channa (SCOPOLI, 1777) qui comporte 26 espèces originaires de l’Asie, de la Malaisie et de l’Indonésie et le genre Parachanna (TEUGELS et DAGET, 1984) qui est endémique des pays africains. Il comporte 3 espèces (Annexe n° 1) .

En général, les Channidae présentent un corps allongé, cylindrique et se couvre d’écailles cycloïdes. Les nageoires impaires (nageoire caudale et nageoire dorsale) sont longues, rayonnées et sont dépourvues d’épines. Un organe de respiration accessoire est présent sous forme de deux cavités pharyngiennes suprabranchiales. Ce qui permet aux poissons de respirer directement l’air atmosphérique et donc de survivre longtemps hors de l’eau.

Certaines espèces issues de la famille des Channidae sont très appréciées comme étant des poissons destinés à la consommation (Annexe n° 2) , particulièrement en Asie où elles tiennent une part importante aussi bien dans la capture de pêches que dans le domaine de l’aquaculture. En raison de cette réputation pour la consommation et de ces usages par l'homme, les introductions de ces espèces bien au-delà de leurs pays d’origines ont eu lieu (carte n°1).

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Source : COURTENAY et WILLIAMS , 2004

Carte n°1: Pays d'origine et d'introduction des Channidae

Parmi ces espèces, Channa striata a été rapporté comme étant celle qui a été la plus largement répandue. JORDAN et EVERMANN (1903), HERRE (1924) cités par COURTENAY et WILLIAMS (2004) indiquent que cette espèce a été introduite en Hawaii et aux Philippines avant 1900. Son introduction à Madagascar a été décrite par différents auteurs (RAMINOSOA, 1987; REINTHAL et STIASSNY, 1991; STIASSNY et RAMINOSOA, 1994).

A Madagascar, les capacités migratrices de cette espèce expliquent sa présence dans tous les grands plans d’eaux continentaux malgaches principalement à Alaotra, Itasy, Ambato Boeny, Mampinkony et Maevatanàna (RAMINOSOA, 1995).

I. Classification La classification de l’espèce se présente comme suit : Embranchement Vertébrés Super-classe Poissons Classe Ostéichtyens Sous classe Actinoptérygiens Super ordre Téléostéens Ordre Perciformes Famille Channidae Genre Channa Espèce striata (BLOCH, 1793) Nom vernaculaire «Fibata» (Madagascar; LOISELLE, 2003 in COURTENAY et WILLIAMS, 2004)

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II. Biologie générale

Le «Fibata» présente en général un corps oblong et couvert d’écailles cycloïdes. De l’arrière de sa tête à la base de la nageoire caudale, une compression latérale du corps s’accentue de façon progressive, engendrant, de ce fait, un profil plus effilé dans la région postérieure de son corps que dans la partie céphalique (figure n°1) .

Caractéristiques méristiques :

Ligne latérale : 53-55 écailles

Nageoire dorsale : 38-43 rayons

Nageoire anale : 23-27 rayons (Source : COURTENAY et WILLIAMS , 2004) Nageoires pectorales : 15-17 rayons Figure n°1: Channa striata Nageoires pelviennes : 6-6 rayons

II.1. Ecologie

Les «Fibata» » sont reconnus par leurs adaptations aux différentes variations des conditions des milieux dans lesquels ils sont localisés. En effet, toutes les espèces issues du genre Channa sont des poissons à respiration aérienne obligatoire ou facultative. De ce fait, ces poissons peuvent survivre hors de l’eau pendant une durée de 24 à 36 heures (COURTENAY et WILLIAMS, 2004). De plus, la découverte du rythme biologique concernant la consommation d'oxygène indique une adaptation physiologique de ces derniers en fonction de la fluctuation du taux d’oxygène et de gaz carbonique dans leur habitat (MUNSHI et al. , 1978 ; MARIMUTHU et HANIFFA, 2007). Ce sont en général des poissons des eaux peu profondes de 1 à 10 mètres avec une préférence entre 1 et 2 mètres (PHEN et al. , 2005) ; couvertes de végétations, largement répandus dans les lacs, les étangs et les rivières. Ils supportent une large variation de température (11°C à 40°C) et un pH de 4,25 à 9,40 (LEE et NG, 1994). Toutefois, cette espèce préfère des eaux avec une température de 30 à 32°C, un pH de 5 à 7 présentant un taux d’oxygène dissous de 2,5 à 34 mg/l (RAHIM et al. , 2009).

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II.2. Régime alimentaire

Toutes les espèces de poissons appartenant à la famille des Channidae sont en général piscivores à l’âge adulte. Toutefois, elles consomment des crustacées et des petits vertébrés. En effet la nature des proies varie en fonction de leur disponibilité dans le milieu (DASGUPTA, 2000).

Channa striata est considéré comme une espèce à régime alimentaire entièrement carnivore (RAMINOSOA, 1987 ; DASGUPTA, 2000 ; COURTENAY et WILLIAMS, 2004). Cependant le comportement alimentaire de l’espèce varie selon les écophases. Les larves commencent à se nourrir en grande partie de phytoplancton et de petit zooplancton. L’alimentation des alevins est composée par des petites proies vivantes comme le zooplancton, les œufs et larves d’insectes, les œufs et larves des poissons, les œufs et larves des batraciens et le phytoplancton. Les mêmes catégories de nourriture sont consommées par les jeunes et les adultes, seulement au fur et à mesure que les poissons gagnent en taille, ils préfèrent des proies de plus en plus grandes. Une analyse des contenus stomacaux de l’espèce effectuée par DASGUPTA en 2000 a pu révéler que 30% de l’alimentation de l’espèce sont constitués par des poissons, 40% par des insectes, 20% par des larves d’insectes et 10% par des crustacés. PHEN et al. en 2005 ont noté que chez les jeunes, la ration alimentaire est composée de 45% de poissons, 25% d’insectes aquatiques et terrestres, 15% de larves d’insectes ( Chironomidae , Dysticidae ) et 15% de Crustacés, Copépodes, Cladocère et Décapodes .

Ces poissons ont tendance au cannibalisme dès leur stade juvénile quand ils sont associés à une large variation de taille, une disponibilité alimentaire limitée, une densité de population élevée et un espace limité (QIN et FAST, 1996).

L’alimentation de cette espèce est étroitement liée aux variations des conditions du milieu ainsi qu’à l’état physiologique de l’espèce. Les jeunes poissons se nourrissent plus que les adultes en hiver, à Madagascar, alors que durant l’été, les jeunes se nourrissent moins (RAMINOSOA, 1987).

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II.3. Reproduction

Pour Channa striata , la reproduction s’effectue généralement pendant la saison chaude et humide en présence des végétations aquatiques arrangées par ces poissons pour constituer un nid pendant cette période de reproduction.

Dans le Sud-Ouest de Sri Lanka, la période de reproduction chez Ophicephalus striatus se situe entre le mois de Mai et Septembre. La femelle atteint sa maturité sexuelle à l’âge de deux ans avec une taille moyenne de 232 mm, ces dernières sont complètement matures à partir de l’âge de 3 à 5 ans et leurs tailles peuvent atteindre jusqu’à 245-388 mm (KILAMBI, 1986).

ALIKUNHI en 1953 a noté que la reproduction de cette espèce s’effectue de Novembre en Janvier dans le Sud de l’Inde alors qu’elle s’effectue de Juin jusqu’en Novembre dans la partie Nord. La femelle atteint sa maturité sexuelle à la fin de son premier âge avec une taille de 234 mm.

En outre, la taille et le nombre d’œufs par ponte augmentent, en général, avec la taille, l’âge et le poids du poisson. En effet, le nombre d’œufs par ponte a été décrit par plusieurs auteurs entre autre KILAMBI en 1986 qui a exprimé l’évolution de la fécondité par rapport à la longueur des poissons. Cette fécondité est de 1688 – 6044 œufs par ponte pour une longueur respective de 215 – 388 mm. En Inde, ALIKUNHI en 1953, a rapporté que la fécondité pour cette espèce est de 4422 œufs par ponte pour une longueur de 248 mm, de 11811 œufs pondus pour une longueur de 386 mm et à 448 mm les œufs pondus atteignent les 20070.

Pour le «Fibata» malgache, la reproduction s’effectue durant le mois d’Octobre jusqu’en Mars. La longueur moyenne pour la première maturité sexuelle se situe entre 180 à 200mm, atteinte au bout d’une année. Par ailleurs, la maturité sexuelle complète est seulement atteinte à l’âge de 20 à 30 mois avec une taille de 250 à 300 mm (RAMINOSOA, 1987).

En ce qui concerne la fécondité, elle est élevée et se situe entre 12800 et 20300 œufs par ponte. En effet, cette fécondité est fonction des conditions du milieu surtout la saison et l’alimentation. L’étalement de la reproduction sur une très longue période (Octobre-Mars : une durée de six mois), permet à la femelle de pondre plus qu’une fois durant une saison de reproduction (PARAMESWARAN et MURUGESAN, 1976 ; RAMINOSOA, 1987).

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Les mâles et les femelles assurent ensemble la garde de leurs œufs et des alevins jusqu’à ce que ces derniers deviennent indépendant de leurs parents (LOWE, 1987 ; RAMINOSOA, 1987). Une différence de taille entre les parents gardant le frai ou couvain est souvent remarquée. Les femelles plus grandes que les mâles sont fréquemment trouvées à proximité avec leurs progénitures (ALIKUNHI, 1953 ; RAMINOSOA, 1987 ; COURTENAY et WILLIAMS, 2004).

III. Importance commerciale de l’espèce

Dans leur pays d’origines, certains poissons issus du genre Channa sont très appréciés comme nourriture, notamment Channa argus , Channa maculata , Channa marulius et Channa striata (HERBORG et al ., 2007). Ces espèces sont obtenues soit à travers des captures dans les eaux naturelles soit par l’aquaculture (COURTENAY et WILLIAMS, 2004).

Parmi ces espèces, Channa striata est considéré comme étant la plus importante source de protéine dans toute la région asiatique et il constitue l’aliment principal en Indochine, Malaisie et Sri Lanka (BHATT, 1970 ; KILAMBI, 1986; RAHIM et al ., 2009 ). La composition en nutriment pour 100g de chair comestible de ce poisson est la suivante (WIMALASENA et JAYASURIYA, 1995) : − Eau : 75,3±4,2 g − Lipide : 1,7±0,09 g − Protéine : 16,9±0,7 g − Carbohydrates : 1,3±0,4 g En Thaïlande et aux Philippines, ces poissons sont élevés à des fins commerciales en raison de leur haute valeur commerciale, leur croissance rapide, leur tolérance à une densité d’élevage élevée et leur valeur médicinale (WAR et al. , 2011 ; PHEN et al. , 2005). Tableau n°1 : Production en aquaculture de Channa striata Thaïlande Philippines Années Quantité Prix Quantité Prix (tonnes) (US $*1000) (tonnes) (US $*1000) 1998 5336 7442 1343 3398 1999 4005 6585 1352 3218 2000 4447 7214 1290 3496 2001 5300 8480 1439 4475 Source : PHEN et al., 2005 8

En effet, l’extrait de la chair de ces poissons possède d’importantes vertues pharmaceutiques et est utilisée traditionnellement pour favoriser la cicatrisation post- opératoire et la réduction des douleurs post-chirurgicales (ZURAINI et al. , 2006). En Malaisie et dans d'autres pays, ces poissons constituent une source de protéine et contribue à la guérison des femmes après un accouchement. Enfin, ils participent également à la prévention de certaines maladies comme le cancer, la gangrène et le diabète (MAT JAIS, 1997).

IV. Classification UICN

Les catégories et critères de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) pour la Liste Rouge constituent un système simple et facile à comprendre pour classer les espèces qui risquent de s’éteindre à l’échelle mondiale. L’objectif général du système consiste à fournir un cadre explicite de classification de la plus large gamme possible d’espèces selon leur risque d’extinction (UICN, 2001).

Les diverses espèces retrouvées dans la liste de l’UICN sont classées en catégories à risques faibles, catégories menacées et autres (figure n°2).

EX : EXtinct / EW : Extinct in the Wild / CR : Critically Endangered / En : Endangered / VU : Vulnerable NT : Near Threatened / LC : Least Concern Source : UICN, 2001

Figure n°2: Structure des catégories de l'UICN

A Madagascar, d’après les critères établis par l’UICN, 23 espèces sont classées dans la catégorie CR ou en danger critique d’extinction, 34 dans EN ou en danger d’extinction et 20 dans VU ou vulnérables (COURTENAY et al. , 2004). Quant à l’espèce Channa striata , elle se trouve dans la catégorie LC ou à préoccupation mineure (CHAUDHRY, 2010). Dans cette catégorie sont aussi incluses les espèces largement répandues et abondantes.

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V. Organisation de la commercialisation interne des poissons

V.1. Zones de production et zones de consommation

L’analyse des données sur la commercialisation des produits halieutiques de Madagascar effectuée par ANDRIANAIVOJAONA et al. en 1992 a permis de considérer les principales régions de productions halieutiques suivantes: Mahajanga, Toliary, Morondava, Toamasina, Morombe, Nosy-Be, Belo-sur-Tsiribihina, Antsiranana, Antsohihy et Taolagnaro. Les régions de consommation, c'est-à-dire celles qui s'approvisionnent le plus souvent en quantités importantes concernent les villes d’Antananarivo, Antsirabe, Fianarantsoa, Arivonimamo et de Manakara. Ces dernières reçoivent plus de 95% des produits dont Antananarivo constitue le premier centre de consommation.

En ce qui concerne la commercialisation des poissons d'eaux douces, la destination des produits est multiple mais la majorité est destinée pour la ville d'Antananarivo par le système de vente : pêcheurs - mareyeurs - collecteurs – vendeurs.

V.2. Organisation générale de la commercialisation

L’organisation de la commercialisation des produits halieutiques permet de distinguer deux grandes catégories de circuits: le circuit spatial et le circuit par opérateur (ANDRIANAIVOJAONA et al., 1992) (Figure n°3).

 Circuit spatial comprend le circuit intra-régional qui concerne essentiellement les poissons frais commercialisés généralement en entiers et le circuit interrégional ou national dans lequel domine les produits salés-séchés, congelés et fumés ;

 Circuit par opérateur quant à lui se subdivise en circuit direct et circuit indirect. Le circuit direct est plutôt informel et plus traditionnel et il concerne en général les poissons frais. Par contre, le circuit indirect est mieux organisé, plus moderne et mieux équipé mais demande un niveau d'investissements plus importants, notamment pour les produits congelés nécessitant ainsi des installations frigorifiques adéquates.

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Source : ANDRIANAIVOJAONA et al., 1992 Figure n°3: Circuit de la commercialisation des poissons

V.3. Transport du poisson

Les opérateurs commerciaux utilisent tous les moyens de transport et de locomotion pour la commercialisation des produits halieutiques notamment le taxi-brousse, le camion et les camionnettes (photo n°1 ). Pour les revendeurs et les détaillants, le transport à pied, par pousse-pousse et par voiture sont les plus utilisés.

Cliché : Auteur, 2012 Photo n°1: Transport des produits halieutiques

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V.4. Infrastructure de vente

La majorité des détaillants vendent leurs produits sur les étals ou même sur le tas. Ceux qui distribuent leurs produits dans un magasin sont moins nombreux (ANDRIANAIVOJAONA et al., 1992) (Photo n°2 ).

En général, les magasins (poissonnerie ou mixte) sont mieux équipés et par conséquent offrent aux consommateurs des produits d'assez bonne qualité. A l'inverse, les produits vendus sur les étals présentent des qualités moindres, surtout pour les produits frais. Toutefois, les effets des mauvaises conditions de conservation des produits frais sont limités par la rapidité de leur écoulement.

Cliché : Auteur, 2012 Photo n°2: Vente de produits halieutiques

V.5. Organisation de la vente pour Antananarivo

Etant donné le pouvoir d'achat relativement bas des Malgaches, le niveau des prix de vente du poisson est relativement faible. Les opérateurs sont obligés de minimiser les dépenses supplémentaires liées aux traitements et aux transports des produits sur des distances considérables afin de pouvoir offrir un prix abordable aux consommateurs. De ce fait, l’approvisionnement en poissons, généralement frais, s’effectue auprès des zones de pêche les plus avoisinantes des consommateurs.

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Pour Antananarivo, les poissons frais commercialisés proviennent en majeure partie des lacs situés dans la zone de Toamasina (lac Alaotra), Miandrivazo, Ambato-Boeny et de la capitale elle-même (ANDRIANAIVOJAONA et al., 1992). Les grands centres de distribution de ces poissons d’eaux douces destinés à l’approvisionnement de la ville se situent à Ambodin’Isotry, Anosibe et Andrefan’Ambohijanahary.

Le marché communal d’Ambodin’Isotry est le lieu choisi pour la présente étude (Photo n°3 ). La commercialisation des poissons d’eaux douces s’y effectue généralement en empruntant le circuit indirect. En effet, il est constitué par les pêcheurs, les collecteurs ou les opérateurs commerciaux, les revendeurs et les détaillants.

Les prix du poisson sur les marchés sont variables selon la disponibilité des produits, le niveau de la demande, l'espèce commercialisée, la provenance (eaux douces et marines), la saison, la concurrence, la qualité, la taille et également le prix des autres produits de substitution.

Cliché : Auteur, 2012 VI. Notion sur la qualitéPhoto des n°3: produits Marché Communal alimentaires d'Ambodin'Isotry

Par ailleurs, la qualité est un concept subjectif. Cependant, d’une manière générale, un produit de qualité doit être adapté aux habitudes de consommation, être non nocif pour la santé du consommateur et doit répondre à des normes prédéfinies (Gret - CTA, 1999).

Cette notion de qualité recouvre l’ensemble des dimensions suivantes (ALPHA et al. , 2009) :

- qualité sanitaire et d’hygiène : elle revêt l'absence de parasites, de polluants, de biomolécules toxiques ou de microorganismes pathogènes pour l'homme. C'est la qualité première qui conditionne la consommation. Elle est déterminée par l'environnement de 13

vie des poissons, la qualité de l'aliment ou de la chaîne alimentaire, le respect de règles sanitaires lors de la transformation et sur l'ensemble de la chaîne de distribution.

- qualité organoleptique : elle rassemble l'ensemble des perceptions sensorielles que l'on peut avoir du produit, et peut être décomposée en des caractéristiques d'aspect ou de couleur, de flaveur, et de texture du produit.

- qualité nutritionnelle : associée à la composition de la chair en macro- et en micronutriments et ;

- qualité technique : déterminée par la morphologie des animaux (calibre, dommages externes), la répartition des tissus et leur composition.

Se référant à ces dimensions de la qualité, la présente étude correspond au mieux à la qualité technique comprenant le calibrage des produits grâce aux mensurations et pesages effectués sur des poissons frais.

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MATERIELS et METHODES

Chapitre II - Matériels et méthodes

I. Matériels

I.1. Matériel humain

La réalisation de l’étude sur terrain a été effectuée en collaboration avec la Koperativan’ny Mpandraharaha Hazandranomamy eto Madagasikara (KMHM) d’Ambodin’Isotry. Des revendeurs et détaillants de poissons ont accepté d’offrir leurs produits pour la présente étude. Cette étude constitue des travaux de mémoire de fin d’études d’un groupe de quatre étudiants. Ces derniers sont les principaux acteurs de la collecte des données de mensurations et de pesage des poissons. Ainsi, les mensurations ont été effectuées par groupe de deux personnes dont l’un procède aux différentes mensurations et l’autre aux enregistrements des données.

I.2. Matériel animal

Le matériel animal est composé de 512 spécimens de «Fibata» (photo n°4) dont les caractéristiques ont été définies auparavant (Chapitre I) .

Cliché : Auteur, 2012 Photo n°4: Spécimen de «Fibata»

I.3. Matériels de mesure

 Pesage

Le pesage a été effectué en utilisant une balance de précision de ±1g, avec une portée maximale de 5 kg (photo n°5).

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Cliché : Auteur, 2012 Photo n°5: Balance de précision

 Mensurations

Il existe deux groupes de mensurations dont :

− Mensuration de la longueur totale effectuée avec un ichtyomètre à butée composée d’une base de bois, sur laquelle est fixé un ruban métrique gradué. L’appareil est doté d’une précision de 0,5 cm et une portée de 50 cm (photo n°6).

Cliché: Auteur, 2012 Photo n°6: Ichtyomètre à butée

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− Mensuration des autres paramètres a été réalisée à l’aide d’un pied à coulisse d’une précision de 0,02mm doté d’une portée de 35 cm (photo n°7).

Cliché: Auteur, 2012 Photo n°7: Pied à coulisse

Les résultats de l'ensemble de ces opérations sont consignés dans des fiches de collecte pré établies à cet effet et qui a servi de guide au cours de la période de collecte des données (Annexe n°3).

Par ailleurs, un appareil photographique numérique a été utilisé pour les prises de vue.

I.4. Logiciels de traitements statistiques

Pour l’aboutissement des traitements de données, l’utilisation de logiciels tels que XLSTAT 2008.6.03 et JMP 5.0.1 a été nécessaire. Le logiciel XLSTAT 2008.6.03 a été utilisé pour l’analyse descriptive des données, l’Analyse en Composante Principale pour l’étude typologique et le calcul de l’indice biométrique. Le JMP 5.0.1 a permis d’effectuer une analyse de variance (ANOVA) entre les populations et de ressortir l’équation de régression entre les paramètres morphométriques.

II. Méthodes II.1. Investigations

Pour la réalisation de cette étude, le relevé des paramètres morphométriques sur les espèces étudiées a été effectué pendant une durée de 3 mois environ depuis le 10 Janvier au 6 Avril 2012.

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En cela, les mesures ont été faites au niveau d’un point d’approvisionnement en poisson d’eaux douces d’Antananarivo auprès du Kooperativan’ny Mpandraharaha Hazandranomamy eto Madagasikara (KMHM). En effet, ce site constitue un point de contrôle des poissons d’eaux douces destinés à la consommation humaine.

Les poissons récoltés proviennent des pêches locales qui sont orientées vers les espèces dont l’exploitation présente des valeurs économiques importantes. Le choix s’est porté sur la Carpe, le Tilapia et le «Fibata» qui ont par la suite fait l’objet des différentes mesures. Ces poissons proviennent essentiellement de trois régions distinctes à savoir Miandrivazo, Ambatondrazaka et Mahajanga.

Compte tenu de l’objectif énoncé précédemment, la présente étude va se focaliser sur la caractérisation morphométrique du «Fibata» malgache.

II.2. Collecte de données

Le poids vif à l’état frais constitue le premier paramètre qui a été pris en compte au cours de cette étude. Un pesage individuel a été effectué avant les diverses mensurations morphométriques.

Par ailleurs, les mensurations ont été faites sur des poissons entiers et les paramètres à mesurer ainsi que les méthodes de prise de ces différentes mesures se sont basées sur des études déjà effectuées antérieurement (GOURENE et ADEPO-GOURENE, 2008) (figure n°4).

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Figure n°4: Mensurations réalisées sur un spécimen de «Fibata»

Les mensurations de la longueur totale sont habituellement effectuées avec un poisson allongé sur le côté droit, le museau à gauche, sur une planche à mesurer composée essentiellement d'une base de bois et ayant une butée contre laquelle le museau du poisson est appuyé légèrement. Au total, 19 mensurations sur 512 individus ont été effectuées dont un paramètre pondéral qui est le poids vif et 18 paramètres morphométriques pouvant être regroupés comme suit :

 Paramètres relatifs au Corps : longueur totale (LT), longueur standard (LS), longueur dorso-anale (LDA), hauteur du corps (HC), hauteur du pédoncule caudal (HPC), épaisseur pectorale (EP).

 Paramètres relatifs à la Tête : longueur de la tête (LTe), longueur du museau (LM), diamètre de l’œil (DO), largeur inter-orbitaire (LiO).

 Paramètres relatifs à l’Emplacement des nageoires : longueur pré dorsale (LPrD), longueur pré pectorale (LPrP), longueur pré pelvienne (LPrPe), longueur pré anale (LPrA).

 Paramètres relatifs aux Nageoires : longueur de la nageoire dorsale (LD), longueur de la nageoire anale (LA), longueur de la nageoire pelvienne (LNPe), longueur de la nageoire pectorale (LNP). 19

II.3. Traitement des données

Les données brutes obtenues ont été triées avant d’être soumises aux traitements statistiques ultérieurs.

II.3.1. Prétraitement

L’apurement des données a pour objectif d’identifier les individus qui paraissent aberrants du moins ceux qui présentent des valeurs extrêmes par rapport à la moyenne de la population (DAGNELIE, 1986). Cette étape a été effectuée visuellement grâce à des graphes de type nuage de points par la méthode de la régression linéaire multiple dans laquelle la contribution des paramètres morphométriques à la variabilité du poids est explicitée. A travers ce prétraitement des données, une proportion de 5,85% (n=30) de la population initiale (n=512) a été donc éliminée. La contribution des paramètres morphométriques dans la variabilité du poids de la population est expliquée à 95% (R²=95,06%) pour les 482 individus qui vont être donc retenus pour les traitements statistiques qui suivront (Annexe n°4).

II.3.2. Analyses statistiques

L’objectif de cette partie de l’étude consiste à faire sortir les particularités de la population de «Fibata» étudiée.

a. Statistique descriptive

La finalité de cette analyse est de connaître les caractères généraux de la population à travers l’expression de la valeur où tendent les observations (moyenne) et de la dispersion des observations autour de cette moyenne (écart type, coefficient de variations) (DAGNELIE, 2007).

Concernant l'interprétation du coefficient de variations, MARTIN et GEDRON(2004) ont donné les critères suivants:

- entre 0,0 % et 16,0 % : la variation est faible dans la population, - entre 16,0 % et 33,3 % : la variation est importante et, - au delà de 33,3 % : la variation est très élevée.

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b. Analyse en Composantes Principales

Principalement, la méthode d’Analyse en Composantes Principale (ACP) vise à synthétiser l’information contenue dans la matrice de données initiales croisant les individus et les variables morphométriques (KOUANI et al., 2007) en :

- établissant une similarité entre les individus pour les catégoriser en groupes homogènes et mettre en évidence une typologie d’individus ;

- mettant en évidence les liaisons entre les variables morphométriques moyennant les variables synthétiques ou facteurs communs à ces variables en vue d’en établir une typologie et ;

- établissant des liaisons entre ces deux typologies pour déterminer les relations entre les variables morphométriques et les individus.

c. Indice biométrique

L’indice biométrique concerne les différentes relations entre les paramètres morphométriques. Ces relations vont être utilisées afin de déterminer la nature de la croissance des paramètres morphométrique en fonction de la longueur totale.

Les différents rapports utilisés dans cette étude concernent essentiellement : LT/Lte ; LT/HC ; LT/HPC ; LT/EP ; Lte/DO ; Lte/LM.

Généralement, un faible indice biométrique signifie que les paramètres morphométriques Lte ; HC ; HPC et EP présentent un accroissement plus élevé par rapport au développement de la longueur totale. La valeur constante de ces indices détermine l’accroissement proportionnel entre ces paramètres morphométriques et la longueur totale. Il en est de même pour les variations de DO et LM en fonction de Lte (RAMINOSOA, 1987). Les différences entre les valeurs des indices avec l’accroissement de la longueur totale ont été déterminées à travers une analyse de variance au seuil de 5%.

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La nature de la croissance entre les paramètres morphométriques est déterminée à travers une équation de régression linéaire (NAEEM et al ., 2011) s’écrivant sous la forme :

Log (Y1) = Log (a) + b Log (LT) (1)

Log (Y 2) = Log (a) + b Log (Lte) (2)

Y1 représente respectivement Lte, HC, HPC, EP.

Y2 représente DO et LM.

Le coefficient « b » représente la nature de croissance, ainsi si :

− b<1 : la croissance est dite allométrique minorante c’est-à-dire que la croissance en longueur totale est plus rapide que l’augmentation de Lte, HC, HPC, EP (1). Il en est de même pour la croissance en longueur de la tête par rapport à DO et LM (2) ;

− b=1 : la croissance est isométrique, les paramètres morphométriques croissent proportionnellement avec la longueur totale et celle de la tête et ;

− b>1 : la croissance est allométrique majorante, la croissance en longueur totale (1) et en longueur de la tête (2) est moins rapide que l’augmentation de Lte, HC, HPC, EP, DO et LM.

d. Analyse de la relation taille-poids

Les évolutions relatives des paramètres de croissances comme la taille et le poids constituent des indices qui permettent de distinguer deux individus d’une même espèce. Ainsi, KARTAS (1971) a stipulé que cette relation permet de donner une idée sur la croissance relative des différentes parties du corps du poisson et du changement qu’elles subissent au cours du temps. L’objectif de la présente analyse est donc de déterminer la relation entre la taille et le poids du «Fibata» malgache afin de pouvoir la comparer avec celle trouvée dans les études effectuées antérieurement concernant cette même espèce et pour mieux le classer.

La relation entre le poids et la longueur des poissons s’exprime par l’équation suivante (RICKER, 1971 in RAHIM et al ., 2009) :

W = a L b 22

Dans cette équation, W représente la masse totale du poisson exprimée en grammes et L représente sa longueur totale exprimée en centimètres.

Les coefficients « a » et « b » de cette équation ont été estimés à travers un ajustement de la fonction par transformation logarithmique de cette fonction en une fonction linéaire de type :

Log (W) = Log (a) + b Log (L)

Dans cette fonction, la valeur de “b” indique le taux d’allométrie et KUELA en 2002 a cité MOREAU (1979) affirmant que la valeur de « b » se situe entre 2,5 et 3,5.

Suivant cette valeur de « b », trois cas peuvent se présenter :

− b<3 : la croissance est allométrique minorante c’est-à-dire que la croissance en longueur est plus rapide que l’augmentation du poids,

− b=3 : la croissance est isométrique, la longueur croît proportionnellement avec le poids et,

− b>3 : la croissance est allométrique majorante, l’augmentation du poids est plus rapide que celle de la longueur

Afin de déterminer si la valeur de « b » est significativement différente de la valeur 3, un test de Student a été effectué à un seuil de 5% pour comparer cette valeur théorique 3 à une valeur « t » calculée par :

Les détails du calcul sont présentés en Annexe n°4.

Sb exprime l’écart- type de « b », ainsi si :

− t≤3 : la différence n’est pas significative au seuil de 5%.

− t>3 : la différence est significative au seuil de 5%.

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e. Coefficient de condition K

Le coefficient de condition de FULTON (1911) est utilisé pour évaluer l'adaptation des populations de poissons à leur milieu (CHAOUI et al. , 2005) et il s’exprime par la relation suivante :

Le poids vif est exprimé en grammes et la longueur totale (LT) en centimètres.

Ce coefficient a l’avantage d’intégrer l’ensemble des effets des facteurs intrinsèques et extrinsèques à l’animal notamment les facteurs d’ordre écologique et physiologique. Plus la valeur de K est proche ou dépasse 1, plus les poissons sont en bonnes conditions. Ainsi, l’objectif de cette analyse de la condition des poissons dans cette étude est de déterminer la valeur de K pour le «Fibata» et d’en étudier par la suite sa variation en fonction de la taille des individus.

Le coefficient de condition à été calculé pour 482 individus tous sexes confondus. Ses valeurs ont été suivies en fonction de la provenance, de la longueur des individus et ont été comparées à l’aide d’une analyse de variance pour identifier les éventuelles différences du coefficient K.

En effet, cette recherche a permis d’associer plusieurs méthodes d’approches dans l’étude de la caractérisation morphométrique du «Fibata » ( tableau n°2).

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Tableau n°2: Synthèse méthodologique

HYPOTHESES A RESULTATS ETAPES OBJECTIFS METHODES VERIFIER ATTENDUS Constituer la base de Mensurations, Base de données Collecte de données données pesage créée Identifier les Triages et Base de données Prétraitements données aberrantes apurement des exploitable Apurer les données données disponible La population de Caractériser la Statistique «Fibata» présente Caractéristiques des Etudes descriptives population de descriptive des caractéristiques populations établies «Fibata» particulières. Des critères morphométriques Matrice de ACP, ANOVA permettent de créer Catégoriser la corrélation établie Test de corrélation des groupes Etudes typologiques population en d’individus Groupes d’individus groupe d’individus homogènes au sein homogènes créés d’une population mère. Les paramètres morphométriques Déterminer la nature - Indice Biométrique évoluent Relation Etude biométrique de la croissance - ANOVA proportionnellement biométrique établie morphométrique - Régression linéaire avec la longueur totale. Déterminer la nature La masse croît Equation Etude allométrique de croissance de la relation taille-poids proportionnellement d’allométrie établie population avec la taille. Il existe une Déterminer le Etude d’adaptation Calcul du facteur de similarité Facteur d’adaptation facteur de condition au milieu condition K d’adaptation au déterminée K milieu entre espèce.

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III. Avantages et inconvénients des matériels et méthodes adoptées

Les instruments de mesure (balance, ichtyomètre, pied à coulisse) ont été facileS à manipuler et la lecture des valeurs issues de ces matériels est très simple et ne nécessite pas une connaissance très particulière. Aussi, ils sont dotés d’une précision élevée que les valeurs trouvées après les mesures des paramètres morphométriques sont le plus proche possible de la réalité. De plus, les matériels sont faciles à transporter et ne sont pas encombrants. Par conséquent, travailler dans un cadre très étroit a été possible.

Toutefois, certaines précautions sont à prendre pour assurer la bonne marche des matériels. L’exemple c’est de ne pas exposer la balance à l’humidité pour de faux pesage et les éventuelles pannes mécaniques pouvant entrainer une réduction des données.

Les méthodes adoptées ont été simples et satisfaisantes dans l’ensemble. Toutefois, elles ont été insuffisantes. Des méthodes scalimétriques, des différenciations sexuelles et des stades physiologiques des poissons ont pu permettre d’avoir une meilleure caractérisation de l’étude.

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RESULTATS

Chapitre III – Résultats

I. Caractéristiques de la population suivant la provenance

L’analyse descriptive de la population étudiée a permis de mettre en évidence les caractéristiques générales du «Fibata» en provenance de la région d’Ambatondrazaka et de Miandrivazo suivant les 19 paramètres morphométriques considérés (tableau n°3).

 Région Ambatondrazaka

Les poissons pèsent en moyenne 144,14 ±3,20 g et ce poids varie largement au sein de la population puisque le coefficient de variation concernant cette variable est de 47,2 %. Le plus petit spécimen observé pèse 28 g alors que la plus grande atteint 404 g.

La longueur totale chez les individus mesure en moyenne 23,74±0,18 cm et les poissons rangent de 13,5 cm à 35,8 cm. La longueur totale présente une variation de 16,1 %.

Pour la longueur standard, elle est de 20,00±0,15 cm en moyenne et les valeurs extrêmes se situent entre 11,30 cm et 30,0 cm. La longueur standard présente un coefficient de variation de 16,4 %.

Pour les autres paramètres morphométriques, les coefficients de variation se situent entre 15,2 % pour DO et 28,2 % pour LNP (tableau n° 3).

 Région Miandrivazo

Les poissons pèsent en moyenne 212±16,74 g, le coefficient de variation est de 43,3 %. La valeur du poids se situe entre 96 g et 386 g.

La longueur totale chez les individus mesure en moyenne 27,37±0,76 cm et se situe entre 21,50 cm et 36,00 cm. La longueur totale présente une variation de 15,1 %.

Pour la longueur standard, elle est de 23,02±0,63 cm en moyenne et les valeurs extrêmes se situent entre 18,00 cm et 30,50 cm. La longueur standard présente un coefficient de variation de 15,1 %.

Pour les autres paramètres, le coefficient de variation est de 14,5 % pour LPrPe et de 22,9 % pour LNPe (tableau n°3).

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Tableau n°3: Caractéristiques générales des «Fibata» d'Ambatondrazaka et de Miandrivazo Variables Ambatondrazaka Miandrivazo morphométriques Moyenne ±±±σ±σσσ Min-Max CV (%) Moyenne ±±±σ±σσσ Min-Max CV(%) POIDS (g) 144,14 ±3,20 28-404 47,2 212 ±16,74 96-386 43,3 LT (cm) 23,74 ±0,18 13,50-35,80 16,1 27,37 ±0,76 21,50-36,00 15,1 LS (cm) 20,00 ±0,15 11,30-30,00 16,4 23,02 ±0,63 18,00-30,50 15,1 Lte (cm) 6,86 ±0,05 4,00-9,90 16 7,54 ±0,22 5,90 ±10,30 15,8 LM (cm) 0,99 ±0,01 0,40-1,90 25,1 1,07 ±0,04 0,60-1,50 19,6 LPrD (cm) 7,57 ±0,06 4,10-11,80 16,5 8,69 ±0,23 6,60-11,80 14,6 LPrP (cm) 7,06 ±0,05 3,90-10,60 15,9 8,11 ±0,30 6,30-14,90 20,3 LPrPe (cm) 8,15 ±0,06 4,30-13,00 17 9,03 ±0,24 7,00-11,60 14,5 LPrA (cm) 11,15 ±0,09 5,70-16,90 16,8 12,35 ±0,36 9,30-17,20 15,9 LiO (cm) 1,20 ±0,01 0,60-2,50 20,2 1,45 ±0,05 1,00-2,10 18,4 HC (cm) 3,86 ±0,04 2,20-6,90 19,7 4,46 ±0,16 3,20-6,20 19,8 HPC (cm) 1,83 ±0,02 1,00-2,80 19,3 2,13 ±0,08 1,50-2,90 21,6 EP (en cm) 2,48 ±0,02 1,20-4,50 21,5 2,83 ±0,11 2,10-4,10 20,9 LDA (cm) 5,34 ±0,04 3,00-8,10 17,2 6,18 ±0,19 4,30-7,90 16,7 DO (cm) 0,86 ±0,01 0,50-1,30 15,2 0,90 ±0,03 0,70-1,30 16,7 LD (cm) 11,40 ±0,12 5,50-18,20 22,2 13,03 ±0,39 9,80-17,90 16,6 LA (cm) 7,37 ±0,06 3,10-11,20 17,3 8,63 ±0,32 6,40-14,9 20,6 LNPe (cm) 2,60 ±0,03 1,30-4,70 27,6 3,38 ±0,14 2,20-5,80 22,9 LNP (cm) 2,41 ±0,03 1,20-4,80 28,2 2,33 ±0,08 1,70-3,80 19,4

POIDS : poids ; LT : longueur totale ; LS : longueur standard ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; LPrD : longueur pré-dorsale ; LPrP : longueur pré-pectorale ; LPrPe : longueur pré-pelvienne ; LPrA : longueur pré-anale ; LiO : largeur inter-orbitaire ; HC : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; LDA : longueur dorso-anale ; DO : diamètre de l’œil ; LD : longueur dorsale ; LA : longueur de la nageoire anale ; LNPe : longueur de la nageoire pelvienne ; LNP : longueur de la nageoire pectorale. L’analyse de la variance des paramètres morphométriques des individus met en évidence une différence significative (p<1‰ au seuil de 5%) de ces derniers selon la provenance. Ces différences sont observées pour : le poids, LT, LS, Lte, LPrD, LPrA, LPrPe, LPrA, LiO, HC, HPC, EP, LDA, LD, LA, LNPe (Annexe n°5). Du point de vue général, les poissons en provenance de Miandrivazo présentent une plus grande conformation que ceux d’Ambatondrazaka. En effet, les poissons en provenance de Miandrivazo sont plus lourds (poids= 212 ±16,74g) et sont de grandes tailles (LT= 27,37 ±0,76 cm ; HC= 4,46 ±0,16 cm ; EP= 2,83 ±0,11 cm) que ceux d’Ambatondrazaka (poids=144,14 ±3,20 g ; LT= 23,74 ±0,18 cm ; HC= 3,86 ±0,04 cm ; EP= 2,48 ±0,02 cm).

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II. Caractéristiques générales

Les poissons en général pèsent en moyenne 148,51±3,27 g, le coefficient de variation est de 48,3 %. La valeur du poids se situe entre 28g et 404 g.

La longueur totale chez les poissons mesure en moyenne 23,97±0,18 cm allant de 13,5 cm à 36,00 cm. La longueur totale présente une variation de 16,5 %.

Pour la longueur standard, elle est de 20,20±0,15 cm en moyenne et les valeurs extrêmes se situent entre 11,30 cm et 30,50 cm. La longueur standard présente un coefficient de variation de 16,7 %.

Pour les autres paramètres, le coefficient de variation est de 15,3 % pour DO et de 28,2 % pour LNPe (tableau n°4).

Tableau n°4: Caractéristiques générales de la population totale

Variables morphométriques Moyenne ±±±σ±σσσ Min-Max CV (%) POIDS (g) 148,51 ±3,27 28-404 48,3 LT (cm) 23,97 ±0,18 13,50-36,00 16,5 LS (cm) 20,20 ±0,15 11,30-30,5 16,7 Lte (cm) 6,91 ±0,05 4,00-10,30 16,1 LM (cm) 1,00 ±0,01 0,40-1,90 24,9 LPrD (cm) 7,64 ±0,06 4,10-11,8 16,7 LPrP (cm) 7,12 ±0,05 3,90-14,9 16,7 LPrPe (cm) 8,21 ±0,06 4,30-13,00 17,0 LPrA (cm) 11,23 ±0,09 5,70-17,20 17,0 LiO (cm) 1,22 ±0,01 0,60-2,50 20,7 HC (cm) 3,90 ±0,04 2,20-6,90 20,1 HPC (cm) 1,85 ±0,02 1,00-2,90 19,9 EP (en cm) 2,50 ±0,02 1,20-4,50 21,7 LDA (cm) 5,39 ±0,04 3,00-8,10 17,6 DO (cm) 0,87 ±0,01 0,50-1,30 15,3 LD (cm) 11,44 ±0,12 5,50-18,20 18,1 LA (cm) 7,45 ±0,06 3,10-14,9 17,6 LNPe (cm) 2,65 ±0,03 1,30-5,80 28,2 LNP (cm) 2,40 ±0,03 1,20-4,80 27,8 POIDS : poids ; LT : longueur totale ; LS : longueur standard ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; LPrD : longueur pré-dorsale ; LPrP : longueur pré-pectorale ; LPrPe : longueur pré-pelvienne ; LPrA : longueur pré-anale ; LiO : largeur inter-orbitaire ; HC : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; LDA : longueur dorso-anale ; DO : diamètre de l’œil ; LD : longueur dorsale ; LA : longueur de la nageoire anale ; LNPe : longueur de la nageoire pelvienne ; LNP : longueur de la nageoire pectorale. 29

Les variations importantes au sein de la majorité des variables morphométriques traduisent une hétérogénéité de la population étudiée. Elle conduit à l’analyse typologique de la population totale. Cette analyse typologique va permettre de catégoriser la population en des groupes d’individus similaires et homogènes.

III. Etude typologique

III.1. Corrélations entre les variables morphométriques

L’étude de la corrélation entre les variables morphométriques renseigne d’une part sur les comportements de certaines variables vis-à-vis de la variation des autres, et d’autre part sur la nature et l’intensité des relations existantes entre elles. Les corrélations observées entre les variables morphométriques sont significatives (p<1‰) au seuil ALPHA (α=5%) (tableau n°5).

Toutes les corrélations entre les variables morphométriques sont positives sauf pour les variables LNP et LNPe qui présentent une corrélation négative de r = -0,193 (p<1‰). Ainsi, l’augmentation en longueur de la Nageoire pectorale (LNP) freine celle de la Nageoire Pelvienne (LNPe).

Par contre, pour les autres critères morphométriques, il est constaté que le développement du poisson est toujours accompagné d’un accroissement soit en longueur qu’en largeur ou en hauteur.

Toutefois, l’intensité de liaison entre chacune de ces variables morphométriques diffère entre elles, en effet :

Le poids présente une forte corrélation (r>0,8 ; p<1‰) avec les variables morphométriques suivantes : LT, LS, Lte, LPrD, LPrP ; LPrPe, LPrA, LiO, HC, HPC, EP, LDA, LD, LA. Parmi ces paramètres, les corrélations ayant les valeurs les plus élevées sont observées entre le poids et LS (r = 0,953), entre le poids et LT (r = 0,952). Par conséquent, l’estimation du poids la plus fiable chez le poisson peut se faire à partir de LT ou LS.

Les variables LT et LS sont fortement liées entre elles (r = 0,991), aussi elles présentent une forte corrélation (r>0,8 ; p<1‰) avec Lte, LPrD, LPrP ; LPrPe, LPrA, LiO, HC, HPC, EP, LDA, LD, LA. La taille du poisson est donc de plus en plus petite que les valeurs de ces paramètres vont diminuer.

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La variable LNP présente une faible corrélation (r<0,5 ; p<1‰) avec toutes les autres variables morphométriques. La variation de la valeur de la longueur de la Nageoire Pectorale (LNP) n’a pas d’influence majeure à la variation des autres critères morphométriques tels que le poids (r=0,444 ; p<1‰), la longueur totale (r= 0,498 ; p<1‰), la hauteur du corps (r= 0,409 ; p<1‰) et l’épaisseur pectorale (r= 0,349 ; p<1‰).

Tableau n°5: Matrice de corrélation entre les variables morphométriques

Variables POIDS LT LS Lte LM LPrD LPrP LPrPe LPrA liO HC HPC EP LDA DO LD LA LNPe LNP POIDS 1

LT 0,952 1

LS 0,953 0,991 1

Lte 0,893 0,927 0,926 1

LM 0,632 0,672 0,664 0,699 1

LPrD 0,898 0,930 0,929 0,905 0,639 1

LPrP 0,903 0,935 0,935 0,915 0,652 0,906 1

LPrPe 0,917 0,956 0,956 0,919 0,648 0,920 0,936 1

LPrA 0,903 0,930 0,933 0,900 0,637 0,898 0,879 0,933 1 liO 0,858 0,856 0,863 0,826 0,602 0,816 0,830 0,828 0,824 1

HC 0,867 0,817 0,822 0,806 0,576 0,786 0,803 0,798 0,812 0,774 1

HPC 0,889 0,870 0,880 0,850 0,593 0,861 0,858 0,862 0,855 0,795 0,825 1

EP 0,887 0,848 0,856 0,834 0,582 0,821 0,818 0,833 0,830 0,786 0,789 0,839 1

LDA 0,886 0,853 0,855 0,823 0,595 0,800 0,831 0,826 0,835 0,805 0,857 0,811 0,808 1

DO 0,590 0,647 0,627 0,655 0,568 0,594 0,610 0,616 0,608 0,509 0,496 0,529 0,505 0,520 1

LD 0,928 0,956 0,950 0,882 0,638 0,877 0,900 0,917 0,890 0,826 0,800 0,834 0,831 0,844 0,637 1

LA 0,857 0,897 0,888 0,813 0,620 0,806 0,840 0,833 0,781 0,759 0,703 0,743 0,737 0,739 0,622 0,879 1

LNPe 0,659 0,639 0,641 0,602 0,377 0,602 0,631 0,620 0,612 0,621 0,540 0,605 0,640 0,564 0,366 0,616 0,587 1

LNP 0,444 0,498 0,482 0,472 0,409 0,448 0,491 0,467 0,425 0,340 0,409 0,401 0,349 0,408 0,455 0,488 0,469 -0,193 1

POIDS : poids ; LT : longueur totale ; LS : longueur standard ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; LPrD : longueur pré-dorsale ; LPrP : longueur pré-pectorale ; LPrPe : longueur pré-pelvienne ; LPrA : longueur pré-anale ; LiO : largeur inter-orbitaire ; HC : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; LDA : longueur dorso-anale ; DO : diamètre de l’œil ; LD : longueur dorsale ; LA : longueur de la nageoire anale ; LNPe : longueur de la nageoire pelvienne ; LNP : longueur de la nageoire pectorale. Les valeurs en gras sont significativement différentes de 0 à un niveau de signification alpha =0,05

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III.2. Analyse en Composantes Principales

III.2.1. Choix des axes factoriels

Le critère de Kaiser a permis de retenir les deux premiers axes factoriels F1 et F2 pour l’élaboration de la typologie de la population de poisson étudiée. En effet, chacun de ces axes présente une valeur propre supérieure à la valeur 1(tableau n°6).

Tableau n°6: Attribution des informations aux axes factoriels

Axes factoriels F1 F2

Valeur propre 14,61 1,28

Variabilité (%) 76,91 6,75

% cumulé 76,91 83,66

Les axes F1 et F2 apportent un pourcentage d’informations de 83,66 %. Cette proportion exprime la fiabilité et la bonne qualité de ces deux axes dans la description des données pour l’étude typologique de la population.

III.2.2. Représentation des variables-individus sur les axes factoriels

Le plan considéré est structuré autour des axes F1 et F2. Les variables morphométriques se répartissent dans le sens positif par rapport à l’axe horizontal F1 (Annexe n°6).

Le premier axe factoriel F1 présente une forte corrélation avec plusieurs variables morphométriques comme le poids (r = 0,968), LT (r = 0,982), LS (r = 0,982), LD (r = 0,953), Lte (r = 0,950), HPC (r = 0,907) et LDA (r = 0,892). De plus, ces variables contribuent majoritairement à la caractérisation de ce premier axe (Annexe n°7).

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Par la suite, l’axe F1 est associé à la conformation générale des poissons. La population de « Fibata » étudiée se répartit le long des deux axes selon leurs caractéristiques morphométriques respectives et quatre groupes peuvent être identifiés (figure n°5).

POIDS : poids ; LT : longueur totale ; LS : longueur standard ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; LPrD : longueur pré-dorsale ; LPrP : longueur pré-pectorale ; LPrPe : longueur pré-pelvienne ; LPrA : longueur pré-anale ; LiO : largeur inter-orbitaire ; HC : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; LDA : longueur dorso-anale ; DO : diamètre de l’œil ; LD : longueur dorsale ; LA : longueur de la nageoire anale ; LNPe : longueur de la nageoire pelvienne ; LNP : longueur de la nageoire pectorale.

Figure n°5: Répartition des groupes d'individus dans le plan (F1, F2)

D’une manière générale, l’analyse de la variance de ces quatre groupes a mis en évidence des différences significatives pour toutes les variables morphométriques considérées (p<1‰) (tableau n°7) .

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Tableau n°7: Variation de la morphométrie générale entre les groupes Groupes Groupe A Groupe B (n=172) Groupe C (n=218) Groupe D (n=51) (n=41) POIDS (g) 298,16 ± 4,04 a 179,73 ± 2,20 b 106,67 ± 1,96 c 52,78 ± 4,81 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LT (cm) 30,99±0,23 a 26,16±0,12 b 21,90±0,10 c 17,03±0,25 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LS (cm) 26,21±0,19 a 22,06±0,10 b 18,46±0,09 c 14,17±0,21 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ Lte (cm) 8,76±0,07 a 7,53±0,03 b 6,36±0,03 c 4,91±0,08 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LM (cm) 1,30±0,02 a 1,10±0,01 b 0,91±0,01 c 0,64±0,03 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LPrD (cm) 9,82±0,09 a 8,32±0,05 b 7,01±0,04 c 5,46±0,10 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LPrP (cm) 9,17±0,07 a 7,76±0,04 b 6,53±0,03 c 5,09±0,09 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LPrPe (cm) 10,53±0,09 a 9,02±0,05 b 7,48±0,04 c 5,79±0,10 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LPrA (cm) 14,29±0,127 a 12,35±0,06 b 10,25±0,06 c 7,91±0,14 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LiO (cm) 1,61±0,02 a 1,34±0,01 b 1,10±0,01 c 0,82±0,02 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ HC (cm) 5,21±0,06 a 4,27±0,03 b 3,52±0,03 c 2,75±0,07 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ HPC (cm) 2,49±0,03 a 2,03±0,01 b 1,67±0,01 c 1,28±0,03 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ EP (cm) 3,45±0,04 a 2,74±0,02 b 2,25±0,02 c 1,66±0,04 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LDA (cm) 7,02±0,07 a 5,85±0,04 b 4,92±0,03 c 3,95±0,08 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ DO (cm) 1,01±0,01 a 0,93±0,01 b 0,82±0,01 c 0,71±0,02 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LD (cm) 15,08±0,13 a 12,51±0,07 b 10,41±0,06 c 7,94±0,15 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LA (cm) 9,68±0,11 a 8,02±0,05 b 6,83±0,05 c 5,48±0,12 d p<1‰ p<1‰ P<1‰ p<1‰ LNPe (cm) 3,67±0,08 a 2,89±0,04 b 2,36±0,04 c 1,94±0,09 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LNP (cm) 2,96±0,01 a 2,59±0,04 b 2,23±0,04 c 1,80±0,09 d p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ POIDS : poids ; LT : longueur totale ; LS : longueur standard ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; LPrD : longueur pré- dorsale ; LPrP : longueur pré-pectorale ; LPrPe : longueur pré-pelvienne ; LPrA : longueur pré-anale ; LiO : largeur inter-orbitaire ; H C : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; LDA : longueur dorso-anale ; DO : diamètre de l’œil ; LD : longueur dorsale ; LA : longueur de la nageoire anale ; LNPe : longueur de la nageoire pelvienne ; LNP : longueur de la nageoire pectorale.

Les chiffres affectés de lettres différentes sont significativement différentes au seuil de 5%.

• Poids

Suivant la valeur de leurs poids, la population étudiée se subdivise en quatre groupes significativement différents qui comprennent :

- les individus lourds pesant en moyenne 298,16±4,04 g (p<1‰ ; n=51) ;

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- les individus moyennement lourds avec un poids moyen de 179,73±2,20 g (p<1‰ ; n=172) ;

- les individus moyennement légers de 106,67±1,96 g (p<1‰ ; n=218) et ;

- les individus légers de 52,78±4,81 g (p<1‰ ; n=41).

• Morphométrie générale

Les individus diffèrent significativement selon leur conformation générale (p<1‰), les poissons peuvent être :

- de grande taille, représentée par le groupe A, avec une valeur élevée pour LT, LS, LTe, HC, HPC, LDA, EP ;

- de petite taille, représentée par le groupe D, avec des valeurs minimales pour LT, LS, LTe, HC, HPC, LDA, EP.

Les emplacements des nageoires, à savoir LPrD, LPrP, LPrPe et LPrA, sont fortement correlés avec LT et LS. Ainsi, l’accroissement en longueur du corps (LT et LS) entraîne une élévation de la valeur de LPrD, LPrP, LPrPe et LPrA (tableau n°7) .

• Morphométrie de la tête et longueur des nageoires

Comme pour les autres paramètres, les groupes d’individus diffèrent significativement (p<1‰) selon les variables Lte, LM, LiO, DO, LD, LA, LNPe et LNP (tableau n°7) .

Le groupe A caractérise les individus ayant une longueur de la tête la plus élevée par rapport aux autres groupes avec une moyenne de 8,76±0,007 cm. Inversement, les individus du groupe D ont la tête la plus courte avec une longueur moyenne de 4,91±0,08 cm. Tandis que les individus du groupe B et C présentent respectivement des valeurs moyenne de 7,53±0,03 cm et 6,36±0,03 cm pour Lte.

En effet, l’analyse de la variance des groupes d’individus issus de l’ACP a confirmé que la population de « Fibata » est constituée de quatre groupes bien distincts au seuil de signification α (p<1‰) pouvant être résumé comme suit (figure n°6) .

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Poids=52,78 ± 4,81g Poids=298,16 ± 4,04g LT=17,03 ± 0,25cm LT=30,99 ± 0,23cm

Poids=106,67±1,96g Poids=179,73 ± 2,20g LT=21,90±0,10cm LT=26,16 ± 0,12cm

Figure n°6: Répartition de groupes d'individus

Les quatre groupes ainsi formés possèdent les principales caractéristiques ci-après :

a- le groupe A comporte 51 individus représentant 10,58 % de la population totale. Ce groupe renferme les individus de grande conformation qui mesure entre 27,5 cm à 36 cm en longueur totale et pèse entre 214 g à 404 g ;

b- le groupe B est composé de 172 individus, soit 35,68 % de la population totale. Il regroupe les individus de conformation moyenne ayant une longueur totale variant de 22,5 cm à 29,5 cm et dont le poids se situent entre 125 g à 260 g ;

c- le groupe C compte le plus grand nombre d’individus et en comporte 218 représentant 45,23 % de la population totale. Ce groupe est aussi relatif aux individus de moyenne conformation mais dont leur taille moyenne est plus petite par rapport à celle des individus du groupe B. La longueur totale de ces individus varie de 18,4 cm à 26 cm et leurs poids se trouvent dans un intervalle de 55 g à 154 g ;

d- le groupe D rassemble les individus de petite conformation. Ces individus mesurent entre 13,5 cm à 19 cm et pèsent entre 28 g à 74 g. Le groupe compte 41 individus qui représentent 8,51 % de la population totale.

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IV. Caractéristiques biométriques de la population

Les rapports entre les différents paramètres morphométriques à savoir LT/Lte, LT/HC, LT/HPC, LT/EP, Lte/DO, Lte/LM ont été calculés afin de déterminer si leurs valeurs sont constantes ou présentent une variation par rapport à l’accroissement de la longueur totale (tableau n°8 ).

Tableau n°8: Indices biométriques pour chaque groupe de longueur LT (cm) D (n=41) C (n=218) B (n=172) A (n=51)

Indice biométrique 17,03±0,25 21,90±0,10 26,16±0,12 30,99±0,23 LT/Lte 3,49±0,04 a 3,45±0,02 a 3,48±0,02 a 3,54±0,03 a p=0,09 p=0,09 p=0,09 p=0,09 LT/HC 6,24±0,11 a 6,29±0,05 a 6,20±0,05 a 6,00±0,10a p=0,07 p=0,07 p=0,07 p=0,07 LT/HPC 13,39±0,19 a 13,24±0,08 a 12,97±0,09 ab 12,54±0,17 b p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LT/EP 10,39±0,17 a 9,84±0,07 b 9,63±0,08 b 9,08±0,15 c p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ Lte/DO 6,99±0,16 d 7,84±0,07 c 8,22±0,08 b 8,76±0,14 a p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ Lte/LM 7,87±0,20 a 7,20±0,09 b 6,99±0,10 b 6,91±0,18 b p<1‰ p<1‰ p<1‰ p<1‰ LT : longueur totale ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; HC : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; DO : diamètre de l’œil.

Les chiffres affectés de lettres différentes sont significativement différentes au seuil de 5%

Les valeurs du rapport LT/Lte et celle de LT/HC sont maintenues constantes (p=0,09>5%) par rapport à un accroissement de la valeur de la longueur totale. Quant aux autres indices notamment LT/HPC, LT/EP, Lte/DO, Lte/LM, leurs valeurs sont variables (p<1‰ au seuil de 5%) par rapport à l’accroissement de la longueur totale.

Par la suite, des équations de régression entre les paramètres morphométriques ont été établies pour déterminer la nature de la croissance de ces derniers par rapport à la longueur totale (tableau n°9).

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Tableau n°9: Equations de régression des paramètres morphométriques du corps (n=482)

Indices Equations r σ p

LT/Lte Log (Lte) = -0,99 + 0,92 Log (LT) 0,92 0,02 <1‰

LT/HC Log (HC) = -1,78 + 0,99 Log (LT) 0,81 0,03 <1‰

LT/HPC Log (HPC) = -2,71 + 1,05 Log (LT) 0,87 0,03 <1‰

LT/EP Log (EP) = -2,63 + 1,11 Log (LT) 0,84 0,03 <1‰

Lte/DO Log (DO) = -1,32 + 0,61 Log (Lte) 0,65 0,03 <1‰

Lte/LM Log (LM) = -2,17 + 1,11 Log (Lte) 0,69 0,05 <1‰

r : coefficient de corrélation ; LT : longueur totale ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; HC : hauteur du corps

HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; DO : diamètre de l’œil ; σ : écart-type.

Ainsi, il a été constaté que la croissance de Lte et HC est isométrique respectivement b=0,92 et b=0,99 par rapport à la longueur totale. Les autres paramètres comme HPC, EP, LM présentent une croissance allométrique majorante (b=1,05 ; b=1,11) signifiant que les poissons gagnent plus en hauteur et en épaisseur à mesure que leur longueur totale augmente et que le museau paraît être de plus en plus long pour un accroissement en longueur de la tête (b= 1,11). Par contre pour DO, la croissance est du type allométrique minorante (b=0,61) c’est-à-dire que l’œil tend à être plus petit à mesure que la longueur de la tête et la longueur totale du poisson accroissent.

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V. Caractéristiques allométriques

Le résultat de la relation taille poids effectuée sur la population totale de «Fibata» malgache avec 482 spécimens se traduit par la relation suivante :

Log (W) = -4,043 + 2,82 Log (LT) (R2=0,947)

La valeur de la pente de la régression « b » définissant la nature de l’allométrie de croissance chez le «Fibata» indique une valeur égale à 2,82. Cette valeur du coefficient d’allométrie « b » ne présente pas de différence significative (t calculé=0,38) par rapport à la valeur théorique « 3 » par le test de Student à un seuil de signification de 5% (Annexe n°8).

L’ensemble de la population de «Fibata» étudiée présente donc une croissance isométrique, ce qui signifie que le développement du corps (croissance pondérale) des individus est proportionnel à celui de leur taille.

Pour les populations de Miandrivazo et d’Ambatondrazaka, les valeurs du coefficient d’allométrie « b » sont respectivement 2,94 et 2,82.

Le coefficient « b » ne présente pas de différence significative (t calculé=0,56) par rapport à la valeur théorique 3 pour la population en provenance de Miandrivazo indiquant une croissance isométrique traduisant un développement proportionnel du poids et de la longueur des individus. Pour la population d’Ambatondrazaka, le coefficient « b » présente une différence significative par rapport à la valeur théorique 3 (t calculé=5,55) traduisant une croissance allométrique minorante c’est-à-dire que le développement en longueur des individus est plus rapide que celui de leur poids (tableau n°10).

Tableau n°10: Relation taille-poids des populations de «Fibata» Population N b Equation d’allométrie R2 t calculé

Miandrivazo 31 2,94 Log W = -4,44+2,94 Log (LT) 0,96 0,56

Ambatondrazaka 451 2,82 Log W = -4,03+2,82 Log(LT) 0,94 5,55

Total 482 2,82 Log W = -4,043 + 2,82 Log (LT) 0,95 0,38

N : effectif ; b : coefficient d’allométrie ; R2 : coefficient de détermination ; W : poids ; LT : longueur totale,

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VI. Etat d’adaptation au milieu

La valeur moyenne du coefficient de condition a été calculée pour l’ensemble de la population de «Fibata» étudiée, elle est de 1,01±0,11et sa valeur varie de 0,68 à 1,66.

Selon la provenance, la valeur du coefficient K ne présente pas de différence significative (p=0,07>5%) entre la population de «Fibata» d’Ambatondrazaka (K=0,97) et celle de Miandrivazo (K=1,01).

Par rapport aux groupes de tailles obtenus dans la population totale, une différence significative de la valeur de K par rapport à la taille des individus a été observée.

En effet, la variation de la valeur du coefficient de condition en fonction de la taille a permis de distinguer significativement (p<1‰) deux groupes d’individus :

− les individus dont la longueur totale est comprise entre 13,5 et 19cm ayant une valeur moyenne de K égale à 1,07 ± 0,02 et ;

− les individus dont la longueur totale est comprise entre 18,4 et 36cm avec une valeur de K située entre 1,01±0,00 et 0,99±0,00 (Annexe n°9).

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DISCUSSIONS

Chapitre IV – Discussions

I. Caractéristique générale

La description globale des paramètres morphométriques du «Fibata» a permis de caractériser l’espèce comme ayant un poids moyen de 148,51 ±3,27 g et des les longueurs moyennes de 23,97 ±0,18 cm pour LT et 20,20 ±0,15 cm pour LS. Certes, la morphologie peut être considérer comme étant l’un des critères fondamentaux dans la description et la comparaison de la forme de différents organismes en biologie de l’évolution (MOTTA et KOTRSCHAL, 1992). De ce fait, il est possible de procéder à la caractérisation de l’espèce «Fibata» destinée à la consommation par leurs traits morphométriques.

Les variabilités des paramètres considérés par rapport à l’origine des poissons ont permis, au sein même de la population étudiée, de situer par la suite les caractéristiques morphométriques du «Fibata» issues de la présente étude par rapport aux différentes études menées à cet effet (tableau n°11).

Tableau n°11: Valeurs moyennes et extremums de LT (cm) de Channa striata dans divers localisations Localisations N Moyenne ±±±σ±σσσ Min-max Sources Johor (Sud Malaisie) 20 25,97 ±2,88 21,90-31,80 RAHIM et al. , 2009 Kedah (Nord Malaisie) 20 29,97 ±4,75 22,00-40,40 RAHIM et al. , 2009 Kelantan (Centre Malaisie) 20 31,52 ±3,32 24,50-37,70 RAHIM et al. , 2009 Pahang (Centre Malaisie) 20 27,74 ±3,16 23,20-35,50 RAHIM et al. , 2009 Perak (Ouest Malaisie) 20 30,34 ±2,37 24,20-35,40 RAHIM et al. , 2009 Terengannu (Est Malaisie) 20 29,53 ±6,67 20,60-44,10 RAHIM et al. , 2009 Madagascar 171 18,47 ±0,71 ---- RAMINOSOA, 1987 Ambatondrazaka 451 23,74 ±0,18 13,50-35,80 Auteur, 2012 Miandrivazo 31 27,37 ±0,76 21,50-36,00 Auteur, 2012 Madagascar 482 23,97 ±0,42 13,50-36,00 Auteur, 2012

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En effet, il est constaté que les «Fibata» de Madagascar peuvent présenter une augmentation en longueur totale de 23,97±0,42 cm (présente étude) contre 18,47±0,71 cm (RAMINOSOA, 1987). Toutefois, les poissons de cette étude sont de petites tailles par rapport à ceux trouvés par RAHIM et al. en 2009 montrant une fourchette de variation de la longueur totale allant de 25,97±2,88 cm jusqu’à 31,52±3,32 cm. Par ailleurs, d’autres caractères présentent aussi différentes variations morphométriques. Depuis l’étude de RAMINOSOA (1987), les «Fibata» ont montré non seulement un accroissement en longueur considérable mais aussi un développement pondéral relatif aux accroissements des différents paramètres morphométriques (tableau n°12).

Tableau n°12: Evolutions morphométriques de Channa striata de Madagascar Paramètres morphométriques Madagascar 1987 Madagascar 2012

POIDS (g) 91,46±8,70 148,51±5,11

LT (cm) 18,47±0,71 23,97±0,42

Lte (cm) 5,05±0,12 6,91±0,07

LM (cm) 1,06±0,03 1,00±0,02

HC (cm) 3,50±0,10 3,90±0,06

HPC (cm) 1,72±0,04 1,85±0,02

EP (cm) 2,08±0,06 2,50±0,04

DO (cm) 0,62±0,01 0,87±0,001

Sources RAMINOSOA, 1987 Présente étude

POIDS : poids ; LT : longueur totale ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; HC : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; LDA : longueur dorso-anale ; DO : diamètre de l’œil.

Entre autre, des différences morphométriques peuvent être constatés entre les individus en provenance de Miandrivazo et ceux d’Ambatondrazaka. Ces différences portent effectivement sur tous les paramètres morphométriques de l’espèce y compris son poids (tableau n°3 ). Ce qui montre que les poissons en provenance de la zone de pêche de Miandrivazo sont de plus grande taille par rapport à ceux d’Ambatondrazaka mais peuvent

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s’aligner aux résultats de RAHIM et al . en 2009 dans ces travaux de recherches effectuées au Malaisie (tableau n°11 ). Ce qui permet d’avancer que les différences morphologiques observées sont probablement la résultante de l’adaptation de l’espèce à son milieu de vie et au changement de son régime trophique (KHORSOW et AMIRKOLAIE, 2010). Ainsi, il peut être déduit que la région de Miandrivazo présente une meilleure condition environnementale (eau, température…) et une condition trophique plus favorable au «Fibata» que la région d’Ambatondrazaka.

Parallèlement, des pressions anthropiques sévissent dans la région d’Ambatondrazaka influençant ainsi la disponibilité en ressources aquatiques suite à une modification de l’écosystème. Cette modification est marquée par la sédimentation et/ou l’eutrophisation du lac Alaotra due à l’érosion, à la pollution reliée à l’explosion démographique dans la région et à l’exploitation intensive du milieu. Ces exploitations excessives constituent une grande menace à la survie des espèces aquatiques d’Alaotra et sont responsables de la diminution de la taille des individus collectés ainsi que la diminution du rendement (COPSEY et al. , 2009). De plus, la diminution du pH en dessous de 5,4 est un facteur limitant de la reproduction dans la majorité des cas des poissons (ANDRIANANDRASANA et al., 2003). Par conséquent, une diminution de la production de l’Alaotra en poissons commerciaux notamment la Carpe, le Tilapia et le «Fibata» est constaté depuis les cinq dernières années ( Annexe n°10 ).

Généralement, la variation des descripteurs métriques chez les poissons est liée à leur environnement (BARLOW, 1961 ; DYNE et al ., 1999) et est à l’origine du changement morphologique des individus. Pourtant, ce changement morphologique augmente la probabilité de survie et de reproduction des poissons (BOUTON et al ., 2002). Entre autre, il faut noter que les «Fibata» sont dotés d’une grande faculté d’acclimatation et de survie dans des conditions les plus défavorables. Cette meilleure adaptation du «Fibata» a été démontrée au cours de cette étude à travers les caractéristiques morphométriques des individus de la zone de pêche de Miandrivazo. D’un autre côté, chez les poissons, les études morphométriques permettent de décrire l’influence du milieu sur la variabilité inter et intra espèce du point de vue forme et taille. Parmi les facteurs environnementaux mis en jeu, les conditions physico-chimique de l’eau sont les plus prépondérants (FRANICEVIC et al., 2005 ; SAINI et al., 2008 ; RAHIM et al.,

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2009). Ainsi, de cette étude il en sort que la population de «Fibata» étudiée présente une forte hétérogénéité en ce qui concerne le poids (CV=48%), la longueur du museau (CV=25%), la longueur de la nageoire pelvienne (CV=28%) et la longueur de la nageoire pectorale (CV=28%) ( tableau n°5). Aussi, les 19 paramètres morphométriques considérés dans cette étude ont permis d’identifier quatre groupes d’individus bien distincts au sein de la population de «Fibata». A chaque groupe a été affecté les principaux critères morphométriques permettant de le caractériser (poids, taille et forme). Tenant compte des différentes conditions auxquelles l’étude a été réalisée, il peut être déduit que la différence de croissance perceptible à travers les différents résultats est probablement liée, d’une part, aux facteurs intrinsèques de l’animal (l’âge, le sexe et le stade physiologique des individus), et d’autre part, aux facteurs extrinsèques (régime alimentaire, paramètres physico-chimique du milieu) (SILVA, 2003 ; SPADELLA et al ., 2005). De plus, il peut être distingué l’existence d’une différenciation génétique des poissons résultant d’une plasticité phénotypique des individus en réponse à une adaptation aux facteurs extrinsèques (RAHIM et al. , 2009 ; TURKI et al., 2009 ; KHORSOW et AMIRKOLAIE, 2010).

II. Indice biométrique

L’étude biométrique effectuée suivant le groupe de taille des poissons a révélé que la longueur de la tête et la hauteur du corps présentent une croissance isométrique par rapport à la longueur totale ( tableau n°9 ). D’après BAYAGBONA en 1963 cité par SAIKIA en 2012, des indices biométriques constants par rapport à la référence reflète une croissance isométrique chez les poissons. Ce qui permet de confirmer que les « Fibata » de cette étude ont effectivement une croissance isométrique par rapport à la longueur totale du corps.

D’autre part, HPC, EP, LM présentent une croissance allométrique majorante par rapport à LT à l’inverse de DO qui montre une croissance minorante vis-à-vis de Lte. Les indices morphométriques sont variables avec l’augmentation de LT. Les mêmes constatations ont été retrouvées par RAMINOSOA en 1987 concernant la croissance allométrique de HC, HPC, EP, DO, LM chez Channa striata alors que Lte présente une croissance isométrique par rapport à LT.

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Pour le «Fibata», les indices biométriques participent largement dans la mise en évidence du dimorphisme sexuel de l’espèce. Généralement la femelle est plus grosse avec un indice LT/EP plus bas que chez le mâle. Ainsi, au cours du stade juvénile, les femelles possèdent un profil plus effilé par rapport aux mâles avec un rapport LT/HC élevé. Par contre, à l’état adulte l’effilement du corps se prononce beaucoup plus chez les mâles. En outre, plus le poisson est petit, plus le diamètre de l’œil est important par rapport à la longueur de la tête (RAMINOSOA, 1987).

En effet, durant cette étude, l’âge et le sexe des individus n’ont pas pu être identifiés. Par la suite, il a été difficile de procéder à la différenciation sexuelle des individus ainsi qu’à l’identification de leurs stades physiologiques respectifs. Malgré tout, à partir de ces indices biométriques, il peut être envisagé de procéder au sexage des individus ainsi qu’à l’identification de son stade physiologique. Toutefois, des vérifications directes doivent être effectuées pour pouvoir proposer une nouvelle méthode d’identification. En outre, les indices biométriques peuvent être aussi considérés comme étant des indicateurs d’évaluations qualitatives et quantitatives des disponibilités alimentaires ainsi que du degré de variation des facteurs écologiques du milieu (M’HADBI et BOUMAIZA, 2008).

Les relations biométriques constituent ainsi un outil d’aide de gestion des ressources halieutiques dans l’étude comparative de la croissance d’une espèce (HOSSAIN, 2010). Cette étude de croissance est toujours fonction de l’espèce, de son état physiologique, de la saison d’étude et surtout du sexe de l’individu considéré (NAEEM et al. , 2011 ; SAIKIA, 2012).

III. Relation taille-poids

L’étude de la relation taille poids des poissons commerciaux est d’une importance cruciale dans la gestion et la conservation de la population des poissons à l’état naturel (DAYAL et al ., 2012). Dans cette étude, il est constaté que la croissance de Channa striata est isométrique indiquant ainsi que le poids croît proportionnellement avec la longueur pour une valeur du coefficient d’allométrie de l’ordre de 2,823 (n=482) ( tableau n°10 ). D’après MOREAU en 1979 cité par KUELA en 2002, la valeur du coefficient d’allométrie des poissons d’eau douce se trouve dans une fourchette de 2,5 à 3,5. Par ailleurs, KARNA et PANDA(2012) ont démontré que quel que soit les différences morphologiques entre les

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poissons, la valeur du coefficient d’allométrie de la relation taille-poids est toujours proche de la valeur théorique 3.

Particulièrement pour Channa striata , les études menées par divers auteurs ont montrés que les valeurs du coefficient d’allométrie de cette espèce peuvent varier fortement allant de 0,04 à 4,11. La valeur du coefficient « b » retrouvée dans cette étude est incluse dans cette fourchette de valeur (b=2,82) ( tableau n°13) .

Tableau n°13: Coefficient d'allométrie "b" de Channa striata

Stade N b R2 Localisation Source Alevins 100 3,89-4,11 0,8 Inde DAYAL et al. , 2011 Jeunes 37 3 0,89 Inde DAYAL et al ., 2011 Adultes 89 3,40-3,95 0,93 Inde DAYAL et al ., 2011 SATRAWAHA et Mixte 451 2,94 0,96 Thaïlande PILASAMORN, 2009 Mixte 11 3,44 0,99 Thaïlande BEAMISH et al ., 2011 Mixte 361 3,05 - Aligarh, Inde BHATT, 1970 Mixte 279 3,06 - Sri Lanka KILAMBI, 1986 Mixte 120 0,04 0,78 Malaisie RAHIM et al .,2009 Mixte 31 2,94 0,96 Miandrivazo Auteur, 2012 Mixte 451 2,82 0,94 Ambatondrazaka Auteur, 2012 Mixte 482 2,82 0,95 Madagascar Auteur, 2012 N : effectif ; b : coefficient d’allométrie ; R2 : coefficient de détermination

Pour cette même espèce donc, la valeur du coefficient d’allométrie « b » est variable. Effectivement, chez les poissons, nombreux facteurs peuvent contribuer à la variation du coefficient d’allométrie au sein d’une même espèce.

Durant la présente étude, la relation entre la taille et le poids de l’espèce dénote que sa croissance pondérale est proportionnelle à sa croissance en longueur. Par rapport aux études effectuées antérieurement, la nature de croissance observée est corroborent avec celle trouvée par DAYAL et al., en 2011 (tableau n°13). Cette croissance isométrique peut être alors expliquée par le fait que la fréquence de taille observée durant cette étude correspond plutôt à des jeunes sujets qui sont donc les plus nombreux dans la capture. Cependant, la période de collecte des données ne couvre qu’une partie de l’année et que sa durée n’a pas permis la prise

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en compte des différents paramètres mis en jeu dans la détermination de la relation taille– poids. Aussi, cette relation n’est pas constante durant toute une année. Par conséquent, dans cette étude, les variations constatées peuvent être d’ordres biologiques, environnementaux ou bien temporels. Ainsi, elle varie en fonction de la saison, de la disponibilité alimentaire, du degré de maturation des gonades des individus, de la période de la reproduction, de l’effectif de l’échantillon et de la qualité des données collectées (HASHIM et SHAKOUR, 1981 ; FROESE, 2006 ; GOKCE et al. , 2007 ; ZHU, 2008 ; NOWAK et al. , 2009 ; NAEEM et al. , 2011).

IV. Facteurs de condition K

L’état d’adaptation des «Fibata» à leur milieu a été apprécié par la valeur du facteur de condition K. La valeur moyenne de K de la population étudiée est de 1,01±0,11. Généralement, cette valeur de K se situe entre les valeurs 1 et 2 (CHAOUI et al ., 2005). Ce paramètre exprime l’état d’embonpoint du poisson qui dépend essentiellement des facteurs écologiques, environnementaux et physiologiques dans lesquels les poissons sont soumis. Une faible valeur de ce paramètres marque une condition environnementale peu favorable pour les poissons (LOHEAC, 2008 ; MORADINASAB et al., 2012). Une période de bonne condition coïncide avec l’amélioration des conditions trophiques et l’augmentation de la température de l’eau. Une mauvaise condition a lieu pendant les saisons où les conditions trophiques et hydrologiques sont plus rigoureuses.

Pour cette étude, la valeur de K est proche de 1, ce qui signifie une bonne adaptation des «Fibata» dans la chaîne trophique de l’écosystème aquatique continentale malgache. Toutefois, une différence de la valeur de K en fonction de la taille des poissons a été constatée, les poissons de petite taille présente une valeur élevée de K (Annexe n°9).

En effet, quand le coefficient « b » dans la relation d’allométrie est supérieur à 3, K augmente avec la longueur ; quand la valeur de « b » est égale à 3, la valeur de K reste constante et quand « b » est inférieur à 3, K a tendance à décroître avec la taille du poisson (CARLANDER et al. , 1952 in NAEEM et al. , 2011). Toutefois, lors de cette étude, la valeur de « b » ne diffère pas de la valeur théorique 3 et pourtant une variation de la valeur de K en fonction de la taille des individus a été observée. De plus, les variations des paramètres

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morphométriques peuvent aussi contribuer à la différence des valeurs de K (HASHIM et SHAKOUR, 1981).

Les principaux facteurs régissant la condition d’une espèce sont donc essentiellement la température de l’eau qui affecte directement ou indirectement les autres paramètres limnologiques à savoir le pH, la teneur en gaz dissous…, et la disponibilité de la nourriture. Ces paramètres sont importants dans la gestion des ressources aquacoles et d’autant plus que pour l’étude de la dynamique des populations aquacoles, la valeur faible ou élevée de ce facteur de condition est un indicateur de la qualité de l’environnement.

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CONCLUSION ET

PERSPECTIVES

Conclusion

Depuis leur introduction à Madagascar, les «Fibata» connaissent un essor considérable et se classe parmi les espèces de poisson les plus capturés dans les plans d’eaux malgaches avec d’autres espèces notamment le Tilapia et la Carpe. Diverses études relatives aux différents aspects comme la biologie et l’écologie de ce poisson ont été effectuées. Toutefois, pour le cas des «Fibata» malgaches, ces dernières sont limitées et une rareté des informations spécifiant ce poisson se fait connaître surtout en ce qui concerne l’étude portant sur les caractéristiques morphométriques de cette espèce.

La présente étude s’est alors donnée comme objectif principal d’identifier les caractéristiques morphométriques du «Fibata» et ainsi de contribuer à une connaissance des éventuelles variations de ces paramètres au cours du temps.

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs méthodes ont été combinées et pour chaque individu de la population étudiée 19 mensurations ont été effectuées pour pouvoir sortir ces caractéristiques morphométriques des «Fibata».

Cette étude a permis d’identifier une variabilité entre les paramètres morphométriques au sein de la population étudiée traduisant l’existence d’une divergence morphologique qui peut, par la suite, être classée en quatre groupes différents suivant leurs tailles. L’ensemble de la population présente une croissance en longueur proportionnelle à celle du poids. Toutefois, une évolution des caractéristiques morphométriques des «Fibata» a été remarquée. Elle est marquée par un agrandissement de l’aspect général de ces poissons.

En effet, cette étude contribue à compléter les connaissances en caractéristiques morphométriques des «Fibata» malgaches et va servir d’outil d’aide de recherche sur les poissons en occurrence le «Fibata». Le caractère ponctuel de cette étude confère aux résultats obtenus une certaine relativité. Un suivi permanent sur une période plus longue des différents aspects sur les caractéristiques morphométriques des «Fibata» abordées dans cette étude conduira à améliorer la prise en considération de l’espèce. Ce qui va contribuer à une meilleure caractérisation en vue d’une valorisation économique et sociale réussie de l’espèce.

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Perspectives

En raison des contraintes observées au cours de cette recherche, quelques perspectives sont à envisager portant essentiellement à :

• l’opportunité de poursuivre cette caractérisation morphométrique du « Fibata» sur une plus longue période en élaborant un modèle intégrant les jeunes, les adultes et les différentes classes d’âges. Cette approche va permettre par la suite de caractériser la croissance de cette espèce et de noter les changements qui affectent sa structure morphométrique dans le temps et dans l’espace.

• l’étude sur la limnologie et l’hydrologie des eaux continentales malgaches parallèlement aux caractérisations morphométriques des différentes espèces. Cette étude va être importante dans l’explication des variations des traits morphométriques chez les poissons tout en permettant d’effectuer un état des lieux de l’évolution de l’écosystème aquatique continental en vue d’une proposition d’un plan d’aménagement dans ce domaine.

• la mise en place d’un système permanent de collecte et de suivi statistique de base sur la production et la commercialisation des produits d’eaux douces. Compte tenu de la place qu’occupent les poissons dans l’approvisionnement de la population, ce système facilite ainsi l’évaluation continue de la composition de stock et de la classe de taille et de poids des produits halieutiques continentales. Il permet ainsi de comparer le stock actuel avec les évaluations antérieures en vue d’une élaboration d’un programme de développement et ;

• l’évaluation de la qualité des produits halieutiques continentaux surtout la qualité microbiologique et physique de ces produits. Les observations sur terrain concernant la commercialisation des produits laissent à remarquer que ces notions de qualité ne sont d’une première préoccupation à tous les niveaux de la filière nationale.

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A Madagascar, les différentes caractéristiques du «Fibata» lui offrent une résilience élevée entre autres sa prolificité, sa faculté d’adaptation et sa croissance rapide. Malgré ces caractéristiques biologiques, l’espèce constitue une menace pour d’autres espèces ichtyologiques et est sujet à une lutte le plus souvent mécanique pour la maîtriser. Toutefois, par rapport à l’accroissement important et régulier de la population, le problème de production de protéine devient de plus en plus crucial d’autant plus qu’il faut tenir compte de la hausse du niveau de vie. Face à cette situation, l’alimentation en poisson doit jouer son rôle et c’est dans ce cadre que l’aquaculture du «Fibata» va apporter sa contribution.

Parallèlement, dans le domaine de l’Elevage, la farine de poisson constitue l’une des matières premières les plus coûteuses en alimentation animale. Une étude comparative de la performance (efficacité/efficience) entre la farine issue du «Fibata» et la farine usuelle contribue aussi à la valorisation de cette espèce.

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Webographie : http://www.larousse.fr (Octobre 2012)

59

ANNEXES

Annexe n° 1 : Listes des espèces de la famille des Channidae

Noms scientifiques Noms vernaculaires Channa amphibeus (Mc Clelland, 1845) Chel snakehead Channa marulioides (Bleeker, 1851) emperor snakehead Channa argus (Cantor, 1842) northern snakehead Channa melanoptera (Bleeker, 1855) blackfinned snakehead Channa asiatica (Linnaeus, 1758) Chinese snakehead Channa melasoma (Bleeker, 1851) black snakehead Channa aurantimaculata Musikasinthorn, 2000 orangespotted snakehead Channa micropeltes (Cuvier, 1831) giant snakehead Channa bankanensis (Bleeker, 1852) Bangka snakehead Channa nox Zhang, Musikasinthorn, and Watanabe, 2002 night snakehead Channa baramensis (Steindachner, 1901) Baram snakehead Channa orientalis Schneider, 1801 Ceylon snakehead Channa barca (Hamilton, 1822) barca snakehead Channa panaw Musikasinthorn, 1998 panaw snakehead Vierke, 1991 rainbow snakehead Channa pleurophthalma (Bleeker, 1851) ocellated snakehead1 Channa burmanica Chaudhuri, 1919 Burmese snakehead Channa punctata (Bloch, 1793) spotted snakehead Channa cyanospilos (Bleeker, 1853) bluespotted snakehead Channa ste WAR tii (Playfair, 1867) golden snakehead (Hamilton, 1822) dWARf snakehead Channa striata (Bloch , 1797) chevron snakehead Channa harcourtbutleri (Annandale, 1918) Inle snakehead Parachanna africana (Steindachner, 1879) Niger snakehead Channa lucius (Cuvier, 1831) splendid snakehead Parachanna insignis (Sauvage, 1884) Congo snakehead Channa maculata (Lacepède, 1802) blotched snakehead Parachanna obscura (Günther, 1861) African snakehead Channa marulius (Hamilton, 1822) bullseye snakehead

I

Annexe n° 2 : Différentes espèces de la famille des Channidae commerciales

Espèces Localisations

Channa argus Russie, Corée, Chine, Japan

Channa Chine, Vietnam, maculata Taiwan, Japon, Philippines

Channa Chine, Taiwan, Japon asiatica

Channa Inde, Thailande, Laos, Vietnam, micropeltes Malaysie

Channa Pakistan, Inde, Sri Lanka, marulius Bangladesh, Thailande, Laos, Cambodge, Chine

Channa striata Pakistan, Inde, Sri Lanka, Bangladesh, Thailande, Cambodge, Chine, Malaisie, Vietnam, Laos, Hawaii, Madagascar

II

Espèces Localisations

Channa Afghanistan, Pakistan, Inde, Sri punctata Lanka, Chine

Parachanna Soudan, Ethiopie, Zaire, Niger, obscura Senegal, Ghana

Source: COURTENAY et WILLIAMS , 2004

III

Annexe n° 3 : Fiche de collecte des données date espèce POIDS LT LS Lte LM LPrD LPrP LPrPe LPrA LiO HC HPC EP LDA DO LD LA LNPe LNP origine remarque

IV

Annexe n° 4 : Triage des données

1000 POIDS Actual POIDS

0 0 1000

Graphe 2: Allure du poids en fonction des paramètres morphométriques avant triage

400

300

200 POIDSActual 100

0 100 200 300 400

Graphe 1: Allure du poids en fonction des paramètres morphométriques après triage

V

Annexe n° 5 : Analyse des variances entre les populations de Miandrivazo et

Ambatondrazaka

Ambatondrazaka Miandrivazo 144,14±3,29 b 212,00±12,55 a POIDS (g) p<1‰ p<1‰ 23,74±0,18 b 27,37±0,76 a LT (cm) p<1‰ p<1‰ 20,01±0,15 b 23,02±0,59 a LS (cm) p<1‰ p<1‰ 6,86±0,05 b 7,54±0,20 a Lte (cm) p=0,001 p=0,001 0,99±0,01 a 1,07±0,04 a LM (cm) p=0,08 p=0,08 LPrD 7,57±0,06 b 8,69±0,22 a (cm) p<1‰ p<1‰ 7,06±0,05 b 8,11±0,21 a LPrP (cm) p<1‰ p<1‰ LPrPe 8,15±0,06 b 9,03±0,25 a (cm) p<1‰ p<1‰ LPrA 11,15±0,09 b 12,35±0,34 a (cm) p<1‰ p<1‰ 1,21±0,01 b 1,45±0,04 a LiO (cm) p<1‰ p<1‰ 3,86±0,04 b 4,46±0,14 a HC (cm) p<1‰ p<1‰ 1,83±0,02 b 2,13±0,06 a HPC (cm) p<1‰ p<1‰ EP (en 2,48±0,02 b 2,83±0,09 a cm) p<1‰ p<1‰ 5,34±0,04 b 6,18±0,17 a LDA (cm) p<1‰ p<1‰ 0,86±0,01 a 0,90±0,02 a DO (cm) p=0,19 p=0,19 11,40±0,12 b 13,03±0,45 a LD (cm) p<1‰ p<1‰ 7,37±0,01 b 8,63±0,23 a LA (cm) p<1‰ p<1‰ LNPe 2,60±0,03 b 3,38±0,13 a (cm) p<1‰ p<1‰ 2,41±0,03 a 2,33±0,12 a LNP (cm) p=0,54 p=0,54 Les lettres différentes marquent des différences significatives au seuil de 5%.

VI

Annexe n° 6 : Projection des individus et des variables morphométriques sur le plan (F1, F2)

POIDS : poids ; LT : longueur totale ; LS : longueur standard ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; LPrD : longueur pré-dorsale ; LPrP : longueur pré-pectorale ; LPrPe : longueur pré-pelvienne ; LPrA : longueur pré-anale ; LiO : largeur inter-orbitaire ; HC : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; LDA : longueur dorso-anale ; DO : diamètre de l’œil ; LD : longueur dorsale ; LA : longueur de la nageoire anale ; LNPe : longueur de la nageoire pelvienne ; LNP : longueur de la nageoire pectorale.

VII

Annexe n° 7 : Corrélation et contribution des variables à la caractérisation de F1

Coordonnées Contributions (%) Axes F1 F2 F1 F2 Var POIDS 0,968 -0,057 6,416 0,254 LT 0,982 0,022 6,606 0,036 LS 0,982 0,001 6,601 0,000 Lte 0,950 0,035 6,171 0,096 LM 0,707 0,203 3,424 3,219 LPrD 0,939 -0,004 6,036 0,001 LPrP 0,952 0,016 6,200 0,020 LPrPe 0,960 0,004 6,311 0,001 LPrA 0,943 -0,028 6,080 0,061 LiO 0,884 -0,122 5,350 1,157 HC 0,868 -0,037 5,161 0,107 HPC 0,907 -0,072 5,633 0,409 EP 0,889 -0,138 5,406 1,492 LDA 0,892 -0,043 5,447 0,147 DO 0,664 0,296 3,019 6,829 LD 0,953 0,026 6,217 0,054 LA 0,883 0,055 5,337 0,240 LNPe 0,659 -0,658 2,968 33,769 LNP 0,486 0,817 1,616 52,108

POIDS : poids ; LT : longueur totale ; LS : longueur standard ; LTe : longueur de la tête ; LM : longueur du museau ; LPrD : longueur pré-dorsale ; LPrP : longueur pré-pectorale ; LPrPe : longueur pré-pelvienne ; LPrA : longueur pré-anale ; LiO : largeur inter-orbitaire ; HC : hauteur du corps ; HPC : hauteur du pédoncule caudal ; EP : épaisseur pectorale ; LDA : longueur dorso-anale ; DO : diamètre de l’œil ; LD : longueur dorsale ; LA : longueur de la nageoire anale ; LNPe : longueur de la nageoire pelvienne ; LNP : longueur de la nageoire pectorale.

VIII

Annexe n° 8 : Test de Student

L’équation ln (W) = ln (a) + b ln (L) peut s’écrire sous la forme Y = a + bX et t = b-3/S b

b : coefficient d’allométrie

Sb : écart type de b

N : effectif

avec X=ln (L) et

avec Y=ln (W) et t calculé (population totale) = 0,38 t calculé (Miandrivazo) = 0,56 t calculé (Ambatondrazaka) = 5,55

IX

Annexe n° 9 : Valeurs du coefficient K suivant les groupes

Groupe A Groupe B Groupe C Groupe D (n=51) (n=172) (n=218) (n=41)

b b b a

K 1,00 ± 0,02 0,99 ± 0,00 1,01 ± 0,00 1,07 ± 0,02

Les lettres différentes marquent des différences significatives (p<1‰)

X

Annexe n°10 : Production Halieutique du lac Alaotra

Espèces 2006 2007 2008 2009 2010 Années

Tilapia 795.085 836.900 246.113 367.917 349.100

«Fibata» 175.615 162.605 181.909 158.585 214.360

Carpe 154.590 159.375 65.554 76.120 30.625

Trondro gasy 138.730 132.120 37.452 31.718 18.375

TOTAL 1.263.990 1.291.000 535.028 634.340 612.460

Source : KMHM, 2012

XI

Résumé Introduit à Madagascar depuis 1976, l’espèce Channa striata ou «Fibata», connait un développement considérable dans les plans d’eaux malgaches et se range parmi les espèces les plus capturées avec la Carpe et le Tilapia. La présente étude a comme objectif de caractériser les «Fibata» malgaches à partir des paramètres morphométriques afin de mieux les connaitre. L’étude a été réalisée sur une population de poissons destinés à la consommation de la population de la ville d’Antananarivo composée de 482 individus. Chaque individu a été sujet aux 19 mensurations corporelles. Les résultats montrent que la population de Channa striata étudiée est de taille acceptable avec un poids moyen de 148,51±3,27 g, des longueurs totales et standards respectivement de 23,97±0,18 cm et 20,20±0,15 cm. L’étude typologique reflète quatre groupes significativement différents (p<1‰) suivant leurs poids et leurs tailles. Aussi, une croissance isométrique est constatée (b = 2,82 ; R²=0,947) et que l’accroissement en longueur des poissons est toujours accompagné d’une variation significative (p<1‰) des paramètres morphométrique notamment HPC, EP, DO et LM. Le facteur de condition K moyen (1,01±0,1) diffère significativement (p<1‰) selon la taille des poissons et montre que l’espèce possède une grande faculté d’adaptation aux conditions du milieu à Madagascar. L’approche par la morphométrie permet de développer les connaissances en biologie et en zootechnie du «Fibata» afin de mieux la maitriser dans les plans d’eaux de Madagascar.

Mots clés : Channa striata , morphométrie, typologie, Madagascar

Abstract Channa striata called «Fibata», introduced in Madagascar since 1976, developed considerably in Malagasy waters and plans. Currently these fish are among the most captured species with Carp and Tilapia. This study aims to characterize the «Fibata» according to morphometric parameters of species. This characterization was performed on a population of fish (n=482) for the marketing and consumption of the population of the city of Antananarivo. Each individual was subject to 19 body measurements. The population of Channa striata in this study weights about 148.51 ± 3.27 g. Total and standard lengths are respectively 23.97 ± 0.18 cm and 20.20 ± 0.15 cm. The typological study of the population differed significantly (p<1‰) four groups according to their weight and size. Also, population has an isometric growth (b = 2.82, R ² = 0.947). The increase in length is always accompanied by a significant variation (p<1‰) of morphometric parameters including HPC, EP, DO and LM. The average condition factor K (1.01 ± 0.1) was significantly different (p<1‰) depending on the size of the fish. This value provides the high adaptability of Channa striata in Malagasy water plans. This study presents morphometric caracteristic informations about Channa striata and makes available knowledge about this species that can be used for further studies in Madagascar. Keywords: Channa striata , morphometry, typology, Madagascar

Famintinana Hatramin’ny nampidirana ny Channa striata na Fibata teto Madagasikara tamin’ny taona 1976 dia nitombo an’isa izy ireo ary nanjary isan’ny trondro fahita matetika eny an-tsena miaraka amin’ny Besisika sy ny Barahoa. Ity asa ity dia miompana amin’ny fampahafantarana ny Fibata amin’ny alalan’ny karazana refy miisa 19 atao amin’ny vatany. Ny trondro nampiasaina tamin’izany dia ireo hita teny an-tsenan’Antananarivo ka miisa 482 izy ireo. Amin’ny ankapobeny, ny Fibata dia milanja 148.51 ± 3.27 g, ny halavàna kosa dia mahatratra 23.97 ± 0.18 sm amin’ny ankapobeny ary 20.20 ± 0.15 sm izany hatreo amin’ny foto-drambony. Araky ny lanjany sy ny halavàny dia voazara ho sokajy efatra samy hafa (p<1‰) ireo trondro. Hita ihany koa fa mirazotra ny fitombon’ny halavàn’ny trondro sy ny fitombon’ny lanjany (b = 2,82 ; R² = 0,947) kanefa miovaova (p<1‰) arakarak’izany fitombon’ny halavàny izany ny fitomboan’ireo rantsana hafa amin’ny tenany. Velona ary mahazo aina tsara ny Fibata eto Madagasikara ary mifanaraka amin’ny filàny ny tontolo ivelomany eto (K = 1.01 ± 0.1). Ireo vokatra azo dia manampy amin’ny fampahafantarana ny Fibata eto Madagasikara ary manampy sahady amin’ny asa fikarohana ho avy mikasika ity karazana trondro ity.

Teny fototra: Channa striata , refy, sokajy, Madagasikara