HMA MARC-ANTOINE CHARPENTIER (1643-1704) 1905124 Antiennes "O" de l'Avent H. 36-43 R1X1 ÏÏi [ÏÔ| Sixième O : 0 rex gentium l'40 Noëls pour les instruments H.534 41'26 |ÏT| Noël pour les instruments 1T0 UJ Salut de la veille des O : 2'29 "Or nous dites Marie" O salutaris bostia |Ï2~1 Septième O : O Emmanuel 1 '58 [~2] Premier O : O Sapientia 2'44 [3] Second O : O Adonai 2'26 In Nativitatem D.N.J.C. Canticum [4] Troisième O : O na&Jesse 2'22 H.414 [31 Noël pour les instruments : 2'03 UJ Praeludium 0'58 "Les Bourgeois de Chastre" |Î4] Récitatif de l'Evangéliste 1 '40 fol Quatrième O : O clavis David 2T5 m Noël pour les instruments |Ï5l Air de l'Ange. Chœur des Bergers 3'35 "Où s'en vont ces gays bergers" 3'04 |Ï6] Ritournelle 1T6 [81 Cinquième O : O Oriens splendor l'59 |Ï7| Récitatif de l'Evangéliste 1T3 HT] Noël pour les instruments l'09 |Ï8l Air d'un berger et chœur : 6'29 "Joseph est bien marié" Salve, puerule

LES ARTS FLORISSANTS Agnès Mellon, , sopranos I Guillemette Laurens, alto , Vincent Darras hautes-contre Michel Laplénie, Etienne Lestringant, ténors / , baryton, Antoine Sicot, basse Elisabeth Matiffa, basse de viole /Yvon Repérant, orgue BernardJunghànel Konrad Junghànel, théorbe I Ariane Maurette, pardessus de viole 1D0Ü2 Marianne Muller, dessus de viole /Sigrid Lee, taille de viole, Jay Bernfeld, basse de viole et violone Dir. WILLIAM CHRISTIE

Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Culture, la Ville de Caen, le Conseil Régional de Basse-Normandie, et parrainés par PECHINEY Ce disque a été réalisé grâce à l'aide de la Fondation Marc-Antoine Charpentier

(JC)7045) riarmonia 5iecs mundi

1905124 CHARPENTIER Antiennes "O" de l'Avent LES ARTS FLORISSANTS WILLIAM CHRISTIE Dans l'œuvre monumentale écrite par Marc-Antoine Charpentier pour l'église, les pièces commentant la liturgie de Noël occupent une place tout à fait particulière. Elles représentent l'un des rares lieux de rencontre entre musique savante et musique populaire que l'on puisse observer en France au XVir siècle. Nous ignorons les circonstances exactes dans lesquelles ont été composées la plupart de ces musiques pour Noël. Au cours de sa carrière, Charpentier rencontra maintes occasions de célébrer en musique la fête la plus accessible et la plus humaine qu'offre la liturgie catholique. En effet, il occupa le poste de maître de chapelle chez les Jésuites de la rue Saint-Antoine à Paris, de 1684 à 1698, fait qui pourrait expliquer la mention portée en tête des antiennes "O" : "suivant le romain", c'est-à-dire le rite catholique romain. De 1698 à sa mort, le 24 février 1704, il dirigea la maîtrise la plus importante de France, après celle de Notre-Dame, celle de Sainte-Chapelle du Palais à Paris. Il composa également certaines pièces pour le culte privé de la duchesse de Guise, alors que nombreux étaient les couvents et églises de Paris, désireux de s'assurer sa collabo- ration, notamment pour les Offices des Ténèbres. Les œuvres de Charpentier célébrant la Nativité sont assez nombreuses et différentes pour n'avoir pas eu la même destination. Le Canticum in Nativitatem Domini n'a pas été mis moins de quatre fois en musique - dont trois fois sur un texte presque iden- tique — pour des effectifs variables de solistes, chœur et instruments. Ce nombre ne tient pas compte des Pastorales en français pour la naissance du Christ qui traitent le même thème dans une atmosphère tout à fait similaire. Dans la nomenclature des œuvres inspirées par la venue du Sauveur, figurent aussi le charmant Dialogus inter Angelos et Pastores Judae, ainsi qu'une messe de minuit pour quatre voix, flûtes et violons, construite sur des thèmes populaires français : Joseph est bien marié, Or nous dites Marie, Une jeune pucelle, Les Bourgeois de Chastre, Où s'en vont ces guays bergers, etc. Ces Noëls, Charpentier les connaissait parfaitement puisqu'il a pris soin de les transcrire et de les harmoniser pour quatre parties instrumentales, dans un style très sobre, respectueux de leur grâce et de leur élégance populaire. Dans l'instrumentation, il indique spécifiquement l'utilisation de violons et de flûtes, souvent isolés dans une écriture en trio qui alterne avec celle à quatre voix. La présence nécessaire des flûtes souligne symboliquement le thème pastoral. Comme Charpentier l'indique lui-même sur son manuscrit, la coutume voulait que ces Noëls soient exécutés entre les grandes antiennes. Le 17 décembre, au Magnificat des Vêpres, commence le chant des antiennes solennelles - dites antiennes "O" en raison de l'invocation qui les ouvre - qui se poursuit chacun des sept jours précédant Noël. Ces grandes antiennes représentent un appel à la venue du Messie, en proclamant ses titres divins et sa mission d'espérance. Le tome V des Mélanges autographes de Charpentier, conservés à la Bibliothèque Nationale, contient un cycle complet de ces antiennes, précédé du salut au Saint-Sacrement "O salutaris hostia" que l'on chantait la veille des O : Premier O : O sapientia ; second O : O Adonai ; troisième O : O radix Jesse, tous pour trois voix d'hommes et basse continue ; quatrième O : O clavis David ; cin- quième O : O Oriens, pour quatre voix et quatre parties instrumentales ; sixième O : O rex, pour haute-contre, deux violons et basse continue ; septième O : O Emmanuel, pour trois voix d'hommes et basse continue. La sttucture musicale des antiennes O observe des règles constantes assez strictes, commandées par le texte latin. Charpentier met d'abord l'accent sur l'invocation O par de longues tenues de voix suspensives qui créent une impression d'attente contem- plative ; il traite la titulature qui suit en un contrepoint discret et objectif ; l'esprit jubilatoire intervient sur le mot "veni", une idée de mobilité où s'exprime toute l'allégresse d'une attente active, souvent sur un rythme ternaire en rupture avec le binaire de la première section. Puis l'antienne se termine de façon solennelle, en forme de profession de foi. En dehors de rares concessions au symbolisme des mots (sur fiammae dans le second O), l'écriture de Charpentier reste d'une grandeur austère. Seul le sixième O présente une allure plus mondaine, en un style qui doit à l'Italie et au contemporain de Charpentier, sous-maître de , Henri Du Mont. Très différent, le Cantkum in Nativitatem Domini se rattache au genre de l'oratorio : Charpentier se montre ici fidèle au modèle légué par Carissimi, son maître romain. Le terme cantkum désignait indifféremment au XVir siècle le motet et l'oratorio. Les quatre cantiques In Nativitatem Domini (tomes II, VI, IX et XII des Mélanges autographes) sont très proches de style et comportent divers traits communs. Tous, sauf un, contiennent une Marche des Bergers. Tous se terminent par une chanson strophique pour soliste et chœur. Grâce aux noms d'interprètes (mesdemoiselles Brion, Grandmaison et Talon) notés par Charpentier sur sa partition, nous savons que celui du tome VI, présenté ici, fut écrit pour la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise. Cette cousine de Louis XIV entretenait en son hôtel du Marais un petit ensemble de chanteurs et d'instrumentistes que Charpentier dirigea jusqu'à la mort de la princesse, en 1688. Trois solistes récitants (deux solistes pour l'historien, et un ange) qui sont des voix de femmes, dialoguent avec un chœur de bergers à six voix. Charpentier apporte volontairement une imprégnation populaire aux motifs mélodiques qu'il imagine : la carrure mélodique semble modelée sur des Noëls français existants et la carrure rythmique, en général très simple, reste apparentée à celle de la danse. Afin de les mettre en valeur, il traite la partie narrative d'une façon proche du récitatif parlando, sans effets dramatiques. Quant au chœur des bergers, il est écrit dans un caractère concertant très affirmé qui oppose les trois voix de dessus aux trois voix de basse. Dans le chœur final, lancé par un soliste, on retrouve un procédé cher à Lully. En conciliant les techniques de la musique savante et l'esprit de la musique populaire de Noël, Charpentier a créé un exemple unique d'atmosphère mystique qui s'accorde magnifiquement avec une conception intemporelle de la Nativité.

CATHERINE MASSIP In Marc Antoine Charpentier's monumental output of church music a distinctly special place is occupied by the pieces commenting on the Christmas liturgy. They represent one of the rare instances of an encounter between "art" music and popular or folk music to be found in 17th century France. The exact circumstances in which most of this Christmas music was composed are unknown. In the course of his career, Charpentiet often had occasion to celebrate the most accessible and most human festival in the Catholic liturgy. He occupied the post of Master of the Chapel of the Jesuits on Rue Saint-Antoine in Paris between 1684 and 1698, a fact which might explain the words, "according to the Roman" which figure at the top of the score of the "O" Antiphons. From 1698 until his death on 24 February 1704, he directed the most famous children's choir in France (after that of Notre-Dame), the maîtrise of the Sainte-Chapelle du Palais in Paris. In addition he composed certain pieces for the private devotions of the Duchess of Guise, while a large number of Parisian convents and churches eagerly sought his services, especially for the Offices of the Tenebrae. The numerous works by Charpentier celebrating the Nativity differ from each other simply because they did not have the same destination. The Canticum in Nativitatem Domini was set to music no fewer than four times -three of the settings to almost identical words - for various combinations of soloists, chorus and instruments. This does not take into account the French Pastorales for the birth of Christ which treat the same subject in a similar mood. Among the list of compositions inspired by the coming of the Saviour we find the charming Dialogas inter Angelas et Pastores Judae, as well as a Midnight Mass for four voices, flutes and violins based on popular French themes like Joseph est bien marié, Or nous dites Marie, Une jeune pucelle, Les Bourgeois de Chasfre, Où s'en vont cesguays bergers, etc. Charpentier was thoroughly familiar with the Noëls since he had transcribed and harmonized them for four instrumental parts in a very sober style taking pains to preserve their gracefulness and their popular elegance. In his orchestration he specifically indicates the use of violins and flutes, often isolated in a trio grouping which alternates with a four-part group. The indispensable presence of the flutes symbolically underscores the pastoral theme. As Charpentier indicates in his manuscript, custom demanded that these Noels be performed between the great antiphons. On 17 December, at the Vespers Magnificat, the first of the solemn antiphons, called the "O" antiphons because of their opening invocation, was sung, to be followed by another on each of the seven days preceding Christmas. These great antiphons are an appeal to the coming of the Saviour proclaim- ing His divine attributes and His mission of hope. Volume V of Charpentier's Mélanges autographes in the Bibliothèque Nationale in Paris contains a complete cycle of these antiphons preceded by the Salutation of the Blessed Sacrament, "O salutaris hostia", which was sung on the eve of the "O" Antiphons. The first Antiphon : "O sapientia", the second : "O Adonai", the third : "O radix Jesse", are all for three male voices with basso continuo ; the fourth : "O clavis David" and the fifth : "O Oriens", are for four voices and four instrumental parts ; the sixth : "O rex" is for countertenor, two violins and basso continuo ; the seventh : "O Emmanuel" is for three male voices and basso continuo. The musical structure of the "O" antiphons observes constant and rather strict rules governed by the Latin text. First Charpentier places the emphasis on the invocation, "O", with long ties on suspended voices which create the impression of contemplative expectation. The attributes which follow are treated in discreet and objective counterpoint. The sense of jubilation comes on the word "veni", a sense of movement expressing all the joy of active expectation, often in triple time in contrast to the duple time of the first section. The antiphon then concludes in a solemn mood in the form of a profession of faith. Apart from a rare concession to the symbolism of a word (e.g. "fiammae" in the second antiphon), Charpentier's writing is of an austere grandeur. Only the sixth antiphon is in a more worldly style derived from Italy and from his contemporary, the sous-maître of the Chapel Royal, Henri Du Mont. Very diffetent from the Antiphons, the Canticum in Nativitatem Domini belongs to the oratorio genre. Charpentiet here proves his fidelity to the model bequeathed by Carissimi, his Roman teacher. In the 17th century the term canticum was used somewhat haphazardly to designate both the motet and the oratorio. The four canticles In Nativitatem Domini (Vols. II, VI, IX and XII of the Mélanges autographe^ are very similar in style in addition to having various other features in common. All except one contain a Marche des Bergers (Match of the Shepherds), and all of them end with a strophic song for soloist and choit. Thanks to the names of the singers (Mesdemoiselles Brion, Grandmaison and Talon) which were written in the score by Charpentier himself, we know that the one from Vol. VI, on this record, was composed for the Music of Marie de Lorraine, Duchess of Guise. This cousin of Louis XIV maintained in her Hôtel in the Marais a small ensemble of singers and instrumentalists which Charpentier conducted until the death of the Princess in 1688. Three recitant soloists (two for the narrator and one angel), all female voices, maintain a dialogue with a six-part chorus of shepherds. Charpentier intentionally invests his melodies with a popular cast : the melodic shape seems to be modeled after existing French Noels and the rhythm, generally very simple, remains linked to the dance. To highlight these qualities, he treats the natrative part in a manner close to parlando recitative avoiding dtamatic effects. The chorus of shepherds has a concertante character which conttasts the three treble voices with the three bass parts. In the final chorus, launched by a soloist, we find a procedure that was dear to Lully. In reconciling the techniques of "art" musique and the spirit of populat Christmas music, Charpentier created a unique example of mystic atmosphere which is marvellously in keeping with an intemporal concept of the Nativity.

CATHERINE MASSIP In Marc-Antoine Charpentiers monumentalem Kirchenmusikwerk nehmen die Stücke für die Weihnachtsliturgie einen ganz besonderen Platz ein. Sie stellen einen der wenigen Berührungspunkte zwischen Volksmusik und "Kunst"-Musik dar, die man im 17. Jahrhundert in Frankreich beobachten kann. Man weiß nicht, unter welchen genauen Umständen die meisten dieser Werke für die Weihnachtszeit entstanden sind. Charpentier hatte im Laufe seiner Karriere oft Gelegenheit, das zugänglichste und humanste Fest der katholischen Liturgie musika- lisch zu zelebrieren, denn von 1684 bis 1698 bekleidete er das Amt des Kapellmeisters der Jesuitenkirche der Rue Saint Antoine in Paris. Daraus ließe sich auch der Vermerk "suivant le romain" (nach dem römischen), also nach dem römisch-katholischen Ritus, erklären, den wir im Manuskript der O-Antiphonen finden. Von 1698 bis zu seinem Tode am 24. Februar 1704 leitete er den Knabenchor der Sainte Chapelle, nach dem von Notre-Dame der bedeutendste Frankreichs. Er komponierte ebenfalls Stücke für die Privatkapelle der Duchesse de Guise, und in vielen Klöstern und Kirchen von Paris war man um seine Mitwirkung bemüht, besonders für die "Leçons de Ténèbres" der Karwoche. Charpentiers Werke zu Christi Geburt sind sehr zahlreich und vielfältig, denn sie hatten nicht alle die gleiche Bestimmung. Das Canticum in Nativitatem Domini ist nicht weniger als viermal vertont worden - worunter dreimal mit einem fast identischen Text - für ein variables Ensemble von Solisten, Chor und Instrumenten, wobei die Weihnachtspastoralen in Französisch, die dasselbe Thema in einer ganz ähnlichen Atmosphäre behandeln, nicht mit einbeschlossen sind. Im Verzeichnis der Werke, die vom Kommen des Erlösers inspiriert sind, befindet sich auch der reizende Dialogus inter Angelus et Pastores Judae, sowie eine Mittemachtsmesse zu vier Stimmen, Flöten und Violinen, die auf volkstümlichen französischen Themen basieren : Joseph est bien marié, Or nous dites Marie, Une jeune pucelle, Les Bourgeois de Chastre, Où s'en vont cesguays bergers usw. Charpentier kannte diese Weihnachtslieder sehr gut, denn er beatbeitete sie sogat füt vier Instrumental- partien in einem sehr schlichten Stil, der ihre Anmut und ihre volkstümliche Eleganz berücksichtigt. Zum Instrumentarium weist et ausdtücklich auf die Anwendung von Violinen und Flöten hin, die oft im Triosatz stehen und der mit dem vierstimmigen Satz alterniert. Das notwendige Vorhandensein der Flöten unterstreicht symbolisch das Pastoral- thema. Wie Charpentier selbst in seinem Manuskript vermerkt, wollte es der Brauch, daß die Noè'ls zwischen den großen Antiphonen ausgeführt wurden. Am 17. Dezember, beim Magnificat der Vesper, beginnen die feierlichen antiphonalen Gesänge, die soge- nannten O-Antiphonen - weil jede mit der Antufung O beginnt - die sieben Tage lang bis zum Weihnachtstag fortgesetzt werden. Diese großen Antiphonen sollen das Herbeirufen des Messias vetsinnbildlichen und seine göttlichen Atttibute und seine Hoffnungsbotschaft verkünden. Das 5. Buch der handschriftlichen Mélanges von Charpentier, die in der Bibliothèque Nationale in Paris aufbewahrt sind, enthält einen kompletten Zyklus dieser Anti- phonen, dem eine Vetehrung des Heiligen Abendmahls, "O salutatis hostia" vorausgeht, die am Vortage der O-Antiphonen gesungen wurde : 1. bis 3. Antiphon (O Sapientia, O Adonai, O radix Jesse) für drei Männerstimmen und Basso continuo ; 4. und 5. Antiphon (O clavis David, O Otiens) füt viet Stimmen und vier Instru- mentalpattien ; die 6. (O rex) für Kontratenor, zwei Violinen und Basso continuo und die 7. (O Emmanuel) für drei Männerstimmen und Basso continuo. Der musikalische Aufbau der "0"-Antiphonen unterliegt unveränderlichen und ziemlich sttengen Regeln, die von dem lateinischen Text diktiert weiden. Gleich zu Anfang betont Chatpentier die Anrufung "O" mittels langanhaltender Bindungen, die den Eindruck kontemplativen Harrens erwecken. Die anschließenden Attribuierungen sind in einem leichten, objektiven Kontrapunkt vertont. Freudenempfindung kommt auf dem Wort "veni" zum Ausdruck, Beweglichkeit, die die ganze Fröhlichkeit eines lebhaften Erwartens — oft im Dreiertakt im Gegensatz zum Zweiertakt des ersten Teils — widerspiegelt. Die Antiphon schließt dann feierlich in der Form eines Glaubens- bekenntnisses. Mit Ausnahme seltener Zugeständnisse an die Wortsymbolik (z.B. "Fiammae" in der zweiten Antiphon) bleibt Charpentiers Vertonung von strenger Erhabenheit. Nur die sechste Antiphon besitzt einen etwas weltlicheren Anstrich, der Einflüßen von Italien und von seinem Zeitgenossen, dem sous-maitre der Königlichen Kapelle Henri Du Mont, zu verdanken sind. Das ganz andersartige Canticum in Nativitatem Domini gehört zur Gattung des Oratoriums. Charpentier bleibt hier dem von seinem römischen Meister Carissimi geerbten Model treu. Der Begriff Canticum wurde im 17. Jahrhundert unterschiedslos für die Motette und für das Oratorium verwendet. Die vier Gesänge In Nativitatem Domini (Band II, VI, IX und XII der Melanges) sind im Stil sehr eng miteinander verwandt und weisen einige gemeinsame Züge auf. Alle, außer einem, enthalten einen Marsch der Hirten ; alle enden sie mit einem strophischen Lied für Solostimme und Chor. Dank der Namen der Sänger (Mesdemoiselles Brion, Grandmaison und Talon) die Charpentier im Manuskript vermerkt, wissen wir, daß der Gesang aus Buch VI für das Ensemble der Duchesse de Guise, Maria von Lothringen, geschrieben wurde. Diese Kusine Ludwigs XIV. unterhielt in ihrer Residenz, dem Hotel du Marais, eine kleines Ensemble von Sängern und Instrumentalisten, das Charpentier bis zum Tode der Duchesse im Jahre 1688 leitete. Drei rezitierende Solisten (zwei für den Historiker und ein Engel), wofür Frauenstimmen eingesetzt werden, dialogieren mit einem sechsstimmig angelegten Chor der Hirten. Charpentier ist darauf bedacht, seinen Melodien volkstümliche Färbung zu verleihen : der melodische Aufbau scheint sich Vorbildern vorhandener französischer Noels (Weihnachtslieder) anzulehnen und die im allgemeinen sehr einfachen Rhythmen sind sehr tanzverwandt. Um diese Eigenschaften zu unterstreichen werden die erzählenden Abschnitte ohne dramatische Effekte in der Art eines Sptechrezitativs (recitativo patlando) behandelt. Det Chor der Hirten hat einen ausgeprägt konzertanten Chatakter, wobei die dtei hohen Stimmen den drei tiefen Stimmen entgegengesetzt werden. Den Schlußchor durch einen Solisten einzuführen war ein beliebtes Verfahren bei Lully. Indem Charpentier den Stil der "Kunst"-Musik mit dem Geist det ganz von Sanft- heit, Frische und einet gewissen Naivität geplagten volkstümlichen Weihnachtsmusik verbindet, hat er ein einzigartiges Beispiel mystischer Atmosphäre geschöpft, die sich auf wundervolle Weise dem zeitlosen Charakter des Weihnachtsfestes anpasst.

CATHERINE MASSIP |~ï~| Salut de la veille des O O salutaire hostie, qui ouvrez les portes du ciel, O salutaris hostia, quae caeli pandis ostium, l'ennemi nous livre de rudes combats, accordez- bella premunt bostilia, da robur, fer auxi- nous force et secours. lium.

|~2~| Premier O O Sagesse, qui sortie de la bouche du Très- O sapientia, quae ex ore altissimi prodisti, Haut atteignez d'une extrémité à l'autre, et attingens a fine usque ad finem, fortiter disposez toutes choses avec force et douceur : suaviter disponensque omnia : veni ad venez, et enseignez-nous la voie de la prudence. docendum nos viam prudentiae.

|~3~1 Second O O Adonaï, conducteur de la maison d'Israël, qui O Adonai, et Dux domus Israel, qui Moysi avez apparu à Moïse dans la flamme du buisson in igne flammae rubi apparuisti, et ei in ardent, et qui lui avez donné votre Loi sur le Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos Sinaï : venez nous racheter par la force de votre in brachio extento. bras.

[4~| Troisième O O rejeton de Jessé, devenu l'étendard des O radix Jesse, qui stas in signum populorum, peuples, devant qui les Rois garderont le silence, super quem continebunt reges os suum quem et que les nations imploreront : venez nous gentes deprecabuntur : veni ad liberandum racheter, désormais ne tardez plus. nos, jam noli tardare.

|~6~| Quatrième O O clef de David, et sceptre de la maison O clavis David, et sceptrum domum Israel, d'Israël, qui ouvrez et personne ne peut fermer, qui aperis et nemo claudit, claudis et nemo qui fermez et personne ne peut ouvrir : venez, et aperit : veni, et educ vinctum de domo brisez les liens des captifs plongés dans les carceris, sedentem in tenebris et umbra ténèbres, à l'ombre de la mort. mortis. O salutary Host, who opens the gates of Heaven, O heilsame Hostie, du öffnest die Pforten des our foes afflict us with war, give us strength and Himmels, uns bedrängen die Kämpfe des help. Feindes, gib Stärke, eile zu Hilfe.

O Wisdom, proceeding from the mouth of the O Weisheit, hervorgegangen aus dem Munde Most High, stretching from end to end, dis- des Höchsten - die Welt umspannst du von posing all things in strength and sweetness : einem Ende zum andern, in Kraft und Milde come and teach us the way of understanding. ordnest du alles : o komm und offenbare uns den Weg der Weisheit und Einsicht.

O Adonai, Lord of the house of Israel, who O Adonai, Herr und Führer des Hauses Israel, appeared to Moses in the fire of the burning im flammenden Dornbusch bist du dem Mose bush, and gave him the Laws on Mount Sinai : erschienen und hast ihm auf dem Berg das come and deliver us with your strong arm. Gesetz gegeben : o komm und befreie uns mit deinem starken Arm.

O root of the tree of Jesse, who stands as a sign O Sproß aus Isais Wurzel, gesetzt zum Zeichen to the nations, before whom Kings are silent, für die Völker - vor dir verstummen die and whom the nations implore : come and Herrscher der Erde, dich flehen an die Völker : deliver us, do not tarry. o komm und errette uns, säume nicht länger!

O key of David, sceptre of the house of Israel, O Schlüssel Davids, Szepter des Hauses Israel — who opens and no one can close : come and du öffnest, und niemand kann schließen, du break the bonds of those who lie captive in schließt und keine Macht vermag zu öffnen ; o darkness and in the shadow of death. komm und öffne den Kerker der Finsternis und die Fessel des Todes ! [~8~| Cinquième O O Orient, splendeur de l'éternelle lumière et O Oriens, splendor lucis aeternae, et sol soleil de justice : venez, et éclairez ceux qui sont justitiae : veni, et illumina sedentes in tene- plongés dans les ténèbres, à l'ombre de la mort. bris et umbra mortis.

[TÔ1 Sixième O O Roi des nations, et leur suprême attente, O Rex gentium, et desideratus earum, pierre angulaire qui reliez le présent au passé : lapisque angularis, qui facis utraque unum : venez, et sauvez l'homme que vous avez formé veni, et salva hominem, quem de limo du limon de la terre. formasti.

[Ï2] Septième O O Emmanuel, notre Roi et notre législateur, at- O Emmanuel, Rex et legifer noster, tente des nations, et Sauveur du monde : venez, exspectatio gentium, et Salvator earum : veni et sauvez-nous, Seigneur notre Dieu. ad salvandum nos Domine Deus noster.

IH INNATWTATEMD.N.J.C. CANTICUM Récitatif de l'Evangéliste L'ombre de la nuit froide couvrait toute la terre [Í4~| Frigidae noctis umbra totum orbem tegebat, et plongeait tous les hommes dans un profond et immersi iacebant omnes in somno sommeil. Les bergers de Judée veillaient sur profundo. Pastores autem Iudeae vigilabant leurs troupeaux. Et soudain un ange du super gregem suum. Et ecce ángelus Domini Seigneur se tint près d'eux, et la gloire du stetit iuxta eos, et claritas Dei circumfulsit eos. Seigneur rayonnait autour d'eux. Ils furent saisis Timuerunt autem pastores timore magno ; et d'une grande crainte ; et l'ange leur dit : dixit lilis ángelus :

Air de VAnge Ne craignez pas, ô bergers, car voici que je vous [Ï5| Nolite timore, pastores. Ecce enim annuntio annonce la bonne nouvelle d'une grande joie vobis gaudium magnum quod erit omni qu'aura tout le peuple : aujourd'hui un Sauveur populo : quia natus est hodie Salvator vester vous est né dans la ville de David ; et ceci sera in civitate David ; et hoc erit vobis signum : O Star of the Morning, splendour of eternal O Morgenstern, Glanz des unversehrten light, and sun of righteousness : come and shine Lichtes, der Gerechtigkeit strahlende Sonne : o upon those who sit in darkness and in the komm und erleuchte, die da sitzen in Finsternis shadow of death. und im Schatten des Todes !

O King of all nations, their desire and the O König aller Völker, ihre Erwartung und Sehn- keystone that holds everything together : come sucht ; Schlußstein, der den Bau zusammenhält: and redeem mankind whom you fashioned out o komm und errette den Menschen, den du aus of clay. Erde gebildet!

O Emmanuel, our King and Legislator, Hope O Immanuel, unser König und Lehrer, du and Saviour of nations : come and save us, Lord Hoffnung und Heiland der Völker : o komm, our God. eile und schaffe uns Hilfe, du unser Herr und Gott!

Recitative ofEvangelist Rezitativ des Evangelisten The shadow of the cold night covered all the Der Schatten der eisigen Nacht umhüllte die earth and plunged everyone into deep slumber. ganze Erde und stürzte alle Menschen in einen The shepherds of Judaea were keeping watch tiefen Schlaf. Und die Hirten von Judäa hielten over their flocks. And, lo, an angel of the Lord Wache bei ihrer Herde. Da trat ein Engel des came upon them, and the glory of the Lord Herrn zu ihnen, und die Herrlichkeit des Herrn shone about them : and they were sore afraid umstrahlte sie, und die Hirten wurden von with great fear; and the angel said unto them : Furcht befallen, von großer Furcht. Aber da sprach der Engel zu ihnen :

Air of the Angel Arie des Engels Fear not, o shepherds. For, behold, I bring you Fürchtet euch nicht ! Denn siehe, ich verkünde good tidings of great joy which shall be to all euch eine große Freude, die dem ganzen Volk people. For unto you is born this day in the zuteil werden wird. Denn heute ist euch in der City of David a Saviour. And this shall be a sign Stadt Davids ein Heiland geboren, und dies soll un signe pour vous : vous trouverez un petit invenietis pannis involutum et reclinatum in enfant enveloppé de langes et couché dans une praesepio. he, pastores, et adorate ilium. crèche. Allez, bergers, et adorez-le.

Chœur des Bergers Levons-nous, hâtons-nous, allons jusqu'à Beth- Surgamus, festinemus, eamus usque Beth- léhem. Là nous verrons l'enfant qui est né pour lehem. Properemus, eamus usque Bethlehem. nous. Là nous louerons et adorerons Dieu, même Ibi videbimus puerum qui natus est nobis. Ibi vêtu comme un pécheur. Pourquoi traîner, laudabimus et adorabimus Deum sub forma pourquoi tarder, ô indolents bergers. peccatoris velatum. Quid moramur, quid conctamur, O pastores inertes ?

Récitatif de l'Evangéliste Ils se rendirent en hâte à l'endroit où l'enfant Euntes autem pastores pervenerunt ad locum était né, et en entrant dans la maison ils trou- ubi puer natus erat, et intrantes domum vèrent Marie et Joseph et l'enfant enveloppé de invenerunt Mariam et Joseph et puerum langes et couché dans une crèche. Et, s'age- involutum pannis et reclinatum in praesepio. nouillant, ils l'adorèrent avec un chant naïf mais Et procidentes adoraverunt eum, inculto sed sincère, disant : devoto carmine dicentes,

Salut, petit enfant, Salve puerule, Salut, tout petit tendre, Salve, tenellule, O enfant nouveau né, O nate parvule, Que tu es bon ! Quam bonus es !

Tu quittes le ciel, Tu coelum deserts, Tu nais dans le monde Tu mundo nasceris, Afin d'assimiler à toi Nobis te ut miseris Nous autres les malheureux. Assimiles.

O bonté immense : O summa bonitas, La divinité suprême Exceba deltas, unto you : Ye shall find the babe wrapped in euch das Zeichen sein : Ihr werdet ein Kind swaddling clothes, lying in a manger. Hasten ye finden, in Windeln eingewickelt und in einer shepherds, and worship him. Krippe liegend. Gehet eilends hin, O Hirten, und betet ihn an.

Chorus of Shepherds Chor der Hirten Let us arise, let us make haste, let us now go Laßt uns aufstehen, laßt uns nach Bethlehem even unto Bethlehem. There let us behold the gehen. Dort werden wir das Kind sehen, das child which is born unto us. There let us give uns geboren ist. Dort werden wir ihn loben und praise and worship God even clothed as a sinner. ihn anbeten, Gott als armer Sünder verkleidet. Why tarry, why dally, o slothful shepherds ? Warum sollen wir säumen, warum sollen wir warten, O schläfrige Hirten.

Recitative of Evangelist Rezitativ des Evangelisten And they came with haste unto the place where Eilends kamen die Hirten hin zu der Stätte, wo the babe had been born, and come into the das Kind geboren war. Und als sie ins Haus house they found Mary and Joseph and the getreten waren, fanden sie Maria und Josef und babe wrapped in swaddling clothes and lying in das Kind in Windeln eingewickelt und in einer a manger. And kneeling they worshipped him Krippe liegend. Und sie knieten sich nieder und with untutored but devout song, saying : sangen ihre Lobpreisungen in einem einfachen doch frommen Lied :

Hail, littel babe, Heil dir, Kindlein, Hail, tiny tender one, Heil dir, du kleines, zartes, O new-born babe, O Neugeborenes, How good you arc ! Wie bist du gut!

Deserting Heaven, Du verläßt den Himmel, You are born into the world Du wirst auf Erden geboren, To take upon yourself Um uns Elenden The likeness of us, the wretched. G leichzuwerden.

O ineffable goodness : O unendliche Güte, The supreme Godhead Die höchste Gottheit Se fait en ce jour Vilis bumanitas, Humanité infime. Fit bodie.

L'éternel prend naissance, Aeternus nasci tur, L'immensité est cernée Immensus capitar, Et se laisse toucher Et rei tegitur, Sous des espèces matérielles. Sub specie.

La Vierge mère, Virgo puer pera, Ses bienheureuses entrailles Beata viscera, Nous donnent un fils Dei cum opera, Par l'œuvre de Dieu. Dant fìlium.

Réjouis-toi, fleur virginale, Gaude flos virginum, Réjouis-toi, espoir des hommes, Gaude spes hominum, Toi, la source qui lave Fons lavans criminum De la boue du mal. Proluvium. A worthless human Ward heute Is made today. Winziges Menschenwesen.

The eternal is born, Der Ewige wird geboren, The infinite is encompassed, Das Unendliche wird umzingelt And covers itself Und hüllt sich Under substantial things. In Körperlichkeit.

Virgin mother, Die jungfräuliche Mutter, Whose blessed womb, Ihr gebenedeiter Leib Through God's work, Schenkt uns einen Sohn Gives us a son, Durch Gottes Werk.

Rejoice, virginal flower, Freue dich, jungfräuliche Blume, Rejoice, hope of manking, Freue dich, Hoffnung der Menschheit, Fountain that washes away Du, Quelle, die uns reinigt The mud of wickedness. Vom Schlamm des Übels. harmonía mundi s.a., Mas de Vert, 13200 Arles © 1982, CD 1990, 1993 Enregisrrement Europe Computer Systems mai 1982 Prise de son Jean-François Pontefract Transcriptions Dominique Visse Traductions Derek Yeld, Escha Illustration : Georges de la Tour, L'Ange apparaissant à St Joseph (détail) Musée des Beaux-Arts, Nantes . Cliché CFL-Giraudon Maquette Relations . Imprimé en Allemagne