1D0Ü2 Marianne Muller, Dessus De Viole /Sigrid Lee, Taille De Viole, Jay Bernfeld, Basse De Viole Et Violone Dir
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HMA MARC-ANTOINE CHARPENTIER (1643-1704) 1905124 Antiennes "O" de l'Avent H. 36-43 R1X1 ÏÏi [ÏÔ| Sixième O : 0 rex gentium l'40 Noëls pour les instruments H.534 41'26 |ÏT| Noël pour les instruments 1T0 UJ Salut de la veille des O : 2'29 "Or nous dites Marie" O salutaris bostia |Ï2~1 Septième O : O Emmanuel 1 '58 [~2] Premier O : O Sapientia 2'44 [3] Second O : O Adonai 2'26 In Nativitatem D.N.J.C. Canticum [4] Troisième O : O na&Jesse 2'22 H.414 [31 Noël pour les instruments : 2'03 UJ Praeludium 0'58 "Les Bourgeois de Chastre" |Î4] Récitatif de l'Evangéliste 1 '40 fol Quatrième O : O clavis David 2T5 m Noël pour les instruments |Ï5l Air de l'Ange. Chœur des Bergers 3'35 "Où s'en vont ces gays bergers" 3'04 |Ï6] Ritournelle 1T6 [81 Cinquième O : O Oriens splendor l'59 |Ï7| Récitatif de l'Evangéliste 1T3 HT] Noël pour les instruments l'09 |Ï8l Air d'un berger et chœur : 6'29 "Joseph est bien marié" Salve, puerule LES ARTS FLORISSANTS Agnès Mellon, Jill Feldman, sopranos I Guillemette Laurens, alto Dominique Visse, Vincent Darras hautes-contre Michel Laplénie, Etienne Lestringant, ténors / Philippe Cantor, baryton, Antoine Sicot, basse Elisabeth Matiffa, basse de viole /Yvon Repérant, orgue BernardJunghànel Konrad Junghànel, théorbe I Ariane Maurette, pardessus de viole 1D0Ü2 Marianne Muller, dessus de viole /Sigrid Lee, taille de viole, Jay Bernfeld, basse de viole et violone Dir. WILLIAM CHRISTIE Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Culture, la Ville de Caen, le Conseil Régional de Basse-Normandie, et parrainés par PECHINEY Ce disque a été réalisé grâce à l'aide de la Fondation Marc-Antoine Charpentier (JC)7045) riarmonia 5iecs mundi 1905124 CHARPENTIER Antiennes "O" de l'Avent LES ARTS FLORISSANTS WILLIAM CHRISTIE Dans l'œuvre monumentale écrite par Marc-Antoine Charpentier pour l'église, les pièces commentant la liturgie de Noël occupent une place tout à fait particulière. Elles représentent l'un des rares lieux de rencontre entre musique savante et musique populaire que l'on puisse observer en France au XVir siècle. Nous ignorons les circonstances exactes dans lesquelles ont été composées la plupart de ces musiques pour Noël. Au cours de sa carrière, Charpentier rencontra maintes occasions de célébrer en musique la fête la plus accessible et la plus humaine qu'offre la liturgie catholique. En effet, il occupa le poste de maître de chapelle chez les Jésuites de la rue Saint-Antoine à Paris, de 1684 à 1698, fait qui pourrait expliquer la mention portée en tête des antiennes "O" : "suivant le romain", c'est-à-dire le rite catholique romain. De 1698 à sa mort, le 24 février 1704, il dirigea la maîtrise la plus importante de France, après celle de Notre-Dame, celle de Sainte-Chapelle du Palais à Paris. Il composa également certaines pièces pour le culte privé de la duchesse de Guise, alors que nombreux étaient les couvents et églises de Paris, désireux de s'assurer sa collabo- ration, notamment pour les Offices des Ténèbres. Les œuvres de Charpentier célébrant la Nativité sont assez nombreuses et différentes pour n'avoir pas eu la même destination. Le Canticum in Nativitatem Domini n'a pas été mis moins de quatre fois en musique - dont trois fois sur un texte presque iden- tique — pour des effectifs variables de solistes, chœur et instruments. Ce nombre ne tient pas compte des Pastorales en français pour la naissance du Christ qui traitent le même thème dans une atmosphère tout à fait similaire. Dans la nomenclature des œuvres inspirées par la venue du Sauveur, figurent aussi le charmant Dialogus inter Angelos et Pastores Judae, ainsi qu'une messe de minuit pour quatre voix, flûtes et violons, construite sur des thèmes populaires français : Joseph est bien marié, Or nous dites Marie, Une jeune pucelle, Les Bourgeois de Chastre, Où s'en vont ces guays bergers, etc. Ces Noëls, Charpentier les connaissait parfaitement puisqu'il a pris soin de les transcrire et de les harmoniser pour quatre parties instrumentales, dans un style très sobre, respectueux de leur grâce et de leur élégance populaire. Dans l'instrumentation, il indique spécifiquement l'utilisation de violons et de flûtes, souvent isolés dans une écriture en trio qui alterne avec celle à quatre voix. La présence nécessaire des flûtes souligne symboliquement le thème pastoral. Comme Charpentier l'indique lui-même sur son manuscrit, la coutume voulait que ces Noëls soient exécutés entre les grandes antiennes. Le 17 décembre, au Magnificat des Vêpres, commence le chant des antiennes solennelles - dites antiennes "O" en raison de l'invocation qui les ouvre - qui se poursuit chacun des sept jours précédant Noël. Ces grandes antiennes représentent un appel à la venue du Messie, en proclamant ses titres divins et sa mission d'espérance. Le tome V des Mélanges autographes de Charpentier, conservés à la Bibliothèque Nationale, contient un cycle complet de ces antiennes, précédé du salut au Saint-Sacrement "O salutaris hostia" que l'on chantait la veille des O : Premier O : O sapientia ; second O : O Adonai ; troisième O : O radix Jesse, tous pour trois voix d'hommes et basse continue ; quatrième O : O clavis David ; cin- quième O : O Oriens, pour quatre voix et quatre parties instrumentales ; sixième O : O rex, pour haute-contre, deux violons et basse continue ; septième O : O Emmanuel, pour trois voix d'hommes et basse continue. La sttucture musicale des antiennes O observe des règles constantes assez strictes, commandées par le texte latin. Charpentier met d'abord l'accent sur l'invocation O par de longues tenues de voix suspensives qui créent une impression d'attente contem- plative ; il traite la titulature qui suit en un contrepoint discret et objectif ; l'esprit jubilatoire intervient sur le mot "veni", une idée de mobilité où s'exprime toute l'allégresse d'une attente active, souvent sur un rythme ternaire en rupture avec le binaire de la première section. Puis l'antienne se termine de façon solennelle, en forme de profession de foi. En dehors de rares concessions au symbolisme des mots (sur fiammae dans le second O), l'écriture de Charpentier reste d'une grandeur austère. Seul le sixième O présente une allure plus mondaine, en un style qui doit à l'Italie et au contemporain de Charpentier, sous-maître de la Chapelle Royale, Henri Du Mont. Très différent, le Cantkum in Nativitatem Domini se rattache au genre de l'oratorio : Charpentier se montre ici fidèle au modèle légué par Carissimi, son maître romain. Le terme cantkum désignait indifféremment au XVir siècle le motet et l'oratorio. Les quatre cantiques In Nativitatem Domini (tomes II, VI, IX et XII des Mélanges autographes) sont très proches de style et comportent divers traits communs. Tous, sauf un, contiennent une Marche des Bergers. Tous se terminent par une chanson strophique pour soliste et chœur. Grâce aux noms d'interprètes (mesdemoiselles Brion, Grandmaison et Talon) notés par Charpentier sur sa partition, nous savons que celui du tome VI, présenté ici, fut écrit pour la musique de Marie de Lorraine, duchesse de Guise. Cette cousine de Louis XIV entretenait en son hôtel du Marais un petit ensemble de chanteurs et d'instrumentistes que Charpentier dirigea jusqu'à la mort de la princesse, en 1688. Trois solistes récitants (deux solistes pour l'historien, et un ange) qui sont des voix de femmes, dialoguent avec un chœur de bergers à six voix. Charpentier apporte volontairement une imprégnation populaire aux motifs mélodiques qu'il imagine : la carrure mélodique semble modelée sur des Noëls français existants et la carrure rythmique, en général très simple, reste apparentée à celle de la danse. Afin de les mettre en valeur, il traite la partie narrative d'une façon proche du récitatif parlando, sans effets dramatiques. Quant au chœur des bergers, il est écrit dans un caractère concertant très affirmé qui oppose les trois voix de dessus aux trois voix de basse. Dans le chœur final, lancé par un soliste, on retrouve un procédé cher à Lully. En conciliant les techniques de la musique savante et l'esprit de la musique populaire de Noël, Charpentier a créé un exemple unique d'atmosphère mystique qui s'accorde magnifiquement avec une conception intemporelle de la Nativité. CATHERINE MASSIP In Marc Antoine Charpentier's monumental output of church music a distinctly special place is occupied by the pieces commenting on the Christmas liturgy. They represent one of the rare instances of an encounter between "art" music and popular or folk music to be found in 17th century France. The exact circumstances in which most of this Christmas music was composed are unknown. In the course of his career, Charpentiet often had occasion to celebrate the most accessible and most human festival in the Catholic liturgy. He occupied the post of Master of the Chapel of the Jesuits on Rue Saint-Antoine in Paris between 1684 and 1698, a fact which might explain the words, "according to the Roman" which figure at the top of the score of the "O" Antiphons. From 1698 until his death on 24 February 1704, he directed the most famous children's choir in France (after that of Notre-Dame), the maîtrise of the Sainte-Chapelle du Palais in Paris. In addition he composed certain pieces for the private devotions of the Duchess of Guise, while a large number of Parisian convents and churches eagerly sought his services, especially for the Offices of the Tenebrae. The numerous works by Charpentier celebrating the Nativity differ from each other simply because they did not have the same destination.