E ˆ Tre Et Devenir Sikoomse
Virginie Vinel ˆ Etre et devenir Sikoomse Identité et initiation en pays moaaga (Burkina-Faso)* La société moaaga1 villageoise est composée de différents groupes sociaux qui se définissent par des fonctions politiques, professionnelles ou reli- gieuses, mais aussi par leur rapport à la chefferie et par la position dans l’ordre des installations sur le site de résidence. Dans le Yatenga (Izard 1985) comme dans le Wubritenga (Gruénais 1983), la structure sociale est fondée sur une bipartition entre les détenteurs du pouvoir et les maîtres de ˜ ˜ la terre (tengbiise, sing. tenbiiga)2. Les premiers sont plutôt issus des popu- lations allochtones moose nakombse originaires de Gambaga, alors que les seconds correspondraient aux populations autochtones. Cette distinction est toutefois relative puisque des Nakombse ont investi très tôt les fonctions réservées en principe aux` autochtones, et les gens de la terre ont accès à des fonctions d’autorité. A ces deux groupes de base s’ajoutent d’autres groupes sociolignagers tels que les chasseurs (Ta˜onsda˜mba), les sociétés de ˜ ˜ masques (Sikoomse, Mowando), les devins (Bugoramba). Dans le sud-ouest, la structure villageoise procède moins de la conjonc- tion entre une population autochtone et des conquérants3 que d’une succes- sion de migrations de lignées ou d’individus originaires du Moogo central. Ainsi, le village de Sabou s’est construit par plusieurs vagues de migra- tions d’une part, de Nakombse fuyant la région de Wogodogo après avoir été évincés de la succession à la chefferie, d’autre part, de fils, de compa- gnons et de groupes socioprofessionnels suivant le Moogo-Naaba Kumdu- mye4 dans ses mouvements expansionnistes au XVIe siècle.
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