DEPARTEMENT DE LA

PREFECTURE DE LA MEUSE ENQUETE PUBLIQUE

Objet : Enquête publique portant sur les demandes de permis de construire d’une centrale solaire photovoltaïque au sol sur le territoire des communes de Marville, Iré-le- Sec et , présentées par la société SAS Pays de Montmédy Solaire.

RAPPORT ET CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 1 sur 18 SOMMAIRE

PARTIE I

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR. (DEROULEMENT DE L'ENQUETE)

I - 1 : PROCEDURE

I - 1 - 1 : OBJET DE L’ENQUETE PUBLIQUE page 3 I - 1 - 2 : SAISINE page 7 I - 1 - 3 : DUREE DE L’ENQUETE page 7 I - 1 - 4 : PUBLICITE page 7 I - 1 -5 : CONTACTS, VISITE DES LIEUX PAR LE C.E. page 8 I - 1 - 6 : DOSSIER D’ENQUETE (VERSION PAPIER) page 9 I - 1 - 7 : REGISTRE D’ENQUETE page 9 I - 1 - 8 : PERMANENCES OUVERTES AU PUBLIC page 10 I - 1 - 9 : DOSSIER D’ENQUETE (VERSION NUMERISEE) page 10 I - 1 -10 : TRANSMISSION DU RAPPORT ET DES CONCLUSIONS page 10 1- 1 – 11 : PIECES JOINTES page 10

I - 2 : OBSERVATIONS RECUEILLIES AU COURS DE L’ENQUETE page 11 I - 3 : ANALYSE DES OBSERVATIONS page 11

PARTIE II

CONCLUSIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

II-1 : CONTENU DU PROJET page 15 II-2 : L’ENQUÊTE PUBLIQUE page 16 II-3 : AVIS MOTIVE page 16 II-4 : CONCLUSIONS page 18

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 2 sur 18 ENQUETE PUBLIQUE

Objet : Enquête publique portant sur les demandes de permis de construire d’une centrale solaire photovoltaïque au sol sur le territoire des communes de Marville, Iré-le- Sec et Jametz, présentées par la société SAS Pays de Montmédy Solaire.

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

PARTIE I : DEROULEMENT DE L’ENQUETE

I - 1 : PROCEDURE

I - 1 - 1 : OBJET DE L’ENQUETE PUBLIQUE

Préambule

La présente enquête publique concerne un projet d’implantation de centrale photovoltaïque sur un ancien aérodrome militaire construit dans le cadre de l’OTAN, utilisé par les Forces Aériennes Canadiennes de 1955 à 1967 et racheté en 2006 par la Communauté de Communes du Pays de Montmédy. Ce projet se situe sur le territoire des communes de Marville, Iré-le-Sec et Jametz, au nord du département de la Meuse, à proximité de la frontière Belge. La centrale qui couvrira 150 des 266 ha de la surface de la base aérienne sera composée de 490 000 modules solaires et dégagera une puissance totale de 144,9 MWc (Mégawatt-crête) permettant la production de 171 GWh/an soit l’équivalent de la consommation annuelle de 23 000 habitants.

Contexte national et international

Afin de lutter contre le réchauffement climatique, divers engagements internationaux, européens et français ont été pris. Ces engagements ont pour principaux objectifs de réduire la production de gaz à effet de serre et de promouvoir les énergies renouvelables parmi lesquelles l'énergie photovoltaïque.

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 3 sur 18 La dispose avec une durée moyenne d'ensoleillement de 2 000 heures par an, d'une source d'énergie potentielle importante, mais qui ne représentait encore en 2015 que 1,7% de la consommation électrique française. Le projet de centrale photovoltaïque sur la base de Marville s'inscrit pleinement dans les orientations et objectifs du Schéma régional climat air énergie (SRCAE) de Lorraine.

Historique du projet

Après le départ des Forces Aériennes Canadiennes en 1967, l'Armée Française a utilisé la base aérienne de Marville pour son entraînement jusqu'en 2002 en même temps que se développait dans les anciens bâtiments une zone industrielle et artisanale. En 2006, la Communauté de Communes du Pays de Montmédy a racheté le site et dès ce moment, étudié la possibilité d'y implanter une centrale photovoltaïque. En 2011, deux projets ont été présentés dont l'instruction est allée jusqu'à l'enquête publique: le premier portant sur une superficie de 191 ha présenté par la société NEOEN et le second sur une surface de 14 ha porté par la Société Française d'éoliennes. Aucun de ces projets n'est allé à son terme et en juillet 2016, la Communauté de Communes du Pays de Montmédy a lancé un nouvel appel à candidature au terme duquel la SAS Pays de Montmédy Solaire a été retenue. Le développement du projet s’est ensuite déroulé en concertation avec la Communauté de Communes du Pays de Montmédy afin notamment de clarifier l’occupation des sols par les agriculteurs. Etudes naturalistes, concertation avec les élus locaux, services de l’Etat et bureaux d’étude ont abouti le 17 mars 2017 à Marville, à une réunion de présentation du projet aux acteurs locaux, et d’information sur les éventuels retours et prescriptions.

La société porteuse du projet

La Société Pays de Montmédy Solaire est une SAS qui a été créée par deux sociétés associées dans le cadre de ce projet, Enerparc AG et Third Step Energy. -Enerparc AG est une société allemande basée à Hambourg, spécialisée dans l'exécution de projets photovoltaïques à l'international. Elle compte une centaine de salariés et possède à son actif l'installation de 1700 mégawatts de puissance solaire au cours des 24 derniers mois en Europe, aux Etats Unis et en Chine. -Third Step Energy est un des spécialistes français du développement et de l'exploitation de centrales photovoltaïques au sol. Basée à Sophia Antipolis (Alpes Maritimes), cette société exploite actuellement 13 centrales au sol représentant plus de 100 MW de puissance.

Cadre juridique

Le présent projet est réglementairement soumis à: -La réalisation d'une étude d'impact, Code de l'Environnement, articles R122-2 à R122-3. -L'obtention d'un permis de construire (projet d'une puissance supérieure à 250 kWc) Code de l'Environnement, article R 122-2. L’enquête Publique portera donc sur les demandes de permis de construire, dix pour le parc solaire et un pour le poste source. -La réalisation d'une Notice d'Incidence Natura 2000. L'article R414-19 du Code de l'Environnement prévoit que le projet doit faire l'objet d'une évaluation des incidences sur les sites Natura 2000. Cette étude est incluse dans l'étude d'impact. -L'avis de l'Autorité Environnementale, en l'occurrence la mission régionale d'autorité environnementale (MRAe) du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD).

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 4 sur 18 Le projet

Le projet d’implantation de centrale photovoltaïque se situe au nord du département de la Meuse, à proximité de la frontière belge, sur le territoire de trois communes Marville, Iré- le-Sec et Jametz, appartenant à la communauté de Communes du Pays de Montmédy.

Il s’articule sur deux secteurs, à Marville et Iré-le-Sec pour la production d’électricité sur l’ancienne base aérienne et à Jametz pour l’implantation du poste de raccordement au réseau public électrique.

L'emprise principale est située sur l'aérodrome de Marville (communes de Marville et Iré-le-Sec) où il est prévu d'installer sur une surface effective de 149 ha, 490 000 modules de silicium polycristallin pour atteindre une puissance totale de 145 MWc. La production envisagée devrait permettre de couvrir les besoins en énergie électrique d'une ville d'environ 23 000 habitants. Le parc est organisé en dix secteurs indépendants faisant chacun l’objet d’une demande de permis de construire. Chaque secteur est clôturé indépendamment des autres. Les panneaux solaires photovoltaïques sont posés sur des structures métalliques (acier galvanisé ou aluminium) inclinées à 20°. Le bas des panneaux se trouve à 80 cm du sol, le haut à 2,95m du sol et la distance entre les rangées est de 2,50 m. Tous les panneaux sont reliés (réseau souterrain) par des câbles en courant continu jusqu’à rejoindre les 83 postes de transformation dans lesquels la tension est élevée à la tension du réseau de distribution. Les postes de transformation sont ensuite reliés au réseau public de distribution par l’intermédiaire de dix postes de livraison (un par parc).

Le poste source permettant le raccordement de la centrale photovoltaïque au réseau électrique public (ligne HTA 225kW -Landres) fait également l’objet d’une demande de permis de construire. Il sera implanté sur le territoire de la commune de Jametz. Deux sites ont été étudiés pour cette implantation, le premier au bord de la RD905 dans un pré, le second en bordure du GRP « aux Marches de Meuse Nord » dans un bois de sapins. Il appartiendra au gestionnaire du réseau, RTE, d’effectuer le raccordement entre les postes de livraison et le réseau électrique public.

Aspect environnemental

Les premières études ont mis en évidence sur l’aire d’étude de l’aérodrome des zones à enjeux écologiques forts. Elles cumulent près de 40 ha, sont principalement représentées par des milieux boisés en périphérie et liées à la présence d’oiseaux nicheurs et à des chiroptères. Pour éviter un maximum de zones à enjeux écologiques, le porteur de projet a cherché la solution de moindre impact : c’est ainsi que les deux tiers des zones à enjeux écologiques forts ont été évitées. Seuls 12 ha de milieux boisés répartis de manière éparse sur l’aire d’étude seront déboisés. Au final, sur les 231 ha du projet initial, seuls 148 ont été retenus. Par ailleurs, les bâtiments et les ruines favorables au gîte des chiroptères et à la nidification d’oiseaux seront conservés au sein de l’emprise du projet. En outre, le Maître d’ouvrage propose de déléguer la gestion des espaces enherbés à un élevage ovin en agriculture biologique. La Mission régionale d’autorité environnementale Grand Est a été sollicitée pour donner son avis sur la qualité de l’évaluation environnementale présentée par le Maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet.

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 5 sur 18 Dans ses conclusions, l’Ae (Autorité environnementale) souligne la grande qualité de l’étude d’impact et la prise en compte des enjeux environnementaux : -lutte contre le changement climatique -maîtrise de l’intégration paysagère -préservation des milieux naturels et de la biodiversité -sécurité des usagers de l’aérodrome. Mesures d’accompagnement

-mise en place d’un pâturage ovin extensif comme mode de gestion de la végétation du parc Un éleveur de brebis, M Richard HENRI, a pour projet de valoriser les ressources fourragères du parc par de l’eco-pâturage ovin. Il souhaite mettre en place un cheptel de 600 brebis (et leurs suites) d’une race rustique (Est à laine mérinos). La centrale photovoltaïque étant divisée en une multitude d’îlots, cela induit la mise en place d’un pâturage tournant, c'est-à-dire le déplacement régulier des animaux d’une zone à l’autre. Cette technique permet d’optimiser la productivité des lieux et de maintenir une hauteur d’herbe suffisamment basse, donc d’entretenir idéalement et régulièrement le site photovoltaïque.

-favoriser l’installation de chiroptères et de l’avifaune dans les bâtiments De nombreux bâtiments sont susceptibles d’accueillir des chiroptères ou des oiseaux comme l’hirondelle rustique. La mise en place d’installations favorables à l’avifaune et aux chiroptères sur le site peut passer par différentes techniques : *Installation de nichoirs à chiroptères sur les arbres *Mise en place d’aménagements favorables aux chiroptères en bâti *Installation de nichoirs à hirondelle rustique en bâti

-assurer un suivi du chantier par un écologue en phase travaux Cette mesure consiste en la participation d’un écologue à la phase de préparation des travaux ainsi qu’à la phase chantier et post-chantier afin de s’assurer que les aspects liés à l’écologie soient bien considérés et les mesures définies respectées. Lors de la phase exploitation de la centrale, un suivi écologique de la végétation et de la faune sera réalisé sur une période d’à minima 5 ans.

-réaménager les emprises du chantier et recréer un couvert végétal herbacé. L’aire d’étude sera essentiellement réaménagée avec une strate herbacée adaptée à l’élevage ovin prévu.

-créer des habitats favorables au lézard des murailles. Les expertises ont mis en évidence la présence du lézard des murailles. Plusieurs éléments simples pourront être mis en place pour faciliter sa pérennisation : gabions ou murs de pierres sèches.

-maintenir l’accessibilité des pistes aux avions de tourisme et aux ULM et limiter les problèmes d’impact de réverbération en éloignant les modules solaires de 20m du bord des pistes

Le chantier

La phase de travaux est prévue sur une période maximale de 9 mois. Pour minimiser l’impact sur l’environnement, les travaux de préparation du terrain et de déboisement auront

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 6 sur 18 lieu en période hivernale afin d’éviter les périodes de sensibilité des espèces identifiées sur le site. Les pistes seront fermées aux avions et ULM pendant la durée des travaux.

Exploitation

La conduite journalière du site sera assurée depuis un centre d’exploitation extérieur. Ainsi, il n’est pas prévu de présence permanente sur le site. Les seules personnes présentes ne s’y trouveront que pour des opérations ponctuelles de maintenance et d’entretien du site et des installations. En phase d’exploitation, l’entretien de l’installation est minimal, les panneaux ne nécessitant pas d’entretien au quotidien. Il consiste essentiellement à : *faucher la végétation sous les panneaux. Cette opération est réalisée par le pâturage d’ovins. *remplacer les éléments défectueux de structure. *remplacer les éléments électriques à mesure de leur vieillissement.

Démantèlement

Le démantèlement de la centrale commencera dès la fin de la période d’exploitation. Cette opération est prévue contractuellement dans le bail qui lie le propriétaire au porteur de projet. Les clôtures, câbles, massifs d’ancrage en béton et bâtiments seront démontés et recyclés. Les modules photovoltaïques seront collectés et recyclés par l’Association PVCYCLE à laquelle adhèrent tous les grands fabricants de modules.

I - 1 - 2 : SAISINE

- Décision de Madame la Présidente du Tribunal Administratif de Nancy N° E18000103/54 du 8 août 2018 désignant M. Bernard Poincignon en qualité de Commissaire Enquêteur. - Arrêté de Madame la Préfète de la Meuse N° 2018-1942 du 17 août 2018 prescrivant l’ouverture d’une enquête publique portant sur les demandes de permis de construire d’une centrale solaire photovoltaïque sur le territoire des communes de Marville, Iré-le-Sec et Jametz (55).

I - 1 - 3 : DUREE DE L’ENQUETE

Trente et un jours consécutifs, du lundi 17 septembre au mercredi 17 octobre 2018 inclus.

I - 1 - 4 : PUBLICITE

Conformément à l’article 6 de l’arrêté de Madame la Préfète de la Meuse, l’enquête a été portée à la connaissance du public par insertion dans deux journaux diffusés dans le département de la Meuse, quinze jours au moins avant le début de l’enquête et dans les huit premiers jours de l’enquête : - le quotidien régional « L’Est Républicain » du lundi 27 août et du lundi 17 septembre 2018.

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 7 sur 18 - l’hebdomadaire départemental « La vie agricole de la Meuse » du vendredi 31 août et du vendredi 21 septembre 2018.

-affichage de l’avis d’enquête sur les panneaux d’affichage des Mairies de Marville, Iré-le- Sec et Jametz (55), communes impactées par le projet. -affichage de l’avis d’enquête sur les panneaux d’affichage des Mairies de , , Louppy-sur- et Juvigny-sur-Loison, communes situées dans l’aire d’étude rapprochée. -affichage de l’avis d’enquête par la société SAS Pays de Montmédy Solaire (affiche jaune format A2). *à l’entrée de la Base de Marville, lieu situé au voisinage de l’opération projetée et visible des voies publiques. Il est à noter que cette affiche située initialement à proximité des pistes a été déplacée, sur demande du Commissaire Enquêteur, à l’entrée de la zone industrielle, en un point où elle était visible de la plupart des visiteurs du site. *à l’entrée et à la sortie de chacune des sept communes impactées par le projet ou situées dans l’aire d’étude.

De plus, la Mairie de Marville a fait procéder à l’insertion de l’avis d’enquête sur son site internet. Enfin, le quotidien régional L'Est Républicain consacre au projet une demi-page dans son édition du dimanche 16 septembre 2018, veille de l'ouverture de l'enquête publique. La copie de cet article se trouve en pièce jointe.

I - 1 - 5 : CONTACTS, VISITE DES LIEUX

- le 16 août 2018, contact téléphonique avec Madame Leboeuf, Préfecture de la Meuse, bureau des procédures environnementales, afin de déterminer les dates de l’enquête publique et celles des permanences du Commissaire Enquêteur; - le 23 août 2018, Préfecture de la Meuse, rencontre avec Mmes Leboeuf et Krizan du bureau des procédures environnementales pour prise en compte du dossier du CE, de l’arrêté préfectoral et du dossier à remettre en Mairie de Marville. - le 3 septembre 2018, rencontre avec le Maire de Marville pour remise du dossier et du registre d’enquête, définition des modalités des permanences du Commissaire Enquêteur et commentaire du dossier. - le 5 septembre 2018, rencontre avec le Maire de Iré-le-Sec pour un commentaire du dossier. - le 5 septembre 2018, rencontre sur le site de la Base de Marville avec M Marceau Leroux, Chargé d'affaires à la Société Enerparc AG pour une visite du site et un commentaire du dossier. - le 12 septembre 2018, rencontre avec M. Bradfer, Président de la CODECOM du Pays de Montmédy, puis avec M. Lambert Maire de Jametz. -le 13 septembre 2018, verrouillage du registre dématérialisé -le 22 octobre 2018 au siège de la Codecom de Montmédy, remise à M. Marceau Leroux et Paul Hörnicke de la Société Enerparc AG, du PV de synthèse des observations recueillies au cours de l’enquête.

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 8 sur 18 I - 1 - 6 : DOSSIER D’ENQUETE (VERSION PAPIER)

Le dossier d’enquête mis à la disposition du public dans sa version papier à la Mairie de Marville comprenait les documents suivants :

-l’étude d’impact : volumineux document de 250 pages de format A2 divisé en 8 chapitres accompagnés de 100 pages d’annexes.

I : Préambule II : Présentation du projet III : Analyse de l’état initial IV : Raisons du choix du site et du projet V : Analyse des effets du projet et mesures envisagées pour éviter, réduire ou compenser les inconvénients du projet. VI : Analyse des effets du projet cumulés avec d’autres projets VII : Evaluation d’incidences au regard des enjeux NATURA 2000 VIII : Méthodes et difficultés rencontrées

-résumé non technique : ce document de 21 pages reprend les points principaux de l’étude d’impact permettant ainsi une compréhension rapide des caractéristiques du projet

-onze demandes de permis de construire : la centrale solaire est constituée de dix parcs indépendants et un poste de livraison. Chacun de ces éléments fait l’objet d’un dossier de demande de permis de construire dans lequel on trouve : *un plan de situation au 1:30000 et au 1:50000 *un plan cadastral au 1:5000 *un plan de masse et coupe sur terrain au 1:2000, au 1:500 et 1:100 *une notice descriptive *une notice architecturale *plans de façade pour les postes de livraison et de transformation *façades et coupes des panneaux photovoltaïques *Photo-montages de l’insertion du projet dans l’environnement

-les récépissés de demandes de permis de construire

-l’avis de l’autorité environnementale

-l’arrêté N° 2018-1942 du 17 août 2018 de Madame la Préfète de la Meuse prescrivant l’ouverture de l’enquête publique

-un registre d’enquête publique

I - 1 - 7 : REGISTRE D’ENQUETE

Le registre d’enquête a été coté, paraphé et ouvert par le Commissaire Enquêteur le lundi 17 septembre 2018. Il a été mis à la disposition du public à la Mairie de Marville aux jours et heures d’ouverture des bureaux pendant la durée de l’enquête (les lundi, mercredi et

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 9 sur 18 vendredi de 14H30 à 17H00) et lors des permanences du Commissaire Enquêteur. A l’issue de la dernière permanence, le registre a été clos et signé par le Commissaire Enquêteur.

I - 1 - 8 : PERMANENCES OUVERTES AU PUBLIC

Les permanences du Commissaire Enquêteur ont été tenues en Mairie de Marville, dans une salle exclusivement réservée à cet effet le : -lundi 17 septembre 2018 de 9H00 à 12H00, -mercredi 26 septembre 2018 de 14H00 à 17H00, -samedi 6 octobre 2018 de 9H00 à 12H00, -vendredi 12 octobre 2018 de 16H00 à 19H00, -mercredi 17 octobre 2018 de 15H00 à 18H00.

I - 1 - 9 : DOSSIER D’ENQUETE (VERSION NUMERISEE)

Une version numérisée du dossier a également été tenue à la disposition du public aux jours et heures habituels d'ouverture au public dans les mairies des communes sur le territoire desquelles se situe le projet, à savoir Iré-le-Sec (mardi de 17H00 à 19H00 et mercredi de 9H00 à 11H00) et Jametz (lundi et vendredi de 8H30 à 17H00).

Il a aussi été consultable sur le site internet de la Préfecture de la Meuse (www.meuse.gouv.fr - rubriques-politiques – publiques - participation du public). Un poste informatique a été mis à la disposition du public pour libre consultation du dossier à la Préfecture de la Meuse, 40, rue du Bourg à Bar-le-Duc aux horaires habituels d'ouverture.

Le public a également pu transmettre ses observations et propositions, pendant la durée de l'enquête par voie dématérialisée sur le registre prévu à cet effet et accessible sur le site internet des services de l'Etat en Meuse (www.meuse.gouv.fr - rubriques politiques publiques – participation du public – consultations en cours ou à venir)

I - 1 -10 : RAPPORT ET CONCLUSIONS Le rapport et ses conclusions (version papier et version numérisée) ont été transmis le 5 novembre 2018 par courrier recommandé à Madame la Préfète de la Meuse et à Madame la Présidente du Tribunal Administratif de Nancy.

I – I – 11 : PIECES JOINTES

-Un registre d'enquête publique avec ses deux annexes -PV de synthèse -Réponse du pétitionnaire -Article de l’Est Républicain du 16 septembre 2018

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 10 sur 18 I - 2 : OBSERVATIONS RECUEILLIES AU COURS DE L’ENQUETE

L’enquête publique s’est déroulée sans incident et a été marquée par une faible participation du public. Neuf personnes sont intervenues, six favorables au projet, deux pour s’y opposer et une pour poser une question technique. Le registre dématérialisé a quant à lui accueilli 204 visiteurs qui n’ont déposé aucune observation ni effectué aucun téléchargement.

I - 3 : ANALYSE DES OBSERVATIONS

Les observations sont répertoriées sous le numéro qui leur est attribué dans le registre d'enquête et classées par thème. Elles sont suivies de la réponse du porteur de projet (en caractères gras) et éventuellement d'un commentaire (en italique) du Commissaire Enquêteur.

SOUTIENS AU PROJET

N° 1 : M. d’Ethuin, propriétaire du restaurant en face de la base de Marville Se déclare favorable au projet et aimerait voir les travaux commencer le plus tôt possible pour relancer son activité.

2 – M Henri Loison, Maire de Iré-le-Sec exprime un avis favorable au projet.

3 – M Jean Marie Bradfer, Président de la Communauté de Communes du Pays de Montmédy déclare le projet intéressant d’autant plus qu’il permet de participer à la transition écologique, qu’il préserve l’utilisation de la piste d’envol et qu’il sera source de revenus pour la collectivité.

4 – M Pascal Gilmaire, Adjoint au Maire de Marville exprime un avis très favorable au projet.

6 – M Jean Michel Jodin, Maire de Marville souhaite une implantation rapide de ce projet qui ne présente que des avantages : -occupation industrielle de la zone -sécurisation de la zone -synergie possible pour d’autres implantations industrielles -aspect financier intéressant pour tout le canton et les communes de Marville et Iré-le-Sec.

8 – M Claude Léonard, Président du Conseil Départemental de la Meuse, Conseiller Départemental du canton de Montmédy, apporte son soutien au projet.

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 11 sur 18 Réponse du PP : Le porteur de projet prend acte de ces soutiens et remercie leurs auteurs

Commentaire du CE : La sécurisation du site est un problème évoqué par les élus locaux qui sont régulièrement confrontés aux débordements de rassemblements illicites (Rave parties). OPPOSITIONS AU PROJET

5 et 9 – M Claude Biwer, ancien Sénateur Maire de Marville M. Biwer exprime son opposition au projet dans un document manuscrit dont le contenu est le suivant : « Des études ont été conduites au cours de la décennie 2001-2011 pour relancer cette zone à un usage aérien transfrontalier par des bureaux d’étude performants. Ces documents sont déposés au siège de la Communauté de communes à Montmédy et à la Mairie de Marville ainsi qu’à la Préfecture de la Meuse. Les demandes de réouverture à la circulation aérienne ont été déposées et négociées avec les instances nationales et régionales (Strasbourg et Metz-Nancy Lorraine en liaison avec nos voisins Belges et Luxembourgeois et même Américains). A compter de 2012, les élus locaux de la commune de Marville comme de la Communauté de communes de Montmédy n’ont plus donné suite, abandonnant ce projet économique très porteur. Le gouvernement français actuel s’intéresse à une reprise transfrontalière de ces projets. Les élus actuels semblent se pencher sur un avenir photovoltaïque actuellement peu rentable dont les ambitions réapparaissent à l’approche de chaque élection. Considérant que la zone de Marville se prête parfaitement à une activité aérienne plus porteuse d’économie et créatrice d’emploi durable. En conséquence, le soussigné s’oppose au projet voltaïque aléatoire sans garantie affirmée et demande que soit poursuivi et affiné les approches aériennes.

Fait à Marville le 17.10.2018 » Signature de M. Biwer

Réponse du PP : Le choix stratégique de développement de la zone de l’aérodrome de Marville/Iré-le-Sec n’appartient pas au porteur de projet. En revanche, nous pouvons affirmer qu’une activité photovoltaïque sur cette zone est rentable, qui plus est dans une tendance structurelle de baisse du prix des panneaux solaires et de compétitivité de l’électricité d’origine photovoltaïque par rapport au prix du marché. Elle est surtout source de revenus et de fiscalité récurrente sur du très long terme, la production solaire étant prévisible et sécurisée dans le temps.

Commentaire du CE : M. Biwer, ancien Sénateur Maire de Marville est toujours resté attaché à la vocation aéronautique de la base de Marville. Déjà en 2011, il avait contesté l’opportunité du premier projet d’implantation d’une centrale photovoltaïque qui venait en concurrence avec son projet d’implantation d’un lotissement de type « Air Parc » destiné à accueillir des habitations et des garages à avions attenants à proximité des pistes de l’aérodrome. Les convictions de M. Biwer se heurtent à celles de la Communauté de Communes du Pays de Montmédy, propriétaire du terrain, qui a fait le choix du photovoltaïque depuis de nombreuses années. Il convient toutefois de signaler que le projet de centrale photovoltaïque ne vient pas en opposition avec toute activité aérienne, puisqu’il prévoit un co-fonctionnement de la

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 12 sur 18 centrale et de l’aérodrome. Les pistes resteront donc accessibles aux avions de tourisme et aux ULM. De plus, le dossier d’enquête contient une étude d’implantation et de réverbération qui prescrit notamment un recul des parcs d’au moins 20 m de chaque côté des pistes de l’aérodrome.

10- Mme Corinne François, demeurant à Marville

émet les plus grandes réserves sur le projet dans l’argumentaire suivant :

-Pourquoi recouvrir des terres agricoles en lieu et place de recouvrir des bâtiments publics, églises, bâtiments agricoles ? -Perte d’exploitation pour de jeunes agriculteurs -Qu’en est-il de l’origine des panneaux européens ou asiatiques ? -A quelles normes sont-ils soumis ? européennes ou françaises ? -Le traitement des déchets après l’utilisation de la centrale ? Silice cristalline => cancer. Peut-on nous assurer que d’ici a 20 ans nous ne retrouverons pas de déchet dans l’eau de la source située en contrebas (périmètre de captage) Aluminium : idem. - Peut-on nous assurer que l’obligation légale du gestionnaire sera appliquée à la fin de vie des panneaux notamment si la société met fin à son activité quelques années avant la fin ?

Réponse du PP

Les objectifs nationaux de la part du solaire dans le mix énergétique (20 GW en 2023 pour 8,5 GW installés aujourd’hui), inscrits dans la loi de transition énergétique, imposent de développer des projets majoritairement au sol. En effet, le potentiel de puissance sur les toitures (hangars agricoles, bâtiments publics ou privés) n’est pas suffisant, notamment du fait d’un financement plus onéreux.

Les terres agricoles ne seront pas perdues. Au contraire, un Jeune Agriculteur a prévu de s’installer dans le cadre d’un élevage ovin. Une étude technique et financière détaillée a été transmise dans l’étude d’impact. L’élevage ovin étant particulièrement compatible avec une centrale au sol, ce choix s’avère complémentaire et pertinent avec notre projet.

Bien que le choix du fournisseur ne soit pas encore arrêté, il est probable que celui-ci soit d’origine asiatique. En effet, les fabricants asiatiques détiennent plus de 90% du marché mondial des panneaux solaires.

Les panneaux solaires asiatiques répondent aux normes et exigences européennes et françaises. D’une manière générale, la qualité des panneaux solaires asiatiques répond aujourd’hui à nos critères de fiabilité et du durabilité, chose indispensable lorsqu’on exploite une centrale solaire pendant plus de 20 ans.

Les panneaux solaires (y compris asiatiques), font l’objet d’un certification par l’organisme européen PV Cycle, auquel chaque fabricant opérant sur le marché français se doit d’adhérer. Cet organisme a l’obligation de venir récupérer et recycler les panneaux en fin de vie. Le reste des équipements (transformateurs, structures de fixation, câblage…) sera également démantelé en fin d’exploitation, comme stipulé dans le bail qui sera signé avec le propriétaire des terrains. Il n’y a aucune possibilité « physique » ou « mécanique » pour qu’un panneau solaire puisse laisser « fuir » sa

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 13 sur 18 cellule en silicium polycristallin. En effet, celle-ci est encapsulée dans un cadre et une plaque de verre, de façon totalement hermétique. Concernant l’aluminium, c’est un des matériaux les plus utilisés dans la construction et l’industrie.

L’obligation de démantèlement est inscrite dans le bail. Ce bail sera signé devant notaire, enregistré aux hypothèques et donc opposable. Si la société venait à mettre fin à son activité, le repreneur aura l’obligation de respecter l’intégralité des clauses dudit bail. Il ne fait aucun doute qu’en cas de cessation d’activité, un repreneur se manifeste, une centrale solaire représentant un actif financier non négligeable.

Commentaire du CE : Le porteur de projet a répondu avec précision à toutes les questions et objections de Mme François. Pour compléter la réponse concernant la perte d’exploitation par de jeunes agriculteurs, il convient de rappeler que les terres exploitées sur l’emprise de l’aérodrome le sont depuis l’origine à titre précaire, c'est-à-dire sans loyer et sans bail. La charge qui incombe aux agriculteurs est d’entretenir les terres en échange de l’autorisation d’exploiter. Cette convention a permis de maintenir le site dans un bon état d’entretien et a empêché le développement de ce qui serait aujourd’hui une friche difficilement exploitable. Notons que l’ autorisation d’exploiter a été prolongée jusqu’à la fin de l’année 2019.

QUESTION TECHNIQUE

7 – M Guy Charlier, Maire de Breux exploite des terres agricoles à proximité de la base de Marville et souhaite savoir si la route qui traverse la marguerite Sud-Est pour rejoindre la route Marville-Jametz va rester ouverte à la circulation.(page 152 de l’étude d’impact, situation de la route précisée par le Commissaire Enquêteur)

Réponse du PP : Oui, la route en question restera accessible et ouverte au public

QUESTIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

Dans la meilleure hypothèse, quelle pourrait être la date de début des travaux et celle de début d’exploitation de la centrale ?

Réponse du PP : Dans la meilleure hypothèse, le début des travaux pourrait avoir lieu d’ici la fin de l’année 2019, soit dans environ 1 an. Le début d’exploitation pourrait donc intervenir mi 2020, ce chantier étant prévu pour environ 6 mois.

Pour ce qui concerne le poste source, quel est l’emplacement retenu? L’étude d’impact indique pages 16 et 167 que le choix s’est porté sur le territoire de la commune de Jametz, sur le verger en bordure de la RD905 alors que cette solution semble devoir être abandonnée au profit du terrain dans le bois de sapins en bordure du GRP « Aux Marches de Meuse Nord ».

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 14 sur 18 Réponse du PP : L’emplacement final retenu pour le poste source se situe bien dans le bois de sapins à Jametz. Cet emplacement a bien été étudié dans l’étude d’impact comme solution alternative au choix initial.

ENQUETE PUBLIQUE

Objet : Enquête publique portant sur les demandes de permis de construire d’une centrale solaire photovoltaïque au sol sur le territoire des communes de Marville, Iré-le- Sec et Jametz, présentées par la société SAS Pays de Montmédy Solaire.

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

PARTIE II : CONCLUSIONS

II-1 : CONTENU DU PROJET

Le projet d’implantation d’une centrale photovoltaïque sur l’ancienne base aérienne de l’OTAN de Marville se situe au nord du département de la Meuse, à proximité des frontières Belge et Luxembourgeoise, sur le territoire de trois communes Marville, Iré-le-Sec et Jametz appartenant à la Communauté de Communes du Pays de Montmédy. Il est porté par la société SAS Montmédy Solaire, créée par les Sociétés Third Step Energy (Sofia Antipolis) et Enerparc AG (Hambourg), associées dans le cadre du projet. L’étude d’impact porte sur le site principal destiné à accueillir la parc photovoltaïque et deux sites potentiels annexes pour l’installation du poste source permettant le raccordement du projet à le ligne Haute Tension de 225kV Stenay-Landres. L’emprise principale est située sur l’aérodrome de Marville. Il est prévu d’installer sur une surface d’environ 149ha, 49 000 modules pour atteindre une puissance totale de 145 MWc. La production envisagée correspond à la consommation électrique d’une ville d’environ 23 000 habitants. Le parc est organisé en dix secteurs indépendants, chacun clôturé et équipé d’un poste de livraison. Les panneaux sont disposés sur des structures inclinées de 20°, le bas des panneaux se trouve à 80 cm du sol et la distance entre les rangées est de 2,50m. L’emprise finalement retenue pour le poste source sur le territoire de la commune de Jametz est celle du Bois de sapins à proximité du GRP « Aux marches de Meuse Nord », et non celle prévue le long de la RD905.

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 15 sur 18 Le projet intègre les enjeux environnementaux et permet ainsi : *d’éviter l’artificialisation des sols grâce au mode d’implantation des panneaux *de développer un élevage ovin en agriculture biologique *d’aménager une bergerie dans des hangars inutilisés du site *développer dans les bâtiments une activité compatible avec les habitats des chiroptères et des hirondelles.

II-2 : L’ENQUÊTE PUBLIQUE

L’enquête publique portant sur les demandes de permis de construire d’une centrale solaire photovoltaïque au sol sur le territoire des communes de Marville, Iré-le-Sec et Jametz, présentées par la Société SAS Pays de Montmédy Solaire, s’est déroulée du 17 octobre au 17 novembre 2018 dans ces trois communes sans incident. Le dossier présenté par le porteur de projet était complet et accompagné de l’avis de l’Autorité Environnementale et du registre d’enquête. L’arrêté Préfectoral définissant les modalités de l’enquête a été respecté, notamment en matière de publicité et d’affichage. Malgré la publicité et la possibilité de consulter le dossier sur internet, l’enquête publique n’a été marquée que par une faible participation du public. Neuf personnes sont intervenues, six favorables au projet, deux pour s’y opposer et une pour poser une question technique. Le registre dématérialisé a quant à lui accueilli 204 visiteurs qui n’ont déposé aucune observation ni effectué aucun téléchargement. Le Commissaire Enquêteur considère qu’il est difficile de tirer des conclusions du nombre de visites sur le site de l’Enquête Publique dans la mesure ou ce chiffre de 204 visiteurs n’est assorti d’aucune précision. La même personne est-elle intervenu à plusieurs reprises ? De quelle région proviennent les intervenants ? …. Aucune information n’est disponible. Il aurait été intéressant de connaître au moins l’origine géographique et socioprofessionnelle des intervenants.

II-3 : AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

Après avoir étudié le dossier, rencontré les élus et les représentants du porteur de projet, visité le site d’implantation, tenu cinq permanences en Mairie de Marville, reçu les observations, soutiens ou critiques du public, transmis ces éléments au porteur de projet et reçu sa réponse, le Commissaire Enquêteur est en mesure de dresser le bilan personnel et motivé suivant :

-Le projet correspond à la volonté affirmée des élus locaux et départementaux d’implanter une centrale solaire photovoltaïque sur le site de l’ancienne base aérienne de Marville. Il fait d’ailleurs suite à une première tentative du même genre avortée en 2011.

-Il s’inscrit dans la démarche des objectifs européens, français et régionaux de production d’électricité à partir des énergies renouvelables et plus particulièrement de l’énergie solaire. Il permettra une production d’énergie annuelle d’environ 171 GWh correspondant à environ 21 000 tonnes de CO2 évitées par an.

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 16 sur 18 -Il est présenté par la société « Pays de Montmédy Solaire », issue de l’association de deux sociétés connues pour leur expérience en matière d’énergie solaire.

-Le projet est présenté dans un dossier complet qui outre l’aspect technologique de la centrale, consacre une large part à l’analyse de ses effets sur l’environnement et des mesures d’évitement et de réduction proposées.

-Son emprise a été élaborée en tenant compte des zones à enjeux écologiques forts et des besoins des utilisateurs de l’aérodrome,(avions de tourisme et ULM). Elle est ainsi passée de 231ha (projet initial) à 149 ha (projet définitif).

-Des mesures d’accompagnement de qualité sont proposées :

*Mise en place d’un pâturage ovin extensif par un éleveur de brebis qui s’engage pour une agriculture biologique. Il assurera l’entretien des différent îlots du parc par un pâturage tournant. *Mise en place d’installations favorables à l’avifaune, aux chiroptères et au lézard des murailles. *Suivi du chantier par un écologue en phase travaux *A la fin des travaux, réaménagement de site avec un couvert végétal herbacé *Suivi écologique en phase exploitation

-Les aires d’implantation se situent hors de tout périmètre de protection d’un site ou d’un monument historique. La perception visuelle de la centrale sera nulle depuis les communes des environs situées en contrebas et très limitée en raison du masque visuel créé par le relief et la végétation.

-Les conclusion de l’étude des incidences au titre de Natura 2000 sont positives: Sur la base de l’analyse des impacts résiduels du projet sur les chiroptères, aucune incidence significative n’est attendue pour les quatre espèces de chiroptères ayant justifié une évaluation des incidences au titre de Natura 2000.

-avis favorable de l’Ae dont la conclusion est la suivante : « L’Ae souligne la grande qualité de l’étude d’impact. Elle aborde de manière proportionnée et exhaustive les enjeux liés au paysage, à la biodiversité et aux espaces naturels ou à la sécurité. Les incidences du projet sont bien appréhendées et les mesures d’évitement, de réduction ou de suivi adaptées . En outre, le maître d’ouvrage propose de déléguer la gestion des espaces enherbés à un élevage ovin en agriculture biologique. En conclusion, le projet proposé aura des impacts limités et maîtrisés sur le milieu, l’environnement et la santé humaine. »

-Le projet présente un aspect financier non négligeable pour la Communauté de Communes du Pays de Montmédy qui percevra un loyer annuel de l’ordre de 2500€ par ha.

-Dans les soutiens au projet, on trouve comme argument complémentaire la sécurisation accrue de la base de Marville et la synergie que cette implantation industrielle pourra engendrer.

-Enfin, les oppositions au projet ne constituent pas un motif suffisant de rejet de celui-

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 17 sur 18 ci dans la mesure où l’activité aérienne de la base sera maintenue ainsi que sa vocation agricole (élevage ovin).

II-4 : CONCLUSIONS

En conséquence, le Commissaire Enquêteur soussigné émet un avis favorable au projet présenté par la Société « Pays de Montmédy Solaire » d’implanter une centrale solaire photovoltaïque au sol sur le territoire des communes de Marville, Iré-le-Sec et Jametz.

Fait à , le 5 novembre 2018 Le Commissaire Enquêteur

Bernard Poincignon

Enquête publique Centrale photovoltaïque Marville du 17/09 au 17/10/2018 Commissaire Enquêteur Bernard Poincignon Page 18 sur 18