Bordeaux, La Fabrique Du Patrimoine. Paysages D'une Cité Historique
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Bordeaux, la fabrique du patrimoine. Paysages d’une cité historique vivante Chantal Callais, Thierry Jeanmonod, Aline Barlet To cite this version: Chantal Callais, Thierry Jeanmonod, Aline Barlet. Bordeaux, la fabrique du patrimoine. Paysages d’une cité historique vivante. école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, 2017. halshs-02434494 HAL Id: halshs-02434494 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02434494 Submitted on 23 Jan 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. 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Sommaire BORDEAUX la fabrique du patrimoine Paysages d’une « cité historique vivante » Avant-propos 5 Chantal CALLAIS et Thierry JEANMONOD La fabrique du patrimoine - Introduction 8 Chantal CALLAIS et Thierry JEANMONOD La ville de pierre : protéger et laisser vivre 24 Sevdzhan HASAN L’imitation vs l’authenticité 44 Alice HERBERT et Laura STOFFEL Audaces dans la ville de pierre 62 Audrey BOUSIGUES Le Bernard l’Hermite architectural 78 Marion DANDO Entrelacements et superpositions 90 Charles MOUEIX et Eugénie OLIVE Sommaire La ville en couleur 106 3 Audrey BOUSIGUES et Alice HERBERT La modernité est-elle un patrimoine différent ? 118 Eugénie OLIVE Farces et mémoire(s) du patrimoine 128 Victoria CAUBET Couverture : vue du quai des Chartrons, avec l'hôtel Seeko'o © Chantal Callais Avant-propos Depuis plusieurs années, les enseignants des écoles d’architecture s’interrogent sur la spécificité des outils d’analyse et de recherche de leurs métiers. Ainsi, alors que les programmes ministériels officiels prévoient la réalisation pour les étudiants de master d’un mémoire, constituant pour eux une première initiation à la recherche, la question de la vocation et des caractères de ce mémoire se pose : doit-il revêtir la forme des travaux universitaires ou bien les étudiants architectes peuvent-ils se prévaloir de méthodes particulières (dessin, photographie, vidéo, etc.) Enseignants à l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux (ensapBx) et chercheurs au laboratoire Passages UMR 5319/CNRS, nous avons voulu tester une forme particulière de mémoire de master qui développe la réflexion théorique et la rédaction claire et à caractère scientifique, tout en menant en parallèle un autre discours, basé sur les compétences de langage et les outils spécifiques des architectes. Ainsi a pris naissance cette expérience pédagogique, dans le cadre du séminaire de master « Environnement, architecture et ville durable », sous la direction de Chantal Callais et Thierry Jeanmonod, accompagnés d’Aline Barlet et en partenariat avec l’université d’Edinburgh. À l’occasion des dix ans de l’inscription de Bordeaux au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, il semblait intéressant que de futurs architectes, dont on sait qu’une grande partie de l’exercice professionnel se dé- roulera en milieu constitué, quel que soit le mode d’exercice choisi, réfléchissent sur l’implication de cette distinction pour leur profession. Les étudiants en architecture mettent volontiers en avant comme spécificité de leur futur métier la capacité à créer. Dès lors que l’on se trouve en milieu labellisé Unesco et donc faisant l’objet de protections propres à la législation nationale, la question du rapport entre création et patrimoine est posée. Il nous a semblé utile de proposer à quelques étudiants de prendre en charge ces questions en s’appuyant sur l’exemple de Bordeaux, compte tenu des critères qui ont prévalu à son inscription Unesco (critères ii et iv) et en fondant leur analyse notamment sur deux notions auxquelles doivent souscrire toutes les transformations dans le périmètre labellisé, l’authenticité et l’intégrité. Les relations de partenariat qui existaient entre l’ensapBx et Bordeaux patrimoine mondial-CIAP (centre d’in- terprétation de l’architecture et du patrimoine) ont amené l’idée de la réalisation d’une exposition au CIAP sur le thème de « la fabrique du patrimoine ». En effet, la définition du périmètre inscrit au patrimoine de Avant-propos l’humanité induit que toute réalisation nouvelle au sein de ce périmètre est de fait une partie de ce patri- 4 5 moine. Quelles attitudes ont été celles des concepteurs, mais aussi des décideurs, face à ce défi, construire aujourd’hui un morceau du patrimoine de tous les hommes de la planète et de leurs successeurs ? En s’appuyant sur les travaux de recherche déjà réalisés sur Bordeaux, notamment une base d’analyse donnée par une de nos publications récentes sur Bordeaux (Bordeaux patrimoine mondial, tome 2, Habiter le patrimoine), mais aussi sur de nombreuses autres publications portant sur la création dans le patrimoine, les étudiants ont proposé d'étudier des réalisations ou des projets qui révèlent des postures différentes vis-à- vis de la question patrimoniale, avec parfois des angles de vue originaux. Une fois ces exemples choisis et Bordeaux : périmètres du patrimoine mondial (© Callais-Jeanmonod) validés par les enseignants, ils avaient plusieurs tâches à accomplir pour mener leurs analyses. Pour l’expo- Le 28 juin 2007, « Bordeaux, Port de la Lune » a été reconnu porteur d’une « valeur universelle exceptionnelle » par son inscription sur la liste du sition, ils devaient produire une vue d’un bâtiment emblématique de la thématique qu’ils ont décelée, en patrimoine mondial au titre d’« ensemble urbain exceptionnel » comme l’une des plus de 200 villes historiques labellisées par l’Unesco (Organisation trouver un titre court et clair et écrire un texte bref (700 signes maximum) destiné à la légende de chaque des nations unies pour l’éducation, la science et la culture). C’est presque la moitié de la ville qui est concernée (1 810 hectares), épaissie d’une zone « d’attention patrimoniale » de 3 725 hectares, l’ensemble étant déterminé en cohérence avec le Plan local d’urbanisme (PLU). La zone inscrite panneau thématique. Parallèlement, ils avaient la commande d’un article de 40 000 signes environ, accom- comprend la ville cernée par les boulevards du XIXe siècle, en incluant au nord les bassins à flot et en excluant au sud le quartier derrière la gare Saint- Jean. La zone d’attention patrimoniale comprend la rive droite de Bordeaux (la Bastide) et s’étend partiellement sur plusieurs communes limitrophes, pagné d’une dizaine d’illustrations pour la réalisation de cet ouvrage collectif. Lormont, Cenon et Floirac sur la rive droite, Bruges, le Bouscat, Mérignac, Pessac et Talence sur la rive gauche. L’Icomos (Conseil international des Pour mener à bien ce travail, outre quelques cours destinés à donner les bases des dispositifs de gestion du monuments et des sites) a considéré que ce périmètre répondait globalement à la condition d’intégrité et à celle d’authenticité, reconnues pour ce qui concerne la lisibilité de l’évolution du plan à travers les âges, et notamment celle des prestigieux grands travaux du XVIIIe siècle. patrimoine, nous avons organisé plusieurs rencontres qui permettaient aux étudiants de poser des ques- tions aux différents acteurs chargés de conseil et d’expertise pour les projets situés au sein du site labellisé : les responsables du service Patrimoine à Bordeaux métropole, les membres du CLUB (comité local Bordeaux Unesco), comité convoqué pour donner son avis sur certains projets importants situés dans le périmètre inscrit. En outre, les architectes dont les œuvres ont été choisies ont pour la plupart répondu favorablement aux demandes d’entretiens formulées par les étudiants. Les médiatrices et animatrices du CIAP ont active- ment participé aux réunions organisées dans leurs locaux et ont été un aiguillon et un soutien constant pour les étudiants. À l’issue de cette démarche, le bilan est globalement satisfaisant, même si toutes les questions qu’elle posait n’ont pas trouvé réponses. Du point de vue pédagogique, il est patent que les étudiants ont, dans leur ensemble, appris plusieurs choses. La première qui vient à l’esprit est la force de l’image et la difficulté de réaliser une vue de qualité, compte tenu de l’édition en grand format (148 cm x 165 cm) de l’exposition, et qui illustre le propos du thème, sans en être la redite. Le second défi fut de trouver un titre percutant pour le thème et d’écrire un texte très court qui soit compréhensible par le grand public, tout en décrivant avec précision la complexité des sujets abordés. Cet exercice a obligé les étudiants à argumenter finement leur point de vue sur les concepts développés, notamment vis-à-vis des notions d’authenticité et d’intégrité. Les présentations publiques de l’exposition, in situ ou en conférence, ont invité les étudiants qui s’y sont prêtés à un exercice de communication peu courant dans le cadre « normal » de l’enseignement. La rédaction de l’article fut un autre exercice compliqué pour les étudiants. En général peu enclins à l’écriture, ils ont dû trouver un moyen terme entre le cartel de l’exposition et le mémoire universitaire classique sur 60 à 90 pages. L’aller-retour entre article et abstract a été utile pour la clarification des concepts. Rapport entre figures et texte, clarté de l’exposé des idées développées, lisibilité et limpidité de l’écriture ont souvent nécessité plusieurs navettes entre l’auteur et l’équipe enseignante, obligeant parfois ces derniers à des réé- critures partielles. Un temps supplémentaire aurait été bienvenu pour amener les étudiants jusqu’à la phase du « bon à tirer » qui précède l’impression et qui oblige à des relectures méticuleuses et détaillées, seules garantes d’une réelle qualité littéraire et éditoriale.