Demande d’autorisation de construire et d’exploiter une canalisation de transport de gaz naturel entre les communes de Saint- Urbain et et déclaration d’utilité publique des travaux de construction de cet ouvrage Enquête n°E14000143/35

DEPARTEMENT DU FINISTERE

DEMANDE PRESENTEE PAR LA SOCIETE GRTGAZ POUR OBTENIR L'AUTORISATION DE CONSTRUIRE ET D’EXPLOITER UNE CANALISATION DE TRANSPORT DE GAZ NATUREL

TRAVERSANT LES TERRITOIRES DES COMMUNES DE LANDIVISIAU , SAINT URBAIN, TREFLEVENEZ, , , , LOC-EGUINER ET PASSANT A PROXIMITE DES COMMUNES DE LE TREHOU ET

ET LA DECLARATION D’UTILITE PUBLIQUE DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE CET OUVRAGE EN VUE DE L’ETABLISSEMENT DES SERVITUDES Y AFFERANT

ENQUETE PUBLIQUE 15 septembre 2014 – 31 octobre 2014

II– AVIS ET CONCLUSIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE

Michelle TANGUY, présidente de la commission d’enquête Jacques SOUBIGOU, Alain TILLY, Jean-Paul CAMPION, Maryvonne MARTIN, membres titulaires de la commission d’enquête

Avis et conclusions Demande d’autorisation de construire et d’exploiter une canalisation de transport de gaz naturel entre les communes de Saint-Urbain et Landivisiau et déclaration d’utilité publique des travaux de construction de cet ouvrage Enquête n°E14000143/35

1. RAPPEL DU CONTEXTE ET DU PROJET SOUMIS A ENQUETE PUBLIQUE

Pour répondre à la fragilité du réseau électrique de la région Bretagne, le pacte électrique breton, signé en décembre 2010, prévoit notamment une sécurisation de l’approvisionnement par l’implantation d’une unité de production à cycle combiné gaz (CCG) de 450 MW.

A la suite d’un appel d’offres, le projet de centrale à cycle combiné gaz, porté par le consortium « Direct Energie-Siemens » sur le site de Landivisiau a été retenu par le gouvernement suite à un appel d’offres lancé en 2011.

Pour satisfaire la demande du consortium Direct Energie-Siemens porté par la Compagnie Electrique de Bretagne (CEB), l'étude et la réalisation du raccordement de cette centrale ont été demandées à GRTgaz.

Dans ce contexte et de part ses missions fixées par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), GRTgaz doit garantir le raccordement des installations à cycle combiné gaz qui répondent parfaitement aux fluctuations de la demande électrique.

L’ouvrage « Alimentation du client Compagnie Electrique de Bretagne à Landivisiau » consiste en la mise en place d’une nouvelle canalisation entre un piquage sur l’ouvrage existant « Saint-Eloy – » en DN400 sur la commune de Saint-Urbain et le poste de Landivisiau (poste de livraison du client). Afin d’alimenter la centrale, deux canalisations complémentaires seront mises en œuvre entre le poste livraison client et la centrale.

Le tracé de moindre impact retenu traverse le territoire de 7 communes : Saint-Urbain, Tréflévenez, Ploudiry, La Martyre, Bodilis, Loc-Eguiner et Landivisiau.

La réalisation des travaux nécessite une bande d’occupation temporaire de 16 m de large pour la circulation des engins de travaux et des véhicules d’approvisionnement. La largeur de la tranchée est au minimum de 0,75 m et sa profondeur est définie par une couverture minimale de 1 m au-dessus de la génératrice supérieure du tube.

Une fois l’ouvrage construit, une bande de servitude dite «non aedificandi» (sans constructions) et «non sylvandi» (sans arbres) de 8 m de large lui est associée. Dans les portions en parallèle à un ouvrage existant, la largeur de la servitude est par ailleurs portée à 12 m. Dans les espaces boisés, les bandes de servitude des canalisations peuvent être réduites sans être inférieures à 5 m.

Le dossier, objet de la présente enquête, fait l’objet d’une procédure administrative qui porte sur la demande d’autorisation de construction et d’exploitation d’une canalisation de transport de gaz d’une longueur de 20 kilomètres environ et sur la demande de déclaration d’utilité publique des travaux de constructions.

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2. BILAN DE L'ENQUETE

L'enquête publique relative à la demande, présentée par GRTgaz en vue de la construction et de l’exploitation d’une canalisation de transport de gaz naturel et à la déclaration d’utilité publique des travaux de construction de cet ouvrage en vue de l’établissement des servitudes y afférant, s'est déroulée du lundi 15 septembre 2014 jusqu'au 31 octobre 2014 inclus dans les conditions précisées dans l’arrêté préfectoral du 18 août 2014. Cette enquête a été conduite par une commission d'enquête de 5 membres, la même commission d'enquête conduisant aux mêmes périodes les deux enquêtes publiques identifiées comme faisant partie d'un programme au sens de l'article L.122-1 du code de l'environnement :  Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVISIAU par la Compagnie Electrique de Bretagne  Déclaration d’utilité publique et autorisation de construire une liaison électrique souterraine entre le site de la future centrale à cycle combiné gaz de LANDIVISIAU et le poste existant de la MARTYRE par RTE

Les exemplaires du dossier GRTgaz ainsi que les registres d'enquête, côtés et paraphés ont été tenus à la disposition du public pendant toute la durée de l’enquête dans les mairies de Landivisiau, Saint- Urbain, Tréflévenez, Ploudiry, La Martyre, Plougourvest, Loc-Eguiner, Bodilis, et Le Tréhou. Au total 10 registres d’enquête ont été ouverts dont deux à Landivisiau. Le résumé non technique et l'avis de l'autorité environnementale étaient également consultables sur le site Internet de la Préfecture.

L’enquête publique s’est déroulée pendant sept semaines. La tenue simultanée des deux autres enquêtes publiques (ICPE et RTE) par la même commission d'enquête et dans certains cas dans les mêmes lieux a occasionné quelques difficultés pour le recueil des observations du public. En effet, celles-ci ont été portées indifféremment sur un des registres ouverts.

Après la réaffectation des observations effectuée par la commission d'enquête, il ressort que le projet a fait l'objet de 1101 observations réparties comme suit :  98 inscriptions sur les 9 registres (un 10ème registre, ouvert à LANDIVISIAU, a disparu après que la photocopie de la seule observation inscrite ait été réalisée) ;  13 courriers électroniques exclusivement dédiés à l'enquête sur la canalisation de gaz ;  36 courriers adressés à la présidente de la commission d’enquête en Mairie de LANDIVISIAU (siège de l’enquête) ;  422 contributions sous forme de lettres-type avec des observations personnelles ;  272 contributions sous forme de lettres-type de type « Landivisiau doit dire non à la centrale » sans ajout d'observations personnelles. Les signataires ont seulement saisi leur nom, adresses, daté et signé cette contribution sans ajout d'observations.  260 contributions sous forme de lettres-type « Landivisiau doit dire non à la centrale » sans ajout d'observations personnelles. Les signataires ont seulement saisi leur nom, adresses, daté et signé cette contribution sans ajout d'observations.  Des messages électroniques (Ces messages valent pour les 3 enquêtes publiques) assimilables à une action de groupe type « cyber-pétition ».

La majorité des contributions rédigées sur papier comportant l’entête : «contribution à l’enquête publique» suivie de la spécification de l’enquête concernée ont été collectées et transmises par l’association « Landivisiau doit dire non à la centrale». Un grand nombre de ces contributions ont été émises sous l’unique argument qu’étant contre le projet de centrale, la canalisation de gaz ne se justifie pas. Avis et conclusions Page 3 Demande d’autorisation de construire et d’exploiter une canalisation de transport de gaz naturel entre les communes de Saint-Urbain et Landivisiau et déclaration d’utilité publique des travaux de construction de cet ouvrage Enquête n°E14000143/35

Le public est majoritairement défavorable au projet de raccordement de la future centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau et surtout à son tracé qui traverse la vallée de l'Elorn et passe à proximité de la ville de Landivisiau.

Les avis formulés sont généralement tranchés entre, d’une part, les élus et les principaux acteurs économiques de Landivisiau, favorables à la globalité du projet CCCG et ses raccordements pour des raisons économiques et, d’autre part, certains élus, riverains et agriculteurs, opposés au projet de tracé de la canalisation pour les principales raisons suivantes : - le danger que représente cette canalisation pour laquelle sont mentionnées, dans l'étude de danger, des distances d'effets dont la signification équivaut en termes de risques encourus à des «dangers graves voire très graves pour la vie humaine», - les désordres, dommages et contraintes d'exploitation dûs aux travaux d’enfouissement de la canalisation et à la présence d’une canalisation dans une parcelle. - la dépréciation des biens immobiliers, sans compensation, pour réparer le préjudice subi.

Après avoir pris connaissance de toutes les observations formulées, avoir entrepris une comptabilisation et une classification en thèmes distincts, la commission d'enquête a remis et commenté le procès-verbal d’enquête à GRTgaz, lors d'une rencontre qui s'est tenue le 14 novembre à RENNES en présences des trois maîtres d’ouvrage.

GRTgaz a transmis son mémoire en réponse de 48 pages par mail le 28 novembre 2014 et la présidente de la commission d’enquête a réceptionné un exemplaire papier par courrier recommandé le 29 novembre 2014. Des réponses ont été apportées à chacune des questions posées par la commission d’enquête, aux observations formulées dans les différents registres et des compléments ont été apportés sur les thématiques identifiées lors de l’enquête.

3. AVIS DE LA COMMISSION D'ENQUETE SUR LES THEMES MIS EN EVIDENCE DURANT L’ENQUETE

3.1 Information, concertation, dossier d'enquête, enquêtes publiques

3.1.1 Organisation de l’enquête publique

Concernant l'enquête, ouverte le 15 septembre 2014 pour une durée de 47 jours, les mesures prises pour son annonce et sa publicité ont été conformes à l’arrêté préfectoral. Les avis d’enquête ont été publiés dans la presse régionale, l'affichage en mairie et sur le terrain, visible et lisible depuis la voie publique, a été réalisé conformément aux caractéristiques et dimensions fixées par l'arrêté ministériel du 24 avril 2012.

En plus des formalités réglementaires, l’enquête a également été annoncée par la presse locale, la télévision régionale et locale.

Un membre de la commission d’enquête a tenu 11 permanences dans les 9 communes concernées par le tracé de la canalisation de gaz. Les dispositions matérielles ont été, dans l’ensemble, tout à fait convenables pour que les documents puissent être consultés et les observations consignées ou annexées.

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Par ailleurs, les manifestations des opposants au projet de centrale à cycle combiné gaz et à ses raccordements électrique et gazier se sont principalement traduites par des actions envers la presse et le public au moyen de pétitions et de permanences d'information dites "publiques" durant l'enquête. Ces actions ont elles aussi contribuées à leur façon à cette information.

Avis de la commission d'enquête La commission d’enquête considère qu’avec cette forte mobilisation du public, un des objectifs de l’enquête publique a été satisfait en offrant, par l’information et les moyens apportés, une participation citoyenne sur ce projet. Compte tenu des mesures prises concernant la durée de l'enquête, la publicité de l'avis et l'organisation des permanences, vu la participation constatée et les observations recueillies, la commission d'enquête estime que le public a été largement informé de l'objet de l'enquête publique.

3.1.2 Conduite simultanée des enquêtes GRT, RTE et ICPE et enquête publique du projet « Sud Bretagne »

Nombreuses sont les interrogations sur la conduite simultanée des enquêtes menées dans le cadre du programme de travaux (ICPE et ses raccordements électrique et gazier) au sens de l’article L.222-1 du Code de l’environnement et l’enquête publique portant sur la canalisation « Sud Bretagne ».

Dans son mémoire en réponse le maître d’ouvrage rappelle que le projet Bretagne Sud est de satisfaire ses missions et ses obligations de service public découlant du décret n°2004-251 du 19 mars 2004 par un dimensionnement de son réseau capable en toutes périodes d’acheminer et de rendre disponible les capacités nécessaires.

GRTgaz rappelle également qu’étant donné la nature différente des projets, et le fait que les ouvrages projetés n’étaient pas dans le même périmètre d’étude, l’Etat a estimé que ces 2 projets devaient suivre 2 procédures distinctes, et que notamment, le renforcement Bretagne Sud ne devait pas être inclus dans le cadre du programme travaux formé par le projet de construction de CCG (ICPE) et ses deux raccordements gaz et électriques.

Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête prend acte de la réponse du pétitionnaire GRTgaz.

3.1.3 La concertation

La concertation est une étape indispensable dans l'acceptabilité d'un projet par le public.

De nombreuses réunions ont été tenues, d’abord avec les acteurs institutionnels puis dans les communes avec les exploitants agricoles susceptibles d’être concernés par le projet par le projet de tracé.

Le commissaire enquêteur rapporteur de l'enquête GRTgaz a rencontré plus de personnes venant s'enquérir du tracé de la canalisation que de personnes demandant une modification de celui-ci. Ce constat semble prouver que la concertation a porté plus sur la population agricole principalement intéressée par le projet de tracé que sur le grand public.

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Dans son mémoire en réponse GRTgaz rappelle avoir réalisé une concertation pour déterminer le meilleur tracé de canalisation permettant d’alimenter un site industriel, en l’occurrence la CCCG de Landivisiau. Il indique que la concertation a consisté en l’organisation de réunions publiques et de permanences en mairie pour pouvoir présenter et échanger autour de ce projet. GRTgaz a missionné la Chambre d’Agriculture du Finistère afin de recenser les exploitations agricoles présentes dans le périmètre du fuseau d’études. Sur cette base, et afin de préparer les premières réunions publiques, environ 90 courriers ont été envoyés aux exploitants agricoles concernés par un fuseau d’étude large envisagé début 2013. Dans ce contexte, le seul moyen pour GRTgaz d’avertir les potentiels propriétaires est l’information par voies de presse. En complément, des affichages en mairie et des affichettes dans les bureaux de poste situés dans le fuseau d’étude avaient été réalisés.

Avis de la commission d'enquête Le pétitionnaire met en avant l'existence de réunions publiques et de permanences pour étayer son action dans le domaine de la concertation. La commission d’enquête regrette que cette concertation ait été menée uniquement vis-à-vis des exploitants agricoles à partir de listes constituées par la Chambre d'Agriculture. La commission estime que la concertation a visée uniquement les institutionnels, les élus et la profession agricole.

3.1.4 Le dossier d’enquête

Le dossier d’enquête publique contient environ 3300 pages, avec 4 études d'impact distinctes. Il a été qualifié de « trop lourd, trop volumineux et difficilement compréhensible pour la grande partie du public » par certains intervenants. Cette critique est accentuée dans certaines communes en raison de la présence des deux autres dossiers d’enquête publique (ICPE et RTE) dont le contenu comportait des références identiques.

Les participants et les associations ont fortement critiqués certains aspects de ce dossier tant sur la forme que sur le contenu. Certaines de ces critiques rejoignent la recommandation de l’Autorité Environnementale de « restructurer le résumé non technique de l’étude d’impact du programme pour le rendre plus synthétique et afin qu’il couvre les principales thématiques de l’étude d’impact globale qu’il résume et présente l’état initial et les variantes étudiées ».

Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête note que les 3 pétitionnaires n’ont pas suivi la recommandation de l'Autorité Environnementale. Dans le dossier «Précisions suite à l’avis de l’autorité environnemental » il est ainsi indiqué que « il n’apparaît pas utile à ce stade de la procédure de modifier les résumés non technique déjà constitués ». La commission d’enquête reconnaît que le dossier est très volumineux en ce qui concerne « l’étude d’impact » mais souligne la qualité du résumé non technique de 12 pages répondant clairement sous forme de questionnement aux interrogations du public.

3.2 Risques, dangers et mesures de sécurité

La peur du danger que peut représenter une installation de gaz naturel est un réflexe humain que seule une information précise et bien documentée peut aider à vaincre. Les observations montrent que c'est plus l’importance de l'installation que représente la CCCG qui induit cette peur du danger que la canalisation de gaz elle-même.

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La proximité de la canalisation de gaz de bâtiments publics ou privés fait craindre des explosions accidentelles et donc des risques pour la population. Les interventions à ce sujet font état d’explosions de canalisations aux USA ou encore en Belgique. De même le brûlage du gaz naturel et les risques de fuites même sans explosions font craindre pour la santé des habitants dans les zones proches des canalisations.

Dans son mémoire en réponse (p.11) GRTgaz précise  que la conception d’une canalisation de gaz répond à des exigences très strictes en matière de sécurité et que la présence des riverains est prise en compte dans la conduite des projets de construction des canalisations de transport, essentiellement par le choix du tracé, éloigné des zones urbanisées et des équipements sensibles. Cette prise en compte fait l’objet de l’étude de dangers.  que le réseau de transport est surveillé 24h/24h par le centre de surveillance national et dispose d’équipes d’intervention d’astreintes sur l’ensemble du territoire.  que le gaz transporté, composé essentiellement de méthane, n’est ni toxique, ni corrosif. La canalisation traverse essentiellement des zones urbanisées, limitant ainsi le risque pour la population environnante.

Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête note que si le risque zéro n’existe pas, les règles strictes en matière de sécurité tiennent compte des enseignements apportés par l’analyse des incidents et accidents à travers le monde comme le rappelle le maître d’ouvrage.

La commission s’interroge sur les risques en cas de jet enflammé à 45°, situation évoquée dans le cadre d’un projet de transport de gaz (Projet Eridan).

Interrogé à ce sujet par la commission d’enquête après la remise du procès-verbal de synthèse, le maître d’ouvrage a apporté la réponse suivante : « Le paragraphe 4.1.3 du chapitre 4 de la partie générique de l’étude de dangers (version 2011.C – septembre 2012) apporte un éclairage sur les phénomènes physiques susceptibles d’être associés à une potentielle fuite sur une canalisation de transport de gaz. Ainsi, une partie consacrée à l’analyse de l’inflammation au cœur du jet (assimilé à un phénomène d’UVCE – pages 127 à 129) vise à démontrer que ce phénomène n’est possible que dans certaines conditions très particulières, difficiles à réunir simultanément : - Pour les rejets verticaux, le critère d’inflammation est physiquement impossible ; - Pour les rejets horizontaux, les effets de surpression associés sont quantifiés au cas par cas selon les conditions rencontrées localement. Il arrive en effet que des scénarios spécifiques soient modélisés sur des points particuliers d’un tracé de certains projets de canalisation. L’analyse de l’environnement du projet d’alimentation de la CCCG de Landivisiau ne conduit pas à identifier de telles conditions particulières. Par conséquent, le projet d’alimentation de la CCCG de Landivisiau a été étudié en considérant les effets thermiques d’un rejet vertical enflammé pour un scénario de rupture (phénomène majorant), conformément au guide GESIP « Etudes de dangers » reconnu par l’administration. La recherche du tracé et la prescription des mesures constructives ont été réalisées selon les dispositions imposées par la réglementation en vigueur et décrites dans l’étude de dangers présentée à l’enquête publique. Au préalable, l’étude de dangers a été validée par les services compétents de l’Etat dans le cadre de la consultation administrative. »

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Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête prend acte de la réponse du maître d’ouvrage.

3.4 Le tracé de la canalisation

3.4.1 Passage dans les parcelles

Des demandes individuelles ont été exprimées, que GRTgaz indique prendre en compte dans le cadre des travaux que ce soit pour la profondeur d'enfouissement de la canalisation (1 mètre 20 au lieu du minimum de 1 mètre imposé par les textes), que pour la modification du tracé.

Lors des permanences assurées par GRTgaz, certains agriculteurs ont demandé à faire évoluer le tracé afin que celui-ci impacte moins certaines de leurs parcelles. Certaines des modifications demandées sur les communes de La Martyre, Loc-Eguiner et Bodilis ont été validées en séance en présence des agriculteurs sous réserve que ces modifications n’entraînent pas de contraintes de sécurité sur la canalisation projetée. Sur la commune de Tréflévénez le tracé initial présenté par GRTgaz évitait un espace boisé mais coupait des parcelles drainées. Quatre ou cinq exploitants agricoles ont sollicité une modification du tracé, pour éviter de croiser des drains ou pour positionner l’ouvrage en limite de parcelle plutôt qu’en milieu. Après étude, GRTgaz a pris la décision de répondre favorablement à la demande de 4 exploitants et de ne prendre qu’en partie la demande du 5ème notamment à cause de la sécurité future de l’ouvrage. Cette décision a été prise en accord avec la mairie dans un souci d’acceptabilité globale du projet sur la commune.

Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête relève que la mairie de Tréflevenez, dans le cadre de la consultation administrative (6 juillet 2014), évoque un accord nécessaire de la part des agriculteurs concernés pour que le bois classé EBC dans le projet de PLU arrêté soit partiellement déclassé pour permettre le passage de la canalisation. La commission d'enquête prend acte de la réponse de GRTgaz qui précise que le projet de tracé tel que présenté en enquête publique peut encore évoluer.

La commission d’enquête considère que le choix du tracé a été réalisé sur un ensemble de critère de moindre impact et note avec satisfactions l’augmentation de la hauteur de couverture de l’ouvrage.

3.4.1 Traversée de voies antiques

Le tracé de la canalisation de gaz coupe en plusieurs points 2 voies antiques et 1 voie protohistorique. Le dossier (objet de l'annexe 4) ne permet pas à un observateur non averti de comprendre les enjeux.

Dans son mémoire en réponse, GRTgaz fait état d'une rencontre le 7 octobre 2014 avec la DRAC Bretagne et l’INRAP Bretagne. Cette réunion a porté sur la réalisation de l’arrêté portant prescription de diagnostic archéologique et sur la réalisation d’un éventuel diagnostic par l’INRAP. Afin de caractériser la nature, l’étendue et le degré de conservation des vestiges archéologiques éventuels, un Arrêté n°2014-301 portant prescription de diagnostic archéologique a été signé par le Préfet de la Région Bretagne le 13 octobre 2014. Les opérations de diagnostic programmées à partir de mars 2015 seront réalisées sous responsabilité du maître d’ouvrage désigné (CG29 ou INRAP). C’est à l’issue de ce diagnostic que sera apprécié l’intérêt et la nature de ces vestiges archéologiques, et d’évaluer les éventuelles mesures à prendre en compte dans le projet.

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Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête prend acte de l'existence de cet arrêté.

3.5 Impacts et perturbations des équilibres hydrauliques et écologiques

3.5.1 Impacts sur les zones humides

Plusieurs observations portent sur l’impact du projet de canalisation sur les zones humides

L’Autorité Environnementale note que le projet de raccordement traverse plusieurs zones humides sur chacune desquelles l’impact est considéré par l’étude d’impact comme négligeable. L’effet cumulé de petites atteintes ponctuelles étant difficile à évaluer, l’Autorité Environnementale recommande de mettre en place un suivi à long terme du caractère fonctionnel des zones humides traversées.

L’association Eau et rivières de Bretagne dénonce la sous-estimation de la surface des zones humides impactées par le tracé de la canalisation de gaz.

Dans son avis, la DDTM évoque l’effet drainant de la canalisation posée dans une zone humide et demande la mise en place de bouchons d'argile.

Un agriculteur, déjà impacté par le passage de deux canalisations de gaz sur sa propriété, témoigne de l’effet drainant que la pose de canalisation créée dans ses terres en détournant le parcours des eaux souterraines.

Dans son mémoire en réponse, GRTgaz reprend les termes de l’étude d’impact, et évalue à environ 6000 m² la surface concernée par les zones humides. Il précise que « le projet de pose d’une canalisation de gaz n’est pas de nature à assécher, à mettre en eau, à imperméabiliser, ni à remblayer de zones humides. Cependant, la phase travaux peut entraîner des impacts ponctuels et temporaires sur les zones humides. Pour rappel, au droit des zones humides, des réductions de pistes seront réalisées (8 mètres au lieu de 16 mètres). Pendant toute la phase chantier, un écologue s’assurera notamment de l’application des mesures décrites liées aux traversées des zones humides. Ce suivi ne sera pas cantonné uniquement au niveau de l’emprise de la piste. De plus, GRTgaz s’engage à assurer pendant 5 ans après travaux un suivi pluriannuel des zones humides afin de vérifier qu’elles conservent leurs caractéristiques et, le cas échéant, à mettre en place les mesures correctives adaptées ».

Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête considère que la réponse de GRTgaz ne contredit pas les remarques formulées par Eaux et Rivières de Bretagne et n'y répond pas suffisamment, même si ces remarques apparaissent peu précises. La commission d'enquête estime que la réponse du pétitionnaire ne traite que des impacts temporaires du chantier.

La commission d'enquête prend acte de l'engagement de GRTGaz de confier à un écologue, sur une durée de 5 ans, le suivi pluriannuel de l’ensemble des zones humides traversée par la canalisation et non pas uniquement sur l’emprise de la piste.

La commission recommande que la mission de l’écologue soit étendue au suivi de l’ensemble des zones humides. En effet, il lui paraît essentiel de s’assurer que la canalisation de gaz ne remette pas en cause la fonctionnalité des zones humides traversée.

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3.5.2 Impacts sur la zone Natura 2000 « Vallée de l’Elorn »

La canalisation de gaz traverse le site NATURA 2000 « Vallée de Elorn » et franchit nombre de ruisseaux affluents.

De nombreuses observations du public pointent le fait que cette traversée est la conséquence incomprise du choix du site et de la distance qui le sépare des points de connexion aux réseaux de gaz (et d'électricité) existants. Il est craint des dégâts à l'ensemble du site NATURA 2000.

Le pétitionnaire estime que l’exécution des travaux de jour ne dérangera pas le territoire de chasse des grands rhinolophes du site Natura 2000 « Elorn », distant de 2,9 km.

Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête note que le maître d’ouvrage a réaffirmé dans son mémoire en réponse que la technique du forage dirigé permettra de franchir la vallée de l’Elorn sans destruction du milieu traversé.

3.5.3 Impacts environnementaux sur la faune et la flore

Le Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable (CGEDD) a, dans son avis, recommandé (et non préconisé comme l'affirme GRTgaz) que les éléments disponibles concernant les espèces protégées soient portés à la connaissance du public pendant l'enquête. Cette demande n'a pas été satisfaite.

Dans son mémoire en réponse la société GRTgaz reconnaît cet état de fait et informe la commission d'enquête que cette situation est due aux délais nécessaires pour la réalisation des inventaires particuliers intervenus après la remise de l’étude d'impact.

Un courrier du groupe mammalogique du Finistère GMB) estime que l'étude d'impact, en ce qui concerne la faune notamment est insuffisante. La liste des espèces est, d'après eux, sujette à caution, les campagnes de détection posent des problèmes de méthodologie.

Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête prend note des réponses de la société GRTgaz et de son prestataire qui confirment que « des confusions apparaissent dans l’étude d’impact (campagnol terrestre/amphibie/des champs, murin à moustaches, pipistrelle commune/pigmée) mais qui en remettent pas en cause l’exhaustivité de l’étude d’impact. Ces éléments ont été pris en compte sous forme d’un addenda au dossier CNPN transmis le 17 octobre 2014 »

3.5.4 Impacts économiques et sur le développement local

La question de l'emploi et du développement local a contribué à rendre attractif les 3 projets. Dans ce cadre, GRTgaz affirme être en mesure de solliciter une (ou des) entreprise(s) spécialisée(s) dans le domaine de la pose de canalisation de gaz. De plus, l’entreprise adjudicatrice du marché aura un besoin à la fois de sous-traitants locaux et de main d’œuvre locale. En outre, certains lots de travaux (abatage, replantation, …) seront confiés aux entreprises régionales, soit en direct, soit en sous–traitance.

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Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête prend note de cet impact sur l'emploi local.

Dans la réponse du pétitionnaire aux observations suite à des demandes d'agriculteurs de fournir du biogaz, GRTgaz fait état de sa possible injection sur l'ensemble du réseau de transport de GRTgaz en Finistère. Une convention a d'ailleurs signé avec l'Etat et la Région Bretagne en vue de favoriser le développement du bio-méthane.

Avis de la commission d'enquête La commission d'enquête prend note de cette possibilité sur ce projet de développement des énergies locales.

4. CONCLUSIONS ET AVIS DE LA COMMISSION D’ENQUETE

- Vu l’arrêté l'arrêté préfectoral en date du 18 août 2014, prescrivant l'ouverture d'une enquête préalable à la construction et à3 l’exploitation d’une canalisation de transport de gaz naturel traversant le territoire des communes de Landivisiau, Saint-Urbain, Tréflévénez, Ploudiry, La Martyre, Bodilis, Loc-Eguiner et passant à proximité des communes de Le Tréhou et Plougourvest. - Vu les avis au public par voie de presse et l’accomplissement des formalités d’affichage faisant connaître l’ouverture de l’enquête prescrite par l’arrêté précité, - Vu les constats d’huissier, - Vu les pièces du dossier soumis à enquête publique, - Vu l’avis de l’autorité environnementale, - Vu le document « éléments de réponses à l’avis de l’autorité environnementale » annexé au dossier d’enquête, - Vu les observations formulées par le public, - Vu le mémoire en réponse du maître d’ouvrage et les réponses aux questions posées par la commission d'enquête, - Vu le rapport d’enquête établi pour rendre compte du déroulement de l’enquête et du contenu des observations,

4.1 CONCLUSION ET AVIS SUR LA DEMANDE D’AUTORISATION DE CONSTRUIRE ET D’EXPLOITER UNE CANALISATION DE TRANSPORT DE GAZ NATUREL

La commission d’enquête prend acte :

 de la publication et de l'affichage de l'avis d'enquête qui ont permis une large information du public de la tenue de l’enquête,  qu’un dossier de demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées et d’habitats d’espèces protégées, a été déposé et est en cours d’instruction,  que GRTgaz va missionner un écologue pour s’assurer que les travaux impactent le moins possible les 5 zones humides traversées et qu’un suivi pluriannuel sera assuré sur une période de 5 ans pour s’assurer de la fonctionnalité de l’ensemble des zones humides traversées,  qu’en matière de sécurisation de la canalisation, des dispositions sont prises d’une façon générale pour assurer de façon pérenne la sécurité de l'ouvrage et des habitants. La profondeur

Avis et conclusions Page 11 Demande d’autorisation de construire et d’exploiter une canalisation de transport de gaz naturel entre les communes de Saint-Urbain et Landivisiau et déclaration d’utilité publique des travaux de construction de cet ouvrage Enquête n°E14000143/35 de 1,20 m retenue pour le projet au lieu de 1,00 m réglementaire est un élément minorant pour les risques d'agressions physiques.  que des dispositions de surveillance de la canalisation existent,  que la canalisation génèrera des contraintes au titre de l'urbanisme.  de l'engagement de GRTGaz de confier à un écologue le suivi des fonctionnalités de l'ensemble des 5 zones humides traversées par la canalisation,  de l'engagement de GRTGaz de réaliser un suivi faune-flore.

La commission d’enquête considère que :  l’engagement du maître d'ouvrage dans la prise en compte des conditions locales du projet dans les paramètres de l'étude de sécurité est une mesure de nature à la rassurer,  GRTgaz reste ouvert à la discussion pour des modifications techniques et légères du tracé, en concertation avec les « réclamants »,  les réponses apportées aux questions et observations relatives aux indemnisations sont positives

La commission d’enquête émet un AVIS FAVORABLE à la demande d’autorisation de construire et d’exploiter une canalisation de transport de gaz naturel

Sous réserve :  De la réalisation de la centrale de production électrique concernée.

Et recommande  de lever l’ambiguïté qui existe sur le tracé de la canalisation dans le boisement de Tréflévenez  de proposer aux associations de protection de l’environnement de participer :  à l’état des lieux avant travaux et au suivi des travaux, avec les services de l'Etat, en particulier en zones humides et lors du franchissement de cours d'eau,  au suivi faune-flore que GRTgaz s’est engagé de réaliser  la prise en charge des possibles anomalies sur les terrains dues aux travaux de pose de la canalisation.

A , le 23 décembre 2014 La commission d’enquête,

Michelle TANGUY, présidente

Les membres titulaires, Jacques SOUBIGOU Alain TILLY Jean-Paul CAMPION Maryvonne

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4.2 CONCLUSIONS ET AVIS SUR LA DEMANDE DE DECLARATION D’’UTILITE PUBLIQUE DU PROJET

Pour rendre son avis sur la demande d’utilité publique du projet des travaux de construction de l’ouvrage de canalisation de gaz dite « alimentation du client CEB » traversant le territoire des communes de Landivisiau , Saint Urbain, Tréflévenez, Ploudiry, La Martyre, Bodilis, Loc-Eguiner et passant à proximité des communes de le Trehou et Plougourvest,

La commission d’enquête a étudié les points suivants :

4-2-1 Analyse bilancielle

 Intérêt général du projet

L’intérêt général du projet soumis à enquête se manifeste par la nécessité de renforcer l’approvisionnement électrique d la pointe Bretagne.

En effet, la croissance régionale de la consommation électrique est supérieure à la moyenne nationale. La production d’énergie ne représentait que 12% de la consommation en 2012.

Ce déséquilibre est perçu par toute la population et les industriels de la pointe de la Bretagne : les coupures et microcoupures sont très nombreuses. Associé à un éloignement des sites de production et de consommation, ce déséquilibre pourrait devenir la cause d’un écroulement de tension avec risque de panne générale (black-out).

Le développement des énergies renouvelables est très prometteur dans notre région Ce point est souvent évoqué par les partisans de ces énergies. La Bretagne ne manque ni de vent ni de courants marins. Seulement, cette production est intermittente et ne correspond pas forcément aux moments de pointes de consommation. En attendant les solutions de stockage de cette énergie « verte », il est nécessaire de passer par la mise en service d’une centrale à énergie fossile la plus propre, et donc à l’alimenter en gaz naturel.

La construction et l’exploitation d’une canalisation de gaz est indispensable dans le schéma de création d’une unité de production d’électricité à cycle combiné gaz en Bretagne, dans le cadre de la transition énergétique. Ce projet est prévu pour une mise en service en 2017, pour une durée de 30 ans. C’est un choix d’intérêt général pour la population bretonne.

Avis de la commission d’enquête : La commission d’enquête considère que le projet GRTgaz de raccordement à partir de l’ouvrage existant à Saint-Eloi – Dirinon en canalisation de type DN 400 sur la commune de Saint-Urbain et le poste de Landivisiau CI (poste de livraison du client CEB) présente un caractère d’intérêt général afin de sécuriser l’alimentation électrique de l’ouest de la Bretagne.

 Atteinte à la propriété privée

La liaison est souterraine. Elle traverse 7 communes, en grande partie en zones naturelle ou agricole. Les impacts d’une canalisation de transport de gaz sont réduits et se résument en général aux impacts temporaires de chantier. Une fois la canalisation mise en place et la tranchée remblayée, il ne reste en surface aucune trace de l’ouvrage hormis les installations annexes.

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Il n’y a pas d’expropriation mais création de servitudes « non aedificandi » (non constructible) et « non sylvandi » (interdiction de plantation d’arbres à longue tige) qui font l’objet d’indemnisations.

Avis de la commission d’enquête : Les atteintes à la propriété privée existent, néanmoins la loi prévoit que l’indemnisation des préjudices qui pourraient en résulter pour les propriétaires et les titulaires de droits réels sur les terrains concernés incombe à l’exploitant de la liaison souterraine.

 Coût financier

Le montant des travaux de raccordement est d’environ 23 M€ entièrement pris en charge par la CEB.

 Inconvénients d’ordre social et atteinte à d’autres intérêts publics

Les inconvénients d’ordre social seront minimes et limités à la période des travaux. Les travaux s’étaleront sur 18 mois.

La canalisation de gaz une fois en place se caractérise par sa discrétion. Elle est complètement enterrée et les traces de pose disparaissent rapidement, restent visibles les bornes et les balisages jaunes. La canalisation n’émet aucun bruit.

Pour la préservation de la santé publique, les risques présentés par cet ouvrage enterré sont bien mesurés et un maximum de moyens sont mis en œuvre pour prévenir tout accident.

La sauvegarde de l’environnement a fait l’objet de nombreuses mesures dans le projet GRTgaz. Les impacts potentiels se situent pendant la phase travaux. GRTgaz a appliqué en priorité l’évitement ou la suppression d’impact, ou à défaut des mesures de réduction.

Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête constate que la canalisation passe à l’extérieur de tout périmètre de protection de captage, mais en limite du périmètre de protection rapproché A du captage de Saint Pierre et Milinic (commune de Tréflévénez). Ce secteur devra faire l’objet d’une attention particulière lors des travaux. GRTgaz s’engage à poursuivre la concertation avec les propriétaires, exploitants agricoles, maires et services concernés en vue d’un impact minimal sur les cultures et l’environnement en phase travaux et en phase d’exploitation.

4-2-2 Bilan coûts – avantages du projet

 Inconvénients

La phase travaux dure 18 mois. Elle perturbera les cultures agricoles. La servitude « non sylvandi » affectera le paysage. Les parcelles agricoles seront impactées, les réseaux de drains seront en partie touchés et devront être remis en état. Cependant tout dommage causé par GRTgaz sera réparé soit matériellement soit pécuniairement.

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Bien que rare pour une canalisation de transport de gaz naturel, l’inflammation d’un panache de gaz naturel n’est pas exclu suite à un dommage provoqué par des travaux réalisés par des tiers à proximité d’une canalisation. L’éloignement du tracé de la conduite de gaz de zones habitées et le balisage du tracé sur le terrain participent à limiter le risque d’accident.

 Avantages

La canalisation souterraine est le moyen le plus sûr pour transporter du gaz. L’alimentation en gaz de la centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau permet d’apporter une solution durable au défi de l’approvisionnement électrique de la Bretagne. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Pacte électrique breton dont il est l’un des trois piliers indissociables et complémentaires avec la maîtrise de la demande en électricité et le développement des énergies renouvelables.

Considérant :  qu’au vu de ses objectifs le projet proposé présente un caractère d’intérêt général,  que le projet respecte les critères environnementaux, retient un tracé de moindre impact pour la mise en place de la ligne, utilise la technique du forage dirigé pour le passage sous l’Elorn,  que le projet alimentera la CCCG et contribuera ainsi à assurer une fiabilité et une sécurisation de la distribution électrique,  que la canalisation de gaz n’a pas lieu d’exister sans la centrale à cycle combiné gaz qu’elle doit raccorder,  que le tracé retenu au dossier représente un faisceau dans lequel le tracé définitif pourra évoluer selon le souhait des propriétaires ou des exploitants concernés.

Compte tenu de l’ensemble des engagements pris par le maître d’ouvrage dans son mémoire en réponse

La commission d’enquête, à la majorité de ses membres (quatre voix pour et une voix contre), émet un AVIS FAVORABLE à la déclaration d’utilité publique des travaux de construction de la canalisation de gaz en vue de l’établissement des servitudes y afférant. sous réserve de la réalisation de la centrale à cycle combiné gaz sur la zone d’activités du Vern.

A Quimper, le 23 décembre 2014

La commission d’enquête,

Michelle TANGUY, présidente

Les membres titulaires, Jacques SOUBIGOU Alain TILLY Jean-Paul CAMPION Maryvonne MARTIN

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