French Cancan L’ADRC PATHÉ Il y a comme une évidence dans la façon dont CARLOTTA FILMS LES GRANDS FILMS CLASSIQUES fait du cinéma. Comme s’il avait toujours partagé ce mystère GAUMONT premier d’un art qui enregistre la vie même, son mouvement et En partenariat avec ses bruits en y apportant une inestimable plus-value. Comme Les CAHIERS DU CINÉMA si la justesse naturelle de sa mise en scène lui permettait de présentent jouer de tous les artifices du septième art, y compris les plus énormes. Le Patron, tel est le surnom que lui donneront les cinéastes de la Nouvelle Vague. Ils reconnaissent en lui le cinéma français qu’ils ont envie de continuer à l’encontre de celui, académique, de la « Qualité française ». Cette plénitude vient sans doute en partie de l’influence du sens aigu de la lumière et des couleurs de son père Pierre-Auguste. Une exceptionnelle variété de registres constitue sa filmo- graphie, de l’expérimentation tous azimuts des années vingt (Nana, La Petite Marchande d’allumettes), l’engouement pour le Front populaire dans les années trente (La vie est à nous, La Marseillaise), le départ aux États-Unis dans les années quarante (L’Homme du Sud, La Femme sur la plage), le choc de l’Inde (Le Fleuve) avant son retour en Europe (Le Carrosse d’or, French Cancan). Michel Simon reste à jamais l’inoubliable Boudu et , cheminot pris dans les rets de son vio- lent désir amoureux, le Lantier de La Bête humaine. Jacques Prévert signe l’un de ses meilleurs scénarios avec Le Crime de monsieur Lange. et La Règle du jeu sont les deux films qui révèlent le plus subtilement la société JEAN RENOIR française dans ses rigidités et ses faiblesses à la veille de la Seconde Guerre mondiale. QUATRE CHEFS-D’ŒUVRE AU CINÉMA Charlotte Garson Jean Renoir et Nora Gregor (La Règle du jeu) EN VERSION RESTAURÉE BOUDU SAUVÉ DES EAUX LA GRANDE ILLUSION

France, 1932, 1h25, Dans Boudu, un libraire bourgeois mais fantasque aperçoit un France, 1937, 1h54, « Venez voir la réalité dans La Grande Illusion ! » – sur cette noir & blanc, clochard qui se jette dans la Seine. Il le recueille chez lui au noir & blanc, promesse énigmatique s’achève la bande-annonce de juin format image : 1.19, grand dam de son épouse, laquelle finit pourtant par succom- format image : 1.37, 1937. La réalité ? Renoir, à quarante-deux ans, est catalo- son : mono, ber aux avances du vagabond. Michel Simon n’en est pas à sa son : mono, gué comme cinéaste réaliste pour son adaptation pourtant copie numérique (DCP) première cloche: il était déjà Pivoine dans le film inachevé du copie 35 mm artificielle desBas-fonds de Gorki. Malentendu ? À sa sortie Distribution : Pathé même nom d’André Sauvage en 1929 et avait joué Boudu sur et numérique (DCP) le 4 juin 1937, l’immense succès de La Grande Illusion ne Réalisation : Jean Renoir scène, sans oublier l’épilogue de pour lequel il avait Distribution : Carlotta Films le protègera pas davantage des méprises. Mais Renoir y Scénario : Jean Renoir, Albert acheté à un clochard son costume, dûment lavé et repassé par Réalisation : Jean Renoir cristallise de manière définitive son approche personnelle du Valentin d’après la pièce les petites mains du Studio Billancourt qui croyaient bien faire … Adaptation et dialogues : réalisme, un réalisme qui s’étend de son écriture singulière à son choix des décors. Boudu sauvé des eaux Boudu s’ouvre sur un rêve éveillé du libraire. Faune dans une Charles Spaak de René Fauchois idylle de patronage, il s’ébat avec sa bonne Anne-Marie, une et Jean Renoir Inspirée par les souvenirs de l’adjudant Pinsard, compagnon Photo : Georges Asselin, nymphe, au doux son de la flûte traversière dont joue son voisin. Photo : Christian Matras d’armes de Renoir en 1914-1918, l’action se déroule en trois Marcel Lucien Voilà comment les classes sociales s’attirent : le bibliophile La restauration du film Décors : Eugène Lourié actes : la capture du capitaine de Boeldieu et du lieutenant La restauration du film crève d’envie de faire entrer un peu de vie dans son arrière-bou- Maréchal et leur rencontre avec le capitaine von Rauffenstein, Musique : Johann Strauss Cette restauration a été réalisée par Pathé à partir de la Musique originale : Confisqué durant la guerre par les Allemands, le négatif Le Beau Danube bleu tique confinée. Pourquoi secourrait-il un vagabond quand il le numérisation 2K du négatif image original nitrate et d’un Joseph Kosma directeur du camp, et le soldat Rosenthal (Marcel Dalio), original nitrate de La Grande Illusion avait été saisi par les voit se jeter dans la Seine sinon parce que, lui-même vagabond compagnon de chambrée. Après une première tentative Montage : Suzanne de Troeye, marron de conservation. La restauration de la bande son a été Montage : Soviétiques à Berlin. Au milieu des années 1970, Marguerite Renoir du regard (il scrute des passantes à la longue vue), il reconnaît effectuée à partir du meilleur élément disponible, une copie d’évasion ratée, la deuxième partie se situe dans la forte- le Gosfilmofond (archives nationales russes) décide de le en lui son double désinhibé, le satyre de sa rêverie costumée ? Directeur de production : resse de Wintersborn, sous la neige ; cette fois-ci, grâce au Production : Société Sirius, d’exploitation positive, étant donnée l’impossibilité d’utiliser les confier à la Cinémathèque de Toulouse. Ce choix est le résul- Raymond Blondy sacrifice de Boeldieu, Maréchal et Rosenthal s’évadent. Dans Michel Simon Boudu, homme de plein air, modifie l’espace étriqué de l’appar- éléments originaux, incomplets et chimiquement compromis. tat d’une collaboration unique menée par les deux archives un troisième temps, plus bref, les deux fugitifs errent dans la tement : il entre sans gêne dans la chambre de Madame, met Il est à noter que la conservation, dans le négatif original, d’une depuis 1965, qui rend possible une politique d’échanges campagne allemande avant de trouver refuge chez Elsa. sens dessus dessous l’intérieur bien ordonné. Renoir ajoute un scène du film jusqu’alors inédite a permis de restituer une Interprètes : riches et réguliers. La restauration des Archives fran- Interprètes : tour d’écrou au réalisme dans la séquence en extérieur où Les- version plus complète : il s’agit du Jean Gabin (Maréchal), Apprécié par John Ford, « c’est une des meilleures çaises du film, du CNC et de Studiocanal, réalisée Michel Simon (Boudu), tingois aperçoit Boudu au bout de sa longue vue. Tournée près fameux passage où Boudu crache Dita Parlo (Elsa), choses que j’aie vues », plébiscité par Franklin D. en 1997, avait permis de générer un élément de Charles Granval du Pont des Arts, cette scène quasi documentaire « utilise » une dans le livre de Balzac puis se Marcel Dalio (Rosenthal), Roosevelt, « tous les démocrates devraient le voir », sauvegarde. En 2011, Studiocanal et la Ciné- Pierre Fresnay (Edouard Lestingois), foule visiblement attirée par le tournage. « Je me suis procuré moque d’un portrait de soldat en secrètement goûté par Mussolini, La Grande mathèque de Toulouse décident de restaurer Marcelle Hainia (Capitaine de Boeldieu), un objectif très long », raconte le cinéaste, « un de ces objectifs uniforme. Il est vraisemblable que Illusion fait l’objet d’une interdiction en Allemagne le film en numérique. Le négatif nitrate a été (Emma Lestingois), Erich von Stroheim qui servent en Afrique à filmer les lions de loin. Alors, au lieu cette scène ait été éliminée suite et en Italie. Pour Goebbels, « c’est l’ennemi ciné- numérisé et restauré en 4K permettant Séverine Lerczinska (Commandant à une intervention du Préfet de ainsi de retrouver une image originelle. (Anne-Marie, la bonne), de filmer un lion, j’ai filmé Michel Simon. » von Rauffenstein), matographique numéro un ». Malgré certaines police de Paris, qui avait convoqué Le son a bénéficié d’une restauration par- Max Dalban (Godin), La caméra n’épouse jamais le point de vue de Boudu ; animal, il Julien Carette (Cartier), critiques - notamment après la Seconde Guerre Jean Renoir et Michel Simon, en ticulière. Le négatif son variable nitrate a Jean Gehret (Vigour), reste impénétrable, marginal. C’est la principale subversion que Gaston Modot (l’ingénieur), mondiale - reprochant au film une trop grande vue de leur faire couper certaines été scanné permettant une restauration Jean Dasté (l’étudiant), subit la pièce : dans le vaudeville, Boudu s’intégrait finalement Georges Péclet (le serrurier), fraternisation entre prisonniers et gardes images susceptibles de troubler La Grande Illusion du son plus pointue grâce à cette nouvelle Jacques Becker (le poète) chez les bourgeois ; chez Renoir il ne fait que passer. Finalement Jean Dasté (l’instituteur). allemands, reste un film l’ordre public. indémodable qui révèle à chaque époque de technologie. sauvé par les eaux, Boudu fausse compagnie aux Lestingois en nouvelles possibilités de lecture. musique pour fêter ses noces sur les bords de Marne.

LA RÈGLE DU JEU FRENCH CANCAN

France, 1939, 1h46, Microphone en main, une journaliste de radio cueille à France, 1954, 1h37, Pour son premier film en France depuis 1939, Jean Renoir noir & blanc, l’atterrissage le pilote André Jurieu (Roland Toutain) qui vient couleur Technicolor, recrée en studio le de son enfance, celui des format image : 1.37, de traverser l’Atlantique. Jurieu enfreint l’implicite règle du format image : 1.37, petits métiers et des music-halls. Le plus français des son : mono, jeu sociale et radiophonique en interpellant « dans le poste », son : mono, cinéastes a goûté à l’Amérique mais c’est avec une comédie copie numérique (DCP) sans la nommer, la femme qu’il aime, Christine de La Ches- copie 35 mm musicale infléchie de traditions scéniques françaises qu’il Distribution : Les Grands naye. La traîtresse n’est pas venue l’attendre ! Le dépit de et numérique (DCP) retrace la réinvention d’une danse ancienne par Danglard Films Classiques l’aviateur se répercute à la vitesse du son dans l’hôtel particu- Distribution : Gaumont (Jean Gabin), fondateur du , qui proposera aux Réalisation : Jean Renoir lier des La Chesnaye où Octave (Jean Renoir) tente d’arrondir Réalisation : Jean Renoir bourgeois le frisson de l’encanaillement. Cette friction entre Scénario et dialogues : les angles auprès de Robert, le mari (Marcel Dalio), et de Scénario : Jean Renoir les classes sociales qui parcourt French Cancan trouve son Jean Renoir avec plaider la cause de Jurieu auprès de son amie Christine (Nora d’après une idée équivalent dansé dans le french cancan qui abolit la rampe la collaboration de Carl Koch Gregor) … Une fois acquise l’invitation de tous à la Colinière, d’André-Paul Antoine entre scène et salle. Mais le mouvement caractérise aussi le château solognot des La Chesnaye, l’imbroglio sentimental l’intrigue: ascension sociale de la blanchisseuse Nini décou- Décors : Eugène Lourié Photo : Michel Kelber est lancé selon l’équation chère à Renoir : trois hommes et verte par Danglard, remous financiers autour du cabaret en (assisté de Max Douy) une femme. La restauration du film Musique : Georges Van Parys construction, valse-hésitation de Nini et de Danglard entre La restauration du film Costumes : Chanel La Règle du Jeu de Jean Renoir, mutilé à sa sortie en 1939, Montage : Borys Lewin trois amours… Comment rendre à l’écran le mouvement sans French Cancan a été tourné avec le procédé Technicolor Si La Règle du jeu est considéré à raison comme l’un des Image : Jean Bachelet et dont le négatif original a été détruit en 1942, fut reconsti- le figer ? Comment filmer le passé sans l’embaumer ? Renoir (trichrome) et une caméra spéciale à trois films noir et blanc plus grands films du monde toutes époques confondues, c’est Décors : Max Douy Montage : tué par Les Grands Films Classiques après plusieurs années apporte des réponses à tous les niveaux de la mise en scène, synchronisés et sensibles au rouge, au vert et au bleu. La Suzanne de Troye, pour sa combinaison formelle inédite : un récit découpé en Marguerite Renoir de travaux avec l’approbation de Jean Renoir. Cette version de l’écriture aux angles de caméra en passant par les décors. restauration du film a été réalisée par Gaumont et les labo- blocs hétérogènes à l’intérieur duquel les plans s’enchaînent intégrale (vingt-cinq minutes supplémentaires) effectuée Interprètes : French Cancan est jusqu’à son éblouissant final, apothéose ratoires Eclair d’après les négatifs originaux produits par le Arrangements musicaux : avec une incomparable fluidité. À la multiplication des liens à partir de différents éléments (contretype réduit à 1h20, Jean Gabin (Henri Danglard), du mouvement – l’âme de la danse comme celle du cinéma. Technicolor trichrome d’époque, propres à garantir une colo- Roger Désormière entre les personnages et à l’imbrication de chaque rythme copie d’exploitation, rushes) est sortie sur les écrans en Françoise Arnoul (Nini), rimétrie performante et correspondant à la version originale. Photographe de plateau : particulier correspond une utilisation virtuose de la profon- Charles Boyer refusant le rôle, c’est Jean Gabin, que Renoir 1965 permettant sa redécouverte par toute une génération. Maria Félix Deux versions (française et américaine) ont été utilisées afin Sam Lévin deur de champ. Le budget exceptionnellement élevé permet admire et a filmé trois fois avant-guerre, qui jouera Danglard. Le développement des techniques numériques a permis (La Belle Abbesse), de collecter les meilleurs éléments. Chaque négatif a été au décorateur Eugène Lourié et à son assistant Max Douy Philippe Clay Chez Françoise Arnoul (qui, à 23 ans, enchaîne les rôles de une nouvelle restauration. Après avoir rassemblé tous les (Casimir), numérisé avant l’opération la plus de raccorder à merveille les vingt plans tournés en décors Jean-Roger Caussimon femme facile), Renoir décèle une écoute suffisante pour jouer Interprétation : éléments en sa possession, le distributeur délicate : l’alignement des naturels au château de La Ferté Saint-Aubin aux intérieurs (Baron Walter), Nini. Plus libre dans les seconds rôles, il réunit ses fidèles Marcel Dalio Les Grands films Classiques a effectué trois couches (rouge, vert, créés dans les studios de Joinville. Entrées et sorties de Giani Esposito des années 1930, Gaston Modot (La Grande Illusion, La Règle (Le marquis de La Chesnaye) une sélection des meilleures sources bleu) et la superposition Nora Gregor champ tourbillonnantes, recadrages discrets s’ouvrant sur (Prince Alexandre), du jeu), Valentine Tessier (Madame Bovary), Max Dalban possibles. Les défauts de chaque nécessitant une précision (Christine, sa femme), une enfilade de portes… Selon le mot de François Truffaut, on Jacques Jouanneau (Bison), (Toni) ainsi que le fleuron de la chanson française, Édith Piaf, image ont été éliminés et les absolue. L’étalonnage Jean Renoir (Octave), a « l’impression d’assister à un film en cours de tournage ». Franco Pastorino (Paulo), Patachou, Jean-Roger Caussimon et Cora Vaucaire. images manquantes reconsti- Philippe Clay (Casimir), puis la restauration Roland Toutain (André Jurieu), Certes, Renoir et son collaborateur Carl Koch ont écrit un tuées. Le son a lui aussi été (Valorgueil), À la fin du tournage, le film fait près de 2 h 30. Renoir rentré numérique ont néces- Mila Parély (Geneviève) scénario, mais Renoir y laisse du jeu, par exemple en faisant restauré. Après beaucoup Edith Piaf (Eugénie Buffet), en Amérique, la production coupe sans égards. Disparus, une sité ensuite un travail Julien Carette (Marceau), fuser, hors champ, les réflexions des invités, et en laissant de temps passé, de Patachou (Yvette Guilbert), séquence qui suit le bal à la Reine blanche et un plan où l’on considérable au niveau Paulette Dubost (Lisette), filtrer le son d’une pièce à l’autre. L’improvisation « à la gros efforts financiers, Anna Amendola voit Van Gogh, Pissarro et Degas attablés à un café. French de l’image et du son. Gaston Modot (Schumacher) Renoir », consiste principalement à substituer une ambiance le film a retrouvé toute (Esther Georges, voix Cancan sort à Paris fin avril 1955. Dixième meilleure recette à une certaine précision. sa beauté. chantée: Cora Vaucaire). de l’année, c’est le dernier succès public de Renoir.

Ce document est édité par l’Agence Repères pour le Développement Régional du bio-filmographiques Cinéma (ADRC) avec le soutien du CAHIERS DU CINÉMA Centre national de la cinématographie Jean Gabin, de la gueule et du métier et de l’image animée (CNC), en parte- 1894. Naissance de Jean Renoir nariat avec les Cahiers du Cinéma. Collection « Grands Cinéastes » le 15 septembre à Paris. Débutant au cinéma à l’arrivée du parlant, Jean Gabin grand succès de Gabin, en glissant dans la bouche de L’Agence pour le Développement Ré- 1915. Blessé à la jambe durant gional du Cinéma (ADRC), présidée par (Jean Alexis Moncorgé dit Jean Gabin, 1904-1976) Danglard un « T’as d’beaux yeux » (écho au fameux « n Une introduction illustrée, la Grande Guerre. le cinéaste Lucas Belvaux, est forte de obtient grâce à Julien Duvivier un statut de star dans T’as d’beaux yeux tu sais » de Gabin à Michèle Morgan) vivante et accessible, à l’œuvre plus de 1000 adhérents représentant La Bandera. Son image d’ouvrier rebelle permet qui donne à la relation pédagogique de Danglard et de Jean Renoir 1919. Auguste Renoir meurt le 3 l’ensemble des secteurs impliqués bientôt au public du Front populaire de projeter sur Esther une tonalité amoureuse. décembre 1919. dans la diffusion du film et les col- la vedette une certaine idée de l’identité masculine n lectivités territoriales. Créée par le Mais Gabin n’a vécu ni Hollywood ni la guerre comme Un ouvrage indispensable écrit française, à la fois virile et féminine (le regard très 1926. Nana, adaptation Ministère de la Culture, elle remplit Renoir, dont la naturalisation américaine le scandalise. par Charlotte Garson, rédactrice en lien étroit avec le Centre national bleu de sa « gueule d’amour », titre d’un film de Jean d’envergure du roman de Zola. Sur le tournage, il fait preuve d’un professionnalisme et membre du comité de rédaction du cinéma et de l’image animée deux Grémillon). Entre 1935 et 1939, Gabin tient le haut de missions complémentaires pour le froid. « À midi précise, raconte Jacques Rivette, Jean des Cahiers du cinéma depuis 2001 1932. Boudu sauvé des eaux. l’affiche dans neuf films majeurs du réalisme français maintien et la vitalité d’une diversité Gabin était là dans un coin du plateau, avec d’un côté 1935. Le Crime de monsieur signés Duvivier, Carné et Renoir (Les Bas-Fonds, La n La collection « Grands Cinéastes » des cinémas et des films en France : sa maquilleuse, de l’autre son habilleuse, connaissant Lange. le conseil et l’assistance pour la créa- Bête humaine, La Grande Illusion). Le héros qu’il est une formidable ressource pour LES BAS-FONDS son texte, et sans rapport aucun avec ses partenaires. tion ou la modernisation des cinémas incarne, écrit le scénariste de La Grande Illusion les étudiants et les passionnés de 1936. La vie est à nous, Partie Souvent, Jean Renoir était obligé de freiner ses sur les territoires ; l’amélioration de Charles Spaak, est « à l’aise dans les bagarres, cham- Distribution : Tamasa avec de campagne, Les Bas-Fonds. l’accès des cinémas à une pluralité propres inventions ; dès que c’était un peu bizarre, un cinéma pion de tous ceux qui n’ont guère eu de chance et qui le soutien de L’ADRC effective des films par le financement peu décalé, Gabin ne comprenait tout simplement pas : 96 pages 1937. La Grande Illusion. de circulations supplémentaires de luttent pour des causes simples : la liberté, l’amour, 100 illustrations inutile d’insister». 1938. La Bête humaine ces films, aux côtés de leurs distri- l’amitié ». Broché buteurs. Depuis plus de dix ans, les Concentré sur son métier et aussi indifférent aux nouvelle adaptation de Zola. Pendant la guerre, le patriotisme de Gabin lui fait 978 2 8664 2501 2 interventions de l’ADRC pour l’accès démonstrations d’amitié de Renoir que Danglard l’est 7 € aux films incluent le patrimoine ciné- tronquer un début de carrière mal engagé à 1939. La Règle du jeu. à l’idéal amoureux de Nini, Gabin adopte le même www.phaidon.com/renoir matographique. Hollywood pour un engagement auprès des Forces style de jeu qui lui a valu le vedettariat avant-guerre et 1941. Exil à Hollywood. navales françaises libres du général de Gaulle. Après CAHIERS DU CINÉMA | 65, rue Montmartre | 75002 Paris | Tél.: 01 53 44 75 75 | www.cahiersducinema.com l’accusation d’immobilisme après : un alliage de déta- ADRC 1945, sa silhouette s’est épaissie, et à part l’émouvant 1949–1951. Deux premiers films en 58, rue Pierre Charron | 75008 Paris chement gouailleur et de colère retenue (même quand Joseph Rivet du Plaisir de Max Ophuls, les rôles, plus Les principaux textes de ce document sont extraits de l’ouvrage de Charlotte Garson : couleurs, Le Fleuve (tourné en Inde) Tél.: 01 56 89 20 30 | www.adrc-asso.org Lola interrompt le chantier du Moulin rouge). Stratégi- rares, portent la marque d’un embourgeoisement, Jean Renoir (Cahiers du cinéma/Le Monde, 2008) et Le Carrosse d’or (en Italie). quement, sa colère éclate juste avant l’entrée en scène même si, du truand de Touchez pas au grisbi au Critique aux Cahiers du cinéma, à la revue Etudes et sur France Culture, Charlotte Garson 1954-1955. French Cancan. de Nini, comme une mise à l’épreuve initiatique. Sur le intervient fréquemment dans les salles de cinéma et participe à la programmation du Festival président du Conseil du Président d’Henri Verneuil, ils masque empâté du vieux briscard du spectacle ressur- des 3 Continents. Elle est l’auteur d’autres livres : Amoureux, sur la rencontre amoureuse 1965. Sortie parisienne de la conservent - grâce au talent de dialoguistes comme Remerciements : Charlotte Garson, Valérie Buffet, git à cet instant l’ombre des crises de rage meurtrières au cinéma (Cinémathèque française / Actes Sud Junior, 2007) et Le Cinéma hollywoodien version intégrale de La Règle Michel Audiard - des origines prolétariennes. À la Amélie Despérier (Les Cahiers du cinéma), Simon LA BETE HUMAINE de Gabin-Lantier dans La Bête humaine. C’est sans (Cahiers du cinéma / SCEREN-CNDP, 2008.) du jeu. Gilardi (Centre Images), Stéphanie Salmon (Fonda- faveur d’un choix de la production, Renoir se réjouit tion Jérôme Seydoux-Pathé), NT. Binh. doute cette fluctuation des pulsions qui a donné son L’Adrc propose, en collaboration avec Charlotte Garson et les Cahiers du cinéma des séances de retrouver, pour son premier film en France depuis Distribution : Tamasa avec 1975. Oscar pour l’ensemble de Textes : endurance au plus grand mythe masculin du cinéma spéciales « Jean Renoir ». Proposées à des conditions aménagées ces débats et rencontres Charlotte Garson, Cahiers du cinéma (2008). 1939, l’acteur français par excellence pour lequel il a le soutien de L’ADRC son oeuvre. Charlotte Garson, French Cancan, dossier français. peuvent s’accompagner d’une séance de dédicace de l’ouvrage de Charlotte Garson. «Lycéens et apprentis au cinéma» conçu par publiquement déclaré son admiration. Le dialogue de Centre Images et édité par le CNC (2011). En savoir plus : 1979. Mort le 12 février, à French Cancan Charlotte Garson [email protected] Photos : © Pathé / Studiocanal / Grands Films fait même directement référence à un Beverly-Hills. Classiques / Gaumont. Droits réservés. L’ADRC PATHÉ CARLOTTA FILMS LES GRANDS FILMS CLASSIQUES GAUMONT en partenariat avec les Cahiers du cinéma présentent © GAUMONT. Tous droits réservés droits Tous © GAUMONT.

QUATRE CHEFS-D’ŒUVRE AU CINÉMA EN VERSION RESTAURÉE

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