Penser La Frontière Au Grand Siècle : Frontière Naturelle Et Droit Divin Chez Pierre De Marca

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Penser La Frontière Au Grand Siècle : Frontière Naturelle Et Droit Divin Chez Pierre De Marca Penser la frontière au Grand Siècle : frontière naturelle et droit divin chez Pierre de Marca. Thierry Issartel Professeur de Chaire Supérieure Le point de départ de cet exposé sera une affirmation que l’on trouve dans la plupart des manuels et traités contemporains sur les origines de la notion de frontière : la théorie des frontières naturelles émergerait tardivement sous l’Ancien Régime et ne trouverait de formulation claire que durant la Révolution Française, à l’instigation des Girondins. En effet, face à la Législative, Danton présenta comme impératif national le fait de doter la France de « limites marquées par la nature ». C’est ce qu’affirment Paul Guichonnet et Claude Raffestin1 ou même Daniel Nordman, quoique ce dernier le fasse de façon plus nuancée2, montrant comment au lendemain de la Paix des Pyrénées, les négociations de Céret ont énoncé de manière imparfaite les linéaments d’une théorie des frontières naturelles à l’instigation de Pierre de Marca. Nous allons essayer d’aller plus loin et de montrer que Pierre de Marca a bien été le premier théoricien des frontières naturelles et essayer de comprendre dans quel contexte et par quel cheminement intellectuel il a pu ainsi tenir des propos novateurs. Il faut souligner d’entrée que si la frontière pyrénéenne a ainsi pu servir au XVIème siècle à formuler un concept nouveau, c’est parce que dans la géopolitique de l’époque elle représentait une « frontière chaude », une frontière en tension entre deux puissances dominantes et rivales, celle du Roi Catholique et celle du Roi Très Chrétien. Serviteur zélé du roi de France, collaborateur de Richelieu puis de Mazarin, Pierre de Marca en a fait le paradigme de la frontière moderne. Notre exposé abordera dans un premier temps la personnalité de Pierre de Marca, lui-même originaire de la frontière pyrénéenne, et sa brillante carrière au service de la monarchie absolue. Dans un second temps, nous verrons comment il a été l’un des protagonistes des négociations autour de la Paix des Pyrénées, contribuant à tracer dans les Pyrénées Orientales la nouvelle frontière séparant le Roussillon de la Catalogne. Enfin, nous verrons comment dans son ouvrage publié de façon posthume, la Marca Hispanica, et dans plusieurs de ses traités, il a conceptualisé et théorisé la notion de frontière naturelle. Pierre de Marca (1594-1662), un homme de la frontière 1 Paul GUICHONNET et Claude RAFFESTIN, Géographie des frontières, PUF, Paris, 1974, p. 19 et 95. On lira aussi les écrits classiques de Gaston ZELLER, Aspects de la politique française sous l’Ancien-Régime, Paris, 1964, pp. 3 à 196 et « La monarchie d’Ancien-Régime et les frontières naturelles », Revue d’Histoire Moderne, 1933, VIII, pp. 305-333. 2 Daniel NORDMAN, Frontières de France. De l’espace au territoire XVIe-XIXe siècle, NRF, Gallimard, pp.63-66. 1 Sans invoquer un quelconque déterminisme géographique, il n’est pas anodin de relever que Pierre de Marca est né en Béarn, pays souverain enclavé entre le royaume de France et l’Espagne, et qu’à ce titre il a d’abord été sujet du roi de Navarre dont le royaume avait été amputé en 15133. Les Pyrénées étaient jugées de part et d’autre comme dangereuses et inhospitalières durant la seconde moitié du XVIème siècle, époque où le Rois Catholique avait plusieurs fois projeté d’envahir la Basse- Navarre et le Béarn protestants, devenus un foyer d’hérésie aux portes de l’Espagne. 1-1 La double carrière de Pierre de Marca Pierre de Marca est né en 1595 d’une famille catholique issue de la petite noblesse locale détentrice d’offices au sein de l’administration royale4. Son grand-Père, Jérôme de Marca, compromis avec la faction catholique durant les événements militaires de 1569, avait d’ailleurs perdu sa charge de Conseiller au Conseil Souverain, charge qu’il ne récupéra qu’au prix d’une conversion au calvinisme au moins de façade. Enfant, Pierre de Marca fit de brillantes études chez les Jésuites d’Auch et de Toulouse. Après des velléités de carrière ecclésiastique sous le patronage de son oncle maternel l’évêque de Lescar Jean-Pierre d’Abbadie, il poursuivit finalement des études de droit à Toulouse et reprit la charge familiale de Conseiller, devenant en 1615, dans un contexte de fortes tensions politiques et religieuses, le seul catholique au sein du Conseil Souverain. Au lendemain de la mort d’Henri IV, et dans le cadre de la régence de Marie de Médicis, se posait en effet la question du rétablissement total de la religion catholique en Béarn et celle du statut politique des Etats de la Couronne de Navarre par rapport au royaume de France. Marca se fit remarquer par son érudition durant la « guerre de libelles » qui se produisit alors. En octobre 1620, l’arrivée de Louis XIII à Pau mit un terme à l’agitation politique et fut l’occasion de l’ascension sociale et politique de Pierre de Marca promu Président au nouveau Parlement de Navarre « séant à Pau », puis conseiller ordinaire auprès du Gouverneur de Navarre et enfin premier Intendant de Justice de Navarre (1631-1636)5. Fréquentant les cercles érudits et les cercles politiques parisiens, il fut promu Secrétaire d’Etat de Navarre et même évêque, à l’instigation de Richelieu. Le parcours de Marca était tout sauf banal : père de quatre enfants, devenu veuf, il entra dans les ordres pour être directement nommé évêque de Couserans, non sans soulever des réticences pontificales, puisqu'il dut attendre ses bulles de confirmation pendant sept ans. Au lendemain de la Fronde, à son retour de Catalogne, il fut promu archevêque de Toulouse par Mazarin puis devint en 1658 Ministre d’Etat et membre du Conseil de Conscience de Louis XIV. Sa carrière culmina en 1661, lorsqu’il fut nommé Archevêque de Paris. Mais il décéda l’année suivante, alors que son nom circulait pour obtenir un chapeau de Cardinal… Cette double carrière exceptionnelle au service du roi n’a été possible que grâce à une érudition prodigieuse qui l’amena à publier les in-folio remarqués que sont l’Histoire de Béarn (1639) et le De concordia sacerdoti et imperii (1641). C’est cet immense savoir mis au service des prérogatives royales et de l’absolutisme qui a été à l’origine de la faveur royale, comme en témoigne cette phrase que Louis XIV aurait écrite : 3 Thierry ISSARTEL, Politique, érudition et religion au Grand Siècle : autour de Pierre de Marca (1594-1662), Thèse de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, 4 tomes, Pau, 2000. 4 Pour une approche strictement biographique, Victor DUBARAT, « Notice biographique sur Pierre de Marca », in Pierre de MARCA, Histoire de Béarn, Pau, 1894, tome I, p. I à CCCVII. 5 Thierry ISSARTEL, Les Chemins de la tolérance en Béarn (XVIe-XVIIe siècle), Atlantica, Biarritz, 1999, pp. 133-170. 2 « Marca, que je fis depuis archevêque de paris, homme d’un profond savoir et d’un esprit fort net »6. C’est la raison pour laquelle Marca était consulté pour les affaires complexes, comme les relations avec l’Espagne, l’affaire du Cardinal de Retz et la querelle du jansénisme. C’est durant ce parcours hors norme que Pierre de Marca a développé progressivement une pensée de la frontière dont nous devons étudier les principales étapes. 1-2 L’Edit d’Union (1620) et l’Histoire de Béarn (1640) : une nouvelle frontière au sud-ouest du royaume ? Pierre Bayle a donné dans son Dictionnaire Critique une notice très élogieuse de Pierre de Marca : il était un rare exemple de savant devenu conseiller du Prince, statut que l’érudit protestant hétérodoxe admirait et enviait. Pierre de Marca, au-delà de sa formation juridique, a acquis tout au long de ses études une véritable maîtrise de la méthode philologique, fondée sur une approche critique des sources. De ce point de vue, l’Histoire de Béarn a constitué un tournant dans l’historiographie du grand siècle, ouvrage réalisant de manière précoce la synthèse de l’historia et des antiquitates, synthèse qui est à l’origine de la science historique moderne selon Arnaldo Momigliano7. Dans l’Histoire de Béarn, dont le but politique était de sceller le destin désormais commun entre le royaume de France et la souveraineté de Béarn, il est beaucoup question de frontières. Tout une partie de l’ouvrage est consacrée à la géographie historique antique du sud de la Gaule, car pour Pierre de Marca, il y a bien une continuité dans la transmission de l’imperium qui fonde la notion de souveraineté. Dans cette perspective, les limites des provinces et cités de Rome, étaient la conséquence spatiale de la souveraineté, tout comme les frontières politiques ou ecclésiastiques médiévales qui les ont prolongées. Mais, la théorie du pouvoir développée par Pierre de Marca, influencée par Jean Bodin et Charles Loyseau8, l’amenait à distinguer deux formes de souverainetés : l’une est pure et absolue, l’autre est « modifiée ». Dans ce dernier cas se trouvaient le Royaume de Naples, indépendant mais reconnaissant l’autorité pontificale, ou le royaume de Bohême reconnaissant l’autorité impériale. De même, la souveraineté de Béarn était indépendante mais « dans l’enceinte de la Souveraineté de France »9. Marca établissait donc un classement des limites et frontières juridictionnelles en fonction de la nature du pouvoir. La vraie frontière, celle correspondant aux limites de la puissance du roi de France, était bien celle des Pyrénées. Mais, le Béarn uni à la France par l’édit d’Union en 1620, restait distinct, conservait ses Fors et la pratique du serment mutuel entre son souverain et ses sujets : c’était là l’essentiel pour préserver la paix dans la souveraineté.
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    chap 4 22/3/04 12:53 pm Page 109 4 Ecclesiastical monarchy or monarchies? Why did the French episcopate prove so tenacious in opposing the regulars’ calls for independence through the seventeenth century? Like the bishops’ quarrels with the curés, these were crises of authority in which the episcopate fought to assert its disciplinary supremacy over the religious orders. Yet the struggle between the bishops and the regulars was just one manifestation of a much larger complexity: the place of the episcopate in the church’s governing hierar- chy. Not only did the bishops have to define their relationship with the lower clergy; they also had to characterise and then defend their understanding of the links between episcopacy and the supreme headship of the earthly church. As two of the major offices of the church, the episcopate and the pope had to inter- act routinely if the church was to function smoothly. But this intercourse car- ried the risks of rivalry and disagreement, and more often than not that was precisely how it evolved over the course of the century. Whenever the pope strayed into the French church, he tended to raise the hackles of its ‘perfidious’ and ‘turbulent’ bishops, and to leave his supporters feeling that the authority of ‘His Sanctity [is] ruined in this realm’.1 Contested boundaries offered fertile ground for the growth of suspicion, resentment and outright controversy. To a large extent, the disputes among the bishops, the papacy and the lower clergy represented three competing conceptions of the church, and crys- tallised opposing views of ecclesiastical government, discipline and hierarchy at local, national and international levels.
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