RMI

AVANT-PROPOS

Les documents que nous publions concernent les évé- nements survenus en Catalogne de 1052 à 1000; ils sont au nombre de onze, dont trois en français et huit en ca- talan. Deux pièces sont signées par Louis XIV; une par M. de Marca, archevêque de Toulouse; quatre par le Maréchal de La Mothe-Houdancourt ; une par le Maré- chal dllocquincoUrt, une par Je Chancelier Français de Catalogne, et deux par le Gouverneur Général de . Parmi ces documents, il cDnvient den signaler un dune façon particulière, comme présentant un carac- tère dintérêt général: cest la déclaration du Roi adres- sée en 1653 aux habitants des principales villes de Catalogue et de Roussillon pour e:pliqiier labandon de Ifarcelonue (1) par la Franco, et pour annoncer un envoi de troupes sous les ordres du Maréchal dHocquincourt, nommé vice-roi de Catalogne. Les autres pièces, rédigées sous forme dinstructions ou de lettres de service, sont curieuses, mais nont trait quà des faits (le détail et sont relatives à lad- ministration du Roussillon pendant les années, qui @nt précédé la réunion de cette province à. la Couronne. Ou

(1) Itarcelonne, qui sétait donnée à la sous le règne de Louis XIII en 110 avec le reste de la Calalfigne, fut obligée, après quinze mois de siège, de capituler et douvrir ses poiles aux Espagnols le 15 octobre 1652.

Document

II Il IL Il III 11i1 IIIIIIL LI L ^1 0000005651238 AVANT-PROPOS y trouve des indications intéressantes sur la situa- tion de la contrée et sur les agissements du gouverne- nient français. On voit quels étaient les procédés auxquels avaient recours les agents de Louis XIV pour maintenir lordre et la sécurité à lintérieur, surveiller les menées des ennemis de lEtat, pourvoir à lapprovisionnement des troupes et créer des ressources financières. Des bandes de Miquelets ravageaient les montagnes du Vallespir; des brigands dépouillaient les voyageurs au Perthuis et en dautres passages. Pour mettre fin k ces dépréciations, on nomma un commissaire extraordi- naire muni de pleins pouvoirs, et à qui les officiers de justice étaient obligés de prêter leur concours. (Pièces 6, 7, 9 et 11.) Les menées des partisans de lEspagne dans les pro- vinces nouvellement soumises à la France nôtaient pas sans causer quelque inquiétude à ladminstration de Louis XIV. Il y avait donc lieu de surveiller la conduite des personnes suspectes, (le les empècher de nuire et de renseigner les autorités sur leur compte. Aussi le chan- celier français de Catalogue chargea-t-il un agent de le tenir au courant de ce qui se passerait, rie prendre des informations sur les paroles et les actes des ennemis de lEtat, et même rie procéder à leur arrestation, (Pires n G et 7.) Lapprovisionnement des troupes nétait pas le sujet qui causait le moins de préoccupations au gouverneur (le la province. Le Roussillon allait devenir terre française aussi était-il dune bonne politique, pour gagner lesprit des habitants, de ne pas agir comme en 1)RYS conquis. Il convenait de pourvoir aux besoins de larmée en coupant court aux désordres, qui nauraient pas manqué de se produire, si les soldats avaient été obligés de vivre aux déperi des paysans. Dans ce but, le gouver- AVANT-PROPOS neur établit à Arles-sur-Tech un intendant chargé de rassembler tout ce qui était destiné à larmée de Cata- logue et de requérir les hôtes de somme nécessaires aux transports. (Pièces n" 5 cl 8.) Largent nétait pas toujours abondant dans les caisses du Trésor; cependant, le cas se présentait où il fallait promptement faire face aux besoins (le la situa- tion. Eu pareille occurrence, les biens tics ennemis de lEtat étaient une ressource toute trouvée. Le 11 août1053, le Maréchal dllocquincourt, reconnaissant que le moyen le plus expéditif pour réunir sans retard douze cents doublons dor était de se les procurer aux dépens (les ennemis du Roi, prescrivit à Raphaci Pont, capitaine du château de Bellegarde, dopérer le recouvrement de cette somme en vendant ou cri enggeant les biens de quel- ques bourgeois dArles, coupables du crime de lèse- majesté au premier chef. Pire n" /0. Nous avons divisé les documents en deux parties la première comprend les textes en français la seconde, (eux en catalan. Nous avons conservé dans la trans- cription lorthographe (le loriginal. Chaque pièce est précédée dune analyse ayant polir but den faire connaître le sujet et de mettre en relief les principaux passages 1).

(1) (:es documents, qui sont inédits et inewuins, foui partie des Archives départementales de lAriége série E); ils ont été donnés cii l?9 par M. de Coma, ancien architecte diocésain Pamiers, originaire dune famille du Boussillûfi. DÉCLA-RATION DE LOUIS Xiv SUR LA PERTE DE BARCELONNE EN 1652

ET AUTRES DOCUMENTS

SUR LES ÉVÉNEMENTS 1)E CATALOGNE DE !t A I6&.

PREMIÈRE PARTIE

I

Lettre Missive de Louis XII â M. de Coma, habitant de Perpignan.

ANALYSE. - Le Roi, sachant que les Espagnols répan- dent le bruitque les Français ont abandonné la Catalogue, et informé des maux dont cette province est accablée, tient à faire connaître aux principaux habitants du pays le regret par lui éprouvé eu apprenant la perte de Bar- celonne. Il an nonce que les troubles du Royaume, qui la- vaient empéché de porter secours aux Catalans, sont ter- minés et que de dispositions sont prises pour as- surer la délivrance du pays. Une armée est en formation sur la frontière de Languedoc sous le commandement du maréchal dIlocquiiicourt, nommé Vice-Roi de Cata- logne et de Roussi] Ion. Le but du Roi, en écrivant cette missive, est de faire connaître ses intentions aux habitants de la Province, de les informer de larrivée du nouveau gouverneur et de laccréditer auprès deux,

- DÉCLARATION DE Loris xiv Ce document sert de lettre denvoi à la déclaration du Roi (Pièce n° 2): 30 Mai 163. DE FAR LE Rnv, Nostre amé et Féal, bien que personne ne puisse doubLer (le nostre despiaisir de la perte de Barcelonne, et que nostre conduitte, aussy bien que les intérests de nostre Estat pour la conservation de la province de Ca- talon-ne soubs nostre obéissance puissent faire assez juger quelle doit estre nostre affection pour la délivrer de loppression quelle souffre, néanmoins, sQachant. que les ennemis publient que nous lavons abandonnée, et que, cependant, ils la surchargent de toutes contribu- tions, violent ses privilèges en toutes choses et nobser- vent ny leurs cappiliilations ny leur parolle en aucun lieu, [et que leur dessein est davoir les vies et les biens (les Catalans en leur disposition pour les traitter comme les Napolitains, ou au moins les enchaisner et mener de force dans les provinces esbignées, comme ils font leurs au- tres subjectz partout où ils sont les maistres, Nous avons bien voulu faire congoistre aux principaux de la dite province, et qui sont les plus interressez en sa conserva- tien, que rien ne nous est plus sensible que la servitude et les maux quelle ressent et ceux auxquels nous les voyons exposez, sils ne sa dent pour sen préserver que nous conserverons chèrement le souvenir des ser- vices que nous en avons reçeiis, et môme (les efforts que plusieurs communautez et particuliers ont Faicts pour seconder ceux que nous avons employez pour le bien général de la province et pour le salut (le Barcelonne, au- tant que lestat des affaires de nostre royaume nous la permis jusques à présent ; et que, [comme.i les troubles intestins, qui nous ont empesclié de laire davantage, sont cessez et quil nen reste plus de marques quen quelques places, où le Prince (le Condé a introduict les 10 DÉCLARATION forces des Espagnols, nous sommes en résolution de nous employer aussy puissamment quil est nécessaire pour la lélivranee de nostre dit pays de Catalongne, et avons, pour cet elîect, ordonné le rendez-vous de plusieurs trouppes sur nostre frontière de Languedoc pour en composer une forte armée, de laquelle nous avons donné le commandement à nostre très-cher et bien amé Cousin, le sieur dIlocq iii n cou rt, Maréchal (le France, avec la charge de Vice-Boy et nostre lieutenant général en nostre dit pays de Catalongne, Roussillon et Cerdagne, où ses bonnes qualitez sont assez congnues, pour y avoir dignement servy par le passé. Et lenvoyant en diligence pour exercer les (lites charges, nous avons bien voulu laccompagner de cette lettre pour vous faire sçavoir nostre intention sur ce qui concerne la dite province et vous convier de prendre toute créance à ce quil vous fera entendre de nostre part, mesmes de lassister de tous vos bons advis et de tout ce qui dépendra de vous pour lexécu- tion de nos ordres, entre lesquels un des plus précis est de protéger et favoriser en tonte occurence ceux de vos- Ire condition, qui, comme vous, ont faiet paroistre leur zelle pour le bien de leur patrie vers cette Couronne, dont nous désirons singulièrement de vous recongnoistre, ainsy que des services que irnus nous promettons que vous nous continuerez à ladvenir, lorsque nous aurons lieu de vous tesmoiuigner par elîect nostre bon ne vollorité. Sur quov, nous remettant à nostre dit Cousin, ainsy que de tout ce que nous pourrions adjouter à cette lettre, nous ne vous la ferons plus longue que pour prier Dieu quil vous ayt, nostre amé et féal, en sa sainte garde. Es- crit à , le XXX° May 1653. Louis ; co f?e-s/m LE Tn.i.i lut. En suscription, siui le repli À WJSIPC amé et /el le sii,vr de Ciuta, DE LOUIS XIV 11

11 lhdarn lion r1 Louis XII rul,e.çsée (lUX 11iCflUV !ui.hiia uts (le Catalique et ((C Roussillon et relate à 1(1 prise de lia celon ne par les Espajnols. et aux, mesures que la Fronce compte prendre à rc cPt.

Cette pièce peut être considéré(, comme une déclaration officielle de gouvernement, r ne Louis XIV, sous forme de circulaire, adressa aux habitants des principales villes de in Catalogue, du Roussillon et de la Cerdagne. Le Roi exposait les motifs qui lavaient empèché de secourir Barcelonne, annonçait les mesures quil se proposait de premle dans lintérèt du pays et faisait part (le la nomination du maréchal dHocquincourt en qualité de vjce-Ioi de Catalogue. Cet exemplaire fut expédié aux bourgeois de Perpi- gnan ; les habitants des autres villes de la province (lurent également recevoir un document (lu mème genre, si lon sen rapporte à un passage de la lettre précédente, où le Roi déclarait quil tenait à faire connaître ses sen- timents n aux principaux (le la Province, qui sont le le plus intéressés en sa conservation.

ANALYSE. Louis XIV commence pal rappeler laffec- tion particulière desorr père pour la Catalogue, quil avait reçue SOUS sa protec t i o n dabord, sous son obéissance ensuite, à une époque où les Castillans setïorçaient rie la ruiner. Lenvoi dune armée en Rirus- sillon avait été la conséquence de lintérét. porté par Louis XIII à. ses nouveaux sujets. Lui-mème, depuis son avériement à la Couronne, sest attaché à suivre cet exemple, en faisant parvenir aux Catalans des troupes et de largent Les troubles stirve- 12 DÉCLAJL&TION nus en France ne lui ont pas permis (lenvoyer des secours suffisants pour empécher la reddition de Barco- lonne. Le Roi vante le courage déplo yé par les habitants dans la défense de leur cité et les elTorts tentés en leur faveur dans toute la province. Cest avec regret quil a appris la chûte de cette ville, qui a et, pour résultat la perte de la Catalogne, et cest avec douleur quil apprehende les maux dont les ennemis vont accabler le pays, sils en deviennent maîtres absolus. Les Espagnols font en outre courir le bruit que la France a résolu dabandonner la Catalogne à laquelle, du reste, elle ne serait plus en état de prêter un appui effi- cace, Louis XIV proteste contre cette suppoSition et déclare quil ne peut délaisser une province qui a montré tant de dévouement à la France et lui a coûté tant de sang et dargent.!! ajoute que, les troubles intérieurs du royaume étant terminés, il se propose de faire le nécessaire pour assurer la délivrance des Catalans. Une armée est en formation sur la frontière de Lan- guedoc; le maréchal dl-Iocquincourt en est nommé commandant avec le titre de vice-roi de Catalogue ordre lui a été donné de laire vivre ses troupes en si bon ordre que personne nait à se plaindre Le Roi termine en exprimant aux habitants de Perpignan le gré quil leur sait pour les efforts tentés en faveur de Barcelonne, et accrédite auprès deux le Maréchal dHocquincourt. (1).

(1) Charles do Monehy, marquis dIlocquincourt, Maréchal de Franco, originaire dune ancienne famille de Picardie. na- quit en 1599. U se distingua dans les guerres du règne de Louis XII], et notamment au combat de la Marfée en i€ui. Sous la Fronde, il prit parti pour la Cour en 1950, k Rethel, 011 il com- matidaltiarmée royale, il eontribuak ladéfaite de Turenne, deux ans plus tard il tut battu à Bléneau par le Prince do Condé. Nommé maréchal de Franco en 1951. dllocquin rôti rt devint vice-roi de Catalogne en 1653. Ayant échoué au siège de Girone, il fut rappelé en Franco et reçut le gouvernement des châteaux do Ilam et de Pérenne. cédant aux instances de Condé, il passa aux Espagnols qui lui confièrent la défense de Dunkerque, où il fut tué en 1655.

J- DE LOUIS XiV 13

Paris, 30 Mai 1653.

DE FAit LE Roy,

Très-chers et bien amez, il ny a personne qui ne sça- che comme le feu Roy, nostre très-honnoré seigneur et père de glorieuse mémoire, que Dieu absolve, estant mou (lune altection particulière pour la Catalongne, à lexemplede plusieurs de nos prédécesseurs Roys, mesmes de ceux qui ont concédé à la dite province ses principaux privilèges, sengagea à la conservation dans toutes ses libertez et franchises, layant reçeue sous sa protection et depuis sous son obéissance sur les instantes et réitérées suplications, qui luy en furent faites dans un temps, au- quel les Castillans sesforcoyent le plus souvent danéantir

CL dabolir ses privillèges, quil luy donna divers secours dhommes, (le deniers, de munitions et de toutes choses, selon le besoin delaprovirice, quil sy porta en personne, quil en chassa les Castillans et mesmes les poussa jus- ques au delà de Monçon dans lAragon, ayant par ce moyen jetté des fndernents, qui sembloyent ineshranla- bics, du repos et (lu maintien de la Catalongne; que, de- puis nostre advénenient k la Couronne, la guerre ayant duré jusques à présent par lopiniastreté des ennemis déclarez (le la France et de la tranquilité publique, nous avons fait passer de temps en temps des forces considé- rables en la dite province, y avons fait de grandes des- penses et y avons maintenu toutes choses en bon estat, jusques à ce que les troubles intestins, dont nostre Royaume a été agité depuis quelques années k la susci- tation de nos ennemis déclarez, nous ayent osté les moyens dy pourvoir aussy abondamment que par le passé. Et, bien que toutes les affaires du dedans du Royaume 11 D1LA11-tuN nayent point empesché que nous nayons assisté la dite province dans ses plus pressantes nécessitez, y ayant mesrues depuis le siège de Barcelonne envoyé di- verses fois des troupes en nombre assez considérable, dc notables sommes dedenierset munitions pourle rafrais- chissemeut, et mesmes en quantité suffisante pour le ravi- taillement entier de la place, en sorte que, si lon eust pu les y faire entrer, les ennemis eussent esté obligez à en quitter le siège, parce quil cust duré encores tout lhyver dernier, néanmoins il est vray que, les nécessitez pres- santes des assiégez estant arrivées dans une conjonc- ture, oà nous étions nécessairement occupez avec nos principales forces dans nos provinces de deçà pour deffendre le coeur de nostre Estat, nous navons peu destacher des trouppes de nos armées, comme il eust esté besoin pour chasser à force ouverte les ennemis de devant la place, si bien quenfin la fidélité des habitants pour nous et pour leur patrie et leur vertu ont esté constraintes, après uti siège de quinze mois, de céder à la famine, les ennemis ayant esté incapables de les ré- duire par (lautres voyes. Et comme ils se sont detlen- dus jusques à lextrémité avec autant de valeur que de courage, quils ont fait pendant ce siège une infinité de sorties et de belles actions, qui ont beaucoup cousté (le sang aux ennemis et mesmes ont aydé à les divertir dentreprendre de les attaquer par force; que, dautre part, les communautez et les particuliers de la proinCe nont pas tesmoigué moins (laffection et de courage à les assister, sestant armez et assemblez plusieurs fois à ce dessein, et ayant tenté avec nos trouppes le secours de la (lite place aux despens de la vie de plusieurs, aussy nous rie pouvons assez nous louer de la fidélité et géné- reuse conduite des uns et des autres, dont nous conser- verons et recommanderons le souvenir à perpétuité aux Roys nos successeurs. Cest aussy de là que procède

9-1 DÉCLARATION DE LOUIS XIV

SUR LA PERTE DE BARCELONNE EN 1652

ET AUTRES DOCUMENTS

SUR LES ÉVÉNEMENTS DE CATALOGNE DE 1651 à 1660 L H - tE LuCIS NIV 13 principalement le despiaisir très-sensible que nous cause la perte de cette importante place, et conséqueni- ment du reste du Principat de Catalongne,où les autres villes, qui ont esté sans fortitiicaLions, nont pas esté en pouvoir de résister. Mais ce qui augmente le plus nostre douleur est daprendre que les ennemis des Catalans et les nostres les maltraittent excessivement, les chargent (le contri- butions quiiz ne peuvent plus porter, violent en cela et en toutes choses leurs privilèges, quils «observent rien de la Capitulation de Ilarcelonne, ny des autres faictes avec eux, et ne leur gardent la foy eu aucun lieu; de manière quil est aisé de juger que si, avec le peu de forces quils ont à présent dans le pays, et, dans la con- sidération où le voysiniage (les nostres les retient encores, ils en usent de cette sorte, il ny a rien quil ne faille apréhenider (le leur vengeance et cruauté, silz peuvent devenir les maistres absolus. Car alors ce ne leur sera pas assez de disposer (le leurs biens et les donner Û. leurs créatures, mais ils ne les traitteront pas plus humaine- ment que les Napolitains ; et le moindre mal, qui leur puisse arriver, est rJestre enchaisnex et envoyez en des provinces esbignées pour estre employez à les conquérir, comme ils font à leurs autres subjez, partout où ils ont un pouvoir absolu. Nous ne pouvons aussy entendre quavec beaucoup de peyne que, joinguanis lartifice à la force, ils tascheat (le persuader aux Catalans que nous ne sommes pas cri estat ny en volonté de les assister, prétendans desteinidre eu eux laffection quils conservent vers cette Couronne, et questaut désespérez de tous secours, ils se réduiront facilement à leur discrétion. Mais nous estimons quil ny a personne de 1)011 sens qui croye que nous puissions jamais délaisser une provinec qui, après avoir monstré tant de dévotion vers la France, luyacousté tant de sang, 16 DÉCLARATION de finances et de soins, et dont le long et pénible voyage a beaucoup advancé les jours du feu Roy, nostre seigneur et père, à nostre grand préjudice et de tous ses Estats. Et comme, grâces à Dieu, par le calme de nos provin- ces et lobéissance généralle de nos peuples, ny ayans plus de troubles quen quelques endroit de nostre Royaume, où le Prince de Condé a intrcduit les trouppes de nos ennemis, nous sommes maintenant en pouvoir demployer des forces suffisantes vers la Catalougne pour la libérer de loppression quelle souffre et la garantir de la ruine totalle qui la menace. Nous avons résolu dy faire passer une puissante armée, de laquelle nous avons donné le commandement à imostre très-cher et bien amé le sieur dllocquincourt, Maréchal de France, avec la charge device-roy et nostre lieutenant général au Prin- cipat de Catulongne, Comtez de Roussillon et Cerdaigne, comme à un chef de qui la capacité, valeur, expôrince, et autres qualitez sont assez congneues, mesmes dans le dit pays, où il a dignement servy du reigne du feu Roy, nostre dit seigneur et père. Et en lui confiant le com- mandement de nos armées ainsy que le gouvernement politique, nous luy avons particulièrement commandé de vou considérer, demployer nos forces pour vostre soulagement, comme pour celui de tous nos subjets de la dite province, et dy faire vivre nos trouppes en si bon ordre, que le général ni les particuliers nen reçoyvent aucune foulle ni mauvais traittemermt. Sur quoy, nous avons bien voulu vous faire congnoistre nos sentimens par cette lettre, ainsy que le gré que nous vous sçavons des services vous nous avez rendus en toutes occurrences, mesmes pendant le siège de Barce- lonne et pour empescher la perte de cette importante place, vous exhortant de donner à nostre dit Cousin vos bons advis, sur ce qui sera à faire de plus advantageux pour le bien public de vosire patrie et pour celui de vostre DE LOUis XIV 17 communauté, afin quen y aportant tout cc qui sera de de vos forces, et chacun concurant dans la province pour une si bonne et utile fin, les choses puissent succéder à la satisfaction commune. Et ne doubtant pas que vous ny contribuyez en tout ce qui sera en vostre pouvoir, Nous nous remettons sur nostre tut Cousin dc ce que nous pourrions adjouster à à la présente, vous conviant de luy donner la mesme créance que vous feriez à nostre propre personne, et mesmes sur ce quil vous tesmoignera de nostre grati- tude, de vostre bonne conduite et de vos srvics, et du désir que 1)OUS avons de vous en reconnoistre en tout ce qui soffrira pour vostre Avantage ; priant Dieu quil vous ayt, très-chers et bien amez, en sa sainte garde. Escrit à Paris le XXX e May 1653. (1) Signé: Louis.

Contre signé: LE TLLIER. En suscription sur le pli de la lettre .4 nos très-chers et bien amez les Citoyens Nobles.

1) En ]tdO. les Catalans, dont les privilèges étaient violés pat lEspagne, se soulevèrent. ne se sentant pas en force de résister aux armées (le Philippe IV, ils implorèrent lappui de la Franco. Louis XIII accueillit favorablement cette demande et donna ordre au Maréchal de Schomberg de porter secours aux insurgés. A la suite de cotte intervention, les Espagnols subirent des revers, et les Catalans se donnèrent complètement au Roi de Franco., qui sempressa de nommer un vice-roi pour montrer quil comptait prendre possession de la province. Ilarcelorine et la plupart des villes de Catalogne tombèrent au pouvoir des Français. En 1641, LouiaXlll alla en personne mettre le siège devant Perpignan, qui quelque temps après ouvrit ses portes au Maréchal do la leil- leraye: Jusquaux troubles de ht Fronde, la domination Française se maintint en Catalogne, mais à cette époque, comme conséquence des dissensions intérieures, les envois de secoors devinrent si insufflst-uts que les Espagnols reprirent le dessus, etmirent le siège D1CLARATr(i,\

111.

Instructions de M. de Marca à M. Pont, quil députe au vice-rot de (;atiIoçpie relative•rnet : i à la réunion des commissaires Français et Espagnols, chargés de délimiter les frontières de Roussillon et de Cerdagne; à des recherches historiques à faire dans les archives de !4ircelonnc.

ANALYSE. - A la suite du traité des Pyrénées, qui avait assuré à la France la possession du Roussillon et dune partie de la Cerdagne, il importait de procéder à la délimitation des nouvelles frontières et au règlement dun grand nombre (le questions de détail. Aussi les gouvernements Français et Espagnol nommèrent-ils des commissaires chargés de sentendre sur les points en litige et den préparer la solution. Pour traiter ce qui concernait la Catalogue et le Roussillon, Louis XIV dési- gna M. Pierre de Marca, archevêque (le Toulouse et lévêque dOrange, avec mission de se concerter avec les délégués de lEspagne. Les recherches approfondies quavait faites M. de Marca pour composer divers ouvrages dérudition, le mettaient à même de discuter et de soutenir les préten- tions de la France et de les faire valoir au moyen des an- ciens titres. M. de Marca sétait une première fois rendu à Barce- Ionne doù la peste lavait contraint de sortir; il avait profité de son séjour dans cette ville pour consulter le dépêt des archives et rassembler des documents relatifs au pays. En Mars 1660, les commissaires Français étaient arrivés

(levant Barcelonne. Réduite à ces propres forces, la ville capitula en 1652. Quand le gouvernement de Louis XIV en eut fini avec les Frondeurs, il prit des mesures pour sopposer aux progrès (les ennemis, qui avaient su profiter des discordes de la Franco. Des secours furent 1répahs pour la Catalogne, dont le Maréchal dilocquincourt fut nonimh vice-roi (l53. •. . . --, - - .- -

DE LOUIS XIV 1t 1 à Perpignan, où ils attendaient le moment de se mettre eu rapport avec les envoyés du gouvernement Espagnol. Cest à. e.tte occasion que M. de Marca chargea le doc- teur Pont, chanoine et archidiacre de la Seu «Urge], abbé nommé dArles, daller à Barcelonrie trouver le marquis de Mort are, vice-roi de Catalogne, et quil donna à ce déléguéles instructions nécessaires à laccomplisse- ment de sa mission. Au nom (les commissaires Français, le docteur Pont devait sentendre avec le vice-roi sur le lieu oùlonpour- rail tenir les conférences et lui représenter quil conve- nait de régler cette question avant larrivée des délégués Espagnols, afin déviter une perte de temps et de couper court aux difficultés, Plusieurs villes étaient proposées au vice-roi pour servir de lieu de réunion aux commis- saires et lassurance lui était donnée que les Espagnols seraient traités avec les honneurs (luS à leur qualité et que même on leur céderait la droite, M. de Marca noublia pas les travaux et les recherches historiques quil avait été obligé de laisser interrompus à Barcelonne; et profitant de loccasion, il fit demander au vice-roi de lui piéter un ouvrage relatifaux lois de Char- lemagne et (le lui faire copier un manuscrit déposé aux archives de l3arcelonne (I). Perpignan, S illmtrs 1661. Instructions pour Mouxieus le doeleur Pont, chanoine et archidiacre de la Sen (I Urqel, (Il,b(i nomine dArles. 1. - Premièrement, il saluera Monsieur le Marquis (le Mortare, vice-roy (le Catalogne, et lassurera (les services (I) Pierre de Marca est né on fléarn, en 1691 il fut nient conseillerconseiller au Parlement de , président du cette assemblée en 1621, conseiller dEtat en 103t1, intendant, de Cata- logne en 1011, évêque de Couserans en 161, aiclievêquc de ToulGuse en I62, et de Paris en 1062. A ta suite du traité des Pyié- nées, Louis XIV le chargea do fixer, :le concert avec les commis- saires espagnols, les frontières du Roussillon et de la Lei-dague. Pierrc de Marca mourut en 1002. Cétait un érudit qui n laissé clos ouvrages fort estimés, entre autres : lhistoire de lidara ; le De Goneoidia .Sacerdotii et fmpe,ii. -s ive de Li1icr1atitu Ecclesiw Gallicansi,; et le De Marca !Jispanicn. 20 DÉCLARATION de Monsieur lArcheveque de Toulouse et (le Monsieur lÉvesque dOrange. II. - il conférera avec luy, touchant le lieu où se doi- vent faire les conférences pour les limites des deux Royaumes, etdu temps auquel ledit seigneur Arehevesque de Toulouse et Monsieur lEvesque dOrange, commis- saires députéz par Sa Majesté Très- Chrestien ne, pourront sassembler avec les commissaires de Sa Majesté Catho- lique pour régler les susdites limites. 111. - Il lui fera entendre que si ion attend de con- férer sur ce lieu-là avec les commissaires de Sa Majesté Catholique, après quils seront arrivez à Gérone, il y aura de la longueur et des difficultez pour en convenir, de sorte que, pour les éviter, messieurs les commissaires ont mieux aymé envoyer ledit sieur Abbé à Barcelone pour traicter avec ledit seigneur Marquis. IV. - 11 lui offrira de leur part les lieux de Céret (1), de Canet et dIlhe en Roussillon et de Prades en Con- fient, où lesdits commissaires feront loger commodément Messieurs les commissaires dEspagne et leur rendront tous les honeurs deus à leur qualité, leur baillant mesme la droite, si le dit seigneur Marquis nayme mieux que lassemblée se fasse à Figueras (2), doù lon a lait, sortir les troupes pour cet effect, où il fera traicter de inesme façon Messieurs les commissaires du Roy, comme il est contenu en la lettre que M. llvesque dOrange a écrite

(1) Céret et Prades-en-Conflent, chefs-lieux darrondissement des Pyrénées-Orientales. Canot, canton et arrondissement de Perpignan (même dépar- tement. 111e, aujourdhui IIle-sui-la-Tet, canton de \inça, aitondisseniunt de lrades (même département). (2) FqJuei05, Fi -guière,. ville do Cutalugne I T

DE taris xiv 21 à M. le Marquis, de concert avec ledit seigneur Arche- vesq ne. V. - Il priera M. le Marquis de Mortare, de la part de M. lArchevesque de Toulouse, de faire en sorte (le re- couvrer un gros livre, in-folio, manuscrit, où sont com- prises les loix de Charlemagne, sous le nom dAnsegisus Aéks; lequel livre, emprunté des religieux de Ripol (U, ledit seigneur Archevesque laissa au couvent de Saint- Pierre (leBarcelorre., lors de sa retraite de cette ville, et il leût pû porter en France, si sou honeur ne leût convié de le laisser à ceux à qui il appartient. Et au cas quon le trouve, il priera M. le Marquis de Mortare de le porter an dit seigneur Archevesque, qui le remettra audit sei- giieur Marquis, avant son départ du Roussillon son désir nesta ut autre que (le le conférer avec les livres de ces loix, qui sont imprimez, comme il avoit dessein de le faire, si la peste ne leût obligé de sortir de Barcelone. VI. - Enfin, il priera M. le Marquis de Mortare de faire copier toute entière la Caneorde de la Ileijne Eléonr e du cardinal de Cominge, qui est dans l-trc/iif iloyal de Barcelone: parce que cest une belle pièce qui regarde les droits de lEglise et du Roy. La plus grande partie des articles de cette concorde ont esté imprimez, mais non pas les préfaces qui contiennent les bulles des Papes et les commissions de la Reyne, qui sont curieuses pour lHistoire Ecclésiastique. Faiet à Perpignan le 8 du mois de Mars 1660. Signé: Minci, archevesque (le Toulouse. Aucune suscription ni adresse.

(1) RipoU, ville de Catalogne. F22 DÉCLARATION L

SECONDE PARTIE

Iv

Lettre (le ilap/uiei Pont, cajulaine du ehateau (le Jle?lejarde. au l!aree/a1 de La Mothe-JIoudaiuout, pour lui demander les armes tronudes fi Calabui,, - Cession de Ces armes par le Maréchal.

ANALYSE. - Le capitaine du château de Bellcgarde, Jean Raphael Pont, expose au maréchal de La Mothe- Houclancourt, duo de Cardone. quon a trouvé au château de Calabuix des mousquets et (les arquebuses prove- nant, suivant la tradition, du château de Bellegarde il lui demande den faire don cette forteresse, qui nétait pourvue que dun petit nombre darmes. Au bas (le la lettre du capitaine se trouvent plusieurs lignes signées par le Maréchal, qui fait droit à la requête de Jean Raphaci Pont, et lautorise à se faire délivrer à lui-même ou à la personne quil désignera, les armes avec les bouteilles à poudre et autres accessoires.

Figuières, 23 février 1051. IJ?( ordre dol .lfarischal de L(( Moite per que sien (lonades les armes se troharan al casteil de Calabuix al capita de !ellaqrdaua feu donat dit ordre en Iiuere,ç ais 2,ï de !"ebrc bai. Excelentjssjm Senor, La capita (lei castel de Beliaguarda (I) representa ha osa Excelencia que ha tingut notisia que en Io castel dc Calabuix se aurian trobats alguns mosquet.s y arqua-

(1) Jllngardo est un fort situé dans la commune du Per- Ihuis, canton et arronijjssennenit (Je téret (Pvrbnées-uriuntales) r

DE LOUIS xiv 23 l)tISOS; losquals, segons enten, cran ja estats del dit cas- tel de Bellaguarda. Y com dit castel se trobe en la oqua- sio present ab poques armes sopliqua lodit capita sic servit manar li sien donades per Io servei (ledit casteli que a mes que sera ferne servei a dit castel, ledit so- pliquant ho tindra a partiqular favor de ma de vestra Excelencia. .iigné: Lo GÀPIT1t [JE BELLAGIL.RJJA. Sa Excelencia fa gracia y merce al capita Joan 1-tafel Pont de totas las armas se trobaran al casteil de Cala- iuix, ai) tots los fiascos y flasquillos, se trobaran tambe en dit casteli, lasquals armas aitde servir per la defensa del c-astell de Beliaguarda, manan sien ilivrades a la per- soni que Io dit capita ordenara. Signé: LE DUC DE CARDONNE. - •• - r- w

24 DÉCLARATION

V

vofnination par le Mardeha de La Moihe-iloudaucourt du docteur Pierre Pont, abbé dArles, en qualité dintendant, avec mission de rassembler les provisions ndeessuires â larmée de Catalogne.

ANALYSE. - Le Maréchal de La Mothe-Houdan court (1), duc de Cardone, déclare quau moment où la cavalerie française va pénétrer clans la provin€e pour se porter au secours de Barcelonne, il convient de charger quelquun de rassembler, dans les lieux où passeront les troupes, la paille, lavoine, le pain, le vin et les autres approvision- nements nécessaires à lentretien de larmée, afin «éviter les occasions de désordre entre les paysans et les soldats. Le Màréchal désigne comme intendant le docteur Pierre Pont (2), abbé nommé dArles-sur-Tech, etdorr rie ordre à tous les officiers de lui obéir sous peine de mille livres damende au profit du Trésor Royal.

Ilostalrich, 1 janvier 1652. Lo L te Cardona, Mari.scai de França, lochiinent p capita «neral de Cathalun;ja j ses Comptais. Per quan jes tropas de cavallaria de Sa Magestat, per al socorro de Barcelona, van entrant clins la provincia y sic necessari que alguna persona de auctoritat, bon zel (1) Philippe de La Mo the- [fou dan court, duc do Cardone, né en 1605, se distingua dans toutes les guerres (lu règne de Louis XIII. En 1611, 11 reçut, avec le titre de vice-roi, le comman- dement de la Catalogne. Après (le brillants succès â Tar- rag000 et à Villefranche, La Mothe-Iloudancourt fut nommé ma- réchal de France. Battu devant Lérida en 1611, il fut accusé de trahison et déféré au Parlement de Grenoble qui le renvoya jus- tifié en 1648. Le Maréchal retourna on Catalogne où Il organisa la défense fie Barcelonne. Rentré en Franco quelque temps après la reddition do cette place, il mourut en lca. (2) Pierre Pont avait, été nommé abbé (lArles-sur-Tech: mais il navait pas encore reçu ses bulles de la Cour (le 110111e,

L J E Loris XIV y dileetio tinga la ma en disposar que, per los llechs ahont han de pasar ditas tropas, se fasse la deguda pro- vencio de palles, sivades, pa, Yi, et Êtres manteniments necessaris per al sustente de ditas tropas, ha etîecte de evitar les de.sordes, que altrament se occasionarian entre los soldats y paysans. Y considerant que dites hones parts se trohen en la persona dol docior Pore Pont, Abat elet de Arles (I), per la eXperiencia que de llarch temps tenim de sa fidelitat, affic.io y cuiclado, ab que en totas occasions ha acudit al seivey de Sa Magestat per ço havem detorminat doriar al dit doctor Pore Pont la intendencia (le fer la dita prevencio en les llochs dois transits de riitas tropas, de les palles, sivades y altres manteniments sobredits, en- carregant Ii aquet negoci, com ha un dols majors, que en serey rie Sa Magestat se podan fer en le estat pro- sent de la provincia. Y pera que dit doctor Pore Pont puga posar en exequucio lu present orde, manani u tots los veguers, sots-veguers, comisaris de la regia con, balles, sots-balles, jurats, consols y altres quaiscuols officiais, tant icals coui de haro, y ha tûtes altres y quaiscuols personas, que al dit tioctor Pore Pont, Abat predit elet de Arles obeescan, y los ordens quois donara sequesquen, car per est eltecte li concediin totas nostras vices y poder, sots poena de la desgracia de Si Magestat y de mil ilivres aplicadores ais coftes mais de la Thezoraria. Dates en la vila de llostalrich (2), al primer de janer 1652. Siqné . LE Duc DE CtRnoNxE. Per Manarnent de Sa Excelencia. Signé . DIEcO MONFAI.

(I) Arles-sur-Tech, chef-lieu de canton de larrondissement do Céret lyrnes-OrientaIos). (2) I]ostalrich, ville de Catalogue. 26 DÉCLARATION

VI

Ordre donné par (e Maréchal de La Motlw-Jloudancourt i Antoine (;asanoves de se rendre dans tes villes de Catalogne et des Comtés en dépendant et dy mettre â exécution les ordres quil recevra de frère Ira nçois de Main palan, Chancelier Français (le Catalogne.

ANALYSE. - Le Maréchal de La Mothe-Iloudancourt donne mission à Antoine Csanoes de se rendre dans les villes et lieux de la Catalogne et des Comtés en dépendant, pour soccuper daffaires qui concernent le service du Roi et la conservation de la province, et de mettre à exécution les ordres quil recevra de frère Fran- çois de Mompalau, abbé de Banyuls et chancelier Fran- çais de Catalogne. Ordre était donné à tous les officiers dassister Antoine Casanoves. et de lui obéir sous peine de cinq cents livres damende. 5 Février 1652. Lu Mariscal de la Motte, Duch de Cardona, del Con- seIl de Sa Magestat, y son virrey y capita Geiieral en b Principat de Cathalunya y Comptats de Rossello y Cer- daiiya; Ab las presents, donam comissio a Antoni Casanoves pera conlèrirse en las vilas y llochs del present Princi- pat y Comptats per cosas que irnportan al servey de Sa Magestat y conservatio de la Provincia ; y exequutara los orcles conforme las instructions que apart li donaca b doc- toi fra don Francisco deMompalau, Abat de Banyoles (1) y elet Canciller deCathaluya. Per ço diem y mariam a tots y sengles officiaIs, axi reals coin de haro, que al dit

(IlBanyul:$-sur-Mer, commune du canton dArgelès-sur-Mer, arrondissement de Céret (Py.rnées-O rien ta1es. DE LOUIS XIV 27 Antoni Casanoves assistescan y tionen tot conseil y favor y ajuda, y obeliescan en tot sos ordes, si la gratia de Sa Ma- gestat tencn cara, y en la pena de sinch centes Ilivres desician no incorrer. Dates en Sant-Boy ; a 25 de Febrer 652. Signé Le duc de CATtDONNE. Per manament de sa Excelencia. FITA. 28 rJ}cLArtÂTIoN

VII

Instructions transmises à Anl.oine Ca,çanoves par le chancelier dc Catalogne, con/Orindnunt aux ordres du Mardelial (le La Nothe- limidancourt et relatives au maintien de lordre dans (e pa?/s.

ANALYSE. - Instructions pour Antoine Casanoves, commissaire nommé par le Maréchal de la Mothe-Houdan- coirt et qui lui ont été transmises par Frère François de Mompalau, abbé de Banuyls, chancelier Français de Catalogne, conformément à lordre du Maréchal contenu dans la lettre précédente. 10 Le commissaire avait ordre de se rendre dans les villes et lieux où il apprendrait que se cachent des en- nemis du Roi et (le faire ses efforts pour procéder à leur arrestation. En attendant la translation des personnes arrêtées dans les prisons de Girone, il devait les remettre aux officiers du pays ou demander à ceux-ci une escorte suffisante pour les conduire en lieu sûr. 20 Le commissaire était tenu de veiller à ce que les Français ou autres voyageurs ne fussent plus détroussés au Perthtiis, de poursuivre les délinquants et de convo- quer la force armée pour en opérer la capture. 30 Antoine Casanoves devait rechercher sil n avait pas des personnes, dont les actes ou les paroles fussent hostiles à lEtat, et en ce cas, les faire arrêter. IL lui était, en outre, recommandé de se mettre au courant dc la situation et de communiquer les renseignements au Chancelier qui, à son tour, devait les faire parvenir au Régent de la Trésorerie. Girono, O Mars 162.

Inslruetio per Antoni Casanones, comissari awinenat per sa Excellencia. I. - Conferira dit Antoni Casanoves en totes les viles y llochs que tindra noticia que estiguen recullits ai- DE LOUIS XIV 20 guis enemichs de Sa Magestat, y aqueils procurara cap- turar en comanantlos,ab graves penas, ais ordinaris, ho demanaut los guarcia suflicient pera aportar Jus a les pre- Sons que li aparexeran mes segures, lins a que los tin -a dentra les preons (le la ciutat (le Gerona. II. - Axi matex procurara tenir molt cuidado que, eu Io Pertus l) hi altres passos de itossello, nos robian Francesos ni Êtres passatjers, procurant, cas ne tin gua noticia, seguir ais tais delinquents, fent aiçar soma- Lents (2), fins arribar a capturar los. III. - Axi rnalex tindra malt cuidado en iuiformar se si hi aura algunes persones que oliren o parlen mai en les cases ciel Estat, y aqueliasprocurara cal)turar, re- bent informasions de tot, procurant reruetrerme los pro- cessos, pera que jo puga enviar los ai moit illustrc. senor liegent la Thesoreria. Fet en Gerona, ais 6 de Mars de 1652.

Signé .• DE MONPALAL.

Le Perthuis, commune du canton et de larrondissement de Céret (Iyrénées-OriiJntales). (2) En Kspagne, 011 appelle soimulen une compagnie de gens armés, qui est levée par une ville ou une province pour assurer la sécurité et la défense du pays. AMI

30 IÉcLÂc.TIoN

VIII

,innination par François de Saarra, gouverneur des (nuts de Roussillon, Cerdagne elConJ1cn.l, de flaphael Put, capitaine du château de lJeleqardc, en qualité de surintendant é Ânes, avec mission de faire parvenir à Carmde de M. fie Titi,, les approvi- sionnemeuts i 1eessa ces.

ANAlYSE. - Franiois de Sagarra, juge de cour en Catalogne, faisant fonction de gouverneur général dans les Comtés de Roussiliwi, (le Cerdagne et de Confient, nomme surintendant à Ânes, ltaphael Pont, capitaine du château de Bellegarde, avec charge de faire parve- nir à larmée de M. (le Tilly les provisions, munitions et autres choses nécessaires, et de requérir en Roussillon et en Cerdagne les chevaux pour en effectuer le trans- port. Le surintendant avait plein pouvoir de Prendre, au nom du Roi, les mesures propres à laccomplissement de sa mission et dimposer telle peine quil jugera convenable aux officiers qui nobéiraient pas. .10 juin Ju;.3. Lo doctor Francesco de Saqarra dell conseil (le Sa Maqestat i, son jutqe de corl en lu LPri?wipatj de CaIJualu.nija y poilant vices de Generai Gouernador en los Complais de Ilosel(o y Cerdauuja. Per quant es necessari al servey de Sa Magestat que, en la vila de Arles, y hage una persona de tota satisfac- tio, laquai dirigesca y tinga la sobre-intendentia (le fer aportar a la armada de! Excelentissim senor de Tilli les provisions, munitions y altres coses necessaries; per QO, ab tenor de la present, douam facultat y pie potier a Ratèl Pont, capita del Casteli de Bellaguarda, pera que, ci nom de Sa Magestat. pua orilenar y manar toi b que sera necessari per est eliecte, y en panticu!ar pera ter DE LOUIS XLV 31 que, tant de dita vila de Arles com de altres Iloehs de nostrajuridietio, donen cavalc.adures per aportar dites coses, imposant per est eltecte les penes, que li apa- rexira, ais batiles, consols y altres quaiscuols persones de dita nostra jurisdictio; douant Ii per ço a dit Itafel Pont tot nosiron poder y vices. Dates en Sant-Joan-des-Badesses vuy, ais 30 de juny 1653. Signé . SAGÀ1ut.. De Manament de sa Senhoria Signé DOMINiO STEvI, secretari. 32 1IJiLARAT10N

Ix

Ordre donné par le Maréchal de La. J.fo/he-lloudancourt aux o/fi- ciers de justice (le prêter main forte (1 ]lapltael Pont, eapilaine du cMteau dc Bellegarde, chargé de la répression du brigandage.

ANALYSE. -Le (1) maréchal de La Mothe-Houdancourt, duc de Cardoie, voulant, pour la répression du brigan- 1age, assurer le concours de lautorité judiciaire au capitaine Jean Raphael Pont, alcade et gouverneur du château de Bellegarde, prescrit à tous les officiers de justice de prêter main forte au dit capitaine, lorsquils en seront requis, de lassister avec la force armée et même, sils en reçoivent lordre, de fournir des secours à ses soldats, suivant les cas prévus par la Constitution de Catalogue (2). En cas de désobéissance, les officiers sont passibles dune amende de cinq cents livres. 1t35.3..

Lo Duch de Cardon.a loehiineni y capita general. Per quant couve al servey de Sa Magestat que Io ca- pita Joan Itafel Pont, Atcayt y governador del Casteli

(1) Cette dépêche nest pas datée elle est toutefois antérieure au mots daoût 1633, pendant lequel La Mothe-Iloudancourt fut relevé des fonctions de gouverneur général de Catalogue et remplacé par dilocquincourt. (2) Cette recommandation nétait pas une simple formalité de style; il était dune bonne politique de ne pas froisser les senti- ments du pays en portant la moindre atteinte aux privi- lèges, surtout on ce qui concernait les réquisitions militaires. Linsurrection de lGiO, qui avait amené la Catalogne à se donner la Franc(, , venait principalement (le ce que les Espagnols avaient voulu, en violation de la Constitution, contraindre la province h nourrir et h entretenir des troupes. J) LOUIS XIV 33 de Bellaguarda en 10 Pertus, sic asistit dels ministres de justitia perra perseguir gent facinerosa, per ço, a la pre- sent, ordonam y manam a tots los veguers, sots-ve- guers, balles, sots-balles, y altres qualscuols officiais tant reals com de barons, que encontinent seran reque- rits per dit capita Pont o son llochtinent, li asistescan ab gent armada, Io acornpanyen, y presten tot conceli, favor y ajuda necessaris; item, sels diu y mana, li albo- tieii los soldats que Io dit capita Pont aportara en sa companya, anant fent Io servey del l-tey, segons Io que esta disposat per constitutions de Cathalunya. Y asso fa- reu, si la gracia de Sa Magestat la teniu cara, y en poena de sinch centes ilivres Barceloneses Signé : LE MARESCIIAL DE LA MOTTE. Per manament de Sa Excelencia Signé Jo PavE menor. 34 DÉCLARATION

X

Ordre donné par le MarecIuU (IHocquincourt à Jean Iwphaci Pont, capitaine du château de licilegarde, de se procurer 1200 doublons dor en vendant ou en engageant les biens de plusieurs bourgeois a Ai-les, coupables de lèse-majesté, et denvoyer cette somme à M. de Tilly, lieutenant-général des armées du foi.

ANALYSE. - Le Maréchal dHocquincourt ayant besoin pour le service du Roi (le 1200 doublons (lor et nayant pas dautre moyen pour se les procurer que darrenter, vendre OU engager les biens des ennemis de lEtat, cou- pables du crime Lèse-Majesté, charge Jean Raphael Pont, capitaine du Château de Bellegarde, de procéder è. la vene, engagement ou arrentement des biens dHilaire Cases, de François Camps, de son fils Emmanuel Camps, dAbdon Torrent, du docteur Abdnn Torrent, de Joseph Corona, tous de la ville dArles, afin du réunir la somme susdite. Aussitôt après avoir touché largent, Jean Raphael Pont devait le faire parvenir à M. de Tilly, lieutenant général des armées du Roi, dont il devait exiger un reçu destiné à lui servir de décharge. Tous les officiers étaient tenus de se conformer aux prescriptions de Jean Raphael Pont sous peine de 1000 livres Barcelonaises. Une annotation, qui se trouve au bas de la lettre, prouve que la somme fut recouvrée et portée sur un registre dont la folio est indiqué. Camp do Girofle LI Aout 1653. Carlos de Mochy, Marquey de Auquincurt, Marischal de França y llochtinent y Capita General de Catalunya Y Comptats de Rossello y Cerdanya. Per quant importa al servey de Sa Majestat ferles diii- gencias possibles en sercar mil y dos cente.s dobles en or, y per ara nos sen sofreresca altre arbitre mes prompte y mes cert que Io ariendar, vendrer u cinpcnyar les

J DE LOUIS XIV 35 heretats y bons de algunes personas enemigas (le sa Magestat, per haver cornes Io erim de leza-Magestat en primer cap; per ço confiant de la fidelitat y houa directio de Joan Ratel Pont, Capita del Casteli de Bellaguarda, ab tenor de la present, de nostra certascientia, consulta y (leliberadarneut, tionam pie poder y facultat y totes nostras vices al dit Joan Rafel Pont, pera que, en nom nosire co de sa Majestat, puga vendrer, ernpcnyar eo arrendar les heretats y bens de Ilari Casas, de Francesch Camps, de Emanuel Camps son fil!, fie Àbdori Torrent, y del doctor Abdon Torrent y de Joseph Cororia. tots de la vila de Arles, fins ha trobar la suma y quantitat de dites mil y dos contes dobles en or; lesquals rebudes encontinent donara y entreguera al senor de Tilli, llochtinent General de les armades de sa Magestat; que cobrant rebuda de aqueli, y ah la ostentio del present onde, li seran proses en descarrech. Per ço se ordena y mana a tots y sengles officiais tant Reals com de baro y altres qualscuols persones que al dit Jean Rafel Pont no li fassen empaig ni impediment aigu en la executio de la present comissio que li donam, ambe li (lonen tota assistentia, favor y ajuda, sots pena de la disgratia de sa Majestat y de mil Ihivres Barceloneses. Dattes en Io camp devant Gerona (1), ais Catorse de Agost, 1053. Signé- HOQUINCOTJRT Contre-seing du secrétaire.

En bas de la page, en post-scriptum, et dune écriture df/érente, se trouve lordre airess Jean flap/ael Pont (le sacquitter de sa mission. Sa Excellencia doua poder a Joan Ratel Pont pera sercar, en la millor manera, empenyant, venent o arren- (1) Quelque temps après le Maréchal fut obligé de lever le siège de cette place. T

DÉCLARATION dant les heretats de Ilari Casas, Francesch Camps, Emmanuel Camps, son (III, (le Ahdon Torrent, del docLor Abdon Torrent, de Joseph Corona, tots de la villa de Arles, dites mil y dos centes dohies en or, pera dar a Mossur de TillI. Indication établissant que la somme en question o été inscrite sur le folio dun registre. Signature du régent de la Trésorerie. En marge, sceau royal dAragon. DE LOUIS XIV 37

XI

Français (le Saqarra, qOuierncrn des CornUs de Roussilln, de Cnn fient et de Cerduqne. charge flaphael Pont, bourqeois de Perpiqnan, de soppose? aux incursions des Miquelets qui inca- qaient les maniaques (lu Vallespir, et lui donne pleins pouvoirs à cet effet.

ANALYSE. Les montagnes du Vallespir étaient expo- sées à linvasion dune bande de Miquelets qui setaient déjà livrés à des actes dhostilité et avaient même com- mis des meurtres. Dans le but dassurer la sécurité du pays, François de Sagarra, gouverneur des Comtés de Roussillon, de Confient et de Cerdagne, choisit I-taphael Pont., bourgeois de la ville (le Perpignan, et le charge de poursuivre et de capturer les ennemis de LEtat et tous les autres criminels, Raphael Pont est investi de pleins pouvoirs irnur laccomplissement de sa mission; les officiers qui lui désobéiront sexposent à une amende de cinq cents ducats et à dautres peines que le gouverneur se réserve dappliquer.

Perpignan, 27 avril 1039. Lo governador dels Comptats de itossello, Confient y Serdan ya. Per quant, per Io servei del Rey y bona administracio de la justicia y quietut dels prescrits Comtats, se deuhen fer algunes diligencias, y en particular per las montanyas del Vellespir (I) pera preservar aquellas de la invasio, que alguns Micalets fan cometent moltes ostelialitats y difa- rents dellctes de morts y Êtres consemblants, y sie ne- cessari fiar ditas diligencias de una persona de tota fideli-

(li Le Vallespir est une région montagneuse située dans le Roussillon. 38 DÉCLARATION D1 LOINS XIV tat, zel y cuiilado, per ço asegurats perla ilarga experien- sia que teniin de que ditas calitats concorren ai) grans abantages en la persona de Itaphel Pont, burges de la present vila de Perpinya, ab thenor de la present li do- nam totes nostres vices y poder, pera que, en nom de Sa Magestat et nostro, puga fer las diligencias que si apa- rexeran necesSarieS pera perseguir y capturar dits ene- mus de lEstat, facineroSos y altres delinquents, entre losquals assenyaladament es (lit T. Esgarrat de Taulis, y altres de liur companya. Y per dit affecta ordenam y manam a tots los balles, consols y demes officiais tant reals com de barons y demes particulars a nostre juris- dicio subjectes, que al dit ftaphel Pont com atenint nostres vices obescara y seguescan sos ordens en tot b quelsmanara, tant en Io donar gent armada, com en b assistir li en tot favor y ajuda, y en tot Io demes que sera menester, sots pena de la desgracia de Sa Magestat y de sinc cents ducats de plata, y altres a nostre arbitre reservades. Dattes en Perpinya, ais dit vint y set de Abril (le 1659. Signé SAGARRA. Per manament de sa senoria, Signé Isivaû DALMAU, secretari. TABLE DES MATIÈRES

Pos. AVANT-PROPOS. - Origine des document; but et objet de u publication resum général des pièces ...... 5

PREM1RE PARTIE (TEXTES FRANÇAIS).

I. Lettre missive de Louis XIV à M. de Coma, habitant de Perpignan (30 mai 1653). (cest la lettre denvoi et le r- unid le la pièce suivante) ...... 8 II. Déclaration de Louis XIV adressée aux principaux habi- tants de Catalogne et de Roussillon relative à la prise de Barcelonne par los Espagnols, et aux mesures que la Franco compte prendre à ce sujet (30 Mai 1653)...... 11 III. Instructions de M. de Marca b. M. Pont quil députe au vice-roi de Catalogne relativement 1° à la réunion des commissaires Français et Espagnols chargés de délimiter les frontières de iloussilton et de Cerdagne 2 u à des recherches historiques à faire dans les archives de Barcelonno 119 mars 1(») ...... 18

SECONDE PARTIE (TEXTES CATALANS.)

1V. Lettre de Baphaol Pont, capitaine du château de Bel- legarde, au Maréchal de la Mothe-Floudancourt, pour lui demander les armes trouvées à Calaljuix. Cession de ces armes par le Maréchal (Figuidres, 23 Février 1651), . 22 40 TABLE DES MATi Poges. V. Nomination par le Maréchal de la Mothe-Houdancourt du docteur Pierre Pont, abbé dArles, en qualité dinten- dant, avec mission de rassembler les provisions néces- cessaires è larmée do Catalogne (Hostalrich, l er janvier 1652) ...... VI. Ordre donné par le Maréchal de la Mothe- Houdan court à Antoine Casanoves de se rendre dans les villes de Ca- talogne et des Comtés en dépendant et dy mettre é exé- cution les ordres quil recevra de li-re François de Mon- palau, chancelier français de Catalogne 23 Février 1632) 241 VII. Instructions transmises é Antoine Casanoves par le chancelier de Catalogne, conformément aux ordres du Marehal do la Mothe-Houdancourt et relatives au main- tien le lordre dans le pays ((irone, G Mars 1632) .... . 2 VIII. Nomination par François de Sagarra, gouverneur des Comtés (10 Roussillon, Cerdagne et Confient, de Raphaol Pont, capitaine du château de flellegardo, eu qualité de surintendant à Arles, avec mission de faire parvenir à larmée de M. do Tilly les approvisionnements néces- saires (31) Juin 1653) ...... IX. Ordre donné par le Maréchal de la Mothe-Houdancourt aux officiers dc justice de prêter main-forte à Itaphael Pont, capitaine tin château de Bellegarde, chargé do la répression du brigandage 11633) ...... 32 X. Ordre donné par le Maréchal dilocquincourt è Jean-Ra- phael Pont, capitaine du château de liellogarde, de su procurer 1200 doublons dor en vendant ou en engageant les biens de plusieurs bourgeois dArles, coupables do lèse-majesté, et envoyer cette somme à M. do Tilly, lieutenant- généra1 des armées du Roi (Camp de Girofle, 14 Aoùt 1633) ...... 31 XI. François de Sagarra, gouverneur des comtés de Rous- sillon, de Confient et de Cerdagne, charge ltaphael Pont, bourgeois de Perpignan, de sopposer aux incursions (les Miquelets, qui ravageaient les montagnes du Vallespir. et lui donne pleins pouvoirs é cet effet (Perpignan, 27 Avril I69) ------37 du

DÉCLARATION DE LOUIS XIV

SUR LA PERTE DE JLRUEL(JNNE EN 1652

1:1 A I FIlES DOCUMENTS

SUR LES ÊVENEMENTS DE CATALOGNE DE 1651 A !U6O

Par F. PASQUIER

Aribivite de IÀrie,

Ancien élève de lEcole des Chartes

A PARIS

CHEZ ALPIIONSE PICARD, LIBRAIRE,

flue Bonaparte, 2.

M - U. CCC. LXXXI

I .r.