Declaration De Louis XIV Sur La Perte De Barcelonne En 1652 Et Autres
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RMI AVANT-PROPOS Les documents que nous publions concernent les évé- nements survenus en Catalogne de 1052 à 1000; ils sont au nombre de onze, dont trois en français et huit en ca- talan. Deux pièces sont signées par Louis XIV; une par M. de Marca, archevêque de Toulouse; quatre par le Maréchal de La Mothe-Houdancourt ; une par le Maré- chal dllocquincoUrt, une par Je Chancelier Français de Catalogne, et deux par le Gouverneur Général de Roussillon. Parmi ces documents, il cDnvient den signaler un dune façon particulière, comme présentant un carac- tère dintérêt général: cest la déclaration du Roi adres- sée en 1653 aux habitants des principales villes de Catalogue et de Roussillon pour e:pliqiier labandon de Ifarcelonue (1) par la Franco, et pour annoncer un envoi de troupes sous les ordres du Maréchal dHocquincourt, nommé vice-roi de Catalogne. Les autres pièces, rédigées sous forme dinstructions ou de lettres de service, sont curieuses, mais nont trait quà des faits (le détail et sont relatives à lad- ministration du Roussillon pendant les années, qui @nt précédé la réunion de cette province à. la Couronne. Ou (1) Itarcelonne, qui sétait donnée à la France sous le règne de Louis XIII en 110 avec le reste de la Calalfigne, fut obligée, après quinze mois de siège, de capituler et douvrir ses poiles aux Espagnols le 15 octobre 1652. Document II Il IL Il III 11i1 IIIIIIL LI L ^1 0000005651238 AVANT-PROPOS y trouve des indications intéressantes sur la situa- tion de la contrée et sur les agissements du gouverne- nient français. On voit quels étaient les procédés auxquels avaient recours les agents de Louis XIV pour maintenir lordre et la sécurité à lintérieur, surveiller les menées des ennemis de lEtat, pourvoir à lapprovisionnement des troupes et créer des ressources financières. Des bandes de Miquelets ravageaient les montagnes du Vallespir; des brigands dépouillaient les voyageurs au Perthuis et en dautres passages. Pour mettre fin k ces dépréciations, on nomma un commissaire extraordi- naire muni de pleins pouvoirs, et à qui les officiers de justice étaient obligés de prêter leur concours. (Pièces 6, 7, 9 et 11.) Les menées des partisans de lEspagne dans les pro- vinces nouvellement soumises à la France nôtaient pas sans causer quelque inquiétude à ladminstration de Louis XIV. Il y avait donc lieu de surveiller la conduite des personnes suspectes, (le les empècher de nuire et de renseigner les autorités sur leur compte. Aussi le chan- celier français de Catalogue chargea-t-il un agent de le tenir au courant de ce qui se passerait, rie prendre des informations sur les paroles et les actes des ennemis de lEtat, et même rie procéder à leur arrestation, (Pires n G et 7.) Lapprovisionnement des troupes nétait pas le sujet qui causait le moins de préoccupations au gouverneur (le la province. Le Roussillon allait devenir terre française aussi était-il dune bonne politique, pour gagner lesprit des habitants, de ne pas agir comme en 1)RYS conquis. Il convenait de pourvoir aux besoins de larmée en coupant court aux désordres, qui nauraient pas manqué de se produire, si les soldats avaient été obligés de vivre aux déperi des paysans. Dans ce but, le gouver- AVANT-PROPOS neur établit à Arles-sur-Tech un intendant chargé de rassembler tout ce qui était destiné à larmée de Cata- logue et de requérir les hôtes de somme nécessaires aux transports. (Pièces n" 5 cl 8.) Largent nétait pas toujours abondant dans les caisses du Trésor; cependant, le cas se présentait où il fallait promptement faire face aux besoins (le la situa- tion. Eu pareille occurrence, les biens tics ennemis de lEtat étaient une ressource toute trouvée. Le 11 août1053, le Maréchal dllocquincourt, reconnaissant que le moyen le plus expéditif pour réunir sans retard douze cents doublons dor était de se les procurer aux dépens (les ennemis du Roi, prescrivit à Raphaci Pont, capitaine du château de Bellegarde, dopérer le recouvrement de cette somme en vendant ou cri enggeant les biens de quel- ques bourgeois dArles, coupables du crime de lèse- majesté au premier chef. Pire n" /0. Nous avons divisé les documents en deux parties la première comprend les textes en français la seconde, (eux en catalan. Nous avons conservé dans la trans- cription lorthographe (le loriginal. Chaque pièce est précédée dune analyse ayant polir but den faire connaître le sujet et de mettre en relief les principaux passages 1). (1) (:es documents, qui sont inédits et inewuins, foui partie des Archives départementales de lAriége série E); ils ont été donnés cii l?9 par M. de Coma, ancien architecte diocésain Pamiers, originaire dune famille du Boussillûfi. DÉCLA-RATION DE LOUIS Xiv SUR LA PERTE DE BARCELONNE EN 1652 ET AUTRES DOCUMENTS SUR LES ÉVÉNEMENTS 1)E CATALOGNE DE !t A I6&. PREMIÈRE PARTIE I Lettre Missive de Louis XII â M. de Coma, habitant de Perpignan. ANALYSE. - Le Roi, sachant que les Espagnols répan- dent le bruitque les Français ont abandonné la Catalogue, et informé des maux dont cette province est accablée, tient à faire connaître aux principaux habitants du pays le regret par lui éprouvé eu apprenant la perte de Bar- celonne. Il an nonce que les troubles du Royaume, qui la- vaient empéché de porter secours aux Catalans, sont ter- minés et que de dispositions sont prises pour as- surer la délivrance du pays. Une armée est en formation sur la frontière de Languedoc sous le commandement du maréchal dIlocquiiicourt, nommé Vice-Roi de Cata- logne et de Roussi] Ion. Le but du Roi, en écrivant cette missive, est de faire connaître ses intentions aux habitants de la Province, de les informer de larrivée du nouveau gouverneur et de laccréditer auprès deux, - DÉCLARATION DE Loris xiv Ce document sert de lettre denvoi à la déclaration du Roi (Pièce n° 2): 30 Mai 163. DE FAR LE Rnv, Nostre amé et Féal, bien que personne ne puisse doubLer (le nostre despiaisir de la perte de Barcelonne, et que nostre conduitte, aussy bien que les intérests de nostre Estat pour la conservation de la province de Ca- talon-ne soubs nostre obéissance puissent faire assez juger quelle doit estre nostre affection pour la délivrer de loppression quelle souffre, néanmoins, sQachant. que les ennemis publient que nous lavons abandonnée, et que, cependant, ils la surchargent de toutes contribu- tions, violent ses privilèges en toutes choses et nobser- vent ny leurs cappiliilations ny leur parolle en aucun lieu, [et que leur dessein est davoir les vies et les biens (les Catalans en leur disposition pour les traitter comme les Napolitains, ou au moins les enchaisner et mener de force dans les provinces esbignées, comme ils font leurs au- tres subjectz partout où ils sont les maistres, Nous avons bien voulu faire congoistre aux principaux de la dite province, et qui sont les plus interressez en sa conserva- tien, que rien ne nous est plus sensible que la servitude et les maux quelle ressent et ceux auxquels nous les voyons exposez, sils ne sa dent pour sen préserver que nous conserverons chèrement le souvenir des ser- vices que nous en avons reçeiis, et môme (les efforts que plusieurs communautez et particuliers ont Faicts pour seconder ceux que nous avons employez pour le bien général de la province et pour le salut (le Barcelonne, au- tant que lestat des affaires de nostre royaume nous la permis jusques à présent ; et que, [comme.i les troubles intestins, qui nous ont empesclié de laire davantage, sont cessez et quil nen reste plus de marques quen quelques places, où le Prince (le Condé a introduict les 10 DÉCLARATION forces des Espagnols, nous sommes en résolution de nous employer aussy puissamment quil est nécessaire pour la lélivranee de nostre dit pays de Catalongne, et avons, pour cet elîect, ordonné le rendez-vous de plusieurs trouppes sur nostre frontière de Languedoc pour en composer une forte armée, de laquelle nous avons donné le commandement à nostre très-cher et bien amé Cousin, le sieur dIlocq iii n cou rt, Maréchal (le France, avec la charge de Vice-Boy et nostre lieutenant général en nostre dit pays de Catalongne, Roussillon et Cerdagne, où ses bonnes qualitez sont assez congnues, pour y avoir dignement servy par le passé. Et lenvoyant en diligence pour exercer les (lites charges, nous avons bien voulu laccompagner de cette lettre pour vous faire sçavoir nostre intention sur ce qui concerne la dite province et vous convier de prendre toute créance à ce quil vous fera entendre de nostre part, mesmes de lassister de tous vos bons advis et de tout ce qui dépendra de vous pour lexécu- tion de nos ordres, entre lesquels un des plus précis est de protéger et favoriser en tonte occurence ceux de vos- Ire condition, qui, comme vous, ont faiet paroistre leur zelle pour le bien de leur patrie vers cette Couronne, dont nous désirons singulièrement de vous recongnoistre, ainsy que des services que irnus nous promettons que vous nous continuerez à ladvenir, lorsque nous aurons lieu de vous tesmoiuigner par elîect nostre bon ne vollorité. Sur quov, nous remettant à nostre dit Cousin, ainsy que de tout ce que nous pourrions adjouter à cette lettre, nous ne vous la ferons plus longue que pour prier Dieu quil vous ayt, nostre amé et féal, en sa sainte garde. Es- crit à Paris, le XXX° May 1653. Louis ; co f?e-s/m LE Tn.i.i lut. En suscription, siui le repli À WJSIPC amé et /el le sii,vr de Ciuta, DE LOUIS XIV 11 11 lhdarn lion r1 Louis XII rul,e.çsée (lUX 11iCflUV !ui.hiia uts (le Catalique et ((C Roussillon et relate à 1(1 prise de lia celon ne par les Espajnols.