CH-HYDRO

CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE D’ ______

Etude d’impact sur l’environnement

Processus Qualité

Rédacteur Relecteur Validateur

FSA PLE TLI

Réf. 20160104 FSA Mars 2017 EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 2 SOMMAIRE

______1. RÉSUMÉ NON-TECHNIQUE 5 2. DESCRIPTION DU PROJET 23 2.1. Localisation du projet 24 2.2. Caractéristiques du projet de centrale hydroélectrique 25 3. DESCRIPTION DES SCÉNARIOS AVEC ET SANS PROJET 31 4. DESCRIPTION DES FACTEURS SUSCEPTIBLES D'ÊTRE AFFECTÉS PAR LE PROJET 35 4.1. Environnement physique 36 4.2. Environnement humain et paysager 56 4.3. Environnement biologique 69 4.4. Synthèse de l’état initial et enjeux 132 5. DESCRIPTION DES INCIDENCES DU PROJET 133 5.1. Impacts des travaux 134 5.2. Impacts du fonctionnement 143 5.3. Incidences sur les sites NATURA 2000 158 5.4. Analyse des effets cumulés potentiels 160 5.5. Synthèse des impacts potentiels 162 6. DESCRIPTION DES INCIDENCES RÉSULTANT DES RISQUES D'ACCIDENTS OU DE CATASTROPHES MAJEURS 164 6.1. Avalanche 165 6.2. Inondation 165 7. DESCRIPTION DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION 167 8. MESURES PRÉVUES POUR ÉVITER, RÉDUIRE, COMPENSER 171 8.1. Mesures d’évitement 172 8.2. Mesures de réduction 177 8.3. Mesures compensatoires 197 8.4. Synthèse des mesures ERC 198 8.5. Coût des mesures 200 9. MODALITÉS DE SUIVI DES MESURES PROPOSÉES 201 9.1. Suivi des travaux 202 9.2. Suivi hydrobiologique 202 10.DESCRIPTION DES MÉTHODES 203 10.1. Démarche générale 204 10.2. Méthodes spécifiques au milieu biologique terrestre (Tineetude) 205 11.NOMS, QUALITÉS ET QUALIFICATIONS DES INTERVENANTS 207

Réf. 20160104 FSA Mars 2017 EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 3 PRÉAMBULE

Les dispositions du décret n° 2016-1110 du 11 août 2016 relatif à la modification des règles applicables à l’évaluation environnementale des projets, plans et programmes, concernent à la fois le contenu et le champ d’application des études d’impact sur l’Environnement.

Ainsi, l’annexe de l’article R122-2 du code de l’Environnement indique que les installations destinées à la production d’énergie hydroélectrique dont la puissance maximale brute est supérieure à 4 500 kW sont soumis à un examen au cas par cas.

Annexe à l’article R122-2 Créé par le Décret n° 2016-1110 du 11 août 2016

CATÉGORIES D'AMÉNAGEMENTS, PROJETS SOUMIS À ÉVALUATION PROJETS SOUMIS D'OUVRAGES ET DE TRAVAUX ENVIRONNEMENTALE À CAS PAR CAS

29. Installations destinées à la Installations d’une puissance Nouvelles installations d’une production d’énergie maximale brute totale supérieure puissance maximale brute totale hydroélectrique. à 4,5 MW. inférieure ou égal à 4,5 MW.

Augmentation de puissance de plus de 20% des installations existantes.

Pour autant, le pétitionnaire a fait le choix de présenter une étude d’impact. Le contenu de la présente étude d’impact est conforme à l’article R122-5 du Code de l’Environnement, dans sa nouvelle version :

I.-Le contenu de l'étude d'impact est proportionné à la sensibilité environnementale de la zone susceptible d'être affectée par le projet, à l'importance et la nature des travaux, installations, ouvrages, ou autres interventions dans le milieu naturel ou le paysage projetés et à leurs incidences prévisibles sur l'environnement ou la santé humaine. II.-En application du 2° du II de l'article L. 122-3, l'étude d'impact comporte les éléments suivants, en fonction des caractéristiques spécifiques du projet et du type d'incidences sur l'environnement qu'il est susceptible de produire : 1° Un résumé non technique des informations prévues ci-dessous. Ce résumé peut faire l'objet d'un document indépendant ; 2° Une description du projet, y compris en particulier : - une description de la localisation du projet ; - une description des caractéristiques physiques de l'ensemble du projet, y compris, le cas échéant, des travaux de démolition nécessaires, et des exigences en matière d'utilisation des terres lors des phases de construction et de fonctionnement ; - une description des principales caractéristiques de la phase opérationnelle du projet, relatives au procédé de fabrication, à la demande et l'utilisation d'énergie, la nature et les quantités des matériaux et des ressources naturelles utilisés ; - une estimation des types et des quantités de résidus et d'émissions attendus, tels que la pollution de l'eau, de l'air, du sol et du sous-sol, le bruit, la vibration, la lumière, la chaleur, la radiation, et des types et des quantités de déchets produits durant les phases de construction et de fonctionnement. Pour les installations relevant du titre Ier du livre V du présent code et les installations nucléaires de base relevant du titre IV de la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 modifiée relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, cette description pourra être complétée dans le dossier de demande d'autorisation en application de l'article R. 512-3 et de l'article 8 du décret n° 2007-1557 du 2 novembre 2007 modifié relatif aux installations nucléaires de base et au contrôle, en matière de sûreté nucléaire, du transport de substances radioactives ;

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3° Une description des aspects pertinents de l'état actuel de l'environnement et de leur évolution en cas de mise en œuvre du projet, dénommée " scénario de référence ", et un aperçu de l'évolution probable de l'environnement en l'absence de mise en œuvre du projet, dans la mesure où les changements naturels par rapport au scénario de référence peuvent être évalués moyennant un effort raisonnable sur la base des informations environnementales et des connaissances scientifiques disponibles ; 4° Une description des facteurs mentionnés au III de l'article L. 122-1 susceptibles d'être affectés de manière notable par le projet : la population, la santé humaine, la biodiversité, les terres, le sol, l'eau, l'air, le climat, les biens matériels, le patrimoine culturel, y compris les aspects architecturaux et archéologiques, et le paysage ; 5° Une description des incidences notables que le projet est susceptible d'avoir sur l'environnement résultant, entre autres : a) De la construction et de l'existence du projet, y compris, le cas échéant, des travaux de démolition ; b)De l'utilisation des ressources naturelles, en particulier les terres, le sol, l'eau et la biodiversité, en tenant compte, dans la mesure du possible, de la disponibilité durable de ces ressources ; c) De l'émission de polluants, du bruit, de la vibration, de la lumière, la chaleur et la radiation, de la création de nuisances et de l'élimination et la valorisation des déchets ; d)Des risques pour la santé humaine, pour le patrimoine culturel ou pour l'environnement ; e) Du cumul des incidences avec d'autres projets existants ou approuvés, en tenant compte le cas échéant des problèmes environnementaux relatifs à l'utilisation des ressources naturelles et des zones revêtant une importance particulière pour l'environnement susceptibles d'être touchées. Ces projets sont ceux qui, lors du dépôt de l'étude d'impact : - ont fait l'objet d'un document d'incidences au titre de l'article R. 214-6 et d'une enquête publique ; - ont fait l'objet d'une évaluation environnementale au titre du présent code et pour lesquels un avis de l'autorité environnementale a été rendu public. Sont exclus les projets ayant fait l'objet d'un arrêté au titre des articles R. 214-6 à R. 214-31 mentionnant un délai et devenu caduc, ceux dont la décision d'autorisation est devenue caduque, dont l'enquête publique n'est plus valable ainsi que ceux qui ont été officiellement abandonnés par le maître d'ouvrage ; f) Des incidences du projet sur le climat et de la vulnérabilité du projet au changement climatique ; g) Des technologies et des substances utilisées. La description des éventuelles incidences notables sur les facteurs mentionnés au III de l'article L. 122-1 porte sur les effets directs et, le cas échéant, sur les effets indirects secondaires, cumulatifs, transfrontaliers, à court, moyen et long termes, permanents et temporaires, positifs et négatifs du projet ; 6° Une description des incidences négatives notables attendues du projet sur l'environnement qui résultent de la vulnérabilité du projet à des risques d'accidents ou de catastrophes majeurs en rapport avec le projet concerné. Cette description comprend le cas échéant les mesures envisagées pour éviter ou réduire les incidences négatives notables de ces événements sur l'environnement et le détail de la préparation et de la réponse envisagée à ces situations d'urgence ; 7° Une description des solutions de substitution raisonnables qui ont été examinées par le maître d'ouvrage, en fonction du projet proposé et de ses caractéristiques spécifiques, et une indication des principales raisons du choix effectué, notamment une comparaison des incidences sur l'environnement et la santé humaine ; 8° Les mesures prévues par le maître de l'ouvrage pour : - éviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine et réduire les effets n'ayant pu être évités ; - compenser, lorsque cela est possible, les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine qui n'ont pu être ni évités ni suffisamment réduits. S'il n'est pas possible de compenser ces effets, le maître d'ouvrage justifie cette impossibilité. La description de ces mesures doit être accompagnée de l'estimation des dépenses correspondantes, de l'exposé des effets attendus de ces mesures à l'égard des impacts du projet sur les éléments mentionnés au 5° ainsi que d'une présentation des principales modalités de suivi de ces mesures et du suivi de leurs effets sur les éléments mentionnés au 5° 9° Le cas échéant, les modalités de suivi des mesures d'évitement, de réduction et de compensation proposées ; 10° Une description des méthodes de prévision ou des éléments probants utilisés pour identifier et évaluer les incidences notables sur l'environnement ; 11° Les noms, qualités et qualifications du ou des experts qui ont préparé l'étude d'impact et les études ayant contribué à sa réalisation ;

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1. RÉSUMÉ NON-TECHNIQUE

Réf. 20160104 FSA Mars 2017 EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 6 1. DESCRIPTION DU PROJET

Le projet de centrale hydroélectrique se situe sur la commune d’Entraunes, dans le département des Alpes- Maritimes (06). Le projet hydroélectrique porté par la société CH HYDRO consiste à installer une prise d’eau dans le lit du à la côte NGF 1241,30 m et de turbiner l’eau 2,4 km plus bas en amont de la confluence du Var avec le torrent de la Chastelonette. L’eau sera ensuite restituée au Var immédiatement après l’usine, à la côte NGF 1117,00 m. )

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) Réf. 20160104 FSA Mars 2017 EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 7

Les principales caractéristiques du projet sont les suivantes : • Côte de crête du barrage de la prise d’eau : 1241,30 m NGF, • Niveau normal d’exploitation : 1241,30 m NGF, • Côte de restitution au Var : 1117,00 m NGF, • Hauteur de chute brute : 124,30 m, • Débit maximum prélevé : 2,50 m3/s, • Puissance maximale brute : 3 048 kW, • Production d’énergie théorique escomptée par an : 7 000 000 kWh, • Débit réservé : 250 l/s, (13,96 % du module). 2. ANALYSE DE L’ÉTAT INITIAL

2.1. BASSIN VERSANT ET HYDROLOGIE

Le Var prend sa source à Estenc, hameau de la commune d'Entraunes dans les Alpes-Maritimes. La source est située à une altitude de 1 790 mètres, au sud du (2 326 m). Le Var parcourt 114 kilomètres et rejoint la mer Méditerranée entre et Saint-Laurent-du-Var. Il présente un régime nivo-pluvial à influence méditerranéenne. Du point de vue géologique, le haut bassin versant du Var appartient à la zone subalpine constituée par la couverture sédimentaire du massif cristallin externe de l’Argentera-Mercantour situé à l’est. Cette couverture sédimentaire forme un arc appelé «Arc de Castellane». Les terrains traversés sont donc exclusivement sédimentaires, non métamorphiques, mais localement fortement tectonisés. La zone de projet se situe environ 6,5 km en aval de la source du Var, et en amont direct de la confluence du Bourdous. La superficie du bassin versant drainé à la prise d’eau a été déterminée précisément sur fond IGN au 1/25 000 (geoportail.gouv.fr) ; elle s’établit à 48,7km ². Les débits caractéristiques à la prise d’eau du projet sont présentés dans le tableau suivant :

Prise d’eau projet Station de référence Entraunes complétée (1912-1920 et 1989-1995) Superficie BV km 2 48,7 Altitude PE m 1241 Mode l/s 930 Module l/s 1790 Module spécifique l/s/km2 36,5

Étiage : QMNA5 l/s 180 Etiage principal hivernal ; Etiage secondaire estival Répartition annuelle Hautes eaux : Printemps ; Eaux moyennes : Automne Débits de pointe de crue m3/s retour 1an/5 18,6 retour 1an/10 22,8 retour 1an/20 27

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2.2. QUALITÉ DES EAUX

Le Var à Entraunes appartient à la masse d’eau FRDR91 «Le Var de sa source au Coulomp». Selon les résultats de la station d’Entraunes, le Var présente un état écologique moyen. Pour cette raison, la masse d’eau est classée en Risque de Non Atteinte des Objectifs Environnementaux (RNAOE) en 2021 pour le volet écologique. Fiche état des eaux : LE VAR à ENTRAUNES 3 (code station : 06710003) (Amont Entraunes au niveau de la micro centrale existante)

2.3. DESCRIPTION HYDRO-MORPHOLOGIQUE

Le secteur d’étude s’étend sur environ 2 400 m de long, et présente une pente moyenne de 5 %, avec un maximum à 10,7 % sur de très courtes portions.

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Le lit du Var n’offre pas une alternance classique de type radier-plat lotique ou rapide-mouille mais plutôt un défilé de faciès aléatoires imposés par la classe de taille du substrat et la pente locale. Les deux faciès majoritaires sont le rapide à forte énergie avec présence d’eau «blanche», et l’escalier avec une succession de chutes de faible hauteur et de courts rapides. Les radiers sont faiblement représentés sur le secteur ; leur substrat est plutôt grossier avec prédominance de pierres grossières, pierres fines et marnes. La présence éparse de plats courants et d’une unique mouille permet aux rares individus de truite fario de profiter d’un habitat à moindre énergie dissipée. Certains de ces faciès présentent localement un substrat fin composé de cailloux et sables grossiers. Ainsi 9 secteurs (compris entre 2 et 15 m2) ont été identifiés comme potentiellement favorables à la reproduction de la truite. La reconnaissance du linéaire met en évidence plusieurs chutes naturelles (hauteur variant de 0,6 à 1,80 m en plusieurs petites chutes) caractérisées par une courte fosse de dissipation en aval ; elles sont franchissables plus ou moins facilement selon les classes de taille des truites.

2.4. ENVIRONNEMENT HUMAIN

2.4.1. ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES Le tourisme constitue l’un des supports économiques importants de la commune, avec la Station de ski nordique d’Estenc. Selon l’Insee, la commune comptait 30 établissements actifs en 2014. Il s’agit en très grande majorité de petits établissements sans salarié dans le domaine du commerce et des services. Actuellement, le nombre d’établissements est de 15 (source : mairie d’Entraunes). L’agriculture et notamment l’élevage pastoral font partie des activités économiques clés du Parc National du Mercantour et de ses environs. Sur la commune d’Entraunes, dont l’orientation technico-économique est l’élevage ovin et caprin, on note une réduction du nombre d’exploitations, mais une augmentation des surfaces agricoles utilisées et du cheptel.

2.4.2. USAGES DE L’EAU Il n’existe pas de prélèvements pour l’alimentation en eau potable ou pour l’irrigation, en amont du projet, ni sur le secteur d’étude. En revanche, on note la présence de 2 centrales hydroélectriques en amont d’Entraunes.

2.4.3. PRÉVENTION DES RISQUES La commune d’Entraunes dispose d’un PPRn pour le risque «Avalanche». Le secteur du projet étudié (de la prise d’eau au bâtiment-usine) n’est pas affecté par les risques d’avalanche. Le Var est soumis à des crues torrentielles avec des vitesses d’écoulement importantes. Ces crues occasionnent des transports significatifs de matériaux et des érosions de berges sont possibles ; le lit des cours d’eau après les crues est souvent profondément remanié. Par ailleurs, le lit du Var présente une forte sensibilité aux inondations par la remontée de nappes dans les sédiments. Cependant, il n’existe pas de PPR inondation sur Entraunes.

2.4.4. URBANISME La commune d’Entraunes est dotée d’une carte communale approuvée en 2004. La zone d’implantation de la future usine hydroélectrique est située en zone N.

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2.4.5. SERVITUDES La prise d’eau du projet étudié est située dans le périmètre de protection de la Chapelle Saint-Sébastien, Monument historique classé. La servitude de protection des abords d’un monument historique s’applique à tous les immeubles et les espaces situés à la fois dans un périmètre de cinq cents mètres de rayon autour du monument et dans son champ de visibilité (c’est-à-dire visible depuis le monument ou en même temps que lui). Dans le cas du projet étudié, il n’existe pas de co-visibilté entre la future prise d’eau et la Chapelle.

2.5. PAYSAGE

Le projet étudié se situe dans la famille des «Hautes vallées», et dans l’entité «Le Haut Var». La famille des hautes vallées se caractérise par un territoire d’agriculture, d’élevage, et de forêt, dans lequel le caractère montagnard se mêle aux influences méditerranéennes. Ce sont des vallées étroites, aux versants découpés et aux dénivelés importants. Les versants présentent une dissymétrie marquée, l’ubac est boisé et l’adret est aménagé en terrasses ou voué au pâturage. En hiver, la neige recouvre tous ces paysages. Dans ce contexte de montagne, les possibilités de perception des torrents et de leur vallée dépendent essentiellement de la présence de voies de circulation à proximité. Ainsi, la présence de la route D2202 le long du Var permet des perceptions paysagères assez ouvertes sur la vallée. En revanche, le cours d’eau est rarement visible en raison de son encaissement ou de la présence de versants boisés. La prise d’eau sera située en périphérie immédiate du bourg d’Entraunes, dans un secteur peu accessible et masqué par la végétation rivulaire. De même, le bâtiment-usine sera situé le long du Var, très en contre-bas de la route départementale. La conduite forcée sera enterrée sous la route sur une grande portion de son tracé ; en revanche deux chemins d’accès l’un à la prise d’eau, l’autre à la centrale hydroélectrique seront créés. Les principaux enjeux paysagers de la zone d’étude concernent la préservation des versants boisés.

2.6. ENVIRONNEMENT BIOLOGIQUE

2.6.1. ZONAGES RÉGLEMENTAIRES ET D’INVENTAIRES Le secteur d'étude se situe : • en dehors du coeur du Parc National du Mercantour, mais dans son aire optimale d’adhésion • au sein ou en bordure de 3 ZNIEFF (Zone Naturelle d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique), • au sein du site Natura 2000 - ZSC (Directive Habitat) "Entraunes" • à proximité des sites Natura 2000 - ZSC (Directive Habitat) et ZPS (Directive Oiseaux) "Le Mercantour"

2.6.2. HABITATS NATURELS, FLORE ET FAUNE (HORS MILIEU AQUATIQUE) Un habitat d’intérêt communautaire, prioritaire, est présent à proximité du tracé de la conduite : «Pelouses semi- sèches calcaires subatlantiques». Cet habitat comporte un cortège remarquable d’orchidées. Vis-à-vis de la flore, aucune espèce protégée n’a été recensée. Cependant, 6 espèces d’orchidées ont été identifiées au sein des pelouses. Ces espèces sont inscrites en Annexe B de la Convention CITES (Convention de Washington). La faune protégée identifiée lors des visites se compose de 38 espèces, dont 5 remarquables et 1 déterminante, parmi ces espèces inventoriées se trouvent 27 espèces d’oiseaux nicheurs dont 3 remarquables.

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La faune patrimoniale protégée est composée d’oiseaux : le Circaète Jean-le-blanc, le Cincle plongeur et le Pic noir ; et d’insectes : le Lucane cerf-volant (coléoptère) et l’Apollon (lépidoptère). La faune patrimoniale non protégée est composée de 5 espèces remarquables et 1 déterminante, le Grand Sylvain (Limenitis populi). Les espèces faunistiques les plus sensibles vis-à-vis du projet sont : • les espèces dépendantes du milieu aquatique pour se reproduire : Amphibiens et Odonates • les espèces dépendantes du milieu aquatique pour se nourrir : Cincles plongeurs, Bergeronnettes • les espèces ne pouvant effectuer de déplacement lors de la mise en chantier : Reptiles en hibernation • les espèces gîtant dans les arbres à proximité du tracé du projet : Chiroptères, Insectes • les espèces se reproduisant dans les arbres à proximité du tracé du projet : Passereaux, Pics noirs, Circaètes, Lucanes • les espèces se nourrissant dans les arbres à proximité du tracé du projet : Oiseaux, Lucanes • les espèces dépendantes du milieu cavernicole à proximité du tracé du projet : Chiroptères, Orthoptères cavernicoles • les espèces se reproduisant de mars à juillet en cas de travaux dans cette période : Herpétofaune, Oiseaux, Insectes Vis-à-vis des chiroptères, au moins 23 espèces sont citées pour la commune d’Entraunes et les prospections ont révélé une bonne présence crépusculaire près du village ; en revanche ce groupe semble absent sur le site d’implantation du bâtiment usine. Les gîtes potentiels des espèces arboricoles et des espèces susceptibles de s’abriter dans les cavités naturelles ou les fissures des ponts ont été cartographiés. Enfin, le papillon patrimonial (Grand Sylvain) a fait l’objet de prospections ciblées, et sa plante-hôte, le peuplier, a été cartographiée. La piste d’accès au bâtiment usine constitue le secteur le plus sensible vis-à-vis de cette espèce.

2.6.3. HYDROBIOLOGIE L'hydrobiologie du Var dans la zone d'influence du projet d'aménagement hydroélectrique a été étudiée à partir d'inventaires de terrain (invertébrés aquatiques et faune piscicole) et de la bibliographie disponible. Trois inventaires piscicoles ont été menés sur le Var, en amont du projet de prise d'eau, dans le secteur court- circuité et en aval de la future restitution. La truite fario est la seule espèce qui a été capturée. Sur les 3 inventaires réalisés, la truite fario présente une densité variant de 77 à 187 ind/ha (soit une moyenne de 115individus/ha). Cette densité peut-être qualifiée de faible, mais en lien avec les conditions hydrauliques et écologiques : cours d'eau peu biogène, ressource alimentaire faible, crues fortement chargées pouvant entrainer une mortalité piscicole importante, conditions hivernales sévères... Sur les trois stations, un seul alevin de l'année a été capturé, ce qui témoigne d'un recrutement très faible. Aucun poisson n’a été capturé sur le Bourdous. Pour la macrofaune benthique, les prélèvements ont été réalisés au niveau de 5 stations (idem inventaires piscicoles + 1 station dans le secteur court-circuité aval) ; les notes d’IBGN (Indice Biologique Global Normalisé) varient de 10 à 14 sur les 4 stations du Var. La station «Amont» présente le meilleur IBGN (14 et 13) grâce à la présence de taxons du meilleur groupe indicateur (taxons les plus polluo-sensibles). La station «TCC aval» comporte le même groupe indicateur mais avec une richesse taxonomique moindre (10 à 11 taxons recensés au lieu de 16-17 à l’amont) ce qui conduit à un IBGN légèrement inférieur (12). Les deux autres stations («TCC amont» et «Aval») sont similaires avec un groupe indicateur inférieur et une note d’IBGN de 10 à 11. Ces résultats sont similaires à ceux de la station de suivi de l’Agence de l’Eau RMC située en amont d’Entraunes (IBGN = 11).

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Globalement, l’absence de matière organique limite largement les potentialités biologiques du cours d’eau. Le peuplement benthique se compose majoritairement de diptères, en particulier de simulidae, caractéristiques des torrents de montagne aux eaux vives, et dont le mode alimentaire est de type «filtreur». Seule la station «TCC aval» présente une population importante d’éphémères de la famille des Baetidae dont le mode alimentaire est de type «brouteur», ce qui s’explique par la présence d’une légère couverture algale sur le substrat. Par ailleurs, le Bourdous apparait comme un cours d’eau pratiquement abiotique avec une note IBGN de 3, et une absence de faune piscicole. Les crues dévastatrices (laves torrentielles) en sont sans doute la cause.

2.7. SYNTHÈSE DE L’ÉTAT INITIAL

Enjeux Nature et caractéristiques Intensité Enjeux sur les facteurs physiques Hydrologie Débit du Var dans le secteur du projet Fort Transport des sédiments Libre circulation des sédiments, maintien des débits structurants Fort Qualité des eaux Atteinte du Bon État en 2021 Fort Enjeux humains et paysagers Socio-économie Agriculture, Tourisme Faible Usages Ouvrages hydroélectriques existants Modérée - Règlement d’urbanisme Urbanisme et Servitudes Modérée - Périmètre de protection de la Chapelle St-Sébastien Risques naturels Inondation, avalanche, mouvements de terrain, sismicité Faible - Présence d’un monument classé (Chapelle St-Sébastien) mais sans co-visibilité Paysage avec la zone projet, Modérée - Rares perceptions sur le Var depuis la route touristique D2202 Enjeux sur l’environnement naturel - Rive droite du Var inclus dans ZNIEFF de type 1 - Rive gauche du Var inclus dans ZNIEFF de type 2 Contexte patrimonial - Ensemble du secteur d’étude inclus dans site Natura - ZSC Fort - Ensemble du secteur d’étude situé en dehors du coeur du Parc National du Mercantour, mais dans son aire optimale d’adhésion

- Un habitat communautaire prioritaire recensé dans la zone d’influence du projet : «Pelouses semi-sèches calcaires» - Flore : Pas d’espèce protégée ou patrimoniale, mais présence de nombreuses stations d’orchidées Habitats, faune, flore - Faune : nombreuses espèces protégées ou remarquables parmi lesquelles : Fort terrestres ‣ 5 espèces patrimoniales et protégées : 3 oiseaux (circaète-Jean-le-Blanc, cincle plongeur, pic noir), 2 insectes (lucane cerf-volant et apollon) ‣ 1 papillon non protégé déterminant : le Grand Sylvain Présence de gites potentiels pour les chauve-souris

- Milieu faiblement biogène - Présence de quelques zones de frayère potentielle - Peuplement monospécifique de truites sur l’ensemble des stations Hydrobiologie Modérée - Population piscicole peu dense et peu équilibrée (faible recrutement) - Peuplements benthiques peu diversifiés et IBGN moyens (10 à 14 sur le Var) à très faible sur le Bourdous (IBGN = 3) Continuité écologique Présence de plusieurs chutes naturelles franchissables plus ou moins facilement Faible (poissons) selon les classes de taille des truites

Réf. 20160104 FSA Mars 2017 EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 13 3. ANALYSE DES IMPACTS DU PROJET

3.1. PHASE TRAVAUX

L’ensemble du chantier se déroulera sur environ 10 mois. Les différents ouvrages (prise d’eau, conduite forcée, et bâtiment usine) pourront être réalisés en parallèle par des équipes différentes.

3.1.1. IMPACTS SUR MILIEU HUMAIN La route D2202 est assez fréquentée en été. La pose de la conduite sous son tracé occasionnera une gêne pour les utilisateurs, mais elle sera limitée aux tronçons en travaux et évoluera au fur et à mesure de l’avancée du chantier, par tranche de 100 m environ. À tout moment la route restera utilisable avec circulation alternée, et des mesures de sécurité seront prises pour assurer le passage des véhicules sur la zone en travaux. L’ouvrage de prise d’eau est situé à la pointe sud du bourg d’Entraunes, à proximité de quelques habitations. Cependant, l’essentiel des travaux aura lieu en rive droite, de l’autre côté de la rive urbanisée. De plus, l’accès s’effectuera également par la rive droite ce qui évitera le dérangement des habitants. La gêne pour les habitants sera provoquée essentiellement par le bruit et les émissions de poussières, mais qui resteront limités sur ce type de chantier. Les travaux dans cette zone sont estimés à 3 mois, et se dérouleront uniquement aux heures et jours ouvrables.

3.1.2. IMPACTS SUR LE MILIEU BIOLOGIQUE TERRESTRE L’impact des travaux sur le milieu terrestre est lié essentiellement à la création de pistes pour l’accès à la prise d’eau et au bâtiment-usine. Ces travaux affecteront majoritairement des habitats forestiers, et la faune inféodée. Ainsi, l’impact potentiel des travaux est jugé fort sur : - le milieu forestier en tant qu’habitat potentiel d’espèces avifauniques, de chiroptères (zone de nidification), et de l’écureuil roux, - des éboulis, milieux très réduits sur l'emprise des travaux, mais qui peuvent constituer des gîtes à chiroptères au niveau des cavités rocheuses, - des ouvrages d'art sous chaussée qui peuvent constituer des gîtes à chiroptères, - les amphibiens présents dans un fossé localisé sur le tracé du projet (Crapaud commun et Grenouille rousse), - les reptiles présents sur le tracé des pistes d’accès (Couleuvre verte et jaune, Lézard vert occidental, Lézard des murailles, Vipère aspic), Un impact potentiel sur le Lucane-cerf-volant et le Grand Sylvain est évalué de modéré à fort. Enfin, un impact potentiel sur les pelouses semi-sèches calcaires localisées à proximité du tracé de la conduite, est jugé modéré.

3.1.3. IMPACTS SUR LE SITE NATURA 2000 - ZSC «ENTRAUNES» La plupart des habitats naturels et des espèces, désignés dans ce site Natura 2000, n'ont pas été contactés lors des prospections de terrain. Cependant, des incidences potentielles fortes ont été identifiées sur un habitat (Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires) et quelques espèces (Lucane Cerf-volant, chiroptères) d’intérêt communautaire, ce qui nécessite la mise en place de mesures d’évitement et de réduction des impacts. Au vu de la mise en place de mesures d'évitement et d'une réflexion de préservation et de conservation des habitats et espèces désignés, au stade de l'élaboration du projet, ce dernier n'aura pas d'incidences notables sur les sites Natura 2000.

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3.1.4. IMPACTS SUR MILIEU AQUATIQUE Une augmentation de la concentration en MES des eaux pourrait survenir au moment de la mise en place et de la dépose des batardeaux en terre pour la construction des prises d’eau. Mais cette augmentation sera très limitée dans le temps et d’ampleur réduite, compte tenu des faibles volumes de matériaux à déplacer. Le risque de pollution par la laitance de béton est également faible car les coulages seront réalisés en milieu sec, protégé par un batardeau, et dans des coffrages étanches. Par ailleurs, la construction des ouvrages de prise d’eau entraînera une perturbation temporaire des habitats aquatiques sur toute la surface du chantier, de l’ordre de 300 m 2. Une pêche de sauvetage pourra être effectuée en cas de piégeage des poissons dans la zone d’assec. La mise en place de la conduite forcée et la construction du bâtiment-usine n’auront aucun impact sur les milieux aquatiques.

3.2. PHASE DE FONCTIONNEMENT

Pour rappel, le projet d’aménagement hydroélectrique d’Entraunes fonctionnera selon les caractéristiques suivantes : • Prise d'eau sur le Var, avec clapet mobile et vanne de dégravement permettant l'évacuation des sédiments, • Présence d’ouvrages de franchissement piscicole à la prise d’eau (passe à poissons et dévalaison), • Fonctionnement exclusif au fil de l'eau, avec asservissement de la turbine au niveau d’eau à l’entrée de la prise d’eau : sonde de niveau reliée à un automate à la centrale, • Dérivation d’une partie des débits dans une conduite forcée de 2,4 km, • Débit réservé égal à 14 % du module.

3.2.1. IMPACTS SUR HYDROLOGIE DU TCC Une partie des eaux du Var sera dérivée par la prise d'eau et restituée à l'usine. Le secteur court-circuité s’étend sur 2 400 m. Le débit dans le tronçon court-circuité (TCC) dépend directement de deux caractéristiques du projet : - le débit d'équipement, ici de 2 500 l/s - le débit réservé, fixé ici à 250 l/s, soit 14 % du module. Le module à l'aval immédiat de la prise d'eau passera de 1790 l/s à 770 l/s, et la période en strict débit réservé sera de 242 j/an. Cependant, le Bourdous apportera des débits complémentaires quelques dizaines de mètres à l’aval de la prise d’eau ; avec ces apports, le module du TCC atteindra 1 360/s, et le nombre de jour en débit réservé strict sera réduit à 27 jours/an. De plus, d’autres apports intermédiaires viendront abonder les débits du Var tout le long du TCC. En fin de TCC, le module s’établira à 1 980 l/s. Ainsi, le projet entraînera une baisse significative des débits moyens uniquement sur les 60 premiers mètres du TCC. Sur 98 % du TCC, la baisse des débits sera largement atténuée par les apports du Bourdous.

Les valeurs caractéristiques d’étiage à la prise d’eau, sont de 180 l/s (QMNA 5) et 370 l/s (QMNA 2). Le fonctionnement de la centrale, avec un débit réservé de 250 l/s, valeur intermédiaire entre les QMNA 2 et le

QMNA5, entrainera un allongement des périodes d’étiage puisque le débit réservé strict sera effectif 242 j/an à l’aval immédiat de la prise d’eau.

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Cependant, les apports intermédiaires, en particulier ceux du Bourdous, viendront augmenter progressivement le débit réservé. Ainsi, à l’aval de la confluence du Bourdous, le débit réservé strict ne sera plus effectif que 27 jours/an comme en situation naturelle. Par ailleurs, l'écrêtage des crues sera très limité, car le débit d'équipement sera très faible par rapport aux débits de crue observés ; de ce fait, plus de 80 % des débits de crues transiteront dans le TCC.

3.2.2. IMPACTS SUR TRANSPORT SOLIDE La prise d’eau occupant la totalité de la largeur du Var bloquera les sédiments qui s'accumuleront progressivement dans la retenue. Pour limiter l’impact de cet ouvrage sur le transit sédimentaire et pour assurer le bon fonctionnement de la prise d’eau, plusieurs dispositifs sont prévus : - le clapet mobile sera abaissé lors des épisodes de crues afin de laisser librement s’écouler les sédiments dans le Var ; - une vanne de dégravage (2,00 m x 2,00 m) sera positionnée entre le clapet et la berge rive droite ; elle permettra d’évacuer les sédiments accumulés au niveau de l’entrée de la prise d’eau ; le débit transitant par la vanne lorsqu’elle sera complètement ouverte sera de 17,54 m3/s ; - une vanne de dessablage permettra d’évacuer les sédiments accumulés dans la chambre de dessablage.

3.2.3. IMPACTS SUR MILIEU HUMAIN Incidences socio-économiques La mise en place d’un aménagement hydroélectrique se traduira par un apport financier pour la commune d’Entraunes, par le biais de taxes, impôts, bail et redevances. Un gardien sera employé à temps partiel pour la surveillance quotidienne des installations (centrale, prise d’eau). Incidences énergétiques et climatiques Avec une production d’environ 7 millions de kWh par an, le projet participera aux objectifs du Grenelle de l’Environnement et du SRCAE de la Région PACA en matière d’énergies renouvelables. Pour l’hydroélectricité, l’objectif du SRCAE-PACA est d’atteindre une production supplémentaire de 220GWh en 2020. La production fournie par la centrale correspond à la consommation électrique de plus de 5 000 personnes, soit environ la moitié de la population de la Communauté de Communes Alpes d’Azur (9 759 habitants) à laquelle appartient Entraunes. Par ailleurs, la production d’électricité à partir d’une énergie renouvelable permettra de limiter les émissions de gaz polluants engendrées par la combustion d’énergies fossiles pour la production d’électricité.

3.2.4. IMPACTS PAYSAGERS L’impact paysager d’une centrale hydroélectrique peut se situer à 3 niveaux : la prise d’eau, la conduite ou canal d’amenée, le bâtiment-usine. La prise d’eau sera située en périphérie immédiate du bourg d’Entraunes, mais dans un secteur peu accessible et masqué par la végétation rivulaire. Ainsi, il n’existera pas de point de vue sur la prise d’eau, ni depuis les habitations, ni depuis la route départementale, ni depuis la Chapelle Saint-Sébastien, monument historique classé.

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La conduite forcée sera entièrement enterrée, et positionnée, pour une grande part, sous le tracé de la route existante ; son impact dans le paysage sera donc nul. Seules les deux pistes à créer pour l’accès à la prise d’eau et au bâtiment-usine resteront visibles sur les secteurs proches de la RD2202. Le bâtiment-usine lui-même, situé en bordure du Var et en contre-bas de la route, sera masqué par la végétation du versant.

3.2.5. IMPACTS SUR LE MILIEU BIOLOGIQUE Le fonctionnement de la centrale hydroélectrique n’aura aucune incidence sur les habitats, la faune et la flore non liés au milieu aquatique. Les espèces recensées liées au milieu aquatique, hors poissons et invertébrés benthiques, sont un odonate (Cordulégastre bidenté) et quelques oiseaux (cincle plongeur, bergeronnette grise et bergeronnette des ruisseaux). Cordulegastre bidenté : le Var dans le secteur étudié ne constitue pas un habitat privilégié pour cette espèce ; de plus, la réduction des débits dans le secteur court-circuité n’est pas susceptible de perturber le cycle de développement de cette espèce. Bergeronnette grise : la réduction des débits dans le secteur court-circuité n’est pas susceptible de perturber le nourrissage de cette espèce. Bergeronnette des ruisseaux : la réduction des débits dans le secteur court-circuité n’est pas susceptible de perturber ni le nourrissage, ni la nidification de cette espèce. Cincle plongeur : la mise en débit réservé du TCC améliorera les conditions de chasse du cincle en dégageant davantage de surfaces exondées, mais réduira faiblement les potentialités alimentaires. Par ailleurs, le fonctionnement au fil de l’eau de l’aménagement n’entraînera aucun risque d’ennoiement des nids. D’une manière générale, les pertes de fonctionnalités écologiques par rapport à un cours d’eau naturel, se situent : - en amont de la chaussée, avec un changement des faciès d'écoulement ; le faciès de retenue remplaçant des faciès à l'origine plus lotiques, - au niveau de la continuité écologique, en montaison et en dévalaison, - au niveau des modifications d’habitats en aval de la chaussée (tronçon court-circuité). Faciès amont En provoquant une remontée de la ligne d’eau en amont, la mise en place du seuil de prise d'eau va conduire à la création d’une courte retenue et donc d’un faciès lentique. La surface de la retenue sera d’environ 350 m ² et s’étendra sur une longueur de 40 m. Cette modification des faciès affectera le peuplement piscicole de faible densité sur cette portion du Var (1,87 individus/100 m 2), ainsi que les peuplements d’invertébrés benthiques. Le faciès rencontré, aujourd'hui de type rapide, sera remplacé par un faciès de mouille, de faible profondeur (0,5 à 2 m en amont du clapet), à écoulement lent. Compte tenu de l'emprise très limitée de la retenue, la modification locale de faciès n'aura pas d'impact sur l'habitabilité du secteur, tant pour la faune benthique que piscicole. Continuum piscicole La réalisation du projet hydroélectrique créera un obstacle infranchissable et aura une incidence sur le continuum de montaison et de dévalaison des poissons. C’est pourquoi, des ouvrages de franchissement ont été prévus pour éviter cet impact.

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Habitats et faune piscicole La quasi-totalité des habitats observés est de type lotique, à l’exception d’une mouille. La réduction des débits dans le secteur court-circuité entraînera à la fois une perte de surface mouillée et une réduction des vitesses d’écoulement. Cependant, certains faciès (chutes, cascades, rapides) présentent des pentes plus fortes qui permettent de maintenir des écoulements vifs et une largeur mouillée relativement stable quels que soient les débits. En revanche, les faciès de radiers et de plats courants sont plus sensibles aux baisses de débits et subiront une réduction des vitesses d’écoulement et des surfaces mouillées. Ces faciès représentent environ 18 % du secteur court-circuité. Le maintien d’un débit réservé de 250 l/s, soit 14 % du module, permettra de limiter largement cette incidence. Frayères Les possibilités de frayères sur ce type de cours d'eau à forte capacité de mobilisation sédimentaire sont très variables d'une année sur l'autre. Les quelques zones de frayères potentielles observées en août 2016 seront probablement déplacées au gré des crues et des évolutions des cours d'eau. Par ailleurs, la période de reproduction de la truite ayant lieu en période d’étiage hivernal, sur ces cours d’eau d’altitude, le maintien d’un débit réservé équivalent aux débits d’étiage naturel (entre QMNA2 et QMNA5) entraînera peu de modification des faciès favorables à la fraie. Peuplement benthique L'abaissement des vitesses d'écoulement dans le TCC pourra avoir un impact sur le peuplement benthique en favorisant les espèces limnophiles au détriment des espèces rhéophiles, sur les secteurs les moins pentus. En particulier, les faciès les plus sensibles sont les radiers et les plats courants (18 % du secteur). Une perte de surfaces mouillées sur ces faciès entraînera également une réduction de la biomasse d’invertébrés. Les autres faciès (chutes, cascades, rapides), soit 82 % du TCC, présentent des pentes plus fortes qui permettent de maintenir des vitesses d’écoulement favorables aux espèces lotiques ; la réduction de surfaces mouillées y sera également plus faible. Par ailleurs, les peuplements recensés présentent de nombreuses espèces ubiquistes ou plus limnophiles qui seront peu sensibles aux modifications de l’hydrologie. Risque de gel L'abaissement du débit dans les cours d'eau de montagne peut favoriser les possibilités de prise en glace. Dans le cas du projet d’Entraunes, le débit réservé correspond aux débits naturels d’étiage hivernal. Les observations réalisées en janvier 2017 (cf photos ci-dessous) montrent que seules les bordures du Var sont prises en glace. De plus, la reconstitution des débits déversés et turbinés à la prise d’eau montre que la centrale sera le plus souvent arrêtée à cette période, par manque d’eau. Le fonctionnement de la centrale n'aura donc pas d'impact sur la prise en gel du cours d'eau.

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3.3. SYNTHÈSE DES IMPACTS

PHASE DE CHANTIER Positif/ Direct/ Temporaire/ Évaluation Enjeu Nature de l’effet Négatif Indirect Permanent impact brut Milieu physique Pollution accidentelle des eaux superficielles lors de la Fort - Direct Temporaire Faible mise en place des batardeaux et de la prise d’eau Milieu humain Gêne pour le voisinage : bruit, poussières, circulation de Fort - Direct Temporaire Faible camions et engins de chantier Modéré Gêne pour les activités de loisirs (pêche) - Direct Temporaire Faible Milieu biologique Dégradation des habitats aquatiques au niveau des Fort - Direct Temporaire Faible batardeaux et de la prise d’eau Destruction des habitats terrestres sur le tracé de la Fort - Direct Permanent Fort conduite forcée Dérangement d’espèces : Insectes, Amphibiens, Reptiles, Fort - Direct Temporaire Fort Avifaune, Mammifères dont Chiroptères Fort Impacts sur les sites Natura 2000 - Direct Temp/Perm Fort

PHASE D’EXPLOITATION Positif/ Direct/ Temporaire/ Évaluation Enjeu Nature de l’effet Négatif Indirect Permanent impact brut Milieu physique Modification de l’hydrologie dans le tronçon court-circuité Fort - Direct Permanent Faible (TCC) pour un débit réservé (DR) de 250 l/s Fort Modification du transport solide dans le TCC - Direct Permanent Faible Milieu humain et paysager Fort Impacts socio-économiques + Direct Permanent Faible Fort Impacts énergétiques et climatiques + Direct Permanent Faible Fort Incidence sur la santé et la sécurité des populations - Direct Permanent Nul Modéré Gêne pour les activités de loisirs (pêche) - Direct Permanent Faible Modéré Modification des perceptions paysagères depuis la D2202 - Direct Permanent Faible Modéré Modification des perceptions paysagères depuis le GR - Direct Permanent Nul Modification des perceptions depuis ou vers la Chapelle Fort - Direct Permanent Nul St-Sébastien (MH classé) Milieu biologique Fort Obstacle à la continuité piscicole à la prise d’eau - Direct Permanent Faible Fort Risque de mortalité des poissons au passage de la turbine - Direct Permanent Nul Perte d’habitats aquatiques, perturbation des populations Fort - Direct Permanent Faible piscicoles et benthiques pour un DR de 250 l/s Fort Réduction des frayères - Direct Permanent Faible Fort Risque de prise en glace du cours d’eau - Direct Permanent Faible Fort Perturbation des habitats, faune et flore terrestres - Direct Temporaire Faible Fort Impacts sur les sites Natura 2000 - Direct Temporaire Nul

Réf. 20160104 FSA Mars 2017 EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 19 4. DESCRIPTION DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION

L’application d’une démarche itérative a permis une prise en compte des considérations environnementales et techniques afin d’aboutir au projet actuel. Au préalable, le projet initial constituait une alternative étudiée puis abandonnée par le Maître d’Ouvrage en raison de ses incidences plus fortes sur l’environnement. Ce projet initial se distinguait par : • le positionnement de la prise d’eau sur le Var en aval de la confluence du Bourdous permettant de dériver les eaux de cet affluent, • le maintien d’un débit réservé calé au 1/10ème du module, minimum réglementaire, soit 180 l/s. Les répercutions de ce projet sur l’hydrologie du secteur court-circuité sont présentées dans la fiche ci-après et comparées au projet retenu dans le tableau suivant :

Projet initial Projet retenu Module du TCC à l’aval du Bourdous 0,72 m 3/s 1,36 m 3/s Nb jours en DR strict à l’aval du Bourdous 237 jours 27 jours

5. MESURES POUR ÉVITER, RÉDUIRE, COMPENSER LES IMPACTS

5.1. MESURES D’ÉVITEMENT

5.1.1. ME1 - LOCALISATION DE LA PRISE D’EAU La principale mesure d’évitement a consisté dans l’abandon de la prise d’eau en aval du Bourdous. De ce fait, la totalité des débits du Bourdous viennent alimenter le secteur court-circuité du projet.

5.1.2. ME2 - CALENDRIER DES TRAVAUX Le calendrier des travaux a été établi de façon à éviter : - les périodes sensibles au dérangement de la faune, - la période touristique (juillet-août) pour l’enfouissement de la conduite forcée sous la route D2202, - la période de reproduction de la truite (novembre à avril) pour les travaux dans le lit du Var.

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5.1.3. ME3 - MISE EN DÉFENS DES HABITATS SENSIBLES Avant le démarrage des travaux, une mise en défens des zones sensibles sera réalisée par un expert écologue ; cette mise en défend consiste dans le balisage : - des arbres à cavités, ouvrages hydrauliques, et cavités rocheuses constituant des gîtes à chiroptères, - des espaces forestiers jouxtant l'emprise des travaux et constituant des habitats forestiers favorable à l'avifaune et au cortège de chiroptères, - des peupleraies abritant potentiellement le Grand Sylvain, - des pelouses semi-sèches calcaires à proximité du passage de la conduite forcée.

5.2. MESURES DE RÉDUCTION

5.2.1. MR1 - BONNES PRATIQUES DE CHANTIER Un cahier des charges environnemental sera fourni aux entreprises réalisant les travaux. Les entrepreneurs seront sensibilisés aux impacts environnementaux potentiels des travaux et devront respecter les clauses du cahier des charges environnemental. Les engins de chantier seront correctement entretenus et respecteront les normes de bruit. En fin de chantier, les sites de travaux seront remis en état. Les travaux en rivière seront réalisés en assec, à l’abri d’un batardeau. Une pêche de sauvetage sera réalisée avant la mise à sec des zones de travaux.

5.2.2. MR2 - SÉCURITÉ SUR LA ROUTE D2202 L’enfouissement de la conduite forcée sous la route D2202 entraînera une perturbation ponctuelle de la circulation des véhicules sur les tronçons en travaux. Pour limiter la gêne occasionnée, le chantier se déroulera par tronçon d’environ 100 m qui seront rebouchés au fur et à mesure. Une personne du chantier sera affectée à organiser une circulation alternée selon les besoins. Par ailleurs, sur les tronçons en cours de travaux, un balisage de la zone de chantier sera réalisé afin de sécuriser cette zone vis-à-vis de tous les usagers.

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5.2.3. MR3 : MAINTIEN DU CONTINUUM SÉDIMENTAIRE Le seuil de prise d’eau sera constitué d’un clapet mobile qui sera abaissé lors des épisodes de crues permettant le libre écoulement des sédiments dans le Var. De plus, une vanne de dégravage sera positionnée entre le clapet et la berge rive droite. Cette vanne, à son ouverture maximale, permettra le passage d’un débit de 17 m3/s, soit près de 10 fois le module.

5.2.4. MR4 : MAINTIEN DU CONTINUUM PISCICOLE L’entrée de la chambre de mise en charge sera munie d’un plan de grille icthycompatible. Une passe à poissons à bassins ainsi qu’un canal de dévalaison permettront d’assurer le franchissement piscicole. Les débits assurant le fonctionnement de ces ouvrages seront répartis comme suit : - 150 l/s dans la passe à poissons, - 100 l/s dans la dévalaison (4% du débit turbiné maximal)

5.2.5. MR5 : MAINTIEN D’UN DÉBIT MINIMUM BIOLOGIQUE La méthode ESTIMHAB (méthode simplifiée des micro-habitats) a permis de déterminer un débit minimum biologique pour le secteur court-circuité par le projet d’aménagement hydroélectrique d’Entraunes. Les résultats de l’application de la méthode mettent en évidence qu'un débit de 180 l/s, équivalent au dixième du module (soit la valeur minimale fixée par le Code de l'Environnement), apparaît un peu faible vis-à-vis des caractéristiques du milieu. Le gain de surface utile pour la truite est maximal entre 100 l/s et 250 l/s, c'est-à-dire que dans cette gamme de débit, une faible augmentation du débit permet un gain important de surface utile. Un débit de 250 l/s apparaît être le point d'inflexion d'évolution des surfaces utiles. Au delà, la surface utile augmente, mais de façon plus limitée. Pour ce débit, les surfaces utiles théoriques obtenues aux deux stations sont quasiment maximales pour la truite fario juvénile et restent très satisfaisantes pour la truite adulte (76 % de la surface obtenu au débit médian). En considérant les apports du Bourdous, les surfaces disponibles sont égales à 88 % de celles obtenues naturellement au débit médian pour la truite adulte et de 105 % pour la truite juvénile.

5.2.6. MR6 : MAINTIEN DES BOIS MORTS Lors des travaux de défrichement dans les secteurs boisés, les bois morts ou présentant des cavités favorables au Lucane Cerf-volant seront déplacés et conservés en marge de la piste à créer. De plus, du bois de coupe sera également conservé sur les abords de la piste afin de constituer de futurs habitats pour cette espèce.

5.3. MESURES COMPENSATOIRES

Une mesure compensatoire est proposée vis-à-vis des amphibiens présents au niveau du fossé. En effet, le choix du calendrier de travaux au niveau du fossé dans la zone 2 permettra d'éviter la destruction de la ponte de l'année en cours (les travaux sur ces secteurs se dérouleront en dehors de la période mars à mai). Cependant, à l’issue des travaux, la restauration de cet habitat participant à la continuité écologique et hydraulique, devra être entreprise pour permettre le retour des amphibiens sur leur zone de reproduction.

Réf. 20160104 FSA Mars 2017 EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 22 6. SUIVI DES MESURES

6.1. SUIVI DES TRAVAUX

Un suivi des travaux par un expert écologue sera mis en place. Ce suivi consistera à vérifier : • au démarrage des travaux : - le respect du calendrier proposé - la mise en place du balisage des zones sensibles,

• au cours des travaux : - le maintien du chantier dans le strict espace nécessaire aux travaux, - la permanence et le respect du balisage des zones sensibles, - la propreté du chantier, • en fin de travaux : - la remise en état des zones de chantier, - l’enlèvement du balisage.

6.2. SUIVI HYDROBIOLOGIQUE

Le maintien du débit réservé sera contrôlé en permanence par le calibrage des échancrures délivrant le débit réservé dans les ouvrages de franchissement piscicole. Cependant, afin de vérifier le bon maintien des potentialités hydrobiologiques du Var dans le secteur court- circuité avec un débit réservé de 250 l/s, un suivi hydrobiologique (invertébrés et poissons) sur une durée de 5 ans est proposé. Celui-ci permettra à la fois de comparer les peuplements hors aménagement et dans le secteur court-circuité, et d’évaluer le bénéfice des apports intermédiaires dans le TCC.

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2. DESCRIPTION DU PROJET

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2.1. LOCALISATION DU PROJET

Le projet de centrale hydroélectrique se situe sur la commune d’Entraunes, dans le département des Alpes-Maritimes (06).

Le projet hydroélectrique porté par la société CH HYDRO consiste à installer une prise d’eau dans le lit du Var à la côte NGF 1241,30 m et de turbiner l’eau 2,4 km plus bas en amont de la confluence du Var avec le torrent de la Chastelonette. L’eau sera restituée au Var immédiatement à l’aval de l’usine, à la côte NGF 1117,00 m. )

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2.2. CARACTÉRISTIQUES DU PROJET DE CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE 2.2.1. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Les principales caractéristiques du projet sont les suivantes : • Côte de crête du barrage de la prise d’eau : 1241,30 m NGF, • Niveau normal d’exploitation : 1241,30 m NGF, • Côte de restitution au Var : 1117,00 m NGF, • Hauteur de chute brute : 124,30 m, • Débit maximum prélevé : 2,50 m3/s, • Puissance maximale brute : 3 048 kW, • Production d’énergie théorique escomptée par an : 7 000 000 kWh, • Débit réservé : 250 l/s (14 % du module). 2.2.2. DÉTAILS DES OUVRAGES

2.2.2.1. OUVRAGES DE PRISE D’EAU

Le barrage sera composé d’un clapet mobile de 6,20 m de large et 2,00 m de haut, situé dans le lit du Var, et dont la cote de crête sera de 1241,30 m NGF. La retenue engendrée par ce barrage permettra d’alimenter la prise d’eau située en berge, rive droite. Le clapet pourra être abaissé lors d’épisodes de crues afin de laisser librement s’écouler les débits du Var.

Une vanne de dégravage (2,00 m x 2,00 m), située entre le clapet et la berge rive droite, permettra d’évacuer les sédiments accumulés au niveau de l’entrée de la prise d’eau.

La prise d’eau sera constituée d’un bassin de dessablage suivi d’une chambre de mise en charge de la conduite forcée. L’entrée de la prise d’eau sera munie d’un plan de grille icthycompatible (grilles à 26°, entrefer à 2 cm, goulotte de dévalaison).

Une passe à poissons à bassins ainsi qu’un canal de dévalaison permettront d’assurer le franchissement piscicole : • Passe à poissons : une passe à bassins successifs permettra de diviser la chute de 2 m créée par le barrage à clapet en sept chutes successives de 29 cm. Un débit de 150 l/s circulera dans la passe à poissons. • Dévalaison : au sommet de la grille d’entrée de la chambre de mise en charge, une goulotte de dévalaison sera mise en place. Un débit de 100 l/s circulera dans cet aménagement.

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2.2.2.2. CONDUITE FORCÉE ET PISTES D’ACCÈS

Depuis la prise d’eau, une conduite forcée de 1200 mm de diamètre sera enfouie, sur 2400 m de long et sous 80 cm de charge. La majorité du tracé de la conduite sera réalisée sous la route départementale D2202. Seuls le départ de la conduite et l’arrivée à l’usine se feront en traversant des terrains communaux et nécessiteront la création de deux pistes d’accès.

Durant les travaux, les pistes auront une largeur d’environ 6 m pour permettre le passage d’engins et l’enfouissement de la conduite ; en phase d’exploitation, leur largeur utile sera ramenée à 3 m. Un défrichement sur environ 485 m (essentiellement pour l’accès au bâtiment-usine) sera réalisé. Une étude géotechnique (de type G1ES), commandée par le Maître d’Ouvrage à un bureau d’étude spécialisé, conclut favorablement à la réalisation du défrichement dans les zones de fortes pentes menant au bâtiment-usine (cf annexe).

D’une manière générale, la réalisation des pistes d’accès sera étudiée de façon à équilibrer les volumes de déblais et de remblais, dans un objectif tant économique qu’écologique. Le surplus de déblais sera évacué vers des zones de stockage ou de régalage les plus proches possible du chantier ; ces zones seront recherchées et choisies en partenariat avec la mairie d’Entraunes.

Les éléments de précision concernant ces travaux seront fournis à l’administration dans le cadre dossier d'exécution, préalablement au démarrage du chantier. !

Prise d’eau '#.2!,(!"#1!

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%3+-(.3! 42+.(! ! ! Départ de conduite forcée,(Source depuis : Dossier la prise de d’eau demande! d’autorisation"11+5)(!$!,942+.(!'(!,#!&/.'4+3(!*/1&)( - CH HYDRO) ! 2.2.2.3. USINE HYDROÉLECTRIQUE

Le bâtiment usine sera implanté à la cote 1121,00 m NGF sur une parcelle communale. Il sera positionné avec un recul d’environ 10 m par rapport à la berge rive droite du Var, et sera également situé en hauteur par rapport au cours d’eau (+ 5 m). Ceci évitera tout risque d’inondation. De plus, il sera protégé par un merlon naturel existant bordant la berge rive droite du Var. Le bâtiment usine possèdera une surface au sol de 115 m 2 (12 m x 9,60 m). Il répondra aux exigences architecturales locales.

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Le bâtiment usine abritera une turbine Pelton permettant de turbiner un débit maximum de 2,5 m 3/s. Le débit d’amorçage de la turbine sera d’environ 250 l/s.

L’installation hydroélectrique sera pilotée par : - un automate relié aux différentes sondes et envoyant les informations collectées au service d’exploitation/maintenance du groupe QUADRAN qui supervisera l’installation à distance via internet, - un gardien, employé par la société CH HYDRO, qui réalisera une visite quotidienne du site, ainsi que les premières opérations de maintenance. Il s’assurera quotidiennement de la bonne restitution du débit réservé et de la propreté de la passe à poissons.

L’aspect architectural du bâtiment-usine respectera les préconisations de la carte communale d’Entraunes : - Toiture bi-pente en bacs aciers de couleur gris lauze, - Murs enduits à la chaux de couleur ocre clair, - Portail et porte d’accès habillés avec des planches de mélèze.

2.2.2.4. CANAL DE FUITE, RESTITUTION

L’eau turbinée rejoindra le canal de fuite situé sous la turbine Pelton, et sera restituée au Var à la cote 1117,00m NGF. La longueur du canal de fuite sera d’environ 15 m.

2.2.3. PUISSANCES CARACTÉRISTIQUES

Puissance maximum brute (P.M.B.) La puissance maximum brute est calculée en partant du débit maximum de la dérivation et de la hauteur de chute brute, sans tenir compte des pertes de charges ni du rendement des machines. P.M.B. = g x Q x H = 9,81 x 2,5 x 124,30 = 3 048 kW

Puissance maximum disponible (P.M.D.) La chute prise en compte est la chute nette, ici 113 m. Le coefficient de 9,81 est ramené à 8 pour tenir compte du rendement des machines. P.M.D. = 8 x Q x (H – p) = 8 x 2,5 x 113 = 2 260 kW

Puissance normale brute (P.N.B.) Le calcul est effectué non pas sur le débit maximum mais sur le débit moyen utilisable (Q’) sur un cycle annuel compte tenu de l’hydrologie, du débit réservé et du débit non-turbinable. La hauteur de chute est la hauteur de chute brute. P.N.B. = 9,81 x Q’ x H = 9,81 x 1,12 x 124,30 = 1 366 kW

Puissance normale disponible (P.N.D.) Le calcul tient compte du débit moyen dérivé, de la hauteur de chute nette et du rendement des machines. P.N.D. = 8 x Q’ x (H – p) = 8 x 1,12 x 113 = 1 012 kW

Energie théorique annuelle Elle est calculée à partir de la puissance normale disponible, pour un temps de fonctionnement annuelestiméà7 000 heures, (une année complète compte 8760 h) pour prendre en compte les périodes de non-fonctionnement. E = P.N.D x 7 000 = 7 084 000 kWh

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3. DESCRIPTION DES SCÉNARIOS AVEC ET SANS PROJET

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Conformément à l’article R122-5 du Code de l’Environnement, ce chapitre doit fournir «une description des aspects pertinents de l'état actuel de l'environnement et de leur évolution en cas de mise en œuvre du projet, dénommée "scénario de référence", et un aperçu de l'évolution probable de l'environnement en l'absence de mise en œuvre du projet, dans la mesure où les changements naturels par rapport au scénario de référence peuvent être évalués moyennant un effort raisonnable sur la base des informations environnementales et des connaissances scientifiques disponibles» ;

Il s’agit donc de comparer l’évolution générale des principaux paramètres de l’environnement susceptibles d’être modifiés par le projet, selon 2 scénarios, avec et sans mise en oeuvre du projet. Cette démarche doit être différente de l’analyse des impacts du projet qui compare l’état actuel des paramètres étudiés avec l’état futur des mêmes paramètres en présence du projet.

Ainsi, on peut comparer par exemple, l’état actuel de l’hydrologie dans un secteur de cours d’eau avec l’état futur du même secteur après dérivation par le projet hydroélectrique ; il s’agit alors d’étudier l’impact du projet. En revanche, la démarche propose ici d’évaluer l'évolution globale de l’hydrologie du Var avec et sans projet.

Cette analyse est présentée dans le tableau ci-dessous.

PARAMÈTRE ÉVOLUTION AVEC PROJET ÉVOLUTION SANS PROJET

L’évolution de l’hydrologie du Var est principalement liée aux changements climatiques ; ainsi, l’élévation globale des températures entraînera une perte d'enneigement et donc une diminution des débits du Var sur le haut bassin versant (hydrologie de type nivale), à long terme.

Cette évolution concernera l’ensemble du Haut-Var dans la Hydrologie globale du Var zone du projet et en dehors. Elle se traduira par un moindre En l’absence de projet, l’évolution prélèvement de la centrale globale de l’hydrologie sera hydroélectrique. identique sur l’ensemble du cours Dans le secteur court-circuité, la du Haut-Var. valeur de débit réservé sera maintenue mais les apports complémentaires (affluents) seront réduits.

Le Var présente un régime sédimentaire déficitaire, en raison principalement des extractions massives de granulats, dans le passé. L’arrêt des extractions depuis plusieurs années devrait progressivement inverser cette situation, et permettre une évolution à long terme vers un régime sédimentaire excédentaire.e.

Cette évolution concernera Transport sédimentaire dans le l’ensemble du Haut-Var dans la Var zone du projet et en dehors. En l’absence de projet, l’évolution Dans le secteur court-circuité, les globale du transport sédimentaire apports sédimentaires seront sera identique et continu sur maintenus régulièrement par l’ensemble du cours du Haut-Var. l’ouverture d’une vanne de dégravage et l'abaissement du clapet mobile.

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PARAMÈTRE ÉVOLUTION AVEC PROJET ÉVOLUTION SANS PROJET

Le suivi de la faune piscicole est récent et souvent ponctuel ; les données disponibles sur la plus longue période à proximité du projet (station ONEMA de ) ne couvrent que 10 ans (2002-2012). Les résultats sont très variables (cf données p95) et ne traduisent pas une Faune piscicole évolution décelable des peuplements d’ord’ordre qualitatif ou quantitatif. Le projet n’est pas de nature à modifier une évolution éventuelle du peuplement piscicole du Var, hormis potentiellement dans le secteur court-circuitécuité (cf analyse des impacts).

Les évolutions du paysage dans l’unité concernée par le projet (Unité paysagère «Le Haut-Var») sont : - une tendance à la fermeture des paysages en raison du déclin de l’agriculture, - l’augmentation des aménagements urbains (parkings,...) en raison de Paysage l’augmentation de la fréquentation touristique, - le traitement des abords de route visant à améliorer la sécurité routière. La mise en oeuvre du projet n’aura d’influence sur aucune de ces évolutions du paysage.

La production électrique à partir de sources d’énergie renouvelable est en augmentation constante depuis plusieurs années, afin d’atteindre les objectifs fixés par différentsents plans et schémas d’orientation.

Production électrique La mise en oeuvre du projet En l’absence du projet, le s’inscrit dans cette évolution et développement des énergies permettra une atteinte plus rapide renouvelables se poursuivra, mais des objectifs de production. le rythme pourrait être plus faible.

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4. DESCRIPTION DES FACTEURS SUSCEPTIBLES D'ÊTRE AFFECTÉS PAR LE PROJET

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4.1. ENVIRONNEMENT PHYSIQUE 4.1.1. BASSIN VERSANT DU VAR

Le Var prend sa source à Estenc, hameau de la commune d'Entraunes dans les Alpes-Maritimes. La source est située à une altitude de 1 790 mètres, au sud du col de la Cayolle (2 326 m). Le Var parcourt 114 kilomètres et rejoint la mer Méditerranée entre Nice et Saint-Laurent-du-Var.

Du point de vue géologique, le haut bassin versant du Var appartient à la zone subalpine constituée par la couverture sédimentaire du massif cristallin externe de l’Argentera-Mercantour situé à l’est. Cette couverture sédimentaire forme un arc appelé «Arc de Castellane». Les terrains traversés sont exclusivement sédimentaires, non métamorphiques, mais localement fortement tectonisés,et échelonnés du Trias terminal à l’Oligocène inférieur.

Ainsi, le long de la vallée du Var, on observe une barre calcaire (calcaires du Jurassique supérieur au Néocomien - j7-8), incisée de profonds canyons, qui s’interpose à mi-hauteur des versants entre deux formations de marnes, les unes jurassiques (les Terres noires - j3-5) profondément ravinées en «bads lands» au bas des versants, les autres crétacées (les Marnes noires - n6c2a) déterminant des glacis de pelouses de moyenne altitude. Cette barre calcaire, bien visible rive droite du Var, prend le nom de «Barre de Pous» au sud d’Entraunes. Le Var lui-même s’écoule sur des alluvions récentes-actuelles ( Fz ), «laves torrentielles» composées de blocs, galets, graviers, sables, limons et suspensions argileuses transportés par les rivières et les torrents. Elles sont particulièrement développées dans la vallée du Var, de part et d’autre de Saint-Martin-d’Entraunes.

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Fz : Alluvions récentes G : Placages glaciaires ou Glaciaire en éboulis (Glaciaire würmien) E : Éboulis n6-c2a : Marnes noires (Gargasien à Cénomanien inférieur) n3-4 : Alternances marno-calcaires (Hauterivien-Barrémien) j7-8 : Tithonique (falaises calcaires du sommet du Jurassique). j3-5 : "Terres noires" - série de marnes sombres (Callovo-Oxfordien Argovien).

4

Nappes de l'Ubaye

Dalle Cs-N parautochtones Unité du Pichs - Riounet Soubassement Tithonien Unité de Bouchier - Las Donnas subalpin subalpin

Couverture méso-cénozoïque Autochtone Socle cristallin

Témoins des nappes de l'Ubaye insérés sous les unités parautochtones Coupes tectoniques simplifiées (Source : BRGM - Carte géologique de la - Feuille d’)

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4.1.2. CLIMATOLOGIE

Protégée par le Massif Central et les Alpes, la région -Alpes-Côte-d’Azur est sous influence méditerranéenne, jusqu’aux premiers contreforts des Alpes où le climat devient montagnard, et présente les caractéristiques suivantes : Précipitations : - Été : fréquentes pluies d'orage, en fin d'après-midi, sur les hauts-reliefs, - Hiver : les précipitations tombent sous forme de neige, mais avec une grande irrégularité. Les Alpes-Maritimes constituent la partie la plus enneigée des Alpes du Sud (c'est la conséquence de l'humidité (due au voisinage de la mer) mais certaines années, l'hiver est une saison sèche. Températures : - En toutes saisons, des moyennes plus élevées que dans les autres parties des Alpes françaises, - L'influence adoucissante de la Méditerranée proche se manifeste surtout en saison froide, - Le printemps est une saison variable : des températures déjà élevées et de brusques retours du froid.

Il n’y a pas de station météorologique sur la commune d’Entraunes (1 200 m d’altitude). Les valeurs moyennes de température ainsi que les hauteurs de précipitations illustrées par le diagramme ci-dessous sont celles données par la station départementale, située à Embrun, environ 50 km au nord d’Entraunes, à une altitude sensiblement plus basse (900 m).

STATION DE EMBRUN

Valeurs caractéristiques annuelles : - Température minimale moyenne : 4,9 °C - Température maximale moyenne : 16,5 °C - Précipitations 726,5 mm - Nombre de jours avec précipitations : 83,6 j

Par ailleurs, des postes pluviométriques voisins indiquent des précipitations moyennes annuelles de : - 782 mm à (vallée du Var à 800m d’altitude), - 907 mm à Saint-Étienne-de-Tinée (vallée de la Tinée, station d’Auron à 1600 m d’altitude).

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4.1.3. HYDROLOGIE

4.1.3.1. CONTEXTE HYDROLOGIQUE

Le Var (code hydrologique Y6-0200) est un fleuve méditerranéen, qui prend sa source à 1 790 mètres d’altitude au niveau du hameau d’Estenc (commune d’Entraunes). En aval direct de cette source, il reçoit également les eaux de deux petits ruisseaux qui prennent leurs sources à plus de 2 500 mètres d’altitude : le ruisseau de la Sanguinière et le ravin des Fournes.

La zone de projet se situe environ 6,5 km en aval de la source du Var, et en amont direct de la confluence du Bourdous.

Le Var poursuit ensuite son cours sur 107 km et reçoit les eaux du Cian, de la Tinée et de la Vésubie en rive gauche, du Coulomp et de l’Estéron en rive droite. À Nice, le Var draine un bassin versant de 2 820 km².

Le Var présente un régime nivo-pluvial à influence méditerranéenne.

La superficie du bassin versant drainé à la prise d’eau a été déterminée précisément sur fond IGN au 1/25 000 (geoportail.gouv.fr) ; elle s’établit à 48,7km ².

Les superficies drainées au droit des différentes stations hydrométriques ont également été évaluées par cette méthode et sont synthétisées sur la carte ci après.

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4.1.3.2. RESSOURCE HYDROLOGIQUE - MÉTHODE D'ESTIMATION

Il existe plusieurs stations hydrométriques sur le Var à proximité de la zone de projet. L’analyse qui suit vise à apprécier la qualité de leurs enregistrements et de reconstituer une hydrologie au droit de la zone de projet

L'estimation de la ressource hydrologique à la prise d'eau du projet hydroélectrique se base sur l’analyse et la valorisation des enregistrements des stations hydrométriques du secteur géographique, par analogie avec les caractéristiques des bassins versants respectifs.

3 Stations DREAL : - Entraunes [Esteing] : amont du BV, Vérification et correction des 2 années de chroniques (1969-1970) surfaces de bassin versant -Le Var à Entraunes [Le Pessas] : amont drainées et des modules de la prise d’eau, 5 années de chroniques spécifiques associés (1989-1994) - Villeneuve-d'Entraunes [Pont d'Enaux] : Etape 1 Aval restitution, 17 années de chronique Identification et critique des stations de références 2 Chroniques supplémentaires (fiches papiers) : Bien qu’anciennes, ces chroniques permettent de - Entraunes [Esteing] : 3 années renforcer nos hypothèses : supplémentaires non disponibles sur la débit spécifique cohérent banque hydro (1966-1970) avec reconstitution et -Le Var à Entraunes : amont direct prise observation in-situ d’eau, 9 ans de chroniques (1912 - 1920)

- Renforcement de la chronique «le Var à Etape 2 Entraunes [le Pessas] par ajout des Débit spécifique et Reconstitution de la données historique (1912 - 1920) distribution mensuelle chronique de la station cohérents avec les stations de référence - Vérification de la cohérence avec les du secteur stations du secteur

Prise d’eau située à moins de 100 m de la station de référence ‣Hydrologie de la station de référence représentative de Etape 3 l’hydrologie à la prise d’eau Reconstitution hydrologique au droit de la Hydrologie reconstituée prise d’eau Reconstitution des débits de crue à la prise d’eau par application des débits spécifiques de crue du Var à Villeneuve d’Entraunes et méthode ONF ‣Valeur la plus élevée retenue

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4.1.3.2.1. IDENTIFICATION ET CRITIQUE DES STATIONS HYDROMÉTRIQUES DE RÉFÉRENCE

Les stations hydrométriques sont référencées dans la Banque HYDRO, banque nationale de données sur l’hydrologie. Les stations peuvent être gérées par l’Etat, par des organismes parapublics gestionnaires d’eau ou par des producteurs d’énergie hydroélectrique.

La Banque HYDRO rassemble des informations descriptives de chaque station (position, particularité, qualité) et les chroniques de débits mesurés à l’échelle journalière (une donnée par jour) et parfois à l’échelle horaire ou plus courte.

La sélection des stations hydrométriques pertinentes pour reconstituer une ressource hydrologique au droit d’un site de projet s’appuie sur plusieurs critères : - proximité géographique, - position topographique (altitude du bassin, orientation dominante, nature géologique, etc…), - fiabilité des informations disponibles, - longueur de la chronique de débits enregistrés (une chronique trop courte ne peut pas être considérée comme représentative d’une hydrologie moyenne).

Les données relatives aux stations hydrométriques ainsi que les éventuelles modifications et vérifications apportées par HYDRO-M sont détaillées ci-dessous :

• Station DREAL Y6002010 «le Var à Entraunes [Esteing]» : Cette station permet d’évaluer l’hydrologie du Var en tête de bassin (bassin versant drainé 21 km 2). La courte période d’enregistrement disponible sur la Banque Hydro rend ces données peu exploitables. En revanche, des données complémentaires (source EDF-EHASUD) permettent de disposer d’une série plus longue et donc plus robuste (cf tableau ci-après).

• Station DREAL Y6002010 «le Var à Entraunes [Le Pessas]» : Cette station est intéressante de par sa proximité géographique avec la zone de projet. Toutefois sa validité est jugée douteuse par la Banque Hydro. En effet, son module est inférieur à celui mesuré à la station «le Var à Entraunes [Esteing]».De plus HYDRO-M s’est rapproché de la DREAL pour signaler certaines incohérences dans les données de la fiche-station (coordonnées, surface drainée...). Les coordonnées indiquées sur la fiche-station de la Banque Hydro ont depuis été modifiées et correspondent à celles de l’ancienne station historique active de 1912 à 1920 (pont d’Entraunes). Les données associées (altitude, bassin versant drainé) ont été modifiées en conséquence dans le tableau ci-après.

• Station «le Var à Entraunes» [1912-1920] : La station historique du Var à Entraunes, active entre 1912 et 1920 apporte des informations sur l’hydrologie historique de la zone de projet. À noter que les données enregistrées à la station hydrométrique «le Var à Guillaumes» (longue chronique 1908 - 1977) laissent suggérer que la période d’enregistrement est caractérisée par une ressource abondante, supérieure aux valeurs normales. Ce constat explique donc les hautes valeurs de débits spécifiques enregistrées à Entraunes sur cette période qui ne serait pas représentative d’une hydrologie moyenne.

• Station Y6002010 «le Var à Villeneuve-d’Entraunes» : Située environ 8,7 km en aval de la prise d’eau, la station hydrométrique de Villeneuve-d’Entraunes se base sur une chronique relativement longue (16 ans) et récente permettant de raisonner sur les débits spécifiques à la prise d’eau. À noter toutefois une erreur dans la surface de bassin versant renseignée par la Banque Hydro.

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Données Banque Hydro / HYDRO-M

Le Var à Stations Le Var à Esteing Le Var à Villeneuve - Entraunes Entraunes Hydrométriques (Chronique Entraunes d'Entraunes [Esteing] (Chronique complète [Le Pessas] [Pont d'Enaux] complète

Cours d’eau Var Var Var Var Var

Bassin versant Var Var Var Var Var

Tête de bassin Amont (≈ 100 m en Tête de bassin Amont direct 8,7 km en aval de Position Amont prise amont de la prise Amont prise d’eau prise d’eau la prise d’eau d’eau d’eau )

Chronique Chronique complétée avec complétée avec Gestionnaire / données DREAL DREAL données 1912-1920 DREAL Source de données 1966-1968 (source : Ministère (source : EDF / de l’industrie) EHASUD)

Qualité des mesures Bonnes - Douteuses - Bonnes

Code Hydro Y6002010 Y6002010 Y6002020 Y6002020 Y6002030

Surface BV (source 21 km2 - 45 km2 - 160 km2 Banque hydro-

Surface BV 21 km2 21 km2 48 km2 48 km2 132 km2 (vérification HM)

Altitude 1690 1690 1244 1244 926

1912 - 1920 Chronique 1969 - 1970 1966 - 1970 1989 - 1995 2000 - 2016 1989 - 1995

Module 1 m³/s 0,9 m³/s 0,62 m³/s 1,77 m³/s 2,79 m³/s

Débit spécifique 47,8 l/s/km² 42,6 l/s/km² 12,9 l/s/km² 36,9 l/s/km² 17,5 l/s/km²

Débit spécifique 47,8 l/s/km² 42,6 l/s/km² 12,9 l/s/km² 36,9 l/s/km² 21,2 l/s/km² corrigé

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Bassin cours d'eau Station code BV Module Module sp Debut Fin actuel ? Le Var Le Var Guillaumes [Pont des Roberts]Y6012010brut 281 6,25 22,2 1908 1977 O Le Var Le Var [Pont-Levis] Y6042010 676 15,78 23,3 1920 2016 O

débit (l/s/km2) Le Var à Guillaumes [Pont des Roberts] ( 281 km2) Le Var à Entrevaux [Pont-Levis] ( 676 km2)

50

45

40

35

30 ‣ A nn ée s «h um id es »

25

20

15

10

5

0 1908 1910 1912 1914 1916 1918 1920 1922 1924 1926 1928 1930 1932 1934 1936 1938 1940 1942 1944 1946 1948 1950 1952 1954 1956 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010

Année 2000 Bassin cours d'eau Station code BV (HYDRO) Module Module sp Debut Fin actuel ? Le Var Le Var Entrevaux [Pont-Levis] Y6042010 676 15,78 23,3 1920 2016 O

35 Période de fonctionnement de la station le 30 Var à Entraunes [le Pessas] (1990 - 1994)

25 ‣ Années «sèches»

20

Module : 15,8 Moyenne glissantesant e 10 ans 15 débit (m3/s)

10

5

0 1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 1938 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Le Var à Entrevaux [Pont-Levis] : moyennes mensuelleses et année 1990 30

25

moyennes mensuelles chronique 20 débits moyens mensuels 1990

15

débit (m3/s) 10

5

0 oct fév fév jan juil avr déc déc sep nov nov aoû mai juin mars

Réf. 20160104 FSA Mars 2017 EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 45

L’analyse de la longue chronique de référence d’Entrevaux permet de formuler les observations suivantes : - Les années 1968-1969, plage de fonctionnement commune des stations hydrométriques d’Entrevaux et d’Entraunes [le Pessas], présentent une hydrologie relativement basse, inférieure à la moyenne interannuelle calculée sur la chronique longue. Ce constat explique les basses valeurs de module et module spécifique de la station (débit spécifique 17,6 l/s/km²). - Les données enregistrées à la station entre 1912 et 1920 correspondent, quant à elles, à des années «humides», présentant une hydrologie haute (débit spécifique : 47,2 l/s/km²).

La combinaison de ces deux chroniques permet donc de disposer d’une série plus longue et davantage cohérente avec les autres stations du secteur.

Le graphique ci-dessous présente les débits spécifiques (débits rapportés à la surface de bassin versant drainé) des différentes stations hydrométriques du secteur selon leur altitude. La courbe de tendance présentée sur le graphique se base sur les 2 stations situées en amont et en aval d’Entraunes : - Station DREAL le Var à Villeneuve-d’Entraunes «corrigée» (correction de la surface de bassin versant drainée) - Station DREAL «le Var à Entraunes [Esteing] (chronique longue complétée avec les données 1966 à 1970 d’EDF)

Comme évoqué précédemment on observe que : - la station le Var à Entraunes (1912 - 1920) sur-estime la ressource hydrologique (période humide), - la station le Var à Entraunes [Le Pessas] sous estime la ressource (période sèche).

La combinaison de ces deux stations présente en revanche un débit spécifique davantage cohérent avec les stations hydrométriques du secteur et proche de la valeur de 30 l/s/km 2 obtenue par simple interpolation entre les stations de Villeuneuve-d’Entraunes et d’Esteing.

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Le graphique ci-dessous présente les courbes de débits classés des stations : - le Var à Villeneuve d’Entraunes [Pont d'Enaux] - le Var à Entraunes [le Pessas] sur la période 1968-1969 - le Var à Entraunes sur la période 1912-1920 - la chronique combinée 1912-1920 et 1968-1969

Les valeurs de débits spécifiques sont ici rapportées au module afin de permettre leur comparaison. Ces quatre courbes présentent des allures similaires et cohérentes avec leur altitude et localisation sur le bassin.

Le Var à Entraunes présente des étiages plus marqués que la station de Villeneuve-d’Entraunes. A contrario, elle présente une ressource plus abondante au cours des mois de mai-juin (période de fonte des neiges). Le régime hydrologique de cette station est davantage influencé par la fonte des neiges (régime nival plus prononcé) que celle de Villeneuve-d’Entraunes, ce qui semble cohérent avec son niveau altimétrique.

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4.1.3.2.2. RECONSTITUTION HYDROLOGIQUE AU DROIT DE LA PRISE D’EAU

Débits caractéristiques

La prise d’eau du projet est située à moins de 100 mètres de la station hydrométrique prise pour référence, à savoir la station d’Entraunes avec chronique complétée. Cette station est donc représentative de la ressource disponible à la prise d’eau.

Les débits caractéristiques ainsi que la courbe des débits classés sont présentés dans la fiche de synthèse ci-après. Le module à la prise d’eau s’établit à 1,79 m3/s.

Débit moyen mensuel (m 3/s) à la prise d’eau du projet J F M A M J J A S O N D Module 0,5 0,5 0,8 1,6 4,7 4,6 2,1 0,9 1,2 2,1 1,6 0,7 1,79

Débits de crue

Les stations hydrométriques le «Var à Entraunes [le Pessas]» et «le Var à Entraunes [Esteing]» ne présentent pas d'estimation des débits de crue (courtes chroniques de débits ne permettant pas de raisonner sur la période de retour des événements hydrologiques extrêmes).

Deux méthodes ont été mises en oeuvre afin d’estimer les débits de crue au droit de la zone de projet.

Méthode 1 : Application des débits spécifiques de crue du Var à Villeneuve d’Entraunes

Seule la station «Le Var à Villeneuve-d’Entraunes» présente des débits de crue dans la fiche de synthèse disponible sur la Banque HYDRO. Les valeurs caractéristiques de crues, calculées sur 17 ans de mesures, sont présentées dans le tableau ci-dessous. Le tableau présente également les valeurs obtenues au droit de la prise d’eau. Celle-ci ont été obtenues par application du coefficient correctif suivant :

0,8 Qcrue entraunes = (BVEntraunes / BV Villeneuve d’Entraunes ) x Qcrue Villeneuve d’Entraunes

Station le Var à Villeneuve-d’Entraunesilleneuve-d’Entraunes Le Varar à Entraunes QJ (m3/s) QIX (m3/s) Vicennale QIX (m 3/s) Biennale 14 28,0 5,9 11,8 Quinquennale 23 44,0 9,7 18,6 Décénale 28 54,0 11,8 22,8 Vicennale 34 64,0 14,3 27,0 Cinquantenale Non calculée Non calculée Non calculée Non calculée

Méthode 2 : Formule de régression ONF

Cette méthode simplifiée est tirée d'une étude réalisée en 2009 : "Faisabilité d'une approche statistique et naturaliste pour la prédétermination des débits de crue des bassins versants torrentiels des Alpes Françaises", ONF/RTM/ENGEES 2009. Elle s'appuie sur l'analyse de 48 bassins versants de superficie inférieure à 500 km ² avec plus de 10 années d'observations. Elle donne le débit de pointe de la crue décennale par la formule: Qi10 = 0,45 x S0,96, S étant la superficie de BV enkm ²

Les crues de fréquence de retour différentes sont déterminées de façon simplifiée par un coefficient multiplicateur: Qi5 = 0,81 x Qi10 ; Qi20 = 1,18 x Qi10 ; Qi100 = 1,57 x Qi10.

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Le tableau ci-dessous présente les débits de crue : - du Var à la prise d’eau (BV = 48,7 km2) - du Var en aval de sa confluence avec le Bourdous (BV = 64 km2) - du Var à la restitution de la centrale (BV = 79 km2)

Crue spécifique Prise d’eau Aval confluence Restitution Villeneuve (l/s/km2) Entraunes (m3/s) Bourdous (m3/s) centrale (m 3/s) d’Entraunes Superficie BV 48,7 64 79 132 pointe Crue 1an/5 Qi5 = 0,81 x Qi10 15,2 19,8 24,2 39,6 pointe Crue 1an/10 Qi10 = 0,45 x S 0,96 18,8 24,4 29,8 48,9 pointe Crue 1an/20 Qi20 = 1,18 x Qi10 22,1 28,8 35,2 57,7 pointe Crue 1an/100 Qi100 = 1,57 x Qi10 29,5 38,3 46,9 76,7

Comparaison des deux méthodes (débit de pointe de crues)

QIX (m3/s) à la prise d’eau Méthode 1 Méthode 2 Crue quinquennale 18,6 15,2 Crue décennale 22,8 18,8 Crue vicennale 27 22,1

Les valeurs déduites des deux méthodes sont d'un ordre de grandeur comparable. Par souci de prudence, nous retiendrons les valeurs les plus élevées, déduites de l'application des débits spécifiques de crue du Var à Villeneuve d’Entraunes.

4.1.3.3. SYNTHÈSE HYDROLOGIQUE

Les débits caractéristiques à la prise d’eau du projet sont présentés dans la fiche de synthèse ci-après et synthétisés dans le tableau suivant : Prise d’eau projet Station de référence Entraunes complétée (1912-1920 et 1989-1995) Superficie BV km 2 48 Altitude PE m 1241 Mode l/s 930 Module l/s 1790 Module spécifique l/s/km2 36,5

Étiage: QMNA5 l/s 180 Etiage principal hivernal ; Etiage secondaire estival Répartition annuelle Hautes eaux : Printemps ; Eaux moyennes : Automne Débits de pointe de crue m3/s retour 1an/5 18,6 retour 1an/10 22,8 retour 1an/20 27 La référence à la station d’Entraunes (complétée) conduit à un module spécifique de 36,5 l/s/km ². Il est probable que cette référence surestime sensiblement la ressource moyenne que nous évaluons plutôt à 30 l/s/km2 (voir graphique «corrélation débit spécifique / altitude»).

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Hydrologie reconstituée à la prise d'eau - synthèse Logiciel NewPCH© v2.99 Site Entraunes (1912 - 1994) Cours d'eau Var BV 49 km2

Station HYDRO choisie pour la reconstitution : Reconstitution complexe (voir rapport) Formule appliquée : Reconstitution complexe (voir rapport) Site Période prise en compte pour l'analyse hydrologique : 1912 à 1994 (14 années valides)

m3/s Débits moyens mensuels Débits moyens mensuels par quantiles 5 8 m3/s

5 Qm Mode 7 4 Module

4 6

3

3 5

2 4 2

1 3 1

0 2 Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Débits 0,5 0,5 0,8 1,6 4,7 4,6 2,1 0,9 1,2 2,1 1,6 0,7 m3/s Q spécif. 1 10,5 9,3 17,2 32,0 95,9 93,6 43,2 19,3 24,6 43,6 32,6 14,3 l/s/km2

Moyennes annuelles 0 jan fév mars avr mai juin juil aoû sep oct nov déc Module 1,79 m3/s 0,1 (décennal sec) 0,1 0,2 0,2 0,3 1,4 1,0 0,4 0,2 0,2 0,7 0,6 0,2 Module spécif. 36,5 l/s/km2 0,3 0,2 0,2 0,4 0,8 2,1 2,4 0,8 0,3 0,7 1,4 0,7 0,4 0,5 (médiane) 0,4 0,4 0,7 1,2 4,2 3,6 1,6 0,6 0,9 1,6 1,2 0,8 Débits caract. d'étiage 0,8 0,7 0,7 1,3 2,3 7,6 6,6 3,4 1,0 1,5 2,9 2,2 1,0 0,9 (décennal humide) 0,9 0,8 1,5 3,1 7,8 7,1 3,6 2,4 2,5 3,7 3,0 1,1 m3/s QMNA VCN10 1an/2 0,37 0,31 1an/5 0,18 0,13 10 !!!"(,)!$!#$*!#%!&+*!"' **%*!! 1an/10 0,15 0,09

Débits classés 9 Occurrence Débit

jours/an % m3/s %module 8 3,7 1% 9,70 543% 18 5% 6,90 386% 7 37 10% 4,50 252% 55 15% 3,25 182% 73 20% 2,65 148% 6 91 25% 2,17 121% 110 30% 1,76 99% 5 128 35% 1,48 83% 146 40% 1,26 71% Débit (m3/s) Débit 164 45% 1,13 63% 4 183 50% 0,93 52% mode

201 55% 0,80 45% 3 219 60% 0,71 40% 237 65% 0,64 36% 2 Module (1,79 m3/s) 256 70% 0,56 31% 274 75% 0,50 28% Mode (0,93 m3/s) 292 80% 0,40 22% 1 310 85% 0,33 18% 329 90% 0,24 13% 0 347 95% 0,17 9% 0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360 362 99% 0,12 7% jours / an

Logiciel NewPCH© v2.99ß5 Hydro-M / nov. 2015 Projet imprimé le 31/01/2017

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4.1.4. QUALITÉ DES EAUX

Le Var à Entraunes appartient à la masse d’eau FRDR91 «Le Var de sa source au Coulomp» . L’état de cette masse d’eau et les objectifs fixés par le SDAGE 2010-2015 sont rappelés dans le tableau ci-dessous. La masse d ‘eau présentait en 2009 un état écologique moyen et un bon état chimique . L’objectif à atteindre était le bon chimique et écologique en 2015.

Selon les résultats de la station d’Entraunes, le Var présente toujours un état écologique moyen sur les années récentes :

Fiche état des eaux : LE VAR A ENTRAUNES 3 (code station : 06710003) (Amont Entraunes au niveau de la micro centrale existante)

Pour cette raison, la masse d’eau est classée en Risque de Non Atteinte des Objectifs Environnementaux (RNAOE) en 2021 pour le volet écologique.

Les mesures précisées dans le SDAGE pour atteindre les objectifs de Bon État concernent l’ensemble du sous-bassin du Haut-Var et de ses affluents. Ces mesures ont trait à la continuité écologique, aux prélèvements, aux pollutions, et aux débits réservés (cf tableau ci-après).

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4.1.5. DESCRIPTION HYDROMORPHOLOGIQUE

4.1.5.1. DYNAMIQUE SÉDIMENTAIRE

Le transport solide est le phénomène qui permet le déplacement d'une masse solide composée d'éléments granulaires (sédiments fins, sables, galets, ...) sous l'action de l'écoulement de l'eau. Ce transport a lieu sur les versants (érosion des sols) et dans le réseau hydrographique (thalwegs, rivières et fleuves). Il s'effectue selon trois modes différents, fonction de la taille des particules : - suspension (transport sur de longues distances dans la masse de l'écoulement) ; - saltation (mode intermédiaire, sauts sur de courtes distances) ; - charriage (déplacement des particules au contact du fond).

Par ailleurs, le Var en amont de sa confluence avec la Tinée présente une morphologie dite «en tresses». « Les tresses sont des formes fluviales très dynamiques caractérisées par la multiplicité des chenaux et la présence de bancs actifs qui assurent le stockage temporaire de la charge sédimentaire en transit. Toujours associées à de forts apports solides, elles sont particulièrement fréquentes dans les milieux de montagne où elles assurent une fonction importante de régulation du transport solide par charriage » (source : «Typologie de rivières en tresses du bassin RMC» - Zone Atelier Bassin du Rhône, 2008).

Les études réalisées sur le bassin Rhône-Méditerrannée-Corse (cf «Typologie de rivières en tresses du bassin RMC») ont montré que le Var, comme la majorité des cours d’eau du bassin, présente un régime sédimentaire déficitaire, avec une valeur moyenne d’incision de 75 cm.

Le régime sédimentaire est contrôlé par la charge en sédiments grossiers. Trois facteurs permettent de caractériser l’importance de ces apports : les sources de versants (torrents actifs), l’érosion latérale et les sites d’extraction de graviers. Dans le cas du Var, les extractions massives de granulats (plusieurs dizaines de millions de m3) sont la cause principale des perturbations sédimentaires.

À titre indicatif, le BRGM (1986), a estimé que le transport solide par charriage dans le Haut Var était de I'ordre de 580 000 t/an (soit 200 000 à 250 000 m3/an).

Une autre méthode de calcul donne le chiffre de 11 200 t/km2/an en amont de la confluence avec la Tinée (BV = 1086 km2), soit un apport solide de 12 000 tonnes/an.

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«Si l'on admet que le transport par charriage ne représente que 5 ou 10 % du transport total d'une rivière (approximation souvent retenue dans le cas d'un grand bassin de montagne), ceci conduit à une fourchette de 600 000 à 1 200 000 t/an (ou 330 000 à 660 000 m 3 par an) de transport solide par charriage» (source : Transports solides : modèles et conditions d'application en région PACA - BRGM 1996).

Il est à noter que dans le cadre du SDAGE, le Var et ses affluents font l’objet d’une mesure visant à restaurer l’équilibre sédimentaire et le profil en long d’un cours d’eau (mesure n° MIA0204).

4.1.5.2. CARTOGRAPHIE DU FUTUR SECTEUR COURT-CIRCUITÉ

L’ensemble du secteur concerné par le projet a été parcouru à pied le 18 août 2016, sous un débit de ±750 l/s à l’amont (soit 42 % du module), et les faciès ont été cartographiés selon la nomenclature ci-dessous :

Clé de détermination des faciès d’écoulement (d’après Malavoi et Souchon, 2002)

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