DDT des Atelier des territoires 2016-2017 «Vivre et travailler autrement en montagne à l’heure du changement climatique»

RAPPORT D’ÉTAPE TEMPS 1 Diagnostic partagé

mai 2017

Equipe : Folléa-Gautier, Futurbain,Vizéa 2 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 SOMMAIRE

INTRODUCTION 4 Le contexte de l’atelier 4 Les objectifs de l’atelier 5 La méthode de l’atelier 6 Le déroulement de l’atelier 7

1. SITUATION 8

2. REGARDS CROISÉS SUR LES SITES VISITÉS 12

Compte rendu de la journée 1 : notes de terrains et paroles d’acteurs 12 Compte rendu de la journée 2 : tables rondes HABITER, TRAVAILLER, SE DETENDRE, SE DEPLACER 24

3. BILAN DU DIAGNOSTIC, PREMIÈRES ORIENTATIONS ET ACTIONS POSSIBLES 34

ANNEXES 47 Listes des participants 48

3 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 INTRODUCTION

LE CONTEXTE DE L’ATELIER

La présente mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage La démarche associe les collectivités locales (élus et auprès de la DDT des Vosges a pour objet la définition de services techniques), et les partenaires locaux de l’amé- stratégies d’aménagement et de paysage sur le territoire nagement, autour d’une production et d’une animation de la Communauté de communes des Hautes Vosges. assurées par une équipe-projet qui associe la DDT 88 à Elle prend la forme d’un Atelier des Territoires, une Folléa-Gautier paysagistes urbanistes / Futurbain conseil démarche portée par l’Etat depuis 2006 sur une quaran- en programmation et urbanisme opérationnel / Vizéa taine de sites et sur 4 thématiques d’enjeu national : le ingénierie développement durable et mobilités durables. littoral, la montagne, les territoires économiques ainsi que les territoires en mutation soumis aux risques. L’équipe-projet contribue, d’une part à la construction d’une vision partagée et spatialisée du devenir des Hautes La session 2016-2017 porte sur une nouvelle théma- Vosges, et d’autre part, aux réflexions locales et nationales tique d’enjeu national : «Vivre et travailler autrement en sur la thématique «Vivre et travailler autrement à l’heure montagne à l’heure du changement climatique». Pour la du changement climatique», à partir du cas concret de Communauté de communes des Hautes Vosges, l’atelier l’atelier. est piloté par la DDT 88, en partenariat avec la DREAL et les collectivités volontaires sur le territoire concerné. crédit photoMagriau crédit : Eric

4 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 LES OBJECTIFS DE L’ATELIER

La mission porte sur deux objectifs majeurs : • faire émerger des pistes de résolutions par le projet pour traiter la thématique et les outils de mise en œuvre 1. Faire émerger une stratégie d’avenir dans l’aména- (réglementaires, opérationnels, gestion, gouvernance..), gement et l’organisation spatiale du site pilote, avec les en s’appuyant sur le site objet de l’Atelier ; acteurs locaux, intégrant les enjeux suivants: • appuyer le travail en atelier à l’aide de supports gra- • La qualité et l’innovation dans l’aménagement du phiques et/ou de maquettes d’étude ; territoire. • proposer un retour critique sur l’Atelier en mettant en • L’adaptation du territoire face aux probléma- évidence les points forts ou les faiblesses (blocages), les tiques de réchauffement climatique convergences ou les problématiques communes, l’orga- nisation des systèmes d’acteurs, les difficultés soulevées • La gouvernance permettant de dépasser les décou- par les outils existants (réglementaires, opérationnels…) pages administratifs en faisant de l’Atelier des Territoires le et les pistes d’action dégagées. vecteur d’échanges entre les acteurs de l’aménagement : Communauté de communes, élus, DDT, PNR, chambres consulaires, CAUE, Préfecture, DREAL, DRAAF, archi- tecte conseil de l’Etat... L’Atelier des Territoires n’appor- tera pas toutes les réponses, mais il permettra d’initier une démarche, de faire émerger des pistes et d’inscrire le processus dans le temps.

• La professionnalisation des acteurs du territoire. L’ Atelier des Territoires doit être l’occasion de structurer l’ingénierie locale, de tisser un lien fort entre ingénierie stratégique et ingénierie opérationnelle, entre sphère po- litique et sphère technique.

2. Contribuer à l’action pédagogique et exploratoire de l’Atelier, en s’intéressant particulièrement à :

• proposer et tester des méthodes d’approche du projet « en atelier » dans le but de renforcer les réflexions par- tenariales locales (État et élus) ;

5 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 LA MÉTHODE DE L’ATELIER

La démarche projet de l’Atelier repose sur quelques principes méthodologiques. Extrait du CCTP :

• une réflexion qui part des valeurs du territoire, de • une approche par le projet et non par les outils ou la ses spécificités, des projets des collectivités locales règle : l’Atelier constitue un espace de liberté permet- et qui s’oriente vers une stratégie d’ensemble à faire tant d’aborder l’ensemble des questions urbaines et valoir. territoriales, sans anticiper sur les outils, procédures ou contraintes juridiques et réglementaires. Ils seront ques- • une mise au débat et une validation continue de cette tionnés, dans un second temps et avant la fin de l’Ate- réflexion sous forme d’ateliers organisés sur site : le lier, pour servir la stratégie de territoire partagée. Pour projet stratégique est construit en séance avec les acteurs autant, cela ne signifie pas faire abstraction des règles et responsables de l’aménagement (élus, services de l’État). directives existantes qui seront intégrées et confrontées pendant l’élaboration du projet. • la mobilisation d’une équipe d’experts pluridisciplinaire de haut niveau conduite par un concepteur, pour aboutir • une déclinaison en actions stratégiques : l’Atelier fonde à une stratégie d’aménagement d’un territoire. Cette son intervention sur ce qu’il est possible d’initier au- «équipe-projet» est constituée en fonction des sites et jourd’hui et il prépare les conditions de mise en œuvre problématiques spécifiques de l’Atelier. Elle apporte un d’une stratégie ambitieuse. Il s’agira aussi de relever le regard neuf, élargi, extérieur et dégagé du jeu d’acteurs défi méthodologique pour inventer les méthodes et les local ; elle participe au renouveau des méthodes de projet outils du passage de l’intention à la réalisation aux diffé- et de partenariat ; elle suscite le débat, interpelle les rentes échelles de projets. acteurs locaux, services de l’État et élus ; elle imprime sa méthode de travail et d’animation et permet d’alimenter la réflexion nationale. L’équipe-projet peut être amenée à travailler selon une démarche itérative par scénarii à partir de la connaissance des projets locaux qu’elle acquiert ; elle contribue à « débloquer » des situations.

• la représentation spatiale et graphique comme outil de pédagogie, de dialogue et de transversalité, comme moyen interactif et itératif de co-élaboration de la straté- gie de territoire.

6 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 LE DÉROULEMENT DE L’ATELIER 1 (6-7 MARS 2017)

Préparation : Participants : • par la DDT des Vosges principalement (Pascal Braun et Listes des participants en annexe Alain Lemaire) : mobilisation des partenaires, organisa- tion des visites sur sites et des réunions d’échanges. Méthodologie : • par l’équipe-concepteur : échanges préparatoires avec Conforme à la méthodologie des Ateliers organisés la DDT, montage définitif de l’équipe avec les experts depuis plusieurs années par le Ministère de l’environne- locaux, construction d’une cartographie préparatoire, ment et précisée au CCTP : prise de connaissance de documentation, élaboration - Séminaire introductif posant les termes de l’atelier (25 d’une présentation introductive pour le jour 2 de l’atelier novembre 2016), 1 avec tables de travail thématiques et restitution devant - Visite du territoire et des sites en jeu et échanges avec les élus (en annexe). les acteurs et participants (6 mars 2017), - Table de travail en comité technique et séminaire Déroulement : conclusif avec élus et techniciens (7 mars 2017). du 6 au 7 mars 2017 pour les visites et rencontres, avec en préparation : une journée préparatoire de visite du territoire avec les techniciens des trois intercommunali- tés appelées à fusionner (5 décembre 2016) ; une demi- journée de conférence sur le changement climatique avec le géographe Vincent Bertrand (25 novembre 2016).

Au Hohneck, lors de la visite préparatoire

7 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 1. SITUATION

La Communauté de communes des Hautes Vosges située (industries textiles, graniterie, scierie, etc). en plein cœur du massif des Vosges est le résultat de la Comme le présente la carte des paysages ci-contre la récente union des trois communautés de communes de forêt occupe une place majeure sur le territoire. Les Gérardmer Monts et Vallées, Terre de Granite, et Haute surfaces agricoles sont quant à elle limitées par l’avancée . des boisements et de l’urbanisation. Ce territoire de moyenne montagne est caractérisé par Ce territoire comprend d’importantes richesses natu- des reliefs arrondis entaillés par de fortes vallées paral- relles et paysagères (chaume d’altitude, lacs...) recon- lèles, allant des crêtes jusqu’à la plaine. Le point haut, Le nues par plusieurs sites classés et inscrits ainsi que le Parc Hohneck culmine à 1366m d’altitude. Dans ces vallées se Naturel des Ballons des Vosges. concentrent l’urbanisation, le réseau viaire et les activités

Lac de Gérardmer Lac de Longemer

Granges- Aumontzey + 500 m VALLÉE DE LA VOLOGNE + 1366m Gérardmer Le Hohneck + 700

VALLÉE DU CHAJOUX La Bresse

VALLÉE DE LA CLEURIE VALLÉE DU BOUCHOT VALLÉE DE LA MOSELOTTE + 1130m Le Syndicat VALLÉE DU MENAURUPT + 395 m

VALLÉE DUVALLÉE XOULCES DU RAU DE VENTRON Ventron

Saulxure-sur-Moselotte

Bloc diagramme du territoire

Panorama depuis le sommet du Hohneck

8 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 Les reliefs bombés des Vosges - au fond le lac de Xonrupt-Longemer La Communauté de communes en quelques chiffres clés :

- Superficie : 502 km² - 9 stations de ski - Altitude : de 400 m à 1366 m - à 4h30 de Paris et moins de 2h de Nancy - 22 communes Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Belfort et - 38 000 habitants soit 84 hab/km² Epinal le plus proche à 30min

Les paysages de la Communauté de communes : ©Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes ©Agence Folléa-Gautier, MNT IGN 69) - BD Carto : ©IGN - BD-Topo (sources Carte des paysages de Communauté de communes des Hautes Vosges

9 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 Les reliefs et l’urbanisation : ©Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes ©Agence Folléa-Gautier, MNT IGN 69) - BD Carto : ©IGN - BD-Topo (sources

Carte des reliefs de la Communauté de communes des Hautes Vosges

10 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 De multiples unités de paysages : ©Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes ©Agence Folléa-Gautier, MNT IGN 69) - BD Carto (sources : ©IGN - BD-Topo

Carte des vallées et lignes de crêtes de la Communauté de communes des Hautes Vosges

11 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 2. REGARDS CROISÉS SUR LES SITES VISITÉS

DEUX JOURNÉES D’ÉCHANGES ET DE DÉBATS.

Le temps d’échanges de l’atelier 1 a pour principe de réunir Pour cela, nous allons retracer les différents éléments lors d’une visite commune et de temps de travaux par- partagés lors de ces deux journées, la première, une visite ticipatifs sur tables, les différents acteurs locaux concer- de site en bus et la seconde une journée de tables rondes nés par la thématique « Vivre et travailler en moyenne et restitutions pour approfondir les sujets abordés de la montagne à l’heure du changement climatique ». veille.

L’objectif de cette première étape est bien de construire un diagnostic partagé qui se défait des limites communales auquelles sont souvent contraints les acteurs locaux. C’est partager les connaissances et les richesses d’un territoire vécu afin de construire les fondations, et l’envie de faire un projet commun.

COMPTE RENDU DE LA JOURNÉE 1 6 mars 2017

La journée de visite en bus a réuni une cinquantaine de personnes représentant le large panel des acteurs de l’aménagement du territoire (liste des participants en annexe). Elle a débuté par un moment d’introduction à la mairie par le Syndicat : mot d’accueil de Mr Didier Houot, Président de la Communauté de communes des Hautes Vosges, et de Mr Didier Febvre, directeur adjoint de la DDT 88. Le parcours de visite a mis en exergue différentes théma- tiques au fil des sept points d’arrêts retenus : tourisme, industrie, urbanisme, renouvellement urbain, agriculture, filière bois. Les notes de terrains suivantes rendent compte des ob- servations et conclusions partagées durant ces arrêts ainsi que des prises de paroles complémentaires dans le bus.

12 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 ./.0 /1234/56   % 7                          

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13 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 NOTES DE TERRAIN ET PAROLES D’ACTEURS, JOUR 1 6 MARS 2017

LES SITES VISITÉS : • Le lac de Gerardmer • L’usine textile Garnier Thiébaut • Col de la Schlucht • Station de ski de la Bresse • Croix des Moinats • Cornimont • Scierie Clément

COMPTE RENDU DE VISITES DE LA MAÎTRISE D’OEUVRE

1. LE TOURISME 4 SAISONS A GERARDMER - Bruno POIZAT directeur de l’Office de Tourisme Intercommunal

Gérardmer est la troisième ville du département des Vosges de plus en plus de constructions de villégiature s’installent par sa population. En été le nombre d’habitants triple. Cela autour du lac. génère entre autres des problèmes de circulation et d’urba- 1890 : le sport d’hiver est inventé par l’armée, qui dispose nisation. Le coteau des Xettes compte beaucoup de villas d’une garnison permanente à partir de 1891. secondaires. L’entrée de Gérardmer est requalifiée depuis La société des sports d’hiver de Gérardmer est créée en quelques années. Gérardmer compte des richesses architec- 1907. Elle est en concurrence avec Luchon et Chamonix turales peu connues du public, une enquête a eu lieu pour pour les JO de 1924 (qui auront lieu à Chamonix). savoir quels bâtiments issus de la reconstruction garder. La 1936 : première école de ski cheminée d’une ancienne usine, conservée, signale la zone 1952 : premiers téléskis commerciale et l’office de tourisme est installé dans l’an- 1960-70 : aménagement du domaine skiable cienne gare. Le lac de Gérardmer s’allonge sur 1,9 km pour Le Club Vosgien, créé en 1872 en Alsace, a le monopole du 37 m de profondeur. D’avril à fin octobre, il est sillonné de balisage des chemins, octroyé par les Eaux et Forêts : 18 000 bateaux fonctionnant de plus en plus au solaire. Il réunit km de sentiers balisés de multiples activités dont le Club canoë kayak, l’union Les Vosges constituent le massif montagneux le plus peuplé ; nautique. 10 millions d’habitants vivent dans un rayon de moins de 3h. Les grandes manifestations sportives et culturelles Le tourisme à Gérardmer : état des lieux et historique. contribuent à l’attractivité du massif. Tourisme estival (lac et pleine nature) et tourisme hivernal (sport de neige) se Les premiers touristes arrivent à Gérardmer en 1850 pour conjuguent. la station thermale. Un Comité des Promenades est créé La communauté de communes des Hautes Vosges est la plus en 1875, ancêtre du syndicat d’initiative et de l’office du touristique en termes de capacité d’accueil et d’économie : tourisme. plus de 34 000 lits (24 000 lits commerciaux et 10 000 lits Le train arrive en 1878 et fonctionnera jusqu’en 1988. Il a froids). été l’un des moteurs du développement du tourisme, car il La station représente 700 000 journées skieurs. Le chiffre permettait d’arriver rapidement et confortablement. Avec lui d’affaire des remontées mécaniques hiver est de 10 M €/

14 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 an. Pour ordre d’idée : 1 € dépensé pour le ski génère 6 €de La clientèle est surtout familiale : dépenses additionnelles. Donc on compte 60 M € de retom- - l’été pour la balade et la culture (les gens rayonnent vers bées en station. Pour les retombées économiques en été, un Nancy, Epinal, l’Alsace) observatoire reste à monter. La durée de séjours d’été est de 6 jours en moyenne. C’est Une étude de 2014 sur Gérardmer et Xonrupt-Longemer assez long car il y a beaucoup de meublés (1500 à 1600 sur donne les chiffres suivants : 1,2 M de visiteurs, 1,6 M de la Communauté de communes : le « garni »). L’habitant est nuitées, 63 750 000 € de retombées, dont 23% de retom- le premier accueillant. Il y a une culture de l’accueil par la bées directes (hébergement), 28% de retombées indirectes population locale. (restaurants, …) et 48% de retombées induites. - l’hiver : stations label famille plus, ainsi que couples sans 150 000 visiteurs à l’OT de Gérardmer (8 à 10% des enfants visiteurs). Comment faire évoluer le tourisme avec moins de neige ? La clientèle : Il faut développer l’Indoor, des projets fédérateurs avec le - Le Grand Est, de loin la plus importante monde du bois, du textile, afin de fixer la clientèle au moins - La région parisienne une demi-journée et prévoir des projets de lignes de bus. - Les Hauts de Le découpage du calendrier scolaire influe beaucoup sur la - 30% d’étrangers : la Belgique (en hiver), les Pays Bas en fréquentation des stations été (Anglais 5 à 6%)

Le lac de Gérardmer qui accueille de multiples activités d’eau en saison estivale.

15 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 2. L’USINE TEXTILE GARNIER-THIEBAUT, Paul de MONTCLOS , Président Directeur Gnéral de l’entreprise Garnier Thiébaut

Contraintes industrielles, nécessitant des capitaux : un métier à tisser vaut 300 à 500 000 € , une machine d’enno- blissement 300 000 à 1 million d’euros. Aujourd’hui 220 salariés, tournant en trois équipes. Le magasin-usine de vente directe est essentiel : il permet de déstocker car l’usine crée plusieurs collections par an. 20 000 clients sont référencés.

Freins : Difficulté de recruter des cadres de haut niveau. Blocage en particulier des conjoints. Entreprise créée en 1833, par le mariage entre Garnier et Difficulté d’accueil des jeunes, notamment des stagiaires, Thiébaut. A l’époque, les métiers à tisser étaient chez les qui ont du mal à se loger. paysans, la vente se faisait à la foire de Bruyères. Connexions : « je me suis battu 5 ans pour avoir la fibre Les trois raisons pour lesquelles l’industrie textile est optique, je viens seulement de l’avoir». présente dans les Vosges : Accessibilité : les retours de voyages sont compliqués si ce 1. L’eau : le coton a besoin d’humidité pour être tissé n’est pas déneigé 2. L’eau : elle offre l’énergie par son turbinage 3. L’eau : elle permet l’activité du blanchissement (ennoblis- Projets : sement), car elle est bien acide (pays granitique) Le tourisme industriel est vital. Participation au projet Le blanchissement est l’axe central de la filière textile. S’il d’agrandissement du musée textile à Ventron ? Pourquoi part tout part. pas mais attention à l’image vieillotte : le bon musée allie Le XIXe siècle a été la période bénie de l’industrie textile histoire et futur. notamment pour Garnier-Thiébaut, qui bénéficie de la révo- Route du textile virtuelle : information sur ce que l’on voit lution industrielle, qui fournit pour la guerre de Sécession, … à partir d’une appli, trois itinéraires sont prévus. Projet en La période la pire est la guerre de 1940 : usine rasée. On stand by du fait du désengagement de la nouvelle région. l’a reconstruite sur la Jamagne en détournant le cours d’eau Nous voulons monter en technicité. L’industrie textile est dé- (d’où les inondations). sormais à la croisée de beaucoup d’industries : chimie (anti Crise de l’industrie textile : 300 000 emplois en 1970, 3 000 tache), informatique, électronique. Nous nous tournons vers aujourd’hui. les vêtements connectés. Depuis 1985, l’usine n’est plus dans la famille. Le sauvetage Le site de l’usine avec son église scandinave et la cité ouvrière de l’entreprise par Mr de Montclos s’est opéré par le déve- seraient à valoriser. loppement d’un service commercial adossé au renouvelle- Le label Vosges Terre Textile : ment de la créativité : développement du haut de gamme et Il permet la valorisation de la filière textile en garantissant vente à l’export (aujourd’hui dans 85 pays), avec filiale aux l’appellation géographique du produit. EU et Moyen Orient. La branche hôtelière représente 60% Il rassemble 24 entreprises. de son chiffre d’affaire, le grand public : 40%. Collections Les industriels discutent entre eux et trouvent des syner- très colorées. Production depuis le fil jusqu’au bout de la gies : par exemple l’investissement pour imprimer en grande chaîne : teinture, tissage, ennoblissement, confection. largeur…. L’usine possède 14 boutiques. Autre label : France Terre Textile

16 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 3. RÉAMÉNAGEMENT DU COL DE LA SCHLUCHT, VITRINE ET PORTE D’ENTRÉE DU TERRITOIRE , Mr. Gérald NOIRCLERE, Ingénieur Conseil Départemental des Vosges

COL DE LA SCHLUCHT - 1139m d’altitude. Le projet de revalorisation du col : Plus de 200 jours de pluie par an, 160 jours de gel (seule- Passage de la route derrière l’hôtel du Tétras, réorganisation ment deux mois sans gel). Il en résulte des espèces singu- des stationnements, réduction des surfaces imperméabili- lières, dans la chaume de haute montagne, observées par les sées, démolitions (location matériel, deux chalets, annexe botanistes depuis le 17e siècle. hôtel des Tétras, ruine de l’ancien garage), réhabilitation de Site historique fréquenté depuis le 17e siècle pour le pâturage l’hôtel des Tétras et installation de gendarmerie, pompiers, sur les chaumes. La route passe le col depuis le XIXe siècle. secours + centre d’interprétation du massif Vosgien (acqui- Le col a été desservi par le tramway, construit pendant l’oc- sition par le Département), maintien de 2000 m2 construc- cupation allemande, avec deux branches, l’une de Colmar et tibles avec cahier des charges. Démarrage 2017, inaugura- l’autre de Gérardmer. tion juin 2019, 5.8M € de travaux La route des crêtes a été créée par l’armée Française pendant la première Guerre Mondiale pour alimenter le front. Le site est aujourd’hui touristique avec points de vue, ski et luge d’été, départ de randonnées, trois restaurants, un loueur de matériel, poste de secours, ancienne gare de tram, … 1 téléski, 1 télésiège, le plus court de France. Mais aucun guide ne répertorie les activités du col : manque de vision d’ensemble. 1/3 des visiteurs pour la randonnée 1/3 pour les activités dédiées (restos, luge, …) 1/3 s’arrête en passant et reste 15 mn à 1h. Porte d’entrée du département, porteur de l’image du massif. Site vieillissant, ruine, hôtel du Tétras fermé depuis 15 ans. Un projet de requalification, en gestation depuis plus de 20 ans, contribue à l’attentisme de tout le monde (70 indivi- sionnaires). Pas d’information et de cohérence d’ensemble. crédit photoMagriau crédit : Eric

Les aménagements actuels du col de la Schlutch

17 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 4. L’ÉCONOMIE DE LA STATION DE SKI DE LA BRESSE–HOHNECK ET SA STRATÉGIE D’ADAP- TATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE - Nicolas CLAUDEL Directeur de la station depuis 2009

Quelques données chiffrées barrage. L’hydroélectricité du barrage de La Lande couvre La Belle Montagne gère 10 stations : Orcières, Risoul, 20% des besoins de la commune. Bordonnecchia, Val d’Arly, La Bresse, Saint-François, Le manque d’équipement en neige de culture génère une Pralognan, Manigod, Crest-Volland, la Schlucht. perte de confiance de la clientèle pour s’engager dans un La Bresse, première station reconstruite entièrement au séjour. XXIe siècle. On croit en son avenir. Le domaine skiable est ouvert 106j/an en moyenne. 1270 personnes y travaillent (614 ETP). Le bikepark est ouvert 85j et ne représente le chiffre d’af- 6 télésièges, 6 téléskis faire que d’un samedi d’hiver (200 000 € ) L’exploitation du domaine skiable rapporte 71% du CA Le Schlitte mountain, ouvert 230j, ne représente le chiffre + Hébergement, restauration (hiver 2000 à 2500 repas, été d’affaire que d’un WE d’hiver. dix fois moins), activités de loisirs innovantes : première luge Le chiffre d’affaire été ne représente que 4 à 6% du CA d’été (1977), premières nocturnes, premières aurores, … annuel. Ski familial, station citadine. Faut-il développer l’économie de la pluie ? Non car 95% des skieurs viennent à la journée. 1 750 000 connexions à La station et le changement climatique la webcam en hiver : c’est énorme : on regarde avant de Il faut augmenter la skiabilité, cela permet d’atténuer les monter. conséquences des accidents climatiques. Cela passe par la Il faut développer l’activité d’été : projet de création de ty- neige de culture, le damage, les travaux de pistes en été, … rolienne, 1,9M € Exemple : l’accident climatique de 1989-90 : - 30% de CA Projet accès numérique Haut débit L’accident climatique de 2007-2008 : - 15% grâce à la neige de culture Frein : procédures administratives trop longues. Aujourd’hui Cela permet aussi l’embauche des saisonniers. il faut 2 ou 3 ans pour poser un téléski Le taux de couverture de la neige de culture : la France est Les objectifs de la station aujourd’hui : en retard d’investissement avec 30%, contre l’Italie 70%, - Améliorer la skiabilité sur le domaine l’Autriche 60%, la Suisse 48% - Réduire le temps de production de neige A la Bresse : 30%. Seulement deux pistes sont équipées de - Conforter l’activité 4 saisons canons à neige. La station est pourtant pionnière avec le - Adapter les structures aux besoins du territoires : parkings premier canon à neige créé en 1971. (projet de 800 places) -logements L’investissement pour la neige de culture atteint 12M € - Amener la fibre optique depuis 1988. Le CA a suivi. Projet d’investissement de 2,8 à 3 M € pour produire plus vite la quantité nécessaire pour l’essentiel des pistes, sur 60cm, en une semaine. Il y aura toujours du froid, il faut être réactif pour savoir produire dans ces périodes. 200 à 250 000 m3 d’eau sont utilisés chaque année (ce qui produit 400 000 m3 de neige). Une partie retourne directe- ment dans le lac de la Lande, le reste retourne aux torrents. Le lac couvre 700 000 m3. Il y a concurrence pour l’utilisation de l’eau. La régie mu-

nicipale utilise l’eau pour turbiner en hiver, ce qui vide le photoMagriau crédit : Eric

18 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 5 . CORNIMONT, UN EXEMPLE DE RENOUVELLEMENT URBAIN, Marie-Jo CLÉMENT, Maire de Cornimont

Cornimont ville de 3 500 habitants Ici à Cornimont on est bien placé par rapport au ski, aux Il n’y a plus d’usines textiles. 9 friches sur les 10 que comp- lacs. On a des services, une chaufferie bois, une turbine en taient la commune ont été traitées. régie, un service de l’eau (repris en 2007), une démarche Une autre en entrée de village va être démolie en 2017 grâce écophyto. On veut aller plus loin dans la transition énergé- à l’EPFL. tique. L’isolation de la maison de santé sera en bois et paille. L’écoquartier en centre village est le fruit d’un gros travail de Une partie du toit sera végétalisée. concertation. Il va se développer sur deux anciennes friches, On est soucieux du paysage car on est envahi par la friche. sur 1,6 ha. Expropriation, avec l’aide de l’EPFL. Aujourd’hui la situation est très difficile en montagne. Les Travail avec l’aide de l’EPFL, du CAUE, du PNR. Le cabinet agriculteurs qui veulent défricher ont des aides (aides com- d’urbanistes Urbita + a été retenu car il proposait de pro- munales et aides du Département). C’est difficile d’accorder grammer à partir des besoins des gens, en groupes de travail. le PLU. On a fait évoluer le projet initial qui prévoyait un hôtel, pour La commune est l’échelon le plus proche. Avec l’intercom- le remplacer par des logements avec commerces, services et munalité, on a la crainte de passer à côté des réponses qu’on maison de santé. La rue Charlemagne a été réhabilitée. Le pourrait donner. On accompagnera les porteurs de projet projet prévoit 6 logements Vosgelis (0,7 ha) et 13 maisons vers les élus et les services de la Communauté de communes. individuelles (pur ou en VEFA = vente sur plan). On tient à avoir des contacts avec les personnels dans les Ces logements seront occupés par des gens de 60-70 ans bureaux, les services, c’est une collaboration de tous les qui reviennent en centre-bourg. Les commerces du centre- jours. C’est en travaillant main dans la main élus-services ville sont à 100m. Circulation zone 30, circulations douces qu’on avancera. y compris en bord de rivière, dalle déconstruite en bord de L’EHPAD emploie 100 personnes (166 lits) rivière, construction d’un amphithéâtre de granit de la Bresse Une pépinière d’entreprise a été lancée par la commune. Il (entreprise Petitjean), label tourisme et handicap. reste des locaux à louer. crédit photoMagriau crédit : Eric Cornimont, site de l’écoquartier en cours

19 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 6. PORTRAIT AGRICOLE DE LA COMMUNAUTE Les freins à la reconquête des friches : DE COMMUNES - Agnès DUCHENE, Chambre - Le coût élevé d’agriculture des Vosges - Le foncier morcelé - Les situations défavorables à la qualité de l’herbe La Communauté de communes compte 260 exploitations - Les accès difficiles agricoles, qui représentent 8,5% des entreprises. Elles « A Gerbamont, nous avons mené une action pour reconqué- gèrent 6 300 ha de surface agricole utile : 24 ha/exploitation rir les friches : en moyenne. 42 exploitations pratiquent la vente directe, 9 exploitations INTERVENTION DE DANIÈLE POIROT - maire de sont « Bienvenue à la ferme »,13 adhèrent à Vosges Terroir Gerbamont (label de la chambre d’agri), 6 fermes sont engagées dans « On distribue les permis de bois aux habitants, on donne 8 fermes de référence » : pour servir de référence à des jeunes stères et on affecte des zones que l’on vise pour des agri- qui veulent s’installer. 54% des exploitations sont consacrés culteurs. L’agriculteur fait son bois et la commune lui fait un à la viande bovine ou au lait, 16% des exploitations sont bail à ferme. On laisse quelques gros feuillus. La commune en ovin (en croissance), les prairies permanentes recouvrent coupe pour elle les résineux pour grumes et plaquettes, avec 87% de la SAU. un habitant du village qui fait des plaquettes. Le nombre d’exploitations a été divisé par trois depuis 1988, Reste que les parcelles enfrichées en ronces, genêts, fougères, mais la SAU est constante.10 créations d’exploitations ne sont pas faciles à reconquérir. depuis 2013, 6 cessations. 15 agriculteurs jeunes se sont Une action bâtiments agricoles est à mener dans le cadre installés depuis 2008, c’est assez dynamique par rapport à des mises aux normes nécessaires, car on a d’un côté des d’autres territoires. bâtiments en friches, de l’autre des refus de création de 50% des agriculteurs ont plus de 50 ans : il y a un enjeu nouveaux bâtiments. de régénération. Il faut s’attendre à une mutation d’une Un tiers du lait est vendu ou transformé en vente directe. centaine d’exploitations dans les 10-15 ans à venir. Cela re- On est autosuffisant en foin, sauf aléa climatique. La paille présente un gros risque (urbanisation, enfrichement, …). est plus souvent un problème. 2 associations : APMF (association des producteurs de L’AOP Munster n’est pas affectée aux prairies mais au lait. munster fermier) et Syndicat de la race vosgienne, qui tra- Elle n’est donc pas protectrice des prairies. Le prochain vaille au fromage « cœur de massif ». cahier des charges intègrera de la biodiversité dans les Vosges Terroir est un label qui a 30 ans. Il regroupe 83 adhé- prairies comme critère. rents, 70% d’agriculteurs et 30% d’artisans. 374 produits La question se pose de l’intérêt d’une opération de défriche- sont agréés. ment (coûteuse), avec la perte des exploitations d’ici 10 à Deux drives fermiers vers Saint-Dié permettent une vente de 15 ans et de la disponibilité du foncier. produits locaux tout en les valorisant. Les points forts de la Communauté de communes : EXPERIENCE PARTAGEE D’ AGRICULTEURS A - Des jeunes agriculteurs s’installent SAULXURES-SUR-MOSELOTTE - Lionel et Laura VAXELAIRE exploitants et SNC de l’Envers des - On pratique la vente directe (qui cependant nécessite Graviers - Producteurs laitiers beaucoup de travail et qui engendre une difficulté de mobili- Président de l’association de la race Vosgienne, Exploitant à sation des jeunes) Saulxures / Moselotte. Les points faibles : Troupeau de race vosgienne en société, 30 vaches et 30 - Le foncier est éparpillé, parcelles petites, friches génisses pour le renouvellement. - Présence du loup Ferme auberge en haut des Graviers. - …

20 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 En 2011 création d’une fromagerie. soutien d’une agriculture gestionnaire. Quota de 100 000 litres de lait, dont 60 000 vendus en 200 ha reconquis et 30 agriculteurs concernés sur l’ex-com- vente directe munauté de commune de la Haute Moselotte par exemple. Production de Munster, cœur de Massif, fromage frais fais- Importance d’un plan d’action agricole : circuits courts, selle, île flottante, camembert. projets collectifs. Chantier en construction des Mesures L’été les vaches montent pâturer autour de la ferme auberge. Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC). Dans le temps on fauchait autour de la ferme-auberge. 2. L’urbanisme durable L’exploitation n’est pas bio pour de petits détails (engrais - Documents d’urbanisme plus économes : protection des complets, embryons, …) terres agricoles, densification 8 fermes sont regroupées pour la production de cœur de - Requalification des friches industrielles massif (race vosgienne). La commercialisation est récente - Valorisation du patrimoine architectural (2015), cela marche très bien, l’objectif est de faire du cœur - Valorisation des espaces publics de massif un grand fromage national. - Intégration des constructions dans la pente Beaucoup de jeunes s’installent en race vosgienne, malheu- reusement en laiterie. L’objectif est de créer une fromagerie Autres enjeux : collective pour mieux vivre. Sept exploitations sont prêtes à - Affichage publicitaire et signalétique locale (Réglement s’engager, moyenne d’âge 35 ans. La fromagerie pourrait se local de publicité (RLP) à Gérardmer) situer sur la commune de Cornimont, à Lansauchamp. - Valorisation de sites (col de la Schlucht, lac de Longemer) Projet de bâtiment de 625m2, dont un local de vente directe, - Restauration des cours d’eau et d’un parcours de visite. Budget 1,6 million d’euros environ. - Gestion des espaces naturels remarquables Il y a 12 000 vaches de race vosgienne, dont 8 500 en France. Sensibilisation des publics : 10 ans après, un bilan des plans de paysage serait à réaliser et à partager avec les élus, habi- tants, acteurs du monde économique. LE PAYSAGE COMME SYNTHESE – Mr Fréderic Le CAUE est d’un fort appui. Un observatoire photogra- SCHALLER, chargé de mission au PNR des ballons phique est en construction au PNR des Vosges

Le paysage est la synthèse de l’ensemble des problématiques de l’aménagement. La philosophie d’un plan de paysage est : choisir les évolutions, et non pas les subir. 4 plans de paysage ont été réalisés dans les années 2000 sur le territoire de la CCHV. L’idée forte retenue par les élus : le paysage est le levier du développement local durable, il renforce l’attractivité du territoire. Quelques points particuliers : grande diversité (gros dénivelé, mosaïque agricole, paysages de l’eau (lacs, tourbières, cascades, …), héritage de bâti agricole, industriel, recons- truction, richesse des milieux naturels et de la biodiversité (zones humides, prairies, forêt, …). Les grands enjeux mis en évidence dans les Plans de paysage : 1. La maîtrise et la reconquête des paysages ouverts et le

21 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 7. FORÊT ET FILIÈRE BOIS - LA SCIERIE CLÉMENT Guillaume ANTOINE. ONF, responsable de l’UT Dominique CHERY, Chambre d’agriculture des Haute Moselotte (10 communes) : Vosges, responsable Forêt :

La Communauté de communes rassemble 33 000 ha de La Chambre d’agriculture intervient sur la forêt privée, se forêts, dont 70% de forêt publique et 30% de privée partageant le département avec le CRPF. 22 000 ha de forêts publiques : 9000 domaniales, 12 500 Principal problème : le morcellement. La chambre anime et communales promeut des plans de développement de massif, démarche Ces forêts sont gérées par des plans d’aménagement fores- collective pour développer la gestion : tier, réactualisés tous les 15-20 ans. La gestion est multi- - Réunions publiques fonctionnelle : - Conseil individuel - Production : les forêts communales couvrent souvent plus - Animation d’une bourse foncière forestière pour les pro- de 500 ha, elles offrent un revenu important priétaires souhaitant vendre ou acheter. - Social : paysage, tourisme, accueil du public, équipements sportifs, … L’action est menée sur montagne centre et sud, soit 34 - Environnement : grand rôle de protection de la ressource en communes, 13 500 ha, 7 500 propriétaires. eau, sites Natura 2000 importants A partir de 4 ha, cela devient gérable. Le Département aide au regroupement (car les frais de notaire élevés sont un Enjeu important : l’approvisionnement de la filière bois. frein). L’ONF propose du bois façonné (ONF exploite et vend bord Un point favorable est le droit de préférence qui oblige désor- de route à un acheteur défini au préalable). Cela permet de mais les vendeurs à prévenir leurs voisins, dès qu’ils vendent mieux maîtriser la destination des bois comparativement à une parcelle inférieure à 4 ha. la vente sur pied par adjudication. Essences : le sapin (emblématique), l’épicéa, le hêtre. Sylvain CLEMENT, chef d’entrepise scierie CLEMENT On a un problème de pérennité du sapin à cause du gibier qui consomme les jeunes semis. La scierie scie 11 000 m3 de bois par an, de provenance Le changement climatique n’apportera pas de gros change- Vosgienne. ment à court et moyen terme. A long terme (100 ans), on ne Les clients sont des menuisiers ou charpentiers locaux et des sait pas si on pourra renouveler le sapin des Vosges. négociants Nord-Picardie. Les essences forestières se décalent vers le nord ou en 70% viennent des forêts publiques, 30% des forêts privées. altitude. Les insectes et champignons aussi (exemple de la Essentiellement sapin et épicéa. chenille processionnaire). On aime bien les contrats d’approvisionnement car cela Le principe de l’ONF est d’adapter les essences forestières trie les besoins en fonction des scieries, et cela assure un à leur station. Par exemple en station sèche on privilégie- volume par an. Le bois mitraillé est dirigé vers des scieries ra le pin ou le chêne plutôt que le sapin. L’ONF favorise le spécialisées. mélange des espèces pour une meilleure résistance, ainsi Le bois sert à l’emballage, au coffrage BTP, on valorise forte- que la futaie irrégulière, qui permet un maintien du paysage ment les sciures, écorces, chez les papetiers. et des revenus continus. On a des réglementations de plus en plus contraignantes. Les sols étant acides, on laisse les branches pourrir sur place, Les fabricants de chalets locaux font venir leurs bois de cela permet d’enrichir le sol. Le bois mort favorise la présence Scandinavie. Les bois vosgiens sont hétérogènes, générant de d’insectes, c’est aussi favorable à la biodiversité. plus petites unités. Le bois de chauffage est en concurrence avec la trituration. La scierie rencontre des difficultés en matière de recrute- Le hêtre augmente avec le gibier qui s’attaque au sapin. ment du personnel.

22 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 Usine Garnier-Thiébaut

Scierie Clément

23 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 COMPTE RENDU DE LA JOURNÉE 2 7 mars 2017

La deuxième journée de l’Atelier des territoires Hautes- - Travailler (activités économiques, énergies) Vosges a permis d’approfondir les données de la visite de Animation : Jacques Debouverie la veille en les transformant en diagnostic. Deux temps se Liste des participants en annexes sont succédés : le premier (matin) en atelier technique sous forme de tables rondes ; le second (après-midi) en - Se détendre (tourisme, loisirs) atelier d’élus sous forme de restitution et débat. Animation : Katia Mazé Liste des participants en annexes 1. L’atelier technique L’atelier technique du matin a rassemblé 22 personnes. - Se déplacer (mobilités) Quatre groupes de travail ont été constitués, correspon- Animation : Bertrand Folléa dant à quatre thématiques : Liste des participants en annexes

- Habiter (urbanisme, habitat) Pour favoriser l’expression d’un diagnostic critique qui Animation : François-Xavier Monaco aille au-delà de l’apport de données, chaque groupe Liste des participants en annexes thématique a répondu à 5 questions formulées de façon crédit photoMagriau crédit : Eric crédit photoMagriau crédit : Eric Les pastilles colorées permettent d’identifier les forces du territoire (vert) les fragilités (rouge) , les opportunités (jaune) et les menaces (vert)

24 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 volontairement simple et non technique : faits dans la discussion. Chaque gommette a porté un « Sur ce territoire, par rapport à la problématique : numéro renvoyant à une légende. - Qu’est- ce vous aimez ? En fin de matinée, une restitution synthétique des ré- - Qu’est-ce que vous n’aimez pas ? sultats de chaque groupe a été faite par un rapporteur, - Qu’est-ce que vous craignez ? autour des cartes de travail. - Qu’est-ce que vous espérez ? - Et le changement climatique dans tout ça ? » 2. L’atelier des élus L’atelier des élus, le 07 mars après-midi, a rassemblé les Pour faciliter la spatialisation du diagnostic, chaque groupe élus en premier cercle, et les techniciens intervenus en disposait d’une carte IGN 1/25 000e, de gommettes de ateliers du matin en second cercle. Chaque animateur a différentes couleurs et de feutres. restitué les résultats du matin aux élus afin qu’ils puissent Pour faciliter la pleine implication de chacun des parti- réagir et participer au diagnostic en confirmant, complé- cipants, un temps libre sans parole a été laissé à chacun tant, nuançant ou contredisant les propos. pour qu’il colle ses gommettes selon ses propres convic- tions individuelles. Puis l’explication et le partage se sont Les pages suivantes sont le fruit du diagnostic ainsi construit et partagé de façon collective.

Les quatre tables thématiques : au premier plan ACTIVITES. photoMagriau crédit : Eric

25 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 1. TABLE RONDE : HABITER

Atouts Faiblesses

• Existence de plans de paysage • Les villes se rejoignent, des conurbations se sont formées entre les différents lieux de vie • Un cadre de vie époustouflant, en termes de nature et de pay- sages, avec quelques vallées très bien préservées • Mitage urbain des coteaux : développement des maisons indi- viduelles (secondaires ou non) autour des fermes et apparition de • Un patrimoine bâti très riche et très varié (bâtiments industriels, conflits d’usage ouvriers, maisons de maîtres, fermes anciennes, etc.), d’autant plus qualitatif lorsque l’on s’approche des centres urbains • Faible capacité à rénover le patrimoine bâti, le plus souvent la démolition-reconstruction est préférée • Des villes centre avec tous les services à disposition • Un départ assez massif des jeunes des stations • De l’activité toute l’année sur le territoire grâce à la présence des industriels, etc. • Le prix un foncier sur certains secteurs qui limite la capacité d’achat

• Des besoins moins importants en surface pour les nouvelles ex- ploitations par rapport aux dimens des anciennes fermes

Opportunités Menaces

• Encourager les mesures de protection des vallées, réglemen- • Les paysages seraient-ils en train de se « banaliser » avec le déve- taires ou non (ex. de Valtin et sa forte implication politique dans la loppement des conurbations ? préservation de la vallée) • Avec l’étalement urbain et la consommation de l’espace, on as- • Profiter du patrimoine existant en favorisant davantage la réhabi- siste à un risque de réduction drastique des prés de fauche, avec litation par rapport à la démolition – reconstruction des conséquences importantes pour le paysage et l’activité agricole

• L’existence de la ressource bois sur le territoire pour la construc- • Une difficulté à développer un immobilier touristique suffisam- tion, et des ressources bois et eau dans le domaine de l’énergie ment varié

• Développer une forme d’habitat intermédiaire (petit collectif) • Risque de « stations vides » avec le départ des jeunes et l’impact pour les revenus moyens du changement climatique ?

26 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 La table-ronde « Habiter en montagne à l’heure du chan- • La mise en valeur de l’existant qu’il s’agisse des res- gement climatique » a permis de mettre en évidence sources locales, telles que le bois et l’eau, dans les toute une série d’enjeux pour le territoire. domaines de l’énergie aussi que de la construction, ou qu’il s’agisse du patrimoine bâti, via une préférence pour Afin de préserver l’attractivité du territoire en toute la réhabilitation sur la démolition - reconstruction. Le saison, certaines mesures semblent s’imposer qui de- développement de nouvelles compétences et la création vraient notamment être inscrites dans les documents d’emplois sur ces thématiques. d’urbanisme réglementaires, existants ou à créer (PLUi • Le développement de nouvelles solutions de mobilité et PLH) : Un travail d’identification et de zonage est ainsi néces- • La préservation des vallées, et la réduction du mitage saire, afin de définir les zones où le développement et de l’étalement urbain qui menacent aussi bien l’acti- doit être préférentiellement axé vers la rénovation, les vité agricole, historique sur le territoire, que la qualité constructions nouvelles ou la préservation des espaces des paysages et donc le développement du tourisme et le naturels et de l’activité agricole. cadre de vie des habitants.

« On perd des habitants mais on construit »

« On ne doit plus construire un hectare en dehors des centres villes » « Moi je suis vosgien, le territoire est ma- gnifique mais on a perdu notre identité à cause du mitage »

27 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 2. TABLE RONDE : TRAVAILLER

Atouts Faiblesses

• Des entreprises dynamiques sur le territoire, exportatrices pour • L’étalement urbain qui pénalise l’agriculture certaines (Garnier Thiébaut, Bleu Forêt …) • Les friches qui pénalisent l’attractivité • Des PME locales, notamment dans le domaine agroalimentaire • L’image négative de l’emploi agricole (Pierrat …) • La contrainte de la saisonnalité de l’activité touristique • Des emplois en nombre (Bongrain Gérard…) • Le vieillissement de l’infrastructure hôtelière • Des offres importantes de loisirs (stations, activités outdoor …) • La dépendance d’une part de l’emploi par rapport à des décisions • Des offres importantes de services en rapport avec les loisirs et ou des contraintes extérieures au territoire le tourisme (auberges, campings, Hôpital de Gérardmer, Institut de la Montagne …) • La desserte incomplète par la fibre • Des circuits courts établis en rapport avec la production agricole (fermes-auberges …)

• Des initiatives pour la transformation locale des produits agricoles (projet de fruitière …)

• Des réutilisations déjà significatives de friches

• Des centres de formation (MFR de Saulxures, école hôtelière, lycée, collèges …)

• L’accessibilité de l’hôpital de Remiremont

• L’excellente desserte du territoire vers Le Syndicat.

Opportunités Menaces

• Le potentiel de la forêt • La dépendance de l’emploi à des décisions extérieures au terri- toire • Le potentiel de la construction utilisant le bois • La faiblesse de la planification urbaine et de l’action foncière • Les projets de transformations locales de produits agricoles • La baisse démographique • Le partenariat avec l’EPFL qui permet la résorption des friches • Le besoin de logement pour les saisonniers ou les nouveaux • La structuration de la filière textile salariés • Le « gisement touristique » à protéger et à développer • La menace de l’étalement sur le foncier agricole • L’implantation de la Chambre d’Agriculture à Gérardmer • Le risque de fermeture de la maternité de l’hôpital de Remire- mont

28 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 IMPACTS POTENTIELS DU CHANGEMENT TROIS AXES D’ORIENTATION POUR FAIRE DES CLIMATIQUE SUR L’ACTIVITE HAUTES VOSGES UN ESPACE DYNAMIQUE D’AVENIR ? • Devenir de l’activité touristique « après neige » ? • Miser sur la qualité du cadre de vie (urbain, paysage, (adaptations consécutives des stations à la diminution services, aménités, friches résorbées, équipements, de l’enneigement naturel) commerces de proximité, mobilités, tissu social et • Évolution de la ressource forestière, par exemple des solidaire, etc.) pour favoriser l’attractivité résiden- essences ? tielle du territoire (triple effet démographique, tou- • Conséquences de tempêtes plus fréquentes sur la ristique et économique) ressource forestière • Soutenir la structuration et l’innovation des filières • Évolution et diversification de la production agricole, dynamiques et/ou potentielles du territoire (textile, par exemple vers davantage de « petits fruits » ? agroalimentaire, bois …) : horizontale pour dévelop- • Baisse éventuelle de la consommation de « viande » ? per les synergies, verticale de l’amont vers l’aval pour Evolution de l’élevage vers le haut de gamme ou la capter le maximum de valeur ajoutée sur place, et labellisation « agro-durable » ? circuits courts (métabolisme). • Tensions sur la ressource en eau : quantité disponible, • Parier sur les emplois de demain liés à la transition gestion plus délicate ? énergétique sur le territoire (énergies renouvelables, • Progression du risque d’inondation en fond de vallée, BTP, ...). là où les activités sont les plus nombreuses ? • Réchauffement des lacs, et amélioration des condi- tions de baignades ? • Devenir du transport routier, impacts sur la localisa- tion des activités et sur leurs conditions d’exercice ?

« Moins on a de services annexes, plus les gens ont envie de partir »

29 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 3. TABLE RONDE : SE DÉTENDRE

Atouts Faiblesses

• Une offre riche et variée été comme hiver : tous les sports • Des aménagements pas toujours adaptés et vieillissants. Des de neige, patinoire, randonnée, canoë, voile, natation, roller, intégrations dans le paysage pas toujours qualitatives pêche, parcours aventure... • Une place très forte donnée aux parkings et pourtant l’offre est • Des structures très attractives et innovantes : encore insuffisante pour les stations de ski et lors des grands événements. o stations de ski, piste et fond, • Un grand manque en termes de mobilités et d’intercon- o parc multi activités Bol d’Air nexions. Les offres de transports en commun sont peu visibles et insuffisantes pour permettre l’accueil et le déplacement des o réseau de chemin de randonnée touristes. • Des événements importants et nombreux (triathlon, fête de la • Des vallées très urbanisées avec un linéaire de constructions Jonquille, festival de cinéma…) continu qui renvoie une image négative du territoire (porte • Un tourisme de jardins et parcs (Berchigranges, Jardins du d’entrée banalisée). Cela est renforcé par la présence des Haut Chitelet) nombreuses friches.

• Une offre de logement performante • Faiblesse en termes de communication « marketing territo- rial» et informations touristiques. Manque de communication • Les voies vertes : atouts majeurs pour les liaisons cyclables à l’échelle de la communauté de commune. Mettre en valeur la complémentarité des offres et les produits locaux • Des industries dynamiques et des produits de qualité. Des produits locaux recherchés par les touristes • Connexions internet insuffisantes

• L’Histoire prégnante sur le territoire • Peu de structures d’accueil touristiques et loisirs en cas de mauvais temps

Opportunités Menaces

• Proposer plus d’activités indoor pour être moins dépendant de la météo • Perdre le domaine skiable avec le réchauffement climatique synonyme de nouvelle crise pour le département. • Diversifier les activités touristiques (exemple Gérardmer) • Continuer à banaliser le territoire par une urbanisation non • En finir avec le tout voiture touristique et favoriser les modes contrôlée doux et partagés • Fermeture des points vue suite à l’évolution des forêts • Encourager les constructions répondant à des intentions de développement durable pour les futurs projets d’équipements • Crainte de problème de gouvernance pour gérer une offre touristiques touristique complémentaire (nécessité d’associations)

• Développer le vélo électrique (mode doux qui permet de s’af- • Le développement des tiques (maladie de Lyme) en altitude franchir du relief) suite au réchauffement climatique

• Favoriser et préserver l’image de nature – repos – tourisme de bien être

• Favoriser le tourisme à la ferme, le tourisme industriel, le tou- risme historique et culturel

• Profiter du patrimoine de friches industrielles pour de futurs équipements

30 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 « Si on perd le ski, ce sera une nouvelle crise »

Gérardmer « La perle des Vosges »

« Le ski de fond a le vent en poupe »

« On pourrait favoriser l’économie grâce au tourisme, « Quand il pleut, qu’est-ce qu’on fait ? » mettre en valeur les produits et jouer sur l’image locale (...) union du textile et de l’alimentaire»

« Il y a des territoires moins bien lotis mais meilleurs en termes de communication »

« Quand c’est trop boisé on ne perçoit pas le paysage » « il faudrait ouvrir les chaumes et les fonds de vallée » « le paysage est bouché »

Les Hautes Vosges constituent un territoire très riche par la diversification de l’offre mais aussi surtout par la vécu comme « magnifique » par ses habitants et dont les valorisation et la préservation des paysages. La crainte atouts évidents liés aux paysages sont la source de l’acti- est bien évidemment que cela ne suffise pas à équilibrer vité touristique très développée du territoire. l’économie en place. La résilience du territoire doit aller Le territoire de la CCHV bénéficie d’une image de terri- au delà de la problématique touristique et prendre en toire vert et territoire d’eau. compte les autres secteurs de l’économie locale. Gérardmer et la Bresse sont les villes les plus sollicitées en termes de tourisme.De plus, le territoire est doté de « richesses cachées », « d’endroits grandioses » avec des points de vues recherchés par les visiteurs. Les sommets, les chaumes, et les lacs sont une véritable force.

La crainte principale est celle de la perte du ski avec le réchauffement climatique. Les touristes ne viennent pas que pour des pistes enneigées artificiellement, ils viennent aussi pour l’image de paysages enneigés et toute la diver- sité d’activités annexes (ski de fond, raquette, luge, etc.). Anticiper une diminution de l’économie de neige passe

31 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 4. TABLE RONDE : SE DÉPLACER

Atouts Faiblesses

• L’exemple d’un covoiturage qui s’est organisé sur le Pays de la Déo- • Un territoire gravement dépendant de la voiture individuelle, pour datie, notamment en interne entreprises ou inter-entreprises ; des les déplacements domicile-travail comme pour le tourisme aires de covoiturages qui marchent bien, une mutualisation avec cer- - Des parkings de stations de ski saturés à la Bresse, à Gérardmer. tains supermarchés (Lidl). Un besoin d’information et de communi- - Des bornes électriques à développer. On en compte une à la Bresse cation pour le covoiturage, plutôt que d’investissement matériel (les (régie municipale) payante, et une en projet à Gérardmer (Lidl), à Le places de stationnement existent). Tholly. 1 borne = 15 000 euros environ - Un autostop à organiser, avec « Pouces » (aire d’arrêt dédiée) comme • Des voies vertes importantes et appréciées … en Alsace, association « vallée en transition » Notamment la voie verte de 20km entre Remiremont et Cornimont, créée sur les emprises de l’ancienne voie ferrée (et prolongée jusqu’à • Des voies vertes importantes et appréciées ... mais insuffisantes : la Bresse). Gestion Syndicat mixte de la voie verte. incomplètes, pas assez raccordées, pas coordonnées avec les ter- ritoires en dehors de l’intercommunalité, voies touristiques mais pas • Des transports à la demande (TAD) embryonnaires : suffisamment dédiées aux déplacements domicile/travail, manquantes Existants sur la CdC de Moselotte et sur la commune de Gérardmer, en proximité, victimes de leur succès : surfréquentées, trop étroites ils ont permis de rendre de l’autonomie à certaines personnes, … - Des vélo-routes à développer - Des ateliers de réparation à développer

• Des transports en commun peu performants : - Des trajets en bus trop longs, aussi bien à l’intérieur de la cdc que dans les liens avec l’extérieur (Epinal, Remiremont, Saint-Dié (1h en voiture, 1h30 en train), Nancy, Bâle (aéroport), Alsace, …) - Des bus pas très remplis « A Tendon, nous avons fait une journée sans - Un manque fort d’organisation

voiture forcée à cause de travaux de voirie et • Des transports à la demande (TAD) embryonnaires qui ne fonc- réseaux. Cela s’est très bien passé, les gens se tionnent que sur circuit ; celui de la Moselotte est développé avec des bus trop grands (17 places, un 9 places suffirait et coûterait moins cher, sont mis à discuter au milieu de la route. On pas besoin de permis voyageur), portant une image plutôt destinée recommence la dernière semaine de mars ! » aux séniors, alors que les jeunes peuvent en avoir besoin pour leurs déplacements • Des transports pour le tourisme inopérants : - 10 millions de personnes sont à moins de 3h de route des stations et viennent à la journée. Mais à combien d’heures de trajet en TC ? - Si le Bus Hivernal de la Bresse marche bien, la navette des Neiges à Gérardmer subit les mêmes bouchons que les voitures individuelles. - La Navette des Crêtes, qui a le mérite de desservir les 33 km de la route des Crêtes, ne fonctionne que 11 jours par an et mobilise 26 financeurs ! Les élus ne sont pas favorables pour qu’elle prenne les gens en bas et les monte vers la crête. Le PNR propose un projet de navette « Il faut que nous favorisions les déplacements fonctionnant 74 jours, couplée à une utilisation des remonte-pentes existants. Il suppose un aménagement de confort au long de la route de proximité » des crêtes, notamment des abris d’attente contre les intempéries, et des toilettes. Ce projet permettrait l’interdiction des voitures et motos en haute saison.

« On a besoin d’un schéma cyclable. »

32 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 Opportunités Menaces

• Le transport en commun : offrir un vrai service de transport qui • La pollution de l’air : pour la première fois en janvier 2017, des répond aux besoins restrictions de circulation ont été imposées par la Préfecture au territoire à cause du niveau de pollution de l’air. • Le vélo : circuler sans voitures grâce à un réseau vélo sécurisé : dé- velopper les pistes cyclables, les bandes cyclables, les vélos-routes, • La pollution de l’eau : eutrophisation et pollution des lacs, risques … : liaison -Moselotte, prolongation au-delà du Thillot de sécheresse autour de Corcieux, dans les vallées de Rochesson, de Sapois, du Chajoux, de la Vologne (où coule la Moselotte), à Ventron, …

• Le vélo électrique : repenser les mobilités avec son développe- ment, car il « efface » ou réduit les contraintes de dénivelé, il allonge les distances de parcours.

• Les circulations douces de proximité : offrir des tours complets sé- curisés des lacs (Longemer manque sur la rive nord, Gérardmer manque tout autour) et des liaisons lacs-villes.

• L’urbanisme : repenser l’urbanisme en fonction des mobilités

• Le télétravail : réduire les mobilités en favorisant le travail à dis- tance : développer le THD

• Le Pass Produits : transport en commun touristique ciblé. Par exemple 8 VTT sur une navette (PNR)

• L’accueil en bas pour accéder aux crêtes : améliorer l’offre de ser- vices dans des points bas touristiques, comme le lac de Longemer :

• L’ancienne voie de chemin de fer de la vallée de la Vologne : à trans- former en piste cyclable ? ou en mobilité de loisirs-tourisme : drai- sine, petit train, … ?

• Le câble : développer un transport par câble (téléphérique) pour relier les villes aux stations (en particulier à Gérardmer)

• L’expérimentation : expérimenter d’autres modes de dessertes, de fonctionnement et de mobilités en transports en commun à la faveur des grands événements organisés dans le territoire.

« Si on crée des pistes, on a des vélos ; si « Aujourd’hui, il est impossible d’aller de Sapois on crée des routes, on a des voitures ! » à Vagney à vélo : c’est trop dangereux à cause des voitures. Pourtant techniquement le vélo élec- « On a besoin de points d’attache de trique facilite cette liaison. » sécurité pour les vélos et VTT garés le long de la route des crêtes. » Au final, il apparaît un manque important de coor- dination entre les offres de mobilités, qui entrave leur efficacité. Les acteurs se renvoient la balle, « Pour le vélo électrique, il faut notamment entre les déplacements touristiques, développer des points d’échange et les déplacements domicile-travail : Région, de batterie (comme autrefois on Département, Communauté de communes, changeait les chevaux !). » communes, Etat,... 33 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 3. BILAN DU DIAGNOSTIC, PREMIÈRES ORIENTATIONS ET ACTIONS POSSIBLES

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, UNE OPPORTUNITÉ POUR LES HAUTES VOSGES ?

« La question du changement climatique est un véritable défi Cette question centrale est au cœur des débats de l’ate- qui, en mobilisant les collectivités locales, offre une oppor- lier. Mais comment aborder la question du changement tunité pour redonner à la politique toute sa place puisque climatique? ni le marché ni les techniques ni même l’Etat providence ne pourront répondre aux défis des jours à venir. » Une question positive Pour les collectivités locales, il faut reconnaître que le Isabelle Roussel, Vice Présidente de l’APPA, Professeur émérite de changement climatique n’est pas, de prime abord, une l’Université des Sciences et Technologie de Lille 1, in LES COL- donnée facile à inscrire dans l’action quotidienne. Sans LECTIVITÉS LOCALES ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, être climato-sceptique, et même en étant parfaitement Air Pur N° 72 - Deuxième semestre 2007 convaincu que le climat change vite, que l’homme en est responsable et que les conséquences sont probléma- Un moment de liberté tiques, la notion reste relativement abstraite. En effet : La Communauté de communes des Hautes Vosges, sur - le niveau et l’intensité du réchauffement font l’objet laquelle porte l’Atelier des Territoires, est toute neuve d’estimations complexes à déterminer et variables selon : elle est née au 1er janvier 2017 de la fusion de trois les secteurs, qui n’évoquent pas grand-chose par rapport petites communautés de communes. Elle ne va s’enga- à l’expérience quotidienne : que veut dire 1°C de plus? ger sur un PLUi qu’à moyen terme : début 2017, 20 des 2°C? 4°C? Quelles en seront les conséquences concrètes 22 communes ont dit non au principe d’un PLU inter- par rapport au petit territoire que chacun gère ou admi- communal. Elle ne dispose pas de SCOT, car le périmètre nistre? Vont-elles être minimes ou gigantesques? n’a été arrêté que fin 2016 (il portera finalement sur tout le massif des Vosges) et qu’il n’y a pas encore de struc- - la vitesse du changement climatique paraît relative : ture porteuse. Elle est à cheval sur deux PETR et devrait, ultra rapide à l’échelle géologique, très lente à l’échelle suite à un vote intervenu fin mars 2017, rejoindre le politique des échéances électorales! N’y a-t-il pas d’autres PETR Remiremont et non celui de Déodatie (fusion). Un urgences à régler? PCAET devra être élaboré, car la nouvelle CdC dépasse - l’échelle de la question est mondiale et concerne la les 20 000 habitants. planète dans son ensemble, au point de sembler très éloignée de celle, microscopique, de 22 communes, à En bref, l’Atelier des Territoires intervient à un moment fortiori d’une seule commune administrée par un maire. particulier, en amont de beaucoup de démarches et Quel poids avons-nous à notre échelle par rapport à un d’outils à venir. Pour cette raison, il offre UN MOMENT tel phénomène global? DE LIBERTE dont il serait dommage de se priver. Détaché des obligations réglementaires, il a véritable- Par rapport à ce flou, l’Atelier des Territoires n’a rien ment vocation à OUVRIR LE CHAMP DES POSSIBLES, d’une étude climatologique destinée à apporter plus en toute liberté : dans quel territoire intercommunal sou- de précision au processus du réchauffement. Il part du haitons-nous vivre à l’heure du changement climatique?

34 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 Le débat et la restitution avec les élus

35 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 principe que le changement climatique est une réalité, et Une question de politique générale qu’il est de la responsabilité de chacun de lutter contre Le changement climatique est une question (de) poli- d’une part, de s’adapter d’autre part 1. tique, parce que le réchauffement généralisé et accéléré Et puisque l’Atelier alimente les visions prospectives à de la planète est principalement dû aux actions humaines, porter dans un «projet de territoire», dans des «plans qui émettent une quantité grandissante de gaz à effets d’aménagement et de développement durable», pourquoi de serre (GES). Ces GES sont issus des énergies fossiles ne pas s’offrir cette autre liberté : celle de se projeter que l’on consomme pour transporter, se déplacer, se dans l’à-venir en intégrant cette perspective, même chauffer ou se rafraîchir, produire des biens industriels imprécise, du réchauffement? Comment faire de ce ou agricoles. « Lutter contre » le réchauffement passe changement climatique une chance et non pas une par une réduction de l’émission de ces GES dans tous catastrophe? Quelles orientations d’aménagement pou- ces domaines. « S’adapter » au changement climatique vons-nous tracer non seulement pour «lutter contre» et consiste à économiser et valoriser les ressources dispo- «s’adapter», mais aussi pour en profiter, en tirer parti et nibles localement en énergies, eau, forêt, biodiversité, bénéfice? Comment en faire un levier d’actions capable espace, patrimoines, pour les rendre pérennes et rési- de conforter les atouts des hautes Vosges et de corriger lientes face aux modifications. Au total, le changement ses faiblesses? Tel est l’état d’esprit dans lequel nous climatique invite donc à repenser et réorganiser des pouvons travailler, bien éloigné des intégrismes verts, des domaines aussi variés que l’urbanisme, l’habitat, les mobi- Cassandre et des esprits chagrins. lités, l’agriculture, la sylviculture, les déchets, les énergies, les ressources locales. Le spectre d’actions est large et 1 Une étude sur les effets des changements climatiques pour le Grand Est concerne tous les domaines de l’aménagement. C’est (citée par la DDT) envisage à l’horizon 2030 une élévation de la température moyenne comprise entre 2 et 5°C, une augmentation de la fréquence des bien la raison pour laquelle il est intéressant d’entrer dans épisodes de chaleur, une baisse du nombre de jours de gel et une pluvio- l’urbanisme et l’aménagement par le climat, comme une métrie modifiée avec des écarts saisonniers plus importants, entraînant une évolution des régimes d’alimentation de la ressource en eau souterraine et question générale et transversale. superficielle. Selon le Centre de recherche sur la neige de Météo-France, les Vosges figurent parmi les massifs dont la couverture neigeuse risque d’être insuffisante pour la pratique des activités telles que le ski. Dans un Le climat est ainsi une clé d’entrée intéressante pour scénario d’une augmentation de 2°C, le nombre de jours de neige au sol à 1 500 mètres diminuerait d’un mois environ. Le massif des Vosges n’atteignant l’élaboration d’un projet de territoire pour la CdC des pas ces altitudes subirait d’autant plus le manque d’enneigement menaçant la viabilité économique des stations d’hiver des Vosges qui fonctionnent en Hautes Vosges ; lorsqu’il sera temps, la question colorera moyenne trois mois et demi. le PLUi et d’autres documents-cadres comme le PDU, le PLH et le PCAET. En amont, l’Atelier des territoires offre l’opportunité de pousser un scénario vertueux en termes d’adaptation et de lutte contre le changement cli- matique, en toute liberté… pour voir ce que cela donne. Bien souvent, on s’apercevra que la réflexion par l’entrée climatique, qui paraît être environnementale, est en fait directement concordante avec des priorités sociales et économiques.

36 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 COMMENT AGIR CONCRÈTEMENT?

L’Atelier « temps 1» des 06 et 07 mars 2017 n’est pas parti Les questions à se poser pour préparer les ateliers directement de la question climatique, trop éloignée de la des 26 et 27 juin 2017 : réalité du quotidien, mais bien du territoire lui-même et des acteurs, des forces et des fragilités dans les divers Dans les pages qui suivent : domaines de l’aménagement : l’habitat, les mobilités, l’économie, le tourisme et les loisirs. Le changement cli- Pour chaque point : matique a été esquissé à la suite du diagnostic partagé • ÊTES-VOUS D’ACCORD / PAS D’ACCORD ? dans chacun de ces domaines. Les pistes de réflexions • QU’EST-CE QUI EST ESSENTIEL? (priorités) dans les pages qui suivent se nourrissent de ces premiers résultats et les complètent par l’intégration d’études en • QUE MANQUE-T-IL? (autres priorités) cours ou déjà réalisées pour le territoire Hautes Vosges. Elles servent de matière première pour l’atelier « temps Et pour chaque priorité selon vous : 2 » des 26 et 27 juin 2017. Sur cette base, collective- • QUOI ? (Objectifs) ment, nous vérifierons si un scénario de développement • POURQUOI ? (Lien avec le changement climatique des Hautes Vosges adapté au changement climatique se notamment) dessine : quels sont les axes et actions qui nous paraissent • COMMENT ? (Actions déjà menées (exemplarité), prioritaires? Autrement dit quelles sont les mesures les actions à mener) plus fédératrices et les plus efficaces pour servir à la fois le développement du territoire et son adaptation au chan- • OÙ ? (Lieux concernés, sites majeurs) gement climatique? • QUI ? AVEC QUI ? (maîtrise d’ouvrage et partenaires) Pour cela, nous avons identifié en première approche • AVEC QUOI ? (outils, leviers d’actions) cinq grands thèmes issus de la première série des ateliers • QUAND ? (calendrier court/moyen/long terme) de mars 2017 et des lectures des documents existants : • Tourisme-loisirs • Activités économiques • Urbanisme habitat • Mobilités • Ressources locales Chacun fait l’objet de pistes d’actions sous forme de questions à débattre.

37 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 1. TOURISME, LOISIRS : + DE QUALITE, + DE VARIETE ?

Sans surprise, il ressort du diagnostic partagé que, pour un Cette logique de court et moyen terme doit s’accom- pays de moyenne montagne comme les Hautes Vosges, le pagner d’une logique de moyen et long terme visant à changement climatique interroge en premier lieu l’avenir faire des Hautes Vosges un territoire attractif pour le de l’économie touristique fondée sur les sports d’hiver. tourisme, avec ou sans neige. Le défi est de taille tant Lors de la visite du 06 mars, la réponse de Mr Claudel, di- l’économie hivernale du ski prédomine aujourd’hui. Mais recteur de la station de La Bresse pour la Belle Montagne, la trop grande dépendance à cette manne devient exces- a été claire : l’adaptation au changement climatique passe sivement risquée. En cas de crash, que deviendraient les par une meilleure « skiabilité » des domaines. Les canons Hauts Vosges qui ont subi déjà une douloureuse désin- à neige permettent d’offrir une station skiable même en dustrialisation et qui vivent actuellement un vieillissement période de carence neigeuse. L’adaptation au change- et une baisse de population? Les réponses à ce risque, qui ment climatique consiste à savoir profiter sans délais des apparaissent ci-dessous, tiennent en deux mots : diver- épisodes de froid pour fabriquer de la neige de culture sité, qualité. La diversification de l’offre, déjà à l’œuvre, très rapidement, puis la répartir sur les pistes sur 60 cm est à intensifier, c’est une évidence. Mais l’atelier «temps d’épaisseur, et enfin la conserver en damant. Le chan- 1» de mars 2017 a également beaucoup fait émerger la gement climatique restant un phénomène plus lent que notion de qualité dans le diagnostic critique porté sur le celui du retour sur investissement de la neige de culture, territoire haut-vosgien : le maintien et le renforcement l’économie touristique liée au ski est ainsi appelée à se de l’attractivité du territoire passent par une amélioration maintenir ainsi, sous « perfusion » 1. On retrouve ici le de la qualité du cadre d’accueil bâti et naturel. slogan du Syndicat National des Téléphériques de France, chambre syndicale des opérateurs de remontées méca- niques en 2008 : «Le tout ski est peut-être fini, mais sans le ski, tout est fini ! ». Il témoigne de la prégnance actuelle de l’activité ski dans le fonctionnement et la structuration des stations et plus globalement des territoires.

1 Ailleurs, notamment dans les Alpes, on voit même des stations, en fin de saison, ensevelir leurs restes de neige sous d’épaisses couches de sciure de bois, pour s’en resservir l’hiver suivant.

Station de ski de la Bresse

Exemples en place ou en projet sur le territoire : - Projet de réaménagement du col de la Schlucht - Projet de rénovation de tremplins été-hiver porté par le SIVU - Projet de réhabilitations du camping de Longemer - Projet de restaurant et de centre bien-être à Saulxures-sur-Moselotte

38 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 1.1 AUGMENTER LA SKIABILITÉ ? 1.3 AMÉLIORER LA QUALITÉ DES LIEUX D’ACCUEIL? • Accompagner le maintien de l’activité du ski sur le • Améliorer l’efficacité de la desserte en TC des court/moyen terme par des dispositions qualitatives stations ? et durables pour le territoire? • Améliorer le cadre d’accueil bâti et naturel ? -Réserves d’eau pour neige de culture? 1. Les centres villes et villages ? -Requalifier les parkings et réduire les surfaces bitumées des stations? -Recentrement de l’habitat, des commerces et des services -Préserver la qualité des sols des pentes skiées et pâturées contre le -Valorisation de l’architecture et du patrimoine tassement, l’imperméabilisation et l’érosion? -Requalification des espaces publics par le confort d’usage, le végétal, la priorisation des modes doux 1.2 DIVERSIFIER LES ACTIVITÉS ? 2. Les entrées de bourgs ? • Mieux structurer l’offre au bénéfice du visiteur? site -plantations -maîtrise des enseignes et publicités internet unique «Hautes Vosges», offre package hé- -maîtrise des clôtures et espaces privés d’activités bergement-restauration-prestataires, ...? -reconversions de friches, … • Diversifier en développant les activités de loisirs et 3. Les stations de ski ? -requalification paysagère des stationnements et des emprises miné- tourisme sur les 4 saisons ? ralisées • Diversifier en développant l’économie de la remise 4. Les espaces ouverts et les points de vue ? en forme, du bien-être et de la santé, et le marketing -réouverture, gestion et mise en valeur paysagère et culturelle territorial correspondant ? -Thermalisme ? -Sylvothérapie ? • Diversifier en développant l’économie de la pluie? Activités de sports, loisirs et culture indoor • Diversifier en développant le tourisme industriel ? -Créer la route du textile virtuelle ? -Offrir un grand musée contemporain des industries intégrant passé, présent et futur ? -Valoriser le patrimoine industriel et améliorer l’accueil du public chez les industriels (ex : site Garnier Thiébault : usine, cité ouvrière, église, magasin) ? -Miser sur une activité liée à la transition énergétique et la mettre en valeur ?

39 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 2. ACTIVITES ECONOMIQUES : + D’ANCRAGE?

En dehors du tourisme, l’adaptation des activités écono- 2.2 AGRICULTURE miques au changement climatique passe par un renforce- • Protéger strictement les terres agricoles contre l’ur- ment de leur ancrage territorial : des produits plus spéci- banisation ? (voir « Urbanisme ») fiques, des labels et des marques fondés sur la valeur et • Anticiper sur les transmissions massives d’exploita- l’attractivité acquises d’un territoire de montagne, des tions agricoles dans les 10-15 ans ? circuits plus courts pour les commercialisations des pro- • Promouvoir la qualité des produits agricoles et les ductions, mais aussi pour les ressources énergétiques et circuits courts ? Exemple positif des fermes-auberges les déchets, permettront de réduire les pollutions et les sur les chaumes GES, tout en renforçant la résilience du territoire des - Développer l’agri-tourisme sur l’ensemble du ter- Hautes Vosges. Cet ancrage passe aussi par l’invention ritoire ? de complémentarités et de solidarités entre les activités - Développer d’autres AOC-AOP ? économiques. Car l’originalité du territoire est bien dans Les Hautes-Vosges sont entièrement couvertes par la vaste aire d’AOC-AOP Munster. la coexistence inattendue du tourisme, de l’industrie, de Exemple du fromage « cœur de massif » la forêt et de l’agriculture, que peu de territoires sont en - Encourager l’agriculture biologique source de mesure d’offrir. Aller au-delà de cette coexistence, c’est revenus et de stabilité des exploitations? unir les activités économiques dans une forme d’écono- - Tirer l’élevage à viande vers le haut de gamme ? mie circulaire qui reste à inventer. moins de viande mais de meilleure qualité. - Favoriser la transformation sur place ? abattoir, 2.1 INDUSTRIE ET PETITES ENTREPRISES salles de découpes, ateliers de transformation, • Développer la coopération économique inter-filières façonnage, conserverie (économie circulaire) ? - Développer (renforcer) un partenariat avec les Exemples : enseignes commerciales (Lidl etc) et les commer- -programme « Habiter mieux en Déodatie », -les initiatives du « Toit vosgien » çants de détail (stands dédiés aux produits locaux, -le pôle de l’éco construction de Fraize séances de dégustation, promotions, …)? • Favoriser l’émergence d’une industrie liée à la transi- - Développer les recettes et plats locaux associant tion énergétique? les produits Hautes Vosges ? • Soutenir toutes les initiatives de structuration des - Fournir les cantines scolaires et restaurants d’en- filières : de l’amont vers l’aval, ou transversalement treprises ? (textile) ? - Développer les ventes directes, en ligne, AMAP • Augmenter l’offre de formation initiale et profession- et marchés ? nelle sur le territoire ? • Développer la méthanisation ? • Obtenir le Très Haut Débit ? • Développer les petits fruits ? • Proposer une offre diversifiée de locaux pour les en- • Favoriser la reconquête de bâtiments agricoles plutôt treprises nouvelles ? que la création de nouveaux ? • Poursuivre et intensifier la reconquête de paysages ouverts : plan d’action agricole, règlements commu- naux de boisement, … ? • Développer une « gestion agricole » des espaces publics, espaces verts, espaces ouverts ?

40 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 2.3 FORÊT ET SYLVICULTURE • Accélérer le regroupement foncier ? • Améliorer de façon continue la gestion du patrimoine forestier, source de revenus, garantie de la biodiver- sité ? • Adapter les essences et les techniques sylvicoles au changement climatique? • Développer une filière vosgienne dans le domaine des matériaux naturels d’isolation et de construction (bois, chanvre), ou du bois énergie ?

L’usine Garnier Thiébault

Fromagerie de Le Tholly

Exemples en place ou en projet sur le territoire : - Construction de chalets en bois financée par le FEDER (La Bresse) - Projet de la Fruitière à la Bresse : regroupement d’agri- culteurs pour la production de fromage de race vosgienne - Diversification de la GAEC Gerbamont : lait, viande , vente directe - 2 associations agricoles APMF et Syndicat de race Vosgienne qui travaillent au fromage Coeur de massif - ONF qui favorise le mélange d’espèces forestières

41 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 3. URBANISME : + DE CENTRALITE (S) ?

L’atelier «temps1» de mars a fait ressortir de façon 3.1 FORMES URBAINES, HABITAT unanime le problème du manque de maîtrise spatiale • Protéger sur le long terme les terres agricoles contre et qualitative de l’urbanisation dans les Hautes Vosges. le mitage et la friche : classement ? Et densifier-inten- Malgré l’arsenal d’outils de planification, l’étalement sifier les centres bourgs ? urbain ne cesse en effet de progresser 1. Ce phénomène, • Développer le portefeuille foncier public, notamment apparu dans les années 1970-80 s’est même accéléré dans dans les centres villes et villages? les années 2000. Le phénomène de mitage a été perçu de • Développer les commerces et services de proximité façon négative par les participants à l’atelier quel que soit en position centrale dans les bourgs et villages ? Eviter la thématique abordée : banalisation du paysage, image l’activité commerciale grandes et moyennes surfaces dévalorisante pour le tourisme, surconsommation des en périphéries et entrées ? terres agricoles, aggravation de la dépendance à la voiture • Encourager la reconquête/réhabilitation du patri- individuelle pour les trajets quotidiens, coût élevé des moine bâti de centre bourg et village ? services à la parcelle, vieillissement du bâti traditionnel et • Promouvoir l’accueil de nouvelles générations perte d’attractivité des centres, affaiblissement de la vie enclines à développer des activités en dehors du ski ? locale, etc. • Poursuivre la reconversion/résorption des friches Sous le prisme de la lutte contre le changement clima- industrielles sans faire table rase ? tique, un objectif de recentrage du développement urbain • Développer l’habitat intermédiaire? sur les cœurs de bourgs et de villages prend tout son sens • Développer l’offre de logement saisonnier ? : cet urbanisme «de proximité» permet de réduire les dé- • Encourager l’isolation, priorité aux passoires énergé- placements quotidiens par la voiture (et les émissions de tiques (bilan thermographiques) ? GES qui y sont liées), entre son domicile et les services ou • Encourager l’architecture bioclimatique contempo- commerces à proche distance, accessibles à pied et à vélo. raine adaptée au caractère des lieux (montagne vos- Il permet aussi de mieux préserver les terres agricoles gienne, construction bois, …) ? Coupler la moderni- proches, facteurs de qualité du cadre de vie quotidien, sation des accueils avec une rénovation durable ? d’attractivité pour le territoire, de meilleure gestion de • Soutenir les savoir-faire BTP en construction l’eau, de maintien d’une activité économique et gestion- durable ? naire d’espace. Ce recentrage passe par une reconquête du bâti existant, pour l’adapter aux besoins contempo- 3.2 ESPACES PUBLICS rains, occasion d’améliorer ses performances énergé- • Requalifier les espaces publics des centres villes et tiques et de réduire la précarité qui peut y être liée. villages au bénéfice des modes doux piétons et vélos ? Cet objectif de reconquête de centralité prend donc tout • Offrir de l’ombrage ? son sens pour les Hautes Vosges, pour des raisons aussi • Rendre les sols plus poreux (plus végétalisés, moins bien économiques et sociales qu’environnementales. minéralisés) ? • Développer la gestion par l’animal ? • Réduire l’éclairage public ? 1 83 % d’évolution moyenne de la tache urbaine sur le périmètre du PNRBV entre 1950 et 2007, pour des gains de population de seulement 7 %

42 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 Exemples en place ou en projet sur le territoire : - Reconversion d’une friche au centre ville de la Bresse en équipements et logement - Le projet de l’éco-quartier Daval Saulcy à Cornimont - La construction récente de l’ EHPAD à Saulxures et sa cuisine partagée avec la crèche - Office de tourisme installé dans l’ancienne gare de Gérardmer - Une usine en cours de reconversion à Cornimont - Pépinière d’entreprises qui occupe une ancienne friche industrielle à la Bresse

Site du futur écoquartier Daval Saulcy - FISAC en Haute Moselotte développé il y a 4 ans

Requalification d’une friche à la Bresse

Construction de l’EHPAD en plein centre de Saulxures-sur-Moselotte

43 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 4. MOBILITES : MOINS DE PETROLE ?

Les mobilités sont considérées ici sous leur réalité multidi- 4.1 TRANSPORTS EN COMMUN mensionnelle : déplacement physique, mobilité pour tous, • Améliorer l’efficacité des accès TC au massif au flux domicile-travail, déplacements touristiques, mobilité départ des gares TGV ? intellectuelle, culturelle, accessibilité aux nouvelles tech- • Accueillir en villes et villages, réinvestir les fonctions nologies de l’information et de la communication, etc … de centralités des bourgs, villes-relais, villes-centres, relier les stations aux centres-villes par des TCSP ? Le groupe de travail «mobilités» de mars a notamment • Améliorer la lisibilité et la coordination des offres de pointé sa préoccupation face au pic de pollution de l’air TC à destination des usagers ? de cet hiver : pour la première fois dans les Vosges, des • Expérimenter des journées sans voitures, d’autres mesures préfectorales de restriction de circulation ont modes de dessertes à la faveur des événements ? (ex été prises. La circulation n’est pas seule en cause dans ce : programme Leader Déodatie) problème, mais d’autres problèmes liés aux mobilités sont • Valoriser davantage les télésièges hors saison d’hiver, ressortis : en particulier la presque totale dépendance à la comme mode doux de départ de randonnée ? voiture individuelle, non seulement pour le tourisme mais • Développer les pass produits (transports en commun plus encore pour les habitants au quotidien. touristiques ciblés – par exemples pour VTTistes) ?

Prises sous l’angle de la lutte contre le changement cli- 4.2 MODES DOUX matique, les mobilités carbonées doivent être réduites • Réaliser un schéma directeur cyclable de qualité per- au bénéfice des mobilités en transports en commun, en mettant d’irriguer le territoire et de rejoindre les voitures électriques, à vélo ou à pied, ainsi qu’au bénéfice pôles de déplacement ? du Très Haut Débit pour favoriser le développement éco- • Poursuivre le développement du vélo et relier entre nomique et les services à distance, en réduisant d’autant elles les pistes cyclables, vélo-routes, bandes cy- les mobilités physiques. clables, … développer les services au vélo ? • Aider au vélo électrique ? • Développer les circulations douces autour des lacs (les tours de lacs) ? • Redonner les crêtes, les chaumes et les sommets aux modes doux en haute saison ? • Réaliser des plans de déplacement collectivités et entreprises?

4.3 AUTRES MOBILITES • Viser une couverture intégrale du territoire en très haut débit (fibre optique) ? • Encourager l’auto partage ? Voie verte des Gorges de Crosery • Installer un réseau intercommunal de bornes élec- Source : http://rol88.over-blog.com Exemples en place ou en projet sur le territoire : triques ? - Voie verte de 20 km entre Remiremont et Cornimont, créée sur les emprises de l’ancienne voie ferrée et pro- longée jusqu’à La Bresse - Bus hivernal de La Bresse entre le village et la station - La navette Gérardmer Bus, à disposition des Gérômois 44 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 5. RESSOURCES : + DE VALEUR ?

L’adaptation au changement climatique invite à s’intéres- 5.1 BIODIVERSITE, NATURE ser de près aux ressources du territoire en place. Il s’agit • Diversifier les forêts ? d’une part d’adapter ces ressources et leur utilisation en • Mettre en place des systèmes de gestion durable et fonction de l’évolution climatique en cours et à venir (les raisonnée à l’échelle du massif des Vosges ? forêts ou l’eau, par exemple). • Développer un saltus avec outil de gestion spécifique pour les friches ? Il s’agit aussi de renforcer la résilience du territoire des • Valoriser des points de vue (réouverture, gestion, Hautes Vosges face aux aléas du changement, en exploi- mise en scène, apport d’information) ? tant au mieux, de façon durable et valorisante, les res- • Intégrer la biodiversité des prairies dans les critères sources en place dans leur diversité : la nature, les forêts MAEC ? et l’eau, les patrimoines culturels de bâti et de paysage, les • Valoriser le patrimoine naturel et culturel des énergies renouvelables et les déchets, ... chaumes ?

La valeur territoriale des ressources se construit, de façon 5.2 EAU volontaire et pro-active, elle n’est pas qu’un héritage. Des • Stocker l’eau, créer de nouvelles retenues ? liens sont en outre à développer entre les différentes res- • Améliorer la gestion « alternative » de l’eau urbaine ? sources. Le paysage apparaît à ce titre sans doute comme • Mieux valoriser le paysage de l'eau, notamment des une ressource clé. Penser la qualité du paysage comme lacs? une ressource, c’est à la fois préserver, valoriser ou reva- loriser cette ressource selon son état, en revisitant toutes 5.3 AIR les activités qui font ou défont le paysage-ressource. • Réduire les risques de pollution de l'air, contradic- toires avec l'image de la montagne? • voir chapitre 4 ci-dessus sur les mobilités • encourager des chauffages domestiques au bois moins polluants? • établir un plan de protection de l'atmosphère?

5.4 DECHETS • Développer la collecte pour tous des déchets fer- mentescibles ? • Développer la méthanisation, mutualisée entre agri- culture (effluents d’élevage), entreprises et collectivi- tés (déchets verts et déchets organiques) ? • Développer la coopération économique inter-filières (économie circulaire) ?

45 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 5.5 ENERGIES RENOUVELABLES • Encourager les efforts de construction et de rénova- tion de l’habitat ? • Rénover l’habitat le plus exposé aux surconsomma- tions énergétiques (passoires énergétiques) ? • Etablir des plans de réduction de la consommation énergétique avec les plus gros consommateurs ? • Promouvoir et soutenir l’utilisation d’équipements performants pour la combustion du bois ? • Mieux organiser l’approvisionnement et le stockage des plaquettes des chaufferies collectives ? • Développer le bois de chauffage dans les espaces dé- laissés à l’interface des villages et de la forêt ? • Renforcer les réseaux de chaleur aujourd’hui princi- palement tournés vers les équipements dans les villes les plus denses ? • Optimiser les installations hydroélectriques exis- tantes ? • Valoriser le patrimoine et le paysage des petites installations hydroélectriques (biefs, canaux, micro- chutes et turbines, …) ? • Développer le solaire thermique et solaire photovol- taïque sur toitures, friches industrielles ? • Encourager la géothermie ? Réaménagement du Hohneck • Biogaz ? voir méthanisation ci-dessus • Sobriété énergétique : voir aussi urbanisme, habitat, mobilités, déchets, activités, …

5.6 PATRIMOINES CULTURELS Exemples en place ou en projet sur le territoire : • Valoriser le patrimoine bâti riche et varié? - Opération Grand Site incitée par le PNR pour le col de • Informer et communiquer in situ sur les mutations du la Schlucht-Hohneck paysage et les friches industrielles ? -Lac de barrage de la Lande qui produit de l’électricité • Poursuivre la valorisation des anciennes lignes ferro- pendant les pics de consommation et qui alimente La viaires pour les circulations douces et les mailler? Bresse en eau potable et la station en neige de culture • Développer un projet de paysage intercommunal - A Cornimont : démarche écophyto + chaufferie bois+ (plan de paysage) comme méthode de construction turbine en régie de projet de territoire adapté au changement clima- - Observatoire photographique en construction au PNR tique ?

46 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 ANNEXES • LISTE DES PARTICIPANTS

47 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 Liste des participants Journée du 6 et 7 mars 2017

48 DDT des Vosges - atelier des territoires - rapport d’étape n°1- avril 2017 Matinée du 7 mars 2017 : table ronde

Groupe Habitat - Christophe Charlery / ABF (UDAP 88) - Charles Claudel / CCHV - Frédéric Schaller / PNRBV - Emilie Fleurie / DHUP - Paul Bouvier / Architecte conseil de l’Etat 88 - François Xavier Monaco / Vizea

Groupe Activités - Julien Munsch / DDT 88 - Audrey Muller / DRAAF - Agnes Legrand / Chambre d’agriculture - Marie Desbarbieux / CCHV - Florence Laurent / CD88 - Jacques Debouverie / Futurbain

Groupe Mobilités - Maud Dabry / PETR Pays Déodatie / [email protected] - Anne Kleindienst / PNRBV / [email protected] - Simon Leray / DREAL Grand Est / [email protected] - Alain Lemaire / DDT88 /[email protected] - Coralie Jeancolas / CCHV / [email protected] - Sophie Thiriet / CCHV / [email protected] - Bertrand Folléa / agence Folléa-Gautier

Groupe Tourisme-Loisirs - Estelle Lanoix / CCHV - Jérôme Marquis / CAUE - Viviane Rat-Morris / UDAP 88 - Marine Jeannet / DREAL - Pascal Braun / DDT 88 - Sandra Rajaud / Préfecture - Katia Mazé / Agence Folléa – Gautier

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