Alphonse De Châteaubriant, D'une Guerre À L'autre (1918-1939)
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Alphonse de Châteaubriant, d’une guerre à l’autre (1918-1939) Damien Tourte To cite this version: Damien Tourte. Alphonse de Châteaubriant, d’une guerre à l’autre (1918-1939). Histoire. 2018. dumas-02086951 HAL Id: dumas-02086951 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02086951 Submitted on 1 Apr 2019 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Centre d’histoire sociale du XXe siècle Histoire (UFR09) Damien TOURTE Alphonse de Châteaubriant, d'une guerre à l'autre (1918-1939) Mémoire de Master 2 préparé sous la direction de Fabien Théofilakis Session 2018 2 Illustration de couverture : Alphonse de Châteaubriant (1877-1951). Écrivain. Plan rapproché. Costume de ville, date de publication inconnue, Villes de Paris / BHVP / Roger-Viollet. 3 Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Centre d’histoire sociale du XXe siècle Histoire (UFR09) Damien TOURTE Alphonse de Châteaubriant, d'une guerre à l'autre (1918-1939) Mémoire de master 2 préparé sous la direction de Fabien Théofilakis Session 2018 4 Ce mémoire est le résultat de deux années de travail. Mes remerciements vont à ceux qui m'ont aidé, soutenu et encouragé : En premier lieu je remercie mon directeur de mémoire, M. Fabien Théofilakis, maître de conférences à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, pour le temps qu’il m’a consacré et pour ses précieux conseils. Si ces deux années de master ont été particulièrement intéressantes et formatrices, M. Théofilakis en est en grande partie responsable. Qu’il soit remercié avec ma reconnaissance la plus sincère. Ensuite, je tiens à remercier M. Gaëtan Bonnot, doctorant et enseignant d’histoire à la Sorbonne, dont les cours sur les méthodes quantitatives appliquées à l’histoire m’ont été grandement utiles. Je remercie aussi mes deux correctrices, Mmes Charlotte Reitiger et Lisa Hugotte, pour leur aide et leurs précieux conseils, et Tom Annodeau mon imprimeur attitré. 5 Sommaire Introduction Présentation du sujet Historiographies du sujet Présentation critique des sources Outils et méthodes utilisés Enjeux de la recherche et annonce du plan Partie I : Finir la guerre et déposer les armes : les démobilisations d’Alphonse de Châteaubriant Chapitre 1 : La démobilisation militaire du soldat Alphonse de Châteaubriant I – A l’ écart des dernières grandes offensives de 1918 : la fin de la guerre pour le soldat Alphonse de Châteaubriant A) Alphonse de Châteaubriant et son ambulance d'armée B) Cessation des hostilités et démobilisation militaire d'Alphonse de Châteaubriant II – Écrire la guerre, écrire la douleur : la souffrance ressentie par Alphonse de Châteaubriant A) Le corps à l'épreuve de la violence B) Ecrire le temps d'avant III – De quelques idées à la fin de la guerre A) Le constat de la fin d'une époque B) Du triple refus de la démocratie, du libéralisme et du bolchevisme C) Alphonse de Châteaubriant et l'Allemagne : interprétation d'un « non-dit » Chapitre 2 : Alphonse de Châteaubriant et les années d’après-guerre : une démobilisation culturelle réussie ? I – Les traces de l'expérience combattante A) Le retour à la vie civile d'Alphonse de Châteaubriant : le bonheur retrouvé ? 6 B) Ne pas écrire la guerre : les non-dits de l'expérience combattante C) Alphonse de Châteaubriant et la sociabilité ancien-combattant II – La Brière (1923) : un écrivain encore mobilisé ? A) La Brière : un roman « raciste » ? B) « Aoustin » l'antihéros C) La réception de La Brière Partie II : D’une guerre d’usure, à une société usée Chapitre 3 : Alphonse de Châteaubriant l'antimoderne I – Une pensée réactionnaire A) Alphonse de Châteaubriant prophète du déclin B) Lutter contre 1789 et ses conséquences II – En lutte contre les modèles politiques modernes A) La démocratie ou l'horreur de l'égalité B) Le Moyen Âge en opposition à la démocratie C) Le communisme ou l’horreur de l’irréligion III – La vision du monde d’Alphonse de Châteaubriant dans sa prose romanesque A) Le village et l'incarnation dans l'espace des opinions d'Alphonse de Châteaubriant B) Alphonse de Châteaubriant et les leçons de la nature la négation de l'individualité Partie III : S’engager et convaincre, Alphonse de Châteaubriant au service de l’Allemagne nazie Chapitre 4 : De l’ermite au prosélyte, l'évolution d'une position politique I – Le refus de l'engagement A) Un « collaborateur » dès 1918 ? La question des sources écrites, de leur influence et du positionnement politique d'Alphonse de Châteaubriant B) Un intellectuel « dégagé » : Alphonse de Châteaubriant dans les années 1920 7 C) Une écriture idéologique qui s’affirme : l’évolution des occurrences en « -isme » dans les écrits d’Alphonse de Châteaubriant de 1918 à 1939 II – Alphonse de Châteaubriant dans la mêlée A) Un engagement progressif (1932-1935) B) De la prose romanesque à la prise de position militante (1936-1939) III – S'engager, c'est convaincre : la structure argumentative et assertive de La Gerbe des forces (1937) A) Administrer la preuve : mélanger les genres et les arguments B) L’effacement de l’énonciateur et l’intégration du lecteur : de l’usage des pronoms « nous » et « on » sous la plume d’Alphonse de Châteaubriant C) Convaincre le plus de lecteurs possible : Alphonse de Châteaubriant et les inquiétudes de ses contemporains Chapitre 5 : Foi chrétienne et foi nazie I – Une pensée chrétienne comme prémices à la fascisation A) Un homme est mauvais par nature quand il est privé de Dieu B) Un relativisme moral : un « mal » naturel, et non en acte C) Théorie pour un homme nouveau II – De l’homme nouveau chrétien à l’homme nouveau nazi A) Alphonse de Châteaubriant et le nazisme : le transfert d'un système de pensée dans une réalité concrète B) Alphonse de Châteaubriant et la violence C) La racialisation d'une pensée : l'évolution du conservatisme naturaliste au racisme biologique Conclusion La vision du monde d’Alphonse de Châteaubriant, d’une guerre à l’autre Le double échec du militantisme d’Alphonse de Châteaubriant Perspectives de recherches et prolongements 8 Annexe Etat des sources Bibliographie Table des illustrations Table des matières 9 10 Introduction La France n’en a pas fini avec la Seconde Guerre mondiale et ses écrivains « indignes », rentrés tout droit au panthéon de la honte nationale pour leur lien de près ou de loin avec l’occupant nazi, continuent d’attirer l’intérêt des médias, des universitaires et des écrivains. Paradoxalement, les fascistes français qui n’ont pas eu l’audience escompté en leur temps, bénéficient aujourd’hui d’un intérêt accru pour leur œuvre littéraire et leur parcours intellectuel et idéologique. N’importe quel Français s’aventurant dans une bibliothèque ou une librairie peut mesurer à loisir la présence de ce « passé qui ne passe pas » pour reprendre le constat, déjà ancien, d’Henry Rousso1. Du côté des idées, la réédition d’un ouvrage de Zeev Sternhell en 2013, ouvrage dont l’objectif est de remonter le cours du fascisme en France jusqu’au XIXe siècle2, avait entrainé une levée de boucliers de la part des universitaires français amenant une riposte à cette réédition en 20143 tout en ravivant une polémique vieille de trente ans4. La mémoire autour de cet événement de l’histoire de France continue d’entraîner crispations et polémiques. En janvier 2018, la maison d’édition Gallimard qui s’était engagée à publier les pamphlets de Louis-Ferdinand Céline fait machine-arrière devant l’émoi provoqué par l’annonce d’une telle republication. Antoine Gallimard, le PDG de la maison d’édition, tient toujours à les faire publier : leur réimpression est suspendue jusqu’à nouvel ordre. L’indignation était à la portée de la renommée de l’écrivain. Céline est un symbole. En revanche, la republication des Décombres de Lucien Rebatet en 2015 n’a pas provoqué de tels remous5. Le pamphlétaire proposait pourtant, au moment même où les Juifs de France étaient enfermés au Vél’ d’Hiv’ les 16 et 17 juillet 1942, le « châtiment collectif » pour ceux-ci avant de suggérer de les déchoir de la citoyenneté et de l’humanité puis d’avancer comme solution leur enfermement dans un ghetto, conséquences logiques de ses pulsions exterminatrices6. En mars 2018, on apprenait que 10 des 12 membres du Haut Comité aux Commémorations nationales, dont faisaient partie les historiens Pascal Ory, Jean-Noël Jeanneney ou encore Claude Gavard, annonçaient conjointement leur démission après l’annonce du retrait de Charles Maurras du Livre des Commémorations nationales. Le maître à 1 Henry Rousso et Eric Conan, Vichy, un passé qui ne passe pas, Paris, Gallimard, 1996. 2 Zeev Sternhell, Ni droite, ni gauche. L’idéologie fasciste en France, Paris, Gallimard, 2013 (1983). 3 Serge Berstein et Michel Winock, Fascisme français ? La controverse, Paris, CNRS Editions, 2014. 4 Robert Belot, Lucien Rebatet. Le fascisme comme contre-culture, Paris, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 30. 5 Bénédicte Vergez-Chaignon, Le dossier Rebatet, Paris, Robert Laffont, 2015. 6 R. Belot, Lucien Rebatet. Le fascisme comme contre-culture, op. cit., p. 275. 11 penser de l’Action française a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale en 1945 pour intelligence avec l’ennemi. Politique et histoire se trouvent encore une fois mêlées dans des logiques sociales et mémorielles qui les dépassent. Pour les littéraires aussi, la Seconde Guerre mondiale et ses acteurs constituent une source d’inspiration.