Mandrin, Capitaine Général Des Contrebandiers De France
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MANDRIN CAPITAINE GÉNÉRAL DES CONTREBANDIERS DE FRANCE D'APRÈS DES DOCUMENTS NOUVEAUX PAR FRANTZ FUNCK -BRENTANO PARIS - HACHETTE ET Cie - 1908. PREMIÈRE PARTIE. — LES FERMES GÉNÉRALES. I. Les fermiers généraux. — II . Les contraintes. — III . Les douanes intérieures. — IV . Les gabelles. — V. Les contrebandiers. — VI . Les gapians. — VII . En Dauphiné. DEUXIÈME PARTIE. — LA JEUNESSE DE MANDRIN. VIII . Les poètes de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs. — IX . La jeunesse de Mandrin. — X. La fourniture des mules. — XI. Ennemond Diot. — XII . Le tirage des milices. — XIII . Bélissard dit le Pays. TROISIÈME PARTIE. — LA CARRIÈRE DE MANDRIN. XIV . Première campagne (2 janvier-5 avril 1754). — XV . Deuxième campagne (6 juin-9 juillet 1754). — XVI . Les Mandrins en Suisse. — XVII . Troisième campagne (juillet-août 1754). — XVIII . Les argoulets. — XIX . Quatrième campagne (20 août-5 septembre 1754). — XX . Cinquième campagne (4 octobre-29 octobre 1754). — XXI . Un mois de repos (novembre 1754). — XXII . Sixième campagne (15 décembre-26 décembre 1754). — XXIII . Le retour en Savoie (janvier-avril 1755). — XXIV . La chevauchée des gens du roi. — XXV . Les sources de la gloire. — XXVI . Les espions. — XXVII . Sur les berges du Guiers vif. — XXVIII . Derniers préparatifs. — XXIX . Les alliés. QUATRIÈME PARTIE. — LA PRISE ET LA MORT DE MANDRIN. XXX . Rochefort en Novalaise (11 mai 1755). — XXXI . La réclamation du commandeur de Sinsan. — XXXII . La Commission de Valence. — XXXIII . Comédie diplomatique. — XXXIV . La mort du contrebandier. — XXXV . Le rappel de l'ambassadeur de Sardaigne. — XXXVI . L'ambassade extraordinaire du comte de Noailles. — XXXVII . Le prix du sang. — XXXVIII . La contrebande après Mandrin. — XXXIX . La famille de Mandrin. CINQUIÈME PARTIE. — LA FIN DES FERMIERS GÉNÉRAUX. XL . Remous d'opinions. — XLI . La réforme des finances. — XLII . La Révolution en Dauphiné. — XLIII . La mort des fermiers généraux. PRÉFACE. M. Octave Chenavaz, député de l'Isère, est prié d'accepter, dès la première ligne de ce livre, l'hommage de notre respectueuse et profonde gratitude pour l'inappréciable concours dont il a bien voulu nous honorer. Sans lui, ce livre n'aurait pu être écrit. Il lui doit la plus grande partie de sa documentation, tant d'informations puisées aux sources les plus variées, — et toujours les meilleures — et transmises avec autant de précision que d'exactitude. M. Chenavaz aurait pu écrire lui-même cette vie de Mandrin. Des travaux historiques, que l'on trouvera maintes fois cités au cours de ce récit, nous en sont le témoignage. De trop nombreuses occupations, auxquelles il se consacre avec tant de zèle et de dévouement, l'en ont empêché. Les Mandrinots devront le regretter ; mais en nous le regret se couvre de reconnaissance. Antoine Vernière, qui a consacré aux courses de Mandrin dans l'Auvergne, le Velay et le Forez, un ouvrage remarquable, a mis à notre disposition toutes les notes qu'il avait recueillies, principalement dans les archives du Puy-de-Dôme. Il nous a aidé, dans le cours de nos recherches, de ses conseils autorisés ; et voici que la mort l'a éloigné de nous avant qu'il ait pu voir l'achèvement d'un travail qu'il suivait avec un si affectueux intérêt. M. Victor Colomb, de Valence, un collectionneur d'un goût averti, nous a remis les nombreuses copies de documents relatifs à Mandrin qui avaient été prises par Ad. Rochas, l'érudit auteur de la Biographie du Dauphiné ; où une place importante a été réservée au grand contrebandier. M. Colomb nous a adressé également des gravures, et c'est par ses soins que M. Marius Villard. architecte- voyer de la ville de Valence, a bien voulu reconstituer pour nous le plan de Valence au XVIIIe siècle, avec le tracé du chemin parcouru par Mandrin, quand, le 26 mai 1755, il se rendit de la prison du Présidial au lieu de son supplice. M. Ulysse Ronchon , secrétaire de la Société agricole et scientifique de la Haute- Loire, auteur des Exploits de Mandrin dans la Haute-Loire , nous a secondé lui aussi avec une obligeance infinie. Il nous a communiqué, entre autres, la copie de trois lettres relatives à Louis Mandrin, conservées dans la collection Chaleyer (Firminy, Loire) qui précisent d'une manière pittoresque les faits et gestes du célèbre contrebandier durant sa plus célèbre et dernière campagne. M. Paul Navoret, qui demeure à la Villeneuve-Crottet, par Pont-de-Veyle, nous a rendu un service d'un autre genre, mais qui n'était pas d'un moindre prix. Nous avons jugé essentiel de reconstituer, d'une manière aussi exacte que possible, la physionomie des lieux où Mandrin avait passé. A bicyclette nous avons suivi le chemin que celui-ci avait parcouru durant plusieurs de ses campagnes, la cinquième notamment et la sixième jusqu'à La Sauvetat. Son itinéraire en main, étape par étape, nous avons refait ses principales courses . Là où sa légendaire jument noire a passé, notre bécane a pu passer à son tour ; mais dans les contrées accidentées, trop nombreuses, hélas ! il fallait souvent mettre pied à terre, pour pousser cette maudite machine, à grand'peine et en s'épongeant le front. Évitant les gens du roi , Mandrin se jetait dans les pays écartés, loin des routes. Comme dit la chanson populaire, il campait sur les hautes montagnes . De nos jours encore les voies ferrées ne vont pas là où il a été. Aussi les lieux ont-ils conservé pour la plupart l'aspect du vieux temps, depuis la maison où Mandrin est né à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, la Maison Mandrin , jusqu'au château où il a été pris, à Rochefort-en-Novalaise, le château Mandrin , comme on l'appelle à présent. La recette buraliste de Craponne qu'il a dévalisée, la rue du Consulat au Puy où il a pris d'assaut l'entrepôt des Fermes, la Chaise-Dieu qu'il a visitée deux fois, les rives de l'Arroux où il a ramassé d'un heureux coup de filet trente-sept séminaristes, les champs de bataille de Gueunand et de La Sauvetat, ne se sont guère modifiés ; et là où quelques changements ont été apportés, les documents que nous possédons permettent de rétablir l'état ancien. Mais nous n'avons pu aller partout ; et, avec quelle obligeance infatigable, M. Paul Navoret nous a suppléé. M. Navoret est un artiste, un écrivain de race et les descriptions que nous donnons de la Bresse, du Bugey de la Dombes — pour n'en citer que les principales, — lui doivent tout leur attrait. M. André Boulin, architecte il Saint-Etienne (Loire), est l'auteur (le la reconstitution de la Maison Mandrin qui est reproduite plus loin. Nous sommes redevable de son habile concours à l'aimable intervention de Mme veuve Ed. Martin de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, qui, d'autre part, a bien voulu nous envoyer quelques précieuses indications. Et, parmi tant de collaborateurs empressés et gracieux, que d'autres noms à citer encore. Au reste, nous savons que c'est l'illustre personnalité de Louis Mandrin qui a produit cet admirable concours de dévouements désireux d'apporter leur main-d'œuvre au monument élevé à sa mémoire, et non le peu que nous sommes ; mais notre reconnaissance n'en est pas moins acquise tort entière à ceux qui sont ainsi venus nous prêter appui. C'est Mme Bruno Tissot à Seyssel, M. l'abbé André Chagny, professeur à Belley, M. le marquis de Vidart à Divonne-les-Bains, nos savants et brillants confrères, MM. Lacroix, archiviste de la Drôme, Georges Guigne, archiviste du Rhône et Ferdinand Claudon, archiviste de la Côte-d'Or ; M. Alphonse Chaper, qui nous a ouvert les riches collections de son château d'Eybens et a mis à notre disposition, entre autres, la rarissime médaille de Mandrin reproduite sur la couverture de ce livre ; M. le vicomte de Montessin de Ballon, professeur à l'Université libre de Lille, M. le baron de Laurens d'Oiselay et M. Pierre Iturbide, maire de Mouguerre (Basses-Pyrénées) . Des photographes amateurs, habiles comme des professionnels, M. l'abbé Attaix, curé-archiprêtre d'Ambert, et son vicaire M. l'abbé Dumas, M. Aimé Hudellet, à Bourg-en-Bresse, ont fixé pour nous leurs objectifs ; M. G. Lazinier, notaire à Ambert, M. Varenne de Fenille, à Meillonnas, M. le comte de Huffieu au château de Huffieu (Optevoz, Isère) , M. Durand de Chiloup, au château de Chiloup, par Saint-Martin-du-Mont, M. de Lavernée au château de Lavernée à Péronnas, près Bourg, nous ont donné accès dans leurs collections ou leurs archives. On vous entend : Assisté de si nombreux collaborateurs, actifs et dévoués, qu'avez-vous donc fait vous-même, vous, l'auteur prétendu de cet ouvrage ? — Mettons, si vous le voulez bien, que nous n'avons rien fait du tout. Au reste, que vous importe, si vous y avez trouvé de l'intérêt ? *** Nous nous sommes servi presque exclusivement de documents de première main. Archives de Paris et des départements, bibliothèques publiques et privées, collections particulières ont été mises à contribution. Les références ont été données aussi exactement que possible. Parfois on a été obligé de n'indiquer que le dépôt d'où le document utilisé avait été extrait. Antoine Vernière et Ad. Rochas, avaient réuni de nombreux textes relatifs à Mandrin. Ils nous ont été communiqués : nous sommes certain de la conscience et de l'exactitude avec lesquelles ces pièces ont été transcrites ; mais voici que nos deux savants confrères sont morts et nous avons dû nous contenter des références qu'ils nous ont laissées. Au moins, comme le dépôt est toujours indiqué, le lecteur pourra, s'il le désire, par la nature et par la date des pièces, les retrouver facilement. La vie de Louis Mandrin a donc été écrite ici d'après des documents originaux.