N°1

Association “Les Descendants de Benoît Million-Rousseau depuis 1639”

Généalogie et Contribution à l’Histoire de Saint Jean de Chevelu

Siège Social : chez la Présidente : Colette Million-Rousseau-Badet 3 rue de Stalingrad 73000 Chambéry adresse courriel : [email protected] Conseil d’administration : Trésorière: Marie-Claude Soudan-Michaud Secrétaire : Nicole Plattier dit Curtet Patrick Bediez, Joseph-René Clocher, Charles Horny, Christiane Lascaux-Tournier, Elise Michaud- Paccoud, Jacky Pillard. Genèse de l'Association et de la Cousinade 2004

Généalogistes-amateurs isolés, nous sous sommes contactés par l’intermédiaire de bulletins spécialisés; nous avons échangé nos informations et lorsque nous avons acquis la certitude que nous descendions tous les 5, (Colette, Patrick, Charles, Jacky et Nicole), de Benoît Million Rousseau nous nous sommes rencontrés. Chacun a présenté son travail et c'est avec un très grand plaisir que nous voyions nos découvertes individuelles se compléter les unes les autres comme les pièces d'un puzzle d'où surgissaient une foule de personnages, chaînons de notre histoire, grâce auxquels nous existons aujourd'hui.

Notre passion commune pour l’histoire de nos ancêtres et de leur village, a créé entre nous un fort courant de sympathie et nous a encore plus motivés pour approfondir nos recherches tant aux Archives* que sur le terrain.

Le testament de Benoît, découvert dans le registre du Tabellion de , aux Archives de Chambéry, nous a, momentanément, comblés, d’autant que celui de son frère, établi le même jour et figurant à la page suivante du registre, le complétait avantageusement. En un après-midi, nous faisions connaissance avec toute la famille : père, frère, soeur, enfants, gendres, bru, petits enfants et même quelques relations de voisinage. Les actes consignés dans le Tabellion nous offrent, malgré leur lecture rendue difficile, à la fois par le style et par la calligraphie, une sorte d'énorme album-photos qui nous révèle des instantanés extrêmement vivants du quotidien de nos ancêtres du XVIIe au XIXe siècles.

Dès notre seconde réunion, l’idée de réunir, à Saint Jean de Chevelu notre berceau d'origine, les descendants actuels de Benoît, nous est apparue évidente. C'était très enrichissant de connaître nos aïeux mais ce serait réjouissant de partager nos découvertes avec les Cousins, connus ou inconnus, issus de ces mêmes aïeux. "L'Association des Descendants de Benoît Million Rousseau depuis 1639" était née, et le dimanche de Pentecôte 2004 retenu pour voir ce grand rassemblement familial. Depuis, d'autres cousins généalogistes ont rejoint le petit noyau initial, au sein du "conseil d'administration".

Parisienne de naissance et venue tardivement en à la recherche de la jeunesse de mon grand père, né à Saint Jean de Chevelu, plus précisément à Champrond en 1872, j'ai glané ici et là des infos, des légendes, des anecdotes, des images qui trouvent leur place, il me semble, dans ce livret consacré à Saint Jean de Chevelu.

Ainsi, très modestement, j'espère contribuer à l'histoire des chevelans, et peut-être susciter de nouvelles vocations de chercheurs, amoureux des vieux grimoires.

Bonne promenade à travers les siècles en compagnie de Benoît et des siens.

Nicole Plattier dit Curtet

*Archives Départementales de Chambéry: 244 Quai de la Rize - 04 79 70 87 70 http://www.sabaudia.org

2 Saint Jean de Chevelu

Pour les descendants de chevelans dispersés de par le monde, voici comment se présente leur berceau originel, situé dans une région appelée l'Avant-Pays Savoyard ou Petit Bugey. Cette petite commune, à 7 km de Yenne, et à 20 km de Chambéry par le Tunnel du Chat, nichée au creux d'une cuvette où brillent deux petits lacs, est entourée, à l’ouest, par la montagne de Lierre, au nord par la montagne de La Charvaz et au sud par la montagne de la Dent du Chat qui la domine de ses 1390 m,

D’après les textes anciens on sait que Chevelu existait déjà en 1125 sous le nom de Capilutum, puis a porté différents noms au cours des siècles : en 1232 Chevellutum, en 1260 Chavellu, puis Chevellu, et au XVIIIe siècle Chevelluz.

On retrouve trace de la paroisse au XIIIe siècle sous le nom de Capellanus de Chevelutum, puis au siècle suivant, Capellanus de Cheveluton, pour devenir Capelutum au XVIe siècle et enfin, apparaît sur le cadastre sarde de 1738 Saint Jean de Chevelu.

Sur l'un des lacs, au temps jadis, il y avait une islette qui se déplaçait les jours de grand vent. Jacques Pelletier du Mans, ami de Ronsard, l'avait remarquée lors de son passage en Savoie en 1571.

3 "Une autre islette au petit lac mouvante De chevelu montre quel cartier vente Car là dessus s'est un arbre produit Qui sert de voile au vent qui la conduit."

Maintenant elle n'existe plus car elle s'est collée contre la terre ferme.

Nous empruntons la description faite par l'équipe de "Histoire des Communes Savoyardes. Chambéry et ses environs* :

"Les beaux paysages de la cuvette reposante des lacs de Chevelu, des coteaux de vignobles et de pentes boisées, coupées de falaises et d’escarpement, sont mis en valeur par buttes ou becs de roche où sont perchés de vieux villages, châteaux, chapelles, calvaires aux vues imprenables, tous desservis par un réseau de routes et chemins en corniche".

Le centre du village se trouve à 334 m d’altitude; les hameaux, dispersés sur les flancs des monts alentours sur plus de 1200 hectares, se nomment : Bergin, Champrond, Chevelu, La Grande Forêt, la Petite Forêt, Monthoux, la Plattière, Saumont, la Servagette, Vernatel, Saint Jean, la Fromentière, Gemilieu, la Mandaz, la Perrotière, les Pingeons, le Taba, les Vignes.

La population a fluctué au fil du temps. On a compté 343 chevelans en 1756, 905 en 1848, 646 en 1911, 450 en 1936, 338 en 1975 et 589 au dernier recensement.

Saint Jean de Chevelu fait partie de la "Communauté de communes de Yenne" créée récemment, qui comprend , Billième, La Chapelle Saint Martin, , , Lucey, Meyrieux-Trouet, , Saint Paul sur Yenne, Saint Pierre d'Alvey, , et Yenne, toutes communes où nous retrouvons trace de nos ancêtres.

De même, nous avons découvert que plusieurs d'entre eux avaient vécu au Château de la Grande Forest, à différentes époques. En effet, si nous descendons d'une branche de la famille de la Forest (au XVIIe siècle), au moment de la Révolution, la maison-forte appartenait à une autre branche, qui la vendit à son fermier qui n'était autre que notre aïeul François Million-Rousseau, descendant de Benoît. En remontant dans les temps plus anciens, le château de Champrovent appartint également à des membres de notre famille, comme le château de la Muraz.

Ces demeures, datant du moyen-âge, ont diversement résisté aux assauts du temps et de l'Histoire; leurs tours ont été tronquées au ras de leur toiture suite à l'application rigoureuse de l'arrêté du 8 pluviose an XI, dans le but de ne plus "offenser l'égalité".

Le plus important, le plus célèbre MONUMENT, si l'on peut dire, est sans conteste le Mont du Chat, avec, à son sommet, la fameuse Dent ! Imposant, il a inspiré les poètes, et ... l'imagination populaire.

* Histoire des Communes Savoyardes -Chambéry et ses environs -le Petit Bugey" de Philippe Paillard, Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard. Editions Horvath 4 Il était une fois le Mont du Chat ...

La Montagne du Chat est une imposante barrière de terre et de rochers qui ferme l'horizon vers le Lac du Bourget et Chambéry. Les pentes sont raides, le terrain, peu propice à l'agriculture, est recouvert en grande partie de forêt.

Montaigne franchit le Col du Chat en 1581:

"Déjà nous vinmes passer le Mont du Chat, haut, roide, et pierreux mais nulle- ment dangereux ou mal aisé, au pied duquel se siet un grand lac, et le long d'icelui un château nommé Bordeau*" (Journal de Voyage en Italie)

Dans les temps très anciens, on l'appelait le Mont Muni. Pourquoi le mont Muni devint-il le Mont du Chat ?

Joseph-René Clocher* explique :

"Les chroniqueurs du Moyen-âge font mention, dans leurs écrits, de l’existence d’un affreux matou qui terrorisait tout le monde au passage du Col. Il laissait passer dix neuf personnes mais dévorait toujours la vingtième ! Heureusement un soldat qui s’en revenait chez lui, courageux et bien inspiré, eut l’idée de faire bénir son fusil par le curé avant d’escalader les pentes de la montagne. La bête frappée en plein coeurroula jusque dans le lac.

Peut-être n’en serions-nous pas encore vraiment débarrassé ? Au dire de certains, elle ne serait pas morte et les jours d’orage, par ses colères elle ferait chavirer les barques sur le Lac du Bourget.

Est-ce ce maudit chat qui, par ses exploits a donné le nom à la montagne ? ou plutôt est-ce le nom de la montagne qui a inspiré la naissance et la propagation de cette légende ? Gardons-nous de trancher entre ces deux graves hypothèses."

* devenu * Joseph-René Clocher: auteur de plusieurs livres sur l'histoire de la région, dont le plus récent : "Voyage d'Histoire en pays de Yenne". (lui aussi descendant de Benoît Million-Rousseau) 5 Une autre histoire circule dans les chaumières qui nous est contée par Joseph-René Clocher et que nous appellerons :

La spécialité gastronomique des moines de l’hospice du Col du Chat

"Au Moyen-âge, les moines étaient réputés pour la qualité des diots qu’ils fabriquaient. Il paraît même que le diot du Mont du Chat s’était taillé une place de choix dans le fief du légendaire saucisson de Lyon. Un jour, un brave lyonnais aperçut en coupant son diot - ô horreur - un doigt humain ! La moulinette avait mal fait son travail. La maréchaussée, intriguée par la disparition d’un certain nombre de voyageurs devant traverser le Col mena une enquête. Quelle ne fut pas sa stupeur de découvrir que ces malheureuses personnes avaient toutes été accueillies par les moines, qui pratiquaient l'hospitalité à l'envers, si l’on peut dire. Les pauvres voyageurs confiants qui s'arrêtaient là pour se réconforterétaient immanquablement trucidés et les messieurs à robe prélevaient leur chair afin d’en garnir leurs diots !"

Est-ce cette chair qui donnait un si bon goût ??? Fait divers authentique ou légende destinée à agrémenter les longues veillées hivernales ? Notre conteur ne se prononce pas.

Par contre, ce qui est certain, c’est la construction, par les romains, d’une route empierrée de 4 m de large, reprenant probablement le tracé d’un chemin gaulois.

Les découvertes archéologiques successives montrent que la Montagne du Chat fut fréquentée par les hommes depuis la nuit des temps. Alexandre Héritier a trouvé dans son champ une hachette préhistorique.

Quant à J.B. Mercier, il a découvert, lors de fouilles en 1936, des objets datant des IIIe et IVe siècles et Claude Duc un vase contenant 240 pièces de monnaie en bronze. Les ruines qui ont subsisté au col jusqu'en 1825 étaient vraisemblablement les vestiges d'un temple gallo-romain dédié à Mercure et à Mars.

D’ailleurs, au XVIe siècle, Alphonse Delbène écrit :

"Le Mont du Chat, situé entre le Rhône et le Lac du Bourget est très peu difficile à gravir et lorsqu’on sera parvenu au sommet et qu’on verra les murs d’un vieux sanctuaire encore debout, une pierre se présentera au regard sur laquelle sont gravées des lettres romaines capitales, mais que, à cause de leur trop grande antiquité, personne ne peut en comprendre le sens."

Le poète, au XIXe siècle, décrit notre montagne, vue du Lac du Bourget, en ces termes:

"A gauche, le Mont du Chat dresse pendant deux lieux contre le ciel une ligne haute, sombre, uniforme, sans ondulation à son sommet, on dirait un rempart immense, nivelé par un cordeau. A peine à son extrémité orientale, deux ou trois dents aigües de rocher gris interrompent la monotonie géométrique de sa forme , et rappellent que ce n'est pas une main d'homme, mais la main de Dieu qui a pu jouer avec ses masses." 6 LAMARTINE Et "l'enfant du pays", devenu homme de théâtre célèbre, au XXe siècle, Charles raconte:

"Je suis né dans un vieux château* adossé à une montagne qui a trois aiguilles en forme de dents, celle de droite est une grosse molaire, celle de gauche est une dent pointue qui se détache menaçante comme si elle voulait mordre dans les nuages ... Elle règle la vie de la contrée, donne l'heure, annonce les orages, tantôt se rapproche de vous, tantôt s'éloigne vivante et mystérieuse, on l'appelle "la Dent du Chat".

Mais ce fut aussi un lieu de travail car il y avait des mines de fer au Mont du Chat, qui furent exploitées jusqu'en 1855 .

Le Col du Chat au début du XXe siècle Au col, on peut voir sur le côté gauche en montant de Saint Jean de Chevelu un oratoire, dédié à Notre dame de Bon Secours. Il a été édifié à la fin du XIXe siècle par trois jeunes gens de Saint-Paul sur Yenne, qui après s'être égarés dans la montagne à cause du brouillard retrouvèrent miraculeusement leur chemin.

Le Tunnel du Chat

Même avec ses modestes 638 m d'altitude, le col du Chat a toujours été un obstacle pour les échanges entre la région de Yenne et le val du Bourget.

En 1881, Victor Barlet, premier maire de Saint Jean de Chevelu et premier conseiller général du canton de Yenne après l'Annexion, envisage le percement d'un tunnel routier. Quelques années plus tard, l'ingénieur Maurice Mollard, natif de Saint Jean de Chevelu, propose différentes solutions, dont une ligne de chemin de fer à crémaillère . D'autres projets continuent à fleurir mais aucun n'aboutit.

Il faut attendre 1928 pour que le nouveau projet de percement d'un tunnel présenté par Maurice Mollard soit adopté et réalisé en un temps record. Les crédits votés en juin 1928, les travaux commencent au mois d'avril de l'année suivante du côté du Bourget-du-Lac et au mois de juin, les travaux débutent du côté de Saint Jean de Chevelu. Le 5 décembre 1929, les mineurs font sauter le dernier bouchon de roches qui sépare les deux galeries. Les hommes ont tout lieu d'être fiers de la rapidité du travail et de sa précision, car les axes respectifs des deux portions creusées ont un écart de 3 cm seulement. Il est le plus long tunnel routier français de l'époque, 1575 m, et est livré à la circulation en avril 1932.

De nos jours, la Montagne du Chat est fréquentée essentiellement par les promeneurs. Plusieurs chemins pédestres conduisent au sommet et vers la Dent. Parvenu là-haut, on découvre un panorama extraordinaire qui s'étend de part et d’autre de l’arête: au sud, la chaîne des Alpes, en contre-bas le Lac du Bourget, au nord la vallée de Chevelu, les petits lacs, le village, les coteaux avec leurs vignobles, au loin le Rhône : c’est magnifique.

* Charles Dullin (1885-1949), né au château de Chatelard, à Yenne, fondateur du théâtre parisien l'Atelier, "artiste inspiré, a exercé une profonde influence sur plusieurs générations de comédiens et de metteurs en scène." 7 Les Million - Rousseau Benoît, Joseph, Baltazard, François et les autres ...

La première source où nous sommes allés puiser est l’état civil ; puis dès que nous sommes remontés avant la Révolution, nous nous sommes plongés dans les registres paroissiaux. Pour Saint Jean de Chevelu, les plus anciens datent du début du XVIIe siècle , mais ils sont parcellaires. A partir de la fin du XVIIe, nous disposons d’une suite de registres apparemment complète, mais dont certains exemplaires ont été détériorés au fil du temps au point d’en rendre certaines pages quasiment illisibles.

D’autre part, dans ces temps lointains, les curés notaient seulement le nom et le prénom du baptisé, sans mentionner sa filiation et avec une grande fantaisie dans l’orthographe, ou l’ajout des sobriquets; ceci nous oblige à effectuer des recoupements avec d’autres sources, notamment le Tabellion, pour recomposer les liens familiaux.

Le Tabellion, institué en Savoie, par le duc Victor-Amédée II en 1697, devait enregistrer tous les actes passés chez les notaires : testament, contrat de mariage, acte de vente, de succession etc ... Composé de gros registres, conservés aux Archives Départementales*, il représente un véritable trésor d’informations sur nos aïeux qui nous dévoilent leurs préoccupations, leur liens affectifs, leurs coutumes.

C’est pourquoi nous allons parcourir différents documents illustrant le début de la lignée Million Rousseau. Nous présentons la retranscription intégrale du testament de Benoît et celle du contrat de mariage de son petit-fils Baltazard, malgré l’aspect ardu du langage notarial de XVIIIe siècle. D’ailleurs, ne réussissant pas à déchiffrer quelques mots, nous les avons remplacé par (...) en attendant le jour où un spécialiste viendra combler ces lacunes. Cependant, pour ne pas rebuter nos lecteurs, nous résumons les autres actes pour en extraire le plus significatif, et nous avons représenté les compositions familiales par deux graphiques afin d’aider aux repérages des générations. Pour compléter les documents d'archives, nous éditons les fiches, tirées de notre logiciel de généalogie, de Benoît et de son fils Joseph. (les numéros correspondent aux numéros Sosa concernant l’ascendance de Nicole Plattier dit Curtet)

Entrons maintenant dans le vif du sujet.

Le 31 décembre 1728, le notaire, Joseph Goybet, se déplace à Monthoux, chez les frères Million-Rousseau pour rédiger trois actes : les testaments des deux frères, Benoît et Claude, et un acte de vente entre Claude Everard et François Héritier. Claude Million-Rousseau révoque son testament précédent en date du 28/02/1725, chez Me Goybet, malheureusement , acte non communicable par les A.D. Nous ne saurons donc pas s’il avait une femme et des enfants auparavant, mais, fin 1728, il nomme comme héritiers sa soeur, Josephte, et ses neveux, les enfants vivants de Benoît. Il décède le 26 mars 1729, à l’âge d’environ 90 ans. 8 Testament de Benoît 31 décembre 1728

L’an mil sept cent vingt huit et le trente et un décembre depuis midy à Monthoux dans la maison des frères Million dit Rosseau par devant moy notaire royal collégié soussigné et les témoins cy sus nommé et personnellement établi et au titre (...) Benoît fils de feu Claude Million dit Rosseau natif et habitant du dit lieu de Monthoux lequel considérant qu’il n’y a rien de plus certain que la mort qu’il n’y a rien de plus incertain que le jour et l’heure dicelle et se voyant dans un âge fort avancé et accablé de maladie quoique de bon sens mémoire et entendement a voulu pendant que raison domine en lui disposer de ses biens par forme de testament (...) actif et disposition de dernière volonté de la manière que s’en suit premièrement ayant fait le signe de la croix et recommande son âme à Dieu charge ses héritiers cy sus nommé de faire célébrer après son décès pour le repos de son âme six grandes messes devant l’autel du saint Rosaire de la sainte église de Saint Jean de Chevelu et six autres messes basses devant le maître autel du dit lieu et encore deux messes dans la chapelle du dit lieu de Monthoux laissant le surplus de ses funérailles (...) de ses dit héritiers lesquels il charge de s’en acquitter (...) le dit testateur donne et lègue par droit de légat et institution particulière délaisse à Pierre son fils la somme de deux livres payables par les héritiers cy sus nommés une année après le décès du dit testateur (...) tous droits de légitime supplément dicelle carte tribellianique part d’argent et autres généralement quelconque que le dit Pierre pourvoit espérer dans les hoiries de son dit père et de feu Claude Vuaz sa mère en quoique le tout puisse consister et moyennant le dit lequel il puisse et (...) de tous ces biens et héritages quelconques il donne et lègue par droit de légat et institution particulière à Joseph, Catherine et Pierre, frère soeurs enfant de feu Jean Million Rosseau et petit fils du testateur la somme de deux cent livres payables à chacun leur parts dans deux années après le décès du dit testateur et c’est outre la somme de cent huitante livres ci devant (...) par le dit feu Jean Million de laquelle somme le dit Jean a charge ses dit enfants de tenir compte sur les droits qui leur pourraient compter dans l’hoirie du dit Benoît Million ainsi que la déclaration par luy faite lors de son décès (..) par moy notaire le vingt quatre may mil sept cent vingt six et c’est pour tous droits de légitime supplément dicelle carte tribellianique part d’argent et autres quelconque que les dit Joseph, Catherine et Pierre Million dit Rosseau pourroient espérer dans l’hoirie du dit testateur et de feu Claude Vuaz leur mère moyennant quoi il les (...) de cette exécution de ses biens et héritages quelconques il donne et lègue comme dessus à la Pernette Million sa fille, femme de François Plattier la somme de cinq sols payable l’année de son décès (passage illisible) (...)

le dit testateur exhorté de ne pouvoir rien léguer aux hôpitaux de la province du lieu (...) et de la sainte religion de St Maurice et Lazare et d’autant que le chef du testament consiste à l’institution héréditaire à cette cause le dit Benoît Million testateur et de sa propre bouche nommé et institué les héritiers à seavoir Joseph, Jean-Claude et Claude Million dit Rosseau ses enfants tout trois par égale part et portion par lesquels il veut et entend ses dettes et frais funéraires entre eux payés (...) et révoque tout autre testament et disposition de dernière volonté qu’il pourrait avoir prise.

Noble Pierre fils de feu noble (...) Courtois d’Arcollière seigneur de la maison forte de Prélliand et de noble Philibert Courtois de Préliand son fils, de Jacques fils de Pierre Berthet natif et habitant la paroisse d’Yenne, de François fils de feu François Héritier, Claude de feu Anthelme Plattier natif et habitant de St Jean de Chevelu, Benoît fils de feu Joseph Duluet natif de (...), de Joseph fils de feu Antoine (...) natif de Loisieux et habitant à Saint Jean, témoins requis qui ont signé et encore pour la plus grande validité du présent en présence d’humble Benoît fils de feu Jean Champriond et de humble François fils de Joseph Million dit Guenin dit Bret natif et habitant de la dite paroisse. J.Goybet notaire

Copie intégrale de l’acte du registre du Tabellion 2 C 1239 fol 338 (A.D. Chambéry) Benoît Million-Rousseau décède le 13 janvier 1729 "à l’âge d’environ 90 ans". 9 Million - Rousseau Benoit, N° 576

Fils de MILLION ROUSSEAU Claude, N° 1152 et de ? Deuxième enfant de Claude.

Né vers 1639 Décédé le 13/01/1729 à St Jean de Chevelu, Monthoux à environ 90 ans

Cultivateur propriétaire à Monthoux

Uni avec VUARD ou Vuaz ou Everard Claudine, N° 577 le ? à ? Née vers 1646 à Billième Décédée le 24/04/1712 à St Jean de Chevelu à l'âge de 66 ans

7 enfants, au moins, sont nés de cette union :

1. MILLION ROUSSEAU Jean Né le 26/02/1677 à St Jean de Chevelu Union le 17/06/1710 à St Jean de Chevelu avec HERITIER Jeanne Décédé le 01/06/1726 à St Jean de Chevelu à l'âge de 49 ans

2. MILLION ROUSSEAU Joseph, N° 28 Né le 03/04/1680 à St Jean de Chevelu, Monthoux Union le 25/06/1712 à St Jean de Chevelu avec BIZET dit la Branche Claudine, N° 289 Décédé le 10/07/1754 à St Jean de Chevelu, Monthoux à l'âge de 74 ans

3. MILLION ROUSSEAU Benoite Né le 30/05/1683 à St Jean de Chevelu Décédée le14/09/1704 à St Jean de Chevelu

4. MILLION ROUSSEAU Pernette Née le 30/03/1689 à St Jean de Chevelu 1ère Union le 04/08/1711 à St Jean de Chevelu avec PLATTIER ROSSET Jean- François 2 ème Union le 15/02/1746 à St Jean de Chevelu avec BRODAZ Marc Décédée le 03/04/1763 à St Jean de Chevelu à l'âge de 74 ans

5. MILLION ROUSSEAU Jean Claude Né le 24/10/1691 à St Jean de Chevelu, Monthoux Union le 24/09/1729 à Chapelle du Mont du Chat avec GAYFIER Anthelmette Décédé le 04/03/1757 à St Jean de Chevelu à l'âge de 65 ans

6. MILLION ROUSSEAU Claude Né le 18/04/1698 à St Jean de Chevelu, Monthoux Union le 16/08/1729 à St Jean de Chevelu avec MILLION Claudine Décédé le 07/07/1761 à St Jean de Chevelu à l'âge de 63 ans

7. MILLION ROUSSEAU Pierre Né le ? Décédé entre 1729 et 1762 (cité dans le testament de son père en 1728 et dit décédé dans la transaction partage de 1762)

10 Mappe Sarde Hameau de Monthoux

Le 9 avril 1728, l’Intendant général de Savoie est chargé par lettre patente du roi Victor- Amédée II d’organiser la cadastration de tout le territoire de la Savoie. Il s’agit de faire un relevé topographique le plus exact possible de toutes les parcelles, et d’en déterminer le revenu brut, puis le revenu net après avoir déduit les coûts de production. L’entreprise a pour but d’établir le montant de l’impôt sur le revenu de la terre.

Le géomètre, l’agrimenseur, ou mesureur, et l’estimateur arrivent à Saint Jean de Chevelu le 4 janvier 1731. Ils nous ont laissé une très grande carte* ainsi que plusieurs gros registres contenant les informations sur la nature de chaque parcelle, le lieu, les dimensions en mesures de Savoye et en mesures de Piémont, le nom du propriétaire. Les parcelles sont répertoriées suivant leur nature: bois, broussailles, champ, chapelle, chatagneray (sic), château, cour, étable, étang, grange, gravier, jardin, maraix (sic), paturage, maison, masure, moulin, roc, tepe, verger, vigne. Elles ont chacune un numéro, et leur surface est inscrite dans les deux mesures.

La liste concernant les frères Million Rousseau qui exploitent en indivis les terres héritées de leur père, Benoît, est trop longue pour être reproduite dans son intégralité, nous en citons seulement quelques extraits.

Million Joseph et frères dit Rousseaux :

3330 : Vigne sous Monthoux 3495 :Vigne à Saint Jean 4147 : étable à pourceaux de 4139 à 4147 : cour, granges etc... dont N°4144 : Maison (dans la zone rouge) Plus : vignes à Tranchiboud, à la Poyat, champ au Biollay, à Comba billien, à Champ-rond, maraix dessous la Rine etc...

Le total : 35 journaux, 390 toises, 7 pieds* (mesures de Savoye) Monthoux Aymé Plattier dit Rousset (le scribe a mal orthographié le nom) ne possède que 4 journeaux et 2 toises en 21 parcelles, tandis que Charles de la Forest est propriétaires de 118 journeaux, 328 toises, 6 pieds, et Joseph de la Forest 149 journeaux, 231 toises, 3 pieds, dont le château et le moulin.

*d’après le CD de la mappe de Saint Jean de Chevelu, ainsi que des registres de la Sous-Série 1 C 154-5052 ; C 4055, C 4056 détaillant la composition de chaque parcelle. * 1 journal = 2948,38 m2 ; 1 toise : 7,371 m2. 11 21 janvier 1749

Contract dottal d’entre Baltazard Million dit Rossiaud e t l’Henriette fille de Maurix Barlet

L’an mil sept cent quarante neuf et le vingt un du mois de janvier deux heures apres midy a Yenne dans la maison du Sr Prudent Belly ou habite (...... ) chatelain ont comparu en personne par devant moy notaire collegié Royal soussigné et présents les temoins en fin nommés Baltazard fils de Joseph Million dit Rossiaud né et habitant de la paroisse de St Jean de Chevelu et l’Henriette fille de Maurix Chaffard dit Barlet native et habitante de la paroisse de Jongieu lesquels (...) sous l’autorité et consentement de leur père commun icy presents voulant effectuer les mutuelles propositions de mariage Entre eux intervenues ont promis se prendre pour légitime epoux et epouse et les fins se representent en face de notre St mere l’église pour y recevoir la benediction nuptiale a la premiere requisition de l’un d’yceux a peine (...... ) il est de coutume de constituer dotte aux filles pour aider aux marys a supporter plus facilement les charges du mariage a cette causes (...) j’ay personnellement établi et constitué le dit Maurix fils de feu François Chaffard dit Barlet né et habitant la dite paroisse de Jongieu lequelle (...) pour luy et les siens a constitué en dotte et pour le dot et mariage de la ditte Henriette et pour elle aussi Baltazard Million dit Rossiaux son futur epoux tous d’eux icy present et acceptant pour eux et les leurs a seavoir la somme de quatre cent livres , un coffre de noyer fermant a clef tenant environ quatre bichettes un habit neuf complet de saergette valant six aulne de toile melé neuve et une genisse sortant du lait payable la ditte somme et genisse dans ... le temps de trois ans a compter dès ce jour sans interest jusques au dit temps et les coffre, habit et toile le jour de la celebration des noces le tous a peyne de tous depend dommages et interests a l’obligation de ses bien présent et futurs qu’ils se constitue tenir et c’est la dite somme et effet cy dessus pour tous droit paternels et maternels légitime suplément d’ycelle et part d’augment et autre generalement quelconque que la dite future epouse pourroit avoir demander et pretendre dans l’hoire de ses dit pere et mere a tous lesquelles de l’hautorité de son dit futur epoux et yceluy sous l’authorité de son dit pere elle a renoncé et renonce des apresent. Comme pour les ( ...... ) la dite future epouse se constitue les meubles et linges cy apres premierement deux habit complet l’un de serge a la dauphine et l’autre de sergette moitié usées # sept corps l’un a manches et les autres six sans manches moitiés usées trois paires de manche deux de ratine et l’autre de demy ratine trois juppe de my drapt six tabliers dont trois d’indienne et trois de cotton moitiés usées et c’est outre ses autres habits et linges quotidiens. Le tout quoy le dit futur époux délivre (...) en son pouvoir et comme toute dotte merite augment a cette cause le sont j’ay personnellement établi et constitué les dit Joseph fils de feu Benoît dit Rossiaud et au besoin le dit futur époux sous l’authorité d’yceluy les quelles degré pour et les leurs ont fait augment a la dite future epouse presente et acceptante de la somme de deux cent livres la quelle jointer a la constitution cy dessous compose celle de six cent livres que le dit Joseph Million dit Rossiaud (...) et hypothèque surtout et (...) ses biens present et futurs pour les (...) et posseder par la dite future epouse et les siens par droit de gage et hipoteque jusques a l’entiere restitution tant de la dite dotte et augment que prosjet et (...) sans que les fruits d’yceux puissent luy etre imputer en fait ny diminution du capital le tout ainsy convenu et promit observer par les parties aux pleines respectueux de tous depend dommages et interest sous l’obligation reciproque de leurs biens present et futurs et sous toutes autres clauses requises. Fait et prononcé au dit lieu en présence de Guillaume fils de feu Anthelme Carron de la dite paroisse de Chevelu, et de Sébastien fils de Romain Vincent de la dite paroisse de Jongieu témoins requis.# et deux brebis ut sup x et brebis ut sup, une chemisette de ratine rouge toute neuve ut sup. Les partie et témoins sont illiterés*. De ce enquis le prix contient trois pages de minute et par moy dit notaire expedié pour l’office du tabellion qui y (...) par Amé Rubod.

Note : * illiterés: illettrés Copie intégrale respectant l’orthographe utilisée. Nous avons souligné les passages nous semblant les plus intéressants. 12 Le mystérieux Baltazard Million Rousseau

Baltazard est donc le petit-fils de Benoît et le fils de Joseph et de Claudine Bizet dit la

Branche.

Nous avons relevé les actes de baptêmes, de mariages ou de décès de ses enfants où son prénom original et unique chez les Million Rousseau a attiré notre attention.

Mais, malgré des recherches acharnées, aucun d’entre les cousins généalogistes n’a réussi, jusqu’à ce jour, à trouver la date de sa naissance, pas plus que celle de sa mort, alors que nous avons celles de ses frères et soeurs ? Un vrai mystère !

Cette absence dans les registres paroissiaux nous intrigue beaucoup, et c’est avec une grande satisfaction que nous avons déniché son contrat de mariage dans le Tabellion de Yenne, l’an dernier, ce qui nous a permis de trouver l’acte de mariage dans les registres paroissiaux de

Jongieux : le 4 février 1749.

A ce propos, nous remarquerons la propension des Million Rousseau à aller chercher leurs

épouses en dehors du village (ce qui complique notre travail !).

Nous le rencontrons sous le double prénom de François-Baltazard dans le testament de son père, mais c’est la seule fois. Sa mère l’évoque, comme partout ailleurs, en le nommant simplement Baltazard.

Nous déduisons des indications fournies par divers documents qu’il serait décédé entre

1768 et 1774 mais le flou ne nous satisfait vraiment pas et nous lançons un avis de recherche : que la personne qui tombera sur les dates de naissance et de décès de notre Baltazard veuille bien nous contacter dans les meilleurs délais !

Nous reproduisons ci-après des extraits des testaments de ses père et mère, et de la transaction-partage de 1762, avec en illustration, un tableau de la constellation familiale concernée par ces actes.

Son contrat dottal, comme on disait en ce temps-là, avec Henriette Barlet Chaffard (ou

Chaffard dit Barlet, selon les cas) nous apprend qu’il respecte la coutume de compléter la dot versée par son beau-père par un augment. 13 Million - Rousseau Joseph, N° 288

Fils de MILLION ROUSSEAU Benoit, N° 576 1639 -13/01/1729 et de VUARD ou Vuaz Claudine, N° 577 1646 - 24/04/1712

Né le 03/04/1680 à St Jean de Chevelu, Monthoux Décédé le 10/07/1754 à St Jean de Chevelu, Monthoux à l'âge de 74 ans

Il a épousé à l'âge de 32 ans, le 25/06/1712 à St J. de Chevelu, BIZET dit la Branche Claudine, N° 289 Née le 11/09/1692 à Jongieux Décédée le 31/05/1774 à St Jean de Chevelu à 81 ans

7 enfants, au moins, sont nés de cette union : 1. MILLION ROUSSEAU Claudaz Née le 09/05/1713 à St Jean de Chevelu Union le 07/07/1733 à St Jean de Chevelu avec MILLION dit BRODAZ Jean Décédée le 31/12/1788 à St Jean de Chevelu à l'âge de 75 ans

2. MILLION ROUSSEAU Sébastien Né le 17/09/1717 à St Jean de Chevelu Union le 25/04/1752 à St Jean de Chevelu avec HERITIER dit GACHE Anne

Décédé le 08/10/1771 à St Jean de Chevelu à l'âge de 54 ans

3. MILLION ROUSSEAU Marguerite Née le 17/03/1720 à St Jean de Chevelu, Monthoux Union le 18/07/1740 à St Jean de Chevelu avec CHAMPROND dit GAYMIN Benoit Union le 04/02/1765 à St Jean de Chevelu avec DUPRAZ dit ROUGE Séraphin

Décédée le 10/04/1768 à St Jean de Chevelu à l'âge de 48 ans

4. MILLION ROUSSEAU Antoine Né le 13/03/1723 à St Jean de Chevelu, Monthoux Décédé le 11/10/1770 à St Jean de Chevelu à l'âge de 47 ans

5. MILLION ROUSSEAU François Balthazard, N° 144 Né le ? Union le 04/02/1749 à Jongieux avec CHAFFARD BARLET Henriette, N° 145 Décédé entre 1768 et 1774

6. MILLION ROUSSEAU Françoise Née le 28/02/1729 à St Jean de Chevelu Union le 04/02/1749 à St Jean de Chevelu avec CARRON dit POLONAIS Anthelme Décédée le 20/10/1777 à St Jean de Chevelu (73) à l'âge de 48 ans

7. MILLION ROUSSEAU François Né le 19/08/1735 à St Jean de Chevelu Décédé le 02/10/1736 à St Jean de Chevelu à l'âge de 13 mois

14 Extrait du Testament d’Honorable Joseph Million Rousseau

20 mai 1754

Joseph Million Rousseau de Monthouz, paroisse de St Jean de Chevelu par Me Goybet , dans la maison des frères Million Rousseau à 11 h du matin. "Joseph fils à feu Benoît Million Rousseau, lequel considérant qu’il n’y a rien de certain que la mort ni rien de si incertain que le jour et l’heure d’ycelle et voyant son âge avancé étant de bon sens, mémoire et jugement entendement grâce au bon Dieu a voulu pendant que raison domine en luy disposer de ses biens par le présent testament (…) et disposition de dernière volonté … de la manière qui s’ensuis.

Premièrement ayant fait le signe de la sainte Croix et recommandé son âme à Dieu, elisant la sépulture de son corps, l’âme en étant séparée dans le tombeau de (...) charge les héritiers cy bas nommés de payer, de faire célébrer incontinant après son décès, 8 messes basses et 2 grandes pour le respect de son âme à raison de 10 sols chacune pour les basses et les grandes à raison de 20 sols pour être célébrées par le Révérend Curé du dit lieu dans l’église de Saint Jean laissant (...) de ses funérailles à la discretion de ses héritiers et les charges de s’en acquitter honnêtement suivant la faculté de son hoyrie" (...) Faire "quelques légats aux hopitaux du lieu de la province" (...)

"Lègue à la Claude mariée à Jean MILLION BRODAZ, la Marguerite mariée à Benoît GAYMIN, la Françoise mariée à Anthelme CARRON, ses 3 filles, à chacune 20 livres". A Claudine BISET sa femme fruits et revenus de tous ses biens meubles et immeubles. Pension annuelle viagère de "6 bichettes de froment, 6 bichettes de seigle, 10 bichettes de mesle, 1 de pois, 1 de fèves, 6 barils de vin, 15 livres d’argent, l’usage d’un membre de maison à choisir sur ceux …. l’usage d’1 tonneau, (…), les meubles de cuisine dont elle pourra avoir besoin, payable de 6 mois en 6 mois par avance". Propriété de ses biens à François-Balthazard, Sébastien et Antoine, "ses fils, tous 3 à part égale"…

En présence du Rd Antoine Gaviet, prêtre curé de St Jean de Chevelu, de Séraphin Million Ranquin, Sieur Prudent Belly, bourgeois de Chambéry habitant à Billième, Jean François Million Brodaz, Charles à feu Benoît Navella, Joseph à feu Louis Larochette Gueimard, Pierre à feu Jean Claude Novellaz cousin de Monthouz, témoins requis.

Notes relevées aux Archives de Chambéry : Tabellion : 2C 1256

15 Les Protagonistes de la Transaction-Partage 1762

Benoît Claudine Million Rousseau Vuaz 1639-1754 1646-1712

Jean Joseph Pierre Jean-Claude Claude 1677-1726 1680-1754 1691-1757 1698-1761

Claudine Jeanne Anthelmette Claudine Bizet dit la Héritier Gaiffier Million Branche

François Sébastien Pierre Antoine Baltazard Claude

Anne Henriette Pierrette Héritier Barlet Dupasquier

On voit, sur fond jaune, les trois frères et le cousin qui se partagent les biens hérités de leurs Pères et de leurs Oncles, sur fond vert, les hommes Million Rousseau décédés avant cette transaction, et sur fond blanc les épouses, toutes vivantes en 1762. Nous remarquons l’absence des filles Million Rousseau : en effet, suivant les usages de l’époque, ayant été dotées à leur mariage, et bénéficiaires d’un peu d’argent lors des successions, elles sont écartées du partage des terres et des bâtiments.

Testament de Claudine Bizet dit la Branche

Claudine Bizet dit la Branche, qui rédigera son testament 12 ans plus tard, alors que ses fils seront décédés, désignera sa belle-fille, Anne Héritier, (1732-1808), veuve de Sébastien, fille de Pierre et de Françoise Gache, comme son héritière universelle en expliquant la raison de ce choix. (voir page 18)

Joseph Claudine Million Rousseau Bizet dit la Branche

Sébastien Baltazard Françoise Françoise Claudine l’Aînée Anne Henriette Anthelme Jean Million Héritier Barlet C. Anthelme Perret Carron Brodaz

Antoinette Jeanne Marie-Anne Anthelme Pierre Claude Marguerite

Anthelmette Marguerite François François Benoît Gaymin l’Aîné le Cadet

Josephte Sébastien Claude

16 Transaction de Partage entre les frères à feu Joseph Million dit Rosseau et Claude à feu Jean Claude Million dit Rosseau

5 août 1762

"Au village de Monthoux dans la maison des consorts Million Rosseau, il est ainsi que Benoît MILLION ROSSEAU disposant de ses biens ait institué pour ses cohéritiers universels Joseph, Jean-Claude et Claude ses enfants par égale part par le testament du 31/12/1728 (...) lesquels ont vécu en communion de même que le dit Claude après les décès de Joseph et Jean-Claude avec Baltazard, Sébastien, Antoine et Claude, ses neveux et ces derniers font de même soutenus après le décès du dit Claude leur oncle arrivé l'année dernière; mais ne pouvant plus soutenir cette communion et afin de faire subsister entre eux l'union et l'amitié qui doit régner entre parents quoique divisés de biens ils se sont décidés de procéder à une division de leur hoirie générale tant des bons procédés de leurs ayeuls que de ceux acquis par leurs pères et oncle respectifs et du tout faire 3 lots égaux dont l'un seroit choisi par le dit Claude à feu Jean-Claude, le second par les dits frères à feu Joseph, et le 3e resteroit pour la portion du dit Claude et (...) cette dernière portion seroit divisée en 4 lots dont il en appartiendroit au dit Claude à feu Jean-Claude et les autres 3 resteroient au dit Baltazard, Sébastien et Antoine MILLION tant pour leur chef que comme droit ayant de Pierre MILLION ROSSEAU leur oncle et de Pierre à feu Jean Million Rousseau. leur cousin. Aux quels partages ils ont procédé par l'entremise de leurs parents et ceux communs et m'ont requis de leur donner acte".

Suit la description de toutes les parcelles sur 8 pages

TEMOINS : Maurix CHAFFARD dit BARLET (SOSA: 290) Humbert BAUDIN, "illitérés ainsy que les parties".

NOTAIRE : Prudent BELLY

Archives de Chambéry : 2 C 1261 fol 129 et suivants 17 Extrait du Testament de Claudine Bizet, veuve de Joseph Million Rousseau

2 janvier 1774

"L'an 1774, le second jour du mois de janvier au village de Monthoux sur les huit heures du matin dans la maison appelée La Rochette appartenant aux héritiers de feu Sébastien MILLION-ROUSSEAU par devant moi Prudent DUPASQUIER notaire royal soussigné et (...) les témoins en fin nommés s'est en personne établie et constituée Honorable Claudine fille de feu Benoit BISET dit la BRANCHE, veuve de Joseph MILLION-ROUSSEAU, native de Jongieux."

Sépulture : cimetière de cette paroisse Funérailles : son héritier s'en occupera Pas de légats aux hôpitaux de la sacrée religion des Saints Maurice et Lazare Trois livres au curé de cette paroisse pour 6 messes, payables après son décés 1 livre à la Confrérie du Rosaire érigée dans la dite église pour réparation de la chapelle.

"Donne et lègue aux honorables Anthelme François l'aîné, Pierre, Claude, François le cadet, et Josephte enfants de feu Baltazard M-R son cher fils, Françoise l'aînée femme d'Anthelme PERRET, Françoise la cadette, Antoinette, Anthelmette, Jeanne, Marguerite, et Marie Anne, filles de feu Sébastien M-R aussi son cher fils et tous les sus nommés, les petits fils et filles à chacun d'eux leur légitime telle que de droit, les instituant tous ses héritiers particuliers quant à ce item donne et lègue à Françoise et Claudine M-R ses filles, la première, veuve d'Anthelme CARRON, et la seconde, femme de Jean MILLION-BRODAZ, et à Sébastien et Claude fils de feu Benoît GAYMIN et de Marguerite M-R sa fille, à chacun d'eux la somme de cinq sols payables lorsqu'ils feront comter leur droit, au moyen de quoi elle les prive et les exclut de son hoirie, eu égard que ses filles ont été suffisamment dottées suivant leur état et leur condition; et de tous ses biens et droits dont la testatrice n'a depuis disposé, elle a institué et de sa propre bouche nommé pour son héritière universelle honorable Anne fille de feu Pierre HERITIER dit GACHE, veuve dudit Sébastien M-R, sa chère belle-fille par laquelle elle veut et entend ses dettes et légats être payés et ses volontés accomplies et c'est eu égard que la dite héritière a bien de soins et attention pour elle et que c'est elle seule qui lui rend tous les secours en affaire dans son âge avancé, léguant en outre à Françoise la cadette son coffre bois noyer fermant à clef."

Témoins : Sieur Claude fils de feu Pierre HERITIER, Anthelme fils de Jean MALLIET, François et Jean fils de Prudent HERITIER, Claude fils de feu Antoine HERITIER, Antoine fils de feu Claude JANIN, Prudent fils de feu Benoît BLANC, "tous natifs et habitant de cette paroisse témoins requis."

"Le sieur Claude HERITIER et le dit MALLIET ont signé au bas de la minute". "Reçu trois livres pour le droit.

Archives de Chambéry : tabellion 2 C 1273 fol 19

18 C’est arrivé au Village

Nous présentons divers documents qui racontent des événements exceptionnels survenus au village, et des épisodes de la vie quotidienne, dont nous avons eu connaissance en compulsant les vieux registres des Archives.

- Récit d’une double noyade dans le lac de Chevelu (1728)

- Mémoire du prix des cierges pour les enterrements (1733)

- Compte-rendu d’un procès (1761-1766) - Délibérations des Conseils de la commune (1769-1793)

- Conséquences de la Révolution (1799 - 1803 - 1817)

- Notes municipales (1810 & 1811)

Parallèlement à la reproduction des documents originaux que nous avons lus aux

Archives Départementales de Chambéry, nous en proposons la copie en caractère d’imprimerie; mais, là non plus, nous n’avons pas toujours été en mesure de déchiffrer tous les mots et nous sollicitons l’indulgence du lecteur.

19 Le second septembre mil sept cent vingt huit est decedé et le troisieme a été enterré Joseph fils de Claude Platier et de feue Françoise

Platier sa femme par moy Pasquier curé

20 Double Noyade à Saint Jean de Chevelu

Joseph se meurt à la Platière, il demande à recevoir les derniers sacrements. Seule personne disponible en cette période de travaux agricoles, son grand-oncle, Anthelme, le cordonnier, qui s’empresse de descendre au village, malgré ses 74 ans.

Laissons le Vicaire Pasquier nous conter le drame.

le second septembre mil sept cent vingt huit a

été ensevely dans le cimetière de l’église paroissiale

de St Jean de Chevelu Antelme Platier apres

avoir été tiré du Lac du dit Cheveluz ou il

s’etoit noyé par un accident funeste le trente

aoust dernier conduisant a la Platière dans un mauvais bateau

noble Reverend Joseph de Navette prieur de Léaz curé

du dit Chevelu qui alloit au plus vite confesser un

malade. Le dit Antelme Platier étoit homme de

probité et a toujours donné des marques d’un vray

catholique et d’un bon chrétien, ont été présents

a son enterrement noble Philibert Courtois d’Arcoliere

de Preilliant, Hugue Platier, Jean et Jean Claude

Suchet, Joseph Renéry, en foy de quoy iay signé le

present acte dans la cure du dit Chevelu le

second septembre mil sept cent vingt huit

requiescat in pace. Pasquier curé

Jehan Platier dit Neveu Claudine Million dit Bret ca 1620 -1685

Joseph Platier Neveu Anthelme Platier dit Neveu Jean François Platier Neveu x 1654-1728 x Claudina Blanc x Marie Maillet Josephte Vivier dit Goddard

Claude Platier Neveu Hugue Platier x Françoise x Platier Rosset Jeanne Philippe dit Cesar

Joseph Platier 1704-1728 21 22 Référence : registre paroissial de St Jean de Chevelu Noyade de noble Joseph de Navette curé de Chevelu

Le trente un aoust mil sept cent vingt huit a été ensevely dans l’église paroissiale de Saint Jean de Cheveluz noble Joseph de Navette, prêtre, prieur de Léaz et curé de Saint Jean de Chevelu, par Révérend Jean Belly, prêtre et sacristain d’Yenne à l’assistance de sept autres prêtres voisins du dit Chevelu. étant le dit noble Joseph de Navette décédé le jour précédent, par un funeste accident, s'étant noyé sur le lac de Chevelu en passant sur un mauvais bateau allant au plus vite confesser un malade à la Platière; étant tiré de l'eau tout ce qu'il a pu faire a été de recevoir l'absolution par moy soussigné prêtre et son vicaire et l'extrême onction, ont été présens au dit enterrement noble Philibert Courtois d’Arcolière de Preillant et noble François du Goy de la Mure en foy de quoy j'ay signé le présent acte a la cure de Chevelu. Le trente un août mil sept cent vingt huit # agé d'environ soixante deux ans ut sup. Pasquier requiescat in pace Révérend Noble Joseph Navette a été pleuré de tous ses paroissiens et des paroisses circumvoisines, car il était véritablement le père des pauvres par les aumônes considérables cachées et publiques qu’il faisoit. Il étoit le secours des malades et le consolateur des affligés. je ne doute point que Dieu ne l'aye reçeu dans le sein de sa gloire par tant de bonnes oeuvres qu’il a envoyées devant lui. Pasquier

noble reverend messire Joseph de Navette Curé de Chevelu, prieur de Lea qui mourut comme s’ensuit par un privilège particulier demeura suspendu dans l'eau sans que le sommet de sa tête plongea de sorte qu'on le trouva droit dans l'eau quoiqu'il eu onze pieds d'eau ou il perit funestement il mérite bien que ses successeurs se souviennent de lui dans leurs prières par le bon ordre dans lequel il a laissé la paroisse et par les réparations considérables qu’il a fait à l’église et au presbytère car le jour de sa mort il faisait blanchir son église. requiescat in pace

23 traces, de ce qui est écrit au dos de l’original

24 Mémoire des Droits que les Rds Curés de

St Jean de Chevelu (demandent) pour les enterrements

1733

Pour l’enterrement d’un qui communie dix huit sols

Pour l’enterrement d’un qui ne communie pas douze sols Pour les chandelles lorsque le curé les fourni deux sols par chandelles

Pour les flambeaux lorsque le curé les fourni dix sols par flambeau et pour le flambeau de l’anniversaire* douze sols

Les parents ou héritiers sont obligé de fournir les chandelles, flambeaux a l’enterrement, comme aussi lorsqu’ils veulent les faire mettre à l’anniversaire et a la fin de l’anniversaire, s’ils sont pauvres le curé fournit pour mettre à l’anniversaire deux chandelles a l’autel et deux sur la représentation et dit la messe grande ou petite et pour les mettre a l’anniversaire ils doivent payer trente sols. Et a la fin de l’anniversaire il fournit deux chandelles a l’autel et deux sur la représentation de la messe. Ils doivent donner trente sols qui font trois (...) pour l’anniversaire tant pour la messe chandelles que offrandes qu’ils font tous les dimanches pendant l’anné les parents qui fournisse la luminaire donnent aussy pour l’anniversaire pour la place lorsqu’ils ne sont pas de la paroisse six (...) que le curé est obligé d’employer aux reparations de l’eglise.

* Anniversaire : l’anniversaire de la date du décès les années suivantes ? Archives Départementales de Chambéry : registre paroissial de Saint Jean de Chevelu Copie respectant l’orthographe originale. 25 Procès de Noble Philibert Drujon contre le Conseil de la Paroisse

d’après le dossier étudié aux Archives Départementales de Chambéry, côte: 112 E dépôt 1

Les comptes-rendus du procès se composent d’un grand nombre de feuillets reliés en plusieurs “paquets”, plus ou moins abîmés, rédigés par différents greffiers dont la calligraphie est diversement compréhensible.

Nous avons dégagé de l’ensemble les grandes lignes de l’affaire qui s’est déroulée sur 5 années.

Philibert Drujon réclame que la pierre qui sert de couverture à la voûte souterraine contenant le tombeau de sa famille, située à l’entrée de l’église de Saint Jean de Chevelu, soit replacée comme elle l’était avant les travaux exécutés sur l’ordre du Conseil de la Paroisse. Les sindics refusent arguant que rien ne prouve que cette pierre sépulcrale lui appartienne car ils savent que ni sa mère, ni ses enfants n’ont été ensevelis dessous.

26 4 Juin 1761 comparution au greffe de Chevelu et par devant le greffier de Noble Philibert DRUJON, demandeur, en présence de son procureur* Me DAVIET contre "Les Sindics et Conseil de la Paroisse de St Jean de Chevelu, défendeurs".

Noble Philibert Drujon, est dit "chevalier de l'Ordre militaire des Saints Maurice et Lazare*, lieutenant d'un bataillon d'invalides de Montmeillan, venu expres à cheval" (2 jours aller et retour).

Premier jugement :

"rejette donc par non pertinence et fin de non recevoir".

Noble Philibert Drujon est débouté, mais il fait appel.

Le 20 May 1764 : audition des témoins : Les "honorables" Jacques Collin, Prudent Héritier, Joseph Héritier dit Pinson, Sébastien Million dit Rossiaud, Anthelme Carron seront "cittés à la requête de Noble Drujon", ainsi que Claude Janin, Joseph Héritier dit Maridaz, Baltazard Plattier, Joseph Laurent, dont nous avons relevé les témoignages.

Nous restituons le témoignage de Joseph Héritier dit Maridaz de façon exhaustive ; par contre, afin d'éviter de fastidieuses répétitions nous résumons ceux de Claude Janin, Baltazard Plattier, Joseph Laurent et Joseph Carron.

* Sindics : mandataires de la commune : rôle de régisseurs et de procureurs. régisseurs : ils administrent les biens, dirigent les constructions de nouveaux bâtiments, discutent avec les autorités. procureurs : ils représentent en justice le corps moral de la commune, ils peuvent poursuivre devant les tribunaux les responsables d'atteinte à la propriété communale. Ils dépendent d'un conseil de membres élus dont ils sollicitent l'avis. * Procureur : représentant, avocat ? * Ordre militaire des Saints Maurice et Lazare : l'Ordre de Saint Maurice fut créé en 1424 à Ripaille par le duc Amédée VIII pour 6 chevaliers très méritants, puis en 1572 il fut réuni par le pape à l'ordre de Saint Lazare de Jérusalem. Il devient dès lors, l'ordre courant de la Maison de Savoie et, après avoir subi de multiples réformes, existe encore aujourd'hui,

27 28 Témoignage de Joseph Héritier dit Maridaz

Honorable Joseph fils de feu Jean Heritier dit Maridaz natif et habitant de St Jean de Chevelu temoin produit, assisté, assermenté remontré, et lecture a luy faite comme au precedent a deposé comme cy appres.

Qant au premier article je dis, et depose que j'ignore ou le père du seigr demr* a été inhumé, j'ay oüys dire sans seavoir par qui dans le tems que moururent la mère du seigr demr et deux de ses enfants il y a environ cinq ou six ans que ces derniers avoient étés inhumés au devant de son banc proche des fonds baptismaux, et je vis en effet les dimanches suivants que les briques que j'avois vus auparavant sur la ditte fosse n'etoient pas encor replacés, et que la avoit été fraichement remué, j'ignore ou le frère du demr a été inhumé, Quant au second article je dis et depose que j'ay toujours oüys dire que la place

des messieurs Drujon pour s'enterrer est

* seignr demr : abréviation pour seigneur demandeur 29 30 au devant de leur banc dans l'esglise de St Jean de Chevelu a costé des fonds baptismaux laquelle place est eloigne d'environ quatre a cinq pieds d'une grande pierre qui existe a la porte de l'esglise, laquelle pierre quant elle seroit levée empecheroit que les particuliers entrassant dans la dite esglise autrement qu'on a vu de chaque costé. Nous avons fais au dit temoin lecture des interrogatoires a repondu Quant au premier l'endroit ou l'on dit qu'est la place du seigr Drujon dans l'esglise de St Jean de Chevellu au devant de leur banc comme j'ay dis cy dessus n'est couvert que de briques, et j'ignore si l'endroit ou j'ay vu une grosse pierre en entrant dans la dite eglise apartient au demr. Et quant au second j'ay oüys dire il y a environ 3 ou 4 ans que l'on fit mettre en croisé des pierres plattes au souspied de la ditte esglise et que l'on avoit pour lors remué de quelques pouces la ditte grosse pierre pour l'alligner aux autres et que pour lors plusieurs personnes virent une voute sousterraine au dessous de la dite pierre.

31 32 Sur les generaux interrogations a repondu J'ay quarante deux ans, je suis marchand commerçant, j'ay environ trois cent livres de biens, et je ne (suis) point parent allié, creancier, debiteur, ny domestique des parties. Lecture faitte de sa deposition a repondu j'y persiste, et je n'y veux rien changer, ajouter, ny diminuer, et etant illitteré* a fait sa marque. marque dudit témoin

Philippe juge J Dubettier

Honorable Baltazard a feu François Plattier natif, et habitant de St Jean de Chevelu temoin produit assigné, assermenté, remontré, et lecture a luy faitte comme les précedants a deposé

Pour ce qui est du premier fait je dis que je ne me rappelle pas , ny oüys dire ou le pere et le frere du seigr demr ont etés inhumés non plus que ses enfants, mais je puis vous dire avec verité que j'ay assisté a l'enterrement de sa mere qui etoit de même que moy

* Illeteré : illettré 33 Quelques témoignages

Honorable Joseph Carron fils de feu Pierre, natif et habitant Chevelu, âgé de 27 ans, éleveur et laboureur, 100 livres de biens. Clerc de Chevelu depuis une dizaine d'années, il a assisté aux enterrements de la mère et du fils du demandeur. Demandant au révérend Gariod, curé de Chevelu, où ils devaient faire la fosse, avec Guillaume Carron, le curé leur répondit de la faire où ils voulaient. Ils l'ont creusée devant le banc de la famille. D'autre part, il se trouvait dans l'église, il y a 3 ou quatre ans lorsque "les maçons ayant remué la pierre qui est à l'entrée de l'église j'observai, de même qu'eux qu'il y avait un caveau ou une voûte" en dessous, sans savoir à qui cela appartenait. Il signale qu'il n'a pas d'autre lien avec le demandeur que d'avoir tenu sur les fonds baptismaux un de ses enfants.

Claude Janin fils de François, natif et habitant la paroisse de Saint Jean de Chevelu, âgé de 66 ans, laboureur, déclare 300 livres de biens, est illettré. Il est demeuré pendant trois ans au service de Jean et Charles Carron, frères, clercs de Chevelu, 30 ou 36 auparavant. De ce fait, il portait la croix aux enterrements. Il se souvient avoir porté la croix à l'enterrement de François Drujon, père de Philibert et qu'on l'enterra devant le banc.

Joseph Laurent fils de feu Charles natif de Saint Paul et habitant Saint Jean de Chevelu depuis 26 ou 27 ans, âgé de 50 ans, laboureur, 100 livres de biens. Il sert en qualité de clerc de l'église de Chevelu depuis environ 4 ans, mais n'a assisté à aucun des enterrements de la famille Drujon. Cependant son fils, Guillaume et Joseph Carron lui ont dit, après avoir inhumé la mère et les enfants du demandeur, qu'ils les avaient placés à côté des fonds baptismaux, au devant du banc.

Baltazard Plattier, fils de François, natif et habitant de Chevelu, âgé de 56 ans, laboureur, 600 livres de biens. Il a aidé à inhumer la mère du demandeur, qui était comme lui "de la confrérie du Rosaire", dans le tombeau près des fonds baptismaux, et non près de la porte.

34 Sentence du 8 août 1764

Philibert Drujon a réussi à démontrer que ses aïeux paternels et maternels avaient été ensevelis dans ce tombeau en 1716, bien que depuis, les autres membres de la famille aient été enterrés devant le banc, près des fonds baptismaux.

"Le maintenant dans la possession du dit tombeau, les sindics sont condamnés à replacer la dite pierre de la manière qu'elle étoit avant le mois d'avril 1761, avant qu'on ait refait le sous pied de l'église"

Ordonnance rendue le 8 janvier 1765

Les défendeurs ayant à payer à Noble Drujon, dans un "bref délay la somme de 354 livres, 4 sols et 8 deniers."

1766 Exécution de l'ordonnance de 1765 sinon ils en seraient responsables en "leurs propres et privés noms". Il est convenu qu'ils payeront en plusieurs fois.

Manifestement, le Conseil de la paroisse renâcle à payer des dommages à Philibert Drujon, qui lui, veut absolument avoir gain de cause en relançant la justice en 1765 et 1766. 35 36 Extrait du Livre des Délibérations du Conseil de Saint Jean de Chevelu 1769

L’an mil sept cent soixante neuf et le treize février

à Chailleres dans la maison du secretaire soussigné ont comparu honrables Jean Million Brodaz sindic, Prudent

Heritier, Joseph Pinjon, et Claude Roussaux Conseillers de la paroisse de St Jean de Chevelu, François Heritier dit Cantre autre conseiller se trouvant absent a passé a sa place honorable Jacques Collin sindic de l’année derniere j’ay tous dument assemblés par devant moy dit secretaire du dit lieu soussigné, en execution de la requête présentée au

Senat par Messire Jean Louis de la Saumiere Marquis d’Yenne et de Chevellu le dernier janvier proche passé occasion d'un banc que le Seigneur et Marquis d’Yenne en qualité d’acquereur des biens du Chateau de Gemillieu a fait placer dans l’eglize du dit Chevellu audevant la Chapelle de St Antoine, la dite requête intimée au dit conseil par exploit du quatre du courant signé Ambrois Ycelle chargée de son decret du susdit jour dernier janvier signé par son Excellence le Seigneur premier président

Salteur et par le seigneur Adami de l’avis du Senat

Lettre ensuitte du dit jour portant de comparoitre dans huit jours au banc de Me Blanchet actuaire au dit

Senat, a quel effet le dit Conseil a député le dit Roussaux conseiller l’un deux pour au nom du dit Conseil se presenter et comparoitre par devant le dit Me Blanchet pour repondre au contenu en la dite requête, contre laquelle le dit Conseil déclare n’avoir rien aucune opposition à former et que ce n’est point eux ny par leur ordre que le dit banc a été deplacé, ignorant meme qui l’a derangé, donnant 37 Archives Départementales de Chambéry : liasse des Communautés du Sénat : St Jean de Chevelu côte : B 6953

38 pouvoir au dit député de faire a le juger toutes incombences, requise et ne ce faire, icy approuvées par le dit conseil ainsy délibéré les ans, jour et lieu que dessus et ont les dits sindic et Conseil fais leurs marques étant illitterés de ce enquis, a l’original du présent couché dans le livre de délibération du conseil et par moy secretaire susdit soussigné expédié par extrait au susdit Député le requerant le sus dit jour et an.

J Goybet secrétaire

Résumé :

Le 13 février 1769, Joseph Goybet, secrétaire du Conseil de la Paroisse de Saint Jean de Chevelu, par ailleurs notaire royal, a réuni le Conseil chez lui à Challières, pour répondre à une requête présentée par le Marquis de Yenne, propriétaire du Château de Gémillieu. Celui-ci se plaint du déplacement d'un banc qu'il avait placé devant la chapelle de St Antoine, dans l'église de Chevelu. Cette requête a été transmise au Conseil par Ambrois, après avoir été visée par le premier président du Sénat, le seigneur Salteur, (descendant d'un de nos ancêtres) et le seigneur Adami. Le Conseil dit ne pas avoir fait déplacer ce banc ni connaître l'auteur de cet acte, et donne pouvoir au député de défendre cette position. Les membres du Conseil font leurs marques, étant illettrés. Joseph Goybet va expédier un extrait de cette délibération au député.

39 40 Extrait des Registres de la Commune de Saint Jean de Chevelu 1793

Du vingt neuf janvier mil sept cent quatre vingt treize l’an second de la République Française dans l’eglise paroissiale de la commune du dit St Jean assemblés et convoqués paisiblement et sans armes le plus grand nombre ne s’étant élevées aucune difficultés sur les droits et qualités des cytoiens a été procédé a la formation d’une nouvelle municipalité conformément à la proclamation du six du courant par scrutin

Rd Louis François Galley a la pluralité des voix a

été elu et nommé president d’age, le cytoien Gabriel Dupasquier notaire public a eté elu secretaire et les citoiens Louis Drujon, Philibert Heritier et Prudent

Heritier scrutateurs et chaque citoien aiant mis son bulletin a ensuitte en l’assistance de tous les citoiens eté procedé au dépouillement du scrutin, le citoien

Claude Heritier a la pluralité absolue des voix a eté elu et proclamé maire, le Citoien François Million dit

Rousseau a eté elu #procureur de la commune, les citoiens Claude Million Rousseau, Antoine Malliet, Joseph feu François Heritier, Jean Collin et Joseph Carron dit l’avocat a la pluralité des voix ont eté elus et proclamés officiers municipaux, et ensuitte a eté procedé a la nomination et election des douze notables et la pluralité des voix s’est trouvée reunis en faveur des citoiens

François fils de Benoit Jacquet, Joseph Plattier Curtet Anthelme Heritier Pinjon, Joseph Heritier Regalaz, Joseph

Michaud, Antoine Janin, Vincent Magnin, François

Heritier Cantre, Claude a feu Pierre Vincent, Joseph Plattier 41 Archives Départementales de Chambéry : liasse concernant les communautés du Sénat, Saint Jean de Chevelu : Côte : B6953 42 dit Goddard, Antelme Perret, Claude Pravaz dit Peraudet a l’unanimité des voix a été élu et proclamé pour trésorier le citoien Jacques Collin, tous les susnommés ont conformément à la dite proclamation prettés le serment d’être fidéles à la loy de soutenir et maintenir l’égalité et la liberté ou de mourir en les deffendant de servir chacun leurs fonctions en gens d’honneur et de probité. Les proclamations cy dessus aiant été ainsi faittes le président a déclaré la séance levée de tout quoi a été dressé le présent procès verbal à l’origine duquel le dit président, les scrutateurs le dit Claude Heritier maire, François Million procureur, Claude Million, Antoine Malliet, Jean Collin et Joseph Carron officiers municipaux ont signés, Jacques feu François Heritier autre officier municipal, les douze notables et le dit Collin trésorier n’ont pas signé de ce enquis pour moy secretaire qui ai le présent expédié au dit François Million procureur et requérant # prochain ut supra par extrait G Dupasquier Sre

Notes : Conseil municipal élu le 29 janvier 1793 : Maire : Claude Héritier Procureur : François Million Rousseau (1754-1833, époux de Françoise Richard, futur acquéreur du Château de la Grande Forêt sosa 72) Trésorier : Jacques Collin (1729-1805) Secrétaire : Gabriel Dupasquier (1744-1794 époux d'Antoinette Sarde de la Forêt sosa 74) Officiers Municipaux : Claude Million Rousseau, Antoine Malliet, Joseph Héritier, Jean Collin, Joseph Carron Notables élus : François Héritier Cantre, Anthelme Héritier Pinjon, Joseph Héritier Regalaz, François Jacquet, Antoine Janin, Vincent Magnin, Joseph Michaud, Anthelme Perret, Joseph Plattier dit Curtet (1747-1811, veuf de Claudine Everard-Curtet, époux en 1793 de Vincente Champrond- Tournier sosa 64) Joseph Plattier dit Goddard, Claude Pravaz dit Perraudet, Claude Vincent.

43 44 Lettre de Jacques Colin, au préfet

La Platière Au préfet du Département du Mont Blanc Jacques Colin domicilié de la Commune de Chevelu domaines Cn*Jacques Cozlin Vous expose, Citoyen Préfet, que depuis le commencement propriétaire de la révolution, il est en instance par devant les autorités administratives pour se retenir la paisible jouissance de quelque pièce de terre d’une valeur infiniment modique Pour se retenir et par la contrariété des évènements, il n’a pu encore les biens d’une obtenir aucune détermination. Voici le fait. chapelle domestique. Gaspard Plattier disposant de ses avoirs par acte du 15 7bre* 1685 Bruisset notaire fonda une chapelle dont le temple etait situé dans l’enceinte de sa maison; il la dotta avec quatre n°206 pétioles de terre de la contenance de deux journaux 5 p 17.9 toises* en déclarant que sa volonté n’etait pas d’aliener ventose ses biens affectés à cette dottation, mais d’en conserver an 12* perpétuellement le domaine à sa famille.

L’exposant possède la maison où est la Chapelle et les biens y affectés depuis plus de 30 et 40 ans, en qualité d’héritier médiat de Gaspard et Anthelme Platier. Le 16e fructidor an 6 l’administration municipale du canton d’yenne, consultée par l’administration centrale sur le mérite d’une réclamation faite par l’Exposant, à l’égard des baux dont il s’agit, fut d’avis de surseoir à toute mise à l’enchère et au payement de cence. Les pièces étaient déposées dans les bureaux du Département où elles furent consumées lors de l’incendie du 22 frimaire An 7 * avant qu’il eut été pris aucune détermination et des lors le pétitionnaire a continué de jouir paisiblement sans avoir été interpellé par personne, ni pour les les fruits ni pour le fonds.

aujourd’huy la fabrique de l’Eglise prétend s’approprier 45 Généalogie de la famille

Plattier - Colin (Cozlin)

Gaspard Plattier x Geneviève Fabri 1602-1666 1599-1655

Anthelme Plattier x Charlotte Gariod 1636-1696 ? -1713

Catherine Plattier x Gaspard Rossillon de Gemilieu 1685-1750 1665-1728

Claudine Rossillon de G. x Baltazard Colin 1710-1744 1691-734 Petit pont près de la Plattière Ce petit pont très ancien servait de passage aux piétons, tandis que les chevaux passaient à gué. Jacques Colin x Philiberte Juillard 1729-1805 1724_1802

Jean Cozlin x Berthier Péronne 1761-1816 1764-1850

Anthelme Cozlin x Claudine Héritier dit Cantre 1794 - ? 1795 - ?

Si, curieusement, nous n'avons pas relié Gaspard Plattier à la branche Plattier dit Curtet, nous remarquons dans sa descendance les noms de Tournier, Héritier dit Marridaz, Michaud, Pillard, Cleyet-Merle ... nos cousins. ( se reporter aux Annexes N°1 Descendance de Gaspard Plattier)

46 l’objet de cette fondation. Il ne paraît pas qu’elle puisse y avoir aucun droit. A la vérité le pétitionnaire ne peut pas produire le titre constitutif de cette Chapelle parce qu’étant d’une date antérieure à la création du tabellion on ne sait où en prendre l’original et la copie qu’en tenait lieu a été incendiée au département.

Sursi à toute mise à l’enchère jusqu’à ce que les autorités supérieures aient statué.

28 Nivose An 7*

Résumé de la situation :

Jacques Colin est propriétaire de la Maison et de la Chapelle de la Platière. Suite aux nouvelles lois révolutionnaires, on veut mettre cette Chapelle en vente aux enchères et

Jacques Colin doit payer des impôts; il demande un sursis en attendant que "les autorités supérieures aient statué".

Observation :

Gaspard Plattier s’est remarié, après le décès de Geneviève Fabri en 1655, avec Jeanne

Drujon en 1656.

Anthelme Plattier apparaît dans les registres du village pour son mariage avec Izabeau de

Gémilieu, le 8 août 1655, il est dit fils de Gaspard; dans les actes de naissance de ses enfants, on spécifie qu'il est notaire ducal, bourgeois de Chambéry. Devenu veuf, il épouse Charlotte

Gariod qui lui donne 9 enfants, au moins, dont Catherine que l'on retrouve dans plusieurs actes du tabellion et propriétaire de la Platière dans les registres de la mappe.

Charlotte Gariod s’était mariée en premières noces avec Pierre Bellon dont elle a eu deux filles. Par ce mariage elle est une ascendante des Plattier dit Curtet.

Notes : * Cn : citoyen * 15 7bre : 15 septembre * 1 journal : 2948, 3816 m2 * 1 toise carrée : 7, 370954 m2 * 16 fructidor an 6 : 2 septembre 1798 * 22 frimaire an 7 : 12 décembre 1798 * 28 nivose an 7 : 17 janvier 1799

Archives départementales de Chambéry : liasses concernant les communautés du Sénat, Saint Jean de Chevelu : référence : B 6953

47 48 18 ans plus tard, suite de l’affaire de

la Chapelle de la Plattière

Jacques Colin* est décédé depuis 12 ans, son fils Jean a disparu l’année précédente, en 1816; c’est donc son petit-fils Anthelme qui reçoit cette quittance. (nous ignorons qui était Antoine ?)

Nous soussigné curé et membres de la fabrique de l’église de St Jean de Chevelu avons arrêté comte* final avec les Srs* Antoine et Jean Cozlin Anthelme Cozlin héritiers de Sr Jean Cozlin pour les censes des biens de la Chapelle ditte de la Plattière par eux dues pour avoir tenu ou retiré les censes des dits biens depuis et y compris l’an cinq de la République jusqu’à la fin de mil huit cent seize # les dittes censes arrivant a la somme de six cents quarante francs. Sous le revenu annuel de trente deux francs non compris les impositions qu’ils ont payé laquelle somme de six cent quarente francs a été dépensé tant pour la Reparation a l’eglise que pour la celebration de messes pour les fondateurs et a leur intention. Le tout en suite de l’abandon qui en avoit eté fait a la fabrique par arrété de Mr le préfet de Chambéry et nous leur delivrons la présente pour leur servir de quittance

a St Jean de Chevelu le second mars # seize at supra mil huit cent dix sept j.f. Marquet curé (...) le renvoie( .. ...) François Rousseau F Michaud M. Heritier Claude Million Rousseau

marque + d’anthelme heritier pingeon

Notes : * Comte = Compte Srs = Sieurs Colin s’est transformé en Cozlin Archives Départementales de Chambéry : référence : 112 E dépôt1 49 Million-Rousseau François (l'Aîné), N° 72

Fils de MILLION ROUSSEAU François Balthazard, N° 144 et de CHAFFARD BARLET Henriette, N° 145 Née entre 1723 et 1725 Décédée le 14/01/1784 à St Jean de Chevelu

Né le 08/04/1754 à St Jean de Chevelu , Monthoux Décédé le 18/07/1833 à St Jean de Chevelu au Château de la Grande Forêt à 79 ans

Il a épousé à l'âge de 22 ans, le 11/09/1776, à , RICHARD Françoise, N° 73 Née le ? à Novalaise Décédée le 23/10/1828 à St Jean de Chevelu , Château de la Grande Forêt

12 enfants, au moins, sont nés de cette union :

1. MILLION ROUSSEAU Henriette Née le 04/01/1778 à St Jean de Chevelu Union le 25/06/1804 à St Jean de Chevelu avec MACHET dit le RACT Joseph

2. MILLION ROUSSEAU Pierre Né le 09/05/1780 à St Jean de Chevelu Union avec GAY Marie Union le 14/02/1813 à St Jean de Chevelu avec CURTET Gabrielle

3. MILLION ROUSSEAU Louis François Né le 18/02/1782 à St Jean de Chevelu Union le 02/09/1812 avec REVERDY Anthelmette Décédé le 04/01/1842 à St Jean de Chevelu à 59 ans

4. MILLION ROUSSEAU François Marie L'Aîné N° 36 Né le 22/07/1783 à St Jean de Chevelu Union le 18/05/1802 avec DUPASQUIER Pierrette N°37 Décédé le 18/06/1837 à St Jean de Chevelu à 53 ans

5. MILLION ROUSSEAU Claude Né le 02/12/1785 à St Jean de Chevelu Décédé en 1833 à 47 ans

6. MILLION ROUSSEAU Antoinette Née le 09/12/1787 à St Jean de Chevelu Union le 03/02/1807 à St Jean de Chevelu avec MICHAUD Pierre Décédée le 30/06/1844 à St Jean de Chevelu à 56 ans

7. MILLION ROUSSEAU Joseph Né le 04/01/1790 à St Jean de Chevelu Décédé le 16/08/1862 à St Jean de Chevelu à 72 ans

8. MILLION ROUSSEAU Josephte Née le 13/02/1794 à St Jean de Chevelu . Union le 02/09/1812 à St Jean de Chevelu avec DUPRAZ dit ROUGE Louis Claude Union le 03/02/1819 à St Jean de Chevelu avec DUPRAZ dit ROUGE François Décédée le 12/03/1830 à St Jean de Chevelu à 36 ans

9. MILLION ROUSSEAU Antoine Né le 24/03/1796 à St Jean de Chevelu Union le 03/09/1816 à St Paul sur Yenne avec MAMIOT de LA MURAZ Jeanne Marie Décédé le 06/07/1878 à St Paul sur Yenne à 82 ans

10. MILLION ROUSSEAU Benoit Né le 25/03/1798 à St Jean de Chevelu Décédé le 26/04/1874 à St Jean de Chevelu à 76 ans

11. MILLION ROUSSEAU Anthelme Né le 03/03/1801 à St Jean de Chevelu

12. MILLION ROUSSEAU Jean Né le 04/11/1803 à St Jean de Chevelu Union le avec DEMEURE Jeannette Décédé en 1888 à St Jean de Chevelu à 84 ans

50 Le fermier devient ... "châtelain"

Nous retrouvons la famille Million-Rousseau en la personne d’un des fils de Baltazard et d’Henriette Chaffard-Barlet : François l’Aîné, notre ancêtre. Nous n’allons pas répéter ce qu’a décrit fort bien Colette Million-Rousseau-Badet, notre présidente, dans son mémoire sur les Million-Rousseau*, mais simplement rappeler que le 25 mai 1792, à 38 ans, François loue le domaine du Château de la Grande Forêt, propriété du Comte de Grenaud. Puis, après le décès de ce dernier, l’héritière, Marie Victoire de Grenaud, veuve Chabod le lui vend le 22 septembre 1803 pour 35.555 francs*.

Marie-Victoire s'avère être une descendante de Philibert de la Forest, (XVIIe siècle) comme Antoinette Barbe Sarde de la Forêt que nous retrouvons dans notre arbre généalogique ascendant. Ce Château du moyen-âge, propriété de nos ancêtres nobles revient dans la famille grâce à notre aïeul fermier. La Révolution l'a amputé, malheureusement, du sommet de ses tours.

François l'Aîné rédige son testament le 3 juillet 1833* : il partage ses biens agraires, entre ses 5 fils vivants, donne en plus à Joseph le moulin de la Pataz et divise le Château en deux : la moitié nord est attribué à François-Marie, la moitié sud à Benoît.

De succession en partage, la famille Million-Rousseau a quitté petit à petit le Château. Il est encore imposant mais a "subi des ans l'irréparable outrage" et c'est triste de le voir tomber en ruines. Un espoir de l'admirer un jour dans sa splendeur ressuscitée réside dans l'acquisition récente par un amateur, non chevelan, qui envisagerait de le restaurer, ce que nous souhaitons très vivement. * "Les Million-Rousseau, Monthoux, la Grande Forêt, la Palette à Saint Paul sur Yenne" déposé à la Mairie de Saint Jean de Chevelu. * Archives Départementales de Chambéry : côte : B 6953 * Testament chez Me Reveyron 51 page suivante

52 Notte de ceux qui sont allés travailliés a la montagne pour de cendres les monchon* le onze jeanvier de 1810

Seavoir Jean Platier Rosset un

Antoine Cozlin fait 2

Joseph Gouvert meuniés 3

Claude Michaux fait 4

Joseph Heritier Regalla

fils d’Antoine F 5

Pierre fils de Claude Lorant 6

dit Copoux

Jean Malliet fils d’Antoine 7

Le domestique de François

Heritier dit Cantre 8

Le domestique de Mr le Juge page suivante de paix fait 9

Prudant Padeilla fils de Benoit 10 d’autre part il ay deja 12 Antelme Godard fait 11 Marc Heritier dit Compagnyon Jean fils de Antelme Heritier qui ny a pas fait grand chose dit Pinjon fait 12 fait 13

Ceux de la Vacheryes ce sont

puis édé sur le soir après

avoir reduit 33 ...... et

quelque ....., et 4 monchont

que lon les a recommandés

de portés dan leur cour dépui

le grand bachat* que l’on les

payeroit

*Monchon : souche *Bachat : bassin, abreuvoir Archives Départementales de Chambéry : Référence : A.D. 73 : 112 E dépôt 1 53 54 Les Chevelans et la naissance du Roy de Rome

Liste de ceux qui sont choisis pour aller faire un tas de bois sur chaque Dent de la Montagne lundi 20 du courant pour des feux de réjouissance qui seront éclairés à la tombée de la nuit le 2 juin 1811 à raison de la naissance de S.M. le Roy de Rome.

1 Claude Rousseau de la Vacherie

2 Le grand François Jacquet

3 Sébastien Héritier dit Perdalaz

4 Claude Molard remplasent François Vincent dit Pittiolin

5 Prudent Héritier soit un de ses domestiques

6 Philibert Blanc

7 Anthelme Héritier à feu Joseph

8 François Plattier dit Goddard n’y a

pas été 9 Joseph Carron dit L’Avocat

10 Anthelme Jacquet dit Galliand

11 François Héritier dit Pingeon

(tailleur)

12 François Michaud fils de François

13 François Million dit Brodaz n'y a pas été

14 Anthelme Jacquet le charpentier ou son fils ainé

15 Le fils de Joseph Jacquet à feu Paul

Le sieur Baltazard Héritier membre du Conseil

Municipal, les commandera et les inspectera.

Fait au bureau de la Mairie de Chevelu le 19 may

1811.

Archives Départementales de Chambéry : 112 E dépôt 1 55 de la Platière à Champrond

Platier, Plattier, Plattier Rosset, Plattier dit Rosset, Plattier Neveu, Plattier dit Neveu, Plattier Grosjean, Plattier Boné, Plattier dit Boné, Plattier Beauné, Plattier dit Beauné, Plattier Goddard, Plattier Curtet, Plattier dit Curtet la Platière

On trouve tous ces noms à Saint Jean de Chevelu ! Ont-ils tous la même origine ? ?? Il est permis de le penser, mais jusqu’à présent, les registres paroissiaux, trop imprécis, ne répondent pas à cette question. Les actes du Tabellion et la mappe confirment certaines déductions, mais nous devrons continuer à ” fouiller” aux archives pour tenter de dénouer tous les fils. Au XVIIe siècle, les Plattier vivent tous à la Platière, mais il est probable que ce lieu ne recouvre pas seulement la Maison forte mais tout un hameau. Nous avons rencontré dans les pages précédentes deux Anthelme Plattier, l’un notaire ducal, propriétaire de la Maison de la Platière, le second, cordonnier, qui se noya dans le lac de Chevelu. Avaient-ils des ancêtres communs ???

Les différents Plattier Suivant les actes le dit est inscrit ou non, Plattier est orthographié avec un seul ou deux T et Boné subit des variantes suivant la fantaisie du curé ou de l’officier d’état civil. Nombre de nos aïeux étaient illettrés et n’attachaient donc pas d’importance à l’orthographe; ils souhaitaient simplement qu’on les distingue les uns des autres en se donnant des sobriquets, devenus partie intégrante de leurs patronymes mais évoluant dans le temps. Nous n'avons pas réussi à les relier tous.

Par contre, ce dont je suis sûre, (les actes de naissance de leurs enfants le prouvent) c’est que les Plattier dit Curtet sont issus du mariage de Joseph Plattier dit Rosset avec Claudine Everard Curtet en 1768. Seulement, ce Joseph a contracté trois mariages, s’étant retrouvé veuf à deux reprises, et les enfants issus de ses deux autres unions portent le nom de Plattier tantôt assorti de Curtet, tantôt de Rosset. Donc des demi-frères et soeurs ont porté des noms dissemblables, sans compter qu’une même personne peut être déclarée différemment lors des événements successifs de sa vie. D’autre part, il suffisait d'aller se marier dans un village voisin pour perdre un de ses deux noms. Par exemple, à Yenne, Joseph Plattier Rosset devient Rosset quand il épouse Louise Rubod en 1718, et inversement Baltazard Plattier Rosset est devenu Plattier, tout court en épousant Gasparde Baudier. Mais, revenons à des documents concernant directement mes ascendants . 56 Joseph Plattier dit Rosset, de la Platière devient ... Joseph Plattier dit Curtet, de Champrond

"Insinué le 4 aoust 1768 Contrat dottal de Joseph fils d’Antoine trois livres quinze sols Plattier dit Rosset de Chevelu et Claudine Lajeusne* fille de Gaspard Curtet du dit lieu L’an mil sept cent soixante huit et le huit may a dix heures du matin a St jean

de Chevellu dans la maison de Joseph Carron dit lavocat par devant moy notaire royal

collégié soussigné en présence des témoins cy bas nommés ont comparu Joseph fils d’Antoine

Plattier dit Rosset et Claudine lajeusne fille de Gaspard Everard dit Curtet qui

m’ont representés que par le traité de mariage entr'eux fait du consentement de leurs

père respectifs, il a été convenu que le dit époux irait habiter avec le dit Gaspard Curtet

et que celluy cy et ledit Antoine Plattier feraient chacun une constitution a leurs dits fils et filles avant"

la célébration du mariage. Gaspard fils de feu François Everard dit Curtet né et habitant Champrond donne la moitié de tous ses biens, bâtiments, droits, actions, pour que les futurs époux "en fassent et disposent comme bon leur semblera après son décès, en s’en réservant l’usufruit pendant sa vie". Antoine à feu Aimé Plattier dit Rosset donne à Joseph la somme de 30 livres. Témoins: Philibert à feu Balthazard Carron, Sébastien à feu Joseph Million Rousseau, Claude à feu Jean Million Rousseau.Les parties et les témoins sont illettrés; le notaire : Goybet.

Alors que la coutume veut que la jeune épousée parte vivre chez les parents de son mari, ici c’est l’époux qui va dans la maison de son beau-père. Ce dernier est veuf et il a besoin de bras pour s’occuper de sa maison et de sa petite exploitation agricole. D’ailleurs, cela sera explicite dans le contrat du second mariage de Joseph (Claudine décède le 19 février 1782) avec Vincente Champrond Tournier : donation faite par Gaspard Everard Curtet à l'épouse à Champrond "en vue de soins et services qu'il espère recevoir à l'avenir des époux, à la dite Vincente épouse future présente et humblement le remerciant". *Claudine est la 2e fille de Gaspard portant ce prénom. A.D. de Chambéry : registre du Tabellion 2C 1267 fol 1170 57 58 La demande en Mariage*

Air de la Pernette

Amis qu’allons nous faire Et bien puisqu’il en va ainsi

Nous ne sommes plus que cinq Dit la femme de Curtet Pour travailler tous ces biens Il faut que ce soit vite fait

Si tu voulais me croire Mais toi prends-y bien garde

On te marierait bien Je garde la maîtrise On te marierait bien Jusqu’à ce que je sois en Paradis.

La Marion m’a fait voir La Pernette bien sage Une fille trente ans Ne vous contrariera pas

Je suis devenu son galant Elle a été bien élevée

Si vous vouliez mon père Et puis tous vous y savez Ce serait d’abord fait Nous aimons tous la paix

Cette fille me plaît. De tous les temps à jamais.

De chez qui donc est-elle ? Va-t-en trouver le maire

Sont-ils de braves gens ? Te faire proclamer

Ont-ils de bons parents ? Et parler à monsieur le curé La fille est-elle bien sage ? Nous ferons bien le reste

A-t-elle son gagne-pain Et tout ça ira bien

Au bout de ses deux mains ? pour que tu sois content.

Elle est de chez Gayffier Le curé me demande

Elle est sortie d’Adam Six francs pour nous marier

Comme tous les autres enfants Et trois pour chanter la messe

Elle sait couler la lessive Oh que cet homme est cher

Donner le tour du van le maire ne prend rien N’a jamais connu les bancs. Lui n’est jamais content.

*Titre donné par Joseph-René Clocher qui a découvert ce texte aux Archives de Chambéry : côte 44 F 111

59 60 Bonjour à ma Pernette Voilà de monsieur le maire Ne vous chagrinez pas Le bien bon certificat Nous avons des terres et peu de prés Nous sommes ici pour les affaires Les vignes qui sont belles Dont nous avons parlé Ne nous manquent pas Bénissez monsieur le curé Vous voyez notre étable Bénissez bien

Le mariage de Pernette Les coffres à grain qui sont vides et le mien. A cause de Saint Jean

Ne seront pas ainsi cette année Tu sais bien maître Plattier Tous les blés sont bien beaux Ce que tu disais l’autre jour Et du vin nous en avons Les neufs francs de papier Plus que nous n’en boirons. Sont-ils prêts d’abord ,

Si tu n’as rien dans ta bourse Si par hasard il manquait Nous ne ferons rien Du blé ou bien du vin Nous ne faisons gens d’église Nous avons toujours un bon voisin. Rien pour rien. Notre maître nous laisse

Jamais dans l’embarras Je connais votre sorte D’autres n’y feraient pas. Voilà bien vos neuf francs Soit je passerai par cette porte Et bien mon pauvre ami Je sortirai de l’autre côté Sais-tu que ton désir Mariez-nous vite Monsieur Il est pour moi un vrai plaisir Mariez-nous bien Mais quand on quitte son père Et que demain cette grand-messe Et que l’amour convient Se passe bien. La mère toujours rit.

Remarques : le galant fait briller à sa "future" les qualités de l’exploitation familiale qui va l’accueillir : culture de céréales, de vignes, élevage de bovins, puisqu’il y a une étable Le père semble avoir un statut de fermier, dont le Maître saurait se montrer généreux lorsque les récoltes sont mauvaises. Cette alliance s'annonce sous les meilleurs auspices, alliant la raison et l'amour, la joie exprimée par la Pernette et

61 Notre cloche, que c’est dommage

Elle ne peut pas sonner*

Pour apprendre mon mariage

Et battre le grand chanter

Il faudrait ce me semble

La refondant

Que celui qui a fait la fonte

Fut payé.

air grace à la mode

Bonjour beau père

Me voilà donc chez vous

Bonjour belle mère

Embrassez nous tous

Adieu marguerite

Adieu mon petit

Bonsoir la compagnie

Air que tout le monde sait sauf le monde neuf

Amis il est question de boire

Buvons à l’épouse du jour

Elle vient dans un nouveau séjour

travailler à l’ile de Citerre

Ah que son entretien est doux

Qu’elle mérite de gloire

Elle aime à rire

Elle aime à boire

Elle aime à chanter comme nous.

Nous supposons que cette chansonnette a été crée par un parent ou un ami du jeune marié pour être chantée à la fin du repas de mariage, tout comme cela se fait encore aujourd’hui. L’auteur est peut-être un Dupasquier, puisqu’elle s’est trouvée conservée au milieu des sévères actes notariés de cette famille.

Joseph-René commente : "Malgré son apparente naïveté, c’est tout une tranche de la vie rurale traditionnelle que cette chanson nous présente. Les préoccupations du monde paysan s’y font jour : besoin de force physique pour continuer l’exploitation d’une ferme dans un temps où le machinisme n’est pas encore développé, aléa des récoltes à cause des intempéries, précarité de la condition de fermier. La mentalité campagnarde, elle aussi, transparaît dans ces quelques couplets anonymes : poids de l’autorité paternelle, importance de la renommée familiale, conformisme aux traditions, mouvement d’humeur face au curé qui réclame l’argent."

* Les cloches ont été déposées au moment de la Révolution, et souvent fondues pour récupérer le métal. La déception du galant est touchante car il voudrait que son bonheur soit carillonné. 62 Acte de Mariage d’Aimé Plattier dit Curtet et de Pernette Gaifier

Quelle ne fut pas la surprise de Nicole Plattier dit Curtet, lorsque son cousin Joseph-René Clocher lui transmit la traduction de cette chanson, de reconnaître, à travers les couplets, l’histoire du mariage de ses ascendants Aimé Plattier dit Curtet et Pernette Gaiffier, ses "Sosa 32/33". Elle avait relevé plusieurs années auparavant leur acte de mariage dans les registres de l’état civil de la Chapelle du Mont du Chat et là, elle les "VOYAIT" vivre !

Aimé est le fils de Joseph Plattier dit Rosset devenu Curtet et de Claudine Everard Curtet. Orphelin de mère avant l'âge de 7 ans, il a connu une première belle-mère, Vincente Champrond-Tournier qui lui a donné plusieurs demi-frères et soeurs. Puis, à son tour, elle est décédée et son père s'est remarié avec Françoise Pravaz dit Vertu (vraie marâtre, semble-t-il, puisqu'elle prévient Aimé qu'elle entend garder la maîtrise de la maisonnée jusqu'à sa mort !), Aimé est né le 22 juillet 1775 et a donc presque 29 ans au moment de son mariage.

Pernette Gaiffier (avec un ou deux F, et Y ou i, selon les actes), est la fille de Claude, de la Chapelle du Mont du Chat et de Jeanne Mottard dit Novel, originaire de Bourdeau. Née le 28 octobre 1774, elle approche de la trentaine.

La cérémonie du mariage a lieu à la Chapelle du Mont du Chat, et le couple va s'installer à Champrond chez les Plattier. Ils auront, au moins 4 enfants, dont deux garçons qui décéderont avant l'âge de 5 ans. L'aîné, Claude (1805-1864) épousera Anne Héritier dit Marridaz (Sosa 16/17), dont il aura Joseph, futur époux de Jacqueline Million-Rousseau (Sosa 8/9). La cadette, Antoinette (1813-1866) épousera Joseph Clocher. Aimé meurt à 52 ans laissant Pernette veuve; elle lui survivra 30 ans, sans se remarier. 63 PJph,, Million-Rousseau Jacqueline, sosa 9

Fils de PLATTIER dit CURTET Claude,N°16 Né le 03/07/1805 et Décédé le 07/12/1874 à St J. de Chevelu et de HERITIER dit MARRIDAZ Anne, N°17 Née le 12/07/1806 et Décédée le 11/09/1879 à St J. de Chevelu

Né le 19/08/1838 à St Jean de Chevelu , Baptisé le 20/08/1838 à St Jean de Chevelu 1. Parrain : HERITIER dit MARRIDAZ Joseph François, Né en 1807 à St J. Chevelu, maréchal-forgeron 2. Marraine : HERITIER dit MARRIDAZ Claudine, Née en 1813 à St J.de Chevelu , de St J.de Chevelu .

.Décédé le 11/02/1919 à Meyrieux Trouet, Hameau de Sangfroid à l'âge de 80 ans 1. Témoin : PADEY Jean Marie dit Marius, Né en 1886 à Meyrieux Trouet, Cultivateur, neveu, 2. Témoin : DUPASQUIER Etienne, Né en 1873, Menuisier, a vécu à Meyrieux Trouet

Il a épousé à l'âge de 25 ans, le 06/04/1864 à St Jean de Chevelu, MILLION ROUSSEAU Jacqueline, N°9 fille de François Million Rousseau et de Josephte Jacquet N°18 et 19 Née le 09/12/1841 à St J. de Chevelu Décédée le 06/06/1894 à St J. de Chevelu à l'âge de 52 ans Références : 1. Arch.Municipales, photocopie de l'acte de mariage, 2. A.D. 73, contrat de mariage

11 enfants sont nés de cette union : 1. PLATTIER dit CURTET Claude Né en 02/1865 à St Jean de Chevelu, Champrond

2. PLATTIER dit CURTET François Né le 05/01/1867 à St Jean de Chevelu, Champrond Décédé le 06/12/1891 à l'âge de 24 ans

3. PLATTIER dit CURTET Marie-Antoinette Née le 15/02/1869 à St J. de Chevelu, Champrond Union le 19/08/1886 à Meyrieux Trouet avec PADEY Anthelme Décédée le 09/09/1949 à Meyrieux Trouet à 80 ans

4. PLATTIER dit CURTET Antoinette, Joséphine Née le 11/11/1870 à St Jean de Chevelu

5. PLATTIER dit CURTET Joseph,N°4 Né le 12/06/1872 à St Jean de Chevelu Union le 27/07/1901 à Nantes avec POHER Justine , N° 5 Décédé le 12/10/1950 à Paris à 78 ans

6. PLATTIER dit CURTET Anne (Claudine) Née le 19/01/1874 à St Jean de Chevelu Union le 07/07/1906 à St J. de Chevelu avec DUPRAZ dit CURT Charles Décédée le 14/03/1954 à St Paul sur Yenne à 80 ans

7. PLATTIER dit CURTET Louise Marie Née le 28/11/1875 à St Jean de Chevelu Union avec GAY François Décédée le 23/05/1948 à Lyon à 73 ans

8. PLATTIER dit CURTET Jean Né le 22/01/1878 à st Jean de Chevelu

9. PLATTIER dit CURTET Marie (sexe masculin) Né le 15/05/1880 à St Jean de Chevelu Union le 19/10/1912 aux Echelles avec BOISSON Lucie Mathilde

10. PLATTIER dit CURTET Eugène Né le 13/01/1883 à St Jean de Chevelu Union en 1919 avec BALLAND Marie Joséphine Décédé en 1938 à Rambervillers à 54 ans 11. PLATTIER CURTET Antoine Né le 27/04/1885 à St Jean de Chevelu Union avec BARIN Joséphine Décédé le 07/03/1966 à 80 ans 64 Album - Photos Enfants de Joseph et Jacqueline

Marie-Antoinette N°3 Joseph N°5 Anne Claudine N°6 Eugène N°10 Antoine N°11 16 enfants 2 enfants 1 enfant 2 enfants 2 enfants

Des 11 enfants de Joseph et Jacqueline, nous avons retrouvé la trace des 5 ci-dessus. Nous avons répertorié 27 de leurs petits-enfants, et 32 de leurs arrière-petits-enfants, en sachant qu’il nous en manque. Nous ignorons la descendance de Marie parti aux Echelles; quant à Claude, Jean et Antoinette-Joséphine, nous ne savons rien de leur destin.

Mariage d’un petit-fils de Joseph et Jacqueline : "Marius" Padey

de G à D : Mr Perriand, Oncle Plattier, Mère du marié

7 août 1920 à Meyrieux-Trouet, au hameau de Chanfroid Jean-Marie Padey dit Marius, fils aîné de Marie-Antoinette Plattier dit Curtet et d’Anthelme Padey (décédé), avec Marguerite Labeye 65 66 Joseph Million Rousseau et Joseph Plattier dit Curtet sommés de payer leurs dettes

L’an mil huit cent soixante et quinze et le vingt

huit août, je, Pierre Michel Lucien Runette huissier reçu près

le tribunal civil de Chambéry en résidence à Yenne soussigné.

A la requête du sieur Justin Antoine propriétaire

domicilié à Yenne.

Ai donné citation aux Sieurs Joseph Million Rousseau

et Plattier Joseph dit Curtet, tous deux cultivateurs domiciliés à

Saint Jean de Chevelu, pour comparaître par devant Mr le

Juge de paix du canton d’Yenne dans la salle ordinaire de ses

audiences le mercredi compté premier septembre prochain à huit

heures du matin.

A l’effet de se concilier si faire se peut sur la demande

que le requérant se propose de porter contr’eux devant le

tribunal compétant tendant à les faire condamner à lui payer

conjointement et solidairement, 1° la somme de trois cents francs

prêtés verbalement dans le courant du Mois d’avril 1873 remboursable

le onze juillet de la même époque 2° celle de cent francs pour prêt

verbalement fait dans le courant du Mois de juin 1873

remboursable dans le courant du Mois d’Août de la même

année avec intérêts depuis lors et pour s’entendre en outre

toujours solidairement condamner en tous dépens de l’instance

sous toutes réserves utiles et protestation de droit.

Leur déclarant que faute par eux de paraître ils en

courront l’amende portée à la loi.

A cet effet et pour que les sus nommés ne l’ignorent je

leur ai donné et laissé à chacun séparément copie du présent en leur

domicile ou je suis allé parlant savoir.

Pour Plattier Curtet à la personne de sa mère pour le sieur Million Rousseau à la personne de sa mère Coût : 11 francs dument employé .. (...... )

Note : Joseph Million Rousseau (1851-1926) est l’époux de Marie Machet Joseph Plattier dit Curtet (N°8) est l’époux de Jacqueline Million Rousseau (N°9) Ils sont beaux-frères. 67 Monthoux brûle pendant un mariage

Le 12 mai 1875, a lieu, à Monthoux, le banquet du mariage de Claude Million-Rousseau*, fils de Guillaume et Charlotte Michaud, avec Françoise Michelier dit Croiset, du Bourget du Lac, fille de Joseph et Françoise Choulet.

Après le repas, des jeunes invités du Bourget, probablement éméchés, pensent se divertir en brûlant avec des cigarettes les crins de l'âne du marié. Mais cette plaisanterie de mauvais goût a bientôt des conséquences fatales.

La pauvre bête, la queue en flammes, communique, en se débattant, le feu à la paille de l’écurie. Malgré les efforts des personnes présentes, le feu attisé par le vent, atteint rapidement les toits de chaume des maisons tassées autour de chemins étroits. Le temps est sec, l’eau manque et le vent redouble de violence, au point d’emporter des tisons jusqu’au village de Vernatel, dit-on.

La chapelle est sauvée ainsi que quelques maisons, mais la liste des sinistrés ci-dessous montrent l’ampleur des dégâts*. La maison des parents du jeune époux brûle en premier, et l’on ignore où se passe la nuit de noces. Cependant, la famille ne déserte pas Monthoux pour autant et actuellement, la cave des vignerons Michel* et Xavier Million-Rousseau, vraisembla- blement construite sur l’emplacement de la maison détruite, attire de nombreux connaisseurs.

M : maison G : grange C: cave E : étable

Blanc Jean : M n°31 Dupraz Louis : M et G n° 30, cave n°39 Bryon de Chambéry : G, E n° 29 Larochette François : M et G n°35 Brodaz Pierre :M n°4 Magnin François : M et G n°34 Brodaz Claude : M n°5 et n°19,E n°27 Ménard Antoine : M n°16,G n°28, G n°33, G et C Brodaz Pierre : M n°23 n°33 b,E n°37 Brodaz Marguerite fme Dupraz François : M n°8 Million Brodaz J.M. :M n°36, G n°38, E n°38 b Carron Vincent : M n°9 et n°9 b, G n°40 Million Brodaz François Marie : G n°13, G et E n°15 Dupraz Jean feu Vincent : M n°1 n°2 MILLION Rousseau Guillaume : M n°11, G n°14 Dupraz Jean feu François : M n°10, G n°10 b Million Rousseau François: M n°12, n°12 b, n°12, G Dupraz Pierre : M n°17 n° 2 Dupraz Albert : M n°3 Navette Antoine :M n°6 Dupraz Albert Jean :G et E n°21 Navette François :M, C n°20, n°20 b, M n°22 Dupraz Etienne : G et C n°32 Plattier Anthelme : M et G, E n°18, n°24

*Claude est le petit-fils de Claude M.R. et de Josephte Jacquet. *Archives Ponts et Chaussées de Yenne : on peut y consulter le plan du hameau après l’incendie avec la liste des bâtiments détruits. *Michel Million Rousseau est actuellement conseiller municipal, maire-adjoint de St Jean de Chevelu comme plusieurs de nos ancêtres le furent. 68 Le Château de la Grande Forêt inspire les artistes

Le Château de la Forest a inspiré, en 2002, cette remarquable aquarelle à notre cousin, Marcel Héritier Marrida(z), auteur également du blason de l'Asso- ciation. Ce descendant de Benoît Million Rousseau, artiste peintre et graveur, installé en Corse, participe régulièrement à des expositions aussi bien en qu'à l'étranger.

Par ailleurs, nous avons eu connaissance d'un tout petit livre "Londres, 1955"*, dans lequel l’auteur, Henri Thomas, tient une sorte de journal intime, dont une partie est rédigée lors d’un séjour au Château de la Grande Forêt.

Voici les extraits concernant le Château : page 15 Enfin tous les bagages ont quitté l’appartement; bien qu’il y ait encore de grosses fatigues à prévoir avant la Grande Forêt, nous serons plus tranquilles ce soir. pages 16/17 Saint Jean de Chevelu en Savoie. Il y a des serpents peints montant le long des portes dans cette résidence-masure immense appelée le Château de la Grande Forêt, où vivait avant nous Paul Louis Guigues. pages 18/19 Dans la pièce où se tient le fermier Pierre, tout est noir ou brun, même la lumière, halo roussâtre sur Pierre qui lit le journal devant son poële qui est d’un noir brillant; arrondie et le poële forment un mobilier suffisant.

(...) La lune les nuages le vent les nuages la lune la montagne le vent. Dans la pièce du bas où je fume la pipe, la fumée disloquée et entraînée rapidement montre que notre espace domestique est fait de courants d'air entrecroisés.

* Illustrations de Philippe Hélénon, Editions Fata Morgana, paru en 1999 69 page 19 "La contrée se distingue jusqu’à présent par ses ravins et ses orages. Tout est toujours de l’autre côté d’un ravin, et au prix d’un long détour. Et durant ce détour, on craint d’être surpris par l’orage."

pages 20/21

page 22 sa femme, qui gravissaient la pente, portant dans une claie une grande charge de foin. La voiture avait-elle versé durant la nuit ? Joli-Brunet s’était-il parfaitement arrêté au lieu de remonter la pente à la sortie du ravin, et le percepteur et sa femme avaient-ils rentré tout le foin morceau par morceau, à l’aide de cette claie ?

page 23 Toute la journée broyer les couleurs de la page que j’écris le soir - huit ou dix lignes plutôt ... et je me dis : pourvu que le fil tienne - cette suite qui m’est présente maintenant, pourvu qu’elle soit là demain au rendez-vous de l’écriture. J’écris sur le vieux pétrin, qui ne contient pas de farine. Le chat Rousseau vient toujours à la même heure, vers dix heures du soir. Il s’endort devant un trou de souris. La souris pointe son nez et lui file sous le nez. Il ne se réveille pas.

page 24 Dans cette immense pièce pleine de courants d’air, il y a aussi une grosse souche dans la cheminée sans feu. Elle est en forme de chien taillé par P.L. Guigues. Le chien a deux pierres brillantes à la place des yeux, c’est assez effrayant. Ce regard me gêne tant que je vais brûler la souche.

*Le percepteur : Jules Million Rousseau (1890-1977) fils de Joseph (1851-1926) et de Marie Machet (1858-1936) époux de Marie Françoise Gavand (1898-1978), a laissé des informations, fort intéressantes, sur la famille. 70 page 26/27 Eclairer le fourneau = allumer Ca luit bien = ça brûle bien C’est d’abord la nuit = c’est bientôt la nuit

Racines jaunes = carottes Carottes = betteraves Les paniers = tous récipients (aussi bien cuvettes) Machiné* = barbouillé (d’un visage)

Le vieux Rousseau, notre voisin, dit : "Les médecins, la terre cache leurs fautes."

En ouvrant la porte de ce réduit, je provoque la chute d’une panoplie de faux rouillées qui s’écroulent à mes pieds. Elles étaient disposées en étoile au-dessus de cette porte. page 31 La menace du froid et des conditions sordides (si l’on ne balaie pas, si l’on ne va pas chercher de l'eau, du bois, des provisions) fait que, dès que l’on cesse de travailler manuellement, on est malheureux. Le père Rousseau s’en accommode mieux que nous, car dès qu’il a fini son travail, il ne tarde pas à aller se coucher. page 33/34/35 La probité et la gentillesse que nous trouvons chez presque tout le monde ici, et surtout chez nos voisins les Rousseau d’en haut et les Rousseau d’en bas, me font rêver qu’un autre Rousseau a bien pu puiser dans ses heureux souvenirs savoyards la conviction que l’homme est né bon. Dans la campagne lorraine ou normande, il se serait sans doute fait une autre idée de l’homme. La qualité du langage est frappante: “ On a connu que la vache cherchait le veau”, dit la vieille Fine. “Le feu ne tire pas, avec ce temps mort.”

- Quand les montagnes sont cognées de neige, dit le vieux Rousseau.

Dans un ciel noir troué d’argent, il y a des courants d’air tiède dans la campagne, coupant les chemins. Les forêts qui couvrent la pente de la montagne sont revêtues à cinq heures du soir de teintes violettes, rouges, ocre... Le "château" est sur une des racines de la Dent du Chat, entre deux ravins; dans l’un descend un assez fort petit torrent qui faisait marcher autrefois un moulin; dans l’autre ravin se traîne un ruisselet dans un fouillis d’arbres ténébreux.

Les descentes sont bavardes, les remontées silencieuses, les chutes muettes. Fine, Joséphine Ladorme Ailleurs le ciel est une cigale. épouse d’Anthelme Million Rousseau

*Note : un visage barbouillé se dit, en Savoie, “machuré” et non “machiné” nous fait remarquer Joseph-René Clocher 71 Colette Million-Rousseau Badet, présidente de "l'Association des Descendants de Benoît Million-Rousseau" nous fait part des impressions et souvenirs que lui ont inspiré la lecture de ces pages.

"Les descriptions sur le château, les alentours, les voisins sont saisissantes de vérité et m'ont replongée dans mon enfance avec beaucoup d'émotion.

En effet, quand j'allais faire les foins avec mon grand-père* et mes parents* sur les terres de la Grande Forêt, je côtoyais ces gens là : Le fermier Pierre (dit de la Pataz car il habitait une vieille maison située en contre-bas du château au lieu-dit la Pataz). Je n'ai pas encore pu retrouver sa filiation. La vieille Fine* qui n'était autre que la mère d'Albert Million-Rousseau dit Mamé et bien sûr, Jules le Percepteur*.

J'aidais aussi ma mère à nettoyer "notre" partie de château avant l'arrivée des locataires qui venaient surtout en été. P.L.Guigues en a sans doute été le premier. Comme j'aimerais que mon grand-père et mon père soient encore là pour pouvoir raconter la vie du château ! A ma connaissance, il n'y a eu de locataires que dans "notre" moitié de château".

Conclusion ... provisoire

Cette imposante maison-forte semble garder encore secrètes mille histoires que nous brûlons de connaître. Puisse l'avenir nous aider à les découvrir.

Nous n’avons pas encore eu le loisir d’étudier l’histoire de nos branches nobles, nous en dressons seulement la liste dans les Annexes ci-jointes; si nous ne nous sommes pas trompés, nous descendrions d'Humbert aux Blanches mains, Comte de Savoie !

Il nous reste beaucoup de recherches à effectuer, de nombreuses heures à passer aux Archives à déchiffrer les vieux papiers, à explorer les rayons des bibliothèques, à parcourir les chemins savoyards sur les pas de nos aïeux, en cueillant la gentiane pour tenter de composer la potion qui “chasse les douleurs d’estomac, la migraine et toutes sortes de maladies” selon les recettes, du curé de Chevelu, couchées dans le registre paroissial de 1724.

Beaucoup de travail, mais aussi beaucoup de plaisir nous attendent pour les années à venir, et nous envisageons de les partager à nouveau avec tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de Saint Jean de Chevelu sous la forme d’un numéro 2 ... sans doute, d’un numéro 3... peut-être ? C’est ainsi que nous ne pouvons émettre qu’une conclusion ... provisoire en ce printemps 2004.

* Grand-père : Jean-François Million-Rousseau, (1896 -1984), époux de Jeanne-Marie Navette, fils de François M.R. (1870- 1930) et de Jacqueline Dijoud. *Parents : Louis Million-Rousseau et Simone Raffin. *La vieille Fine : Joséphine Ladorme épouse d'Anthelme Million-Rousseau (né en 1890) fils de François M.R. (né en 1850) et d'Annette Plattier dit Goddard. 72 Noms rencontrés dans les Généalogies Plattier et Million Rousseau

ALBERT (d’) EVERARD MILAN MILLION ROUSSEAU ou ROSSIAUD BARLET ou BARLET dit CHAFFARD FILLIOUZ MOTTARD dit NOVEL BEGET FOREST (de la ) MOYRIA (de) BELLON GACHE MOIROUD ou MOYROUD BERLION GAIFFIER ou GAIFIER ou GAYFFIER NOVEL BERTHET ou BERTHIER GARIOD PADAY dit VERROMEX BESSON GAVIOD PALATIN BIZET dit la BRANCHE ou BISET GIRARD PASQUIER BLANC GOY (du) PADEY BOISSIER dit de LORIOL GOY de la MURAZ (du) PERNELLAND SUCHET BORRAZ GUGARD PERRET BOUVERAT HERITIER PEYSIEUX BOUVIER HERITIER CANTRE PHILIPPE dit CESAR BOVET (de) HERITIER dit MARRIDAZ PLATIER ou PLATTIER BRODAZ HERITIER PINGEON PLATTIER BONE ou BEAUNE CARRON dit l’AVOCAT JACQUET PLATTIER CURTET ou dit CURTET CARRON dit MICHET JACQUIN PLATTIER dit NEVEU CARRON dit POLONAIS JANIN ou JANNIN PLATTIER ROSSET ou dit ROSSET CARRON GAILLIAND JANIN dit DUGAS POCHOY CHAFFARD BARLET LABAYE dit MAYDOUX ou Meydoux POMIER ou POMMIER CHASTELLARD (du) LAROCHETTE MENARD PRAVAZ dit VERTU CHAMPROND-TOURNIER LAURENT REVERDY CHEVALERY LAURENT dit PESSIERE RICHARD CLERC LORIOL (de) RUBOD ou RUBOZ CRETANEAU dit MARIN LOUYS dit LOMBARD SALTEUR ou SALTEUR de la SERRAZ CURTET LUQUAI(S ou N) SARDOZ ou SARDO ou SARDE DALMAIS MACHET SARDE de la FOREST DAVIER MAGNIN SAVOIE (de) DELILYE ou DELYLYER ou DESLIER MAILLET TIERRY DEMEURE MAMIOT TIPHENE DOGNIN MASSON THOMAS LOVATIER DUPASQUIER MASSON dit TARDY TOURNIER

DUPRAZ MICALOZ VEYSSELET dit DOGUET DUPRAZ dit ROUGE MICHAUD VINCENT EVERARD MILLION VIOLLON EVERARD dit CURTET MILLION BRODAZ VUARD ou VUAZ

73 Liste non exhaustive, se reporter pour plus de détails aux Annexes Document réalisé en 2004, à l'occasion de la première "Cousinade" des Descendants de Benoît Million-Rousseau, par Nicole PLATTIER dit CURTET, 21 rue A.France 94270 Le Kremlin-Bicêtre [email protected]