Plan d'action régional de la Vipère péliade (Nord - Pas-de-)

Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais

Direction de l'étude : Vincent SANTUNE

Coordination de l’étude : Cédric VANAPPELGHEM

Élaboration : Thomas CHEYREZY, Loïc COQUEL et John HOLLIDAY

Avec la participation de : Vincent DAMOY

Validation : Conseil scientifique et technique du Conservatoire d'espaces naturels (référent : José Godin) & Éric Graitson (Université de Liège) Avec le soutien de :

SOMMAIRE

A – BILAN DES CONNAISSANCES ...... 8 A.1 INFORMATIONS GENERALES ...... 10 A.1.1 Description de l'espèce ...... 10 A.1.2 Taxonomie et répartition européenne ...... 11 A.1.3 Statut ...... 12 A.2 ECOLOGIE ...... 14 A.2.1 Phénologie ...... 14 A.2.2 Ressources alimentaires ...... 15 A.2.3 Habitats ...... 16 A.3 SITUATION DANS LE NORD - PAS-DE-CALAIS ...... 21 A.3.1 Distribution historique (avant 1980) ...... 21 A.3.2 Données actuelles (1980-2011) ...... 21 A.3.2 Relations avec les régions limitrophes et sites potentiels ...... 25 A.3.3 Structuration des populations ...... 28 A.4 ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELS ...... 32 A.4.1 Interactions avec l'Homme ...... 32 A.4.2 Perception culturelle ...... 33 A.5 FACTEURS INTERAGISSANT AVEC LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN D'ACTION ...... 37 A.5.1 Personnes et organismes ressources ...... 37 A.5.2 Techniques d'inventaires de la Vipère péliade ...... 37 A.5.2 Statut des sites ...... 41 A.5.3 Stratégies déjà mises en place ...... 43 A.5.4 Bilan des actions de protection et de gestion conduites dans le Nord - Pas- de-Calais ...... 43 B – ENJEUX DE CONSERVATION ...... 46 B.1 PRESSION ET MENACES ...... 47 B.1.1 La non-prise en compte dans la gestion des milieux naturels ...... 47 B.1.2 La destruction de son habitat ...... 48 B.1.3 La pollution ...... 48 B.1.4 Le manque de ressources alimentaires ...... 48 B.1.5 La destruction directe des individus ...... 49 B.1.6 Le prélèvement d'individus ...... 49 B.1.7 L'isolement des populations ...... 49 B.1.8 Les pratiques cynégétiques ...... 50 B.1.9 Le changement global ...... 50 B.1.10 La dynamique naturelle ...... 50 B.2 VALEURS LIES A LA CONSERVATION DE LA VIPERE PELIADE ...... 52 B.3 ETAT DE CONSERVATION ...... 53 B.4 PRIORISATION DES ENJEUX DE CONSERVATION DE LA VIPERE PELIADE ...... 53 C - GESTION CONSERVATOIRE ...... 55 C.1 OBJECTIFS A LONG TERME ...... 57 C.1.1 Assurer la conservation des populations de Vipère péliade ...... 57 C.1.2 Améliorer la connaissance de la Vipère péliade dans le Nord - Pas-de- Calais ...... 57 C.1.3 Sensibiliser sur la préservation de la Vipère péliade ...... 58 C.2 LES OBJECTIFS DU PLAN D’ACTION ...... 60 C.2.1 Favoriser la prise en compte de l'espèce dans la gestion des sites ...... 60 C.2.2 Assurer la protection des sites où l'espèce est présente ...... 60 C.2.3 Améliorer la connaissance du domaine vital de la Vipère péliade dans le Nord-Pas de Calais ...... 61 C.2.4 Déterminer l'état de conservation des populations ...... 62 C,2,5 Améliorer la connaissance de la distribution dans le Nord- Pas de Calais ... 62 C.2.6 Créer et dynamiser un groupe de travail sur l'espèce ...... 63 C.2.7 Définir une stratégie de communication grand public pour améliorer l'image de la vipère ...... 64 C.2.8 Sensibiliser l'ensemble des acteurs de la gestion d'espaces naturels ...... 64 C.3 Descriptif des opérations ...... 65 C.3.1 Assurer la conservation des populations de Vipère péliade ...... 65 C.3.2 Améliorer la connaissance de la vipère péliade dans le Nord-Pas-de-Calais ...... 71 C.3.3 Sensibiliser sur la préservation de la vipère péliade ...... 82 BIBLIOGRAPHIE ...... 84 ANNEXES ...... 87 I n d e x

Index des tables Tableau 1: Récapitulatif des statuts de la Vipère péliade...... 13 Tableau 2: Synthèse du cycle saisonnier chez Vipera berus (PRESTT 1971 et KRAG 2011) ...... 14 Tableau 3: Régime alimentaire de Vipera berus dans le Dorset (sud de l'Angleterre) en fonction de la taille (PRESTT 1971)...... 16 Tableau 4: Répartition de 20 sites connus pour être occupés par la Vipère péliade entre 1980 et 2011 par grands types de milieu...... 17 Tableau 5: Répartition des 9 sites connus pour être occupés par la Vipère péliade entre 2009 et 2011 par grands types de milieu...... 19 Tableau 6: Dates des dernières observations de Vipère péliade entre 1980 et 2011 par commune...... 23 Tableau 7: Résumé des captures et évaluation des effectifs adultes pour les cinq populations (URSENBACHER ; 2011)...... 29 Tableau 8: Personnes et organismes ressources susceptibles de contribuer à la mise en œuvre du plan d'action...... 38 Tableau 9: Statut des sites abritant l'espèce (entre 1980 et 2011)...... 42 Tableau 10: Synthèse des objectifs à long terme, des objectifs et des opérations du plan d'action...... 59

Index des illustrations Illustration 1: Photographies de Vipère péliade (Vipera berus) © Lee Brady, Thomas Cheyrezy et Menad Beddeck...... 9 Illustration 2: Aire d’occurrence de la Vipère péliade en Europe...... 11 Illustration 3: Photographies de milieux utilisés par la Vipère péliade (Vipera berus)...... 18 Illustration 4: Distance génétique selon Cavalli-Sforza & Edwards entre les différents sites analysés à l'échelle du sous-clade ouest de la vipère péliade...... 29 Illustration 5: Photographie de la Vipère péliade dans la végétation © S Gougaud...... 39 Illustration 6: Photographie d'une plaque refuge en lisière d'un roncier © T Cheyrezy.....40

Table des cartes Carte 1: Vipère péliade et coteaux calcaires dans le pays de et de ..20 Carte 2: Localisation des données de Vipère péliade au 19ème siècle (DE NORGUET, 1871)...... 22 Carte 3 – Localisation des données récentes (1980-2011) en Nord – Pas-de-Calais et dernière année d'observation...... 24 Carte 4 – Présence de la Vipère péliade dans le Nord – Pas-de-Calais, la Picardie, les Ardennes et la Wallonie...... 27

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 4 A – BILAN DES CONNAISSANCES

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 5

3

1

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5

8 9

2 4 6

Photographies de Vipère péliade (Vipera berus) © Lee Brady, Thomas Cheyrezy, Menad Beddeck Illustration 1: Photographies de Vipère péliade (Vipera berus) © Lee Brady, Thomas Cheyrezy et Menad Beddeck

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 6 A.1 INFORMATIONS GENERALES

A.1.1 DESCRIPTION DE L'ESPÈCE

Adultes La Vipère péliade est un serpent de taille moyenne au corps massif. Cette dernière oscille généralement entre 55 et 60 cm pour les mâles et 65 et 80 cm pour les femelles. De profil, le museau de la Vipère péliade est légèrement retroussé et arrondi (1)contrairement à ses cousines européennes (Vipera ammodytes et Vipera aspis). La queue est généralement assez courte notamment chez les femelles. La coloration des mâles (photo 2) est grise à brune avec un zigzag brun foncé à noir sur le dos (3); les femelles sont plutôt dans les teintes brunes, brun roux à beige avec un zigzag brun foncé (photo 4). Il arrive que des individus soient mélaniques, notamment dans les massifs montagneux. En l'état des connaissances, ce type de coloration n'a jamais été observé en Nord-Pas-de-Calais. La détermination du sexe d'un individu grâce aux colorations n'est pas toujours aisée. Le meilleur moment est le printemps, juste après la mue, les colorations sont très contrastées et améliorent la détermination des sexes à vue. Les flancs sont ponctués de taches sombres (5)et une tache en forme de x ou de v est fréquemment observée sur le dessus de la tête (photo 6). Au niveau de l'œil, la pupille est verticale et l'iris est le plus souvent orange à rouge (7). Les caractéristiques de l'écaillure sont les suivantes : – les écailles supralabiales sont claires avec de fréquentes marques noires ou brunes foncées verticales bien marquées surtout chez le mâle (8) ; – la vipère possède 135 à 154 écailles ventrales et entre 22 et 44 paires de sous caudales. L'écaille anale est entière (double chez la Couleuvre à collier) ; – l'écaillure céphalique est en général composée d'une grande plaque frontale, de deux plaques pariétales, de deux à quatre plaques parafrontales de chaque côté et de deux apicales (photo 6).Une seule rangée d'écailles (exceptionnellement deux) est présente entre l’œil et les supralabiales. Description des juvéniles Les juvéniles ressemblent fortement aux adultes. Néanmoins, ils peuvent être parfois un peu plus foncés et avoir un contraste dessin/couleur de fond plus soutenu. Confusions possibles La confusion est possible avec les autres vipères françaises : Vipère aspic (Vipera aspis), Vipère de Seoane (Vipera seoanei) et Vipère d'Orsini (Vipera ursinii). Ces trois espèces ne sont pas présentes dans la région, certaines sont même cantonnées aux marges sud-est et sud-ouest de la . Nous ne sommes cependant pas à l'abri d'une introduction fortuite ou volontaire.La Coronelle lisse (Coronella austriaca) et la Couleuvre vipérine (Natrix maura) peuvent également être confondues par le néophyte mais pas dans le Nord – Pas-de-Calais : la Couleuvre vipérine n'est pas une espèce régionale (elle ne dépasse pas la région parisienne) alors que la Coronelle lisse est une espèce connue depuis longtemps dans les régions frontalières du Nord - Pas- de-Calais (Picardie, Wallonie) et elle a été observée en 2002 après plus de 100 ans d'absence dans l'est de la région (GRAITSON comm. Pers.).

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 7 A.1.2 TAXONOMIE ET RÉPARTITION EUROPÉENNE

La Vipère péliade a été décrite en 1758 par Carl Linnaeus. Il s'agit d'un reptile de l'ordre des squamates, appartenant à la famille des vipéridés et au genre Vipera. Les espèces de ce genre se rencontrent de l'Europe à l'Asie en passant par le Moyen-Orient . Il existe 22 espèces du genre Vipera dont 6 vivent en Europe et 4 en France. La Vipère péliade est la seule représentante de ce genre dans le Nord – Pas-de-Calais.

Illustration 2: Aire d’occurrence de la Vipère péliade en Europe

La Vipère péliade possède une grande aire de répartition, couvrant une grande partie de l'Europe (au nord du cercle polaire jusqu'aux Balkans) et s'étendant à l'est jusqu'à l'île de Sakhaline, au nord de la Chine et en Corée du Nord (figure 1). En France, son aire de répartition s'étend sur la frange nord-ouest (du Nord-Pas-de-Calais à la Bretagne), dans le Massif Central (relique glaciaire) et dans le massif jurassien et nord -alpin. La répartition sur la carte est à relativiser car ces zones sont souvent occupées de façon non continue (CASTANET et GUYETANT 1989)

Deux sous-espèces sont actuellement considérées comme valides : ✔ Vipera berus berus (Linnaeus, 1758) : sous-espèce présente en France ; ✔ Vipera berus bosniensis Boettger, 1889 : sous-espèce localisée aux montagnes ouest des Balkans ;

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 8 Une troisième sous-espèce, Vipera b. sachalinensis Zarevskij 1917, existerait selon certains spécialistes, mais sa validité taxinomique n'est pas encore prouvée.

A.1.3 STATUT

Législation ✔ Législation internationale Dès 1979, la convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe, dite Convention de Berne, intègre la Vipère péliade dans son annexe 3. Ceci implique, notamment, une règlementation, afin de maintenir l'existence de ces populations hors de danger. L’espèce ne fait pas l’objet d’un statut de protection via la Directive 92/43/CEE du 21 mai 1992, concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages, mieux connue sous le nom de Directive « Habitats », car elle est encore bien répandue dans certaines régions européennes, en particulier au nord et à l’est. ✔ Législation française La Vipére péliade est protégée en France par l'arrêté ministériel du 19 novembre 2007 fixant les listes d'amphibiens et de reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de protection, paru au journal officiel du 18 décembre 2007. La Vipère péliade relève de l'article 4 qui stipule diverses interdictions sur le territoire français : la mutilation des animaux, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la vente ou l'achat, l'utilisation commerciale ou non, des spécimens prélevés. Liste rouge ✔ Niveau mondial La liste rouge mondiale de l’Union international pour la conservation de la nature (UICN) permet d’attirer l’attention sur le niveau de menace de disparition des différentes espèces du globe, en classant les espèces selon une méthodologie précise. La Vipère péliade est classée comme « taxon à préoccupation mineure » dans cette liste. Ce classement indique que l’espèce ne remplit pas les critères des autres catégories (en danger, vulnérable, quasi-menacé) et que par conséquent elle n’est pas menacée. Cependant, l’UICN précise que les populations de Vipère péliade sont en déclin. ✔ Niveau européen Dans la nouvelle liste rouge des reptiles d'Europe (TEMPLE et al. 2009), la Vipère péliade est également classé comme taxon à préoccupation mineure. ✔ Niveau national Comme au niveau mondial et européen, la Vipère péliade est classée comme taxon à préoccupation mineure dans la nouvelle liste rouge nationale du 26 mars 2008 (UICN et al. 2008). ✔ Rareté régionale En Nord-Pas-de-Calais, il n'existe pas encore de Liste rouge. Cependant une liste de rareté existe et la Vipère péliade y figure comme une espèce rare (GODIN 2002). ✔ Région et pays frontaliers

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 9 ✗ Belgique Les deux régions belges, la Flandre et la Wallonie, ont leur propre Liste rouge. En Flandre, la Vipère péliade est considérée comme une espèce menacée d'extinction (BAUWENS et CLAUS 1996). En Flandre, l’espèce n’est présente qu’en Campine anversoise où elle a subi un déclin au cours du XXème siècle. Seules deux populations isolées y subsistent dans des landes humides. Ces sites sont actuellement protégés par les statuts de réserve naturelle et de terrain militaire. En Wallonie, l'espèce est classée en danger (JACOB et al. 2007) . La Vipère péliade n’existe plus à l’état indigène que dans le sud-ouest du territoire. Sa répartition wallonne est relictuelle. Elle couvre la haute Meuse et ses affluents ainsi que les sources de l’Oise. Depuis 2001, l'espèce a été vue sur une trentaine de sites. ✗ Picardie La Vipère péliade est une espèce vulnérable sur la liste rouge de Picardie (GAVORY 2009). Depuis 2006, l'espèce a été observée dans 18 mailles de 5x5 km sur 246 mailles au total (http://obs.picardie-nature.org/).

Tableau 1: Récapitulatif des statuts de la Vipère péliade Zone géographique Statuts de protection et listes rouge Protection réglementaire Convention de Berne (Europe) Annexe 3 Protection nationale Article 4 Listes rouge et de rareté Liste rouge mondiale Préoccupation mineure Liste rouge européenne Préoccupation mineure Liste rouge française Préoccupation mineure Liste de rareté Nord-Pas-de-Calais Rare Liste rouge Picardie Vulnérable Liste rouge Wallonie En danger Liste rouge Flandre Menacé d'extinction

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 10 A.2 ECOLOGIE

A.2.1 PHÉNOLOGIE

Cycle saisonnier Le cycle saisonnier de l’espèce se découpe en plusieurs phases : l’hibernation, la migration, le basking, les mues, l’accouplement, le nourrissage et la naissance. Cette phénologie est théorique (Tab. 2) ; chaque phase du cycle de vie peut avoir une durée variable, débuter plus ou moins tôt et se terminer plus ou moins tard. Cette variabilité de la durée et des dates de début et de fin de chaque phase sont dûes aux conditions météorologiques, à la densité de proies et à la proximité des différents milieux utilisés. Il existe probablement des variations de phénologie entre les populations des différents pays ou régions. Cette phénologie correspond à celle de populations dans le sud de l'Angleterre et il est donc possible qu'il existe de légères divergences avec la phénologie des populations du Nord – Pas-de-Calais ; et également entre les différentes populations.

Tableau 2: Synthèse du cycle saisonnier chez Vipera berus (PRESTT 1971 et KRAG 2011) Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juill Août Sept Oct Nov Dec

Hibernation

Migration et basking des mâles

Migration et basking des femelles

Mue des mâles

Mue des femelles

Recherche de partenaires et accouplement

Recherche de Mâles nourriture Femelles

Naissance

Migration vers l'habitat d'hibernation

Hibernation En ce qui concerne les sorties d'hibernation, il semble que contrairement à ce qu'on observe chez les amphibiens, les populations des régions plus chaudes sont assez synchrones avec des populations de régions plus froides (JACOB et al. 2007). Il arrive toutefois que l'hibernation s'achève précocement, de manière temporaire ou définitive, lorsque les températures sont inhabituellement douces (KRAG 2011). Ce sont les mâles les premiers à sortir de l'hibernation ; les juvéniles et femelles sortent quelques

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 11 semaines plus tard. En l'état actuel des connaissances, la distance de la migration entre l'habitat d'hibernation appelé « hibernacula », les zones de basking et d'accouplement n'est pas connue.

Basking La sortie de l'hibernation est suivie d'une certaine léthargie où les adultes vont rechercher des endroits bien exposés au soleil pour se réchauffer. C'est ce que l'on nomme « basking » ou héliothermie. Les individus s'exposent au soleil jusqu'à atteindre leur température corporelle optimale (24-33°C chez les adultes et 24-28°C chez les juvéniles) et alternent ensuite entre des zones ombragées et des zones exposées. Le basking peut durer plus longtemps chez les femelles gestantes, permettant le développement des embryons et peut aussi s'effectuer durant les journées fraîches d’été.

Recherche de nourriture et alimentation La durée de la phase de nourrissage est extrêmement réduite voire nulle chez les femelles gestantes. La durée de la période d'alimentation est en moyenne de 84 jours mais varie beaucoup d'un individu à l'autre. Comme de nombreux prédateurs, la capture de proies reste très irrégulière surtout entre juin et la mi-septembre dans le cas de la Vipère péliade.

Recherche de partenaire et accouplement L’accouplement ne concerne pas les femelles gestantes l’année précédente. Sous un climat atlantique à été frais comme dans le Nord – Pas-de-Calais, les femelles ne se reproduisent que tous les deux ou trois ans : une année est consacrée à la gestation puis la ou les suivantes sont consacrées à la reconstitution des réserves (SAINT GIRONS 1979).

A.2.2 RESSOURCES ALIMENTAIRES

Variations en fonction de l'âge En condition semi-naturelle (non en captivité), les observations ont été les suivantes. Les vipéreaux, en présence d'orthoptères, d'amphibiens, de lézards et de mammifères, se nourrissent, la première année, exclusivement de lézards. En l'absence de lézards, les jeunes sont plus maigres et aucune consommation d'orthoptères par exemple n'a été constatée. Les jeunes vipères commencent à ingérer des micromammifères en fin de première année ou durant la deuxième année. Les proies peuvent être mortes, mais celles-ci ne sont choisies que lorsque la vipère a déjà, à plusieurs reprises, tué et ingéré des espèces appartenant à la même classe. A l'âge adulte, il semblerait que la vipère ne se nourrissent plus de lézards. Ses proies habituelles sont alors les amphibiens et les mammifères ; les orvets et les passereaux sont des proies beaucoup plus occasionnelles (SAINT GIRONS 1979 et SAINT GIRONS 1980). Variations en fonction de la localisation Il est possible qu'il existe des modes alimentaires différents en fonction des populations et/ou des localisations. En Pologne, les résultats sont assez similaires à ceux constatés dans le sud de l'Angleterre (PRESTT 1971) (Tab. 3), à ceci près que les amphibiens du

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 12 genre Rana présentent une part importante des proies. On peut supposer que cela n'a pas été observé en Angleterre car les vipères ne sont pas localisées dans les milieux humides, là où se trouverait une plus forte abondance d'amphibiens (de même en région, aucune observation de vipère n'a été faite dans des milieux humides). Ainsi, on peut penser que l'alimentation de la vipère adulte dépendrait de la ressource disponible. Le facteur limitant est surtout la présence de lézards (on ne sait pas si une abondance minimale est nécessaire), nourriture exclusive des nouveaux-nés.

Tableau 3: Régime alimentaire de Vipera berus dans le Dorset (sud de l'Angleterre) en fonction de la taille (PRESTT 1971) Longueur des vipères

<30 cm 33-39 cm >40 cm

Musaraignes 15,4% 25% 12,7% Crocidura sp. Sorex sp.

Campagnols Jeunes au nid 15,4% 0% 9,5% (Clethrionomys sp, Microtus sp), Autres 30,8% 50% 65,1% Mulots Proies (Apodemus sp.)

Jeunes oiseaux au nid 0% 0% 7,9%

Lézards (Lacerta vivpara, Lacerta 38,8% 25% 3,2% muralis, Lacerta agilis, Anguis fragilis)

A.2.3 HABITATS

Au sein de son aire de répartition, la Vipère péliade est liée à des milieux très divers aussi bien naturels (tourbières, landes, forêts clairsemées et clairières, zones à genévrier en montagne) que d'origine anthropiques (bordures de haies, de chemins, de talus , accotement de voies ferrées en activités ou non). Ces milieux ouverts et semi-ouverts très diversifiés dits « milieux de transition » sont assez difficiles à caractériser. Ce sont généralement des milieux avec des structures de végétation complexes, et il semblerait qu'une évolution lente de la dynamique végétale et de faibles perturbations engendrées par les usages tels que la fauche, le pâturage, la fréquentation soient des conditions nécessaires. De manière générale, la Vipère péliade affectionne les mosaïques de végétations herbacées denses et de fourrés parsemées de petites zones dégagées (plages d’herbes sèches, tapis de mousses…) sur lesquelles elle va pouvoir se mettre en héliothermie (action de thermorégulation). Ces milieux riches en couverts au niveau du sol permettent à la vipère de trouver rapidement refuge et protection car c'est une espèce plutôt lente (prédation, destruction volontaire par l'Homme). Il est néanmoins possible que l'espèce soit présente sur des milieux où l'usage est très intensif depuis plusieurs années (elle est probablement plus facilement détectable) en raison de la fidélité de l'espèce au site. Cependant la viabilité de la population au sein de ces sites pourrait être remise en cause à moyen terme.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 13 Elle trouve donc son optimum dans les stades intermédiaires de recolonisation des pelouses, friches et landes. La présence de lisières étagées est d'une grande importance pour la vipère sur de nombreux sites. Les bords de haies et les voies ferrées sont des milieux de substitutions offrant des conditions similaires aux lisières forestières. Il s’agit le plus souvent de milieux maigres, oligotrophes à mésotrophes, peu fréquentés tant par l’Homme que par les grands mammifères (bétail et gibier). Elle pourrait être liée à ces milieux pauvres en matière organique car la dynamique naturelle est beaucoup moins rapide : l'habitat de transition évoluant moins rapidement vers le boisement reste plus longtemps viable pour la vipère. En Belgique, il semblerait que la Vipère péliade marque une nette préférence pour les sites et postes d’insolation exposés au sud-est. Dans le Nord - Pas-de-Calais, les sites fréquentés par la Vipère péliade sont de plusieurs types : landes, pelouses, calcicoles, milieu dunaire, forêts et voies ferrées désaffectées. Au regard des données historiques et récentes (Tab. 4), les pelouses calcicoles constitueraient l'habitat préférentiel dans la région. Les landes, les milieux dunaires et les voies ferrées viendraient dans un second temps. La population connue dans les dunes est tout à fait originale. En l'état des connaissances, les régions voisines (Belgique, Picardie, Kent) n'abritent pas de population dans ce type d'habitat.

Tableau 4: Répartition de 20 sites connus pour être occupés par la Vipère péliade entre 1980 et 2011 par grands types de milieu Types de milieu Nombre de sites ou sous-sites concernés % Landes atlantiques 1 5 Coteaux calcaires 14 70 Milieux dunaires 2 10 Voies ferrées 3 15 Total 20 100

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 14

Lande du Moulinel © CEN 5962 Coteau de © CEN 5962

Dunes d’ © T. Cheyrezy Ancienne voie ferrée de Nielles-les-Bléquin © T. Cheyrezy

Ourlets et fourrés de © T. Cheyrezy Ourlets et ronciers – Coteau de Licques © A. Janczak Illustration 3: Photographies de milieux utilisés par la Vipère péliade (Vipera berus)

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 15 Tableau 5: Répartition des 9 sites connus pour être occupés par la Vipère péliade entre 2009 et 2011 par grands types de milieu. Types de milieu Nombre de sites ou sous-sites concernés % Landes atlantiques 1 11 Coteaux calcaires 5 56 Milieux dunaires 1 11 Voies ferrées désaffectées 2 22 Total 9 100

Au regard des tableaux 4 et 5 et en l'état des connaissances, le type d'habitat le plus occupé par la Vipère péliade est le coteau calcaire. Les coteaux représentent 56 à 70 % des sites concernés. Les coteaux sont très souvent contigus à des boisements et offrent à la vipère des lisières très favorables. L'exemple du pays de Licques et de Lumbres est très intéressant à ce sujet. La carte 1 montre que sur le secteur, la vipère est intimement liée aux coteaux calcaires et aux lisières. Le point isolé au sud de la carte correspond à une ancienne voie ferrée qui traverse un coteau boisée. Il est fort probable que les vipères présentes sur ce site proviennent du coteau et utilisent aujourd'hui l'ancienne voie ferrée comme milieu de substitution. Les lieux d'hibernation peuvent être de types très variés : terriers abandonnés de lapin ou de micro-mammifères ; caches formés par les éléments naturels (tas de pierres ou de bois) ; dans des crevasses ou encore dans de vieilles souches. Dans un système bocager, les déplacements entre les différents habitats utilisés sont de quelques dizaines à quelques centaines de mètres (GRAITSON 2008). La seule observation récente d'hibernation de Vipère péliade provient de la carrière souterraine de Guémy en 2010. Cette carrière est située sous les coteaux abritant une population de Vipère péliade. Il s'agit d'un site majeur pour les chiroptères dans le Nord - Pas-de-Calais. En 2010, une Vipère péliade a été trouvée dans une fissure tout au fond de la carrière (DUTILLEUL comm. pers.). La vipère a probablement utilisé des terriers de micro-mammifères et les fissures de la craie pour trouver son site d'hibernation. La connaissance sur les habitats fréquentés par la vipère est encore très fragmentaire dans le Nord – Pas-de-Calais. Certains secteurs de la région mais aussi certains types de milieux potentiels comme les voies ferrées, le maillage bocager du , les lisières de massifs forestiers sont peu prospectés par les naturalistes. Sur les sites où l'espèce est connue dans la région, l'utilisation de tous les habitats (en périodes d'hibernation, d'estive, de transit, de chasse, .etc) est également très mal connue voire totalement inconnue.

Résumé – De nombreuses phases sont présentes dans le cycle annuel de la vipère (Hibernation, migration, basking, mues, accouplement, nourrissage et naissance) ; – les individus se déplacent très rarement et sont souvent observés sur le même secteur ; – Les jeunes se nourrissent exclusivement de lézards ; – La vipère privilégie les milieux de transition naturel et/ou artificiel ; – Les milieux fréquentés dans la région sont de natures diverses (pelouses calcaires, dunes, forêts, landes et voies ferrées) ; – D'autres milieux sont potentiellement intéressant pour l'espèce (mégaphorbiaie et bocage comme en Belgique).

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 16 Carte 1: Vipère péliade et coteaux calcaires dans le pays de Licques et de Lumbres

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 17 A.3 SITUATION DANS LE NORD - PAS-DE-CALAIS

A.3.1 DISTRIBUTION HISTORIQUE (AVANT 1980)

Données historiques (avant 1980) La première donnée de Vipère péliade publiée remonte à 1871 dans une publication de DE NORGUET (1871). Il considérait déjà cette espèce comme étant rare et la mentionnait dans le Bois de Nieppe (59), la Forêt d'Eperlecques (62), la Forêt de (62). Il a écrit que « les femmes qui ont coupé l'herbe dans la forêt de Clairmarais sont parfois mordues, sans de sérieux ennuis qui en découlent; le chien de chasse s'en est tiré avec un bref gonflement». Aucune donnée de Vipère péliade n'a été signalée sur l'un de ces trois massifs forestiers depuis 1871. En 1924, la publication de LANTZ (1924) ne signale pas la présence de l'espèce ni dans le département du Nord, ni dans le département du Pas-de-Calais mais il mentionne la Vipère aspic (Vipera aspis) à Fourmies (59) et à Wignehies (59). Il a probablement fait une erreur d'identification, car la limite nord de l'aire de répartition de la Vipère aspic correspond à une ligne commençant à l'estuaire de la Loire, en passant par Paris, Nancy et pour atteindre le sud du Luxembourg. De plus, la Vipère péliade est connue des régions frontalières de ce secteur (Wallonie, Aisne). Dans la base de données du Groupe Ornithologique et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais (GON), les premières données remontent aux années 1960 dans le secteur de Tournehem-sur-la-Hem (et communes avoisinantes). Entre 1980 et 2011, la connaissance sur la répartition de la Vipère péliade a nettement progressé avec 29 sites connus(carte 3) sur 20 communes (Tab. 6). Il reste cependant de nombreuses données historiques à découvrir ; des habitants ou des naturalistes amateurs n'ayant pas communiqués leurs observations.

A.3.2 DONNÉES ACTUELLES (1980-2011)

Généralités En l'état actuel des connaissances en 2011, la Vipère péliade reste cantonnée à la moitié ouest du Pas-de-Calais. Audresselles est la commune située la plus au nord et à l'ouest, Bergueneuse est la plus à l'est et Auxi-le-château est la plus au sud. En 2009, une recherche spécifique de la Vipère péliade a été menée sur ces sites historiques et aux alentours par trois salariés du CEN et deux stagiaires. 32 sites sur 30 communes ont été visités une à deux fois. Au final, la vipère a été vue sur 9 sites entre 2009 et 2010, dont un nouveau site régional à Audresselles. Nombre de sites n'ont pas fait l'objet d'observations et plusieurs hypothèses peuvent l'expliquer : disparition ou raréfaction de la vipère, absence de détection en raison de sa discrétion et de sa fidélité à quelques sites de basking, conditions climatiques défavorables, etc. Les connaissances historiques étant insuffisantes, il n'est pas possible de décrire l'évolution de la répartition régionale. Le tableau 6 synthétise les dates de dernières observations entre 1980 et 2011.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 18 Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 19 Carte 2: Localisation des données de Vipère péliade au 19ème siècle (DE NORGUET, 1871) Tableau 6: Dates des dernières observations de Vipère péliade entre 1980 et 2011 par commune Communes Dernière année d'observation Acquin-westbécourt 1999 ? 2003 2009 Audresselles 2011 Auxi-le-chateau 2011 Bergueneuse 2009 Bonningues-les- Environ 1984 Clerques ? Elnes 1999 1995 Licques 2009 Nielles-les-bléquins 2011 Saint-Josse 2013 1997 1999 Teneur 2009 Tournehem-sur-la-Hem 2013 1997

Commentaires par secteur La carte 3 permet d'apprécier la répartition de la Vipère péliade dans l'ouest du Pas- de-Calais et de constater qu'elle n'y est pas répartie de manière homogène. Plusieurs sous-ensembles plus ou moins éloignés les uns des autres se distinguent : le secteur de Licques et de Lumbres, le Ternois, l'Auxillois, le massif forestier de – Saint-Josse, le secteur de Samer et la zone littorale autour d'Audresselles.

✔ Le secteur de Licques et de Lumbres Cette vaste zone concentre à elle seule 18 pointages où la Vipère péliade a été observée au moins une fois entre 1980 et 2011 (sur les 28 connus en région). Ce secteur intégré au Parc Naturel Régional des Caps et Marais d'Opale est caractérisé par la présence de nombreux coteaux calcaires et boisements (carte 1). Malgré une certaine proximité, les échanges entre certaines populations sont sans doute devenus difficiles en raison des cultures intensives qui dominent le paysage mais aussi des nombreux axes routiers. Néanmoins les pointages entre Licques et Tournehem-sur-la-Hem (au nord) emblent encore connectés par le réseau de coteaux et de boisements, et les analyses génétiques montrent que certaines populations sont encore connectées dans ce secteur (voir A.3.3).

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 20 Carte 3 – Localisation des données récentes (1980-2011) en Nord – Pas-de-Calais et dernière année d'observation

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 21 ✔ Le Ternois La population du Ternois se localise sur quelques coteaux calcaires de taille relativement modeste à l'ouest de Saint-Pol-sur-Ternoise. Le paysage est très nettement dominé par les cultures intensives de céréales, de betteraves et de pommes de terre ; et quelques bois et coteaux subsistent en vallée de la Ternoise. Cette zone est très éloignée des autres sites régionaux laissant supposer qu'aucun échange n'est possible. Les populations du pays de Licques et de Lumbres et de l'Auxillois se trouvent à une trentaine de kilomètres au nord-ouest et au sud. Les échanges internes à ce secteur ne semblent pas évidents en raison des cultures et des axes de circulations.

✔ L'Auxillois Les vipères utilisent une ancienne voie ferrée et ses abords au sud d'Auxi-le-château située à la limite avec la Picardie. Le contexte reste agricole mais quelques boisements, talus calcicoles et de haies y subsistent. Cette zone est également très éloignée des autres sites régionaux mais des connexions avec des populations en Picardie semblent possibles.

✔ Le massif forestier de Sorrus - Saint-Josse Ce massif forestier de 600 ha est situé à l'ouest de Montreuil-sur-mer, sur la rive gauche de la Canche. Son origine géologique (butte tertiaire) permet à des végétations particulières et originales pour la région de se développer comme des fragments de landes atlantiques. Il s'agit de l'une des rares zones de la région avec un substrat acidicline à acide. Les quelques clairières sont colonisées par de la lande et forment des structures de végétations complexes, très favorables à la Vipère péliade.

✔ Le secteur de Samer Situé sur la cuesta sud du boulonnais, ce secteur apparaît comme favorable à la Vipère péliade avec nombre de coteaux et de boisements (paysage similaire au pays de Licques et de Lumbres). Une seule observation a été répertoriée dans cette zone, aux abords d'une voie ferrée en 1997.

✔ Zones dunaires autour d'Audresselles Considérée jusqu'en 2010 comme douteuse, la présence de la Vipère péliade a été confirmée dans un massif dunaire du secteur. Cette population habite des milieux atypiques dans notre domaine biogéographique, les dunes. Elle est très éloignée des autres populations régionales.

A.3.2 RELATIONS AVEC LES RÉGIONS LIMITROPHES ET SITES POTENTIELS

La carte 4 présente la répartition de la Vipère péliade dans le Nord – Pas-de-Calais et dans les territoires adjacents : la région Wallonne, la Picardie et le département des Ardennes. Les relations entre les populations du Pas-de-Calais et de la Somme semblent possibles en moyenne et haute vallée d'Authie, notamment dans le secteur d'Auxi-le-château. La population d'Auxi-le-château se situe sur une ancienne voie de chemin de fer qui se

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 22 prolonge en Picardie, il est probable que cette population se partage sur les deux régions. Un pointage dans le secteur de Doullens (80), à proximité de l'enclave de Pas- en-Artois (62) laisse supposer une présence potentielle dans ce secteur de la région très peu fréquenté par les naturalistes. Au regard des populations de l'ouest de la Wallonie, des Ardennes et de la Thiérache (nord du département de l'Aisne) la donnée supposée – une confusion probable entre la Vipère aspic et la Vipère péliade - à Fourmies et Wignehies (LANTZ 1924) est tout à fait logique. Depuis lors, aucune autre observation n'a été rapportée dans ce secteur. Il est probable que si une population était présente celle-ci ait disparue, comme de nombreuses populations de l'ouest de la Wallonie : les populations de Wallonie et des Ardennes semblent se contracter dans le massif ardennais depuis quelques décennies (GRAITSON 2011). Seules des prospections ciblées dans l'extrémité sud-est de l'Avesnois (commune d'Anor, de Fourmies ...) permettront de confirmer ou non la présence de la Vipère péliade du département du Nord. Un cas de morsure par la Vipère péliade dans le département du Nord a été répertorié entre 1997 et 2011 par le centre antipoison de Lille. Au regard de la faible pression de prospection pour cette espèce et de sa discrétion, il est également probable que de nouvelles populations soient trouvées sur des zones favorables à proximité des populations connues et dans la marge sud-est du département du Nord où des observations en Picardie et Wallonie voisines ont été rapportées : la connaissance de la distribution de l'espèce dans le Nord – Pas-de-Calais est loin d'être complète.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 23 Carte 4 – Présence de la Vipère péliade dans le Nord – Pas-de-Calais, la Picardie, les Ardennes et la Wallonie Autres sources pour les Ardennes : Yohann Brouillard, Jean-Jacques Bultot, Pascal Chagot, Jean-Paul Davesne, Michel Dichamp (ReNArd), Pierre Durlet, Nicolas Harter, Christophe Hervé, Kevin Georgin, Luc Gizart, Patrick Grangé, LPO Champagne-Ardenne, SHNA.

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 24 A.3.3 STRUCTURATION DES POPULATIONS

Dans le cadre d'une étude menée par l'Université de Bâle pour le CEN (URSENBACHER 2012), des études génétiques ont été menées sur 5 populations : à Audresselles, Auxi-le- Château, Guémy, Nielles-lés-Bléquin, Moulinel. Il est à noter que la vipère a été recherchée à Teneur, Bergueneuse et Journy mais n'a pas été trouvée. Les éléments ci- dessous sont une synthèse de l'étude en annexe 2.

Structuration à large échelle Les populations du Nord – Pas-de-Calais sont liées au clade ouest en Europe, avec le même refuge glaciaire (le long de la côte Atlantique) mais 2 entités se dégagent (Fig. 4) : ✔ les populations d'Audresselles et d'Auxi sont plus proches des populations de la côte Atlantique (Bretagne, Loire Atlantique...) ; ✔ les populations de Nielles-les-Bléquins, Guémy et Moulinel sont plus proches des populations belges (que des populations d'Audresselles et d'Auxi-le-Château). A partir de ce refuge, nous pouvons émettre l'hypothèse que deux routes de colonisation post-glaciaires aient été empruntées : ✔ la première en direction du nord et de l'est donnant les populations de la côte atlantique et les populations d'Auxi-le-Château et d'Audresselles ; ✔ l'autre passant plus au sud et à l'est que le chemin précédent ; donnant les populations du Moulinel, Nielles-lés-Bléquins, Guémy et les populations ardennaises. Il est aussi possible que la colonisation à partir des deux routes se soit déroulées à des périodes différentes, avec des événements de recolonisation secondaires par des individus de l'une des deux routes au sein de populations formées au préalable par des animaux de l'autre route de recolonisation. Ce pattern pourrait par exemple expliquer l'isolement d'Audresselles, malgré une position géographique plutôt centrale. Cependant, cette hypothèse serait à confirmer avec un échantillonnage complémentaire des populations de la région.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 25 Illustration 4: Distance génétique selon Cavalli-Sforza & Edwards entre les différents sites analysés à l'échelle du sous-clade ouest de la vipère péliade (CAVALLI-SFORZA and EDWARDS 1967 in URSENBACHER 2012)

Structuration dans le Nord - Pas-de-Calais ✔ Taille des populations Il semble que la population d'Audresselles possède le nombre d'individus le plus important avec près de 80 individus adultes ; alors que les autres sites semblent de taille plus réduite. De manière générale, la taille des populations semble limitée à 30-70 adultes par site (URSENBACHER ; 2011). Sans échange avec d'autres populations proches, la théorie indique que la survie à très long terme d'une population présentant moins de 50 individus est faible (FRANHHAM et al. 2002). Cependant, de nombreuses populations de vipères isolées et de petites tailles se maintiennent pendant de longues périodes, bien que leur risque d'extinction soit plus important.

Tableau 7: Résumé des captures et évaluation des effectifs adultes pour les cinq populations (URSENBACHER ; 2011) Site Animaux adultes capturés Taille de la population (adultes seulement) avec intervalle de confiance 95% Audresselles 17 animaux adultes 71 (5 juvéniles) 30-254 Auxi 14 animaux adultes 26 (5 juvéniles) 17-64 Guémy 16 animaux adultes 37 (2 juvéniles) 22-90 Nielles-lès 15 animaux adultes 36 -Bléquin (3 juvéniles) 21-94

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 26 Une autre étude menée sur le Mont de Guémy en 1999 donne une estimation très différente de la population présente sur ce site. En effet, cette étude estime la population à 280 avec un intervalle de confiance de 95 % entre 132 et 695 individus (FRACCHIA, 1999). Ces deux études ne peuvent cependant pas être comparées car nous ne possédons pas le périmètre des deux sites d'études, les pressions de prospections et d'autres informations sur l'échantillonnage. Le logiciel CAPTURE a été utilisé dans les deux études, et le même modèle d'estimation a été exploité :M(th). Pour comparaison, les prospections de 1999 avaient permis de capturer 51 individus, alors que les prospections de 2011 n'ont permis de capturer que 16 individus adultes.

✔ Diversité génétique La diversité génétique des différentes populations du Nord-Pas-de-Calais ne semble pas particulièrement faible, à l'exception de celle d'Audresselles.

✗ Audresselles Malgré une taille de population importante, la population d'Audresselles présente une faible diversité génétique avec un degré d'isolement important et la mesure de structuration interne indique une déviation. Ces éléments laissent à penser qu'il existe une consanguinité importante pour Audresselles. Il semblerait que cette faible diversité génétique ne soit pas due à une réduction drastique de la taille d'une population préexistante mais à une colonisation récente (appelée « événement fondateur »). Les résultats penchent pour une colonisation datant d'il y a 100 ans ou plus. La faible diversité génétique pourrait également indiquer une introduction et le bottleneck tendrait plutôt à dire que cette éventuelle introduction serait assez ancienne (au minimum >50 ans, mais plutôt >100 ans). De plus, s'il y a eu introduction, c'est à partir d'animaux de la région ; au contraire des cas en Hollande dont les animaux proviennent du Jura/préalpes (URSENBACHER comm. pers).

✗ Auxi-le-Château La population d'Auxi-le-Château présente une diversité génétique proche de celle de Guémy ou Nielles-lès-Bléquins. Le nombre d'hétérozygotes observés est le plus faible au sein de cette population. Enfin, la population d'Auxi-le-Château semble assez isolée des autres populations de la région, et se rapproche génétiquement plus de la population du Moulinel que des autres (la plus proche géographiquement). De part sa position géographique, il conviendrait d'effectuer des analyses génétiques avec les populations picardes afin d'évaluer la différenciation génétique de ces populations.

✗ Moulinel Une forte structuration interne a été observée pour la population de Moulinel (de manière significative). Cette structuration pourrait être liée à la présence de deux (ou plus) groupes homogènes présents sur le site. En effet, la population du Moulinel pourrait s'étendre bien au-delà du site, sur tout le massif forestier qui couvre une surface assez importante, induisant une densité assez faible, donc peu d'échanges entre certains individus éloignés, d'autant que le massif est traversé par une autoroute construite il y a 20 ans. La population du Moulinel est génétiquement proche de celle de Nielles-lès-Bléquins (population de l'étude géographiquement la plus proche).

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 27 ✗ Nielles-les-Bléquins et Guémy Ces deux populations présentent une diversité génétique moyenne. Comme la population d'Audresselles, la population de Guémy a été vraisemblablement colonisée récemment (événement fondateur). Les populations de Nielles-les-Bléquins et de Guémy sont les plus proches génétiquement, parmi les cinq populations de l'étude.

✔ Relations entre les populations La population d'Audresselles semble être la plus isolée parmi les 5 populations de l'étude. Cette population se rapproche plus génétiquement des populations d'Auxi-le- Château et du Moulinel que des populations plus proches géographiquement comme Nielles-lès-Bléquins et Guémy. La population d'Auxi-le-Château est aussi assez isolée alors que celles de Guémy, Nielles-lés-Bléquins et dans une moindre mesure celle du Moulinel appartiennent à une même entité génétique et étaient en contact il y a 2-3 générations, soit il y a 15-20ans. La population de Moulinel est plus distante géographiquement que celle de Nielles-lés-Bléquins, néanmoins ces deux populations sont les plus proches génétiquement, ce qui laisse sous-entendre qu'il pourrait exister des populations intermédiaires entre le Moulinel et Nielles-lés-Bléquins. Il semble également probable que, dans une moindre mesure, des populations existent (ou ont existé) entre Guémy et Nielles-lés-Bléquins ou entre Guémy et Le Moulinel.

Résumé – Présence actuelle de l'espèce dans la moitié Ouest du Pas-de-Calais ; – Le secteur de Licques et Lumbres possède les populations les plus importantes de la région ; – De nouvelles populations sont encore à découvrir, notamment à proximité des frontières picarde et belge ; – Deux grandes routes de colonisation post-glaciaires ont été empruntées dans la région ; – La population d'Audresselles possède la plus faible diversité génétique, la plus grande différence génétique avec les autres populations et un niveau de consanguinité non négligeable ; – La population de Nielles-lès-Bléquins est proche génétiquement des populations de Guémy et du Moulinel . L’existence de populations intermédiaires entre ces sites est probable.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 28 A.4 ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELS

A.4.1 INTERACTIONS AVEC L'HOMME

Usages liées à l'habitat

On peut penser que par le passé, l'espèce était au moins présente sur les pelouses ou les prairies pâturées, au vu du nombre de cas de morsures constatées sur les brebis et chiens de bergers (MUSSET 2004). Dans le Nord – Pas-de-Calais, nous ne pouvons pas considérer que la vipère soit liée à un usage particulier, mais sur l'ensemble des sites où l'espèce est présente, elle se trouve sur des milieux semi-ouverts créés soit par des activités anthropiques telles que le pâturage (des moutons le plus souvent), la fauche, le débroussaillage (liées à l’agriculture, à la gestion des milieux naturels ou au maintien de servitude le long des voies ferrées) ; soit par des conditions naturelles (chute d'arbres, maintien des milieux ouverts par le broutage des lapins, etc.). On peut supposer que d'autres activités nécessitant un débroussaillage ou un déboisement du milieu naturel pourraient favoriser l'espèce : le débroussaillage peu fréquent des bords de routes ; le débroussaillage des servitudes sous des lignes électriques ; la fauche de layons pour la chasse ; sylviculture... Ces usages sont liés à l'espèce si et seulement si leur activité n'est pas trop intensive (fréquence de fauche/débroussaillage faible, pression de pâturage faible) et peu mécanisée (le passage de gros engins risquant de tasser le sol et uniformiser la végétation) ce qui favorise un milieu de transition, ni complètement ouvert, ni complètement fermé, conférant au milieu une impression d'abandon.

Usages liées à l'espèce ✔ Usage culinaire Dans certaines régions (Provence, Normandie), la consommation de serpents (sans distinction de la Vipère péliade des autres espèce du groupe), apparentés à une « anguille de terre » (HARANT et JARRY 1982 in MUSSET 2004 et CHEYREZY comm pers.) est très probablement marginale, le fait d'expérience personnelle sans suite.

✔ Usage thérapeutique En raison des mythes autour de la vipère, certains usages assez folkloriques ont été répertoriés sur le genre Vipera, sans que ceux-ci ne soient ni datés, ni leur fréquence connue. Par exemple, la consommation d'alcool vipérine (mise en bouteille d'une vipère vivante dans de l'eau de vie qui du coup, libère son venin) s'apparente à un rite initiatique, une épreuve, voire présentant des vertus curatives. La peau de vipère (les mues) était également utilisée pour faire des infusions facilitant les accouchements ou encore portée sur soi, pour conjurer les mauvais sorts (PROVENCE 1937 : 270 in MUSSET 2004). D'autres usages étaient également pratiqués afin de guérir les bêtes mordues : on pratiquait une série de piqûres autour de la morsure avec les épines de certaines plantes (prunellier, églantier, ronce, aubépine). Les tiges de viorne permettaient de confectionner des colliers destinés à arrêter la progression du venin ; d'autres plantes

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 29 étaient utilisées comme antivenin (la feuille de bardane, la centaurée, le frêne...) ; ou des signes de croix autour de la morsure en crachant dans une assiette de lait.

Morsures Entre 1997 et 2001, le centre antipoison de Lille a été appelé pour 39 cas de morsures de serpents. Dans la majorité des cas (30 cas), c'est la Vipère péliade qui a été mise en cause. Les morsures par cette espèce ont eu lieu entre mars et septembre. Dans la majorité des cas également, les appels sont provenus de régions voisines (Région parisienne, Normandie). 4 morsures proviennent du département du Nord ; dont une serait le fait de la Vipère péliade (les autres sont dues à des serpents non indigènes). 2 cas de morsures ont été répertoriés dans le Pas-de-Calais mais il n'est pas précisé si ces morsures proviennent de la Vipère péliade.

✔ Circonstances Les morsures sont survenues à l'occasion de circonstances diverses (les morsures de vipère ne sont pas distinguées de morsures des serpents importés). Dans 27 cas sur 39, il s'agit de morsures à la campagne et plutôt de morsures à la main (63%), intervenues dans les circonstances suivantes : « chasse aux escargots » ; « main mise dans un trou ou un terrier » ; « partie de cache-cache / partie de football » ; « prise à la main d'un serpent pensant qu'il était inoffensif ». Dans 7 cas sur 39, il s'agit de morsures dans le jardin et plutôt de morsures au pied (57%) lors d'une marche pied nu dans le jardin ou d'activités de jardinage / débroussaillage. Enfin dans 5 cas sur 39, il s'agit de morsures dans la maison, à la main (100%) lors de la manipulation du serpent lors de l'entretien d'un terrarium.

✔ Envenimation Les morsures de la vipère ont provoqué une envenimation plus ou moins grave. Dans plus de 79% des cas les conséquences de la morsure se limitent à une symptomatologie locale c'est à dire qu'ont été observées simplement les traces de 2 crochets espacées de 0.5 à 1 cm (grade 0) avec un gonflement local douloureux entouré d'une rougeur centrée parfois par une zone noire. Dans 13% des cas l'envenimation fut plus sévère avec en particulier une extension du gonflement à tout le membre mordu et avec l'apparition de signes généraux : tachycardie (accélération des battements du cœur), vomissement, diarrhées, douleurs abdominales et hypotension. Dans 3 cas sur 39, soit 8 % des cas, la morsure eut des conséquences plus graves : les patients ont présenté un état de choc ressemblant à un choc anaphylactique (allergique). 7 patients ont reçu une antidote et dans tous les cas la guérison est survenue sans séquelle.

A.4.2 PERCEPTION CULTURELLE

La perception d'une espèce est essentielle car elle va engendrer le développement d'une attitude envers celle-ci, et cette attitude peut être soit bénéfique soit néfaste à sa préservation. On peut penser que la vipère est le serpent ayant la plus mauvaise image du Nord – Pas-de-Calais, cristallisant tout un ensemble de mythes. La perception décrite ici ne concerne pas l'espèce Vipera berus en elle-même, car parfois l'espèce est perçue comme un « serpent » ou comme une « vipère ». Le plus souvent, « vipère », « orvet » et « couleuvre » sont les trois catégories de serpent

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 30 distinguées au moins dans le langage mais elles sont probablement confondues lors d'observations.

✔ Un animal effrayant La vipère et les serpents d'une manière générale ne jouissent pas d'une très bonne image auprès du grand public, ils inspirent souvent la peur et le dégoût, sont la cause de phobies (appelées Ophidiophobia). Pour certains auteurs, cette aversion pour les serpents serait même inscrite dans nos gènes (ISBELL, 2006) mais cette peur semble également résulter ou être accentuée par des croyances véhiculées par les médias par lesquelles le serpent est souvent défini comme un animal dangereux et spectaculaire. Cette peur se retrouve également dans les idiomatismes de la langue française : une « langue de vipère » est une personne médisante ; un « nid de vipères » est un ensemble de personnes malfaisantes ; une « vipère lubrique » est une insulte adressée aux personnalités accusées d’avoir trahi le Parti communiste ; etc.

✔ Symbole d'une nature qu'on ne maîtrise pas La vipère est le symbole d'une nature sauvage qui n'est pas maîtrisée, puisqu'elle est associée aux friches, aux milieux embroussaillés et abandonnés, considérés comme « impropres ». Cette nature sauvage est perçue de manière négative dans la culture occidentale.

✔ Une divinité La figure de divinité du serpent est très présente dans différentes civilisations. En Asie mineure durant l'antiquité, le serpent est un symbole clé faisant l'objet d'une grande vénération et de cultes alors que dans le bestiaire judéo-chrétien par exemple il représente le Mal et la tentation. La place importante du serpent dans les bestiaires fait montre de la fascination de l'Homme à son égard et de l'ambivalence qu'elle suscite (à la fois Dieu et Démon).

✔ Une certaine utilité L'aspect utilitaire de l'espèce est perçu chez les conservateurs de nature : l'espèce faisant partie d'une maille de l'écosystème, elle permet de le maintenir à l'équilibre (servant de proie et de prédateur). Cette utilité est également perçue chez les vieux paysans, pour d'autres raisons : « le serpent tire son venin de la terre (…) ça a une certaine utilité, que si c'était pas ça, il pousserait pas un radis » (in MUSSET, 2004). La vipère permet donc ici à la terre d'être fertile.

✔ Légendes rurales Cette utilité agricole et écologique est une des explications apportée par certaines personnes ayant vu des lâchers intentionnels de vipères d'avions et d'hélicoptères dans des boites ou des sacs pour la première fois en 1976, puis régulièrement les années suivantes selon les témoignages relayés par la presse nationale en 1981 (Libération, 11 août 1981). Sont principalement accusés les laboratoires pharmaceutiques, suspectés de vouloir fabriquer des sérums antivenimeux. Cette rumeur persiste encore de nos jours, mais il semble que l'histoire a évolué : les écologistes seraient les premiers responsables de ces lâchers (SABATIER in CAMPION-VINCENT 1990).

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 31 Plusieurs explications pourraient être à l'origine de cette légende : ✗ l'acheminement de matériaux pour divers travaux (constructions de lignes électriques par exemple) dans les grands massifs forestiers étant difficile, le transport des matériaux s'est parfois opéré en hélicoptères. Le matériel nécessaire était renfermé dans des caisses relâchées dans les clairières afin qu'il puisse être retrouvé facilement, soit l'habitat des vipères. Ces caisses pouvant former des caches favorisant la thermorégulation de la vipère, il ne serait pas étonnant que les habitants aient trouvé sous ces caisses des vipères et, en l'absence, de connaissance des travaux effectués, pensé que ces vipères provenaient des boites relâchées ; ✗ l'alevinage des lacs de montagne se faisait il y a quelques décennies par le transport par hélicoptère et le lâcher de caisses perforées contenant les alevins appelées « boites Vibert ». De même, si la boite se retrouvait en dehors de l'eau après l'empoissonnement, il ne serait pas étonnant que les vipères les utilisent comme caches. L'amalgame entre le nom de la boite « Viber » et les « vipères » est donc parfaitement imaginable d'autant qu'un certain secret devait entourer ces empoissonnements pour éviter le braconnage. Il est aussi facile d'imaginer que les émotions suscités par la vipère fassent naître un message déformé du message initial, les personnes ne retenant et accentuant les éléments du message suscitant des émotions comme la vipère. De nombreuses autres rumeurs et croyances fantaisistes sur les vipères sont véhiculées dans les campagnes. On peut citer le fait, qu'à la différence des autres serpents, la dangerosité de la vipère serait même sournoise : « les légendes rurales » racontent qu'à la différence des autres serpents, la vipère ne fuit pas, « elle se met debout, elle écoute, vous attend » (in MUSSET, 2004).

✔ Un intérêt patrimonial La vipère est une espèce qui préoccupe les scientifiques et les associations de protection de la nature, notamment du fait de la menace d'extinction qui pèse sur cette espèce. La communication (sites internet, plaquettes, animations...) autour de cette espèce auprès du grand public dans certaines régions a pour vocation de sensibiliser sur cette valeur patrimoniale. Cette communication s'accompagne souvent d'une dédiabolisation de la vipère, voire de la banalisation de sa dangerosité.

La perception de la vipère semble au final résulter en grande partie d'un double mouvement entre fascination et peur ; symbole à la fois de danger et de fécondité, et de tout un champ de correspondance assez complexe. La perception négative de l'espèce a des origines différentes selon la culture, la profession ou la catégorie sociale des individus. D'un côté, ce qui vient cristalliser les désaccords entre agriculteurs et scientifiques, c'est que les premiers perçoivent les espèces comme des objets inutiles ou utiles à leur activité, les seconds percevant les espèces comme objet de contemplation. La résolution de ce conflit passe probablement plus par la concertation que par la sensibilisation. Le point de convergence pourrait se trouver dans l'aspect utilitariste de l'espèce (pour l'écosystème, l'économie). De l'autre, l'image négative de l'espèce chez une partie de la population, est due à la peur presque instinctive qu'elle engendre : à la différence des agriculteurs pour qui l'espèce n'est pas utile, cette défiance résulte d'un manque d'affect (reposant sur de l'empathie, l'esthétisme de l'animal...). Dans ce cas, la sensibilisation pourrait montrer un point de vue différent de l'espèce.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 32 Résumé – La vipère avait de nombreux usages par le passé (thérapeutique, alimentaire) ; – L'espèce possède une mauvaise image (peur, dégoût, phobies) renforcée par les médias et les légendes rurales.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 33 A.5 FACTEURS INTERAGISSANT AVEC LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN D'ACTION

A.5.1 PERSONNES ET ORGANISMES RESSOURCES

Les personnes ou organismes ressources susceptibles de contribuer à la réalisation du plan d'actions au niveau scientifique, technique, administratif ou financier figurent dans le tableau suivant.

A.5.2 TECHNIQUES D'INVENTAIRES DE LA VIPÈRE PÉLIADE

La recherche à vue La recherche de la Vipère péliade à vue nécessite de la concentration, une approche calme et une bonne vue. Mimétique et souvent dissimulée dans la végétation ou autres refuges, on n'aperçoit bien souvent que quelques centimètres de son corps. Il faut donc la chercher activement en scrutant attentivement les zones favorables. La Vipère péliade, comme les autres espèces de reptiles en région, est dotée d'une bonne vue et elle est sensible aux vibrations transmises par le sol. Il convient donc de se déplacer lentement et silencieusement, en balayant du regard le secteur sur quelques mètres. S'arrêter régulièrement et regarder autour de soi permet de découvrir des animaux en changeant de perspective. L'utilisation de jumelles à mise au point rapprochée peut être utile pour confirmer la présence d'une vipère à quelques mètres devant soi ou sur des zones pas toujours accessibles. Il est également important de réfléchir sa prospection en fonction du soleil. Il est préférable de se déplacer de façon à ne pas projeter d'ombre sur les animaux, afin d'éviter de provoquer leur fuite. L'ouïe est également un bon moyen pour repérer la vipère. Un individu bien camouflé dans la végétation est souvent plus facilement repérable par les bruissements que sa fuite engendre dans la végétation qu'en recherchant à vue. Dans ce cas, il peut être intéressant de repasser à cet endroit dix à vingt minutes plus tard. L'animal sera peut être revenu s'exposer là où il avait été dérangé. Cette technique est très efficace dans de nombreux cas et elle est bien plus productive que d'essayer de poursuivre une vipère se faufilant dans la broussaille. La Vipère péliade est rarement observée dès la première visite, il faut souvent faire de nombreuses prospections pour obtenir la preuve de sa présence. Il faut faire au minimum huit sorties aux bonnes dates et dans de bonnes conditions pour prouver l'absence de la Vipère péliade sur un site (URSENBACHER et MONNEY 2003). La prospection doit être réalisée durant la période d'activité de l'espèce (entre mars et octobre) Les meilleures conditions d'observations de la Vipère péliade sont les suivantes (GRAITSON 2009) : ✔ temps ensoleillé : 6°C à 13°C ; ✔ temps mitigé : 14°C à 18°C ; ✔ temps couvert à faiblement pluvieux : 19°C à 22°C. Ces conditions peuvent être trouvées durant toute la période d'activité.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 34 Tableau 8: Personnes et organismes ressources susceptibles de contribuer à la mise en œuvre du plan d'action Type d'organisme ou personne ressource Nom des organismes ou personnes concernés Rôle potentiel dans la réalisation du plan d'action Groupe ornithologique et naturaliste du Nord - Pas-de-Calais,

Groupe naturaliste du Ternois Réalisation de prospections (mais Organismes naturalistes régionaux et locaux Groupe des naturalistes de l'Avesnois sous conditions car il n'y a pas de dynamique active sur les reptiles). Aubépine

CPIE Val d'Authie

Conservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais (CEN5962)

EDEN 62

Parc naturel régional caps et marais d'opale Prise en compte de la vipère dans Organismes gestionnaires d'espaces, (PNRCMO) les plans de gestion et réalisation collectivités territoriales d'une gestion favorable à la vipère Conseil général du Pas-de-Calais (CG62)

Office national de la forêt (ONF)

Réseau ferré de France (RFF)

Kent reptile & amphibien group Natagora Prospections communes dans les Organismes naturalistes et et gestionnaires régions limitrophes et échanges de des régions limitrophes Picardie nature connaissances et d'expériences

ReNard

Université de Lille 1 Réalisation d'études sur l'écologie, Organismes scientifiques et de recherche Université de Liège la génétique et la dynamique des populations Université de Bâle José GODIN

Sylvain URSENBACHER Conseils sur les études et suivis en Experts sur la Vipère péliade Éric GRAITSON place Société herpétologique de France Centre permanent d'initiative pour Réalisations d'actions de Organismes d'éducation à l'environnement l'environnement Val d'Authie sensibilisation (plaquettes, animations...) Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Nord – Pas-de- Calais Financement des opérations de Organismes financeurs gestion, d'études et de Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais sensibilisation

Union européenne

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 35 Illustration 5: Photographie de la Vipère péliade dans la végétation © S Gougaud

La recherche par plaques refuges La Vipère péliade est parfois trouvée sous ou sur des objets reposant au sol. Il peut s'agir de pierres, de tas de bois ou de matériaux artificiels (plaques métalliques, morceaux de tapis, vieux pneus…). Ces matériaux naturels ou artificiels accumulent de la chaleur, tout en servant d'abris. La méthode des "plaques refuges" consiste à déposer à même le sol des plaques de diverses natures. Les tôles ondulées, métallique ou en fibrociment, sont souvent utilisées, mais d'autres matériaux sont également intéressant comme le bois, les bâches en toile ou en plastique, les tapis de mines, etc. La surface optimale recouverte semble être d'environ 1 m². Une taille supérieure peut être intéressante, mais la plaque sera moins aisément transportable. Une plaque d'1 m² constitue un bon compromis entre l'attractivité pour les reptiles et les contraintes de manutention. Le placement des plaques refuges est très important. Il est préférable de les placer dans les microhabitats les plus favorables et tenir compte de l'effet de lisière (lisière forestière ensoleillée, bordure d'un fourré ou d'un roncier, pied d'une haie, …). Il est préférable de déposer les abris sur de la végétation herbacée (qui procurera un gradient thermique) et éviter le sol nu. L'utilisation de ces plaques est une technique complémentaire aux prospections à vue pour la recherche de la Vipère péliade. Les plaques permettent de plus des observations dans des conditions où les animaux ne sont pas observés à découvert (fin de journée lorsque l'insolation est insuffisante pour l'exposition directe, par temps ensoleillé et venteux ou dans des contextes de végétations très denses). Les retours sur l'efficacité de cette technique divergent selon les régions et les observateurs : dans le Kent, la méthode semble efficace (KRAG, comm. pers.) alors qu'en Wallonie elle semble beaucoup moins (GRAITSON comm. pers.). Les conditions du milieu et

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 36 notamment la disponibilité en caches doit être un facteur important dans l'efficacité de cette méthode.

Illustration 6: Photographie d'une plaque refuge en lisière d'un roncier © T Cheyrezy

Les techniques de suivis individuels La reconnaissance photographique exceptée, l'utilisation de ces techniques est soumise à la législation et nécessite une dérogation préfectorale. ✔ Reconnaissance photographique La coloration, les motifs de la tête et la disposition des écailles céphaliques permettent la reconnaissance individuelle photographique. Les critères généralement utilisés sont les motifs bruns à noirs de la tête (lignes des yeux, forme du V inversé et extrémité du zigzag dorsal). Théoriquement tous les individus ont des motifs différents. Néanmoins, dans la pratique certains individus très proches rendent difficile leur identification individuelle. Cette méthode peut être utilisée dans le cadre d'étude sur de petites populations. D'autres critères peuvent aider à l'identification d'un individu comme des blessures ou des anomalies d'écaillures.

✔ Marquage au fer et coupe d'écailles Le marquage au fer et l'enlèvement des écailles sont des méthodes qui laissent des marques permanentes chez les serpents. Ces marques ne semblent pas augmenter le taux de moralité ni nuire à leur déplacement. Selon un code, les écailles ventrales sont coupées à leurs extrémités à l'aide de petits ciseaux chirurgicaux. La guérison est généralement rapide et les infections sont rares. L'autre méthode consiste à faire des

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 37 marques sur la peau de l'individu à l'aide d'un fer. La marque servira à identifier l'individu lors d'une recapture. Les problèmes de ces méthodes sont de deux natures : tout d'abord elles posent problème sur le plan déontologique car ces marquages peuvent être considérés comme une forme de mutilation ; et de plus elles ne sont pas très efficaces car il est possible que certaines marques s'estompent avec le temps.

✔ Pose de transpondeurs Les transpondeurs passifs intégrés (PIT), ou micropuces, servent à identifier les vipères de façon permanente. La micropuce est implantée de façon sous-cutanée à l'aide d'une seringue à usage unique. Par la suite, pour l'identification, il faut recapturer l'animal et utiliser du matériel spécialisé pour identifier et lire le code du transpondeur. Les transpondeurs fonctionnent sur une durée nettement supérieure à la durée maximale de vie d'une vipère. Ce système de marquage est donc fiable sur le long terme.

✔ Radio-pistage Cette technique complexe et coûteuse peut être mise en place pour étudier les déplacements d’un ou plusieurs individus de Vipère péliade. Elle consiste à placer un émetteur sur l’animal ou de façon sous-cutanée et de suivre ses déplacements à l’aide d’un ou plusieurs récepteurs. Le type d'émetteur et la méthode d’attache doivent être choisis en fonction de l'objectif de l'étude, de l’anatomie et du comportement naturel de l'espèce étudiée. Cette technique permet une étude fine du domaine vital, des habitats fréquentés, des comportements... de l'individu équipé sur une durée donnée.

A.5.2 STATUT DES SITES

La distribution de la Vipère péliade peut être répertoriée sur 18 sites (qui ne correspondent pas à des populations de l'espèce, mais seulement à des entités au niveau du foncier). 6 sites sont privés et 2 des sites présentent un statut mixte (privé et public). 12 sites présentent au moins un statut de protection, les 12 font partie du réseau Natura 2000 et un des sites est classé en Réserve Naturelle Nationale. 6 sites demeurent sans statut de protection (Tab. 9).

✔ Réserve Naturelle Nationale La protection de la Réserve Naturelle Nationale est forte et permet de réglementer les activités sur le site en faveur des espèces présentes.

✔ Natura 2000 Sur les sites Natura 2000, une réglementation s'applique lorsque les activités ont une incidence sur les espèces et/ou les habitats de la Directive – dont la Vipère péliade ne fait pas partie – et des actions sont contractualisées en leur faveur. Cette protection des sites n'est favorable à la vipère que si les habitats naturels ou les habitats d'espèces visées correspondent à l'habitat de la vipère. Celui-ci étant assez complexe et sa connaissance fragmentaire, correspondant en période d'activité plutôt à une

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 38 végétation hétérogène, la compatibilité entre Natura 2000 et la préservation de l'espèce n'est pas évidente à déterminer.

✔ Convention de gestion ou propriété du gestionnaire 10 des 18 sites bénéficient d'une gestion pour leur patrimoine naturel : le gestionnaire d'espaces naturels est alors propriétaire du site ou bénéficie d'une convention avec le propriétaire.

Tableau 9: Statut des sites abritant l'espèce (entre 1980 et 2011) Nom du site Statut foncier Gestionnaire Statut(s) de protection Coteaux d'Acquin - Natura 2000 : Coteau de la Montagne Privé - Westbecourt d'Acquin et pelouses du Val de Lumbres Coteau d 'Anvin Privé - - Natura 2000: Forêt de Tournehem et pelouses Coteaux d'Audrehem Communal PNRCMO de la Cuesta du Pays de Licques Coteau de Bergueneuse Privé - - Coteau de Bonningues les Natura 2000: Forêt de Tournehem et pelouses Privé - ardres de la Cuesta du Pays de Licques Natura 2000 : Pelouses, bois acides à neutro- calcicoles, landes nord-atlantiques du plateau Coteaux et bois d'Elnes Privé et communal CEN 5962 d' et système alluvial de la moyenne vallée de l'Aa Natura 2000 : pelouse et bois neutrocalcicole Coteau de Guémy Privé et CG 62 EDEN 62 de la cuesta sud du boulonnais Natura 2000: Forêt de Tournehem et pelouses Coteaux de Journy Privé et communal PNRCMO de la Cuesta du Pays de Licques Natura 2000 : pelouse et bois neutrocalcicole Coteaux de Licques Communal PNRCMO de la cuesta sud du boulonnais Coteau de Teneur Privé CEN 5962 - Coteaux de Tournehem-sur- Natura 2000 : pelouse et bois neutrocalcicole Privé - la-hem de la cuesta sud du boulonnais Natura 2000 : Falaises et dunes de Wimereux, Dunes d'Audresselles Communal PNRCMO estuaire et basse vallée de la Slack, Garenne et Communal d'Ambleteuse Natura 2000 : Falaises et dunes de Wimereux, Dunes de la Slack Conservatoire du littoral EDEN 62 estuaire et basse vallée de la Slack, Garenne et Communal d'Ambleteuse Natura 2000 : landes, mares et bois acides du Landes du Moulinel Communal CEN 5962 plateau de Sorrus/St Josse, prairies alluviales et bois tourbeux en aval de Montreuil (62) Voie ferrée d'Auxi-le- CG 62 CG 62 - château Vélorail de Voie ferrée de Nielles-les- Réseau Ferré de France Nielles les - Bléquins bléquin Réseau Ferré Voie ferrée de Samer Réseau Ferré de France - de France

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 39 A.5.3 STRATÉGIES DÉJÀ MISES EN PLACE

La Vipère péliade ne fait actuellement pas l'objet d'un plan d'action national ou régional en France. Le Nord – Pas-de-Calais sera la première région française à bénéficier d'un plan d'actions régional. Ailleurs en Europe, des plans d'actions ont été rédigés ou sont en cours de rédaction dans plusieurs pays d'Europe de l'ouest. La Belgique (région flamande et wallonne), les Pays-bas (Limbourg), la Grande-Bretagne (Kent) et la Suisse sont concernés.

A.5.4 BILAN DES ACTIONS DE PROTECTION ET DE GESTION CONDUITES DANS LE NORD - PAS-DE-CALAIS

Les fiches suivantes sont le fruit d'un questionnaire (annexe 1) envoyé à tous les gestionnaires d'espaces du Nord – Pas-de-Calais concernés par la Vipère péliade : Parc naturel régional des caps et marais d'opale, le Conseil Général du Pas-de-Calais, EDEN 62, le rando-rail de Nielles les Bléquin et le Conservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais. Les retours permettent de faire un bilan des expériences menées par chaque structure en faveur de la Vipère péliade. Sur huit des sites gérés, des actions en faveur de la vipère ont été mises en place.

Coteaux de Guémy (Tournehem-sur-la-Hem) ✔ Type de milieux : Pelouses, ourlets et fourrés calcicoles ✔ Gestionnaire : EDEN 62 ✔ Synthèse des informations La gestion du site est essentiellement basée sur la préservation d'espèces floristiques mais certaines précautions ont été prises afin préserver la population de Vipère péliade sur le site. La fauche exportatrice est pratiquée sur le site afin de favoriser certaines espèces de flore. Des layons non fauchés sont laissés afin de permettre à la vipère de circuler sur le site. Les ronciers sont fauchés en périphérie sur 50 cm de large afin d'offrir des emplacements propices à l'exposition des vipères au soleil. Certains ligneux sont coupés afin de limiter leur extension sur les milieux ouverts. Un suivi par plaques refuges est également mis en place. Il permet de mettre en évidence la présence ou l'absence de la vipère sur les différents secteurs du site. Les observations de l'espèce sous les plaques sont très fréquentes.

Ancienne voie ferré et coteaux de Nielles-les-Bléquin (Nielles-les-Bléquin) ✔ Type de milieux : Voie ferrée désaffectée, bois calcicoles et ourlets/fourrés calcicoles relictuels. ✔ Gestionnaire : Rando-rail de Nielles-les-Bléquin ✔ Synthèse des informations

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 40 Le rando-rail exploite plusieurs kilomètres de voie ferrée désaffectée à des fins touristiques. Aucune opération de gestion en faveur de la vipère n'est engagée par la société mais des moyens de communications et de sensibilisation ont été mis en place. La Vipère péliade figure sur deux panneaux installés à l'entrée du site. Il vise à rassurer les touristes et à les informer sur quelques traits d'écologie et sur la rareté de l'animal en région. Ces explications permettent une meilleure cohabitation entre humains et vipères sur ce site.

Coteau de Teneur (Teneur) ✔ Type de milieux : Pelouses, ourlets et fourrés calcicoles, ✔ Gestionnaire : Conservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais ✔ Synthèse des informations Une gestion spécifique par débroussaillage a été mise en place afin de favoriser les lisières et les îlots, zones refuges lors des déplacements de la Vipère péliade entre les différents habitats des différentes phases du cycle de vie. Depuis 2007, la lisière et les îlots sont débroussaillés tous les 4 ans, en une rotation : une zone différente est débroussaillée tous les ans. La bande débroussaillée fait approximativement 5 mètres de large. Un suivi photographique a été mis en place afin d'évaluer la gestion des lisières. A l'aide de repères fixes (piquets), une photo est prise chaque année, mettant en évidence l'évolution de la lisière et donc l'évolution du degré d'embroussaillement. Le suivi a été effectué un an mais a finalement été abandonné en raison de la disparition des repères. Une autre opération ayant pour objectif l'amélioration des connaissances, a été réalisée sur le site en 2009 dans le cadre d'un stage de Master1. Certains habitats utilisés par l'espèce ont été identifiés. Les observations ont été relevées avec plusieurs facteurs afin d'estimer si statistiquement l'espèce a une affinité avec l'un ou plusieurs de ces facteurs. Les facteurs relevés ont été : le micro-habitat (4m²), le pourcentage recouvrement, la hauteur de la végétation, la micro-exposition, la micro-pente, le milieu (100m²), le taux de recouvrement du milieu, la hauteur de végétation du milieu, la pente du milieu, l'exposition du milieu, la proximité de boisement et la température au sol. A ces facteurs décrivant l'habitat, ont également été relevées la date, l'heure et la météo. L'exposition du milieu, du micro-habitat et la température au sol ont été les facteurs les plus corrélés à la présence de vipère. La proximité de boisement a également été notée comme un facteur très important.

Sites gérés par le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d'Opales (, Audresselles, Audrehem, Licques et Clerques) ✔ Type de milieux : Pelouses, ourlets et fourrés calcicoles, dunes arbustives. ✔ Gestionnaire : Parc Naturel Régional des Caps et Marais d'Opale. ✔ Synthèse des informations Dans sa gestion des coteaux et des dunes, le PNR CMO prend en compte la Vipère péliade lors de ces opérations de débroussaillage et de pâturage en conservant des zones propices à l'espèce (réseau de bosquets et de broussailles non pénétrable par le bétail.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 41 Le PNR CMO mène également une réflexion sur les charges de pâturage tolérées par la Vipère péliade, notamment sur Audresselles. Pour le moment, seul un suivi par présence/absence de la Vipère péliade est réalisé lors des visites – visites dont l'objet n'est pas la recherche spécifique de la vipère - sur les sites concernés.

Résumé – De nombreux acteurs sont susceptibles de contribuer au plan d'actions de la Vipère péliade, il est cependant nécessaire de créer un dynamique commune ; – La Vipère péliade est difficilement détectable et passe souvent inaperçue sur de nombreux sites. Des conditions de recherche spécifiques (habitats, météorologie, comportements) sont donc essentielles ; – Au moins huit sorties, dans de bonnes conditions et aux bonnes dates, sont nécessaires pour pouvoir affirmer que l'espèce est absente d'un site ; – L'utilisation de plaques à reptiles géoréférencées peut faciliter l'observation d'individus ; – Des actions spécifiques ont été menées (gestion de milieux, communication) sur quelques sites mais restent actuellement marginales.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 42 B – ENJEUX DE CONSERVATION

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 43 B.1 PRESSION ET MENACES

Une pression est une influence naturelle ou humaine passée ou actuelle qui affecte de manière cumulée ou séparée la viabilité à moyen ou long terme de l'espèce ou de l'habitat. Une menace est une influence naturelle ou humaine future ou prévisible qui affecte de manière cumulée ou séparée la viabilité à moyen ou long terme de l'espèce ou de l'habitat (BENSETTITI 2007). Les facteurs ayant une influence sur la viabilité de l'espèce en région et décrits ici ont été identifiés au regard des connaissances sur l'écologie des espèces et/ou des pressions avérées dans d'autres régions. Ces facteurs sont susceptibles d'affecter l'espèce dans le futur (constituant alors des menaces), mais ils pourraient également être des pressions.

B.1.1 LA NON-PRISE EN COMPTE DANS LA GESTION DES MILIEUX NATURELS

La non-prise en compte dans le diagnostic Les choix du gestionnaire d'espaces naturels sont pragmatiques, ils reposent sur les connaissances des espèces présentes. Cependant étant donné que tous les groupes ne sont pas inventoriés, comme parfois les reptiles, certaines espèces ne sont inéluctablement pas prises en compte dans la gestion. Pourtant, en proportion le groupe des reptiles et l'un des groupes comptant le plus d'espèces patrimoniales. On peut penser que plusieurs causes sont liées à cela : ✔ d'une part c'est un groupe exigeant qui peut nécessiter un effort de prospection très élevé et des conditions climatiques particulières lors de ces prospections avant de pouvoir considérer que l'espèce est absente ; ✔ d'autre part, il existe moins de données produites par les naturalistes bénévoles pour ce groupe que pour d'autres groupes (papillons, libellules, amphibiens, orthoptères, plantes vasculaires...). Dans le Nord – Pas-de-Calais la dynamique bénévole est assez faible en raison du manque d'animation autour de ce groupe. Ce faible engouement peut aussi être dû aux difficultés d'observations décrites précédemment et au faible nombre d'espèces présentes dans la région. La Vipère péliade est une espèce sous prospectée, probablement au moins en partie pour les mêmes raisons que le naturaliste professionnel. La non-prise en compte dans les choix de gestion Même lorsque l'espèce est connue sur le site, il peut arriver que l'espèce ne soit pas prise en compte dans les choix de gestion. Deux causes peuvent être évoquées : ✔ d'une part en raison d'un manque de connaissance du niveau de menace de l'espèce en région. Lorsque le gestionnaire priorise ses enjeux, la vipère n'est parfois pas l'enjeu prioritaire lequel peut être antagoniste des autres enjeux identifiés (par exemple, sur les coteaux calcaires, l'enjeu est souvent sur l'habitat pelouse ou les espèces de pelouse, l'objectif est donc de favoriser la pelouse sur un maximum de surface) ; ✔ d'autre part en raison d'un manque de connaissances de l'écologie de l'espèce la gestion mise en œuvre est parfois inadaptée ; ✔ il pourrait s'agir aussi d'un choix économique de la part du gestionnaire : en Angleterre du moins, des financements sont accordés à la restauration d'un seul

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 44 type de milieux (les pelouses calcaires par exemple). Le gestionnaire a alors tendance a optimiser économiquement la restauration de la pelouse en mécanisant les travaux permettant un débroussaillage plus rapide et sur une plus grande surface. Ces travaux mécanisés et rentabilisés visent à homogénéiser le milieu, supprimant quelques patchs de ronciers ou fourrés encombrant pour le passage des engins. Il en résulte des risques de mortalité directe liés au passage des engins et une homogénéisation du milieu, en général par un habitat de pelouse, utilisé certes lors du basking ; les autres habitats sont éliminés. En conséquence, il est fortement suspecté que l'espèce ait probablement disparu de sites dans le Nord – Pas-de-Calais et en Picardie depuis la mise en place de gestion de restauration de milieux ouverts par des charges de pâturage relativement lourdes et cela en raison de la méconnaissance de l'écologie de l'espèce et de l'impact du pâturage sur l'espèce (VANNAPELGHEM, comm. pers.). Ce phénomène est également noté dans une réserve naturelle au Pays-Bas, où la mise en place d'un pâturage inapproprié a conduit au déclin d'une des plus importantes populations de vipères du pays (LENDERS et al. 1999 in JACOB et al. 2007) ; en Angleterre (EDGAR et al. 2010 in GRAITSON 2011) et en Belgique (GRAITSON 2011).

B.1.2 LA DESTRUCTION DE SON HABITAT La destruction de son habitat sur un site est une menace très importante, car l'espèce bouge très peu et au vu de la fragmentation des milieux dans le Nord – Pas-de-Calais ( par les routes, par les cultures...), l'espèce ne va probablement pas coloniser un autre site. La destruction de son habitat est engendrée par des fauches trop fréquentes, la coupe des buisson, l'entretien trop important des lisières, la fauche des friches, le colmatage ou la destruction de murets, l'enlèvement de bois mort, de pierres... Ces destructions sont encouragées par les propriétaires des terrains, souhaitant rendre la nature plus « propre » et moins « sauvage », résultant de la perception que nous avons de la nature (voir chapitre A.4.2). On considère qu'il s'agit de la menace principale sur l'espèce dans le Jura (URSENBACHER 2005). La fidélité à un site est si forte que même lorsque l'habitat a été détruit et qu'il existe un milieu favorable à quelques centaines de mètres, l'espèce reste au même endroit (HODGES comm. pers.).

B.1.3 LA POLLUTION Certaines substances sont toxiques et provoquent une réduction du succès reproducteur : notons les métaux tels que l'aluminium ou certains produits chimiques tels que les pesticides (EWETS et al. 1983 ; LEONARD et GERBER 1988 in MADSEN 1996). Cependant, aucune étude de ce type n'a été effectuée sur les vipères prouvant l'impact de la pollution sur ces espèces.

B.1.4 LE MANQUE DE RESSOURCES ALIMENTAIRES La réduction de l'abondance des proies, pouvant être due à de nombreux facteurs (fragmentation de l'habitat, pollution...) peut entraîner une diminution de l'abondance d'individus dans les populations de lézards ou de micro-mammifères ; voire l'absence de certaines proies habituelles sur certains sites, en particulier les lézards, nourriture exclusive des juvéniles (voir chapitre A.2.2).

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 45 B.1.5 LA DESTRUCTION DIRECTE DES INDIVIDUS

Volontaire Dans la culture récente, la peur engendrée par la perception de cette espèce (voir chapitre A.3.2) se transforme souvent en destruction. Jusqu'à la convention de Berne (voir A.1.3), cette pratique était assez répandue même chez les gardes ONF (MUSSET 2004) et trouvait consensus parmi la population, la vipère n'ayant à ses yeux ni valeur utilitaire, ni affective. Les mesures de protection, la prise de conscience écologique née au début des années 80, et la volonté de préserver les espèces et de gérer l'espace venant d'une population citadine ont été perçues par la population rurale comme une mise à l'écart de leur propre environnement. Ainsi, au delà de la mauvaise image de l'espèce, ce sont les « écologistes » qui ont une mauvaise image dont la vipère en représenterait le symbole. Il semble exister une incompréhension entre scientifiques écologistes et société paysanne et c'est ce pourquoi les destructions se poursuivent dans de nombreux pays notamment en Suisse (URSENBACHER 1998), et en Belgique (GRAITSON et al. en cours). Il est à noter que cette volonté de destruction s'observe chez les adultes alors que les enfants n'ont pas encore ce réflexe (BALLOUART 2010).

Involontaire Le passage d'engins lourds peut engendrer la mortalité des espèces en les écrasant, tout comme les individus peuvent être tués par les engins de fauche, lors du débroussaillage de bords de routes par exemple.

B.1.6 LE PRÉLÈVEMENT D'INDIVIDUS

Cette pratique n'est pas avérée dans le Nord – Pas-de-Calais mais il existe des terrariophiles et donc un risque de prélèvement d'individus pour la vente ou l'élevage personnel. Ces prélèvements ont été constatés dans le Jura (URSENBACHER 2005) et en Wallonie (GRAITSON 2011). Le prélèvement régulier de quelques individus d'une population peut conduire irrémédiablement à sa disparition (URSENBACHER 1998).

B.1.7 L'ISOLEMENT DES POPULATIONS

Le développement d'infrastructures (routes, voies de chemin de fer,...) ou le changement d'occupation du sol (mises en culture, changement de pratiques agricoles) pourraient conduire à la destruction directe d'individus et des habitats, favorisant ainsi la fragmentation des populations (pouvant générer à termes plusieurs populations distinctes à partir d'une population). Dans les deux cas, il y a un isolement des populations conduisant à l'absence d'arrivée de nouveaux gènes et donc une homogénéisation du pool génétique de la population entraînant la dépression de consanguinité. Cette dépression de consanguinité signifie dans la plupart des cas à court terme une diminution de la valeur sélective et un risque d'extinction plus élevé de la population. Il est constaté que chez des populations de Vipère péliade en Suède, celles présentant une dépression de consanguinité ont un succès reproducteur moins important que

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 46 celles avec une plus grande diversité (MADSEN et al. 1996). Lorsque des individus « neufs » sont introduits dans la population consanguine, il est constaté que la valeur sélective des individus de la population augmente en conséquence (MADSEN 2004).

B.1.8 LES PRATIQUES CYNÉGÉTIQUES

Il a été montré en Allemagne (WOLFGANG et al. 2004 in GRAITSON 2011), au Pays-Bas (LENDERS et JANSEN 2010 in GRAITSON 2011) et en Italie (FILIPPI et LUISELLI 2002) que l'augmentation des effectifs de sangliers entraîne la diminution du nombre de Vipère péliade, voire la disparition de populations au Pays-Bas (LENDERS 2011 in GRAITSON 2011) pour plusieurs raisons : – la prédation directe des serpents ; – l'impact négatif sur les proies des serpents ; – la dégradation de l’habitat (altération de la structure de la végétation, destruction des microbiotopes fréquentés par les serpents). Il semblerait que les faisans soient également des prédateurs des vipères, constituant une menace majeure sur certains sites en Famenne (GRAITSON 2011). Dans le Nord – Pas-de-Calais, de nombreux milieux naturels sont chassés, notamment pour le sanglier et le faisan. En ce qui concerne le faisan, les effectifs sont en augmentation et sont d’origine totalement artificiels puisque des lâchers réguliers sont effectués. En ce qui concerne le sanglier, les effectifs sont fortement influencés par le nourrissage ou l'agrainage réalisé par les sociétés de chasse, permettant un soutien artificiel aux développement des populations.

B.1.9 LE CHANGEMENT GLOBAL

L’espèce est en régression en Wallonie depuis le petit âge glaciaire (il y a 200-300 ans) (GRAITSON et al. en cours). Il en est de même dans les plaines jurassiennes (URSENBACHER 2006). C'est l’augmentation des températures maximales estivales qui aurait le plus d'impact sur l'espèce (GUILLON comm. pers. in GRAITSON 2011) et les épisodes de canicules diminueraient les chances de survie des adultes (SAINT GIRONS 1981 in GRAITSON 2011). On peut donc penser qu'une augmentation de la température moyenne d'origine anthropique à moyen ou long terme menace la viabilité des populations dans le Nord – Pas-de-Calais.

B.1.10 LA DYNAMIQUE NATURELLE

L'abandon par l'Homme d'un milieu qu'il maintenait ouvert est à court terme favorable à l'espèce mais à long terme il pourrait constituer une menace par la dynamique naturelle engendrée. Les clairières se referment, et aux pelouses embroussaillées succèdent le boisement, uniformisant le milieu. le boisement total entraîne une exposition insuffisante pour la thermorégulation de l'espèce. En l'absence de mammifères maintenant le milieu ouvert, l'espèce devient dépendante d'une gestion active de l'Homme. La gestion trop intensive (fauche ou pâturage intensif) des milieux est elle aussi néfaste pour l'espèce. Cette gestion détruit les zones refuges (ourlets et fourrés) qui sont les habitats de prédilection de l'espèce.

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 47 Résumé – La Vipère péliade et plus généralement les reptiles, sont rarement pris en compte lors de la réalisation des diagnostics de sites en région ; – La Vipère péliade n'est pas constamment prise en compte lors de la mise en place de mesures de gestion sur des sites de présence avérée. Cette non prise en compte peut induire la destruction de ses habitats de prédilection ainsi que la destruction directe ou indirecte de ses proies ; – Cette espèce inspire peur et dégoût pour une portion de la population, des destructions volontaires par l'homme sont donc fortement probables ; – La fragmentation des habitats par la construction d'infrastructures ou la mauvaise gestion augmentent l'isolement des populations, déjà favorisée par le faible déplacement des individus de l'espèce ; – L'augmentation artificielle des populations d'espèces telles que le Faisan de colchide et le Sanglier nuit directement et indirectement à la viabilité des populations de Vipère péliade. La gestion cynégétique devrait dont être adaptée sur certains sites.

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 48 B.2 VALEURS LIES A LA CONSERVATION DE LA VIPERE PELIADE

De ces usages liés à l'espèce ou l'habitat de l'espèce et des perceptions culturelles fortement marquées, il résulte des valeurs accordées par l'Homme à cette espèce. Il est nécessaire de distinguer au préalable les valeurs intrinsèques à l'espèce et les valeurs liées à son habitat formé par l'exploitation des ressources, dont l'agriculture et la sylviculture font partie.

Valeur économique ✔ L'agriculture Une fauche ou un pâturage, même peu intensifs, présente une valeur marchande ; par la production de fourrage ou par l'élevage d'animaux. Néanmoins la présence de l'espèce diminue au rythme auquel augmentent les productions. Cette valeur est donc limitée par la faible intensité nécessaire, mais cette faible intensité peut aussi être temporelle. Ainsi, sur une plus grande surface, lorsque cet usage est alterné sur différentes parties, en rotation, mais en gardant la fréquence de fauche ou le nombre de bêtes nécessaires à une rentabilité économique, ces usages présentent une valeur marchande.

✔ La sylviculture La coupe d'arbres dans les grands boisements qui crée des clairières propices à la vipère, produit du bois de chauffe ou du bois d'œuvre (servant principalement à l'industrie de la construction).

Valeur d'option L'usage médical n'existe pas à l'heure actuelle sur la Vipère péliade dans le Nord – Pas- de-Calais, mais les substances naturelles tirées du venin par exemple pourraient participer à la production médicamenteuse de demain (c'est déjà le cas chez d'autres espèces de serpent). L'industrie pharmaceutique puise également dans les ressources génétiques des espèces afin d'y découvrir des molécules pour l'élaboration de nouveaux médicaments ou traitements. Ainsi, l'accès aux ressources génétiques de l'espèce et des populations de l'espèce pourrait prendre une valeur non-négligeable.

Valeur récréative ou sociale La chasse, par la création de layons dans les boisements, peut favoriser indirectement la présence de l'espèce (sous certaines conditions : pas de lâchers de faisan, pas d'agrainage favorisant les sangliers). L'observation naturaliste de l'espèce, est une activité de loisirs qui existe dans le Nord – Pas-de-Calais. Ces deux activités présentent une valeur sociale tant qu'activité de loisirs.

Valeur écologique La Vipère péliade est une maille dans le fonctionnement d'un écosystème : par la prédation de micro-mammifères, elle régule leur abondance et en tant que proie pour Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 49 les rapaces par exemple. Il est néanmoins difficile de prédire les conséquences de la disparition de l'espèce sur l'écosystème et celles de la transformation de celui-ci.

Valeur éducative Au regard de la valeur emblématique de l'espèce, celle-ci pourrait être une clé d'entrée à la sensibilisation de la biodiversité chez les enfants comme en témoigne quelques expériences en France et à l'étranger (BALLOUART, 2010).

Valeur culturelle et patrimoniale Par l'ancrage culturel profond de cette espèce et des perceptions très marquées (voir chapitre A.4.2), celle-ci participe de l'identité de chacun. Si une des perception principale est la peur que l'espèce suscite, elle génère aussi de la fascination et les habitants locaux ou de la région pourraient attacher une grande valeur à la préservation de l'espèce sur le territoire local ou du Nord – pas-de-Calais. De plus, cette espèce est rare en région et probablement menacée. Alors, au vu de l'homogénéisation culturelle (la disparition des cultures locales) et biologique (la disparition des espèces), cette espèce présente une grande valeur culturelle et patrimoniale.

B.3 ETAT DE CONSERVATION

Malgré, l'identification de ces menaces, il serait hasardeux de vouloir définir un état de conservation de l'espèce dans le Nord – Pas-de-Calais tant les connaissances sur sa distribution et son écologie dans la région sont insuffisantes. L'état de conservation de l'espèce dans le Nord – Pas-de-Calais est donc inconnu.

B.4 PRIORISATION DES ENJEUX DE CONSERVATION DE LA VIPERE PELIADE

Il est difficile de déterminer quelles sont les enjeux les plus forts parmi les populations identifiées puisque toutes les populations ne sont pas connues de manière équivalentes en raison du statut foncier du site et de la présence d'un gestionnaire qui prend en compte la Vipère péliade dans sa gestion. En effet, certaines populations bénéficient de prospections régulières, voire d'analyses génétiques : c'est le cas à Audresselles, Guémy, le Moulinel, Auxi-le-Château et Nielles-lés-Bléquins. Parmi celles-ci, la population d'Audresselles semble présenter un enjeu majeur. D'une part en raison d'un génotype très différencié par rapport aux autres populations. Au même titre que la diversité des espèces, nous pouvons considérer que le maintien de la diversité génétique des populations dans le Nord – Pas-de-Calais participe au maintien de la biodiversité et présente un enjeu majeur. D'autres part, cette population présente un enjeu fort en raison de sa situation très isolée et de la probable dépression de consanguinité qui l'affecte : il est possible que la valeur sélective soit faible ou décline rapidement, rendant cette population particulièrement menacée. En ce qui concerne l'ensemble des populations de la région, en fonction de la faisabilité des opérations permettant de préserver l'espèce, nous pouvons définir Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 50 plusieurs niveaux d'actions, (sans que que ces niveaux soient priorisés les uns par rapport aux autres). ✔ Les populations sur les sites bénéficiant d'un plan de gestion écologique par un organisme gestionnaire d'espaces naturels (PNR, Eden 62, CEN...) sont à considérer dans l'optique d'assurer une gestion conservatoire de l'espèce ou de réaliser des études poussées sur des populations, car des opérations de gestion de sites ou de suivis de l'espèce pourront y être entreprises facilement. ✔ Ensuite, lorsque sont considérées les populations sur des sites gérés par des entreprises (RFF), les collectivités territoriales (communes, Conseil Général, communautés de communes)qui prennent parfois en compte la biodiversité de leur territoire, il est possible de proposer des mesures de gestion aux services communaux, voire qu'une convention de gestion soit signée avec un organisme gestionnaire d'espaces naturels (Eden 62, PNR, ONF, CEN...). Les opérations de gestion sont ici incitées par la sensibilisation. ✔ Enfin, les populations sur les sites privés : ce sont celles où il semble que la faisabilité d'intervention est la moins importante car, au regard de la perception de la vipère, il serait risqué de leur proposer des actions en faveur de la préservation de cette espèce sur leur site. Pour ces sites là, il est nécessaire d'avoir pour objectif d'améliorer l'image de la vipère.

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 51 C - GESTION CONSERVATOIRE

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 52 Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 53 C.1 OBJECTIFS A LONG TERME

C.1.1 ASSURER LA CONSERVATION DES POPULATIONS DE VIPÈRE PÉLIADE

Au regard du faible nombre de populations existantes, de la vulnérabilité de l'espèce dans les régions voisines, des menaces encourues par l'espèce dans le Nord – Pas-de- Calais, un des objectif à long terme est de préserver toutes les populations existantes de vipère en région. En effet, il est plus pertinent de s'attacher à la préservation d'une population plutôt qu'à la préservation d'individus. De plus, l'incertitude quant à la survie de telle ou telle population (parce qu'elle n'est pas viable, parce que la maîtrise foncière du site est perdue), rend nécessaire la préservation de toutes les populations de vipère pour permettre sa préservation à l'échelle régionale. La préservation de toutes les populations de l'espèce garantit une diversité génétique de l'espèce à l'échelle régionale : toutes les populations ne possédant pas les mêmes génotypes, leur conservation contribue au maintien de la diversité génétique ; donc de la biodiversité. La préservation de l'ensemble de ces populations passera donc par une meilleure prise en compte de l'espèce dans la gestion des sites de présence, par des échanges avec des structures impliquées dans la conservation de l'espèce dans d'autres régions ou pays mais aussi par la protection des sites de présence non protégés à l'heure actuelle. Enfin, la préservation de l'espèce nécessitera l'information des gestionnaires d'espaces naturels sur l'écologie et la biologie de l'espèce, le statut de l'espèce ainsi que les pratiques de gestion adaptées. En effet, les gestionnaires sont déjà sensibilisés à la problématique de la protection des espèces, ce qui justifie donc la seule action d'information.

C.1.2 AMÉLIORER LA CONNAISSANCE DE LA VIPÈRE PÉLIADE DANS LE NORD - PAS-DE-CALAIS

L'état actuel des connaissances met en évidence le fait que l'existence de toutes les populations présentes dans le Nord – Pas-de-Calais ne sont pas connues, en raison de la faible détectabilité de l'espèce et d'une pression d'observation insuffisante (voir chapitre A.3.1). Ce constat est renforcé par les analyses génétiques de certaines populations mettant en évidence la probabilité de présence de l'espèce sur une surface plus large que les sites actuellement connus. Afin de préserver un plus grand nombre de populations, il est primordial d'avoir une connaissance plus importante de la distribution de l'espèce dans la région. De plus, les informations générales sur l'espèce (partie A) mettent en évidence des lacunes de connaissance sur l'écologie de l'espèce. Il apparaît que les habitats de l'espèce, notamment durant les périodes d'hibernation ; l'alimentation ; la dispersion par exemple sont peu connus. Une meilleure connaissance de l'écologie doit permettre d'adapter la gestion, et de mettre en place des opérations plus efficientes à la préservation de l'espèce. Une connaissance plus complète des populations permettra de mieux cerner les enjeux autour de cette espèce dans la région et de prioriser les actions visant à la préservation de l'espèce. L'amélioration de la connaissance passera d'une part, par la compréhension du domaine vital de l'espèce en fonction de différents espaces temps (journées, saisons)

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 54 et donc de la réalisation d'études sur les populations connues, et d'autres part, par une meilleure connaissance de la distribution régionale de l'espèce.

C.1.3 SENSIBILISER SUR LA PRÉSERVATION DE LA VIPÈRE PÉLIADE

La vipère jouit d'une image négative auprès du grand public et elle n'est pas toujours prise en compte dans la gestion d'espaces. L' écueil de la sensibilisation du grand public est de le porter à connaissance des sites de présence de vipère ce qui pourrait engendrer des destructions volontaires. Ainsi, cette sensibilisation pourrait se faire dans le cadre d'une communication visant à améliorer l'image de l'espèce. Néanmoins, sur les sites fréquentés par le grand public où l'espèce est connue, il est nécessaire d'envisager la présence de vipères, en raison de la possibilité de morsure en faisant part aux promeneurs et usagers du site de la présence de Vipère tout en les sensibilisant à son enjeu dans le Nord – pas-de-Calais.

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 55 Tableau 10: Synthèse des objectifs à long terme, des objectifs et des opérations du plan d'action

0bjectifs à long terme Objectifs du plan de gestion Opérations de gestion N° actions Dif f usion d'une plaquette inf ormative sur l'écologie et la gestion f av orable à l'espèce 1 Organisation des réunions techniques avec les gestionnaires d'espaces et propriétaires de sites où l'espèce est présente 2 Fav oriser la prise en compte de l'espèce dans la gestion des sites Appui technique dans les comités de gestion sur les sites où l'espèce est présente 3 Organisation de journées d'échanges av ec les structures gestionnaires ou experts des régions Assurer la conserv ation des populations de Vipère v oisines 4 péliade Conv entionner ou acheter des sites communaux et des parcelles communales v oisines des sites 5 Ef f ectuer une v eille f oncière des sites priv es où l'espèce est présente 6 Assurer la protection des sites Intégrer l'espèce comme prioritaire dans la Stratégie de Création d'Aires Protégées 7 Sensibilisation des acteurs locaux aux conséquences du maintien artif iciel des espèces cy négétiques (f aisan et sanglier) sur la Vipère péliade 8 Suiv i par radio pistage de plusieurs indiv idus 9 Améliorer la connaissance du domaine vital de la v ipère péliade dans le Nord-Pas de Calais Intégration d'inf ormations sur la présence de l'espèce 10 Analy ses génétiques sur certaines populations 11 Formation des opérateurs à la méthode du suiv i Capture-Marquage-Recapture 12 Déterminer l'état de conserv ation des populations Suiv i de l'état des populations par Capture-Marquage-Recapture et analy se des résultats 13 Création d'un indice de qualité des habitats et mis en place sur chaque site 14 Identif ication des lieux de morsures par v ipère grâce à un partenariat av ec le centre antipoison de Lille CHRU 15 Identif ication des pharmacies possédant des v ipères conserv ées 16

Améliorer la connaissance de la distribution dans le Nord-Pas de Calais Centralisation des inf ormations/données, douteuses ou av érées, grâce à un outil adapté (SIRF) 17 Améliorer la connaissance de la v ipère péliade dans le Création d'un modèle de prédiction de l'espèce 18 Nord-Pas de Calais Identif ication des secteurs de présence potentielle 19 Prospections des sites de présence potentielle 20 Constitution et animation d'un « groupe v ipère » 21 Communication sur le plan d'action et le « groupe v ipère » v ia les réseaux naturalistes (Hérons, liste de discussions) 22 Élaboration d'une page internet consacrée au plan d'action sur le site du Conserv atoire 23 Créer et dy namiser un groupe de trav ail sur l'espèce Communication sur les sorties de prospection 24 Organisation de sorties de prospections et de f ormation des bénév oles à l'identif ication et la recherche de la v ipère 25 Création d'une couche cartographique des plaques à reptiles de la région 26 Création d'un groupe de discussion 27 Organisation de réunion av ec les partenaires 28 Déf inir une stratégie de communication grand public pour améliorer l'image de la v ipère(av ec le Sensibiliser sur la préserv ation de la Vipère péliade Réalisation de supports de communication adaptés 29 CHRU de Lille et le CPIE Val d'Authie) Dév eloppement d'une page pédagogique sur le site inernet du conserv atoire 30

Vipère péliade (Vipera berus)– Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 56 C.2 LES OBJECTIFS DU PLAN D’ACTION

C.2.1 FAVORISER LA PRISE EN COMPTE DE L'ESPÈCE DANS LA GESTION DES SITES

La Vipère péliade et plus généralement les reptiles ne sont pas pris en compte systématiquement lors des différents inventaires faunistiques effectués sur les sites. Cela implique donc que des actions néfastes à l'espèce peuvent être mises en place et avoir des effets désastreux sur la population en place. De plus, des actions de gestion non adaptées à la Vipère péliade peuvent être réalisées sur des sites où l'espèce est connue : mesures antagonistes avec une autre espèce patrimoniale, méconnaissance de l'écologie de l'espèce ou indifférence. Ces deux aspects peuvent donc participer au déclin des populations de Vipère péliade en région.

A l'heure actuelle, 60 % des sites où l'espèce est présente de façon avérée sont gérés soit par le Parc naturel régional caps et marais d'opale, par Eden 62 ou par le Conservatoire d'espaces naturels. La présence de ces structures gestionnaires n'implique pas forcément la prise en compte et la préservation de l'espèce. En effet, les enjeux définis par les gestionnaires peuvent s'orienter vers la conservation de la flore patrimoniale présente et donc défavoriser la présence de zones d'ourlets. Ainsi, en fonction de la gestion mise en place dans le passé et encore actuellement, l'espèce pourrait être menacée sur certains de ces sites. Cependant, de par la présence de ces structures gestionnaires, il s'avère que les moyens de préservation de l'espèce sont encore plus importants sur ces sites car des mesures en sa faveur pourront être mises en place rapidement.

Pour pallier à ce problème, des actions de sensibilisation, de concertation et d'échanges entre les différents acteurs semblent nécessaire. Il serait donc judicieux de proposer aux gestionnaires des actions concrètes de gestion en faveur de l'espèce par le biais de réunions techniques, de la participation aux comités de gestion et de la diffusion d'une plaquette sur l'écologie de l'espèce et ses habitats. De plus, au regard de la difficulté à prospecter la vipère, certains sites gérés pourraient abriter l'espèce alors que sa présence n'est pas connue. Dans ce cas, le principe de précaution appliqué à la gestion du site est nécessaire. C'est le cas par exemple, du quart nord- ouest du boulonnais où de nombreux sites possèdent un attrait indéniable pour l'espèce. Les problématiques étant similaires d'un gestionnaire à l'autre, il serait intéressant d'organiser des réunions avec des gestionnaires d'espaces naturels, et des experts de l'espèce de diverses régions voisines. Des échanges sur des retours d'expériences (gestions expérimentales, résultats d'études menées par certains experts) pourraient être bénéfiques pour les choix de gestion opérés dans la région.

C.2.2 ASSURER LA PROTECTION DES SITES OÙ L'ESPÈCE EST PRÉSENTE

Depuis 1980, la vipère péliade a été observée sur 18 sites dans la région Nord-Pas-de- Calais. 40% des sites n'appartiennent pas, ou ne sont pas gérés par une structure gestionnaire de sites naturels. L'abandon de certains sites, la gestion trop intensive ou la destruction de l'habitat par des propriétaires privés sont des menaces non maîtrisées qui pèsent sur l'espèce. De plus, certaines populations du Nord-Pas-de-Calais sont assez isolées les unes des autres, notamment celles d'Auxi-le-Château et d'Audresselles. D'autres, au contraire, sont plus proches génétiquement (Guémy, Nielles-lès-Bléquins et le Moulinel) et laissent présager de la présence de populations encore inconnues entre ces trois sites. Il est donc nécessaire de protéger les sites où les populations sont isolées et d'agrandir la surface des sites protégés afin de limiter les menaces pesant sur ces populations. Enfin, la présence potentielle de populations entre des sites de présence avérée rend la protection de ces sites intermédiaires très importante pour garder des échanges entre les différentes populations, et éviter ainsi une perte de la diversité génétique.

Les communes propriétaires de sites où l'espèce est présente seront approchées afin de sensibiliser les élus sur la fragilité de l'espèce et pour instaurer par la suite une convention de gestion entre les communes et une structure gestionnaire d'espaces naturels. Le site du rando-rail du pays de Lumbres (Voie ferrée de Nielles-lès-Bléquin) a une vocation récréative. De ce fait, la gestion des milieux dans ce but principal peut porter atteinte à l'espèce. Une proposition de partenariat peut aussi être envisagée dans ce cas. Une veille foncière doit être entreprise sur les sites privés où l'espèce est présente. La protection des sites où l'espèce est présente n'est pas suffisante. En effet, lorsque des communes possèdent des parcelles à proximité des zones de présence avérée, une concertation devrait être entreprise afin qu'une structure gestionnaire d'espaces naturels obtienne la gestion du site par le biais d'une convention de gestion avec la commune. Il existe deux raisons à cela, soit ces parcelles possèdent des habitats favorables à la dispersion de l'espèce voire à l'utilisation par l'espèce dans les phases d'hibernation ou de reproduction, soit les parcelles ne possèdent pas d'habitats favorables, mais leurs présences protègent le site d'activités qui pourraient avoir un impact négatif sur le site comme la plantation d'arbres créant un ombrage sur des coteaux, ou un dérangement quelconque. Les sites gérés par des structures gestionnaires d'espaces naturels sont pour la plupart compris dans un périmètre Natura 2000. Seul un site est classé en Réserve Naturelle Nationale. A une échelle globale, il est nécessaire d'agir sur des actions néfastes à la conservation de l'espèce. En effet, l'agrainage des sangliers augmente leur densité par l'accumulation de nourriture à un point donné, ainsi que le nombre de naissances par an. De ce fait, les dégâts dus au sanglier augmentent tant sur les milieux (destruction des ourlets et végétation de lisière), que sur l'espèce (piétinement plus nombreux). La suppression de l'agrainage est donc une des actions à mener afin de garder des conditions favorables à la préservation de l'espèce. La Vipère péliade devra faire partie des espèces prioritaires dans la SCAP. De ce fait, la protection des secteurs de présence avérée devrait être facilité (Préemption, création de réserve...).

C.2.3 AMÉLIORER LA CONNAISSANCE DU DOMAINE VITAL DE LA VIPÈRE PÉLIADE DANS LE NORD- PAS DE CALAIS

Les mœurs de cette espèce ne sont que très peu connues à l'heure actuelle. En effet, les deux méthodes de prospection, à vue ou avec des plaques refuges fournissent très peu d'informations sur le domaine vital de l'espèce. De plus, les habitats fréquentés par l'espèce sembleraient plus diversifiés que les zones prospectées en région ( Secteurs bocagers et mégaphorbiaies en Belgique notamment). Ainsi, lors des observations de l'espèce divers procédés pourraient être mis en place afin de mieux comprendre les exigences de l'espèce, ses zones de refus et ses micro- habitats de prédilection. Des suivis par radio pistage, en plus d'une cartographie des habitats du secteur permettraient de connaître les préférences des individus pour certains habitats, en fonction des périodes de la journée ou de l'année et des conditions climatiques, la distance entre les différents habitats utilisés. Ainsi, des suivis journaliers intensifs pourraient être réalisés sur plusieurs individus durant la période d'activité de l'espèce. De nombreuses informations sur le matériel de radiopistage et les méthodes adaptées à l'Herpétofaune sont disponibles dans le document « Étude par radio télémétrie des mouvements, du domaine vital et de l'utilisation de l'habitat par des couleuvres à collier (Natrix natrix helvetica) en zone périurbaine. Implications en termes de conservation », Pittoors Julie, mémoire de recherche, Université de liège, 2009.

C.2.4 DÉTERMINER L'ÉTAT DE CONSERVATION DES POPULATIONS

La qualité des habitats où l'espèce est présente est le critère déterminant pour évaluer l'état de conservation des populations. Les données bibliographiques ainsi que les relevés d'habitats de présence/absence de l'espèce permettront de qualifier les différentes mosaïques d'habitats en fonction des exigences de l'espèce et donc d'estimer la nécessité d'actions sur les strates de végétations présentes. Des études génétiques ont été effectuées sur 5 populations du Nord-Pas de Calais. Les résultats montrent que les populations d'Auxi-le-Château et d'Audresselles sont plus isolées génétiquement que les autres populations. De plus, la population d'Audresselles possède une diversité génétique plus faible que les autres populations de la région et se situe sur un milieu atypique pour cette espèce : un massif dunaire. Une attention particulière devrait donc être portée sur cette population et notamment en s'intéressant à la fitness des animaux de ce site comparativement aux autres populations régionales, en évaluant la survie des juvéniles (MADSEN et al. 1996). L'étude du recrutement des différentes populations permettraient de renseigner sur la viabilité des différentes populations sur le moyen terme. Cette analyse a permis de montrer que les différences génétiques entre trois populations de la région étaient faibles et induisait la présence de populations intermédiaires encore inconnues. La recherche de nouvelles populations renseignerait donc sur l'état des populations dans le secteur mais aussi sur les échanges potentiels entre ces différentes populations. Les résultats montrent aussi que les populations de la région proviennent de deux sources distinctes (Côte atlantique et Belgique). Grâce à ces analyses, des hypothèses quant au processus de colonisation post-glaciaire de l'espèce en région ont pu être avancées. Cependant, un échantillonnage complémentaire, sur d'autres sites, permettrait de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse mais aussi d'estimer l'isolement de chaque population et leur niveau de consanguinité. Les populations d'espèces faunistiques ne peuvent subsister que si elles possèdent des effectifs minimums évitant une dépression par consanguinité. De ce fait, un étude par capture-marquage-recapture sur au moins une population est nécessaire. La difficulté de cette étude repose sur la nécessité d'obtenir des données suffisamment robustes et donc des taux de recapture d'individus suffisants. Les individus sont difficiles à localiser, et la réussite des prospections est fortement dépendante des conditions météorologiques et de l'expérience des observateurs. De plus, la période de capture est relativement courte. Pour obtenir des données suffisamment robustes, il est donc nécessaire de multiplier le nombre de passage sur le ou les sites. Au moins 10 passages sur chaque sites semblent nécessaires (le protocole sera affiné courant 2013). Une fois les données suffisamment robustes collectées, les paramètres démographiques mesurables telles que le taux de survie, le recrutement, la mortalité, les effectifs et variations peuvent être obtenus grâce à une analyse pluri-annuelle (robust design) en utilisant le logiciel MARK. Le site sur lequel aura lieu l'étude devra être accessible, assez grand et présentant, a priori, un effectif important d'individus de Vipère péliade.

C,2,5 AMÉLIORER LA CONNAISSANCE DE LA DISTRIBUTION DANS LE NORD- PAS DE CALAIS

La Vipère péliade est une espèce difficile à observer, ce qui explique le peu de données connues en région. Cependant, les données des régions voisines montrent que des populations sont présentes en Picardie à proximité de la frontière avec le Nord-Pas-de-Calais (Communes de , , Fourmies et Anor). L'espèce est aussi présente en Belgique à proximité des communes de Fourmies et Anor. Aussi, des études effectuées en Belgique montre que l'espèce peut se rencontrer dans des secteurs bocagers ou dans des mégaphorbiaies. Ces milieux n'ont pas été prospectés en région, où les coteaux calcaires ont été privilégiés. Enfin, les résultats des analyses génétiques montrent que des populations encore inconnues existent probablement entre les populations de Guémy et Nielles-lès-Bléquins et entre Nielles- lès-Bléquins et le Moulinel. Toutes ces affirmations montrent que les connaissances sur la distribution de l'espèce en région sont nettement insuffisantes et devraient s'affiner dans le futur. La recherche de nouvelles stations de présence de l'espèce permettra d’accroître les connaissances à l'échelle régionale, et d'affiner les hypothèses quant à la colonisation post-glaciaire et/ou aux relations entre les différentes populations. Des mesures prospectives seront donc mises en place pour répondre à cet objectif. D'après la localisation géographique de certains sites, la mosaïque d'habitats présents et la présence de populations à proximité, il est possible d'identifier des secteurs de présence potentielle. Les données bibliographiques ainsi que des rencontres avec des habitants pourraient aussi permettre de cibler des zones de présence potentielle. En plus de ces méthodes, un modèle de prédiction de présence pourrait être mis en place. Cette démarche a été initiée par deux acteurs, dans le Kent par Calumna Ecological Services et le KRAG, et en Belgique par l'université de Liège, et prend en compte la géologie, l'occupation du sol et les données de présence déjà connues. Par la suite, le modèle donnera des probabilités de présence en croisant l'ensemble des informations précédentes, ce qui nous permettra de cibler les futures zones de prospections. Suite à ces identifications, des prospections seront effectuées préférentiellement sur les zones prédéfinies, pour confirmer ou non la présence d'individus. En plus de ces actions, l'identification des lieux de morsures permettraient de localiser l'espèce de façon très précise. Une coopération avec des professionnels de la santé (médecins, hôpitaux, pharmacies, centre antipoison de Lille) est nécessaire pour le bon déroulement de cet objectif. De plus, certaines pharmacies pourraient possédées des individus de Vipère péliade pour des raisons diverses. La prospection des officines pourraient permettre d'identifier des lieux de présence historique et donc d'orienter les prospections futures. La récolte de ces nombreuses données nécessite une centralisation des données afin de les retrouver rapidement, d'orienter efficacement les prospections futures mais aussi de faire l'état des connaissances sur ces nouveaux sites suite aux inventaires de terrain. La création d'une couche cartographique regroupant l'ensemble des sites de présence avérée et potentielle devrait être créé. Cette couche comportera aussi les informations sur les sites (propriétaires, gestionnaires, protection, existence d'une cartographie, gestion des milieux...), des informations sur la population (taille, date du contact, type de prospections effectuées...).

C.2.6 CRÉER ET DYNAMISER UN GROUPE DE TRAVAIL SUR L'ESPÈCE

Actuellement, peu de bénévoles prospectent la Vipère péliade. De ce fait, cette espèce est sous prospectée et sa répartition est donc mal connue à l'échelle régionale. La création d'un groupe de travail régional permettrait de contacter des personnes susceptibles de prospecter l'espèce au sein des réseaux naturalistes régionaux, de favoriser l'implication des bénévoles et d'autres structures gestionnaires. La création de ce groupe pourrait donner lieu à une réunion afin d'informer les différents acteurs sur les connaissances actuelles de l'espèce en région et sur les perspectives d'étude et de prospections. Outre cet état des lieux, l'animation de ce groupe de travail passera par une communication régulière par le biais de différents formats de communication sur les avancées du plan d'action (Hérons, listes de discussion...). Enfin, les bénévoles désireux de s'impliquer dans ce programme pourraient être formés à la recherche et l'identification de l'espèce, pour réaliser des prospections indépendantes par la suite. Dans un objectif d'entretenir les échanges au sein du groupe de travail mais aussi pour que les bénévoles acquièrent de l'expérience sur les techniques de prospection, les dates et lieux des sorties de prospections seront transmis aux bénévoles, eux même pouvant transmettre leurs prévisions de sorties. Des sorties en groupe restreint pourront donc être effectuées, et les résultats de ces prospections transmis à l'ensemble des personnes constitutives de ce groupe. La cartographie des plaques à reptiles présentes dans la région sera élaborée et transmise à l'ensemble des personnes du « groupe vipère » désirant effectuer des observations de l'espèce et ayant été formées pour la méthode de Capture-marquage-recapture. L'aire de répartition de l'espèce s'étend sur l'ensemble des pays de l'est européen, et en Angleterre. En France, l'espèce est principalement présente sur la frange nord-ouest et nord du territoire métropolitain, ainsi que dans le massif central. La création d'un groupe de discussion, impliquant des structures étrangères ou d'autres régions françaises permettrait aussi d’accroître la connaissance de l'écologie de l'espèce et de renforcer l'intérêt des bénévoles pour ce groupe de travail. Enfin, une page internet sera créée sur le site du conservatoire afin d'informer sur l'avancement du Plan régional d'action ainsi que sur les actions plus ponctuelles. Cette page sera spécialement créée pour les personnes du groupe de travail, et devrait être accessible par le biais d'un mot de passe.

C.2.7 DÉFINIR UNE STRATÉGIE DE COMMUNICATION GRAND PUBLIC POUR AMÉLIORER L'IMAGE DE LA VIPÈRE

De par la mauvaise image que l'espèce possède auprès du grand public, il est nécessaire d'initier une communication auprès du grand public. Les deux partenaires de cette action sont d'une part le CHRU de Lille qui apportera des informations sur les précautions à prendre lors de rencontres avec l'espèce et des mécanismes à avoir en cas de morsures. Le CPIE Val d'Authie, qui à déjà réalisé des animations concernant l'espèce sera un acteur privilégié pour la sensibilisation du public. Des réunions avec ces deux partenaires seront donc indispensables pour fixer une ligne de conduite et mettre en place une communication adaptée. En plus de cette démarche, une page internet sera créée sur le site du conservatoire.

C.2.8 SENSIBILISER L'ENSEMBLE DES ACTEURS DE LA GESTION D'ESPACES NATURELS

L'espèce est particulièrement mal connue et peu prise en compte par l'ensemble des acteurs de la gestion de la nature. De ce fait, une sensibilisation de l'ensemble des acteurs de la région est nécessaire par le biais de réunions de présentation du plan d'action et de l'espèce. Une plaquette d'information sur l'espèce et son écologie pourra être distribuée afin que les informations sur l'espèce et ses habitats soient en possession de tous. Enfin, la réalisation du modèle de prédiction permettra de cibler les sites de présence potentielle dont la gestion appartient à des structures gestionnaires d'espaces naturels. De ce fait, la sensibilisation des acteurs pourra être ciblée sur ces structures en priorité. C.3 DESCRIPTIF DES OPÉRATIONS

C.3.1 ASSURER LA CONSERVATION DES POPULATIONS DE VIPÈRE PÉLIADE

C.3.1.1 Favoriser la prise en compte de l'espèce dans la gestion des sites Code et intitulé de l'opération

Action Diffusion d'une plaquette informative sur l'écologie et la gestion favorable à l'espèce 01

Stratégie de mise en œuvre Certains gestionnaires d'espaces naturels où l'espèce est présente ne connaissent pas l'écologie de l'espèce ou ne savent tout simplement pas que l'espèce se trouve sur le site. Ces deux constats sont tout aussi dommageables pour la survie de l'espèce sur ces sites. De ce fait, une plaquette de présentation de l'espèce sera réalisée pour sensibiliser les gestionnaires et leur donner quelques bases pour la gestion des milieux. Elle comportera les informations suivantes : aide à l'identification, cycle biologique, distribution géographique en région, habitats de prédilection, gestion à préconiser et à éviter (Cf. annexe 3). Cette plaquette visera à : – informer les gestionnaires sur l'écologie de l'espèce et les bonnes/mauvaises pratiques de gestion en apportant des mesures simples à mettre en œuvre facilement par le gestionnaire afin de favoriser la préservation de la Vipère sur le site ; – sensibiliser le gestionnaire sur la prise en compte de la vipère dans la gestion ; – inciter le gestionnaire à contribuer aux inventaires de Vipère péliade dans la région. Un fichier de suivi de la diffusion sera mis en place

Indicateurs

Nombre de plaquettes distribuées Nombre de demandes spontanées d'information suite à la distribution des plaquettes

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Gestionnaire 2013 d'espaces CEN/KRAG GON-CFR-PNR CMO naturels Code et intitulé de l'opération

Action Organisation de réunions techniques avec les gestionnaires d'espaces et propriétaires 02 de sites (RFF, CG) où l'espèce est présente

Stratégie de mise en œuvre L'organisation de réunions permettrait de rencontrer l'ensemble des acteurs de la protection de la nature impliqués dans la conservation de la Vipère péliade. Ces réunions permettront d'affiner les informations présentes dans la plaquette, mais aussi de développer les techniques de gestion adaptées à l'espèce et de présenter des retours d'expérience. Enfin, des visites sur des sites de présence permettraient de rendre plus concret certains points théoriques présentés préalablement. La présentation du Plan régional d'action, des différentes études réalisées en région et des efforts de prospection montreront le dynamisme du « groupe de travail vipère » et pourraient entraîner certains gestionnaires dans cette dynamique de travail et recherche. Ces réunions pourraient être organisées tous les ans afin de présenter les avancées sur la connaissance de l'espèce et de maintenir un contact avec ces gestionnaires, mais aussi pour rappeler l'importance d'adapter la gestion pour la vipère. Enfin, cette sensibilisation permettra d'inclure plus aisément les responsables de ce plan régional d'action dans les comités de gestion des sites. Indicateurs

Nombre de réunions Nombre de structures présentes par réunion

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Gestionnaire 2013/2015 d'espaces CEN KRAG-GON-CFR naturels

Code et intitulé de l'opération

Action Appui technique dans les comités de gestion sur les sites où l'espèce est présente 03

Stratégie de mise en œuvre La participation ponctuelle de représentants du groupe de travail Vipère péliade aux comités de gestion des sites sera importante pour la prise en compte de l'espèce dans la programmation des mesures de gestion futures. Les acteurs du groupe ne possédant pas l'autorité pour valider des décisions, cette présence restera nécessaire pour orienter la gestion et participer à la concertation lorsque des enjeux antagonistes seraient présents sur le site. Le rôle des membres du groupe de travail sera avant tout de faire de la sensibilisation. Rappeler la responsabilité des gestionnaires concernant l'enjeu « Vipère péliade » trop souvent négligé. Dans un second temps, le représentant du groupe de travail aura un rôle de conseillé afin de s'assurer que l'habitat de la vipère (voir A.2.3) est favorisé sur le site par : la création et la structuration d'une lisière (un protocole est présenté en annexe 4) ; la création d'une hétérogénéité et une structuration de la végétation La gestion doit être très peu interventionniste et très extensive : la méthode d'intervention peut être un débroussaillage, une fauche ou un pâturage extensif (>0,4 UGB/ha sur la zone d'intervention). Idéalement, le site pourrait être divisé en 4 avec une seule zone d'intervention, une zone ouverte l'année n ; une deuxième l'année n+1 ; une troisième l'année n+3 ; une quatrième l'année n+3 et ; l'année n+4 aucune intervention n'est réalisée (figure a). Néanmoins il est nécessaire de considérer que certains sites peuvent avoir des enjeux floristiques très importants et dans ce cas là, la non-intervention sur une zone pendant 4 ans peut faire disparaître des espèces à faible pouvoir de colonisation. Dans ce cas, une méthode alternative peut être proposée : une forte intervention est maintenue sur les secteurs à enjeux pour les espèces végétales des pelouses (intervention tous les ans) ; une fréquence d'intervention assez forte sur les secteurs à enjeux pour les espèces d'ourlet et enfin une faible fréquence dans les zones où il n'y a pas d'enjeux pour les espèces de pelouse ou d'ourlet (figure b). Figure a: exemple de schéma de secteurs d'intervention en rotation (l'année n+4 aucune intervention n'est réalisée) : n n+1 n+3 n+2

Figure b: exemple de schéma de fréquence d'intervention sectorisée

1/4 1/2 1/4 1/4 1 n+3 n+1

1/4 n+2

Indicateurs

Nombre de présence dans des comités de gestion Mesures de gestion prises en faveur de la vipère péliade sur chaque site

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Comités de gestion Fonction des des structures Groupe de travail Vipère comités de CEN gestionnaires où péliade gestion l'espèce est présente

Code et intitulé de l'opération Action Organisation de journées d'échanges avec les structures gestionnaires ou experts des 04 régions voisines

Stratégie de mise en œuvre Des échanges d'expériences et de connaissances entre les différents experts européens (France, Angleterre, Belgique) et gestionnaires de sites permettraient d'améliorer la connaissance de l'espèce ainsi que les gestions favorables ou défavorables à l'espèce par la présentation de retours d'expériences ou des perspectives de recherche.

Indicateurs Compte rendu des journées Nouvelles gestions favorables ou défavorables identifiées Nouvelles connaissances sur l'écologie de l'espèce

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Experts et 2013 puis une fois Groupe de travail Vipère gestionnaires de CEN tout les 3 ans péliade sites étrangers

C,3.1.2 Assurer la protection des sites Code et intitulé de l'opération

Action Conventionner ou acheter des sites communaux et des parcelles communales voisines 05 des sites

Stratégie de mise en œuvre Le contact des communes où l'espèce est présente permettrait dans un premier temps d'identifier les parcelles appartenant aux communes. La localisation de ces parcelles effectuée permettrait ainsi de cibler les parcelles communales intéressantes pour la préservation de l'espèce. Une concertation devra ensuite être mise en place afin de conventionner ou acheter ces parcelles nécessaires pour la conservation de l'espèce.

Indicateurs

Nombre de parcelles conventionnées ou achetées

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Communes où la CEN, CG59, Groupe de travail Vipère Tous les ans vipère est CG62, PNRCMO, péliade présente PNRA Code et intitulé de l'opération

Action Effectuer une veille foncière des sites privés où l'espèce est présente 06

Stratégie de mise en œuvre En cas de vente de sites à usage agricole, le CEN est informé grâce à la veille foncière de la SAFER. Si un site privé est à vendre, le CEN cherchera un acquéreur qui peut être lui-même, une autre structure gestionnaire d'espaces naturels, ou une collectivité avec une convention de gestion avec une structure gestionnaire d'espaces naturels.

Indicateurs

Nombre de parcelles achetées

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Tous les sites privés avec CEN, CG 62, PNR Tous les ans SAFER, Collectivités présence de CMO, SAFER Vipère péliade

Code et intitulé de l'opération

Action Intégrer l'espèce comme prioritaire dans la SCAP et classer en RNR les sites gérés 07

Stratégie de mise en œuvre Certains sites gérés écologiquement ne bénéficient d'aucun statut réglementaire : les usages ne sont donc pas réglementés alors que certains d'entre eux pourraient entraîner la disparition de l'espèce (voir B.1). Sur les sites gérés écologiquement qui ne bénéficient d'aucun statut réglementaire, un dossier scientifique de classement en Réserve Naturelle Régionale sera effectué. En effet la présence de la vipère, au regard des menaces qui pèsent sur elle, justifie le classement d'un site, à elle seule.

Indicateurs

Nombre de sites de présence de la vipère classé en RNR

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Tous les sites gérés Tous les ans où l'espèce est CEN Conseil Régional présente Code et intitulé de l'opération

Action Sensibilisation des acteurs locaux aux conséquences du maintien artificiel des 08 espèces cynégétiques (faisan et sanglier) sur la Vipère péliade

Stratégie de mise en œuvre Le sanglier est un prédateur connu des Vipères. Il peut notamment se nourrir d'un grand nombre de juvéniles. (PECHY et al. 1996). De plus, il engendre une réduction de l'abondance des proies de la Vipère péliade et modifie les micro-habitats et la disponibilité des abris des serpents. (FILIPPI& LUISELLI, 2003). D'autre part, le faisan est un prédateur direct des vipères, notamment des juvéniles (GRAITSON, 2011). Au printemps, pendant la période de nourrissage des petits, les faisans entrent en compétition avec les vipères pour la nourriture (ION & al. 2011). Les effectifs de ces deux espèces sont maintenus artificiellement par l'Homme à des fins cynégétiques. Sur certains sites accueillant la vipère péliade, des concentrations de faisans et de sangliers très élevées sont avérées (Coteau de Teneur,...). Les populations de vipères semblent en pâtir, ainsi aucune observation de vipère n'a été faîte sur le coteau de Teneur depuis 2009. Aussi, il paraît nécessaire de travailler avec les acteurs locaux afin de les sensibiliser et d'entreprendre des actions en faveur de la Vipère péliade. Les objectifs de cette action sont, dans les secteurs proches des sites où la vipère est connue : • de limiter les prédateurs (sangliers et faisans) ; • d'obtenir l'arrêt de l’agrainage qui attire et maintien les prédateurs ; • d'arrêter le lâcher de nouveaux faisans. Cette action ne pourra se faire sans l'approbation des acteurs locaux, notamment des sociétés de chasses locales et des propriétaires. Dans un premier temps, cette action sera menée sur un site choisi en fonction du contexte local : • sensibilité des acteurs locaux ; • présence avérée de prédateurs ; • présence de vipères . L'action passera dans un premier temps par des réunions d'informations et d'échanges avec les acteurs locaux. Ces réunions devraient déboucher sur des propositions concrètes à l'initiative des acteurs locaux afin d'envisager des moyens de limiter la présence de prédateurs dans les secteurs où la Vipère péliade est présente. Enfin, un suivi simple de l'évolution des populations de sangliers et de faisans pourrait être mis en place sur le site ou les sites retenu(s).

Indicateurs Nombre de réunions d'information et de concertation. Nombre de propositions émanent de ces groupes de travail. Suivi des populations de faisans et de sangliers

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées

Teneur et autres Acteurs locaux sites confrontés 2014-2016 CEN Fédérations de Chasse aux problèmes de prédation ... C.3.2 AMÉLIORER LA CONNAISSANCE DE LA VIPÈRE PÉLIADE DANS LE NORD-PAS-DE-CALAIS

C.3.2,1 Améliorer la connaissance du domaine vital de la vipère péliade dans le Nord-Pas-de-Calais Code et intitulé de l'opération

Action Suivi par radio pistage de plusieurs individus 09

Stratégie de mise en œuvre A l'heure actuelle, les habitats (habitats durant la période d'activité, habitat durant la période d'hibernation , habitats de transfert) occupés par l'espèce sont peu ou mal connus. Les capacités de déplacements de l'espèce, la distance entre les différents habitats et la surface de ce domaine vital sont également très mal connues. Un suivi de plusieurs individus par radio-pistage permettrait d'améliorer cette connaissance. Un GPS peut être accroché aux individus. Deux options sont possibles : - soit un GPS avec une durée de vie de 2-3 mois mais ne fonctionnant qu'en présence de lumière (ne fonctionne plus quand l'animal est sous terre) et donne une location par jour ; - soit un GPS avec une batterie pouvant tenir 2-3 semaine qui donne plusieurs localisations par jours mais qui nécessite d'être rechargé tous les mois et de recapturer les individus.

Indicateurs

Données sur les habitats de l'espèce (journée et saison), distance parcourue

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées La population des CEN, GON, CFR, SHF, 2013-2016 individus étudiés CEN Universités est à définir Code et intitulé de l'opération

Action Intégration d'informations sur la présence/absence de l'espèce 10

Stratégie de mise en œuvre Lorsque des individus seront observés, des informations telles que les coordonnées GPS de l'individu, la date, l'heure, le temps et la structure de végétation devront être annotées. L'ensemble de ces informations permettra de mieux appréhender les secteurs privilégiés par l'espèce en fonction des saisons, des heures de la journée et du temps, et donc d'orienter potentiellement certaines actions de gestion.

Indicateurs

Amélioration de l'écologie de l'espèce

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Personnes du Sites où des groupe vipère 2013-2016 individus sont observant un observés individu

C.3,2,2 Déterminer l'état de conservation des populations Code et intitulé de l'opération

Action Effectuer des analyses génétiques sur certaines populations 11

Stratégie de mise en œuvre En 2011, des prélèvements ADN ont été effectués sur les populations de Guémy, Audresselles, Nielles-lès-Bléquins, Moulinel, Auxi afin de déterminer leur diversité génétique et leur degré d'isolement. Au regard de l'isolement de la population de Teneur, et des moyens pouvant être mis en œuvre pour suivre cette population par un CMR, des prélèvements ADN seront effectuées .

Indicateurs

Publication d'un article

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Population de Propriétaire du site, 2013 CEN Teneur Université de Bâle Code et intitulé de l'opération

Action Formation des opérateurs à la méthode du suivi Capture-Marquage-Recapture 12

Stratégie de mise en œuvre Le suivi des populations par capture-marquage-recapture nécessite une capture des vipères ainsi que leur manipulation. Au regard du risque de blessures/stress engendré à l'animal (diminuant ainsi sa valeur sélective) et des risques de morsures, toutes les précautions doivent être prises pour la mise en place de ce suivi. Un spécialiste viendra former les personnes participant à l'action CMR. Il apprendra aux participants comment capturer un individu, le manipuler, le marquer et le relâcher. Chaque participant devra effectuer lui-même toutes les étapes jusqu'à ce qu'il se sente autonome. Il serait souhaitable que cette formation se déroule sur un site avec une population importante. Le site d'Audresselles serait un bon candidat. Le CEN assurera la coordination de cette action.

Indicateurs

Nombre de personnes formées

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Les participants à Sylvain 2013 CEN/PNR CMO l'Action CMR Ursenbacher

Code et intitulé de l'opération

Action Suivi de l'état des populations par Capture-Marquage-Recapture et analyse des résultats 13

Stratégie de mise en œuvre L'application de cette méthode nécessite que les opérateurs soient formés. Le site d'étude doit préférentiellement être accessible, assez grand et possédant un effectif important de Vipères. Le site d'Audresselles répond à l'ensemble de ces critères. La première action à mener est de finaliser le protocole. Cela devrait être fait courant 2013. Ensuite, 2014 sera l'année de mise en place de ce protocole. La durée de cette étude devrait au moins être de 10 ans, soit à peu près la durée d'une génération de vipère. L'analyse des données se fera a priori avec le logiciel MARK par une analyse pluri- annuelle (robust design) et donnera les paramètres démographiques qui permettront un suivi fin de la population : taux de survie, recrutement, mortalité, effectif et variation peuvent être obtenus assez facilement. Pour éviter les phénomènes de trap-dependence, il est indispensable de définir un parcours permettant de prospecter équitablement tous les points de la zone d'étude. Le dépôt de quelques plaques à reptiles pourrait aider. Manipulation des vipères : Les personnes formées à la capture, au marquage et à la manipulation de vipères : – poursuivront le marquage des individus non marqués en incorporant des puces ; – identifieront les individus déjà marqués via le numéro de puce détecté. Les différentes étapes de l'opération sont les suivantes: 1- capture d'un maximum d'individus pendant que les conditions sont favorables (voir A.5.2). Localisation des endroits de capture grâce à un GPS. 2- manipulation des vipères lorsque les conditions sont défavorables à l'observation : – date, localisation GPS ; – identification du sexe ; – poids ; – mesure de la longueur totale (+LQ?) ; – si présence de blessure ; – recherche de présence de puce avec le détecteur ; – si présence de puce : identification du numéro ; si absence : incorporation d'une puce et relevé du numéro. 3- Dès que cette manipulation est terminée, ne pas attendre avant de relâcher la vipère au même endroit où elle a été capturée (grâce à la localisation GPS). Le matériel nécessaire sera fourni par le CEN. 10 sorties spécifiques par an au minimum sont nécessaires. L'analyse des données sera à mettre en lien avec les résultats de l'analyse génétique.

Indicateurs

Évolution des indicateurs populations

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Toutes les populations marquées (Guémy, Professionnels et CEN, GON, Universités, 2013-2016 Audresselles, Nielles- bénévoles Eden62, PNR CMO lès-Bléquins, Auxi, volontaires Moulinel et Teneur) Code et intitulé de l'opération

Action Création d'un indice de qualité des habitats et mise en place sur chaque site 14

Stratégie de mise en œuvre Le choix des critères utilisés pour l'indice sera déterminé par des recherches bibliographiques, des dires d'experts mais aussi des observations sur le terrain. La liste définitive des critères sera soumise à des experts pour une validation. Suite à la validation des critères de la méthodologique, l'indice de qualité d'habitats sera appliqué sur chaque site. Ces premiers résultats permettront dans un premier temps de montrer la pertinence de l'indice en question. Par la suite, l'objectif sera d'améliorer cet indice sur les sites de présence de l'espèce par le biais de la gestion de ces sites.

Indicateurs

Validation des critères Publication d'un article local

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées CEN, GON, Universités, Qualité des 2013-2014 Groupe vipère Eden62, PNR CMO et habitats partenaires étrangers C.3.2.3 Améliorer la connaissance de la distribution dans le Nord-Pas- de-Calais Code et intitulé de l'opération

Action Identification des lieux de morsures par vipère grâce à un partenariat avec le centre 15 antipoison de Lille CHRU

Stratégie de mise en œuvre

Le centre antipoison de Lille a enregistré un appel concernant la Région Nord-Pas- de-Calais pour la vipère péliade entre 1997 et 2001. Un partenariat avec cet acteur de la santé permettrait d'obtenir la localisation des morsures de Vipère péliade à l'avenir.

Indicateurs

Nombre de nouveaux sites identifiés

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées 2013-2016 Sites de présence CHRU de Lille CEN Code et intitulé de l'opération

Action Identification des pharmacies possédant des vipères conservées 16

Stratégie de mise en œuvre

Le contact des différentes officines du territoire permettrait de savoir si elles possèdent des individus de Vipère péliade conservés. Dans le cas où des officines posséderaient un individu, la localisation de la capture serait demandée.

Indicateurs

Nombre de nouveaux sites identifiés

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées 2013-2016 Sites de présence CEN Officines

Code et intitulé de l'opération

Action Centralisation de toutes les informations/données (douteuses, avérées,...) grâce à un 17 outil adapté

Stratégie de mise en œuvre La création d'un outil de centralisation est indispensable pour le bon déroulement du Plan régional d'action sur les moyen et long termes. A l'heure actuelle, des données peuvent se trouver dans d'anciennes publications, et sont donc éparpillées sur de nombreux supports De ce fait, une couche cartographique répertoriant l'ensemble des sites où l'espèce a été localisée ainsi que les sites de présence potentielle devra être élaborée. Cette couche devra inclure les informations recueillies sur les sites (Occupation du sol, structure de la végétation, gestionnaire et propriétaire(s), effectif de la population, gestion des différents habitats). Cette couche sera dynamique et évoluera en fonction des nouvelles données récoltées. L'outil SIRF développé par le GON apparaît adapté pour centraliser les données. Le GON intégrera toutes les données (actuelles et historiques). L'outil permet à l'observateur de saisir lui-même sa donnée. Une homologation sera néanmoins nécessaire. Les données non vérifiées – à distinguer des précédentes - seront également intégrées dans un champ à part. Celles-ci se répartiront en plusieurs catégories : erreurs supposées des observateurs, données de seconde main, données issues des lieux de morsures de CHR de Lille ; et toutes les données qui n'ont pas été validées par homologation. A cet outil seront également intégrées les données négatives de l'espèce, c'est-à- dire quand le contributeur a prospecté la vipère mais n'a observé aucun individu et des informations sur la présence de l'espèce (Cf. Action 10). Indicateurs

Nombre de données inscrites dans SIRF

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Informations sur Tous les ans les sites de GON CEN présence

Code et intitulé de l'opération

Action Création d'un modèle de prédiction de présence 18

Stratégie de mise en œuvre La prédiction de présence de l'espèce s'effectuera à deux échelles différentes: – Échelle régionale : Calumna Ecological Services et le KRAG ont mis en place un modèle pour prédire la présence de l'espèce au sein de mailles déterminées. Ce modèle prend en compte la géologie, l'occupation du sol et la présence de l'espèce à proximité. Un tel modèle pourrait être mis en place dans la région afin de cibler les secteurs de présence potentielle de l'espèce. – Échelle des sites : l'application de l'Indice de Qualité des Habitats permettra de cibler les sites où la présence potentielle de l'espèce est la plus importante (cf. action 14).

Indicateurs

Nombres de nouveaux secteurs de présence avérée

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées 2013-2016 Sites potentiels CEN KRAG, GON

Code et intitulé de l'opération

Action Identification des secteurs de présence potentielle 19

Stratégie de mise en œuvre L'identification de secteurs de présence potentielle permettra de cibler des sites afin d'orienter les zones de prospections. Cette démarche s'effectuera à la suite de la mise en place du modèle de prédiction (cf. action 18). D'autre part, l'étude génétique réalisée nous a renseignée sur les voies de déplacements historiques ainsi que sur la distance génétique des populations. Les populations proches génétiquement peuvent indiquer des échanges d'individus ou l’existence de population géographiquement peu éloignées non encore découvertes. Ces zones seront prospectées en priorité. Les secteurs de présence potentielle comprendront : – les données historiques (non observées depuis 2000) ; – les zones de morsures ; – les données non vérifiées ; – le modèle de prédiction mis en place à l’échelle du paysage ; – les sites à IQH élevée ; – les résultats de l'étude génétique ; Ces secteurs de présence potentielle seront hiérarchisés en calculant pour chaque site un IQH à l'échelle du site : plus l'IQH sera élevé, plus la probabilité de présence de l'espèce sera forte.

Indicateurs

Carte des sites de présence potentielle

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées 2013 Répartition de la vipère CEN GON Code et intitulé de l'opération

Action Prospections des sites de présence potentielle 20

Stratégie de mise en œuvre Après avoir recensé et localisé les sites où l'espèce est potentiellement présente, des prospections de terrain seront effectuées. Ces prospections seront d'abord orientées sur les sites où l'IQH sera élevé ainsi que sur les mailles privilégiés par le modèle de prédiction. De plus, ces prospections devront s'effectuer durant la saison favorable à l'observation de l'espèce mais aussi durant des journées où la météorologie permettra d'appréhender l'espèce.

Indicateurs

Nombres de prospections sur des sites potentiels

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées 2013-2016 Sites potentiels Groupe vipère CEN, GON C.3.2,4 Créer et dynamiser un groupe de travail sur l'espèce Code et intitulé de l'opération

Action Constitution et animation d'un « groupe vipère » 21

Stratégie de mise en œuvre Un groupe vipère sera constitué de toutes personnes souhaitant participer au plan d'action vipère et en particulier aux prospections. Dans un premier temps, seront intégrés les membres du comité de pilotage et d'autres personnes dont l'intérêt pour la vipère s'est manifesté. Ensuite, il s'agira de susciter l'intérêt chez de nouvelles personnes afin d'agrandir le groupe. Pour cela, une invitation à rejoindre le groupe sera envoyée : – sur les groupes de discussions naturalistes dans le Nord – Pas-de-Calais (papillons5962, ornitho5962) ; – aux responsables des formations dédiées à la préservation de la biodiversité ; – aux associations naturalistes (GNA, GNT, Aubépine). L'animation de ce groupe consistera à partager de l'information : – sur les avancées du plan d'action ; – sur les documents produits ; – sur les techniques de prospection ; – sur les sorties de prospection effectuées ; La diffusion de l'information peut se faire par mail, par envoi d'une lettre d'information, ou par l'extranet du CEN.

Indicateurs

Nombre de nouveaux arrivants dans le groupe Nombre de sorties de prospections initiées par les membres

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées 2012-2016 Le Groupe vipère CEN

Code et intitulé de l'opération

Action Communication sur le plan d'action et le « groupe vipère » via les réseaux naturalistes 22

Stratégie de mise en œuvre Une communication importante sera mise en place afin de faire connaître l'existence du « groupe vipère » au sein des réseaux naturalistes régionaux. Cette démarche pourrait attirer de nouvelles personnes aux seins du groupe et susciter l'intérêt lors des sorties de prospections. L'avancée du Plan régional d'action et des différentes mesures sera communiquée régulièrement afin d'informer les naturalistes régionaux.

Indicateurs

Nombre d'articles dans les divers réseaux

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Tous les ans Communication CEN Réseaux naturalistes

Code et intitulé de l'opération

Action Élaboration d'une page internet consacrée au plan d'action sur le site du conservatoire 23

Stratégie de mise en œuvre Une page internet dédiée aux membres du groupe vipère devrait être créée. Cette page présentera l'espèce et son écologie, mais comprendra aussi des informations sur l'avancée du Plan régional, sur les dates des sorties de prospection, sur les derniers travaux effectués sur l'espèce. Ces informations permettront donc aux membres du groupe de se tenir informés des nouveautés mais aussi de proposer des sorties prospectives. Cette page ne sera accessible qu'aux personnes appartenant au groupe vipère, un mot de passe sera donc nécessaire pour limiter l'accès.

Indicateurs

Nombre de personnes inscrites sur le site

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Tous les ans Page internet CEN Code et intitulé de l'opération

Action Communication sur les sorties de prospections aux groupe vipère 24

Stratégie de mise en œuvre La diffusion du programme des sorties de prospections sera effectuée envers les membres du groupe vipère. Cela permettra de faire participer les membres aux diverses prospections durant l'année, d'améliorer ainsi leurs connaissances sur l'écologie de l'espèce et son identification. Lorsque les dates de sorties seront fixées, un envoi par mail aux membres du groupe sera effectué. De plus, les dates de prospections seront affichées sur la page internet du « groupe vipère ». Outre cet aspect, les membres du groupe pourront aussi faire part de leur projet de prospections afin d'effectuer ces sorties en groupe restreint.

Indicateurs

Nombre de participants aux sorties de prospections Résumé de la sortie sur la page internet

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Communication 2013-2016 aux personnes du CEN groupe vipère

Code et intitulé de l'opération

Action Organisation de sorties de prospections et de formation des bénévoles à l'identification 25 et la recherche de la vipère

Stratégie de mise en œuvre Des sorties de prospections organisées par une personne compétente seront organisées pour former les bénévoles à l'identification de l'espèce. De plus, des informations seront transmises sur les conditions optimales d'observation (saison, heure, météorologie), ainsi que sur les habitats à privilégier. Ces sorties auront pour but de rendre autonomes les bénévoles pour leurs futures prospections.

Indicateurs

Nombre de personnes présentes

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Personnes du 2013-2014 CEN groupe vipère Code et intitulé de l'opération

Action Création d'une couche cartographique des plaques à reptiles de la région 26

Stratégie de mise en œuvre L'observation de l'espèce n'est pas aisée de par sa discrétion, et les milieux qu'elle fréquente. En effet, des journées entières de prospection peuvent aboutir à aucune observation ou capture, ce qui peut être rapidement décourageant. Il s'avère cependant que les reptiles se retrouvent plus aisément sous des plaques posées par l'homme accumulant la chaleur durant la journée. La cartographie de ces plaques à l'échelle régionale permettrait à des personnes ne désirant pas effectuer des prospections pendant une journée entière de se rabattre sur ces zones privilégiées.

Indicateurs Diffusion de la couche cartographique Nombre d'observations sous plaques à reptiles Nombre d'implantations de puces

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Personnes du 2013 CEN groupe vipère

Code et intitulé de l'opération

Action Création d'un groupe de discussion 27

Stratégie de mise en œuvre La création d'un groupe de discussion entre les partenaires de régions différentes permettra de s'informer sur les actions et gestions mises en place dans d'autres régions. De plus, des échanges entre ces structures pourraient permettre de faire émerger des idées nouvelles. Ce groupe de discussion se matérialisera par la création d'un forum au sein de la page internet « Vipère péliade » du conservatoire.

Indicateurs

Nombre de sujet créés Nombre de participants

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Tous les ans CEN GON C.3.3 SENSIBILISER SUR LA PRÉSERVATION DE LA VIPÈRE PÉLIADE

C.3.3.1 Définir une stratégie de communication grand public pour améliorer l'image de la vipère Code et intitulé de l'opération

Action Organisation de réunion avec les partenaires 28

Stratégie de mise en œuvre L'organisation de réunions concernant l'espèce est nécessaire afin d'améliorer l'image de la Vipère péliade. En effet, il s'avère indispensable de fixer les lignes directrices d'une communication adaptée concernant une espèce « indésirable » par le grand public. La présence du CHRU de Lille, pour les préconisations lors des rencontres avec l'espèce et du CPIE Val d'Authie pour la partie animation et communication permettra de discuter sur le fond et la forme de cette stratégie de communication pour le grand public. La présence d'organismes d'autres régions ayant déjà réfléchis à cette problématique pourrait aussi être un atout.

Indicateurs

Type de supports de communications

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Stratégie de 2013 CEN CHRU de Lille/ CPIE Val d'Authie communication

Code et intitulé de l'opération

Action Réalisation de supports de communication adaptés 29

Stratégie de mise en œuvre Les réunions en collaboration avec le CPIE Val d'Authie et le CHRU de Lille permettront de réfléchir sur les supports de communication les plus adaptés pour sensibiliser le grand public ( plaquettes, panneaux sur les sites, animations nature). Les informations présentes au sein de ces supports seront aussi longuement réfléchies.

Indicateurs

Nombre de supports de communication différents Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées Supports de CPIE Val d'Authie / Tous les ans communication CHRU de Lille / CEN

Code et intitulé de l'opération

Action Développement d'une page pédagogique sur le site internet du conservatoire 30

Stratégie de mise en œuvre

Une page internet sera créée afin de présenter l'espèce, son écologie et sa biologie. Contrairement à la session réservée aux personnes du groupe vipère, cette page sera accessible à tous. Le contact de la personne référente du conservatoire sera mentionné afin que les visiteurs puissent demander à intégrer le groupe Vipère.

Indicateurs Nombre de visites sur la page Nombre de demandes spontanées pour entrer dans le groupe vipère

Calendrier Objet Opérateur Partenaires associées 2013 BIBLIOGRAPHIE BALLOUARD J.M., 2010 – Espèces charismatiques, espèces locales et serpents en éducation à l'environnement : Evaluation dans dix pays de la perception des enfants pour protéger la faune et l'importance de l'expérience de terrain. Thèse de Doctorat, Ecole Doctorale ICGB, Université de Poitiers. 269p. BAKER J., SUCKLING J., CAREY R., 2004 – Status of the Adder Vipera berus and slow- worm Anguis fragilis in England. English Nature Research Reports, No 546. CAMPION-VINCENT V., 1990 – « Histoires de lâchers de vipères. Une légende française contemporaine », Ethnologie française, xx, 2 : 143-155 COLLECTIF. In http:// www.faune-champagne-ardenne.org [base de données en ligne]. Extraction le 11 janvier 2012. HODGES R.J., 2011 – Helping ladders up ladders. A conservation compaign for the adder in Kent. Kent Reptile and Amphibian Group. 2Nd draf 25 th september 2011. 16p. NORGUET (DE), A., 1871 – Zoologie du Nord de la France. Bulletin scientifique, historique et littéraire du Département du Nord et des pays voisins, III (1) : 18-22. FIERS V., 1997 – Statut de la faune de France métropolitaine, statuts de protection, degrés de menace, statuts biologiques; MNHN. FILIPPI E., LUISELLI L., 2002 – Negative effect of the wild boar (Sus scrofa) on the populations of snakes at a protected mountainous forest in central italy. Ecologia mediterranea, tome 28, fascicule 1, P. 93-98. FRACCHIA E., 1999 – Étude d'une population de vipères péliades sur le Mont de Guémy (Suivi, utilisation du site, proposition de gestion), Inventaire des autres populations présentes dans le secteur Audomarois du parc, Université de Corse Pascal Paoli, 30 p. GASC J.-P., CABELA A., CRNOBRNJA-ISAILOVIC J., DOLMEN D., GROSSENBACHER K., HAFFNER P., LESCURE J., MARTENS H., MARTÍNEZ RICA J.P., MAURIN H., OLIVEIRA M.E., SOFIANIDOU T.S., VEITH M., ZUIDREWIJK A. [Eds], 2004 – Atlas of Amphibians and Reptiles in Europe. Réédition. Muséum national d’Histoire naturelle. Paris, (Patrimoines naturels, 29). GRAITSON E., 2011 – Plan d’action pour la Vipère péliade (Vipera berus) en Wallonie. Département Nature et Forêt, DGARNE, Région wallonne. GRUBER H-J., HANSBAUER G. , HECKES U. & VÖLKL W,. 2004 – Verbreitung und Bestandssituation der Kreuzotter (Vipera berus berus [LINNAEUS, 1758]) in Bayern. Deutsche Gesellschaft für Herpetologie und Terrarienkunde e.V. (DGHT) 117-124.

ION C, ZAMFIRESCU S .R. and STRUGARIU A., 2011 – The potential relationship between predators and moldavian meadow vipers (Vipera Ursinii Moldavica) in eastern Romania Faculty of Biology, « Alexandra Ioan Cuza, University of lasi, Romania, 7 p. ISBELL L.A., 2006 – Snakes as agents of evolutionary change in primate brains. Journal of Human Evolution 51: 1-35. JACOB J-P, PERCSY C., WAVRIN (de) J-P., PERCSY (C), WAVRIN (de) H., GRAITSON E., KINET T., DENOEL M., PAQUAY, M., PERCSY N. & REMACLE A., 2007 – Amphibiens et Reptiles de Wallonie. Aves-Raînne et centre de recherche de la Nature, des forêts et du bois (MRW – DGRNE), série « faune – flore – habitats » n° 2, Namur. 384p. LENDERS A.I.W, IANSSEN P.W.A.M, 2010 – Populatieontwikkelingen bij Adders en Wilde zwijnen. Natuurhistorisch maandblad, 11p

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 83 LANTZ L.-A., 1924 - Quelques données récentes sur l'herpétologie du Nord-Est et de l'Est de la France (Rep. Hist. Nat. Appl., V., nO 3, p.76-86). MADSEN T., STILLE B., SHINE R., 1996 – Inbreeding depression in an isolated population of adders Vipera berus. Biological Conservation 75, 113-118. MADSEN T., UJVARI B., OLSSON M., 2004 – Novel genes continue to enhance population growth. in adders (Vipera berus). Biological Conservation 120, 145-147. MUSSET D., 2004 – « Serpents : représentations et usages multiples », Ethnologie française, 2004/3 Vol. 34, p. 427-434. DOI : 10.3917/ethn.043.0427. PARENT G.H., 1968 – Contribution à la connaissance du peuplement herpétologique de la Belgique. note 1 : Quelques données sur la répartition et sur l’écologie de la Vipère péliade (Vipera berus berus L.) en Belgique et dans le nE de la France. Bull. Inst. R. Sci. Nat. Belg., 44: 1-34. PITTOORS J., 2009 - Étude par radio télémétrie des mouvements, du domaine vital et de l'utilisation de l'habitat par des couleuvres à collier (Natrix natrix helvetica) en zone périurbaine. Implications en termes de conservation , mémoire de recherche, Université de liège PRESTT I., 1971 – An ecological study of the viper Vipera berus in southern Britain. Journal Zoology London, 373-418. SAINT GIRONS, H.,1979 – Les cycles alimentaires des Vipères européennes dans des conditions semi-naturelles.-Ann. Biol. anim. Bioch. Biophys. 19: 125-134. SAINT GIRONS, H., 1980 – Biogéographie et évolution des Vipères européennes. C. R. Soc. Biogéogr. (sous presses). TEMPLE H.J. and COX N.A., 2009 – European Red List of Reptiles. Luxembourg: Office for Official Publications of the European Communities. IUCN, 2010 – IUCN Red List of Threatened Species. www.redlist.org. Date de consultation : 4/10/2010. UICN France, MNHN & SFO, 2008 – La Liste rouge des espèces menacées en France - Chapitre amphibiens et reptiles de France métropolitaine. Dossier électronique (http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Liste_rouge_France_Reptiles_et_Amphibiens_de_metropol e.pdfl). Date de consultation 09/2011. URSENBACHER S., 2005 – Phylogéographie des principales vipères européennes (Vipera ammodytes, V. aspis et V. berus), structuration génétique et multipaternité chez Vipera berus. Thèse de doctorat, non publiée. Département d'Ecologie et Evolution, Laboratoire de Biologie de la Conservation, Université de Lausanne. URSENBACHER S., MONNEY J.-C., 2003 – Résultats de 5 années de suivi d'une population de Vipère péliade (Vipera berus) dans le Jura Suisse: estimation des effectifs et discussion des méthodes d’estimation. Bulletin de la Société Herpétologique de France 107, 15-25. WILD, C., ENTWISTLE, C., 1997 – Habitat management and conservation of the adder in Britain. British Wildlife, 8(5), 287-295.

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 84 ANNEXES

• Annexe 1 : Retour des questionnaires au gestionnaires

• Annexe 2 : Rapport sur les analyses génétiques

• Annexe 3 : Plaquette informative sur l'écologie et la gestion favorable à l'espèce.

• Annexe 4 : Création et structuration d'une lisière

Vipère péliade (Vipera berus) – Plan d'action régional 2012-2016 Nord - Pas-de-Calais 85 ANNEXE 1 - Site concerné : Chapelle de Guémy

- Prise en compte de la Vipère dans la gestion : oui (les opérations peuvent concernées aussi bien la gestion d’espaces, le suivi et que la sensibilisation)

La gestion était surtout basée sur la préservation des espèces floristiques mais mon suivi a mis en évidence la nécessité de prendre en considération, en priorité, les besoins biologiques de la Vipère péliade.

Si oui, type d'opération effectuée, adaptée ou évitée (opération non réalisée afin de préserver la Vipère péliade 1) Mise en place d’abris avec relevé de présence ou absence de la Vipère sous ceux-ci 2) Fauche de la périphérie des ronciers sur 50cm de large afin de limiter l’extension de ceux-ci et d’offrir des emplacements propices à l’exposition des Vipères au soleil. 3) La fauche et l’exportation, afin de favoriser certaines espèces floristiques, se font sur de petites surfaces et toujours en laissant des couloirs non fauchés pour permettre à la Vipère de circuler sur l’ensemble du site. 4) Coupe des ligneux afin d’éviter leur extension.

- Évaluation de l’opération mise en place : oui mais pas de façon scientifique

- Si oui, méthode d’évaluation mise en œuvre : -

- Résultats de cette évaluation : Les observations de l’espèce sont constantes au fur et à mesure des années même si aucun protocole scientifique ne permet de l’affirmer

- Difficultés rencontrées L’éloignement du site par rapport au reste des terrains dont j’assure la gestion et le suivi ne me permet pas d’être suffisamment présent pour un suivi plus rigoureux. Sur ce secteur des zones en pentes fortes sont présentes et ne permettent pas une gestion par fauche : avantage ou inconvénient ?, pour ma part je pense que c’est plutôt un avantage pour les Lézards et Vipères.

Nota : En 2011, la gestion du site a été transférée à une autre équipe mais toujours sous la responsabilité de Stéphane Lion

- Sites concernés (sites avec ou une ou plusieurs observations de l’espèce dans les 5 dernières années) : Audresselles, Colembert, Audrehem, Licques, Clerques … (Sites conventionnés - PNR-commune)

- Prise en compte de la Vipère dans la gestion : oui (les opérations peuvent concernées aussi bien la gestion d’espaces, le suivi et que la sensibilisation)

Si oui, type d'opération effectuée, adaptée ou évitée (opération non réalisée afin de préserver la Vipère péliade) − Veille sur la vipère, recherche spécifique par observations opportuniste − Prise en compte dans les opérations de débroussaillage ou de pâturage par une conservation équilibré de zones propices à l'espèce. En résumé : conservation d’un réseau de bosquets et broussailles non pénétrable par les bovins ou ovins − Réflexion sur les charge de pâturage à appliquer (Audresselles, Audrehem, Licques)

- Évaluation de l’opération mise en place : oui (partiellement) Pas de comptage précis des individus permettant d’évaluer l’impact des opérations sur les populations - Si oui, méthode d’évaluation mise en œuvre : Pour l'heure présence/absence

- Résultats de cette évaluation : Pas de présence confirmée sur les coteaux calcaires cette année 2011

- Difficultés rencontrées Nécéssité d'un protocole simple de suivi (à vue) commun à l'ensemble des gestionnaires concernés pour une mutualisation des données et leur interprétation En attente d'un protocole de diagnostique des habitats potentiels (type méthodologie KRAG) Besoin de retours d’expériences sur la gestion en faveur de l’espèce

- Site concerné : Coteau de Teneur

- Prise en compte de la Vipère dans la gestion : oui (les opérations peuvent concernées aussi bien la gestion d’espaces, le suivi et que la sensibilisation)

Si oui, type d'opération effectuée, adaptée ou évitée (opération non réalisée afin de préserver la Vipère péliade) 1 - Intitulé : Débroussaillage de la lisière et d'îlots Description : La lisière du site étant principalement composé d'arbres, sans continuité entre l'ourlet et le fourré, une gestion spécifique par débroussaillage avait été mise en place afin de favoriser cette lisière et les îlots, zones refuges lors des déplacements de l'espèce entre les différents habitats des différentes phases du cycle de vie. Depuis 2007, la lisière et les îlots sont débroussaillés tous les 4 ans, avec une rotation, une zone différente est débroussaillée tous les ans. La bande débroussaillée fait approximativement 5m de large.

2 - Intitulé : Étude de la population Description : dans le cadre d'un stage de M1, certains habitats utilisés par l'espèce ont été identifiés. Les observations ont été relevées avec plusieurs facteurs afin d'estimer si statistiquement l'espèce, sur le site a une affinité avec l'un ou plusieurs de ces facteurs. Les facteurs relevés on été : le micro-habitat (4m²), le pourcentage recouvrement, la hauteur de la végétation, la micro- exposition, la micro-pente, le milieu (100m²), le taux de recouvrement du milieu, la hauteur de végétation du milieu, la pente du milieu, l'exposition du milieu, la proximité de boisement et la température au sol. A ces facteurs décrivant l'habitat, ont également été relevé la date, l'heure et la météo. Les résultats semblent aller dans le même sens que ceux de GRAISTSON (2008). En effet, l'exposition du milieu, du micro-habitat et la température au sol ont été les facteurs les plus corrélés à la présence de vipère. A cela, la proximité de boisement a également été noté comme un facteur très important. L'étude a également montré que l'espèce fréquentait souvent la prairie (non conventionnée), à proximité du site (5 observations sur 9).

Évaluation de l’opération mise en place : oui

Si oui, méthode d’évaluation mise en œuvre :

1

Intitulé : Suivi de la lisière

Description : Un cliché photographique de la lisière devait être effectué tous les ans ; suivi qui a été choisi pour la simplicité de sa mise en œuvre par rapport au suivi phytosociologique beaucoup plus lourd.

A cet effet, deux piquets ont été posés :

. le premier à l’endroit où la photo est prise ;

. le second dans la zone de lisière

Ainsi, le photographe se plaçant au niveau du premier piquet tous les ans, pouvait mettre en évidence l'évolution de la visibilité du second piquet et donc l'évolution du degré d'embroussaillement.

Après avoir effectué une année ce suivi en 2007, les deux piquets ont été arrachés par le passage (illicite) de quads. Une deuxième photographie a tant bien que mal été prise en 2008 mais la localisation GPS n'a pas permis de retrouver l'endroit exact des ces piquets. Le suivi a par conséquent été abandonnée à partir de l'année suivante.

Afin d'évaluer également la densité horizontale, le haut du piquet a été peint en orange et l'observateur a pu noter la distance maximale à partir de laquelle la coloration est encore visible. Comme pour le suivi photographique, il n'a pu être complétement réalisé en raison de l'arrachage des piquets. Malgré tout, l'observateur, se remémorant de l'endroit exact où il avait posé le piquet deux ans plus tôt a pu installé une carte orange provisoire et déterminer sa distance de visibilité.

2

Dans le cadre du renouvellement de plan de gestion, cette opération a été évalué discutant au regard des objets : localiser les différents habitats et estimer l'effectif de la population.

Résultats de cette évaluation : 1 Suivi de la lisière : La variation visuelle du développement de la lisière : ce suivi n'ayant été réalisé qu'une seule année, il n'apporte pas d'indication sur l'atteinte de cet objectif ; La distance à partir de la quelle une carte n'est plus visible dans la lisière : ce suivi a été réalisé durant deux années. La distance ayant diminué entre ces deux années (2,86m en 2007 contre 1,86m en 2009) semble indiquer une augmentation de la densité horizontale et donc un développement de la lisière. Néanmoins, il sera nécessaire de poursuivre ce suivi sur plusieurs années afin de dégager une tendance plus probante.

2 Certains habitats utilisés par l'espèce ont été identifiés. Les résultats semblent aller dans le même sens que ceux de GRAISTSON (2008). En effet, l'exposition du milieu, du micro-habitat et la température au sol ont été les facteurs les plus corrélés à la présence de vipère. A cela, la proximité de boisement a également été noté comme un facteur très important. L'étude a également montré que l'espèce fréquentait souvent la prairie (non conventionnée), à proximité du site (5 observations sur 9).

Difficultés rencontrées 1 Les piquets se perdent (arrachés ou non retrouvés). Ce suivi n'a pas été reconduit par la suite, d'une part car la fréquence du suivi a été jugée peu pertinente au regard du développement rapide de la lisière. 2 La taille de la population de teneur n'a pas été estimée. En effet l'identification individuelle sur la base de la robe des vipères et des marques de la tête (BENSON, 1999 ; SHELDON et BRADLEY, 1989) est difficile (GRAITSON, 2008). Le sexe n'a pas non plus été identifié étant donné qu'il existe des mâles avec un phénotype femelle (GODIN in CLEMENT et LEROUX, 2007) et des risques de confusion sont possibles. Génétique de la conservation des populations résiduelles de vipères péliades (Vipera berus) dans le Nord-Pas-de-Calais

Auteur du rapport: Sylvain Ursenbacher

INTRODUCTION ...... 2 MATÉRIEL ET MÉTHODES ...... 3 Travail de terrain ...... 3 Evaluation de la taille des populations ...... 4 Analyses génétiques ...... 4 Comparaison génétique à large échelle ...... 5 RÉSULTATS ...... 7 Taille des populations ...... 7 Diversité génétique ...... 7 Relations entre les populations ...... 7 Relation entre les populations du Nord-Pas-de-Calais et le reste de l'Europe ...... 9 DISCUSSION ...... 11 Structuration à large échelle ...... 11 Nord-Pas-de-Calais ...... 11 Implication pour la conservation ...... 12 Perspectives ...... 13 BIBLIOGRAPHIE ...... 15 ANNEXES ...... 16

A L’ATTENTION DE : M. Cédric Vanappelghem, Conservatoire d'Espaces Naturels du Nord et du Pas-de-Calais M. John Holliday, Conservatoire d'Espaces Naturels du Nord et du Pas-de-Calais

RÉDACTION : Dr. Sylvain Ursenbacher Conservation Biology Department of Environmental Sciences (NLU) St. Johanns-Vorstadt 10 CH - 4056 Basel (Suisse) INTRODUCTION Les coteaux calcaires sont des habitats très fragmentés à l'échelle de la région Nord-Pas-de-Calais avec peu d'échanges entre les différents patchs. Ces habitats abritent une biodiversité importante et spécifique, mais les changements récents des pratiques pastorales liées à l'avènement de l'agriculture intensive ont encore réduit les échanges entre les différents habitats. A l'heure où les enjeux de la trame verte et bleu ont été mis en exergue d'abord par les collectivités locales (SRADT du Nord-Pas-de-Calais, etc.) et par l'état dans la stratégie nationale pour la biodiversité, la fonctionnalité effective des réseaux d'espaces pour la conservation d'espèce n'est que très peu abordée ou alors par des méthodes structurelles basées sur des modèles prédictifs développés dans des systèmes d'information géographique. L'approche fonctionnelle d'un réseau de coteaux calcaires à l'échelle d'une région a été partiellement étudiée avec des espèces de papillons sur les coteaux calcaires (Vandewoestijne et al. 2004); cependant, l'analyse de cette fonctionnalité avec des espèces à dispersion plus réduite n'a pas été abordée. La Vipère péliade (Vipera berus) est une espèce considérée comme en danger d'extinction dans la zone Nord-Pas-de-Calais. Cette région présente des populations apparemment peu nombreuses, très fragmentées, avec des effectifs semblant limités. Si la bibliographie lui prête une large gamme d'habitat potentiel, ils sont, dans l'état actuel des connaissances, peu nombreux dans la région. De plus, le faible taux de dispersion de l'espèce renforce les menaces de disparition qui pèsent sur l'espèce. Le contexte est très similaire dans le Kent, outre-manche. La Vipère péliade est une espèce à large répartition (de la France à l'Ile Sacchaline), mais est fortement structurée génétiquement, avec la présence d'un groupe homogène dans l'ouest de l'aire de répartition, soit de la France, la Belgique, la Suisse - à l'exception de l'extrême sud-est - et l'extrême ouest de l'Autriche (Ursenbacher et al. 2006). Le but principal de ce projet est donc d'évaluer la fonctionnalité du réseau de coteaux calcaires, dans un premier temps par l'étude d'une espèce à faible pouvoir de dispersion, la vipère péliade. Pour cela, plusieurs populations seront suivies, leur taille estimée, leur diversité génétique évaluée et les relations entre celles-ci évaluées. En complément, les positions géographique et génétique des populations du Nord-Pas-de- Calais seront mise en perspective par rapport à l'entier de l'aire de répartition de l'espèce afin de définir les probables routes de recolonisation postglaciaire au sein du sous-clade ouest. Finalement, des suggestions quand à la conservation de l'espèce dans la zone étudiée seront réalisées.

2 Matériel et méthodes

Figure 1: populations échantillonnées

Travail de terrain Durant la saison 2011, des captures de vipères péliades ont été effectuées dans cinq sites de la région du Nord-Pas-de-Calais (Figure 1). Elles ont eut lieu entre le 10 avril et le 11 septembre dans les populations d'Audresselles, Auxi, Guémy, Nielles-lès-Bléquin et le Moulinel. La majorité

Tableau 1: résumé des captures effectuées sur les cinq populations

site animaux capturés détail Audresselles 22 animaux, dont 5 juvéniles, capturés entre le 4 femelles et 13 mâles 10.4 et le 22.6 Auxi 19 animaux, dont 5 juvéniles, capturés entre le 10 mâles et 4 femelles 25.6 et le 29.8 Guémy 18 animaux, dont 2 juvéniles, capturés entre le 5 mâles et 11 femelles 18.5 et le 26.8 Nielles-lès-18 animaux, dont 3 juvéniles, capturés entre le Bléquin 5 femelles, 9 mâles et 1 indéterminé 9.4 et le 11.9 le Moulinel 15 animaux, dont 5 juvéniles, capturés entre le 8 femelles et 2 mâles 17.8 et 9.9

3 des observations ont été réalisées par Menad Beddek. Le résumé des captures est indiqué dans le tableau 1, alors que les détails sont en Annexe. Evaluation de la taille des populations A partir des données de captures et recaptures, il est possible d'évaluer les effectifs pour les différentes populations. Une approche de type Capture-Marquage-Recapture pour populations closes a été utilisée puisque le laps de temps entre les sessions de captures était limité et que les sites sont isolés, les individus ne pouvant que très difficilement émigrer ou immigrer. Le modèle choisi a été le mode M[th], avec une capturabilité variable en fonction des sessions et des individus (Otis et al. 1978). Les évaluations ont été calculées avec le module CAPTURE du programme MARK v6.1 (White and Burnham 1999) Analyses génétiques A partir des échantillons buccaux prélevés sur tous les animaux capturés, la diversité génétique a été évaluée à l'aide de 9 marqueurs microsatellites spécifiques à la vipère péliade (Ursenbacher et al. 2009). Les modalités d'amplification des loci microsatellites sont similaires à indiqué dans Ursenbacher et al. (2009). Plusieurs paramètres ont été évalués à partir des résultats de l'amplification des marqueurs à l'aide du programme FSTAT v2.9.3.2(Goudet 1995), tels que le niveau d'hétérozygosie observé (HO, correspondant à la proportion d'individus hétérozygotes par locus) et attendu (HE correspondant au niveau d'hétérozygosité d'une population à l'équilibre de Hardy-Weinberg) et la richesse allélique (Ar). La possibilité d'un événement de bottleneck (ancienne forte réduction de la taille de la population au cours d'une période de temps plus ou moins longue) ou d'un événement fondateur (fondement d'une population à partir d'un nombre limité d'individus) a été testée à l'aide du programme BOTTLENECK v1.2.02 (Cornuet and Luikart 1996; Piry et al. 1999). En complément, la différenciation génétique entre les différentes populations échantillonnées dans le Nord-Pas-de-Calais a été évaluée suivant les méthodes de F-statistiques décrites par Wright (Wright 1951). Cette approche permet aussi d'évaluer le niveau de structuration interne au sein des populations (FIS), parfois aussi considérée comme le niveau de consanguinité. Une approche complémentaire, centrée "individu", a été utilisée afin de déterminer l'appartenance de chaque animal échantillonné à un cluster (groupe génétique relativement uniforme), permettant de détecter le nombre de groupes génétiques au sein d'une métapopulation. Elle utilise le programme STRUCTURE v2.3.2 (Pritchard et al. 2000).

4 Finalement, une analyse en composantes principales a été réalisée avec tous les échantillons afin de voir les affinités des différents individus entre eux avec GENETIX v4.05.2 (Belkhir et al. 1996-2004). Cette approche, très visuelle,est complémentaire à l'analyse STRUCTURE. Comparaison génétique à large échelle Dans le cadre d'un projet à plus grande échelle, il a été possible d'intégrer les cinq populations du Nord-Pas-de-Calais dans une étude de la diversité génétique au sein du clade ouest des vipères péliades (Ursenbacher et al. 2006) et de la recolonisation post-glaciaire par l'espèce. Le but de cette approche est de détecter les routes de recolonsation post-glaciaires par la diminution de la diversité génétique entre les sites les plus proches des refuges glaciaires (plus diversifiées génétiquement) et les zones les plus éloignées et recolonisées plus récemment (lesquelles ont perdu de la diversité à chaque événement de recolonisation). Pour cette analyse, la diversité génétique a été évaluée pour toutes les populations (voir Figure 2) avec FSTAT. Les affinités entre les différentes sites ont été étudiées avec STRUCTURE. En complément, les distances génétiques Dc calculées selon Cavalli-Sforza et Edwards (Cavalli-Sforza and Edwards 1967) ont été estimées et les relations phylogénétiques

Figure 2: sites échantillonnés pour l'analyse à large échelle

5 entre les différents sites présentées sur un arbre à l'aide du programme POPULATIONS v1.2.28 (Langella 1999). Ces différentes approches permettent de déterminer les lies entre populations, et ainsi les routes de recolonisation post-glaciaires.

6 Résultats Taille des populations A partir des données de captures et recaptures, il a été possible d'évaluer la taille des populations pour quatre des sites, puisqu'aucune recapture n'a été effectuée sur Le Moulinel. Le résumé des évaluations de la taille des différentes populations est disponible dans le tableau 2.

Tableau 2: résumé des captures et évaluation des effectifs adultes pour les cinq populations (mode m[th], soit avec une capturabilité variable suivant les sessions de captures et les individus)

site animaux adultes taille de la population capturés (adultes seulement) avec intervalle de confiance 95% Audresselles 17 animaux adultes 71 (5 juvéniles) 30-254 Auxi 14 animaux adultes 26 (5 juvéniles) 17-64 Guémy 16 animaux adultes 37 (2 juvéniles) 22-90 Nielles-lès- 15 animaux adultes 36 Bléquin (3 juvéniles) 21-94 le Moulinel 10 animaux adultes - (5 juvéniles)

Diversité génétique Le niveau de diversité génétique (mesuré avec la richesse allélique) indique une diversité la plus faible à Audresselles, avec près de 2 fois moins d'allèles que pour la population du Moulinel. Les trois autres populations ont une diversité identique. Des résultats similaires ont été trouvés pour la diversité génétique mesurée au niveau du nombre d'hétérozygotes attendus ou observés (voire Tableau 3). L'analyse de détection d'anciennes réductions de la taille de la population (ou événement fondateur) a permit de détecter ce genre d'événement ancien pour les populations d'Audresselles et de Guémy.

Les mesures de structuration interne (FIS) indique une déviation significative pour le Moulinel et une forte tendance pour Audresselles. Ces résultats peuvent indiquer soit une structuration, avec par exemple la présence de deux (ou plus) groupes homogènes au sein de ces deux populations, soit la présence de populations consanguines (inbreeding). Relations entre les populations La différenciation génétique entre les cinq populations du Nord-Pas-de- Calais est importante, avec une valeur de FST moyen de 0.34, Audresselles

7 Tableau 3: diversité génétique mesurée au sein des cinq populations à partir de neuf marqueurs microsatellites, ainsi que la présence de bottleneck et la valeur de FIS (structuration interne ou inbreeding). n = nombre d'animaux analysés; Ar = richesse allélique; HO = hétérozygosité observée; HE = hétérozygosité attendue; na = nombre d'allèles privés (présents uniquement au sein d'une seule des 5 populations); nfix = nombre d'allèles fixés (locus avec 1 seul allèle au sein de la population); les valeurs significatives de FIS sont indiquées en gras.

site n Ar HE HO na nfix Bottleneck FIS Audresselles 23 2.07 0.28 0.20 1 1 oui 0.28 Auxi 16 3.13 0.46 0.41 2 1 non 0.11 Guémy 21 3.18 0.36 0.35 2 1 oui 0.02 Nielles-lès- 18 3.02 0.46 0.41 1 0 non 0.11 Bléquin le Moulinel 17 4.15 0.58 0.45 3 0 non 0.23

étant la population la plus divergente. Les distances les plus faibles sont observées entre Nielles-lès-Bléquin et Guémy (0.11), ainsi qu'entre Nielles-lès-Bléquin et le Moulinel (0.13). L'analyse "centrée individu" indique la présence de 3 clusters, le premier regroupant tous les individus d'Audresselles, alors que le second intègre majoritairement les individus de Auxi et partiellement ceux du Moulinel. Le dernier cluster regroupe les individus de Nielles-lès-Bléquin et la majorité des animaux de Guémy (Figure 3). Finalement, l'analyse en composantes principales indique que les populations de Audresselles et de Auxi sont bien séparées, alors que les individus des trois autres sites sont mélangées (Figure 4). Ainsi les différentes approches indiquent donc un lien entre Nielles-lès- Bléquin et Guémy, et dans une moindre mesure entre le Moulinel et les

Tableau 4: valeurs de differentiation (FST) entre les populations de vipères péliades du Nord-Pas-de-Calais calculées avec FSTAT v2.9.3.2 (Goudet 1995); toutes les valeurs sont significatives. La dernière ligne indique la valeur de FST moyenne pour chaque population

Audresse Auxi Guémy Nielles- le lles lès- Moulinel Bléquin Audresselles 0.44 0.56 0.50 0.44 Auxi 0.46 0.36 0.22 Guémy 0.11 0.21 Nielles-lès- 0.13 Bléquin valeur 0.49 0.37 0.33 0.28 0.25 moyenne

8 Figure 3: Analyse "centré individu" réalisée avec STRUCTURE v2.3.2 (Pritchard et al. 2000) pour un nombre de clusters (k) de 3. Chaque barre verticale correspond à un individu et chaque couleur à un cluster. Le numéro 1 correspond à la population d'Audresselles, 2 = Auxi, 3 = Guémy, 4 = le Moulinel et 5 = Nielles-lès-Bléquin

deux autres populations précédentes. Au contraire, Audresselles et Auxi sont bien différenciées. Relation entre les populations du Nord-Pas-de-Calais et le reste de l'Europe Les analyses génétiques à large échelle démontrent que deux zones présentent une diversité génétique plus importante (Figure 5), soit la côte Atlantique et le Massif Central. La reconstruction des relations phylogénétiques basée sur les distances génétiques indique la présence de deux zones principales de recolonisation, l'une par le centre de la France, jusque dans les Massifs alpin et jurassien, alors que les individus de la côte Atlantique sont liés aux populations du Nord de la France et de la Belgique. Cependant, les cinq populations du Nord-Pas-de-Calais, bien

Figure 4: Analyse en composantes principales des différents individus à partir de leur génome analysé avec 9 marqueurs microsatellites. Chaque carré représente à un individu, alors que chaque couleur correspond à une population

9 qu'étant liées aux autres sites belges et de la côte Atlantique, semblent provenir de deux routes de colonisations différentes, avec Audresselles et Auxi d'une part, et le Moulinel, Neilles-lès-Bléquin et Guémy d'autre part.

Figure 5: diversité génétique mesurée par la richesse allélique (et l'erreur standard) au sein des populations de vipères péliades du sous-clade ouest

Figure 6: distance génétique Dc selon Cavalli-Sforza & Edwards (Cavalli-Sforza and Edwards 1967) entre les différents sites analysés à l'échelle du sous-clade ouest de la vipère péliade. Les valeurs indiquent le support des différentes branches (bootstrap >50)

10 Discussion Structuration à large échelle L'analyse de la diversité génétique et des relations entre les populations tendent à montrer la présence de deux refuges glaciaires, l'un le long de la côte Atlantique, l'autre proche du Massif Central (zones encore à préciser). A partir de ces deux refuges, il est probable que deux routes de recolonisation principales aient été utilisées, l'une depuis le Massif Central en direction de l'Est, l'autre à partir de la côte atlantique en direction du Nord et de l'Est. De plus, il semble que la seconde route de recolonisation se soit séparée, d'une part en direction du nord et comprenant les populations d'Auxi et d'Audresselles, d'autre part plus au sud et à l'est, avec les populations du Moulinel, Neilles-lès-Bléquin, Guémy, ainsi que les populations ardennaises. Il est aussi possible que la colonisation à partir des deux routes se soit déroulées à des périodes différentes, avec des événements de recolonisation secondaires par des individus de l'une des deux routes au sein de populations formées au préalable par des animaux de l'autre route de recolonisation. Ce pattern pourrait par exemple expliquer l'isolement d'Audresselles, malgré une position géographique plutôt centrale. Cependant, cette hypothèse serait à confirmer avec un échantillonnage complémentaire des populations de la région. Il sera nécessaire de ternir compte de ces affinités pour les différents projets de conservation. Nord-Pas-de-Calais D'après les évaluations de la taille des différentes populations, il semble que la population d'Audresselles soit la plus importante avec près de 80 individus adultes; les autres sites semblent de taille plus faible (entre 26 et 37 suivant les sites). Malgré seulement trois sorties au Moulinel, 10 adultes ont été capturés. Le manque de recaptures, alors que 10 adultes on été capturés, tendrait à indiquer que la population est de taille importante sur ce site, probablement au moins une trentaine d'individus. Malgré son effectif important, la population d'Audresselles est celle possédant la diversité génétique la plus faible. Au contraire, le Moulinel présente une diversité près de deux fois plus importante que sur Audresselles, et près de 35% de plus que les autres sites du Nord-Pas-de- Calais. Un bottleneck a été détecté pour Audresselles. L'approche implémentée dans le programme Bottleneck est capable de détecter une réduction importante de la taille de la population dans un intervalle de temps compris entre 2-4Ne générations, soit 2 à 4 fois la taille efficace de la population étudiée, alors que le temps de génération chez la vipère péliade est compris entre 6 et 10 ans. Ainsi, cette réduction de taille date probablement d'un siècle ou plus. La combinaison de la détection d'un bottleneck, la faible diversité génétique, tout comme la forte différenciation génétique avec les autres sites suggère une forte dérive

11 génétique au sein d'Audresselles. Il est très probable que ces résultats soient dus à une colonisation récente du site, plutôt qu'une réduction drastique de la taille de la population il y a une centaine (ou plus) d'années. Un signal de bottleneck, ainsi qu'une diversité génétique faible sont aussi des signaux indiquant une introduction humaine. De plus, la comparaison avec les sites du sous-clade ouest indique que les animaux d'Audresselles sont originaires du nord de la France. Ainsi, une éventuelle introduction sur ce site serait ancienne (>50-100 ans), à partir d'animaux provenant de populations très proches; cela ne serait en tout cas pas une introduction récente, à partir d'animaux provenant de populations plus au sud ou plus à l'ouest (comme c'est par exemple le cas pour la population de Meinweg en Hollande). Finalement, le fort FIS semble indiquer un certain niveau de consanguinité puisqu'aucune structuration n'a pu être détectée avec STRUCTURE. Il serait ainsi tout particulièrement intéressant de suivre cette population, afin de noter si d'éventuelles réductions de la fitness est présente dans ce site, comme il a été observé en Suède (Madsen et al. 1999; Madsen et al. 1996). La population de Guémy présente elle aussi un signal de réduction ancien de la taille de la population. Le fait qu'un tel signal aie été détecté uniquement dans les populations les plus au nord semble indiquer que ces deux sites aient été colonisés récemment, et que la forte réduction est plutôt la conséquence d'événements fondateurs. Les mesures de divergence génétique indiquent que les populations de Guémy et Nielles-lès-Bléquin sont relativement proches, tout comme Nielles-lès-Bléquin et Le Moulinel. Les analyses individuelles, ainsi que l'analyse en composantes principales confirment cette tendance. Au niveau de la conservation, les deux premiers sites - et dans une moindre mesure le troisième - doivent être considérés comme une seule entité, même si les échanges de gènes sont actuellement très limités. Le site d'Auxi a une divergence un peu plus marquée comparativement aux trois populations indiquées ci-dessus (la valeur de FST la plus faible entre Auxi et l'un de ces trois sites = 0.22; FST moyen entre Auxi et les 3 sites = 0.35, alors que la moyenne des FST entre les 3 sites est de 0.15), indiquant un lien plus tenu. Implication pour la conservation La population d'Audresselles possède une position particulière. En effet, de par sa diversité génétique plus faible, ainsi que sa forte isolation par rapport aux autres populations du Nord-Pas-de-Calais, ce site mérite une attention toute particulière. Bien que non nul (et plusieurs autres sites dans l'ouest de l'Europe ont une diversité génétique plus faible), la diversité génétique est réduite et il serait adéquat d'évaluer la fitness des animaux de ce site (comparativement aux populations géographiquement proches). Un indice utilisé par Madsen et collaborateurs en Suède (Madsen et al. 1996) était le taux de survie des juvéniles à la naissance. En

12 mettant en captivité les femelles gestantes juste avant la parturition, ils ont pu évaluer le nombre de nouveau-nés morts nés, ceux-ci étant proches de 30% dans la population consanguine, alors que ce taux est inférieur à 10% dans les autres sites. Ainsi, l'évaluation de la survie des juvéniles pourrait être un moyen rapide d'évaluation de la fitness des individus de ce site et permettrait de juger des risques de disparition de cette population à long terme. Au contraire, les populations de Guémy et Nielles-lès-Bléquin, ainsi que le Moulinel dans une moindre mesure, sont des populations n'ayant actuellement pas/peu d'échanges de gènes, mais appartenant à une même entité génétique. La faible distance géographique et génétique entre Guémy et Nielles-lès-Bléquin suggère que ces deux sites pouvaient être en contact il y a peu, ou que des populations intermédiaires existent encore. La distance géographique plus importante entre le Moulinel et Nielles-lès-Bléquin, alors que la différentiation génétique est similaire qu'entre Nielles-lès-Bléquin et Guémy, pourraient indiquer des échanges plus réguliers ou/et des populations intermédiaires entre les deux premiers sites. La population d'Auxi semble ne pas avoir de lien avec les autres populations étudiées; il se peut par contre que ce site présente plus d'affinité avec des sites plus au sud de la zone étudiée. De manière générale, la taille des différentes populations semble limitée à 30-70 adultes par site. Sans échange avec d'autres populations proches, la théorie indique que la survie à très long terme d'une population présentant moins de 50 individus est faible (Frankham et al. 2002). Cependant, de nombreuses populations de vipères isolées et de petite taille (<50 adultes) se maintiennent pendant de longues périodes, bien que leur risque d'extinction soit plus important. Comparativement aux populations du Massif jurassien ou du Massif alpin, la diversité génétique observée dans le Nord-Pas-de-Calais est proche de ces autres sites. L'évaluation de l'impact de la distance sur la divergence génétique suggère que les sites du Nord-Pas-de-Calais sont plus isolés que les sites jurassiens (Figure 7). Cependant, ce résultat est fortement influencé par la population d'Audresselles; sans cette population, le niveau d'isolement est similaire. Perspectives La diversité génétique des différentes populations étudiées (à l'exception d'Audresselles) ne semble pas particulièrement faible, bien que leurs effectifs soient en général plutôt limités. Les futurs travaux devraient se diriger sur la détection de nouvelles populations de vipères péliades dans la région du Nord-Pas-de-Calais. L'analyse de type SIG permettrait de détecter des sites favorables à l'espèce, comme cela a été réalisé dans le Massif jurassien (Métral 2001) ou pour la vipère d'Orsini (Lyet 2008). D'autre part, les contacts avec les chercheurs belges permettraient aussi

13 Figure 7: comparaison de l'impact de la distance géographique sur la différentiation génétique. La distance génétique a été corrigée (FST/[1-FST]), tout comme la distance géographique (ln[distance]). Les carrés rouges correspondent aux populations jurassiens, les losanges bleus aux populations du Nord-Pas-de-Calais

1.4"

Northern"France" 1.2" Jura"Mountains"

1"

0.8"

0.6"

0.4"

0.2"

0" 8" 8.5" 9" 9.5" 10" 10.5" 11" 11.5" d'obtenir des informations sur les sites proches de la frontière (Graitson 2008). Il serait aussi particulièrement intéressant de trouver des populations entre les sites analysés et évaluer si ces populations échangent des animaux. En effet, les divergences génétiques observées tendent à indiquer que des populations existent (ou ont existé) entre les sites de Guémy, Nielles-lès-Bléquin et du Moulinel. La détection de populations périphériques permettrait aussi d'avoir un noyau d'individus plus important (≥50 individus adultes), augmentant les chances de survie locale de l'espèce. L'analyse de la structuration génétique d'une espèce vivant sur des sites similaires (Criquet de la palène) permettrait de déterminer si d'autres espèces ont colonisé les coteaux calcaires de manière identique. Cette méthode permettrait aussi de déterminer si la zone d'Audresselles est une zone colonisée tardivement par plusieurs espèces, ou seulement la vipère péliade. Cette approche permettrait aussi d'évaluer si les sites isolés récemment (Nielles-lès-Bléquin, Guémy et dans une moindre mesure le Moulinel) possèdent aussi une différenciation génétique réduite pour d'autres espèces spécialistes des milieux calcaires.

14 Bibliographie Belkhir, K., P. Borsa, L. Chikhi, N. Raufaste and F. Bonhomme, 1996-2004 GENETIX 4.05, logiciel sous Windows TM pour la génétique des populations, pp., Laboratoire Génome, Populations, Interactions, CNRS UMR 5000, Université de Montpellier II, Montpellier (France). Cavalli-Sforza, L. L., and A. W. F. Edwards, 1967 Phylogenetic analysis models and estimation procedures. American Journal of Human Genetics 19: 233-257. Cornuet, J. M., and G. Luikart, 1996 Description and power analysis of two tests for detecting recent population bottlenecks from allele frequency data. Genetics 144: 2001-2014. Frankham, R., J. D. Ballou and D. A. Briscoe, 2002 Introduction to Conservation Genetics. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom. Goudet, J., 1995 FSTAT (Version 1.2): A computer program to calculate F- statistics. Journal of Heredity 86: 485-486. Graitson, E., 2008 Le peuplement herpétologique des pelouses calcaires en Belgique. Parcs & Réserves 63: 4-12. Langella, O., 1999 Populations v1.2.28, pp. available at http://bioinformatics.org/~tryphon/ populations/. Lyet, A., 2008 Conservation des populations françaises de vipère d'Orsini: Approche multidisciplinaire et intégrative, pp. 154 in Systèmes Intégrés en Biologie, Agronomie, Géosciences, Hydrosciences, Environnement. University of Montpellier II, Montpellier. Madsen, T., R. Shine, M. Olsson and H. Wittzell, 1999 Conservation biology - Restoration of an inbred adder population. Nature 402: 34-35. Madsen, T., B. Stille and R. Shine, 1996 Inbreeding depression in an isolated population of adders Vipera berus. Biological Conservation 75: 113-118. Métral, F., 2001 Répartition potentielle de la Vipère péliade (Vipera berus): comparaison de sites potentiellement favorables avec et sans popualtions dans le Jura vaudois, pp. 27 in Laboratoire de Biologie de la Conservation. Université de Lausanne, Lausanne. Otis, D. L., K. P. Burnham, G. C. White and D. R. Anderson, 1978 Statistical inference from capture data on closed animal population. Wildlife Monographs 62: 7-135. Piry, S., G. Luikart and J. M. Cornuet, 1999 BOTTLENECK: A computer program for detecting recent reductions in the effective population size using allele frequency data. Journal of Heredity 90: 502-503. Pritchard, J. K., M. Stephens and P. Donnelly, 2000 Inference of population structure using multilocus genotype data. Genetics 155: 945-959. Ursenbacher, S., M. Carlsson, V. Helfer, H. Tegelström and L. Fumagalli, 2006 Phylogeography and Pleistocene refugia of the adder (Vipera berus) as inferred from mitochondrial DNA sequence data. Molecular Ecology 15: 3425-3437. Ursenbacher, S., J.-C. Monney and L. Fumagalli, 2009 Limited genetic diversity and high differentiation among the remnant adder (Vipera berus) populations in the Swiss and French Jura Mountains. Conservation Genetics 10: 303-315. Vandewoestijne, S., T. Martin, S. Liégeois and M. Baguette, 2004 Dispersal, landscape occupancy and population structure in the Butterfly Melanargia galathea. Basic and Applied Ecology 5: 581-591. White, G. C., and K. P. Burnham, 1999 Program MARK: survival estimation from populations of marked animals. Bird Study 46: 120-139. Wright, S., 1951 The genetical structure of populations. Annals of Eugenics 15: 323–354.

15 Annexes Information détaillée des individus à leur première capture: date de la première capture, numéro de puce, sexe, taille totale et poids des animaux.

LT poids Site numéro Date num puce sexe (cm) (g) Audresselles 1 10.04.11 756098100392551 M 58 102.5 Audresselles 2 10.04.11 756098100392264 F 64.6 157.7 Audresselles 3 10.04.11 756098100392322 M 63.5 113.8 Audresselles 4 10.04.11 756098100392412 M 59.5 121 Audresselles 5 10.04.11 756098100392644 M 45.5 53 Audresselles 6 10.04.11 756098100392414 M 68 147.3 Audresselles 7 10.04.11 756098100392410 M 61.5 88.8 Audresselles 8 10.04.11 756098100392640 M 52 71.4 Audresselles 9 10.04.11 756098100132378 M 62 116 Audresselles 10 10.04.11 756098100133080 M 63 110 Audresselles 11 10.04.11 75609810039 M 61 111 Audresselles 12 17.05.11 981098104051454 M 58.3 Audresselles 13 17.05.11 981098104051236 F 57.1 Audresselles 14 07.06.11 981098104051312 F 36.3 Audresselles 15 21.06.11 981098104051203 M 42.3 Audresselles 16 21.06.11 981098104051305 M 52.7 Audresselles 17 21.06.11 981098104051239 F 41.5 Audresselles 18 21.06.11 981098104051401 juv 30.2 Audresselles 19 21.06.11 981098104051157 F 41.1 Audresselles 20 22.06.11 non F 35 Audresselles 21 22.06.11 981098104051291 F 59.9 Audresselles 22 22.06.11 981098104051490 F 46.3

Guémy 1 18.05.11 981098104051432 F 47.32 61 Guémy 2 18.05.11 981098104051139 F 63 140 Guémy 3 27.05.11 981098104051326 F 51.1 82 Guémy 4 27.05.11 981098104051422 F 42.2 46 Guémy 5 27.05.11 981098104051235 F 65 125 Guémy 6 27.05.11 981098104051512 F 58.9 105 Guémy 7 27.05.11 981098104051226 M 51.2 61 Guémy 8 27.05.11 981098104051156 F 39.4 40 Guémy 9 02.06.11 981098104051191 F 58 112 Guémy 10 02.06.11 981098104051448 F 63.3 141 Guémy 11 08.06.11 981098104051119 F 61.6 178 Guémy 12 11.06.11 981098104051120 M 56 67 Guémy 13 20.06.11 981098104051354 F 56.1 152 Guémy 14 19.07.11 981098104051367 M 57.1 Guémy 15 19.07.11 981098104051898 F 65.6 Guémy 16 20.07.11 981098104051347 M 54.5 Guémy 17 26.08.11 981098104051181 juv 34.8 Guémy 18 26.08.11 981098104051362 M 54

Nielles-lès-Bléquin 1 09.04.11 756098100132536 F 56 183 Nielles-lès-Bléquin 2 09.04.11 756098100392243 M 59.6 103 Nielles-lès-Bléquin 3 17.05.11 981098104051105 M 60.8 Nielles-lès-Bléquin 4 19.05.11 981098104051335 F 55.6 97

16 Nielles-lès-Bléquin 5 21.05.11 non F 21.9 11 Nielles-lès-Bléquin 6 26.06.11 981098104051391 M 59.1 87 Nielles-lès-Bléquin 7 26.06.11 981098104051405 62 80 Nielles-lès-Bléquin 8 07.06.11 non juv 27.1 26 Nielles-lès-Bléquin 9 16.06.11 756098100392344 M 62.6 109 Nielles-lès-Bléquin 10 03.07.11 981098104051377 F 62 Nielles-lès-Bléquin 11 13.08.11 981098104051210 M 57.4 Nielles-lès-Bléquin 12 13.08.11 981098104051500 M 64.2 Nielles-lès-Bléquin 13 13.08.11 981098104051475 M 50.2 Nielles-lès-Bléquin 14 13.08.11 981098104051218 M 61.6 Nielles-lès-Bléquin 15 25.08.11 981098104051444 fj 35 Nielles-lès-Bléquin 16 11.09.11 981098104051439 F 67.6 Nielles-lès-Bléquin 17 11.09.11 981098104051278 F 67 Nielles-lès-Bléquin 18 11.09.11 981098104051476 M 71.7

Auxi 1 25.06.11 981098104051217 M 52.7 89 Auxi 2 01.07.11 981098104051179 M 62.6 Auxi 3 01.07.11 non juv 30.5 Auxi 4 07.07.11 981098104051318 M 53.6 Auxi 5 07.07.11 non juv 30 Auxi 6 07.07.11 981098104051129 M 49.1 Auxi 7 09.07.11 981098104051441 F 62.1 Auxi 8 18.07.11 981098104051382 F 62.5 Auxi 9 22.07.11 981098104051154 M 61.4 Auxi 10 23.07.11 981098104051498 M 62.2 Auxi 11 08.08.11 981098104051371 MJ 36 Auxi 12 08.08.11 981098104051353 M 67.1 Auxi 13 10:08:11 non juv Auxi 14 10.08.11 981098104051169 M 52.6 Auxi 15 24.08.11 non juv 27.5 Auxi 16 24.08.11 981098104051237 M 59.8 Auxi 17 29.08.11 981098104051457 M 50.5 Auxi 18 29.08.11 981098104051116 F 64.3 Auxi 19 29.08.11 981098104051117 F 58.2

Le Moulinel 1 17.08.11 981098104051109 F 47 Le Moulinel 2 17.08.11 981098104051504 M 47 Le Moulinel 3 17.08.11 981098104051477 M 57.4 Le Moulinel 4 17.08.11 981098104051435 F 51 Le Moulinel 5 17.08.11 981098104051501 F 50.5 Le Moulinel 6 17.08.11 981098104051254 F 37.8 Le Moulinel 7 17.08.11 non juv <15 Le Moulinel 8 17.08.11 981098104051361 F 61.3 Le Moulinel 9 25.08.11 981098104051138 F 49 Le Moulinel 10 25.08.11 981098104051118 F 44 Le Moulinel 11 25.08.11 non juv 18 Le Moulinel 12 09.09.11 non juv 19 Le Moulinel 13 09.09.11 981098104051289 F 59.1 Le Moulinel 14 09.09.11 981098104051445 F 55.6 Le Moulinel 15 09.09.11 non juv 16

17 calendriers de capture pour les différentes populations.

Audresselles 10.04 17.05 21.05 22.05 7.06 21.06 22.06 756098100392551 1 0 0 0 1 0 0 756098100392264 1 0 0 0 0 1 0 756098100392322 1 0 0 0 0 0 0 756098100392412 1 0 0 0 0 0 0 756098100392644 1 0 0 0 0 0 0 756098100392414 1 0 0 0 0 0 0 756098100392410 1 0 0 0 0 0 0 756098100392640 1 0 0 0 0 0 0 756098100132378 1 0 0 0 0 0 0 756098100133080 1 0 0 0 0 0 0 75609810039 1 0 0 0 0 0 0 981098104051490 0 0 0 0 0 0 1 981098104051454 0 0 0 0 0 0 0 981098104051236 0 1 1 1 0 0 0 non(f1) 0 0 0 0 1 0 0 981098104051312 0 0 0 0 1 0 0 981098104051203 0 0 0 0 0 1 0 981098104051305 0 0 0 0 0 1 0 981098104051239 0 0 0 0 0 1 0 981098104051401 0 0 0 0 0 1 0 981098104051157 0 0 0 0 0 1 0 non (caro) 0 0 0 0 0 0 1 981098104051291 0 0 0 0 0 0 1

Auxi 25.06 1.07 7.07 9.07 18.07 22.07 23.07 8.08 10.08 24.08 29.08 981098104051217 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 981098104051179 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 juv(pox) 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051318 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 non 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051129 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051441 0 0 1 0 1 0 0 0 0 1 0 981098104051382 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 981098104051154 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 981098104051498 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 981098104051371 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 981098104051353 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 981098104051169 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 non 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 981098104051237 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 981098104051457 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 981098104051116 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 981098104051117 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1

18 Guémy 18.05 27.05 2.06 8.06 11.06 14.06 20.06 23.06 19.07 20.07 9.08 26.08 981098104051432 1 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 981098104051139 1 1 1 0 0 1 0 1 0 0 1 1 981098104051326 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051422 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051235 0 1 0 0 0 1 0 1 1 0 0 0 981098104051512 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051526 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 981098104051156 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051191 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051448 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051119 0 0 0 1 1 1 0 1 0 0 0 0 981098104051120 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 981098104051354 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 981098104051367 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 981098104051898 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 981098104051347 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 981098104051181 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 981098104051362 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1

Nielles-lès-Bléquin 9.4 13.5 17.5 19.5 21.5 26.5 1.6 5.6 7.6 16.6 3.7 12.7 3.8 13.8 15.8 25.8 11.9 756098100132536 1 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 1 756098100392243 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051354 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051135 0 0 0 1 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 1 1 non (cla) 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051391 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 981098104051405 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 non (chapele) 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 756098100392344 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 981098104051377 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 981098104051210 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 981098104051500 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 981098104051475 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 981098104051218 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 981098104051444 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 981098104051439 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 981098104051278 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 981098104051476 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

19 Le Moulinel 17.08 25.08 9.09 981098104051109 1 0 0 981098104051504 1 0 0 981098104051477 1 0 0 981098104051435 1 0 0 981098104051501 1 0 0 981098104051254 1 0 0 non 1 0 0 981098104051361 1 0 0 981098104051138 0 1 0 981098104051118 0 1 0 non 0 1 0 non(juv) 0 0 0 981098104051289 0 0 1 981098104051445 0 0 1 non 0 0 1

20 La Vipère péliade

de ges t conisations ion d’esp Pré aces

La Vipère péliade est un serpent relativement petit, d'une taille généralement comprise entre 45 et 60 cm.

Pupilles verticales et elliptiques (contrairement à l'orvet et aux couleuvres).

Une queue courte Un corps épais avec une bande (surtout les femelles). longitudinale en zigzag sur le dos.

si la vipère est le serpent le plus répandu L’enjeu est transfrontalier et de nombreux à travers l’Europe, la distribution morcelée échanges ont eu lieu avec le Kent. de la seule espèce présente dans le Cette plaquette, élaborée par le Conservatoire Nord ‑ Pas‑de‑Calais et le Kent, la Vipère d’espaces naturels du Nord et du péliade, suscite l’interrogation. Un plan Pas‑de‑Calais, le Groupe ornithologique d’action régional transmanche sur la Vipère et naturaliste du Nord - Pas-de-Calais péliade, intégré au sein d’un programme et le Kent Reptile and Amphibian Group, européen « Interreg » a donc vu le jour. Une s’adresse à vous, gestionnaires d’espaces, étude génétique fine des populations visant afin de vous donner les clés pour une à caractériser leur état de fragmentation a meilleure prise en compte de cette espèce été menée. au bord de l’extinction. Janvier

Fév rie ern r hib atio re n b m e cycle biologique c é D M

a

r s La Vipère péliade est un animal ectotherme : elle e r b dépend de sources extérieures de chaleur m e

v pour élever sa température interne. Cette o

N

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vipère est venimeuse mais les tentatives de v r

il

morsures sont rares et ont lieu seulement si

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elle est surprise ou dérangée. Sa première

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réaction de défense est la fuite.

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Quelques précisions

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Le régime alimentaire de la Vipère péliade r i i t o

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se compose essentiellement de lézards et de

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o micromammifères

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Les femelles mettent bas entre deux et vingt-deux vipéreaux.

Carte régionale de présence Calais potentielle de la Vipère péliade ditribution

Saint-Omer zone de présence potentielle de la Vipère péliade Lille

Montreuil-sur-Mer

Arras Cambrai

habitat

Les milieux où l'espèce a été observée sont relativement filtrants et offrent la chaleur nécessaire au déroulement des activités de l’espèce : coteaux calcaires, landes, dunes embroussaillées et voies de chemin de fer désaffectées, avec une préférence pour les sites exposés au sud. Lors de sa période d’activité, la vipère affectionne particulièrement des habitats à structure complexe comportant une végétation dense et basse (broussailles, ronces) associés à des zones plus rases ou a végétation clairsemée. ce que vous pouvez faire

En tant que gestionnaire d’espaces, vous pouvez faire beaucoup de choses pour la conservation de la vipère. Des actions simples, faciles à mettre en oeuvre peuvent profiter non seulement à la vipère mais également à d’autres reptiles, aux micromammifères et à de nombreux invertébrés.

Maintenez les lisières et les clairières dans les boisements et n’exportez pas les branchages. té ivi t Portez une attention particulière aux pentes ac exposées au sud (accotements routiers, amas ’ d de pierres, flancs de coteaux...) : celles‑ci reçoivent plus de lumière et peuvent de

constituer de bons habitats. o ri é p

Favorisez l’hétérogénéité de la n végétation (différentes hauteurs E de végétations avec des niveaux variables d’embroussaillement). La vipère affectionne particulièrement des habitats à structure complexe comportant une végétation dense et basse (broussailles, ronces) associés à des zones plus rases ou à végétation clairsemée.

Évitez les travaux entre novembre et avril dans les habitats avérés ou potentiels d’hibernation, vous pourriez écraser des individus. n o i t Conservez les éléments susceptibles d’être des sites

d’hibernation telles que les erna b

vieilles souches, les terriers, i

les tas de terres et de ’h d

branchages. de o ri é

Si vous souhaitez mettre en p

place une information sur la n

présence de la vipère dans E Les sites d’hibernation sont habituellement situés dans les un site, évitez la signalétique boisements ou les fourrés, parfois très denses. Il s’agit de fissures de type « mise en garde » et anfractuosités du sol, de terriers, de vieilles souches, de tas de et orientez vos informations bois ou de pierres, à l’abri du gel et des inondations. vers des notions d’ordre écologique et patrimonial. ce qu’il faut éviter de faire

Évitez le pâturage intensif qui conduit à une réduction du couvert végétal et à la formation d’une pelouse rase.

Ne fauchez pas tout le site la même année (réalisez des fauches sur des petites surfaces, en rotation, tous les cinq ans). novembre 2011 novembre - alais C - de

Installez des tas de branches - et de pierres dans les zones les plus ensoleillées.

Cet habitat est de mauvaise qualité : la végétation est trop uniformément rase pour la Vipère péliade.

Participez avec nous à sa protection !

Attachez-vous à rechercher la présence de la Vipère péliade et de toute autre espèce de

reptile sur vos sites et faites nous part de vos observations sur www.sirf.eu, vous contribuerez in Amphibian and Reptile casework, 1998 Group Adders ritain and Ireland. ainsi à l’inventaire de la Vipère péliade ! B

Pour plus d'information sur la gestion des Pour toute observation de l'espèce, espaces en faveur de la vipère, contactez le contactez le Groupe ornithologique et Conservatoire d'espaces naturels du Nord et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais. Conception Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas du Nord naturels d’espaces Conception Conservatoire du Pas-de-Calais. - erpetofauna Groups of erpetofauna Groups H

[email protected] [email protected] - Tél : 03 21 54 75 00 Tél : 03 20 53 26 50 ezy, KRAG ezy, 152 boulevard de Paris - 62190 23 rue gosselet - 59000 LILLE http://www.conservatoiresitesnpc.org wwww.gon.fr . Cheyr T rady, rady, B

Dans le cadre du programme européen de eddek, L.

coopération B transfrontalière Interreg IV A France (Manche) - Angleterre cofinancé par le Fonds européen de développement régional. Crédits photos : M. : M. Crédits photos Sources : Amphibiens et Reptiles de Wallonie, 2007 : Amphibiens et ReptilesSources de Wallonie,