Eric Guirado
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dpresse épicier - 2 - copie 15/06/07 9:48 Page 1 LE FILS DE L’EPICIER dpresse épicier - 2 - copie 15/06/07 9:48 Page 2 TS Productions présente NICOLAS CAZALÉ CLOTILDE HESME LE FILS DE L’EPICIER UN FILM DE ERIC GUIRADO Avec DANIEL DUVAL JEANNE GOUPIL STEPHAN GUÉRIN-TILLIÉ LILIANE ROVÈRE PAUL CRAUCHET CHAD CHENOUGA BENOÎT GIROS LUDMILA RUOSO France • 1h36 • Couleur • 1,85 • Stéréo DTS SR • visa n°111 585 SORTIE LE 15 AOÛT PRESSE DISTRIBUTION ANDRÉ PAUL RICCI/TONY ARNOUX/FLORENCE NAROZNY LES FILMS DU LOSANGE Tél. : 01 49 53 04 20 / 01 40 13 98 09 Tél. : 01 44 43 87 15 / 16 / 17 [email protected] / [email protected] Fax. : 01 49 52 06 40 dpresse épicier - 2 - copie 15/06/07 9:48 Page 3 C'est l'été et Antoine doit quitter la ville pour aider sa mère qui tient l'épicerie dans un village du Sud de la France. Son père, malade, ne peut plus conduire le camion qui ravitaille les hameaux isolés. Antoine découvre alors le charme de ces derniers habitants, tous têtus, drôles, bons vivants, parfois teigneux. Antoine va retrouver le pays de son enfance, la joie de vivre, et peut être l'amour… 3 dpresse épicier - 2 - copie 15/06/07 9:48 Page 5 dpresse épicier - 2 - copie 15/06/07 9:48 Page 7 ENTRETIEN AVEC ERIC GUIRADO A quand remonte le projet du Fils de l'épicier ? Les ébauches du scénario remontent à 2000 : il s'appelait à l'époque Antoine et ses nuages et aurait dû être mon premier long métrage. Pour diverses raisons, je l'ai mis de côté en me disant que j'y reviendrais forcément un jour. Lorsque j'ai tourné les portraits des camions épiciers, c'était aussi dans l'idée de nourrir mon écriture et de confronter mon imagination aux réalités du terrain. Comment vous êtes-vous intéressé aux camions épiceries ? Comment s'est passée l'écriture avec Il y a quelques années, j'ai réalisé pour Florence Vignon ? France 3 plusieurs portraits intimistes de Cela a été non seulement une collabora- professions itinérantes, comme les boulangers, tion avec Florence, mais aussi avec mes les photographes ambulants, les mariniers, producteurs. Nous avons travaillé à partir en région Rhône-Alpes et en Auvergne. Je d'une première version : un récit très riche passais mon temps sur les routes, en tour- qui avait besoin d'être recentré, rééquilibré. nage. J'étais fan de road-movies et de “Là- Je souhaitais parler d'une sorte de quête, bas si j'y suis”, l'émission de Daniel Mermet : d'une épopée en milieu rural, avec des réper- comme lui, j'adorais suivre des personnages, cussions profondes sur mon personnage. découvrir leur quotidien que je trouvais Avec Florence nous avons ancré l'errance exceptionnel, et transmettre leur histoire. d'Antoine dans un récit beaucoup plus Mais c'est après mon premier long métrage, concret, c'est devenu un parcours initiatique Quand tu descendras du ciel, que j'ai com- et un vrai cheminement, au propre comme mencé à tourner des documentaires-portraits au figuré. d'épiciers ambulants : j'avais besoin de reve- nir à une forme intime et personnelle de Le film dépeint une famille qui a éclaté, tournage, et de me « frotter » au cadre et à et dont les liens se sont désagrégés… la lumière sur une mise en scène réaliste. Ce qui relie les membres de la famille, Pendant un an et demi, j'ai donc suivi des c'est cette zone d'ombre faite de non-dits et épiciers itinérants entre la Corse du sud, les de malentendus : les personnages se parlent Pyrénées et les Hautes-Alpes. très peu et, lorsqu'ils s'adressent la parole, 6 dpresse épicier - 2 - copie 15/06/07 9:48 Page 9 tous les jours, et donc d'avoir un contact, formidables moteurs et ils ont parfaitement une discussion avec au moins une personne senti ce que j'attendais de leurs personnages. dans la journée. C'est pareil pour les épiciers ambulants. Dès le début, vous imprimez un tempo enlevé au film… La relation entre Antoine et Lucienne Le scénario avait cette dynamique, j'ai (Liliane Rovère) est très forte. enfoncé le clou au tournage. Je voulais qu'An- Au début du film, Antoine n'est pas dans toine soit bousculé, qu'il soit pris dans un une posture de grande générosité vis-à-vis mouvement qui le sorte de sa condition, de des autres, alors qu'il a beaucoup à apprendre ses préjugés, et qu'il soit emporté un peu de son entourage. Lucienne est la seule qui malgré lui. Malgré une forte résistance initiale ose lui dire ses quatre vérités et le traiter de (au début, il n'est centré que sur ses désirs), petit con ! Elle n'hésite pas à le remettre à Antoine finira par s'ouvrir aux autres : apprendre sa place et à lui ouvrir les yeux sur d'autres à les écouter, à les regarder, à être attentif à réalités que la sienne. Mais à sa manière, le eux. Pour lui, c'est une révolution intime. Et personnage incarné par Paul Crauchet, le comme toutes les révolutions, cela ne peut se Père Clément, participe aussi à l'évolution passer calmement, en douceur. Avec la campa- d'Antoine. Paul Crauchet et Liliane Rovère ont gne en toile de fond, c'est ce qui était au cœur eux-mêmes des personnalités qui sont des de mon attention chaque jour du tournage. ils se mentent ou s'arrangent avec la réalité. Le film évoque une campagne où ne Mais, au fond, il s'agit pour moi d'une famille subsistent pratiquement plus que les assez banale, qui n'a pas une histoire parti- anciens … culièrement remarquable et qui tente de s'en C'est le reflet de ma propre histoire et de sortir en menant une vie simple - jusqu'à mon expérience documentaire dans le sud l'écoeurement pour Antoine qui a vu son de la France. Les habitants qu'on voit dans horizon se rétrécir et a préféré fuir. le film tentent de demeurer dans leur village aussi longtemps que possible, par goût Hormis Claire, les personnages sont comme par fierté. Et les commerces ambu- souvent maladroits et peinent à expri- lants leur offrent une forme d'autonomie. mer leurs sentiments… Certaines personnes âgées se forcent même Ce sont des êtres réservés, discrets, timides à marcher tous les jours jusqu'au camion épi- ou pudiques qui ne cherchent pas forcément cerie pour entretenir leur forme physique et à dépasser leur condition, et qui sont velléi- maintenir un minimum de lien avec les taires. Cela les rend tour à tour agaçants et autres. L'isolement de ces gens me touche attachants. Ils me font penser à certains per- beaucoup. Un facteur me racontait que sonnages d'Alice dans les villes ou de dans les coins retirés, certaines personnes Paris, Texas de Wim Wenders qui s'expri- s'abonnent à la presse quotidienne régio- ment peu mais qui avancent quand même. nale parce cela leur garantit de voir le facteur 8 - 9 - dpresse épicier - 2 - copie 15/06/07 9:48 Page 11 Vous filmez amoureusement cette campagne… Bien sûr, j'ai grandi à la campagne, j'ai un rapport affectif très fort à cet univers. Très jeune, j'ai commencé à faire de la photo dans la nature : j'essayais de capter les lumières, les courbes, et toutes les palettes de matières et de couleurs que peut offrir une forêt par exemple. J'en ai gardé une grande sensibilité, mais aussi une certaine méfiance : au montage, je débusque les moments qui me semblent “trop beaux” et qui ne servent pas le récit, autrement dit, les plans qui détournent l'attention du sujet initial. D'où est venue l'idée de la « fresque improvisée » sur le camion ? Dès le début, je voulais que Claire, jeune femme très espiègle, apporte une vraie dimension de fantaisie au personnage plutôt taciturne d'Antoine. A la limite, je l'aurais bien vue lui coller un nez de clown et lui barioler le visage pour lui arracher un sourire ! Et justement, lorsqu'elle se met à peindre le camion, elle injecte de la vie dans ce village éteint, et bouscule les habitudes de ses habitants. C'est une bourrasque qui vient secouer cette campagne endormie. Il y a presque quelque chose de blasphématoire dans sa manière de peindre le sacro-saint camion du père. Comment avez-vous choisi Nicolas Cazalé qui interprète Antoine ? Au départ, je craignais qu'il ne soit trop beau pour le rôle ! Mais je me suis aperçu que c'était un garçon discret, modeste et peu bavard : très vite, j'ai vu les points communs que nous avions. Il a un vrai côté sombre et une grande retenue : on se dit qu'il garde beaucoup de choses en lui. Sans vouloir que dpresse épicier - 2 - copie 15/06/07 9:48 Page 13 donné une meilleure compréhension de ce que représente le tournage d'un film. Avez-vous eu recours à l'improvisa- tion avec eux ? C'est de l'improvisation guidée : je savais où je voulais aller, mais je leur ai laissé la liberté d'y aller à leur rythme ! Je me suis beaucoup appuyé sur leur générosité : je leur expli- quais, par exemple, que tel matin Antoine allait se montrer désagréable, et qu'ils devaient alors lui répondre sur le même ton, avec leurs mots. Ils se sont vraiment pris au jeu et cela a produit des résultats étonnants. Comment avez vous pensé la musique ? En général, je sais à l'avance quelle musi- que je vais utiliser.