LES SOLS DU TADLA ET LEUR REPARTITION SCHEMATIQUE AU 1/5OOOOO"

G. MISSANTE'I'

Souru,l,rnr Climat Géologie et hydrologie Classiïication des sols Récapitulation des possibilités culturales Carte'^ des sols et des nossibilités culturales

L'étude des sols du Tadla a été entreprise dans le cadre de la carto- graphie générale des sols du Maroc au l/200 000". Nous possédionsau départ l'< de MM. BnvssINE et JeutNrr et notre travail a consisté à harmoniser les données recueillies sur le terrain avec les conceptions actuelles et en comparaison avec les autres régions déjà cartographiées.Les observations ont été consignées au l/50 000' et la carte au 1/5OO 00G de la présente étude a pour but de donner une répar- tition schématique des sols de cette région. Celle-ci a pour limite sud la bordure du Moyen Atlas, les autres limites étant celles des feuilles IGN à l'échelledu 1/50 00S **. L'ensemble de la plaine est actuellement irrigué ou en voie d'équi- pement.

- Dans les Beni Amir, I'eau provient d'un barrage sur l'Oum Er Rbia situé à (eau saumâtre). - Dans les Beni Moussa, l'eau est fournie par le grand barrage de Bin El Ouidane sur I'oued El Abid.

':' Service de la cartographiedes sols. 't's Feuilles IGN 1/50 00ff couvertes: Tleta des Beni Oukil, Fkih Ben Salah, Kasba Tadla, , Dar Ould Zidouh, Oulad Bou Rahmoun, . Al Awamia, 9, pp. 155-190,octobre 1963.

Ill v ôl

IJ,I

frl v

ôl æ æ r+ O .+

o\ \o o\ æ6F- 'rthh Oh\OO

f-æÊ\O mv sn\oôl 6ro

æô\o\o F.l a.t$or F.l

z o\r-r r ôlÉ

a (t) hôl\o \aJ F Fl>É

a È ræ<. h\Oô0O

q tr s \oo\h Nc{€ m

z c.l z sôt- r h\OO > û or \oæo\Fr s IA shh N\tF-6 0)

æ\oû v ôl a'l b0 6.rf* 60rm V)

ti qo\qtmv F-N mo'+O,t SN o rê, \q) J4 àzA æo\ izÉ, 3839 Êl+ th oô.+â h c-t .6)ê)

latAhO\O Ohr È æ\o sr.+SQæo\Oo

.i d.+\oôl\oort $ z ÈmOôôlôl t-r \O \O \O \O \O ts- r1 ôl

ôl\onæ F 6hmmc{ôtô

h.l mmmmôoa.ifui{:!:\i\:{:r ôl a 1 \o{.) \IIl Fi 16o rl l 6ôJ,iÈgd =

5

L Q o #z z tr êoooooe gOgOOOOO @n{oNts r@hYavfN

Ê û 0)

a o z <) (^ t' c E P - th a î,o o :9 t, Y

ItJ

êooeo09 gBStRSe rôh{md LES SOLS DU TADLA 1.59

Climat

La zone étudiée a un climat aride, à hiver tempéré (3 < m ( 7"C) pour la région au nord de I'Oum Er Rbia, à hiver frais (0 < m < 3"C) pour la zone sud ainsi que pour une partie des Beni Amir. Toute la bordure du Moyen Atlas entre El Ksiba et Beni Mellal jouit d'un climat semi-aride à hiver frais. L'examen des courbes ombrothermiques nous montre que l'aridité se manifeste de tn mars à la mi-octobre pour El Kelaa des Srarhna et El Borouj, alors que pour Kasba Tadla et Fkih Ben Salah elle débute mi-avril et se termine fin septembre ou début octobre. Cela se traduit par des intensités de pédogenèsediftérentes : - pnns les régions plus arides, et à pluviométrie basse,nous avons dominance de sols bruns. Quelques siérozems très évolués, surtout dans la région d'El Kelaa des Srarhna (oued Tessaout). - Dans la zone au sud de I'Oum Er Rbia, les sols bruns sont plus foncés et à structure mieux individualisée,toute la zone de piedmont étant dominée par des sols châtains et des sols tirsifiés.

Géologie et hydrologie

La plaine est constituée par une vaste formation essentiellementallu- viale, très hétérogène quant aux faciès des différents dépôts. L'Oum Er Rbia qui la traverseà peu près en son milieu - et qui coule 30 mètres en contre-bas - ne suit pas I'axe synclinal actuel du Tadla et n'est pas le réceptacle naturel de la nappe phréatique. L'écoule- ment s€ fait parallèlement à I'Oum Er Rbia, la nappe restant perchée par rapport à I'oued. Actuellement, et à cause de I'irrigation, tous les principaux oueds des Beni Moussa ont été creusés et drainent les eaux usées à I'Oum Er Rbia : c'est le cas pour les oueds Ouerna, Day, El Arich. Dans les Beni Amir - où le calcaire lacustre, généraliséen bordure de I'Oum Er Rbia, bloque l'écoulement des eaux de la plaine - le drai- nage est très difficile et certaines zones subissentune hydromorphie tem- pcraire néÎaste. Cela pose un grave problème quant à la conservation des sols : celui de leur salinité. La tectonique a joué un grand rôle dans l'évolution de la plaine. Au Villafranchien un immense lac occupait tout le Tadla. Un affaissement général parallèle au Moyen Atlas s'est ensuite produit et s'est limité en gros à la bordure gauche actuelle de I'Oum Er Rbia. Cette subsidence prs s:."i. Aon oÉpôrs FecrÈs OU SITUATIONS CARACTERISTIQUES^-r--

TunoxrrN Dalle calcaire Nord de Fkih Ben Salah SÉxonrrx Marnes jaunes Beni Zemmour EocÈxs Marnes blanches Entre Ouled Moussa et Beni Mellal LurÉrIEx uovrx Calcaires siliceux Marnes et calcaires à silex Plateau des phosphates Argile rouge Conglomérat rouge, tendre Tahrzirt

QUATERNAIRE ANCIEN Vruernlncnrnn - MouLouyEN Dalle de calcaire lacustre < Zone des coulcirs >> dans les Beni Amir Conglomérats à blocs et blo- Grand cône d'El Ksiba cailles Conglomérats tendres à blocs Hautes terrasses de I'O'rm Er et blocailles Rbia à Kasba Tadla Croûte et encroûtement sta- Sud de Dar Ould Zidouh lactiformes Limon argileux rubéfié avec Pseudo-gley fossile de la ré- grands amas de calcaire gion entre Ouled Nasseur crayeux et Kasba Tadla Tuf calcaire blanc-gris sur- monté de bancs de calcaire lacustre épais Beni Amir SlrÉrrrx (Guxz) Petits cônes conglomératiques Est de Beni Mellal - Ouled à. blocs et blocailles Moussa Argiles à silex Sols brun-rouge et châtain- rouge dans les Beni Amir

QUATERNAIRE MOYEN Anrtnrrx Argile profonde rubéfiée Sol brun-rouge de la zone de (MINDEL) subsidence au sud de Souk Es Sebt Limon argileux rubéfié à amas Substratum de la majorité des calcairescrayeux sols des Beni Moussa TENSTFTIEN Tuf calcaire à nodules ou à Résultat du remaniement de (Rrss) granules calcaires I'Amirien Lits de galets peu encroûtés Drain coupant la route Souk ravinant le tuf Es Sebt Bancs de calcaire lacustre peu Fkih Ben Salah à 6 km de épais formés au sommet du cette ville tuf

QUATERNAIRE RECENT SoLTANIEN Limons argileux bruns ou Roche-mère de la majorité (Wunr'a) rubéfiés des sols RHARBTEN Sols hydromorphes des bas- Oueds Day' El Arich' etc. fonds Terrassesalluviales de I'Oum Er Rbia - Derna LES SOLS DU TADLA 161 sembles'être continuéejusqu'à I'Amirien. Les alluvionsdu Quaternaire moyen sont donc d'origine et de faciès totalementdifférents dans les Beni Amir et les Beni Moussa. - Dans les Beni Amir les dépôtssont ortginairesdu Lutétien du plateau des phosphatesou des marnes crétacéesqui le bordent. ce sont ies u argilesà silex > rubéfiéesou les tufs et limons calcaires,bruns. - psps lesBeni Moussales alluvions sont d'origine atlassique et sont plus argileuses,moins calcaires,et rubéfiées,certaines étant lithochromes. L'étudeminéralogique des argiles de la plaine,faite par MM. ScuonN et Hess avecnotre collaboration,a montré la dominancede la Montmo- rillonite dans les sols. Celle-ci se trouve ou bien déjà dans la roche-mère, ou bien se forme à partir de I'Attapulgite,en particulierpour certainstirs étudiés. Le Tesl-nlu ci-contredonne, en fonction de leur âge présumé,les facièsdes difiérentsdépôts.

CI,ASSIFICATION DES SOLS DU TADLA

I. Sors urNÉuux nnurs (d'originenon climatique) Lithosols Dalle (Turonien - Lutétien) Dalle lacustre Dalle conglomératique Croûte stalactiforme Régosols Marnes blanches (Eocène) Marnes jaunes (Sénonien) II. Sors pBu ÉvoruÉs (d'originenon climatique) Sols d'érosion régosolique Complexede sols peu évoluéssur roche-mèrecalcaire et dalle Sols d'apport non hydromorphes Colluviattx Alluviaux IIl. Sors cercoM,lcNÉsIMoRPHES Sols à tendance < rendzine > Sol humifèrecarbonaté Complexede rendzinesdégradées et de marnes Solsrendziniformes r62 G. MISSANTE

Solsbruns calcaires Complexe de sols bruns calcaires, sols décapés,croûte et dalle Sols bruns calcaires proprement dits modal < dégradé>, caillouteux

Pseudo-rendzine IV. Vsnrrsors (Topomorphesnon grumosoliques) Tirs Tirs de marais Tirs de dayas Tirs brun-noir Sols tirsifiés Sur roche - mère rubéfiée Sur argile profonde V. IsoHururquns Châtains Modal genre El Ksiba genre Beni Mellal Rouge sur < Bruns Modal Humifère Hydromorphe Rouge Sur < argile à silex > squelettique mlnce et profond Sur argile profonde rubéfiée Siérozems Modal

I. Les sols minéraux bruts

Les lithosols a. Les allleurements du Mio-Pliocène Ce sont des roches calcairessiliceuses du Turonien et du Lutétien. Dans les régions dominéespar la dalle, nous trouvons toujours de 0 à 10 cm de sol en généraltrès caillouteux,s'accumulant dans les fissures LES SOLS DU TADLA 163 et les concavités. Cela permet une végétation de graminées assez bien développée au printemps et constitue ainsi des zones de pâturages exten- sifs (ou qui devraient l'être). Sur les pentes' là où les bancs marneux alternent avec les niveaux rocheux (combes),des reboisementsdenses sont à conseiller. Ces sols ont été cartographiés en bordure du plateau des phosphates et dans la région à I'est de . b. La dalle de cabaire lacustre Dalle calcaire allant de 50 cm à plusieurs mètres d'épaisseur, du Quaternaire ancien. Nous rencontrons également des bancs de ce calcaire lacustre, peu épais et formés directement sur le tuf calcaire, dans les Beni Amir (Tensiftien). Cette dalle affleure ou est recouverte d'un limon très caillouteux et calcaire de très faible épaisseur(0-10 cm), ou d'un dépôt de granulométrie grossière(entraînement des élémentsfins par les eaux de ruissellement)et caillouteux (< argile à silex > des géologues). Possibilités: maigres pâturages et endroits préférentiels pour I'instal- lation des douars. c. La dalle conglomératique Conglomérats à blocs, cailloux et cailloutis du piedmont du Moyen Atlas. Nous rencontrons quelques affleurements dans les Beni Moussa qui sont en fait des vestigesd'arrachements transportés dans la plaine. Possibilités: maigres pâturages et installation de douars. d. La croûte stalactilorme Dépôt cristallisé de calcaire donnant de petites stalactites se rejoi- gnant et formant une masse de structure mi-caverneuse,mi-poreuse. Là où les stalactitessont plus espacées,et se présentent sous forme de petites poupées calcaires, I'encroûtement est plus tendre, ailleurs le faciès est très aggloméré surtout dans la région de Dar Ould Zidouh et dans les Beni Amir. ': Possibilités - faciès plus tendre : reboisement (région de Sidi Bra- him); - facièstrès aggloméré: installationde douars (sud de Dar Ould Zidouh). r64 G. MISSANTE

Les régosols a. Marnes blanchesde I'Eocène Vestiges de la mer Eocène plaqués sur les contreforts du Lias du Moyen Atlas et du Crétacésupérieur de la région de Kasba Tadla. b. Marnes jaunes du Sénonien Roches-mèresdes sols peu évoluésou rendziniformes,ces marnes ne se r€ncontrent à l'état brut qu'en bancs alternant avec la dalle rocheuse calcaire asseztendre, principalementau nord de Kasba Tadla. Possibilités:ces sols ne se prêtentqu'à un boisementintensif.

II. Les sols peu évolués

1. Complexede solspeu évoluéssur roche-mèrecalcaire et dalle Ce sont des sols formés sur marnesdu Sénonienaux flancs de petites collines où la roche-mèreaffleure et dans les fonds d'accumulationentre deux alignementsrocheux. Sols peu épais, brun clair, très calcaires,avec nombreux débris de dalle ; la structure est particulaire ou à tendancepolyédrique. Exempledu profil N 462 (Fkih Ben Salah386,3-236,2) *

Fnecrrox rrNs DÉcensox.{tÉe 'H" îîft;. PH "? ") c/N tà "â Calc. Arg. Lim. S.f. S.g. /@ t@

0-15 245013122237,9 10,5 1,29124 I 5-35 95513121828,05 r0,7 r,29139 35-45 57641510748,l5 4,5 o,7 6 t5 10

Cail. calc. : Cailloux calcaires C.R. : Cacapacité de rétention (en réa- lité, humidité équivalente) s.f. : Sables fins S.g. : Sables grossiers C.F. : Coefficient de flétrissement

Nous observonsune dominancedes cailloux calcaireset du calcaire fin, la fraction des éléments minéraux ne dépassant pas 40 % avec dominancede sablefin.

* Coordonnées système Lambert Nord Maroc, exprimées en km, LES SOLS DU TADLA 165

Possibilités:dans ces zonespeu privilégiées,ils donnent les seuls solsde culturescéréalières. Les fonds desvallées humides pourraient être destinésà des culturesfourragères.

2. Les solscolluviaux Il s'agit de colluvions récentesen zone de piedmont entre I'oued El Abid et Afourer, là où l'érosiona été facilitéepar les déboisements.Dans ces sols, en généralformés sur roche-mèrecomplexe, le substratumest soit la dalle conglomératique,soit un paléosolbrun ou faiblementtirsifié, recouvertpar ces colluvions. Le profil est alors calcaro-sableuxd'aspect fondu, massif,et nous ne décelonspas de structurebien individualisée(mottes compactes, peu poreuses). Exempledu profil N 450 (Dar Ould Zidouh 366,8- 178)

Fn.lcrroN nrNr,oÉcensoit,lrÉe tù tEl Pnon. 7o c/N cm :li:. PH '!/, "I,, vo Calc. Arg. Lim. S.f. S.g.

0-40 22 t9 18 )t 7 8,2 10 0,6 16 l4 10 +40 subsra- 27 74 17 28 t2 8,25 0,7 l7 13 tum

Sol de 40 cm de profondeur; le substratumest un paléosolfaible- ment tirsifié.

Possibilités : arboriculture et reboisement. 3. Les sols alluviaux Ce sont des sols formés sur alluvions récentes aux débouchés de petits oueds atlassiques. Ces sols sont profonds à très profonds, sur roche-mère complexe. Aspect fondu du profil, les mottes sont poreusesse brisant en petits polyé- dres et en élémentsparticulaires.

III. Les sols calcomagnésimorphes

Les sols à tendance rendzine

Ces sols sont caractérisés par une couleur foncée, une structure grenue et parfois grumeleuse, ces sols se rencontrent sous des faciès approchant 166 G. MISSANTE la définitionde la rendzine,c'est pourquoi nous les avonsappelés << rend- ziniformes>. Trois sous-groupesprincipaux ont été retenus: L Les sols humilères carbonatés Sol squelettiquede 20 cm d'épaisseurmaximum, peu calcaire,brun- noir, mottes poreuseset friables donnant une structure grenue. Le substratumest la dalle de calcairelacustre. Bien que supportantune végétationde type hygrophile(luncus en dominance),ce sol ne présentepas les caractèresde I'hydromorphie,sauf aux endroitsoù l'eau s'accumule.La dalle étant imperméable,I'eau n'a pas la possibilité de s'écouleret se concentredans les concavités.Le sol est alors plus calcaireet de couleurgrisâtre au contactavec la dalle (pas de tachesni de concrétions). Le sol est peu calcaire(4 Vo),argilo-sablo-limoneux. La capacitéde rétention est de 14 Vo, le coefricientde flétrissement 12%. L'analysechimique donne : pH:7,6 C:75"/* N:1,30l* C/N-12 Possibilités: pâturages.Des possibilitéscle reboisementsont égale- ment à considérer,c'est ainsi que nous avons observédes eucalyptusde 20 ans environ, très bien venus malgré la proximité et la compacité de la dalle. 2. Complexede rendzinesdégradées et dalle de la région des Beni Zem- mour (N.-8. de Kasba Tadla) Lorsque la végétationde forêt secondaire(Pistacia, Lentiscus, Quer- cus) subsiste,le sol tend vers une rendzine mince, très calcaire et lors- qu'elle a disparu, il demeureun sol érodé d'aspectfondu, massif, de couleur grise en surfacepassant à blanc (Eocène)ou jaunâtre (Sénonien) en profondeur. Ces sols sont associésà des lithosols (dalle) et dans les fonds de vallées, nous trouvons des sols peu évolués formés sur roche-mèretrès calcaireet très caillouteuse. Exemple du profil N 487 (El Ksiba 428,9-231,4) Horizon gris de 20 cm d'épaisseur,peu poreux, les mottes grossières se cassentfacilement en petits polyèdresà tendancegrumeleuse, ensuite LES SOLS DU TADLA 167 passageprogressif au tuf calcaire marneux. La végétation est constituée par du doum, du jujubier et des lentisques. La granulométrie a donné 70 Vo de calcaire pour le sol et 84 Vo pour le tuf. La capacité de rétention est de 17 qa povr les deux horizons et le coefficient de flétrissement 17 Va. L'analyse chimique donne : Sol : pH: 7,9 C: 12"/* N: 1,1"/,0 C/N : 1l Tuf : pH: 8,20 C: 5o/^, N: 0,4",/,., C/N - 12 Possibiiités: reboisement.

3. Les sols rendzinilormes Peu répandus, ils couvrent les flancs de petites collines taillées dans le Crétacé de la région de Boujad. Ces sols sont les plus approchants de la rendzine par leur couleur et leur structure. Leur exploitation est surtout céréalière.

Les sols bruns calcaires

L La bordure de I'Oum Er Rbia et de I'oued Derna On trouve un complexe de sols bruns calcaires, de sols décapés sur encroûtement tufieux ou à tendance stalactiforme, de croûte et de dalle. Dans la région très découpée entre Ouled Nasseur et Kasba Tadla, nous y ajoutons des sols décapés sur limon hydromorphe à pseudo-gley fossile (Villafranchien). Nous retrouvons tous les étages du Quaternaire ancien et moyen, le Soltanien n'a pas été déterminé car il a pu être sujet à des décapagesultérieurs, et le Rharbien se limite à des terrasses de crues de faible étendue et donnant des sols alluviaux à tendance siérozem. Possibilités: cette région pourrait faire I'objet d'un reboisementinten- sif car le problème d'importance primordiale est celui du bois de chauf- fage. L'équipement de la plaine ayant provoqué l'élimination du jujubier, le fellah se trouve dans I'obligation d'acheter son bois. Cela entraîne un prix plus élevé du charbon de bois à Fkih Ben Salah qu'à Rabat (et également des fraudes lors du brûlage des tiges de cotonniers). Dès lors, toute cette bordure de I'Oum Er Rbia pourrait être I'objet d'une opération très rentable pour l'économie de la plaine. 2. Les sols bruns calcaires Au 1/500 000" nous avons regroupé au maximum les sols qui se caractérisaient par une teneur faible en matières organiques, de couleur r68 G. MISSANTE

brun ou brun-gris, très calcaires, de structure polyédrique à prismatique fine.

Les substratumssont très variés : tuf marneux, tuf calcaire à granules ou à nodules, croûte, dalle et roche-mère complexe. Les positions topo- graphiques les plus fréquentes sont: sur cônes d'éboulis ou de déjection, en bordure d'oueds, sur versants de collines ou en épandagesminces dans la plaine.

Nous avons retenu trois sous-groupes:

a. Sol brun calcaire modal b. Sol brun calcaire <.dégradé ,> c. Sol brun calcaire < hydromorphe >. a. Sol brun calcairemodal Le sol est formé sur alluvions soltaniennes déposées sur le calcaire lacustre terminé par la croûte lamellaire souvent brisée, ce qui influence la profondeur. Le sol est de couleur brune, très compact, les mottes sont irrégulières se cassant difficilement. La proportion du calcaire et de débris de croûte augmente avec la profondeur, le taux des fractions minérales demeurant comparable dans tout le profil. Exemple du profil N 446 (Oulad Bou Rahmoun 386,6-206,5)

Fnecrtox Ernr PRoF. oÉcÀngoxA.rÉs pHpH C N ,ù c.F. cl- Ccij:' % o/no c/N Ti: cm -/o HoO KCI Calc.Arg.Lim. S.f. S.g.

o-20 t6 16 24 14 41 6 8,2 7,4 1) I 1 91712 |,2 0,06 20-50 19 21 26 14 37 5 7,2 7,0 10 1.1 9r7r25,9 2,7

Sal.: Salure en g/kg (donnéepar la mesure de la résistivité).

Le sol recèle, en profondeur, 6 g de sel par kg de terre sèche,la moitié environ étant constituéede chlorures. Dans tous les profils, nous trouvons des taux très variablesen sels, en généralde l'ordre de 1 à 6 g par kg. Nous avonsévité de faire intervenir le mot < dans notre clas- sitcation des sols,étant donné que nos observationsont porté sur un nom- bre trop faible de profils. Comme I'a montré J. Boule,INr, les saluressont très variablessur de très petitessurfaces. LES SOLS DU TADLA t69

Nous ne parleronségalement pas de I'alcalisation,la comparaison de pH, HzO et KCI n'étantpas un critèresuftisant de détermination.Les complexesabsorbants des profils étudiésn'ayant pas encoreété analysés au laboratoire,nous nous bornerons à signalerI'influence du sel,les études de G. BnvssrNrà ce sujetétant plus documentées. Ce type de sol est répartipar plagesisolées dans toute la zonecarto- graphiée.Dans la régionde Boujad,ces sols sont de couleurgrisâtre car formés sur tuf marneux. Possibilités: cessols constituent de bonssols de culture,mais ils sont situéstrop souventsur fortes pentes.Leur principaleutilisation devrait être l'arboricultureet les céréalesen <.bour >. Pâturageset reboisements sont à conseillerpour les solstrop mincesou à substratumtrop dur. b. Sol brun calcaire< dégradé > Ce sont des sols squelettiques,très caillouteuxen surfaceet dans le profil. La structureest lamellaireen surfacepuis massive,donnant des mottesirrégulières peu poreuses.De teneuren calcairetrès variable,ces solsse rencontrentsurtout sur dalle et croûteet sont sujetsà une érosion très intense.Ils pourraientêtre utiliséssoit comme terrainsde parcours soit pour y installerdes douars. c. Sol brun calcaireu hydromorphe > Ce sont des sols cl'anciensmarécages aujourd'hui asséchés par drai- nage. Ces sols, de faible épaisseur,sont foncés,calcaires, à structure grenueou polyédriquefine, reposantsur un tuf calcairegleyeux terminé par une croûte en feuilletssuperposés peu épais et peu durs. Exemple du profil N 475 (El Ksiba 421,6- 217,2)

Fnec].loN rlNB oÉclngoN.{rÊE, CN c;il cE' Pnor. !^il. Vo pH c/N cm aa -/o vo /\û /i)o Calc. Arg. Lim. S.f. S.g.

0-15 8 22 15 5 44 16 890,9 10 15 7 Tuf 60 63 56 9326 8 8 4,5 0,6 7238

Possibilités: céréales,arboriculture, pâturages. 3. Les pseudo-rendzines Nous avonsdonné cette appellation à des solsminces à profondsde couleur brun-rougesombre, calcaro-sableuxà structure grumeleuseet particulaire,à teneur assezfaible en matièresorganiques (2 7o environ). 170 G, MISSANTE

Le facièsgénéral du profil est le snivant: - horizon brun-rouge sombre (2,5 YR 3/4), calcaire,à structure grumeleuseet particulaire ; - horizonde transitionbrun rougeâtre,très calcaire; - tuf calcaireà nodules.Aux endroitsde ruissellement(anciens lits de petitsoueds), nous remarquons des bancsde calcairelacustre peu épais.

Exempledu protl N 474 (KasbaTadla 416,2- 212,8)

r-"'. Fn.c.crloNnrNr oÉce,nsoxA.'rÉE .tfi:' 7o pH "1," "X c/N ..à ..â cm vo Calc. Arg. Lim. S.f. S.g

0-22 2 l1 239 44 l3 7,9 14 1,4 t0 20 10 22-32 l8 36 18 7 32 9 7,9 60,79209 Tuf 60 22 )l 14 21 8 2,5 0,3 8 19 6

Ces sols,couvrant toute la région des Beni Madane,constituent de bons sols de culture donnant des rendementsmoyens en céréales(de I'or- dre de 20 à 25 quintauxen sec).Ils conviennentparfaitement à une arbo. riculture intensive (agrumes-oliviers-arbresfruitiers).

L'irrigation généraliséede cette région devra tenir compte de la faible épaisseurde ces sols bien que le substratumne soit, en général,pas un facteur limitant comme dans les Beni Amir. Le drainagesera facile en utilisant les petits ouedsinactifs se jetant directementdans l'Oum Er Rbia. Le sous-solagene devra être qu'une solutionempirique car il ramè- nerait trop de calcaireen surfaceet cela augmenteraitla compacitédu sol.

IV. Les Vertisols Les tirs L Les tirs cle marais Avant l'équipementdes Beni Moussa,les oueds,fini- ou post-Solta- niens,drainaient la plaine.Du fait que toute la bordurede I'Oum Er Rbia n'a pas été entailléeau Quaternairemoyen, il ne s'estpas créé d'exutoires naturels et les eaux s'écoulantdifficilement. les oueds ont eu tendanceà étendreleur vallée, celle de I'otred El Arich étant la plus importante. LES SOLS DU TADLA t7l

Actuellement ces oueds sont drainés profondément et les eaux ne stagnentplus dans les vallées. Les sols sont gris à gris-noir, calcaro-argileux,de structure prismati- que moyenne bien individualisée quand le sol est sec, puis passagepro- gressif à un limon bigarré jaunâtre, très calcaire et toujours mouillé, ou à I'encroûtement.Les résultats des quelquesanalyses efiectuées ont montré qu'il y avait entre 5 et 8 g de sels (résistivité de I'extrait sec) dans les 25 premiers cm du sol, ce qui limite I'exploitation Possibilités: Ia majorité de ces sols devrait faire I'objet de boise- ments, certaines zones étant réservéesaux pâturages.

2. Les tirs de dayas

Ces sols occupent de grandes dépressionsdans la région de Tahrzirt. Ils sont caractériséspar une couleur très noire, une structure polyédrique fine en surface puis passageà un horizon très fissuré à prismes grossiers. L'horizon de transition avec I'encroûtement calcaire gleyeux est gris-noir à structure en plaquettes. Exempledu profil N 477 (El Ksiba 427,2- 212,9)

FnlcrroN ErNr oÉcansoxerÉn Clrr. PRoF. % pHpHCN "'à tf" CALC, --- n/,o "/on c/N cm o/o H,,O KCI Calc. Arg. Lim. s.f. s.g.

0-30 0 854 15 20 2 7,9 7,2 45 1,4 l1 30 2l

30-55 2 21 44 12il J 8 7,2 I 0,9 9 27 t/ Encroû- tement 70 57 35 34 l0 15 8 0,8 t0 32 1l

Le sol est argilo-calcaire; l'encroûtementgleyeux est presqueexclu- sivementcomposé de calcaire(70 7o de la fraction totale).La salureest de 1 g par kg de terre sèchesur tout le profil. Possibilités:ces solsjouxtant les sols châtains,mais situésdans des dépressionsfacilitant leur engorgementpériodique par I'eau, constituent de bons sols de culture et doivent se prêter en particulier à la culture de la betterave.

3. Les tirs brun-noir Cessols se rencontrenten bordure et au sud de la route KasbaTadla- Fès,et sur lesplateaux au nord de KasbaTadla. Ce sontdes sols profonds, 172 G. MISSANTE

très argileux,pas ou peu calcaires,à structureprismatique très grossière, avecun horizonde surfacegrumosolique sur quelquescentimètres (larges fentesde retrait et aspectgilgai). Au nord de Kasba Tadla, les sols sont formés sur argiles à silex remaniées,de profondeur variable (profonds à très profonds). Le substra- tum est un tuf calcairesurmonté d'nne croûtelamellaire dure. Au sud de la route, les solssont forméssur argilesrubéûées (d'origine très probablementPliocène). Le substratumest très particulier: dalle cal- caire avec pellicule ferruginiséeau contact avec le sol. La dalle est caver- neuse,les cavités étant occupéespar de I'argile. Les faces des rognons briséssont rosesavec de nombreusesfines dendritesnoires qui pourraient être manganiques. Exempledu profil N 478 (El Ksiba 427,8-218,2)

FRAcrroN grxe oÉcensoNltÉe PRoF. ccîJ:' lo pH "ç "ry c,/N "'à c'P' cm "/o /û /@ Calc. Arg. Lim. S.f. S.g.

0-15 0 058142047,5 t4 1,4 l0 26 19 15-40 0 062122037,7 8 r,2 7 30 19 40-85 0 064131638,1 8 1,0 8 33 22

Les teneurs en fer libre passent de 0,5 g en surface à 0,3 g en profondeur pour des teneursen fer total voisinesde 5,5 g. Possibilités: céréales.arboriculture. betteraveset irrisation.

Les sols tirsifiés

1. Sur roche-mèrerubéfiée

Situés au contact plaine - montagne,ces sols sont formés sur allu- vions d'origine atlassiquenon remaniéeset lithochromes. Le facièsgénéral du profil est le suivant: - horizon brun-rouge foncé (5 YR 3/4), non calcaire à structure prismatiquemoyenne ; - passageprogressif à un horizon rouge foncé (2,5 YR 3/6) non calcairetrès frssuréà structureprismatico-cubique avec des faces de glissementpeu marquées,ct seulementsur les basesdes pris- mes: LES SOLS DU TADLA 173

- horizon à plaquettespeu développées,calcaire au,contact avec le tuf calcaire à nodules sous-jacent. Exemple du profil N 469 (Beni Mellal 400,7 - 185) :

FnecrroN rrNB oÉcensoNetÉE Pnor.. celr' c.R. c.:. Vo pH ")." c/N cm Î.. -/o "/o Calc. Arg. Lim. S.g.

0-30 0 045 l9 36 2 7,7 t0 1,0 10 22 7 30-60 0 0 51 t7 30 3 7,7 80,99 a^ 8 60-80 0 26 35 t6 14128 30,9319 7

Le tuf calcaire à nodules atteint 80 cm d'épaisseur puis nous ren- controns des lits de galets encroûtés. Le rapport fer libre/fer total est constant dans le profil, il est de 0,4 g pour 4 g, soit lO Vo. En bordure immédiate du piedmont, la profondeur diminue et nous trouvons des blocailles en surface Possibilités : ces sols sont irrigués essentiellement par aspersion et ne semblent pas présenter de problèmes quant à leur mise en valeur.

2. Sur argile prolonde

Bien que n'étant pas de couleur foncée, ces sols, occupant toute la zone au nord d'Afourer, présentent les caractèresprincipaux des sols tirsi- fiés. L'aspect général du profil est le suivant : - çeulsul brun à brun-rouge, faible ûssuration de surface, pas d'as- pect gilgai mais structure lamellaire sur 3 cm ; - horizon argilo-calcaire largement fissufé à structure prismatique grossière,les prismes étant très compacts, peu poreux ; - vers 80 cm, horizon à taches de calcaire pulvérulent, donnant des plaquettes à faces lisseset brillantes, très compâctes. Exemple du profil N 451 (Oulad Bou Rahmoun 379,4 - 183,0)

FRACTIoN FINE oÉcensoxerÉB Pnor. ClIl. pH pHCN Sal. o/on c.fi. c;. cm cALc. % HrO KCI o/oo cn CaIc. Arg. Lim. S.f. S.g.

0-45 0 20 45 13 72 2 8,5 7,5 I 0,6 13 22 9 I,l 45-80 0 20 4s r124 2 7,9 7,3 0,7 7 22 12 1,2 +80 0 19 4513242 8,2 7,4 J 0,6 5 18 13 1,1 174 G. MISSANTE

Le profil est très homogèneet peu riche en matièresorganiques. Au point de vue salure,les taux sont prochesde 1 g en surface,et 1,3 à 1,5 g en profondeur. Irrigués, ces sols posent de gravesproblèmes à I'utilisateur, en par- ticulier celui de baissesprogressives de rendements.

V. Les sols isohumiques

Bien que les sous-groupeseussent été une limite normale à notre légende de la carte, nous avons été lorcé de faire ressortir soit des profondeurs pour des sols couvrant de grandes étendues,soit des types de sols caractéristiquesd'une pédogenèse,mais différents de façon très discernablepar la texture ou la couleurde la roche-mère(âge, lithochromie, rubéfaction). Pour la majorité des solsisohumiques, le facièsgénéral des profils est le suivant: en profondeurtuf à tachesde calcairepulvérulent (Amirien) passantà un tuf calcaire à granulesplus ou moins encroûtérésultant plus d'un remaniementsur place du tuf à tachesque d'un apport (Tensiftien); puis horizon terreux de surface(Soltanien), de profondeur assezuniforme et dépassantrarement le mètre.

Les sols châtains

I-es sols châtainssont caractériséspar une répartition isohumiquede la matièreorganique, une décarbonatationpoussée des horizons de surface, une argilification en profondeur, une structure nuciforme en surface et prismatique en profondeur. l. Les solschôtains modaux

a. Genre El Ksiba

Ce sol est le plus caractéristiqueen ce sensqu'il répond parfaitement à la définition du sol châtain. Sousun horizon de 40 cm d'argile sableuse non calcaire,de couleur châtain-rougeà structurepolyédrique subangulaire fine, nous avons un horizon de 25 cm d'épaisseur,argileux, à structure prismatico-cubiquede dimensionsrégulières (prismes de 4 cm de haut, 3 cm de base). p '4 q (Ë 5? : EF H6 à z rËË !: t o

q : .19 -9 6 g FT .91 È '9oÈ9 u. ;.p h;q " Ëâ Eïi dqEEi:ÈP 6-.:o=gY nii;=-;;!_: Èàçr-ÉÉ[[ 2 #É+ËË .à{, e b-: ^- 3; .à E " g,= _ ÊË! 919 * o s€;ÈÈÛi- *É !! 9-seo-9 +e:: : i À_t i 333ù :i ;;É; Ë >> d :rr<<4à FIII=IT.IÏ lr:ll l.'oliJ l'rl.E Htilt= tl |,r'! I._t,i,t I1 l:-J Itr!lrl=1llllffi lïlg,.illÆrffiËsffi tt

Er LES SOLS DU TADLA I75

Exemple du profil N 476 (El Ksiba 422,3- 212,1)

Fnacuox rrNs oÉc.lxsoxerÉs c.F. Vo cR' -:i;' pH "1* ")" c/N Vo Çi:Calc. Arg. Lim. S.g.

0-t5 0 0 )L 8 47 12 7,6 9,6 1,1 9 19 10 I 5-40 0 0 4l I 39 11 7,8 7,6 0,9 8 z5 L+ 40-65 0 2 47 7 33 10 7,8 5,6 0,8 7 25 r7 Transi- tion 65-80 27 JI 25 0,5 13 Tuf 120 IJ ll 8,1 0,3 23

La teneuren matièresorganiques est peu élevee(1,6 Vo), et le C/N estbas. b. Genre Beni Mellal Ce sol est de couleurplus brune, la structureest prismatiquemais les prismessont moins bien formés et moins réguliers.De plus, l'entraî- nement du calcairen'est pas total et la texture est argilo-calcaire. La ûeneuren matièresorganiques est analogueà celle des précédents' La capacitéde rétentionest plus faible, I'eau disponiblerestant compara- ble. Le substratumvarie : - tuf calcaireà granules(Tensiftien) ; - lits de galetsnon encroûtés(Tensiftien) ; - dalle du Quaternaireancien. Le sol est alors mince. Exempledu profil N 471 (BeniMellal 412,2-197,2)

FRAcTIoNnINe oÉcensoNerÉn c.R. PRoF.:iJ:' %-- pH c/N c.r. cm nt "1* "X vo% ao Calc. Arg. Lim. S.g. S.f.

0-25 0 5282146 ) 7,9 9,4 1,2 8 13 7 25-40 2 7402231 2 8 7,7 0,8 l0 t5 8 60-85 2 7501527z I 5,0 0,6 I 20 8 Tuf +85 1l 49 IJ 8,1 3,8 0,5 2l 176 G. MISSANTE

Dans le profil observé, irrigué depuis longtemps, la structure de I'horizonde surfaceest très massive,les mottessont compactes,s'écrasant difficilement. Possibilités: cultures maraîchères(pommes de terre) ainsi que céréa- les et betteraves.L'arboriculture peut être égalementenvisagée. Ces sols se rencontrent en zones de piedmont, là où le profil subit I'influenced'une humidité plus longue et plus intensecomparativement aux sols bruns. Dans la région d'Afourer, les sols châtains cartographiés sont forméssur argileprofonde. 2. Les solschâtains rouges Ces sols de 60 cm de profondeur moyenne,sont formés sur <, le substratumétant la dalle de calcairelacustre. La structureest prismatiquemoyenne et I'horizon de contact avec la dalle est massif,très bigarré(taches rouille) et caillouteux. Exempledu profil N 444 (Tletades Beni Oukil 363,2-212,6)

FRAcrroN rtNs pÉclnsol,,lArÉs r"*. 7o c/N ".à "';" cm :lJ:' PH 'l* "X % Calc. Arg. Lim. S.f. S.g. '7t 0-20 t 0 43 17 32 9 14 1,1 13 18 t4 20-47 7 0 49 t4 30 9 1) t2 0,9 t3 21 16 47-60 l8 0 51 13 29 9 7.9 7 0,7 r0 22 12 DalLe

Le sol est de couleur brun-rouge foncé (5 YR 313), décarbonaté totalement, nous pouvons constater l'argilification de profondeur, une teneur en matièresorganiques supérieure à 2 % et une bonne capacité de rétention. Ces solsse rencontrentdans les Beni Amir, dansla grandedépression du sud de Souk El Tleta et par plages dans la région de Kasba Tadla. Comparésaux sols bruns formés sur même roche-mère,le facteur primor- dial de leur évolution a été et reste essentiellementle régime hydrique. Possibilités:cultures céréalières en s€c.L'irrigation est possiblemais le drainagesera difficile.

Les sols bruns Les sols bruns diffèrent des sols châtains par une migration plus faible ou nulle du calcaire, une argilification égalementmoindre et une structure nuciforme en surface,polyéclrique en profondeur. LES SOLS DU TADLA 177

I. Les solsbruns modaux Nous avonscartographié 3 facièsprincipaux de sols bruns modaux, variant selon I'intensitéde I'individualisationdu calcaire: le sol brun à taches,le sol brun à granuleset le sol brun à encroûtementgranulaire. D'aprèsles observationsde terrain, il apparaîtque les sols bruns à tachesse comportentmoins bien à I'eauque les solsencroûtés, la structure des horizonsde surfacese dégradeplus rapidement,les mottesarrachées étant très dures et peu poreuses.De plus les sols à tachessont en général profondset directementsur le calcairelacustre. La comparaisond'un sol à tacheset d'un sol brun à granules, fera ressortirla plus forte teneuren calcairedu sol à granuleset une légère argilificationen profondeurdans les deux sols. Exempledes proûls N 452 sol brun à taches(Dar Ould Zidouh 370,6 -208,3) N 447 sol brun à granules(Oulad Bou Rahmoun381,8 -204,6)

Fn.lcuox prue oÉcennonerÉB Pnon. Clrr-. 7o pH PH CN c;l{ c: Sal. c/N -/a -/o cm cALc. HCI KCI "t Calc. Arg. Lim. S.f. S.g.

N 452 0-15 042927385 7,4 12 1,3 9 22 9 1) l 5-30 373224345 8.3 I,J lL 1,1 1l 22 t2 0,8 30-60 4t0362230 À 8.6 7.4 8 0,9 9 18 13 2,O N 447 0-15 2 12 31 21 33 5 8,3 7,3 l0 1,1 9 22 9 1,8 15-30 1 19 38 16 14 3 8760,7 9 22 10 t5 30-85 8 23 37 13 24 6 7,9 7,1 20,4 5 2l 10 ,\

+85 29 36 32 8 2t 3 7,9 7,2 30,48 19 8 J'J Encroûtementcalcaire lacustre à 1,40 m

Les fortes teneurs en sels, liées à une irrigation à I'eau elle-même saumâtre, risquent de provoquer à longue échéancela stérilité de certains sols à drainage difficile. Nos observationsn'ayant pas porté sur un nombre suffisamment grand de profils, nous nous garderons de tirer une con- clusion généralisée.

Possibilités: ces sols sont irrigués en majeure partie. Les principales cultures sont les céréales, l'arboriculture et le coton. 178 c. MrssANrE

2, Les sols bruns humilères Lors de la prospection sur le terrain, nous avons été attiré par le fait que dans la région du bois de Dérouat, nous retrouvions souvent un facièsgénéral de profil, à savoir: horizon foncé, humifère, de 20 cm d'épaisseurmoyenne, de structure nuciforme à polyédrique fine. - un horizon bigarré, rougeâtre, de structure polyédrique sub- angulairemoyenne et d'épaisseuridentique. - le tuf calcaire à granules ou à nodules, surmonté par endroits d'une croûte tendrede faible épaisseur. De plus, un pseudo-mycéliumcalcaire est très développé; la teneur en calcaire paraît très variable selon les profils observés(exemple du N 437). En partant du sol forestier < initial >>,mais dégradédu fait qu'il est envahipar le bétail (bois de lentisquesavec sous-bois de jujubier, doum, férule, etc.), nous avonspu localiserles caractèresprincipaux décrits ci- dessuset nous les avonscartographiés : Brun humifère type I : Sol forestier initial: profil N 439 (Oulad Bou Rahmoun387,3 - 191,2) II : Défrichementdatant de 15 ans maximum: profil N 440 (Oulad Bou Rahmoun 390 - 191,1) III: Défrichementancien : profrl N 437 (Beni Mellal 397,9- 201,6)

Fnecrrox rrxs pÉcennoxlrÉp t.*. ;tiJ:' ob pH Sr*"X c/N ".à .â Pil; cm vo Calc. Arg. Lim. S.f. S.g. N 439 0-8 48 3,9 IJ o-20 3 53722327 7,8 33 3 11 26 17 tot 20-35 13 18 44 13 23 2 7,8 2l )) 10 25 l7 +35 32 29 40 13 20 I 7.9 15 1,6 92215I N 440 ,)< 0-8 29 r2 0-20 I 543 16 29 L 8222,4 ll 26 t7 20-35 3 t9 43 t7 23 2 8,1 1l l? 824 t6 r15 9 27 4r t2 22 2 8,3 8 I 82r t4 N 437 0-20 I 25 aÀ 15 33 À 8,2 10 1,2 8 21 1l 20-35 2 30 26 16 29 2 9,291 9 27 13 ^ -L| --1{ 9 45 24 822 6 0.7 8 23 12 LES SOLS DU TADLA t'79

Cessols occupent toute la zoneentre les oueds El Arich et Day, I'oued Derna en constituantla limite nord. Ce sont de bons sols de culture, irri- gables,à conditionde tenir comptedu substratumencroûté assez souvent. Les restrictionsconcernant le sous-solagesont les mêmesque pour les pseudo-rendzines.

3. Les sols bruns hydromorphes Ces sols se rencontrentdans les Beni Amir, là où la nappe remonte avec I'irrigation ou dans les régions à drainageinsuffisant (stagnationde l'eau provoquant I'engorgementdu profil). La végétationest dominéepar les joncs et par une pulicaire (Pulicaria odora), plante qui se retrouve tout le long des canaux d'irrigation et envahitrapidement les oliveraiesdu sud de cetterégion. Le sol, comparéau sol brun modal est jaune rougeâtreen surface (5 YR 6/6) et brun-grisen profondeur. A l'état sec,le profil se fissureirrégulièrement, les mottes sont polyé- driquesgrossières. Les granulessont tendresfacilement friables et I'inten- sité des tachesaugmente en profondeur.

Exempledu profil N 459 (Dar Ould Zidouh 369,6-203)

FRACTION FINE t""". !;;;' oÉce.nsox,{rÉe pH ,)""c/N cù:'c';"' Eit; ct- cm% 7o ,lË t." Calc. Arg. Lim. S.f. S.g.

0-15 4 16 30 11 35 6 7,9 7,1 12 1) 10 18 13 4,3 2,3 15-40 3 23 32 14 25 7 7,9 7,1 6 0,8 81913 2 0,6 40-65 8 3530il 20 6 7,9 7,1 5 n5 l0 19 13 2 0,7 +65 22 42279t7 6 8 7,3 2 0,3 71612 2,1 0,8

Possibilités:étant donné qu'une bonne partie de cessols sont occupés par des culturespérennes et irriguées,la questionest difficile à envisager.

Nous ferons trois suggestions: - éliminer les Pulicariaqui envahissentles oliveraies; - améliorer le drainage(difficile) ; - éviter les culturesannuelles nécessitant des irrigations d'été (maïs, coton), c'est-à-dirependant les périodes où I'eau d'irrigation est la plus concentréeen sel. 180 G. MISSANTE

De plus SrtvIoNNB,ludans une < Note sur la résistanceau sel de quelquesplantes cultivées > signaleque la stérilitéde l'olivier est observée dansdes cas où le sol contientde l'ordre de 3,5 g de sel. 4. Les sols bruns-rouges a. Sur argile profonde-rubéfiée Ces sols se rencontrentdans la zone de subsidencerécente du sud de Souk Es Sebt. L'origine des alluvions serait les argilesrouges du Plio- cène ayant subi au moins la rubéfactionsoltanienne. Le sol est de couleurrouge sombre (2,5 YR 3/6) en surface,passant à rouge (2,5 YR 4/8) puis rouge jaunâtreen profondeur(5 YR 5/6) ; très faible teneuren matièresorganiques. La structureest polyédrique angulaire moyenne et le sol devientmas- sif en profondeur. Le calcaire n'est pas sous forme visible en surface, à 50 cm nous trouvons des taches et granules calcaires, en proportion croissanteavec la profondeur. Les observationsde terrain poussaientà croire que le taux de fer libre était très élevé,mais les analysesne I'ont pas démontré(seulement 7 Vo de fer libre alors qu'une proportion beaucoupplus grande ne nous aurait pas étonné). Exempledu profil N 436 (Oulad Bou Rahmoun375,1 - 187,4)

Fne.c:rtot rrNe oÉclngoN.lrÉe pH pH PRoF.:ii:' Vo CNc/N t'à "à Cmd-/o HrO KCI Ca1c. Arg. Lim. S.f. S.g.

250 12 48 17 3l 2 8,2 7,4 7 0,8 9 18 12 502 r7 37 t6 28 J 8,1 7,3 6 0,5 l2 l8 t2 75 7 22 17 13 25 5 8,3 7,5 6 0.4 15 17 ll 100 8 25 28 t4 27 8 R5 1\ 6 0,3 20 r7 11 r25 10 28 32 t4 26 2 8,6 7,6 4 0,3 l3 t6 10

Possibilités:cette zoneest actuellementéquipée en vue de son irri- gation. La forte proportion d'argile, en présencede I'eau, ainsi qu'un taux de selsvoisin de 1,5 g en profondeurpourraient causer une dété- rioration rapide de la structure. b. Sur < argilesà silex > Nous avons fait ressortir les sols squelettiqueset les sols minces et profonds, l'origine des épandagesétant le plateau des phosphates,I'accu- mulationmaximum se fait dansles Beni Amir de I'ouest. LES SOLS DU TADLA 181

Nous nous borneronsà donnerles résultatsanalytiques pour un sol profond,les ordresde grandeurrestant les mêmespour un sol squelettique, mais le pH de celui-ciest plus bas (7,1 pour 7,9) et la teneuren matières organiquesplus élevée (1,9 % pout 1,5 Vo). Les solssont argileux,brun rougeâtreen surface(5 YR 4/3) passant à rougejaunâtre en profondeur(5 YR 4/8), nombreuxcailloux et silex en surface,la proportion augmentantavec la profondeurdans le profil. La structureest polyédriquemoyenne à grossière; vers 50 cm nous trou- vonsde trèspetits granules calcaires. Les substratumssont soit la croûte stalactiformesoit la dalle de calcairelacustre. Exempledu profil N 453 (Tleta des Beni Oukil 369,6'215,6)

FRAcrroN nrxe oÉc.lnsoNlrÉn pH PH CN c;R c': r""'. Vo c/N "/o '/o Cmd!fji' HrO KCI 7A Calc. Arg. Lim. S.f. S.g.

0-15 101r40143897,9 7,0 I 0,8 tl 18 12 15-35 6tr4014389 7,8 7,1 6 0,7 91910 35-50 1423915397 7,7 7,1 4 0.6 7 t7 rl

Pour un sol squelettique,le fer total atteint 2 g environet 3 g pour un sol profond. Les valeursobtenues pour le fer libre avoisinent0,3 g dansles deux cas. Possibilités:sur les solssquelettiques on ne peut prétendrequ'à des pâturagesextensifs. Sur les sols minceset profonds les possibilitéssont les mêmesque pour les sols châtainssur roche-mèreidentique (cultures c&éa' lièresen sec).L'irrigation peutêtre envisagée car le drainagene poseaucun problème. Les siérozems Cessols se limitent à quelqueshautes terrasses de cruesde I'Oum Er Rbia et de l'ouedDerna. Les solssont calcaro-sableux,en généralformés sur roche-mèrecom- plexe. La couleur est brun jaunâtre, la structure est polyédrique fine et particulaireen surface,en éclatsen profondeur.Les mottessont poreuseset nous observonsdes traces de vie biologique intense. Ils sont pauvresen matièresorganiques, la capacitéde rétention est faible. r82 G. MISSANTE

Exempledu profil N 463 (Beni Mellal 401,3- 207,4, oued Derna)

n^,, FRlcrlor rrxe oÉcensoxerÉr Pnor. - pï c N c.R. c.F. Sal. i-r."' - % _pH_ '/* o/* L/rrc/N "/on cm o/^ H.,O KCI Vo Vo /u Calc. Arg. Lim. S.f. i.g.

0-18 0 38 13 8 39 4 8 7,3 8 0,9 9 n 5 0,7 18-42 0 37 l0 7 42 5 8,1 7,3 3,5 0,5 7 I 4 0,7 42-95 0 55 10 9 45 3 7,9 7,1 2 0,4 5 9 5 1,6 +95 0 32 11 11 44 2 8,2 7,4 3 0,4 7 lt 5 r,2

Possibilités: ces zonesfont I'objet de cultures maraîchèresintensives et d'arboriculture (figuiers- oliviers). L'amélioration du systèmed'exploi- tation (petits barrages) présente, à notre avis, un intérêt certain mais localisé.

RECAPITULATION DES POSSIBILITES CULTURALES DES GRANDES UNITES CARTOGRAPHIEES

1. Boisementset reboisements Terrains Sols squelettiqueset minces. Solsen situationtopographique défavorable à toute culture (plu- viométrie - pentes- érosion). Certains sols hydromorphes. Substratums Marnes-Tufs-Croûtes. Unités cartographiques Régosols- Sols colluviaux - Sol humifère carbonaté. Sol brun calcaire - Complexe de rendzinesdégradées. Bordure de l'Oum Er Rbia - Oued Derna. Tirs de marais. 2. Les pâturages Terrains Sols squelettiques,caillouteux en général. Sols minces dans des régions à pluviosité insuffisante. ËË ë3 " ËË a'Ë, ii Én no*ïËs ti Hïi ;;Ei E9 É, 9s {Ëii _*EirËâi.s 3 zE oz p 3Ë : = =a ul ï ?prËËiË:ËËËËiiiiËË N S c'8 rË^*qo1<- 933 E o z. a lrl m J J ,71^-o ltl ,\.J - o = <Âi 72. Lzo olrl Wu"'

Ê, lrl E D o lr

o

ô o o.

UI I" '- I 184 G. MISSANTE

Substratums

Dalle-Roche-Marne. Dans ces zones à caractère essentiellementpastoral. les surfaces cultivées en céréalesaugmentent progressivement en raison dè I'expansion démographique.Les rendementssont en général très bas. Certainesvallées - où les sols sont plus épais et plus humides - gagneraient à être à vocation exclusivement fourragère. Unités cartographiques Lithosols - Sol humifère carbonaté - Sol brun calcaire modal et dégradé. Sols bruns sur <. argiles à silex > - Sols peu évolués. 3. Les douars

Certaines régions où la dalle affleure ont été proposées comme emplacements préférentielsde douars. Ces propositions sont applicables surtout en zone de piedmont et dans les Beni Moussa où les sols avoisinantssont profonds; ailleurs ces zones sont utilisées presque exclusivement en maigres pâturages, les douars s'installant à proxirnité des champs de céréales. 4. Les céréales en <

U nités cartographiques Sols peu évolués - Sols alluviaux - Sols rendziniformes. Sol brun calcaire modal et <. 5. L'arboriculture Sous irrigation traditionnelle les principalesespèces rencontrées sont les oli- viers, les arbresfruitiers, et les figuiers. Terrains Sur sols très variés. La présencede I'eau est rarementliée aux sols se prêtant parfaitementà cescultures. U nités cartographiques Sols colluviaux - Sol brun calcaire modal - Pseudo-rendzines - Sol brun isohumique modal, sol brun humifère - Certaines bassesrégions de la bordure de l'Oum Er Rbia - Siérozem. LES SOLS DU TADLA 185

6. Le maraîchage Les principalescultures maraîchères faisant I'objet d'exploitationintensive et irriguéestraditionnellement sont les pommesde terre et les cucurbitacées.

Terrains Zone de piedmont sur sols profonds (châtains). Terrassesalluviales de I'Oum Er Rbia et de I'oued Derna (jar- dinage)'

U nités cartographiques Sols châtains - Siérozems.

7. Les sols irrigables L'équipementgénéralisé des Beni Amir et des Beni Moussaayant éliminé I'influencèàe certainsfacteurs climatiques et principalementcelle de la pluviornétrie, nousnous bornerons à classerles zonesirrigables en fonctiondes caractères limitant leur utilisation.Nous déterminonsainsi des grandeszones où l'irrigation nous a paru possibleou limitée en fonction de la profondeurdes sols,de leur position topographique,des pentes, des substratùtms ou de la naturedes roches-mères. Il est entenduque les quatrecatégories que nousavons ainsi déterminées sont seulementapplicables à l'échellede la carte:

A. Zones irrigables sans restrictions spéciales.

B. Zones irrigables avec restrictions : a. de profondeur ou de substratum; b. de topographie; c. de salure.

A. Zones irrigables sans restrictions spéciales Terrains Sols profonds, calcaires ou non, argileux, peu caillouteux.

Substratums Tuf peu ou non encroûté, lits de galets, argile profonde.

Unités cartographiques Sols bruns, châtains, tirsifiés et tirs. Pour dessols très argileuxet à hydromorphietemporaire de profondeur,I'irri- gation par aspersionparaît être moins dégradanteque I'irrigation par gravité. Etant donnéla profondeur,la textureargileuse et I'absencede cailloux,ces zon€s se prêterontparticulièrement à la cultttrede la betterave. 186 G. MISSANTE

B. Zones irrigables avec restrictions a. de profondeur ou de substratum Terrains Sols minces à profonds, calcaires ou non (< argiles à silex >), structure bien individualisée. Substratums Tuf calcaire à granules ou à nodules terminé par une croûte lamellaire. Croûte stalactiforme, faciès très aggloméré; Bancs de calcaire lacustre peu épais formés sur le tuf. U nités cartographiques Ces restrictionss'appliquent en particulier aux sols bruns modaux minces, bruns humifères et aux pseudo-rendzines. Sur < les profondeurs sont très variables en raison des irrésularités de la dalle. b. de topographie Teryains Zones à sols profonds, argileux, caillouteux ou non, mais à drainage difficile ou en situation topographique trop élevée par rapport à I'ensemble de la plaine. Substratums Tuf calcaire. Dalle de calcaire lacustre. U nités cartographiques Drainage : sol châtain-rouge, tirs de daya. Topographie : tirs brun-noir. En ce qui concernela topographieau nord de Kasba Tadla, la rentabilité de I'irrigation serait fonction de la surface irrigable, l'eau ne pouvant provenir que d'un barragesur I'Oum Er Rbia en amontde la régiond'El Ksiba. c. de salinité Terrains - Dans les Beni Amir : zones à drainage insuffisant provo- quant l'engorgement du profil, et régions influencées par une remontée de la nappe. LES SOLS DU TADLA 187

Danger de stérilité pour I'olivier et envahissementde certaines plantations Par Pulicaria odora. - Dans les Beni Moussa: la région des sols tirsifiés et des sols bruns où la salure liée à la roche-mère, ainsi qu'une forte proportion d'argile, sont des facteurs de dégradation du sol'

Substratums Croûte stalactiforme. Argile profonde.

U nités cartographiques Sol brun modal. Sols tirsifiés et bruns sur argile profonde. Manuscrit déposéle 19.10.63

çeil' '.--1.: '.-;t" '!l .r'l iJr'-ï J*- ---, -.-.;) _.-;,Jl-=-l -tl;Jl lrr- ' '=Jr;1 ( 6rl,'Jl,rJl i-l;r'll Çl;Jl ;J,r)\ Ll t/so 000\-,li -J' ;^l; -'e;l^-Jl -! 'tt! Lc-* .L>r-r-|.i;:l-J! _<èliSJ*g-."ii eri-; t/soo 000e-rrÀ' ,, .;--ô; l.-r*l 0j.", : i-i\tr .s" û'.iJ g. ge(t i"j-r:r - ;iLË-. ar-_r-.J\,r;-l ;*J! ,-"lJl trJ; , i-!l'- ,^: 3*l;\ t ;,Jr., '*; o-'L';!l -)''-JJ l*'4;.s!.p'l : ,"L7)\içii - j.-i- ,,;r\\- J'iil ,\.^UL iàrjur -=;l;l z .t-si.âjJ,te -t ..-*JlS -.1- i;;l^" - f . \.' v,,t' :-.1,i ,;l;l . it.ya" i-,,r7 !b el -5;!;l t - . !--,::i ,i..-i.\t ur;-i ,oUl gf i"..f 3,I" i;;l'j t*\;\ + :le. l-r1ô j" ir.rJl l'-çlii:t -*l',r-l;l - 5 -,p € L;:tJ \.21'** ( ,r : *z , .,,1! i,-/\t'wJ Ji " .,.[J i]tl.! ) i-trri ;-,-2" "J -;l ,r -- at Ç- / rjs ,* .L-:L'-.t p' *-;!.\l' ,o rif .-,l.1*ll*i-,rr;:cl*.'-S, o't, i--iJ' rlo p i-lj;-lr orllfJ a.-L i",rà . ,,!o' ;, -J:-Jl ,a: 188 G. MISSANTE

RÉsurr,rÉ

L'auteur présenteune notice explicative des principaux sols étudiés dans la plaine du Tadla (formation alluviale Quaternaire). La prospectionde détail ayant été réaliséeau l/50000", la carte au 1/500 00û de l'étude,a pour but de donnerune répartitionschémati- que des sols rencontréset leur étendue. Ceux-ci se groupentprincipalement dans 5 classes,à savoir :

I. Solsminéraux bruts : lithosolset régosols.

II. Solspeu évolués:d'érosion régosolique et d'apportsalluviaux et colluviaux.

III. Sols calcomagnésimorphes: rendziniformes et bruns calcaires.

IV. Vertisols : tirs et sols tirsifiés.

V. Sols isohumiquessubtropicaux : sols châtainset bruns.

Un des principaux inconvénientspour I'irrigation de la plaine est la salure de bon nombre de ces sols. L'auteur termine par une liste récapitulativedes possibilités culturales où il tient compte de ce danger de salinité.

Rssul\4nN

El autor presenta una resefla explicativa de los principales suelos estudiados en la llanura de Tadla (formacidn aluvial del Quaternario). El examen detallado del terreno siendo realizado a la escala de I /50 000', el mapa del estudio, efectuado a | / 5OO000', tiene el prdposito de dar una reparticiôn esquemâticade los suelos hallados y su extensidn. Estos se agrupan principalmente en 5 clases: LES SOLS DU TADLA 189

l. Suelosminerales brutos: suelos esqueléticos y regosoles.

II. Suelospoco maduros:formados por erosiônregosdlica y por aportacionesaluviales y coluviales.

III. Suelosde caractercalizo y magnésico:rendsima y pardocalizo.

IV. Suelosnegros de algadôn.

V. Suelosisohûmicos subtropicales: suelos castaffos y pardos.

Uno de los principalesinconvenientes para la irrigacidnde la llanura estâ en la salsedumbrede la mayor parte de estossuelos. El autor acabasu estudiocon una lista recapituladorade las posibi- lidadesde cultivo de la tierra y toma en consideraciônel peligro de esta calidadde salino.

Sutrlmenv

The author presents an explanatory notice on the principal soils studied in the Tadla plain (Quaternary alluvial formation). A detailed survey has been made on the scale of 1/50 000, while the aim of the map accompanyingthis study on the 1/500 000 scale is to give a schematic repartition of the soils recognized and their extent. They can be classrfiedin 5 main groups:

I. Entisols: udents and hapludents.

II. Inceptisols: of regosolic erosion and alluvial or colluvial soils.

III. Mollisols: rendolls.

IV. Vertisols: aquerts and usterts.

V. Aridisols: calcorthids.

One of the main disadvantagesof irrigation in this area is the saltness of many of these soils. The author adds a recapitulatory list of possible cultures, taking into consideration salinity as a limiting factor. 190 G, MISSANTE

BIBLIOGRAPHIE

AuBERt,G. - 1963.Classification des sols. - Conférence,Rabat, avril.

BnvssrNr,G. & M. JellrNsr - 1953.Etude des solsdu périmètreirriga- ble des Beni Amir - Beni Moussa.

WtI-sBRr.J. - 1962. Croûteset encroûtementscalcaire5 3u M31oc.- Rabat, Al Awamia, 3, pp. 175-192.

1962. Carte des sols et notice des Abda Doukkala, avril (diflusion limitée).

BoutAtNE,J. - 1951. Etude des sols de la plaine du Cheliff. Alger.

UNESCO - 1957.Utilisation des eaux salines.

X.X. - 1952. Hydrogéologiedu Maroc. Servicegéologique. llEss, C., G. MIsslNrE et U. ScnoBN- Etudesminéralogiques des argiles du Tadla (en préparation).