MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ------DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

Mémoire de Maîtrise Présenté par : CHAAMBANI Bastoini

Sous la direction de : Mr REDJELA Michel Norbert

Maître de Conférences à l’Université de Tuléar Date de soutenance : 22 Mai 2010 Année universitaire : 2002008888----2002002009999 AVANT-PROPOS Ce présent Mémoire de Maîtrise est consacré à l’étude de la zone du bas- Fiheregna (Fiherenana), plus particulièrement la commune rurale de . Ce travail a été élaboré à partir des documents écrits, des données recueillies auprès des habitants de la commune et des informations tirées de personnes ressources qui connaissent parfaitement la zone étudiée. Beaucoup d’auteurs, notamment des géographes, des historiens et autres se sont investis dans l’étude de la basse vallée du Fiherenana. Il appartient à l’étudiant que nous sommes de faire le bon choix, de tirer profit de ces documents. Aussi, nous fallait-il faire un travail de documentation dans les différentes bibliothèques de la ville parmi lesquelles on peut citer la Bibliothèque Tsiebo Calvin de l’université de Maninday, la bibliothèque universitaire de l’Aumônerie catholique d’Amalangy, le fond documentaire du CEDRATOM, les archives de la commune rurale de Miary. Après la documentation, la descente sur le terrain n’est pas négligeable car elle nous a permis d’avoir des informations sur plusieurs domaines. Ces deux séries de collecte d’informations nous ont conduits à entamer la dernière étape de notre démarche méthodologique : l’élaboration du plan et la rédaction finale de notre ouvrage.

Ce travail n’aurait pas vu le jour sans la collaboration de nombreuses personnes à qui nous adressons nos vifs remerciements. La liste ne sera pas exhaustive ; aussi, nous excusons-nous auprès des personnes physiques ou morales omises. Nonobstant, nos remerciements vont à l’endroit de Monsieur SOLO Jean Robert, Enseignant-Chercheur à l’université de Tuléar, Directeur du Département de Géographie qui a bien voulu nous délivrer une autorisation d’enquête.

Monsieur MARIKANDIA Louis Mansaré, Maître de Conférences à l’université de Tuléar et non moins Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines et Sociales. Qu’il nous soit permis de lui adresser nos sincères remerciements. Monsieur REJELA Michel Norbert, Maître de Conférences à l’Institut Halieutique et des Sciences Marines (IH.SM) et Enseignant-Chercheur au Département de Géographie, qui, malgré ses lourdes responsabilités, a accepté de nous encadrer. Il n’a pas cessé, tout au long de ce travail de nous prodiguer ses conseils. Nous lui sommes très reconnaissants.

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Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les enseignants de l’université de Tuléar, plus particulièrement ceux des départements d’histoire et de géographie qui sont les artisans ayant participé à notre formation supérieure. Soyez rassurés de nos sincères remerciements. Monsieur Le Maire de la commune rurale de Miary qui nous a autorisés à avoir accès dans ses archives. Les différents Notables de la basse vallée du Fiherenana qui ont bien voulu accepter de nous recevoir gentiment chez eux et nous informer sur certains points qui n’apparaissent automatiquement dans les documents écrits. Votre collaboration nous a été bénéfique. Nous ne pouvons que manifester notre reconnaissance envers ces personnes de bonne volonté, sanctuaires de la nature. Nous ne pouvons pas oublier nos parents qui nous ont soutenus matériellement, financièrement et moralement durant ces longues années d’études. Notre chère maman AMINA Houmadi et notre bien aimé papa Foundi AZIHAR Abdou, Maire de la commune rurale de Tsembéhou n’ont pas manqué à leur devoir de parents responsables envers leur unique enfant. Que le grand ALLAH soit toujours avec vous. Notre belle famille malgache, notamment Monsieur TSIMITAMBY et Madame AMPELAVAO qui nous ont soutenus pendant nos moments de découragement. Qu’ils retrouvent ici nos vifs remerciements. Nous dédions à notre fille CHARFIA ce Mémoire. Elle est notre espoir pour la pérennisation de nos familles comorienne et malgache. Nous espérons que ce modeste ouvrage servira d’outil de travail pour le développement économique et social de la commune rurale de Miary et partant, de la région Sud-ouest de .

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INTRODUCTION

La commune rurale de Miary est l’une des communes de la basse vallée du Fiheregna 1 Fiherenana. Elle constitue notre zone d’étude dans le cadre des recherches pour l’obtention du diplôme de Maîtrise en Géographie.

Elle est située à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de la ville et sur la rive gauche du Fiherenana. Le chef-lieu de la commune héberge l’un des plus célèbres lieux historiques du Sud-ouest de Madagascar appelé le Banian ou « AMPIHAMY » malgré l’irrégularité des passages des touristes.

A l’Est du village de Miary est le plateau calcaire, domaine du fourré xérophile ; c’est là aussi qu’est construit le tombeau royal « Ambohibola » des Rois « Andrevola ». Il était plus qu’une nécessité de dévier le lit du fleuve « Agnovavy », actuellement « Fiherenana » vers Maninday qui risquait d’endommager ce lieu sacré.

La basse vallée du Fiherenana fait partie intégrante de la région Sud-Ouest, donc soumise à un climat semi-aride qui se caractérise aussi bien par l’insuffisance des précipitations que par leur mauvaise répartition spatiale et temporelle.

Miary est un village bâti au milieu des champs de cultures vivrières tels que le manioc, le maïs, les bananes, le pois du cap, etc.… Ce type d’agriculture forme l’essentiel du revenu monétaire de la population locale par la vente des produits.

La commune rurale de Miary est composée de onze Fokontany dont la population s’élève à 9245 habitants et à 9770 habitants (Source: CSBII de Miary, 2006, 2007).

La population de la commune rurale, en majeure partie paysanne, s’adonne à des activités agricoles. Mais l’agriculture régionale doit se soumettre aux conditions difficiles du climat semi-aride. Ainsi, l’insuffisance pluviométrique doit être compensée par l’irrigation.

La commune rurale de Miary contribue, pour une large part, au ravitaillement en produits alimentaires d’origine agricole, d’élevage et de la forêt de la ville de Tuléar. Les

1 Appellation locale

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habitants se déplacent donc quotidiennement vers la ville de Tuléar le matin écoulé ces divers produits et ils reviennent le soir. Les marchés les plus concernés sont le marché de la SCAMA, le Grand Marché ou Bazar Be, le marché de la JIRAMA.

Notre zone d’étude est limitée à l’Est par le plateau calcaire et la commune rurale de , au Sud par la commune rurale de Betsinjaka, à l’Ouest par la commune rurale de Mitsinjo-Betanimena et au Nord par la commune rurale de Maromiandra.

Dans leur ensemble, les déplacements des habitants de la commune rurale de Miary s’expliquent par les activités socioéconomiques et socioculturelles et cela, malgré la précarité des routes et l’indigence des moyens de transports. La recherche de solutions pouvant résoudre les problèmes de survie de la population constitue une priorité à laquelle elle doit faire face. La commercialisation des produits agricoles sur le plus grand centre de consommation voisine est une alternative tant elle lui fournit des biens monétaires plus ou moins conséquents. Ces activités mercantiles n’excluent nullement le salariat en ville qui ne manque pas d’attirer les jeunes du village pour différentes besognes. D’où les migrations entre le village et ses environs d’une part, la ville de Tuléar qui exerce une forte attraction sur ses abords immédiats d’autre part.

Ces migrations contribuent à accélérer plus encore la croissance déjà galopante de la population citadine.

Ce faire, un problème de survie se présente donc en tout cas, les migrants se trouvent dans une situation favorable à ce mouvement migratoire.

En effet, Tuléar connaît une explosion démographique pour la raison des migrations.

Comment se manifeste un tel phénomène ?

Quelles solutions peuvent être apportées pour faire affronter aux problèmes délicats ?

Et quelles autres solutions peuvent-elles ramener en plus pour soulager la population locale à leur difficulté ?

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Quelles activités doivent-t-elles agir par les paysans, facteurs originels de mouvement de la population de cette commune ?

Voilà, telles sont les questions que nous nous sommes posés. Elles constituent donc la problématique de ce travail de recherches. Par ailleurs, diverses raisons nous ont amenés à considérer ces mouvements des habitants constitués par neuf villages communaux, comme modeste terrain d’étude de recherches pour la préparation de ce Mémoire de Maîtrise.

D’abord, notre participation à cette recherche, à une équipe mono disciplinaire contenant plusieurs étudiants de même filière ont effectué des enquêtes socioéconomiques dans ledit périmètre.

Ensuite, les observations globales des mouvements de la population se trouvent aussi bien à l’intérieure qu’à l’extérieure de la commune. Elle est la plus faisable à ces mouvements ; par conséquent, c’est là où nous avions pu séjourner quelques mois pour vérification et soins des données beaucoup plus fiables.

Notre travail s’effectue dans trois phases : La première phase consiste plutôt à nous adresser aux autorités locales afin de pouvoir montrer une autorisation d’enquêtes dans les villages cibles. Nous avons contacté aussi les différents services présents aussi bien dans le chef-lieu de la commune que dans la ville de Tuléar pour que nous puissions y disposer des données fiables sur la population communale et ses activités de tout le jour avec ses mouvements.

La seconde phase concerne l’élaboration d’une typologie des villages. Il s’agit donc en effet des villages types que nous devrons mener les enquêtes. Ceci est en fonction de la composante ethnique et par leurs mouvements pendulaires.

La première localité retenue est le Miary ville où domine remarquablement le groupe Masikoro, qui est l’agro éleveur. Les seconds villages exemplaires sont Miary- tandroy et Betsileo, selon les noms des groupes que nous voyons ci-dessus cohabitent à la fois les Masikoro et d’autres groupes ethniques.

Ces derniers ont leurs propres activités à la fois cultivateurs et éleveurs qui leur poussent à faire ces mouvements pendulaires et les autres villages en question sont

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Bekoaky, Antaikoaky, Mandrosoa sur lesquels dominent plusieurs groupes ethniques à différentes activités paysannes.

Finalement, le site touristique « Ampihamy » et l’existence d’un CSBII font venir aussi en masse au village de Miary par nécessité des intéressés (les touristes et les malades) et pourquoi pas les élèves au rapprochement du CEG (collège d’enseignement général).

Quant à la Méthodologie d’Approche, elle s’est généralement basée sur des + questionnaires ouverts (entretiens directs avec les paysans) soit appelée A (Méthode pluridisciplinaire d’une unité sociale localisée).

La MARP après (Méthode d’Approche Rurale Participative).

Le FOCUS GROUPE (n’est qu’une MARP, mais d’une autre manière, il s’agit de grouper les individus de même catégorie du classement (social, économique, etc.…).

Enfin, la trilogie, c’est une meilleure méthode d’approche qu’on peut utiliser à n’importe quel terrain, n’importe quel moment, n’importe quelle discipline de recherche. C’est donc une méthode très flexible à tout le temps. les recueils d’informations doivent être menés auprès des différents services et les responsables administratifs locaux, afin qu’on puisse avoir des informations en provenance des différentes catégories de personnes qui s’entendent vers la ville de Tuléar et d’autres endroits.

Les enquêtes sur les terrains ont été effectuées par une équipe de trois étudiants dirigée d’un chercheur qui connaît bien cette région en tant que « tompontany » (natif du delta du Fiherenana). En moyenne, nous sommes restés là entre trois et quatre jours, quelquefois une semaine, selon la complexité des données qu’on a besoin.

Ainsi, à chaque soirée, on adopte la trilogie pour vérification de la MARP : contacter un à un les notables et les vieilles personnes dans le but de recouper les informations recueillies depuis plusieurs moments. Et nous tenons toujours en main les fiches d’enquêtes à caractère trilogique :

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Date, heure, lieu, cible et Actualités ou réalités Observations informations Problèmes Solutions

Le choix de ce sujet repose sur un certain nombre de critères : les causes et effets des migrations internes de la commune rurale de Miary, les raisons d’être des mouvements pendulaires entre la commune rurale de Miary et la ville de Tuléar, le rôle de la commune rurale de Miary dans l’approvisionnement en produits d’origine agricole et animale de la ville de Tuléar, le rôle du fleuve Fiherenana dans la vie socioéconomique régionale, la commodité des déplacements dans cette zone fortement humanisée.

Au cours de la réalisation de ce travail, nous avons rencontré des problèmes tant pour la documentation, la descente sur le terrain que la rédaction dans une langue qui n’est à la nôtre. Les contacts et la collecte des informations auprès des personnes ressources ne se sont pas faits d’une manière aisée. Il nous a fallu beaucoup de temps pour gagner la confiance de nos interlocuteurs d’autant que nous ne sommes qu’un Etranger. Les personnes ressources ne dévoilent pas au premier chef les renseignements concernant telle ou telle chose. Notre patience et notre persévérance ont abouti à des relations amicales qui se sont tissées entre d’un côté les responsables techniques et politiques de la commune (Monsieur Le Maire, les Notables, le Médecin-Chef du CSB-II de Miary), de l’autre nous-mêmes qui étions avides d’informations se rapportant à ce sujet.

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- CARTE 1 : Localisation de la zone d’étude par rapport à l’ensemble du territoire malgache

Source : - Conception personnelle

Source : - Conception personnelle

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Première partie:

CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET SON PEUPLEMENT

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Chapitre-I: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

La commune rurale de Miary s’inscrit dans le cadre physique de la basse vallée du Fiherenana. Le fleuve draine le delta qui porte le même nom et dans lequel se concentre une population à noyau originel Masikoro et Vezo. Les habitants des villages éparpillés dans la basse vallée du Fiherenana ont comme activités principales l’agriculture et l’élevage.

1.1.- Localisation de la zone d’étude CARTE 2: - Localisation de la zone d’étude par rapport à la ville de Tuléar

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Miary est le chef-lieu de la commune rurale qui porte le même nom. Elle est composée de onze Fokontany, à savoir Ankasy, Miary-ville, Miary Betsileo, Miary Beraketa, Mandrosoa, Agnolake, Antaikoaky, Ankotsaobihia, Ambohibola, Belemboka et une multitude de villages. Elle est située à 11 kilomètres environ au Nord-Est de la commune urbaine de Tuléar. Elle fait partie des villages satellites de la ville de Tuléar.

Dans la basse vallée du Fiheregna, on compte sept communes : la commune rurale de Miary, Mitsinjo-Betanimena, Maromiandra, , Betsinjaka, Behompy et la commune urbaine de Toliara. La commune rurale de Miary est favorable aux activités agro-pastorales à cause de vastes espaces transformés en « baiboho » et de la fertilité relative des sols et ce, malgré l’insuffisance des précipitations. Les produits vivriers agricoles sont destinés en grande partie à l’autoconsommation et à l’approvisionnement des marchés de la ville de Tuléar. La pratique de l’agriculture sèche et/ou irriguée et de l’élevage extensif retient une population paysanne dynamique plus ou moins dispersée dans la basse vallée du Fiherenana.

1.2.- Un climat subaride

La commune rurale de Miary, étant incluse dans la région Sud-ouest, a, elle aussi, un climat semi-aride. Le Sud-ouest est, d’ailleurs, renommé par son ensoleillement permanent qui lui a valu l’appellation de « pays du soleil ». Cette appellation s’explique par le fait que le soleil y est quasiment permanent et cette forte insolation (au moins durant neuf mois de l’année) est à l’origine des fortes températures qui sévissent dans le Sud-ouest.

1.2.1.- Des températures relativement élevées

D’une manière générale, la commune rurale de Miary est marquée par des températures moyennes mensuelles relativement élevées. En effet, ces moyennes varient entre 18°C et 28°C. Les températures mensuelles moyennes sont comprises entre 27°C et 33°C. Les températures moyennes minimales mensuelles restent au-dessus de 15°C et elles atteignent facilement 28°C. Les maxima absolus peuvent être de 34°C. En d’autres termes, ces températures mensuelles moyennes élevées favorisent l’évapotranspiration dans cette zone réputée sèche. Pendant l’été austral, la durée du jour est nettement

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supérieure à celle de la nuit. Le mois du « RAMADAN en novembre-décembre » par exemple, la nuit tombe déjà aux Comores alors qu’il fait encore jour à Tuléar (information par téléphone). Les moyennes mensuelles de températures connaissent une grande variation entre les maximales et les minimales : amplitude thermique de 18°C (15-33) entre le mois de juillet et le mois de décembre.

TABLEAU 1: - Variation des températures

Températures T° minimales moyennes (°C) T°maximales moyennes (°C) T° mensuelles moyennes Mois (°C)

Janvier 28,8 32,0 18,60

Février 23,0 33,0 28,00

Mars 22,6 30,0 27,70

Avril 19,6 30,1 24,85

Mai 18,2 30,6 24,40

Juin 16,2 28,8 22,50

Juillet 15,1 27,4 21,25

Août 15,2 29,5 22,35

Septembre 17,8 30,8 24,30

Octobre 19,9 32,0 25,50

Novembre 21,1 32,2 26,20

Décembre 23,4 32,9 28,20 Source : Station météorologique Aéroport de Tuléar, 2007

Les températures varient en fonction des saisons à cause de l’inclinaison des rayons du soleil. Ainsi, elles sont relativement basées de mai à juillet (15,1°C à 18,2°C). Au contraire, ces moyennes de températures sont très excessives durant l’été austral (30 à 33°C), c’est-à-dire pendant, au moins, sept mois de l’année. La chaleur est due à la

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position latitudinale (zone intertropicale) et altitudinale de la zone étudiée (approximativement le niveau de la mer). Les températures moyennes mensuelles et annuelles sont dans l’ensemble relativement élevées. Les températures varient non seulement en fonction des saisons mais aussi durant la journée. La température moyenne ΈΜ ͮ ΈΦ journalière est calculée selon la formule : Tm = avec (T n : température minimale ͦ et T x : température maximale). L’amplitude thermique diurne est calculée selon la formule : Atd = Tx-Tn. Pour calculer l’amplitude annuelle, on passe par la différence entre les températures moyennes des mois les plus chauds et celles des mois les plus frais.

D’une manière générale, la température peut varier d’un mois à l’autre, d’une année à l’autre. Les moyennes maximales de températures se situent en décembre avec 33°C. Les variations diurnes de températures sont très importantes dans la basse vallée du Fiherenana (10°C). Les mois de Juin-Juillet Août ont des températures maximales inférieures à 30°C. Les 9 mois restants de l’année enregistrent des températures maximales supérieures ou égales à 30°C. A partir de ces données, on peut déterminer deux saisons thermiques distinctes : la saison chaude de novembre à mars et la saison fraîche d’avril à octobre. Le début de la saison chaude est sec. Cette sécheresse accentue l’évapotranspiration. Ainsi, dans le Sud-ouest, il n’est pas rare de voir des nuages de poussières pendant cette période. Tout devient poussiéreux (végétation, habitations, routes, voire lit du fleuve Fiherenana). Dans notre zone d’étude, l’altitude ne joue aucun rôle dans la mesure où la commune rurale de Miary est relativement plate et elle a approximativement la même altitude que la mer voisine. A Bemia, il existait une station pluviométrique ; aujourd’hui, elle n’est plus fonctionnelle. Les données de températures concernant la sortie du Fiherenana de la montagne calcaire d’Analavelona font défaut.

1.1.3.- Des précipitations insuffisantes et mal réparties

Le Sud-ouest, en général, la basse vallée du Fiherenana est classée parmi les zones les plus sèches de la grande île car enregistrant des chiffres de précipitations moyens inférieurs à 500 millimètres. De plus, ces précipitations sont insuffisantes et mal réparties dans l’espace et dans le temps. Ces précipitations varient d’une année à l’autre (les 200 mm en 2003, 2004 et 2005 ; les 400 mm en 2000 et 2002 ; les 500 mm en 2001). En saison fraîche, les précipitations sont presque inexistantes. Ainsi, d’avril à octobre, on enregistre des précipitations nulles sinon frôlant le zéro millimètre par mois.

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On aimerait attirer l’attention du lecteur que Tuléar et Fort-Dauphin ont à peu près la même latitude mais ils n’ont pas le même climat. En matière de précipitations par exemple, Fort-Dauphin qui est exposé à l’Alizé a des précipitations moyennes annuelles de 1 500 mm tandis que Tuléar ne bénéficie que de 400 mm. Ces deux zones sont traversées par le tropique du Capricorne. La seule explication est qu’à Tuléar, le vent dominant est parallèle au relief d’une part, il n’existe pas un véritable obstacle orographique dans le Sud-ouest d’autre part.

Le Sud-ouest malgache connaît un climat tropical subaride chaud. Il se caractérise par deux saisons :

• une longue saison sèche qui dure de huit à neuf mois ;

• une courte saison chaude qui dure de trois à quatre mois successifs. TABLEAU 2: - Répartition des précipitations dans le temps (mm)

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Mois

Janvier 126,4 77,20 172,80 137,40 33,60 50,95

Février 77,1 22,60 99,60 35,50 5,10 9,00

Mars 30,00 103,80 12,00 19,80 32,90 58,70

Avril 00,00 41,00 5,00 02,80 00,00 8,20

Mai 08,50 00,00 00,00 19,00 00,00 4,90

Juin 00,00 14,30 00,00 13,00 00,00 2,00

Juillet 00,00 19,00 17,10 00,00 9,00 27,80

Août 00,00 24,40 00,00 00,00 00,00 00,00

Septembre 03,70 00,00 25,20 00,00 17,90 12,00

Octobre 00,00 00,00 00,00 00,00 2,00 00,00

Novembre 81,50 43,00 101,00 00,00 37,40 5,50

Décembre 81,50 156,20 3,00 13,40 91,10 32,00

TOTAL 408,60 501,50 435,70 240,90 220,00 211,05

Source : - Station météorologique Aéroport de Tuléar, 2007

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Le Sud-ouest malgache est marqué par la rareté des précipitations. Les précipitations sont à la fois insuffisantes, irrégulières et inégalement réparties dans l’espace et dans le temps. L’insuffisance des précipitations pose beaucoup de problèmes à la région où la majeure partie de la population vit de l’agriculture. Les précipitations sont quantitativement très insuffisantes dans l’ensemble de la région. Au cours de l’année, elles sont très inégalement réparties. Les eaux des pluies accompagnant les cyclones tropicaux compensent le déficit hydrique. Donc, grâce aux apports des cyclones tropicaux, une saison pluvieuse peut bénéficier une plus grande quantité d’eau dans la région Sud-ouest.

Les champs de cultures souffrent énormément de cette pénurie en eau. Ces champs sont tellement secs qu’à une certaine période de l’année, les sols subissent une intense érosion éolienne tant la terre devient de la poussière soulevée par le vent permanent TSIOKATIMO qui favorise les processus érosifs. Cette forme d’érosion menace quasiment la moitié de la grande île, notamment les régions occidentales et méridionales. Cette forme d’érosion, par ailleurs, est favorisée par des phénomènes anthropiques liés avec les activités agropastorales. Il est évident que cette quantité d’eau tombée peut engendrer un débit plus ou moins important des rivières mais elle n’arrange pas pour autant l’agriculture et les infrastructures parce que les bonnes terres et les cultures sont emportées par les inondations du fleuve. Ces dernières provoquent souvent des dégâts parmi les infrastructures de base telles que les routes.

En dehors de la saison pluvieuse, les autres mois de l’année sont des mois secs pendant lesquels les moyennes des précipitations mensuelles enregistrées dans la région sont comprises entre 0 et 30 millimètres. La saison de pluies débute trop tardivement. Les moyennes des précipitations annuelles sont inférieures à 400mm sauf dans les pays Mahafaly maritime qui bénéficient des bienfaits des pluies frontales de mai-juin. La période pluviale peut aller jusqu’à quatre mois dans la plaine de Fiheregna tandis que la période sèche peut se prolonger jusqu’à huit mois consécutifs pour l’année.

Dans notre zone d’étude, les précipitations sont très faibles. Les pluies exceptionnelles génèrent un écoulement superficiel de courte durée mais extrêmement efficace quant à l’effet érosif surtout les inondations. La faiblesse des précipitations est quelque peu compensée par les précipitations occultes sous forme de rosées matinales.

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La quantité d’eau normalement recueillie dans le Sud-Ouest est modifiée dès lors que surviennent des cyclones qui s’accompagnent de fortes précipitations. C’est l’une des raisons pour lesquelles les agriculteurs du Sud et du Sud-Ouest considèrent les passages des cyclones comme une bénédiction de Dieu. Aussi, quand on observe les mois anormalement pluvieux, la courbe des précipitations devient- elle aussi exceptionnelle.

Dans cette zone où sévit la sécheresse, l’agriculture et l’élevage constituent les principales activités de la population à cause de la présence du fleuve Fiherenana. Aussi, fallait-il gérer l’eau en s’appuyant sur les interdits.

Au XIX ème siècle, les rois Masikoro Andrevola et « Marosaragna » de la basse vallée du « Fiheregna » interdisent, au nom d’un tabou, la culture du riz. Cette céréale laisse la place au maïs, plus adapté aux conditions climatiques semi-arides. Ainsi, le maïs, le manioc et la patate douce deviennent les aliments de base de la population. Cette tradition royale d’interdire la culture du riz est une stratégie de survie contre la faim qui pourrait survenir lorsqu’on pratique la riziculture qui demande beaucoup trop d’eau. Pour sauver sa population, le roi préférait que sa population cultivât une autre céréale pour remplacer le riz : le maïs.

1.1.4.- Le fleuve Fiherenana

PHOTO 1: - Le Fiherenana à la sortie du plateau calcaire

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Le fleuve Fiherenana prend sa source dans le massif gréseux de l’Isalo. Il traverse la forêt de Zombitse et Vohibasia avant de passer à . Ce fleuve est alimenté par deux principaux affluents : l’Ilovo et l’Ilone. A la sortie de la montagne calcaire de l’Analavelona, le fleuve changeait de lit à plusieurs reprises au cours des années. Par exemple, pendant le règne des Andrevola, l’embouchure du fleuve Maninday (Fiherenana) se trouvait au Sud de la ville de Tuléar. Il menaçait inexorablement le village de Miary et surtout le tombeau royal d’Ambohibola. Ce fleuve causait beaucoup de dégâts dans les villages de sa basse. Il aurait changé de lit après la cérémonie du Fihamy à Miary. Selon les traditions orales, une jeune vierge aurait été enterrée vivante à l’emplacement du Fihamy actuel en guise de « Tôgnin-tana »2 pour conjurer le sort. Cela ne pourrait se faire sans le sacrifice d’une jeune vierge ; Namangoa aurait été offerte par ses parents en réponse à la demande du roi pour satisfaire les exigences des devins guérisseurs « ombiasy » Antemoro Tsikololy, Rerendra, Falemana et Lahimainty. Après la cérémonie, le fleuve Fiherenana aurait changé de lit et l’embouchure se serait déplacée vers le Nord de la ville de Tuléar. Depuis ce temps là, la place où a eu lieu la cérémonie est vénérée par la population : c’est le « FIHAMY DE MIARY ». Actuellement, le village de Miary et les autres villages ainsi que la ville de Tuléar sont protégés par une grande digue sur l’initiative de l’Etat malgache.

(1) tôgnin-tanà : un talisman bénéfique pour la protection d’un endroit ou d’un village contre les esprits maléfiques

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CARTE 3 : - Organisation spatiale du chef-lieu de la commune rurale de Miary

Source : - Réalisation personnelle

Cependant, les agriculteurs, au risque de compromettre cette digue de protection, construisent des canaux d’irrigation afin d’approvisionner en eau leurs champs de cultures. En effet, l’irrigation est très importante pour palier le déficit hydrique dans une région ne bénéficiant que des précipitations aléatoires. Le fleuve Fiherenana, bien qu’ayant un régime d’oued dans sa partie aval, joue un grand rôle dans l’agriculture tant il rend possible l’irrigation dans cette zone à climat tropical sec.

1.1.5.- Les sols et la végétation

Les sols de notre zone d’étude sont essentiellement constitués de sols de « baiboho », c’est-à-dire des alluvions qui ont été apportés par les eaux du fleuve et déposés à divers endroits lorsque ces dernières se sont retirées. Selon RAKOTONIRINA Marie Esther, 2008 : « Le bassin du Fiherenana bénéficie des apports terrigènes et en humus provenant de l’amont. Ces apports se déposent dans la basse vallée de telle sorte que la baie de Tuléar bénéficie des sols plus ou moins fertiles ». D’après ce même auteur,

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« … il existe, parfois, des zones qui subissent l’ablation de leurs sols ; on évoque l’exhumation des sols ayant été ensevelis ». Ces sols alluvionnaires fertiles sont naturellement favorables à l’agriculture. Les sols de la basse vallée du Fiherenana sont « constitués de sables, d’alluvions et de dunes contenant souvent des débris fossiles d’œufs d’Aepyornis » selon RATSITOHAINA Onésie, 2007. Bref, les sols de la commune rurale de Miary sont constitués de deux catégories de sols : des sols anciens et des sols d’apport récents.

Les conditions climatiques et pédologiques déterminent les caractères de la formation végétale du milieu. La semi-aridité, voire l’aridité du climat et les conditions édaphiques favorisent la formation d’une végétation xérophile. Cette formation végétale endémique du Sud-Ouest malgache a un système d’adaptation morphologique et physiologique.

- Le système d’adaptation morphologique se présente comme suit : la nanophilie (petites feuilles), la transformation des feuilles en épines pour certains arbres, la caducité des feuilles afin d’éviter la forte évapotranspiration, la longueur exagérée des racines qui cherchent l’eau très loin, etc ;

- Le système d’adaptation physiologique : les racines se développent verticalement dans le sol pour puiser l’eau.

Une formation végétale est un ensemble de plantes d’apparence homogène. On a plusieurs types de formations végétales dans la commune rurale de Miary : la forêt, la prairie, la steppe, la savane. Chaque formation végétale a besoin de minimum vital, en particulier de l’eau et de la chaleur. Elle se développe en fonction des conditions climatiques. Sur les sols alluvionnaires pousse une abondante végétation ou des plantes apprivoisées, donc cultivées comme la banane, le manioc, le maïs, les embrevades, le pois du cap.

Par conclusion, la Commune Rurale de Miary est située au Nord-est de la ville de Tuléar à une distance de 11km. Elle a une superficie de 303,422km 2. On a un climat subaride avec des températures assez importantes. Les précipitations sont très insuffisantes dans la région et elles sont indispensables à la vie sur terre. L’écoulement du fleuve est conditionné par les saisons au cours de l’année.

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La soif de la terre, c’est la faim des hommes. En effet, la formation végétale cherche à conquérir plus d’espaces mais elle est souvent dégradée par l’action de l’homme et des animaux.

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Chapitre II: -MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY

2.1.- Un peuplement relativement ancien

La population de la commune rurale de Miary, malgré un noyau Masikoro, est composée de plusieurs groupes ethniques : Masikoro, Vezo, Tanalana, Antandroy, Betsileo, Merina, une minorité indo-pakistanaise et comorienne, ... Le peuplement de la commune rurale de Miary remonte à l’époque précoloniale. Sa population a un très fort taux d’accroissement naturel qui est renforcé par les apports des flux migratoires tant la basse vallée du Fiherenana constitue une zone d’accueil de beaucoup de groupes ethniques.

Les premiers habitants qui se sont installés dans la basse vallée du Fiherenana ont eu une civilisation agraire basée sur les cultures vivrières. Mais les habitants ne cultivent pas le riz à cause de l’interdiction par un tabou appliquée à cette culture. Ce qui ne veut pas dire que la population ne consomme pas du riz.

En général, la population de la commune rurale de Miary est à dominance Masikoro. Ces derniers étaient prioritaires dans l’utilisation des terrains de cultures. Les Masikoro adoptaient des méthodes archaïques de cultures pour la mise en valeur de leurs terres. Les migrants tissent des liens d’alliance avec les Masikoro, en l’occurrence par les relations matrimoniales pour pouvoir jouir des mêmes droits que les natifs. Les autochtones se mélangent avec les groupes ethniques migrants soit par les mariages, soit par d’autres systèmes d’alliance (la fraternité par le sang ou « fati-drà », la fraternité par l’humour ou « ziva »).

2.2.- Histoire du peuple Masikoro du Fiherenana

Les Masikoro du Fiherenana sont un ancien peuple dans la région du Sud-Ouest de Madagascar et ils sont divisés en trois royaumes : le royaume Sakalava du Fiherenana, le royaume Sakalava du Menabe, le royaume Sakalava du Boina. Dans le Bas- Fiherenana, les Masikoro sont les maîtres de la terre et leurs activités principales sont l’agriculture de subsistance et l’élevage bovin après avoir été des chasseurs et des cueilleurs.

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Le site de Miary est un site historique dans le Sud-Ouest malgache. Le clan « tsatsaky » est devenu le « ziva » (frère par plaisanterie) de la dynastie Andrevola car il a offert celle qui devrait être enterrée vivante à l’emplacement actuel du « Fihamy » ou le « Banian de Miary » afin de dévier le cours du Fiherenana. La cérémonie aurait consisté à placer la jeune fille vierge dans une marmite géante qui serait enterrée à l’emplacement actuel du Fihamy de Miary. Au-dessus de la marmite a été plantée une bouture de banian qui est devenu l’arbre actuel. Depuis ce jour, le cours du Fiherenana a été dévié et ne menaçait plus le village de Miary ainsi que les tombeaux royaux d’Ambohibola. Le cours d’eau qui coule au Nord du village de Miary a été baptisé le Fiherenana.

3.3.- La population immigrante dans la commune de Miary TABLEAU 3: - Sectorisation et démographie par FKT de la commune rurale de Miary (2006)

Pop/FKT Femmes Population Population Femmes Femmes en Distance enceintes 0-11mois 0-5 ans accouchées âge de Fkt en km procréer

Miary ville 1 038 46 37 187 7 243 0,1

Miary Betsil 973 44 34 176 6 228 00

Miary Berek 967 43 34 175 6 226 0,1

Ambohibola 1 397 63 50 252 9 327 0,5

Ankasy 410 19 14 74 3 94 01

Mandrosoa 544 25 19 98 4 126 5,5

Agnolake 400 18 14 70 3 92 5,7

Antaikoaky 630 28 22 112 4 145 5,8

Ankotsaobih 743 33 26 134 5 173 06

Ankoronga 980 44 35 176 7 228 5,3

Belemboka 1 163 53 41 210 8 272 5,8

TOTAL 9 245 416 326 1 664 62 2 154 35,8

Source : - CSB-2 de Miary

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Dans la basse vallée du Fiherenana, plus particulièrement dans la commune rurale de Miary, beaucoup de groupes ethniques ont cherché des conditions de vie meilleures. Aussi, actuellement, constate-t-on un brassage ethnique très important entre ces divers groupes. Les immigrants se sont mélangés avec la population autochtone. Mais l’intégration dans la société Masikoro pose des problèmes complexes car les mentalités des nouveaux arrivants diffèrent énormément de celles des autochtones. Cependant, ces différences n’ont pas empêché les migrations de populations vers le bas-Fiherenana, au contraire. Ces migrations plus ou moins sur une longue distance, plus ou moins définitives sont motivées par plusieurs raisons dont les plus fréquentes sont la fuite de la sécheresse de l’extrême Sud malgache. En d’autres termes, les populations de cette partie de Madagascar constituent la majeure partie des migrants bien qu’il y ait la présence des Vezo, Betsileo, Merina, etc.

La difficulté d’intégration des populations migrantes parmi la communauté Masikoro ne s’est as pérennisée ; l’intégration a été rendue facile grâce aux liens matrimoniaux, aux pratiques traditionnelles telles que le « fatidrà » ou la fraternité par l’incision, le « ziva » ou la fraternité par plaisanterie.

TABLEAU 4: - Structure de la population de la commune de Miary

AGE/SEXE 0-4 5-9 10-14 15-19 20 et +

MASCULIN 655 807 983 1 213 1 474

FEMININ 647 691 844 856 1 184

ENSEMBLE 1 302 1 498 1 827 2 039 2 658

Source : - INSTAT, (2005)

Les immigrants contribuent, outre la croissance naturelle, à l’augmentation rapide de la population de cette commune rurale. Dans tous les Fokontany de la commune, il existe toujours des immigrants qui se marient avec les autochtones. C’est une population très jeune car on voit beaucoup plus d’enfants que des vieillards. Les statistiques ne diront pas le contraire. Les résultats de nos enquêtes montrent que chaque famille compte, en général, plus de quatre enfants. Il n’est pas rare de voir des jeunes femmes de moins de quinze ans qui sont mères d’un ou de deux enfants. En quelque

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sorte le taux de fécondité de la femme dans la commune rurale de Miary est élevé car elle commence très tôt les activités sexuelles. Ces facteurs contribuent largement à la croissance rapide de la population dans la commune rurale de Miary : 9 245 habitants en 2006 et 9 770 habitants en 2007. Cet accroissement de la population est aussi vérifié au niveau des Fokontany (Exemple : Dans le Fokontany de Belemboka, on comptait 1 163 habitants en 2006 et 1 231 habitants en 2007). A ces facteurs s’ajoute le nombre pléthorique (272) de femmes en âge de procréer dans le Fokontany de Belemboka. Cet effectif varie d’un Fokontany à l’autre. C’est ainsi que dans le Fokontany d’Ankasy, le nombre de femmes en âge de procréer est de 410 en 2006 et 424 en 2007.

TABLEAU 5: - Le bord pour la gestion des soins de santé primaires dans les CSB II Miary 2007

FOKO Population Pop-cible Pop-cible Pop-cible Pop-cible Pop-cible NTANY par FKT Femmes acc 0-11 mois 6-11 mois (0,67%) 0-3 ans 12-59 mois (3,53%) (1,76%) (11% ) (14%)

Miary-Ville 1 104 39 19 7 121 155

Miary Betsileo 1 032 36 18 7 114 144

Miary Bereketa 1 030 36 18 7 113 144

Ambohibola 1 484 52 27 10 163 209

Ankasy 424 15 7 3 47 59

Mandrosoa 573 20 10 4 63 80

Agnolake 414 16 7 3 46 58

Antaikoaky 659 23 122 4 73 92

Ankotsaobihia 784 28 14 5 86 110

Ankoronga 1 035 37 18 7 114 145

Belemboka 1 231 43 22 8 135 172

TOTAL 9 770 345 172 65 1 075 1 368

Source : - CSB-2 de Miary

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TABLEAU 6: - Classification des groupes ethniques dans la commune rurale de Miary

ETHNIE TRES ETHNIES TRES ETHNIES ETHNIES MAJORITAIRE MINORITAIRES MAJORITAIRES MINORITAIRES

Masikoro Tanalana Betsileo Tanalana

Bara Antandroy Mahafaly

Vezo Autres

Source : - Enquête personnelle, 2008

2.4.- La situation sociale de la commune de Miary

2.4.1.- L’éducation des enfants

La commune rurale de Miary compte un CEG ou collège d’enseignement général et une EPP ou école primaire publique par Fokontany. 392 élèves, répartis dans les classes de 12 ème à la 7 ème , poursuivent leurs études à l’EPP de Miary. Cet effectif n’est pas stable. Il varie aussi d’un niveau à l’autre. Beaucoup d’entre eux abandonnent leurs études prématurément pour diverses raisons : le salariat, les mariages précoces, le désintérêt accordé à l’éducation qui ne répond pas aux attentes des parents et des élèves.

Les bâtiments scolaires et les salles de classe suffisent d’autant que les autorités locales ne se lassent pas dans la recherche de moyens pour la construction de nouveaux locaux pour accueillir les enfants scolarisables. En effet, conscient de l’importance de l’éducation nationale dans le développement économique et social, le Maire de la commune rurale s’efforce de doter les écoles de moyens leur permettant de faire face à leur mission. L’unique collège d’enseignement général rencontre de nombreux problèmes, notamment, logistique car les salles de classe restent insuffisantes. Pour faire face à cette pénurie, la commune rurale a offert au collège d’enseignement général deux grandes salles en 2007 qui ont été auparavant l’ancien magasin de stockage de la HASYMA.

Les élèves, cependant, ne suivent pas leurs études convenablement. Ils déambulent dans les sentiers du village ou bien ils aident leurs parents en travaillant dans

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les champs ou encore ils gardent les troupeaux bovins. Certains conduisent les charrettes à bœufs. Ils abandonnent leurs études aux dépens d’autres activités plus utiles à la vie quotidienne. Les élèves qui poursuivent leurs études dans la ville de Tuléar n’ont pas de moyens efficaces pour leurs déplacements journaliers. Fatigués, ils abandonnent leurs études.

La plupart des élèves poursuivant leurs études dans le secondaire s’installent dans la ville ; ils reviennent chez eux le week-end pour s’approvisionner. Les plus fortunés, donc disposant d’une bicyclette, font le va-et-vient entre la ville de Tuléar et le village de Miary tous les jours.

En gros, 50% des élèves arrêtent leurs études à partir de la classe de 7ème pour les écoles primaires, de la 3 ème pour les collégiens et la Terminale pour les lycéens. Ces abandons prématurés sont liés à un certain nombre de problèmes, en l’occurrence le manque de moyens financiers pour supporter les charges, les difficultés pour les élèves de poursuivre leurs études à l’extérieur de la commune, etc. En effet, les élèves admis en classe de seconde doivent poursuivre leurs études dans la ville de Tuléar. Or, il n’existe pas dans cette localité un internat et la plupart n’ont de familles en ville. Ils sont donc obligés de louer une maison. Aucun membre de la famille ne vient les accompagner pour préparer leurs repas. Bref, ils sont soumis à des conditions de vie difficiles. Ils se découragent et ils abandonnent leurs études. Certains d’entre eux continuent à habiter dans leurs villages tout en poursuivant leurs études à Tuléar. Ce qui s’avère une tâche très difficile car les villages sont éloignés de la ville.

TABLEAU 7: Résultats des examens d’entrée en classe de 2nde en 2006

EFFECTIF GARÇONS FILLES ABSENTS ADMIS EN CLASSE DE SECONDE

54 21 17 4 38

Source : - Directeur du CEG de Miary

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Pour l’année 2007-2008, l’effectif est très important ; en effet, le nombre des élèves augmente pour toutes les classes de la 6ème à la 3ème. L’effectif est de 390 élèves. Elle pourra diminuer vers la fin de l’année scolaire, en particulier pour les filles pour de multiples raisons. Le directeur du CEG de Miary fait beaucoup d’effort pour que les élèves poursuivent leurs études jusqu’à la fin du cycle.

Chaque classe a un délégué élu par les élèves eux-mêmes. Un cahier des présences est utilisé par l’administration pour contrôler l’assiduité des élèves. Selon le surveillant général de ce collège, les élèves ne respectent plus les conditions établies par le principal. La collaboration effective des parents d’élèves, par le paiement d’une cotisation variable selon les classes, s’avère nécessaire aux fins de la réhabilitation de l’établissement.

2.4.2.- La santé publique

La commune rurale de Miary dispose d’un centre de santé de base de niveau II (CSB II). Il accueille, non seulement les patients de la commune rurale de Miary, mais également ceux venant des autres communes périphériques. Ce dispensaire connaît de nombreux problèmes depuis sa création : insuffisance de matériels, faute de moyens pour soigner les malades, inexistence d’ambulance et de chambres d’hospitalisation, manque de moyens de communication, etc.

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TABLEAU 8: - Fiche synoptique du CSB-2 de Miary

BSD DE TOLIARA-II CSB-2 DE MIARY

Population totale 9 770

Population cible

- Enfants de 0 à11 mois 345

- Enfants de 0 à 5 mois 1 713

- Femmes enceintes 440

- Femmes en âge de procréer 2 286

Charrette

Voiture automobile

Moyens de locomotion Motocyclette

Bicyclette

Moyens de communication Téléphone mobile

Radio BLU

SALFA

MCDI

Partenaires locaux du CSB II AVBC

Matrones

Source : C.S.B II de Miary

Le CSB II est composé de deux bâtiments. Le premier bâtiment abrite la salle de soins, la salle d’attente, la pharmacie et une pièce pour les consultations effectuées par le médecin. Dans le deuxième bâtiment, on a la maternité réservée spécialement pour les femmes enceintes. La consultation est gratuite mais les médicaments sont payants.

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Le CSB II a des partenaires locaux pour l’approvisionnement en médicaments. D’une manière générale, les maladies rencontrées dans ce centre de santé de base sont les maladies diarrhéiques, les problèmes de respiration, le paludisme, la fièvre typhoïde, etc. Les maladies les plus fréquentes sont la diarrhée et le paludisme. Elles tuent plusieurs personnes par an dans la commune rurale de Miary et dans les communes rurales périphériques.

La diarrhée touche plus particulièrement les couches sociales les plus vulnérables : les enfants à bas âge. De grands efforts sont déployés par le CSB-II dans le cadre de l’éradication ces maladies.

2.5.- Les activités économiques de la population

Ce sont les phénomènes de production de la circulation de répartition et de la communication de richesses dans une société comme la population de la région de Fiherenana. Les habitants de la commune rurale de Miary ont de multiples activités lucratives liées étroitement à l’exploitation des sols. La population exerce des activités, en majeure partie, agricoles en vue de la production des denrées d’origine agricole afin de satisfaire les besoins alimentaires des familles.

2.5.1.- Une agriculture d’autosubsistance

L’agriculture dans la commune rurale de Miary est essentiellement basée sur l’exploitation de la terre en vue de la production de ce dont a besoin la population locale. Cette dernière pratique la polyculture des plantes fournissant les aliments de base de la population. Ces cultures associées forment une mosaïque complexe sur les champs. L’exploitation du sol respecte les conditions naturelles, plus particulièrement le climat semi-aride, la pédologie, les apports en sols fertiles et en humidité du fleuve Fiheregna. Cependant, il faudrait noter que les zones agricoles sont limitées par phénomènes :

- les conditions pédologiques,

- les conditions climatiques.

- la promiscuité des terrains exploitables à cause des reliefs,

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L’agriculture tient une place importante dans la vie économique du bas Fiherenana, plus particulièrement dans la commune de Miary. Les habitants, cependant, sont caractérisés par leur esprit conservateur ; ils n’abandonnent pas facilement les pratiques culturales ancestrales par crainte des innovations. En tant que matérialistes, ils ne peuvent pas changer d’habitudes sans constater par eux-mêmes les avantages des nouvelles méthodes de cultures.

2.5.2.- Les cultures vivrières

Les paysans se consacrent aux cultures vivrières dont la finalité est l’auto- alimentation de la population. La production de certaines denrées dépend de la demande. En effet, lorsque la demande augmente pour un produit bien déterminé, les paysans abandonnent les cultures vivrières habituelles et ils se consacrent à celles qui sont les plus sollicitées sur le marché. C’est ainsi, par exemple, que la culture du coton a été introduite dans les habitudes culturales des paysans de la commune rurale de Miary. La culture du coton a été considérée comme une source de richesse. Aussi, la totalité des champs a été consacrée à cette culture de rente. Actuellement, cette culture est abandonnée par les paysans à cause de la faillite de la HASYMA.

Les paysans sont soumis aux règles de fonctionnement des marchés, donc à toutes les fluctuations de ces derniers. En raison du maintien d’une autosuffisance alimentaire et de l’épargne, l’activité de production vivrière domine largement la zone d’étude. Dans l’ensemble de la commune rurale de Miary, plus de 50% sont des cultivateurs ou d’éleveurs. Ils construisent des canaux d’irrigation pour compenser l’insuffisance des eaux de pluies dans les champs de cultures.

2.5.2.1.- La prédominance de la culture du mais

Le maïs est une céréale cultivée dans la commune rurale de Miary afin de remplacer le riz qui exige de beaucoup d’eau pour son développement. Cette graminée annuelle, à tige pouvant facilement atteindre deux mètres de hauteur possède de grandes feuilles. Elle donne des épis contenant des grains. Cette graminée tolère les conditions difficiles d’une zone semi-aride telles qu’on a dans la commune rurale de Miary. Comme toutes les céréales, cette plante graminéenne devient facilement hybride. Elle s’adapte à divers climats.

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PHOTO 2: - Champ de culture de maïs dans le bas Fiheregna

Son importance économique est considérable parce que ses grains, sa farine peuvent être commercialisés. Il a une place remarquable en biotechnologie à cause de son amidon transformable en glucose puis en fructose. Du maïs, on peut extraire de l’huile alimentaire.

On trouve du mais en poudre dans les magasins d’alimentation générale. Dans le Sud-Ouest malgache, la culture du mais est pratiquée suivant deux systèmes : la culture irriguée du maïs sur baiboho ou champ permanent et la culture itinérante sur brûlis des arbres de la forêt après leur abattage. Le maïs est la nourriture de base dans la zone de Miary. La production de grains de maïs varie d’une année à l’autre.

2.5.2.2.- L’importance de la culture du manioc

Le manioc est une plante des régions tropicales. C’est un tubercule originaire de l’Amérique Latine. Il constitue, au même titre que le maïs, un aliment de base de la population du Bas-Fiheregna. Le manioc joue un rôle très important pour l’alimentation de la population. Il est devenu l’un des principaux produits commercialisables dans les

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différents marchés des communes de l’ex-province de Toliara, en particulier dans la commune de Miary.

Le manioc s’adapte bien au climat du delta du Fiheregna. Le déficit hydrique des sols ne gêne nullement le développement de cette plante car ses racines puisent l’eau nécessaire à la plante. L’irrigation de la plante ne se fait pas tous les jours, mais uniquement au moment de la plantation de la bouture en période sèche. Les paysans respectent leur calendrier agricole. La récolte se fait en Mai-Juin. Les producteurs de manioc de Miary préfèrent vendre leurs denrées dans le marché de la « SCAMA » de Betania à Tuléar.

2.5.2.3.- La patate douce comme culture d’appoint alimentaire

La patate douce est une plante rampante adaptée aux conditions climatiques chaudes et sèches de la région Sud-Ouest de Madagascar. Elle s’adapte très bien aux conditions pédologiques de la zone.

La patate-douce occupe une place importante parmi les cultures vivrières de la région. La saison culturale commence en Mars ou Avril. Les paysans choisissent les terres alluvionnaires pour faire cette plantation. Les tubercules se développent très rapidement et ils deviennent de plus en plus volumineux et pesants. C’est une culture très récente dans la région du Miary. Elle a un cycle végétatif court avec une durée de cinq à six mois (5 à 6 mois).

Le semis et la récolte se font par une sorte de bêche appelée localement « antsoro ». Un tubercule peut peser de deux à quatre kilogrammes en moyenne. La patate douce a besoin d’un espace assez large pour pouvoir se développer et donner un meilleur rendement. Les paysans peuvent récolter plusieurs charretées de patate douce par saison culturale, c’est-à-dire plusieurs tonnes de patate douce. On rencontre tous les jours beaucoup de charrettes pleines de tubercules de patate douce sur les diverses routes Miary-Tuléar.

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PHOTO 3: - Commercialisation de la patate douce au marché de la SCAMA Betania

2.5.2.4.- La canne à sucre

La canne à sucre de bouche fait partie des Graminacées. Elle se cultive dans les zones tropicales chaudes. Elle est parmi les cultures de rente dans la commune de Miary.

En général, les cannes à sucre sont vendues dans les différents marchés des communes : Miary, Mitsinjo et dans les marchés flottants de certains villages. Les paysans font le semis pendant la période des pluies. La récolte dépend du moment pendant lequel la canne à sucre atteint sa maturité. Cette culture demande beaucoup de temps et de traitements durant son cycle végétatif. La canne à sucre connaît un certain nombre d’utilisation : la consommation directe du jus de canne, la fabrication de sucre artisanal « siramamy gasy », la distillation du rhum « toaka gasy » telle ce qui fait à Anketa et à Agnalatsimavo.

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TABLEAU 9: - Calendrier cultural des produits agricoles

Mois Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sept

Produits

Manioc OYOY OYOY YY YY XXX XX X§ §§ §£ £££ £££

Maïs 0000 00Y XX YY §§ ££ ££ ££ ££

Canne 0000 YYY XX XX X X § X§ §X §§ £££ ££££

Patate 00 00Y YY XX XX §§ ££ £££ ££ £££

000 : préparation du sol (labour, billonnage)

YYY : Semis ou plantation ou repiquage.

XXX : Entretien

§§§ : Gardiennage

£££ : Récoltes

Le tableau ci-dessus spécifie les différentes périodes (préparation du sol, semis, entretien, gardiennage et les récoltes) et les activités agricoles retenant les paysans aux champs. La préparation du terrain, par exemple, ne se passe pas au même moment pour toutes les cultures ; pour certaines cultures, cette préparation se fait d’octobre à novembre tandis que pour d’autres de décembre à janvier. Ainsi, pour la patate douce, la période de mise en terre est les mois de Mars et Avril, ce qui justifie la qualification de « cultures de décrue ». La majeure partie des produits agricoles de la commune rurale de Miary est destinée aux différents marchés de la ville de Tuléar. C’est ce qui justifie, en partie, les migrations pendulaires de la population de la commune rurale entre Miary et Tuléar.

Les activités agricoles sont complétées par d’autres comme le charbonnage. Cette activité est récente dans la commune rurale de Miary. En effet, elle est liée étroitement à l’utilisation du « fata-pera gasy » ou foyer qui a remplacé le trépied lequel avait nécessité comme combustible le bois d’énergie. L’exploitation du charbon du bois est devenue, dans la commune rurale de Miary, une activité lucrative tant beaucoup de

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foyers utilisent ce combustible. Ce qui, par ailleurs, contribue indirectement à la destruction d’un écosystème forestier déjà fragile.

PHOTO 4: - Transport des sacs de charbon de bois par charrette Lefebvre

Mais l’installation temporaire et/ou définitive des migrants sans terres dans la commune donne une place importante à l’exploitation inconsidérée de la forêt. Cette activité consommatrice de bois demeure évidemment un moyen pour subvenir aux besoins d’une grande partie de la population. En effet, l’effectif des charbonniers est assez important dans la commune rurale de Miary et ses environs immédiats.

Le motif d’installation des migrants s’explique essentiellement par la pratique de cette activité. Les charbonniers sont composés surtout de Tagnalagna, Antandroy et de Masikoro qui trouvent cette activité comme une activité génératrice de revenu. Ils ne sont pas les vendeurs directs du charbon de bois. Ils confient leurs produits à des sous- traitants qui se chargent de les revendre aux derniers consommateurs. Beaucoup des charbonniers ont des relations étroites avec les revendeurs, voire avec les acheteurs. Parfois, ce sont les charbonniers eux-mêmes qui se chargent de vendre leurs produits.

Quotidiennement et de très bon matin, plus d’une dizaine de charrettes se dirigent vers les périphéries de la ville de Tuléar pour livrer leur chargement de charbon

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de bois. Le prix du sac de charbon ne cesse pas d’augmenter tant ce produit énergétique est très sollicité par les ménages et cela, avec le développement de l’utilisation du « fata- pera gasy ». Le prix du sac de charbon est passé de 4 000 Fmg à 5 000 Fmg. Actuellement, le prix du sac de charbon oscille autour de 7 500 Fmg. Cependant, il ne cesse de grimper régulièrement d’un jour à un autre.

Par conséquent, cette activité pose un problème important au niveau de l’environnement. C’est une dégradation quasi ment totale de la forêt. Dans la zone d’étude, on compte beaucoup de déboisement que de reboisement. Le feu de brousse et les défrichements forestiers sont, depuis longtemps, des pratiques courantes dans la commune rurale de Miary. Cette destruction de l’environnement se poursuit inexorablement. D’aucuns, cependant, sont censés connaître qu’elle constitue un danger détruisant l’environnement. Ses impacts se font sentir sur les activités agricoles et l’élevage de la population. Pendant la période des pluies, les eaux de ruissellement emportent la partie nutritive supérieure du sol. Il ne reste plus qu’un sol squelettique ou rocailleux. La destruction de la forêt entraîne de nombreux problèmes plus délicats pour la société humaine.

Les écosystèmes forestiers assurent la sauvegarde des lieux propices à la poursuite des processus biologiques. Cette population nouvellement installée exploite les forêts en vue de la commercialisation du bois d’œuvre, du bois d’énergie et du charbon de bois.

SCHEMA 1 : Etapes de fabrication de charbon du bois

Abattage des arbres Mise en dimension Coffrages

Carbonisation

Commercialisation Mise en sac Refroidissement

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TABLEAU 10 : - Les différents produits et la variation de prix

UNITE DE MESURE PRIX EN ARIARY

PRODUITS Charrette Sac Litre A l’intérieur A l’extérieur

Manioc // // 70 000-90 000 100 000-120 000

Mais // // 28 000-30 000 40 000-42 000

Banane // // 13 000-15 000 20 000-25 000

Patate douce // // 40 000-45 000 60 000-65 000

Pois de cap // 20 000-25 000 30 000-34 000

Canne à sucre // 30 000-32 000 36 000-40 000

Charbon de bois // 3 000-4 000 6 000-7 000

Toaka gasy // 2 000 2 400

Lait de vache // 1 000 1 400

Riz // 59 000-60 000 57 000

L’huile // 4 700 4 400

Pétrole // 1 400 1 200

Haricot // 20 000-25 000 32 000-33 000

Cette exploitation sauvage est en plein essor actuellement dans la région Tuléar suite à une importante immigration. Le défrichement de la forêt est le premier pas pour pouvoir s’approprier un espace à cultiver. L’utilisation du bois se fait de plusieurs manières : bois de construction pour les maisons, bois utilisés dans la fabrication des ponts, etc. Les convois de charrettes transportant du charbon de bois en provenance de la commune rurale de Miary ne sont pas les seules qui approvisionnent la ville de Tuléar. Il existe des files de camions chargés de bois qui sillonnent les différentes routes régionales

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aussi bien du Nord que de l’Est et cela, en vue du ravitaillement en énergie la capitale régionale du Sud-Ouest. Les activités de la population de la commune rurale de Miary se traduisent sur le plan spatial, par des mouvements pendulaires. Ces mouvements justement constituent l’objet de cette étude. A la différence des migrations habituelles qui se font sur de grandes distances et sur un temps durable, les mouvements pendulaires concernent les déplacements quotidiens de la population. Ces mouvements sont très remarquables dans la commune rurale de Miary, d’une part entre les villages et les champs de cultures, d’autre part entre la commune rurale de Miary et la ville de Tuléar.

Dans cette zone, les déplacements de la population se font de plusieurs manières. Nous tenons donc à noter une télémanipulation dont le sujet instigateur est constitué par les différents mouvements pendulaires liés à l’agriculture, à l’élevage, au commerce et aux activités socioculturelles auxquelles les habitants de la commune rurale de Miary se livrent quotidiennement sans relâche.

En résumé, la population de la commune rurale de Miary augmente d’une année à l’autre par l’étude démographique à travers les 11 fokontany. L’Etat civil a enregistré les grands événements de la vie de l’individu. L’incertitude des statistiques, les phénomènes démographiques à la fois les plus simples et les plus importants n’échappent pas à l’observation. C’est une région qui a été fréquentée par plusieurs migrants de différentes ethnies. Les habitants de cette commune produisent à peu près ce qui est nécessaire à l’alimentation de la famille en travaillant la terre. Elles sont très actives en matière de migration surtout en mouvements pendulaires. En fin, l’homme est un être migrant.

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Deuxième partie:

MOUVEMENTS PENDULAIRES ENTRE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET LA VILLE DE TULEAR

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Chapitre III : -Mouvements migratoires liés aux activités économiques

3.1.- Déplacements de populations dus à leurs activités agricoles

L’agriculture a une place importante dans la vie économique de la population de la commune rurale de Miary. Plus de 80 % de la population sont des cultivateurs. La population paysanne adopte diverses cultures vivrières lesquelles sont nécessaires dans la vie de tous les jours pour l’ensemble de la commune rurale. Ils produisent eux-mêmes à peu près tout ce qu’ils consomment : c’est donc une agriculture de subsistance.

Les paysans de la Commune de Miary font beaucoup de travaux dans leurs champs de cultures. La préparation des terrains de cultures nécessite diverses actions afin de donner de bons rendements pendant la période de la récolte. Les paysans se rendent dans leurs champs tous les jours. Ils quittent leurs villages de très bon matin et ils ne reviennent que le soir. Ils quittent, par exemple, leurs villages vers cinq heures pour ne revenir que vers dix huit heures. Ces mouvements se déroulent à l’intérieur même de la commune rurale mais quelquefois à l’extérieur de la circonscription. Ainsi, certains cultivateurs travaillent des champs dans la commune rurale de Behompy. Ils s’y rendent par charrettes ou tout simplement ils se contentent de faire le trajet à pied.

Les cultures qui détiennent les premiers rangs dans la commune rurale de Miary sont le manioc, le maïs, la patate douce, la canne à sucre, …

Les activités des agriculteurs dans leurs champs sont :

- la préparation des champs de cultures, - la semence ou la plantation, - le sarclage, - la récolte et la commercialisation des produits.

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Les cultivateurs consacrent beaucoup de temps à la préparation des terrains de cultures, soit trois à quatre semaines. Ils ne disposent pas de matériels agricoles modernes pour la préparation des terrains de cultures. Leurs moyens de production se résument à la houe, à l’« angady » essart et à la charrue à bœufs. Cette dernière est utilisée pour labourer des terrains de cultures d’assez grande étendue. La charrue peut être tirée par un ou deux bœufs. La houe est une pioche à manche courte tandis que l’« angady » une sorte de pelle comprenant une longue manche et faite d’une plaque de métal. L’angady sert notamment à creuser ou à déplacer la terre, le sable, etc.… Aussi, une main-d’œuvre nombreuse et familiale s’avère-t-elle nécessaire quand on dispose d’une grande surface cultivable. La plupart des membres d’une même famille travaillent ensemble pour la préparation des champs de cultures. La préparation des terrains est un préalable à tout ensemencement.

Lorsque les terrains sont bien préparés, les cultivateurs sèment ou mettent en terre les plantes. Durant l’ensemencement, ils se déplacent quotidiennement entre leurs villages et leurs champs. Ils quittent leurs maisons au début de la matinée et ne rentrent à la maison que vers la fin de l’après-midi. L’ensemencement ne dure pas aussi longtemps que la préparation du terrain. En effet, avant de semer, les agriculteurs irriguent leurs champs pendant deux à trois jours. L’objectif est de faciliter les travaux de plantation. Les déplacements quotidiens des paysans se font entre les champs de cultures et les villages jusqu’à la récolte. Pendant la récolte, les déplacements deviennent plus importants comparativement à ceux des phases précédentes.

Dans la commune rurale de Miary, les champs de cultures deviennent de plus en plus insuffisants face à l’accroissement de la population. La réaction de survie de la population est telle qu’elle s’attaque à la forêt. En effet, les paysans sans terres, notamment les migrants nouvellement implantés dans la zone mais aussi les autochtones Masikoro trouvent raisonnable d’acquérir de nouveaux terrains de cultures en abattant la forêt. Cette méthode de cultures basée sur le brûlis est d’ailleurs véhiculée par les migrants provenant de l’extrême Sud malgache.

Les paysans de la commune rurale de Miary pratiquent la polyculture de cultures vivrières dans un système économique d’autosubsistance. Leur premier objectif est de se prémunir contre la faim quasi permanente. Dans cette perspective, ils doivent se

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conformer au calendrier agricole pour avoir une production suffisante. Ajouter à cela l’abandon progressif des cultures de rente par les paysans de la commune rurale de Miary, notamment la culture du coton qui occupait trop d’espace alors que le rendement était très faible.

Le sarclage est très important pour chaque culture. C’est un moyen d’entretenir les plantes mais aussi de les surveiller : les mauvaises herbes gênent considérablement la croissance des cultures, les vols de cultures sont également fréquents. Aussi, les cultivateurs arrachent-ils les mauvaises herbes et se montrent-ils vigilants contre les malfaiteurs. Pendant la période de sarclage, les agriculteurs sont aussi présents dans leurs champs de cultures ; ils effectuent des mouvements pendulaires de leurs villages à leurs champs de cultures.

L’insuffisante des pluies, donc le déficit hydrique, doit être compensée par l’irrigation. Ainsi, le suivi de l’eau est très important dans les champs de cultures. Les paysans creusent des canaux d’irrigation afin d’amener une partie de l’eau du Fiherenana vers les champs de cultures. Le canal est le fruit d’une collaboration des agriculteurs afin de lutter contre l’insuffisance en eau de la zone. Les cultivateurs s’organisent en associations pour assurer le creusement et l’entretien du canal, la répartition équitable de l’eau entre les usagers pour éviter les conflits. Chaque cultivateur a son tour de récupération d’eau. Il doit surveiller l’eau pour dissuader les actions des personnes mal intentionnées.

Les activités agricoles entreprises par les paysans sont souvent conditionnées par le fleuve Fiherenana dans la mesure où il procure de l’eau à la zone aussi bien pour l’irrigation des cultures que pour d’autres utilisations. Il y a des champs qui restent sans cultures parce que les conditions de l’irrigation y sont difficiles. C’est ainsi, par exemple, que les paysans de la commune rurale de Miary attendent la reprise de l’écoulement des eaux du fleuve Fiherenana avant de commencer les différents travaux des champs et l’irrigation.

En général, toutes les cultures ont besoin d’une quantité plus ou moins grande en eau. Par exemple, le maïs a besoin d’au moins 400 à 700 mm de précipitations durant son cycle végétatif. Avec les caprices du climat subaride de la région Sud-Ouest de Madagascar, il se peut que ces conditions ne soient pas remplies. Dans ce cas, les

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agriculteurs de la commune rurale de Miary se trouvent dans l’obligation de recourir à l’irrigation afin d’espérer avoir de bons rendements pendant les récoltes. Ce cas ne se présente pas pour la culture du manioc car cette culture supporte mieux la sécheresse que le maïs.

L’irrigation s’accompagne de la surveillance des cultures parce que dans la commune rurale de Miary l’insécurité sociale règne ; en effet, des éleveurs poussent leurs troupeaux vers les champs de cultures faute de pâturages naturels. Dans ces conditions, la surveillance des cultures est très importante car le vandalisme sur les cultures n’est pas rare. On fait le gardiennage des cultures comme on fait le gardiennage des troupeaux, plus particulièrement vers le milieu de la journée et pendant la nuit. Alors, les agriculteurs sont obligés d’ériger des campements temporaires dans les champs de cultures jusqu’à la fin des récoltes.

Lorsque la saison des récoltes approche, les agriculteurs redoublent de vigilance quant à la surveillance des cultures dans les champs. Les récoltes qui impliquent les membres de la famille se font dans la joie pendant plusieurs jours. Elles sont très importantes dans la commune rurale de Miary de telle sorte qu’elles font l’objet d’animation. Chaque plante cultivée a un cycle végétatif bien connu des agriculteurs. Les récoltes ne se font pas au même moment ; elles se succèdent et s’étalent dans le temps. Aujourd’hui, les paysans de la vallée du bas-Fiherenana préfèrent les cultures vivrières car les produits sont directement utilisables comparativement aux produits de rente. En effet, le coton n’est pas payé tout de suite par la société HASYMA qui détient le monopole d’achat. Ce type de commerce ne convient pas à une population qui vit au jour le jour.

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PHOTO 5:-transport des patates douces et des maïs.

Pendant la saison des récoltes, les charrettes transportent non seulement les produits mais également les tiges et les feuilles de manioc, maïs, patate douce lesquelles serviront de fourrages aux animaux domestiques, notamment des zébus élevés en enclos. Certains villageois se rendent dans les champs pour se procurer des produits agricoles qu’ils vont revendre sur le marché local. Durant cette période, la population se déplace en masse à l’intérieur de la commune rurale qui pour acheter, qui pour revendre. La période de la récolte est très animée dans la commune rurale de Miary.

3.2. - Mouvements migratoires liés à l’élevage

Par l’élevage, l’homme domestique une partie du règne animal afin d’en tirer profit : travail, nourriture, vêtements et argent. L’élevage suppose aussi un entretien plus ou moins permanent des animaux domestiques.

L’histoire montre que la population de la commune rurale de Miary s’est toujours consacrée à l’agriculture et à l’élevage. C’est peut être l’une des raisons pour lesquelles ces deux activités sont complémentaires dans cette commune rurale. Dans cette perspective, justement, les animaux d’élevage sont utilisés pour certaines tâches, notamment le labour et le transport des produits agricoles. Une partie des produits

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agricoles servent de fourrages les animaux d’élevage les pâturages naturels sont insuffisants dans cette circonscription administrative.

Cependant, tous les villages de la commune rurale ne pratiquent pas les mêmes types d’élevage. Par contre, l’élevage bovin domine nettement par rapport aux autres types tels que celui des petits ruminants et de surcroît celui des porcins ou des volailles. Le système d’élevage intensif n’est pas pratiqué dans la commune rurale. Tous les types d’élevage sont de type extensif. Les éleveurs possédant un nombre considérable de zébus pratiquent eux aussi l’élevage extensif. Mais les animaux ne sont pas laissés en totale liberté par les éleveurs à la recherche de leur nourriture. Les éleveurs se déplacent tous les jours avec leur bétail à la recherche de nouveaux pâturages. L’insuffisance fourragère est compensée par les déchets de l’agriculture, surtout pendant la saison des récoltes. L’élevage du zébu est plutôt facile dans la commune rurale de Miary tant les pâturages fournissent ce dont les troupeaux ont besoin. Il y a deux façons de nourrir les bœufs : l’une consiste à les faire rentrer à midi et l’autre à les ramener au coucher du soleil.

La première se pratique durant la période où les herbes sont abondantes. La deuxième se pratique pendant la saison fraîche car les herbes sont alors assez rares. Les déplacements vers les pâturages prennent beaucoup de temps.

Aujourd’hui, à cause de la recrudescence des vols de bœufs, il est trop risqué de laisser longtemps les troupeaux dans les pâturages en semi-liberté ; les propriétaires gardent leurs bœufs dans les pâturages. Ils restent durant toute la journée dans les pâturages riches en plantes graminéennes même avec les troupeaux. La présence permanente des bouviers est indispensable car il existe des voleurs de bœufs presque partout dans la commune rurale de Miary. Les malfaiteurs guettent les moments où les éleveurs poussent leurs troupeaux vers les pâturages. Ainsi, les pâturages sont très limités dans la zone d’étude à cause de l’insécurité sociale. Parfois, certains éleveurs enferment leurs bœufs dans un parc et ils cherchent les fourrages nécessaires dans les champs de cultures par charrettes. Quelquefois, les éleveurs gardent certains bœufs en utilisant une longue corde fixée à un piquet sur une place du pâturage riche en graminées. Les bœufs peuvent ainsi brouter toutes les herbes qui sont autour d’eux.

Les terrains envahis par les eaux ou bien ravagés par le feu de brousse n’offrent plus de parcelle susceptible de devenir un pâturage ; dans ce cas, les éleveurs sont obligés

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d’adopter le système de transhumance pour leur bétail. Quand l’éleveur déplace les bœufs vers la forêt, il doit être présent sur les lieux mais il les laisse en libre pâture à la recherche de leur nourriture. Pendant le retour au village, les éleveurs ramènent tout le troupeau.

Dans la commune rurale de Miary, les éleveurs ne disposent pas de pâturages naturels fixes pouvant nourrir des animaux à leur besoin. Or, les espaces éloignés des villages sont riches en plantes herbacées. Ce qui est d’ailleurs possible de les transformer en pâturage à cause de l’abondance des plantes fourragères et cela, se passe dans un système d’élevage traditionnel extensif. La possession de plusieurs têtes de zébus est un signe de richesse parmi la population de la commune rurale de Miary. Les grands propriétaires des bovins sont spécialement respectés par les habitants ; ils ont une place enviable au sein de la société. Le rang social est basé sur le nombre d’animaux que l’on possède.

Le zébu joue un rôle important à chaque événement de la vie dans la société Masikoro. Dans de la commune rurale de Miary, les événements tels que le mariage traditionnel, le savatse, les funérailles, etc donnent un place importante au zébu qui est à la fois un animal sacrificiel et une monnaie d’échanges. On égorge beaucoup de zébus dont la viande est distribuée aux hôtes « vahiny ». Parmi les bêtes que les éleveurs de la commune rurale de Miary domestiquent, le mouton coûte plus cher que la chèvre. Ceci est lié à une croyance locale selon laquelle « le mouton serait un animal sacrificiel par excellence auprès du totem hazomanga ou poteau cérémoniel ». Il est formellement interdit d’égorger une chèvre au « hazomanga ». Cette interdiction a été dictée par les ancêtres Masikoro. C’est pourquoi les Masikoro considèrent le mouton comme un animal sacré par rapport à la chèvre, voire par rapport au zébu.

Enfin, les éleveurs sont réticents à déplacer leurs troupeaux à cause de l’insécurité sociale qui règne dans la commune rurale. Or, les déplacements des troupeaux sont nécessaires pour la recherche de la nourriture destinée au bétail. Ces mouvements de transhumance deviennent de plus en plus rares à cause de la peur des razzias perpétrés par les malfaiteurs « malaso ». Par ailleurs, quand les éleveurs tombent malades, ce sont les enfants qui assurent les déplacements et la surveillance des troupeaux ou même la recherche des fourrages. Pour la vente, les éleveurs préfèrent se

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rendre à Toliara du fait que les prix des bêtes y sont élevés mais aussi parce que les acheteurs y sont nombreux.

3.3.- Mouvements liés au commerce

Le commerce est constitué par l’ensemble des opérations de vente et d’achat des produits de l’élevage, de l’agriculture, de la pêche et de l’artisanat. Ces transactions commerciales s’effectuent dans les localités situées à l’intérieur et à l’extérieur de la commune rurale de Miary. Les produits commercialisés dans les villages du bas- Fiherenana sont généralement les produits vivriers tels que le manioc, le maïs, la patate douce, le pois du cap, la canne à sucre, l’arachide de bouche, les fruits, les produits laitiers, les volailles et les produits artisanaux (tables, chaises, charrettes). La vente des produits se fait directement ou indirectement du producteur au consommateur.

SCHEMA 2 : - Circuit des échanges commerciaux

(1) Producteur Collecteur Détaillant

Consommateur

Producteur Consommateur (2)

Les cultivateurs de la commune rurale de Miary produisent une quantité relativement importante de produits agricoles que les collecteurs achètent sur place avant de les revendre en détaillants et/ou aux derniers consommateurs. Dans cette commune de Miary, il existe un marché permanent appelé en langue nationale « bazary ». Dans ce marché, on peut acheter une gamme variée de produits agro-pastoraux. Le marché est situé à côté du bureau de l’administration de la commune, et donc dans le chef-lieu de la commune rurale.

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Le marché communal de Miary est bien achalandé et on y trouve en abondance des produits agricoles et d’autres produits. Pendant la période de la récolte, les revendeurs de produits agricoles sont très nombreux sur le marché principal du chef-lieu de la commune rurale de Miary. Le marché de Miary est très animé par différents vendeurs et revendeurs venant des villages périphériques tels Mandrosoa, Ankoronga, etc. Une grande partie des agriculteurs assurent eux-mêmes la vente de leurs produits au marché communal tandis que les autres s’occupent d’écouler les produits dans les champs de cultures. La vente se fait par charrette Lefebvre, celle-ci pouvant être utilisée comme l’une des mesures les plus efficaces dans la région du Sud-Ouest de Madagascar. Une charretée de manioc, par exemple, coûte 100 à 120 000 Ariary.

A l’intérieur de la commune rurale de Miary, les produits agricoles coûtent moins cher. En effet, les zébus et les denrées agricoles achetés respectivement auprès des éleveurs et des agriculteurs coûtent beaucoup moins cher que ces mêmes produits sur le marché habituel. Les revendeurs qui sont les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs cherchent à avoir le maximum de bénéfices ; ils achètent à bas prix et revendent à des prix exorbitants.

Le moyen de transport utilisé par la population de la commune rurale de Miary est la charrette à bœufs. Cependant, la majeure partie de la population se déplace à pied. Dans la commune rurale de Miary, on estime à plus de 60 % des villageois le nombre de personnes qui se déplacent quotidiennement aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur et qui utilisent la charrette comme moyen de transport tant pour les produits que les ruraux. C’est pour cela que chacune des familles de la commune rurale de Miary dispose d’une ou deux charrettes. La charrette joue un rôle très important dans la société de la zone d’étude.

3.4.-Mouvements migratoires liés aux activités socioculturelles

La commune rurale de Miary compte onze Fokontany. Les Fokontany connaissent une population dont l’effectif ne cesse de grimper rapidement dans le temps.

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PHOTO 6 : - Collège d’Enseignement Général de Miary

Malgré tout, le chef-lieu de la commune rurale dispose de plusieurs atouts. On y trouve, par exemple, des infrastructures de base relativement équipées comme les établissements scolaires (écoles primaires publiques et collège d’enseignement général) et les formations sanitaires de base (centre de santé de base).

Pour la préparation de la vie active, l’enseignement accueille quasi gratuitement les enfants des villageois. En effet, plusieurs enfants poursuivent leurs études dans les deux types d’établissements de la commune rurale de Miary. Les élèves viennent des différents villages composant la commune rurale. Ils quittent quotidiennement leurs villages le matin pour ne revenir qu’en début d’après-midi pour les classes à mi-temps. Certains effectuent les mêmes déplacements entre le milieu et la fin de la journée.

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PHOTO 7: - Le CSB-II du chef-lieu de la commune rurale de Miary

Les effectifs des enfants qui fréquentent les établissements scolaires publics sont, en général, pléthoriques ; ils augmentent naturellement en parallèle avec l’accroissement de la population. Mais en réalité, ce n’est pas toujours le cas. En effet, la distance entre le lieu de résidence des enfants et les écoles constitue un facteur bloquant de cet accroissement scolaire. Les mouvements à pied des enfants qui doivent rejoindre leurs écoles engendrent la diminution du nombre effectif des élèves. Cette diminution s’explique aussi bien par la distance parcourue par les enfants que les conditions de vie familiales. Les manifestations culturelles ne sont en reste. Les fêtes distraient les élèves.

Les formations sont nécessaires dans la commune rurale de Miary car elles sont censées accueillir l’ensemble des patients parmi la population et ceux des villages et des communes rurales environnantes. La consultation est gratuite, les médicaments sont vendus à des prix abordables pour les patients. Le CSB-II (Centre de Santé de Base Niveau II) de la localité connaît de nombreux problèmes à cause de l’insuffisance des infrastructures sanitaires.

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Dans la région du delta de Fiherenana, en particulier, dans la commune rurale de Miary, les habitants se déplacent quotidiennement à l’intérieur pour travailler surtout dans les champs de cultures, pour faire les pâturages ou les commerces. De ce fait, elle exploite la forêt en faisant des activités agro-pastorales, car l’agriculture reste la base de cette commune. Les moyens de transport utilisés sont : la charrette, la bicyclette, les taxis brousses. La plus grande partie de la population se déplace à pieds.

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ChapitreIV:-MOUVEMENTS PENDULAIRES INTRA COMMUNAUX

4.1.- Déplacements liés au commerce

CARTE 4: Toliara, agglomération régionale des services

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La commune rurale de Miary se trouve à 11 km environ à l’Est de la ville de Tuléar. Le meilleur marché pour les produits agricoles, de l’élevage et de la forêt provenant de Miary est ceux de la ville de Tuléar. Aussi, les paysans de la commune concourent à la livraison de leurs produits dans cette ville. Pour ce faire, ils quittent quotidiennement les villages de la commune rurale de Miary le matin et ils rentrent le soir. Il y a donc lieu d’évoquer « les mouvements pendulaires » tant ces derniers se font à des rythmes réguliers entre la commune rurale de Miary et la ville de Tuléar. Le marché local quotidien est implanté dans le chef-lieu de la commune rurale de Miary.

PHOTO 8:-le marché de la commune rurale de Miary.

Miary est un centre d’activités commerciales de plusieurs villages, voire de plusieurs communes rurales de la périphérie. On compte beaucoup de gens qui viennent de l’extérieur de la commune rurale de Miary pour des activités commerciales sur ce marché du chef-lieu de la commune rurale de Miary.

Par contre, une majeure partie de la population de la commune rurale de Miary se déplace quotidiennement soit vers les autres communes rurales périphériques (Belalanda, Behompy, Maromiandra, etc …), soit vers la ville de Toliara qui constitue le

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plus grand centre de consommation régionale. Ces déplacements qui méritent d’être modélisés ne sont jamais gratuits. Mais ils ont pour objectif la recherche d’une vie meilleure c’est-à-dire un endroit où la vente des produits agricoles comme les tubercules, l’élevage et les produits forestiers sont favorables.

Le marché de Miary est animé par différents vendeurs et revendeurs des produits agricoles, d’acheteurs en quête de ce qui convient à son pouvoir d’achat. Bref, tout le monde semble être à la fois vendeurs et acheteurs. Aussi, certains vendeurs et revendeurs espèrent-ils écouler leurs produits à meilleur prix dans la ville de Tuléar. Malgré cette attraction exercée par la ville de Tuléar, des paysans se rendent dans le chef- lieu de la commune rurale de Belalanda où ils espèrent se procurer des produits halieutiques à un prix relativement bon marché. Ces poissons serviront à l’alimentation familiale et/ou à d’éventuelles reventes.

Les paysans vendeurs de la commune rurale de Miary préfèrent écouler leurs produits agricoles dans les différents marchés de la ville de Tuléar, plus particulièrement au bazar de la SCAMA, de la JIRAMA et du Bazary-Be. C’est la charrette qui assure le transport des marchandises (produits agricoles, produits d’élevage, des produits de la forêt, en particulier des bois d’œuvre, des gaulettes, des bois ronds, du charbon de bois. La charge d’une charrette est très réduite (cinq personnes en plus de leurs marchandises). Cette charge ne dépasse pas la tonne.

Ainsi, la charrette à bœuf reste le moyen principal de transport adapté dans la commune rurale de Miary où l’état des pistes en terre est déplorable. Les voitures automobiles sont sinon inexistantes, du moins rares sur ces pistes poussiéreuses pendant la saison sèche et devenant de véritables bourbiers en saison pluvieuse. Il n’existe même pas un kilomètre de route bitumée dans la commune rurale de Miary. Les véhicules de transport collectif qui devraient assurer le transport des passagers (taxis-brousse et autobus) peuvent être comptés sur les doigts de la main. Il n’existe en tout et pour tout qu’un bus et trois taxis-brousse. Les frais de transport d’un passager est de 600 à 700 Ariary le bus. Les frais dépendent, en général, de la nature du véhicule utilitaire mis en service. L’attente de ces voitures est interminable. D’où la préférence des usagers à marcher à pied ou l’utilisation de la bicyclette et de la charrette pour leurs déplacements.

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A cela, les déplacements quotidiens des populations riveraines entre leur domicile et la ville de Tuléar se font à pied, car les frais de transport par voiture sont insupportables.

Les habitants de la commune rurale de Miary exercent différentes activités dans la ville de Tuléar qui, pour eux, constitue un bassin d’emplois surtout les petits métiers (aides-vendeurs auprès des Indopakistanais ou de personnes fortunées, maçons, marchands ambulants de produits agricoles opérant des ventes à la criée ou de ventes de porte à porte, charpentiers, ouvriers non qualifiés. Ces types d’activités se retrouvent un peu partout dans diverses régions de la grande île ; seules les formes et la nature des produits sont différentes d’un lieu à un autre. Dans le delta du Fiherenana, les femmes s’occupent, en grande partie, de la commercialisation des produits tels que les mareyeuses et les laitières.

4.2.- Déplacements liés aux animaux domestiques

Les paysans Masikoro ont conscience que l’élevage et l’agriculture restent et resteront longtemps leurs activités principales. Aussi, prennent-ils soin des champs de cultures et des animaux domestiques dans la commune rurale de Miary. C’est ainsi, par exemple, que lorsque les fourrages deviennent rares en saison sèche, les éleveurs pratiquent la transhumance. Ils conduisent leurs troupeaux vers des zones de pacage mieux pourvues en herbes et disposant encore de lambeaux de forêts. Les déplacements des troupeaux accompagnés de leurs propriétaires peuvent se faire sur d’assez longues distances. Quelquefois, les vaches laitières sont enfermées dans un parc et les propriétaires se chargent de les nourrir grâce à des fourrages apportées par les charrettes.

Dans la Commune de Miary, les paysans Masikoro n’ont de préférence pour les types d’animaux (bovins, ovins, caprins, porcins, volailles), L’élevage est de type extensif. Les bêtes sont gardées par des bouviers mais ceux-ci ne s’occupent, ni de la nourriture des bêtes, ni de leur abreuvement. Par exemple, un éleveur de Beraketa conduit son troupeau jusqu’à la commune rurale de Maromiandra et cela, après avoir franchi le lit du Fiherenana.

Les propriétaires et les bouviers peuvent apporter des compléments de nourriture à leurs bêtes ; il s’agit, entre autres, de feuilles de cactus « Opuntia madagascariensis » dépourvues de leurs épines car ayant été soumises au feu. Ils

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rassemblent les troupeaux qui doivent se contenter des feuilles de cactus en guise de fourrages. A chaque événement de la vie du paysan, le zébu est toujours présent. Le « savatse » est, par exemple, l’occasion de faire des dons et de contre-dons en zébus ; quelquefois, les invités offrent des moutons et des chèvres aux organisateurs de la circoncision. Les volailles sont égorgées pour honorer les invités.

La plupart des produits d’élevage sont vendus dans la ville de Tuléar. Les volailles sont commercialisées et cela, en vue de l’achat de produits de première nécessité et pour l’acquisition d’autres biens matériels. Les marchés aux volailles sont celui de Tanambao (à côté de Salfa), Scama, à côté de la Jirama et aussi à la gare routière de la Sanfily. Les éleveurs des volailles transportent les poulets et les canards en tenant à la main ; quelquefois, les volailles sont suspendues à un long bâton pour le colportage. Ils quittent leurs villages de très bon matin et ne reviennent que le soir avec l’argent et les quelques volailles restantes. Ils marchent à pied ou ils prennent la charrette.

Par contre, les zébus, les chèvres, les moutons sont commercialisés au marché d’Andranomena. Certains propriétaires poussent leurs zébus vers l’abattoir de Befanamy où des maquignons les attendent. Les marchands ambulants de bestiaux mettent en vente ou échangent sur le marché forain d’Andranomena des animaux. Ce système se fait aussi chez les grands éleveurs de la commune rurale de Miary.

4.3.- Déplacements liés à la recherche du travail

L’une des raisons des déplacements de la population de la commune rurale de Miary est l’exercice des activités professionnelles et la recherche d’emploi. Les jeunes, en quête d’emploi, se déplacent vers la ville de Tuléar. Par ailleurs, des villageois effectuent les migrations temporaires et/ou définitives vers la ville de telle sorte que le lot des partants n’est pas le même que celui des personnes qui reviennent vers la fin de l’après-midi.

Les difficultés de la vie poussent tout un chacun à la recherche d’emploi dans la ville voisine. La principale cause évoquée par les migrants est de trouver de l’argent permettant de subvenir aux besoins de la famille et s’il le faut, d’acquérir des richesses. Ces migrants journaliers travaillent au service des commerçants indopakistanais installés dans la ville de Tuléar, des personnes fortunées propriétaires de grands magasins et des

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supers boutiques ou de maisons luxueuses. Des personnes originaires de la commune rurale de Miary travaillent dans le service de la Voirie de la commune urbaine de Toliara-I et cela, pour ramasser les ordures, balayer les rues, distribuer des tickets « haba ou taxes municipales » aux petits commerçants des marchés de la ville. Après avoir trouvé du travail, les actifs se rendent en ville chaque matin en empruntant des moyens de transport individuels ou collectifs. Ils regagnent leur domicile le soir. Ces mouvements constituent ce qu’on pourrait appeler « les mouvements pendulaires entre Miary et la Ville de Tuléar ».

Dans la commune rurale de Miary, les migrations pendulaires sont liées aux activités professionnelles qui retiennent partiellement dans la ville durant la journée les ressortissants du milieu campagnard. Ces déplacements quotidiens concernent, sans nul doute, un grand nombre d’actifs. Pour la recherche d’un travail dans la ville de Tuléar, la solidarité joue un grand rôle car le nouveau venu est pris en charge par l’un des membres de la famille déjà installé en ville (hébergement et nourriture) jusqu’à ce qu’il trouve un emploi. Il est aussi du devoir du néo-citadin d’aider le nouveau venu à trouver du travail. Nombreux sont, par exemple, les jeunes paysans qui viennent en ville pour chercher du travail alors qu’ils n’ont pas de qualification professionnelle. Ils sont souvent embauchés en qualité d’ouvriers non spécialisés. Actuellement, après la fermeture de plusieurs entreprises à Tuléar, il est difficile d’y trouver du travail sécurisant la stabilité des agents. Dans ces conditions, la plupart des commerçants indopakistanais usent de l’emploi à l’essai pour échapper partiellement au fisc et payer les ouvriers à un salaire de misère. N’est-il pas dit, par ailleurs que « Une usine de Toliara va même jusqu’à ne disposer que d’une main-d’œuvre à l’essai ; les salariés qui ne tiennent guère plus de 3 mois dans cette usine, tant les conditions de travail sont dures et les salaires très bas, reviennent donc très bon marché puisqu’ils ne sont pas déclarés »1. Le salaire ne suffit pas à faire face à toutes les dépenses incontournables.

4.4.- Déplacements liés aux activités socioculturelles

A titre de rappel, Tuléar est le chef-lieu de la Région Sud-ouest de Madagascar ; elle dispose donc plusieurs centres socioculturels. Les établissements socioculturels de

1 Selon HOERNER J.M., 1989

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cette ville tels que les écoles de tous les niveaux (écoles primaires, collèges, lycées et universités) y sont multiples. Par contre, dans la commune de Miary, il n’y a pas de Lycée. Les élèves qui passent en classe de seconde (2 nde ) sont obligés de poursuivre leurs études secondaires du second cycle et supérieures dans les établissements publics ou privés de la capitale régionale.

En effet, Tuléar mérite le titre de capitale régionale du Sud-ouest de la grande île. C’est donc la ville la plus importante qui concentre les différents services et les établissements socioéducatifs ainsi que les centres de loisirs. Dans cette ville, justement, on trouve les grandes écoles, les instituts, les centres d’animation culturelle (Alliance Française, Bibliothèques, librairies, salles de conférences, …). La ville de Toliara dispose de beaucoup d’infrastructures socioculturelles qui peuvent favoriser la dynamique régionale. Les écoles sont un facteur qui favorisent la concentration du monde écolier et estudiantin et, par la même occasion l’accroissement rapide de la population.

L’exode rural n’est pas uniquement le fait de l’insécurité sociale mais également de la recherche d’un meilleur système éducatif. Pour le cas du Sud-ouest, les parents soucieux de formation intellectuelle de leurs enfants migrent temporairement ou définitivement vers la ville de Tuléar. Il faudrait, cependant, signaler un aspect négatif du programme d’enseignement qui défavorise le travail manuel. Ainsi, les jeunes ayant échoué dans leur formation, ne veulent plus retourner à la campagne pour travailler la terre. Il accentue le caractère sélectif de la migration vers les centres urbains »1.

Le taux de réussite des élèves dans la commune rurale de Miary est faible ; cependant, certains élèves poursuivent leurs études dans la ville de Tuléar. Certaines familles veulent que leurs enfants étudient en ville parce que la qualité de l’enseignement y est nettement meilleure celle dispensée à la campagne.

1 Selon NYASSOGHO G.K.1983

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TABLEAU 11 : - Nombre des élèves originaires de Miary qui fréquentent les Lycées de Toliara.

Effectif GARÇONS FILLES TOTAL LYCEES Années

2000-2001 00 00 00

2002-2003 02 00 02 Lycée Antaninarenina

2004-2005 05 04 09

2006-2007 11 09 20

2000-2001 04 01 05

2002-2003 02 01 03 Lycée Laurent Botokeky

2004-2005 06 02 08

2006-2007 10 08 18

Source : Lycée Antaninarenina et Laurent Botokeky

La ville de Toliara joue un rôle des plus indispensables dans tous les domaines socioculturels.

L’effectif des élèves originaires de la commune rurale de Miary fréquentant les lycées publics de la ville de Tuléar est en nette progression de 2000 à 2007 pour les deux sexes. Cependant, on compte moins de filles que de garçons. Au total, il y a trente et un (31) élèves originaires de Miary au Lycée d’Antaninarenina et trente quatre (34) au Lycée Laurent BOTOKEKY. Ainsi, l’ensemble des élèves qui fréquentent les Lycées publics de Toliara venant de la commune rurale de Miary sont au nombre de soixante cinq (65). Cet effectif est très faible dans la mesure où beaucoup d’enfants abandonnent les études pour s‘adonner aux activités agricoles. A cela s’ajoute le fait qu’on trouve des élèves qui n’arrivent pas à supporter les conditions éducatives en ville.

Les grands hôpitaux, les dispensaires et les cliniques médicales implantés dans la ville de Tuléar permettent de comprendre les migrations temporaires et/ou définitives des ruraux vers cette ville. En effet, dans ces centres de formation sanitaires, il est

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possible d’avoir les meilleurs soins. On peut citer, entre autres, l’Hôpital Be (CHRR), la SALFA, ECAR, MARIE STOPS, … Il y a également les grandes pharmacies telles que la pharmacie Tsodrano, Meva, Ny Soa, Sanfily, Zanatany, Mahafaly, Fiherenana, … Les personnes malades préfèrent se faire soigner dans les centres de formation de la capitale régionale.

Dans le domaine des activités sportives, certaines équipes venant de la commune rurale de Miary participent à des rencontres les opposant à des équipes hors de leur commune. Ce sont, en général, des matches de football. En conséquence, des jeunes joueurs de la commune rurale de Miary tissent des relations amicales avec ceux de Tuléar, Befanamy, Mitsinjo-Betanimena, Behompy … Par ailleurs, il arrive que des jeunes de Miary se marient avec des jeunes d’autres communes comme celles de Toliara. Enfin, il y a beaucoup de gens qui assistent aux manifestations culturelles ainsi qu’aux différents spectacles qui se déroulent dans les lieux bien connus : Jardin de la mer, collège du Sacré-Cœur (Aloalo).

Par conclusion, les migrants de la commune de Miary veulent bouger à l’extérieur vers les autres communes telles que la commune urbaine de Tuléar. Car elle a la capacité d’accueillir, conditionné par les différents services publics et privés.

Les rapports entre commune rurale et commune urbaine demeurent sans aucun doute très originaux. Ce déplacement hors de la commune rurale de Miary occupe une place plus importante dans plusieurs domaines.

L’importance et la variété des mouvements pendulaires aboutissent à des stratégies qui deviennent déterminantes pour l’expansion de la ville de Tuléar. Alors, c’est le chapitre suivant qui permettra d’y voir plus clair les mouvements pendulaires avec leur valeur.

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Troisième partie:

IMPACTS DES MOUVEMENTS PENDULAIRES ENTRE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET LA VILLE DE TULEAR

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Chapitre-V : - IMPACTS DES MIGRATIONS A L’INTERIEUR DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY

Les départs définitifs de populations de la commune rurale de Miary ont des répercussions sur la main-d’œuvre agropastorale d’autant que les activités principales de la population sont essentiellement l’agriculture et l’élevage.

5.1.- Impacts sur l’agriculture et les systèmes de cultures

Jadis, la terre était pour l’humanité la source principale de richesses. On considérait les travaux agricoles comme la seule activité réellement productive. Destinée à fournir l’essentiel de notre alimentation et de notre revenu monétaire par les échanges de produits agricoles et d’élevage, la terre occupe une place primordiale dans les préoccupations des sociétés traditionnelles de notre zone d’étude. Les habitants (essentiellement à noyau Masikoro) de la commune rurale de Miary utilisent la terre comme le moyen principal de production agricole ; il assure la production essentielle de ce dont ils ont besoin quotidiennement. L’agriculture est tournée vers la production vivrière parce que la population, à grande majorité paysanne, développe d’abord dans ses champs les cultures de subsistance. Cependant, les cultures commerciales telles que le coton, le pois du cap ne sont pas entièrement exclues. La culture du coton a supplanté les cultures vivrières de pois du cap, de manioc et de maïs vers la fin du XX ème siècle à cause de l’aménagement de la vallée du Fiherenana et de la Taheza dans le cadre des grands projets de développement à Madagascar (SEDEFITA). Cette culture a attiré l’adhésion d’un grand nombre de planteurs d’autant que ceux-ci bénéficiaient l’appui technique, financier, en intrants et en matériels agricoles de la société HASYMA (HASY MALAGASY ou le coton malgache).

La culture du coton promettait la richesse en un temps record. Cette richesse s’exprimait extérieurement par l’acquisition d’un grand troupeau bovin et par le

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« bilohabohà 3 » ou à travers les festivités pendant lesquelles la population fait des dépenses ostentatoires. Mais cette culture est le monopole de la société HASYMA qui est le seul débouché qui se charge d’acheter les fibres textiles à l’état brut. Les agriculteurs doivent se soumettre aux caprices de cette société qui retarde souvent le paiement de la production de coton déjà livré. Par ailleurs, cette culture prive les paysans agriculteurs des produits vivriers essentiels qui assuraient leurs besoins fondamentaux. Les produits vivriers (manioc, patate douce, maïs, divers pois) sont consommés, en grande partie, par les producteurs eux-mêmes. Le surplus de production est monnayé.

Le rythme d’accroissement de la production ne suit pas celui de la démographie si bien qu’actuellement, les produits vivriers ne suffisent plus pour nourrir l’excédent de population. En effet, les pratiques cultures archaïques ne permettent pas d’avoir de meilleurs rendements. La production reste quantitativement figée sinon en régression tandis que les bouches à nourrir ne cessent d’augmenter. Il en est de même des superficies cultivées dont les superficies sont toujours les mêmes pour une population plus nombreuse. Evidemment, il existe une partie de la production qui est commercialisée mais cela n’est pas la traduction d’un surplus. Les paysans mettent en vente une partie de sa production pour pouvoir avoir un revenu monétaire utile dans le cadre des échanges commerciaux ou pour pouvoir s’acquitter des charges comme celles relatives à l’éducation des enfants ou la santé de la famille et autres.

L’inventaire des terres cultivables est effectué par les services du Ministère de l’Agriculture (agronomes malgaches et assistants techniques étrangers). Les problèmes de surpeuplement rural de la commune rurale de Miary et l’insuffisance de terres arables disponibles sont aggravés par les modes défectueux d’occupation des terres. Les agriculteurs de la Commune de Miary reçoivent un appui technique grâce à l’encadrement technique d’experts nationaux en agronomie (Exemple : Encadrement technique assuré par les techniciens de la FOFIFA 4).

3 « Bilo habohà » : C’est du « bilo » ou traitement d’une maladie par l’exorcisme. Ici, la personne atteinte du « bilo » n’est pas malade ; elle est « bilo » parce qu’elle voudrait montrer au grand public la richesse qu’elle a acquise par la culture du coton.

4 FOFIFA : Foibe Fiompiana sy Fambolena ou CNEADRU Centre National d’Elevage et d’Agriculture pour le Développement Rural

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Les paysans agro-pastoraux de la commune rurale de Miary appliquent à la fois le système de polyculture extensive pour les cultures vivrières et la monoculture pour la culture de rente de coton. La culture sèche se fait sur de vastes étendues de terrains. Le rendement est faible. Elle fait vivre un nombre limité de personnes. La culture irriguée sur « baiboho » par le truchement de canaux d’adduction d’eau à partir du fleuve Fiherenana pour l’irrigation des champs de cultures attire une forte densité de population qui se concentre dans les zones basses.

Dans la région du Bas-Fiherenana, plus particulièrement dans la commune rurale de Miary, on distingue deux types de système de cultures : le système de cultures extensif et le système de cultures semi intensif. Le premier système, à faible rendement, concerne essentiellement les cultures traditionnelles d’autosubsistance. Le deuxième système qui utilise des intrants agricoles (engrais chimiques ou fumure animale) s’applique à la culture du coton qui est une culture de rente et aux cultures maraîchères utilisant une main-d’œuvre experte. La production de produits maraîchers vise les consommateurs de la ville de Tuléar.

Autour des villages, s’étendent en auréoles concentriques ou en lanières parallèles les cultures associées et cela, suivant la configuration de l’espace exploitable. Si les hommes s’activent pour les céréalières et les tubercules, les femmes quant à elles se consacrent spécialement à la production des légumes verts dans les abords immédiats des villages. Il est, cependant, à faire remarquer que les paysans du delta du Fiherenana ne font jamais la culture du riz, car selon leurs coutumes, surtout dans le Bas-Fiherenana, la riziculture est « fady » taboue. On pourrait expliquer les causes de cette interdiction par l’insuffisance de l’eau dans une zone dont la densité de la population est très élevée et à l’aridité du climat. Dans cette zone, le maïs qui est une céréale moins exigeante en eau remplace le riz considéré comme l’aliment de base du Malgache. En dehors de ce delta, la pratique de la riziculture est autorisée. En effet, dans le moyen Fiherenana ( et Sakaraha) où le climat est plus clément, la riziculture constitue une activité importante des paysans. Même si elle n’était pas interdite, l’irrigation ne serait pas possible parce que le fleuve n’est pas permanent dans sa basse vallée. Le fleuve ne coule que durant quelques mois de l’année. De la même manière, dans la basse vallée de l’Onilahy, cette interdiction n’a pas sa raison d’être car le fleuve est pérenne.

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La fluctuation des produits agricoles présentés sur les marchés de la ville de Tuléar suit le rythme des saisons et les prix de vente en dépendent. Les prix augmentent plus particulièrement pendant la période de soudure. Aussi, la population de Miary a-t- elle l’habitude de conserver le plus longtemps possible certains produits vivriers comme le manioc, la patate douce par le séchage des tubercules. C’est pour cette raison qu’on peut trouver des produits agricoles secs dans quelques points de vente de la ville pendant la période de soudure ; c’est le cas, par exemple, du marché de la SCAMA.

PHOTO 9 : - Marchés aux produits agricoles de la SCAMA

Pendant la période des récoltes, les producteurs, les revendeurs de produits agricoles abondent aussi bien sur le marché de la commune rurale de Miary que sur ceux de la ville de Tuléar. A ce moment-là, les prix ont tendance à baisser. Les marchés sont saturés de produits vivriers produits des différentes zones d’approvisionnement, en particulier de la commune rurale de Miary. La majeure partie des paysans assure elle- même la vente des produits. Quelquefois, des intermédiaires se procurent ces produits vivriers pour les revendre dans les points de vente de la commune même.

La migration des populations vers les terres fertiles mal exploitées contribue à leur mise en valeur. Il faudrait donc faciliter leur intégration parmi les autochtones ; ce qui fut le cas dans le cadre de l’aménagement du SEDEFITA. L’acquisition des moyens de production, notamment la terre, a été facilité par le projet d’aménagement territorial.

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Ils ne sont pas d’éternels métayers au service des « zanatany ». Dans ce cadre de l’aménagement, d’ailleurs, ils bénéficiaient les semences sélectionnées et le matériel de labour. Un encadrement technique incluant les méthodes de cultures modernes leur est apporté aux fins d’amélioration quantitative et qualitative de la production agricole. Entre temps, les semences n’ont plus été sélectionnées de telle sorte que la production a diminué tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

PHOTO 10: - Marché aux produits agricoles de la SCAMA

Actuellement, les paysans bénéficient un encadrement technique leur permettant de favoriser l’augmentation de la production agricole et par la même occasion, satisfaire les besoins alimentaires de la population. Les agriculteurs du Bas-Fiherenana changent de mentalité et adoptent timidement les nouvelles méthodes de cultures à cause de l’intervention des experts en matière agricole qui assurent leur encadrement technique. L’arrivée des migrants, surtout des Hautes Terres, est un ferment favorisant l’adoption de techniques améliorées et la pratique de culture de produits à cycle court tels que le maraîchage.

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5.2.-Impacts socioculturels des migrations dans la commune rurale de Miary

Le gros village de Miary, en tant que chef-lieu de la commune rurale, est un centre névralgique d’une partie du Bas-Fiherenana dans la mesure où elle abrite beaucoup de services (santé, éducation, sports et loisirs, etc). Miary reçoit quotidiennement de nombreuses personnes provenant de l’intérieur même de la commune rurale, c’est-à-dire des autres villages qui composent celle-ci. La mobilité de ces personnes et conditionnée par plusieurs facteurs socioculturels : la santé, l’éducation, les sports, les contrats matrimoniaux à enregistrer dans les bureaux de la commune.

Miary dispose aussi des sites touristiques tels que le Banian « Fihamy » et les tombeaux royaux d’Ambohibola. La société Masikoro de la basse vallée du Fiherenana respecte encore ces lieux sacrés et vénérés par les ancêtres. Ces lieux deviennent d’ailleurs un patrimoine commun tant ils recèlent beaucoup d’histoires.

Sur le plan culturel, Miary s’attache encore aux pratiques ancestrales, notamment à ses mœurs et coutumes. La conservation des coutumes et des mœurs des ancêtres est une grande première parmi les différents clans qui constituent la population de Miary. Pendant les vacances, les activités culturelles telles que le « savatse » ou la circoncision, le « doranga » ou la savate malgache, etc … sont nombreuses. Elles animent les villages qui manquent de loisirs.

Sur le plan sanitaire, le CSB-II de Miary reçoit plusieurs aides matérielles de la part des différents hôpitaux et pharmacies de la ville de Toliara. Cet appui permet au dispensaire d’avoir une plus grande capacité à accueillir tous les jours beaucoup de patients lesquels viennent de l’extérieur de la commune pour se faire soigner. Ce sont surtout des enfants de moins de dix ans qui sont accueillis par le dispensaire. Les principales maladies enregistrées sont le paludisme et la diarrhée. La consultation auprès du médecin du dispensaire est strictement gratuite. Les prix des médicaments sont à la portée de la bourse des malades.

La commune rurale de Miary est dotée d’une école primaire publique et d’un collège d’enseignement général public. Chacun de ces établissements compte plus d’une centaine d’élèves ou de collégiens qui viennent même de l’extérieur de la commune. Les

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aides octroyées aux établissements publics proviennent uniquement de la (CISCO) circonscription scolaire. Les infrastructures de base telles que les salles de classe sont un don de la commune grâce au dynamisme du Maire qui cherche tous les moyens pour développer l’éducation. Certaines écoles sont appuyées matériellement par des Toulousains (France).

Les activités sportives sont relativement animées dans la commune rurale de Miary grâce à la participation des différents Fokontany. Un esprit d’émulation et d’enthousiasme est créé pendant les manifestations.

Les relations matrimoniales sont aussi une occasion pour renforcer l’intégration des groupes ethniques migrants dans la communauté Masikoro et des villages les uns par rapport aux autres. Exemple : les jeunes d’Antaikoaky se marient avec les jeunes de Miary, de Mandrosoa, etc. On peut également trouver une jeune femme qui quitte son village pour aller s’installer dans une autre commune rurale ou dans un autre village pour y chercher de la fortune.

5.3.- Impacts commerciaux des migrations dans la commune rurale de Miary

Dans la commune rurale de Miary, la plupart des habitants travaillent la terre et ce, en vue de la production de biens agricoles destinés à être consommés sur place ou pour une vente dans les différents marchés de la ville de Toliara. Les produits agricoles d’autosubsistance s’avèrent de plus en plus insuffisants pour une population en croissance rapide. Il est donc temps de chercher tous les moyens pour accroître cette production agricole, soit par l’extension des surfaces cultivées, soit par l’amélioration des rendements.

Malgré tout, cette insuffisance de la production n’empêche pas les agriculteurs de mettre sur le circuit commercial une partie de leurs récoltes afin de se procurer un revenu monétaire. Ce dernier leur sert à l’achat des produits de première nécessité PPN tels que le riz, la viande ou le poisson, le sucre, le savon, l’huile, le savon, le pétrole lampant ou la bougie, etc. L’argent tiré de la vente d’une partie des produits agricoles sert également à faire face à certaines obligations familiales comme les charges relatives à la scolarisation des enfants, les frais médicaux, les événements familiaux. Le commerce

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le plus florissant est celui des produits vivriers. Les agriculteurs vendent une partie de la production à des prix qui leur permettent d’acheter les produits de première nécessité dont ils ont besoin. La totalité des produits agricoles n’est pas autoconsommée ; une partie de la production agricole est monnayée. Cette commercialisation des produits agricoles se fait aussi bien dans la commune rurale de Miary que dans les autres communes rurales périphériques ou dans le plus gros centre de consommation régional que constitue la ville de Tuléar.

Aujourd’hui, il y a des gens qui achètent des produits auprès des agriculteurs avant de les revendre sur les différents marchés. Le charbon de bois est largement exploité dans la commune rurale de Miary. La commercialisation de ce produit se fait, le plus souvent, à l’intérieur même de la commune d’autant que la population utilise comme foyer le « fatapera gasy ». Il existe plusieurs manières d’assurer le commerce :

- la vente aux collecteurs revendeurs, - la vente directe aux consommateurs, - la vente sur place à un transporteur.

D’une manière générale, le pouvoir d’achat de l’agriculteur est déterminé, en partie, par le revenu généré par la vente partielle des produits bruts agricoles. Les prix des produits sont aléatoires ; l’augmentation de ces prix pénalise énormément les consommateurs d’autant que les nombreux intermédiaires aggravent la situation. Les marchandises sont accessibles durant les récoltes. Ce qui n’est pas toujours le cas lorsque les produits deviennent de plus en plus rares. L’augmentation des prix des produits peut entraîner de sérieux problèmes parmi les consommateurs.

Pendant certaines années, il se peut que l’offre devienne trop faible tandis que la demande restant forte provoque l’augmentation des prix. Le commerce des produits agricoles a engendré la prolifération des collecteurs-revendeurs qui cherchent les marchandises jusque dans les lieux de production.

Les habitants de la commune rurale de Miary profitent l’élargissement du commerce de leurs produits qui peuvent être écoulés dans les différents marchés locaux et régionaux. Il y existe plusieurs types de commerce : le commerce de micro détails et le commerce de gros. Ils peuvent se faire aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la commune rurale. Les plus importants parmi ces marchés sont ceux de la ville de Tuléar.

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Par exemple, les revendeurs de charbon livrent tous les jours leurs produits (sous forme ambulante) dans les différents quartiers périurbains de la ville de Toliara.

La distribution des biens s’opère dans des lieux précis : les marchés. Les échanges commerciaux permettent aux consommateurs de bénéficier d’une large gamme de produits devant satisfaire les besoins de tout un chacun. Les services commerciaux mettent à la disposition des consommateurs les biens dont ces derniers ont besoin.

Les agriculteurs et les éleveurs préfèrent les acheteurs pouvant les approvisionner en contrepartie d’objets fabriqués. L’acheminement des produits vers les centres de consommation est assez difficile, car les voies de communication sont en mauvaises état et par là, rendent incertain le développement du commerce. Par conséquent, les prix des marchandises dépendent des conditions d’acheminement des produits des lieux de production vers les lieux de consommation. Les produits de l’élevage font l’objet des transactions commerciales par la population de la commune rurale de Miary. Ils mobilisent une partie assez importante des éleveurs qui proposent leurs marchandises dans les points de vente du bétail, les différents marchés de la ville ou qui pratiquent le système de vente de porte à porte dans les différents quartiers de la ville. Aujourd’hui, cette forme de commerce intéresse beaucoup de gens dans la commune rurale de Miary et de ses environs.

5.4.- Impacts économiques

Les activités principales de la population de la commune rurale sont l’agriculture, l’élevage, la chasse et la cueillette. Ces activités se pratiquent d’une manière traditionnelle. Ce qui sous-entend la faiblesse du rendement et de la production. Cette production est, d’ailleurs, insuffisante pour satisfaire les besoins élémentaires de la population. Cette faiblesse du rendement et de la production s’explique par plusieurs facteurs dont notamment les caractéristiques des sols, les conditions climatiques ingrates, l’imperfection des méthodes et des techniques culturales. Les produits, par ailleurs, sont dans les zones plus ou moins enclavées et les routes ont un état déplorable. A cela, la population éprouve de grandes difficultés dans leurs activités agricoles et d’élevage dans la commune rurale de Miary de telle sorte qu’elle cherche refuge dans la ville voisine où elle espère trouver facilement du travail. Ce qui n’est pas toujours facile, car cette population n’a pas de qualification professionnelle.

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Dans la commune rurale de Miary, il y a plusieurs activités économiques telles que la pratique des cultures vivrières et des cultures commerciales, les activités artisanales, la collecte des produits en vue d’une éventuelle revente. En effet, cette zone est devenue une zone d’accueil des migrants à cause de ses potentialités économiques. Par exemple, aujourd’hui, certains Masikoro ne délaissent pas leurs champs au détriment des activités minières comme l’exploitation du « saphir » à Ilakaka.

Le commerce revêt un caractère particulier d’autant qu’il est dominé par l’informel. Ce qui n’est pas un caractère particulier du commerce dans la commune rurale de Miary mais de l’ensemble du territoire national. La population locale se ravitaille auprès des épiceries en produits finis au même titre que ceux de l’ensemble de la grande île. Ainsi, à Toliara, les « mpanao kinanga » revendeuses sont présentes dans les activités commerciales. En tout cas, naturellement, il existe de grandes différences sociales et économiques au sein même de ce secteur informel. Les épiceries et les épi- bars se multiplient ces dernières années ; ils occupent une place importante dans les transactions commerciales à l’intérieur de la commune rurale de Miary. Les « mpanao kinanga » sont en majeure partie des femmes.

Les « mpanao kinanga » achètent les produits à un prix très bas auprès des vrais producteurs ; elles revendent les mêmes produits à un prix très élevé. Ainsi, non seulement ils réalisent des bénéfices substantiels mais ils arrivent à se faire rembourser les différents frais (manutentions, transports). Ce type de commerce n’est pas uniquement l’affaire des autochtones « tompontany » mais également et surtout des migrants « mpiavy ». Mais certains documents attestent que l’effectif des migrants diminue avec la distance qui sépare les lieux de départ et les lieux d’arrivées. Les raisons de ces départs, justement, sont multiples et variées : les plus fréquentes sont la fuite en avant à cause de la sécheresse, l’insuffisance des terres à cultiver, la pléthore de la démographie, le commerce des produits vivriers.

Cependant, les activités commerciales qui se pratiquent à l’intérieur de la commune rurale de Miary sont caractérisées par leur aspect informel ; on devient commerçant pour n’importe quel produit. Par ailleurs, les produits commercialisés ne sont pas les même à longueur d’année. Ils sont fonction de la disponibilité des produits de telle sorte qu’à une saison bien déterminée, les commerçants écoulent les produits.

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Les prix de ces produits baissent à cause de leur abondance sur le marché local et régional. En effet, la commercialisation des produits agricoles de la commune rurale de Miary donne, sans doute, une certaine impulsion à l’économie car les quelques denrées proposées sont essentiellement des céréales (maïs) et des féculents (pois du cap, manioc, patate douce) lesquels sont des produits d’autosubsistance paysanne. Les producteurs et les commerçants peuvent être des paysans. Une partie de la production agricole de la commune rurale de Miary est vendue dans les communes périphériques.

La commercialisation des produits agricoles et d’autres sont à la base des mouvements migratoires de la population. Dans la circonscription communale de Miary, chacun produit soi-même tout ce dont il a besoin pour l’autosubsistance de la famille. Une partie mais non le surplus commercialisable est mise en vente pour que le paysan puisse avoir accès à un revenu monétaire. Le commerce intérieur a une importance non négligeable dans l’économie de la commune. Ce commerce intérieur n’exclut pas le commerce extérieur (commerce avec les zones extra communales).

Certains vendeurs se spécialisent dans le commerce de produits bien déterminés de telle sorte que lorsque ces derniers deviennent rares, les commerçants ont du mal à trouver des marchandises. Le manque de provisions suffisantes pour toute l’année constitue un problème à l’économie de la commune de Miary ; cette pénurie est aggravée par les difficultés de transports des produits locaux à cause du mauvais état des axes routiers et de la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs. Les activités économiques de la région du delta Fiherenana sont basées sur les cultures vivrières et les cultures industrielles, surtout dans la commune rurale de Miary. Les produits sont, soit consommés localement, soit vendus. En effet, la population qui est à majorité paysanne a une économie d’autosubsistance. Elle essaie autant que faire se peut de satisfaire ses besoins les plus élémentaires par la production de vivres telles que les tubercules (manioc, patate douce, ignames), les céréales (maïs, le sorgho), les légumes (pois du cap, ambérique, pois vohême, etc), les fruits (mangues, oranges, citrons, bananes, goyaves). Cependant, tous ces produits ne sont pas autoconsommés ; une partie est monnayée. Le revenu tiré de la vente d’une partie des produits sert à l’achat de produits de première nécessité, notamment le riz, la viande, le poisson, le pétrole, la bougie, le bois d’énergie ou le charbon de bois, l’habillement. On n’oublie pas non plus les charges relatives à la scolarité des enfants, à la santé, aux cérémonies familiales.

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Les habitants de la commune rurale de Miary sont très attachés aux structures commerciales car c’est un système générateur de croissance économique et donc de développement. Cependant, l’économie de la commune rurale de Miary connaît de nombreuses difficultés ; la principale cause est le mauvais état des routes. Aussi, l’évacuation des produits s’avère-t-elle difficile. Rares sont les voitures de transports des produits qui arrivent jusqu’aux lieux de production. Les paysans se contentent de la charrette à bœufs pour le transport de leurs produits agricoles.Mises à part les activités agricoles, les habitants de la commune rurale de Miary exploitent la forêt. Ce qui contribue, pour une large part, à la dégradation de la couverture végétale qui devient de plus en plus médiocre d’autant qu’on est dans un climat aride. La régénération des plantes se fait difficilement à cause du défit hydrique.

Les autorités aussi bien nationales que communales sont les premiers responsables du développement économique. En effet, il est sans conteste que l’exploitation abuse de la forêt, par exemple la fabrication du charbon de bois et les cultures sur brûlis, constitue un fléau qui risque de mener la population à la catastrophe. Aussi, les autorités communales devront-elles se montrer les farouches défenderesses de cette richesse et ce, pour le bien de tout un chacun. Actuellement, le gouvernement malagasy met en œuvre une politique de grande envergure dans le cadre de la préservation et de la protection de l’environnement sur l’ensemble de l’île. Cette politique entre dans le cadre général de la lutte pour la réduction de la pauvreté.

En somme, le village de Miary en tant que chef lieu de la commune accueille les habitants et en même temps ses environs avec leur propre circulation et le transit de tous les usages, en raison de la dissociation des affaires publiques.Cette commune avait l’intension de changer leur de vie, mais les coutumes et les phénomènes de la pauvreté jouent un rôle très majeur Enfin, la réhabilitation des infrastructures de base est nécessaire dans cette commune. Pour régler les problèmes en aval, il faut d’abord les résoudre en amont. Dans cette perspective d’adéquation de la population rurale réside dans des idéologies primitives (anciennes).

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Chapitre-VI: - IMPACTS A L’EXTERIEUR DE LA ZONE D’ACCUEIL

6.1.- Changements liés au mode de vie

Dans la Commune rurale de Miary, la population est majoritairement constituée d’agro-éleveurs et d’exploitants forestiers (dans le sens large du terme). La vie s’organisait donc par rapport aux champs de cultures, par rapport également aux troupeaux bovins et enfin par rapport à la forêt. Alors que la population était jadis peu nombreuse, les terres offraient à la population ce dont elle avait besoin pour sa survie. Aujourd’hui, les choses ont eu le temps de changer d’autant que l’accroissement de la population qui connaît un taux déjà élevé est accentué par les arrivées successives de migrants dans la zone. Les migrants de l’extrême Sud de Madagascar ont véhiculé avec eux leurs pratiques culturales destructrices, notamment le « hatsake » ou cultures sur brûlis. Cette pratique serait à la base du recul de la forêt.

Le mode de vie des habitants a grandement changé par rapport aux années passées. Beaucoup de gens se déplacent vers d’autres lieux espérant y trouver des conditions de vie meilleures, notamment vers la commune urbaine de Toliara et récemment vers Ilakaka avec le boom du saphir. C’est pour cela que des mouvements migratoires s’opèrent vers les abords immédiats de la commune rurale de Miary. La naissance d’habitats temporaires et dispersés ou de campements pour des raisons diverses, en l’occurrence la surveillance des cultures et des récoltes en est les témoins.

La plupart des gens adoptent un mode de vie traditionnel lié aux travaux des champs, à l’élevage extensif et à l’exploitation de forêt. Ce mode de vie associative façonne les mentalités dont le premier objectif est l’autosubsistance. L’arrivée de migrants de diverses origines et la coexistence avec des groupes ethniques aux mœurs différentes a bouleversé les Masikoro de la commune rurale de Miary. Il ne faudrait pas minimiser non plus la croissance très rapide de la population. En effet, cette augmentation fantastique de la population a comme premières conséquences l’insuffisance des terres à cultiver, l’abattage de forêt, la multiplication des activités telles

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que le maraîchage par les migrants Betsileo, le mode d’habillement, la naissance de besoins nouveaux. On n’oublie pas la fabrication et la commercialisation du charbon de bois, cette source d’énergie qui a connu sa grande utilisation avec la vulgarisation du foyer « fata-pera gasy » vers la fin du XX ème siècle. Tous ces changements ont été véhiculés par les migrants qui font le va-et-vient entre Miary et Toliara.

Beaucoup de personnes tendent à construire leurs maisons en dur ou à l’aide de divers matériaux comme les tôles ondulées. D’une manière générale, ces modifications proviennent des migrants vendeurs et producteurs de la commune rurale de Miary. Certains habitants sont jaloux de leurs voisins et ils pourraient recourir à la sorcellerie pour nuire à leurs semblables. Ces derniers quittent leurs villages pour aller habiter dans la ville de Toliara car ils ne supportent plus la cohabitation avec les campagnards.

Ces diverses activités économiques engendrent des phénomènes migratoires dont les plus importants sont les migrations temporaires, voire quotidiennes entre la commune rurale de Miary et la ville de Toliara. Les déplacements quotidiens de certains habitants de la région de Miary ont pour objet la vente des produits agricoles ou laitiers dans les différents quartiers centraux et périurbains de la ville de Toliara dont la consommation ne cesse de s’accroître dans le temps et dans l’espace. Les paysans sont soumis à deux forces d’attraction contradictoires : d’une part, l’amour de leurs villages, d’autre part la nécessité de vendre leurs produits dans le plus grand centre de consommation. Les migrations procurent à la population rurale un certain nombre d’avantages : quelquefois, les migrants reviennent aux villages avec beaucoup d’argent et ils peuvent aider matériellement et/ou financièrement les membres de la famille qui restent à la campagne.

Les gens qui exercent les mouvements pendulaires entre Miary et la ville de Toliara ne cherchent pas à résider définitivement dans cette dernière ville ; ils reviennent dans leurs villages d’origine.

6.2.- Changements liés à la densité de la population dans le monde rural

L’homme est un éternel insatisfait et un être mobile qui cherche ailleurs ce qui lui manque dans sa zone d’origine. Les déplacements de personnes ou de groupes de

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personnes d’un endroit à un autre sont la traduction spatiale de cette instabilité. Les migrations quotidiennes entre la commune rurale de Miary et la ville de Toliara ne sont pas le fait d’un caprice. Les gens se déplacent en espérant trouver dans la ville de meilleures conditions de vie. Cependant, ces déplacements de population ont des conséquences graves sur l’économie rurale parce que la campagne se vide de sa population active : ce sont surtout les éléments jeunes qui se déplacent, donc la force de travail.

Par ailleurs, la population rurale souffre beaucoup sur le plan sanitaire. En effet, il n’existe dans la commune rurale de Miary qu’un centre de santé de base du niveau II (CSB-II). Cette formation sanitaire n’est à même de guérir les maladies à cause du manque de compétences et des prix des médicaments qui ne sont pas toujours à la portée de la bourse des patients. Pire encore, certains médicaments n’existent pas dans la pharmacie de la CSB-II ; il est donc impératif pour les malades d’aller à Toliara pour s’en procurer. Pour bien soigner un malade, la famille pense tout de suite aller à l’hôpital de la ville qui est mieux doté tant en personnel compétent qu’en médicaments.

Quelquefois, les jeunes se disputent avec leurs parents et ils quitter le foyer parental ; ils quittent leurs villages et ils s’installent dans la ville de Toliara. Ils doivent trouver du travail pour gagner de l’argent et assurer leur vie. A cela s’ajoutent des migrations d’un autre ordre comme le mariage, surtout pour les jeunes femmes. Elles doivent intégrer le foyer conjugal alors que le partenaire est un citadin. Elles quittent alors le foyer parental.

La sécurité n’est pas toujours assurée dans les zones rurales à cause des voleurs qui dérangent les agriculteurs et les éleveurs. Certains d’entre eux abandonnent leurs propres travaux et ils cherchent d’autres occupations dans les milieux urbains. La plupart du temps, ce sont les jeunes qui partent. Il en résulte une baisse considérable du taux de natalité dans les zones de départs. La plupart des ruraux se déplacent vers la ville de Toliara qui est une agglomération importante et dont les habitants exercent, en majorité partie, des activités non agricoles (commerce, industrie, administration, …).

Cette émigration massive pose un grand problème à la commune rurale de Miary : la population urbaine augmente rapidement et cela, de façon incontrôlée, tandis

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que la population rurale diminue. Les migrations ont beaucoup d’impacts sur l’effectif de la population de la commune rurale de Miary.

Actuellement, le spectre de l’insécurité sociale règne partout dans le bas Fiherenana. Aussi, la population, plus particulièrement les jeunes adoptent-ils la « stratégie de la fuite en avant ». Ils migrent vers la ville voisine espérant, justement, un cadre physique et professionnel plus en sécurité ; ce qui n’est pas toujours le cas. Les brigands sont les ennemis des honnêtes personnes. Cette insécurité rend difficile la circulation des hommes et des marchandises, plus particulièrement les « Mpanao Kinanga » ; ils craignent d’être victimes des cambrioleurs, des criminels, etc.

En revanche, les déplacements massifs des ruraux permettent souvent à la zone d’étude d’échapper au surpeuplement, de répartir les terres à un plus petit nombre d’exploitants, d’aboutir à une rationalisation des cultures. La diminution de la population active à la campagne entraîne une chute de la production agricole.

Ces mêmes déplacements mais dans l’autre sens engendrent dans la ville une transformation du paysage urbain. L’importance de ces déplacements entraîne une ruralisation de la ville de Toliara. En effet, des faits insolites tels que l’abondance des charrettes à bœufs dans le service des transports, les animaux d’élevage en divagation dans les rues de la ville, les modes de vie des ruraux ne pouvant pas se débarrasser de leurs habitudes témoignent cette ruralisation de la ville. En d’autres termes, les ruraux installés en ville continuent leurs activités de la campagne.

La population rurale vieillit parce que les jeunes ont abandonné la campagne et cela, au bénéfice de la ville. Son effectif stagne. En revanche, le taux d’accroissement de la population urbaine ne cesse de s’accroître très rapidement. L’agglomération urbaine absorbe la population villageoise et on dit que : « la ville mange la campagne ». Plus la ville s’agrandit, plus les déplacements quotidiens de la population de la commune rurale de Miary ne s’amplifient parce que les ruraux espèrent trouver dans le centre urbain des activités génératrices de revenu. Ces déplacements revêtent différentes formes tant par leur durée que par les moyens de transports utilisés. Ces migrations entraînent des changements au sein des sociétés traditionnelles.

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6.3.- Changements socioculturels

L’identité culturelle a un rôle primordial dans la formation des jeunes. Leur vie sera soumise au respect des normes sociales, historiques différenciées et des modèles de comportements qui se transmettent de génération en génération. Dans la commune de Miary, le taux de scolarisation des enfants est relativement bas à cause de différents facteurs dont notamment la capacité d’accueil des établissements publics réduits au CEG (Collège d’Enseignement Général) et à l’EPP (Ecole Primaire Publique) ainsi que la pénurie des enseignants. Certains élèves vagabondent dans les rues du chef-lieu de la commune pendant les heures de cours ; d’autres gardent les zébus dans les pâturages sur recommandation de leurs parents.

Dans la Commune de Miary en général, une grande partie des habitants sont des illettrés. Certes, il y a des élèves qui continuent d’étudier jusqu’en classe de 3 ème . Cependant, les plus persévérants poursuivent leurs études dans les lycées de la ville ou à l’université. Cela voudrait dire que de nombreux élèves migrent vers la ville de Toliara et fréquentent les établissements publics et privés confessionnels et laïcs de la ville. Ils finissent par s’intégrer dans le monde citadin et ils ne veulent plus retourner à la campagne. Ils sollicitent même les jeunes de la campagne à emboîter leurs pas parce que la vie citadine est agréable.

Les loisirs et la beauté de la ville attirent les jeunes de la campagne de la région du delta de Fiherenana. La ville de Toliara est très fortement envahie par les migrants scolaires.

La commune rurale de Miary connaît, pendant certaines années, des catastrophes naturelles (les inondations du fleuve Fiherenana ou « Agnovavy ») qui provoquent d’énormes dégâts matériels. Les aléas climatiques responsables de la sécheresse dans cette zone maintiennent souvent celle-ci à la pénurie. Ces fléaux naturels engendrent un certain nombre de problèmes sur l’environnement et l’apparition de plusieurs maladies.

A ce propos, le gouvernement malagasy déploie actuellement beaucoup d’effort pour lutter contre l’épidémie et les pandémies perturbent les habitants de la grande île en général. En effet, la commune rurale de Miary bénéficie d’un Centre de Santé de Base

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Niveau-II (CSB-II). Ce dernier accueille la totalité des personnes malades de la commune rurale de Miary et de ses environs. Certaines gens préfèrent se faire consulter directement dans les différents hôpitaux de la ville de Toliara. On peut noter que les services sanitaires de la ville de Toliara sont très importants pour les ruraux et les citadins ; le problème réside dans l’insuffisance des infrastructures sanitaires dans la commune rurale de Miary, l’insuffisance de médicaments et la qualité des soins. C’est la raison par laquelle, presque la moitié de la population se sent obligée d’aller à Toliara pour se faire soigner.

Au niveau des loisirs, la ville de Toliara est très attrayante car, il faut l’admettre, à la campagne, les jeunes n’ont pas suffisamment de cadres tels que les discothèques, les vidéothèques, des places publiques bien aménagées, des bibliothèques, etc. Pour combler ces lacunes, les jeunes de la commune rurale de Miary se rendent à Toliara. Les salles de spectacles, les cinémas, les théâtres, les musées et les expositions attirent les jeunes d’autant que la publicité ne croise pas les bras, elle est même très agressive.

Sur le plan sportif, par exemple, des équipes de football venant de la commune rurale de Miary affrontent des équipes d’autres communes rurales voisines (commune rurale de Mitsinjo-Betanimena), voire des équipes de la commune urbaine de Toliara. Les sports traditionnels connaissent un nouveau souffle. La reprise de leurs pratiques correspond à l’animation du monde rural car ce sont des spectacles qui attirent beaucoup de monde. Ces spectacles sont également des distractions régulières pour l’ensemble de la population. Ces sports entretiennent physiquement le corps mais aussi moralement l’esprit. Parmi ces disciplines sportives, le cyclisme, le marathon, la boxe traditionnelle « Doranga ou Morengy » ne sont pas en reste.

Mises à part ces activités sportives, la ville de Toliara développe également le tourisme actif qui se présente sous différentes formes : le tourisme balnéaire, le tourisme de découverte, le tourisme religieux, le tourisme de vente et d’achat d’objets d’art et de souvenirs, le tourisme de curiosité.

Les quelques industries de la ville de Toliara et ses ateliers absorbent les jeunes venus de la périphérie dont notamment ceux de la commune rurale de Miary. Le déracinement des jeunes commence par des mouvements pendulaires entre la commune et la ville de Toliara d’autant que les jeunes se désintéressent des activités agricoles. Les

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zones périphériques alimentent la ville de Toliara en main-d’œuvre non qualifiée, temporaire qui ne reste pas longtemps en ville. Toliara, en tant que capitale régionale du Sud-ouest malagasy, continue d’exercer une influence sur la population paysanne grâce à ses équipements attrayants. Il s’agit d’équipements sanitaires, commerciaux et éducatifs.

C’est généralement dans le centre ville que sont concentrés les équipements nécessaires aux besoins de la population. On y trouve surtout des lieux de loisirs (cinémas, grands cafés, bars), des établissements culturels (musées, théâtres, maisons de culture, centres d’exposition, bibliothèques), des centres sociaux (dispensaires, pharmacies, cliniques, hôpitaux). La ville offre souvent une organisation rationnelle des activités aussi bien dans le temps que dans l’espace.

6.4.- Changements sur le plan économique

L’économie de la commune rurale de Miary est basée sur l’agriculture, l’élevage et l’exploitation de la forêt. Aussi, les habitants de la commune rurale de Miary commercialisent leurs produits agricoles, leurs produits d’élevage et les produits de la forêt sur les marchés bien achalandés de la ville de Toliara. Cette ville attire aussi grâce à ses fonctions de centre important régional des affaires commerciales. Elle devient ainsi une véritable bénéficiaire de la croissance économique de la région. Dans cette ville, on retrouve les grands marchés régionaux.

La commercialisation de produits agricoles fait partie des activités économiques. Les produits locaux ne viennent pas tous de la commune rurale de Miary ; certains proviennent de Behompy, Belalanda, Maromiandra, etc. Le développement des cultures commerciales et vivrières entraîne un profond bouleversement au sein des sociétés paysannes.

Dans l’ancienne économie de subsistance, les membres d’une même famille travaillent ensemble pour les récoltes qui seront conservées dans des entrepôts avant d’être consommées par l’ensemble des membres de la famille. Aujourd’hui, presque chaque individu a son compte bancaire. C’est donc le développement de l’individualisme et de la culture de « chacun pour soi ». Les banques de Toliara sont largement tributaires des activités commerciales, industrielles et touristiques. Il existe dans la ville de Toliara quatre banques malagasy (BFV-SG, BNI-CL, CEM, BOA) qui essaient tant bien que mal

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de satisfaire leurs clients. Les paysans de la commune rurale de Miary et ses environs épargnent, en partie, leur argent dans ces banques à cause de l’insécurité sociale qui règne sur l’ensemble de l’ex-province de Toliara.

Il existe des moyens par lesquels la ville contraint les paysans vendeurs de la région à assurer son approvisionnement vivrier, qui doit aller croissant. Les activités urbaines sont favorables au développement des courants migratoires circulaires ou pendulaires avec l’essor corrélatif de tous les circuits commerciaux.

La spécificité du ravitaillement urbain en produits vivriers ne doit pas occulter celui du bois ou du charbon de bois, si dommageable pour l’écologie et l’environnement vert.

Les producteurs et les vendeurs cherchent à accroître leurs biens personnels en épargnant quantité d’«Ariary» dans les différentes banques implantées à Toliara ville. Les paysans vendeurs vont écouler leurs produits en ville et en achètent d’autres pour ravitailler la population de la Commune de départ. Le retard des migrants est nécessaire en ce sens qu’on constate une modification du mode de vie des villageois. La Commune rurale de Miary compte beaucoup d’épiceries et d’épiceries-bars. Tous les articles qui se rencontrent dans ces épiceries sont vendus de Toliara.

Le développement de la Commune de Miary et ses environs est très important dans le cadre de l’aménagement des routes. Cela revient à considérer l’harmonie entre les citadins et les villageois comme une condition sine que non du développement économique en général. La réhabilitation des cheminements de migrants, des centres de santé, des bâtiments d’enseignements est nécessaire pour avoir un développement durable.

L’évolution économique d’une région dépend des mentalités des gens, surtout des activités coutumières. L’amélioration des activités économiques dans le delta de Fiherenana constitue un véritable pôle du développement de la société. L’économie informelle permet à beaucoup de citadins et de campagnards de survivre.

Dans la ville, le commerce connaît également de profondes mutations. En général, le commerce local ne dispose pas d’un réseau aussi complet que le commerce de

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niveau régional. Les échanges sont limités ; toutefois, le marché local permet à la population d’acquérir les objets usuels, les vêtements indispensables. Ces marchés ont une fonction économique réduite, mais les lieux de rencontre jouent un rôle social important pour la production assurée par les petits planteurs.

Bref, il est vrai que la commune rurale de Miary possède des traces de la société traditionnelle. La diversité migratoire correspond à une mobilité des personnes de tous les niveaux. L’importance du déplacement quotidien de la population de Miary vers Tuléar, intervient dans plusieurs motifs. Les mouvements pendulaires des ruraux vers la ville jouent un rôle moteur pour l’accroissement de chaque côté.

Le retour au village aboutisse à des changements socio-économiques, culturels et même commerciaux, qui absorbent l’essentiel des nouveaux gains obtenus dans le cadre de ces mouvements alternatifs ou circulaires. « La plus grande division du travail matériel et intellectuel est la séparation de la ville et de la campagne.

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CONCLUSION GENERALE

En somme, parmi les différentes communes périphériques de Tuléar (Miary, Belalanda, Mitsinjo-Betanimena, Ambohimahavelo, etc…), nous avons choisi celle de Miary pour de multiples raisons, notamment sa grande potentialité économique, la dynamique de sa population et son histoire. Pour bien montrer cette dynamique, nous avons mis en évidence les migrations pendulaires de la population aussi bien à l’intérieur même de la circonscription communale qu’entre la commune rurale de Miary et la ville de Tuléar.

Un essai de modélisation spatiale montrant l’importance des personnes qui partent quotidiennement de leurs villages pour revenir au cours de la journée a été faite afin de justifier les « mouvements pendulaires ». Ces mouvements quotidiens sont dictés par les activités de la population, notamment les travaux champêtres, le salariat dans la ville voisine, le commerce des produits agricoles, la poursuite des études dans les écoles de la ville, la santé et d’autres motifs de déplacements dont la liste n’est pas close. Par ailleurs, des personnes n’appartenant pas à la population de la commune rurale de Miary y viennent pour différentes raisons dont la collecte des produits locaux.

Les activités économiques sont, de loin, les motifs qui dictent les déplacements aussi bien des autochtones que des personnes étrangères à la commune. Ces déplacements, justement, se font quotidiennement entre Miary et Tuléar. Il y a donc lieu de parler de « mouvements pendulaires ». Il nous a paru intéressant de faire l’étude de ces mouvements, en particulier voir l’importance des partants par rapport aux rentrants.

Ces mouvements pendulaires ont des impacts sur les activités habituelles des habitants de la commune rurale de Miary. D’aucuns ignorent que la ville de Tuléar exerce une attraction sur sa périphérie immédiate ; d’où une concentration de population dans le centre urbain au détriment de la campagne qui se vide de ses habitants. Ces départs de populations de la campagne qui entament l’exode rural pénalisent les zones rurales car la main-d’œuvre diminue au fil des temps. Les migrations de populations jouent, à la rigueur, un double rôle. Premièrement, les villages deviennent paisibles durant la première moitié de la journée à cause de l’absence momentanée des habitants dont une grande partie se rend en ville pour diverses raisons. Deuxièmement, les activités

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économiques sont un petit peu abandonnées, notamment les activités agricoles et d’élevage parce que les jeunes sont attirées par la ville voisine.

Il faudrait, cependant, souligner que les migrations quotidiennes ne se traduisent pas par l’abandon définitif par la population de la commune rurale de Miary de son lieu d’origine, loin s’en faut. La commune exerce toujours une attraction sur les populations de contrées plus arides, notamment celles des régions de l’extrême Sud de Madagascar chassées par la sécheresse. En quelque sorte, Miary constitue une zone d’accueil des migrants sans terres.

Par conte, la ville de Tuléar est un exutoire des produits agricoles, d’élevage et de la forêt (en particulier le bois et le charbon de bois) mais également un réservoir d’emplois et d’éducation, un lieu pour un meilleur traitement des maladies. Bref, la ville de Tuléar attire les paysans pour beaucoup de raisons dont la liste est fastidieuse à établir. Tuléar promet beaucoup de loisirs qui n’existent pas à la campagne. Les jeunes qui n’ont pas trouvé du succès dans leur formation complètent le lot des sans emploi dans la ville de Tuléar ; ils peuvent être tentés par la délinquance pour survivre. En d’autres termes, la ville n’offre pas automatiquement de belles choses. Les chômeurs peuvent aller à la dérive.

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LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1: - Variation des températures …………………………………………...12

TABLEAU 2: - Répartition des précipitations dans le temps (mm) ------14

TABLEAU 3: - Sectorisation et démographie par FKT de la commune rurale de Miary (2006) ------22

TABLEAU 4: - Structure de la population de la commune de Miary ------23

TABLEAU 5: - Le bord pour la gestion des soins de santé primaires dans les CSB II Miary 2007 ------24

TABLEAU 6: - Classification des groupes ethniques dans la commune rurale de Miary 25

TABLEAU 7: Résultats des examens d’entrée en classe de 2 nde en 2006 ------26

TABLEAU 8: - Fiche synoptique du CSB-2 de Miary ------28

TABLEAU 9: - Calendrier cultural des produits agricoles ------34

TABLEAU 10 : - Les différents produits et la variation de prix ------37

TABLEAU 11 : - Nombre des élèves originaires de Miary qui fréquentent les Lycées de Toliara ------59 LISTE DES PHOTOS

PHOTO 1: - Le Fiherenana à la sortie du plateau calcaire ...... 16

PHOTO 2: - Champ de culture de maïs dans le bas Fiheregna ...... 31

PHOTO 3: - Commercialisation de la patate douce au marché de la SCAMA Betania ... 33

PHOTO 4: - Transport des sacs de charbon de bois par charrette Lefebvre ...... 35

PHOTO 5:-transport des patates douces et des maïs...... 44

PHOTO 6 : - Collège d’Enseignement Général de Miary ...... 49

PHOTO 7: - Le CSB-II du chef-lieu de la commune rurale de Miary ...... 50

PHOTO 8:-le marché de la commune rurale de Miary...... 53

PHOTO 9 : - Marchés aux produits agricoles de la SCAMA ...... 65

PHOTO 10: - Marché aux produits agricoles de la SCAMA ...... 66

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LISTE DES SCHEMAS

SCHEMA 1 : Etapes de fabrication de charbon du bois ...... 36

SCHEMA 2 : - Circuit des échanges commerciaux ...... 47 LISTE DES CARTES

CARTE 1 : Localisation de la zone d’étude par rapport à l’ensemble du territoire malgache ...... 8

CARTE2: - Localisation de la zone d’étude par rapport à la ville de Tuléar ...... 10

CARTE 3 : - Organisation spatiale du chef-lieu de la commune rurale de Miary ...... 18

CARTE 4: Toliara, agglomération régionale des services ...... 52

91

TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS ------1

INTRODUCTION ------3

Première partie: CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET SON PEUPLEMENT ------9

Chapitre-I: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ------10

1.1.- Localisation de la zone d’étude ------10

1.2.- Un climat subaride ------11

1.2.1.- Des températures relativement élevées ------11

1.1.3.- Des précipitations insuffisantes et mal réparties ------13

1.1.4.- Le fleuve Fiherenana------16

1.1.5.- Les sols et la végétation ------18

Chapitre II: -MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ------21

2.1.- Un peuplement relativement ancien ------21

2.2.- Histoire du peuple Masikoro du Fiherenana ------21

3.3.- La population immigrante dans la commune de Miary ------22

2.4.- La situation sociale de la commune de Miary ------25

2.4.1.- L’éducation des enfants ------25

2.4.2.- La santé publique ------27

2.5.- Les activités économiques de la population ------29

2.5.1.- Une agriculture d’autosubsistance ------29

2.5.2.- Les cultures vivrières ------30

2.5.2.1.- La prédominance de la culture du mais ------30

2.5.2.2.- L’importance de la culture du manioc ------31

2.5.2.3.- La patate douce comme culture d’appoint alimentaire ------32

2.5.2.4.- La canne à sucre ------33

92

Deuxième partie: MOUVEMENTS PENDULAIRES ENTRE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ET LA VILLE DE TULEAR ------39

Chapitre III : -Mouvements migratoires liés aux activités économiques ------40

3.1.- Déplacements de populations dus à leurs activités agricoles ------40

3.2. - Mouvements migratoires liés à l’élevage ------44

3.3.- Mouvements liés au commerce ------47

3.4.-Mouvements migratoires liés aux activités socioculturelles ------48

Chapitre IV:-MOUVEMENTS PENDULAIRES INTRA COMMUNAUX ------52

4.1.- Déplacements liés au commerce ------52

4.2.- Déplacements liés aux animaux domestiques ------55

4.3.- Déplacements liés à la recherche du travail ------56

4.4.- Déplacements liés aux activités socioculturelles ------57

Troisième partie: IMPACTS DES MOUVEMENTS PENDULAIRES ENTRE DE LA

COMMUNE RURALE DE MIARY ET LA VILLE DE TULEAR ------61

Chapitre-V : - IMPACTS DES MIGRATIONS A L’INTERIEUR DE LA COMMUNE RURALE DE MIARY ------62

5.1.- Impacts sur l’agriculture et les systèmes de cultures ------62

5.2.-Impacts socioculturels des migrations dans la commune rurale de Miary ------67

5.3.- Impacts commerciaux des migrations dans la commune rurale de Miary ------68

5.4.- Impacts économiques ------70

Chapitre-VI: - IMPACTS A L’EXTERIEUR DE LA ZONE D’ACCUEIL ------74

6.1.- Changements liés au mode de vie ------74

6.2.- Changements liés à la densité de la population dans le monde rural ------75

6.3.- Changements socioculturels ------78

6.4.- Changements sur le plan économique ------80

CONCLUSION GENERALE ------83

BIBLIOGRAPHIE ------85

93

LISTE DES TABLEAUX ------90

LISTE DES PHOTOS ------90

LISTE DES SCHEMAS ------91

LISTE DES CARTES ------91

TABLE DES MATIERES ------92

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