UNIVERSITE D’

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT ELEVAGE

SITUATION ACTUELLE DE LA COLLECTE DES CRABES DE MANGROVES SCYLLA SERRATA ET DE L’ETAT DES MANGROVES.MANGROVES ...

CAS DE LA RÉGION BOENY

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur Agronome Option : Elevage

Présenté par : RAMIANDRISOA Marie Aiméline SOUTENU DEVANT LE JURY COMPOSE DE : Président de jury : PhD RABEARIMISA Rivo Nirina Encadreur académique : Docteur RAFOMANANA Georges Examinateurs : Professeur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène Docteur RANDRIAMIARISOA M. Docteur HANTANIRINA Herisoa Isabelle

Promotion AVANA (2007-2012) 18 Juin 2014 COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR (ESSA) AGRONOME Tél : (261) 22 228 67/ Fax : (261) 22 340 83 Option : ELEVAGE BP : 175 CP 101 Antananarivo Auteur :RAMIANDRISOA Marie Aiméline – Promotion AVANA (2007 – 2012) Titre : « Contribution à l’étude de la situation actuelle de la collecte de crabes de mangroves Scylla serrata. Cas de la Région Boeny. » Réalisation : Janvier – Avril 2012 Tuteur : Monsieur RAFOMANANA Georges ; Directeur de Recherche Associée en Sciences Halieutiques RESUME Le crabe de mangroves Scylla serrata fait partie desressources halieutiques exploitées à Madagascar. La Région Boeny dotée de large côte et de vastes mangroves produit 50% de la production nationale de crabes. Dans cette région, plusieurs sociétés traitent et exportent le crabe de boue. Ces sociétés ainsi que le marché national sont ravitaillés par les collecteurs de crabes de boue. La collecte de crabes s’opère toute l’année. Elle est très intense durant la saison de pluies et au début de la saison sèche. Les produits sont transportés par voies fluviales, maritimes et terrestres par des pirogues et des voitures, charrettes ou pousse-pousses. Du point de vue quantitatif et qualitatif, les crabes collectés augmente en tonnages, mais, la qualité des crabes laisse à désirer. En effet, la composition des produits collectés est dominée par les crabes moyens. Cependant, la part des gros crabes diminue et la proportion des petits crabes augmente. La principale cause de cette tendance est le non respect des textes par les acteurs de la filière.Les principales zones de collecte de crabes sont des Districts appartenant à cinq régions : Boeny, Sofia, Melaky, Diana et Menabe. Ces Districts sont : I et II, Mitsinjo, Marovoay, Soalala, , Analalava, Befandriana Avaratra, Besalampy et Morondava. Pour améliorer l’exploitation de cette ressource, des solutions efficaces à long terme sont à préconiser et à appliquer. Mots clés : collecte, Région Boeny, Scylla serrata. ABSTRACT The crab of mangrove swamps Scylla serrata is part of the piscatorial resources exploited to Madagascar. The Region Boeny endowed with large coast and vast mangrove swamps product 50% of the national production of crabs. In this region, several societies treat and export the crab of mud. These societies as well as the national market are given fresh supplies to by the collectors of mud crabs. The collection of crabs operates itself all year round. It is very intense during the season of rains and in the beginning of the dry season. The products are transported by fluvialand terrestrial ways by dugouts and cars, carts or push-shoots. Of the point of quantitative and qualitative view, the collected crabs increase in tonnages, but, the quality of the crabs let to want. Indeed, the composition of the products collected is dominated by the middle crabs. However, the piece of the big crabs decreases and the proportion of the small crabs increases. The main reason of this tendency is the non respect of the texts by the actors of the path. The main zones of collection of crabs are the Districts belonging to five regions: Boeny, Sofia, Melaky, Diana and Menabe. These Districts are: Mahajanga I and II, Mitsinjo, Marovoay, Soalala, Antsohihy, Analalava, Befandriana Avaratra, Besalampy and Morondava. To improve the exploitation of this resource, of the efficient solutions long-term are to recommend and to apply. Key words: collect, Region of Boeny, Scylla serrata. FAMINTINANA Ny drakaka dia anisan’ireo hazan-drano trandrahana eto Madagasikara. Ny Faritra Boeny izay manana sisin-drano malalaka sy ala honko mivelatra dia mamokatra ny 50% ny vokatra drakaka nasionaly. Hita ato amin’ny Faritra ihany koa ireo orinasa mpikarakara, mpanodina sy mpanondrana drakaka. Ny drakaka voangon’ireo mpanangona dia entina hamatsiana ireo orinasa ireo sy ny tsena anatiny. Asa mandavan-taona ny fanangonana drakaka. Miroborobo kokoa izany amin’ny vaninan’andro ny orana sy amin’ny fiandohan’ny main-tany. Ny fitanterana an-dranomasina sy an-tanety no hitondrana ireo drakaka velona makany amin’ireo orinasa sy tsena amin’ny alalan’ny lakana, fiara, sarety na koa posy. Miha mitombo sy miha maro ny drakaka voangona, kanefa, miha ratsy ny kalitaon’ny vokatra. Manamarina izany ny fitsinjarana araka ny ahaben’ny drakaka voangona: mibahan-toerana ny drakaka salasalany, mihena ny hamaroan’ny drakaka vaventy ary miha maro ny drakaka madinika azo. Ny tsy fanajana sy tsy fanarahana ny làlana mifehy ny fitrandrahana no anton’izany. Ireo toerana fanangonana dia mitsinjara amin’ireo Distrika ao amin’ny Faritra Boeny, Sofia, Melaky, Diana ary Menabe. Ireto avy ireo Distrika voakasika amin’izany: Mahajanga I sy II, Mitsinjo, Marovoay, Soalala, Antsohihy, Analalava, Befandriana Avaratra, Besalampy ary Morondava. Ny fitadiavana vaha olana maharitra azo hampiarina no tokony atao anitsiana ny zava-misy sy hanatsarana ny fitrandrahana ity harena an-dranomasina ity. Teny manan-danja: fanangonana, Faritra Boeny, Scylla serrata

Je soussigne, RAMIANDRISOA Marie Aiméline, propriétaire des droits de reproduction du résumé du mémoire susmentionné, autorise par la présente, toutes les sources bibliographiques à signaler et publier le dit résumé ou émet les réserves suivantes. Signature : Date :

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REMERCIEMENTS Nous tenons vivement à remercier Dieu Tout Puissant et les personnes suivantes, car sans eux, la présente étude n’aurait pas été achevée :

 Monsieur RABEARIMISA Rivo Nirina , Ph D, Maître de Conférences, Enseignant Chercheur, Chef de Département Elevage, pour l’honneur qu’il nous fait en présidant cette soutenance de mémoire ;  Monsieur RAFOMANANA Georges , Directeur de Recherche Associé en Sciences Halieutiques, Mention : Economie Rurale Aquacole, notre tuteur, qui n’a ménagé ni son temps ni ses possibilités pour mener à bien ce travail et apporter des corrections bénéfiques, des remarques et des suggestions améliorantes ;  Monsieur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène , Docteur d’Etat ès- Sciences Naturelles, Docteur III ème cycle en Sciences Biologiques Appliquées, Professeur titulaire, d’avoir accepté de siéger parmi les membres du Jury de ce soutenance ;  Monsieur RANDRIAMIARISOA M. , Docteur en Sciences Agronomiques, Directeur Régional de la Pêche et des Ressources Halieutiques de la Région de Vakinankaratra, qui malgré ces nombreuses obligations a accepté de bien vouloir examiner ce mémoire ;  Madame HANTANIRINA Herisoa Isabelle , Docteur Ingénieur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), qui a bien voulu être l’examinateur de ce mémoire ;  Monsieur ANDRIAMIHAJA Herimalala , Directeur de Production de la société Pêchexport qui a permis notre intégration au niveau de son Etablissement ;  Monsieur RAZAFIMANDIMBY J. Jonah , qui nous a assisté durant notre stage de mémoire,  Tout le personnel de la société Pêchexport ;  Tout le personnel de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et spécialement du Département Elevage (ESSA) ;  Je remercie toute ma famille, en particulier mes parents, mes sœurs, mes amis et connaissances pour les diverses recommandations et le soutien moral qu’ils m’ont toujours donné tout au long de mes études.  Toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire. «Merci du fond du cœur et que Dieu vous bénissebénisse»»»»

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TABLE DES MATIERES RESUME ...... i

ABSTRACT ...... i

FAMINTINANA ...... i

REMERCIEMENTS ...... ii

TABLE DES MATIERES ...... iii

LISTE DES FIGURES ...... vii

LISTE DES TABLEAUX ...... viii

LISTE DES ANNEXES ...... x

LISTE DES ABREVIATIONS ...... xi

LISTE DES ACRONYMES ...... xii

GLOSSAIRE ...... xiii

INTRODUCTION ...... 1

PREMIERE PARTIE : MATERIELS ET METHODES ...... 4

1 Matériel animal: Crabes de mangroves Scylla serrata ...... 4

1.1 Systématique ...... 4

1.2 Description ...... 5

1.3 Biologie ...... 5

2 Matériels humains ...... 6

3 Société collaboratrice : Société Pêchexport ...... 7

4 Zone d’étude: Région Boeny ...... 7

5 Démarches méthodologiques ...... 9

5.1 Phase exploratoire ...... 9

5.1.1 Recherches bibliographiques ...... 9

5.1.2 Recherches webographiques ...... 10

5.2 Phase expérimentale ...... 10

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5.2.1 Recueil de données auprès des sociétés de traitement de crabes au niveau de la Région Boeny ...... 10

5.2.2 Enquêtes ...... 11

5.3 Phase de traitement des données ...... 12

5.3.1 Types de données ...... 12

5.3.2 Outils statistiques ...... 13

5.3.3 Formules mathématiques ...... 13

5.4 Avantages, inconvénients et limites de l’étude ...... 15

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ...... 19

1 Analyse de la filière crabes de mangroves ...... 19

2 Organisation de la collecte ...... 21

2.1 Fréquence de l’approvisionnement ...... 21

2.2 Transport des produits collectés ...... 22

2.3 Saisonnalité mensuelle de la collecte de crabes de mangroves ...... 23

2.3.1 Saisonnalité mensuelle quantitative de la collecte ...... 23

2.3.2 Saisonnalité mensuelle par calibre ...... 25

3 Variations annuelles des crabes traités par la société Pêchexport ...... 27

3.1 Variation annuelle des quantités totales de crabes collectés...... 27

3.2 Variation annuelle des quantités totales par calibre de crabes collectés...... 27

4 Variation spatiale des crabes traités par la société Pêchexport ...... 29

4.1 Variation annuelle des quantités totales par District des crabes traités par la société Pêchexport ...... 29

4.2 Composition par calibre des crabes collectés par zone ...... 31

TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS ...... 37

1 Analyse de la filière crabe de mangroves ...... 37

1.1 Pêche aux crabes de mangroves ...... 37

1.1.1 Organisation des activités des pêcheurs de la Région Boeny ...... 37

1.1.2 Lieux et engins de pêche ...... 38

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1.2 Collecte de crabes de mangroves ...... 39

1.3 Marchés aux crabes de mangroves ...... 40

1.4 Sociétés de traitement ...... 41

1.5 Exportation de crabes vivants ...... 41

1.6 Schéma du circuit de commercialisation des crabes de mangroves ...... 43

1.7 Problèmes de la filière ...... 44

1.8 Solutions suggérées ...... 45

1.9 Opportunités et perspectives d’avenir ...... 45

2 Organisation de la collecte ...... 45

2.1 Fréquence de l’approvisionnement ...... 45

2.1.1 Effet de la pêche ...... 46

2.1.2 Effet des activités des collecteurs ...... 47

2.1.3 Effet de l’organisation des sociétés de traitement ...... 47

2.2 Transport des produits collectés ...... 48

2.2.1 Moyens de stockage des crabes ...... 48

2.2.2 Mortalité des crabes lors du transport ...... 49

2.3 Saisonnalité mensuelle de la collecte des crabes de mangroves...... 53

2.3.1 Saisonnalité mensuelle quantitative de la collecte ...... 53

2.3.2 Saisonnalité mensuelle par calibre ...... 56

2.4 Suggestions ...... 57

3 Variations annuelles des crabes traités par la société Pêchexport ...... 58

3.1 Variation annuelle des quantités totales de crabes collectés ...... 58

3.2 Variation annuelle des quantités totales par calibre des crabes collectés ...... 59

3.2.1 Variation de la taille par sexe ...... 60

3.2.2 Facteurs favorables à l’exploitation des crabes de petite taille ...... 60

4 Variation spatiale des crabes traités par la société Pêchexport ...... 62

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4.1 Variation annuelle des quantités totales par District de crabes traités par la société Pêchexport ...... 62

4.1.1 Facteurs de la répartition de l’abondance des crabes de mangroves dans le Nord- Ouest de Madagascar ...... 63

4.1.2 Exploitation des mangroves ...... 64

4.2 Composition par zone par calibre des crabes collectés ...... 70

4.3 Plan d’aménagement ...... 72

4.3.1 Taille minimale exploitable ...... 72

4.3.2 Effort de pêche et limitation des engins par pêcheur ...... 72

CONCLUSION ...... 74

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 76

REFERENCES WEBOGRAPHIQUES ...... 79

ANNEXES ...... I

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LISTE DES FIGURES Figure 1 : Localisation de la Région Boeny ...... 8 Figure 2 : Courbe ombrothermique de Gaussen de la Région Boeny, année 2011...... 8 Figure 3: Circuit de la filière crabes de mangroves...... 19 Figure 4: Evolution mensuelle des quantités totales mensuelles de crabes traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011)...... 24 Figure 5: Evolution de la quantité totale annuelle de crabes traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011)...... 27 Figure 6: Evolution de la quantité totale annuelle par calibre de crabes traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011)...... 28 Figure 7 : Circuit de la commercialisation des crabes de mangroves ...... 43 Figure 8 : Evolutions annuelles des quantités des produits collectés, des produits finis de la société Pêchexport et de la production nationale...... 58 Figure 9 : Evolution de la production nationale de crabes des mangroves, année 2005 à 2011...... II Figure 10 : Courbe de l'exportation des crabes de mangroves (Année 2006 à 2011)……………………………………………………………………………………III Figure 11 : Sexage des crabes...... III Figure 12 : Schéma du cycle biologique du crabe Scylla serrata ...... IV Figure 13 : Balance ...... XI Figure 14: Filet maillant de fond ...... XI Figure 15 : Crochet ...... XI Figure 16: Ligne ...... XI Figure 17 : Casiers ...... XI Figure 18: Femelle ovée ou femelle grainée ……………………………………………….XX

Figure 19: Crabe mou ………………………………………………………………………XX

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LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Avantages, inconvénients et limites des différentes méthodes adoptées. ------16 Tableau 2: Tableau de la fréquence moyenne d'approvisionnement de crabes de mangroves (Année 2006 à 2011). ------22 Tableau 3: Transport des produits. ------22 Tableau 4: Calendrier d'abondance annuelle par calibre des crabes de mangroves. ------25 Tableau 5: Evolution des quantités totales par District de crabes traités par Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------30 Tableau 6: Evolution des quantités totales et taux totaux par zone des crabes de calibre gros traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------31 Tableau 7: Evolution des quantités totales et taux totaux par zone des crabes de calibre moyen traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------32 Tableau 8: Evolution des quantités totales et taux totaux par zone des crabes de calibre petit traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------32 Tableau 9: Evolution des quantités totales et taux totaux par zone des crabes de calibre petit prime traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------33 Tableau 10: Classement des zones en fonction de l'importance des quantités totales de crabes de calibre gros (Année 2006 à 2011). ------34 Tableau 11: Classement des zones en fonction de l'importance des quantités de crabes de calibre moyen (Année 2006 à 2011). ------35 Tableau 12: Classement des zones en fonction de l'importance des quantités totales de crabes de calibre petit (Année 2006 à 2011). ------35 Tableau 13: Classement des zones en fonction de l'importance des quantités totales de crabes petit prime (Année 2006 à 2011). ------36 Tableau 14: Calendrier des activités des pêcheurs au cours de l'année. ------55 Tableau 15: Comparaison des variations annuelles des quantités totales par calibre de notre étude avec celle de l'OCEAN CONSULTANT en 2006. ------59 Tableau 16: Les différentes sociétés de traitement des crabes de mangroves dans la Région Boeny. ------II Tableau 17: Résumé du traitement et du conditionnement des crabes de mangroves de la société Pêchexport. ------V

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Tableau 18: Données chiffrées de température et de la pluviométrie de la Région Boeny pour l'année 2011. ------VI Tableau 19: Fréquence de la collecte des crabes de mangroves et variation mensuelle de la quantité des crabes collectés par mois de la société Pêchexport pour l'année 2011. ------X Tableau 20: Répartition des collecteurs de crabes de mangroves suivant les Districts. ------XI Tableau 21: Evolution des quantités totales mensuelles de crabes traités par la société Pêchexport de 2006 à 2011 ------XIII Tableau 22: Evolution des quantités totales annuelles de crabes traités par la société Pêchexport de 2006 à 2011. ------XIV Tableau 23: Evolution des quantités totales annuelles par calibre de crabes traités par la société Pêchexport de 2006 à 2011. ------XIV Tableau 24: Evolution des quantités totales mensuelles de crabes traités par la société Pêchexport de 2006 à 2011. ------XV Tableau 25: Evolution annuelle des quantités de produits collectés, de produits finis de la société Pêchexport et de la production nationale (Année 2006 à 2011) (unité en t). ------XV

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LISTE DES ANNEXES Annexe 1: Production nationale des crabes de mangroves. ------II Annexe 2: Présentation des sociétés de traitement. ------II Annexe 3: Exportation nationale des crabes de mangroves. ------III Annexe 4: Différenciation sexuelle des crabes mâles et femelles. ------III Annexe 5: Cycle biologique de l'espèce Scylla serrata . ------IV Annexe 6: Description des produits finis de la société Pêchexport. ------V Annexe 7: Données climatologiques de la Région Boeny. ------VI Annexe 8: Guide d'enquêtes. ------VI Annexe 9: Fréquence de la collecte de crabes de mangroves. ------X Annexe 10: Photos de quelques engins de pêches de crabes de boue. ------XI Annexe 11: Evolution du nombre de collecteur de crabes de mangroves de 2006 à 2011. --- XI Annexe 12: Les dispositifs spécifiques des moyens de transport. ------XII Annexe 13: Quantités totales mensuelles de crabes de mangroves traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------XIII Annexe 14: Quantités totales de crabes de mangroves traités pal la société Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------XIV Annexe 15: Quantités totales annuelles par calibre de crabes de mangroves traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------XIV Annexe 16: Quantité totales mensuelles, quantités totales mensuelles par calibre et taux totaux mensuels des crabes de mangroves traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011). ------XV Annexe 17: Variation des quantités des produits collectés, des produits finis de la société Pêchexport et de la production nationale. ------XV Annexe 18: Crabes non exploitables. ------XVI

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LISTE DES ABREVIATIONS CDPHM : Centre de Distribution des Produits Halieutiques de Mahajanga

CPUE : Capture Par Unité d’Effort

DRPRH : Direction Régionale de la Pêche et des Ressources Halieutiques

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

HACCP: Hazard Analysis Critical Control Point

LC : Longueur Céphalothoracique

MPRH : Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques

ONE : Office National pour l’Environnement

PNRC : Programme National de la Recherche Crevettière

PME : Prise Maximale Equilibrée

SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limitée

SOTEMA : Société Textile de Mahajanga.

SWIOPF: South West Indian Ocean Project of Fisheries

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LISTE DES ACRONYMES Ar : Ariary

BS : basse saison

Cm : centimètre

°C : degré Celsius

G : grand

Gt : gigatonne

Ha : hectare

HS : haute saison

Kg : kilogramme

Km 2 : kilomètre carré m: mètre

M : moyen

P : petit

P' : petit prime pH : potentiel d’hydrogène t : tonne

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GLOSSAIRE

Abondance :Effectif total du stock.

Baie : Echancrure du littoral plus ou moins ouverte.

Démersale : Zone sous marine juste en dessous de la zone pélagique.

Ecosystème : Réunion de deux sous systèmes qui interagissent fortement : la biocénose (ensemble des êtres vivants) et le biotope (la matière inerte qui les entoure).

Effort de pêche : Mesure de l’intensité de pêche.

Estuaire : Embouchure d’un fleuve sur une mer ouverte et à sensation de marées.

Les catégories de produits :

- Vaches à lait : dominante mais évoluant sur un marché à faible croissance.

- Stars : dominante en part de marché et bénéficiant d’une forte croissance.

- Dilemme : caractérisée par une forte croissance mais ayant une faible part de marché.

- Poids morts : ne bénéficiant ni d’une bonne croissance, ni d’une forte position sur le marché.

Littoral : Etendue de pays le long des côtes au bord de la mer.

Mangrove : formation végétale des régions littorales tropicales composée d’un peuplement de plusieurs espèces végétales (palétuviers), bien adaptées à des conditions particulières de salinité de l’eau de mer recevant régulièrement de l’eau douce amenée par les cours d’eau continentales.

Marée : Mouvement périodique des eaux de la mer qui s’élèvent (marée montante), restent étales (haute mer), redescendent (marée descendante, jusant ou reflux), restent étales à nouveau (basse mer) avant de remonter.

Mille : Unité de mesure utilisée en navigation maritime, équivaut à la longueur d’un arc de minute comptée sur le méridien, soit 1852 mètres.

Palétuvier : Arbre caractéristique des mangroves, aux racines aériennes très développées et tolérant les variations de salinité.

Pélagique : Adjectif désignant le domaine aquatique peu dépendant du fond et les organismes dont l’essentiel de la vie se passe en pleine eau et sans relation directe avec le fond.

PME ou Prise Maximale Equilibrée : est la meilleure situation pour l’exploitation d’une ressource halieutique, celle vers laquelle il faut tendre les efforts de pêche et les efforts

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES

supérieurs à ce niveau sont à proscrire. Les ressources ayant des captures en dessous de la PME sont alors qualifiées de « ressources sous-exploitées » et contrairement à elles, celles dépassant la PME sont dites « ressources surexploitées ».

Stock : Ensemble des animaux exploitables.

Surexploitation : Niveau d’exploitation dépassant le seuil de régénération des espèces.

Zone intertidale : Qualifie l’espace côtier compris entre les limites extrêmes du balancement des marées.

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Matériels et méthodes

INTRODUCTION L’exploitation des crabes de mangroves est très développée, surtout dans les pays dotés de mangroves naturelles comme les pays intertropicaux représentés par les régions indopacifiques, les pays asiatiques (Japon, Philippines, Taïwan), l’Australie, la Mer Rouge, l’Est et le Sud de l’Afrique.La production aquacole de crabes s’est considérablement développée lors de la dernière décennie avec les résultats des recherches sur la production des larves (OCEAN CONSULTANT, 2006).

Ce développement de l’exploitation se fait sentir au niveau de la production mondiale de crabes qui a très fortement augmenté durant ces dernières années. Elle passe de 408 000 t à plus de 2 000 000 t en 2005. La Chine, les Etats-Unis et le Canada couvrent 70% de cette production. Les importations de crabes dans le monde s’élèvent à environ 400 000 t. Les Etats-Unis et le Japon importent 60% des crabes du commerce international (MPRH, 2009 in RAKOTOARIMANANA N., 2011). La forte demande accompagnée de la hausse des prix sur le marché international présentent des opportunités de développement de la filière pour les pays producteurs.

Ce contexte actuel est tout à l’avantage des acteurs de la filière crabes de boue malgaches. En effet, la pêche est encore traditionnelle, la consommation d’énergie est moindre. Les industriels vont pouvoir profiter aussi de la découverte de l’utilisation des carapaces de crabes pour en tirer le maximum de profit.D’ailleurs, la production moyenne nationale oscille autour de 1 400 t par an. La Région Boeny participe presque à 50% de la production totale des crabes de mangroves.La tendance de la production nationale est en hausse malgré la diminution de la production en 1999. La production maximale pour ces 16 dernières années, a été enregistrée en 2009. Sur la PME de 7 500 t par an (RAFALIMANANA T., 2006 in RANDRIAMIARISOA M., 2011), malgré cette tendance, la production moyenne nationale ne représente que le 1/5ème du potentiel de crabes exploitable. Ce qui fait que c’est une filière à promouvoir.

A Madagascar, pour l’instant, il existe une mesure d’aménagement pour les crabes de mangroves Scylla serrata qui date de 2006. Cependant, c’est un produit qui se caractérise par une rapide augmentation de ses captures. Cet accroissement est suivi, grosso modo, au niveau des exportations(OCEAN CONSULTANT, 2006). Elles sont évaluées à environ 900 t par an, ce qui équivaut à peu près 64% de la production. La plus grande exportation de ces six dernières années a été faite en 2011. Les 36% sont destinés aux marchés nationaux. Selon les

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Matériels et méthodes

constats tant des sociétés exportatrices que du marché local des grandes agglomérations, la demande en crabes est plus élevée que l’offre.

Malgré de longues années d’exploitation, certaines problématiques handicapent encore cette filière. D’une part, les crabes de mangroves accusent une sous-exploitation par rapport à la prise maximale équilibrée (PME) et d’autre part, les mangroves localisées près des villages et centres urbains commencent à être surexploitées. En plus, au niveau des marchés internationaux, les clients deviennent de plus en plus exigeants. Les crabes issus de la pêche sont très importants pour les sociétés de traitement. Elles ont besoin de crabes vivants caractérisés par une fraîcheur parfaite, de quantité suffisante et qualité irréprochable (taille assez grande) ainsi que des approvisionnements réguliers. Cependant, les crabes livrés par les collecteurs à ces sociétés sont caractérisés par une quantité encore faible et une qualité qui laissent à désirer. Pourtant ces sociétés sont complètement tributaires de ces collecteurs. Cette situation peut être palliée par la professionnalisation des collecteurs. Qui dit collecteurs professionnels dit soucieux de l’environnement et des lois régissant la filière.

De ces faits, en tant que spéculation intermédiaire entre la pêche et la transformation des crabes de mangroves, la collecte joue un rôle très important dans l’approvisionnement des sociétés de traitement. Alors, qu’en est-il de la situation actuelle de cette collecte des crabes de mangroves dans la Région Boeny ?

Différentes questions se posent, telles que:

• comment est l’organisation de la filière crabes de mangroves ? • quand a lieu la saisonnalité de la collecte de crabes de mangroves? • quelle est l’évolution quantitative et qualitative des crabes collectés durant ces six dernières années ? • quelles sont les principales zones de collecte des crabes de mangroves? • quels sont les problèmes de la collecte, les solutions proposées et les opportunités à saisir?

Pour ce faire, une étude a été menée dans la Région Boeny en collaboration avec la société Pêchexport. L’étude a pour objectif global de déterminer la réalité existante, les problèmes encourus, les perspectives d’avenir et les solutions proposées pour améliorer la collecte de crabes de mangroves dans la Région Boeny.

Pour atteindre cet objectif principal, les objectifs spécifiques à atteindre sont :

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Matériels et méthodes

• l’étude et l’analyse de la collecte de crabes de mangroves du point de vue organisation, place dans la filière, évolution de la quantité et qualité des produits collectés ; • la situation de la période de collecte de crabes de boue; • la détermination des différentes zones de collecte des crabes de mangroves et ; • l’identification des facteurs liés à la collecte des crabes de mangroves.

Les hypothèses suivantes sont posées :

• la situation de la collecte des crabes de mangroves influence la situation des autres spéculations notamment la pêche et la transformation des crabes de mangroves; • la quantité de crabes des mangroves collectés augmente et l’évolution de la qualitésuit les textes règlementant la filière et; • les zones de collecte des crabes de mangroves peuvent être déterminées.

Au terme de l’étude, les résultats attendus sont :

• le schéma du circuit existant dans la filière crabes de mangroves ; • la détermination de la saisonnalité de la collecte des crabes de mangroves ; • la tendance de l’évolution des quantitéset qualités des produits collectés de 2006 à 2011 ; • la détermination et localisation des zones de collecte de crabes de mangroveset ; • la détermination des zones à promouvoir pour l’exploitation des crabes de mangroves.

Le présent document comporte trois parties : d’abord, une première partie sur les matériels et méthodes utilisés; ensuite, une deuxième partie va concerner les résultats obtenus; et enfin, une troisième et dernière partie traiteles discussions et la conclusion.

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PREMIERE PARTIE : MATERIELS ET METHODES Cette première partie détaille les différents matériels et méthodes mis en œuvre pour effectuer l’étude.

1 Matériel animal: Crabes de mangroves Scylla serrata Le crustacé étudié est le crabe de boue connu sous plusieurs noms : crabe des palétuviers ou crabe de mangroves ou crabe géant ou en anglais King Mudcrab.

1.1 Systématique Le genre Scylla comprend quatre espèces dont : Scylla serrata, Scylla tranquebarica, Scylla olivacae et Scylla paramamosain . Selon QUINITIO et PARADO (2003), le crabe de boue est classé comme suit :

 Règne : Animal

 Embranchement : Arthropodes

 Sous-embranchement : Euarthropodes

 Groupe : Mandibulates

 Classe : Crustacés

 Sous-classe : Malacostracés

 Série : Eumalacostracés

 Superordre : Eucarides

 Ordre : Décapodes

 Infraordre : Brachyoures

 Famille : Portunidae

 Genre : Scylla

 Espèce : Serrata

 Auteur : Forskäl, 1755.

 Noms vernaculaires : Foza, Fozan-dranomasina, Fozam-potaka, Drakaka, Drakatra, Drakake, Drakaky (MPRH, 2011).

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1.2 Description C’est un crustacé ayant une carapace en éventail. Elle a une couleur verte à presque noire. Il existe des motifs polygonaux sur les chélipèdes des femelles et des mâles mais aussi sur l’abdomen des femelles mâtures.

Le crabe de boue a un corps aplati. Son corps se divise en trois parties dont : la tête, le thorax et l’abdomen. En avant le long de la marge de la carapace : entre les deux yeux existent six épines et dans la marge antéro-latérale neuf épines. Scylla serrata fait partie des Décapodes présentant cinq paires de pattes. En effet, il a une paire de chélipèdes et trois paires de pattes qui servent pour la locomotion. La quatrième paire aplatie est utilisée pour la nage. En tant que Mandibulates , il présente des mandibules et deux paires d’antennes. La respiration est assurée par les branchies protégées par la carapace qui forme une chambre branchiale.

Les crabes Scylla serrata sont des prédateurs stricts. Ils se nourrissent de crevettes, de crabes, de poissons, de bivalves. La plupart des crabes sont nocturnes, restant camouflés dans les terriers pendant le jour pour en sortir au coucher du soleil. HILL (1976) in OCEAN CONSULTANT (2006) ; a conclu que le crabe n’est pas vraiment adapté à poursuivre des proies mobiles.

Les Arthropodes sont généralement gonochoriques, c’est-à-dire qu’ils sont à sexe séparé. La différenciation du mâle et de la femelle peut se faire suivant la forme de la carapace abdominale : les femelles mâtures ont un abdomen rond et semi-circulaire ; l’abdomen est triangulaire à bout arrondi pour les femelles immatures tandis que les mâles ont un abdomen en forme de T à bout arrondi (QUINITIO et PARADO, 2003). La femelle est ovipare, elle ne peut être fécondée que lorsqu’elle est « molle ». L’accouplement est du type ventre à ventre. Le phénomène de mue se produit aussi au moment de la croissance d’un individu. Les mâles croissent plus vite que les femelles. Pour une même largeur de la carapace, les mâles ont des gros chélipèdes par rapport aux femelles.

1.3 Biologie Les crabes de boue sont localisés dans les zones intertropicales où existent des mangroves : régions indo-pacifiques, au Sud de Japon, Taïwan, Philippines, Australie, Mer Rouge, Est et Sud de l’Afrique et Madagascar (RAZAFIMANDIMBY J. J., 1989).

Les Brachyoures sont des Crustacés de grande taille colonisant les eaux marines et les eaux douces. De ce fait, l’espèce Scylla serrata peut être localisée dans les régions boueuses des mangroves, dans les eaux saumâtres, le long des rivages, à l’embouchure des

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rivières et en pleine mer (MACNAE, 1968 in RAZAFIMANDIMBY J., 1989). Ce sont des crabes euryhalins supportant de fortes variations de la salinité. L’accouplement se fait dans un terrier creusé au niveau des forêts de mangroves. Durant l’été austral, les premiers mois de réchauffement de l’eau correspondent également au départ des femelles mâtures qui migrent vers les eaux plus salées des lagons, et parfois jusqu’aux passes, pour trouver les conditions physico-chimiques de l’eau favorables à l’éclosion des larves. Ces migrations saisonnières sont supposées collectives et s’effectuent sur de très grandes distances qui peuvent s’étendre à plus de 50 km de la côte et 300 m de profondeur (NEWELL, 1971 ; HILL, 1975 in DELATHIERE S., 1990). Les Zoés (premier stade larvaire) tolèrent une température supérieure à 25°C et une salinité supérieure à 17,5‰. Ces larves sont inactives à une température inférieure à 10°C. Ils ne supportent pas les conditions hydrologiques estuariennes (PIATEK, 1981 in RAZAFIMANDIMBY J., 1989). Les larves flottent passivement et sont entraînés vers les estuaires. Les juvéniles ayant une taille supérieure à 9 cm pénètrent progressivement dans les estuaires et les eaux dessalées (LE RESTE L. et al , 1976 in DELATHIERE S.S., 1990). En ayant d’abord séjourné sur l’estran des mangroves externes où se sont effectuées les trois ou quatre premières mues de croissance (taille < 9cm). Il peut ensuite remonter très haut dans les zones d’eaux de faible salinité, voire douces (HILL, 1975 in DELATHIERE S., 1990). Les juvéniles, une fois arrivée au stade de subadultes puis adultes peuvent se reproduire quand ils sont mûres. La taille à la première reproduction de Scylla serrata est de 12 cm (RAZAFIMANDIMBY J., 1989).

2 Matériels humains Durant l’investigation menée, plusieurs personnes qui sont les acteurs de la filière crabe de mangroves ont fait l’objet d’enquêtes. Ce sont :

• les collecteurs privés détenteurs du permis de collecte de crabes à leurs propres noms. Ils sont choisis à partir de la liste des collecteurs détenteurs du permis de collecte des crabes au titre de l’année 2011. Les collecteurs enquêtés sont ceux qui résident dans le District de Mahajanga I et; • les collecteurs contractant avec les sociétés de traitement. Autrement dit, ces collecteurs utilisent les permis de collecte des sociétés de traitement. Ce sont des petits collecteurs ravitaillant ces sociétés. Ils ont passé un contrat avec ces dernières et les clauses du contrat stipulent que les crabes collectés sont destinés exclusivement aux sociétés contractantes. Ce contrat est établi dans le but d’assurer le respect des normes sur la qualité

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des crabes collectés. Aussi, les collecteurs autres que ceux de la société Pêchexport ont été enquêtés. Le but est de comparer et de se renseigner sur les pratiques des autres sociétés. • Les pêcheurs venus livrés leurs produits à la société ou aux marchés; • Les vendeurs au marché de Mahabibo et; • Les vendeurs dans les quartiers.

3 Société collaboratrice : Société Pêchexport La société Pêchexport SARL a été créée en 1983 par Monsieur Claude Pages. Elle est située au Sud de la ville de Mahajanga I à environ 500 m de la Baie de Bombetoka. Les activités principales de la société sont axées sur toutes les opérations relatives à l’exportation des produits halieutiques de Madagascar, en particulier les crevettes, les crabes et les poissons. C’est la plus grande société de traitement de crabes à Mahajanga. La quasi-totalité de la production est destinée à l’exportation par l’intermédiaire de Freshpack. La société dispose de bateau pour la pêche aux crevettes. Concernant la filière crabes, c’est la société qui traite la majeure partie des crabes collectés dans la région. Au début, Pêchexport dispose de quatre bateaux spécialisés dans la pêche artisanale aux crabes et de trois vedettes de collecte. Mais, ce n’est plus le cas actuellement, l’approvisionnement en crabes de la société est assurée par les collecteurs contractant avec la société et par les collecteurs privés. Les produits finis sont destinés aux marchés locaux qui consomment 0,5% de la production. Les 90% de la production sont destinés aux marchés européens et 0,5% aux marchés hors de l’Europe.

4 Zone d’étude: Région Boeny La Région de Boeny localisée dans le Nord-Ouest de Madagascar s’étend sur une superficie de 32 386 km² et comporte une longue façade maritime (environ 686 km) bordée par le Canal de Mozambique. Elle est délimitée à l’Est par la Région de Sofia, au Sud par la région de Betsiboka et à l’Ouest par la région de Melaky. Elle est formée par 43 Communes réparties entre 6 Districts dont Mahajanga I comme Chef lieu de Région, Mahajanga II au Nord, Soalala à l’extrême Sud-Ouest, Mitsinjo à l’Ouest, Marovoay au Centre-Sud et Ambato Boeny à l’Est (ONE, non daté).

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Figure 1 : Localisation de la Région Boeny Source : ONE, non daté. Cette Région est caractérisée par des données climatiques qui sont représentées dans la figure n°2 suivante.

Figure 2 : Courbe ombrothermique de Gaussen de la Région Boeny, année 2011. Source : Auteur, 2014.

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La Région est soumise à un climat de type chaud et sec faisant alterner une saison pluvieuse et une saison sèche. La saison sèche est particulièrement bien marquée et s’étend de Mai à Octobre. Tandis que la saison de pluies dure cinqmois de Décembre à Avril (Service de la Météorologie, 2012). La pluviométrie moyenne mensuelle est d’environ 119,43 mm. Le maximum de précipitation est observé en Janvier. La température moyenne annuelle est comprise entre 22°C et 29°C. Le mois le plus chaud est le mois de Septembre et le plus froid le mois de Juillet.

La Région Boeny est balayée par deux vents dominants, la Mousson « talio » venant du Nord-Ouest d’Octobre à Mars, et l’Alizé du Sud-Est pour le reste de l’année. Le vent de l’Est « Alizé » ou « Varatraza », bien établi et épais en saison fraîche, est affaibli en saison chaude. Le vent de la Nord-Ouest « mousson » : alizés détournés par la traversée de l’Equateur, et qui de façon intermittente, abordent la façade Nord-Ouest de l’île en saison chaude.

Cette Région participe presque à 50% dans la production totale de crabes à Madagascar. Son potentiel annuel, pour 813 km 2 de mangroves, qui sont fréquentées par les pêcheurs de la région, est estimé à 2 033 t (OCEAN CONSULTANT, 2006).

5 Démarches méthodologiques Les démarches méthodologiques se basent d’une part, sur les recherches bibliographiques et webographiques ainsi que les collectent de données au niveau du MPRH et DRPRH de la Région Boeny. Et, d’autre part, les recueils de données d’informations et de données au niveau des sociétés de traitement et les enquêtes effectuées auprès des acteurs de la filière complètent cette méthodologie d’approche. 5.1 Phase exploratoire Des recherches bibliographiques et webographiques ont été faites durant cette phase.

5.1.1 Recherches bibliographiques Les recherches bibliographiques permettent de mieux s’informer sur les différentes recherches, les documents et les rapports techniques ou rapports de mission parus concernant le sujet. Elles se sont opérées auprès des établissements et lieux de documentation qui sont :

• le Centre de Documentation et d’Information de l’ESSA ; • le Centre d’Information Technique et Economique à Ambatonakanga ; • la bibliothèque de l’Office National pour l’Environnement à Antaninarenina ;

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• la bibliothèque de la Direction Régionale de la Pêche et des Ressources Halieutiques à Mahajanga ; • la bibliothèque du Programme National de la Recherche Crevettière à Mahajanga ; • la bibliothèque du Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques à Ampandrianomby ; • le Service Statistique au Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques à Ampandrianomby ; • la Surveillance des Pêches à Ampandrianomby et ; • le Service de la Météorologie à Ampandrianomby.

5.1.2 Recherches webographiques Durant la recherche des informations, des articles et des livres puisés sur internet ont été utilisés pour se renseigner sur les recherches nationales et internationales.

5.2 Phase expérimentale Les sources de données principales de cette étude proviennent de la collecte de données effectuée en collaboration avec la société Pêchexport et des enquêtes effectuées auprès des acteurs de la filière.

5.2.1 Recueil de données auprès des sociétés de traitement de crabes au niveau de la Région Boeny Cette investigation s’est déroulée auprès dessociétés de traitement. Elle a pour but de recueillir des informations concernant la société, l’activité de ladite société, les données sur les matières premières et les produits finis.

Quatre sociétés ont accepté de nous fournir des informations, ce sont : société Pêchexport, Fair Madagascar, Sogédiproma et Nazareth.

Les données quantitatives qui vont servir de base pour les calculs sont celles de la société Pêchexport. Les données s’étalent de 2006 à 2011. Elles concernent les données enregistrées à la réception sur les crabes collectés par la société. Elles sont présentées sous fichier Excel. Elles comportent les renseignements sur la date de réception des produits, les noms des fournisseurs, les origines des produits, les désignations des produits (calibre), le numéro de lot, les quantités reçues, les prix moyens et les valeurs des produits.

Des précisions sont apportées sur le fait que la désignation des produits n’est autre que la classification des individus suivant la largeur céphalothoracique. Les crabes sont distribués suivant quatre calibres selon la largeur céphalothoracique:

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- gros pour les individus ayant une LC≥13cm ;

- moyen pour une LC comprise entre [11cm-12cm] ;

- petit pour une LC appartenant à [10cm-11cm [et ;

- petit prime pour une LC comprise entre] 10cm-9cm].

5.2.2 Enquêtes Le type d’enquêtes utilisé est l’enquête guidée. Les réponses sont orientées vers plusieurs choix. Le questionnaire est un document élaboré qui renferme une série de questions sur les différentes rubriques retenues pour l’enquête (Annexe n°8). Cette approche sur questionnaire a été choisie du fait qu’elle permet de recueillir le maximum de données et d’informations dans un délai court. Lesquestions posées aux enquêtés sont différentes suivant leurs travaux. Donc, les questionnaires utilisés sont aussi différents.

5.2.2.1 Les thèmes d’enquêtes Les sujets suivants sont traités lors des enquêtes :

• Circuit de collecte : suivant les acteurs, les crabes ont des provenances et des destinations bien définies. Alors, la détermination des différents points essentiels de la filière s’avère être nécessaire. • Zones de collecte : ce sont les zones de provenance des crabes de boue. Les tentatives de détermination et de regroupement de ces zones vont être réalisées afin de connaître d’où viennent les crabes qui alimentent la société Pêchexport ? Et quelle est la part de chaque localité ? • Organisation de l’approvisionnement : pour connaître l’organisation de l’approvisionnement en crabes, il est essentiel de savoir les points concernant le transport des produits, les moyens de stockage durant ce transport et la fréquence de la collecte. • Composition de la collecte : les questions se rapportent sur la taille et la quantité des crabes collectés. • Et les prix des crabes : au niveau de chaque point du circuit existe des ventes et achats de crabes. Suivant les branches de la filière, ces prix changent, que ce soit pour les pêcheurs, les collecteurs, les sociétés et les marchés.

5.2.2.2 Echantillonnage Les enquêtés sont prélevés au hasard de façon indépendante. Cet échantillonnage est dénommé échantillonnage aléatoire simple. Il permet d’assurer l’indépendance des erreurs.

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Autrement dit, aucune corrélation n’existe entre les réponses données par chaque enquêté. Cependant, nous ne disposons pas des nombres exacts des collecteurs contractant avec la Pêchexport, des collecteurs en accord avec les autres sociétés, des pêcheurs ainsi que des vendeurs de crabes de mangroves de la Région. En plus, vue le nombre de l’échantillon, les résultats obtenus ne nous donnent qu’un aperçu de la réalité.

L’échantillon est représenté par 58 personnes. Il est composé de :

• 15 collecteurs sous contrat avec la société Pêchexport ; • 10 collecteurs en contrat avec la Fair Madagascar ; • 6 collecteurs affilés avec la Nazareth ; • 4 collecteurs privés résidant à Mahajanga ; • 4 pêcheurs ; • 9 vendeurs de crabes au marché de Mahabibo et ; • 10 vendeurs de quartiers.

5.3 Phase de traitement des données Cette phase correspond au dépouillement et au traitement des données obtenues à l’aide des logiciels mais aussi en appliquant les diverses formules mathématiques.

Les données sont traitées différemment suivant leurs types qu’elles soient qualitatives ou quantitatives.

5.3.1 Types de données

5.3.1.1 Données qualitatives Les données qualitatives sont composées des réponses données par les acteurs de la filière lors des enquêtes. Elles sont dépouillées et regroupées suivant les thèmes et les résultats attendus.

5.3.1.2 Données quantitatives Les données quantitatives constituent une population dont la taille N correspond au nombre de jours pendant lesquels la société Pêchexport a reçu des crabes livrés par les collecteurs. Les variables considérées sont les collecteurs, les quantités par calibre et les zones de collecte. Les données une fois traitées vont être représentées graphiquement. En effet, un graphique permet d’avoir une vue d’ensemble, synthétique de toutes les données mesurées.

Les données sont étudiées suivant les années, les mois, les calibres et les zones de collecte.La méthode utilisée lors des traitements des données est la statistique descriptive.

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Elle décrit et analyse les données observées pour tirer les conclusions qui sont valables uniquement pour l’ensemble étudié. La statistique descriptive sert à résumer et synthétiser les informations contenue dans la série statistique pour mettre en évidence ses propriétés. Elle fait appel à plusieurs outils tels les tableaux (tableaux de fréquences, de contingence, etc.), les graphiques (box-plots, histogrammes etc.) et les indicateurs (moyenne, corrélation, etc.).

5.3.2 Outils statistiques La statistique descriptive a été faite au moyen du logiciel XLSTAT.2008.6.0.3.XLSTAT. C’est un logiciel dont l’interface s’appuie entièrement sur Microsoft Excel, tant pour la récupération des données que pour la restitution des résultats. Il permet de réaliser diverses analyses de données (analyses factorielles unidimensionnelles et multidimensionnelles, etc.), quelques techniques de classification (classification hiérarchique, classification des moyennes) ainsi que des techniques de prévisions classiques.

5.3.3 Formules mathématiques Plusieurs formules sont utilisées. A part les formules d’addition de somme et les calculs de pourcentage, des indicateurs numériques ou paramètres caractéristiques sont aussi utilisées. Ils représentent des résumés numériques d’une distribution. Suivant la méthode adoptée qui est la statistique descriptive, deux indicateurs principaux sont utilisés : les indicateurs de position et les indicateurs de dispersion.

5.3.3.1 Indicateurs de position Ils permettent de caractériser l’ordre de grandeur des observations. Seule la moyenne arithmétique est utilisée lors du traitement des données. La moyenne est facile à calculer. Pourtant, elle est fortement influencée par les valeurs extrêmes des variables aléatoires et elle représente mal une population hétérogène.

m : moyenne arithmétique n : nombre des observées xi : valeurs des observées

5.3.3.2 Indicateurs de dispersion Ils caractérisent la variabilité des données de l’échantillon. Plusieurs indicateurs sont utilisés, notamment :

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a. L’écart-type L’écart-typeest défini comme étant la racine carrée positive de la variance. L’avantage de l’écart-type par rapport à la variance est que c’est un nombre qui s’exprime dans la même unité que les valeurs observées. s= s : écart-type xi: valeurs des observés m: moyenne n : nombre des observés La signification de l’écart-type est simple : plus les valeurs observées sont homogènes, plus l’écart-type est petit et inversement, plus les valeurs sont hétérogènes, plus l’écart-type est grand.

L’écart-type observéestun paramètre de dispersion absolue qui mesure la variation absolue des données indépendamment de l’ordre de grandeur des données. b. Coefficient de corrélation Cette statistique est le coefficient de corrélation le plus communément utilisé car il est bien adapté aux données quantitatives continues. C’est la covariance divisée par les deux écart-types marginaux. Sa valeur est comprise entre -1 et 1, et il mesure la dépendance linéaire entre deux variables.Suivant la valeur du coefficient,plusieurs cas peuvent se présenter : - Si le coefficient de corrélation est positif, les points sont alignés le long d’une droite croissante. - Si le coefficient de corrélation est négatif, les points sont alignés le long d’une droite décroissante. - Si le coefficient de corrélation est nul ou proche de zéro. Il n’y a pas de dépendance linéaire. Cependant, cette valeur peut signifier qu’il existe une dépendance non- linéaire entre les variables considérées.

ρ : Coefficient de corrélation

σx : Covariance de X

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σy : Covariance de Y

σxy : Covariance de XY c. Coefficient de variation Le coefficient de variation noté C.V.est un indice de dispersion relatif prenant en comptel’ordre de grandeur des données.

C.V.= s : écart-type m : moyenne Exprimé en pour cent, il est indépendant du choix des unités de mesure permettant la comparaison des distributions de fréquence d’unité différente. 5.4 Avantages, inconvénients et limites de l’étude Les démarches méthodologiques adoptées et mises en œuvre lors de cette étude disposent de nombreux avantages. Pourtant, certains inconvénients et limites sont rencontrés en cours de route. Le tableau suivant résume ses avantages, limites et inconvénients.

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Tableau 1: Avantages, inconvénients et limites des différentes méthodes adoptées.

Recherches bibliographiques

Avantages • Source de renseignements sur les ouvrages, les sujets déjà traités précédemment et les découvertes faites concernant la filière crabes de mangroves ; • Obtention des données sur la situation de cette filière à Madagascar mais aussi dans les autres pays ; • Source d’aide pour expliquer les faits constatés lors de l’investigation menée. Inconvénients • L’insuffisance des documents surtout des publications concernant les recherches récentes faites à Madagascar sur la filière. • Le manque des documents voire l’état des documents existants ; • L’insuffisance et inexistence de certaines données statistiques nationales. Limites • L’accès à certains centres de documentation est parfois difficile voire même impossible. Recherches webographiques

Avantages • Les informations sont nombreuses et concernent des études et réalités

dans plusieurs pays. Ceux-ci permettent de faire des comparaisons de la situation de Madagascar avec celles des autres pays. Aussi, des solutions d’améliorations sont fournies.

Inconvénients • La fiabilité de certaines informations est mise en doute ce qui

nécessite un tri des informations trouvées vue que tout le monde peut avoir accès à Internet.

Recueil de données auprès des sociétés exportatrices

Avantages • Les données recueillies permettent d’en savoir plus sur la société

Pêchexport ; • Les données chiffrées sont des informations écrites sur les matières premières qui vont servir d’outil de travail pour une évaluation de l’évolution des matières premières sur plusieurs années.

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Inconvénients • Les chiffres ne donnent que des renseignements quantitatifs et il est

difficile de déceler certains problèmes à partir de ces données ; • Aucune vérification des données enregistrées n’a été faite et de cela, il faut se fier aux données saisies ;

• Les localisations des zones d’origine des produits ne sont pas claires ;

• Les données saisies ne concernent que les matières premières acceptées par la société ;

• Les informations sur les matières premières comme la mortalité et le taux de boue ne figurent pas dans les données chiffrées.

Limites • Certains dirigeants des sociétés se méfient et limitent leur coopération.

Enquêtes

Avantages • Les questions sont faciles et les réponses sont déjà déterminées. Il ne

reste qu’à cocher les réponses données par les enquêtés ; • Les réponses fournies permettent de savoir la réalité sur la vie des collecteurs ;

• Lors des enquêtes, des explications sur les faits observés ont pu être obtenues ainsi que les autres informations non décelées au niveau des données chiffrées ;

• Le questionnaire est très maniable.

Inconvénients • Le manque d’essai du questionnaire;

• Certaines personnes enquêtées n’accordent que peu d’importance aux questions posées.

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Limites • Le mauvais temps : l’étude s’est déroulée durant la saison de pluies ce qui a limité fortement le déplacement des collecteurs ;

• La réticence des personnes enquêtées : elles nous ont considérés comme étant des agents de la Surveillance de Pêche venus les contrôler. De ce fait, elles sont très méfiantes et très réservées par rapport aux réponses données ;

• La disponibilité des personnes cibles est très limitée ;

• Pour les pêcheurs, il est rare de trouver des pêcheurs se déplaçant jusqu’à la ville et ;

• Aucun contact des personnes à enquêter n’est disponible. Seuls, les collecteurs privés ont pu être localisés grâce à la liste des collecteurs détenteurs du permis de collecte de crabes au titre de l’année 2011.

Traitement des données et analyses statistiques

Avantages • Les méthodes statistiques permettent d’étudier et de visualiser les

corrélations entre les variables, • Les graphes permettent de visualiser les observations dans un espace à deux ou trois dimensions afin d’identifier des groupes homogènes d’observations, ou au contraire des observations atypiques,

• Les cartes permettent de localiser les zones de collecte. Cartes qui peuvent servir pour des études ultérieures.

Inconvénients • La difficulté de l’utilisation pour les données quantitatives de l’étude.

Limites • Les données sont trop longues et nombreuses.

Source :Auteur,2014.

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Résultats

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS Dans cette troisième partie sont présentés les résultats de l’étude et les interprétations qui les expliquent.

1 Analyse de la filière crabes de mangroves Un circuit bien déterminé existe dans la filière crabes de mangroves. La connaissance de ce circuit renseigne sur les différents points du circuit ainsi que les différents acteurs qui y interviennent.

PECHE Zones de pêche

Points de collecte COLLECTE

Débarcadères

VENTE Marchés nationaux Sociétés de traitement TRAITEMENT

VENTEMarchés Marchés hors Sociétés de Marchés régionaux de la Région traitement étrangers LOCALE/ INTERNATIONALE

Consommateurs locaux Consommateurs étrangers CONSOMMATION Crabes vivants avec boues Légende : Crabes lavés vivants ou congelés

Crabes traités (en morceaux ou coupés en deux)

Chair de crabes Figure 3: Circuit de la filière crabes de mangroves.

Source : Auteur, 2014.

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Résultats

Globalement, le circuit de la filière crabes de mangroves est un circuit simple et court. Il est constitué par plusieurs spéculations de la production à la consommation. La pêche est la spéculation qui se trouve à l’amont du circuit. Elle est suivie de la collecte, après, le traitement et le conditionnement par les sociétés exportatrices, puis ; les ventes intérieures et extérieures du pays et à l’aval se trouve la consommation.

Les pêcheurs sont les fournisseurs des matières premières dans cette filière. La technique de pêche utilisée est la pêche maritime traditionnelle. Les zones de pêche regroupent les lieux où s’effectue la pêche aux crabes de mangroves Scylla serrata. Ces zones sont caractérisées par la présence de mangroves qui jouent un rôle essentiel sur la biologie des crabes de boues.

Une fois pêchés, les crabes arrivent au niveau des points de collecte, lieux de pesage et de vente descrabes aux collecteurs. Ces points disposent de hangars pour stocker les produits et servent de lieux de provenance des crabes. Malgré cela, certains pêcheurs préfèrent transporter eux-mêmes leurs produits en ville pour en obtenir de meilleurs prix. Ces points sont localisés dans les différents Districts de la Région Boeny et dans les Régions périphériques. Suivant les lieux de collecte des produits, deux systèmes de collecte existent. Le premier concerne la collecte au niveau des points de collecte et le second est déterminé par l’achat des crabes au niveau des points de débarquement des pirogues (Aranta, Antsahabingo,…) ou les stationnements comme Ambovondramanesy. Les prix d’achat pour le premier système est plus faible que le second et la quantité collectée est plus importante. Par ailleurs, le premier système n’est adopté que par les collecteurs dotés de pirogue et c’est le plus pratiqué par les collecteurs.

Les produits collectés vont contribuer à l’approvisionnement des marchés nationaux et au ravitaillement des sociétés de traitement. Ces produits sont vendus aux marchés ou au niveau des sociétés de traitement sous forme lavés ou enrobés de boue.

Les marchés nationaux sont représentés par les marchés de la Région Boeny ; comme les marchés de Mahabibo, de Tsaramandroso et d’Analakely ainsi que les petits marchés de la ville, et ceux hors de la Région tels que les marchés d’Antananarivo, de Toamasina…. Une partie des crabes collectés et ceux qui sont rejetés par les sociétés vont être vendus dans les marchés de la Région. Ces derniers sont de petites tailles ou ont les pattes cassées. Par contre, certains collecteurs préfèrent ravitailler les vendeurs de ces marchés nationaux. Cependant,

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Résultats

cette vente ne concerne qu’environ 20% des crabes collectés. Le ravitaillement de ces marchés se fait aussi par les pêcheurs des zones environnantes.

La Région Boeny compte plusieurs sociétés de traitement dont : la Pêchexport SARL, la Fair Madagascar, la Sogédiproma,… La société Pêchexport reçoit la plupart des crabes livrés par les collecteurs dans la Région. Parmi ces trois grandes sociétés, seule la Fair Madagascar est spécialisée dans le traitement descrabes de mangroves. Les morceaux de crabes produits par la Fair Madagascar sont utilisés comme matières premières pour une autre société spécialisée dans la production de chair de crabes. Les deux autres sont spécialisées dans la pêche et traitement des crevettes et poissons considérés comme des captures accessoires. Les produits exportés par ces sociétés se présentent sous forme de morceaux de crabes et de chair de crabes.A part ces grandes sociétés, des collecteurs privés commencent à s’investir dans le traitement de leurs produits (cas de la Nazareth).L’exportation de crabes vivants est une spéculation en mauvaise passe actuellement. Durant notre stage, nous n’avons rencontré qu’un seul exportateur de crabes vivants et il s’agit d’un collecteur de crabes. D’après lui, les principaux problèmes de cette spéculation réside dans l’inexistence de marché, le manque de technique surtout la maîtrise de la mortalité ainsi que la difficulté de l’obtention d’un agrément.

2 Organisation de la collecte L’organisation de l’approvisionnement est reflétée à travers la fréquence de l’approvisionnement, le transport des produits collectés ainsi que la saisonnalité de la collecte.

2.1 Fréquence de l’approvisionnement Cette fréquence est représentée par le nombre de jours de livraison des crabes à la société.

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Tableau 2: Tableau de la fréquence moyenne d'approvisionnement de crabes de mangroves (Année 2006 à 2011).

Mois Minimum (j) Maximum (j) Moyenne ± Ecart-type (n) Coefficient de variation Janvier 0 28 17,5 ± 9,341 0,534 Févier 21 25 23,667± 1,374 0,058 Mars 25 31 26,33 ± 2,134 0,081 Avril 24 28 25,5 ± 1,258 0,049 Mai 23 31 25,667 ± 2,687 0,105 Juin 23 26 24,5 ± 0,957 0,039 Juillet 22 31 26 ± 2,944 0,113 Août 13 29 22,166 ± 5,145 0,232 Septembre 14 28 23 ± 4,933 0,214 Octobre 0 27 20,5 ± 9,535 0,465 Novembre 0 25 12,833 ± 11,216 0,874 Décembre 0 25 10,833 ± 9,370 0,865 Source : Auteur, 2014.

La société Pêchexport reçoit des crabes douze mois sur douze. L’approvisionnement n’est pas interrompu pendant toute l’année. Le nombre de jours de collecte ne connaît qu’une faible variation pendant toute l’année. La fréquence maximale est observée en Mars, Mai et Juillet où la société reçoit chaque jour des matières premières. Par contre, cette fréquence diminue à partir du mois d’Août pour atteindre sa valeur minimale en Novembre et Décembre. La fréquence moyenne mensuelle d’approvisionnement est de 21,541 ± 5,074.

2.2 Transport des produits collectés Le tableau n°3 ci-après résume le transport des produits depuis les points de collecte jusqu’à leurs arrivées dans la ville de Mahajanga I. Il met en exergue les prix et les moyens de transport utilisés.

Tableau 3: Transport des produits.

Départ Moyens de transport Coût de transport Arrivée Points de collecte Pirogue 200Ar/Kg + vivre des Débarcadères équipages

Débarcadères Pousse-pousse 1500Ar/soubique Sociétés de traitement Taxi-brousses 5000Ar/soubique Marchés de Mahajanga I Charrette 2000Ar/soubique Antananarivo, Tamatave. Source : Auteur, 2014.

Deux voies de communication sont utilisées pour le transport des crabes collectés: la voie maritime et la voie terrestre. Le moyen de transport utilisé est la pirogue à voile

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motorisée ou non pour la voie maritime, qui est parfois la propriété des collecteurs eux- mêmes ; mais, d’autres collecteurs louent des pirogues pour le transport de leurs marchandises. Les pousse-pousses, les taxi-brousses et les charrettes sont par contre les moyens de transport terrestre. La fréquence de leur utilisation dépend de l’état des voies de communication.

Lors de ces transports, les crabes enrobés de boue sont mis dans des soubiques couvertes par un morceau de sac en jute. La boue permet de fixer l’eau et le sel. Ainsi, leurs corps sont maintenus humides.

Concernant les prix du transport, ils sont proportionnels à la quantité de produits à transporter, à la durée du trajet et au choix du moyen de transport. La durée du trajet dépend de la distance séparant les lieux de départ et d’arrivée, de la saison et de l’état des voies de communication. Elle est plus longue en saison de pluies et plus courte quand les routes sont praticables en saison sèche. En moyenne, les collecteurs paient 200Ar/Kg de crabes transportés à bord des pirogues plus les vivres de l’équipage. Pour les moyens terrestres, les prix vont de 1500Ar/soubique pour les pousse-pousses, 5000Ar/soubique pour les taxi- brousses et 2000Ar/soubique si le transport se fait par charrette. Néanmoins, certaines sociétés disposent de camionnettes qui font le ramassage des produits au niveau des différents débarcadères (cas de la société Fair Madagascar et de la Nazareth).

2.3 Saisonnalité mensuelle de la collecte de crabes de mangroves Dans cette section, deux saisonnalités sont à distinguer. La saisonnalité de la collecte est appréciée à partir de la variation mensuelle des quantités totales de crabes collectés. Elle renseigne sur la tendance mensuelle de la collecte. La deuxième saisonnalité est celle des calibres des crabes collectés. Elle est obtenue à partir de l’évolution des quantités totales mensuelles par calibre des crabes traités par la société Pêchexport. Elle sert à déterminer la composition des produits collectés et permet de dégager des directives pour l’intensification de la collecte ainsi que les programmes de production de la société.

2.3.1 Saisonnalité mensuelle quantitative de la collecte La saisonnalité de la collecte des crabes de boues dans la région Boeny, en terme de quantité, est déterminée à partir de la connaissance de la variation mensuelle de la quantité de crabes traités par la société Pêchexport.

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140000

120000

100000

80000 2006 2007 2008 60000 2009 Qunatité en kg en Qunatité 2010 2011 40000

20000

0 janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre Mois

Figure 4: Evolution mensuelle des quantités totales mensuelles de crabes traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

Source : Auteur, 2014.

Les quantités collectées connaissent une fluctuation saisonnière marquée. Les maxima s’observent en Avril et Mai et les minima en Août jusqu’en Décembre. L’allure des courbes d’évolution des quantités totales mensuelles de crabes traités est presque la même au cours de l’année. De Janvier à Mars, les quantités augmentent pour atteindre les valeurs maximales en Avril et Mai. Une fois les pics atteints, à la fin de la saison des pluies, une diminution s’observe à partir du mois de Juin et durant la saison sèche. De 2006 à 2011, la quantité moyenne mensuelle de crabes traités tourne autour de 47400 Kg par mois.

La société n’a reçu de crabes que durant neuf mois en 2009 et ne reprend qu’en Février 2010, ceci est du fait que la société a changé de mode d’approvisionnement en fin 2009. Avant 2009, elle a opté pour une collecte faite au niveau des zones de collecte par ses propres moyens. Autrement dit, la société utilise des vedettes pour la collecte, en plus des collecteurs. Puis, après cette année, Pêchexport a arrêté cette pratique et l’approvisionnement est assuré totalement par les collecteurs qui viennent livrés leurs produits. Cette situation explique le fait que la quantité de crabes traités est faible en 2010 puisque la société a été en cours de sensibilisation des collecteurs.

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2.3.2 Saisonnalité mensuelle par calibre La saisonnalité suivant la quantité est différente de la saisonnalité suivant les calibres. Autrement dit, lorsque la composition du point de vue quantité et pourcentage est prise en compte.

Tableau 4: Calendrier d'abondance annuelle par calibre des crabes de mangroves.

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc. Crabe-G- Quantité 4,47t- 10,31t-22,77t 0,17t-4,57t 9,01t Pourcentage 21,69%- 6,02%-14,64% 19,84%- 8,47%- 31,68% 37,96% 12,18% Saisonnalité BS HS BS

Crabe-M- Quantité 9,86t- 39,2t-74,47t 0,34t-17,77t 26,37t Pourcentage 72,59% 40,7%-44,08% 55,79% 53,06%-75,91% Saisonnalité HS BS

Crabe-P- Quantité 19,28t-39,2t 0,142t-6,3t Pourcentage 14,21%-17,81% 20,85%-38,79% 18,66%- 24,14%- 15,67 17,75% 29,63% % Saisonnalité BS HS BS

Crabe-P’- Quantité 0,13t- 0,053t-7,9t 0,05t-1,77t 3,14t Pourcentage 0,67%-11,31% 0,1%-2,93% 0,32%-4,13% Saisonnalité HS BS HS BS

Calibre des crabes Quantité maximale et pourcentage maximum Crabe -G- : crabe de calibre gros Quantité minimale et pourcentage minimum Crabe -M- : crabe de calibre moyen HS : Haute Saison Crabe -P- : crabe de calibre petit

BS : Basse Saison Crabe -P’ - : crabe de calibre petit prime

Source : Auteur, 2014.

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Les évolutions des taux et des quantités mensuels par calibre de crabes traités par la société Pêchexport indiquent que les saisonnalités diffèrent suivant les calibres.

Pour les crabes de calibre gros, cette saisonnalité est marquée par une haute saison au début de l’année de Février à Mai et une basse saison en Janvier et à partir du mois de Juin. Cette haute saison se situe en pleine saison des pluies et la basse saison correspond au début de la saison des pluies et durant la saison sèche. Cela n’empêche que les évolutions des taux pour les années 2008 et 2009 indiquent que des taux élevés sont remarqués en Septembre.

Concernant les crabes de calibre moyen, les taux mensuels indiquent que les taux les plus élevés sont enregistrés au mois de Janvier et Août. Alors que les quantités maximales sont enregistrées de Février à Mai et les faibles tonnages s’étalent de Septembre à Décembre. Cette haute saison se situe durant la saison des pluies. Tandis que les faibles pourcentages enregistrés se situent presque tous dans la saison des pluies de Février à Mars. Du point de vue quantitatif, la haute saison s’étale de Février à Mai et la basse saison est observée de Septembre à Décembre.

Quant aux crabes de calibre petit, les pourcentages les plus élevés sont localisés au mois de Mars jusqu’au mois d’Août et les minima sont situés au début de l’année ainsi qu’au mois de Septembre et à la fin de l’année. Tandis que, les quantités les plus élevées sont atteintes d’Avril à Juin et les plus faibles de Septembre à Décembre. La haute saison des crabes de calibre petit se situe alors à la moitié de la saison des pluies et se poursuit durant le début de la saison sèche. Alors que, la basse saison coïncide avec la fin de la saison sèche et le début de la saison des pluies. La haute saison s’étend de Mars à Août et la basse saison dure six mois de Janvier et Février et entre Septembre à Décembre.

En ce qui concerne les crabes de calibre petit prime, l’atteinte des pourcentages maxima indique que la haute saison est localisée durant les trois premiers mois de l’année. C’est-à-dire, pendant la saison des pluies. Par ailleurs, la basse saison où sont enregistrés les taux les plus faibles s’étend d’Avril jusqu’au mois d’Août. Autrement dit, durant la moitié de la saison des pluies et durant la saison sèche, la part des crabes de calibre petit prime sont faibles. Au niveau du tonnage, les quantités totales enregistrées révèlent une abondance des crabes de calibre petit prime durant quatre mois de Mars à Juin. Par ailleurs, la basse saison se situe de Septembre à Décembre. Dans les crabes collectés par la société Pêchexport, les crabes de calibre petit prime abondent durant les mois de Janvier à Juin, de Septembre à Octobre et ils diminuent en Juillet, Août, Novembre et Décembre.

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3 Variations annuelles des crabes traités par la société Pêchexport Cette variation concerne surtout l’évolution annuelle des quantités totales et l’évolution annuelle des quantités totales par calibre.

3.1 Variation annuelle des quantités totales de crabes collectés. Les données s’étalent sur six ans de 2006 à 2011. Le graphe n°5 représente l’évolution de la quantité totale annuelle des crabes traités par la société durant ces six ans.

900000

800000 809663,85

700000

613493,964 600000 566408,16 531073,53 545367,62 500000

400000 446428,674 Quantité kg en Quantité 300000 Quantité totale en kg

200000

100000

0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Année

Figure 5: Evolution de la quantité totale annuelle de crabes traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

Source : Auteur, 2014.

Les quantités de crabes traités par la société Pêchexport sont passées de 566 t en 2006 à 809 t en 2011. Au cours de ces six dernières années, deux modes sont observés : en 2008 et 2011. La quantité minimale est enregistrée en 2010et la valeur maximale est observée en 2011.La quantité a diminué légèrement en 2007, puis, augmente en 2008 pour s’abaisser en 2009 et 2010. La diminution est plus de 100 t. Et enfin, la quantité est passéeà plus de 809t en 2011. Durant ces six ans, la quantité moyenne annuelle de crabes traités par la société est de 585,4 t.

3.2 Variation annuelle des quantités totales par calibre de crabes collectés. Les crabes collectés se répartissent en quatre calibres. L’étude de leurs variations nous renseigne sur la composition des crabes que les collecteurs fournissent à la société Pêchexport. Elle permet ainsi de déterminer quel est le calibre le plus exploité.

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500 000,00

450 000,00

400 000,00

350 000,00

300 000,00 Crabes G 250 000,00 Crabes M Crabes P Quantité en kg en Quantité 200 000,00 Crabes P'

150 000,00

100 000,00

50 000,00

- 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Année

Figure 6: Evolution de la quantité totale annuelle par calibre de crabes traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

Source : Auteur, 2014.

De 2006 à 2011, les quantités totales annuelles par calibre sont dominées par les crabes de calibre moyen, suivis des crabes de calibre petit, des crabes de calibre gros et à la fin se trouvent les crabes de calibre petit prime.

Les crabes de calibre moyen domine plus de la moitié de ces quantités. La valeur maximale est observée en 2011 et celle de 2010 est la plus faible. Le reste se partage entre les trois autres calibres. Une variation annuelle en dent de scie s’observe durant ces six ans pour ces crabes de calibre moyen.

Pour les gros crabes, de 2006 à 2008, il y a une évolution régressive des quantités totales. En 2009, une hausse de plus de 30 ta étéobservée. Cependant, elle diminue en 2010, puis, s’accroît de nouveau en 2011 pour atteindre la valeur maximale de plus de 130 t.

Au fil de ces six ans, les crabes de calibre petit gagnent du terrain. Ils sont de plus en plus exploités, malgré une évolution progressive lente. Pourtant, les quantités enregistrées dépassent toujours celles des crabes de calibre gros. Et ces quantités sont toujours de plus de 100 t par an. La valeur maximale est atteinte en 2011 et la valeur minimale en 2008.

Concernant les crabes de calibre petit prime, au cours de ces six années, les quantités traitées sont toujours inférieures à celles des crabes appartenant aux trois autres calibres. Avec des valeurs non négligeables de moins de 50 t des produits traités par an, sa part devient

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de plus en plus importante. D’ailleurs, les valeurs maximales respectives de plus de 49 t et 42 t sont observées en 2007 et en 2011.

4 Variation spatiale des crabes traités par la société Pêchexport Les crabes exploités proviennent de différentes zones et connaissent de nombreuses variations quantitatives et qualitatives.

4.1 Variation annuelle des quantités totales par District des crabes traités par la société Pêchexport Les crabes livrés par les collecteurs à la société proviennent de plusieurs zones. Les zones de provenance décrites ici sont les zones où les collecteurs ont acheté les crabes, c’est- à-dire, les points de collecte. Donc, ces zones peuvent être les zones de pêche ou des endroits proches de ces zones de pêche ou autres. En tout cas, pour le District de Mahajanga I, les collecteurs achètent des crabes au niveau des points de débarquement des pirogues et parfois au niveau des stationnements des charrettes ou voitures qui transportent les crabes des zones de pêche.

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Tableau 5: Evolution des quantités totales par District de crabes traités par Pêchexport (Année 2006 à 2011).

Zones 2006 2007 2008 2009 2010 2011 TOTAL de QUANTITE collecte Q(t) % Q(t) % Q(t) % Q(t) % Q(t) % Q(t) % (t)

A/banja 0 1,11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1,11 A/hihy 0,80 0,14 0,61 0,11 0 0 0,83 0,17 0,86 0,19 2,88 0,36 5,98 A/lava 3,04 0,54 1,86 0,35 1,20 0,20 9,97 2,09 18,14 4,06 70,84 8,77 105,05 B/py 66,70 11,81 96,09 18,14 87,60 14,38 49,69 10,44 8,31 1,86 3,94 0,49 312,33 Bef. Av. 13,53 2,40 0,42 0,08 0,06 0,01 1,50 0,31 0,22 0,05 2,75 0,34 18,49 M/ I 151,27 26,78 150,59 28,42 170,42 27,97 113,62 23,87 75,40 16,89 117,02 14,49 778,32 M/dava 0,65 0,11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,65 M/II 278,64 49,32 176,54 33,32 164,11 26,93 160,33 33,68 147,52 33,05 301,85 37,37 1228,98 M/tsinjo 6,70 1,19 0,82 0,15 4,04 0,66 6,63 1,39 7,53 1,69 24,76 3,07 50,48 M/voay 19,08 3,38 57,03 10,76 82,81 13,59 33,97 7,14 37,26 8,35 75,77 9,38 305,91 S/lala 24,50 4,34 44,73 8,44 99,16 16,27 99,45 20,89 151,13 33,86 207,86 25,74 626,83

TOTAL 564,91 100 529,81 100 609,40 100 475,98 100 446,35 100,00 807,67 100 Légende :M I: Mahajanga I; M II: Mahajanga II; A/lava:Analalava; A/hihy:Antsohihy; B/py: Besalampy;M/tsinjo: Mitsinjo; M/voay: Marovoay; Bef. Av.: Befandriana Avaratra; S/lala: Soalala; M/dava: Morondava;A/banja: Ambanja. Q(t): Quantité en tonne % : Pourcentage en %. Source : Auteur, 2014.

Les matières premières de la société Pêchexport proviennent de 89 localités réparties dans 11 Districts et 5 Régions. Les Districts concernés par la collecte suivant les Régions et suivant l’importance des quantités collectées sont réparties comme suit :

• Dans la Région Boeny : Mahajanga II, Mahajanga I, Soalala, Marovoay et Mitsinjo ; • Dans la Région Melaky : Besalampy ; • Dans la Région Sofia : Analalava, Befandriana Avaratra et Antsohihy ;

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• Dans la Région Diana : Ambanja et ; • Dans la Région Menabe : Morondava.

79 localités se trouvent dans la Région Boeny, 7 dans la Région Sofia, 1 dans la Région Melaky, 1 dans la Région de Diana et 1 dans la Région de Menabe. La plupart des zones de collecte de crabes se trouvent alors dans la Région Boeny. Cette dernière assure les 87,08%de l’approvisionnement en crabes de la société Pêchexport contre 9,09% pour la Région Melaky, 3,77% pour la Région Sofia, 0,03% pour la Région Diana et 0,02% pour la Région Menabe. La quantité moyenne annuelle collectée est de 28,38 t par District. Pendant ces six ans, la collecte au niveau de certains Districts comme Morondava et Ambanja n’a été pratiquée que pour un an seulement.

Une classification suivant les quantités collectées par zone permet de dire que, les cinq premières zones de collecte de crabes sont : Soalala, Mahajamba, Marosakoa, Moramba et Antsakoamanera.

4.2 Composition par calibre des crabes collectés par zone De 2006 à 2011, les évolutions des quantités totales et des pourcentages des crabes suivant leurs calibres permettent de voir le calibre le plus dominant ainsi que les moins dominants. Elles permettent de mettre en exergue les classements des Districts suivant les calibres. De ce fait, nous pouvons localiser et conseiller les collecteurs sur les zones où la collecte des crabes de grosse taille est possible.

Tableau 6: Evolution des quantités totales et taux totaux par zone des crabes de calibre gros traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % M I 25,76 17,03 23,06 15,32 21,65 12,71 19,43 16,82 10,46 13,32 18,65 16,66 M II 53,69 19,27 30,39 17,22 11,24 6,85 23,72 14,79 24,23 16,43 39,66 13,14 A/lava 0,64 21,57 0,70 37,52 0,40 33,36 3,32 32,95 5,38 10,99 21,32 31,26 A/hihy 0,09 11,96 0,03 5,35 0,12 15,57 0,13 14,91 0,90 31,90 M/tsinjo 0,54 7,91 0,09 10,51 0,32 7,85 1,24 18,22 2,10 27,88 3,94 15,89 M/voay 2,59 13,55 3,88 6,80 1,82 2,20 3,18 9,37 3,96 10,62 6,29 8,30 Bef. Av. 1,91 14,13 0,03 9,06 0,11 7,46 0,01 3,77 0,24 8,83 M/dava 0,07 10,68 S/lala 6,46 26,33 11,54 25,79 11,66 11,76 20,17 20,28 39,92 26,42 43,07 20,72 A/banja 0,07 6,73 Source : Auteur, 2014.

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Tableau 7: Evolution des quantités totales et taux totaux par zone des crabes de calibre moyen traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % M I 81,66 53,99 77,42 51,41 115,00 67,48 66,11 57,20 43,97 55,98 71,10 63,52 M II 145,40 52,18 84,40 47,81 111,26 67,80 92,13 57,46 74,57 50,55 181,61 60,16 A/lava 1,31 44,57 0,74 39,83 0,71 58,80 4,12 40,94 36,73 75,00 36,73 53,86 A/hihy 0,43 53,02 0,37 72,46 0,38 47,77 0,45 53,58 1,40 49,83 B/py 20,85 36,69 30,74 37,14 19,68 25,39 16,65 39,28 1,37 23,05 0,59 19,523 M/tsinjo 3,29 47,82 0,40 49,04 2,82 69,77 3,79 55,58 3,79 50,26 14,84 59,93 M/voay 9,39 49,22 29,64 51,98 53,38 64,46 19,90 58,63 18,00 48,30 43,44 57,36 Bef. Av 8,49 62,74 0,25 67,11 0,04 60,68 0,96 64,25 0,10 47,33 1,65 60,03 M/dava 0,39 59,42 S/lala 12,03 49,05 21,11 47,19 67,34 67,92 53,27 53,57 73,66 48,74 116,77 56,17 A/banja 0,60 54,34 Source : Auteur, 2014.

Tableau 8: Evolution des quantités totales et taux totaux par zone des crabes de calibre petit traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % M I 35,02 23,15 36,31 24,11 28,25 16,58 28,08 24,30 19,02 24,21 22,17 19,80 M II 59,89 21,49 45,51 25,78 36,96 22,52 43,71 27,26 44,88 30,42 63,72 21,11 A/lava 0,79 26,67 0,22 12,00 0,04 3,75 2,27 22,57 4,22 8,61 10,15 14,87 A/hihy 0,18 22,31 0,10 19,90 0,29 36,66 0,24 28,52 0,43 15,10 B/py 30,42 53,53 42,92 51,86 54,31 70,05 25,39 59,89 4,25 71,31 2,27 75,25 M/tsinjo 2,77 40,33 0,26 31,96 0,76 18,82 1,79 26,20 1,55 20,54 4,84 19,56 M/voay 5,45 28,58 18,43 32,32 25,29 30,54 10,86 32,00 13,85 37,18 19,75 26,07 Bef. Av. 2,24 16,52 0,04 10,54 0,03 39,32 0,42 28,29 0,11 48,24 0,63 22,90 M/dava 0,19 29,90 S/lala 4,43 18,05 7,30 16,33 17,14 17,29 26,01 26,15 36,07 23,87 38,39 18,46 A/banja 0,37 33,62 Source : Auteur, 2014.

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Tableau 9: Evolution des quantités totales et taux totaux par zone des crabes de calibre petit prime traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % Q (t) % M I 8,81 5,83 13,79 9,16 5,52 3,24 1,95 1,68 5,10 6,50 0 M II 19,65 7,05 16,24 9,20 4,66 2,84 0,76 0,48 3,84 2,60 16,85 5,582 A/lava 0,21 7,19 0,20 10,65 0,05 4,09 0,36 3,54 2,64 5,40 A/hihy 0,10 12,71 0,01 2,29 0,03 3,00 0,09 3,157 B/py 5,56 9,78 9,10 11,00 3,53 4,56 0,35 0,83 0,34 5,64 0,16 5,22 M/tsinjo 0,27 3,94 0,07 8,50 0,14 3,56 0,10 1,31 1,14 4,60 M/voay 1,65 8,64 5,08 8,90 2,32 2,80 1,45 3,89 6,24 8,24 Bef. Av. 0,90 6,62 0,05 13,29 0,00 0,65 0,23 8,22 S/lala 1,61 6,57 4,78 10,69 3,01 3,04 1,47 0,98 9,62 4,62 A/banja 0,06 5,30 Source : Auteur, 2014.

Légende :M I: Mahajanga I; M II: Mahajanga II; A/lava: Analalava; A/hihy: Antsohihy;B/py: Besalampy;M/tsinjo: Mitsinjo; M/voay: Marovoay; Bef. Av.: Befandriana Avaratra S/lala: Soalala; M/dava: Morondava;A/banja: Ambanja. Q(t): Quantité en tonne. % : Pourcentage en %. La comparaison interannuelle des quantités et pourcentages des crabes appartenant aux quatre calibres révèlent que :

• les parts des crabes de calibre moyen sont toujours importantes dans les quantités de crabes collectés dans toutes les zones, sauf, pour le District de Besalampy où les crabes de calibre petit dominent la composition des produits collectés ; • Les crabes de calibre petit prime détiennent les plus faibles pourcentages durant ces six ans. Pourtant certaines exceptions existent au niveau des Districts comme : - A Antsohihy, la part des crabes de calibre gros est inférieure à celle des crabes de calibre petit prime en 2006 ; - A Marovoay, en 2007 et 2008, ainsi qu’à Befandriana Avaratra en 2007, les mêmes cas que celui décrit précédemment ont existé.

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• Tandis que, dans la majorité des zones, les crabes de calibre petit détiennent la deuxième place. • Concernant les crabes de calibre gros, ces crabes deviennent de plus en plus rares dans les produits collectés. Leurs quantités sont toujours inférieures à celles des crabes de calibre petit. Par contre, des situations contraires sont observées notamment : - A Analalava, où entre 2007 et 2011, durant ces cinq ans, les parts des crabes de calibre gros sont nettement supérieures à celles des crabes de calibre petit ; - A Mitsinjo, en 2010, la part des crabes de calibre gros est de 27,88% contre 20,54% pour les crabes de calibre petit ; - A Soalala, les mêmes cas sont remarqués en 2006, en 2007, en 2010 et en 2011 ; • Certains calibres peuvent ne pas exister dans la composition des crabes collectés durant une année et même durant les six années. C’est le cas pour le District de Besalampy. Seuls trois calibres sont représentés dans les crabes en provenance de ce District, ce sont : les calibres moyen, petit et petit prime.

L’analyse des variations des quantités totales par calibre permet de donner les classements des zones ci-après suivant les calibres :

• Pour les crabes de calibre gros

Tableau 10 : Classement des zones en fonction de l'importance des quantités totales de crabes de calibre gros (Année 2006 à 2011).

Classement 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1 Mahajanga II Mahajanga II Mahajanga I Mahajanga II Soalala Soalala 2 Mahajanga I Mahajanga I Soalala Soalala Mahajanga II Mahajanga II 3 Soalala Soalala Mahajanga II Mahajanga I Mahajanga I Analalava 4 Marovoay Marovoay Marovoay Analalava Analalava Mahajanga I 5 Befandriana Analalava Analalava Marovoay Marovoay Marovoay Avaratra 6 Analalava Mitsinjo Mitsinjo Mitsinjo Mitsinjo Mitsinjo 7 Mitsinjo Ambanja Befandriana Antsohihy Antsohihy Antsohihy Avaratra 8 Antsohihy Befandriana Befandriana Befandriana Befandriana Avaratra Avaratra Avaratra Avaratra 9 Morondava Antsohihy Source : Auteur, 2014.

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• Pour les crabes de calibre moyen

Tableau 11 : Classement des zones en fonction de l'importance des quantités de crabes de calibre moyen (Année 2006 à 2011).

Classement 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1 Mahajanga II Mahajanga II Mahajanga I Mahajanga II Mahajanga II Mahajanga II 2 Mahajanga I Mahajanga I Mahajanga II Mahajanga I Soalala Soalala 3 Besalampy Besalampy Soalala Soalala Mahajanga I Mahajanga I 4 Soalala Marovoay Marovoay Marovoay Analalava Marovoay 5 Marovoay Soalala Besalampy Besalampy Marovoay Analalava 6 Befandriana Analalava Mitsinjo Analalava Mitsinjo Mitsinjo Avaratra 7 Mitsinjo Ambanja Analalava Mitsinjo Besalampy Befandriana Avaratra 8 Analalava Mitsinjo Befandriana Befandriana Antsohihy Antsohihy Avaratra Avaratra 9 Antsohihy Antsohihy Antsohihy Befandriana Besalampy Avaratra 10 Morondava Befandriana Avaratra Source : Auteur, 2014.

• Pour les crabes de calibre petit

Tableau 12 : Classement des zones en fonction de l'importance des quantités totales de crabes de calibre petit (Année 2006 à 2011).

Classement 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1 Mahajanga II Mahajanga II Besalampy Mahajanga II Mahajanga II Mahajanga II 2 Mahajanga I Besalampy Mahajanga II Mahajanga I Soalala Soalala 3 Besalampy Mahajanga I Mahajanga I Soalala Mahajanga I Mahajanga I 4 Marovoay Marovoay Marovoay Besalampy Marovoay Marovoay 5 Soalala Soalala Soalala Marovoay Besalampy Analalava 6 Mitsinjo Ambanja Mitsinjo Analalava Analalava Mitsinjo 7 Befandriana Mitsinjo Analalava Mitsinjo Mitsinjo Besalampy Avaratra 8 Analalava Analalava Befandriana Befandriana Antsohihy Befandriana Avaratra Avaratra Avaratra 9 Morondava Antsohihy Antsohihy Befandriana Antsohihy Avaratra 10 Antsohihy Befandriana Avaratra Source : Auteur, 2014.

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• Pour les crabes de calibre petit prime

Tableau 13: Classement des zones en fonction de l'importance des quantités totales de crabes petit prime (Année 2006 à 2011).

Classement 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1 Mahajanga II Mahajanga II Mahajanga I Mahajanga I Mahajanga I Mahajanga II 2 Mahajanga I Mahajanga I Mahajanga II Mahajanga II Mahajanga II Soalala 3 Besalampy Besalampy Besalampy Analalava Analalava Marovoay 4 Marovoay Marovoay Soalala Besalampy Soalala Mitsinjo 5 Soalala Soalala Marovoay Antsohihy Marovoay Befandriana Avaratra 6 Befandriana Analalava Mitsinjo Mitsinjo Besalampy Besalampy Avaratra 7 Mitsinjo Mitsinjo Analalava Marovoay Mitsinjo Antsohihy 8 Analalava Ambanja Befandriana Befandriana Antsohihy Mahajanga I Avaratra Avaratra 9 Antsohihy Befandriana Soalala Befandriana Analalava Avaratra Avaratra 10 Antsohihy Source : Auteur, 2014.

Les classements des zones en fonction de l’importance des quantités totales de crabes traités par la société suivant les calibres de 2006 à 2011 déterminent que :

• Les crabes de calibre gros proviennent principalement de trois zones : Mahajanga I, Mahajanga II et Soalala ; • Concernant les crabes de calibre moyen, les Districts de Mahajanga I, Mahajanga II, Soalala et Besalampy, fournissent la plupart des crabes de calibre moyen traités dans la société Pêchexport ; • En prenant compte des quantités totales de crabes traités dans la société Pêchexport, les Districts qui tiennent les parts plus importantes sont : Mahajanga I, Mahajanga II, Soalala et Besalampy; • Pour les crabes de calibre petit prime, leurs exploitations sont surtout intenses au niveau des Districts de Mahajanga I, Mahajanga II, Besalampy, Analalava, Soalala et Marovoay.

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TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS Plusieurs ouvrages réalisés à partir des études effectuées dans la Région, mais aussi, en dehors de la région et dans d’autres pays permettent de faire des comparaisons, de faire des analyses et de tirer des conclusions pour émettre des suggestions pour l’amélioration de l’exploitation des crabes de mangroves à chaque niveau de la filière.

1 Analyse de la filière crabe de mangroves Notre étude a mis en évidence que l'exploitation commerciale de Scylla serrata engage de nombreux acteurs comme les pêcheurs, collecteurs, les sociétés de traitement, transformation et de conditionnement ainsi que les vendeurs des marchés.KASPRZYK Z. (2012), distingue une chaîne composée de plusieurs opérateurs tels que les pêcheurs, les mareyeurs, les collecteurs (ou sous-collecteurs)individuels, les vendeurs au marché local et sociétés exportatrice de collecte. Il met en évidence le mareyeur, qui joue un rôle d’intermédiaire entre le pêcheur et le collecteur ou sous collecteur. Il peut, également, commercialiser lui-même les crabes au marché. De temps en temps, il est membre de la famille du pêcheur, mais le plus souvent c’est une personne qui dispose d’un fonds de roulement.L’existence des mareyeurs facilite le travail du collecteur ; il n’est pas obligé de contacter individuellement les pêcheurs; il lui suffit de se rendre aux quelques points de collecte tenus par les mareyeurs. Un mareyeur travaille, engénéral, avec 3 à 5 pêcheurs.

1.1 Pêche aux crabes de mangroves L’exploitation du crabe Scylla serrata à Madagascar est une pêcherie exclusivement traditionnelle, effectuée à pied ou avec des petites pirogues non motorisées, en utilisant des techniques de pêche très simples et peu coûteuses.

1.1.1 Organisation des activités des pêcheurs de la Région Boeny Plusieurs ouvrages sur le sujet confirment les résultats que nous avons obtenus concernant la pêche aux crabes de mangroves et certains fournissent même plus de détails sur cette pêcherie. Selon RAKOTOARIMANANA N. (2011),la pêche aux crabes de mangroves est un métier traditionnel et existe depuis longtemps. Elle est généralement pratiquée en milieu rural. Dans les différentes zones de pêche sont rencontrées hommes, femmes et enfants. L’insertion dans la vie active se fait à bas âge, le métier étant facile d’accès, demande peu d’investissement. Un des facteurs favorisant l’orientation vers la pêche aux crabes est certainement le niveau d’instruction trop bas et l’insuffisance de fonds de démarrage.

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OCEAN CONSULTANT (2006), a déterminé la répartition par âge et par sexe des pêcheurs. Les femmes pêcheurs sont plus jeunes que les hommes pêcheurs. Plus de 50% des pêcheurs sont à l’âge de 20-30 ans pour les femmes et 30-40 ans, pour les Hommes. La pêche aux crabes concerne 23,6 % de la population de la baie de Bombetoka et 53,2% de celle de la baie de Mahajamba. A ceux-ci s’ajoutent des migrants saisonniers, lesquels représentent un peu plus du triple de l’effectif des pêcheurs permanents dans la baie de Mahajamba. Au rythme de leur déplacement, ils modulent l’effectif de pêcheurs dans les villages. On note un taux appréciable des jeunes de moins de 20ans à Mahajamba (27%) et Mangoky (24%). Les travaux de SWIOP (1991) in OCEAN CONSULTANT (2006), trouvent le pourcentage de jeunes de moins de 20 ans à 22% chez les pêcheurs indépendants de la zone de Mahajamba

1.1.2 Lieux et engins de pêche D’après les pêcheurs enquêtés les engins de pêche les plus utilisés par les pêcheurs de la zone sont le crochet, la balance et le casier. Cependant, RAZAFIMANDIMBY J. (1989) rapporte que d’autres engins sont utilisés dans la zone de Mahajamba. Notamment, les pêcheurs utilisent des filets maillants, des raquettes et des lignes pour la capture des crabes de boues.KASPRZYK Z. (2012), confirme que les engins de pêche les plus souvent utilisés sont: le crochet, la balance, le casier, la palangre ou la palangrotte et les lignes avec ou sans hameçon.

Les lieux de pêche varient suivant les engins utilisés. La pêche à pied s’effectue au moment des basses-eaux sur les étendues intertidales découvertes. Elle se pratique également en bordure des chenaux. Pour cette technique de pêche, le pêcheur utilise un crochet (RAKOTOARIMANANA N., 2011). Dénommée aussi pêche au trou, elle consiste à chercher le crabe au fond de son terrier creusé dans la vase entre les racines échasses de palétuviers ou sur les plateaux littoraux. La pêche peut se pratiquer aussi bien à pied qu’à l’aide d’une pirogue. Deux types de pirogues sont utilisés :

- pirogue monoxyle (creusée dans un tronc) souvent sans balancier et ; - pirogue mixte (monoxyle en partie basse avec une ou deux planches ajoutées pour rehausser les bords), dotée en général d’un balancier. Leur longueur dépasse rarement les 3 mètres ; les« mixtes » sont légèrement plus grandes.

En observant les types de pirogues utilisées par région, dans la région de Boeny sont utilisées, presque exclusivement, les pirogues à balancier, dans la région Menabe, plutôt les

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«monoxyles» sans balancier et dans la région Sofia, les deux types sont utilisés (KASPRZYK Z., 2012).

1.2 Collecte de crabes de mangroves Comme pour la pêche, la collecte de crabes est un métier familial. Les collecteurs sont presque des travailleurs des grandes sociétés ayant existé dans la Région mais qui ont fermé leurs portes.

La collecte est un point très important du circuit. En 2006, OCEAN CONSULTANT dénonce cette importance de la collecte dans la filière crabes des mangroves. Les produits de la pêche traditionnelle aux crabes sont orientés en grande partie vers le marché d’exportation et où les activités de collecte constituent le moteur de développement de ce secteur. Il n’existe aucune structure organisée de commercialisation dans laquelle sont impliqués les pêcheurs traditionnels. Ainsi, la commercialisation des captures de la pêche traditionnelle dépend de l’existence des collecteurs et de l’organisation des activités de ceux-ci.

Le résultat obtenu n’est qu’une vue globale de la filière. De ce fait, il existe des manques sur les détails sur le déroulement de la collecte. Par contre, ce même auteur en 2006,donne plus d’explication sur le déroulement des étapes de la collecte. Les collecteurs ont souvent leurs représentants ou sous collecteurs localisés dans un certain nombre de villages choisis comme points de collecte où les pêcheurs des villages et campements voisins amènent leurs produits. Le ramassage des crabes est réalisé par les bateaux de collecte ou par des voitures. Une partie des crabes est livrée par les pêcheurs, mareyeurs directement aux collecteurs localisés à Mahajanga ou aux marchés de la ville. Une fois les crabes emmenés aux points de collecte un premier triage est effectué au moment de l'achat des produits aux villages. Il sert à éliminer les crabes trop petits et morts. Le deuxième triage a lieu à la réception des crabes à Mahajanga. Son but principal est d'écarter les animaux morts. Les crabes commercialisés localement sont gardés toujours enrobés de boue et ceux destinés à l'exportation sont lavés avant d'entrer dans l'usine de traitement.

Par ailleurs, KASPRZYK Z. (2012) confirme bien l’existence de cette collecte active au niveau de la filière et donne plus d’explication quant aux moyens de collecte. Certains collecteurs, sous-collecteurs, comme les mareyeurs et vendeurs au marché local, interviennent comme opérateurs du secteur informel, sauf, les collecteurs et les mareyeurs qui paient de redevance. Ils utilisent peu de salariés et peu de capital. Leurs investissements dans les moyens de collecte sont modestes. Pratiquement tous ces investissements sont réalisés à partir

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions de leurs fonds propres, souvent complétés par ceux de la famille ; le recours au crédit d’investissement est quasi inexistant. Par contre les sociétés exportatrices de collecte disposent d’une infrastructure à terre (usines de traitement) répondant, dans la majorité des cas, aux normes européennes et de matériels de collecte plus modernes

Quant à l’effectif des collecteurs de Madagascar, en 2011, au niveau national, le nombre de collecteurs détenteurs de permis de collecte est environ 86. La majorité de ces collecteurs travaillent dans la Région Boeny. D'après le DRPRH de Mahajanga, en 2005, 19 opérateurs actifs dans la collecte de crabes, sont officiellement enregistrés. Dans cette Région, le nombre de collecteurs de crabes a diminué de 2006 à 2011. Le nombre moyen annuel est de 6 collecteurs détenteurs du permis de collecte par District. Ces collecteurs sont les collecteurs privés et les sociétés de collecte (MPRH, 2012). La comparaison entre le nombre total de collecteurs avec le nombre des collecteurs détenteurs des permis permet de dire que beaucoup de réticence de la part des collecteurs se fait sentir quant à l’entrée dans la légalité et le professionnalisme. Cette situation trouve des explications, d’une part, dans le fait que les collecteurs ignorent les raisons et les bénéfices qu’ils peuvent tirer de cette action et d’autre part, la collecte de crabes n’est qu’une activité secondaire pour certains collecteurs.

1.3 Marchés aux crabes de mangroves Les effets obtenus au cours de l’investigation illustrent bien les résultats de KASPRZYK Z. en 2012, il décrit comme suit le circuit de commercialisation spatial des crabes vendus localement à Madagascar. Il s’agit de la commercialisation effectuée dans les grandes villes côtières et à Antananarivo. A Morondava, Mahajanga et même dans des villes plus petites comme Belo sur Tsihiribina, Antsohihy ou Ambanja. On observe principalement un circuit court et direct effectué, soit par le pêcheur ou sa famille, soit par le mareyeur. Il est important de souligner que les vendeuses du bazar de Mahajanga et, dans une moindre mesure, de Morondava, commercialisent très souvent des petits crabes triés et refusés par les sociétés d’exportation. Dans les grandes villes des Hauts Plateaux prédominenettement la vente du crabe vivant, soit au marché soit via un système de porte-à-porte. Les poissonneries s’occupent uniquement des crabes congelés (morceaux, pinces et chairs) livrés directement par les sous-collecteurs ou par les sociétés d’exportation. Certains collecteurs congèlent des crabes dans leurs congélateurs domestiques quand ils n’ontpas la possibilité de les envoyer vivants.

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1.4 Sociétés de traitement La majeure partie des crabes collectés va servir de matières premières pour les sociétés de traitement de la Région. Elles assurent l’exportation des crabes de mangroves sous forme de morceaux de crabes congelés, de chairs de crabe et de crabes entiers vivants vers les pays étrangers. Par ailleurs, les crabes coupés en deux issus de certaines sociétés de traitement sont des matières premières pour les sociétés de traitement fabriquant de la chair de crabes (cas de la Société Fair Madagascar).

Les crabes sont traités par deux types d’établissement :

• les sociétés de traitement : ce sont les grandes sociétés dotées de matériels et de locaux spécialisés dans le traitement des crabes. Les produits suivent des normes strictes : HACCP, …suivant les pays importateurs comme les pays européens, asiatiques et africains. La production de ces sociétés est proportionnelle à l’envergure de chaque usine de traitement, elle est au minimum de 50 t et ;

L’utilisation des produits semi-finis de la Fair Madagascar comme matières premières pour une seconde transformation confirme les résultats de KASPRZYK Z. (2012). En effet, dans la première phase, les crabes achetés auprès des pêcheurs, mareyeurs et sous-collecteurs sont prétraités sur place à Mahajanga. Les produits semi-finis (crabes en morceaux congelés) sont ensuite envoyés par camion frigorifique à Antananarivo où a lieu la transformation en produit final : la chair de crabes pasteurisée. Ce produit de grande valeur commerciale est exporté par avion.

• les établissements dotés de matériels de traitement peu sophistiqués : parmi ces établissements figurent la Nazareth. Le traitement ne suit pas de norme particulière et les produits sont surtout destinés aux grandes surfaces ou à d’autres sociétés qui retraitent les produits. Pour la congélation et le stockage des crabes, ces établissements ont recours au service du CDPHM.

1.5 Exportation de crabes vivants Les crabes de Madagascar sont très appréciés à l’étranger. En effet, les chiffres de l’évolution de la quantité exportée de 2006 à 2011 le montrent (Figure n°9).

L’exportation de crabes vivants est une activité peu pratiquée. La société Sogédiproma a un agrément pour l’exportation de crabes vivants dans la Région Boeny. Cependant, actuellement, cette exportation est suspendue.

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La société LONGFE stocke initialement les crabes dans les bassins-étangs localisés à Mahajanga pour les envoyer ensuite à son usine à Antananarivo (KASPRZYK Z., 2012).Certains collecteurs investissent dans cette exportation. Les principaux clients des crabes vivants sont les pays asiatiques.

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1.6 Schéma du circuit de commercialisation des crabes de mangroves La figure suivante détaille un circuit de la commercialisation des crabes de mangroves.

PECHEURS PECHE

TRANSPORT MARITIME/TERRESTRE

MAREYEURS

SOUS-COLLECTEURS

COLLECTE

COLLECTEURS

TRANSPORT MARITIME/TERRESTRE

VENDEURS AUX MARCHES TRAITEMENT/ SOCIETES DE TRAITEMENT POISSONNERIES CONDITIONNEMENT/ VENDEURS PORTE A PORTE VENTE LOCALE

TRANSPORT MARITIME/AERIEN

CONSOMMATEURS CONSOMMATEURS CONSOMMATION ETRANGERS LOCAUX

Figure 7 : Circuit de la commercialisation des crabes de mangroves Source : KASPRZYK Z., 2012 modifié par l’auteur 2014. RAMIANDRISOA Marie Aiméline Page 43

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1.7 Problèmes de la filière La filière crabes des mangroves fait face à chaque point du circuit, à plusieurs problèmes qui handicapent la filière.

Les pêcheurs enquêtés nous ont fait part des handicaps de la pêche aux crabes des mangroves dans la Région Boeny, ce sont :

• la destruction de l’habitat des crabes : les zones de pêche se déplacent continuellement du fait de la coupe abusive des mangroves. En effet, les crabes migrent vers les zones où ils peuvent trouver des mangroves intactes vue que ces mangroves sont très importantes dans le cycle biologique du crabe ; • le faible rendement de la pêche : les rendements obtenus par les pêcheurs sont faibles à cause du nombre d’engins inadéquats et non sélectifs. Cela ne permet d’avoir que peu d’individus (cas des crochets). Par ailleurs, la plupart des pêcheurs ne disposent pas d’embarcation, mais, louent des pirogues. En plus, le nombre de pêcheurs ne cesse d’augmenter, ce qui limite la zone de pêche par pêcheur. Cette réduction de zone d’activité se répercute aussi sur le rendement de la pêche; • et le problème de permis d’exploitation : la sensibilisation des pêcheurs concernant les papiers utiles pour la pêche est très limitée et ne couvre pas toute les zones de pêche surtout les zones enclavées. Nombreux sont ceux qui ne savent même pas l’existence des cartes pêcheurs, mais, qui désirent en posséder pour professionnaliser leur métier.

Par ailleurs, les sociétés de traitement font face à d’autres problèmes dont :

• la mortalité du crabe entre le moment de sa capture et de son traitement. Pourtant, le crabe doit être traité vivant. Il s’écoule des délais importants avant la livraison à l’usine, 2 à 7 jours, en raison de l’importance géographique de la zone couverte. En dépit de la résistance naturelle et des soins prodigués à ces animaux, ils n’arrivent pas à persister aux problèmes de mortalité, ce qui pénalise les producteurs, les collecteurs et les unités de traitement; • et la gestion des déchets de crabes : Depuis une quinzaine d’années, la société Pêchexport travaille en sous traitance avec une entreprise de manutention sise à Mahajanga I pour le rejet des déchets issus de l’usine. Ces déchets sont composés essentiellement de carapaces de crabes et de crabes morts. L’usine rejette en moyenne 1,5 à 2 t de déchets par jour. Ils sont jetés à Amparihimahitsy et à Mangatokana. Une fois sur ces lieux, ils sont séchés et incendiés. Ces dernières années, les lieux de rejet de ces déchets sont devenus des

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions habitats et de ce fait les terrains sont convertis en surface de culture. La surface d’une superficie de 300 ha au départ est réduite aujourd’hui à quelques dizaines d’ha seulement. Du côté des exportateurs de crabes vivants, un énorme problème d’agrément qui nécessite des conditions rigoureuses comme : matériels, bassins de stockage et papier,… freine le développement de cette spéculation.

1.8 Solutions suggérées Pour y remédier quelques solutions sont à suggérer :

• l’amélioration de la gestion de l’exploitation des zones de mangroves ; • l’expérimentation et la vulgarisation des méthodes de captures adaptées (engins, embarcation,…) ; • la dotation aux pêcheurs de matériels adéquats: pirogue, engins de pêche adéquats,… • l’assistance et le support à la mise en place d’une étude de l’état de stock et des potentiels de cette pêcherie dans chaque zone et au niveau national ; • le désenclavement des zones de pêche ; • la réduction de la mortalité entre capture et traitement par l’utilisation de moyens de stockage adéquats et la rapidité du transport et; • la valorisation des déchets : extraction de protéine noble, aliment du bétail, …

1.9 Opportunités et perspectives d’avenir Cependant, la filière crabes présente des opportunités :

• le niveau d’exploitation actuel (2,7 t/km2) est encore proche du seuil inférieur de la production maximale équilibré (2,5 t/ha à 3,9 t/ha selon l’étude de SWIOP en 1991 in OCEAN CONSULTANT (2006)). Ce qui permet encore d’envisager l’augmentation de l’effort de pêche ; • l’élevage de crabe est envisageable et réalisable ; • l’existence des usines munies de salle de traitement et de conditionnement est un avantage de la Région et ; • enfin, le marché est encore disponible notamment dans les pays étrangers.

2 Organisation de la collecte 2.1 Fréquence de l’approvisionnement En haute saison, les gros collecteurs fréquentent les villages deux fois par semaine. Pendant la basse saison, cette fréquence diminue à un seul déplacement par semaine. Le ramassage des crabes est réalisé à l’aide des bateaux de collecte ou des voitures. Après la

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions capture, en attendant l’arrivée des collecteurs, les crabes sont conservés dans de la boue et stockés dans des sacs ou des soubiques en « satrana » tressées (OCEAN CONSULTANT, 2006).

L’enquête des collecteurs a confirmé le fait que ce sont surtout les gros collecteurs effectuant leurs collectes dans les zones éloignées et disposant de pirogues qui adoptent cette fréquence. Cependant, l’existence des collecteurs qui approvisionnent journalièrement la société vient du fait que les collecteurs organisent eux-mêmes la livraison au niveau de la société. En plus, certains gros collecteurs, les petits collecteurs ainsi que les pêcheurs se soucient peu de l’abondance des crabes qu’ils livrent. L’approvisionnement dépend en grande partie du besoin d’argent.

Cette fréquence est en relation directe avec plusieurs facteurs influençant la pêche aux crabes. Ces facteurs sont ceux liés à la capture puisque pour les gros collecteurs, la collecte ne s’opère que quand il y a une quantité de crabes considérables, ceci relève de la question de la rentabilité de la collecte. Cependant, les facteurs liés à la collecte, au climat et aux sociétés de traitement touchent aussi cette fréquence.

Plusieurs facteurs ont des impacts sur la fréquence de la collecte de crabes dans les différentes zones de collecte que ce soit des facteurs concernant la pêche ou au niveau des collecteurs même, mais aussi, les facteurs sont liés aux sociétés de traitement.

2.1.1 Effet de la pêche La fluctuation des captures est étroitement liée à :

• la concurrence : d’après les enquêtés, la fermeture de la société SOTEMA a entraîné une augmentation du nombre de pêcheurs que ce soit les pêcheurs de poissons, de crevettes ou de crabes. Du coup, les rendements par pêcheur ont diminué vue que la zone de pêche exploitée par pêcheur a été réduite ; • le cycle de marée lunaire : les captures sont élevées lors des vives eaux des pleines lunes et des nouvelles lunes. L’amplitude de la marée est inversement proportionnelle à la durée de la sortie en mer. Plus la hauteur de la basse mer est haute, plus la durée de la sortie est faible. • la saison : c’est en fonction des conditions météorologiques qu’on détermine la possibilité de sortie en mer. La saison a un effet significatif sur la durée de pêche, celle-ci est plus faible en saison humide que pour la saison sèche et les saisons de transition. L’abondance biologique est particulièrement faible durant la saison fraîche puisque le vent

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions qui souffle est froid et parallèlement la température varie avec la température de l’air (RAKOTOARINJANAHARY H. et al , 1994). Certes, la capture est parfois difficile en saison de pluie, mais, certains pêcheurs s’exercent encore ; • les matériels de pêche : le nombre d’engins utilisé influence la capture. Plus les engins sont nombreux, plus la capture est élevée. La plupart des pêcheurs à part leurs propres engins, louent des engins de pêche. A part le nombre, le type d’engins utilisé joue un grand rôle dans la fluctuation des captures puisque le rendement de la pêche est différent suivant le type d’engins; • l’effort de pêche pratiqué : pour la pêche au crochet, les captures par unité d’effort sont élevées en fin de saison des pluies (>13 kilogrammes/jour). A ce moment, les captures par unité d’effort à la balance sont à leurs minimums (8 kilogrammes/jour). Pourtant les engins comme la raquette ou le crochet permettent la capture des individus de petite taille (OCEAN CONSULTANT, 2006); • la technique du pêcheur : la connaissance des facteurs susmentionnés est indispensable pour mener à bien le travail d’un pêcheur. Cependant, en plus de ce savoir, le pêcheur doit être capable de l’utiliser et de l’exploiter pour améliorer son métier et ; • les influences des autres activités du pêcheur : certaines activités surtout celles concernant l’agriculture sont prioritaires ainsi que la pêche aux crevettes qui est considérée comme une ressource halieutique à haute valeur marchande. Et, les collecteurs sont obligés de suivre le rythme imposé par les pêcheurs.

2.1.2 Effet des activités des collecteurs Du côté des collecteurs, l’organisation de leurs activités peut aussi influencer cette fréquence. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux collectent d’autres produits halieutiques notamment les crevettes et les poissons qui peuvent même être leurs activités principales. La collecte de crabes n’est alors qu’une activité secondaire. Elle est pratiquée lors de la fermeture des pêches des autres produits. Outre, cette tendance de la fréquence peut être tout simplement le fruit de la disponibilité monétaire des collecteurs.

2.1.3 Effet de l’organisation des sociétés de traitement D’autres facteurs sont pris en compte notamment l’organisation de la société qui reçoit des crabes en fonction des commandes émises par leurs clients et de l’activité de la société puisqu’elle exploite d’autres produits que les crabes. En plus, la plupart des sociétés exploitant les crabes de mangroves sont spécialisées dans la pêche et le traitement des

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions crevettes. Cependant, les dirigeants des sociétés expliquent que jusqu’ici, l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande.

2.2 Transport des produits collectés Le transport est un point essentiel qui mérite une bonne connaissance de la biologie des crabes pour éviter une mortalité accrue, mais aussi des moyens de transport adéquats.

Parmi les collecteurs enquêtés en 2012 effectuant des achats de crabes dans la Baie de Mahajamba, certains disposent leurs propres pirogues de transport propulsées à voile. Ces grandes pirogues, ont la possibilité de charger 2 à 3 tonnes de produits. Le plus souvent, la collecte est effectuée avec des pirogues de location et, dans le cas où il y a possibilité d’accès par voie terrestre, avec des taxi-brousses ou camions/camionnettes de location (KASPRZYK Z., 2012).

L’utilisation de ces différents moyens de transport est remarquée durant l’investigation. Pourtant, seuls les gros collecteurs disposent de pirogues pour l’exercice de leur travail. Ces pirogues servent aussi au transport des autres produits qu’ils collectent.

Par ailleurs, ce même auteur dénonce que certains collecteurs liés avec les sociétés SOPEMO, SOGEDIPROMA et FAIR MADAGASCAR profitent gratuitement des embarcations motorisées appartenant à ces sociétés. Le recrutement de l’équipage et le carburant restent néanmoins à leur charge.

Concernant les dépenses liées au transport, elles entrent dans les autres dépenses de la collecte. En effet, selon KASPRZYK Z. en 2012, pour effectuer sa profession, les dépenses du collecteur sont la redevance annuelle, l’achat de soubiques (30 000 Ariary toutes les 4-6 semaines) et la construction des abris au village (35 000 Ariary pour un abri).

2.2.1 Moyens de stockage des crabes A Madagascar, les crabes une fois pêchés sont généralement gardés plusieurs jours uniquement en les enrobant de vase. Ils sont mis dans des sacs en jute ou des soubiques couvertes par des morceaux de sacs en jute humidifiés. C'est là évidemment un moyen de conservation commode, mais, qui ne va pas sans inconvénient car il s'établit malgré tout une certaine mortalité.

Il est essentiel de maintenir un environnement humide afin de diminuer la mortalité des crabes durant le transport; en effet si ceux-ci perdent 10% de leur poids en eau, ils meurent (CHARTOIS H., 1994). Afin d'éviter cette dessiccation des crabes durant le transport, les pêcheurs les entourent d'une couche de boue humide. Le taux exact de boue à

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions utiliser est encore méconnu. Cependant, il oscille autour de 10% à 20%. Ce taux diffère selon les pêcheurs : 16,33% pour les pêcheurs traditionnels et 10,66% pour les groupements de pêcheurs (RAZAFIMANDIMBY J., 1989). Pour cette raison, les sociétés de traitement acceptent un certain pourcentage de boue dans les captures. En effectuant les pesages des crabes avant et après le lavage, l’étude de l’OCEAN CONSULTANT en 2006a déterminée que le poids des crabes sans boue est en moyenne de 86% du poids total collecté dans les centres (14% de boue).

2.2.2 Mortalité des crabes lors du transport Plusieurs problèmes peuvent survenir lors du transport des crabes, mais, le plus persistant et important puisqu’elle peut engendrer de grosses pertes, est la mortalité des crabes.

2.2.2.1 Taux de mortalité Les données concernant cette mortalité ne sont pas prises en compte dans notre étude. Par ailleurs, LE RESTE L. et al (1976) estime que le taux de mortalité au cours du stockage et du transport représente aux environs de 30% au bout de 8j.En plus, il varie en fonction de la saison ; il est de 10 à 20% voire même 50% en saison de pluies et 5 à 10% en saison sèche. La cause principale de cette différence réside toujours au niveau de la rapidité du transport (OCEAN CONSULTANT, 2006). En plus, lors de la saison de pluies, les crabes restent parfois trop longtemps dans les villages des pêcheurs puisque la navigation est impossible.

L’étude effectuée par KASPRZYK Z. (2012), avance des chiffres sur ce taux de perte post-capture. En effet, entre la pêche des crabes et leur arrivée à destination finale (usine ou marché), 18 à 24% des prises sont perdues suite à la mortalité des crabes. Le taux augmente sensiblement, jusqu’à 50% parfois, pendant la période de fortes pluies.

La mortalité post-capture est variable suivant le climat et la saison. La connaissance des causes de cette mortalité va permettre de la maîtriser et d’émettre des solutions à long terme.

2.2.2.2 Causes de la mortalité Les mortalités intervenant au long de la chaîne, plus ou moins importantes selon le circuit commercial, ont des causes variées qualifiées de facteurs mécaniques et biotiques et qui sont liés aux besoins physiologiques hors de l'eau. Ce sont :

• les facteurs mécaniques et biotiques : la pêche, le stockage et le transport des crabes imposent de fréquentes manipulations : sortie de l'engin de pêche, tri, pesée, mise en

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions soubiques, chargement à bord des pirogues, transport, déchargement aux débarcadères et manipulation au niveau des sociétés de traitement. Tout au long de cette chaîne, il existe un antagonisme entre l'impératif de travailler rapidement des quantités souvent importantes et la nécessité de les manipuler avec précaution.

En dépit de l'apparence robuste que leur confèrent carapace et appendices durs, les crabes sont fragiles et les chocs qu'ils subissent ont des conséquences sur leur survie ultérieure. Les chocs ont des effets directs évidents et visibles tels les blessures, les appendices cassés, les pertes d'hémolymphe ("sang"), et contribuent à affaiblir les crabes vis- à-vis d'autres facteurs. Les blessures constituent des voies d'entrée pour les germes pathogènes. Les pertes d'hémolymphe, dont le rôle dans la respiration et la constitution de réserves nutritives est important, limitent la capacité de réponse aux agressions extérieures (chocs thermiques, exposition aérienne, etc). Le "stress" consécutif à la manipulation provoque une augmentation de la consommation en oxygène qui nécessite un accroissement de l'aération juste après le débarquement (CHARTOIS H., 1994).

L'effet des chocs affecte tous les Crustacés , mais, les individus ayant mué peu de temps avant la capture y sont particulièrement sensibles. La carapace peu épaisse se brise au moindre choc ou à la moindre pression excessive. Les crabes dits "mous" constituent, avec les crabes blessés, l'essentiel de la mortalité. Leur pourrissement contribue à dégrader le milieu, donc à accroître la mortalité globale. La probabilité de survie de ces animaux est faible et une réduction de la mortalité peut être aisément obtenue en respectant des critères de qualité des crabes avant le débarquement (GIUDICELLI, 1971 in CHARTOIS H., 1994).

• les conditions de stockage : Après la pêche, les crabes sont stockés et transportés dans des sacs en jute ou des soubiques. Cependant, la boue ne doit pas être trop épaisse, sinon, les crabes meurent par asphyxie ni trop mince pour éviter la déshydratation des crabes. Par ailleurs, certains pêcheurs augmentent volontairement le taux de boue pour augmenter le poids des crabes lors de la vente.

L'humidité relative doit être maintenue le plus près possible de la saturation pour éviter le dessèchement des branchies conduisant à l'asphyxie des Crustacés . Le conditionnement sommaire effectué lors du débarquement (sac de jute humidifié sur recouvrant les soubiques) peut se révéler insuffisant en cas de durée prolongée du stockage.

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Les crustacés maintenus dans une atmosphère confinée (emballage totalement hermétique) meurent rapidement. L'épuisement de l'oxygène disponible et l'augmentation du gaz carbonique provoquent des conditions létales. Le rôle respectif de l'un et l'autre de ces facteurs n'est pas explicitement déterminé. Le manque d'oxygène n’est pas la cause principale de la mortalité, puisque le maintien d'un taux élevé dans l'emballage n'entraîne pas une meilleure survie ;

• la durée du trajet : elle est longue à cause de l’état des voies de communication. Ce qui rend le transport des produits difficiles. La voie fluvio-maritime est impraticable lors des périodes de crues. Pourtant, les voies de communication terrestre sont inexistantes ou sont en très mauvais état dans les zones de pêche. Le mauvais temps lors de la saison de pluies augmente aussi cette durée et; • la variation de la température : l’augmentation de la mortalité dans des conditions défavorables de température est conditionnée par le fait que ces conditions ont une action significative sur l’issue des processus d’échanges de l’organisme (KHMELEVA N. et GOLOBEV A., 1986). Les températures élevées provoquent une dessiccation des branchies et l'asphyxie de l'animal. Certains débarquements impliquent une phase de respiration aérienne de 2 à 3 heures qui s’avèrent catastrophiques en été. Le cannibalisme est activé par des températures élevées et les fortes charges biotiques. Inversement, les températures basses entraînent la "brûlure" des branchies. Ce phénomène est observé surtout en hiver (GIUDICELLI, 1971 in CHARTOIS H. et al, 1994).

2.2.2.3 Solutions de remède L'ensemble des éléments détaillés dans cette partie permet de dégager des recommandations élémentaires pour améliorer les conditions de stockage et réduire la mortalité. Les conditions les plus évidentes sont de ne pas débarquer les animaux en mauvaise condition physiologique (crabes "mous" par exemple), de réduire les chocs, "stress" et blessures et de maintenir des conditions satisfaisantes de charge biotique. a. Avant le transport Il s’agit de :

• faire une sélection des crabes : choisir les individus actifs avec des carapaces dures et avec des membres complets ; • trier et éliminer les crabes mous, les femelles ovées et les crabes non exploitables ; remettre ces crabes dans leur milieu naturel et;

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• enlever les chélipèdes des crabes pour éviter les combats. Cette solution est efficace seulement pour les crabes vendus dans les villages des pêcheurs. b. Lors du stockage Les mesures à prendre sont de :

• éviter les manipulations brutales et répétitives : celles-ci peuvent provoquer du stress pour les animaux, augmenter le métabolisme et au pire entraîner des blessures ou amputations; • ne pas nourrir les animaux stockés : l’alimentation des crabes provoque une augmentation de l'activité métabolique, génère une importante excrétion de produits azotés, augmente la consommation d'oxygène et favorise éventuellement un développement bactérien. Le jeun génère un ralentissement du métabolisme et de l'activité, donc, limite la consommation d’oxygène ; • bien régler la charge des soubiques et bien ficeler les crabes ; • mettre les animaux de même calibre dans les mêmes soubiques et ; • humidifier plusieurs fois les sacs en jute avec de l’eau de mer. c. Propositions de moyens de transport des crabes Un certain nombre de moyens de transport sont efficaces, mais, le choix des collecteurs doit se baser sur la situation géographique des lieux de collecte, la durée du trajet et sur les dépenses engendrées par ce choix au niveau de la rentabilité de la collecte. Plusieurs moyens de transport peuvent être utilisés :

• les vedettes permettent un transport rapide des produits, pourtant, leurs utilisations peuvent engendrer une augmentation des dépenses liées au transport; • le camion-douche : il permet le transport des Crustacés sur de longues distances. Le camion porteur permet de transporter environ 5 t de Crustacés dans un caisson monté sur coussin d'air et; • le véhicule isotherme : Ce mode de transport est utilisé, en général, pour des parcours réduits en distance et en temps. Il fait appel à des camions isothermes sans source de froid, ou réfrigérants équipés d'accumulateurs de froid, ou frigorifiques avec une source de froid mécanique. On y trouve les véhicules utilitaires légers destinés à la distribution locale (isothermes), les camions porteurs qui assurent le ramassage et la distribution des produits de la marée (réfrigérants ou frigorifiques) et les semi-remorques de grande capacité conçues pour le transport sur de grandes distances (frigorifiques).

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2.3 Saisonnalité mensuelle de la collecte des crabes de mangroves La détermination des saisonnalités de collecte permet d’avancer des solutions d’amélioration dans le temps de l’exploitation des crabes de mangroves dans son ensemble.

2.3.1 Saisonnalité mensuelle quantitative de la collecte D'après l'étude de BAUTIL et al in OCEAN CONSULTANT (2006), les quantités de crabes collectés sont caractérisées par un maximum en fin de saison des pluies - début de saison sèche (Mars - Juin), suivi d'une diminution de la collecte durant la période de vents forts du « Talio » (Juillet - Août). Le minimum est atteint aux mois de Septembre - Octobre. Par la suite, les collectes commencent à s'accroître à nouveau au début de la saison des pluies (Octobre - Février). La baisse de collecte du mois de Janvier coïncide avec les fêtes de fin d'année et une diminution de la fréquence de collecte (OCEAN CONSULTANT, 2006).

Les résultats de l’étude comparée à ceux de l’investigation susmentionnée ont abouti à la coïncidence entre les hautes saisons de collecte. Cependant, elle est réduite d’Avril à Mai. Les minima sont atteints entre Juin et Décembre au lieu de Juillet-Octobre.

La période de collecte diffère même à l’intérieur d’un pays, l’étude d’OCEAN CONSULTANT en 2006 en témoigne :

• Pour la société SOPEMO, le pic de collecte se situe aux mois d’Avril et Mai. Après ces deux mois, on note une baisse quasi permanente de la quantité de crabes collectés. En Janvier, il n’y a pas de production et celle de Décembre a été insignifiante. Ce phénomène s’explique par l’arrêt du fonctionnement de la société en Décembre et Janvier et même, en partie, en Février, donc pendant la période de fermeture de la pêche aux crevettes. Il faut seulement rappeler que la SOPEMO est orientée, prioritairement, vers la pêche et la collecte de crevettes. • Dans la région de Mahajanga la plus forte collecte (donc les captures les plus élevées) se manifeste en période sèche (d'Avril à Juillet). La raison principale de cette situation est probablement d'ordre organisationnel et plus précisément, rengagement plus large des sociétés exportatrices de crevettes dans la collecte des crabes après le démarrage de la campagne crevettière (Mars).

Comparés à ces deux résultats, la notre semble, en ce qui concerne la haute saison de collecte, coïncidée plus avec la saisonnalité dans la Région de Menabe alors qu’elle est comprise dans celle de Mahajanga qui s’étend d’Avril à Juillet. Cependant, la variation de

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions l’interzone est expliquée surtout par l’organisation des activités des sociétés exportatrices. Ainsi, la haute saison de collecte s’opère à la fin de la saison de pluies et la basse saison durant la saison sèche.

2.3.1.1 Relation entre saisonnalité de capture et saisonnalité de collecte La saisonnalité de collecte est fortement liée à la saisonnalité des captures et les pratiques des pêcheurs ainsi que les pratiques des collecteurs. Trois études font état de cette saisonnalité des captures, en effet :

• les quantités capturées sont caractérisées par la saisonnalité suivante: en fin de saison des pluies et au début de la saison sèche (Mars, Avril, Mai), les captures sont élevées; durant la saison sèche, elles diminuent pour atteindre des valeurs minima en Septembre, Octobre et Novembre. Ensuite, elles augmentent (Décembre, Janvier et Février), pour atteindre les valeurs élevées de la fin de la saison des pluies (BAUTIL B. et ARDILL J., 1991). • d’après les enquêtes effectuées auprès des pêcheurs au moment du débarquement et le suivi de la vente de crabes vivants sur le marché local, KASPRZYK Z. (2012), constate que la haute saison en disponibilité biologique de crabes se situe entre Janvier et Avril, et ce pratiquement pour toutes les zones d’étude (à part pour la baie de Bombetoka, où cette période se situe entre Février et Mai et pour Sahamalaza, entre Décembre et Mars). • les pêcheurs enquêtés en fin de l'année 2005 ont déterminé comme haute saison de la pêche aux crabes, la période de Janvier à Avril, pour la baie de Mahajamba et de Février à Mai, pour la baie de Bombetoka. Cette période correspond aussi à la haute saison pour les captures de crevettes et de poissons et coïncide avec la période de culture du riz (Janvier à Mars). Devant cette situation, même s'il y a une certaine abondance biologique de crabes, l'effort de pêche concentré sur le crabe peut resterrelativement limité (OCEAN CONSULTANT, 2006).

Les captures sont faibles durant la saison sèche, il en est de même pour la collecte. Par ailleurs, les hautes saisons de capture se situent durant la saison des pluies, alors que, la collecte ne s’intensifie qu’à la fin de cette saison de pluies.

2.3.1.2 Effets favorisants le décalage entre abondance biologique et collecte des crabes Il est important de mettre un accent sur la concurrence des autres espèces mais aussi des autres activités sur la pêche aux crabes de mangroves. La pêche aux crabes est pratiquée parallèlement à d’autres activités, particulièrement : la culture vivrière, la pêche d’autres

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions ressources (poissons, crevettes, chevaquines), l’élevage et l’exploitation des bois de mangroves (RAKOTOARIMANANA N., 2011).

Seule une partie des pêcheurs est spécialisée dans le crabe. Les autres pratiquent la pêche multi spécifique, en fonction de l’apparition des divers groupes d’organismes halieutiques (crevettes, poissons, crabes) et de la régularité du passage des collecteurs. Naturellement, ils donnent la priorité aux produits plus rémunérateurs ou plus abondants. Si l’arrivée des collecteurs de crabes au village devient moins régulière, les pêcheurs s’adonnent aux captures d’autres organismes halieutiques, faciles à stocker (sous forme de produits séchés, fumés ou salés) (KASPRZYKZ.2012).

Tableau 14 : Calendrier des activités des pêcheurs au cours de l'année.

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc.

Crabes et autres poissons

Cultures Crevettes, Varilava Cultures

Chevaquines Chevaquines

Source : RAZAFIMANDIMBY J., 1989.

Comme le montre cette figure, la pêche aux crabes se pratique toute l’année. Aucune période de fermeture de cette pêcherie n’existe jusqu’à maintenant. La durée de la pêche varie de 4 à 6j par semaine (RAZAFIMANDIMBY J., 1989).

Le décalage entre l’abondance biologique des crabes (Janvier-Mai) et l’intensification de la collecte (Mars-Juin) s’explique par :

• l’engagement encore limité des pêcheurs, en début de l’année, en capture de crabes : cette pêcherie est en compétition avec celle des crevettes et des poissons ainsi que de l’agriculture ; • le démarrage tardif de la collecte des crabes par les sociétés d’exportation spécialisées en crevettes et ; • les difficultés de déplacement aux villages éloignés pendant la période des pluies. Les collecteurs qui ne disposent pas des embarcations de collecte commencent leurs déplacements aux villages, en voiture, fin Mars début Avril.

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2.3.1.3 Effets des saisons sur la collecte des crabes de mangroves L’abondance biologique durant la saison de pluies ainsi que la faible capture de la saison sèche s’expliquent par l’abondance de la nourriture durant cette période :

• en début de campagne (Fév-Mars), les rendements sont en effet élevés en même temps que les apports fluviaux nourris par les fortes pluies de la saison humide. • puis généralement, 2 à 3 mois plus tard, les rendements ont atteint leur niveau bas après une chute rapide de manière exponentielle, en correspondance avec le début de la saison sèche. • en fin d’année parfois, les rendements augmentent à nouveau de manière modérée, en même temps que débute la saison des pluies (VOISIN P. et SANDON Y., 2004).

2.3.2 Saisonnalité mensuelle par calibre Les variations de la composition des crabes collectés par la société Pêchexport de 2006 à 2011 marque bien les quelques points suivants :

• les saisonnalités en terme de mensualité diffèrent suivant les calibres ; • les crabes de calibre gros et moyen abondent durant la saison des pluies et leurs parts dans la collecte deviennent faibles pendant la saison sèche ; • les crabes de calibre petit ont une haute saison pendant la fin de la saison des pluies et une basse saison au début de l’année et durant les quatre derniers mois de l’année ; • deux hautes saisons (Janvier à Juin et Septembre à Octobre) sont déterminées pour les crabes de calibre petit prime et deux basses saisons (Juillet-Août et Novembre-Décembre); • les hautes saisons les quatre calibres confondus s’étalent de Janvier à Août, c’est-à- dire, durant la saison des pluies et au début de la saison sèche et; • les basses saisons sont localisées durant la saison sèche et au début de la saison de pluies.

KASPRZYK Z. (2012) a décrit et a détermine la saisonnalité des gros crabes comme suit : à Mahajanga et Morondava, les crabes collectés sont plus gros au début de l’année, pendant la période chaude. Alors que, les 15 pêcheurs enquêtés en 2012 par ce même auteur déclarent qu’à part la diminution du rendement de pêche en haute saison (de 33 à 23 kg/jour) au cours de ces 5 dernières années, ils capturent essentiellement des crabes ayant une taille comprise entre 11 et 15 cm de LC et très peu de très gros crabes (plus de 15 cm de LC). Ils soulignent également que la taille moyenne des crabes capturés ces dernières années n’évolue pas trop.

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2.4 Suggestions Pour permettre une exploitation judicieuse et durable de cette pêcherie des suggestions émanant de la connaissance de la saisonnalité que ce soit biologique, de capture et de collecte notamment sur l’aménagement de la pêcherie et sur l’amélioration des programmes de production de morceaux de crabes par la société sont émises, ainsi que, des études complémentaires sur la biologie doivent être effectuées.

D’abord, la période de pêche et de collecte doit être limitée et s’étend de Février à Mai, autrement dit, durant la période de saison des pluies. Plusieurs raisons justifient cette mesure :

• durant ces mois les quantités de crabes de calibre gros supposés mâtures sont les plus élevées et les parts de ces crabes dans la collecte sont particulièrement importantes en cette période ; • en plus, comme cette période coïncide avec la saison de pluies qui est la haute saison d’abondance biologique des crabes de mangroves, augmenter l’effort de pêche en cette période est bénéfique pour l’exploitation de cette ressource.

Ensuite, une fermeture de la pêcherie doit être envisagée. Elle peut se faire en Janvier et durant la saison sèche (Janvier à Mai puis Juin à Septembre). Ceci favorise le renouvellement de la ressource. D’ailleurs, les quantités des crabes de calibre gros sont faibles durant cette période et les crabes traités sont surtout composés de crabes de calibre moyen, petit et petit prime.

Enfin, au niveau de la société, une organisation de la production doit se faire. Notamment, concernant l’engagement des dépenses pour la production de morceaux de crabes. En ce qui est du recrutement du personnel, la société est tenue d’embaucher seulement des journaliers durant les mois de Février à Mai pour traiter et conditionner les crabes.

Des réserves sont prises en compte quant à l'adoption de ces mesures, surtout les mesures d'aménagement de la pêcherie. Ceux-ci concernent, le contrôle des captures mises à terre durant la période d'exploitation puisque, les pourcentages des crabes de calibre moyen et surtout petit et petit prime sont aussi élevés durant cette période. Ce contrôle est aussi valable pour les crabes mous et les femelles ovées. Suite aux changements climatiques s’opérant actuellement, une étude sur la reproduction doit se faire pour éviter d'interrompre la reproduction des crabes et surtout pour éviter la pêche des femelles grainées si jamais la période de ponte coïncide avec le délai d'ouverture de la pêche .

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3 Variations annuelles des crabes traités par la société Pêchexport 3.1 Variation annuelle des quantités totales de crabes collectés

Figure 8 : Evolutions annuelles des quantités des produits collectés, des produits finis de la société Pêchexport et de la production nationale.

Source : Auteur, 2014.

La comparaison des évolutions annuelles des quantités de crabes collectés et des produits finis de la société Pêchexport ainsi que de la production nationale révèlent plusieurs points qui méritent d’être mis en évidence :

• une vue globale des courbes marque des tendances différentes des trois courbes, l’atteinte des valeurs maximales et minimales au cours de ces six ans est différente ; • les produits collectés au niveau de la société constituent plus de la moitié de la production nationale ; • la production nationale augmente de 2006 à 2008 avec une hausse de plus de 200 t, elle diminue en 2009, puis, augmente en 2010 et atteint sa valeur maximale en 2011. Tandis que, les produits collectés au niveau de la société connaissent une diminution de 2006 à 2007, puis, ils augmentent en 2008 pour diminuer encore jusqu’en 2010 où la valeur minimale est atteinte et enfin, la quantité s’élève de nouveau et atteint la valeur maximale en 2011. Ceci démontre que les variations au niveau national et au niveau de la société diffèrent ; les changements nationaux ne se répercutent que très faiblement au niveau de la société. Les changements considérés et qui peuvent modifier et avoir des effets sur la société sont surtout

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions les changements légaux sur la pêcherie, mais, surtout les variations au niveau du marché international ; • les comparaisons des quantités des produits collectés considérés comme matières premières et les produits finis révèlent l’existence de plusieurs données manquantes dans la base de données de l’étude menée. En conséquence, le rendement de la production ne peut être déterminé.

3.2 Variation annuelle des quantités totales par calibre des crabes collectés Les tendances au niveau de la taille des crabes collectés sont déterminées grâce aux données statistiques de la société Pêchexport pour les années 2006-2011. Le tableau suivant représente une comparaison des résultats de cette présente étude avec ceux obtenus lors de l’étude menée par l’OCEAN CONSULTANT en 2006.

Tableau 15 : Comparaison des variations annuelles des quantités totales par calibre de notre étude avec celle de l'OCEAN CONSULTANT en 2006.

OCEAN CONSULTANT (2006) ETUDE EN 2012 • une baisse de la part de gros crabes dans la • les parts des crabes de calibre gros sont collecte totale (de 46,2% en 2001 à 25,8%, en toujours inférieures à 20% des crabes collectés 2005). Une disparition presque totale des gros de 2006 à 2011. crabes (>15 cm LC) tant dans la baie de Mahajamba que celle de Bombetoka ; • une certaine stabilité du pourcentage de • les parts des crabes de calibre moyen crabes moyens (à peu près la moitié de la collecte). occupentla moitié des crabes collectés, elles peuvent être inférieures ou supérieures à la moitié des produits collectés (48,66% à 66,44%). • une apparition, en 2003, et ensuite une forte • l’exploitation des crabes de calibre petit augmentation dans la collecte de crabes petits, pour continue et leurs parts dans la collecte deviennent les années 2004 et 2005. importantes allant de 19,47% à 27,39%. • une apparition progressive des petits • les parts des crabes de calibre petit prime crabes (<10 cm LC ), essentiellement dans la (10cm ≥LC ≥9,5cm) varient de 0,20% à 9,32% baie de Bombetoka. des produits collectés, ils sont de plus en plus exploités par les acteurs de la filière.

Source : Auteur, 2014.

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Ces deux études ont utilisé les mêmes données statistiques au niveau de la société Pêchexport, mais, à des années différentes. Notre étude peut être considérée comme la suite de cette partie de l’investigation de l’OCEAN CONSULTANT en 2006. La comparaison fait ressortir les mêmes constatations concernant la variation des parts des crabes de chaque calibre. Les gros crabes diminuent, les crabes de calibre moyen occupent la moitié des crabes collectés, les petits crabes ainsi que les crabes de calibre petit deviennent de plus en plus exploités. Cette dernière subsiste toujours malgré les lois sur la collecte et l’interdiction de l’exploitation de ces individus. Outre, notre étude manque de données statistiques en ce qui concerne l’exploitation des femelles ovées, des crabes mous ainsi que des détails sur les mesures de la taille des crabes collectés.

KASPRZYK Z. (2012) parle de cette variation de la taille des crabes dans son ouvrage. En effet, la taille des crabes exploités dans la Région Boeny diminue. Nous assistons à une domination des crabes de calibre moyen et une exploitation très poussée des crabes de calibre petit et petit prime. D’après les données du plus gros exportateur malgache de crabes localisé à Mahajanga, la taille moyenne des crabes achetés n’a quasiment pas évolué entre 2005 et 2011 (respectivement13,1 cm et 12,9 cm de LC).

3.2.1 Variation de la taille par sexe Chez les mâles, la taille maximale peut atteindre 180 mm, tandis qu’elle est de 160 mm chez les femelles, avec un mode à 140 mm pour les deux sexes (RAZAFIMANDIMBY J., 1989).

Une autre étude en 1991 montre que : les individus capturés mesurent entre 90 et 160 mm, la taille moyenne des mâles étant de 126 mm de largeur de carapace et celle des femelles de 120 mm (RAMANANTONIAINA, 1991 in OCEAN CONSULTANT, 2006).

Nous n’avons pas effectué de mesure de la taille des crabes collectés ainsi que de différenciation des sexes durant notre investigation. Pourtant, les deux études précédentes permettent de faire apparaître certaines caractéristiques des crabes capturés :

• la capture est composée de mâles qui sont plus grands que les femelles et;

• dans l’ensemble, les tailles moyennes des crabes capturés diminuent au fil du temps.

3.2.2 Facteurs favorables à l’exploitation des crabes de petite taille La majorité des auteurs sont d’accord que la capture des organismes de petite taille entraîne une surexploitation du stock reproducteur. Pourtant, la composition des crabes collectés a une tendance marquée par l’augmentation de la part des crabes de petite taille.

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Plusieurs facteurs influencent cette situation aussi bien au niveau des acteurs de la filière ou qu’au niveau de l’Etat. La pratique des pêcheurs qui ne respectent pas la loi sur l’interdiction de la capture des individus au-dessous de 10 cm est le foyer du problème (Arrêté n°16365/2006). Viennent ensuite les collecteurs qui achètent ces crabes, puis, les sociétés de traitement. Les engins de pêche utilisés par les pêcheurs de crabes sont des engins non sélectifs où la capture des individus de toutes tailles prime.

3.2.2.1 Au niveau de la pêche D’autres formes d’approvisionnement des marchés en petits crabes existent. Certains pêcheurs livrent eux-mêmes leurs produits aux marchés. Parfois dans un ménage, l’homme pêche et la femme vend les crabes au marché. D’ailleurs, la vente de ces petits crabes est caractérisée par le fait qu’elle est localisée surtout au niveau des petits marchés des fokontany et qu’elle se fait tard l’après-midi. Tout cela vise à échapper le contrôle de la surveillance des agents du CSP.

3.2.2.2 Au niveau de la collecte Les pêcheurs vendent les petits crabes aux collecteurs surtout informels. De 2006 à 2011, sur les 112 cas d’infractions enregistrés par le CSP, les 44 cas concernent la collecte illicite de crabes. Ces collecteurs informels achètent des crabes comme les collecteurs formels. Cependant, la différence réside sur la régularisation au niveau des papiers délivrés par le Ministère de tutelle. En effet, ces collecteurs informels n’ont pas de permis de collecte. De ce fait, ils ne paient pas de redevances à l’Etat sur les produits collectés. A part cela, ces collecteurs rivalisent les collecteurs formels. Ces derniers veillent au suivi et respect des textes régissant la collecte de crabes et n’achètent que les crabes appartenant à la taille exploitable. Lors de l’achat des crabes, les collecteurs sont obligés d’acheter les crabes de petite taille sous peine de perdre leurs fournisseurs. D’ailleurs, les collecteurs informels achètent ces petits crabes.

Au niveau des prix d’achat auprès des pêcheurs, les collecteurs informels offrent de bon prix aux pêcheurs. Dès fois, les collecteurs formels ne peuvent pas rivaliser parce que leurs offres sont déterminées et calculées suivant les dépenses engagées. Ces collecteurs informels sont donc de vraies plaies pour cette spéculation. Non seulement, ils favorisent la capture des crabes de petite taille, mais, ils présentent des menaces pour les collecteurs formels et pour l’avenir de la filière.

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3.2.2.3 Au niveau des sociétés de traitement Par ailleurs, la réalité existante au niveau de certaines sociétés de traitement encourage la pratique des pêcheurs non règlementaires. Certaines sociétés ne font pas de triage des matières premières et prennent tous les crabes livrés par leurs fournisseurs. Pour celles qui trient les matières premières, les vendeurs dans les marchés de la Région achètent les petits crabes rejetés et les revendent au marché. Donc, pour les collecteurs qui achètent des petits crabes ils sont toujours gagnants.

3.2.2.4 Au niveau de l’Etat Face à cela, les agents du CSP sont chargés d’effectuer les contrôles des papiers et des produits à chaque point du circuit pour veiller au respect des textes règlementaires. Pourtant, les lieux d’action sont surtout localisés au niveau des marchés en ville, des débarcadères, des sociétés et des gares routières. Ceci est dû au manque d’agent de terrain et de matériels pour les déplacements au niveau des zones enclavées.

3.2.2.5 Au niveau du marché Les crabes de petite taille sont des crabes qui se vendent facilement. En effet, le prix des crabes augmentent suivant la taille. De ce fait, le prix des petits crabes sont faibles et à la portée de toutes les bourses.

4 Variation spatiale des crabes traités par la société Pêchexport 4.1 Variation annuelle des quantités totales par District de crabes traités par la société Pêchexport A Madagascar, les zones de production de crabes sont constituées principalement par : la Région Boeny, qui tient la première place ; la Région de Menabe, en deuxième position et en troisième place la Région Sofia. A celles-ci s’ajoutent les zones de production secondaires telles que : Baie d’Ambaro, Maintirano, Besalampy, Farafangana,… (OCEAN CONSULTANT, 2006).

Les crabes traités par la société Pêchexport sont collectés dans les régions suivantes : Boeny , Melaky , Sofia, Diana et Menabe. L’importance de la part des quantités collectées selon ces régions confirment le classement susmentionné.

Selon ANDRIANAIVOJAONA et al (1992), il existe une forte productivité en crustacés qu’en poissons pélagiques et benthiques particulièrement dans les baies et les estuaires qui découpent essentiellement la côte occidentale de Madagascar.

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4.1.1 Facteurs de la répartition de l’abondance des crabes de mangroves dans le Nord- Ouest de Madagascar Plusieurs facteurs permettent d’expliquer la répartition de l’abondance des crabes de mangroves au niveau de ces zones.

4.1.1.1 Zones immenses de mangroves Il existe dans cette zone, les principales surfaces de mangroves poussant sur des sols sablo-vaseux. Au total, 98% des mangroves de Madagascar sont localisés sur la côte Ouest (KIENER, 1965 inLE RESTE L. et al , 1976). De la baie de Narindra à Besalampy, la superficie des mangroves atteigne 1713,50 km 2 soit plus de la moitié de la couverture des mangroves du pays. D’ailleurs, les principales zones de collecte de crabes se trouvent le long de la côte comprise entre ces deux points (KIENER, 1966 in KRAMKIMEL J., 1986). La dissymétrie de répartition des mangroves au profit de la côte Ouest s’explique par la topographie de la côte, celle du plateau continental et l’amplitude des marées. La côte Ouest, basse sur une distance importante à l’intérieur des terres se prolonge par un vaste plateau continental où l’amplitude des marées atteint 3,50 m (KRAMKIMEL J., 1986).

4.1.1.2 Conditions climatiques et hydrologiques a. Conditions climatiques de la côte Ouest La côte Ouest de Madagascar présente du Nord au Sud des climats très variés dont le facteur déterminant est la pluviométrie. Les températures présentent des variations de détail du Nord au Sud, mais, sont dans l’ensemble homogène le long de la côte occidentale la moyenne annuelle étant légèrement plus élevée au Nord qu’au Sud. Ainsi, c’est essentiellement la pluviométrie qui est responsable de la succession des climats de la côte Ouest et donc des conditions écologiques d’implantation et de maintien de la mangrove.

Par ailleurs, la température élevée de la côte Ouest influence le développement des Crustacés . La température diminue les variations de la vitesse des processus biologiques des Crustacés et elle permet d’atteindre la somme des températures journalières nécessaires pour l’embryogenèse qui est liée de façon linéaire à cette température (KHMELEVA N. et GOLOBEV A., 1986). Ce qui contribue au bon déroulement de la croissance embryonnaire des Crustacés . Pourtant, une température élevée peut perturber fortement le milieu, mais, peut être aussi un facteur d’accroissement de la productivité biologique (GAUJOUS D., 1995).

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions b. Conditions hydrologiques Les eaux qui baignent les côtes malgaches sont chaudes et généralement très pauvres en éléments nutritifs dissous venant des grandes profondeurs. Les baies et les estuaires, en particulier la côte Nord-Ouest, fonctionnent par ailleurs grâce à un système de circulation à deux couches de mouvements opposés comme des trappes à matières organiques qui s’accumulent et se minéralisent au ras de la côte. Cette richesse organique est à la base de la forte productivité en Crustacés constatée dans ces lieux (CHAPERON P. etal, 1992).

La présence des embouchures des grands fleuves Betsiboka et Mahajamba facilite aussi l’implantation des mangroves. Puisque, ces grands fleuves aux forts débits et avec une très forte charge en limon apportent de l’eau douce et beaucoup de nutriments à ces plantes. Cet apport en eaux douces influe sur la hauteur des peuplements forestiers de mangroves. L’apport en eaux douces lors des périodes de crues enrichies les sols de mangroves en nutriments qui va servir à nourrir les espèces pêchées au niveau de ces mangroves (KRAMKIMEL J., 1986).

L’apparition des zones intertidales larges jusqu’à 3,30 m lors des vives eaux constitue aussi un des facteurs d’abondance des crabes de mangroves dans cette zone (RAZAFIMANDIMBY J., 1989).

4.1.2 Exploitation des mangroves Pour l’étude du crabe de mangroves « Scylla serrata », il est impératif de s’intéresser à la situation de l’exploitation des mangroves. En effet, ce crustacé figure parmi les animaux vivants dans la zone externe de la mangrove dans les sols limono-argileux à consistance fluide et très riches en nutriments. D’ailleurs, leur effectif est fonction de la densité des palétuviers (RAHOMBANJANAHARY, 2007). Donc, si les forêts de mangroves viennent à disparaitre, les crabes de boue vont aussi disparaitre avec elles.

4.1.2.1 Superficie et répartition des mangroves dans le monde La mangrove est l’ensemble d’arbres et d’arbustes, d’herbiers à caractère halophile que l’on rencontre à l’embouchure des rivières, dans les zones côtières à l’abri des courants marins.

Elle couvre une superficie d’environ le quart de la superficie de Madagascar au niveau de la planète (SPALDING et al , 2010 in CLAUSEN A. etal, 2010). Elle se situe le long des zones côtières entre les 30 ème parallèles Nord et Sud, soit les zones équatoriales. Madagascar se trouve parmi les 16 premiers pays disposant de la plus grande superficie de mangroves

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions dans le monde. Ses 5 603 Km de côte comprennent les milieux naturels les plus riches du pays, dont les mangroves. Les mangroves malagasy couvrent une superficie de 3 250 km 2 soit 20% des mangroves africaines et 2% des mangroves mondiaux (ROGER et PISO, 1998 inRANJEVASOA M., 2007).

4.1.2.2 Localisation et superficie des mangroves dans la Région Réparties de l’Ouest à l’Est entre le littoral du district de Soalala et celui de Mahajanga II. Elles sont concentrées dans les parties abritées des côtes longeant le canal de Mozambique et, plus particulièrement, dans les baies :

• dans les environs de Soalala, Baie d’Antahaly et Baie de Baly ;

• dans la partie Mitsinjo-Mahavavy-Kinkony, Baie de Marambitsy, zone de Namakia, zone de Kompasy et Baie de Boeny et;

• dans la partie Mahajanga-Marovoay, Baie de Bombetoka ; et dans le district de Mahajanga II, zone d’Ampasimariny, zone de Marosakoa et rive gauche de la Baie de Mahajamba.

Occupant environ 1012,7 km 2, les mangroves dans la Région Boeny représentent un tiers du total national, 3038,15 km 2 dont 98 à 99 % sont cantonnés dans la partie occidentale de Madagascar. Celles localisées dans la Baie de Bombetoka et l’embouchure de Betsiboka représentent à elle seule environ 45% du total régional (460 km 2) (ONE, non daté).

4.1.2.3 Environnement écologique et biologique de la Région Boeny La Région de Boeny se trouve dans l’écorégion de l’Ouest caractérisée par la présence de forêts tropicales denses sèches caducifoliées qui figurent parmi les plus menacées au monde. Son territoire comportant une longue façade littorale tournée vers le Canal de Mozambique inclut encore de très belles formations de mangroves. Bien que des zones assez représentatives de ces écosystèmes se trouvent déjà dans un certain nombre d’aires protégées de la région(Tsingy de Namoroka, Ankarafantsika, Baie de Baly, Complexe Mahavavy- Kinkony), leurs plus grandes parties restent soumises aux risques et menaces des diverses activités anthropiques. La déforestation et les feux de végétation sont parmi les pratiques les plus dévastatrices. Ils affectent les habitats naturels de la région dotée d’une grande richesse en espèces faunistiques et floristiques. La plupart d’entre elles sont des espèces endémiques et souvent menacées d’extinction si bien que plusieurs bénéficient d’un statut de protection ou de conservation sur le plan national et au niveau international (ONE, non daté).

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4.1.2.4 Caractéristiques de la mangrove La formation arborescente de la mangrove est constituée par des peuplements ouverts ou fermés, homogènes (monospécifiques) ou mixtes d’espèces de palétuviers qui sont distribuées sur la zone du rivage. Elle est délimitée entre les lignes des marées hautes et marées basses. La forêt de palétuviers se développe généralement sur de la vase plus ou moins mélangée de sable et riche en éléments nutritifs et matières organiques qui se décomposent lentement. La végétation est généralement assez basse mais peut être élevée suivant sa localisation et les espèces de peuplement, les arbres ayant en moyenne 5 à 8 m de hauteur mais avec des émergeants pouvant atteindre 10 à 15 m.

La distribution des espèces le long du littoral et leurs présences, abondances, taux de couverture et zonations dans une mangrove dépendent des conditions du milieu. Elles sont liées aux exigences écologiques respectives (salinité, amplitude des marées et durée d’immersion quotidienne, courants marins, apport d’eau douce par les cours d’eau ou les pluies, existence de nappe souterraine, température, topographie, nature des sols et présence d’éléments nutritifs, etc.) (ONE, non daté).

4.1.2.5 Rôles des mangroves Cet écosystème englobe eaux, sols, faune et flore et présente un intérêt écologique et économique majeur pour le devenir des populations côtières voire même de la population nationale. La mangrove est une sorte d’interface entre le milieu marin et terrestre. De ce fait, elle joue un rôle clé dans l’interface entre les forêts, les ressources en eau et en pêche et en agriculture. a. Fonctions écologiques des mangroves Les mangroves jouent un rôle important dans la protection et l’équilibre écologique du milieu marin et côtier de la Région, d’une part et, d’autre part, elles constituent des zones de haute productivité et d’habitats d’une faune abondante.

Le rôle du maintien de l’équilibre écologique dans le milieu côtier et marin réside au niveau de :

• la stabilisation du littoral et protection contre les intempéries climatiques comme les dépressions cycloniques : la présence des mangroves limite considérablement les érosions côtières provoquées notamment par les mouvements des eaux, vagues, marées et courants marins.

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En retenant les éléments terrigènes charriés par les cours d’eau ou les ruissellements venant de l’arrière mangrove, le rôle tampon entre l’écosystème continental et l’écosystème marin est primordial pour empêcher la sédimentation des embouchures et zones d’estuaires. Il en est de même contre la sédimentation et la pollution des récifs coralliens pouvant exister plus au large tandis que ces derniers forment une sorte de barrage aux effets des vagues et des marées. Cela empêche ainsi l’ensablement des mangroves.

Jouant aussi un rôle de lignes de défense contre les fortes tempêtes qui proviennent de la mer, elles contribuent à en atténuer les effets par la réduction de l’action des vents dominants, des vagues et des courants. Elles sont situées au bord des mers et elles contrôlent l’érosion côtière et la montée du niveau de la mer (FAO, 1994 in BOJANG F. et NDESO- ATANGA A., 2009).

• la rétention et exportations de sédiments et nutriments : les mangroves avec les systèmes racinaires des palétuviers atténuent la force de l’eau et favorisent ainsi le dépôt et la rétention des sédiments et nutriments utiles au développement et à la croissance de leurs divers éléments de la biodiversité(SPALDING et al, 2010 in CLAUSEN A. et al, 2010).

Par ailleurs, les zones de mangroves constituent une source inestimable de matières organiques végétales et animales en décomposition (débris de feuilles, déchets et cadavres d’animaux, etc.) qui sont recyclés par divers microorganismes en éléments nutritifs pour les êtres vivants de ces zones, d’une part et exportés en partie par la marée dans les écosystèmes adjacents, d’autre part. C’est une des raisons pour laquelle les mangroves comptent aussi parmi les écosystèmes les plus productifs du littoral (SPALDING et al, 2010 in CLAUSEN A. et al, 2010);

• l’épuration de l’eau : les palétuviers et les sols de mangroves jouent un rôle crucial d’épuration de l’eau déversée en aval, en éliminant de grandes quantités d’éléments nutritifs apportés par les ruissellements, d’origine tellurique ou issus des activités agricoles en amont tels que le phosphore et l’azote résultant de l’utilisation d’engrais chimiques. Ils peuvent prévenir et limiter ainsi le processus d’eutrophisation des écosystèmes adjacents (herbiers, lagunes, récifs coralliens), c’est-à-dire leur enrichissement en sels minéraux entraînant des déséquilibres écologiques tels que la prolifération des plantes aquatiques comme les algues ou l’appauvrissement du milieu en oxygène, des phénomènes pouvant affecter la vie de plusieurs éléments de la biodiversité(SPALDING et al , 2010 in CLAUSEN A. et al, 2010) ;

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• Ces forêts participent énormément à la séquestration de carbone avec une estimation de 3 700 Gt de carbone séquestré par la biomasse aérienne totale des forêts de mangroves au niveau mondial (SPALDING et al , 2010 in CLAUSEN A. et al, 2010). b. Habitats pour la faune et réservoirs de diversité biologique Les mangroves constituent des zones de croissance (nourriceries) et d’habitats pour une faune abondante mais souvent relativement pauvre en nombre d’espèces par rapport à d’autres écosystèmes en raison des conditions particulières du milieu. Plusieurs d’entre elles y résident en permanence, certaines temporairement (cas des oiseaux migrateurs) et d’autres y vivent seulement au stade juvénile.

Ils abritent plusieurs espèces halieutiques parmi lesquels des : poissons marins, euryhalins et d’eaux saumâtres ; crustacés et mollusques ;…

Les mangroves servent d’aires de reproduction et d’alimentation pour plusieurs espèces de poissons, de mollusques, de crustacés et d’oiseaux (SAENGER, 2002 in BOJANG F. et NDESO-ATANGA A., 2009). Elles ont une forte productivité primaire par rapport aux autres forêts tropicales et tempérées (SPALDING et al, 2010 in CLAUSEN A. et al , 2010). c. Importance socio-économique et utilisation des mangroves Les mangroves disposent d’une grande potentialité socio-économique pour les populations riveraines en termes de production de protéines pouvant être fournies par les ressources halieutiques qui y trouvent refuges. D’où, l’importance de la pêche pour satisfaire les besoins quotidiens des ménages mais aussi de la commercialisation des produits (surtout poissons, crabes et crevettes) sur les marchés locaux n’est pas négligeable. La vente directe des produits contribue ainsi à l’augmentation des revenus d’une partie de la population et la dynamisation de l’économie locale.

Les palétuviers sont diversement exploités afin de satisfaire les besoins locaux et ceux des zones urbaines environnantes en bois de construction et d’énergie. Certaines espèces sont préférées à d’autres selon leurs utilisations (Ex : éléments de construction des maisons, clôtures et haies, pirogues, planches et traverses de bateau, bois de chauffe, etc.).

Et enfin, l’arrière mangrove et les marécages peuvent parfois être aménagés pour la riziculture et la production de sel marin.

La Région Boeny comporte plusieurs sites propices pour le développement de l’aquaculture, en arrière mangroves ou tannes qui s'étendent sur plusieurs hectares de zones plates favorables à l'installation de bassins d'élevage de crustacés.

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4.1.2.6 Pressions et impacts sur les mangroves Malheureusement, cet écosystème est menacé de disparition par les pressions anthropiques très intenses. La tendance actuelle est l’exploitation irrationnelle des mangroves comme le prélèvement accru de bois pour la construction, pour le charbon de bois et le bois de feu pour la fabrication de la chaux vive. Cela entraîne l’extension des surfaces agricoles. D’ailleurs, lors de l’atelier sur l’évaluation du stock de crabes de mangroves, les autorités locales et les pêcheurs de la baie de Bombetoka ont soulevé les problèmes de la protection de mangroves, milieu naturel du crabe Scylla serrata . Ces pêcheurs sont conscients de la chute des captures et de la diminution de la taille des crabes pêchés. Elles sont liées à la dégradation, voire à la disparition, dans certains endroits, des mangroves (OCEAN CONSULTANT, 2006).

Pourtant, la déforestation accélère de manière dramatique les phénomènes d’érosion et les conséquences au niveau des mangroves sont importantes. Cette érosion se traduit par une augmentation de la fraction sableuse dans les sédiments estuariens avec, corrélativement, une diminution de la teneur en colloïdes. Cette modification du cortège granulométrique entraîne localement une déstructuration des sols de mangroves qui deviennent beaucoup plus sensibles à l’érosion. De même, cette diminution de la teneur en argile modifie la capacité d’échange des sols et engendre des conséquences néfastes au niveau de la croissance des palétuviers (KRAMKIMEL J., 1986).

L’enfouissement progressif des palétuviers à partir de l’arrière-mangrove par les sédiments charriés par les principaux cours d’eau et les ruissellements est combiné à d’autres phénomènes complexes liés aux mouvements de la mer et du changement climatique. Cela constitue probablement l’une des raisons de leur dépérissement et de cette régression de leur couverture.

De plus, la dégradation des mangroves provoque la chute des captures et la diminution de la taille des crabes pêchés (OCEAN CONSULTANT, 2006).

Les évaluations récentes des ressources forestières mondiales indiquent qu’environ 50% des mangroves dans le monde ont été perdues lors des 50 dernières années écoulées. Et que la plupart des mangroves à travers le monde risquent de disparaître dans les décennies à venir (FAO, 2005 in BOJANG F. et NDESO-ATANGA A., 2009).

Pour Madagascar, entre 2000 et 2005, le changement annuel de la couverture forestière est de -3,7 km 2 et le taux annuel de déforestation de -0,3% (RAZAFINDRAINIBE in BOJANG F. et NDESO-ATANGA A., 2009). D’après l’ONE (non daté), la superficie des

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions mangroves de la Région Boeny passe de 1 012,70 km 2 en 2 000 contre 1 139,24 km 2 en 1993. Une réduction de 126,54 km 2 a été donc enregistrée sur 7 ans.

Certes, les données ne sont plus très récentes, mais elles donnent un reflet des dangers encourus par ces types de forêt. La dégradation des forêts de mangroves détruit les ressources mais également, elle affecte la productivité des écosystèmes côtiers et marins contigus.

4.1.2.7 Gestion de l’exploitation des mangroves L’aménagement de la pêcherie des crabes de mangroves doit être jumelé avec la gestion de l’exploitation de la mangrove. Elle est l’habitat de prédilection des crabes et d’autres ressources halieutiques. Et, elle fournit d’autres services à l’Homme. Dans une zone déterminée, chaque acteur utilisant la mangrove quel qu’il soit l’exploitant des ressources halieutiques et forestiers ou la population riveraine, doit participer et veiller à la bonne gestion de l’exploitation de la surface des mangroves de la dite zone. L’Etat doit jouer le rôle de conseiller et de surveillant de l’application de la loi et des mesures entreprises. Chaque milieu a ses caractéristiques propres, les mesures de gestion et d’amélioration sont alors différentes suivant les zones et la situation existante.

4.2 Composition par zone par calibre des crabes collectés Des variations de la taille peuvent être observées non seulement au niveau des zones, mais aussi, au niveau des pays et même au sein des biotopes où s’opère la pêche aux crabes de mangroves.

A Madagascar, les individus pêchés dans les mangroves sont de plus petite taille, comparés à ceux pêchés en mer (RAZAFIMANDIMBY J., 1989 in OCEAN CONSULTANT, 2006).

Suivant la localisation, LE RESTE L. et al en 1976 avance que :

• Dans l'estuaire: les mâles mesurent entre 2 et 18 cm ; le mode se situe entre 7 et 9 cm. Les femelles mesurent entre 2 et 17 cm ; le mode correspond à une taille un peu supérieure à celle trouvée pour les mâles et se situe entre 8-10 cm. Au niveau de l'embouchure, entre le moment de l'étale de basse mer et celui où la mer atteint la ligne des palétuviers ; ce sont ces localisations dans l'espace et le temps qui se sont révélées les plus favorables pour la capture des crabes de petite et moyenne taille.

• Dans la mangrove : les mâles mesurent entre 6 et 19 cm ; le mode correspond à la classe 14-15 cm. Les femelles mesurent entre 6 et 17 cm ; le mode se situe entre 10-12 cm.

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• En mer, les mâles mesurent entre 6 et 19 cm ; le mode se situe entre 15 et 16 cm. Les femelles mesurent entre 8 et 19 cm; le mode correspond à la classe 13-14 cm (LE RESTE L. et al , 1976).

Les crabes mâles capturés sont donc de plus grosse taille que les femelles.

Par ailleurs, l’OCEAN CONSULTANT (2006) constate une légère variation du poids et de la taille en fonction de l’engin de pêche utilisé. Pour les régions de Boina et Menabe, les plus gros crabes sont capturés par le crochet et les plus petits par la ligne (palangre, palangrotte). Dans le cas de Sahamalaza, c’est la balance qui permet de pêcher les plus gros spécimens.

La capture de gros, moyen, petit ou très petit crabes dépend des engins utilisés par les pêcheurs suivant les zones considérées.

Cependant, à l’intérieur d’un même pays, les variations interzones existent. Les poids (en g) et tailles (en cm de la largeur céphalothoracique ou LC) moyens individuels des crabes pendant la période d’observation sont de l’ordre de :

• 500 g et 12,2 cm dans la zone de Mahajamba, • 300 g et 11,0 cm dans la zone de Bombetoka, • 350 g et 11,5 cm dans la zone de Tsiribihina, • 300 g et 11,1 cm dans la zone de Mangoky. • 12,2 cm dans la zone de Sahamalaza en 2006 (OCEAN CONSULTANT, 2006).

Les variations au niveau national peuvent être dues à la richesse biologique des zones. Mais aussi, il y a des variations au niveau des mêmes formations comme les baies et les fleuves.

Des variations au niveau des pays existent aussi, la taille maximale rapportée dans la littérature varie d’un pays à l’autre, en fonction du niveau d’exploitation de la ressource et des conditions de température.

En Inde, où la pêche est très intense, les individus sont relativement de petite taille, 130 mm chez les mâles et 100 mm chez les femelles (ALI, 2004 in OCEAN CONSULTANT, 2006). A Samoa, la taille maximale observée est de 180 mm LC. A Northern Territory (Australie), elle est de 240mm (OCEAN CONSULTANT, 2006).

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La variation de la taille des captures est fortement influencée par l’intensité de l’effort de pêche exercée.

4.3 Plan d’aménagement Il est essentiel de souligner que le but est d’éviter une diminution des captures et de maximiser les captures. Cependant, l’exploitation menée doit se soucier de l’économie halieutique et de l’environnement.

4.3.1 Taille minimale exploitable Plusieurs auteurs parlent de ce plan d’aménagement surtout la taille des individus exploités. Mais jusqu’ici, la taille minimale exploitable est la LC supérieure ou égale à 10 cm (Arrêté n°16365/2006). Pourtant ceci ne protège que 10% des femelles mâtures. D’après l’étude réalisée fin 2005 et début 2006, la taille minimale permettant de protéger 20% des reproducteurs oscille entre 110 et 115 mm . Certains spécialistes estiment, généralement, qu’il faut protéger 30% du potentiel des reproducteurs pour éviter une surexploitation de la ressource (GARCIA et LE RESTE L., 1981). Les propositions sont nombreuses, mais, il ne faut pas oublier que chaque milieu a sa spécificité dont il faut prendre en compte lors de la fixation de cette taille minimale. Notamment, les paramètres comme l’état du milieu, la productivité trophique doivent être associés à la bonne connaissance de la biologie de ce crustacé. En effet, en 2006, les experts proposent d’augmenter successivement d’ici 3-5 ans, jusqu’à une LC égale à 114 mm la taille minimale exploitable. Donc, les 20% environ des femelles mâtures sont protégées. Pour Madagascar, la taille, dénommée souvent comme la taille minimale à la première maturité sexuelle, varie entre 118 et 120 mm de la largeur céphalothoracique (LC). Alors, la taille minimale exploitable est fixée à 10 cm. Donc, elle est remise en question. Dans ce cas, cette taille englobe des individus encore trop jeunes de la population.

Il est également suggéré de prendre en considération la nécessité de différencier la taille minimale par baie ou par delta. Il existe bel et bien une différence significative au niveau de la biologie des crabes, non seulement entre les régions, mais, exactement entre les baies ou les deltas de la même région. Cette différence concerne, entre autres, le sex-ratio, la taille à la maturité et la saison de ponte par baie (OCEAN CONSULTANT, 2006).

4.3.2 Effort de pêche et limitation des engins par pêcheur Associé à cette taille minimale exploitable se trouve l’effort de pêche. Il est difficile de limiter cet effort vu que le crabe est encore exploité traditionnellement. Et aucun engin de

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Discussions et suggestions grande puissance de pêche n’est utilisé. Par ailleurs, l’utilisation d’engins non sélectifs comme la balance, le casier et le crochet qui capturent souvent des individus de petite taille. Aussi, l’état des crabes mous est préoccupant. L’amélioration des engins plus sélectifs et performants reste la première priorité pour la filière. Les engins sélectifs préconisés doivent être à la portée des pêcheurs. En plus, il faut limiter le nombre d’engins par pêcheur pour pouvoir limiter la capture suivant le niveau de stock et l’état du milieu de chaque zone de pêche.

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Conclusion

CONCLUSION Les crabes de mangroves représentent une importante ressource alimentaire pour les hommes et font donc l’objet d’une activité économique particulièrement développée dans le monde. Madagascar dispose d’une ressource importante en crabes de boue. Certes, la production, l’exportation ainsi que la consommation locale ont augmenté ces dernières années, mais, par rapport à la PME déterminée, les quantités enregistrées sont encore faibles. Ce secteur est appelé à s’étendre pour les années qui viennent.

L’exploitation des crabes de mangroves est une filière qui engage plusieurs acteurs : les pêcheurs, les mareyeurs, les collecteurs, les sociétés de traitement, les vendeurs et les consommateurs. La collecte se trouve alors au cœur du circuit, c’est un débouché des produits pêchés par les pêcheurs et c’est aussi le fournisseur des matières premières des sociétés de traitement et des vendeurs au niveau de la Région et d’autres marchés nationaux.

La collecte est pratiquée toute l’année sans interruption. La haute saison ou période où s’opère une collecte active, est marquée durant les mois de Mars à Mai et Juillet. Par contre, la basse saison est située en Août à Novembre. Autrement dit, la collecte est faible durant la saison sèche et s’intensifie durant la saison de pluies et au début de la saison sèche. La quantité moyenne de crabes traités par Pêchexport tourne autour d’une cinquantaine de tonnes par mois.

Les quantités des matières premières reçues par la société Pêchexport sont fortement influencées par la situation existante au niveau de la société. La société reçoit en moyenne 585,4 tonnes par an de crabes de boue. Quant à la qualité des produits, les pratiques des acteurs se trouvant en aval du circuit tels que les pêcheurs, les mareyeurs et les collecteurs influencent énormément cette qualité. Actuellement, l’exploitation est dominée par les crabes de calibre moyen, les gros crabes disparaissent progressivement, alors que, les petits crabes et les crabes de calibre petit prime occupent des parts de plus en plus importantes dans les produits collectés.

En ce qui concerne les zones de collecte, les crabes de la société Pêchexport proviennent de 89 localités appartenant aux Districts de Mahajanga I, Mahajanga II, Soalala, Marovoay, Mitsinjo, Besalampy, Analalava, Antsohihy, Ambanja et Morondava. Ces Districts font partie des cinq régions dont Boeny, Sofia, Melaky, Menabe et Diana. La collecte est particulièrement intense dans la Région Boeny. Au niveau des localités, une collecte importante est remarquée à Soalala, Mahajamba, Marosakoa, Moramba et Antsakoamanera.

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COLLECTE DE CRABES DE MANGROVES Conclusion

Bref, malgré ce recul au niveau de la qualité des crabes collectés et l’existence des collecteurs informels ainsi que l’augmentation des surfaces des mangroves dégradées, la collecte de crabes est une spéculation qui peut avoir un avenir prometteur à Madagascar.

Pour améliorer la situation existante, chaque acteur de la filière a des responsabilités à honorer pour permettre une exploitation durable soucieuse de l’environnement et qui va favoriser le développement économique durable de Madagascar. Par ailleurs, avant toute application et adoption des mesures d’aménagement de cette pêcherie, des études supplémentaires s’imposent entre autres sur les paramètres biologiques (conditions du milieu, les variations saisonnières des paramètres physico-chimiques du milieu, étude sur la taille exacte à la première maturité sexuelle, âge de recrutement,…) et sur l’état du stock au niveau des zones d’exploitation et au niveau national doivent être menées.

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ANNEXES

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Annexe 1: Production nationale des crabes de mangroves.

Production de crabe (t) 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 Production de crabe (t) Production (t) Production 500 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Année

Figure 9 : Evolution de la production nationale de crabes des mangroves, année 2005 à 2011.

Source : MPRH, 2012. Annexe 2: Présentation des sociétés de traitement.

Tableau 16 : Les différentes sociétés de traitement des crabes de mangroves dans la Région Boeny.

SOCIETE PRESENTATION CONSERVATION DESTINATION

PECHEXPORT Morceaux congelés Europe

SOGEDIPROMA Entiers vivants sans boue Asie

Morceaux congelés La Réunion

FAIR MADA Morceaux congelés Antananarivo

Entiers vivants avec boue Antananarivo

MANDA Entiers vivants avec boue Antananarivo

SICOCEAN Entiers vivants avec boue Antananarivo

LONG FE Entiers vivants avec boue Antananarivo

COPEMAD Morceaux congelés Antananarivo

Source : OCEAN CONSULTANT, 2006.

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Annexe 3: Exportation nationale des crabes de mangroves.

Exportation de crabe (t) 1400 ) (t 1200 e é rt 1000 o xp 800 e e 600 té ti Exportation de crabe (t) n 400 a u Q 200 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Année

Figure 10 : Courbe de l'exportation des crabes de mangroves (Année 2006 à 2011).

Source : MPRH, 2012.

Annexe 4: Différenciation sexuelle des crabes mâles et femelles .

Crabe femelle Crabe mâle

Figure 11 : Sexage des crabes. Source : MPRH, 2011.

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Annexe 5: Cycle biologique de l'espèce Scylla serrata .

ZONE INTERTIDALE MER (MANGROVES)

ACCOUPLEMENT, PONTE

Adulte Femelle ovée

6 mois MUE, MATURATION ECLOSION 4 jours

DEVELOPPEMENT LARVAIRE Zoé 1 Subadulte

3 jours

1 mois MUE Zoé 2

3 jours

Juvénile Zoé 3

3 jours

MUE Zoé 4 10 jours

4 jours

Mégalope Zoé 5

6 jours

Figure 12 : Schéma du cycle biologique du crabe Scylla serrata

Source : QUINITIO et PARADO, 2003 modifié par l’auteur, 2012.

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Annexe 6: Description des produits finis de la société Pêchexport.

Tableau 17 : Résumé du traitement et du conditionnement des crabes de mangroves de la société Pêchexport.

Présentation : crabes en morceaux

Conditionnement Sachet de 1kg

Emballage Master carton de 9kg

Présentation : crabes entiers

Conditionnement Par pièce

Emballage Master carton de 10kg

Méthode de congélation Tunnel de congélation : 8 heures

Date limite de congélation/d’utilisation 24 mois optimale

Utilisation Alimentation humaine

Source : Pêchexport, 2011 in RAKOTOARIMANANA N., 2011.

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Annexe 7: Données climatologiques de la Région Boeny.

Tableau 18 : Données chiffrées de température et de la pluviométrie de la Région Boeny pour l'année 2011.

Mois Température moyenne (°C) Pluie (mm) Janv. 27,5 671 Fév. 27,6 360,3 Mars 28,05 205,4 Avril 28,5 31,6 Mai 27,35 5,3 Juin 25,9 0,8 Juil. 24,7 0 Août 25,3 0 Sept 27,1 0 Oct. 28,2 1,7 Nov. 28,95 12,1 Déc. 28,55 145 Source : Service de la météorologie, 2012.

Annexe 8: Guide d'enquêtes.

Enquête Collecteur Date : N° : Types de collecteurs Types de collecteurs Sociétés contractantes Collecteurs privés Collecteurs contractants avec une société Pêchexport de traitement Sogédiproma Fair Madagascar Autres sociétés Lieux de collecte Lieux Noms District Région Débarcadères Points de collecte (village de pêcheurs)

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Transport des produits collectés Départ Moyens de Prix Arrivée Durée du trajet Moyens de transport stockage des crabes

Quantité de produits collectés Saison Période Quantité totale Compositionde la Prix d’achat (Ar) (mois) (Kg) collecte (calibre des Points de Débarcadères crabes) (% ou Kg) collecte HS G M P P' BS G M P P' HS: Haute Saison; BS: Basse Saison; G: Grand; M: Moyen; P : Petit ; P' : Petit prime Destinations des produits Destinations Noms Présentation des produits Prix de vente Vivants avec Vivants Autres boue lavés présentations Vente au marché de G la Région M P P' Vente aux sociétés de G traitement M P P' Marché hors de la G Région M P P' Organisation de la collecte Fréquence de Quantité collecte collectée /mois /semaine /jour Observations

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Opportunités Problèmes Solutions

Enquête Pêcheur

Date N° Zone de pêche Quelles sont les activités que vous pratiquez ? Activités Agricoles période Halieutiques Période Forestières Période (pêche) Types Riziculture Crevette Charbon Autres Crabe Bois de (manioc,…) Poisson chauffe Chevaquine Autres Engins de pêche Engins Appât utilisé Lieux de pêche Zone intertidale Chenaux de mangroves mer immergée et d’estuaire Crochet Balance Casier Ligne Mouillage piqué Autres

Saisonnalité de la capture Haute saison Basse saison Période Nombre de Quantité Quantité Période Nombre de Quantité Quantité (mois) jour de en kg /j totale en (mois) jour de en kg /j totale en pêche/semaine kg pêche/semaine kg

Composition de la capture Taille Sexe HS (Haute Saison) BS (Basse Saison) LC<10 cm LC entre 10 à 14 cm LC>14 cm HS: Haute Saison

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BS: Basse Saison Destination des produits HS (Haute Saison) BS (Basse Saison) Destination Prix Destination Prix Autoconsommation Autoconsommation Vente au village Vente au village (point de collecte) (point de collecte) Vente aux marchés Vente aux marchés de la ville de la ville Vente aux Vente aux débarcadères débarcadères Vente aux sociétés de Vente aux sociétés de traitement traitement Observations Opportunités Problèmes Solutions

Enquête des vendeurs

Date N° Lieu de vente Approvisionnement en matière première Types de Lieux Saison fournisseurs d’approvisionne HS BS ment Période Quantité Fréqu Prix Période Quantité Fréqu Prix (mois) achetée ence (Ar) (mois) achetée ence (Ar) (kg) (kg) Collecteur Zone de collecte Société Débarcadère Autres Pêcheur Zone de collecte Société Débarcadère Autres Autres Zone de collecte Société Débarcadère Autres

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Vente des produits HS (Haute Saison) BS (Basse Saison) Période (mois) Quantité vendue Prix (Ar) Période (mois) Quantité vendue Prix (Ar) (kg) (kg)

Situation de l’offre et de la demande Approvisionnement Vente Situation HS (Haute Saison) BS (Basse Saison) HS (Haute BS (Basse Saison) Saison) Offre< Demande Offre> Demande Offre=Demande

Observations Opportunités Problèmes Solutions Annexe 9: Fréquence de la collecte de crabes de mangroves.

Tableau 19 : Fréquence de la collecte des crabes de mangroves et variation mensuelle de la quantité des crabes collectés par mois de la société Pêchexport pour l'année 2011.

Mois Nombre de jours de livraison Quantité moyenne en t Janv. 28 43,72 Fév. 25 54 Mars 31 105 Avril 28 117,67 Mai 31 119,19 Juin 26 83,42 Juil. 31 64,79 Août 29 53,25 Sept 28 44,85 Oct. 25 46,35 Nov. 24 46,83 Déc. 14 30,44 Source : Auteur, 2014.

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Annexe 10 : Photos de quelques engins de pêches de crabes de boue.

Figure 13 : Balance Figure 14 : Filet maillant de fond

Figure 15 : Crochet Figure 16 : Ligne

Figure 17 : Casiers Source : MPRH, 2011.

Annexe 11: Evolution du nombre de collecteur de crabes de mangroves de 2006 à 2011.

Tableau 20 : Répartition des collecteurs de crabes de mangroves suivant les Districts.

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Analalava 13 12 13 6 8 10 Antsohihy 6 6 5 4 6 6 Besalampy 2 2 3 2 2 2 Mahajanga I 9 7 6 6 6 5 Mahajanga II 19 17 15 14 9 11 Marovoay 2 2 4 3 3 3 Mitsinjo 7 8 7 6 6 5 Soalala 6 9 8 7 6 6 64 63 61 48 46 48 Source : MPRH, 2012.

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Annexe 12: Les dispositifs spécifiques des moyens de transport.

1. Le camion-douche

L'isolation thermique et le système de réfrigération y maintiennent une température de 6° à 8°C. Une brumisation périodique par de l'eau refroidie maintient les Crustacés en atmosphère humide. Le rythme de brumisation est de l'ordre d'une heure toutes les quatre heures.

Une cuve de 1 200 litres, située à l'intérieur de l'enceinte thermostatée, stocke l'eau d'alimentation de la rampe d'arrosage en PVC fixée au plafond. L'eau, prise par une pompe, est pulvérisée sur les Crustacés dans le caisson par des buses de type "buse de serre horticole". Elle s'écoule par gravité dans un bac de 1 500 litres situé sous le camion où une pompe de reprise la fait passer sur un filtre avant de la rediriger dans la cuve de stockage. Le groupe électrogène pilotant le système peut être branché sur un groupe extérieur ou sur secteur. Le chauffeur peut régler la durée de la brumisation par un interrupteur en cabine.

Le conditionnement s'effectue en caisses ouvertes de 20 kg empilées les unes sur les autres. Le fond des caisses est garni d'une couche de mousse à cellules ouvertes de type "hotte aspirante", qui assure la triple fonction d'amortir les chocs, d'empêcher les pattes de passer dans les trous (évite les blessures) et de maintenir une humidité à proximité des Crustacés (chaque plaque de mousse absorbe 3 litres d'eau). Une couche de mousse recouvre l'étage supérieur des caisses.

2. Le véhicule isotherme

Les camions et véhicules utilitaires servent pour le ramassage des Crustacés sur les lieux de pêche et la desserte des détaillants ; ils appartiennent aux entreprises de mareyage. Le conditionnement lors du ramassage se fait sommairement dans des bacs de plastique ajourés empilés dans les camions. Des sacs en toile de jute imbibés d'eau de mer recouvrent l'étage supérieur des caisses. Ce mode de conditionnement impose aux Crustacés une phase de respiration aérienne qui peut atteindre 2 à 3 heures. Des taux élevés de mortalité sont observés ponctuellement sur certains lots, particulièrement en période de fortes chaleurs. La distribution s'effectue en camions ou semi-remorques frigorifiques ; elle est assurée par les sociétés qui prennent en charge les Crustacés auprès des collecteurs.

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Le conditionnement est effectué en cagettes de bois. Il doit répondre aux impératifs de protection contre les chocs, à l'immobilisation des animaux et au maintien de l'humidité et de la température. Divers matériaux placés dans la caisse sont utilisés à cette fin : fibre de bois humidifiée ou non à l'eau de mer, journal imbibé d'eau de mer.

Annexe 13: Quantités totales mensuelles de crabes de mangroves traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

Tableau 21 : Evolution des quantités totales mensuelles de crabes traités par la société Pêchexport de 2006 à 2011

Année janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre

2006 21159 38871 55546,47 84251,64 90050,8 79812,14 57201,76 37507,21 29069,41 21709,08 27477,96 21970,68

2007 32663,63 43122,97 75135,89 102809,39 94390,26 64877,86 35605,25 20848,25 19343,34 36950,35 4091,09

2008 47920,15 64516,92 100276,35 112864,924 93003,02 78773,91 39434,59 16393,74 15692,21 17407,83 23985,5 5229,97

2009 35417,92 81514,54 80223,4 100360,58 84042 64829,02 25941,52 5313,48 5428,61

2010 30132,651 41710,96 62839,79 76777,23 57519,79 40106,74 26623,45 29620,703 32804,76 2256,99 50789,36

2011 43719,12 53907,46 107244,34 117673,67 95652,29 72608,05 60813,18 53254,2 44809,52 46354,2 46831,87 30235,85

Source : Auteur, 2013.

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Annexe 14: Quantités totales de crabes de mangroves traités pal la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

Tableau 22 : Evolution des quantités totales annuelles de crabes traités par la société Pêchexport de 2006 à 2011.

Année Nb. d'observations Nb. de valeurs Minimum Maximum Quantité totale manquantes en kg 2006 21530 13833 0,46 2391,4 566408,16 2007 21530 12952 0,39 2477,47 531073,53 2008 21530 12984 0,39 3497,5 613493,964 2009 21530 14195 0 2348,28 545367,62 2010 21530 12685 0,48 1282,38 446428,674 2011 21530 0 0,2 1096,14 809663,85 Source : Auteur, 2014.

Annexe 15: Quantités totales annuelles par calibre de crabes de mangroves traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

Tableau 23 : Evolution des quantités totales annuelles par calibre de crabes traités par la société Pêchexport de 2006 à 2011.

Année Crabes G Crabes M Crabes P Crabes P' 2006 112 921,42 293 497,36 121 113,51 38 875,87 2007 100 662,47 258 457,13 122 408,68 49 545,25 2008 67 065,38 407 611,08 119 459,43 19 358,07 2009 98 533,32 302 281,77 143 439,28 1 113,25 2010 92 462,59 222 122,69 122 304,57 9 538,82 2011 135 038,02 471 111,24 161 344,47 42 170,12 Source : Auteur, 2014.

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Annexe 16: Quantité totales mensuelles, quantités totales mensuelles par calibre et taux totaux mensuels des crabes de mangroves traités par la société Pêchexport (Année 2006 à 2011).

Tableau 24 : Evolution des quantités totales mensuelles de crabes traités par la société Pêchexport de 2006 à 2011.

Année janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre

2006 21159 38871 55546,47 84251,64 90050,8 79812,14 57201,76 37507,21 29069,41 21709,08 27477,96 21970,68

2007 32663,63 43122,97 75135,89 102809,39 94390,26 64877,86 35605,25 20848,25 19343,34 36950,35 4091,09

2008 47920,15 64516,92 100276,35 112864,924 93003,02 78773,91 39434,59 16393,74 15692,21 17407,83 23985,5 5229,97

2009 35417,92 81514,54 80223,4 100360,58 84042 64829,02 25941,52 5313,48 5428,61

2010 30132,651 41710,96 62839,79 76777,23 57519,79 40106,74 26623,45 29620,703 32804,76 2256,99 50789,36

2011 43719,12 53907,46 107244,34 117673,67 95652,29 72608,05 60813,18 53254,2 44809,52 46354,2 46831,87 30235,85

Source : Auteur, 2014.

Annexe 17: Variation des quantités des produits collectés, des produits finis de la société Pêchexport et de la production nationale.

Tableau 25: Evolution annuelle des quantités de produits collectés, de produits finis de la société Pêchexport et de la production nationale (Année 2006 à 2011) (unité en t).

Année Produits collectés Pêchexport Produits finis Pêchexport Production nationale 2006 566,408 561,048 775,20 2007 531,074 581,7367 987,20 2008 613,494 610,15574 1 129,18 2009 545,368 542,52214 856,30 2010 446,429 369,14945 917,91 2011 809,664 460,263 1 276,03 Source : Pêchexport (2012), MPRH (2012).

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Annexe 18: Crabes non exploitables.

Figure 18 : Femelle ovée ou femelle grainée Figure 19 : Crabe mou Source : MPRH, 2011.

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