Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

DEPARTEMENT DE L’

COMMUNES DE PRADELLES CABARDES et LABASTIDE ESPARBAIRENQUE

ENQUETE PUBLIQUE Pour l’autorisation d’exploiter le Parc éolien de La Braquette, au titre des Installations Classées Pour la Défense de l’Environnement -ICPE-

Conduite par Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur

======

RAPPORT D’ENQUETE ...... 3 OBJET, CONTEXTE REGLEMENTAIRE et GENERALITES DE L’ENQUËTE PUBLIQUE ...... 3 ORGANISATION et DEROULEMENT DE L’ENQUETE ...... 6 I)Mise en place et préparation de l’Enquête ...... 6 Nomination du Commissaire Enquêteur ...... 6 Mise en place de l’Enquête Publique ...... 6 Publicité de l’Enquête ...... 6 1)Publicité légale ...... 6 2)Publicité complémentaire facultative ...... 7 Constatation de l’affichage ...... 8

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 1 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Prolongation de l’Enquête Publique ...... 8 Publicité de la prolongation ...... 9 Rencontre avec le Pétitionnaire. Visite des lieux ...... 9 Rencontre avec les Elus municipaux ...... 10 II)Déroulement de l’Enquête Publique ...... 10 Mise à disposition et composition du Dossier ...... 10 Déroulement et clôture de l’Enquête ...... 11 Synthèse des Observations ...... 11 Autres diligences ...... 11 LE PROJET et SON ENVIRONNEMENT ...... 12 I)Présentation succincte du projet ...... 13 A)Les partie prenantes ...... 13 1)Le Maitre d’Ouvrage ...... 13 2)Les propriétaires et ayant droit ...... 14 B)Principales caractéristiques du Projet ...... 14 1)Généralités ...... 14 2)Travaux ...... 14 3)Raccordements électriques ...... 15 4)Maintenance et surveillance ...... 16 5)Démantèlement et remise en état ...... 16 II)Le projet et la prise en compte de l’Environnement ...... 17 A)Etat Initial ...... 17 1)Principales caractéristiques du site ...... 17 2)Enjeux et sensibilités ...... 18 a)Milieu physique ...... 18 b)Milieu naturel ...... 19 c)Milieu Humain ...... 20 d)Voisinage. Contexte sanitaire ...... 22 e)Patrimoine et Paysages ...... 23 B)Justification du Projet. Esquisse des solutions envisagées ...... 23 C)Effets du Projet et Impacts résiduels ...... 24 1)Milieu Physique ...... 24 2)Le Milieu Naturel ...... 25 a)Flore, formations végétales, Habitats ...... 25 b)L’avifaune ...... 25 c)Les Chiroptères ...... 26 d)La faune terrestre ...... 27

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 2 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

e)La Trame Verte et Bleue ...... 27 f)Incidences Zones Natura 2000...... 27 3)Le Milieu Humain ...... 28 4)Voisinage, sanitaire, sécurité, salubrité ...... 29 5)Patrimoine ; Paysages ...... 29 6)Effets cumulés ...... 30 7)Compatibilité avec les Documents d’Urbanisme ; articulation avec les plans, schémas ou programmes ...... 30 D)Autres Documents ...... 31 1)Etude des Dangers ...... 31 2)Etude Hygiène, Sécurité ...... 32 COMMENTAIRES DU COMMISSAIRE ENQUETEUR ...... 33 I)Sur la forme ...... 33 II)Sur le fond ...... 33 OBSERVATIONS ...... 36 I)Avis de l’Autorité Environnementale ...... 36 II)Avis des Conseils Municipaux ...... 44 III)Observations du Public ...... 44

RAPPORT D’ENQUETE ...... 3 CONCLUSIONS et AVIS MOTIVE ...... 46

RAPPORT D’ENQUETE

OBJET, CONTEXTE REGLEMENTAIRE et GENERALITES DE L’ENQUËTE PUBLIQUE

La Société EOLE RES d’AVIGNON (84) a déposé le 29 octobre 2013 auprès de la Préfecture de l’Aude une demande d’autorisation pour exploiter un Parc éolien de 6 aérogénérateurs, dit de La Braquette, sur les Communes audoises de PRADELLES - CABARDES et LABASTIDE ESPARBAIRENQUE, au titre de la Législation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 3 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Le dossier, qui a été complété le 13 février 2015 après un premier rejet, a été déclaré recevable suite au Rapport de l’Inspection des Installations Classées de la DREAL Languedoc Roussillon en date du 14 avril 2015 (conformément à l’Art. R 512-11 du Code de l’Environnement).

Dans le cadre de la réglementation régissant actuellement l’éolien, ce projet est soumis à 2 procédures administratives différentes :

 une demande de Permis de Construire au titre du Code de l’Urbanisme (CU). En cas d’obtention, le Permis n’est toutefois pas exécutable avant la clôture de l’autre procédure. Cette demande ne nécessite pas d’Enquête Publique.  une demande d’exploitation au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement -ICPE-, dans laquelle doit figurer sous 10 jours un justificatif de dépôt de la demande de Permis de Construire (Art R 512-4 du CE).

Le classement des éoliennes en ICPE a été instauré par la Loi « Engagement National pour l’Environnement » n° 2010-788 du 12 juillet 2010 (ENE, dite Grenelle 2).

L’application de ce nouveau principe a été déclinée par plusieurs textes ultérieurs, et plus particulièrement :

 le Décret 2011-984 du 23 août 2011 qui a ajouté à la nomenclature des ICPE annexée à l’Art R 511-9 du CE une Rubrique 2980 se rapportant aux installations de production électrique à partir de l’énergie mécanique du vent  le Décret 2011-985 du 23 août 2011 qui prévoit l’obligation de constitution de garanties financières pour le démantèlement, à la suite de la défaillance de l’exploitant ou de l’arrêt de l’exploitation, et la remise en état des lieux (Art R 553-1 et 6 du CE)  2 Arrêtés Ministériels en date du 26 août 2011 qui précisent diverses prescriptions techniques (distance minimale par rapport aux habitations, voies d’accès, normes diverses, balisage, mise à la terre, suivi environnemental, essais préalables, contrôles, seuils d’émissions sonores ou électromagnétiques etc…)

La Loi BROTTES n° 2013-312 du 15 avril 2013 a quant à elle apporté d’autres modifications, dont la suppression des Zones de Développement de l’Eolien (ZDE, zones créées par la Loi POPE de 2005 pour permettre aux élus locaux de favoriser les implantations sur des territoires appropriés), au profit de la prise en compte des Schémas Régionaux de l’Eolien, documents ayant vocation à déterminer les zones favorables à l’éolien sans préjuger pour autant de la délivrance de l’autorisation d’exploitation. Pour le Languedoc Roussillon, ce Schéma est annexé au Schéma Régional Climat Air Energie -SRCAE instauré par la Loi ENE- qui a été élaboré conjointement par le Préfet de Région et le Président du Conseil Régional et approuvé le 19 avril 2013 pour servir de cadre à la coordination des actions régionales en matière d’énergies renouvelables et veiller à la réalisation des objectifs d’ici à 2020. Les Communes de PRADELLES CABARDES et

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 4 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

LABASTIDE ESPARBAIRENQUE se trouvent ainsi en « zone jaune », favorable à l’éolien mais soumise à des enjeux environnementaux forts.

Le projet de La Braquette tombe sous le coup de l’Alinéa 1 de la Rubrique 2980 de la Nomenclature ICPE puisque au moins un des mâts du parc dépasse 50 m de hauteur. Il est donc soumis à Autorisation, avec rayon d’affichage de 6 kms autour du parc, ce qui concerne 16 autres Communes audoises et 1 tarnaise.

Emportant Autorisation, le projet est astreint à :

 Enquête Publique, conduite selon les modalités prévues par les Art. R 123- 1 à 27 du CE issus du Décret n° 2011-2018 du 29 décembre 2011  Etude d’Impact, régie notamment par les Art. L 122- 1 et suivants et R 122- 1 à 5 du CE.

Cette Etude, qui doit également figurer dans la demande de Permis de Construire, constitue la pièce principale du dossier technique d’enquête, aux côtés d’autres documents listés dans l’Art R 512-6 du CE (notamment Etude des Dangers et Notice Sécurité et Hygiène). Elle a été élaborée sous la responsabilité du Bureau d’Etude CORIEAULYS, Agence Auvergne à MIREFLEURS (63) .

Saisie en qualité d’Autorité Environnementale, la DREAL Languedoc Roussillon a rendu un Avis écrit le 9 juin 2015. Celui-ci a été publié sur les sites Internet de la DREAL et de la Préfecture de l’AUDE, et joint au dossier d’Enquête.

Conformément à l’Art R 512-20 du CE, les Conseils Municipaux des Communes concernées ou comprises dans le rayon d’affichage ont été invités à donner leur avis sur le projet au plus tard le 15ème jour suivant la clôture de l’Enquête Publique, toute décision prise après ce délai ne pouvant être prise en compte. Ces Communes ont reçu un exemplaire du dossier sur CD Rom.

Les demandes de Permis de Construire qui avaient été déposées en même temps que le dossier d’ICPE pour chacune des 2 Communes d’implantation ont été refusées par Arrêtés Préfectoraux en date du 10 février 2015 sur la base de l’Art. R 111-21 du CU en raison d’une orientation pénalisante en termes de perception depuis divers lieux, proches (Village de Pradelles Cabardès, plusieurs hameaux du plateau, Pic de Nore) ou plus lointains (Belvédère de l’Autoroute A 61, Cité de Carcassonne ou Belvédère des Châteaux de Lastours). Suite à un recours gracieux infructueux, la Société EOLE-RES a déposé le 8 août 2015 un recours contentieux pour excès de pouvoir auprès du Tribunal Administratif de MONTPELLIER (34).

Les 2 Communes d’implantation ne possèdent pas de document d’urbanisme et tombent sous le coup du Règlement National d’Urbanisme. Elles sont soumises aux dispositions de la Loi Montagne.

Le Projet a fait l’objet d’Avis Favorables de la Direction Générale de l’Aviation Civile en février 2013, de la Zone de Défense Aérienne en mai 2013, et de Météo France.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 5 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

ORGANISATION et DEROULEMENT DE L’ENQUETE

I)Mise en place et préparation de l’Enquête

Nomination du Commissaire Enquêteur

Par décision n° E15000126/34 en date du 1er juillet 2015, Monsieur Dominique ROUQUETTE, Premier Conseiller au Tribunal Administratif de MONTPELLIER, m’a désigné en qualité de Commissaire Enquêteur pour conduire cette Enquête Publique. J’ai attesté sur l’honneur ne « pas être intéressé à l’opération à titre personnel ou en raison de mes fonctions précédentes ou en cours, notamment au sein de la collectivité, de l’organisme ou du service qui assure la Maîtrise d’Ouvrage, la Maîtrise d’œuvre ou le contrôle de l’opération soumise à enquête » (Art R123-4 du CE).

A noter que ma désignation intervient suite à annulation par Arrêté Préfectoral du 26 juin 2015 d’une première Enquête Publique (prévue du 6 juillet au 6 août) en raison de l’impossibilité du Maitre d’Ouvrage d’assurer dans les délais l’affichage sur terrain, et à l’indisponibilité du Commissaire Enquêteur, initialement désigné, pour la période de remplacement pressentie.

Mise en place de l’Enquête Publique

Après avoir retiré le dossier « papier » le 8 juillet en Préfecture, j’ai rencontré le 15 juillet Mesdames Sylvie ESPUGNA, Chef du Bureau de l’Administration Territoriale de la Préfecture de l’AUDE, et Karine GODET, en charge du dossier auprès de ce service, pour mettre en place l’enquête après que les Services Préfectoraux se soient assurés de l’absence de problème au niveau de l’affichage dans les mairies en période des congés et que j’ai interrogé moi-même téléphoniquement le Maitre d’Ouvrage sur sa disponibilité.

L’Enquête Publique a été ouverte par Arrêté Préfectoral DCT-BAT-2015-010 signé le 23 juillet 2015 par Madame Béatrice OBARA, Sous Préfète assurant l’intérim du Secrétariat Général, selon les principales modalités suivantes :

 durée de 31 jours consécutifs du mardi 25 août au jeudi 24 septembre 2015  permanences du Commissaire Enquêteur à PRADELLES CABARDES les 9 et 24 septembre de 14H à 17H et à LABASTIDE ESPARBAIRENQUE les 1er et 17 septembre de 9H à 12H  Siège de l’Enquête à la Mairie de PRADELLES CABARDES

Publicité de l’Enquête

1)Publicité légale

Un Avis d’Enquête Publique conforme aux dispositions des Art R123-9 et 11 du CE a été diffusé :

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 6 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 sur le site Internet de la Préfecture de l’Aude (Onglet « Publications », Rubrique « ICPE (dossiers complets), sous rubrique « Parcs Eoliens ») à partir du 27 juillet  dans les Annonces Légales des Quotidiens La Dépêche et l’Indépendant pour l’Aude (1ère parution respectivement le 4 août et le 30 juillet ; 2ème parution simultanément le 26 août) et du Quotidien La Dépêche et de l’Hebdomadaire le Libre pour le Tarn (1ère parution respectivement le 4 août et le 7 août ; 2ème parution les 26 et 28 août) (Pièces Jointes)  sur les panneaux municipaux d’information à PRADELLES CABARDES (panneaux extérieurs, à la Mairie, dans le Village Bas et dans les Hameaux de Fournès et des Jouys), à LABASTIDE ESPARBAIRENQUE (2 panneaux extérieurs) ainsi que dans 16 autres communes audoises et 1 tarnaise.  sur le site d’implantation, où 7 panneaux conformes à l’Arrêté ministériel du 24 avril 2012 et lisibles et visibles de la voie publique ont été implantés par le Maitre d’Ouvrage dès le 4 août en des endroits à l’évidence « stratégiques » sur les voies routières ou forestières encadrant le site : 4 à l’Ouest, au croisement D9-D1009-D8006, sur le versant Sud du chemin forestier du Col de Montredon (au débouché de plusieurs chemins forestiers, dont un venant de FOURNES-CABARDES et TRASSANEL), et aux 2 débouchés de chemins montant de LABASTIDE ESPARBAIRENQUE ; 3 à l’Est, à la bifurcation du chemin forestier desservant les dernières éoliennes de l’actuel parc du Haut Cabardès, à l’intersection de la D1006 et du GR36, et au croisement D1006-D112 au Col de la Prade.

A noter que l’affichage de l’Enquête Publique prévue en juillet dernier avait été réalisé avant l’annulation de celle-ci.

2)Publicité complémentaire facultative

A ma demande, et en fonction des possibilités locales, une information complémentaire a été assurée à :

 Pradelles Cabardès où, en sus des 4 affichages municipaux officiels, Madame le Maire a fait paraitre le 20 août en pages locales de l’Indépendant un communiqué succinct mais très explicite valable pour les 2 communes d’implantation  Labastide Esparbairenque où Monsieur le Maire a procédé à la distribution d’un petit avis à la dizaine de résidents du Hameau de Lacombe

Par ailleurs, le Quotidien l’Indépendant a publié à 2 reprises la 1ère parution (26 et 30 juillet).

Enfin, on ne peut ignorer la publicité évidente constituée par la parution le 20 août dans l’Indépendant (Editions de Carcassonne et de Narbonne) d’un long article, annoncé en « Une » sous le titre quelque peu accrocheur « Enquête Publique en Cabardès - Aude un

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 7 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 projet éolien controversé», dans lequel sont donnés tous les éléments nécessaires (dates de l’enquête, dates, lieux et heures des permanences du Commissaire Enquêteur).

Constatation de l’affichage

Selon les Certificats établis par les Maires concernés (Pièces Jointes), l’affichage réglementaire a été effectué entre le 24 juillet (Limousis) et le 10 août (Les Ihles, Castans,Latourette Cabardès, Villeneuve Minrevois, Roquefère), et le 14 août à Cabrespine (ce qui correspond à mes constatations). Il y serait également resté en place durant toute la durée de l’Enquête.

A la demande du Maitre d’Ouvrage, des constats ont été établis par Maitre Arnaud DURAND, Huissier de Justice associé de la SCP Arnaud DURAND et VERVUEREN de CARCASSONNE, 6 Rue de la République, les 4 et 7 août, le 23 septembre et le 8 octobre, sur le terrain (7 panneaux) mais aussi dans les Mairies de Labastide Esparbairenque et Pradelle Cabardès. Une copie de ces constats, qui comporte notamment des planches de 2 photos par lieux d’implantation (vues rapprochée et lointaine), m’a été remise.

J’ai également constaté la publication de l’Avis dès le 27 juillet sur le site Internet de la Préfecture de l’Aude, en même temps que l’intégralité des pièces du dossier d’Enquête.

Enfin, j’ai procédé à des vérifications ponctuelles au gré de mes déplacements ou des permanences :

 sur le terrain, le 5 août (à l’exception des 2 panneaux les plus à l’ouest du site), le 13 août, le 24 septembre (les 3 panneaux sur les D9, D 8006, D 112), le 9 septembre (les 4 panneaux sur la D9, D112, au Col de Montredon et au croisement D 8006/GR 36. Ce dernier ayant disparu, j’ai aussitôt sollicité EOLE RES qui a pourvu son remplacement), et le 24 septembre (3 panneaux)  à PRADELLES CABARDES et LABASTIDE ESPARBAIRENQUE le 13 août, et, pour chacune de ces communes, à l’occasion de leurs permanences respectives  dans 12 des 17 autres communes (et, le cas échéant, quelques uns de leurs hameaux), au moins une fois, les 13 et 17 août et les 17 et 24 septembre : Lastours, Les Ihles, Roquefère, Castans, Cabrespine, Villeneuve Minervois, Trassanel, Limousis, Sallèles Cabardès, Villanière, Mas Cabardès et Mireval Cabardès. J’ai ainsi constaté les 13 et 17 août quelques entorses à la règle plus ou moins importantes, à laquelle j’ai demandé aux élus ou personnels municipaux de remédier dans les meilleurs délais : retard sur panneau municipal unique ou décentralisé dans 3 communes (de 4 à 9 jours ; à Les Ihles, Cabrespine et 1 panneau central à Lastours) ; illisibilité de l’Avis recouvert par des affiches (2 panneaux à Lastours) ; très accessoirement affichage intérieur malgré l’existence de panneaux officiels extérieurs (2 communes) ou affichage de l’Arrêté au lieu de l’Avis au Public (2 communes).

Prolongation de l’Enquête Publique

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 8 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Du fait du cumul de ces quelques problèmes plus ou moins conséquents dans l’affichage, j’ai saisi par téléphone Madame Sylvie ESPUGNA, Chef de Bureau de la Préfecture de l’Aude, de mon intention de prolonger l’Enquête en vertu des Art L 123-9 et R 123-6 du CE. J’ai également informé Monsieur Laurent BARRAU, d’EOLE RES.

Ce projet n’ayant soulevé aucune objection, j’ai transmis le 2 septembre à l’Autorité Organisatrice, par courrier électronique confirmé par un envoi postal (LR/AR), ma décision motivée (Pièce Jointe) portant notamment sur :

 une prolongation du vendredi 25 septembre au jeudi 8 octobre inclus, soit 14 jours consécutifs  l’organisation d’une permanence supplémentaire du Commissaire Enquêteur le jeudi 8 octobre de 14H à 17H à la Mairie de Pradelles Cabardès

La prolongation a été actée par Arrêté Préfectoral DCT-BAT-2015-012 du 17 septembre.

Publicité de la prolongation

La publicité légale a été principalement assurée dans des conditions prévues par l’Art. R 123-6 du CE, à savoir un affichage de l’Avis de prolongation dans les 19 communes concernées. Il a également été procédé à une parution dans les Annonces Légales (Pièces Jointes) de l’Indépendant (20 septembre), de la Dépêche de l’Aude et du Tarn (23 septembre) et du Tarn Libre (25 septembre, pour cause de parution hebdomadaire) et un affichage sur le terrain. Comme pour l’Enquête initiale, la Mairie de PRADELLES CABARDES a fait publier un petit encart dans les pages locales de l’Indépendant le 28 septembre.

Le 24 septembre, j’ai constaté l’affichage de l’Avis de prolongation dans les Communes des Ihles, Roquefère, Labastide Esparbairenque, Pradelles Cabardes (4 panneaux), Castans, Cabrespine, Villeneuve Minervois, Limousis, Lastours et Villanière (à Trassanel, l’Avis devait être affiché le 25 septembre au matin), ainsi que le 8 octobre à Labastide Esparbairenque et Pradelles Cabardès (3 panneaux), et sur le terrain le 24 septembre et le 8 octobre (les 3 panneaux au bord des Routes départementales)

Rencontre avec le Pétitionnaire. Visite des lieux

Le 5 août dans l’après midi, j’ai rencontré en Mairie de PRADELLES CABARDES Messieurs Laurent BARRAU, Chef de Projet EOLE-RES, et Quentin HAMON, Stagiaire dans la Société, en présence de Madame le Maire et de ses 3 Adjoints. Empêché, Monsieur Régis HUC, Maire de LABASTIDE ESPARBAIRENQUE, n’a pu participer à la réunion. L’entretien a notamment porté sur divers points particuliers du projet, dont le rejet des Permis de Construire, la covisibilité avec les Châteaux de LASTOURS et l’Avis de l’Autorité Environnementale. Sur ce dernier sujet, Monsieur BARRAU a indiqué que EOLE-RES envisageait d’y apporter une réponse. Favorable à cette initiative, j’ai toutefois demandé que le Mémoire en Réponse soit versé au dossier avant l’ouverture effective de l’Enquête.

Après la réunion, j’ai ensuite effectué avec les 2 représentants du Maitre d’Ouvrage un périple succinct pour me faire une idée générale du site et des lieux d’implantation prévus.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 9 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Rencontre avec les Elus municipaux

Outre divers échanges téléphoniques préalables, j’ai rencontré des Elus des 2 Communes concernées :  Madame LEENHARDT, Maire de PRADELLES CABARDES, et ses Adjoints, Madame Martine ORTIZ et Messieurs Jacques ICHER et Henri ESCUDIE, le 5 août en présence de 2 Représentants de EOLE-RES, puis Madame LEENHARDT seule le 13 août après midi.  Monsieur Régis HUC, Maire de LABASTIDE ESPARBAIRENQUE, le 13 août au matin, ponctuellement en présence de Madame DECTOR, Secrétaire de Mairie

Ces rencontres ont surtout été consacrées à la mise en place et au déroulement de l’enquête (affichage ; pièces du dossier ; conditions de sa consultation et de sa conservation ; modes d’expression du public ; copie systématique des observations et autres courriers ou notes etc…). J’ai profité des rencontres du 13 aout dans les 2 Mairies pour déposer les Registres Officiels et parapher les dossiers d’Enquête qui s’y trouvaient depuis l’Enquête avortée en juin 2015.

Les Conseils Municipaux ayant la possibilité de délibérer sur le Projet avant la date probable de la remise du présent Rapport, je n’ai pas jugé utile de rencontrer les Maires et élus des 17 autres communes concernées au titre du rayon d’affichage.

II)Déroulement de l’Enquête Publique

Mise à disposition et composition du Dossier

Des exemplaires du Dossier étaient à disposition du public, aux jours et heures habituels de leurs ouvertures respectives, en Mairie de PRADELLES CABARDES, Siège de l’Enquête, les mardi, mercredi et jeudi de 9H à 12H et de 14H à 16H30, et de LABASTIDE ESPARBAIRENQUE le jeudi de 9H à 12H.

Coté et paraphé par mes soins, chacun des dossiers comportaient les pièces suivantes :

 un Registre Officiel (32 pages)  l’Avis de l’Autorité Environnementale du 9 juin 2015  le dossier « technique » composé de 9 fascicules (mis en ligne dans son intégralité sur le site Internet de la Préfecture dès le 27 juillet) .mémoire en réponse à l’Avis de l’autorité Environnementale (reçu le 19 août et publié en version numérique par la Préfecture de l’Aude, et le 20 août en version papier par les 2 Mairies) .pièces manquantes et complémentaires de février 2015 (62 pages dont 2 plans au 1/2500 ; Annexe de 54 pages sur le suivi post-implantation de la mortalité sur les oiseaux et chauves souris) .Pièces administratives (115 pages avec Annexes et plans)

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 10 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

.Etude d’impact sur l’Environnement (437 pages Format A3) .Etude des Dangers (128 pages) .Notice Sécurité et Hygiène (18 pages) .Résumés Non Techniques, (Etude d’Impact et des Dangers) .Volet Paysager (124 pages, A3) .Expertises Spécifiques  copies des annonces légales au fur et à mesure de leurs parutions

Déroulement et clôture de l’Enquête

L’Enquête s’est déroulée dans de bonnes conditions :

 sur le plan matériel avec mise à disposition de salles indépendantes, Salle du Conseil Municipal à Pradelles Cabardès, Foyer à Labastide Esparbairenque où la Mairie ne possède qu’une petite pièce abritant le Secrétariat  au niveau relationnel avec les Elus et personnels des 2 communes qui ont fait preuve de la plus grande disponibilité et serviabilité pour que cette Enquête se déroule dans les meilleures conditions

Les permanences ont été tenues aux dates et heures prévues par les Arrêté Préfectoraux (initial et prolongation).

Conformément à l’Art. 4 de l’Arrêté Préfectoral, j’ai clôturé le 8 octobre les Registres Officiels, respectivement à la fermeture au public de la Mairie de Labastide Esparbairenque à midi et à la clôture de l’Enquête à la Mairie de Pradelles Cabardès à 17 H. J’ai également pris en charge les dossiers déposés dans ces 2 mairies.

Synthèse des Observations

En vertu de l’Art. R 123-18 du CE, j’ai remis le 15 octobre à NARBONNE une synthèse des observations du public (Cf Annexes), comportant également plusieurs questions personnelles, à Monsieur Laurent BARRAU, Chef de Projet, accompagné de Monsieur Damien COUSIN, Chargé d’Affaires Foncier et Urbanisme d’EOLE RES.

A titre d’information, j’ai expédié le même jour aux Services Préfectoraux une copie de ce document par courrier numérique.

Le pétitionnaire m’a transmis un mémoire en réponse de 15 pages (non comprises des Annexes constituées par une brochure en anglais sur le système vidéo DT Bird et les copies des Certifications), par courrier électronique le 30 octobre et le 2 novembre, par courrier postal le 3 novembre (Cf Annexes)

Autres diligences

A l’occasion de cette Enquête, j’ai été amené à :

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 11 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 solliciter les Services de la DDTM a/s des Arrêtés de refus des Permis de Construire et du Compte Rendu de la réunion du Pôle Energie de mars 2013  effectuer divers déplacements pour appréhender certaines situations par rapport notamment au volet paysager : D1009 et Cascade de Cubservies le 5 août, Pic de Nore le 13 août, Belvédère des Châteaux de LASTOURS le 17 août, les 2 Belvédères sur l’Autoroute A 61 à CARCASSONNE le 20 août et le 31 octobre (Belvédère de la Cité seul), Hameaux de Lacombe, de Fournès et Base de Loisirs à PRADELLES CABARDES le 28 août, Col de Montredon et alentours à LABASTIDE ESPARBAIRENQUE et PRADELLES CABARDES le 9 septembre (sous couvert d’une autorisation écrite conjointe Mairie-ONF délivrée par Madame le Maire de PRADELLES CABARDES pour pouvoir, si nécessaire, circuler à véhicule sur le secteur forestier de La Braquette durant toute la durée de l’Enquête), Cité de CARCASSONNE le 31 octobre.  rencontrer longuement Monsieur Laurent BARRAU, d’EOLE-RES lors de la dernière permanence le 8 octobre  m’entretenir par téléphone avec Madame Kathy MARTINEZ, Chargée de Mission au Pôle Tourisme et Patrimoine du Conseil Départemental de l’Aude

LE PROJET et SON ENVIRONNEMENT

L’implantation du projet du parc éolien de La Braquette est prévue sur les communes audoises de PRADELLES CABARDES et LABASTIDE ESPARBAIRENQUE, sises dans la , dernier contrefort du descendant vers la Plaine de l’Aude. Les 2 communes sont limitrophes avec le Département du Tarn.

Le site de La Braquette est un petit plateau boisé de près de 3 kms de long (Est-Ouest) sur 250 m de profondeur (Nord-Sud) (En Pièces Jointes, Copies de Plans du site et des Aires d’Etude, extraits du Dossier)

PRADELLES CABARDES compte 151 habitants permanents, répartis principalement au Village proprement dit et dans les Hameaux des Jouys et de Fournès. Culminant à 1211 m au Pic de Nore, qui est également le pic le plus haut du massif, la commune comporte un vaste plateau orienté plein sud, entre les crêtes de Nore au Nord (de 900 à 1200 m d’altitude environ) et celle du secteur de la Braquette au Sud (de 850 à 900 m environ). Ce plateau est couvert de prairies où se pratiquent l’élevage (bovins essentiellement) et des cultures fourragères, alors que les pentes du Pic de Nore et de La Braquette portent des forêts, naturelles ou de plantation. Un parc éolien, dit du Haut Cabardès (16 éoliennes), est implanté au Sud Est à cheval sur les communes de Pradelles Cabardès et Cabrespine. La Commune dispose enfin d’un petit Parc de Loisirs constitué d’un Lac, avec Camping municipal et Buvette.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 12 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

LABASTIDE ESPARBAIRENQUE compte 84 habitants, implantés principalement au Village et au Hameau de Lacombe. Le relief communal est plutôt malaisé et se décompose en 2 ensembles : plusieurs vallées encaissées, pentues et fortement boisées, au confluent desquelles se trouve le Village à 445 m d’altitude ; le prolongement du plateau de Pradelles Cabardès, avec le hameau de Lacombe (altitude moyenne de 750 m environ, entre 2 crêtes de près de 1000m au Nord aux confins du Tarn et de 850 m au Sud à La Braquette). La commune comptera prochainement 5 des 26 éoliennes du Parc de Sambrès en cours de construction au Nord Ouest.

Les 2 Communes appartiennent à la Communauté de Communes de la Montagne Noire qui, créée en 2013 par la fusion des Communautés du Haut Cabardès et de Cabardès - Montagne Noire, regroupe 24 communes et 6150 habitants.

I)Présentation succincte du projet

A)Les partie prenantes

1)Le Maitre d’Ouvrage

La Société EOLE-RES, dont le Siège est à AVIGNON, est un des principaux développeurs, constructeurs et exploitants d’installations d’énergie renouvelable en France. Créée sous forme d’un bureau d’études en 1995, associée dès 1999 avec le Groupe britannique RES (Renewable Energy Systems) présenté comme un des leaders mondiaux du secteur, EOLE-RES est aujourd’hui filiale à 100% de RES.

Immatriculée au Tribunal de Commerce d’AVIGNON (n° RCS 423 379 338), EOLE- RES est une Société Anonyme au Capital de 10816792 euros. Le Président de son Conseil d’Administration est Monsieur Jean Marc ARMITANO, ancien Président de France Energie Eolienne et Vice-président du Syndicat des Energies Renouvelables.

Elle emploie en 2013 environ 130 salariés.

Son Chiffre d’Affaires était de 108643000 euros en 2014 et 22410000 en 2013. EOLE-RES est très présent sur le Département de l’Aude : dans l’éolien, surtout en Montagne Noire, avec le Parc du Haut Cabardès (16 éoliennes entre Pradelles Cabardès et Cabrespine), de Grand Bois (6 éoliennes à Caudebronde et Lacombe), de Cuxac Cabardès (6 éoliennes à Cuxac Cabardès), de Souleilla Corbières (16 éoliennes à Treilles) et les Parcs du Bois de Serre (11 éoliennes à Lacombe), et de Sambrès actuellement en construction (26 éoliennes à Labastide Esparbairenque, Roquefère et Mas Cabardès) ; dans le photovoltaïque avec la Centrale du Puits Castan à Villanière, celle en cours de construction de Le Camazou à Villanière, et celles de La Gineste à La Tourette Cabardès et des Clots à Fournes Cabardès dont les permis ont été récemment accordés.

En principe, EOLE-RES devrait, comme elle le fait pour tous ses parcs, créer pour la Braquette une société filiale, sous l’appellation générique de « Centrale Eolienne de Production d’Electricité de… ».

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 13 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

La Société EOLE RES se flatte de détenir les Certifications ISO 9001, obtenue en 2012 et renouvelée en 2014 pour les exigences de mise en place d’un système de Management de la qualité à tous les niveaux, et ISO 14001, obtenue en début 2015 pour la performannce environnementale de l’entreprise et des projets développés.

2)Les propriétaires et ayant droit

Sur PRADELLES CABARDES, l’implantation est prévue sur les parcelles cadastrées B 365 et 367, d’une superficie totale de 65 ha. Ces dernières appartiennent à la Commune.

A LABASTIDE ESPARBAIRENQUE, le projet est prévu sur la parcelle A 372, d’une superficie de 62 ha, appartenant à l’Office National des Forêts, Agence Interdépartementale Aude/PO à CARCASSONNE.

Les 2 propriétaires ont donné à EOLE RES en juin 2013 l’autorisation écrite de déposer un Permis de Construire puis de construire. Les copies de ces 2 documents figurent dans le dossier d’enquête (pages 21 et 24 du Fascicule «Pièces Administratives »).

L’occupation des lieux est faite sous couvert d’une promesse de bail emphytéotique avec la Commune de Pradelles Cabardès et d’une Convention avec l’ONF.

Sur les 2 Communes, les terrains portent des plantations de résineux.

B)Principales caractéristiques du Projet

1)Généralités

 6 aérogénérateurs sur une ligne Ouest/Est-Nord est, en 2 groupes de 3, distants l’un de l’autre de 1 km, respectivement implantés à l’Ouest sur Labastide Esparbairenque (éoliennes B1, B2 et B3) et à l’Est sur Pradelles Cabardès dans la continuité du Parc du Haut Cabardès (B4, B5 et B6)  hauteur de 130 m en bout de pale (soit mât de 85 m et pales de 45 m)  puissance unitaire de 2,5MW, soit 15 MW pour l’ensemble du Parc. La production annuelle est estimée à 42000 MWh correspondant à la consommation de 17500 personnes.  3040 m de pistes, dont 1910 existent et 1130 m sont à créer. Ces dernières assureront exclusivement la liaison entre les mâts et les voies existantes (soit une emprise totale de 9710 m2)

2)Travaux

 6 fondations de 20 m de diamètre et 3 m de profondeur, totalement enterrées (seule une embase supportant le mât dépasse du sol). Elles nécessiteront 2100 m3 de béton et 210 t de ferraille.  6 plateformes de 2100 m2 chacune, dessouchées et empierrées, qui seront maintenues en phase d’exploitation. Des plateformes de chantier de 2200

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 14 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

m2 chacune, destinées à l’entreposage des éléments et à la circulation des engins, seront simplement déboisées et non empierrées ; à l’issue des travaux, elles seront rendues à la recolonisation végétale.  1130 m de pistes nouvelles de 10 m de largeur, dont 6,00 m seront totalement défrichés à raison de 4,50 m pour la bande de roulement et 0,75 m de chaque côté pour le passage des câbles; le reste de la plateforme, qui contribuera à favoriser le passage des convois exceptionnels, ne sera que déboisé sans dessouchement.  profilage de l’ensemble des pistes, actuelles ou nouvelles, et aménagements de quelques virages (environ 430 m2), pour permettre la circulation des engins lourds et des convois exceptionnels  défrichement des surfaces destinées aux plateformes et à la voirie à créer. Seule la forêt communale de Pradelles Cabardès emporte demande de défrichement. Le récépissé correspondant figure dans le dossier (Fascicule « Pièces Administratives »). A noter que l’autorisation de défrichement a été accordée le 28 mars 2014 pour 1 ha 58 a 31 ca, moyennant notamment boisement compensatoire de 1,58 ha, remboursement partiel au titre du contrat de boisement du Fonds Forestier National signé en 1976, et réalisation des travaux en dehors de la période de reproduction de la faune et de nidification des oiseaux.  installation temporaire d’un espace « vie » de chantier, comprenant bureau, sanitaires, conteneurs à déchets, et d’une base secondaire mobile au pied des éoliennes. Ces installations ne seront pas occupées la nuit. Sous réserve de dérogation, il n’y aura pas de stockage de carburant.

Globalement, les emprises seront de 47 960 m2 en phase chantier et se réduiront à 14650 m2 en phase exploitation.

Les éléments d’éoliennes, matériels et matériaux seront acheminés sur le chantier depuis CARCASSONNE par la D 118 puis la D 1009. 3 des 4 aménagements nécessaires ont été réalisés dans le cadre de la construction du Parc voisin de Sambrès. Les livraisons représenteront 54 convois exceptionnels (classés en 3ème catégorie ; charge à l’essieu limitée à 12 t) et 870 camions.

3)Raccordements électriques

Chaque éolienne est équipée d’un transformateur (en nacelle ou dans le mat, pour passer de 400 à 20000 volts) et chaque groupe de 3 éoliennes disposera de son propre poste de livraison (au niveau des éoliennes B3 et B4 ; emprise totale de 500 m2).

Les liaisons 20 Kv entre éoliennes et postes, représentant 2500 m de câbles, seront enterrées dans des tranchées le long des pistes, en même temps que la fibre optique utilisée pour les appareillages de surveillance, contrôles, saisies de données etc….

La solution de raccordement au réseau public à partir des postes de livraison sera déterminée par ERdF après obtention de l’autorisation d’exploiter. Ce réseau, à la charge exclusive du Pétitionnaire, sera implanté en souterrain le long des pistes ou autre voie publique.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 15 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Le poste source présenté par le pétitionnaire comme le plus rationnel serait celui de SALSIGNE. Toutefois, il nécessiterait plus de 23 kms de lignes et se trouve actuellement en voie de saturation. A noter que le Projet S3REnr Languedoc Roussillon a retenu la création d’un poste source 225Kv/20Kv à Salsigne.

Pendant la période des travaux, l’énergie électrique utilisée par divers appareillages de chantier sera fournie par un groupe électrogène fonctionnant au gazole non routier.

4)Maintenance et surveillance

En mode exploitation, la gestion courante du site échoit à un Superviseur.

En cas d’urgence, une permanence technique continue est assurée par un responsable.

La surveillance à distance des machines par le système SCADA est de la responsabilité de la société chargée de l’entretien, en général le propre constructeur des éoliennes.

Il existe plusieurs niveaux d’entretien. Le niveau préventif, qui est le seul régulier, prévoit expressément 2 visites par an.

Hormis le balisage aéronautique réglementaire, il n’y aura aucun éclairage sur le site. En cas d’intervention nocturne, seuls des moyens portatifs seront ponctuellement mis en œuvre.

5)Démantèlement et remise en état

La fin de vie d’un parc est programmée à 25-30 ans.

Le pétitionnaire s’engage à respecter les conditions de garanties financières, de démantèlement de l’installation et de remise en état du site posés par le Décret 2011-985 du 23 août 2011 et l’Art. L 553-3 du CE. A ce jour cependant, le garant n’est pas connu. Après actualisation, les garanties portent à ce jour sur la somme de 315792 euros (à raison de 52632 euros par machine).

Le démantèlement porte sur les équipements dont 80% sont recyclables (métaux, béton).

Quant à la remise en état du site, elle consistera à la remise à l’état initial, avec notamment arasement de la partie supérieure des fondations sur 2 m environ et déstructuration des aires de grutage par évacuation des matériaux et remise de terres végétales.

Ces conditions ont été explicitement ou tacitement acceptées par les 2 propriétaires et par les 2 Communes (Fascicule « Pièces Administratives).

Le coût prévisionnel du Parc a été estimé à 28,3 millions d’euros en 2013.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 16 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

II)Le projet et la prise en compte de l’Environnement

L’élaboration de l’Etude d’Impact a été confiée au Bureau d’Etude CORIEAULYS de MIREFLEURS (63), lequel s’est également chargé en propre des volets « Impacts du projet sur l’habitat et la flore » et « Volet paysager ». CORIEAULYS est présenté comme ayant été le Rédacteur du « Guide méthodologique de l’Etude d’Impact des parcs éoliens » initié en 2010 par le MEEDDM.

Sur le dossier, il a été secondé par d’autres bureaux ou organismes qui se prévalent tous d’une grande expérience et de références dans leurs secteurs respectifs :

 ENTOMA de SAINT AMANS VALTOREL (81) pour les expertises environnementales et le volet « flore et habitats naturels »  EXEN de VIMENET (12) pour les expertises ornithologiques, faune terrestre, et chiroptérologiques. Ce dernier volet « chiroptères » a été réalisé en collaboration avec le Bureau franco-allemand KJM Conseil Environnement de DIJON (21).  ONF, agence de CARCASSONNE, pour l’expertise sur les peuplements forestiers en vue de la demande de défrichement  EOLE-RES pour les expertises anémométriques et le volet « Acoustique ». Le pétitionnaire a également élaboré l’Etude des Dangers et la Notice Sécurité Hygiène figurant dans le dossier.

A)Etat Initial

L’Etat initial correspond à l’état des lieux. A partir de sources diverses (bibliographie, données administratives, observations de terrain etc..) il permet de mettre en lumière les enjeux pesant sur le territoire puis de déterminer sa sensibilité prévisible par rapport à l’implantation du projet. En fonction de la nature des éléments étudiés, il est réalisé à partir de la détermination de plusieurs aires autour du site (Aire d’Etude Rapprochée correspondant au site d’implantation à cheval sur les Communes de Pradelles Cabardès et Labastide Esparbairenque ; Aire d’Etude Intermédiaire regroupant 8 communes limitrophes supplémentaires et épousant au Nord la ligne de crête ; Aire d’Etude Eloignée, de près de 40 kms du Nord au Sud de la région de Carcassonne à la région de , et près de 30 d’Est en Ouest.

Le projet est conforme à l’Arrêté du 26 août 2011.

1)Principales caractéristiques du site

Des études et travaux menés, il ressort de manière générale que le site rapproché :

 ne porte aucun cours d’eau ou zone humide. Les eaux de ruissellement peuvent toutefois aboutir à l’Arnette au Nord, laquelle appartient au Bassin de la Garonne, à l’Orbiel à l’Ouest et au Sud et à la Clamoux à l’Est, ces 2 derniers cours d’eau donnant sur le bassin méditerranéen de l’Aude.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 17 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 ne comporte aucun captage et n’est pas situé dans un périmètre de protection spécifique  est implanté au sein de la ZNIEFF de type 2 « Crêtes et piémonts de la Montagne Noire », zone d’inventaire et de conservation à forte sensibilité sur l’avifaune et les chiroptères. Dans les alentours sont recensées 39 ZNIEFF de type 1 (de 0,4 à 14,7kms), 6 de type 2 (de 3,6 à 12,6 kms) et la ZICO du Minervois à 14,5 kms. Sur ces 46 ZNIEFF, 22 présentent des sensibilités notables pour les chiroptères et les rapaces, dont les effets sur le site même devront être affinés.  n’est pas dans une zone de protection Natura 2000. Par contre, il existe 2 Sites d’Intérêt Communautaire à 2,1 et 8,5 kms (SIC, relevant de la Directive Habitat) et la Zone de Protection Spéciale du Minervois à 15,2 kms (ZPS, relevant de la Directive Oiseaux).  se situe à proximité des Grottes de Gaougnas à CABRESPINE, à 3 kms, protégées par un Arrêté Préfectoral de Biotope pour la préservation des équilibres biologiques et la conservation des biotopes nécessaires à certaines variétés de chiroptères (Grand Rinolophe,Grand Murin et Minioptère de Schreibers) et de 13 Espaces Naturels Sensibles ( de 1,6 à 18,9 kms)  est éloigné de près de 4 kms du Parc Naturel Régional du Languedoc, situé sur le versant tarnais de la Montagne Noire  ne recèle aucune espèce végétale rare ou protégée ; concernant les habitats, 1 sensibilité forte pour la Lande à Callune  est soumis à un contexte faunistique très prégnant, plus particulièrement au niveau de l’avifaune et des chiroptères. En lui-même, le site parait peu intéressant du fait des plantations de résineux (quasiment aucun nicheur), mais il constitue une voie secondaire de transit de rapaces (dont l’Aigle Royal et le faucon crécerellette) ou de passage diffus de migrateurs  peut être sensible au risque foudre et feux de forêt  ne se trouve dans aucun périmètre de protection relatif aux Monuments Historiques, aux sites ou paysages classés, aux habitations (à l’exception d’une maison forestière dont le périmètre écorne le centre du site)  est traversée du Nord Est au Sud Ouest par des faisceaux hertziens de TDF (1 faisceau emportant Servitude d’Utilité Publique) et de l’opérateur de téléphonie Bouygues (2 faisceaux)

2)Enjeux et sensibilités

a)Milieu physique

Relief et topographie, géologie, hydrographie, climat, et risques naturels ont été passés en revue dans le détail.

Globalement, la sensibilité du milieu physique est qualifiée de faible. Toutefois les risques foudre et incendie ont une cotation modérée en raison de l’importance des appareillages électriques et des surfaces combustibles.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 18 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

b)Milieu naturel

En matière de faune et de flore, les bureaux d’étude ont travaillé sur la base d’un planning dense d’opérations de terrain: pour la flore, 4 prospections de mai à fin juillet 2012; pour l’avifaune, 43 visites sur un cycle complet entre décembre 2011 et novembre 2012, auxquelles peuvent s’ajouter les 8 visites réalisées dans le cadre du suivi de mortalité du Parc du Haut Cabardès ; pour les chiroptères, 11 sorties de mai à octobre 2012, et utilisation d’enregistreurs BCBox ; pour la faune terrestre et aquatiques, 50 visites entre décembre 2011 et novembre 2012.

Le milieu naturel est globalement soumis à de nombreuses sensibilités fortes.

 Zones de protection du milieu naturel : le site est implanté au sein d’une seule zone d’inventaire, la ZNIEFF de Type 2 « Crêtes et Piémonts de la Montagne Noire » qui comporte toutefois des enjeux majeurs en ce qui concerne l’avifaune et les chiroptères  Trame « Verte et Bleue » : alors que le Schéma Régional de Cohérence Ecologique est en phase finale d’élaboration, la sensibilité est considérée comme faible du fait de l’absence de boisements naturels  Flore et Habitats naturels : sur 104 espèces végétales répertoriées, aucune n’est rare ou protégée. Toutefois la Fétuque d’Auvergne est classée remarquable et le Millepertuis à feuilles de lin déterminant au titre de la ZNIEFF. Concernant les Habitats, la Lande à Callune, présente sur les secteurs ouverts à l’Ouest du site, les pelouses acidiphiles et formations rupicoles, observées principalement sur le versant sud du plateau de la Braquette, présentent une sensibilité forte.  Avifaune : 83 espèces d’oiseaux (dont 69 protégées au niveau national, 18 figurant à l’Annexe I de la Directive Oiseaux) ont été recensées malgré une aire rapprochée peu accueillante.

La sensibilité ornithologique est jugée forte.

Cette cotation résulte de la détermination de la sensibilité de diverses zones sur ou autour du site à partir de l’observation des espèces et de leurs comportements durant toute une saison : migrateurs prénuptiaux (15 espèces de février à avril ; concentration des passages sur les vallées adjacentes, mais micro voie au Col de Montredon ; vols plutôt à basses altitude) ; migrateurs postnuptiaux (27 espèces à la mi octobre ; mêmes voies de passage, légèrement déportée vers l’Est ; basse altitude, mais plus d’oiseaux à hauteur de pâles) ; oiseaux nicheurs (31 espèces, dont 1 seul rapace nocturne, la Chouette hulotte et 10 rapaces diurnes, dont la Buse variable, le Circaète Jean-le-Blanc, le Busard cendré et le Faucon crécerelle nichent probablement aux alentours du site) ; avifaune hivernante (32 espèces fréquentant le site et ses abords, essentiellement des passereaux, dont 2 espèces patrimoniales sédentaires, la Mésange noire et le Pic noir , 4 espèces de rapaces, la Buse variable et le Faucon crécerelle, plutôt sédentaires, et le Busard Saint Martin et l’Epervier d’Europe peu observés en période de reproduction).

Les zones de sensibilité forte ainsi définies concernent les zones de reproduction et les principales voies de transit de l’Aigle Royal, les zones de prise d’ascendance des grands voiliers, les voies de passages des migrations postnuptiales, les zones de survol ponctuel du

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 19 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 site par l’Aigle Royal, les territoires majeurs de chasse dans les milieux ouverts au Nord, des zones de haltes temporaires de migrateurs patrimoniaux (Faucon crécerellette, Faucon hobereau), des zones de reproduction de passereaux patrimoniaux en phase de travaux. Par contre la sensibilité des zones de passages des migrations prénuptiales est cotée modérée.

2 problématiques sont plus particulièrement mises en exergue : présence d’un couple d’Aigle Royal dont le nid se trouve à 1,4 kms environ au Sud ouest du groupe d’éoliennes Ouest (B1, B2, B3), la zone d’accouplement à 2 kms au Sud du même groupe, les principales zones de chasse dans les milieux ouverts au Nord du site induisant des déplacements, principalement par les vallées adjacentes et très accessoirement par le centre du site ; fréquentation en août et septembre, en halte migratoire, des lisières et pelouses à l’est du site par le Faucon crécerellette (protégé notamment par un Plan National d’Action) et le Faucon hobereau, attirés par la pullulation de criquets.

 Chiroptères :les enjeux sont largement tributaires de la nature du milieu : activités et gites très modérés dans les boisements résineux de la zone d’étude rapprochée ; large utilisation du milieu arboré intermédiaire, des pelouses sèches, des pistes et lisières forestières, des quelques lieux habités qui sont donc des milieux aux pourtours du site. A noter l’existence de cavités à quelques kms du site, notamment la Grotte du Gaougnas à Cabrespine, qui servent toute l’année à des espèces cavernicoles (Minioptères de Schreibers notamment). L’activité est importante au niveau du sol, notamment sur les lisières à l’abri du vent au Sud, à peine un peu moins au niveau de la canopée. La sensibilité est faible pour 12 espèces, modérée pour 3 (Noctule de Leister, Sérotine bicolore, oreillard) et forte pour 2 (Pipistrelle commune, Vespère de Savi).  Faune terrestre 81 espèces (dont 61 insectes, 3 reptiles, 6 mammifères terrestres et aquatiques, 1 mollusque) ont été différenciées mais pas forcément déterminées. Plusieurs espèces présentent un intérêt patrimonial : l’Ecaille chinée, (Annexe 2 de la Directive Habitat Faune Flore), le Lézard Hispanique, le Lézard des Murailles et le Lézard Vert (protection au niveau national), la Fourmi Rousse des Bois et l’Onychogomphe à crochet (quasi-menacées). L’Ecaille chinée et l’Onychogomphe à crochet sont par ailleurs classés comme espèces déterminantes ZNIEFF. Les Insectes et Reptiles fréquentent les zones ouvertes ; s’ils se révèlent plus sensibles dans la phase travaux, ils pourront par contre profiter ultérieurement des ouvertures supplémentaires créées. Les zones forestières fermées sont des milieux moins accueillants. La sensibilité est modérée pour les milieux ouverts, faible pour les secteurs fermés. Pris dans son ensemble, le Milieu Naturel revêt une sensibilité forte.

c)Milieu Humain

Le site est implanté sur 2 Communes. 8 Communes supplémentaires constituent l’Aire d’Etude Rapproché.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 20 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 démographie : l’évolution démographique est à la hausse très légère cette dernière décennie, mais la population reste vieillissante et peu dynamique. La densité faible est faible. Le taux de résidences secondaires est notable à Pradelles Cabardès et Labastide Esparbairenque (respectivement de l’ordre de 60 et 40 %). La sensibilité est estimée favorable, l’implantation d’un parc éolien paraissant de nature à favoriser une redynamisation.  Economie et Services : secteur à dominante rurale ; peu de commerces ou établissements recevant du public ; 2 établissements industriels, classés ICPE (Parc éolien du Haut Cabaedès ; carrière à Lastours) ; site d’implantation voué à la sylviculture avec des plantations domaniales ou communales de résineux. Sensibilité faible du fait de l’emprise limitée du projet en milieu forestier, du maintien de la double activité (sylviculture et production électrique) et des compensations aux défrichements.  Tourisme et loisirs : de par la variété de son territoire, l’Aude est devenue une destination de tourisme culturel. Sur la Région, ces activités s’appuient sur le classement au Patrimoine Mondial de l’UNESCO de la Cité de Carcassonne et du Canal du Midi, qui sont implantés en limite de l’Aire d’Etude Eloignée, et sur diverses autres curiosités plus proches : Chateaux de Lastours (Monuments et sites classés), le Pic de Nore, point culminant de la Montagne Noire, qui constitue un point de repère pour tout le sillon audois, le Gouffre de Cabrespine, les Grottes de Limousis etc… On peut également noter la richesse du petit patrimoine, la présence d’une base de spéléologie à Trassanel, la valorisation de plus d’une centaine de kms de chemins ancestraux, le passage du GR 36, un élevage de lamas à Castans, la pratique de la chasse. La sensibilité est jugée modérée, l’essentiel de l’attrait touristique étant localisé dans le secteur lointain du carcassonnais ou en 2 lieux seulement de l’Aire d’Etude Intermédiaire (Lastours, Pic de Nore), qui semblent peu affectés par la présence d’éoliennes.  Règles d’Urbanisme ; autres réglementations : l’implantation d’éoliennes sur les Communes de Pradelles Cabardès et Labastide Espabairenque n’est pas contraire à la Loi Montagne du 9 janvier 1985 à laquelle elles sont assujetties, un Arrêt du Conseil d’Etat du 13 juillet 2012 ayant ouvert en faveur de l’éolien un régime dérogatoire sur l’interdiction du mitage, ni au Règlement National d’Urbanisme, qui faute de document d’urbanisme dans les 2 communes, permet les installations d’intérêt collectif. Il n’y a pas de SCOT. La Charte du Pays Carcassonnais affiche l’objectif « de s’engager dans le secteur des énergies renouvelables », tandis que la Communauté de Communes de la Montagne Noire considère l’éolien « comme une priorité ». Il n’y a aucune sensibilité particulière.  Les Servitudes d’Utilité Publique et autres contraintes techniques : aucune SUP n’est recensée en ce qui concerne les Monuments Historiques (périmètre de protection de 500 m), le transport d’énergie, les canalisations de gaz ou d’hydrocarbures, l’aéronautique civile ou militaire (Avis écrits du Commandement de la Défense Aérienne le 31 mai 2013 ou de la DGAC le 27 février 2013), la radio électricité (plus proche radar à plus de 60 kms), les périmètres de protection des captages d’eau potable.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 21 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Par contre, le site d’implantation est soumis à des prescriptions au regard de la lutte contre le feu et est traversée par un faisceau hertzien de TDF (Carcassonne-Pic de Nore) qui emporte interdiction réglementaire sur son trajet, et 2 faisceaux hertziens de l’opérateur de téléphonie mobile Bouygues. Sensibilité faible  Voies de communication : l’aire d’implantation est facilement accessible par un chemin forestier qui débouche sur plusieurs routes départementales conduisant à Carcassonne et vers le Minervois par la D 112, à Carcassonne par la D 1009 et la D 118 (oubli de la D 9), à Mazamet par la D 1009 et la D 118 ou la D 54. Le site est ensuite traversé par plusieurs pistes forestières. La sensibilité est faible.

Globalement, la sensibilité du Milieu Humain est qualifiée de faible, malgré la proximité de quelques riverains dont l’environnement peut être malgré tout modifié.

d)Voisinage. Contexte sanitaire

 Ambiance sonore : la réglementation est définie par l’Arrêté du 26 août 2011 : sur un plan général distance minimale de 500 m par rapport aux habitations ; émergence sonore (différence entre le niveau de bruit ambiant -bruit avec l’installation- et celui de bruit résiduel -bruit sans l’installation-, à partir d’un bruit ambiant supérieur à 35 db) limitée à 5db le jour, 3 la nuit ; niveau de bruit maximal sur le périmètre de mesure de 70db le jour, 60 la nuit ; tonalité. Selon les experts de l’OMS, les seuils acceptables sont de 55 db au travail et 30 pour le sommeil. Des mesures acoustiques de bruit résiduel ont été menées en novembre- décembre 2012 par EOLE RES en 8 habitations ou lieux (plus 4 modélisations) dans un rayon de 2 kms autour du site, indépendamment du sens des vents dominants. La sensibilité est faible en raison de niveaux sonores caractéristiques d’un milieu rural et de l’éloignement de plus de 500 m de toutes les habitations.  Qualité de l’air : l’éolien est présenté comme une énergie propre compensant très rapidement les émissions de CO2 générées par son cycle de vie. Il n’a donc aucun effet sur la qualité de l’air d’un milieu typiquement rural.  Collecte des déchets : le projet générera peu de déchets (chantiers, maintenance en phase exploitation), lesquels seront triés et éliminés dans des déchetteries adéquates.  Pollution lumineuse : aucune des causes essentielles de cette pollution (urbanisation, trafic routier, enseignes lumineuses), ne sont présentes sur le site. Le balisage réglementaire du Parc voisin du Haut Cabardès n’affecte pas particulièrement cette situation. Sensibilité faible en raison de l’éloignement des habitations.  Autres atteintes : la cotation est faible pour l’exposition aux champs magnétiques, un parc éolien étant fortement réglementé et ne pouvant générer d’effets cumulatifs avec d’autres sources, notamment domestiques,

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 22 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

ou aux infrasons, du fait notamment de l’éloignement des habitations et de l’absence d’observations sanitaires sur des effets induits par des éoliennes.

e)Patrimoine et Paysages

 Patrimoine et sites protégés : l’Aire d’Etude Eloignée comporte 93 Monuments Historiques et 22 Sites inscrits ou classés, dont respectivement 42 et 9 sur CARCASSONNE. La Cité de Carcassonne et le Canal du Midi sont classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. La Cité et la Bastide de Carcassonne, situées à environ 19 kms du site d’implantation, présentent une sensibilité forte. 11 Monuments Historiques et 4 Sites sont recensés sur l’Aire d’Etude Intermédiaire. L’Eglise de Pradelles Cabardès présenterait une sensibilité forte, et les Châteaux de Lastours une sensibilité modérée.  Archéologie : si la région témoigne d’une occupation ancienne (dolmen à Fournes Cabardès ; Mines de Barrenc à Lastours ; Voie Romaine ; quelques fouilles à Lastours et Cabrespine), le Service Régional de L’Archéologie n’a pas été en mesure de fournir des données en 2011. Il n’y a pas de vestige connu, d’où un classement en sensibilité faible.  Paysages : le dossier analyse les enjeux par micro régions, principalement définies sur des critères de cohérence topographique (Plaine de Carcassonne ; Minervois ; Vallée du Thoré et Plateau d’Anglés (Région de Mazamet) ; Cabardès ; Montagne Noire ; Aire d’Etude Intermédiaire au sein de la Montagne Noire). Les sensibilités les plus notables sont : modérées sur Carcassonne (relations visuelles fortes mais lointaines avec la Montagne Noire comme élément fondamental en fond de paysage et le Pic de Nore comme repère ; site d’implantation très perceptible sur fond de pentes boisées en arrière plan ; intervisibilité entre Cité et nombreux parcs éoliens) et sur le Minervois (relations visuelles fortes et intervisibilité notable malgré des distances encore conséquentes ; emprise visuelle importante pour cause de vue latérale sur les parcs éoliens) ; forte depuis la haute vallée de l’Arnette qui, correspondant au plateau agricole juste au Nord du site, regroupe bon nombre d’habitations (Pradelles Cabardès et plusieurs hameaux) ou monuments ou sites.

B)Justification du Projet. Esquisse des solutions envisagées

Cet examen résulte de prescriptions réglementaires instaurées par la réforme de l’Etude d’Impact du 29 décembre 2011.

L’Etude d’Impact évoque ainsi le cheminement du projet : atouts de l’éolien et du secteur par rapport à l’éolien ; contexte favorable au niveau régional et départemental ; projet de création de ZDE en Montagne Noire dès 2009, le dossier n’ayant pas abouti par suite de la suppression de ces entités ; classement favorable dans le Schéma Régional Eolien de 2013 comme « zones présentant des enjeux forts » ; démarches positives auprès des élus et propriétaires à partir de 2009 ; information du public en 2009 ; lancement des diverses analyses à partir de décembre 2011 (techniques, réglementaires, contraintes ; expertises

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 23 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 spécialisées) ;divers cadrages entre experts indépendants et spécialistes EOLE-RES ; concertation avec les administrations avec examen par le Pôle Energie en mars 2013.

Le pétitionnaire fait état de l’examen de plusieurs variantes pour aboutir au projet de moindre impact : une 1ère Variante à 9 éoliennes, prenant seulement en compte les contraintes techniques et réglementaires ; une 2ème à 7 éoliennes, les modifications résultant des échanges entre experts à partir de 1ers éléments sur la sensibilité paysagère et les enjeux ornithologiques ; 3éme variante, le choix final qui évite les enjeux les plus forts (modifications sur la seule partie Ouest avec la suppression de l’éolienne la plus à l’Ouest et l’alignement de la B2 sur les 2 autres).

C)Effets du Projet et Impacts résiduels

Les Rédacteurs de l’Etude d’Impact ont pris le parti de regrouper dans un même chapitre « Analyse détaillée du Projet : impacts et mesures » l’examen de tous les impacts du projet et des mesures retenues pour en limiter les effets selon le principe en vigueur « Eviter, réduire, compenser ». Cette méthode est tolérée dès lors que toutes les problématiques sont bien prises en compte.

1)Milieu Physique

Les principaux effets ou impacts du projet concernent principalement l’emprise au sol (4,8 ha en phase travaux, 1,5 en phase exploitation), l’importance des décaissements (11 800 m3 sur le site ; 13500 pour les seuls raccordements externes), les risques de pollution des sols ou des eaux, superficielles ou souterraines.

Diverses mesures sont proposées, tant à titre de prévention ou d’évitement dans le cadre de la conception du projet, que de réduction, et plus particulièrement :

 l’utilisation maximales des pistes existantes, qui représentent 63 % du linéaire nécessaire  limitation des emprises au strict nécessaire  stockage et réutilisation sur place des matériaux excavés (dont les terres végétales pour remise en état à la fin des travaux)  absence de prélèvement d’eau et transparence hydraulique sur le site (utilisation de matériaux drainants sur les pistes, récupération des ruissellements éventuels, limitation des surfaces imperméabilisées etc..)  préventions contre tous risques de pollutions (stockage de produits adapté ; kits anti pollution ; bassin de nettoyage des toupies de béton avec récupération par géotextile ; nettoyage et entretien des engins hors du site ; rétention dans les éoliennes des huiles utilisées pour les multiplicateurs et l’appareillage hydraulique de freinage, les huiles étant non minérales et biodégradables ; non utilisation de produits phytosanitaires pour l’entretien des plateformes)  formation et sensibilisations des personnels de chantier, notamment au travers du ROFACE, document d’entreprise établi à l’usage du Chef de Chantier à partir des prescriptions des Pouvoirs Publics et des usages pour de tels chantiers

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 24 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 prévention contre les risques de foudre et d’incendie (respect des préconisations du SDIS en matière d’accessibilité, de mise à disposition sur site d’une citerne de 30 m3 avec poteau, de débroussaillement de 50 m autour des éoliennes et de 10 m de part et d’autre des pistes conformément aux Arrêtés préfectoraux en la matière ; interdiction de tout stockage de produits inflammables ou combustibles ; détection incendie et 2 extincteurs dans chaque éolienne ; déconnection des éoliennes à partir de 25 m/s)  maintenance régulière

L’Impact résiduel est qualifié de Faible.

2)Le Milieu Naturel

Il convient de rappeler que les sensibilités de la plupart des composantes de ce milieu sont qualifiées de fortes.

a)Flore, formations végétales, Habitats

Les effets du projet découlent surtout de son emprise sur les milieux observés sur le site, temporaire en phase de travaux et permanente en cours d’exploitation.

L’implantation de la quasi-totalité du projet (93% des surfaces utilisées) dans des plantations de résineux (pins, épicéas) et la limitation de l’emprise au strict nécessaire constituent les principales mesures préconisées dès la conception du projet. L’utilisation de pelouses et formations rupicoles patrimoniales (sans toutefois d’espèces protégée) en partie Ouest est présentée comme inévitable et non compensables, d’autant qu’elles ne représenteraient que 0,2 % des surfaces occupées par ces formations végétales.

L’apport de terres végétales extérieures est proscrite, sauf besoin incontournable sous contrôle d’un écologue.

Quant aux surfaces occupées par le chantier (25220 m2), elles seront rendues à la reprise végétale naturelle.

b)L’avifaune

Les risques recensés ont trait au maintien des principales fonctionnalités avifaunistiques (dont les habitudes de vol, de chasse, de reproduction et de nidification de l’Aigle Royal), à la prise en compte des flux migratoires pré ou post-nuptiaux, aux collisions ou à un éventuel effet-barrière pour certaines espèces migratrices.

Si les implantations de chaque aérogénérateur ont été étudiées au mieux par rapport à toutes ces contraintes très prégnantes sur la zone d’étude, l’Etude d’Impact met en avant quelques mesures de nature à éviter ou réduire ces risques :

 maintien d’un couloir de passage d’un km au Col de Montredon entre les éoliennes B3 et B4

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 25 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 conduite des travaux selon un planning calqué sur les périodes de reproduction des espèces (en principe aucune activité de décembre à mars, travaux peu dérangeants de mars à novembre, travaux les plus dérangeants de mi juillet à début décembre)  -bsence d’éclairage nocturne (hors balisage réglementaire)  arrêt automatisé des éoliennes B2 à B6 par couplage avec un système vidéo paramétré. Les espèces concernées sont surtout les Rapaces et Grands Voiliers, avec une distance d’acquisition vidéo de 300m pour un arrêt total en 12 secondes environ. Pour prendre en compte la présence de Faucons crécerellettes et Faucons Hobereaux en août et septembre, les systèmes installés sur les éoliennes B4 à B6 seront temporairement reparamètrés en conséquence, avec une distance d’acquisition de 95 m (50 m en bout de pâles). Les rédacteurs de l’Etude d’impact font valoir que cette rupture momentanée de surveillance des rapaces et autres ne peut être préjudiciables à ces espèces, dont les périodes d’activités les plus intenses ne sont pas en concurrence.

Ils considèrent par ailleurs que la distance du site aux aires de nidification (1,4 kms, sans vue directe) ou de reproduction (environ 2kms, également à vue du parc à peine plus éloigné du Haut Cabardès) du couple d’Aigles Royaux est d’autant plus suffisante que ces rapaces se sont apparemment bien accommodés de la proximité du Parc du Haut Cabardès, en service depuis une dizaine d’années.

Outre le suivi réglementaire de mortalité, il est proposé un suivi comportemental sur l’Aigle Royal et le faucon crécerellette, ainsi qu’un suivi sur la détection des risques à distance la 1ère année à raison de 6 visites

c)Les Chiroptères

En l’absence de gites sur le site, les collisions et le barotraumatisme sont les principaux risques, notamment pour les espèces de lisière qui fréquentent majoritairement le site.

Dans le cadre de la conception du projet, il est prévu à titre préventif :

 une implantation des éoliennes qui évite les plus fortes sensibilités, à l’exception de la B4 qui est également contrainte par des enjeux avifaunistiques  une hauteur libre de 25 m entre la canopée et les pâles, qui va permettre de couvrir la hauteur de vol d’une grande partie des espèces fréquentant le site  l’absence d’éclairage nocturne (sauf balisage réglementaire)  la limitation des ouvertures au pied des éoliennes avec utilisation de matériaux inertes pour éviter une reprise végétale susceptible d’entretenir la présence d’insectes

Au titre de la réduction des risques de collision, il est prévu :

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 26 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 une régulation des éoliennes de début mai à fin septembre avec arrêt total de 22H à 01H en fonction des conditions météorologiques (vitesse du vent inférieure à 6 m/s et température supérieure à 8°)  la mise en place de 3 Ponts–barrières, système innovant jusqu’ici utilisé sur des aménagements routiers, barrant partiellement en hauteur certains chemins d’accès à B2, B3, B5, B6. Cette « expérimentation fera l’objet d’un suivi (2 visites avant le lancement de l’exploitation, 4 après) qui, si le système s’avère probant, pourrait conduire au seul bridage de la B4.

Outre le suivi réglementaire de mortalité, il est également proposé un suivi d’activité à hauteur de nacelle ou de rotation des pales, au moins pour B4 (2ème, 10ème et 20ème années d’exploitation).

d)La faune terrestre

Les impacts éventuels du projet portent sur les risques de destruction d’espèces peu mobiles (par exemple reptiles en période d’hibernation) ou la perte d’habitats-refuges en secteur semi ouvert à l’Ouest et au centre. Au contraire, les ouvertures du milieu peuvent favoriser une colonisation le long des pistes (reptiles, mammifères, insectes).

Pour éviter des destructions, les travaux se feront en dehors des périodes hivernales. Par contre, comme ce ne sera pas possible pour les insectes en période estivale, il sera fait appel durant le chantier à un écologue qui délimitera les micro habitats et veillera au respect du balisage.

e)La Trame Verte et Bleue

Les rédacteurs de l’Etude d’Impact estiment que toutes les mesures prises dans le cadre des études naturalistes participent à la prévention du risque de rupture des continuités écologistes.

f)Incidences Zones Natura 2000

L’étude mettrait en lumière l’absence d’incidences notables et dommageables du projet sur les objectifs de conservation des Sites Natura 2000 recensés à plusieurs kms de la zone rapprochée.

Cette conclusion se fonde sur :

 l’évitement de tout Site Natura 2000 par le raccordement présumé sur le poste de Salsigne  l’absence à la Braquette d’habitats naturels ou d’espèces végétales d’intérêt communautaire  -e faible rayon de déplacement de la majeure partie des oiseaux ciblés sur la ZPS Minervois, à l’exception de l’Aigle de Bonnelli, non recensé à la Braquette, de l’Aigle Royal ou du Circaète Jean le Blanc qui pourraient en fait appartenir à des populations bien distinctes

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 27 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 la fréquentation plutôt en transit des espèces de Chiroptères ciblés sur le site Natura 2000 (dont le Minioptère de Schreibers)

De l’analyse de ses différentes composantes, il ressortirait que l’Impact résiduel du projet sur le milieu naturel serait faible.

Il est donc jugé inutile de solliciter une dérogation pour destruction d’espèces protégées.

3)Le Milieu Humain

En matière d’Economie, il est relevé des impacts positifs (création d’emploi ; retombées fiscales ; fréquentation des commerces et services locaux pendant les travaux ; appel à quelques entreprises locales) et nuls ou non significatifs (acceptation de l’éolien selon un sondage effectué en Montagne Noire en 2011 ; pression sur le contribuable ; marché immobilier ; agriculture ; sylviculture après accord avec les propriétaires, indemnisation et compensation des défrichements).

3 secteurs méritent un peu plus d’attention :

 tourisme et loisir : impact résiduel non significatif après abandon de la partie Extrême Ouest visible depuis Lastours, Labastide Esparbairenque, Cascade de Cubservies, Roquefère, limitation à la période des travaux des effets sur la chasse, la randonnée, la cueillette des champignons et recours à quelques mesures d’accompagnement (mise en place de panneaux pédagogiques ; proposition d’installation au Pic de Nore d’une aire de pique-nique ou d’une table d’observation -cette dernière n’ayant aujourd’hui plus lieu d’être suite à une implantation similaire à l’initiative du Conseil Départemental).  Servitudes d’Utilité Publique et Réseaux techniques : évitement du faisceau hertzien réglementaire de TDF, prise en compte des 2 réseaux Bouygues, absence de contraintes aéronautiques civiles ou militaires, éloignement des radars, implantation d’une citerne « incendie » pour compenser l’impossibilité d’utiliser sur site des bombardiers d’eau, conduisent à un impact du projet nul ou non significatif.  Voies de communication et infrastructures routières : le projet prévoit sur site une utilisation notable des pistes forestières existantes (de l’ordre de 63 % du linéaire) ; le secteur est facilement accessible par des voies ayant servi pour d’autres parcs sur la région ; les aménagements routiers nécessaires sur la D 1009 ont été réalisés pour le Parc de Sambrès actuellement en construction (sauf le croisement de Caminat Haut) ; le trafic routier va être perturbé pour une période de 7 mois environ pendant les travaux (à raison de 8 PL par jour et de 6 convois exceptionnels sur 2 mois, soit une augmentation particulièrement sensible de ces catégories de circulation). Le Pétitionnaire prévoit une information des usagers par le canal des Mairies concernées, la mise en place d’une signalisation spécifique, des constats filmés de l’état de la voirie en présence des élus, la remise en état en cas de dégradations. Temporaire, l’impact est qualifié de

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 28 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

faible. En phase d’exploitation, 24 passages de VL, exceptionnellement de PL, sont prévus à l’année pour la maintenance et l’entretien.

4)Voisinage, sanitaire, sécurité, salubrité

 nuisances de proximité : il n’y a pas d’Etablissement Recevant du Public à proximité du site. La principale nuisance prévisible est constituée par le bruit. Pour la période de travaux, il convient de signaler que le chantier ne fonctionnerait que les jours et heures ouvrables et qu’il existe une réglementation spécifique pour des engins de chantier potentiellement bruyants ; l’éloignement des habitations de plus de 500 m devrait donc limiter ces nuisances. En phase exploitation, les 12 points de mesures (8) ou de modélisation (4) sélectionnés laissent largement entrevoir le respect des émergences diurnes et nocturnes. Il n’est pas jugé utile de mettre en place des mesures de réduction. Bien que l’impact résiduel soit côté faible, le pétitionnaire s’engage à ce qu’un contrôle du bruit ambiant, initié par l’Inspection des Installations Classées, soit réalisé en limite de périmètre et à ce que les critères posés par l’Arrêté du 26 août 2011 soit respectés quelque soit le modèle d’éolienne choisis.  pollution lumineuse : le balisage réglementaire (éclat blanc le jour, rouge la nuit) sera le seul éclairage régulier sur le site. Visible de loin, il serait acceptable. Il est prévu de le synchroniser avec celui du Haut Cabardès pour éviter un effet « guirlande ». Impact résiduel faible.  effets sanitaires : sur la base de la méthodologie d’évaluation de l’INERIS, impacts non significatifs pour ce qui concerne les basses fréquences, dont diverses études allemandes montreraient qu’elles sont inaudibles après 200 m, les sources lumineuses (balisage), l’exposition aux champs électromagnétiques (en principe négligeables au-delà de 20 m), les effets stroboscopiques (éloignement des habitations), les poussières de chantier pour lesquelles il n’est pas jugé nécessaire d’agir vu le milieu forestier, l’isolement du site et la faible densité de population  salubrité publique : le principal problème posé est la gestion des déchets, tant en phase travaux qu’exploitation. Sa prise en compte passe par la gestion rigoureuse et exemplaire de toutes sortes de déchets (carton, huile solvants, peinture etc…), notamment sur le chantier, et une sensibilisation du personnel, lequel aura à disposition des kits anti-pollution. Impact résiduel non significatif.  sécurité des personnes : éloignement des riverains, facilité d’accès des personnels de secours, respects des normes électriques, balisage du site. Les principaux risques recensés concernent la sécurité routière, les dangers présentés par les produits utilisés. ou par le fonctionnement des éoliennes. Une analyse plus complète est traitée avec l’Etude des Dangers. Impact non significatif

5)Patrimoine ; Paysages

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 29 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 insertion paysagère : les sensibilités avifaunistiques ayant prédominé, le Parc de La Braquette ne présente pas la continuité souhaitée avec celui du Haut Cabardès ; de ce fait le choix entre plusieurs variantes aurait reposé sur l’évitement de la partie Ouest du site et sur le rythme d’implantation des 6 éoliennes. Les effets les plus sensibles porteraient sur le Bassin de l’Arnette (village et hameaux de Pradelles Cabardès), sur la grande visibilité depuis toute la plaine audoise, dont Carcassonne et sa Cité, sur les risques de saturation visuelle du fait de la multiplication des parcs sur la Montagne Noire et sur l’orientation différente par rapport au Parc du Haut Cabardès et de plusieurs autres. De nombreux photomontages pris de lieux ciblés accompagnent la réflexion. L’impact résiduel est qualifié de modéré.  archéologie : aucun vestige n’a été signalé par le Service Régional d’Archéologie. Au cas où les travaux de terrassement viendraient à en mettre à jour, le Pétitionnaire s’engage à en faire immédiatement la déclaration. Impact faible

6)Effets cumulés

Ils ont été pris en compte tout au long de l’Etude d’Impact et ne sont évoqués que pour mémoire.

En matière paysagère, les interruptions relevées entre chaque Parc éviteraient un effet de saturation depuis la plaine.

Le fonctionnement écologique de la Montagne Noire et l’équilibre des populations avifaunistiques ne seraient pas remis en cause par des effets cumulés.

Le cumul des effets acoustiques des Parcs du Haut Cabardès, de La Braquette et de Sambrès restera conforme à la réglementation ICPE.

Impact faible

7)Compatibilité avec les Documents d’Urbanisme ; articulation avec les plans, schémas ou programmes

Conformément à l’Art. R122-5 du CE (Alinéa 6), l’Etude d’Impact a démontré que le projet était compatible avec :

 le Schéma Régional Eolien (Annexe du Schéma Régional Climat Air Energie), les 2 Communes étant situées dans une zone déclarée favorable à l’éolien  les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux Adour- Garonne et Rhône-Méditerranée-Corse et le SAGE du Bassin de l’Agout (approuvé en avril 2014)  les règles d’urbanisme (RNU)  le Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables (S3ENR), approuvé en janvier 2015, qui prévoit la création à l’horizon 2020 la création d’un poste 225/20kv à Salsigne

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 30 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 les grandes lignes sur les continuités écologiques du futur Schéma Régional de Cohérence Ecologique (en fin de procédure d’élaboration)

D)Autres Documents

D’autres Etudes font partie du Dossier ICPE

1)Etude des Dangers

Ce document s’intéresse prioritairement aux dommages pouvant être causés aux personnes par le fonctionnement du parc dans un périmètre de 500 m autour de chaque éolienne.

Les informations sur l’environnement du site (humain, risques naturels, équipements publics) et le fonctionnement des éoliennes ont été exposés dans l’état initial.

Sur une dizaine d’agressions potentielles liées aux activités humaines ou aux risques naturels, sont considérées comme notables : projection d’éléments des parcs du Haut Cabardès (à partir de 5 des 16 éoliennes) ou de La Braquette (à partir des 6 éoliennes), vents et tempêtes (secteur non compris dans une zone affectée, mais vents possibles jusqu’à 120 km/h pour un dimensionnement des éoliennes jusqu’à 250 km/h) foudre.

Finalement 5 catégories de scénarii sont déterminées sur la base d’une fréquentation très faible. Elles peuvent provenir de plusieurs causes (incendie, foudre, échauffement de pièces, survitesse, court circuit, défaut de stabilité, erreur de maintenance, vent fort ou tempête, foudre) dont la détection et la prévention sont assurées par de nombreux appareillages ou équipements spécifiques (capteurs de température, appareils de détection, mais aussi contrôles réguliers, procédures particulières) conduisant à un arrêt de l’installation, mise à la terre, mise en drapeau ou freinage.

Suite aux observations de l’Administration, certaines analyses ci après intègrent des révisions de cotations.

 projection de tout ou partie de pâles : par mesure de précaution par rapport aux retours d’expériences, la distance de 500 m est considérée comme raisonnable. L’exposition au risque et la gravité sont modérées, la probabilité rare. Le risque reste acceptable.  effondrement de l’éolienne : la zone d’effet est égale à la hauteur totale de la machine soit 130 m ; l’exposition est forte ; la gravité est sérieuse (soit moins d’une personne concernée) ; l’événement est classé rare. L’effondrement est un risque acceptable pour les personnes  chute d’éléments de l’éolienne : elle est cantonnée à la zone de survol des pâles, soit 45 m autour du mât. Son intensité est forte, sa gravité classée sérieuse et sa survenue improbable. Le risque est acceptable  chute de glace : le risque est limité à la zone de survol des pâles, soit 45 m ; l’exposition et la gravité sont modérées, la probabilité courante. Le risque est jugé acceptable

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 31 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

 projection de glace : la zone d’effet est fixée à 263 m. L’exposition et la gravité sont modérées, le risque probable mais acceptable.

En matière d’accidentologie dans les parcs éoliens, une cinquantaine d’incidents ont été recensés entre 2000 et 2014. Dans les parcs exploités par EOLE RES, 1 seul accident majeur a été enregistré en 2013 (blessures suite à un problème de maintenance au Parc du Haut Languedoc)

2)Etude Hygiène, Sécurité

Employant plus d’une centaine de salariés, EOLE RES dispose d’un Comité d’Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT).

Un parc éolien n’est cependant pas appelé à accueillir des salariés permanents et EOLE RES n’en affecte pas à ses Parcs.

Seule une vingtaine de personnes, dont des salariés de sous-traitants, assurent la maintenance, les contrôles et visites, sous l’autorité d’un Superviseur de Site rattaché à la Direction de l’Exploitation et de la Maintenance et sous couvert de l’existence au sein de la Société d’un Système de Management Hygiène Sécurité Environnement.

Ce système est piloté par le Comité de Direction et intègre les sous traitants et fournisseurs dans les phases de conception, de construction et d’exploitation.

Les axes définis sont la mise en place de mesures préventives et correctives (circulation des véhicules, premiers secours etc..), la formation du personnel (stage obligatoire, parcours d’accueil et parrainage après l’embauche ; formation annuelle et recyclages), la communication (affichage des instructions, informations utiles et nécessaires, consignes de sécurité et autres sur le parc, dans les éoliennes, au siège et dans les agences, sur intranet), les procédures et instructions de travail (notamment pour les équipements à risque, accès, panneaux de contrôle, protection, évacuation, accès en hauteur etc…).

Le recours à des travailleurs temporaires est exceptionnel et obéit à des règles très strictes, dont l’interdiction de travailler seul ou sur des situations de risque majeur (travaux électriques ou en hauteur).

Pour les sous traitants, une sélection est opérée au niveau technique, respect des exigences légales, et comportement vis-à-vis de l’hygiène, la sécurité et les conditions de travail.

Des plans annuels de prévention ou spécifique à des interventions particulières sont mis en place. Le démarrage des opérations de sous traitance s’effectue obligatoirement sous la surveillance du Superviseur.

Sur un chantier de parc, il convient d’ajouter que le personnel reçoit une feuille d’accueil contenant notamment des informations sur les zones sensibles et sur la conduite à tenir en cas de pollution. Il est également astreint au ROFACE, document interne élaboré à partir des prescriptions des Autorités et des instructions particulières à tout chantier.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 32 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Le coût de l’ensemble des mesures proposées dans le cadre de l’étude d’impact pour respecter la doctrine « éviter, réduire, compenser » a été évalué à 1,415 millions d’euros.

COMMENTAIRES DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

I)Sur la forme

Le dossier soumis au public était complet et comportait plus particulièrement les documents techniques requis par l’Art R 512-6 du CE.

Il convient de signaler que, dans un souci évident de permettre une approche exhaustive du projet, le Pétitionnaire a également produit les rapports relatifs à toutes les expertises conduites dans le cadre de l’élaboration de l’Etude d’Impact.

Régis par les Art R 512-8 et, plus généralement, R122-5 du CE, les Résumés Non Techniques de l’Etude d’Impact et de l’Etude des Dangers et l’Etude d’Impact permettaient à l’évidence au lecteur d’avoir une approche, une compréhension et une vue d’ensemble du projet faciles, grâce à des qualités de fond indéniables reposant sur la clarté, la précision, la pédagogie et la concision du propos.

Cette impression a incontestablement été favorisée par :

 le recours à une illustration abondante et pertinente, avec notamment, dans un format valorisant, une cartographie fournie, permettant d’appréhender systématiquement toutes les situations, analyses ou démonstrations, et de nombreux photomontages réalistes depuis des lieux caractéristiques  le regroupement au sein d’une même rubrique des éléments relevant de l’examen des impacts et des mesures à prendre pour éviter, réduire et compenser (selon un plan uniforme : rappel des cotations de l’état initial ; mesures préventives ; effets du projet ; mesures de réduction, compensation, ou accompagnement ; impact résiduel)  le renvoi selon les sujets vers les passages appropriés des études spécialisées

II)Sur le fond

Comme le souligne l’Autorité Environnementale, le dossier et ses compléments posent exhaustivement et correctement toutes les problématiques soulevées par un projet dont l’implantation s’effectuerait dans un milieu particulièrement délicat à plus d’un titre.

Ceci étant, Pétitionnaire a été à plusieurs reprises sensibilisé sur cette situation par diverses autorités, notamment le 4 avril 2014 par la DREAL qui a fait connaitre par courrier

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 33 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 son opposition au projet (dans le même temps où des informations et documents supplémentaires lui étaient demandés).

Outre ceux que je serai amené à formuler dans le Chapitre suivant réservé aux observations, je souhaite faire quelques commentaires sur certains aspects des principaux points développés dans le dossier.

Concernant l’avifaune, 2 espèces hautement patrimoniales sont mises en avant.

Si le cas de l’Aigle Royal semble globalement maitrisé, il n’en est pas forcément de même pour le faucon crécerellette (et espèces associées).

Les inquiétudes pour l’Aigle Royal porteraient finalement plus sur le risque de perturbation de la reproduction ou de la nidification que sur le risque de collision occasionné par l’interposition du parc entre son nid et un de ses principaux territoires de chasse. Le risque de collision doit en effet être relativisé (maintien d’un large couloir de passage par le Col de Montredon alors que les axes de transit les plus empruntés contournent plutôt le Plateau de la Braquette ; équipement des éoliennes B2 à B6 d’un système vidéo avec arrêt automatisé, utilisable pour d’autres grands voiliers et contrôlant notamment des secteurs de prise d’ascendance vers les éoliennes B2 et B6 ou de passages ponctuels vers B3 et B2 ; comportement farouche de l’espèce envers l’éolien), tandis qu’il est difficile de relever une perte d’espace vital en milieu de plantations peu hospitalier. Par contre la prise en compte d’une éventuelle perturbation de la reproduction et de la nidification, qui est un risque avéré pour l’espèce, repose en phase travaux sur l’évitement des périodes adéquates, mais surtout, en phase exploitation, sur des présomptions fondées sur un très relatif éloignement (1,4 kms pour le nid, sans vue directe ; 2 kms de l’aire d’accouplement) et sur l’exemple de l’accoutumance du couple au Parc très voisin du Haut Cabardès depuis la mise en service en 2006.

La gestion du risque collision du faucon crécerellette (et espèces associées), espèce qui fait quand même l’objet d’un Plan National d’Action, ne me semble pas parfaitement prise en compte. Il est en effet prévu de reparamètrer le système vidéo des B4, B5,et B6 pendant les mois de passage de ce migrateur, à savoir en août et septembre. La distance d’acquisition serait ramenée à 95 m (soit 50 m en bout de pale). Tout comme l’Autorité Environnementale l’a fait dans son Avis, j’ai posé dans le PV des Observations la question de l’efficacité du système pour une si petite distance et un si petit oiseau, même si la vitesse d’évolution des espèces ciblées est présentée comme devant être lente. N’ayant pas obtenu de réponse, sauf une allusion incidente à l’amélioration de la situation au Parc d’Aumelas (34) grâce à l’installation d’un système DT Bird mais avec un module d’effarouchement, je me vois donc contraint de m’en tenir aux informations communiquées dans l’Etude d’Impact (page 292, sur la problématique du faucon crécerellette). Il y est écrit que « si malgré cette distance, un oiseau venait à franchir très rapidement le champ d’activités des éoliennes, même si le laps de temps pour arrêter complètement les éoliennes n’est pas suffisant, la réduction rapide de la vitesse de rotation des pâles contribuera aussi à réduire le risque de collision et la perception de l’obstacle par l’oiseau ». En acceptant visiblement le principe que le système d’arrêt automatisé ne remplisse pas son rôle et laisse des pâles en rotation au passage des oiseaux, on sort largement du domaine de l’impondérable.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 34 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Concernant les Chiroptères, je retiens les précisions apportées par le Pétitionnaire sur l’absence de risque de collision avec les Ponts Corridors proposés pour tenter de canaliser leurs déplacements en dehors de certaines lisières conduisant aux éoliennes du secteur Est, et notamment de la problématique B4. Je note par ailleurs qu’EOLE-RES s’engage à les entretenir, les réparer ou même les changer.

A propos des perceptions paysagères, qui, sur la région, sont souvent étroitement liées avec le Patrimoine, mes nombreux déplacements sur une bonne partie Sud de l’Aire d’Etude Eloignée m’ont laissé un ressenti plutôt mitigé. Le site d’implantation, facilement repérable du fait de la présence du Parc du Haut Cabardès, sera vu de pratiquement tout le Sillon audois, avec en toile de fond le Pic de Nore et sa crête Ouest.

A cet égard, le projet ne peut que pâtir des mêmes inconvénients que ce dernier Parc : plus proche parc au droit de la Région de Carcassonne, qui est le secteur le plus peuplé du Sillon Audois ; particulièrement visible parce que les éoliennes vont se trouver en contraste avec les pentes boisées en arrière plan, tandis que la ligne d’éoliennes la plus à l’est du Parc du Haut Cabardès attire déjà particulièrement le regard avec des machines apparaissant dans leur intégralité (mât et rotor) sur le rebord Sud-Est du plateau.

L’orientation Est-Ouest en contradiction flagrante depuis le carcassonnais avec celle du Parc du Haut Cabardès risque d’accentuer l’impact de ces inconvénients assez pénalisants et de contribuer à créer avec son voisin, malgré les distances et le petit nombre de machines prévues, une barrière visuelle sur la crête du Pic de Nore et susciter l’impression d’une forte présence de l’éolien dans un petit secteur délimité par les vallées marquées de l’Orbiel et du Rieutort à l’Ouest et de la Clamoux à l’Est ; en attendant le Parc de Sambrès, à peine plus à l’Ouest dont on commence à avoir un aperçu avec l’installation des 1ères machines de la ligne orientale. L’intensité et l’attraction visuelles ne suffiraient-elles pas à elles seules à caractériser l’effet d’une saturation, généralement plutôt considérée sous l’aspect étalement et occupation d’un angle de vision ? De la Cité de Carcassonne, le site ne sera réellement visible que des parkings et de la partie Nord des Lices (accès libre) et des remparts (visite) au niveau de la Porte de Rodez, et n’offrira que des vues très étroites de la 1ère arche du Pont Levis de la Porte Narbonnaise et du début des Lices Est.

Des Belvédères de l’Autoroute, à plus de 20 kms du site, seul celui de la Cité (sens Toulouse-Narbonne) présente un réel intérêt (le point de vue à partir du Belvédère d’Auriac étant affecté par un pylône de ligne électrique). Sauf à se déplacer sur les pelouses à l’extrémité Ouest de l’Aire, il n’existe pas de concurrence visuelle entre la Cité et le Pic de Nore, qu’il est difficile de pouvoir regarder en même temps.

Parmi les problèmes de covisibilité proche (Vallée de l’Arnette, Pradelles Cabardès et les Hameaux ; Pic de Nore et Cubservies, mais pas le Camping de Pradelles Cabardès), j’insisterai sur celui entre l’éolienne B1 et le Belvédère des Châteaux de Lastours. Cette question a été abordée à chacune de mes rencontres avec le Représentant d’EOLE-RES (dont la 1ère, le 5 août, sans avoir connaissance des objections futures des élus de cette Commune), y compris jusqu’à évoquer la solution la plus radicale.

Il n’est en effet nul besoin d’un projet de classement au Patrimoine Mondial pour estimer particulièrement fâcheux que la plus grosse partie de cette éolienne puisse, à peu de distance, se trouver dans l’axe du Château Cabaret et constituer une véritable « verrue » au

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 35 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 centre d’un panorama exceptionnel, qui plus est à l’intersection de plusieurs crêtes situées toutefois dans des plans différents. Si la covisibilité n’affecte effectivement qu’une partie du Belvédère et de son amphithéâtre de verdure, elle reste significative ne serait-ce que parce qu’elle risque de constituer la 1ère vision sur le panorama pour les visiteurs utilisant le chemin d’accès le plus court. Peut être que la fréquentation touristique des Châteaux et du Belvédère n’en souffrira probablement pas, mais le souci de préserver l’authenticité d’un panorama superbe et préservé n’est-il pas à lui seul un critère suffisant ? Il convient ainsi de rappeler que, pages 40, 50 et 57 du Volet Paysager, les Rédacteurs ont insisté sur la nécessité « d’éviter qu’une éolienne ne se détache en arrière plan » ou sur le fait que « la vision simultanée des châteaux et éoliennes est à éviter ». Dans son Mémoire en Réponse aux Observations, le Pétitionnaire évoque l’impossibilité d’agir sur la hauteur ou le positionnement de l’éolienne et se borne à proposer l’implantation d’un écran végétal sur une crête. Cette proposition est inacceptable et peu sérieuse. Outre les aléas attachés à la vie et la survie de tout végétal (nature du sol et du relief, maladies etc…) ; combien de temps il faudra-t-il pour qu’un écran d’arbres de haute futée soit réellement opérationnel ?

Pour terminer, si je n’épilogue pas outre mesure sur les maladresses d’écriture relevées dans le dossier (présentation du Parc comme une extension du Haut Cabardès ; hauteur comparable des éoliennes des 2 parcs), je relève que la consultation du public dont il est fait état n’a pas véritablement porté sur le projet de La Braquette mais sur celui de création de Zones de Développement de l’Eolien sur la Montagne Noire et le Haut Minervois.

OBSERVATIONS (Avertissement : pour éviter des répétitions, les Observations sont formulées en caractères normaux, les réponses du Pétitionnaire en italique et les commentaires ou avis éventuels du Commissaire Enquêteur en gras)

I)Avis de l’Autorité Environnementale

La DREAL Languedoc Roussillon a, en sa qualité d’Autorité Environnementale et pour ce qui concerne ses seules prérogatives, émis un Avis le 9 juin 2015. Le Pétitionnaire a souhaité déposer au dossier avant le début de l’Enquête un Mémoire en Réponse de 45 pages (avec les Annexes). Je reproduis ci après les questions et observations de l’Autorité Environnementale telles que les a identifié et synthétisé le Maitre d’ouvrage. Ce Mémoire n’apporte en fait que quelques informations complémentaires.

-« L'Ae regrette qu'il n'y a pas eu de recherche spécifique consacrée à la faune terrestre et aquatique : mammifères, reptiles et insectes ont été principalement observés à l'occasion des sorties pour l'avifaune. » Eole RES suggère que les faibles enjeux écologiques du site d’implantation complètement artificialisé du fait de plantations de résineux entrent bien dans le cadre : - des dispositions de l’Art. R 122-5, 1er alinéa, du CE qui stipule que « le contenu de l'étude d'impact est proportionné à la sensibilité environnementale de la zone susceptible d'être

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 36 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 affectée par le projet, à l'importance et la nature des travaux, ouvrages et aménagements projetés et à leurs incidences prévisibles sur l'environnement ou la santé humaine. » -des recommandations et conclusions du « Guide de l’Etude d’Impact sur l’environnement des parcs éoliens », actualisé en 2010 sous l’autorité du MEEDM, dans lequel il est notamment précisé « qu’un parc éolien présente par nature peu d’effets potentiels sur la faune non volante » et que les investigations de terrain peuvent être menées au cas par cas après cadrage préalable à partir des données bibliographiques locales et des enjeux spécifiques au site. La Société fait valoir que des recherches ciblées sont intervenues sur la faune terrestre et aquatique comme le préciseraient l’Etude d’impact et les Expertises spécifiques (notamment page 10 et suivantes, avec localisation des points d’observation choisis en fonction du type de suivi à réaliser). Ces recherches ont permis de collecter 208 observations. Les explications du pétitionnaire me paraissent tout à fait acceptables.

-« Le projet est présenté comme une extension du parc du Haut-Cabardès. Cependant, l'étude identifie des sensibilités avifaunistiques prépondérantes, qui conduisent à un choix d'implantation final qui ne suit pas les préconisations initiales de l'étude paysagère, qui visaient à « densifier les pôles existants en cherchant la continuité avec le parc éolien voisin du Haut-Cabardès ». L'orientation du projet est très différente (presque perpendiculaire) des alignements du parc existant. Les deux blocs de 3 machines sont distants de près d'un kilomètre ce qui donne l'apparence de deux projets distincts et n'apporte pas de continuité avec l'existant. » Le Pétitionnaire considère que le projet, dont les choix d’implantation, d’orientation et de composition finale ont été dictés par diverses contraintes et servitudes, constitue le meilleur compromis entre « les aspects environnementaux, paysagers, techniques et économiques ». En particulier, il éviterait tout effet de saturation avec l’ensemble des parcs de la Montagne Noire tout en participant à la démarche d’une densification de l’éolien.

-« Pour assurer une cohérence d'ensemble, le maître d'ouvrage a convenu de choisir des machines de même type, de même teinte et de taille équivalente (page 378). L'Ae relève toutefois que la hauteur des machines est supérieure de 30% à celle du parc existant (130 mètres contre 99 mètres). La différence d'échelle est d'ailleurs apparente sur les photomontages. » EOLE RES, qui reconnait que le terme de taille équivalente est un peu exagéré, précise que la hauteur de 130 m est donnée comme la taille maximale, susceptible d’être revue à la baisse de quelques mètres lors du choix définitif des éoliennes. Invoquant une tendance marquée à l’augmentation rapide et continue des hauteurs des éoliennes et une anticipation sur la probable disparition du marché des tailles comparables à celles du Parc du Haut Cabardès dans les prochaines années, le Maitre d’Ouvrage estime avoir fait le choix d’une hauteur raisonnable pour concilier tous les paramètres du projet. Sur le plan paysager, la différence d’échelle ne serait vraiment visible que depuis les points de vue les plus proches (Hameaux des Jouys ou de Lacombe, village de Pradelles Cabardès) et s’estomperait rapidement avec la distance. La consultation sur internet des catalogues pour grand public des principaux fabricants européens d’éoliennes (VESTAS, ENERCON, SIEMENS, GAMESA) fait effectivement apparaitre que, pour des puissances supérieures à 2 MW, les modèles de « petite » taille sont excessivement rares (110 m minimum avec des rotors de 80 ou 90 m de diamètre) et que l’offre est bien plus étoffée et variée pour des hauteurs supérieures avec des rotors de 80 à 120 m.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 37 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Ceci dit, je prends acte que la hauteur proposée peut être légèrement revue à la baisse et répond, au-delà des problèmes techniques, au souci d’optimiser la protection des chiroptères en préservant un écart conséquent entre le haut des arbres et le champ de rotation des pales.

-« En vision lointaine, en direction de l'aire d'étude, notamment depuis l'aire belvédère de l'A61 « point de vue majeur du sillon audois », et depuis la cité de Carcassonne, le projet apparaît au pied du Pic de Nore, en covisibilité directe, ce qui les met en concurrence visuelle. De plus, le plan paysager audois (2005) indique « qu'il convient d'éviter tout projet sur la montagne noire en l'arrière plan de Carcassonne ... » « la montagne noire doit rester un écrin pour la cité ». C'est également depuis le sillon audois, que le plus grand nombre de projets ou parcs existants sont visibles. Les différents parcs se répartissent, par bouquets, le long de l'horizon. D'après l'étude, « la composition du projet selon la direction Est-Ouest participe à augmenter la présence de l'éolien dans l'angle de vue ». L'étude indique que les interruptions qui séparent les parcs mènent à l'absence d'effet de saturation. L'Ae nuance cette appréciation, car, depuis ce point de vue (photomontage page 388), les écarts sont réduits entre plusieurs parcs (Cuxac- Cabardès, Bois de la Serre, Grand bois, Arfons, les Cabanelles, il conviendrait d'ajouter aussi le projet du « Roc del Mounge ») et le regard court d'un parc à l'autre sur tout l'horizon. » Le pétitionnaire : -rappelle tout d’abord que le plan paysager audois n’est pas un document opposable -considère que les recommandations de ce document datent de 2005 et « n’ont plus de raison d’être aujourd’hui » du fait des implantations nombreuses intervenues depuis son élaboration -s’appuie sur les préconisations du Schéma Régional Eolien en faveur de la densification des parcs existants afin d’éviter le mitage éolien -estime que la distance de 20 kms environ entre le parc et le Belvédère de l’Autoroute ou la Cité de Carcassonne permet de relativiser la notion de concurrence visuelle -fournit quelques photomontages intégrant le projet du Parc « Roc de Mounge » à Cuxac Cabardès, Les Martys et Labruguière qui avaient été demandés par la DDTM pour les dossiers de Permis de construire Je rappelle juste que j’ai longuement traité de certains points particuliers dans le Chapitre « Commentaires du Commissaire Enquêteur » du présent Rapport.

-« Les six éoliennes sont implantées en zone boisée ou en limite: 7 % des emprises du projet (page 276-277) impactent toutefois des habitats d'intérêt communautaire à enjeu fort (landes à callune et pelouses acidiphiles), en limite de répartition d'aire (page 279). L'étude justifie ses choix en estimant l'impact faible sur ces formations au regard des surfaces touchées et n'envisage pas de compensation. L'Ae estime que l'étude ne démontre pas en quoi ces secteurs sensibles au titre dès habitats et de la faune associée ne peuvent être évités (emplacement de la citerne, plateforme, piste ...). » Le Pétitionnaire fait valoir que les 7% du projet impactant des habitats d’intérêt communautaires ne représentent que 0,2 % de la superficie totale de ces habitats, ce qui permettrait de qualifier l’impact résiduel de non significatif. Quant à l’emplacement de la citerne, il n’est pas définitivement acté en attendant validation par les Services du SDIS. L’impact résiduel ayant été ramené à un niveau faible et les mesures à définir devant être proportionnées au niveau d’impact, le MO estime qu’aucune mesure compensatoire n’apparait justifiée.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 38 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

-« De plus, rien n'indique dans l'étude de quelle façon ces surfaces peuvent être impactées lors des interventions obligatoires liées au débroussaillement réglementaire pour la lutte contre le risque incendie. » Conformément aux prescriptions préfectorales, EOLE-RES s’est engagé à entretenir une bande de débroussaillement de 10 m de part et d’autre des voies d’accès et de 50 m autour des éoliennes. Ce débroussaillement qui ne vise qu’à garantir des ruptures de continuités verticale et horizontale du couvert végétal, sans passer par la suppression de toute la végétation. 92 % des 37000 m2 concernés par l’opération correspondraient à des habitats de faible sensibilité écologiques (résineux, où le débroussaillement ne portera que sur un élagage des branches sur 21 m de hauteur. Pour le reste, les formations herbacées, non considérées comme combustibles, ne subiront que l’élimination des broussailles, arbres et arbustes, ce qui devrait plutôt favoriser le maintien de cet habitat en voie de disparition du fait de la dynamique naturelle des milieux. EOLE RES s’assurera que les modalités de réalisation du débroussaillement iront dans ce sens. L’impact sera plus sensible pour le débroussaillement de 570 m2 de lande à callune autour de l’éolienne B4. Globalement, l’impact est qualifié de positif sur les habitats.

-« Plus particulièrement, la présence d'une aire de reproduction d'un couple d'Aigle royal est située à 1 kilomètre au Sud des trois éoliennes les plus à l'Ouest. Le projet est proche du site de reproduction et en position de surplomb. Ce couple d'oiseaux immatures a été très régulièrement observé par le bureau d'étude (37 fois en 13 visites entre janvier et mai) attestant d'une utilisation active de ce site de reproduction. A juste titre, l'étude ne peut être affirmative sur les risques d'abandon du site au regard de ce nouveau projet (page 289). D'après l'étude, les fonctionnalités de chasse ou de transit du couple ne « devrait pas être sensiblement affectées ». Pour autant, la rangée d'éolienne, placée sur une orientation Est- Ouest est susceptible de créer un effet barrière rendant plus difficile voire risqué l'accès à la zone de chasse située au nord du parc et utilisée notamment par l'Aigle royal, en période de reproduction. L'Ae s'interroge sur l'augmentation des risques de collision lors des transits et sur le risque d'abandon de ces habitats de chasse, occasionnés par cette contrainte supplémentaire qui nécessite une accoutumance. » L’évaluation du risque d’abandon d’un site de reproduction est difficile à réaliser par manque de retours d’expérience au niveau national ou international. L’étude d’un cas d’abandon, relevé par le Bureau naturaliste EXEN sur le parc de Souleilla-Corbières à TREILLES (11), ne permettrait pas de mettre objectivement en cause la seule responsabilité du parc. Pour la Braquette, le Pétitionnaire met en avant le fait que le couple d’Aigle Royal est déjà confronté à la proximité du Parc du Haut Cabardès mis en service en 2005-2006 et fait état d’un rapport de Daniel CANESTRIER (ONF) dans lequel il est reconnu que l’ancienne aire de reproduction a été utilisée pendant plusieurs années malgré la présence de ce parc, distant de 2,9 kms. Les éoliennes B1 à B3, à 1,4 kms du nid, ne seraient pas en vision directe de celui-ci ; les autres machines se trouvant elles à vue mais à une distance équivalente du Parc du Haut Cabardès, il est possible d’imaginer une adaptation du couple à ces nouvelles machines. Le Pétitionnaire rappelle ensuite que lors de l’état initial les principales voies de transit ont été clairement identifiées hors de l’aire d’étude du projet et ne passent que très

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 39 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 occasionnellement par le Col de Montredon, où un large passage a toutefois été maintenu pour éviter un effet de barrière. Les implantations évitent les zones de prise d’ascendance tandis que la nature des plantations (résineux) ne va pas contribuer à la perte de territoire de chasse. De plus les éoliennes seront équipées d’un système automatisé d’arrêt pour réduire au maximum le risque de collision. Globalement, en l’absence de modifications d’utilisation du site et des voies de transit et de perturbation directe au nid, la probabilité d’abandon de ce site de reproduction semble donc faible. Ces conclusions seront ou non confirmées par le suivi comportemental.

-« En réponse à ces enjeux élevés, l'étude propose d'équiper 5 éoliennes d'un système d'arrêt automatisé par suivi vidéo. L'Ae s'interroge sur l'efficacité de la distance de déclenchement choisie pour les éoliennes 4 à 6 pour protéger les Faucons et autres espèces de même taille (seulement 50 mètres). Il est prévu que les systèmes de protection de cette ligne de machine soit reparamétrés d'août à septembre : l'étude devrait démontrer en quoi cela n'est pas susceptible de réduire la protection vis-à vis de l'Aigle royal durant cette période. » Le pétitionnaire signale que la mesure proposée s’appuie sur les caractéristiques et informations disponibles sur le système DT Bird, référence en ce domaine. Il rappelle les implantations du système sur les éoliennes B2 à B6 et les paramétrages destinés à la prévention des risques de collision de l’Aigle Royal dans des zones d’activité de l’espèce, notamment au niveau de zones de prise d’ascendance thermique et dynamique. Ces équipements pourraient également servir pour d’autres espèces de Grands Voiliers ; puis le reparamétrage temporaire (août à septembre) des éoliennes T3 à T6 pour prendre en compte la problématique du faucon crécerellette (valable également pour le faucon crécerelle, le faucon hobereau et l’épervier d’Europe). Ces modifications ponctuelles ne modifient pas l’efficacité du dispositif du fait de la succession d’utilisation du site des 2 espèces. Dans le Mémoire en réponse au PV des Observations que je lui ai remis, le Pétitionnaire ne répond pas plus sur l’efficacité réelle du système sur de si petites distances. Sur mandat des Offices Fédéraux de l’Energie et de l’Environnement de la Confédération suisse, des recherches ont été récemment menées autour de l’éolienne de Haldenstein dans les Grisons pour tester l’efficacité des systèmes DT Bat et DT Bird. Dans un petit compte-rendu, il est ainsi expliqué que le système DT Bird « ne peut détecter les oiseaux uniquement à partir de la taille d’un faucon crécerelle » (en théorie un peu plus gros qu’un faucon crécerellette). Par ailleurs, sans toutefois citer plus particulièrement des espèces précises d’oiseaux, les ornithologues de la station de Sempach (station ornithologique réputée) constatent que « le système de détection s’avère inutile pour les espèces d’oiseau plus petites » et que «les distances de détection de 40 à 150 m du DT Bird seraient trop courtes ». Le Maitre d’Ouvrage apporte de son coté des informations générales sur quelques retours d’expérience, sur l’existence de plusieurs dispositifs, soit vidéo soit par radar, sur les recherches entreprises en ce domaine par EOLE RES et sur certaines caractéristiques du système DT Bird (4 caméras HD, implantées à la base de l’éolienne et scrutant en permanence sur 360°). Il tient à préciser qu’il ne « s’engage pas à installer un système en particulier mais celui qui représentera au moment de la construction du parc éolien la meilleure solution technique » pour respecter les prévisions d’impacts résiduels annoncées dans le dossier.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 40 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Il laisse le soin au Service des Installations Classées de prescrire de nouvelles mesures si le dispositif mis en œuvre ne présentait pas une efficacité suffisante. A signaler que dans la réponse à l’AE, il est fait état pour le faucon crécerellette de l’équipement vidéo des éoliennes T3 à T6, alors que l’Etude d’Impact (page 292) fait référence aux seules éoliennes B4 à B6

-« Des suivis d'activité et de mortalité sont proposés : les modalités et les protocoles devraient être décrits dans l'étude d'impact, notamment en précisant les espèces prises en compte dans les suivis d'activité proposés. L'Ae recommande que les suivis débutent dès la mise en service du parc, la réalisation d'un bilan au terme de trois années consécutives permettant d'adapter le protocole si nécessaire. Pour le suivi de mortalité qui s'effectue en lien avec celui des chauves-souris, l'Ae recommande une pression de visite plus importante pour réduire le biais que constitue la prédation des cadavres (seulement 1 à 2 visites par semaine sont prévues). » Les suivis comportementaux, jugés pertinents en complément des suivis réglementaires de mortalité, sont proposés pour l’Aigle Royal et le faucon crécerellette selon les modalités principales suivantes : -pour l’Aigle Royal : identiques d’une année sur l’autre pour permettre des comparaisons ; une quinzaine de visites (dont les 5 effectuées pendant les périodes de construction du nid et d’alimentation des jeunes seront réalisées en binôme) ; réutilisation des points d’observation déterminés pour l’élaboration de l’état initial, sauf changement d’habitudes ou de comportement. Ces suivis donneront lieu à diverses vérifications (pertinence du choix d’implantation ; utilisation effective pour le franchissement de l’ouverture préservée au Col ; l’accoutumance progressive vis-à-vis des éoliennes ; efficacité des mesures d’arrêt automatisé). -pour le faucon crécerellette : suivi in situ pendant la période de fréquentation en complément du suivi vidéo ; 6 visites. Ces suivis devront apprécier les modalités de fréquentation du parc, l’efficacité de l’arrêt automatisé ainsi que comparer l’appréciation des risques avec la perception à distance. En l’absence de publication d’un protocole national, le protocole de suivi de mortalité proposé dans le dossier est calqué sur celui suivi en 2012 sur le Parc du Haut Cabardès. Il n’a donc pu intégrer des préconisations de référence faites ultérieurement, notamment avec la parution des « Propositions de la SFEPM pour le suivi chiroptérologique des parcs éoliens «. EOLE RES s’engage à mettre en place un protocole standardisé de recherche des cadavres, s’inspirant de recommandations d’Eurobats et du guide d’étude de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens (MEEDM, 2010), mais surtout du futur protocole SFEPM- LPO-Ministère-France Energie Eolienne. Le Maitre d’d’Ouvrage précise que plusieurs méthodes d’estimation de la mortalité intègrent des coefficients de correction à partir de la probabilité de disparition de cadavres et que les taux de prédation peuvent être estimés grâce à des tests de disparition. Il indique enfin que tous les suivis seront effectués durant les 3 premières années puis à n+10 et n+20.

-« L'Ae rappelle que les préconisations de scientifiques et notamment de la Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), et Eurobats incitent à éviter l'implantation de projets éoliens en milieu forestier. Les éoliennes survolent la canopée. L'emplacement des machines étant prévu sur des zones de lisières ou créant de nouvelles lisières (défrichement et débroussaillement), le risque de mortalité (collision ou barotraumatisme) est accru.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 41 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Le débroussaillement réglementaire s'impose et exige à minima un rayon de 50 mètres autour des éoliennes et 10 mètres de part et d'autre des pistes, ce qui crée des ouvertures et augmente l'attractivité des aménagements pour les chauves-souris. L'étude Indique que ces préconisations sont prises en compte (page 50) mais leurs impacts ne sont pas évalués. » Si la SPEPM et Eurobats recommandent effectivement d’éviter les milieux forestiers, la nature des boisements de résineux de La Braquette et les spécificités du site doivent être prises en compte. La proposition d’implantation du parc découle du souci d’éviter au maximum les secteurs de sensibilité les plus forts, tout en sachant que le site était fortement contraint par la sensibilité ornithologique. Le Lecteur est renvoyé vers l’Etude d’Impact pour les risques de collision sur les lisières et l’étude complète en Volume 7 du dossier. Selon le Pétitionnaire, des études récentes permettraient de relativiser les préconisations d’Eurobats en matière de distances aux lisières (majorité des contacts à moins de 50 m des lisières ; diminution rapide jusqu’à 100 m ; diminution sensible du risque à partir d’un espacement de 40 m entre le sol et le bout de pâle ; faiblesse d’activité à 70 m de hauteur). C’est en raison de ce fort impact entre la canopée et champ de rotation des pâles que EOLE RES propose des machines de 130m parce qu’elles ménagent un espace de 25 à 35 m. Enfin il est rappelé qu’un bridage des éoliennes est prévu en fonction de conditions météorologiques particulières et que le débroussaillage réglementaire sous le champ de rotation n’entraine pas d’ouverture dans le boisement (simple élagage des branches basses ?

-« Une mesure de régulation préventive est prévue dès la première année de fonctionnement. L'Ae s'interroge sur la faisabilité et sur l'efficacité de la mesure consistant à « fermer » en hauteur les chemins d'accès via des « ponts-barrières artificiels » en travers des pistes pour détourner le vol des chauves-souris, compte tenu de la large ouverture nécessaire des bords de pistes (débroussaillement). En l'état, l'Ae s'interroge sur le niveau réel d'impact de ce projet. » Le Maitre d’Ouvrage confirme qu’il s’agit d’une mesure innovante s’inspirant de certaines techniques utilisées sur des infrastructures routières. Un suivi de son efficacité est proposé pour adaptation éventuelle aux impacts réels du parc. Dans son Mémoire en Réponse aux observations, le Pétitionnaire explique également que ces ponts sont destinés à détourner les Chiroptères des lisières crées par les nouvelles voies d’accès pour leur éviter d’approcher des éoliennes. En matière de voirie routière, il serait également utilisé des haies. Il précise que pour les rendre détectables, ces ponts seraient des filets pleins, type camouflage, également visibles par l’avifaune mais à l’impact visuel limité. Il considère donc que le risque de collision est nul pour la faune sauvage. Enfin, il s’engage à les maintenir en bon état (vérifications régulières, réparations, voire changement).

-« Un suivi d'activité et de mortalité sont prévus. Les protocoles détaillés devraient être produits dans l'étude d'impact. Pour fiabiliser les informations récoltées et pouvoir adapter la régulation du parc, l'Ae recommande des suivis sur les trois premières années consécutives avant de les espacer dans le temps au vu des résultats. » Le Pétitionnaire renvoie aux précisions déjà apportées sur ces sujets. Ce suivi consistera en l’installation d(un enregistreur automatique de l’activité chiroptérologique à hauteur de nacelle ou de rotation des pâles pendant les 6 mois d’activité de ces espèces, à minima sur l’éolienne B4 dans le secteur de plus grande sensibilité. EOLE RES propose d’augmenter la fréquence de réalisation des suivis de mortalité et d’activité au 3 premières, dixième et vingtième année.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 42 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

-« Concernant les espèces protégées, l'étude conclut qu'une demande de dérogation pour destruction d'espèces protégées n'est pas nécessaire. Pour autant, elle montre que des espèces protégées d'oiseaux et de chauves-souris peuvent être impactées ; ces impacts devraient faire l'objet de mesures de réduction et de compensation appropriées rendues nécessaires par la réglementation. Pour ce qui concerne le risque de perturbation de la reproduction du couple d'Aigle royal, cet Impact est jugé quant à lui comme non compensable. » Pour la compensation, à partir de la définition données par l’Art R 122-5 (7°) du CE, le pétitionnaire considère qu’aucune compensation n’est justifiée au regard de la démonstration par les expertises de la réduction de l’impact résiduel au niveau faible. Concernant la protection des espèces protégées régies par les Art L411-1 et 421-2 du CE et précisées par le Guide sur l’application de la réglementation relative aux espèces protégées pour les parcs éoliens terrestres (Ministère, 2013), la réduction des risques à un impact résiduel faible non significatif ne rend pas nécessaire une demande de dérogation. Je me contenterai juste que constater qu’à quelques reprises dans le dossier, il est signalé l’absence de garantie d’une mortalité nulle.

-« Concernant les nuisances acoustiques, l’étude réalisée et les simulations faites concluent à des émergences conformes à la réglementation en vigueur au niveau des habitations les plus proches. Cependant cette évaluation ne permet pas de juger de la conformité du projet, en effet : - l’impact cumulé du projet d’extension avec le parc du Haut-Cabardès n’a pas été étudié, - la tour de guet (surveillance incendie), à proximité immédiate des éoliennes est occupée par des tiers de juin à septembre. Elle doit être identifiée comme zone à émergence réglementée mais n’a pas été prise en compte. » Les mesures de bruit résiduel ont été réalisées avec le Parc du Haut Cabardès en fonctionnement. Le Pétitionnaire s’appuie également sur des dispositions de l’Arrêté du 26 août 2011 selon lesquelles l’impact cumulé sur le bruit qui doit être pris en compte concerne l’impact cumulé des ICPE soumise à autorisation au titre de rubriques différentes exploitée par un même opérateur. Ce qui n’est entendu pas le cas Quant à la Tour de Guet, elle n’existe plus.

Dans le cadre du PV des observations du Public, j’ai tout d’abord signalé pour mémoire les réponses du Maitre d’Ouvrage à ces interrogations, tout en évoquant 2 points non traités, à savoir le scepticisme affiché par l’Autorité Environnementale à l’égard de l’évaluation du niveau des impacts résiduels et de l’insuffisance de l’évitement de certains enjeux environnementaux forts. Dans le Mémoire en réponse qui m’a été transmis, le Maitre d’Ouvrage tient à rappeler la notoriété, la qualité et le professionnalisme des intervenants indépendants, l’exhaustivité et l’intensité des investigations et études menées, la concertation soutenue entre tous les experts impliqués dans le dossier ayant abouti à un « compromis complexe », le respect de la doctrine ministérielle « Eviter, Réduire, Compenser », et le coût total des mesures environnementales proposées (1,115 millions d’euros hors démantèlement). Cette réponse me conforte dans « l’impression » que j’ai pu ressentir à l’analyse du dossier. Il est indéniable que des études très poussées ont été conduites, à la mesure des enjeux forts du secteur de La Braquette (il suffit de consulter la carte de synthèse des sensibilités de l’état initial page 229 de l’Etude d’Impact pour s’en convaincre) ; il est

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 43 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 certain que le Maitre d’Ouvrage s’est attaché à trouver des solutions ; il est évident que la superposition de certains des enjeux a conduit à une hiérarchisation, génératrice de « ce compromis complexe ». Au final, il en ressort confusément l’idée que certains enjeux n’aient donc pas pu être traités à fond, voire qu’ils aient été un peu « sacrifiés ». Quelques exemples : -non prise en compte de certaines recommandations des expertises spécifiques (éviter l’alignement Est-Ouest ou la covisibilité avec les Châteaux de Lastours ; soigner l’insertion par rapport aux habitations ou hameaux proches) -implantation des éolienne B3 et B2 sur un point de passage occasionnel de l’Aigle Royal (enjeu toutefois réduit de façon très significative), maintien de la B4 dans un secteur sensible pour les Chiroptères en raison de contraintes supérieures (avifaune ; passage d’un faisceau hertzien) -prise en compte peu évidente de l’écart vers l’est du Col de Montredon d’un couloir migratoire post-nuptial secondaire -suppression pendant 2 mois de la mesure réductrice des risques de collision pour l’Aigle Royal et les Grands Voiliers sur la partie Est du parc -traitement à minima de la situation de l’Ecaille Chinée, espèce prioritaire de l’Annexe II de la Directive Habitat-Flore-Faune, donc en état de conservation préoccupant, dont le cycle de vie et de reproduction ne cadre pas avec un planning de travaux largement affecté par la prise en compte de la reproduction de l’avifaune -sacrifice de très petites surfaces de pelouses acidiphiles d’intérêt communautaires et de 570 m2 de lande à callune, pour permettre d’implanter 1 éolienne ou de réaliser le débroussaillement réglementaire d’une autre - maintien de la covisibilité entre 1 éolienne et le Belvédère des Châteaux de Lastours

II)Avis des Conseils Municipaux

A la date de remise du présent Rapport, 16 Municipalités (sur 19, ne m’ont pas fait connaitre leur position, Villeneuve Minervois, Latourette Cabardès et Roquefère) ont répondu à mes demandes d’information, parmi lesquelles 7 ont pris une Délibération :

 Avis Favorable de Limousis (3 septembre), Citou (20 juin à l’occasion de l’enquête annulée) et Pradelles Cabardès (26 septembre ; Avis favorable à l’Enquête Publique ?)  Pas d’opposition à Labastide Esparbairenque (1er octobre), Miraval Cabardès (20 octobre)  Avis défavorable de Lastours (en date du19 août) en raison de l’incidence éventuelle de la covisibilité entre le Belvédère des Châteaux et l’éolienne B1 (Cf ci après Observations du Public) et de Castans (2 octobre)

III)Observations du Public

Malgré une publicité relativement satisfaisante et une prolongation de l’enquête de 14 jours, la participation du public s’est révélée quasiment inexistante : aucune demande de renseignements ou consultation du dossier dans les 2 Mairies ; visite de 2 Elus Municipaux

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 44 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015 de LASTOURS qui ont déposé un petit dossier de 5 pages lors de la permanence du 24 septembre à PRADELLES CABARDES; réception en Mairie de LABASTIDE ESPARBAIRENQUE de 2 courriels sur l’éolien que, suite à un malentendu, j’ai joint au registre déposé dans cette commune, alors qu’ils avaient été reçus dans les jours précédant l’ouverture officielle de l’Enquête.

Les observations, accompagnées de quelques questions personnelles, ont été consignés dans un PV que j’ai remis le 15 octobre à NARBONNE à Monsieur Laurent BARRAU, Chef de Projet, accompagné de Monsieur Damien COUSIN, Responsable des secteurs Urbanisme et foncier au sein de la Société EOLE RES.

Un Mémoire en réponse (de 15 pages, non compris des annexes constituées par un prospectus en langue anglaise sur le système DT Bird et des Copies des Certificats ISO) m’a été transmis par courrier électronique le 30 octobre puis le 2 novembre (pour cause d’incompatibilité de logiciel de lecture) et courrier postal reçu le 3 novembre.

Messieurs Max BRAIL, Maire de LASTOURS, et Jean Louis TEISSIE, 2ème Adjoint, ont déposé un petit dossier de 5 pages comprenant un courrier, une Délibération défavorable du Conseil Municipal de LASTOURS en date du 19 août 2015, et divers courriers récemment échangés avec le Président du Conseil Départemental. Le courrier évoque le choix de LASTOURS parmi les 7 sites qui seront proposés « dans le projet de l’extension de l’inscription à l’UNESCO de la Cité de CARCASSONNE aux Forteresses de Montagne ». Priorité du Conseil Départemental, ce projet de classement ne saurait, selon eux, souffrir d’être remis en cause par tout autre projet. Or, il s’avérerait que « le projet de parc éolien au lieu-dit La Braquette aurait un impact négatif envers la candidature UNESCO par la covisibilité qu’il engendrerait depuis le Belvédère de Lastours qui offre un point de vue unique sur les 4 châteaux, avec en toile de fond la Montagne Noire, qui jusque là n’a subi aucune pollution visuelle ». D’où, l’Avis défavorable du Conseil Municipal. Monsieur Jean Louis TEISSIE a élargi le débat à la région du sillon audois. Les 2 Ediles ont également mis en avant le site classé et les Mines de Barrenc. Dans sa réponse, le Maitre d’Ouvrage évoque les étapes à franchir et met en avant les longueurs et incertitudes de la procédure d’une demande d’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Il fait surtout valoir que ce problème de covisibilité n’est pas un obstacle rédhibitoire au plan réglementaire. Si le cheminement du dossier risque effectivement d’être long et incertain, le problème est plutôt qu’il ne soit pas stoppé prématurément. Après son dépôt au Ministère de la Culture, le Dossier de « Proposition d’extension du classement au patrimoine mondial de l’UNESCO de la Cité de Carcassonne aux forteresses de montagne » a été examiné par le Comité des Biens Français le 8 octobre dernier. 2 Rapporteurs ont été désignés en la personne de Messieurs Jean François LAGNEAU, Architecte en Chef des Monuments Historiques, Membre de l’Académie d’Architecture, Président depuis juin 2015 de l’ICOMOS France, branche française de cette ONG internationale, associée à l’UNESCO et qui constitue l’organisme consultatif du Comité du Patrimoine Mondial, et Yves LUGINBUHL, Directeur Emérite de recherches au CNRS, Géographe spécialiste des paysages, membre de divers comités ou commissions. Il est fort probable que la désignation de 2 sommités sur ce dossier ne soit pas tout à fait neutre.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 45 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Par ailleurs, la consultation du Site Internet de l’UNESCO m’a permis de trouver un fascicule intitulé « Etablir une proposition d’inscription au Patrimoine Mondial » publié en novembre 2011 sous l’égide de l’UNESCO. Il y est expliqué que, dans sa demande d’inscription, l’Etat Partie se doit de prendre en considération certains éléments tels que les Zones tampons ou le « Cadre distant ». Page 90 de ce document, il est notamment écrit que « dans certains cas le cadre distant peut être important pour les caractéristiques visuelles du bien ou ses attributs » et que « parmi les exemples de faits nouveaux ou de changements pouvant survenir dans ce cadre distant et avoir des incidences négatives sur la valeur universelle exceptionnelle virtuelle figure la construction d’éléments nuisant à la visibilité tels que des bâtiments élevés ou un champ d’éolienne. Même situés à une distance considérable du bien, ces éléments peuvent altérer la relation perçue entre le bien et son environnement ». On est certes loin d’un champ d’éolienne. Mais au vu du positionnement très prégnant de l’éolienne B1 dans l’axe de vision du Château Cabaret depuis le Belvédère, il est difficile d’écarter péremptoirement les craintes des élus de Lastours. Si hypothétique qu’elle soit, l’éventualité existe donc que, dans un contexte très sélectif et concurrentiel, cette association plutôt fâcheuse puisse constituer à un moment donné un handicap, pour la candidature de Lastours bien entendu, mais aussi au pire pour la totalité des sites proposés au titre d’un Bien en Série.

Les 2 courriers électroniques de quelques lignes chacun réceptionnés en Mairie de LABASTIDE ESPARBAIRENQUE émanaient de la Fédération Environnement Durable, 3 rue des Eaux à PARIS (75016), et de Monsieur Gabriel BOURRIER (sans autre précision) et portaient respectivement sur de vives critiques contre l’éolien (affairisme, ruine du consommateur, nébuleuse financière, corruption et trafic d’influence, massacre des paysages de France etc…) et sur l’inutilité des éoliennes au regard d’une surproduction d’électricité en 2012,2013, 2014 largement supérieure à la production éolienne. La présente Enquête se limite aux conditions d’acceptabilité d’un projet bien précis sur un territoire donné. Il ne lui appartient pas de se prononcer sur des considérations générales relatives notamment à la conduite de la politique énergétique du Pays.

* ** *

CONCLUSIONS et AVIS MOTIVE

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 46 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

L’Enquête Publique sur la demande d’autorisation déposée au titre des ICPE par la Société EOLE RES d’AVIGNON (84) pour l’exploitation du Parc éolien de La Braquette sur les Communes de PRADELLES CABARDES (11) et LABASTIDE ESPARBAIRENQUE (11) s’est déroulée du 25 août au 24 septembre 2015.

Du fait de quelques anomalies d’affichages dans au moins 3 des 19 Communes concernées, l’Enquête Publique a été prolongée à ma demande du 25 septembre au 8 octobre.

Organisées par Arrêtés Préfectoraux en date respectivement du 23 juillet (DCT-BAT- 2015-010) et du 17 septembre (DCT-BAT-2015-012), ces procédures ont été menées conformément aux modalités, formes et délais prescrits par les Art. R 123-2 à 19 du Code de l’Environnement.

Il en ressort que :

 cette Enquête et sa prolongation ont duré 45 jours consécutifs  la publicité légale a consisté, pour l’Enquête en la publication d’un Avis conforme sur le Site Internet de la Préfecture de l’Aude, sa parution à 2 reprises dans 4 journaux (2 de l’Aude et 2 du Tarn), son Affichage dans les 19 Mairies (et le cas échéant leurs haleaux) comprises dans le périmètre d’affichage fixé par la réglementation ICPE et sur le site d’implantation du projet selon les formes fixées par l’Arrêté Ministériel du 24 avril 2012, pour la Prolongation en la parution d’un Avis dans les 4 mêmes journaux et son Affichage dans les mêmes lieux. A noter que l’Avis pour une première enquête sur le projet, annulée fin juin 2015, avait également été affiché dans les Mairies.  tous les Maires ont attesté par Certificat les dates et durée d’affichage des 2 Avis  des vérifications ponctuelles ou partielles d’affichage ont été effectuées par mes soins dans 14 Communes pour l’Enquête et 12 pour la Prolongation  des constats d’Huissier ont été réalisés à la demande du Maitre d’Ouvrage sur le terrain (7 points d’Affichage) et dans les Mairies de Pradelles Cabardès les 4 et 7 août, 23 septembre et 8 octobre  une publicité supplémentaire a été effectuée sous forme d’une distribution d’avis dans le principal hameau de Labastide Esparbairenque, de parution de 2 petits communiqués de presse dans les pages locales de l’Indépendant, et indirectement par la publication dans l’Indépendant du 20 août d’un gros article sur ce projet  une rencontre avec le Maitre d’Ouvrage a eu lieu le 5 août en Mairie de Pradelles Cabardès en présence d’élus locaux  le dossier papier complet, réalisé sous la responsabilité du Bureau d’Etude Corieaulys de MIREFLEURS (63), était à disposition du public en Mairies de Pradelles Cabardès, Siège de l’Enquête, et Labastide Esparbairenque.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 47 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Les autres Mairies quant à elles avaient reçu une version numérique pour information.  l’Avis de l’Autorité Environnementale en date du 9 juin 2015 figurait dans le dossier  -es permanences du Commissaire Enquêteur ont eu lieu aux lieux, dates et heures prévus par les Arrêtés Préfectoraux  -a participation a été insignifiante : seuls 2 Elus de la Commune de Lastours sont venus signifier l’opposition du Conseil Municipal en lien avec une candidature au Patrimoine Mondial de l’UNESCO pour les Châteaux de Lastours dans le cadre de la demande d’extension du classement de la Cité de Carcassonne à plusieurs forteresses de montagne. Localement, cette indifférence ne peut être attribuée à un manque d’information ; elle traduit probablement une certaine accoutumance à l’éolien, déjà présent sur ces communes (Parc du Haut Cabardès à Pradelles Cabardès depuis 2005-2006, Parc de Sambrès actuellement en construction à Labastide Esparbairenque), et une prise de conscience de l’intérêt économique pour les collectivités.  les observations du public ont été consignées avec des questions personnelles dans un PV remis le 15 octobre à Narbonne au Représentant de EOLE RES. Un Mémoire en Réponse m’a été adressé par courrier électronique le 2 novembre (1er envoi le 30 octobre) et par courrier postal le 3 novembre.

Le Projet de la Braquette, héritier d’un ancien projet de Zone de Développement de l’Eolien n’ayant pas abouti pour cause de suppression de ces structures, consiste en l’implantation de 6 éoliennes à raison d’un bouquet de 3 éoliennes dans chacune des communes d’accueil, à quelques centaines de mètres du Parc du Haut Cabardès.

Implanté sur un rebord de plateau de 250 m de profondeur (Sud-Nord) et 2,7 kms de large (Est-Ouest) à une altitude de 750-870m, il occuperait des parcelles de la Commune sur Pradelles Cabardès et de l’ONF sur Labastide Esparbairenque, couvertes de plantations communales ou domaniales de résineux (pins et épicéas)

Présenté comme une extension du Parc du Haut Cabardès, situé à quelques centaines de mètres et propriété d’EOLE-RES, le projet épouse en fait une orientation totalement différente de celui-ci, serait constitué d’aérogénérateurs sensiblement plus hauts (130 m au lieu de 99) et n’aurait aucun équipement commun avec lui.

Le site d’implantation, qui a été soumis à des études préalables poussées avec notamment une grosse pression d’investigations de terrain, s’avère être un secteur particulièrement sensible en matière avifaunistique, chiroptérologique et paysagère, au point que le Maitre d’Ouvrage a été mis en garde à plusieurs reprises sur les difficultés prévisibles par les Administrations compétentes (Pôle Energie et surtout DREAL en avril 2014) et que les Permis de Construire ont été refusés par l’Autorité Préfectorale le 10 février 2015 pour des raisons liées à des perceptions visuelles pénalisante, proches ou lointaines, sur la base de l’Art. R 111-21 du Code de l’Urbanisme (un Recours contentieux a été formé par le Pétitionnaire le 8 août 2015).

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 48 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Le Maitre d’Ouvrage qualifie le projet de meilleur consensus entre aspects environnementaux, paysagers, techniques et économiques.

Il faut en effet retenir plusieurs aspects positifs qui, outre l’étude de plusieurs variantes, tendent à démontrer que l’environnement et les principales fonctions et cycles écologiques (reproduction, transit chasse) seront globalement préservés ou que certains impacts seront limités :

 accessibilité du site, notamment pour l’acheminement des matériaux et matériels  limitation des emprises au strict minimum nécessaire  utilisation maximale des pistes existantes (soit 63 % de la voirie interne)  maintien d’une large ouverture au centre du parc (de l’ordre de 1 km) pour préserver es voies de transit ou de migration  utilisation de matériaux inertes et entretien mécanique régulier pour les plateformes et voies d’accès de manière à ne pas favoriser la colonisation par les insectes et attirer leurs prédateurs sous les éoliennes  déroulement des gros travaux de terrassement hors période de reproduction des oiseaux (notamment de l’Aigle Royal)  installation sur 5 des 6 éoliennes de systèmes vidéo (DT Bird ou autres) couplés avec un arrêt automatisé, pour prendre en compte plus particulièrement les risques de collision de 2 espèces protégées fréquentant le secteur, de façon permanente avec l’Aigle Royal, de manière temporaire avec le faucon crécerellette  bridage des éoliennes pendant 6 mois en période nocturne en fonction de conditions météorologiques particulières pour prévenir les collisions de chiroptères  installation de 3 ponts corridors aux alentours de l’éolienne B4 pour dissuader les chiroptères de s’engager dans des lisières y conduisant Un suivi de l’efficacité est proposé.  proposition de procéder à des suivis comportementaux pendant quelques années, en sus des suivis réglementaires de mortalité, pour les Chiroptères (suivi à hauteur de nacelle) et pour l’Aigle Royal en particulier (l’avifaune en général). Pour cette dernière espèce, le suivi peut aller jusqu’à la mise en place de mesures correctrices en cas d’impact notable avéré.  constat en 2012 d’une mortalité au dessous de la moyenne sur le Parc du Haut Cabardès (à titre plutôt indicatif)  intérêt économique, avec à titre permanent des retombées fiscales pour des collectivités locales pas très « riches »

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 49 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Ce meilleur consensus est également présenté comme un « compromis complexe », qui a visiblement donné lieu à discussion entre experts ayant travaillé sur le dossier.

Cette situation est perceptible, principalement lorsqu’il advient que des sensibilités fortes se superposent ou se révèlent un tant soit peu antagonistes : discordances flagrantes entre des recommandations des expertises spécialisées et les choix définitifs ; persistance de problèmes, peu ou pas véritablement résolus.

Parmi ceux-ci (Cf Chapitre « Commentaires du Commissaire Enquêteur » et toute la Partie « Observations » du Rapport), je retiendrai plus particulièrement :

 l’incertitude sur les effets de l’abandon temporaire de la surveillance vidéo de l’Aigle Royal et des Grands voiliers sur les éoliennes Est. Même si les périodes d’intense activité de l’Aigle royal et du faucon crécerellette ne coïncident pas, l’éolienne B6 reste cependant à proximité d’une zone d’ascendance certainement utilisable en toute période.  l’incertitude relative sur l’absence de perturbation du cycle de reproduction ou de nidification de l’Aigle Royal justifiée par la seule présomption d’une accoutumance comparable à celle constatée sur le Parc voisin du Haut Cabardès malgré tout plus lointain que les éoliennes B1 à B3. Toutefois, si l’Aigle Royal est réputé pour avoir plusieurs aires, il est également connu pour avoir une reproduction très sensible aux dérangements.  le maintien de l’implantation de l’éolienne B4 malgré la persistance d’une sensibilité chiroptérologique forte  le risque de barrière visuelle depuis certains points du Carcassonnais sur le site emblématique du Pic de Nore, dont les pentes et la crête Ouest vont finir de « disparaitre » derrière une haie d’éoliennes (Haut Cabardès et La Braquette réunis) particulièrement visibles sur fond de forêt ou de verdure  l’absence de réponse claire et nette sur l’efficacité réelle du système vidéo par rapport à la courte distance d’acquisition proposée pour la réduction du risque de collision du faucon crécerellette (et espèces associées). Outre les réticences manifestées par certains scientifiques ou défenseurs de la biodiversité, il faut également rappeler que le système ne fonctionne pas la nuit et probablement pas par mauvais temps, ce qui n’est pas rare dans ce secteur montagnard.  le maintien de la covisibilité de l’éolienne B1 avec le Belvédère des Châteaux de Lastours, malgré les recommandations appuyées des rédacteurs du Volet Paysager. Le problème se situe à 2 niveaux : *l’altération évidente d’un panorama notable du fait de la vision probable en son centre et dans l’axe d’un des 4 Châteaux de la plus grande partie de l’éolienne (haut du mat, nacelle et rotor). La proposition du Maitre d’Ouvrage d’interposer un écran végétal avec arbres de grande futée ne me parait pas sérieuse. *la menace, hypothétique mais plausible, que cette covisibilité ferait peser sur la candidature, au minimum de Lastours, à une inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO (dossier d’extension du classement de la Cité de Carcassonne aux Forteresses de montagne) ; projet dont l’intérêt collectif ne peut être ignoré.

Cela fait encore beaucoup trop de points importants en suspens.

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 50 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

C’est pourquoi je donne un Avis défavorable à la demande d’autorisation d’exploiter au titre des ICPE le Parc éolien de La Braquette à PRADELLES CABARDES ET LABASTIDE ESPARBAIRENQUE déposée par la Société EOLE RES d’AVIGNON (84)

Fait à Carcassonne, le 8 octobre 2015

Le Commissaire Enquêteur

Bernard ROUGE

* ** *

ANNEXES :

-Pv des Observations du Public -Mémoire en Réponse du Maitre d’Ouvrage (sans les Annexes)

PIECES JOINTES :

-Décision de Prolongation -Plans extraits du dossier (site, Aires d’Etude) -Parutions Légales -Certificats d’Affichage

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 51 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

ANNEXES

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 52 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 53 Communes de PRADELLES CABARDES et ICPE Parc éolien de La Braquette LABASTIDE ESPARBAIRENQUE août – septembre 2015

PIECES JOINTES

Bernard ROUGE, Commissaire Enquêteur 54