REVUE DE PRESSE L’ANNÉE RAYMOND DEVOS PRESSE ÉCRITE OUVERTURE DU MUSÉE demain les gens 11 AU 17 MAI 2016 369 523 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016

Raymond Devos aura son musée

L’ancienne villa de AFP l’humoriste, disparu le 15 juin 2006, va devenir le premier musée consacré à un artiste GETTY IMAGES ￿ de music-hall. Cette maison- musée, imaginée par la J. SIMON ￿ J. Fondation Raymond-Devos, ouvrira ses portes le Le grand retour 7 novembre 2016 à Saint- Rémy-lès-Chevreuse, dans les de Loïc Le Meur AFP ￿ Yvelines. Située au cœur d’un L’entrepreneur français, parc de 2 hectares, la demeure expatrié dans la Silicon Valley, e du XIX siècle proposera organise à un événement É. PIERMONT à travers un parcours d’un nouveau genre : le 13 mai, L’avionneur et ancien maire de Corbeil-Essonnes aurait, multimédia de découvrir il rassemble la crème des par ses libéralités, attisé des rivalités entre bandes. une reconstitution de la loge entrepreneurs du numérique du jongleur de mots, une salle pour une journée consacrée de musique et un cabinet à l’exploration du futur de la de curiosités présentant technologie. Cette conférence L’encombrant protégé ses accessoires de scène est nommée « Leade.rs », et de magie. comme la start-up qu’il vient de Serge Dassault de fonder et qui vise à identifier les meilleurs intervenants experts au monde sur tous u 10 au 18 mai, l’ombre de l’industriel Serge Dassault les sujets liés au high-tech. planera sur la cour d’assises de l’Essonne, à Evry. Younès Bounouara, 43 ans, ex-protégé de celui-ci, doit Haïm Korsia répondre de tentative d’assassinat. L’accusé comme la distingué Dvictime, le boxeur Fatah Hou, figurent parmi les prota- gonistes du feuilleton de corruption électorale qui agite Haïm Korsia, grand rabbin Corbeil-Essonnes depuis des années. Le milliardaire, maire de , recevra le 18 mai de cette commune entre 1995 et 2009, aurait largement puisé le prix Scopus-UHJ. Cette distinction est décernée dans son portefeuille pour inciter ses ouailles à élire son chaque année par poulain Jean-Pierre Bechter. Les libéralités de l’avionneur, l’université de Jérusalem AFP entendu comme témoin assisté dans l’affaire Bounouara, à une personnalité engagée auraient attisé des rivalités entre bandes. Jusqu’à provoquer dans la promotion P. MULLER ￿ P. ANNE VIDALIE ￿ de sanglants règlements de comptes. J. du progrès et du savoir. FTV ￿ GUYON N.

EN VUE ￿ AFP Habité Retraité Gonflé Le comédien et Gérard Holtz, figure Amir Haddad F. MONIER ￿ F. ￿ J. humoriste Laurent du journalisme représentera la ￿ AFP

Lafitte sera sportif sur France 2, France à l’Euro - ￿ le maître de quittera la chaîne vision, le 14 mai. cérémonie du 69e avant la fin de Il est le favori Festival de Cannes. l’année. Il a 69 ans. des bookmakers. C. TRIBALLEAU

Les livres ont la parole Une émission animée par Bernard Lehut, le dimanche à 18 h 50

34 L’EXPRESS ￿ NUMÉRO 3384 ￿ 11.05.2016 18 MAI 2016 Pleine page

CM 1

MOUSCRON WWW.LAVENIR.NET COMINES ESTAIMPUIS Mercredi 18 mai 2016 Dix ans après sa disparition, Raymond Devos aura son musée

Orchestrée par la Le chantier avance. Fondation Raymond L’inauguration est prévue Mais aussi le 7 novembre prochain. Devos, 2016 est l’année en 2016… de célébrations en « L’année Raymond Devos a commencé avec la résidence l’honneur de l’enfant “ Les fous ne sont plus ce qu’ils étaient ” par Elliot Jenicot de la de . Comédie-Française. Tout au long de l’année, la Fondation ● Thomas TURILLON développe ses programmes à travers des prix : des prix l y a près d’un an, nous visi­ Raymond Devos pour l’humour tions le chantier de la future sont remis dans les festivals IMaison­musée Raymond De­ d’humour partenaires à de vos faisant aussi office de siège jeunes humoristes en signe pour la fondation portant son autre anima­ d’encouragement. Un prix nom. Le travail avance dans la tions pédagogiques, « il a fallu littéraire, le Prix Où est Caen, magnifique villa de l’artiste, au transformer une demeure du XIXe organisé avec les Éditions du 10 rue de Paris à Saint­Rémy­Lès­ siècle en espace public, tout en pré­ Cherche-Midi, et remis au Salon Chevreuse, et la date d’inaugura­ servant son caractère et son du livre (à l’auteur Rudy tion est aujourd’hui connue. charme ». On y trouvera une salle Zalambani pour l’édition 2016), « C’est prévu pour le 7 novembre d’archives. L’occasion d’appré­ accompagne de jeunes auteurs prochain » indique Éléonore As­ cier manuscrits originaux de dans des projets de littérature sante di Panzillo, déléguée géné­ l’artiste, ses dessins, sa corres­ humoristique. Enfin, le Prix rale de la Fondation Raymond pondance… Il y aura également Raymond Devos de la langue Devos « qui a pour objectif de proté­ une scénographie interactive : française au ministère de la ger l’œuvre de Raymond Devos, de abécédaire numérique, témoi­ Culture et de la Communication, diffuser son œuvre en France et à gnages d’amis, reconstitution de félicite un artiste pour sa l’étranger, de soutenir la langue la loge de Raymond Devos ou en­ carrière. Dans le cadre de ses française, de transmettre – l’amour core « un cabinet de curiosités pré­ programmes, la Fondation des mots, le théâtre à travers des sentant ses accessoires de scène et de accompagne, depuis cinq ans, les plus jeunes en organisant ateliers, le goût de l’écriture – à tous, Fondation Raymond Devos magie animés ». Il y verra encore petits et grands enfants… » une salle de musique présentant des ateliers théâtre sur les textes de Devos, organisés par La 1re Maison-musée consacrée gnifique parc de deux hectares Rouveyrollis à la conception de la ses nombreux instruments et l’association d’Éric Bouvron, Rire à un artiste de music-hall où il sera permis de s’y prome­ lumière, chaque salle sera une véri­ son bureau resté en l’état, avec ner, plusieurs univers promis : table scène de théâtre. » Pour y par­ notamment l’encre sur la mo­ 78, dans les écoles et les Au sein de l’écrin immobilier les arts du cirque, la musique venir et ainsi profiter, dès la fin quette, résidu de son stylo­ collèges de la région Île-de- des Yvelines niché dans un ma­ ainsi que la poésie. « Avec Jacques de l’année, de visites guidées et plume secoué ! Enfin, « la salle de France pour développer leur projections vidéos sera modulable connaissance de la langue et pour accueillir des ateliers thémati­ leur confiance en eux (plus de ques destinés aux scolaires et aux 1 000 élèves sensibilisés). adultes : autour de l’écriture, de la Plusieurs coffrets, un livre Sa maison d’enfance poésie, du mime, de la magie, du disque pour le jeune public et , des arts du cirque, autant de un album de mise en musique thèmes chers à Raymond Devos ». des textes de Raymond Devos est à vendre, à Tourcoing Bien qu’un peu à l’écart, la Mai­ seront édités par Universal Au 34 de la rue de l’Yser, teau mouscronnois des Tourel­ un hammam. Comme il avait son­musée installée dans la com­ Music. Les éditions du Cherche- les. La demeure est située à quel­ l’habitude de le faire lorsqu’il mune boisée de 7 700 (tiens, Midi publient en parallèle des la maison de jeunesse ques centaines de mètres du était dans la région, l’artiste donc !) habitants sera aisément livres pour enfants et de l’artiste est à Risquons­Tout, au 34 de la rue de était passé à l’improviste lors­ accessible via le RER. « La Mai­ adolescents illustrant les textes l’Yser qui est le prolongement de que les actuels propriétaires ve­ son­musée est en attente d’une label­ de Devos. Et la radio online vendre pour 270 000 €. « notre » chaussée de Lille. Le naient de s’y installer relaient lisation « Maison des Illustres » par Raymond Devos diffuse en couple Vervelle habite ces nos confrères. « C’était il y a 15 le Ministère de la Culture et de la boucle les spectacles… » 300 m2 depuis le début des an­ ans. Nous venions à peine de dé­ Communication. » >www.radioramonddevos.com écidément, l’actualité con­ nées 2000 et souhaite s’en séparer ménager et nous étions en train de Nous ne me manquerons bien cernant Raymond Devos se aujourd’hui pour 270 000 € (hors faire des travaux, il a frappé mais évidemment pas de couvrir cette D vit à tous les niveaux. Nos frais de notaire). L’espace compte il n’y avait personne. » Il avait inauguration aux portes de l’hi­ confrères de La Voix du Nord une seconde maison dans le jar­ alors laissé un message sur la ver car, si Raymond Devos n’a viennent ainsi de relayer l’infor­ din que le couple louait jusqu’à porte. « Il nous a écrit qu’il était vécu que très peu d’années chez mation selon laquelle la maison présent et qui fut l’ancien bureau passé, et qu’il n’avait pas reconnu nous, il a tout de même permis natale de Raymond Devos, à du père de Raymond Devos. La la porte d’entrée qui avait changé. de faire apparaître le nom de Tourcoing, était à vendre. Celle­là maison a un peu évolué puisque Peu de temps après il est tombé « Mouscron » dans les diction­ même où les parents de l’artiste la chambre du petit Raymond est malade, nous n’avons pas eu la naires et autres guides… ■ ont déménagé en quittant le châ­ aujourd’hui une salle de bains et chance de le voir. » ■ T.T. >www.fondationraymonddevos.org – www.facebook.com/FondationRaymondDevos 2 JUIN 2016 Double page 122 731 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016

Document:/Centre_France/Production_en_cours/Magazine/Pages/MDIM3010-04-05-PANO DEVOS.pgl Centre France/Echo ... 30/10/2016 Auteur:obohin Date:29/10/2016 12:13:22

30 OCTOBRE 2016 Double page - 27 683 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016

18 DIMANCHE 30 OCTOBRE 2016 L'ÉCHO RÉPUBLICAIN L'ÉCHO RÉPUBLICAIN DIMANCHE 30 OCTOBRE 2016 19 Reportage

La maison de l’humoriste est transformée en musée vivant, à Saint-Rémy-les-Chevreuse (Yvelines) « On a l’impression que Raymond Devos vous invite chez lui Raymond va revenir »

Le visage de l’artiste surgit, rigolard, à travers une baie vitrée. La maison de Raymond Devos a été ■ BIO EXPRESS transformée en un musée ludique 9 novembre 1922. Naissan- qui est riche de documents, d’objets ce de Raymond Devos à Mouscron, en Belgique. et de bonne humeur. 1935. Arrête ses études à NOTES. Hervé Guido a vécu de longs moments de répétition d ans l’âge de 13 ans en raison la maison. « On parlait de tout car Raymond s’intéressait à tout. » Olivier Bohin membres de la fondation des problèmes financiers de [email protected] Raymond Devos. Cette sa famille. structure est à l’origine du Hervé Guido a accompagné « Raymond cherchait tou- 1948. Premier spectacle co- musée qui présente les au piano Raymond Devos jours à améliorer son spect- mique avec le groupe Les pendant vingt ans. cale, l’enrichir de nouvelles multiples facettes de l’artis- trois cousins, au théâtre du te. « Regardez bien ce docu- Il n’était pas revenu dans idées. On parlait aussi de e stylo-plume n’est Vieux colombier. L ment, c’est son certificat la maison depuis la mort de plein de choses. Tout l’inté- pas refermé de son capu- d’études », commente l’une 1968. Premier recueil de l’artiste et il confesse « avoir ressait. » chon. Sur le bureau style des petites mains d’un mu- sketches, Ça n’a pas de eu un peu peur ». Mais dès Louis-Philippe traînent « Incroyable énergie sée qui transpire « l’âme de sens. Suivront de nombreux qu’il a franchi le seuil de la quelques notes, peut-être Hervé Guido a d’abord été l’artiste, sans naphtaline ni spectacles à Bobino, à porte d’entrée, Hervé Guido celles d’un futur sketch… a eu le sourire devant la le professeur de musique de effets ostentatoires ». l’, en province, au Le bureau de Raymond Canada. fantaisie et la poésie qui en- Raymond Devos. Quand son Du rez-de-chaussée, où se premier pianiste est décédé, Devos est intact depuis que 1986. Grand Prix du Théâtre veloppent les lieux. « J’ai eu nichent la loge de l’artiste il l’a remplacé pour ses son propriétaire s’est envolé de l’Académie Français. le sentiment que tout allait et diverses récompenses recommencer, que Ray- spectacles. C’est lui qui, en- au paradis des , un 1996. Un jour sans moi (Molière, Victoire de la mu- mond allait revenir et que tre autres, jouait un mor- certain 15 juin 2006. (Plon). Premier recueil de sique, etc.) sous globe, le vi- l’on allait repartir en tour- ceau de ragtime annonçant Alors mesdames, mes- siteur emprunte un large sketches, Ça n’a pas de sieurs, comme le disait si née. » l’arrivée du jongleur de escalier en pierre qui le sens. mots. « Sur scène, c’était un souvent l’humoriste quand En montant au deuxième mène dans une vaste salle 2001. Grand prix de l’hu- autre homme avec une il brûlait les planches, le étage, Hervé Guido s’est re- donnant sur le parc. Ray- mour de la Sacem. énergie incroyable. Quand il musée Raymond-Devos est mis au piano. C’est là qu’il mond Devos s’affiche sur 15 juin 2006. Décède à son répétait avec Raymond De- est tombé malade, il me di- un beau voyage dans l’inti- les murs et donne l’impres- domicile de Saint-Rémy-les- vos. Plus que des répéti- sait toujours : “On va re- mité d’un artiste qui, avec sion d’inciter le visiteur à Chevreuse. tions, des moments de vie. monter sur scène”. » ■ son musée, offre un vrai jouer des multiples instru- 14 juin 2009. Création de spectacle. Il a été mis en ments exposés. Alors ici, scène, aménagé, créé, réali- la fondation Raymond-De- mesdames et messieurs, il y vos. sé et éclairé par les a une harpe, un tuba, utilisé « Ils testaient ses meilleurs de leur catégorie. Novembre 2016. Ouverture notamment dans le sketch du musée Raymond-Devos. Des stars Mon manège à moi , une sketches sur nous » de la scénographie clarinette “molle”… et une La scénographie est signée scie musicale avec son ar- Olivier Desportes (Fête des cher. lumières de Lyon), les tra- “Les enfants de Devos” vaux d’architecture Philippe Le musée a le grand méri- Burban, et les éclairages te de dévoiler le vaste héri- Jacques Rouveyrollis qui a tage culturel d’un artiste signé les lumières des qui était bien plus qu’un ra- BONNE HUMEUR. Œuvre d’une vingtaine de passionnés, le musée renferme les objets, instruments et documents de l’artis te Raymond Devos. « Il y a ici toute son âme, tout son héritage destiné à toutes les générations, notamment les jeunes ». PHOTO : shows des plus grandes conteur d’histoires, absur- OLIVIER BOHIN stars. des souvent, poétiques, tou- De nombreux interve- jours. pianiste, Hervé Guido, en- partir de 2017. « La grande tante concrétisation. Il est nants ont travaillé bénévo- Il suffit de monter au der- veloppe les lieux d’une mé- fierté du maître des lieux le fruit d’un legs de l’artiste lement par amitié pour ce- nier étage pour découvrir lodie entraînante. On a était d’être cité dans les ma- à la commune de Saint-Ré- Molière est toujours dans son bureau… lui qui disait : “Moi, je suis l’étendue des centres d’in- l’impression que Raymond nuels scolaires. C’était un my-les-Chevreuse, explique vous. Et vous, vous êtes térêt d’un homme qui, pe- Devos va surgir et nous ra- prince de la grammaire, des Anne Jancel, membre de la INTÉRIEUR C’est ici que sont nés de nombreux sketches. Rien ne tous les autres que je suis. tit, rêvait devant les clowns. conter que « son immeuble mots et de leurs détourne- fondation Devos et ex-ad- INVESTISSEMENT. Membres de la fondation Raymond-Devos, Fran- manque dans le bureau de C’est vous dire si nous som- Ce “deuxième bureau”, est sens dessus dessous. jointe au maire de Saint-Ré- çoise Gossaire, Guy Loriot sont, avec Renaud Merle, l’un des con- ments. » Raymond Devos. L’écharpe mes très proches” ». « son petit musée », est un Tous les locataires du des- my-lès-Chevreuse. « La cepteurs du nouveau musée. rouge est posée sur le fauteuil Raymond Devos a vécu immense capharnaüm où sous voudraient habiter au commune n’a pas touché un centime. Dans son testa- en cuir du maître des lieux. dès 1963 dans cette pro- un réseau de trains électri- dessus. Tout cela parce que « Il adorait faire Malgré un rythme effréné de fois les premiers specta- e ment, Raymond Devos lui Quand il écrit, Raymond Devos priété du XIX siècle, à ques côtoie la maquette le locataire qui est au-des- teurs de ses folles histoires. la circulation demandait de créer une est sous le regard d’un portrait tournées, Raymond Devos Saint-Rémy-les-Chevreuse d’un théâtre italien, un vio- sus est allé raconter par en Guy Loriot, de la fonda- fondation afin de conserver de Molière. Deux ou trois aimait rencontrer la popula- (Yvelines). « C’était son ha- lon, des masques à l’effigie dessous que l’air que l’on devant chez lui » tion des Amis de Raymond l’ensemble de ses biens. » dictionnaires à la couverture tion de Saint-Rémy-les-Che- vre de paix, son lieu d’ins- de Devos, son costume bleu respirait à l’étage au-dessus Devos, témoigne : « Il testait Le musée est aussi un usagée encombrent son vreuse. piration. » La bâtisse à la fa- clair, son tracteur de scène était meilleur que celui ses sketches sur nous. Dès beau cadeau pour la com- bureau. La bibliothèque est L’humoriste s’est beau- çade blanche domine un ou tout bonnement une qu’on respirait en des- qu’il se trouvait avec plus mune. Raymond Devos y encombrée de livres sur l’art, coup investi dans sa com- parc arboré traversé par un sonnette de vélo. « Tout sous ». Les élèves du Djamel de deux personnes, il consi- était très attaché. Un habi- de pochettes colorées mune. Dès qu’il le pouvait, bras de la rivière Yvette. l’intéressait. Pour lui, une Les “enfants de Devos” se- comedy club ou les humo- renfermant des documents l’artiste donnait des repré- dérait avoir un public. La « Des cerfs s’y aventurent. sonnette de vélo était aussi ristes youtubeurs, tant pri- tant raconte que « l’artiste discussion basculait tou- ront les bienvenus dans ce adorait faire la circulation mais aussi quelques photos sentations « dont les bénéfi- Raymond les appelait “ses importante qu’une harpe. » sés des jeunes générations, jours vers ses histoires ima- lieu qui veut perpétuer devant sa maison ». L’histoi- personnelles, dont un portrait ces étaient reversés à une biches” », confie l’un des Ce matin-là, son fidèle l’œuvre du jongleur de ont de la concurrence. de l’artiste, divers gadgets. On œuvre locale ». Clarinettis- ginées. » « Raymond Devos fait rire re ne dit pas s’il s’est rendu mots auprès des jeunes gé- au rond-point tout proche trouve même quelques te, il faisait partie de la so- mes petits-enfants », confie, Son ultime regret ■ L’ouverture est prévue le 16 novembre nérations. « On souhaite de chez lui pour remettre coquillages et un bilboquet ! ciété musicale de Saint-Ré- Une salle de spectacle qu’ils viennent ici et s’ap- sans rire, l’un des petites un peu d’ordre auprès du Quelques dessins griffonnés my. Ses interventions lors portera prochainement son par le propriétaire des lieux Des portes ouvertes seront organisées pour les Saint-Rémois les proprient son œuvre », pré- mains du musée de l’artis- laitier, du corbillard, du po- de concerts ou de réunions nom. Malgré son investisse- 11, 12 et 13 novembre. La maison-musée Raymond-Devos sera cise Françoise Gossaire, ad- te… immortel ! licier, « et de tous les autres témoignent de l’étendue de son publiques restent gravées ment personnel, Raymond ensuite ouverte au grand public à partir du 16 nove mbre, du ministrative de la fondation De son vivant, Raymond qui tournaient depuis long- registre. Les crayons ne lui dans la mémoire locale. Devos avait confié peu de Raymond-Devos. Elle expli- Devos était attaché à laisser temps »…Un sketch culte à servaient pas uniquement à « Quand il montait sur scè- temps avant sa disparition mercredi au dimanche, de 14 à 17 heures, sur réserv ation. écrire. Tarif : 7 € (4 €, réduit). Tél. 01.30.47.76.71. que que des animations de- une trace de son œuvre. Cet revoir au musée, mesda- ne, c’était tout un sketch. » « son regret de ne pas en vraient y être organisées à établissement en est l’écla- mes, messieurs ! ■ Les habitants ont été par- avoir fait plus ». ■ Document:/Centre_France/Production_en_cours/Magazine/Pages/MDIM3010-04-05-PANO DEVOS.pgl Centre France/Echo ... 30/10/2016 Auteur:obohin Date:29/10/2016 12:13:22

30 OCTOBRE 2016 Double page - 27 683 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016

18 DIMANCHE 30 OCTOBRE 2016 L'ÉCHO RÉPUBLICAIN L'ÉCHO RÉPUBLICAIN DIMANCHE 30 OCTOBRE 2016 19 Reportage

La maison de l’humoriste est transformée en musée vivant, à Saint-Rémy-les-Chevreuse (Yvelines) « On a l’impression que Raymond Devos vous invite chez lui Raymond va revenir »

Le visage de l’artiste surgit, rigolard, à travers une baie vitrée. La maison de Raymond Devos a été ■ BIO EXPRESS transformée en un musée ludique 9 novembre 1922. Naissan- qui est riche de documents, d’objets ce de Raymond Devos à Mouscron, en Belgique. et de bonne humeur. 1935. Arrête ses études à NOTES. Hervé Guido a vécu de longs moments de répétition d ans l’âge de 13 ans en raison la maison. « On parlait de tout car Raymond s’intéressait à tout. » Olivier Bohin membres de la fondation des problèmes financiers de [email protected] Raymond Devos. Cette sa famille. structure est à l’origine du Hervé Guido a accompagné « Raymond cherchait tou- 1948. Premier spectacle co- musée qui présente les au piano Raymond Devos jours à améliorer son spect- mique avec le groupe Les pendant vingt ans. cale, l’enrichir de nouvelles multiples facettes de l’artis- trois cousins, au théâtre du te. « Regardez bien ce docu- Il n’était pas revenu dans idées. On parlait aussi de e stylo-plume n’est Vieux colombier. L ment, c’est son certificat la maison depuis la mort de plein de choses. Tout l’inté- pas refermé de son capu- d’études », commente l’une 1968. Premier recueil de l’artiste et il confesse « avoir ressait. » chon. Sur le bureau style des petites mains d’un mu- sketches, Ça n’a pas de eu un peu peur ». Mais dès Louis-Philippe traînent « Incroyable énergie sée qui transpire « l’âme de sens. Suivront de nombreux qu’il a franchi le seuil de la quelques notes, peut-être Hervé Guido a d’abord été l’artiste, sans naphtaline ni spectacles à Bobino, à porte d’entrée, Hervé Guido celles d’un futur sketch… a eu le sourire devant la le professeur de musique de effets ostentatoires ». l’Olympia, en province, au Le bureau de Raymond Canada. fantaisie et la poésie qui en- Raymond Devos. Quand son Du rez-de-chaussée, où se premier pianiste est décédé, Devos est intact depuis que 1986. Grand Prix du Théâtre veloppent les lieux. « J’ai eu nichent la loge de l’artiste il l’a remplacé pour ses son propriétaire s’est envolé de l’Académie Français. le sentiment que tout allait et diverses récompenses recommencer, que Ray- spectacles. C’est lui qui, en- au paradis des clowns, un 1996. Un jour sans moi (Molière, Victoire de la mu- mond allait revenir et que tre autres, jouait un mor- certain 15 juin 2006. (Plon). Premier recueil de sique, etc.) sous globe, le vi- l’on allait repartir en tour- ceau de ragtime annonçant Alors mesdames, mes- siteur emprunte un large sketches, Ça n’a pas de sieurs, comme le disait si née. » l’arrivée du jongleur de escalier en pierre qui le sens. mots. « Sur scène, c’était un souvent l’humoriste quand En montant au deuxième mène dans une vaste salle 2001. Grand prix de l’hu- autre homme avec une il brûlait les planches, le étage, Hervé Guido s’est re- donnant sur le parc. Ray- mour de la Sacem. énergie incroyable. Quand il musée Raymond-Devos est mis au piano. C’est là qu’il mond Devos s’affiche sur 15 juin 2006. Décède à son répétait avec Raymond De- est tombé malade, il me di- un beau voyage dans l’inti- les murs et donne l’impres- domicile de Saint-Rémy-les- vos. Plus que des répéti- sait toujours : “On va re- mité d’un artiste qui, avec sion d’inciter le visiteur à Chevreuse. tions, des moments de vie. monter sur scène”. » ■ son musée, offre un vrai jouer des multiples instru- 14 juin 2009. Création de spectacle. Il a été mis en ments exposés. Alors ici, scène, aménagé, créé, réali- la fondation Raymond-De- mesdames et messieurs, il y vos. sé et éclairé par les a une harpe, un tuba, utilisé « Ils testaient ses meilleurs de leur catégorie. Novembre 2016. Ouverture notamment dans le sketch du musée Raymond-Devos. Des stars Mon manège à moi , une sketches sur nous » de la scénographie clarinette “molle”… et une La scénographie est signée scie musicale avec son ar- Olivier Desportes (Fête des cher. lumières de Lyon), les tra- “Les enfants de Devos” vaux d’architecture Philippe Le musée a le grand méri- Burban, et les éclairages te de dévoiler le vaste héri- Jacques Rouveyrollis qui a tage culturel d’un artiste signé les lumières des qui était bien plus qu’un ra- BONNE HUMEUR. Œuvre d’une vingtaine de passionnés, le musée renferme les objets, instruments et documents de l’artis te Raymond Devos. « Il y a ici toute son âme, tout son héritage destiné à toutes les générations, notamment les jeunes ». PHOTO : shows des plus grandes conteur d’histoires, absur- OLIVIER BOHIN stars. des souvent, poétiques, tou- De nombreux interve- jours. pianiste, Hervé Guido, en- partir de 2017. « La grande tante concrétisation. Il est nants ont travaillé bénévo- Il suffit de monter au der- veloppe les lieux d’une mé- fierté du maître des lieux le fruit d’un legs de l’artiste lement par amitié pour ce- nier étage pour découvrir lodie entraînante. On a était d’être cité dans les ma- à la commune de Saint-Ré- Molière est toujours dans son bureau… lui qui disait : “Moi, je suis l’étendue des centres d’in- l’impression que Raymond nuels scolaires. C’était un my-les-Chevreuse, explique vous. Et vous, vous êtes térêt d’un homme qui, pe- Devos va surgir et nous ra- prince de la grammaire, des Anne Jancel, membre de la INTÉRIEUR C’est ici que sont nés de nombreux sketches. Rien ne tous les autres que je suis. tit, rêvait devant les clowns. conter que « son immeuble mots et de leurs détourne- fondation Devos et ex-ad- INVESTISSEMENT. Membres de la fondation Raymond-Devos, Fran- manque dans le bureau de C’est vous dire si nous som- Ce “deuxième bureau”, est sens dessus dessous. jointe au maire de Saint-Ré- çoise Gossaire, Guy Loriot sont, avec Renaud Merle, l’un des con- ments. » Raymond Devos. L’écharpe mes très proches” ». « son petit musée », est un Tous les locataires du des- my-lès-Chevreuse. « La cepteurs du nouveau musée. rouge est posée sur le fauteuil Raymond Devos a vécu immense capharnaüm où sous voudraient habiter au commune n’a pas touché un centime. Dans son testa- en cuir du maître des lieux. dès 1963 dans cette pro- un réseau de trains électri- dessus. Tout cela parce que « Il adorait faire Malgré un rythme effréné de fois les premiers specta- e ment, Raymond Devos lui Quand il écrit, Raymond Devos priété du XIX siècle, à ques côtoie la maquette le locataire qui est au-des- teurs de ses folles histoires. la circulation demandait de créer une est sous le regard d’un portrait tournées, Raymond Devos Saint-Rémy-les-Chevreuse d’un théâtre italien, un vio- sus est allé raconter par en Guy Loriot, de la fonda- fondation afin de conserver de Molière. Deux ou trois aimait rencontrer la popula- (Yvelines). « C’était son ha- lon, des masques à l’effigie dessous que l’air que l’on devant chez lui » tion des Amis de Raymond l’ensemble de ses biens. » dictionnaires à la couverture tion de Saint-Rémy-les-Che- vre de paix, son lieu d’ins- de Devos, son costume bleu respirait à l’étage au-dessus Devos, témoigne : « Il testait Le musée est aussi un usagée encombrent son vreuse. piration. » La bâtisse à la fa- clair, son tracteur de scène était meilleur que celui ses sketches sur nous. Dès beau cadeau pour la com- bureau. La bibliothèque est L’humoriste s’est beau- çade blanche domine un ou tout bonnement une qu’on respirait en des- qu’il se trouvait avec plus mune. Raymond Devos y encombrée de livres sur l’art, coup investi dans sa com- parc arboré traversé par un sonnette de vélo. « Tout sous ». Les élèves du Djamel de deux personnes, il consi- était très attaché. Un habi- de pochettes colorées mune. Dès qu’il le pouvait, bras de la rivière Yvette. l’intéressait. Pour lui, une Les “enfants de Devos” se- comedy club ou les humo- renfermant des documents l’artiste donnait des repré- dérait avoir un public. La « Des cerfs s’y aventurent. sonnette de vélo était aussi ristes youtubeurs, tant pri- tant raconte que « l’artiste discussion basculait tou- ront les bienvenus dans ce adorait faire la circulation mais aussi quelques photos sentations « dont les bénéfi- Raymond les appelait “ses importante qu’une harpe. » sés des jeunes générations, jours vers ses histoires ima- lieu qui veut perpétuer devant sa maison ». L’histoi- personnelles, dont un portrait ces étaient reversés à une biches” », confie l’un des Ce matin-là, son fidèle l’œuvre du jongleur de ont de la concurrence. de l’artiste, divers gadgets. On œuvre locale ». Clarinettis- ginées. » « Raymond Devos fait rire re ne dit pas s’il s’est rendu mots auprès des jeunes gé- au rond-point tout proche trouve même quelques te, il faisait partie de la so- mes petits-enfants », confie, Son ultime regret ■ L’ouverture est prévue le 16 novembre nérations. « On souhaite de chez lui pour remettre coquillages et un bilboquet ! ciété musicale de Saint-Ré- Une salle de spectacle qu’ils viennent ici et s’ap- sans rire, l’un des petites un peu d’ordre auprès du Quelques dessins griffonnés my. Ses interventions lors portera prochainement son par le propriétaire des lieux Des portes ouvertes seront organisées pour les Saint-Rémois les proprient son œuvre », pré- mains du musée de l’artis- laitier, du corbillard, du po- de concerts ou de réunions nom. Malgré son investisse- 11, 12 et 13 novembre. La maison-musée Raymond-Devos sera cise Françoise Gossaire, ad- te… immortel ! licier, « et de tous les autres témoignent de l’étendue de son publiques restent gravées ment personnel, Raymond ensuite ouverte au grand public à partir du 16 nove mbre, du ministrative de la fondation De son vivant, Raymond qui tournaient depuis long- registre. Les crayons ne lui dans la mémoire locale. Devos avait confié peu de Raymond-Devos. Elle expli- Devos était attaché à laisser temps »…Un sketch culte à servaient pas uniquement à « Quand il montait sur scè- temps avant sa disparition mercredi au dimanche, de 14 à 17 heures, sur réserv ation. écrire. Tarif : 7 € (4 €, réduit). Tél. 01.30.47.76.71. que que des animations de- une trace de son œuvre. Cet revoir au musée, mesda- ne, c’était tout un sketch. » « son regret de ne pas en vraient y être organisées à établissement en est l’écla- mes, messieurs ! ■ Les habitants ont été par- avoir fait plus ». ■ 31 OCTOBRE 2016 Demi page 315 159 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016

lundi 31 octobre 2016 LE FIGARO 26 CULTURE )(  ' $' # + $ # PATRIMOINE #$"&$$  %,(-$ '#&$' #& &$, '# &$ 1' $'$%, ' %!#-#'1#%$%"&& $#,& '#%& $!% ,#' %

çoit un buste de Beethoven et, juste à ’ARMELLE HÉLIOT l’arrière, sur une étagère, Bécassine. Il y [email protected] a des instruments à cordes, un bando- ENVOYÉE SPÉCIALE À SAINT-RÉMY-LÈS-CHEVREUSE néon, des instruments miniatures. Car il était à la fois virtuose et clown. est une jolie maison blan- che de style Mansart, qui se love en Impliqué dans la vie du village Ccontrebas de la route. Une courette la Un train électrique, des jouets, des car- sépare d’un bâtiment plus petit, havre tes, des jeux. Une petite table sur la- pour les camarades de passage et quelle il préférait travailler. Un tableau aujourd’hui des bureaux pour l’Asso- noir sur lequel il y a encore des mots ciation des amis qui travaille en harmo- tracés à la craie, de sa main et sur le nie avec la fondation. Cette élégante plateau de la table, des feuillets, de sa demeure domine un parc en pente dou- main aussi. C’est comme si ce poète de ce qui court vers un étroit cours d’eau l’étrange venait de quitter la pièce où et se ferme, plus loin, par un étang. À un mannequin porte son costume bleu main droite, sous les arbres immenses et son écharpe rouge. « Dans son agen- on aperçoit une grange de bois, une ca- da, on trouve, se suivant, le téléphone de bane surdimensionnée : dedans, des Jean Dutourd et celui de Marguerite Du- agrès, un trampoline. C’est là que tous ras, dit en souriant François Morel. Le les matins, dans les premières années cercle de ses amis, de ses admirateurs de sa vie à Saint-Rémy-lès-Chevreuse était immense et il ne s’est jamais refer- (Yvelines), Raymond Devos s’exerçait, mé. » L’amitié le guidait en tout et cette maintenait la forme physique d’athlète amitié vibre dans sa maison musée. qu’exigeaient ses spectacles. N’ayant pas d’enfant, et après avoir Avec Simone Beguin, son épouse de- veillé à sa famille proche, Raymond De- puis 1959, ils avaient quelque temps ha- vos a fait de Saint-Rémy-lès-Chevreu- bité Saint-Maur-des-Fossés. Un jour, se son légataire universel. À charge visitant un ami, ils avaient été séduits pour la commune de créer une fonda- par le charme de la vallée et de ce mer- tion et d’aider les jeunes artistes. veilleux village. Puis, ils trouvèrent leur François Morel dans le grenier de la maison-musée consacrée à Raymond Devos. FRANÇOIS BOUCHON/ LE FIGARO Les personnes qui veillent sur le lieu maison, ce parc où les chiens pouvaient le connaissaient depuis des années et se courir tout leur saoul et où toutes sortes maine de l’imagination et des éternels breux sketchs ou suivre les débuts de la d’objets hétéroclites. Toute une vie, souviennent avec chaleur et pudeur de d’animaux s’aventuraient. C’était en verts, paradis. Pour l’émission « Le Fou vie de celui qui dut quitter l’école à tout un art. « Regardez cette bibliothè- lui, qui, parfois le dimanche, quand il y 1963 et c’est là que Raymond Devos du roi » de Stéphane Bern, François 13 ans alors qu’il était un très bon élève que. Des ouvrages de fantaisie, comme avait beaucoup de voitures sur la route s’est éteint le 15 juin 2006. Morel avait composé « Dieu et Devos ». à cause d’un revers de fortune familial des livres sur la Shoah, des encyclopé- de Paris, assurait lui-même la circula- Dix ans plus tard, le 7 novembre, à Ce dernier l’apprécia et lui demanda de et de la mort prématurée de son père. dies, des dictionnaires bien sûr et tant de tion ! Il était d’un abord très facile et deux jours de son anniversaire (il aurait redire ce texte pour ses 80 ans. Une Toute sa vie, Devos étudia. Toute sa livres sur la langue française qui le pas- complètement plongé dans la vie du eu 94 ans le 9 novembre), Audrey vraie complicité était née. vie, il se plongea dans les livres. Il ap- sionnait. » village, donnant des spectacles dans la Azoulay elle-même inaugurera le Mu- prit tout. Après des débuts au théâtre, il Jacques Rouveyrollis signe les lumiè- salle polyvalente qui, désormais, porte sée Raymond-Devos, dans cette maison Beethoven et Bécassine inventa son royaume et ce royaume, res, Claude Wargnier le son. Au débou- son nom. On n’en finirait pas de par- tant aimée. Il y recevait ses amis, accep- Ce n’est pas sans émotion que celui qui c’est cette pièce du haut, conservée ché de l’escalier, des masques de bron- courir cet ensemble très réussi, très tait les journalistes. Mais rares étaient est actuellement à l’affiche du Rond- dans son jus, qui en témoigne de ma- ze à l’effigie de l’artiste et son profil en original et poétique. Tout lui ! ceux qui montaient jusqu’au dernier Point, à Paris, avec un superbe récital nière bouleversante. « On devine l’en- ombre. « Ce qui frappe, évidemment, Maison-Musée Raymond-Devos, 10, rue étage. Le grenier, la caverne d’Ali Baba, de chansons, La Vie (titre provisoire), fance jamais éteinte, on voit respirer d’entrée, ce sont tous ces instruments, de Paris, Saint-Rémy-lès-Chevreuse (78). la chambre d’un éternel enfant. Fran- s’aventure dans les pièces, les étages. l’autodidacte jamais las de comprendre, dont il savait parfaitement jouer », souli- Les 11, 12, 13 novembre, accès gratuit pour çois Morel, qui vient de lui consacrer un Le rouge domine dans la scénographie. de savoir », note François Morel, aussi gne Morel, émerveillé. Des instruments les habitants du village. Ouverture au public spectacle après un livre fervent, a visité Photos, affiches, documents, objets, intimidé que tout visiteur en décou- à vent, cuivres astiqués, magnifiques. le 16 novembre, du mercredi au dimanche, pour nous, en avant-première, ce do- souvenirs, vidéos pour revoir de nom- vrant l’intimité de cet antre débordant Un grand piano noir sur lequel on aper- de 14 heures à 17 heures. Entrée : 6 €.

“Une invitation au voyage dans une peinture aux énigmes infinies” TÉLÉRAMA . 1*'&&/ #' !$$ THÉÂTRE01%###&)$ , %,#  #% # %%# %% , $ % % %1#& %$$$!%"&

enre souvent très séduisant, la comédie sentimentale s’ap- puie sur quelques structures simples. Que l’on s’enchante, au Théâtre Édouard VII à sui- Gvre le duel à fleurets mouchetés de Béré- nice Bejo et Stéphane De Groodt, dirigés par Bernard Murat dans Tout ce que vous voulez de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière ou que l’on découvre la nouvelle pièce de Murielle Magellan à l’Atelier, on peut circonscrire le propos à la merveilleuse formule inventée il y a bien longtemps par Michel Deville dans son film de 1970, L’Ours et la Poupée. Soit Gaspard, musicien rugueux, Jean-Pierre Cassel et Brigitte Bardot, Felicia. Dans L’Éveil du chameau, la ravissante Barbara Schulz et Pascal Elbé dans L’Éveil Maryse (Barbara Schulz) ne porte pas de du chameau. RAYMOND DELALANDE/SIPA minikilt mais une petite jupe de bour- geoise. Elle fait irruption dans le bureau ne semble intéressé que par son travail. de Mickaël (Pascal Elbé), qui a l’air sur- Dans la partition de cet homme égoïste et mené, nerveux, peu disponible et qui est braque, dont on discerne d’anciennes secondé par une très jolie assistante, blessures, une fêlure, Pascal Elbé, rare au Valérie Decobert. N’en disons pas plus : théâtre, impose sa personnalité atta- Le Mystère l’argument est tiré par les cheveux. chante. Murielle Magellan est un peu dans la dé- Barbara Schulz, elle, apporte beaucoup monstration : « Je voulais confronter deux à Maryse, épouse bien comme il faut, fi- visions du monde…, dit-elle. Je voulais dèle, aimante, qui vient demander des montrer… » La pièce porte la trace de comptes à un homme qu’elle ne connaît cette volonté avec les adresses à la salle pas. Il la renvoie, mais elle est comme un JÉRÔME BOSCH de Maryse, une caractérisation un peu chat. Elle se glisse dans sa vie et se prend un film de JOSÉ LUIS LÓPEZ-LINARES 26 surlignée des personnages, voire brutale. au piège de celui qui lui résiste. Le char- Mais la mise en scène et la direction de me et l’intelligence de l’interprète effa- OCT. jeu donnée par Anouche Setbon, dans un cent toute maladresse des dialogues. Il y a Avec la participation de SALMAN RUSHDIE, ORHAN PAMUK, WILLIAM CHRISTIE, décor et des costumes d’Oria Puppo, de l’allégresse sur ce plateau et le public MIQUEL BARCELÓ, CAI GUO-QIANG, RENÉE FLEMING… donnent de l’allant, de l’esprit, de la lé- est enchanté. I gèreté à l’intrigue. A. H. « L’Éveil du chameau », Théâtre de l’Atelier Une épouse bien comme il faut (Paris XVIIIe), du mardi au samedi à 19 heures, Et surtout le talent des trois comédiens samedi à 16 h 30. Tél. : 01 46 06 49 24. balaye toutes les réserves que l’on pour- « Tout ce que vous voulez », Édouard VII www.epicentrefilms.com rait avoir. La fine Valérie Decobert laisse (Paris IXe), à 21 heures du mardi au samedi,  bien entendre ce qui la lie profondément à 16 heures le samedi, 15 h 30 le dimanche. à ce patron bougon, soupe-au-lait, qui Tél. : 01 47 42 59 92. DU 3 AU 9 NOVEMBRE 2016 Brève 571 278 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016 7 NOVEMBRE 2016 3/4 de page 208 978 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016

LUNDI 7 NOVEMBRE 2016 LE PARISIEN 25 www.leparisien.fr LOISIRSSpectacles & culture Bienvenue chez Raymond Devos HOMMAGE Transformée en musée, la maison de l’humoriste, dans la vallée de Chevreuse, est inaugurée aujourd’hui, dix ans après sa mort.

cela en 2009 », raconte Fran- PAR CHRISTOPHE LEVENT çoise Gossare, l’une des admi- « Jamais de nistratrices. Comme dans un théâtre, tout routine avec lui » e brigadier est dans se décline en rouge et gris. Le HERVÉ GUIDO, PIANISTE un coin, à l’entrée. Il couloir des récompenses affi- Lne monte pas la garde che deux Molières et un certifi- PENDANT dix-huit ans, Hervé mais reste prêt à cat d’études, son seul diplôme. Guido (notre photo), pianiste frapper. Un, deux, trois coups… Dans la salle à manger, une mais aussi partenaire de jeu, a pour que le rideau s’ouvre et grande bibliothèque rassemble accompagné Raymond Devos dévoile l’univers d’un jongleur Molière, Marcel Aymé ou Cour- sur scène, après avoir été son de mots, acrobate de l’absurde teline, ses auteurs préférés, professeur de piano. Il était et clown musicien : Raymond mais aussi des photos, notam- aussi, en voisin, un habitué de Devos, disparu il y a dix ans, en ment de Brassens, et des objets la maison de Saint-Remy. Il 2006. Transformée en musée, hétéroclites. Ses fétiches, com- nous raconte « son » Devos : sa maison de Saint-Rémy-lès- me un Meccano, mais aussi « Il était exigeant mais très Chevreuse (Yvelines), son ha- une statue du « Penseur » de respectueux. On discutait vre de paix pendant quarante- Rodin qu’il emmenait avec lui toujours et notamment dans trois ans, sera inaugurée en tournée. Sur le mur, une bat- le grenier de la maison où il aujourd’hui par la ministre de la terie d’écrans propose un abé- avait son piano et où nous Culture, Audrey Azoulay, en cédaire interactif. Tapez sur la travaillions. Il n’y a que si présence de beaucoup d’amis lettre P et savourez l’extrait quelque chose ne fonctionnait de l’humoriste, dont Dany d’un sketch où il compare le pas sur scène qu’il pouvait se Boon, Michel Boujenah ou Line duel politique droite-gauche à mettre en colère. Il travaillait Renaud. un bandonéon… Plus loin, sa tout le temps. Il avait sans En bordure de la nationale, loge reconstituée s’orne d’une cesse des idées. Il essayait l’endroit ne paie pas de mine. boîte de nez rouges et d’une des tas de choses. Sa grande Joli pavillon parmi d’autres, il clarinette. force, c’était cet appétit est juste signalé par un gros insatiable. Avec lui, il n’y avait rond rouge, clin d’œil au nez de LE GRENIER, SON ANTRE jamais de routine. Ce musée,

clown cher à Devos. Au fond du Au premier étage, un grand AFP/ALAIN JOCARD au début, j’ai trouvé que ce parc, devant la bâtisse blanche, écran diffuse en boucle les Dès le hall n’était pas une bonne idée. coule une rivière. « Quand sketchs les plus célèbres de d’entrée, l’esprit en scène a gardé le côté grand d’hui ressuscite un peu par la C’était un peu chez moi… Mais vous avez ça, vous remerciez le « Ouï dire » à « L’homme existe, absurde et fin bazar de l’endroit, mélange de grâce de ce musée-maison. quand j’ai vu le grenier Seigneur ou quelqu’un je l’ai rencontré ». La salle de de Devos, livres, de cassettes audio, d’ob- aménagé, j’ai retrouvé d’autre », disait son illustre pro- musique rassemble les quel- orfévre de jets, de tableaux, de trains élec- MAISON-MUSÉE RAYMOND l’émerveillement que j’avais priétaire. que… 17 instruments dont sa- l’humour et des triques et autres jouets divers, DEVOS, 10, rue de Paris à Saint- quand je venais le voir. » L’intérieur, après trois ans de vait jouer Raymond Devos : mots, accueille autour d’un piano et d’une co- Rémy-lès-Chevreuse (78). travaux, a été entièrement réa- harpe, piano, tuba… Son bureau, le visiteur. lonne Morris centrale ! L’en- Ouverture gratuite les 11, 12 et ménagé pour offrir aux visi- peuplé de dictionnaires et de droit ressemble autant à un ca- 13 novembre pour les habitants teurs une plongée dans l’uni- boîtes à musique, raconte le binet de curiosités qu’à la de Saint-Rémy. Ouverture au vers Devos. « C’est lui qui a parcours de l’artiste et présente chambre — il y a un lit dans un public le 16. Du mercredi au souhaité cette ouverture au pu- ses carnets de travail. coin — d’un grand enfant. Celui dimanche, de 14 heures à blic en faisant de la commune Il faut monter encore quel- que Devos, au fond, était resté. 18 heures. Tarif : 7 € (TR : 4 €). de Saint-Rémy son légataire ques marches pour entrer vrai- Celui qui, au-delà de sa poésie Gratuit pour les enfants. universel (NDLR : Raymond ment dans l’antre de Devos. Le et de sa science des mots, sa- Tél. 01.30.47.76.71.

Devos n’avait pas d’enfant). grenier, où il se réfugiait pour vait nous entraîner dans son www.fondationraymond DR Une fondation a été créée pour travailler sans relâche. La mise imaginaire. Celui qui aujour- devos.org.

OLYMPIA Zucchero : « Ma chanson pour Paris » Le rockeur italien, en concert à Paris, chantera un titre en souvenir du 13 Novembre. LA CHANSON a été écrite il y a un peu avoir fait une apparition surprise au de la capitulation… », chante Zuc- je parle aussi dans Hey Lord. Je plus d’un an. Juste après le 13 No- concert de U2 à Turin, en septem- chero de sa voix goudronnée, mo- chanterai cette chanson et Streets of vembre. Zucchero, installé jusqu’à bre 2015, j’ai demandé à Bono de ment fort de son dernier album, Surrender à Paris, contre la haine. » demain soir à l’Olympia, la chantera m’écrire un texte sur cette mélodie. brillant retour aux sources d’un EMMANUEL MAROLLE à coup sûr. Elle s’appelle « Streets of Je n’ai pas eu de nouvelles pendant blues, sans chercher un nouveau tu- Surrender (S.O.S.) » (« les Rues de la des semaines et un jour il m’a en- be à tout prix comme « Senza Una @emarolle capitulation »), et a été écrite pour le voyé ces paroles en m’expliquant Donna » ou « Baila ». « L’image que * Zucchero en concert, ce soir et de- chanteur italien de 61 ans par son qu’elle parlait du 13 Novembre. » j’avais pour cet album, c’était les main à l’Olympia. Dernier album pote Bono, le leadeur de U2. « Chaque homme a une ville de la champs de coton, les esclaves. « Black Cat », Polydor, 15,99 €. « J’étais en train de terminer mon Liberté. Pour moi cette ville est Pa- C’était un retour aux racines pour VIDÉO

LP / OLIVIER LEJEUNE nouvel album et j’avais écrit la musi- ris… J’aime Paris. Chaque fois que mieux parler de l’actualité comme www.leparisien.fr Zucchero est en tournée pour que de cette chanson, raconte Zuc- j’essaye de me perdre, j’ai l’impres- celle des réfugiés qui sont un peu les Zucchero nous parle de sa chanson son dernier album, sorti en avril. chero. Je n’avais pas de texte. Après sion de me retrouver sur les routes nouveaux esclaves pour moi, et dont sur les attentats de Paris

twipe_ftp Document:/Centre_France/Paru/20161109/Eure-et-Loir/Pages/JJ Ablis Médecins.pgl Centre France/Echo ... 09/11/2016 Auteur:obohin Date:09/11/2016 08:56:02

26 MERCREDI 9 NOVEMBRE 2016 L'ÉCHO RÉPUBLICAIN ABLIS HARMONIE DE LA POLICE NATIONA- LE. Rambouillet. L’orchestre de l’har- PEU DE PARTICIPANTS. Belote. Jean-Claude Dau- monie de la police nationale donnera villiers, président du Syndicat d’initiative d’Ablis était déçu, samedi après-midi. Il y avait bien peu de un concert de bienfaisance au profit participants au concours de belote organisé à la sa l- des enfants malades ce soir, à 20 h 30, le des fêtes. L’an dernier, vingt-cinq équipes au pôle culturel La Lanterne, place s’étaient affrontées. Cette année, seize seulement s’étaient inscrites. Les habitués de Rambouillet et André-Thome, à Rambouillet. Entrée Sonchamp n’étaient pas là. Seuls les habitués 19 €. Réservation au magasin Carre- d’Ablis et Boinville-le-Gaillard étaient venus. Mais la four du Bel-Air, à l’office de tourisme, 9 NOVEMBRE 2016 bonne humeur était là, au sein de l’équipe de béné- place de la Libération, ou par télé- voles. Parmi les participants, on pouvait toutefois Demi page 27 683 exemplaires diffusés, tendancesrencontrer ACPM Maurice 2016 Henault, président de la Gerbe phone au 06.12.35.277.03. ■ d’Or, et le doyen des joueurs, « 90 ans passés ! », Yves Sineau. ■ Rambouillet Vivre sa ville

SAINT-RÉMY-LÈS-CHEVREUSE ■ Artistes, amis et politiques ont rendu hommage à l ’humoriste disparu en 2006 Le musée Raymond-Devos a été inauguré Le musée Raymond-Devos a été inauguré lundi à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Il a été créé dans la demeure où l’humoriste s’est éteint en 2006.

rtistes, amis, proches et politiques ont inauguré, lundi, le musée Ray- mond-Devos, dans sa Amaison de Saint-Rémy-lès-Che- vreuse (Yvelines), où de nom- breux hommages à l’humoriste touche-à-tout - et à son esprit - ont été rendus. L’humoriste Dany Boon, les comédiens Line Renaud, Fran- çois Morel, Michel Boujenah, le chanteur Yves Duteil, le metteur en scène Robert Hossein, le compositeur Michel Legrand ou encore Alexis Gruss, tous inti- mes de l’artiste, ont salué ce musée né de la volonté d’amis et d’habitants du village. À tra- vers une fondation, ceux-ci ont réalisé le vœu testamentaire de Raymond Devos qui voulait ouvrir sa dernière demeure au public (lire notre édition du 30 octobre 2016). « Subversif sous une apparence bonhomme » PERSONNALITÉS. Robert Hossein, Line Renaud et Valérie Pécresse étaient présents à l’inauguration du musée Raymond-Devos, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. PHOTO AFP Au milieu d’instruments de musique, livres, photos ou ré- Les frères Taloche, les seuls ar- ment digne des plus grands rents français, Raymond Devos Ce musée sera, souligne la compenses qui retracent pas à tistes que Raymond Devos avait recteurs de l’Antiquité grecque » a passé, hors tournées, les qua- fondation, « le premier consacré pas la vie de Raymond Devos, parrainés, étaient également a dit la ministre de la Culture, rante dernières années de sa vie en France à un artiste de Yves Duteil a chanté La langue présents. Audrey Azoulay. La présidente dans cette maison au grand jar- music-hall », un « garçon de chez nous, Michel Legrand Devos était « un petit grain (LR) de la région Île-de-France, authentiquement simple, très din en pente bordé de marron- s’est installé au piano, tandis dans une mécanique générale Valérie Pécresse, a également généreux tout en discrétion, très que François Morel a repris le trop bien huilée », un « subver- rendu un hommage appuyé à niers et traversé par un bras de investi dans la vie communa- célèbre sketch, A Caen les va- sif sous une apparence bon- l’humoriste. l’Yvette. C’est là qu’il s’est éteint le », se rappelle Guy Sautière, cances. homme », « avec un raisonne- Né en 1922 en Belgique de pa- le 15 juin 2006 à l’âge de 83 ans. ex-maire de la commune. ■

RAMBOUILLET ■ Exposition du photographe en résidence Éric Bouttier est visible jusqu’au vendredi 25 novembre L’adolescence en cent clichés au pôle culturel La Lanterne La Ville de Rambouillet accueille de jeunes de Rambouillet et des Si Éric Bouttier a consacré ses des artistes en résidence. communes alentours pour un travaux à la jeune génération, il Le dernier a avoir bénéficié travail sur l’adolescence. a aussi abandonné son appareil d’un tel dispositif est un photo- Le fruit de cette année est au photo pour une caméra vidéo. graphe : Éric bouttier. Ce jeune centre de l’exposition que le Un outil avec lequel il a inter- homme n’est pas arrivé à Ram- photographe présente jusqu’au viewé une personnalité de la vie bouillet en terre inconnue. En vendredi 25 novembre au centre Rambolitaine, Nicole Dannac- effet, lorsqu’il était lycéen, il de- culturel de Rambouillet, La Lan- ker. Du haut de ses plus de meurait au Perray-en-Yvelines terne. Une centaine de clichés 90 ans, elle s’est souvenue de et était élève au lycée Louis- est présentée. ses jeunes années : « à l’époque Bascan de Rambouillet. L’artiste retient « les rencontres de la jeunesse de Mme Dannac- Une jeunesse qui a servi de incroyables avec ces jeunes », a- ker, on passait de l’âge de l’en- fance à, directement, celui trame à son travail durant sa ré- t-il expliqué lors du vernissage. d’adulte. Il n’y avait pas d’in- sidence qui a commencé en oc- « Ils m’ont épaté. Ces ados termédiaire ». ■ tobre 2015. Durant une année, RENCONTRES. Éric Bouttier entouré de quelques-uns de ses jeunes modèles. m’ont ouvert leurs portes, leurs Ariel Schwarz Éric Bouttier a suivi une dizaine univers ». [email protected] 9 NOVEMBRE 2016 Demi page 27 683 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016 Document:/Centre_France/Paru/20161109/Eure-et-Loir/Rambouillet/Textes/JJ Ablis Médecins-devos.xml Auteur:obohin Date:09/11/2016 08:56:50 Caractères : 2314 / Mots: 377 SAINT-RÉMY-LÈS-CHEVREUSE ■ Artistes, amis et politiques ont rendu hommage à l ’humoriste disparu en 2006 Le musée Raymond-Devos a été inauguré Le musée Raymond-Devos a été inauguré lundi à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Il a été créé dans la demeure où l’humoriste s’est éteint en 2006.

rtistes, amis, proches et politiques ont inauguré, lundi, le musée Ray- mond-Devos, dans sa Amaison de Saint-Rémy-lès-Che- vreuse (Yvelines), où de nom- breux hommages à l’humoriste touche-à-tout - et à son esprit - ont été rendus. L’humoriste Dany Boon, les comédiens Line Renaud, Fran- çois Morel, Michel Boujenah, le chanteur Yves Duteil, le metteur en scène Robert Hossein, le compositeur Michel Legrand ou encore Alexis Gruss, tous inti- mes de l’artiste, ont salué ce musée né de la volonté d’amis et d’habitants du village. À tra- vers une fondation, ceux-ci ont réalisé le vœu testamentaire de Raymond Devos qui voulait ouvrir sa dernière demeure au public (lire notre édition du 30 octobre 2016). « Subversif sous une apparence bonhomme » PERSONNALITÉS. Robert Hossein, Line Renaud et Valérie Pécresse étaient présents à l’inauguration du musée Raymond-Devos, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. PHOTO AFP Au milieu d’instruments de musique, livres, photos ou ré- Les frères Taloche, les seuls ar- ment digne des plus grands rents français, Raymond Devos Ce musée sera, souligne la compenses qui retracent pas à tistes que Raymond Devos avait recteurs de l’Antiquité grecque » a passé, hors tournées, les qua- fondation, « le premier consacré pas la vie de Raymond Devos, parrainés, étaient également a dit la ministre de la Culture, rante dernières années de sa vie en France à un artiste de Yves Duteil a chanté La langue présents. Audrey Azoulay. La présidente dans cette maison au grand jar- music-hall », un « garçon de chez nous, Michel Legrand Devos était « un petit grain (LR) de la région Île-de-France, authentiquement simple, très din en pente bordé de marron- s’est installé au piano, tandis dans une mécanique générale Valérie Pécresse, a également généreux tout en discrétion, très que François Morel a repris le trop bien huilée », un « subver- rendu un hommage appuyé à niers et traversé par un bras de investi dans la vie communa- célèbre sketch, A Caen les va- sif sous une apparence bon- l’humoriste. l’Yvette. C’est là qu’il s’est éteint le », se rappelle Guy Sautière, cances. homme », « avec un raisonne- Né en 1922 en Belgique de pa- le 15 juin 2006 à l’âge de 83 ans. ex-maire de la commune. ■ I GREGORY CREWDSON. COURTESY GALERIE TEMPLON & GAGOSIAN GALLERY  /&/&''(#&( #''"#"("))&/ !)'/"'( /"''!'#" !)'/"'(  /&/&''(#&( #''"#"("))&/ #1 $# (%)*()"#) *&'!"(! )&#)(&( "(%) *&'!"(! )&#)(&( (%)*()"#) $# #1 2)& '&&'. &,"!#"(2)(&'$#(#&$'!/&"'((&"((#)' amn Mrti t eo. a d filles. de Pas Devos. et Moretti Raymond peintre le Moi, Denise. Chez restaurant au ans. cinq quarante- de ami un était Legrand chel facile Mi- ! été » pas n’avait siens les Lire textes. nos échangé avions nous soir, Un quittés. plus s’était ne on Après, 1985. vers avant juste : Boujenah chel Mi- hier. c’était si comme parlent en ils écharpe mais ans, dix a y il mort est Devos rouge. une portent musée en Raymond Devos de paix de havre du mation se. » Audrey et sécuri- on Culture, la de ministre Azoulay, Île-de-France, région la de présidente Pécresse, Valérie dont conviés, : identités les vérifie ##!')& 2!/&%) ##!')&   2016 novembre 10 jeudi LENA LUTAUD OUVERTURE 2"(&,!#" *#' "(&-"'  #)& MILAN VUKMIROVIC, GOSHA RUBCHINSKIY chez DanielTemplonàParisPhoto. de GregoryCrewdson,àvoir Mother andDaughter(2014), Les invités venus fêter la transfor- la fêter venus invités Les e edrei Atie Mercuri Antoine gendarmerie de commandant Le barrée. est Devos Raymond de maison la de rection di- en route la Chevreuse, de vallée la dans : tromper se de mpossible « Tous les mois, on se retrouvait se on mois, « les Tous Trois hommes et un couffin, un et hommes Trois  @LenaLutaud n ’ti rencontrés s’était « On  Rubchinskiy Gosha /(#" #& &#&, &+'#"&*#"&*""" /(#" vc os e VIP les tous « Avec LE FIGARO "#) 2"*(/'/ 0&'#"()&,-#) , 0&'#"()&,-#) 2"*(/'/ "#) 315 159exemplairesdiffusés, tendances ACPM 2016 - N° LE LUXE LE INFILTRENT SOVIÉTIQUE L’EX-BLOC DE DESIGNERS LES QUAND MODE 22 - Cahier N° Cahier - 473 Cahier intérieur«Figaroetvous» le décès du maire. L’élu est juste devant juste est L’élu maire. du décès le regrettant en gaffe belle une Raymond- fait Devos, Fondation la de nistrateur lywoodienne auxcôtésdesonmari. hol- entrée une fait Boon Yaël vison, En Mum. Queen de airs faux de a elle drées, pou- délicieusement joues ses et d’eau vert foulard son Avec s’avance. Renaud : hilare Morel, aussi. » Aznavour et Polnareff mégot, un a Barbara regarde, « non, Mais lui ! c’est » fume, qui : seul « Le d’amis entouré pose Devos où photo dîners. » ces pour quement uni- York New de l’avion pris souvent J’ai nous entonne Duteil Yves tricolore ! » ruban un aussi : Hossein Robert taquine Legrand ministre. mière pre- donnée est seconde la 2017, mai En pouvoir. au femmes deux Enfin colore. tri- ruban le coupent Pécresse Valérie et Azoulay Audrey résonnent. coups Trois gardée d’enfant » « âme Une . Jacques Pessis, du Pessis, Jacques . 10 NOVEMBRE2016 PAGE34 « Quand tu seras mort, tu auras tu mort, seras « tu Quand 3 - séparément vendu être peut Ne - u ds toxicos ! » des « Que a age e chez de Langue La Figaro e ménestrel Le l bev la observe Il Boujenah : Boujenah François et admi- et Line nent lesunsaprèsautres.Magique. grenier. » mon senter : retentit maître d’enfant. » protégé de Devos. Dany à Boon. Guido, Hervé pianiste, son se Morris. colonne d’une autour disposé est bazar un Devos, de l’antre Dans adorer. grands vont et Petits lumière. de ronds des d’ombres, jeux des imaginé d’un a il lieues musée, mille à music-hall biance am- une créer Pour lumières. ses confie Farmer Mylène qui à Rouveyrollis, ques Jac- C’est buriné. visage au homme un Salue femme. une apparaît quand rose une dresse se où érotique boîte la vant curiosités. tirant sur des bretelles rouges. Sourit de- de en bilboquet au s’amuse cabinet Azoulay Audrey du honneurs les fait Merle Renaud l’accessoiriste rasé, dehors pas n’ont ». qu’ils soleil le cœur en situation chantant la sauve Renaud Line lui. oge at a mle du crâne d’un milieu au natte Longue www.lefigaro.fr « C’est très émouvant « très C’est « C’était moins bien rangé « bien moins » C’était e gn d nr ot as le dans ont nord du gens « les e or e at t a ox du voix la et fait se noir Le « Laissez-moi vous pré- vous « Laissez-moi Le lieu a gardé son âme son gardé a lieu Le Les objets s’illumi- objets Les CHEZ ZEGNA CHEZ RETOUR DE SARTORI, ALESSANDRO DESIGNER LE AVEC RENCONTRE EXCLUSIF PAGES 30ET31 , reconnaît le reconnaît ,

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I PAGE33 L AUX DEUX MAGOTS.AUXDEUX APOLLINAIREPRIX DU REMISE ! VERS NOS LEVONS était un habitué des lieux. loin, non habitait qui Mal-Aimé, le rappelle que et bienvenue la souhaite leur jury, du membre également Catherine Mathivat, l’établissement, de sidente on vient pour le prix Apollinaire. La pré- bonsoir, Saint-Germain-des-Prés : de café célèbre le dans affluent qui poésie nom sert de mot de passe aux buveurs de de RobertSabatier. temps poésie, au surnommé la l’avait on de comme Goncourt de au lustre président son ans redonner bien entend il et deux l’Apollinaire depuis est gable directeur du Printemps l’infati- des poètes, Siméon, lui Jean-Pierre », de dit-elle. lettre une précieusement vons ara d lane: ire Dhainaut recueil son Pierre pour l’année : de le lauréat d’annoncer avant lance-t-il sie », poé- la de ceux sur assez pas du et roman, prix les sur beaucoup s’excite « On lmn pre uu prix qu’un parce plement trop achevé au poète, qui remercie sim- en 1959. Le mot « œuvre » paraît un peu commencée œuvre, son de l’ensemble pour et tremble) qui L’Herbe de tions n’en finit pas finit n’en qui chemin un sur confiance de plus peu rué o le. e i pu couler. peut vin D’ailleurs ils’appelleVillaBeaulieu. Le lieu. enfin son trouvé a l’Apollinaire itinérant, temps Long- mondains. artifices les dans que légère l’allégresse dans plus littéraire, réunion jolie cette sur haut de Beauvoir) veillent et Sartre de avatars des pas sont ne ce (non, café au nom son donné ont qui chinois magots deux Les linaire. l’Apol- de jury du partie font Ils hasard. Philippe Delaveau, Guy Goffette ne sont pas là par Rouaud, Jean discrète. et ple sim- humanité leur à poète, du mots aux voix sa prête comédienne la lectrice attentive, de sages lunettes noire, Veste côtés. ses à glissée s’est Binoche Juliette l’inachevé dans loin ». atr e Du Mgt. Son Magots. Deux Les revient hanter d’Apollinaire L’esprit flamme. une vin comme d’un trembleur pleins sont verres es Marie-Noëlle Tranchant PARIS ! C’EST... ÇA , permet d’aller un peu plus peu un d’aller permet , ox nr voix entre Voix Bracelets & Clou « conser- Nous pot un « apporte Grosgrain QUATRE de Paris (Édi-

 DÉCEMBRE 2016 Double page - 90 000 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016

SPECTACLES Comédie Française // Théâtre des Champs-Élysées 27 FEVRIER 2016 315 159 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016 9 MARS 2016 Demi page Date : 01 AVRIL 16 Journaliste : Jeanne Fremin du Pays : France Sartel Périodicité : Quotidien OJD : 274892

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1ER AVRIL Pleine page Elliot Jenicot ^ ressuscite \ Raymond Devosw?

Elliot Jenicot a joué en avant-première « Les fous ne sont pas ce qu'ils étaient » au ministère de la Culture, à l'occasion de la Semaine dè la langue française et de la francophonie, le 15 mars. (LP/JFS) (Ier). Le pensionnaire de la Comédie-Françaisejoue seul sur la scène de cette institution les textes de l'humoriste décédé il y a dix ans. « J'AI TRAVERSÉ une ville où dé, bleu également, qui a côtoyé des d'une façon presque magique, cha- tout le monde courrait. » Ainsi com- univers artistiques très varies, du que texte en amène un autre ». mence « Les fous ne sont plus ce theâtre de rue au cirque, en passant Les jeux de mots du clown, mime qu'ils étaient », la pièce d'Elliot Jeni- par le music-hall et le théâtre, nous et auteur Raymond Devos s'enchaî- cot, jouée jusqu'au 10 avril au Stu- emmène avec délice dans un voya- nent et les spectateurs sont hilares dio-Théâtre de la Comédie-Françai- ge vers l'absurde. devant cette magnifique maîtrise de se. Elliot Jenicot récite une quinzai- la langue française. Seul en scène, le pensionnaire de ne de textes de l'humoriste belge dé- JEANNE FREMIN DU SARTEL la Comédie-Française depuis 2011, cédé il y a dix ans cette année, parmi Jusqu'au 10 avril. Durée : I heure. qui joue actuellement dans « Roméo lesquels « La part du fou », « Le trou Au Studio-Théâtre de la Comédie- et Juliette » et « Lucrèce Borgia » du souffleur », « Mon chien c'est Française, 99, rue de Rivoli (Ier), interprète et rend hommage à Ray- quelqu'un », « Parler pour ne rien M° Palais-Royal-Musée-du-Louvre. mond Devos. A mi-chemin entre le dire », « Qui tuer ? » ou encore « Où Réservations au 01.44.58.15.15 mime et le théâtre, l'acteur aux yeux courent-ils ». Et, comme l'acteur le ou sur www.comedie-francaise.fr. très bleus, vêtu d'un costume démo- dit lui-même, « il se trouve que Tarif : 20 €

Tous droits réservés à l'éditeur COMEDIE 1495747400524 3 MAI 2016 Double page

16 JUIN 2016 E M 00108 - 924F: - 2,20 @

2,20 AND : 2,40 : AND BARIOULET/LE FIGARO BAUDET/DIVERGENCE -LUCAS JC MARMARA/LE FIGARO -ERIC présente ? se vous queFrançoisBayrou souhaitez- Présidentielle : lefigaro.fr sur aujourd’hui Votez TOTAL DEVOTANTS : 51330 politique estnul ? Alain Juppéqueledébat Pensez-vous comme de question la à Réponses mode la de fou monde du chroniqueur et témoin Prigent, Loïc ENTRETIEN PAGE 10 Vatican au François pape le par reçues Nice de tragédie la de familles Les ATTENTATS PAGE 9 Beyrouth à France de l’ambassade de visas des filière L’étrange MIGRANTS ETA par violence la de l’abandon après ans cinq régionales Élections PAYS BASQUE crise en Labour d’un tête la à reconduit d’être passe en Corbyn Jeremy ROYAUME-UNI PAGE 5 débats les dans peser de continuer veut Bayrou François PRÉSIDENTIELLE 3’:HIKKLA=]UWWUX:?k@j@c@e@k";2,20 : LUX lefigaro.fr

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E © DASSAULT AVIATION cte mirsne élt, u vln des idées nées à la valent fin du XIX que réalité, omniprésente cette à Face d’identité. et racines de perte en nations, vieilles des peuples les inquiète et concurrence la à pays les soumet qui là, par passée est lisée mondia- L’économie insoluble. problème un à heurte se on fasse, qu’on Quoi impossible. sion mis- peu à peu devient socialiste qu’être c’est un porter pas lui pour grand trop peu un chapeau vérité, La ? fait-on lui ne mais politique, poil qui considèrent encore et toujours que le que tout toujours et encore considèrent qui poil de mais frondeurs les chose, pour trop de déjà c’était peu bien El C’était loi timide Khomri. bien la camp son à présenter dû a l’État de chef le archaïques, d’envolées amatrice autant toujours gauche une flatter à destiné Bourget, du discours démagogique le après années Quatre sait. l’on que résultat à le Pour contradictoire. façon de agir et parler mandat son consacré mais aura Hollande çois obsolescence, Fran- conséquences, les cette tirer en pas n’osant de Conscient et l’Inde dans le domaine de la défense. la de domaine le dans l’Inde et France la entre étroit très historique partenariat le que ainsi l’étranger, à Rafale du percée la consacre accord cet négociations, de années plusieurs de Fruit Qatar. le et l’Égypte avec 2015 en conclus ceux après français, combat de l’avion de l’exportation à contrat gros plus le Delhi New à vendredi signé a Drian, Le Jean-Yves Défense, la de ministre Le 315 159exemplairesdiffusés, tendances ACPM 2016               € - A : 3,20 : A - ÉDITORIAL la désaffection dont souffre sa famille à contribué remarquablement aura République la de président Hollande le Certes, ? François ne pas socialistes s’appelait des problème le si t DE RAYMOND DEVOS RAYMOND DE L’ESPRIT RESSUSCITE MOREL FRANÇOIS QUAND SPECTACLE € - ESP : 2,50 : ESP - LE FIGARO € - Canaries : 2,60 : Canaries - e siècle ? - N° -  [email protected] Limbert du Paul-Henripar 22 ISSN 0182.5852 24 ET 25SEPTEMBRE2016 - 433 € ±IWdibWb_X[hjƒZ[Xb~c[h"_bd¿[ijfe_djZ¿ƒbe][ƒWjj[kh²8[WkcWhY^W_i - GB : GB - - France métropolitaine uniquement métropolitaine France - www.lefigaro.fr 2 £ - GR : 2,80 : GR - £ 2 PAGES 20ET21 € - DOM : 2,50 : DOM - patente défaite Une l’époque dans laquelle ils vivent affaires ? une les appelle l’on aporie. Et si le problème des socialistes, c’était que sur ce C’est intraitable régaliennes. et quement économi- libéral être l’avenir, à devra, que politi- fortune bonne une connaître haiterait Si l’on résume, peuple un homme de gauche qui sou- le Taubira, écoutait Marine Le Pen. Christiane de chaient « s’enti- bobos les » Quand France. de parti premier le devenu est national Front le 2012 s’en persuader, il suffit de rappeler que depuis il PS, le définitivement désespérer pour si, Et Macron, un libéral assumé. Emmanuel s’appelle France de populaire plus « le gauche de » l’homme que dépités, tent, consta- ils Et lustres. des depuis voisins nos renoncé ont quoi à ce tout à et statut à sions profes- aux administrée, l’économie à restés sont en dogme du gardiens vigilants Ces me. patron est un exploiteur et le salarié une victi- Page degarde PAGE31 € - ITA : 2,60 : ITA - €               ort e cnia à a pri- la à candidat et mocrate Mais dé- Front élections. du président le pour des Borgel, chargé Christophe députés », 180 observe à 130 de sent ble. honora- presque la sera que défaite croire veulent rares, très certains, Solferino, de Rue 2017 ? de législatives les après PS le pour sièges de Combien                                      également patente. Pour est idées ses de défaite la ensemble »), « fameux vivre (le sociétal let vo- le Sur économique… champ le que avait n’y « Les sondeurs nous prédi- nous sondeurs « Les

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e dé- des PAGES 2, 4 ET L’ÉDITORIAL ET 4 2, PAGES L’ÉPONGE JETTENT QUI RÉSIGNATION SA PAS CACHE NE HOLLANDE DE » CELUI À LIÉ EST DÉPUTÉS DES « SORT LE D’ELABE POLITIQUES : ÉTUDES DES DIRECTEUR    cnme annés mais encore à réaliser. annoncées, économies des à et taxes de hausses des à comptables, artifices des à aussi mais retraites, les sur réforme Woerth la à grâce obtenu tat CES DÉPUTÉS PS DÉPUTÉS CES VALLS MANUEL DAKAR, À CANN, YVES-MARIE Première édition PAGE15 PAGE 22

 LE FIGARO samedi 24 - dimanche 25 septembre 2016 CULTURE 31 !+" !$!" ENTRETIEN ,,-!'%"$,*#!" "('"," #"0"#"$# $!$"$ #%$$%$#$!##" $0$" $"# $,

grave et malicieux, sa haute silhouette, Jourdain dans Le Bourgeois gentil- ont compris la densité de sa présence Mais sa passion demeure le music- tout traduit une maturité non dénuée homme. On l’imagine bien dans et son hypersensibilité. Il y a là un hall. Le grand music-hall d’art, tel que ARMELLE HÉLIOT d’inquiétude. Il n’est jamais complète- d’autres pièces de Molière. Au ciné- chemin qui pourrait s’élargir dans les l’a incarné, des années durant, son cher [email protected] ment content de lui, François Morel. Il ma, des réalisateurs très différents années qui viennent. Raymond Devos. Il le célèbre avec fer- n’est pas sûr de son physique, et il a tort. veur dans un spectacle donné ce diman- est un aristocrate de la Il sait que, sur un plateau, on peut tou- che 25 septembre au Théâtre des scène. Un des artistes les plus doués de sa jours progresser, et il travaille sans cesse. Champs-Élysées et, dès le 4 octobre, il C’génération et le plus généreux sans dou- À 57 ans - et il ne les fait pas du s’installe au Rond-Point pour un mois te. Il joue, il écrit, il chante, il cisèle d’ex- tout -, maître de tous ses dons, il se avec La Vie (titre provisoire). Une longue cellentes chroniques sur les ondes de consacre cette saison à la chanson. Des tournée le conduira ensuite sur les routes France Inter. Il a fait ses classes chez les textes qu’il a composés, des musiques de cette France qu’il aime tant et connaît Deschamps. Il a beaucoup de classe et de d’Antoine Sahler, une formation d’ex- si bien. Une certaine culture à la Trenet simplicité. C’est un artiste profond, cellence et une mise en scène de son coule dans ses veines et l’on s’y recon- cultivé, curieux de tout. Un citoyen en- amie Juliette, qui l’avait déjà dirigé naît. Mais s’il est bienveillant, ne comp- gagé, mais sans tapage. Il y a beaucoup dans Le Soir, des lions… il y a six ans. tez pas sur lui pour avaler les couleuvres d’humanité franche et profonde, en lui. Sous le regard de Catherine Hiegel, politiques. Le satiriste ne dort jamais et le Son visage ouvert et doux, son regard il a été un merveilleux Monsieur Petit Poucet rêveur a bien grandi. I

« J’étais subjugué par la légèreté sur scène, la poésie unique .$#! de Raymond Devos », déclare François Morel. )0#$ $/ J.-C. MARMARA/LE FIGARO

On le rencontre un vendredi matin. Il pas - et moi avons tout vu, tout lu et, vre très intéressant : Trouvez votre voix ! sort de France Inter, où il a distillé sa dans le spectacle, on entend des ex- (Éd. Albin Michel). chronique hebdomadaire avant de par- traits de la « Radioscopie » que lui ticiper à l’enregistrement d’un entre- avait consacrée Jacques Chancel. Il dit Votre voie, comment tien pour la télévision. Il est disponible, de très belles choses sur sa volonté de l’avez-vous trouvée ? amical, direct, pudique. Spirituel et s’échapper, de s’évader. Nous avons Le monde du spectacle me séduisait. modeste. Un grand monsieur. adapté quelques textes en chanson : Mais j’en étais loin. J’ai fait du théâtre Cœur, Je hais les murs. J’ai des souve- en amateur et des études de lettres que LE FIGARO.- En 2013, vous avez reçu nirs : Le Clou, par exemple, et aussi sa j’ai eu à cœur de terminer. J’aime finir le prix Raymond-Devos. manière de chanter Plaisir d’amour en les choses : j’ai donc fait ma maîtrise sur Vous lui avez consacré un livre s’accompagnant au bandonéon… Le Nouveau Mendoza de Lenz, avec Ro- et aujourd’hui un spectacle. bert Abirached. Plus tard, je me suis Comment l’avez-vous connu ? Quelles sont les autres personnalités présenté au conservatoire, que j’ai raté. François MOREL. - Enfant, je l’enten- de la scène que vous admirez ? Je n’ai pas plu à Michel Bouquet. Mais dais à la radio, je le voyais à la télévision. J’aime Zouc. J’ai eu la chance de la ren- Henri Virlogeux, lui, m’a encouragé et, Et lorsque j’étais étudiant en lettres, à contrer, en Suisse, où elle vit depuis Rue Blanche, Brigitte Jaques m’a re- Caen, il a donné son récital. J’avais pris longtemps, un peu à l’écart, mais at- marqué. J’écrivais déjà. On jouait au un billet pour la première. J’étais subju- tentive au monde. Un jour que Yolande Bec fin avec Marina Tomé ou pour des gué par sa légèreté sur scène, sa poésie Moreau et moi étions invités de « Vive- comités d’entreprise. Et j’ai été engagé unique. J’ai remarqué que l’on ne ment dimanche » chez Michel Drucker, dans Les Dégourdis de la 11e… Il y avait contrôlait pas les billets à l’entracte ; l’un et l’autre nous l’avons évoquée, Robert Hirsch, une sacrée leçon ! aussi ai-je revu les deux soirs suivants, exprimé notre admiration, et elle nous la deuxième partie. Cela a été pour moi a remerciés… Comment avez-vous rencontré une leçon extraordinaire. Jérôme Deschamps ? Et ensuite ? Je lui ai écrit… Il m’a beaucoup appris et Comment définiriez-vous son art ? Je tournais un feuilleton, en Suisse, cette liberté d’invention qu’il exigeait On l’enferme trop dans la question de la avec Hélène Alexandridis. Un jour, ma de nous, j’essaie de ne jamais l’aban- langue et des jeux de mots. Il avait, cer- femme Christine et moi sommes allés donner. Il faut faire confiance à l’intel- tes, un génie de la langue et de l’absur- rendre visite à Zouc. Elle a un gros pro- ligence du public. J’ai appris aussi avec de. Mais il était un immense artiste de blème respiratoire, mais elle est restée d’humoristes qui se multiplient et qui chemin - ou non ! - et on développe en- Jean-Michel Ribes, notamment en music-hall, avec une présence très la même. Elle vit près d’une forêt et je sont parfois tellement faibles… semble la chanson. cela a été le cas pour jouant Dubillard. Et avec Catherine particulière. Sur un plateau, cet homme me souviens d’une promenade en Jeep, Petit Jésus tu m’as déçu… Cela me trot- Hiegel. D’ailleurs, elle me proposerait à à la silhouette imposante, ne pesait pas dans les bois, avec elle… Votre nouveau spectacle tait dans la tête ! Il arrive aussi que l’on nouveau de jouer un Molière, je ne di- plus qu’une plume. n’est pas du théâtre, mais un tour me commande des chansons. J’ai écrit rais pas non… Et Devos, l’avez-vous rencontré ? de chant. Pourquoi ? Le Petit Préféré pour Norah Krief. Hu- Comment avez-vous conçu Pour « Le Fou du roi » de Stéphane Mais parce que j’aime chanter ! J’aime bert Mounier, le chanteur de L’Affaire Vous arrive-t-il cet hommage à Raymond Devos ? Bern, j’avais fait une chronique sur la écrire des chansons qui sont comme des Luis Trio, avait composé pour moi C’est de vous reposer ? Jeanine Roze en a eu l’idée, pour mar- rencontre de Raymond Devos et Dieu. pièces de théâtre miniatures. J’ai tou- encore loin l’enfance. Hélas, il est mort Cet été, j’ai passé un long moment en quer les dix ans de sa mort, en Sa femme Françoise m’avait demandé jours beaucoup aimé les chansons. Elles prématurément en mai dernier. Je la Bretagne, dans le golfe du Morbihan. juin 2006. J’ai pensé au spectacle de de dire ce texte pour ses 80 ans… accompagnent nos vies, elles sont des chante en duo avec Louis Chedid. Rein- J’ai fait du kayak ! Et de bons repas… Jean Rochefort et Bruno Fontaine, Heu- repères. hardt Wagner compose aussi pour moi PROPOS RECUEILLIS PAR A. H. reux !, dans lequel ils célébraient Fer- Regrettez-vous ces grandes de très belles mélodies. Théâtre des Champs-Élysées (Paris VIIIe), nand Raynaud et ses personnages piéti- personnalités, ces artistes Comment les écrivez-vous ? dimanche 25 septembre à 11 heures. nés par la vie. Il y a deux pianos, un qui avaient un univers singulier ? Il n’y a pas de méthode, pas de recette ! Est-ce très différent du jeu d’un acteur, Tél. : 01 49 52 50 50. noir, un blanc et des pupitres : un des Ils ne nous quittent jamais, en fait. Ils Il est vrai que le plus souvent j’écris les chanter ? Théâtre du Rond-Point (Paris VIIIe), spectacles de Raymond Devos s’intitu- nous ont nourris. On ne les oublie pas. textes et Antoine Sahler les met en mu- Non. C’est une discipline, certes. Je sa- du 4 octobre au 9 novembre. lait Les Pupitres. Je n’ai pas de regrets, un peu de nostal- sique. Mais, dans ce nouveau récital, il y vais chanter à peu près juste. Mais je Tél. : 01 44 95 98 21. Une longue tournée gie sans doute… Parfois, je suis dans un en a qu’il signe, paroles et musique. prends des cours avec un professeur suit. Album La Vie (titre provisoire) Vous connaissez très bien son univers ? grand désarroi lorsque j’assiste à des Parfois, nous nous y mettons ensemble. extraordinaire dont on ne parle pas as- (CD, CD Collector, vinyle) chez Sony, Antoine Sahler - dont je ne me passe spectacles de divertissement, ces solos J’ai une phrase dans la tête, elle fait son sez, Raymonde Viret, qui a écrit un li- sortie le 30 septembre. %0 !)!-$!!$&!" THÉÂTRE $!"",$#"%#!$ ,!+" $ $# ! "$%!""%0. /

epuis le travail des artistes chaises installées sur un gradin, côté scè- ture ; Astrov le solitaire, qui tourmente le minique Blanc, visage mangé par des lu- Dans leurs vêtements campagnards, flamands du Tg.STAN en ne, un homme jeune, blond, barbu, très cœur de Sonia, Anna Cervinka, et va tom- nettes-hublots - elle s’est esquinté les on devine que ces gens-là sont nos 2010, on n’avait pas vu la cé- Viking, fait les cent pas. Stéphane Varu- ber fou amoureux d’Elena, Florence Viala. yeux à trop lire son gendre… Voici Tielie- contemporains. D’ailleurs, ils se ser- lèbre salle du Vieux-Colom- penne, naturel, mais intérieurement très Mais voici que la maisonnée paraît. guine, le déclassé, fils de l’ancien pro- vent d’une cafetère électrique et d’un bier dans une configuration concentré, est là. Astrov, le médecin Ivan dit Vania, Laurent Stocker, dans sa priétaire, devenu employé du domaine ; vidéoprojecteur. Séance ciné pour soir Dautre que celle de ce long couloir réson- amoureux des forêts, défenseur de la na- chemise écossaise, Maria, sa mère, Do- Noam Morgensztern. Voici Sonia et sa d’ennui. Mais on passe Vampyr de nant d’histoires anciennes. Julie Deli- belle-mère Elena. Plus tard surgira, ton- Dreyer. Le Professeur pontifie, Vania quet, elle aussi familière du « collectif », nant tel Jupiter aux champs, le mari de fait des vannes. Mais n’allez pas croire ne craint pas les fantômes du « Vieux- cette dernière et père de Sonia, Sere- que la tragédie ne se noue pas. Co ». Elle installe un dispositif bi-frontal briakov, le professeur, l’intellectuel, ce- Julie Deliquet réussit ce précipité avec, au milieu, sur un plancher de bal lui pour qui toute la maison se saigne aux dramatique intense, corsé, portée par rectangulaire, l’inévitable table de tous quatre veines depuis toujours, Hervé ces interprètes rivalisant d’intelligence ses travaux. Elle s’inspire d’une des Pierre en chemise fantaisie. et de sensibilité. C’est vif et cruel com- plus bouleversantes pièces d’Anton Les personnages sont en place. On les me un coup de couteau. Ça pleure et ça Tchekhov pour, avec Vania, plonger connaît, on les reconnaît et qui n’aurait crie. C’est désespérant. Quel avenir ? sept comédiens remarquables dans une jamais vu Oncle Vania d’Anton Stocker est déchirant, Cervinka boule- étrange partition. C’est la Comédie- Tchekhov, repérerait très vite qui est qui. versante, Varupenne troublant et in- Française dans tout son éclat, sa discipli- C’est l’une des indéniables qualités de ce consolable, Viala sensible, Pierre sou- ne, son abnégation, ses époustouflantes spectacle qui s’appuie sur une traduction verain, Blanc déliée, Morgensztern personnalités. C’est Tchekhov, dans la faite pour le jeu, le plateau et s’offre le parfait. Pur Tchekhov. Tchekhov puis- traduction de Tonia Galievsky et du re- luxe de cette forme un peu flottante. sance mille. I A. H. gretté Bruno Sermonne. Mais pas tout Certaines parties sont fixées, d’autres Théâtre du Vieux-Colombier (Paris VIe),

Vania, et pas exactement Vania. B. ENGUERAND/DIVERGENCE sont improvisées. Il faut du cran pour se à 20 h 30 du mercredi au samedi,  Lorsque le public pénètre, et traverse Les acteurs de la Comédie-Française (ici sur la scène du Théâtre du Vieux-Colombier, laisser aller sur le plateau, scrutés des 19 heures mardi, 15 heures dimanche. l’aire de jeu pour rejoindre les petites lundi à Paris) se retrouvent autour d’une grande table familiale dans Vania. deux côtés par un public très attentif. Jusqu’au 6 novembre. Tél. : 01 44 39 87 00. 10 ANS DE SA DISPARITION 27 JUILLET 2016 3 pages - 553 592 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016 moT Toujours un plus hauT qu e l’auTre

Télérama 3472 27/07/16 Humour

Pendant quatre décennies, les sketchs surréalistes de Raymond Devos ont fait rire la France entière. Mais, il y a dix ans, le conteur se taisait. Sans vraiment laisser d’héritier.

Par Michèle Bourcet

Raconter ses Mémoires avant d’être mort, c’est ridicule. Il manque toujours un cha - « Il prenaIt le temps pitre », ironisait Raymond Devos. Pour lui, cette ultime page s’est écrite le 15 juin 2006 de “recevoIr” les rIres » dans son refuge de Saint-Rémy-lès-Che- Alex Vizorek, humoriste vreuse 1, où l’humoriste, alors âgé de « Raymond Devos possédait un don unique de narrateur. 83 ans, a poussé ce dernier soupir évoqué dans « La Gloire Toutefois, on ne pourrait plus jouer ses sketchs comme post mortem », sketch où il se moquait du cynisme des mé- il le faisait. On sent qu’il est assez fier de ses jeux de mots dias. Jongleur de mots, l’expression revient en boucle à et qu’il prend le temps de “recevoir ” les rires. Les textes «l’évocation de son nom. Pourtant, l’homme à la corpu - n’ont pas vieilli mais la façon de les interpréter, oui. lence généreuse, costume bleu, large nœud papillon et Quand, gamin, je le voyais à la télévision, pour moi pantalon retenu par des bretelles, était bien plus que cela. Raymond Devos était seulement un gros monsieur qui A la fois acrobate, musicien, conteur, clown, comédien, transpirait beaucoup. Plus tard, j’ai admiré ses mime. Une virtuosité que l’artiste minimisait : « Ce sont de trouvailles absurdes, ses mises en scène clownesques petits talents, n’importe qui en ferait autant en s’exerçant un et son humour à la fois poétique et drôle. Je suis hélas peu. Ce n’est pas une question de don, mais d’âme. » En l’oc- arrivé trop tard pour le croiser. » currence, celle d’un poète capable de transcender la situa- tion la plus ordinaire en délire onirique. La plus doulou- reuse en fable surréaliste. Métaphore de l’enfermement, le « des jeux avec fameux « Plaisir des sens », où des automobilistes se retrou- vent à tourner sans fin, ne lui a-t-il pas été inspiré par ses les mots, plutôt que deux ans de STO (Service du travail obligatoire) en Alle- magne, lors de la Seconde Guerre mondiale ? des jeux de mots » Même son arrivée sur terre ressemble à un de ses Stéphane De Groodt, humoriste, comédien sketchs. Troisième d’une fratrie qui comptera sept en - « Petit, je ne comprenais rien à ce qu’il racontait. fants, Raymond naît de parents français le 9 novembre Quand j’ai commencé, à mon tour, à m’amuser avec 1922 à Mouscron, en Belgique. Français, donc. Sauf que les mots, j’ai saisi toute la subtilité de l’artiste. À lire son père ayant omis de le déclarer au consulat, Raymond Il m’impressionnait par sa manière de jouer avec il n’y a pas Devos ne figurera jamais dans le fichier des Français nés à le verbe et par sa logique implacable, car l’absurde est o AU/RAPH de quoi rire ! l’étranger, alors qu’il apparaîtra dans le… Dictionnaire des tout sauf n’importe quoi. J’admirais aussi sa liberté ISN e o de Raymond Devos, Belges. Situation qu’il résumait ainsi : « Je suis né un pied en dans la manière de construire et reconstruire les mots. t D éd. Cherche midi, Belgique, un pied en France, c’est pour cela que je marche les Pour moi, il s’agit davantage de jeux avec les mots que

R Robe 740 p., 22 €. pieds écartés. » La vie s’annonce douce alors, entre un ☞ de jeux de mots. De rien, il faisait beaucoup. »

Télérama 3472 27/07/16 35 Il aVaIt lES MOtS POuR lE RIRE Humour « Pas un intello, mais un Poète fou » Elliot Jenicot, pensionnaire ☞ père industriel dans le textile et qui s’était épaissie au fil du temps. « Il ne se plaisait plus et de la Comédie-Française une mère au foyer. Le premier joue de n’avait pas envie d’être photographié », se souvient encore « Pour préparer “Les fous ne sont l’orgue à l’église le dimanche, la se- Micheline Pelletier-Decaux. Ne disait-il pas « Je me prends plus ce qu’ils étaient “, le spectacle conde de la mandoline et du violon. pour un don Juan, jusqu’au moment où je passe devant un mi- où j’interprétais ses sketchs, Un environnement artistique qui in- roir » ? Autre complexe : celui de l’autodidacte. D’où son re- j’ai voulu ne rien regarder fluencera sûrement le jeune Raymond. fus d’entrer à l’Académie française et ses longues hésita- ni écouter, afin de redécouvrir son A 5 ans, monté sur le perron de l’école, tions avant d’accepter l’idée d’une fondation portant son univers uniquement à travers les il se découvre une vocation théâtrale nom. Comment aurait-il pu imaginer qu’Elliot Jenicot, pen- mots. Depuis, je suis devenu en racontant des histoires à ses petits sionnaire du Français, interpréterait ses textes, en 2016, un inconditionnel de cette écriture camarades. Mais arrive la crise de 1929 dans la Maison de Molière ? d’une force incroyable. Chacun et la faillite de l’entreprise paternelle. Si beaucoup de comiques érigent aujourd’hui la mé - peut s’approprier les thèmes « J’ai été un enfant très heureux qui a chanceté en vertu cardinale, Raymond Devos confiait :« Je abordés, à la fois puissants compris le malheur trop tôt. » A 13 ans, ne pratique pas la dérision, mais l’humour boomerang, je et intemporels, et se raconter il doit quitter l’école, véritable bles- prends tout sur moi. » Heureusement, nombre d’humo- sa propre histoire. Raymond Devos sure pour cet élève brillant. La famille ristes continuent de creuser ce sillon de l’absurde : Fran- avait l’intelligence d’inclure multiplie les déménagements, afin çois Rollin, Vincent Roca, Jean-Jacques Vanier, Ben, Ar- dans ses spectacles de la musique d’échapper aux créanciers. Cette er- naud Tsamere… Sans oublier Gauthier Fourcade, Albert et du cirque, ce qui rendait rance les mènera dans les années 1930 Meslay ou encore Michaël Hirsch, nouveau venu promet- son univers accessible à tous. à Paris, où Raymond Devos enchaîne teur. Mais l’artiste aux multiples talents n’a pas vraiment Ce n’était pas un intello, mais les petits boulots. Crémier aux Halles, d’héritier. « Quand on a la prétention d’entraîner les gens un poète fou. Il faut continuer assistant libraire ou livreur en tripor- dans l’imaginaire, il faut pouvoir les ramener dans le réel et à le servir et à le jouer comme teur. De retour dans la capitale après sans dommage », affirmait-il. Il y a dix ans, un triste matin Shakespeare ou Molière. » son évasion du STO, en 1945, il s’ins- de juin, Raymond Devos nous a pourtant laissés sur le bord crit aux cours de mime d’Etienne De- de la route. Définitivement • croux, qui lance un jour avec enthousiasme aux autres 1 Fondation Raymond-Devos, 10, rue de Paris, élèves « Regardez Devos… » avant de lâcher « Dommage que Saint-Rémy-lès-Chevreuse (78). Ouverture le 7 novembre. ce ne soit pas un mime ! » En 1953, Devos rejoint la compa- gnie Jacques Fabbri. C’est d’ailleurs lors d’une tournée à Biarritz que lui vient l’idée de son célèbre sketch « La mer « J’avais allumé démontée ». Inter rogeant un maître d’hôtel , « Je voudrais voir la mer », il se voit répondre « Vous n’y pensez pas, elle Raymond devos, est démontée. – Quand la remontera-t-on ? insiste-t-il. – C’est une question de temps. » J’étais dévasté ! » Une situation concrète virant au délire absurde : le style Dany Boon, humoriste, comédien, réalisateur Devos est né. Il écumera ensuite sans relâche cabarets, « Je suis venu à la lecture après avoir étudié deux de music-halls et autres théâtres parisiens. « La scène, c’est le ses textes au collège, “Le plaisir des sens” et rêve prolongé, recommencé. » Et un succès qui ne se dément “L’artiste”. Plus tard, j’ai aussi découvert le music-hall à pas. Ou presque. L’accueil mitigé, en 1967, d’Extra-muros, travers lui. Je l’ai rencontré la première fois au festival pièce dont il est l’auteur, le metteur en scène et l’interprète, Performance d’acteur, à Cannes, où il m’avait promis lui fera dire : « J’ai eu raison de l’écrire, mais tort de la jouer. de venir me voir jouer au Palais des Glaces, à Paris. J’ai péché par orgueil. Mais l’orgueil, n’est-ce pas, c’est un acte Quand une personne arrivait en retard, j’avais alors d’amour ? » Cet amour, le public le lui rend pendant près de l’habitude d’arrêter le spectacle, afin de me moquer quarante ans. Il reste ainsi neuf semaines à l’Olympia, en d’elle. Comme ce soir-là. Sauf qu’en sortant de scène 1994, réunissant 91 690 spectateurs ! Des fans qu’il entend le régisseur me dit “Tu sais qui tu as allumé ? emmener ailleurs, là où la politique n’a pas sa place. « Il Raymond Devos !” J’étais dévasté. Mais il est venu esti mait que ce n’était pas son rôle d’artiste, lui était là pour me voir dans ma loge et m’a dit qu’il ne m’en voulait divertir », raconte Micheline Pelletier-Decaux, l’amie et pas. Nous sommes ensuite devenus amis ; à nos photographe. Il l’abordera tout de même, mais à sa façon, anniversaires, nous avions l’habitude de nous offrir À voir et quand, jouant d’un concertina, il expliquera : « C’est l’ins- des instruments de musique originaux. Pour choisir À écouter trument de l’alternance par excellence. Quand vous appuyez le sketch que j’allais interpréter lors de la fête Des mots à droite ça souffle à gauche, quand vous appuyez à gauche ça organisée pour ses 80 ans, je visionnais des vidéos pour le rire, siffle à droite, et à l’intérieur c’est du vent. » chez moi quand mon fils, alors âgé de 3 ans, est venu intégrale 9 CD, Beaucoup garderont de lui l’image d’un homme ventri- s’asseoir sur mes genoux, et m’a dit “Il est drôle, 4 DVD, Mercury, potent, cheveux en bataille. « Le comique, c’est mon phy- le gros monsieur !” L’écriture de Raymond Devos 70 € (prix conseillé, sique qui se venge sur mon esprit », disait-il. En effet, l’ex- comportait, en effet, plusieurs niveaux de lecture. sortie le 21 octobre). jeune homme séduisant ne supportait pas cette silhouette Son humour était lumineux. »

Télérama 3472 27/07/16 37 13 au 19 OCTOBRE 2016 5 pages - 553 592 exemplaires diffusés, tendances ACPM 2016

RADIO 5 NOVEMBRE 2016 Philippe Bouvard - Allo Bouvard Jean Orizet (téléphone)

7 NOVEMBRE 2016 Diane Shenouda Journal 7 NOVEMBRE 2016 Yves Calvi - Laissez-vous tenter Dany Boon

9 NOVEMBRE 2016 Jean Orizet Yvan Amar - Danse des mots 9 NOVEMBRE 2016 Hervé Guido Murielle Giordan - Accès Privé

15 NOVEMBRE 2016 Sarah Tisseyre - Rendez-vous culture 5 MARS 2017 Beau sujet sorties en famille par Ivan Mouton TÉLÉVISION 2 NOVEMBRE 2016 Claire Chazal - Entrée Libre

2 NOVEMBRE 2016 Françoise Gossare 3 NOVEMBRE 2016 Jean-Pierre Pernault - Journal du 13h

7 NOVEMBRE 2016 JT de 12/13 Hervé Guido - Micheline Pélletier-Decaux 7 NOVEMBRE 2016 Demandez le programme Anne-Marie Jancel

12 NOVEMBRE 2016 Catherine Matausch - JT de 12/13 Anne-Marie Jancel NOVEMBRE 2016 Valérie Gaget - JT de 20h (Week-end) Hervé Guido WEB 5 NOVEMBRE 2016 Youtube.fr 6 NOVEMBRE 2016

7 NOVEMBRE 2016 7 NOVEMBRE 2016 7 NOVEMBRE 2016 7 NOVEMBRE 2016 10 NOVEMBRE 2016 30 OCTOBRE 2016

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