Requiem for a Pink Moon Requiem for a Pink
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ENSEMBLE PHOENIX MUNICH JOEL FREDERIKSEN REQUIEM FOR A PINK MOON An Elizabethan Tribute to Nick Drake FRANZ LISZT REQUIEM FOR A PINK MOON 1 | Road 2’12 2 | Requiem aeternam* 3’54 3 | Pink Moon 2’43 4 | Horn 1’44 5 | His golden locks, verses 1 & 2 (JOHN DOWLAND, 1562/63-1626)* 1’55 6 | Place to be 2’48 7 | His golden locks, verse 3 (JOHN DOWLAND)* 1’18 8 | Wand’ring in this place (MICHAEL CAVENDISH, c.1565-1628)* 3’26 9 | Which will 3’04 10 | Rest awhile, you cruel cares (JOHN DOWLAND)* 1’44 11 | Rider on the wheel 2’37 12 | Time stands still (JOHN DOWLAND)* 4’43 13 | Time has told me 4’12 14 | Ocean (JOEL FREDERIKSEN)* 3’14 15 | Hanging on a star 2’02 16 | Never weather-beaten sail (THOMAS CAMPION, c.1567-1619)* 4’06 17 | Horn (reprise in F) 0’37 18 | Requiem in F (Horn)* 2’27 19 | Voice from the mountain 3’21 20 | Northern sky 2’55 21 | Harvest breed 1’35 22 | Come, heavy sleep (JOHN DOWLAND)* 4’12 23 | From the morning 3’28 24 | Requiem II* 1’23 All titles in bold by NICK DRAKE (by courtesy of BMG Publishing) * Arrangements by Joel Frederiksen JOEL FREDERIKSEN, BASS, LUTE ENSEMBLE PHOENIX MUNICH TIMOTHY LEIGH EVANS, TENOR, DRUM / DOMEN MARINCˇICˇ, VIOLA DA GAMBA / AXEL WOLF, THEORBO, ARCHLUTE This CD is for Nick. Thank you for the inspiration. Joel Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Grant them eternal rest, O Lord, and let perpetual light shine upon them. 3 découvert la musique de Nick Drake en 1982, huit ans après élisabéthains, ce qui n’était pas vraiment ce que j’avais prévu. J’ai sa mort, et j’ai été profondément touché dès la première Mais à bien y réfléchir, l’idée me plaisait et je mettais de plus note. J’étais saisi par la voix plaintive, la complexité des accompa- en plus en correspondance des œuvres écrites sur des thèmes gnements de guitare, et l’émotion qui se dégageait de textes comme similaires à quatre siècles d’intervalle. Peu à peu naquit l’idée Time has told me. À partir de ces enregistrements, j’appris quelques de comparer ces deux époques, mais il me fallait trouver un chansons et les interprétais parfois en m’accompagnant à la guitare. vocabulaire adéquat, choisir les œuvres et trouver une méthode J’ai découvert les lute songs (chants au luth) anglais de la fin de de travail. Certaines évidences se sont imposées rapidement. la Renaissance pendant ma première année à l’université. Devant Si les airs de Dowland ou de Campion se prêtaient bien à des une telle qualité poétique et musicale, je me sentais à la fois très accompagnements dans le style de Nick Drake (au sens le plus petit et très inspiré. J’entrepris donc d’apprendre les songs de large du terme), la complexité polyphonique ne convenait pas John Dowland, Thomas Campion et autres, en m’accompagnant aux chansons de ce dernier. J’ai commencé à composer des à la guitare, mon instrument à l’époque. Ma première expérience introductions et des interludes pour les airs élisabéthains... et je “directe” du luth, lors d’un concert à Washington, D. C., fut une me suis bien amusé. Les harmonies et les parties instrumentales révélation : il me fallait absolument un luth ! Je voulais jouer sont venues toutes seules. le répertoire purement instrumental de Dowland mais aussi Toujours présente, l’idée d’un Requiem devait s’étoffer. En m’accompagner. J’ai fini par arrêter la guitare et laisser de côté cherchant comment l’intégrer dans le concept général de les chansons de Nick Drake. l’album, j’en suis arrivé à combiner, dans un arrangement du L’idée de Requiem for a Pink Moon a mûri lentement. De temps à chant grégorien, des éléments rythmiques du style guitare folk autre, si je mettais les mains sur une guitare, je jouais Time has de Nick avec les influences de blues et d’autres styles qui l’ont told me, et je voyais combien la musique de Nick touchait les certainement marqué au tournant des années 1970. auditeurs. En 2000, tout à fait par hasard, au cinéma, j’entendis le Certaines chansons étaient inévitables : Time has told me, par titre Pink Moon sur la bande-son d’une publicité Volkswagen. Je exemple, bien qu’elle ne figure pas sur l’album Pink Moon, ma fus à nouveau frappé par le talent et le style particuliers de Nick. principale source d’inspiration. C’est le premier titre du premier Son art est empreint de mélancolie, un sentiment et un concept album de Nick, Five Leaves Left. J’ai tout de suite pensé à le qui le relient par-delà les siècles aux auteurs-compositeurs- mettre en regard du magnifique Time stands still de Dowland. interprètes de l’ère élisabéthaine. À force de parler, et d’entendre Je cherchais des arrangements dans un style simple et parlant. parler autour de moi, de l’œuvre de Nick, l’idée d’un Requiem Mais plus j’essayais d’intervenir a minima, et plus je réalisais commença à germer en moi. J’avais très envie de mêler passé qu’il me faudrait au contraire intervenir massivement pour faire et présent. Je décidai de combiner des passages de la messe de ces deux œuvres une seule et même composition. Je n’ai pas grégorienne de requiem (la messe des morts) et des chansons de hésité à changer les accords, les notes, les accompagnements Nick, dans des arrangements pour instruments anciens. voire les textes. Mon “audace” suprême fut d’ajouter un titre Pour me consacrer à ce travail, il me fallait quitter Munich, où personnel : Ocean. Cette réflexion sur l’œuvre et la vie de Nick j’habitais à l’époque, et trouver un lieu propice. En 2009, je boucle la boucle, en quelque sorte. L’océan est une métaphore m’installai en Ombrie, au cœur de l’Italie, en tant qu’artiste-en- récurrente chez Nick, comme dans Time has told me ou Voice résidence de la fondation Art Monastery. J’étais prêt. from the mountain. Les projets nous échappent parfois, mystérieusement... Suite Road était originellement conçu pour figurer vers le milieu du à un malentendu, mon équipe de presse munichoise annonça programme, près de Wand’ring in this place et Which will, pour le projet (car, sûr de moi, j’avais déjà prévu un concert) comme la touche “existentielle”. Mais une fois le CD terminé, l’évidence un programme de musique de Nick Drake ET de lute songs était là : ce titre du plus pur Nick Drake convenait parfaitement en 4 français ouverture. Je l’interprète en m’accompagnant à sa manière. Suit Le thème de la nature est le fil rouge des dernières chansons. la première exposition du Requiem, qui conduit directement au Jamais sorti de son vivant (peut-être n’était-il pas satisfait de titre éponyme de l’album : Pink Moon, dont le texte vaguement son interprétation ?) Voice from the mountain est néanmoins inquiétant est sans doute une référence à une éclipse lunaire. Le un des plus beaux titres de Nick. Northern sky est extrait de son solo de guitare mélancolique de Horn, repris et varié, clôt cette deuxième album, Bryter Later. Harvest breed et From the morning première partie. qui concluent l’album Pink Moon mettent aussi le point final à ce John Dowland composa His golden locks en l’honneur de Sir Henry CD. Lee, lorsque ce dernier quitta le service de la reine Elizabeth Ière. Il From the morning, sans doute le titre le plus optimiste jamais me semblait tout naturel et approprié d’apparier cette émouvante écrit par Nick, est un magnifique appel à se relever pour affronter évocation de la vieillesse et Place to be dont le texte commence par la vie. Le texte devait avoir une signification particulière pour ces mots : “Quand j’étais jeune, bien plus jeune qu’avant”. L’air Nick et ses proches car son épitaphe reprend un passage de cette élisabéthain encadre Place to be, précédé de deux, et suivi d’une chanson : “Now we rise/and we are everywhere” (“À présent strophe de Dowland. J’ai modifié le magnifique accompagnement nous sommes debout, et nous sommes partout”). J’ai ajouté une originel pour coller au style plus simple de Drake et j’ai ajouté une partie harmonique et j’ai apparié ce titre à une des œuvres les seconde voix pour renforcer le lien entre les deux pièces. plus émouvantes de Dowland : Come heavy sleep, dont nous Rest awhile (Dowland) et Rider on the wheel (Nick) sont donnons une version d’une grande simplicité, qui reprend la présentés en version instrumentale et s’enchaînent sans heurts. mélodie d’ouverture du lute song à la fin de la chanson de Nick. J’entends dans Hanging on a star un poignant aveu de Nick sur Le dernier Requiem est une reprise du premier. Repose en paix, ses difficultés relationnelles. Et Never weather-beaten saile de Nick, et merci pour la beauté de la musique. Thomas Campion est la profonde réflexion d’un homme las de la Joel Frederiksen vie et prêt à rejoindre son Créateur. Arrivé à cette phase de mon Traduction Geneviève Bégou travail, je voulais fusionner encore plus d’éléments en reprenant et en combinant Horn et le Requiem. 5 français Nick Drake Nicholas Rodney Drake naît le 19 juin 1948 à Rangoon (Birmanie) où son père travaille comme ingénieur depuis les années 1930. La famille fait son retour en Grande-Bretagne en 1950 et s’installe à Tanworth-in-Arden, petit village du comté de Warwickshire, au sud de Birmingham.