PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE ______

Paris, le 16 mai 2012

COMMUNIQUÉ

Sur la proposition du Premier ministre, le président de la République a nommé :

M. , ministre des affaires étrangères M. , ministre de l’éducation nationale Mme , garde des sceaux, ministre de la justice M. , ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur

Mme , ministre des affaires sociales et de la santé Mme Cécile DUFLOT, ministre de l’égalité des territoires et du logement M. , ministre de l’intérieur Mme , ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie

M. , ministre du redressement productif M. , ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social

M. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de la défense Mme Aurélie FILIPPETTI, ministre de la culture et de la communication Mme Geneviève FIORASO, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche

Mme Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre des droits des femmes, porte- parole du Gouvernement

M. Stéphane LE FOLL, ministre de l’agriculture et de l’agroalimentaire Mme Marylise LEBRANCHU, ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique

M. , ministre des outre-mer Mme Valérie FOURNEYRON, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative

M. Jérôme CAHUZAC, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, chargé du budget

Mme George PAU-LANGEVIN, ministre déléguée auprès du ministre de l’éducation nationale, chargée de la réussite éducative

M. Alain VIDALIES, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement

Mme Delphine BATHO, ministre déléguée auprès de la garde des sceaux, ministre de la justice

M. François LAMY, ministre délégué auprès de la ministre de l’égalité des territoires et du logement, chargé de la ville

M. Bernard CAZENEUVE, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé des affaires européennes

Mme Michèle DELAUNAY, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes âgées et de la dépendance

Mme Sylvia PINEL, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée de l’artisanat, du commerce et du tourisme

M. Benoît HAMON, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, chargé de l’économie sociale et solidaire

Mme Dominique BERTINOTTI, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée de la famille

Mme Marie-Arlette CARLOTTI, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées

M. Pascal CANFIN, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé du développement

Mme Yamina BENGUIGUI, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée des Français de l’étranger et de la francophonie

M. Frédéric CUVILLIER, ministre délégué auprès de la ministre de l’écologie et du développement durable, et de l’énergie, chargé des transports et de l’économie maritime

Mme Fleur PELLERIN, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique

M. Kader ARIF, ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants

Gouvernement – Biographies

17 mai 2012

Jean-Marc AYRAULT, Premier ministre

Le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, 62 ans, nommé mardi Premier ministre par François Hollande, occupe depuis 1997 le poste stratégique de président du groupe des députés PS et apparentés à l'Assemblée nationale.

N'ayant jamais siégé au gouvernement, comme le nouveau président, peu connu des Français hors de Nantes dont il est maire depuis 1989, cet ex-professeur d'allemand met en avant le fait d'avoir été associé aux grandes décisions du gouvernement Jospin entre 1997 et 2002.

Fils d'ouvrier, Jean-Marc Ayrault est né le 25 janvier 1950 à Maulévrier (Maine-et-Loire). Il a été élu conseiller général de Loire-Atlantique en 1976 avant de ravir en 1977, à 27 ans, la mairie de Saint-Herblain au sénateur de droite sortant Michel Chauty.

Il a adhéré au PS dès 1971, année du congrès d'Epinay, ralliant le courant de Jean Poperen à la gauche du parti, son mentor qu'il suivra jusqu'en 1990.

Réélu en 1983 à Saint-Herblain, dans la banlieue nantaise, Jean-Marc Ayrault emporte la mairie de Nantes en 1989. Réélu triomphalement depuis lors, son parcours a été assombri par une condamnation en 1997 pour favoritisme dans l'attribution d'un marché public. Il a fait l'objet d'une réhabilitation en 2007.

Elu député en 1986, il se félicite d'avoir maintenu l'unité du groupe quand le PS se divisait en 2005 sur l'Europe ou en 2008 lors du congrès de Reims.

A la primaire PS en 2011, il rallie François Hollande en juin après la chute de DSK, devenant par la suite le "conseiller spécial" du candidat pendant la campagne présidentielle.

Le nouveau Premier ministre soutient depuis des années en Loire-Atlantique le projet du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-, énorme pomme de discorde avec la gauche de la gauche, une partie des écologistes et les associations.

Jean-Marc Ayrault est marié, père de deux filles, et trois fois grand-père.

Sur la proposition du Premier ministre, le président de la République a nommé :

M. Laurent FABIUS, ministre des affaires étrangères

L'ancien Premier ministre Laurent Fabius, 65 ans, nommé mercredi ministre des Affaires étrangères, est l'homme du "non" au reférendum constitutionnel de 2005, qui a représenté François Hollande dans des déplacements internationaux, notamment en Chine et au Japon.

Il a aussi préparé pendant la campagne de François Hollande les "100 premiers jours" de la mandature, prolongeant un travail que lui avait confié la première secrétaire du PS martine Aubry.

Né le 20 août 1946 à Paris, normalien, agrégé de lettres et énarque, il prend sa carte du PS en 1974 et devient très vite l'un des principaux collaborateurs du premier secrétaire François Mitterrand.

Elu en 1978 député du Grand-Quevilly (Seine-maritime), M. Fabius est nommé ministre du Budget dès 1981, puis ministre de l'Industrie en 1983, avant de devenir en juillet 1984, à 37 ans, le plus jeune Premier ministre de , succédant à Pierre Mauroy.

A Matignon, où il restera jusqu'à la défaite aux législatives de 1986, il devra faire face à la tempête déclenchée par l'affaire du Rainbow Warrior, qui se soldera par le limogeage du ministre de la Défense, Charles Hernu.

Le procès du sang contaminé (sur la distribution à partir de 1985 par le Centre national de transfusion sanguine de lots contaminés par le virus VIH) aura mis sa carrière entre parenthèses. Sa relaxe en 1999 permet son retour au premier plan.

Président de l'Assemblée nationale (1988-1992, puis 1997-2000), il rejoint le gouvernement Jospin en 2000 au puissant portefeuille de l'Economie et des Finances.

En septembre 2004, il s'engage pour le "non" au référendum sur la Constitution européenne de 2005. Il sera ensuite exclu de la direction du PS - alors dirigé par François Hollande - pour s'être affranchi du vote, largement en faveur du texte, des militants lors d'un référendum interne.

En 2006, il se voit infliger un sérieux revers en perdant la primaire interne au PS qui désigne dès le premier tour Ségolène Royal candidate socialiste à la présidentielle de 2007.

Il ne s'était pas présenté à la primaire d'automne 2011 et avait affiché très tôt son soutien à Martine Aubry.

M. Vincent PEILLON, ministre de l’éducation nationale

Nommé mercredi ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, 51 ans, est un professeur de philosophie entré sur le tard en politique, spécialiste des penseurs socialistes et républicains.

Agrégé et docteur en philosophie, M. Peillon, né le 7 juillet 1960 à Suresnes (Hauts-de-Seine), a d'abord enseigné en lycée, à Lyon, Calais (Pas-de-Calais) et Nanterre. Il a formé des enseignants dans la Nièvre, avant de devenir en 1992 collaborateur d'Henri Emmanuelli à l'Assemblée nationale.

Elu en 1997 député de la Somme, il préside pendant cette mandature la mission parlementaire contre la délinquance financière et le blanchiment des capitaux en Europe. Parallèlement, il devient secrétaire national aux études du PS de 1997 à 2000, puis le porte-parole du parti sous l'autorité de François Hollande jusqu'en 2002.

Cible des chasseurs, il est battu aux législatives de 2002 et 2007. Elu député européen en 2004 dans le Nord-Ouest, il est réélu en 2009 dans le Sud-Est mais la liste qu'il dirige n'arrive qu'en troisième position, dépassée par celle des écologistes.

Au PS, il a d'abord créé le courant rénovateur "Nouveau parti socialiste" (NPS) avec Arnaud Montebourg, avant de soutenir successivement Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn puis François Hollande.

"Il vit dans le réel, c'est un réformateur, mais il a un idéal socialiste très fort, poussé parfois jusqu'au romantisme", dit de lui le député PS de l'Ardèche Pascal Terrasse, ami et fidèle soutien politique.

Issu d'une famille de médecins et chercheurs, M. Peillon a continué, une fois entré en politique, à écrire, consacrant des ouvrages aux penseurs socialistes et républicains ou au combattant de l'école laïque Ferdinand Buisson.

Il a aussi publié "La Révolution française n'est pas terminée" (2008) et dirige la collection "Bibliothèque républicaine" des éditions Le Bord de l'eau.

Marié, père de quatre enfants, il pratique presque quotidiennement la course à pied.

Mme Christiane TAUBIRA, garde des sceaux, ministre de la justice

Christiane Taubira, 60 ans, nommée ministre de la Justice, députée de Guyane depuis 1993, est la pasionaria de l'outre-mer et un électron libre à gauche, au parcours plus réussi sur la scène nationale que locale.

Celle qui fut représentante particulière de François Hollande lors de la campagne présidentielle n'est pourtant pas au Parti socialiste. Elle siège à l'Assemblée nationale comme apparentée PS, mais a aussi été dans sa carrière non inscrite et inscrite au groupe RCV (radicaux, verts, communiste).

Sa notoriété nationale lui vient de deux événements marquants. Mme Taubira est l'auteure de la loi reconnaissant la traite négrière et l'esclavage comme crime contre l'humanité, qui portera son nom une fois définitivement adoptée en 2001.

Elle est aussi, en 2002, la première candidate venue de l'outre-mer à se présenter à l'élection présidentielle, en plus d'être femme et noire. Ce fut sous les couleurs du Parti radical de gauche (PRG), alors qu'elle n'en était pas membre mais présidente de son propre mouvement en Guyane, le Walwari (éventail en amérindien). Elle obtint 2,32% des suffrages.

Cette oratrice hors pair au tempérament fougueux a en revanche eu moins de succès dans les scrutins locaux: elle a échoué à deux reprises en 1995 et 2001 à prendre la mairie de Cayenne, et en 2010, elle perd les élections régionales.

Née à Cayenne en 1952, dans une famille modeste où sa mère élevait seule six enfants, Christiane Taubira est docteur es-sciences économiques et en agro-alimentaire, licenciée en sociologie et certifiée d'études supérieure d'ethnologie afro-américaine. Elle est mère de quatre enfants et divorcée.

M. Pierre MOSCOVICI, ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur

Pierre Moscovici, 54 ans, qui a été le directeur de campagne de François Hollande et ministre des Affaires européennes sous , change totalement de registre mercredi en devenant ministre de l'Economie et des Finances.

Né le 16 septembre 1957 à Paris, Pierre Moscovici, fils de l'éminent psychologue Serge Moscovici et de la psychanalyste Marie Bromberg-Moscovici, est ancien élève de , puis de l'ENA, où Dominique Strauss-Kahn fut son professeur.

Ayant quitté en 1984 la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) pour le PS, il en devient le plus jeune secrétaire national en 1990, puis le trésorier en 1992.

En 1991, avec François Hollande, dont il est contemporain, il écrit "L'Heure des choix".

Elu député européen en 1994, il démissionne en juin 1997 pour devenir député du Doubs, mais ne siège pas, car il est appelé au gouvernement comme ministre délégué chargé des Affaires européennes du gouvernement de Lionel Jospin jusqu'au 6 mai 2002.

Aux législatives de 2002, il est battu dans le Doubs. Redevenu député européen de 2004 à 2007, il est vice-président du Parlement européen en 2004.

Il retrouve à l'Assemblée son siège de député du Doubs en 2007 et est également président de la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard depuis 2008.

Après le départ de son mentor Dominique Strauss-kahn au Fonds monétaire international (FMI), il devient l'un des animateurs du courant social-démocrate au sein du PS.

Au congrès de Reims, en 2008, ce strauss-kahnien, responsable des questions internationales du PS après avoir brigué la tête du parti, décide de suivre in extremis Bertrand Delanoë.

Il envisage de présenter sa candidature -social-démocrate- à la primaire PS pour la présidentielle, avant de soutenir Dominique Strauss-Kahn. Lorsque celui-ci est évincé de la course le 14 mai 2011, il soutient le mois suivant François Hollande et, lorsque ce dernier remporte la primaire en octobre, en devient le directeur de campagne.

A l'élection de François Hollande le 6 mai, il a été chargé de la transition.

Mme Marisol TOURAINE, ministre des affaires sociales et de la santé

Marisol Touraine, 53 ans, nommée mercredi ministre des Affaires sociales, s'est imposée comme la spécialiste incontournable de ces questions au PS, notamment lors du débat sur la réforme des retraites qu'elle a combattue avec fougue à l'Assemblée.

La députée et présidente du conseil général d'Indre-et-Loire, proche de Pierre Moscovici, obtient ainsi le premier ministère de sa carrière.

Née le 7 mars 1959 à Paris, fille du sociologue Alain Touraine, Marisol Touraine se forge rapidement un CV impressionnant: Ecole normale supérieure, Sciences Po Paris, agrégation de sciences économiques et sociales, avant de devenir conseillère d'Etat.

Elle fait ses premiers pas en politique au cabinet du Premier ministre Michel Rocard (1988- 91), comme conseillère en stratégie internationale. Elle enseigne également les relations internationales à Sciences Po Paris et à l'Essec.

En 1997, elle décroche son premier mandat dans la région dont elle porte le nom. Députée d'Indre-et-Loire, elle sera battue cinq ans plus tard, avant de retrouver son mandat en 2007. Elle est également conseillère générale du canton de Montbazon depuis 1998.

Dès 1997, elle rejoint la direction du PS où elle est nommée secrétaire nationale en charge de la santé et de la protection sociale, poste qu'elle occupe toujours.

Marisol Touraine devient l'un des artisans du projet socialiste sur la réforme des retraites. A l'Assemblée nationale comme dans les médias, elle montera au créneau comme porte-parole du PS pour combattre le projet du gouvernement Fillon en 2010.

En 2011, sa carrière connaît un nouveau tremplin au lendemain des élections cantonales: elle succède à une autre socialiste, Claude Roiron, à la présidence du conseil général d'Indre-et- Loire, et devient ainsi l'une des rares femmes en France à diriger un département.

Après avoir soutenu Dominique Strauss-Kahn, Mme Touraine rejoint l'équipe de François Hollande. Le futur président lui confiera logiquement le pôle "social" (santé, retraites, handicap, sécurité sociale, etc).

Mariée à un diplomate, Marisol Touraine est mère de trois enfants de 22, 20 et 18 ans.

Mme Cécile DUFLOT, ministre de l’égalité des territoires et du logement

Cécile Duflot, qui devient à 37 ans ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, a été élue en 2006 plus jeune secrétaire nationale des Verts, un parti longtemps qualifié d'ingérable qu'elle a pacifié, avec l'ambition d'en faire un jour une force majoritaire.

Cette ancienne salariée dans le logement social a souvent eu des relations tendues avec Daniel Cohn-Bendit qu'elle qualifie de "schtroumpf grognon" quand lui la traite d'"apparatchik" avec son compère Jean-Vincent Placé.

C'est pourtant "Dany" qui a impulsé la dynamique d'Europe Ecologie à l'été 2008 quand elle semblait sceptique. Eclipsée par les "stars" du rassemblement aux européennes, "la patronne" comme l'appellent les "écolos", est finalement "la révélation politique" 2009.

La notoriété de cette mère de quatre enfants qui se trouve "le charisme d'une huître" explose, ses détracteurs critiquant alors sa voix aiguë et son côté donneuse de leçons.

La diplômée de l'Essec se lance alors aux régionales 2010 en Ile-de-France (16,6%) et devient présidente du groupe EELV au conseil régional, prônant en campagne un doublement du budget consacré au logement et des "réquisitions de logements vides". Elle déplore aussi la "vision de l'aménagement du territoire datant des années 1970" de Nicolas Sarkozy sur le Grand Paris, lui opposant une "vision fondée sur la coopération entre les régions".

Née le 1er avril 1975 à Villeneuve Saint-Georges (Val-de-Marne) de père cheminot et de mère enseignante, elle a été maire-adjointe de cette ville PCF avant de démissionner pour cumul des mandats.

Elle accuse alors des communistes d'avoir mené aux élections cantonales une "campagne sordide" contre son compagnon Xavier Cantat, attaqué sur son frère Bertrand Cantat, l'ex- chanteur de Noir Désir, condamné pour l'homicide de sa compagne Marie Trintignant.

Cette ancienne de la Jeunesse ouvrière chrétienne, officiellement "neutre" pour la primaire entre Eva Joly et Nicolas Hulot, penchait pour "la chouette" comme elle surnomme l'écologiste vedette. Ne se sentant "pas les épaules" pour la présidentielle, elle a oeuvré pour l'accord avec le PS pour 2012, oubliant sa "condition absolue" de sortie du nucléaire pour un compromis.

Candidate aux législatives à Paris, certains dans son entourage l'imagine aussi à la mairie de Paris en 2014.

M. Manuel VALLS, ministre de l’intérieur

Le député-maire d'Evry Manuel Valls, 49 ans, classé à l'aile droite du PS, nommé mercredi ministre de l'Intérieur, est un bon connaisseur des réseaux policiers.

Né à Barcelone le 13 août 1962, fils du peintre catalan Xavier Valls, il est naturalisé français à 20 ans, après l'élection de François Mitterrand.

Il a adhéré au Parti socialiste en 1980 pour soutenir Michel Rocard, représentant de la deuxième gauche, dont il fut un des collaborateurs à Matignon. Sous Lionel Jospin (1997-2002), il est responsable de la communication et de la presse du Premier ministre en cette période de cohabitation.

Elu maire d'Evry en 2001, député de l'Essonne un an plus tard, il a constamment été reconduit dans ces deux mandats, avec de beaux scores.

Au PS, il milite pour une rénovation, une refondation du parti allant jusqu'à demander son changement de nom. Ses critiques irritent la première secrétaire Martine Aubry qui à l'été 2009 le somme de rentrer dans le rang, ou de quitter le parti. Sans effet.

Il décide alors de concourir à la primaire socialiste. Prêt à se rallier à Dominique Strauss-Kahn alors favori des sondages, il se lance dans la compétition après la défection de l'ex-patron du FMI après l'affaire du Sofitel de New-York, le 14 mai 2011.

Il fait campagne sous le slogan "l'énergie du changement", est distingué par The Economist pour "sa vision moderne" et "rafraîchissante" de la gauche, mais termine la compétition avant- dernier avec un peu plus de 5% le 9 octobre 2011 au 1er tour. Il se rallie alors à François Hollande.

Bon connaisseur des réseaux policiers, Manuel Valls est un proche ami du criminologue Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient de France, qui a mis ses compétences au service de Nicolas Sarkozy.

Père de quatre enfants, il est remarié à la violoniste Anne Gravoin.

Mme Nicole BRICQ, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie

Nicole Bricq, 65 ans en juin, nommée mercredi ministre de l'Ecologie, a été la première femme à occuper l'influent poste de rapporteur général de la commission des finances du Sénat succédant, en octobre 2011, au sénateur UMP Philippe Marini.

Née le 10 juin 1947 à La Rochefoucault (Charente) où ses parents étaient bouchers, elle fait des études de droit à Bordeaux, avant de devenir cadre de direction.

Nicole Bricq a adhéré au PS en 1972 "dans la foulée de 1968", rejoignant le Ceres, courant considéré comme la gauche du PS et alors animé par Jean-Pierre Chevènement. Profondément européenne, elle s'éloigne peu à peu de ce dernier, rompant définitivement avec lui en 1991 lorsqu'il avait pris position contre l'engagement de la France dans la guerre du Golfe.

Plus tard, elle intègre Socialisme et Démocratie, le courant de Dominique Strauss-Kahn. Elle s'en sépare lors du départ de DSK en 2007 pour la présidence du FMI, en désaccord avec la façon "ambigüe" dont il y organise sa succession.

Début 2009, elle se range aux côtés de François Hollande quand il entame sa préparation à la course à l'Elysée.

Femme de caractère, travailleuse acharnée, elle rafle en 1997 la sixième circonscription de Seine-et-Marne (Meaux-Nord) à Jean-François Copé avant d'être élue sénatrice de Seine-et- Marne en 2004 puis réélue en 2011.

Elle fut également conseillère régionale d'Ile-de-France de 1983 à 1989.

Rugueuse dans ses rapports avec autrui, elle se justifie: "on dit d'un homme qu'il a du caractère, mais d'une femme qu'elle a mauvais caractère". "Je me suis faite moi-même, j'ai mes convictions!", lance-t-elle, "toujours tendre avec les faibles et dure avec les forts".

Se revendiquant "réformiste", elle est devenue incontournable sur les questions budgétaires au Sénat.

Avec la nouvelle majorité de gauche du Sénat elle a mené une rude bataille contre le dernier projet de loi de Finances du quinquennat de Nicolas Sarkozy et ses deux plans de rigueur, faisant adopter par le Sénat un contre-budget déroulant le programme de François Hollande.

M. Arnaud MONTEBOURG, ministre du redressement productif

Arnaud Montebourg, 49 ans, nommé mercredi ministre du redressement productif, est l'électron libre du PS qui avait créé la surprise de la primaire socialiste à l'automne en finissant 3ème avec 17,2% des voix, confortant son poids politique après des coups d'éclat aux fortunes diverses.

Né le 30 octobre 1962 à Clamecy (Nièvre), militant PS depuis 1981, il se fait connaître comme jeune avocat, en menant bataille contre Alain Juppé dans l'affaire de son appartement de la Ville de Paris en 1995.

Elu député de Saône-et-Loire en 1997, il tentera en vain en 2001, en pleine cohabitation, de faire comparaître devant la Haute cour de justice.

Il milite inlassablement pour une VIe République où le Parlement aurait davantage de pouvoirs.

Défiant le Premier secrétaire de l'époque François Hollande, il anime le Nouveau parti socialiste avec Vincent Peillon.

En 2007, il opère un rapprochement soudain avec Ségolène Royal, qui le nommera parmi les porte-parole de sa campagne présidentielle, avant de le suspendre pendant un mois après une boutade d'un drôle de goût. Le seul défaut de la candidate? "Son compagnon!", avait-il répondu... en allusion à un certain François Hollande.

Ardent adversaire du cumul des mandats, il décide pourtant fin 2007 de se présenter à l'élection cantonale en Saône-et-Loire, et est élu au premier tour, avant de devenir président du conseil général. Début 2011, il annonce qu'il ne briguera pas un quatrième mandat de député.

Monsieur Rénovation au PS, il milite ardemment pour les primaires, finalement validées en 2009 par Martine Aubry. Pendant celles-ci, il dénonce les "dérives" de la fédération PS des Bouches-du-Rhône dirigée par Jean-Noël Guérini et réclame à DSK "des excuses à toute la gauche". Au PS, certains critiquent ce "prêcheur de morale".

François Hollande en fait son "représentant spécial" mi-mars.

Divorcé, père de deux enfants, il est le compagnon de la journaliste Audrey Pulvar.

M. Michel SAPIN, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social

Michel Sapin, 60 ans, nommé mercredi ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social, est l'un des très proches de François Hollande, député de l'Indre, qui avait déjà été ministre de l'Economie sous François Mitterrand, siégeant également dans le gouvernement Jospin.

Né le 9 avril 1952 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Michel Sapin est licencié ès lettres, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien élève de l'Ecole normale supérieure. A l'ENA, où il entre en 1978, il fait partie de la promotion Voltaire, dans laquelle il côtoie François Hollande et Ségolène Royal.

Il est député de l'Indre de 1981 à 1986, puis des Hauts-de-Seine de 1986 à 1991. Ce spécialiste du droit a été président de la commission des Lois à l'Assemblée nationale pendant trois ans (1988-1991).

Michel Sapin a été ministre délégué à la Justice (1991-1992) du gouvernement Cresson.

Nommé ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement Bérégovoy (avril 1992-mars 1993), il affronte deux crises monétaires et laisse une loi dite Sapin, clarifiant les circuits dans la publicité.

C'est sous Michel Sapin qu'a été mis en place le plan d'épargne en actions (PEA).

Il est ensuite nommé au Conseil de la politique monétaire (CPM) de la Banque de France (1994-1995).

Puis, au sein du gouvernement Lionel Jospin, il est ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat (2000-2002).

Il est redevenu député de l'Indre en juin 2007 et est maire d'Argenton-sur-Creuse (Indre).

Adhérent du PS depuis 1975, il est membre du Bureau national du parti.

Dans l'équipe de campagne de François Hollande, il était chargé du projet présidentiel.

M. Jean-Yves LE DRIAN, ministre de la défense

Jean-Yves Le Drian, président PS de la région Bretagne et ancien secrétaire d'Etat à la Mer, 64 ans, nommé mercredi ministre de la Défense, est un compagnon de route historique de François Hollande et un familier des dossiers de défense.

Petit-fils de docker, né le 30 juin 1947 à Lorient dans une famille ouvrière chrétienne et militante, cet agrégé d'histoire débute comme enseignant à l'université de Rennes, avant d'être élu député du Morbihan en 1978.

Président national de la Jeunesse étudiante chrétienne et responsable de l'Unef à Rennes en 1968, il adhère au PS en 1974.

Maire de Lorient de 1981 à 1998, député du Morbihan durant 25 ans, jusqu'en 2007, il entre en 1998 au conseil régional de Bretagne. Il en devient le premier président de gauche en 2004 et est réélu à ce poste en 2010.

A Lorient, il se familiarise avec les dossiers de la mer et de la Défense, au contact notamment de la Direction des chantiers navals (aujourd'hui DCNS) et de la Marine nationale. Il sera également vice-président de la commission Défense de l'Assemblée nationale et deviendra le conseiller Défense de François Hollande.

Secrétaire d'Etat à la Mer en 1991-92, il lance la difficile réforme du statut des dockers, qui lui coûtera son mandat de député entre 1993 et 1997.

Au début du premier mandat de François Mitterrand, il rencontre le jeune François Hollande, de sept ans son cadet, avec lequel il partage une sensibilité social-démocrate.

Formalisée au sein des "transcourants", qu'ils lancent en 1985 à Lorient avec d'autres deloristes, cette amitié ne se démentira jamais : c'est à Lorient que François Hollande, alors en pleine traversée du désert, choisit de se lancer dans la course à l'Elysée, en juin 2009.

Réputé pour son écoute et sa fermeté, il endosse volontiers un ciré jaune pour défendre l'image de la Bretagne, comme après la marée noire de l'Erika de 1999.

En 2007, il avait décliné le portefeuille de la Défense que lui proposait Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'ouverture.

Mme Aurélie FILIPPETTI, ministre de la culture et de la communication

Normalienne, issue d'une famille de mineurs d'origine italienne, Aurélie Filippetti, nommée mercredi ministre de la Culture et de la communication à l'âge de 38 ans, est députée socialiste de Moselle, passée par le bouillonnement des Verts parisiens.

Née le 17 juin 1973 à Villerupt en Meurthe-et-Moselle, Aurélie Filippetti a été élue députée de Moselle en 2007 après avoir été membre de l'équipe de campagne de Ségolène Royal, dont elle s'est progressivement éloignée après le Congrès de Reims en 2008.

Habituée de la salle des Quatre-Colonnes de l'Assemblée, elle avait choisi François Hollande pendant la primaire, animant la cellule culture du candidat pendant la campagne.

Après Fukushima, l'ex-militante écologiste avait été rappelée à l'ordre par la première secrétaire du PS, Martine Aubry, pour avoir dénoncé la "vision dépassée" des socialistes sur le nucléaire.

Auparavant, la jeune femme avait quitté les Verts en 2006. En 2001, à 27 ans, la Normalienne était tête de liste du parti écologiste dans le Ve arrondissement aux élections municipales en 2001.

Très appréciée par le futur maire de Paris Bertrand Delanoë, la jeune professeure agrégée de lettres classique choisit sa rampe de lancement médiatique en défiant dans son fief Jean Tiberi et un dissident RPR-séguiniste, un certain Henri Guaino.

Aurélie Filippetti est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "les derniers jours de la classe ouvrière" en 2003. Elle est la fille d'un ancien mineur de fond et maire communiste. Son grand-père était également mineur, venu d'Italie pour travailler en Lorraine.

Mme Geneviève FIORASO, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche

Geneviève Fioraso , 57 ans, députée PS et adjointe au maire de Grenoble Michel Destot depuis 2001, nommée mercredi ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, avait intégré l'équipe de campagne de François Hollande en charge de l'innovation.

Née le 10 octobre 1954 à Amiens (Somme), Mme Fioraso , mère de deux enfants, ancienne professeur d'anglais puis cadre chez France Telecom, est depuis 2004 PDG de la SEM Minatec entreprises, centre européen sur les micro et nanotechnologies.

Très à l'aise dans les milieux économiques et auprès des chercheurs grenoblois, elle a ravi en 2007, à la faveur d'une triangulaire, une circonscription traditionnellement conservatrice en battant le candidat UMP Alain Carignon, ancien député-maire de Grenoble, qui tentait un retour en politique après avoir été condamné en 1996 pour "corruption".

Mme Fioraso a commencé en politique en devenant en 1983 l'assistante parlementaire du député-maire socialiste Hubert Dubedout. En 1995, elle est directrice de cabinet du nouveau maire socialiste Michel Destot.

Depuis 2001, elle est son adjointe à l'économie, au commerce, à l'artisanat et à l'innovation à la mairie de Grenoble et première vice-présidente de la communauté d'agglomération.

En tant que députée, elle a pris part à la commission des Affaires économiques, à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) et elle a été rapporteur pour avis des budgets sur l'industrie, l'énergie, le développement durable, la recherche technologique en 2009, 2010 et 2011.

Participant à des rapports sur l'évaluation de l'application de l'article 19 de la loi de programme pour la recherche, en 2008, ou sur la bio logie de synthèse, en 2012, Mme Fioraso a présidé le Forum pour l'Enseignement supérieur et la Recherche du PS, en mai 2011 à Toulouse.

Elle avait intégré l'équipe de campagne de François Hollande en charge de l'innovation, dans le cadre du "Pacte Productif" visant à soutenir la compétitivité en France.

Mme Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement

Najat Vallaud-Belkacem, Franco-Marocaine de 34 ans nommée mercredi ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, a une dizaine d'années d'expérience politique derrière elle, à Lyon et auprès des ténors du Parti socialiste, où elle est rapidement montée en grade.

Elle se présente elle-même comme une "illustration presque exemplaire de la méritocratie républicaine et de l'intégration heureuse".

Née le 4 octobre 1977 au Maroc, cette deuxième d'une fratrie de sept enfants est arrivée en France à l'âge de quatre ans.

Elle suit des études de droit à Amiens, puis à Sciences Po Paris. Boursière, elle travaille comme assistante parlementaire d'une députée PS et comme juriste. Elle adhère au PS après le vote du 21 avril 2002, qui a vu Jean-Marie Le Pen se qualifier pour le second tour de la présidentielle.

En 2003, elle intègre le cabinet du maire PS de Lyon Gérard Collomb. En 2004, elle est élue conseillère régionale et est chargée de la culture. Elle entre au Conseil national du Parti socialiste en 2006.

La jeune femme devient une des porte-parole de Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007. Elle est aussi à ses côtés lors de la primaire socialiste en 2011.

Entre-temps, elle se fait élire en 2008 conseillère générale et conseillère municipale à Lyon, abandonnant son mandat au conseil régional. A la mairie, elle est adjointe chargée des grands événements, de la jeunesse et de la vie associative.

Depuis 2009, elle est au PS secrétaire nationale aux questions de société.

Elle rejoint en novembre 2011 l'équipe de François Hollande pour sa campagne, occupant un des quatre postes de porte-parole. Parallèlement, elle est candidate pour la deuxième fois aux législatives dans la 4e circonscription du Rhône, afin de succéder à (UMP).

Entre 2007 et 2011, elle a été membre du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger, un engagement que lui a reproché l'UMP.

Mère de jumeaux, elle est mariée à Boris Vallaud, directeur général des services du conseil général de Saône-et-Loire.

M. Stéphane LE FOLL, ministre de l’agriculture et de l’agroalimentaire

Nommé mercredi ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, Stéphane Le Foll, 52 ans, compagnon de route de François Hollande, est eurodéputé depuis 2004, spécialiste au Parlement européen des questions agricoles et environnementales.

Conseiller technique auprès de Louis Le Pensec, ministre de l'Agriculture (1997) dans le gouvernement de Lionel Jospin, il dirige ensuite le cabinet de François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste (1997-2008).

Toujours dans l'ombre de François Hollande et peu connu du grand public, le militant à la haute stature surmontée d'une abondante chevelure poivre et sel devient, fin 2008, premier secrétaire de la fédération PS de la Sarthe, puis en 2012 coordinateur de la campagne de François Hollande à la présidentielle.

Il est membre du bureau national du Parti socialiste depuis 2007.

Né le 3 février 1960 au Mans (Sarthe), mais très attaché à ses origines bretonnes, ce titulaire d'un DEA en économie de l'université de Nantes et d'un diplôme supérieur du CNAM, a enseigné au lycée agricole de Rouillon, puis au lycée de La Ferté-Bernard (Sarthe) et a été chargé de travaux dirigés à l'université de Nantes.

En 2006, il participe à la création du groupe Saint-Germain, une cellule de réflexion multidisciplinaire qui rassemble une quinzaine d'universitaires, de chercheurs, d'experts publics et de responsables professionnels du secteur du monde agricole et rural français et international.

Le député européen incitait alors à "refonder un projet politique fort" en matière agricole en s'appuyant sur "trois grands principes" en l'occurrence "le marché unique, la solidarité financière et la préférence communautaire".

Lors des législatives de 2007, Stéphane Le Foll est battu dans la Sarthe dès le premier tour par François Fillon, qui réunit 53,3% des suffrages contre 30,02% au candidat socialiste.

Mme Marylise LEBRANCHU, ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique

De retour au gouvernement au poste de ministre de la réforme de l'Etat, de la décentralisation et de fonction publique après avoir notamment été garde des Sceaux de 2000 à 2002, Marylise Lebranchu (65 ans) est une proche de Martine Aubry, et était jusqu'alors députée du Finistère, siégeant à la commission de la défense nationale.

Née le 25 avril 1947 à Loudéac (Côtes d'Armor) d'un père instituteur et d'une mère salariée, titulaire d'un bac philo et d'une maîtrise d'aménagement du territoire décrochée à l'université de Rennes, elle entre en 1973 comme chargée d'étude à la Société d'économie mixte du nord-Finistère, après quelques années d'enseignement.

En 1978, un an après son adhésion au PS, elle fait son entrée dans le monde politique, en tant qu'attachée parlementaire de la députée socialiste Marie Jacq. Elle assumera cette fonction pendant 15 ans, jusqu'en 1993, date à laquelle elle se présente à la députation dans la 4ème circonscription du Finistère (Morlaix), en remplacement de Mme Jacq.

Elle est battue cette première fois mais emporte la mairie de Morlaix en 1995, puis la députation en 1997.

Appelée au gouvernement par Lionel Jospin, elle devient jusqu'en 2000 secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, à l'artisanat et à la consommation, sous la houlette du ministre de l'Economie et des Finances de l'époque, Dominique Strauss Kahn. La numéro deux du gouvernement n'est autre que Martine Aubry, avec laquelle elle s'est liée d'amitié au début des années 1990.

En 2000, elle est nommée ministre de la Justice, un poste qu'elle occupe jusqu'à l'élection présidentielle de 2002. Elle redevient alors députée, puis, en 2004 (jusqu'en 2010), première vice-présidente du conseil régional de Bretagne.

Après avoir brigué en vain la présidence de l'Assemblée nationale face à Bernard Accoyer, elle devient questeur au Palais Bourbon en juin 2007.

Elle a pris en 2010 la tête de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains et a entamé, la même année, un nouveau mandat de conseillère régionale.

Mariée, elle est mère de trois enfants.

M. Victorin LUREL, ministre des outre-mer

Victorin Lurel, 60 ans, nommé mercredi ministre des Outre-mer du gouvernement Ayrault, est l'homme fort de la gauche en Guadeloupe dont il est député et président de région tout en étant, depuis sept ans, le spécialiste de l'Outre-mer du PS.

M. Lurel, qui avait été le responsable et le porte-parole pour l'Outre-mer de la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007, a repris cette casquette en 2012 pour François Hollande, pour qui il s'était prononcé dès la primaire. Les scores du candidat PS ont été historiques en Outre-mer, notamment aux Antilles et à la Réunion.

Militant socialiste depuis toujours, M. Lurel est reconnu pour sa maîtrise des dossiers et une grande habileté politique, qui lui a notamment permis d'emporter les régionales en 2004, battant l'inamovible Lucette Michaux-Chevry, la mère de la ministre de l'Outre-mer de Nicolas Sarkozy, Marie-Luce Penchard.

Né le 20 août 1951 à Vieux-Habitants (Guadeloupe), une commune rurale de 7.600 habitants, 3e d'une fratrie de 12 enfants dans une famille pauvre de petits paysans, M. Lurel trouve sa voie dans les études.

Après un bac d'économie passé sur son île natale, il s'envole pour Paris: un DEA d'économie à Paris-II, puis Science-Po où naît son engagement politique.

De retour en Guadeloupe en 1981, administrateur civil, il devient directeur de la Chambre d'agriculture --un domaine qui le passionne toujours--, puis s'investit dans la vie de Vieux- Habitants dont il devient conseiller municipal d'opposition en 1989. Il devient conseiller régional en 1992, conseiller général en 1994.

Sa carrière prend son essor: en 2001, il gagne de justesse la mairie de sa commune. Député constamment réélu depuis 2002, il est vice-président du groupe Socialiste, radical et citoyen à l'Assemblée nationale et a été secrétaire national du PS à l'Outre-mer de 2005 à 2008.

Marié et père d'un fils, cet "hyperactif" se représentera dans la 3e circonscription de la Guadeloupe face à Mme Penchard, même nommé ministre.

Mme Valérie FOURNEYRON, ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative

La députée-maire socialiste de Rouen Valérie Fourneyron, 52 ans, nommée mardi ministre des Sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative a pratiqué le volley-ball à un haut niveau avant de devenir médecin du sport et d'entrer en politique dans les années 1990.

Née le 4 octobre 1959 à Petit-Quevilly, dans la banlieue de Rouen, Valérie Fourneyron est issue d'une famille d'industriels tanneurs, catholiques et de droite, mais à la fibre sociale. Elle se distingue d'abord comme sportive de haut niveau, membre de l'équipe de France de volley-ball, lorsqu'elle était cadette dans les années 1970.

Devenue médecin en 1983, comme sa mère, elle reste dans son domaine de prédilection en se spécialisant dans la traumatologie sportive. Elle met ses compétences au service de clubs sportifs avant de prendre des responsabilités au sein du ministère de la Jeunesse et des sports.

Mariée et mère de quatre enfants, elle est élue en 1995 au conseil municipal de Rouen avant de devenir adjointe chargée des sports puis première adjointe au maire PS Yvon Robert. Son ascension subit une brutale interruption en 2001 avec la défaite de la gauche aux élections municipales à la suite de dissensions entre les Verts et le PS.

Conseillère régionale de Haute-Normandie de 1998 à 2007, conseillère générale de Rouen de 2004 à 2008, cette femme énergique renoue avec le succès en 2007 en devenant députée de Seine-Maritime avant de conduire en 2008 la liste de gauche qui emporte la ville de Rouen perdue sept ans plus tôt. Le 15 mars 2008, elle devient maire de Rouen, une des rares villes de plus de 100.000 habitants dirigées par une femme.

Soutien de Martine Aubry lors des primaires socialistes, Valérie Fourneyron a eu en charge les sports dans l'équipe de campagne de François Hollande. A ce poste au gouvernement, elle succède au judoka Davis Douillet, lui aussi originaire de Normandie.

M. Jérôme CAHUZAC, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, chargé du budget

Jérôme Cahuzac, nommé mercredi ministre délégué au Budget, est chirurgien de formation et un spécialiste des questions budgétaires au Parti socialiste, qui présidait depuis début 2010 la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

A bientôt 60 ans, le député-maire de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et- Garonne) était aussi le responsable du pôle "budget, finances, fiscalité" au sein de l'équipe de campagne de François Hollande.

Né à Talence (Gironde) le 19 juin 1952, il est entré au PS en 1977. Il a été conseiller technique au cabinet de Claude Evin, alors ministre de la Santé, de 1988 à 1991.

Chirurgien de formation, réputé internationalement dans le domaine des implants capillaires, Jérôme Cahuzac a été élu député en 1997, battu en 2002, et réélu en 2007 face au juge Jean- Louis Bruguière, alors candidat UMP.

Porte-parole du groupe PS sur les questions budgétaires, il a ferraillé sans note l'été 2007 à la tribune de l'Assemblée nationale contre le "paquet fiscal" de Nicolas Sarkozy (bouclier fiscal, exonération des heures supplémentaires...).

Maire de Villeneuve-sur-Lot depuis 2001, c'est tout naturellement que cet orateur brillant prend la présidence de la prestigieuse commission des Finances, quand son collègue socialiste Didier Migaud est nommé premier président de la Cour des comptes par Nicolas Sarkozy après le décès de Philippe Séguin.

Nicolas Sarkozy s'était engagé pendant sa campagne en 2007 à donner la présidence de cette commission à un membre de l'opposition.

Svelte, l'oeil pétillant et le sourire en coin, l'homme aime les formules mais s'exprime parfois avec des phrases emberlificotées.

Marié, il est père de trois enfants.

Mme George PAU-LANGEVIN, ministre déléguée auprès du ministre de l’éducation nationale, chargée de la réussite éducative

George Pau-Langevin, 63 ans, nommée ministre déléguée à la réussite éducative, est originaire de Guadeloupe et députée de Paris depuis 2007.

Née à Pointe-à-Pitre le 19 octobre 1948, Mme Pau-Langevin a exercé en tant qu'avocate de 1971 à 1988 puis de 1994 à 1997. Elle s'est régulièrement engagée dans la défense des minorités et des populations d'Outre-mer, comme présidente du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) de 1984 à 1987, dont elle a aussi été l'avocate.

Elle a également dirigé l'Agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'Outre-Mer (ANT), de 1997 à 2001, date à laquelle elle a intégré le cabinet du maire de Paris Bertrand Delanoë.

Elue conseillère municipale de Paris (1989-1995), elle a aussi été conseillère régionale d'Ile- de-France (1992-1998).

En 2001, elle avait rejoint le cabinet de Bertrand Delanoë pour s'occuper des associations et de l'Outre-mer.

Elue en 2007 dans la 21e circonscription (XXe arrondissement) à l'issue d'un duel contre le candidat UMP Raoul Delamare, Mme Pau-Langevin était auparavant sortie victorieuse d'une compétition acharnée avec le maire du XXe arrondissement, le député sortant Michel Charzat (PS dissident), éliminé au premier tour. Elle avait été investie candidate par le PS au nom de la parité et de la représentation des minorités.

M. Alain VIDALIES, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement

Alain Vidalies, 61 ans, nommé mercredi ministre chargé des Relations avec le Parlement, est un avocat de profession, spécialiste des questions de travail et d'emploi au Parti socialiste.

Né le 17 mars 1951 à Grenade-sur-l'Adour (Landes), titulaire d'une maîtrise de droit public et du certificat d'aptitude à la profession d'avocat, il s'inscrit au barreau de Mont-de-Marsan en 1979, et devient avocat spécialisé dans le droit du travail.

M. Vidalies est membre de la commission des lois de l'Assemblée nationale, et juge suppléant à la Cour de justice de la République depuis 1997. Il est également membre du comité de suivi de la loi sur les 35 heures.

Elu conseiller général en 1979, il est pour la première fois député des Landes en 1988. Battu en 1993, il retrouve son siège en 1997, est réélu en 2002 puis 2007.

Il a également été premier adjoint au maire de Mont-de-Marsan de 1989 à 2002.

A l'Assemblée nationale, vice-président de la commission des Lois, il a mené le combat contre la libéralisation du travail du dimanche et l'assouplissement des 35 heures. Il a été rapporteur de lois sociales importantes comme la loi sur la prévention des accidents du travail, la loi portant création du conseiller du salarié et celle luttant contre le travail clandestin.

Au sein du PS, M. Vidalies est depuis 1993 membre du Conseil national et du Bureau national. Il est secrétaire national du PS chargé des entreprises (2005-2008) puis du travail et de l'emploi (depuis 2008).

Il est marié et père d'une fille.

Mme Delphine BATHO, ministre déléguée auprès de la garde des sceaux, ministre de la justice

Delphine Batho, 39 ans, nommée mercredi ministre déléguée auprès de la garde des Sceaux Christiane Taubira, s'est spécialisée à l'Assemblée dans les questions de sécurité depuis son élection 2007 dans la circonscription de Ségolène Royal dont elle est une proche.

Née le 23 mars 1973 à Paris, elle a été l'une des quatre porte-parole de François Hollande pendant la campagne présidentielle, après avoir figuré au premier plan dans l'équipe de campagne de Mme Royal pendant la primaire.

La jeune femme qui a grandi dans l'Essonne et fut une figure des mouvements lycéens dans sa jeunesse avait réussi en 2007 son parachutage dans la deuxième circonscription des Deux- Sèvres, à Melle, fief de Ségolène Royal depuis 1988.

A l'Assemblée, elle s'est spécialisée dans les questions de sécurité intérieure. Elle a aussi milité sans succès pour une commission d'enquête parlementaire sur les sondages "financées par l'Elysée".

Delphine Batho, militante dès le collège, a participé aux mouvements lycéens de 1986 conte la loi Devaquet qui visait à instaurer une sélection à l'entrée de l'université. Elle a adhéré deux ans plus tard à SOS Racisme, dont elle sera vice-présidente, puis à la Fédération indépendante et démocrate des lycées (FIDL) dont elle a été présidente en 1990.

Dans le milieu des années 1990, elle milite à la section PS de Grigny (Essonne) et participe ensuite au courant Gauche socialiste auprès de Julien Dray, dont elle a repris le discours sans complexe sur la sécurité.

La protégée de Ségolène Royal entre au bureau national du PS en 2000. Depuis 2004, elle est secrétaire nationale chargée de la sécurité.

Pendant la campagne présidentielle, Delphine Batho s'est défendue contre les accusations d'habiter un logement social de la ville de Paris, affirmant louer au bailleur RIVP un logement "intermédiaire" et payer un surloyer.

Delphine Batho est mère d'un enfant.

M. François LAMY, ministre délégué auprès de la ministre de l’égalité des territoires et du logement, chargé de la ville

François Lamy, nommé mercredi ministre délégué chargé de la Ville, est député de l'Essonne depuis 1997, et le principal lieutenant et conseiller politique de la première secrétaire du PS Martine Aubry.

Agé de 52 ans, né dans la grande banlieue parisienne, cet ancien instituteur (1981-1985) a d'abord intégré des cabinets ministériels à la fin des années 1980.

Dès 1983, il est adjoint au maire de Palaiseau, dont il deviendra le premier magistrat lors des élections municipales de 2001, avant d'y être réélu en 2008. François Lamy préside d'autre part depuis 2003 la communauté d'agglomération du plateau de Saclay, l'un des viviers en France de la recherche et de l'enseignement supérieur de haut niveau.

Il a siégé au conseil régional d'Ile-de-France de 1992 à 1998. C'est pendant ce mandat qu'il est élu pour la première fois député dans la 6e circonscription de l'Essonne, l'année où la gauche remporte les législatives.

Homme simple et discret, gros travailleur, François Lamy est un spécialiste des questions de défense nationale, et siège dans la commission ad hoc de l'Assemblée nationale depuis son premier mandat.

Adhérent au PS à partir de 1985, il siège depuis 2000 au Bureau national, l'organe de direction politique du parti.

Dans les années 2000, François Lamy devient au fil du temps le véritable bras droit de Martine Aubry. Président du club "Réformer" fondé par la maire de Lille, il l'encourage à jouer sa carte pour la conquête du parti au congrès de Reims en 2008 - Mme Aubry en sortira comme numéro un contesté du PS -, avec l'élection présidentielle de 2012 en ligne de mire.

Lorsque la première secrétaire annonce sa candidature à la primaire du PS en 2011, face à François Hollande notamment, le député-maire de Palaiseau devient son directeur de campagne.

François Lamy est marié et père d'une fille.

M. Bernard CAZENEUVE, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé des affaires européennes

Le député-maire PS de Cherbourg Bernard Cazeneuve, 48 ans, nommé ministre délégué chargé des Affaires européennes, a fait parler de lui comme pugnace rapporteur de la mission parlementaire sur l'affaire Karachi, avant de devenir un des porte- parole du candidat François Hollande.

Né le 2 juin 1963 à Senlis (Oise), d'un père instituteur socialiste, cet avocat est depuis 2007 élu de la 5e circonscription de la Manche, après un premier mandat entre 1997 et 2002.

Diplômé de Sciences-Po Bordeaux, il débute sa carrière au service juridique des Banques Populaires, avant, de 1991 à 1993, d'être chef de cabinet dans différents ministères (Affaires étrangères, Mer).

C'est en 1994 que cet homme de dossiers, qui n'a pas passé l'ENA à cause d'une hépatite, est parachuté dans la Manche. Il commence par être conseiller général de ce département, jusqu'en 1998.

En 1995, il est élu maire d'Octeville, avant de devenir en 2001 celui de Cherbourg, ville portuaire où DCNS construit des sous-marins nucléaires. Les deux communes ont fusionné en 2000.

Elu député en 1997, il perd son siège en 2002. Pendant son mandat, il est notamment rapporteur en 1998 de la mission parlementaire d'information sur la politique de la France au Rwanda entre 1990 et 1994, date du génocide. Il est aussi juge à la Cour de justice de la République.

En 2004 est élu au conseil régional de Basse-Normandie dont il sera le vice-président jusqu'en 2007.

Redevenu député, il sera rapporteur de la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi, qui en 2002 fit 15 morts, dont neuf employés de DCNS de Cherbourg. Il est propulsé de fait porte-parole de l'opposition sur cette affaire, dont le volet financier met en cause des proches de Nicolas Sarkozy.

En novembre 2011, il devient un des quatre porte-parole du candidat PS à la présidentielle François Hollande, qu'il conseille en particulier sur le nucléaire, pilier économique de la Manche, département le plus riche de France en emplois dans ce secteur.

Fabiusien qui n'a jamais été proche de Martine Aubry, il a personnellement voté Hollande à la primaire socialiste sans donner de consigne. Il est candidat à sa réélection comme député. Il est père de deux enfants.

Mme Michèle DELAUNAY, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes âgées et de la dépendance

Michèle Delaunay, nommée ministre déléguée chargée des personnes âgées et de la dépendance, est une cancérologue de 65 ans élue en 2007 à l'Assemblée nationale en faisant chuter Alain Juppé dans la 2e circonscription de Bordeaux.

A l'Assemblée, cette médecin des hôpitaux, responsable de l'unité de dermatologie-cancérologie au CHU de Bordeaux, s'est beaucoup investie dans les dossiers de santé publique et d'éducation.

Elle a réussi à obtenir en 2011 un consensus entre la gauche et la droite pour faire voter des propositions de loi socialistes sur l'interdiction du bisphénol A et l'allongement du congé dont bénéficie un salarié en cas de décès d'un enfant.

Fille de Gabriel Delaunay, ancien préfet de Gironde et figure de la Résistance, elle avoue avoir toujours gardé "obscurément dans un coin de sa tête" l'idée de faire de la politique.

C'est en 2001 qu'elle prend sa carte au Parti socialiste à la demande de Gilles Savary, chef de file de l'opposition socialiste à Alain Juppé, pour les élections municipales de Bordeaux. Son élection comme conseillère municipale d'opposition, sur la liste de M. Savary, lui met définitivement le pied à l'étrier.

En mars 2004, elle est élue conseillère générale du 2e canton de Bordeaux. Elle est déléguée à la "santé et à la qualité de vie" et présidente de la commission "personnes âgées, handicap, actions de santé" au Conseil général (PS) de la Gironde.

Candidate en 2004 lors de la législative partielle face au successeur désigné d'Alain Juppé, Hugues Martin, député-maire de Bordeaux, elle échoue à 566 voix près. Elle est réélue conseillère municipale de Bordeaux sur la liste de Jacques Respaud à l'élection municipale partielle de 2006.

Aux élections législatives de 2007, elle crée la surprise en battant de 670 voix Alain Juppé, provoquant la démission de celui-ci du gouvernement, dont il était le numéro deux.

Née le 8 janvier 1947, mariée et sans enfant, Mme Delaunay a également publié plusieurs ouvrages médicaux, dont un livre consacré au mélanome cutané.

Mme Sylvia PINEL, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée de l’artisanat, du commerce et du tourisme

Sylvia Pinel, 34 ans, nommée mercredi ministre déléguée au Commerce et au Tourisme, était députée du Parti radical de gauche (PRG) de la 2e circonscription du Tarn-et-Garonne.

Son titre exact au sein du gouvernement Ayrault est "ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme". Elle va succéder à ce poste à Frédéric Lefebvre (UMP).

Née le 28 septembre 1977 à L'Union (Haute-Garonne), elle était la plus jeune femme députée dans la législature qui s'achève, le benjamin de l'Assemblée nationale étant son collègue socialiste Olivier Dussopt, 33 ans.

Fille d'agriculteurs, cette célibataire est titulaire d'un DESS contentieux et arbitrage et d'un DEA de droit fondamental et européen.

Ancienne chef de cabinet du président du conseil général du Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Baylet, président du PRG, elle est conseillère régionale des Midi-Pyrénées depuis 2010.

Présidente de la fédération du PRG de Tarn-et-Garonne, Mme Pinel est vice-présidente aux Droits des citoyens, à la Sécurité et à la Justice au sein des instances nationales du PRG.

Elle a été membre de l'équipe de campagne de François Hollande pendant la présidentielle.

M. Benoît HAMON, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, chargé de l’économie sociale et solidaire

Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, nommé mercredi à 44 ans ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire, est le leader de l'aile gauche du PS, ancien président des MJS.

Né le 26 juin 1967 à Saint-Renan (Finistère), ce fils d'une secrétaire et d'un père ouvrier aux arsenaux de Brest, est licencié d'histoire. Il s'engage en politique lors des manifestations étudiantes de 1986 et entre au PS en 1987.

Il devient en 1991 assistant parlementaire du député PS de la Gironde Pierre Brana. Il préside le Mouvement des jeunes socialistes (1993-1995).

Conseiller pour la jeunesse auprès du Premier secrétaire du PS Lionel Jospin de 1995 à 1997, il devient au cabinet de Martine Aubry, conseiller technique chargé de l'emploi des jeunes (1997-98), puis conseiller chargé des affaires politiques (1998-2000).

Benoît Hamon fonde, après la défaite de Lionel Jospin en 2002, le courant Nouveau Parti socialiste (NPS), avec Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. L'aventure ne dure que deux à trois ans.

Elu au Parlement européen de 2004 à 2009, il a aussi été conseiller municipal de Brétigny-sur- Orge (Essonne) de 2001 à 2008.

Favorable au "non" au référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen, Benoît Hamon respecte la position de son parti en faveur du "oui" et ne fait pas campagne. Il devient secrétaire national du Parti socialiste, chargé du projet européen, après le congrès du Mans (2005), et démissionne de ce poste deux ans plus tard lorsque la direction du PS dit "oui" au Traité de Lisbonne.

Candidat au poste de Premier secrétaire du PS, lors du congrès de Reims en 2008, sa motion obtient 18,52% derrière celles de Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et Martine Aubry. Il est nommé porte-parole en 2008.

Il a été directeur du planning stratégique de l'institut de sondages Ipsos de 2001 à 2004. Depuis octobre 2008, Benoît Hamon est membre du conseil d'administration de l'université Paris VIII, comme "personnalité extérieure". Il y enseigne depuis septembre 2009 les organisations internationales et les processus décisionnels dans l'UE, en tant que professeur associé.

Il est père d'une fille et d'un petit garçon.

Mme Dominique BERTINOTTI, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée de la famille

Dominique Bertinotti, historienne de 58 ans, nommée mercredi ministre déléguée chargée de la Famille, est une fidèle de Ségolène Royal, maire du IVe arrondissement de Paris depuis 2001.

Née le 10 janvier 1954 à Paris, Mme Bertinotti, agrégée d'histoire, a débuté sa carrière d'enseignante comme professeur de collège, avant de devenir assistante d'histoire contemporaine à l'université d'Amiens (1984), puis maître de conférences à l'université de Paris-VII (1989).

Chargée à partir de 1992 de travaux historiques pour le président François Mitterrand, elle a été de 1996 à 2001 secrétaire générale de l'Institut François-Mitterrand.

Favorable au "oui" au référendum sur la Constitution européenne de 2005, elle quitte le courant de Laurent Fabius, partisan du "non" et crée le groupe "Nouvelle Voix" au sein du Parti socialiste avec Gaëtan Gorce, Christophe Caresche et Jean-Louis Bianco.

La majorité de ce groupe rejoint Ségolène Royal en août 2006 au moment de la primaire interne pour la présidentielle de 2007. Elle est mandataire financière de la candidate. Lors de la primaire de 2011, elle est directrice de campagne de Mme Royal.

Elue maire du IVe arrondissement de Paris en 2001, elle est largement reconduite dans ce mandat en 2008 où sa liste obtient 60,95% des suffrages au second tour.

En 2010, elle a fait paraître "Etre maire à Paris", un livre d'entretiens avec Jean Ferreux aux éditions Téraèdre.

Mme Bertinotti est mariée et mère d'un enfant.

Mme Marie-Arlette CARLOTTI, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées

Ex députée européenne, conseillère générale des Bouches-du-Rhône depuis 1998, la Marseillaise Marie-Arlette Carlotti, nommée mercredi ministre déléguée chargée des personnes handicapées, s'est récemment distinguée par sa farouche opposition au président du département PS Jean-Noël Guérini.

A Marseille, cette femme énergique de 60 ans demande régulièrement le départ de la présidence de M. Guérini, mis en examen en septembre 2011 dans une affaire de marchés publics, dont elle fut pourtant la porte-parole pendant la campagne des municipales en 2008. Une mise en examen, notamment pour "association de malfaiteurs", est "très lourd, très grave, très rare pour un élu local", souligne-t-elle, expliquant "avoir perdu confiance", quitte à en subir les "conséquences".

Avançant comme moteur de son engagement à gauche son "combat" pour l'égalité hommes- femmes, "contre les discriminations, contre toutes les intolérances", elle affirme vouloir également "faire entendre la voix du Sud, de Marseille" au gouvernement.

"J'ai milité dès l'âge de 15 ans, j'ai été élue à 40 et quelques", a-t-elle coutume de rappeler. Même si, son premier mandat obtenu, elle a ensuite fait office de "cumularde".

Conseillère générale du canton des Cinq-Avenues depuis 1998, elle est également conseillère régionale depuis 2010. Elle est aussi députée européenne de 1996 à 2009, dont elle garde le souvenir d'"un mandat très beau et très intéressant, un moment très fort dans ma vie politique".

Après deux échecs aux législatives en 2002 et 2007, elle devait se présenter dans la 5e circonscription en juin face à l'UMP Renaud Muselier, "un vrai challenge", disait-elle encore lundi.

Née le 21 janvier 1952 à Béziers, arrivée très jeune à Marseille, Marie-Arlette Carlotti est titulaire d'un DESS de droit de l'Université d'Aix-Marseille et d'un DESS de gestion des ressources humaines. Elle a fait toute sa carrière professionnelle comme cadre chez Eurocopter.

Mariée, sans enfant, elle se dit passionnée par l'art contemporain, le cinéma et la lecture.

M. Pascal CANFIN, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé du développement

Pascal Canfin, 37 ans, nommé mercredi ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé du Développement, est depuis 2009 député européen d'Europe Ecologie Les Verts, spécialiste des questions économiques, ancien journaliste au magazine Alternatives économiques.

Conseiller économique d'Eva Joly pendant la campagne présidentielle, M. Canfin avait défendu avec la candidate EELV un "projet de budget alternatif", qualifié de "new deal écologique et social" face à la politique d'austérité.

Au Parlement européen, il siège à la Commission des affaires économiques et monétaires.

Né le 22 août 1974, il a aussi été l'initiateur de Finance Watch, une organisation non- gouvernementale qui entend mener des contre-expertises pour faire face aux lobbies de la finance dans l'élaboration des lois et des normes.

Fin 2010, il a aussi lancé avec le collectif "Sauvons les riches" un site internet "jechangedebanque.org" destiné à transférer "notre argent des banques les plus nuisibles vers celles les plus recommandables".

Avant de s'engager en politique, M. Canfin avait été journaliste à Alternatives Economiques, magazine d'information économique et sociale, proche du courant de pensée économique keynésien et apprécié du mouvement altermondialiste.

Né à Arras, il est l'auteur de plusieurs livres comme "Consommer responsable", "C'est pollué près de chez vous : les scandales écologiques en France". Dans "L'Economie verte expliquée à ceux qui n'y croient pas", ouvrage de vulgarisation très pédagogique, Pascal Canfin démontre que les écologistes ont aussi un point de vue "Vert" sur l'économie (budget, emploi, dette, croissance, impôts...).

Mme Yamina BENGUIGUI, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée des Français de l’étranger et de la francophonie

Yamina Benguigui, 55 ans, qui entre au gouvernement comme ministre déléguée des Français de l'étranger, est une cinéaste engagée qui s'est distinguée par des films consacrés à la question de l'immigration, à la violence contre les femmes et aux inégalités.

Algérienne née en France, elle est élue conseillère du 20ème arrondissement en mars 2008 et nommée dans la foulée adjointe au Maire de Paris Bertrand Delanoë en charge des droits de l'Homme et de la lutte contre les discriminations.

Durant la campagne présidentielle, celle qui se considère comme une "accoucheuse de mémoire" a lancé un appel au futur chef de l'Etat pour mieux prendre en compte la parole des femmes issues de l'immigration. Parmi les signataires: Isabelle Adjani, Rachida Brakni ou Elsa Zylberstein.

"Nous sommes aujourd'hui les héritières des pionnières de l'immigration devenues grand- mères, de ces +oubliées+ de l'histoire", lit-on dans son manifeste.

"Ces mères et ces femmes sont le pivot essentiel de l'équilibre républicain de la société", ajoute le texte.

En 1990, Yamina Benguigui débute sa carrière aux côtés du réalisateur Rachid Bouchareb ("Indigènes", "Hors-la-loi') en tant que productrice d'émissions culturelles.

Elle reçoit de nombreux prix pour ses documentaires, dont le Sept d'or pour "Mémoires d'immigrés, l'héritage maghrébin" en 1997 et le Globe de cristal pour "9-3 Mémoire d'un territoire" en 2009.

Elle est également l'auteur d'"Aïcha", une fiction proposée par France 2, qui a réalisé un record d'audience lors de sa première diffusion. Celle-ci suit le quotidien d'une jeune femme (Sofia Essaïdi) qui habite de l'autre côté du périphérique nord parisien et veut conquérir son indépendance.

Chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur et de l'ordre des Arts et des Lettres, elle est également membre de l'Observatoire de la diversité audiovisuelle au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.

M. Frédéric CUVILLIER, ministre délégué auprès de la ministre de l’écologie et du développement durable, et de l’énergie, chargé des transports et de l’économie maritime

Le socialiste Frédéric Cuvillier, 43 ans, nommé mercredi ministre délégué aux Transports et à l'Economie maritime dans le premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault est actuellement député-maire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Né le 9 décembre 1968 à Boulogne-sur-Mer, M. Cuvillier est député depuis 2007 dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais. Membre du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, il appartient de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire.

Il est considéré comme un proche de François Hollande, qu'il a soutenu pendant la campagne de la primaire et avec lequel il a cosigné "le défi maritime français".

Titulaire d'un doctorat en sciences juridiques et politiques, il intègre le PS en 1984. Assistant parlementaire de l'ancien maire de Boulogne-sur-mer et ancien ministre de la Mer, Guy Lengagne, entre 1989 et 1993, il devient ensuite secrétaire de la section socialiste de Boulogne.

En 1995, il est exclu du PS pour avoir soutenu M. Lengagne qui se représentait aux municipales face au candidat soutenu par le parti, Dominique Dupilet.

Après la réélection de M. Lengagne au cours d'une municipale partielle en 1996, il devient son adjoint. Il est élu maire en 2002, après avoir été réintégré dans le PS. De 2001 à 2008, il occupe également le poste de président de la communauté d'agglomération du Boulonnais.

En 2004, il est élu conseiller général du Pas-de-Calais, fonction qu'il occupe jusqu'à son accession à la députation en 2007.

Mme Fleur PELLERIN, ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée des petites et moyennes entreprises, de l’innovation et de l’économie numérique

Fleur Pellerin, 38 ans, nommée ministre déléguée chargée des PME, de l'innovation et de l'économie numérique, était déjà responsable de l'économie numérique dans l'équipe de campagne de François Hollande.

Conseillère référendaire à la Cour des comptes, Mme Pellerin est l'une des rares membre du gouvernement à être issue de la société civile et non de l'appareil du Parti socialiste. Elle a pris sa carte au PS en 2006.

Né à Séoul en 1973, adoptée à l'âge de six mois, titulaire d'un bac franco-allemand à 16 ans, Essec-Sciences Po-Ena, cette juriste est une technocrate pur produit de l'école de la République.

Présidente (2010-2011) du "Club XXIe" siècle (cercle réunissant l'élite des minorités visibles dont la vocation est de promouvoir la diversité), elle en a quitté la direction lorsqu'elle a intégré, en novembre 2011, l'équipe de François Hollande, mais est encore membre du bureau.

Au sein de ce club, elle avait notamment participé aux "Entretiens de l'excellence", destinés à inciter les collégiens et lycéens de quartiers défavorisés à s'orienter vers des filières d'excellence.

Lors de la campagne de Ségolène Royal en 2007, Mme Pellerin avait monté, avec d'autres une cellule de réponses à la presse spécialisée. En 2002, pour la campagne de Lionel Jospin, alors non encartée, elle faisait partie de l'équipe des rédacteurs travaillant pour le candidat.

Elle est par ailleurs co-rédactrice en chef du "Bulletin annoté des lois et décrets" (publication juridique à destination des collectivités locales).

Mme Pellerin est mariée à Laurent Olléon, conseiller d'Etat, qui fut chargé, il y a vingt ans, par François Hollande d'une mission sur l'attractivité économique en Corrèze. Elle a une fille Bérénice, âgée de 8 ans, issue d'un premier mariage.

M. Kader ARIF, ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants

Kader Arif, 52 ans, qui entre au gouvernement comme ministre délégué aux Anciens combattants, est un représentant de la diversité, mais cet homme né à Alger en 1959 est avant tout un responsable socialiste chevronné, implanté depuis toujours en région toulousaine.

M. Arif a été pendant 10 ans (1999-2008) secrétaire fédéral du PS de la Haute-Garonne. Entré au bureau national en 2000, il a été promu au secrétariat national à partir de 2002, où il a successivement été en charge des affaires nord-sud, de la mondialisation, puis des fédérations entre 2005 et 2008.

Il est député européen, tête de liste de la circonscription grand Sud-Ouest élu en 2004, et réélu en 2009.

Aîné de quatre enfants, M. Arif est arrivé en France alors qu'il n'avait pas quatre ans avec ses parents, restés fidèles à la France au moment de l'indépendance algérienne. Il a fait ses études à Castres puis à Toulouse.

Entré au PS en 1983, il y fait la connaissance en 1987 de Lionel Jospin, dont il devient le chargé de mission de 1988 à 1992 en Haute-Garonne, où le ténor socialiste était conseiller général.

Diplômé en communication, il a concilié militantisme et vie professionnelle au début des années 1990, travaillant dans un cabinet d'architecte puis pour un tour-opérateur, avant de devenir professionnel de la politique et de gravir les échelons du parti.

Kader Arif est resté fidèle à Lionel Jospin, au point de souhaiter la candidature à la présidentielle de 2007 de l'ancien Premier ministre qui s'était retiré de la vie politique après sa défaite de 2002. Dans les instances dirigeantes du PS, il a toujours été proche de François Hollande, premier secrétaire de 1997 à 2008.

Dans le long cheminement qui a mené M. Hollande à la présidence après son départ de la tête du PS, M. Arif fait figure de "hollandais" de la première heure.

Dans l'équipe de campagne du candidat, il a dirigé le pôle Coopération.

Kader Arif est père de trois enfants.