20 · 21 2 · Edito ·
20 · 21 2 · EDITO · CHERS AMIS, CHÈRES AMIES, « Un livre a toujours deux auteurs, celui qui l’écrit et celui qui le lit ». La période que nous vivons actuellement est extrêmement particulière. En cent quarante-sept ans d’existence, l’Orchestre Colonne a déjà connu des moments Ces mots, de la plume de Jacques Salomé, résonnent en moi comme une pensée de désarroi ou de fragilité, mais jamais une telle incertitude sur l’avenir des spec- d’une vérité fondamentale. tacles vivants n’était venue à ce point inquiéter les esprits. Une œuvre littéraire a ceci de commun avec une œuvre musicale, un tableau ou un geste chorégraphique : elle ne peut vivre que dans le regard de l’autre, Alors, pour faire face à ce trouble, il faut de l’espoir : l’espoir de vous retrouver tous l’écoute de l’autre, l’émotion de l’autre... et cet «autre», fabuleux partenaire de nos ensemble, l’espoir de faire découvrir à de nouveaux auditeurs la profondeur et la émotions, c’est vous. richesse d’un son orchestral, l’espoir de continuer à œuvrer pour cette musique contemporaine en pleine mutation, et l’espoir de faire vivre à nouveau toutes les Oui, nous avons besoin du public, nous avons besoin de vous, parce que votre œuvres magnifiques que vous et nous aimons tant. énergie commune et votre enthousiasme nous subliment. Et au-delà de l’espoir, il y a une certitude : celle d’avoir la joie, pour nous musi- Au terme de ces quelques mois qui nous ont privés de votre écoute, de votre pré- ciens, de nous retrouver bientôt pour jouer à nouveau ensemble, pour vous pré- sence, la pensée de cet écrivain s’impose comme une évidence.
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