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Janvier-Mars 2019 LE N°121 VENT DES

Prix de vente au numéro : 6,50 euros BANCELSVIVRE DES CÉVENNES AU MONT-LOZÈRE PONT DE MONTVERT - SUD MONT LOZERE VENTALON EN CEVENNES

Edito l l l l l l l l l L’Espinas, l’esprit d’un lieu

Brise municipale l l l l l Christian Fouquart, les secrets d’un secrétaire

Bise-Art, Blizart l l l l l Interview de Julien Thisse : La TRAME

Aura Rossa l l l l l l l A-ut ! A-ut ! Avètz pas entendut cantar lo cocut

Ah Lisez l l l l l l l l SAPIENS, ou une brève histoire de l’humanité

Le témoignage de Paul Chapelle

Œil du cyclone Sommaire

Crédit photos Sommaire

p. 5-7 : Nadine Kirschleger p. 3 - Edito L’Espinas, l’esprit d’un lieu p. 9 : Collection famille p. 4 - Brise municipale Rousson-Chapelle Christian Fouquart, les secrets d’un secrétaire

p. 10 : p. 8 - Dans l’œil du cyclone Directeur de publication Collection famille Guin Le témoignage de Paul Chapelle Alain Ventura Collection famille Durand Collection Sylvie Folcher p. 15 - Bise-Art, Blizart Comité de rédaction : Collection famille Dubost Christophe Blangero, Pierrette Coudert, Interview de Julien Thisse : La TRAME Simone Cros-Allier, Ghislaine Guignier, p. 13 : Jacques et Julie Hugon, Maurice Jeannet, Collection Jean Plagnes p. 17 - L’air de rien Annah Lantieri, Magali Martinez, Daniel Collection Ginette Yves Commandré, parle nous du Groupement Mathieu, Marie-Claude et Christian Ayral-Hascoët d’Employeurs « Le Ron de Montal » Mestre, Etienne Passebois, Éric Tamisier, Collection René Philou Thomas, Jeanne et Alain Pantel, Mersadier p. 19 - Aura Rossa Étienne Passebois, Michel Riou, Odile A-ut ! A-ut ! Avètz pas entendut cantar lo cocut Rival, Jean-Marie Thoyer, Jean-Michel p. 16 : Vandersteen, Alain Ventura Julien Thisse p. 21 - Ah Lisez Mise en page p. 17-18 : SAPIENS, ou une brève histoire de l’humanité Marie Debiere / Magali Martinez Jean-Pierre Allier Imprimerie : p. 22 - Tempête de délibérations IMPRIMERIE DES 4 p. 19-20 : 48 100 Alain Pantel p. 29 - En coup de vent Trente-trois mille jours Abonnement p. 21 : Cette revue est distribuée gratuite- Jacques Hugon ment aux administrés de Ventalon en Cévennes ainsi qu’aux résidents perma- nents de Pont de Montvert Sud Mont Lozère à leur domicile. Pour un envoi à une autre adresse, prière de s’abonner.

Prix de vente au numéro : 6,50 euros/no

Abonnement à l’année (4 numéros) : 25 euros/an

Abonnement de soutien : 30 euros/an et plus… Chèques libellés à l’ordre de : « Mairie de Ventalon en Cévennes », et adressés à Mairie, le Géripon, 48 240 Ventalon en Cévennes

ISSN 21OJ-3626 Dépôt légal : à parution

2 Le vent des bancels no121 Édito

L’Espinas, l’esprit d’un lieu

Il est des endroits comme cela, que l’on pensait voués à disparaître et qui pourtant tels les sept vies du chat, renaissent inlassablement au fil des générations.

’Espinas, chargé de tant d’histoire fait partie de ces lieux. Avec son bistrot, son école de la pierre sèche, son four à pain reconstruit par les bénévoles, ainsi que de très nom- Lbreuses animations portées par l’association Epi de Mains. L’Espinas est devenu en quelques années un lieu incontournable sur notre territoire. (plus de détails, consulter le site www. lerelaisdelespinas.org) Situé à la croisée des chemins, l’Espinas a pour vocation au travers de ses actions la rencontre et les échanges entre gens d’ici et d’ailleurs, mélangeant ainsi culture, économie et savoir-faire. Mais en fait mon propos n’est pas de faire l’apologie de ce hameau, mais bien plutôt de souligner le rôle très important de tels lieux et cela particulièrement sur des territoires comme les nôtres éloignés des centres urbains qui, aujourd’hui, concentrent l’essentiel des richesses. Depuis maintenant trois mois, le mouvement de colère porté par les gilets jaunes est la démonstration violente que notre pays va mal, inégalités, précarité, exclusion, perte de confiance en l’avenir, changement climatique, la liste est longue de ses revendications. Bien évidemment, l’Espinas ne règlera pas seul les difficultés que rencontre notre société, mais tel le colibri de Pierre Rabhi il nous est possible d’apporter notre maigre contribution pour ce mieux vivre ensemble dans un monde en grand chambardement.

n

Daniel Mathieu

Le vent des bancels no 121 3 Brise municipale

Christian Fouquart, les secrets d’un secrétaire

Eté 2016. Le téléphone sonne. Christian Fouquart à l’appareil. Je ne le connais pas encore mais celui-ci vient d’apprendre que je vais prendre les fonctions de secrétaire de mairie de Ventalon en Cévennes au mois d’octobre et que je suis en recherche de logement. Spontanément il me propose son aide et contribuera à me trouver un logement avec succès.

éjà se profile le caractère que de terrain, passionné de randonnée, de Saint Privat de Vallongue, car j’apprendrai à mieux connaître il a créé à cette occasion le concept des elle savait qu’il cherchait à recruter Dpar la suite. Secrétaire de mai- « réunions-randonnées », concept que quelqu’un pour la mairie. Je n’avais rie des communes de Saint Privat de nous lui envions tous et qui n’a pas à pas du tout d’expérience en secrétariat Vallongue, Saint Hilaire de Lavit et pâlir devant celui des « déjeuners de de mairie mais j’ai tenté le coup. Ventalon en Cévennes depuis 42 ans, travail » ! Bref un collègue comme on Il faut avouer que j’avais toujours Christian (« Kiki » pour de nombreux en rêve d’en avoir. A l’heure de son une issue de secours possible : à habitants) est une figure incontour- départ à la retraite, j’ai souhaité en sa- l’époque je jouais au foot à Florac (en nable de la Vallée Longue. Dans nos voir plus sur sa vie et sur son sens du tant qu’ailier gauche) et j’avais des petites communes où le travail ne service public. Le service public à la contacts avec le Directeur du Crédit manque pas et où le secrétariat de cévenole. Vent de fraîcheur garanti ! Agricole de Florac qui voulait aussi mairie se doit d’être d’une grande po- me recruter. Mais être en costard- lyvalence, Christian fait preuve d’une Nadine Kirschleger - 42 ans cravate toute la journée, ce n’était pas redoutable efficacité professionnelle. de secrétariat de mairie en mon dada. Et quand André Hugon m’a Adepte des images sportives (« ren- Cévennes… Tu m’as raconté proposé le poste, j’ai préféré choisir la voyer la balle », « ligne droite »), il que tu avais connu l’époque simplicité de nos petites communes. va droit au but et a toujours un coup des mairies chauffées au poêle d’avance. Homme de réseau, ce na- à charbon. Mais comment cette Il se trouve que Madame Ginette tif du Collet de Dèze - qui m’a tou- aventure a-t-elle commencé ? Gibert, la secrétaire en poste, voulait jours semblé connaître par cœur l’an- arrêter. C’était au moment de la nuaire lozérien, ne mégote pas sur les Christian Fouquart - Au tout construction du village de vacances moyens et n’hésite pas à négocier la départ, après la fin de mes études à et beaucoup de changements se réussite de ses dossiers à coups de Alès, j’ai obtenu mon bac comptable profilaient pour la commune. J’ai donc petits gâteaux ou de pélardons. Mais en juin 1975 et j’ai été recruté en tant commencé le 1er juillet 1977 pour 3 sous ses plaisanteries se cachent avant que maître d’internat en septembre mois… qui ont duré 42 ans. A Saint tout de véritables méthodes de travail 1975. J’ai fait cela pendant 2 ans, Hilaire de Lavit, la secrétaire partait éprouvées par 42 années de mairie jusqu’à juin 1977. Parallèlement, je aussi. Et l’année d’après à Saint Frézal et c’est peu dire que j’ai beaucoup travaillais durant l’été à la Perception de Ventalon, Mme Pierrette Martin appris à son contact. Soucieux des du Collet de Dèze pour me faire un partant également, j’ai été contacté autres, Christian est aussi le créateur peu d’argent de poche et c’est la par Etienne Passebois et on a créé un et l’animateur de la section Lozère perceptrice de l’époque, Madame syndicat du personnel. Donc le 1er du Centre National d’Action So- Catherine MISSE, qui m’a conseillé mai 1978, j’ai commencé à travailler ciale des agents territoriaux. Homme d’aller voir André Hugon, le maire à Saint Frézal de Ventalon.

4 Le vent des bancels no 121 N. K. Quel est ton meilleur sou- Nous amenions le pain et on nous Je ne voulais pas en rester là. J’ap- venir de secrétaire de mairie ? invitait à déjeuner ! A l’issue du repas, pelle les impôts à Florac pour qu’ils sur les 3 pains apportés, il n’en restait vérifient sa déclaration de revenus. C. F. Il y en a des quantités… Parmi plus qu’un ! Les mas inaccessibles à Ses impôts s’élevaient en réalité à 800 les plus marquants, je pourrais citer ski (Vimbouches) étaient ravitaillés F. Je demande à ce qu’elle soit rem- l’année 1978. Il y a eu 1 mètre de par des hélicos qui lançaient des boursée. Et un jour je vois arriver à neige dans nos petites communes. grosses miches de pain. C’était une la mairie cette vielle dame très digne Tout était bloqué. La Préfecture époque qui ne se reproduira plus ! dans une grande veste blanche. Pour recherchait des jeunes volontaires me remercier elle tenait à me donner pour aller ravitailler les mas isolés à Autre souvenir. Quand des personnes 800 F. J’ai bien entendu refusé mais ski. Je me suis proposé. 15 jours de âgées avaient des problèmes de pa- cela reste un grand souvenir pour moi, mairie, 15 jours de ski ! Le rêve ! On se piers, elles venaient nous voir. On qui reflète la mentalité de l’époque, le ravitaillait à Saint Privat de Vallongue était en quelque sorte les médecins respect pour l’institution qu’avaient et on emportait sur le dos un gros sac des papiers. Une institutrice du Gre- ces cévenols. plein de nourriture. Puis les pompiers nier à Saint Frézal, Mme Guin, s’était nous portaient jusqu’à Jalcreste et on trompée en faisant sa déclaration de N. K. Et ton pire souvenir de partait à ski de fond. On était malin, revenus. Elle payait, à l’époque, 8000 secrétaire de mairie… ou du on essayait d’arriver dans les mas à F d’impôts. La Perception me de- moins le plus incongru ? midi ! Vous devinez pourquoi, non ? mande de voir d’où vient l’erreur. Je Les personnes qu’on ravitaillait l’appelle puis je vais chez elle. Elle C. F. Je n’ai pas vraiment de mauvais avaient toujours chez elles des stocks me demande de ne rien faire pour qu’il souvenir. Toutefois, à Saint Privat de de conserves, de pâtés, de saucissons. n’arrive pas d’ennui au Percepteur. Vallongue, un poids-lourds était sorti lll

Le vent des bancels no 121 5 Brise municipale

lll de la route pour aboutir au Gardon, du problème avant de prendre les N. K. Que penses-tu de l’évolu- et son chauffeur était mort carbonisé décisions. Il se renseigne, il ne prend tion de nos communes, et no- dans l’incendie qui s’en est suivi. pas de décisions hâtives. Il va chercher tamment des fusions des com- Le maire était absent et les gendarmes les avis des autres. A Saint Privat munes et de la dématérialisation m’ont demandé de participer aux de Vallongue, André Hugon c’était des actes administratifs mises constatations légales du décès. Souve- l’homme à la salopette au Conseil en place ces dernières années ? nir macabre. Général. Il était estimé et reconnu. Il était agriculteur, très malin. Il s’est C. F. Cela va trop vite. On a sauté N. K. Tu as travaillé dans 3 com- investi davantage pour sa mairie 3 barreaux de l’échelle. On nous a munes, dont 2 qui ont eu des que pour ses affaires personnelles. imposé cela sans réelle formation. maires emblématiques, à ce que Il aurait pu avoir des subventions pour On est en retard à tous les niveaux. je sais (Etienne Passebois à Saint ses gîtes et ses projets privés mais Aujourd’hui pour être au top niveau, Frézal et André Hugon à Saint il se concentrait sur sa commune. il faut faire des formations perma- Privat). Peux-tu nous en dire un Bonne personne au grand cœur, il ne nentes en tant que secrétaire. Le mé- peu plus sur la personnalité de lâchait rien et il était connu de tous tier a énormément évolué. Avant le ces maires et les conséquences les décideurs politiques de l’époque maire faisait tout. Aujourd’hui on ne sur chaque commune ? (Jacques Blanc, Georges Frêche,…). parvient plus à trouver des profils de Il se déplaçait à l’Hôtel de Région gens compétents dans tous les niveaux C. F. Commençons par Etienne pour décrocher les financements. et pour chaque affaire. Passebois : c’est un écrivain, il a la Il avait son franc parler qui lui ouvrait plume facile. Il résolvait les problèmes toutes les portes. Un grand Monsieur. N. K. Toi qui es un passionné de par écrit… avec le risque que cela Je n’oublierai pas Marcel Poudevigne, randonnées… Ta plus belle ba- finisse au tribunal. J’ai fait 5 mandats notre chef d’entreprise, Maire. lade dans nos Cévennes et ton avec lui (de mai 1978 à mars 2008). Là aussi, une personne au grand cœur, conseil rando aux lecteurs du C’était un enseignant : l’autorité du qui a géré la Commune avec rigueur Vent des Bancels ? maître se retrouvait dans son mandat et sens du détail, homme de forte de maire. Je me souviens du jour où personnalité. Dommage qu’il n’ait pu C. F. La plus belle balade est sans Etienne, vu le faible effectif de l’école finir le mandat commencé… Et enfin, aucun doute le sentier des sources du (7 enfants), est monté à Paris chercher je finirai, en principe, avec Gérard Tarn. Mais je pense que nos lecteurs une famille avec beaucoup d’enfants Rouquette, homme très pointilleux, savent où il se trouve. Et concernant (famille QUENOL) ! Bien sûr les profession oblige (il était expert la restauration, je me souviens qu’à difficultés d’intégration n’ont pas été comptable), mais avec qui j’ai de l’époque, il y avait 3 fermes - auberges. simples à régler. Les conseillers étaient bonnes relations de travail. A Saint Chez Vidal, à la Ponge ; à Penens- historiques de la commune, 100 % Hilaire de Lavit, je n’oublierai pas bas chez Maurin ; à Vimbouches, cévenols. Tous les conseillers suivaient bien sûr Gérard de Lavit. Cévenol chez Catherine et Jean-Yves Pin. On l’avis du maire. Ces anciens cévenols à part entière. Ainsi que mesdames était bien positionné et on mangeait avaient une moralité exemplaire. Christiane BLANC et Huguette bien. Aujourd’hui il y a un manque Certaines familles m’invitaient à GIRAL (31 ans de mairie commune !). à ce niveau-là. Mais le restaurant de manger chez eux toutes les semaines, Bravo mesdames ! l’Espinas prend la relève. tels que Edmond et Lucette Fages au Je n’oublierai pas bien sûr Gilles Géripon (les beignets de Lucette !). Balland, Maire actuel de St Hilaire de N. K. Combien as-tu eu d’en- Ils étaient accueillants, sympathiques, Lavit, avec qui je travaille en parfaite fants ? Comment as-tu concilié les vrais restos du cœur de la Vallée. harmonie. vie professionnelle et vie privée ? Ensuite Jean-Claude Lieber fut maire Question que l’on pose souvent pendant 6 ans. Il était médiateur, N. K. Est-ce que chaque com- aux femmes, mais trop rarement il aimait régler les problèmes en mune a sa propre personnalité aux hommes… En effet je sais direct. Malheureusement la maladie et aurais-tu un mot pour définir qu’une de tes filles a fait une car- l’a emporté avant la fin de son premier chacune d’elle ? rière de sportive de haut niveau mandat et j’ai donc travaillé peu de dans le tennis. Je trouve cela as- temps avec lui. Alain Ventura, qui C. F. A Saint Frézal de Ventalon, sez exceptionnel d’avoir permis a alors pris le relais, c’est encore un c’était des écrits. Hugon à Saint à son enfant de tenter sa chance autre genre. Avec ses avis tranchés, Privat, c’était la « patche ». Les façons dans ce domaine tout en vivant il n’est ni écrivain ni médiateur. tactiques de faire tourner les mairies en milieu rural. Peux-tu nous en Mais il est investi pleinement dans étaient opposées. Monsieur de Lavit, dire un peu plus sur les sacrifices le travail municipal et très présent. à Saint Hilaire, était un peu comme que toi, Muriel et elle, avez dû Camille Lecat, je le connais moins Hugon à ce niveau-là. faire pour permettre à ta fille mais il étudie bien toutes les données d’évoluer au plus haut niveau ?

6 Le vent des bancels no 121 C. F. Nous avons eu 2 enfants. Un gar- Vanessa est institutrice à Saint- On se retrouve samedi 22 juin çon Franck, et une fille Vanessa qui a Chinian. Franck est un aventurier ; sur la place de St Privat de effectivement fait du tennis de haut jeune adulte, il est parti en Angleterre. Vallongue pour faire la fête ! niveau. Quand elle était toute petite, Même en vivant dans des coins re- n un ami nous a proposé qu’elle parti- culés, ils ont bien profité de leur jeu- Propos recueillis par cipe au championnat du Gard en mi- nesse. Bien sûr la vie en Cévennes est Nadine Kirschleger nime. Vanessa s’est inscrite. Elle a été plus facile si l’on vit en couple et j’ai championne du Gard, puis elle a parti- la chance d’avoir trouvé une personne cipé au championnat régional où elle a qui partage les mêmes passions. perdu en finale. Sa meilleure amie est d’ailleurs Virginie Razzano. Avant les N. K. Est-ce que ce métier ne va tournois, il y a bien sûr l’entraînement. pas trop te manquer ? Et mainte- Quand elle était en 6ème, nous fai- nant que vas-tu faire ? Pourquoi sions 1 h de route pour l’amener faire pas une carrière politique, pour 1 h 30 de leçon privée à Anduze. Elle passer de l’autre côté de la bar- a alors énormément progressé. Cham- rière ?! pionne du Languedoc en junior, elle a ensuite été à Paris à Roland-Garros C. F. Après 42 ans de travail dans les pour représenter la région Languedoc mêmes mairies, il faut tourner la page. au championnat de . On avait Certaines personnes risquent de m’ap- loué une chambre pour une nuit. Au fi- peler pour aller dans un conseil muni- nal, on a réservé 6 nuits ! Elle a perdu cipal mais je n’ai pas pris ma décision. en quart de finale au championnat de France, et fait partie des 8 premières N. K. 42 ans en tant que secré- Françaises de son âge. Nous on avait taire de mairie de communes ru- refusé qu’elle intègre la filière de la fé- rales : quels sont les secrets de ta dération française de tennis à Talence. longévité ? Elle était en contrat de sponsoring avec Reebok qui lui fournissait les équipe- C. F. Il faut savoir être à l’écoute du ments nécessaires. C’était bien pour public, savoir aussi faire le tampon nous. La même année, elle est deve- entre le public et le maire, savoir en- nue championne de France par équipe caisser les coups. Aimer son travail. catégorie junior. Être cévenols nous a Ce ne fut que du bonheur d’être dans bien aidés à Roland-Garros : avant de ces petites communes, surtout en se partir, j’avais dit à Muriel, « on prend déplaçant de l’une à l’autre, en appré- un gros saucisson de pays, on ne sait ciant des méthodes de travail diffé- jamais ». Arrivés là-haut, impossible rentes. 42 ans de bonheur. de se garer. Je vais voir le gardien du parking VIP avec mon saucisson, et notre voiture a eu une place pour toute la durée du tournoi… Génial ! Franck, lui, c’était les courses à vélo. Aux 40 tours de la ville de Nîmes, en catégorie junior, il était premier au dernier tour. Au dernier virage, grosse chute, am- bulance. C’était le stress, pas comme le tennis. Muriel allait au tennis, et moi au vélo. Que de bons souvenirs pendant ces années passées sur les ter- rains de sport… Dur dur quand même. A 12 ans, malgré nos hésitations, Va- nessa a pris l’avion seule, pour aller à des tournois à Paris et en Corse. Le sport aide dans la vie, elle appre- nait à vivre et à se débrouiller. Mais il ne fallait pas traîner sur les routes pour l’amener aux cours ! Aujourd’hui,

Le vent des bancels no 121 7 Dans l’œil du cyclone

Le témoignage de Paul Chapelle

Né en 1919, Paul CHAPELLE exerça la profession de menuisier- ébéniste. Puis ce passionné d’apiculture en fit son second métier. Il le pratiquait encore à 94 ans. Cette vocation lui valut d’être recon- nu et honoré par ses pairs bien au-delà du cadre lozérien. Confiant dans l’avenir, il avait encouragé la création de la miellerie.

Dans ce « petit pays » où il a grandi et où il vit depuis près d’un siècle, il a parlé patois comme tout le monde. Ici, l’on était naturel- lement bilingue comme il dit en souriant ; regrettant que le français soit de plus en plus envahi par des emprunts à la langue anglaise, ce qui l’inquiète. Son long parcours, la fidélité de sa mémoire, son attachement jamais démenti au Pont et à ses environs l’ont incité à mettre par écrit des noms, des métiers, des histoires. Des images sont arri- vées en foule, comme la marmite rouge suspendue à la crémaillère, la poêle posée sur la « chambrière »… ou le lait écrémé à la cuillère par les paysannes. En un siècle le monde a tant changé qu’il suscite naturellement l’incrédulité des plus jeunes… et pas seulement ! Paul se rappelle qu’autrefois les campagnes étaient bien entretenues et bien peu- plées. Alors, elles faisaient vivre les 30 artisans ou commerçants du Pont. Aujourd’hui ceux-ci ne sont plus qu’une dizaine et c’est le tourisme qui les fait vivre.

Le témoignage de Paul est une chance. Bonne lecture !

8 Le vent des bancels no 121 Emplois publics, éclairage, Gilliaou comme aujourd’hui ! On pouvait aussi en urgence envoyer un télégramme et Quand un juge de paix était ins- il y avait ici un porteur de dépêches. tallé au Pont La Poste était logée dans l’immeuble M. LAURIOL fut le dernier juge de COLLOMB (PLAGNES aujourd’hui) paix à résider ici. Il y passa dix ans, avant d’intégrer le bâtiment public de 1921 à 1931. Il habitait dans la pre- qu’elle occupait encore en octobre mière résidence secondaire du bourg, 2017. Charles POMARET député et celle qui deviendra ensuite un petit maire du Pont fut à l’origine de sa hôtel-restaurant, la Truite enchantée. construction en 1936 ; comme aussi M. LAURIOL réglait ici des litiges de plusieurs voies de circulation : la concernant les droits de passage ou la route de Villeneuve à L’Hôpital, celle répartition de l’eau dans les parcelles, de Montgros au Mas de la Barque ou des sujets fort sensibles à l’époque. celle des Quatre Chemins à Jalcreste. Sans doute y eut-il aussi des querelles de voisinage ; au demeurant fort peu de choses. Aussi consacrait-il beau- La perception coup de temps à la chasse et davan- D’abord dans l’immeuble COLLOMB, Paul Chapelle le jour de ses 99 ans tage encore à la pêche sur les bords du elle aussi, elle déménagea dans un Tarn, la rivière étant alors très pois- local public à la Grand’ rue là où sonneuse. s’installa après 1981 la première appareils. Pas question de frigos Il y eut longtemps ici un greffier : pharmacie. donc ! Gaston FOLCHER descendait Paul a bien connu Elie MARTIN dont de la glace du Mont Lozère en hiver le bureau était rue des Jardins, là où tandis que les cars la remontaient l’abeille noire est aujourd’hui à l’hon- La gendarmerie d’Alès, toute ruisselante en été. neur. MARTIN avait aussi d’autres Dès la fin du XIXe siècle, elle était Il fallut attendre l’E.D.F. après 1945 fonctions dont celles d’huissier et au Chemin neuf et y resta jusqu’après pour que la modernisation bénéficie d’assureur. 1970. enfin aux entreprises artisanales, aux On se permettra d’indiquer, bien qu’il hôtels et aux foyers. Quant aux vil- ne s’agisse pas du domaine public, lages de la commune, ils attendraient Le temps de l’école la présence ici d’un curé et d’un pas- longtemps ! Le courant n’y arriva Installée avec le logement des maîtres teur. Le premier logeait à la cure près qu’en 1960-61. A cette époque Mar- dans le bâtiment de la mairie, elle de l’église, le second en divers lieux ceau FOLCHER, le fils d’Elie, lui- comprenait 3 sections allant de la jusqu’à la construction du presbytère même électricien, réalisa les installa- classe enfantine jusqu’au Certificat protestant portée par la volonté du tions chez les particuliers. Il proposait d’études. L’effectif total tournait au- pasteur BOURBON à la fin des an- des appareils : du moulin à café au tour de 40 à 50 avec 3 enseignants. nées 50. lave-linge en passant par la télévision. Aujourd’hui, pour les trois communes Sa vocation première avait été la moto : – Le Pont, Fraissinet, Saint-Maurice un moyen de locomotion qu’il affec- – il y a 4 instituteurs pour un effec- L’électricité au Pont-de-Mon- tionnait. Il vendait et réparait les deux- tif de 60 enfants au mieux, mais qui tvert roues à côté de la maison familiale. a pu descendre à 40 quelquefois : un Paul a connu la bougie et la lampe à parallèle révélateur de l’évolution dé- pétrole. Il était enfant quand arriva au mographique. Pont l’éclairage public… installé par Gilliaou de 1939 aux années 50 : Jeune garçon, Paul partait garder les un privé, un particulier. Il s’agissait une histoire particulière vaches à la campagne. Les pâturages d’Elie FOLCHER qui passa ainsi Prévus dès le début des hostilités, en n’étaient pas clôturés et les paysans du moulin à grains à la petite usine 1939, pour l’accueil des réfugiés, deux faisaient appel aux grands élèves que électrique sur la rive droite du grands baraquements furent installés l’école libérait dès juillet. Ainsi la Rieumalet, près de la filature. C’est au Chambon à l’emplacement de la main d’œuvre familiale pouvait-elle en 1924 qu’une concession lui fut gendarmerie récemment désaffectée. se consacrer aux travaux de l’été. accordée pour 18 ans, la commune Finalement, ils eurent des vocations contractant un emprunt pour financer diverses : colonie de vacances, loge- la ligne. Six ans plus tard, une seconde ments pour des Indochinois travaillant turbine fut mise en place, sur le Tarn, sur le Bougès… ou piste de danse La Poste route de Vialas. L’éclairage était pour les Pontois. Autrefois on écrivait beaucoup et la maintenant assuré mais il n’était pas Il exista à Gilliaou, pour pallier les Poste ne manquait pas de courrier possible de faire fonctionner des restrictions liées à la guerre, des jar- lll

Le vent des bancels no 121 9 Dans l’œil du cyclone

lll dins ouvriers dont les lots étaient ti- rés au sort. En 1944, le Comité local de Libération présidé par le pasteur CRESPIN prit la décision d’attribuer de nouvelles parcelles, une seule par famille.

Elie FOLCHER dans le 2ème petite usine, route de Vialas. Années 50

Abel GUIN aux fourneaux à la truite enchantée

L’épicière Miloune devant chez elle au Chambon Célestin DURAND devant les pompes modernes

10 Le vent des bancels no 121 Un vaste éventail de professions femmes : un jeu de battoirs frappait de l’ancien boulanger JOUANEN et, l’étoffe tendue à l’horizontale sur dans le local voisin, la forge où il af- Les paysans une surface recouverte d’eau. Il fûtait les outils. Ajoutons une activité Ils furent présents ici autrefois, s’agissait de resserrer les fibres ponctuelle, celle d’arracheur de dents. souvent petits propriétaires, parfois sorties trop lâches du métier à tisser. fermiers, journaliers aussi. Paul a Emile MAZOYER aimait à en par- connu ROURE, BRÈS, VELAY, ler, lui qui fut cet artisan aux mul- Sabotiers et cordonniers ALBARIC, COMBES, ROUMÉJON, tiples talents se lançant dans la res- L’on se chaussa longtemps de sabots. MERSADIER, DONADILLE et tauration au point de construire un On connut ici un sabotier surnommé MOLINES. grand hôtel en vue d’accueillir les Bouffard et, pendant la guerre, Victor touristes qui allaient affluer à partir BUISSON. A Cocurès, deux artisans La principale ferme était celle du de 1970. fournissaient les environs, le plus Chambon comme en témoignent connu étant FAGES, un nom qui toujours les bâtiments : ici les ROURE évoque maintenant la scierie. élevèrent des moutons et des vaches. Célestin DURAND : de la plom- Adrien SAÏX le cordonnier avait son Ils vendaient le lait aux Pontois, berie à l’essence atelier en haut de la grand’Rue : il y comme leurs successeurs Fernand Il avait son atelier et sa boutique sur fabriquait des chaussures et assurait les CHAPELLE et Eva de la Destourbe. la Place : plombier, chaudronnier, réparations. Il en fut de même pour André quincaillier et vendeur d’appareils de A la Placette, un peu en retrait de la MERSADIER qui avait son étable au chauffage. Il rétamait seaux et mar- rue, Henri COURTÈS ressemelait et Closelet puis sa maison sur la Place où mites au temps où on bouchait les confectionnait des souliers. Berthe son épouse servait la clientèle trous avec de l’étain, tout en s’adap- Et face à Elise PLAGNES, PLATON après la traite du matin ou celle du soir. tant constamment à son époque. Aussi exerçait lui aussi le métier de cordon- quand passèrent les premières voitures nier. il fut prompt à installer une pompe à essence autour de 1930. Les artisans Couturières, tailleurs, modiste Ils furent nombreux et leurs Les vêtements de confection étaient activités variées. On compta ici 3 rares et les couturières nombreuses ; maçons : BOREL, ROUMÉJON, De la scierie de Léonce GUIN au on cousait pour habiller femmes et en- et FABRÈGUE, également plâtrier, premier garage de son fils Fer- fants dans plusieurs maisons. Paul cite auxquels on peut ajouter Ernest nand les plus connues : Jeanne TEISSIER, MAZOYER du Viala, couvreur Léonce fut scieur de long avec Almir Lucie PLANTIER et plus tard Berthe expérimenté. Citons encore son neveu avant que Fernand ne crée ROUMÉJON. Pour les hommes il Rufine MONTON venu d’Espagne son premier garage sous la maison de y eut Braillassou le tailleur : Adrien et Marcel VIALA. Il y eut 3 son père. Le second, plus vaste et plus MOLINES du Chambon. Irma la mo- menuisiers : SERVIÈRE, PELATAN moderne, fut construit avec la maison diste vendait des chapeaux au Chemin et CHAPELLE, le père de Paul. juste avant Plaisance en 1949. Il y eut neuf : elle les ornait parfois joliment, On compta 4 charrons ou là aussi le deuxième poste à essence notamment pour les petites filles. maréchaux-ferrants : Andrénet à du Pont. côté de l’horloge, ROURE au départ du Closelet, GAMBETTA près du Coiffeurs et barbiers temple (il était « gambel » c’est- Deux coiffeurs pour hommes sont à-dire boiteux) et MAZOYER le De la forge au commerce de vin évoqués : COMBES dit Bombance et charron. Il y eut aussi Ferdinand rouge DUBOST dit Saret, qui rasaient aussi BRÈS dont nous reparlerons. A l’entrée de la Moline, face au grand à la demande. Mais on ne saurait ou- Paul a connu 2 meuniers : Olivier Pont, l’évocation de Ferdinand BRÈS blier Jean-Louis ROURE, par ailleurs MOLINES dit Libou rue de la Jalerie va de soi. Il fut ici forgeron et maré- maréchal-ferrant, qui se muait en bar- et, au bout du quai, MAZOYER. Ce chal-ferrant. Il ferrait les chevaux dans bier, taillant avec minutie la barbe de fut le dernier moulin : il s’arrêta la rue à l’époque où les voitures n’en- quelques hommes soignés, des petits de fonctionner après 1950. Paul travaient pas la circulation ; là où l’on bourgeois, des notables qui appré- a pu entendre parler d’un moulin joua longtemps à la pétanque. Mar- ciaient la sûreté du geste et le soin à foulon qui exista là jusqu’en chand de vin, il partait, ses tonneaux apporté au linge par une épouse méti- 1920 selon le témoignage d’Almir chargés sur la jardinière, au pas ou au culeuse. Autre pratique, occasionnelle MALACHANNE de Champlong. trot de son cheval obéissant au doigt et celle-là : l’homme fut aussi arracheur On y traitait les pièces de cadis, ce à l’œil. Il livrait partout dans les vil- de dents. Trop expéditif, disait-on ! lll rude tissu qui habillait hommes et lages. Dans la cave se trouvait le four

Le vent des bancels no 121 11 Dans l’œil du cyclone

lll Deux artisans-commerçants : rants et acheter le beurre ou les œufs ou des tabliers. Quelques pas plus le boulanger et le boucher chez les paysans. Victorine CHAPTAL loin, BRIGNANDE rangeait sur ses Henri BROS travailla ici avec son père vendait un peu d’épicerie mais aussi étagères, à côté des pâtes ou du sucre, avant de lui succéder. D’abord ins- des chapeaux, des casquettes et des le café grillé qui embaumait le quartier tallée sur la Place dans ce qui devint bérets. Ensuite, Lydie MOLINES et mais aussi les fruits et légumes que le la maison d’André MERSADIER, sa sœur Mariqué avaient là leur petite car remontait d’Alès le lundi soir. la boulangerie occupa ensuite le boutique. En face, Elise PLAGNES Ainsi s’achève la ronde des épiceries ! lieu qui nous est familier. Sarah, proposait un éventail d’articles assez Une seule aujourd’hui, onze autrefois. Mme BROS, tenait le magasin avec sa remarquable : épicerie, droguerie, pé- Ce fut surtout un métier de femmes. fille Marcelle, tandis que Loulou se- trole pour les lampes, mercerie, pape- Mais dites-vous, combien d’habitants condait son père. Présents au Pont en terie et cartes postales. Sans parler des en ce temps-là ? Ils étaient 1 000 sur 1911, les BROS le quittèrent en 1964. articles de pêche ! la commune en 1911, 500 en 1954. A noter qu’après la guerre une pâ- Et n’oublions pas Clémence au rez- En 1931, lorsque Paul avait 12 ans, on tisserie ouvrit près de la Grand’rue : de-chaussée de la maison PLAGNES comptait 764 habitants dont 425 dans le pâtissier s’appelait Ulysse SER- avec son fil, ses aiguilles ou sa laine les villages et 339 au chef-lieu. De VIÈRE. Il avait exercé à Paris qu’il mais aussi ses clous pour les galoches quoi mesurer un peu mieux la réalité avait quitté pour Villeneuve au mo- et des bougies. Ou encore Lévie du passé ! ment des hostilités. Il épousa Alice LARGUIER, face à la Placière : AYRAL de Fraissinet qui accueillait la marchande de marmites et de pots la clientèle. de terre. Gaston FOLCHER débuta dans les Débouchant sur la Place, on passait Hôtels, pension de famille, cafés années 20, à une époque où la viande chez Miloune qui proposait des pro- Autrefois, on disait « hôtel » au lieu était rare dans les familles. Au début, duits frais – légumes ou fruits – à côté de restaurant. Il y avait l’hôtel des pas question de tuer un bœuf : on dé- des pâtes, du riz ou de l’huile. Cévennes, la Placière où les ALLIER bitait du mouton, du porc et plus rare- Au départ de la grand-Rue, Judith tenaient un café-restaurant, la table ment du veau. Après un premier abat- et Jules FARINEAU avaient leur de la mère MAZOYER au bout toir à la Moline, côté montagne, il y en boutique avec, à côté, Louise du quai et la Truite enchantée où eut un second mieux équipé et bénéfi- CHAPELLE, la mère de Louis le plusieurs hôteliers se succédèrent et ciant de l’eau courante de l’autre côté. secrétaire de mairie. à laquelle Abel GUIN apporta une Au Pont, on s’alimentait aux bornes- Sur la Place, à droite de la boucherie, belle notoriété. Les Cévennes, Roger fontaines et il y avait deux lavoirs : Léonie ALLIER dite Alliéro tenait son et Odette CHAPELLE les firent l’un derrière la maison d’André petit commerce et grillait du café de- prospérer durant 25 ans, de 1950 à MERSADIER, l’autre à la Placette. vant sa porte. 1975. A l’étage du café PUCHÉRAL, La boucherie de la Place utilisait le Puis c’était Pascaline BRAGOUSE, Juliette tint une pension de famille premier. A noter qu’un manolhaire mère d’une nombreuse famille ; là où dans cette salle où l’on dansait le achetait ses tripes de moutons chez auparavant Jeanne confectionnait des dimanche au son du phono. A gauche, FOLCHER et proposait des manouls chapeaux. ce fut le café de Mme DUMAS à à sa petite clientèle. Rappel : un dernier coup d’œil vers la laquelle succéda plus tard Lucette, Au cours des années, Gaston dévelop- route de Florac où Mme l’épouse de Paul. A droite exista un pa son entreprise. Au lendemain de la tint un commerce de textiles et de dé- petit café où se succédèrent Paul guerre, le marché de La Grand-Combe corations ou de jouets de Noël dont MERSADIER ex-horloger… jusqu’à lui donna un élan décisif : les mines témoigne Lulu MAZOYER fidèle au Lydia CHAPELLE la femme de étaient alors en plein essor. Il est im- poupon de son enfance. Lucien le menuisier en 1936. portant de rappeler l’investissement Il est temps maintenant de traverser Chez DUBOST au café le Commerce considérable des enfants et la part es- le grand pont. Face à la boulangerie, repris par Emile en 1902, l’établisse- sentielle de Jeanne, leur mère, qui dé- il y eut une épicerie au rez-de-chaus- ment eut son « cercle » au 1er étage où butant au Pont comme modiste s’était sée et, au premier étage, un café où les notables se rencontraient et pou- retrouvée dans un tout autre univers. l’on jouait aux cartes. Le patron qui vaient jouer « entre soi ». s’appelait Hypolite ALBARIC avait Au Chambon, la veuve MAZOYER soutenu POMARET aux élections et dite la charonne ne vendait pas de Les commerces le remplaça pendant la guerre au titre boissons alcoolisées mais on y dansait Ah ! il y en avait des épiceries au Pont de premier adjoint. En 1946, les deux le dimanche au son de la viola, nom autrefois ! commerces ne figurent plus au recen- provençal d’un ancien instrument dont Partant du Chemin neuf, c’était sement. la roue était mue par une manivelle. Mme ANDRÉ dite la Reyno qui allait Arrivant à la Placette, voici Mme SER- Enfin, au cours des soirées ou des de village en village avec sa mule et VIÈRE dite Serviéresso : cette épicière fêtes privées, André PANTEL de Fi- sa jardinière proposer de produits cou- proposait aussi du linge, des blouses niels jouait de l’accordéon.

12 Le vent des bancels no 121 Le pâtissier Ulysse SERVIÈRE Le voiturier Paul BRIGNAND terrasse de DUBOST – et sa femme Alice Yvette s’en souvient ! – l’autre à la Placette.

Les deux foires de l’été attiraient du monde. Lorsque l’élevage des moutons était impor- tant, des bêtes achetées à Chamborigaud au prin- temps pouvaient être revendues ici dès le 27 juillet ou le 21 août.

Le marché du mer- credi. Tout au long de l’année se tenait un marché hebdomadaire, le mercredi après-midi. Les paysans, hommes ou femmes, apportaient du beurre, des œufs ou du fromage de chèvre des- tinés soit à des particu- liers, soit aux bouchers du Pont ou d’ailleurs, soit encore à Emile DUBOST – cet « acheteur de tout », plus maquignon que ca- fetier selon son fils aîné. PONGE de Coudoulous montait avec sa charrette pour acheter du beurre qu’il vendait à La Verna- rède.

Henri COURTÈS, em- Le 1er car d’Eugène PLAGNES vers 1930 ployé communal. D’abord cordonnier, il eut de multiples fonc- Foires et marchés ser leurs produits. Au printemps c’était tions. Il fut crieur public, placier, pe- le jardinage : des plants d’oignons ou seur chargé de la gestion de la bascule Deux grands marchés, l’un en de poireaux et des légumes primeurs. A et aussi de tamponner les carcasses à mai, l’autre fin septembre aux alen- l’automne, on se pressait pour acheter l’abattoir de FOLCHER. La grande tours de la Saint-Michel, rassemblaient les premières châtaignes. bascule était installée à l’emplace- beaucoup de monde. C’était pour la En mai, on venait ici acheter de pe- ment de l’actuelle pizzéria et desti- jeunesse de belles occasions de ren- tits cochons, souvent deux ou trois : née aux camions transportant du bois contres. Ils attiraient des personnes ve- l’un pour la famille, les autres des- par exemple et aux gros animaux de nues de villages proches ou lointains. tinés à la vente au début de l’hiver. ferme. Les petits animaux, veaux Il y avait un marché aux bestiaux, des Deux commerçants se partageaient ou moutons, étaient pesés dans une étals de toutes sortes sur la place avec la la clientèle pour les porcelets : HU- caisse, tout à côté. lll présence, aux côtés de maquignons et GUES d’Aujac et FABRE de Bada- de bouchers, de Cévenols venus propo- roux. L’un s’installait d’abord sur la

Le vent des bancels no 121 13 Dans l’œil du cyclone

lll Tito : un commerçant itinérant. le vendredi. Ils rapportaient les une famille avant de décéder préma- Ce Piémontais aux cheveux blonds commandes des artisans, les denrées turément, victime d’un accident de la dont le physique rappelait celui de destinées aux commerçants et des route. TITO, le dirigeant de la Yougoslavie, fruits et légumes. Vint l’époque où 3 médecins fut d’abord colporteur. Sur son dos, consultèrent au Pont le mercredi. Ils une caisse contenant sa marchandise. recevaient dans divers établissements : Il mangeait chez l’habitant et dormait Eugène PLAGNES assura longtemps le docteur MALAFOSSE chez dans les granges. Puis il vint avec une aussi une desserte vers Mende le sa- PUCHÉRAL, le docteur MOURGUES mule tirant une carriole avant d’acqué- medi. chez Abel GUIN à la Truite et le rir un premier petit fourgon qui peinait docteur PELLET de Génolhac aux dans les côtes, puis un deuxième. Il Cévennes. épousa tardivement une jeune ita- Les trois premières voitures : ce Pendant des années, un dentiste vint lienne brune qui venait vendre avec furent celles d’Henri BROS le boulan- au Pont le mercredi : il avait son cabi- lui. Le véhicule était rempli de vête- ger, de Gaston FOLCHER le boucher net dans la « maison des sœurs ». ments pour hommes, femmes et en- et de Cyprien PUCHÉRAL le cafetier. fants. Quand sa compagne donna nais- sance à une petite fille, il effectua seul les tournées. Ils résidaient en Ardèche, Le courrier Florac-Le Pont-Gé- à Joyeuse. nolhac. L’autobus transportait les Et, en guise d’épilogue : « Surtout, lettres et les colis postaux. Il desser- vait la gare de Génolhac. La poste prit n’oublions pas les abeilles ! » ensuite le relais mais le transport des voyageurs fut assuré jusqu’à la fin Au Pont et tout autour, dans les vil- Moyens de locomotion du XXe siècle. Autrefois il passait au lages situés au-dessous de 1 200 m Pont à 8 h le matin et le soir à 18 h d’altitude, il y eut de petits ruchers Ils étaient deux à descendre à il fut un temps où il circulait même familiaux peuplés d’abeilles noires. Alès chaque semaine, les voitu- le dimanche, apportant la Cévenne Logées dans des ruches-troncs en châ- riers BRIGNAND et DUBOST avec républicaine – le journal de Charles taignier, elles vivaient sans traitement de grandes charrettes tirées par de POMARET qui paraissait à Florac ce particulier et sans nourriture d’ap- solides chevaux où ils entassaient jour-là – et… des gâteaux commandés point. Les ruches étaient visitées une des produits fermiers, des lièvres, des par Elise PLAGNES à PONSOLLE et fois l’an, enfumées grâce à un petit grives et des truites. Autant de denrées vendus à la sortie de la messe. Mais fagot fait de foin lié avec de la paille venues d’ici pour satisfaire une de- pas seulement ! et allumé au moyen d’un tison. Une mande allant de l’hôtelier au particu- petite partie du miel était consommée lier. On partait vers Vialas en direction telle quelle, « en brèche », l’essentiel de l’Affenadou et d’Alès. DUBOST étant passé dans un torchon épais cou- avait de belles juments attelées en file. Sage-femme, médecins, dentiste su en forme d’entonnoir. Le déplacement aller-retour prenait 3 jours. Emile DUBOST n’apprit jamais Succédant à Mme POUPON, à conduire et lorsqu’il acheta le pre- Mlle CREISSENT arriva en 1937 au mier camion avec sièges amovibles Pont qu’elle quitta en 1950 lorsqu’elle en bois, il fit appel à BRIGNAND. A fut promue assistante sociale. Avant Note l’arrière, les produits ou les petits ani- la Seconde Guerre mondiale, deux maux ; à l’avant, des places pour les médecins venaient de Florac pour Ce texte est né du projet de Paul voyageurs. Curiosité : le patron ma- les visites à domicile. L’un s’appelait CHAPELLE. Témoin du XXe niait l’essuie-glace, voire le frein !... le GOSSE : docteur estimé, il connut siècle, il lui a paru important de chauffeur étant doté de bras particuliè- une fin tragique. Soupçonné de colla- faire part de la vie d’avant au Pont- rement courts. boration et peut-être d’avoir dénoncé de-Montvert. Il a confié à Simone Le jour arriva où celui-ci s’émancipa, son confrère, il fut froidement exécuté CROS-ALLIER le soin de rédiger acquérant son propre véhicule. par les maquisards de Masméjean. le texte à l’aide des notes qu’il lui Face à la concurrence, DUBOST L’autre, c’était le docteur MAURY, a remises. embaucha alors Eugène PLAGNES jeune médecin apprécié, proche de la et BRIGNAND fut assisté de Résistance, déporté en Allemagne et COURTÈS. Maintenant on parlait de interné en camp de concentration la car ou d’autobus : l’un descendait à dernière année du conflit. Il en revint n Alès le lundi – c’était BRIGNAND fortement amaigri et épuisé. Puis il re- qui employait ROUMÉJON – l’autre prit son activité à Florac où il fonda Simone Cros-Allier

14 Le vent des bancels no 121 Bise-Art, Blizart

Interview de Julien Thisse : LA TRAME

Je connaissais Julien à plusieurs titres : il habite, avec son épouse et leurs deux enfants, au Viala de St Frézal depuis pas mal d’an- nées, ils sont tous les deux « instit. », comme on disait de mon temps, (maintenant on dit « professeurs des écoles »), leurs enfants sont inscrits aux Abrits et participent chaque année aux stages de théâtre de Regain, Julien a été l’un des bénévoles pour le four à pain de L’Espinas... Et puis j’ai appris en 2018 qu’il était passé à mi-temps comme en- seignant, et se consacrait à une autre activité professionnelle en tant que praticien de LA TRAME, nouvelle activité sur la commune, qui gagne peut être à être connue...

Jacques Hugon - Cette thérapie, J. H. Comment se passe le J. H. Comment opère une « La Trame », on en entend processus de « désaccordage » séance de Trame ? parler, en quoi consiste-t-elle ? de l’instrument ? J. Th. La technique vibratoire de La Trame va décristalliser ces nœuds, Julien Thisse Comme le dit le J. Th. Notre corps dispose libérer le corps de ces poids et per- dépliant de présentation, « Notre naturellement d’un système de sécurité mettre une circulation harmonieuse de corps, tel un instrument de musique, permettant de dissiper l’énergie l’énergie. tend parfois à se désaccorder. La créée par les émotions ressenties Trame est une technique qui lui permet (évacuation par le souffle, les pleurs, de retrouver sa vibration initiale : « Se les rires, la transpiration ou encore le J. H. Ça, c’est l’objectif, mais soigner par l’énergie du monde ». mouvement...). quelle est la manière d’opérer ? C’est une technique vibratoire de soin Mais parfois, quand les émotions res- de bien-être qui a été mise au point par senties : peur, colère, tristesse... sont J. Th. En posant ses mains sur le un français, Patrick BURENS- trop violentes ou se répètent, des blo- receveur, le praticien va effectuer une TEINAS, scientifique de formation. cages apparaissent. séquence de 16 gestes codifiés par les- A terme l’émotion se « cristallise » en quels il va intervenir sur la fréquence J. H. Quel en est le principe ? un endroit du corps. La Trame enre- vibratoire de votre trame (chaque gistre ces perturbations émotionnelles personne a sa propre fréquence). Ces J. Th. Dans notre univers, les ondes sous forme de blessures, de nœuds, de 16 gestes s’adressent à l’ensemble (énergie, informations) circulent de poids : peu à peu l’information passe du corps quelles que soient les rai- façon ondulatoire. Ces énergies nous moins bien et les désordres, les désé- sons de la visite. En se synchronisant entourent et nous traversent. Ainsi, quilibres, du mal-être s’installent (ten- sur la fréquence de la personne et en le corps humain possède lui aussi un sions, douleurs, fatigue, instabilité, augmentant l’amplitude, la Trame se maillage énergétique, La Trame, sur anxiété...). trouve débarrassée des blocages, à la lequel circule l’information. Les expressions populaires comme manière d’un tapis que l’on secoue « avoir la gorge nouée, la boule au pour le nettoyer. lll ventre, en avoir plein le dos », etc, il- lustrent bien ces réactions.

Le vent des bancels no 121 15 Bise-Art, Blizart

lll

J. H. Je suppose que le patient n’est pas dans la J. Th. Je l’ai suivie en 2017, elle est J. H. Merci pour tous ces renseigne- position du tapis qu’on basée sur la pratique. On explique les ments sur LA TRAME, on a certai- gestes, le principe est très simple, les nement peu de chances d’avoir trop secoue... formateurs sont à deux, les stages de de bien-être, et d’échapper intégrale- J. Th. Non, bien sûr. La personne 4 ou 5 jours, il se passe 3 mois entre ment à tout mal-être qui peut être nous est habillée, sans les chaussures, al- les deux premiers, le dernier a lieu 9 guette... longée et confortablement installée. mois après. Les apprenants sont en Le praticien pose ses mains sur la binômes pour travailler les gestes. On personne dans un toucher léger (il ne nous incite à pratiquer sur notre entou- Pour les personnes intéressées : s’agit pas d’un massage) sur le tronc, rage entre les stages. Ainsi le ressenti www.tramecevennes.sitew.fr les pieds et la tête. La personne ressent s’affine et on observe des résultats généralement une profonde détente. sur nos proches. Après avoir suivi le Une séance dure environ 45 minutes cursus complet de formation, un exa- n (temps réduit pour les enfants) mais men valide l’aptitude à la pratique de ses effets se poursuivent après la la Trame. Il se déroule devant un jury Propos recueillis par Jacques Hugon séance, le corps va s’autoréguler. de 3 formateurs de l’association. Des stages de perfectionnement ont lieu J. H. As-tu toi-même eu recours, tous les ans. personnellement, à La Trame ? J. H. Ne peut-on pas craindre J. Th. Oui. J’ai servi de « cobaye » que ça ne marche que si « on à ma sœur lorsqu’elle s’est formée à y croit », un peu à la manière cette technique il y a une dizaine d’an- d’un « effet placebo » ? nées. A l’époque, je me sentais bien et j’ai accepté pour lui rendre service, J. Th. Il existe une tendance à consi- sans trop y croire. Je me suis rendu dérer comme irrationnel ce qu’on compte avec le recul que ma vie avait n’explique pas. Mais la Trame ne re- pris de bonnes orientations suite à ces pose pas sur un système de croyance. séances. Car la Trame permet aussi de C’est mécanique, même si on ne peut retrouver la capacité à faire des choix pas observer. On ne peut pas observer et prendre des décisions. les ondes radio, pourtant elles sont là En 2017, alors que j’étais dans une même si notre transistor est éteint... période difficile, j’ai cherché un pra- Des études scientifiques ont été réali- ticien sur le site de la Trame. Il n’y en sées au Québec et en Californie, elles avait pas dans le secteur, alors j’ai dé- ont montré des modifications chez les cidé de me former. personnes après une séance (activité du cerveau, marqueurs sanguins, etc.). J. H. Et en quoi consiste la Et puis la Trame fonctionne très bien sur les enfants et même les animaux. formation que tu as dû suivre Difficile de tricher avec eux... avant de devenir « praticien » En fait, ce qui est irrationnel, c’est de de La Trame ? douter de ce que l’on constate - même si on ne l’explique pas.

16 Le vent des bancels no 121 L’air de rien

Yves Commandré, parle-nous du Groupement d’Employeurs « Le Ron de Montal »

JP. A. Depuis le GE a grandi

Y. C. Il y a 2 ans, après le départ de Sylvain, nous avons recruté Olivier Malachane, Clément Mattieu et Marie Cathébras, et plusieurs autres employeurs nous ont rejoints ; des agriculteurs et hébergeurs : Régis Durand de la Brousse, Sylvette Gervais de Finiels, Perrine et Philippe Galzin du Merlet, Michèle Bieber de Fraissinet, Thierry Rouméjon de Racoules, et 2 artisans, Philippe Roure et Ludovic Folcher de Fraissinet. Depuis 4 autres agriculteurs nous ont rejoints : Jacques Pradeilles des Laubies, Maurice et Julien Lapierre de la Vaissiére, Christian Agulhon de la Grandville, Laurent Arbousset et David Pantel de Masméjan, et un nouveau salarié, Loris Paulet.

JP. A. En 2019, il va y avoir encore du nouveau

Y. C. La mairie des Bondons et Anne Taxil de Saint Julien d’Arpaon vont rejoindre le GE et un nouvel emploi va être créé.

JP. A. Comment fonctionne le GE ? Jean-Pierre Allier - Yves qu’es ce qu’un GE (Groupement d’Employeurs) ? Y. C. C’est une association, Agri-Emploi, qui suit les GE en Lozère, établit les plannings, calcule et répartit les charges Yves Commandré - Un GE permet à plusieurs entre les employeurs. Il y a 3 ou 4 réunions par an pour bien employeurs d’avoir un ou plusieurs salariés et de partager caler tout ça et en début d’année un compte exact des jours leur temps de travail. Chaque entité employeur verse une pour chacun est fait avec versement des soldes positifs ou part sociale de 300 € (rendus s’il sort du groupement) qui négatifs. Les frais de formation, de médecine du travail, sert de fonds de roulement. etc,... sont répartis sur la base horaire. C’est le CERL (Centre d’Économie Rurale de Lozère) qui fait la comptabilité, les feuilles de paie et qui veille aux droits des salariés. Le GE élit un président (Yves Comman- JP. A. Depuis combien de temps le GE du Ron dré) et un trésorier (Jean-Pierre Allier pour la Mairie main- de Montal existe ? tenant du Pont de Montvert Sud Mont Lozère) qui signent les chèques. Y. C. Il a été créé il y a 7 ans avec un salarié, Sylvain Desmats, pour la Mairie de Fraissinet de Lozère et 6 agriculteurs : Christian et Aurore Plagnes de la Brousse, Guillaume et Rachel Roméro de Finiels, Yves Commandré JP. A. Le GE du Ron de Montal est un gros GE ? de Fraissinet et (quelques mois plus tard) Mikaël Serviére de Montgros. Y. C. C’est le plus gros GE de Lozère... et un gros employeur dans notre commune ! lll

Le vent des bancels no 121 17 L’air de rien

lll JP. A. Quels sont les intérêts pour les utilisateurs JP. A. Pourquoi Le Ron de Montal ? de ce GE ? Y. C. Ces beaux cailloux entre Finialettes et Finiels, un peu Y. C. Pour les agriculteurs, il permet de prendre des congés loin des routes et chemins sont grandioses. Ils méritaient ou de répondre à des surplus d’activités. Pour les artisans bien qu’on les honore. Un GE c’est se mettre ensemble et les hébergeurs, c’est pareil, le GE permet de répondre pour monter de grandes choses comme les Ron de Montal. aux besoins des périodes de fortes activités. Pour les C’est aussi un point central de notre commune nouvelle, transformeurs, ils peuvent avoir 2 ou 3 personnes d’un visible par tous. coup. Les mairies servent à combler les trous du calendrier n sur des activités spécifiques comme le déneigement, le goudronnage,... Propos recueillis par Jean-Pierre Allier

JP. A. Finalement ce GE créé du lien

Y. C. Effectivement, par le biais de ces salariés, chacun est amené à comprendre l’activité et les contraintes des autres et cela créé plus de compréhension, de respect. Si un des employeurs ou un des salariés à un problème (accident,...), rapidement les autres compatissent ; bien sûr sans exagération. Les échanges de jours, par exemple, se passent très bien. L’hiver on se retrouve autour d’un repas pour tisser des liens. Autre aspect intéressant, les connaissances acquises par ces salariés chez les artisans sont bénéfiques aux agriculteurs et vice versa, la conduite d’engins chez les paysans est bénéfique aux artisans et aux communes. Pour les salariés, cette diversité d’activité est une richesse, voire même une formation initiale qui permet de voir ses aptitudes à chaque emploi.

18 Le vent des bancels no 121 Aura Rossa

A-ut ! A-ut !Avètz pas entendut cantar lo cocut ?

Si que non coma ditz la cançon: «Lo cocut es mòrt, mòrt in Inglatèrra ; i an tapat lo cuol amb un pauc de tèrra » o « Lo cocut es mòrt, es mòrt in Italia ; i an tapat lo cuol amb un flòc de palha » o encara « Lo cocut es mòrt, es mòrt en Espanha ; i an tapat lo cuol amb una castanha» o mai encara « Lo cocut es mòrt, es mòrt en Africa; i an tapat lo cuol amb una barrica » « A-ut ! A-ut ! Avètz pas entendut cantar la cigala ? » «A-ut ! A-ut ! Avètz pas entendut cantar lo Cocut ? » «Cocut, banut, Sant Peire, castanut » «Cocut, t’acusi pas de res ; es pas de ton chicat tot lo mond o sap. » Trèva de rasonaments ; es pas cocut qual que siá ! Sufís de se do- cumentar !

a prima aquí, de’n pertot ressondis lo cant del e printemps est arrivé et partout retentit le chant du cocut de retorn del cap meridional african ; un coucou qui est de retour depuis les fins fonds de Lviatge solitari de 9000 km e la nuèch. Una pichòta Ll’Afrique ; un voyage nocturne, solitaire de 9000 km. pauseta e l’endeman un cant monotòn que ressondis e Une petite pause pour récupérer et dès le lendemain un cri subta la tranquilitat del terraire: «Co-cut, Co-cut». Mas enroué qui perturbe la tranquillité des lieux : « Co-cut, Co- d’aucèl pas cap ; mistèri ! Es que seriá crentut ? Es que cut ». Mais d’oiseau, aucun. Mystère ! Serait-il timide ? jogariá a cluquet amb lo mond ? Es que seriá maltrachit Jouerait-il à colin-maillard avec le monde ? Est-ce- qu’il per son vestit gris escafat de negre, esperlongat d’une serait vexé de porter un habit gris rayé de noir prolongé coeta longarassa grisenca arredondida amb de bonhetas par une longue queue arrondie grisâtre avec des taches blancas? De fach res de tot aquò ; fins finala coma l’au- blanches ? En fait, rien de tout cela ; simplement, comme celum tot, lo cocut canta per marcar son terraire : l’òme tous les autres oiseaux, le coucou chante pour marquer a causit l’aram crocut per pargar sa bòria, el a desrotlat son territoire. L’homme a choisi le fil de fer barbelé pour de rets de «lasers musicals» per marcar son airal. E se marquer sa propriété, lui les coups de «lasers musicaux» per astre un autre aucèl se presenta, lèu lèu s’entrican de pour marquer son territoire. Et, si par hasard un intrus se «co-cuts» belicóses o mai de batèstas terriblas ont lo mai présente, très vite des «co-cuts» belliqueux, voire des que- galhard accapara lo ben. Lo ben que serà partejat amb un relles terribles s’engagent et à chaque fois Attila s’empare cocuda a mai se totes dos son pus lèu de militants de la du bien ; un bien qui sera partagé avec la femelle même si poligamia. tous les deux sont plutôt adeptes de la polygamie. lll

Le vent des bancels no 121 19 Aura Rossa

lll Tant lèu las nòças festeja- Aussitôt les noces fêtées, das, per la femèla s’agis la femelle obsédée par de ponèr los uòus que la ponte des œufs est pauc a cha pauc se desen- sur les nerfs ! Plutôt que velopan dins son còs mas de confectionner un nid aquí tot trantalha ! Pus douillet, elle passe son lèu que de bastir lo nis, temps à l’affût, épiant les la cocuda a l’espèra espia environs jusqu’à déceler l’environa dusca causir lo et finalement choisir le nis d’un pichon passerat nid super douillet d’un (boscarla, grasaca, ros- petit passereau (fauvette, sinhòl,…) ont un parelh rousserolle, rossignol,…) d’uòs an estat depausats. où déjà quelques œufs ont Sul pic, «l’aucèl-dròn», été déposés. Sur le champ subte coma l’ilhauç, se «l’oiseau drone», rapide laissa tombar del cèl, comme l’éclair se laisse atteris sus lo nis, ejecta tomber et atterrit sur le un uòu e pond lo sèu a la nid abandonné, éjecte un plaça puèi s’en va. La boscarla de retorn qu’a res vist pon- œuf, pond le sien et s’en va. Pas vu, pas pris, la fauvette drà qualques uòus de mai puèi los coarà. D’aquel temps la de retour qui ne se rend compte de rien pondra quelques cocuda cotunharà sas maquinacions : aital 10, 12, 15 uòs œufs qu’elle couvera. Pendant ce temps notre «cocuda» seran depausats dins los 10,12, 15 nises requisicionats, continuera ses expulsions ; ainsi, 10,12, 15 œufs seront resconduts dins lo fulham. déposés dans les 15 nids réquisitionnés, camouflés dans les frondaisons.

Reglat coma un relòtge, lo dotzen jorn, lo nenon cocut vi- Puis réglé comme une horloge, le douzième jour, le bébé rona la coquilha fai son pinchon ; lèu lèu la bestièta ( pus coucou perce la coquille et prend l’air ; très vite la pe- lèu la larveta) amb sas alas carga un uòu sus sas espaltas tite bête (plutôt la petite larve) charge la coquille sur ses e lo virapassa dins lo void. Las, coma estavanit, lo nenon épaules et l’éjecte dans le vide. Exténué, à bout de force, s’esfonsa dins lo nis puèi d’un còp torna trovar vam, l’oisillon s’enfonce dans le nid puis ayant retrouvé des se quilha, carga lo segond uòu e lo virapassa. Un aprèp forces, se redresse, charge un deuxième œuf qui fera lui l’autre, totes los uòs seràn virapassats. Solet, fièr coma aussi un saut périlleux. Et ainsi, l’un après l’autre, les œufs Artaban, lo vermet nus embelina sa maira adoptiva e per seront exterminés. Seul, fier comme Artaban, le petit ver nu el comença una vida de reipetit… E l’aucelon d’aprofi- charme sa mère adoptive qui ne s’est rendu compte de rien ; tar, de secutar de longa sos parents, de bolegar e musclar pour lui une vie de roi commence, profitant à merveille, sas alas per, un jorn de junh, cabuçar dins la vegetacion, sollicitant de cesse sa belle-mère, musclant ses ailes pour fargant son independéncia l’estiu durant. D’aquel temps un jour se jucher sur le bord du nid et plonger dans la végé- los parents son devenguts muts per que coma de raubaïres tation puis forgeant sa propre vie, sa propre indépendance, an repres lor migracion nuechenta. au cours de l’été. Pendant tout ce temps ses parents sont devenus muets puisque, comme des voleurs, ils ont repris leur migration nocturne.

L’auton se sarrant, liure e filon, lo jove aucèl, el tanben, L’automne approchant, libre et futé, le jeune oiseau qui prendrà solet lo camin de la migracion ajudat per son lui aussi a ressenti cet appel de la nature prendra seul le compàs biologic; lo meteis compàs que assegurarà son chemin de l’Afrique, aiguillé par son compas biologique ; retorn al país natal, la prima que ven. le même compas qui assurera son retour au pays natal, au A-ut ! A-ut! Avètz pas entendut cantar lo Cocut ? printemps prochain. A-ut ! A-ut ! Vous avez entendu chanter le coucou ? n n Alan Pantel Alain Pantel

Qualquas dichas o expressions Per lo nòu d’abril, cal que lo cocut cante, mòrt o viu : Pour le neuf d’avril, il faut que le coucou chante, mort ou vif. Solet coma un cocut : Seul comme un coucou Los cocuts fan pas d’agaças : Les chiens ne font pas des chats. Que de contes, cocut, a n’i pèrdre lo cap ? Que chantes-tu-là, coucou, à en perdre la tête ? Far cocut : épier Braias (bragas) de cocut : Primevère coucou 20 Le vent des bancels no 121 Ah Lisez

SAPIENS, ou Une brève histoire de l’humanité

Ouvrage de Yuval Noah HARARI

On dit, pas toujours sérieusement, que «les histoires les plus courtes sont les meilleures». Alors celle-là devrait être bonne, puisque l’au- teur la qualifie de «brève».

’est quand même un livre de 465 pages, ça va même jusqu’à 497 avec tous les commentaires et explica- Ctions. Et pourtant il ne semble pas indigeste pour au- tant : bon nombre de gens que j’estime l’ont lu et apprécié, tout comme ceux à qui je l’ai offert, ou tout au moins à qui j’en ai recommandé la lecture et qui m’ont fait confiance. Ce n’est pas un roman, comme le sous-titre l’indique, et l’auteur, qui vit dans un kibboutz en Israël, se dit histo- rien. Pour moi, c’est aussi une analyse sociologique, depuis l’apparition de l’« homo sapiens » jusqu’à la plus récente actualité. Ce n’est pas un livre qu’on lit rapidement, ne serait-ce que parce qu’il donne beaucoup à réfléchir. Mais on s’accroche, parce que les éléments historiques présentés, que pour ma part j’ignorais pour la plupart, donnent lieu à des conclu- sions souvent surprenantes. Exemple : on croit savoir que les deux espèces « Sapiens » et « Néanderthal », nos ancêtres direct et indirect, ont co- existé, et on ne peut nier que le second a disparu : on se demande bien comment. Pour l’auteur, il y a de fortes pré- somptions (et si bien argumentées) que la raison en soit... non, je ne vais pas vous le dire, lisez-le vous-mêmes. Autre exemple, celui-ci tiré de l’actualité : pour nous faire bien appréhender les caractéristiques de notre époque, l’au- teur nous présente le nombre de milliers ou millions de tonnes, dans le monde, d’animaux élevés en batterie, dans des conditions... inhumaines, si j’ose dire, ce qui permet de toucher du doigt la somme terrible de souffrance animale que nous acceptons dans notre mode de vie occidental. De l’apparition de l’Homo Sapiens à l’homme « occiden- tal » actuel, tout est analysé et présenté d’une manière que j’ai trouvée particulièrement convaincante, susceptible n d’influencer notre réflexion et notre jugement sur... nous- Jacques Hugon mêmes ! J’avoue que j’ai été tellement « pris » que je n’ai pas pu résister à la tentation d’en parler aux lecteurs de notre jour- nal local préféré (j’espère), malgré les bêtises que j’y écris à l’occasion.

Le vent des bancels no 121 21 Tempête de délibérations

l l l l l l l l l Délibérations - Renouvellement de Pont de Montvert la ligne de trésorerie : Sud Mont Lozère le conseil municipal auto- conseil municipal rise monsieur le Maire à de- mander le renouvellement 22 novembre 2018 de la ligne de trésorerie de la commune sous forme de droit de tirage à hauteur de Sont présents : Jean-Pierre 318 000 €. ALLIER, Michèle BUIS- - Délibérations Modifica- SON, Yves COMMANDRE, tives : sur demande des ser- Matthias CORNEVAUX, vices de la préfecture, mon- Christelle FOLCHER, sieur le maire propose au François FOLCHER, Fré- conseil municipal d’adopter déric FOLCHER, Alain deux délibérations modifi- JAFFARD, Stéphan MAU- catives sur les budgets du RIN, Thierry MAZOYER, pré Platon et de la com- Dominique MOLINES, mune de manière à équili- Michel RIOU, Gilbert brer les opérations d’ordres ROURE, Jean-Paul VELAY (opérations comptables Excusés : Laurent AR- sans incidence sur la tréso- BOUSSET, Patrick BRUN, rerie). Le conseil approuve Gilles CHABALIER, Yves à l’unanimité. Elie LAURENT, Gillian MC - Tarifs des structures de HUGO, Daniel MOLINES, tourisme : Monsieur le Françoise THYSS Maire propose au Conseil le conseil municipal décide porté sur l’offre du cabi- Absents : François BEGON, une augmentation des tarifs d’augmenter le montant de net Bessin Sebelin pour un Catherine BLACLARD, des structures touristiques la location de 100 €. Le montant de 3000 € pour la Paul COMMANDRE, telle que décrite dans le ta- montant de cette location tranche ferme et 10 % du Albert DOUCHY, Marie bleau ci-dessous. Le conseil passe donc à 600 € par an. montant des travaux pour la LION, Yves SERVIERE vote cette augmentation à - Matériel de déneigement : tranche conditionnelle. Secrétaire de séance : l’unanimité. suite à l’appel d’offre dont - Toiture de l’école : Mon- Alain JAFFARD - Transport scolaire : la date limite de remise sieur le Maire présente le coût moyen de transport des plis était le 12 octobre, au conseil les résultats de Adoption du compte ren- d’un élève en Lozère lors le choix de la CAO, réu- l’étude de faisabilité d’ins- du du conseil d’octobre à de l’année 2017/2018 était nie le 15 novembre 2018 à tallation d’un système d’au- l’unanimité. de 1899 € et la participa- 20 h s’est porté sur l’offre toconsommation électrique tion de la commune avait de la SAS RAYNAL pour basé sur l’énergie solaire Prochaines dates été de 391 € par élève. Pour un montant de 68 500,00 € à l’école. L’étude laisse en Bureau municipal le 13 l’année scolaire 2018/2019, pour le lot 1 (Tracteur + effet apparaître qu’il était décembre 2018, à 20h30, le coût moyen de transport étrave) et 33 900,00 € pour possible d’installer un sys- au Pont de Montvert (salle a baissé et la participation le lot 2 (Turbo-fraise). En tème qui fonctionnerait du conseil), de la commune n’est plus effet, cette entreprise est, en autoconsommation et Conseil municipal le 20 que de 379 € par élève ce en application des critères permettrait d’accéder à un décembre 2018 à 20h30, qui porte le total à 8 338 € retenus au règlement de équilibre sur l’année entre au Pont de Montvert (foyer pour l’année scolaire en consultation, classée mieux- la consommation électrique logement), cours. La commune décide disante pour ces deux lots. et la production. Actuelle- PLU le 4 décembre 18, à l’unanimité d’assurer Le conseil municipal valide ment, nous avons des sub- Marché de noël le 16 dé- le paiement de ce coût. ce choix à l’unanimité. ventions pour un montant cembre, - Garage Buisson : suite à - Maîtrise d’œuvre : centre de travaux de 70 801.40 € Marchés nocturnes les la demande de Monsieur de soin. Suite à l’appel HT € ce qui correspond à 19/07 et 09/08 2019, Buisson dont la commune d’offres dont la date limite la réfection totale du toit en CINEDOC le 15 décembre loue le garage depuis des de remise des plis était le ardoise. Le montant total 2019, années pour y stocker l’en- 12 octobre, le choix de de l’opération avec le pho- Vœux du maire : 19 janvier gin de déneigement de la la CAO, réunie le 15 no- tovoltaïque ne sera connu 2019. Brousse et son matériel, vembre 2018 à 20 h s’est qu’après les propositions

22 Le vent des bancels no 121 des entreprises dans le cadre Actuellement, nous avons un - Messieurs Thibault CANO sur le domaine communal. d’un appel d’offres, mais il financement garanti de la part et Thomas PAULET ont Le conseil accepte. a été estimé à un surcoût de du conseil départemental qui présenté au conseil une de- 30 000 € HT, ce qui porte- couvre 40 % de ce montant. mande de subvention pour Questions diverses et rait le tout aux alentours de Une demande a également les soutenir lors de leur informations 100 000 €. Le conseil mu- été déposée auprès de l’état participation au RAID 4L - Centre bourg : la commune nicipal vote le lancement via la DETR. Monsieur le TROPHY. Le conseil dé- participe actuellement à d’un appel d’offres et charge Maire considère que ce pro- cide d’accorder une subven- l’appel à projet concernant le maire de rechercher un fi- jet nécessite un lancement ra- tion d’un montant de 250 €. la réhabilitation des centres nancement complémentaire. pide. De plus, les procédures - Camping : M. le maire fait bourgs. Le dossier a été pré- - Avenant au marché pour la en cours « Centre Bourg » le point sur l’état d’avan- senté à la Région et a reçu réalisation d’un réseau d’eau et GSO pourraient permettre cement du projet de réno- un accueil très favorable. non potable à Runes : Mon- d’obtenir des financements vation du camping muni- Une rencontre avec la Ré- sieur le Maire délégué de supplémentaires de la part cipal, projet pour lequel la gion à ce sujet aura lieu le Fraissinet de Lozère, Jean- de la région, si jamais la commune bénéficie d’un 14 décembre. Pierre ALLIER présente au demande de financement financement à hauteur de - Visite de l’ARS pour les conseil municipal le projet DETR n’aboutissait pas. Le 80 % du montant estimé des profils de baignade : les d’avenant pour le marché conseil municipal vote le lan- travaux, soit 250 000 € HT. deux points de baignade d’adduction d’eau non po- cement d’un appel d’offres et Le conseil décide de lancer de notre village (le pont et table de Runes. charge M. le maire de recher- un appel d’offres pour la le camping) sont classés Il y a, en effet, eu plus de cher un financement complé- première tranche de travaux en qualité excellente. Nous longueur de réseau à créer mentaire. qui concerne l’aménage- devons cependant progres- que ce qui avait initialement - Accueil de réfugiés : du fait ment de l’accès au camping ser sur les procédures de été estimé. Monsieur AL- des guerres, des violences ainsi que le contrôle de ces fermetures préventives de LIER précise que, dans le ethniques ou religieuses, du mêmes accès. Une seconde ces points de baignade en but de réduire ce surcoût, les terrorisme, un nombre très tranche concernant la dé- cas de pollution ponctuelle agriculteurs ont pris à leur important de réfugiés et de- molition/reconstruction des après de forts orages (inci- charge le coût des abreu- mandeurs d’asile cherchent sanitaires secondaires est en dent connu cet été en août). voirs qui était initialement un accueil dans les pays de cours de préparation. - Une réunion bilan pour la compris dans le marché. l’Union européenne. En so- saison 2018 de l’ABC se Ce surcoût représente 3 lidarité avec ces populations Débats et décisions di- tiendra le 5 décembre à 14 h 677.50 € HT soit 4 413 € accueillies en France, la Ré- verses à la salle polyvalente. TTC ; portant la totalité du gion se mobilise - ALSH : un test a été réalisé - Le projet de maison du marché à 24 997.50 € HT - aux côtés des collectivités et au cours de l’année 2018 territoire (accueil du Musée 29 997 € TTC. des structures d’accueil de concernant l’ouverture PnC, Entente UNESCO et - Réseau de chaleur : dans demandeurs d’asile ou de d’un centre de loisirs les OT) est maintenant lancé, le cadre de ce projet, il réfugiés de son territoire. La mercredis et quelques porté par la Communauté convient de réaliser une commune accueille depuis vacances scolaires. Le coût de Communes. actualisation de l’étude de quelques jours une famille de de ce test représente presque - Aménagement du Quai : faisabilité produite en 2015. Syriens ayant obtenu un sta- 17 000 €. Cependant, dans le cadre du projet de Le SDEE, qui est parte- tut de réfugiés. Cette famille, seuls 4 à 5 enfants ont réhabilitation du centre naire de la commune pour composée de 2 adultes et 5 bénéficié de ce service bourg, l’aménagement du ce projet pourrait en porter enfants entre dans le cadre lé- durant cette période de test. quai pourrait faire l’objet l’investissement et propose gal prévu par l’état pour que Le conseil envisage de ne d’un concours. La procé- de prendre en charge la maî- les structures accueillantes pas renouveler l’expérience dure semble intéressante trise d’ouvrage de la réa- bénéficient d’une aide. Cette au vu du coût élevé et du au conseil. Actuellement lisation de l’actualisation dernière, d’un montant de peu d’usage fait du service. Lozère Ingénierie travaille de cette étude. Le conseil 1000 € par personne ac- - Madame Venot à l’Hô- sur un projet de cahier des municipal sollicite donc le cueillie, soit 7000 € pour la pital a fait l’acquisition charges pour ce concours. SDEE pour conduire cette famille syrienne arrivée dans d’une maison qu’elle est - Le conseil décide de réa- actualisation. notre commune, distribuée en train de faire restaurer. liser une campagne d’infor- - Projet de signalétique ur- par la Région, est ainsi des- Elle rencontre une pro- mation de la population au baine : le projet de signali- tinée à compenser en grande blématique pour la mise sujet des prestations offertes sation touristique et urbaine partie l’effort financier de en conformité de l’assai- par Environnement 48, de du bourg, issu des réflexions notre commune pour offrir nissement. Elle demande manière à encourager l’en- d’un groupe de travail est des conditions d’accueil dé- à la mairie l’autorisation lèvement des carcasses au- évalué à 53 000 € HT. centes à ces populations. d’installer le filtre à sable tomobiles.

Le vent des bancels no121 23 Tempête de délibérations

Subvention / adhésion - Procédure de régularisa- Le compte rendu du conseil Demandeurs votée en 2018 tion des captages : les pro- municipal du 16 juillet 2018 Association Châtaignes et Marrons du Haut 100 € (adhésion) cédures d’acquisition fon- est adopté à l’unanimité sa- Languedoc cière pour la mise en place chant qu’une modification Association des Parents d'élèves de Ventalon en 600 € des périmètres de protection sera intégrée afin de préciser Cévennes immédiate sont en cours. le passage relatif à l’emprunt L’ordre du jour étant épuisé, des travaux de réhabilitation Epi de Mains 700 € la séance est levé à 0 h 30. de la mairie-logement du Géripon, pour une meilleure UN PLUS BIO 40 € (adhésion) n compréhension.

l l l l l l l l l Individualisations de subventions 2018 guedoc et les subventions LANDAIS, Camille LE- Ventalon Lors de la précédente séance à l’Association des Parents CAT et Alain VENTURA en Cévennes du conseil municipal, les d’élèves de Ventalon en Cé- se retirent du vote. conseil municipal élus se sont prononcés sur vennes et à Épi de Mains. Les élus débattent des tra- l’attribution des subven- vaux effectués sur la com- 15 octobre 2018 tions/cotisations 2018 aux Subvention 2018 à mune par l’ASA DFCI et associations. Cependant, l’ASA DFCI des efforts de gestion faits du fait de leur implication Une subvention de 8000 € par l’association pour sortir au sein de certaines asso- à l’ASA DFCI pour l’an- des difficultés financières. Nombre de membres en ciations, plusieurs élus se née 2018 avait été votée exercice : 20 sont retirés des votes. Cela par le conseil municipal Tarifs des repas factu- Présents : 12 a entraîné un défaut de quo- lors de sa séance du 08 fé- rés à l’école de Saint Votants : 14 rum lors du vote des sub- vrier 2018. Par courrier en Privat de Vallongue L’assemblée régulièrement ventions concernées. L’at- date du 20 mars, l’associa- Suite à la demande des convoquée le 08 octobre tribution de ces subventions tion ASA DFCI sollicite élus lors de la séance du 2018, s’est réunie sous est donc remise à l’ordre auprès de la commune une 16 juillet, un bilan a été la présidence du Maire du jour de la séance du 15 subvention d’un montant réalisé concernant le coût Camille LECAT. octobre. Conformément à total de 10 700 € pour l’an- de la fourniture des repas l’article 2121-17 du code née 2018, suite aux pro- à l’école de St Privat de Présents : Jean-Claude général des collectivités ter- blèmes de trésorerie qu’elle Vallongue par l’école des DAUTRY, Pierre-Emmanuel ritoriales, ces subventions a rencontrés. Abrits. DAUTRY, Muriel DE GAU- peuvent être votées lors de Cette subvention a été votée Les repas sont actuellement DEMONT-LANDAIS, Loïc la séance même si le quo- par les élus lors de la pré- facturés 7 € à la mairie de JEANJEAN, Camille LECAT, rum n’est pas atteint. cédente séance du conseil St Privat. Ce tarif avait été Marie-Christine LIEBER, Par ailleurs la commune municipal. Cependant, suite estimé en 2017 en prenant Frédéric MOUREAU, Daniel a reçu depuis le mois de à un défaut de quorum, en compte le coût du repas, MATHIEU, Emilie MER- juillet de nouvelles de- certains élus s’étant retirés le coût marginal des heures MET-BOUVIER, Véronique mandes de subventions ou du vote du fait de leur im- de travail induites en plus, et NUNGE, Hervé PELLE- des propositions d’adhé- plication au sein de l’ASA les coûts d’amortissement. CUER, Fabienne SALME- sions émanant de divers DFCI, ce sujet doit être re- Il apparaît cependant que RON organismes et associations mis à l’ordre du jour de la le coût total de production Représentés : Marc GOUR- au titre de l’année 2018. séance. Conformément à est de 13 € par repas pour DON, Alain VENTURA Les élus sont invités à se l’article 2121-17 du code la commune de Ventalon en Absents : Anne-Marie DI- prononcer sur ces nouvelles général des collectivités ter- Cévennes. Un réajustement DIER, Jacques HUGON, demandes. Le quorum est ritoriales, cette subvention du tarif actuellement fac- Céline MATHIEU-STAAL, requis concernant ces nou- peut être votée lors de la turé à la mairie de St Privat Frédéric NADLER, Solène velles demandes. séance même si le quorum est donc évoqué. RENARD, Miriame ROESSEL Les subventions suivantes n’est pas atteint. Une rencontre a eu lieu Secrétaire de séance : sont proposées : Vote à l’unanimité des élus avec le Maire de St Privat Marie-Christine LIEBER Ces subventions sont votées en faveur d’une subvention et le 1er Adjoint, et Camille à l’unanimité, sachant que complémentaire de 2700 € LECAT et Marie-Christine Approbation du certains élus se retirent du à l’ASA DFCI, afin de por- LIEBER pour étudier une compte rendu du vote concernant l’adhésion ter la subvention 2018 to- révision du tarif qui serait conseil municipal du 16 à l’Association Châtaignes tale à 10 700 €, sachant que applicable à compter du 1er juillet 2018 et Marrons du Haut Lan- Muriel DE GAUDEMONT janvier 2019.

24 Le vent des bancels no 121 BUDGET CAISSE DES ECOLES Le temps de travail total FONCTIONNEMENT : DEPENSES RECETTES d’une cantinière par jour a 60623 Alimentation cantines +5000 été évalué à 4h30. 624 Transports biens, transports collectifs +2500 Il est convenu que seront distingués un coût fixe (cor- 748 Autres attributions et participations +7500 respondant notamment à TOTAL : 7500 7500 l’investissement dans le ma- tériel et au coût du travail) BUDGET COMMUNE DEPENSES RECETTES et un coût variable par repas FONCTIONNEMENT : (correspondant à l’alimenta- 623 Publicité, publications, relations publiques -2000 tion, au petit matériel, etc). 6573 Subv. Fonct. Organismes publics +7500 Le coût fixe sera partagé 7713 Libéralités reçues +200 à part égale entre les deux 7062 Redevances services à caractère culturel +1000 communes. 6419 Remboursement rémunérations +4300 Selon cette nouvelle mé- TOTAL : 5500 5500 thode d’évaluation des charges, la commune de St INVESTISSEMENT : DEPENSES RECETTES Privat de Vallongue va payer 2183 – op.17 Matériel de bureau et informatique +3000 à la commune de Ventalon 132 – op.17 Subv. ind. rattachées aux actifs non amort +2000 en Cévennes : 3,80 € par 212 – op.19 Agencements et aménagement de terrains -1000 repas d’enfant pour la part 2157 – op. 32 Matériel et outillage de voirie -1000 variable et 5408,45 € par an 2158 – op. 14 Autres installations, matériel et outillage +1000 pour la part fixe. Cela équi- TOTAL : 2000 2000 vaut environ à 9 € par repas. TOTAL : 7500 7500 Les repas adultes seront fac- turés 7 € à la commune de St Privat de Vallongue (part variable). moins sur la nature exacte Contrat de travail SEM à 22,52 h. annuali- Vote des élus en faveur de du matériel qui sera acquis agents de l’école des sées, sur le fondement de cette nouvelle répartition des (ordinateurs portables, ta- Abrits l’article 3-3 alinéa 5 de la charges et de ces nouveaux blettes ?). Le Directeur de Le contrat de travail de loi n° 84-53 du 26 janvier tarifs : unanimité pour. l’école gère ce dossier. Le Mme Anne-Christine 1984 portant dispositions Maire validera les devis de COURCOL, ATSEM de statutaires relatives à la Projet « Ecoles Numé- matériel qui seront proposés. l’école des Abrits, s’achève- fonction publique territo- riques Innovantes et Ru- ra le 28/02/2019. Il convient riale (« des emplois perma- ralité » Décisions modifica- de se prononcer sur les nents peuvent être occupés Une convention de parte- tives (budget caisse des suites à donner à ce poste. de manière permanente nariat a été proposée par écoles et budget princi- Un renouvellement du poste par des agents contractuels l’Académie de Montpel- pal) implique la création d’un dans les cas suivants : pour lier à la commune de Ven- Il est proposé aux élus de emploi permanent. En effet les emplois des communes talon en Cévennes. voter des décisions modi- Anne-Christine est actuelle- de moins de 200 habitants Il s’agit de financer l’ac- ficatives du budget de la ment recrutée sur un emploi […] dont la création ou la quisition d’équipements caisse des écoles et du bud- non permanent et il n’est suppression dépend de la numériques pour l’école get principal afin de procé- pas possible de renouveler décision d’une autorité qui des Abrits. L’opération der à des réajustements, les son contrat dans les mêmes s’impose à la collectivité ou totale s’élève à 4002 €. crédits ouverts sur certains conditions, conformément à l’établissement en matière La commune recevra une articles ayant été insuffi- aux statuts régissant la de création, de changement subvention de 50 % de sants. Cela concerne no- fonction publique territo- de périmètre ou de suppres- l’Académie, ce qui portera tamment le réajustement du riale, car elle aura effectué sion d’un service public. »). le reste à charge de la com- coût de la cantine scolaire 18 mois de service consécu- Le CDD conclu avec mune à 2001 €. et l’ouverture de crédits tif sur ce motif. Le temps de l’agent recruté aura une Vote des élus en faveur de la pour l’opération d’achat de travail de son poste s’élève durée maximale de 3 ans, signature de cette conven- matériel informatique pour actuellement à 28h40 min renouvelable par reconduc- tion de partenariat par M. l’école des Abrits. sur les 36 semaines d’école tion expresse. le Maire : pour à l’unani- Les décisions modificatives soit 22,52 h. annualisées. Vote des élus en faveur mité. suivantes sont adoptées à Il est proposé de créer un de la création de ce poste Les élus s’interrogent néan- l’unanimité. emploi permanent d’AT- d’ATSEM sur les bases ju-

Le vent des bancels no121 25 Tempête de délibérations

ridiques susvisées : unani- 380 € par mois. Ce régime chaque commune payera qui lui a permis de relan- mité pour. temporaire a été choisi, car 200 € par enfant utilisant cer un verger productif et Concernant les contrats l’ouverture à 4 jours était à les services de la crèche et exploité dans ce lieu vitrine de travail des deux can- l’essai jusqu’en juin 2018. vivant sur le territoire de la pour le territoire. tinières, le Maire précise Depuis cette ouverture a été commune. M. le Maire souhaite désigner qu’il s’avère préférable de pérennisée. Il convient donc Les élus débattent de ce su- après avis du conseil un élu continuer à leur payer des désormais que la commune jet. ayant délégation pour assurer heures complémentaires en ouvre un poste, ce qui serait Vote des élus en faveur de la continuité du suivi du ver- fonction du travail accom- moins coûteux. Le poste ces propositions concernant ger de l’Espinas. Il est en ef- pli pour fournir les repas sera pourvu par les élus les compétences, les critères fet encore nécessaire pour les à la commune de St Privat ayant délégation en matière et les montants retenus pour années à venir d’assurer un de Vallongue, plutôt que de de ressources humaines. l’attribution des compensa- suivi des greffes et des arbres modifier par avenant leurs Vote des élus en faveur de tions communales 2018 : 11 élagués et de commander des contrats de travail : en effet la création d’un emploi non votes pour, 3 abstentions. La travaux d’entretien (sélec- la pérennité de la conven- permanent pour le ménage délibération est adoptée. tions de rejets dans les arbres tion conclue avec St Pri- de la crèche à compter du élagués), ceci en lien avec les vat de Vallongue n’est pas 1er novembre 2018 à hau- Conduite du verger à parties prenantes en place. garantie pour les années à teur de 4h de ménage par l’Espinas pour les an- Daniel MATHIEU attire venir. Les élus votent donc semaine : unanimité pour. nées à venir l’attention des élus sur la à l’unanimité pour annuler Mme Emilie MERMET a nécessité de dégager des la délibération qui avait été Adoption des mon- assuré depuis 2014 la maî- crédits afin de pouvoir prise précédemment pour tants de l’attribution de trise d’ouvrage et la maî- poursuivre ce projet qui modifier les contrats de compensation défini- trise d’œuvre de travaux de n’est pas abouti. L’entre- travail des cantinières par tive pour 2018 dans le restauration du verger de tien de cette châtaigneraie avenant. cadre de la Commission l’Espinas ainsi que la coor- est un travail important Locale d’Evaluation des dination avec les différentes qui nécessite de l’investis- Création d’un emploi Transferts de Charges parties prenantes : Région sement. permanent de ménage (CLECT) de la commu- LR, conseillers techniques Une convention a été de la crèche nauté de communes des chambres d’agriculture, conclue avec une associa- La convention conclue avec Suite aux réunions de la élagueurs, ASA DFCI, lo- tion qui gère les arbres en la communauté de com- CLECT (Commission cataires, association Epi de production. Une des condi- munes Des Cévennes au Locale d’Evaluation des Mains bénéficiant d’une tions d’attribution de la sub- Mont Lozère et l’associa- Transferts de Charges) de la convention de passage et vention était en effet l’ins- tion Trait d’Union prévoit communauté de communes, d’animation pédagogique tallation d’agriculteurs sur que la commune prenne en il est proposé aux élus de sur le verger. le verger. Cependant cela charge les frais d’électri- valider les compétences et Ces derniers mois, mal- s’avère insuffisant pour gé- cité, d’eau, de chauffage, les critères retenus pour dé- gré de nombreux efforts de rer la rénovation de la châ- de télécommunication, ainsi terminer les attributions de concertation de Mme MER- taigneraie dans toutes ses que le ménage des locaux compensations définitives MET, la maîtrise d’œuvre composantes. de la crèche, en contrepartie (PLU, PLUI, Transport à des travaux s’est avérée de Départ de Mme Muriel DE d’une participation aux frais la demande, Animation plus en plus difficile à coor- GAUDEMONT-LANDAIS versée mensuellement par Centres Bourgs et Crèche), donner du fait de problèmes à 20 h 00. Procuration l’association à la commune. puis de valider le montant de communication et d’avis donnée à Mme Véronique Actuellement la commune définitif de ces attributions techniques différents. NUNGE. passe un contrat avec de compensations commu- Mme Emilie MERMET Daniel MATHIEU, du fait ALOES /ESL, association nales pour 2018 (0 € pour a fait savoir à M. le Maire de son expertise en la ma- de travail temporaire d’in- la commune de Ventalon en qu’elle ne souhaite plus as- tière, assurera le suivi du sertion située à Mende, afin Cévennes). surer les fonctions de maî- verger de l’Espinas. qu’un salarié soit mis à dis- Le montant de l’attribu- trise d’ouvrage et maîtrise 2000 € seront à prévoir position de la commune 4 tion de compensation de la d’œuvre dans ce domaine, dans le budget 2019 en in- fois par semaine pour effec- commune de Ventalon en et même plus généralement vestissement pour la pour- tuer le ménage de la crèche Cévennes s’élève à 0 €, car sur les projets agricoles. Sa suite de la rénovation de (soit 4 heures par semaine). les frais relatifs au PLU de délégation en la matière lui la châtaigneraie (pour des Le coût pour la commune la commune seront pris en sera donc retirée. opérations d’élagage no- est le suivant : 18 € de charge par la communauté M. le Maire salue le travail tamment). l’heure + indemnités ki- de communes. Par ailleurs considérable réalisé par Vote des élus en faveur de lométriques, soit environ concernant la crèche, Emilie MERMET, travail la désignation de Daniel

26 Le vent des bancels no 121 MATHIEU pour assurer Concernant l’acquisition du Organisation du dénei- tobre 2017 par la commune la maîtrise d’ouvrage et la réservoir et de la station de gement de la commune pour un montant de 199 € maîtrise d’œuvre de travaux pompage, les négociations Il convient d’étudier une HT soit 238,80 € TTC. de restauration du verger de doivent être poursuivies nouvelle organisation du Vote des élus en faveur de l’Espinas ainsi que la coor- avec les propriétaires afin déneigement de la com- cette vente au Relais de dination avec les différentes d’aboutir à un accord. mune, le prestataire qui l’Espinas au prix de 199 € : parties prenantes : unanimité exerçait cette activité pour unanimité pour, sachant que pour. Les élus s’accordent Forêt du Crespin : ré- la commune ayant signalé Camille LECAT se retire du également à l’unanimité sur daction du document qu’il souhaitait se retirer. vote. la nécessité d’inscrire des de gestion et échanges Une réunion doit avoir crédits en 2019 pour la ré- parcellaires avec les lieu à ce sujet en présence Questions diverses novation de la châtaigneraie. propriétaires riverains des agents techniques de la - Information Projet Très P i e r r e - E m m a n u e l commune afin d’organiser Haut Débit Achat terrains AEP DAUTRY fait le point sur au mieux le service de dé- Une réunion de chantier a dans le cadre de la ré- les réunions qui ont eu lieu neigement l’hiver prochain. eu lieu le 10 octobre avec gularisation des cap- entre la commune, l’ONF et SCOPELEC concernant tages les propriétaires riverains Validation de factures plus spécifiquement la P i e r r e - E m m a n u e l afin d’avancer sur ce projet. du Relais de l’Espinas commune déléguée de St DAUTRY présente ce sujet Il s’agit tout d’abord de concernant les repas Andéol de Clerguemort. aux élus. régler des problématiques des stagiaires ABPS Camille LECAT et Jean- Il est proposé aux élus d’ac- d’échanges parcellaires La commune a conclu avec Claude DAUTRY font un quérir les parcelles D416, entre la commune et l’association ABPS une point sur l’avancement du D417, D729, D730 dans les riverains de la forêt. convention de partenariat projet THD. Les autorisa- le cadre de la régularisa- L’ONF a en effet insisté pour le renfort d’un mur à tions de voirie pour travaux tion des captages AEP à sur la nécessité d’avoir l’Espinas. La commune doit sont en cours. Avant la fin Loubreyrou. Les proprié- des limites parcellaires s’acquitter dans ce cadre de l’année 2018, des tra- taires desdites parcelles ont claires et opérationnelles des coûts des repas des sta- vaux d’enfouissement de confirmé leur accord pour afin d’éviter tout problème giaires et formateurs. Ces la fibre seront menés sur la vente de ces terrains pour lors de l’exploitation derniers ayant pris leurs re- la commune déléguée de la somme de 2000 €, hors de la forêt. Un projet pas au Relais de l’Espinas, St Andéol de Clerguemort frais de notaire. d’échanges de parcelles il convient de faire valider entre le col de Banette Le notaire désigné sera a donc été établi avec les la facture par les élus avant et Loubreyrou. Le Maire Maître BOUAZIZ-SANIAL propriétaires riverains. sa mise au paiement par la propose d’intégrer dans la à GENOLHAC. Il existe un différentiel commune, compte tenu des même tranchée un tuyau Vote des élus en faveur de de surfaces et de prix en responsabilités du Maire au AEP de la route des Crêtes cette acquisition aux condi- faveur des propriétaires, sein du Relais de l’Espinas à Poussiels d’une part, et tions susmentionnées : una- évalué à 900 €. Néanmoins (gérant de la SCIC SARL du Pré Neuf à Loubreyrou nimité pour. la commune étant Le Relais de l’Espinas). d’autre part. Les élus ap- Délégation est donnée à M. demandeuse, il semble Vote des élus en faveur du prouvent cette proposition. le Maire pour signer tout logique que l’échange de paiement de cette facture Il faudra organiser cela document afférent à cette parcelles soit fait à titre qui s’élève à 1160,90 € : dans les délais impartis par acquisition. gratuit. Il conviendrait aussi unanimité pour, sachant que le chantier. Concernant la par- de régulariser une piste Camille LECAT se retire du Concernant la pose de la fibre celle D415 (qui correspond traversant les parcelles des vote. sur la commune déléguée de à la source), les proprié- propriétaires (acquisition St Frézal de Ventalon, les tra- taires ne sont pas vendeurs par la commune suite à Vente de la plaque à in- vaux seront menés à la suite, de l’intégralité de la par- division parcellaire ? mise duction de l’école des début 2019. celle mais ils seraient prêts en place d’une servitude ?). Abrits au Relais de l’Es- - Projet Syndicat Mixte de la à donner à la commune la Le conseil municipal est pinas Ligne Verte partie de la parcelle néces- également informé de la L’école des Abrits souhaite Loïc JEANJEAN fait un point saire pour régulariser le position probable de la vendre sa plaque à induc- sur le projet. captage. Il faudra donc faire DDT sur l’éventuelle sortie tion qui ne rentre pas dans La commune de Ventalon une division parcellaire. de certaines parcelles du le référentiel « Nature et en Cévennes fait maintenant Les élus seront invités à dé- régime forestier Progrès ». Le Relais de partie du bureau du Syndicat libérer sur cette acquisition l’Espinas est intéressé par le Mixte, avec Loïc JEANJEAN lors d’une prochaine séance rachat de cette plaque. Cette comme représentant. du conseil municipal. plaque a été acquise en oc- Toutes les subventions ont

Le vent des bancels no 121 27 Tempête de délibérations

été accordées. Les travaux fait part de la volonté des ont commencé à La Salle habitants de Vimbouches de Prunet et à Ste Cécile d’An- disposer d’un banc au centre dorge. Actuellement il n’est du hameau, ce qui serait un pas prévu de « porte d’en- espace de convivialité. trée » sur la Voie Verte à Les élus ne souhaitent pas partir de la commune. Tou- cette installation, car par tefois le sujet est à l’étude. souci d’égalité, il convien- Des régularisations fon- drait d’équiper tous les cières seront menées avec hameaux de la commune, les propriétaires concernés ce qui n’est pas possible par le passage de la Voie actuellement. Verte. Elle sera interdite à - Information Liaison pas- la circulation de tout vé- serelle crèche-école hicule à moteur. Marie- Le Directeur de l’école Christine LIEBER évoque sollicite l’extension de la le problème du partage du liaison passerelle crèche- pont de la Vignette entre école au temps de fin de les différents usagers et journée (la liaison ne elle insiste sur le fait que la concerne actuellement fermeture de ce tronçon de que le temps de la pause route posera de gros pro- méridienne). En effet plu- blèmes aux riverains, pas sieurs enfants rejoignent seulement de Vimbouches la crèche à la fin de la mais de toute la vallée. journée d’école, en at- - GIEC tendant l’arrivée de leurs Suite aux rapports du parents, la crèche fermant Groupe d’experts In- à 18h30. Leur transport tergouvernemental sur ne peut pas être assuré l’Evolution du Climat, de manière durable par Véronique NUNGE sug- le transport scolaire qui gère que la commune mette n’est pas assuré pour cette en place une politique mission. Il est donc pro- claire en faveur de l’en- posé s’étendre la liaison vironnement : installation passerelle au temps de fin d’une borne de recharge de journée. Les élus vali- des véhicules électriques ? dent ce principe. politique à mener en faveur de l’utilisation des vélos Tous les points figurant à électriques ? Le sujet est à l’ordre du jour de la séance mettre à l’étude. ayant été abordés, la séance - Panneaux d’affichage est levée à 21h.30. Les élus s’accordent sur la nécessité de rénover ces n panneaux qui sont en mau- vais état. Une cartographie d’implantation des pan- neaux a été préparée par Vé- ronique NUNGE et Pierre- Emmanuel DAUTRY. Il faut affiner cette cartogra- phie après partage entre les élus puis envisager l’acqui- sition des panneaux. - Installation d’un banc à Vimbouches Marie-Christine LIEBER

28 Le vent des bancels no 121 En coup de vent

33 000 jours

J’ai écouté – miracle de la technique - la conférence de Marie-Lucy Dumas donnée à l’Espinas sur le thème : quand le Cévenol vivait de sa terre et l’envie m’est venue d’évoquer les premières centaines de ces trente-trois mille jours justement du temps qui est présenté dans la conférence et dans le cadre de cette région qui va de Vialas au Collet de Dèze dans le pays du schiste. Le paysage est en pente, aucune plaine ne se voit dans les vallées, la montagne, de haut en bas est couverte de châtaigniers et de chênes verts, seuls, quelques bosquets de pins épars.

’Homme a depuis longtemps oc- On cultive le blé nommé ici pissenlit, bourude, raiponce (répount- cupé le pays et l’a aménagé pour « touzelle » et non « froment ». Elle chiou), empoulette (la mâche). Les Lavoir de terres cultivables et ont est semée en rangées qui sont sarclées. haricots nains (coco, mounjette) ou à été créés des bancels (barres, faïsses) La farine sert pour le pain blanc, de rame, c’est-à-dire grimpant sur de lon- avec des murets de pierres sèches (sur luxe, car c’est le pain de seigle qui gues tiges de châtaigners : ginibettes, un territoire que je connais bien sur domine. Parfois du sarrazin mais peu soissons appelées aussi « florios ». Des cinquante hectares j’ai dénombré pas d’orge, peu de maïs, peu d’avoine. pois de toutes sortes : à écosser, man- moins de cinq kilomètres de murs de getout, chiches et puis de nombreuses un a deux mètres de hauteur). Tout est Après la récolte à la fin juillet, on fait variétés de légumes : carottes, choux, nettoyé : pas de ronces, pas de brous- un labour léger (birar l’estoulio) et on poireaux, oignons betteraves rouges, sailles, pas de fougères, seuls quelques sème des raves pour nourrir le bétail à blettes (elles servent en fin d’automne genêts pour allumer le feu du four. l’automne. à faire la saucisse d’herbe), courges Tout est parfaitement mis en valeur, et courgettes que l’on appelle « vir- on cultive même du seigle dans les Les pommes de terre occupent une ginie » mais aussi poivrons, tomates, sous-bois de châtaigniers. Les lièvres grande place. On peut mettre en terre aubergines, sans oublier le plant de ba- courent aisément et les sangliers ont dans un mas jusqu’à trois cents kilos silic. Dans un coin à part, un carré de peu de fourrés pour se cacher ! de semences qui étaient apportées par topinambours pour les animaux. L’ar- la sélection de la production de l’an- rosage se fait « à la raie », c’est-à-dire Les champs sont semés de seigle dont née précédente. Quand la surface est par de petites rigoles qui vont jusqu’à les longues tiges sont coupées à la un peu importante, le sillon est tracé à la plante, ou à « l’azega douïro » sorte grande faucille (le volant – lou bourin) la charrue tirée par le cheval ; ailleurs, de poêle fixée au bout d’un manche. puis rassemblées et ramenées sur une c’est à la bêche (le béchar) à la main. aire de larges dalles jointées à la bouse Le jardin est la source de nourriture. Par-ci, par là, des arbres fruitiers (il de vache : il ne faut pas qu’un grain Tout ce qu’on mange y est produit : n’y a pratiquement pas de vergers se perde ! Le battage se fait au fléau des salades de toute espèce, avec la constitués) : des cerisiers, des pom- (escousou), tiges de bois, une longue, romaine aux grandes feuilles dont une miers (bournette, bouscasse de Bres, une courte, maniée par des équipes de partie va pour la peyrade (la soupe du bergade, jialeye, reinette), des pêchers deux ou quatre hommes (lou cop de cochon). Notons aussi qu’on ramasse (pêches d’été et d’automne « pé- quatre). beaucoup de salades des champs : sègre »), des pruniers (reine claude,

Le vent des bancels no 121 29 En coup de vent

briniou), des poiriers (verte mûre, La châtaigneraie : c’est la richesse pression employée pour dire qu’il y a elzète, curé), des figuiers, des noyers, du pays. L’arbre à pain a évité la fa- des vers). Ces vers sont produits pas des noisetiers. Peu, mais de tout. Seul mine, la châtaigne, dit-on, corrige les les œufs de mouches, si nombreuses à l’abricotier manque. effets néfastes de l’eau acide. L’arbre l’époque. est taillé régulièrement et les branches La vigne a une bonne place, chaque coupées et séchées (« ramas ») servent La magnanerie avec les vers à soie et mas récolte de quoi satisfaire sa à la nourriture des chèvres en hiver. les mûriers au bord des murs. consommation et on va chez les plus Les fruits sont ramassés un à un par importants jusqu’à cinquante ou des « châtaigneuses » venues généra- Il ne faut pas oublier le rucher et les soixante hectolitres par an. Le vin titre lement « de la montagne » (le Pont de abeilles étaient estimées : tout le sept à huit degrés mais il n’est pas rare Monvert), louées pour la saison lors monde en avait un dans un lieu abrité que par gros travail ou forte chaleur, du grand marché (« lou gran mècré » de la propriété. Quelques ruches de chaque ouvrier agricole consomme ou grand mercredi). Les fruits sont troncs creusés de châtaigniers recou- plus de deux litres par jour. consommés frais, mais surtout séchés verts d’une grande lauze. L’élevage, à la fumée des feux de bois dans des alors, était facile : pas de varroa, pas Elle se cultive sous forme de treille ou clèdes, bâtiments réservés à cet usage de frelons asiatiques. d’espalier. Il faut économiser la terre et éloignés des lieux de vie pour la agricole. Les plants sont peu sensibles sécurité incendie. Ces châtaignes sé- On peut signaler dans le pays, deux aux maladies (mildiou oïdium), le chées (bajanes), conservées jusqu’à ruchers importants, plusieurs dizaines clinton est le plus recherché mais il l’été suivant, servent à la nourriture de ruches aux Estrèches, au Conchès. y a aussi l’isabelle, le jacquet… Plus des bêtes mais aussi des gens (bajana). rare est la « vigne basse » cultivée sur On peut dire aussi qu’il y avait par- une « barre ». Les plants qui produi- Les animaux ont une place impor- fois des colonies d’abeilles sauvages sent des fruits de meilleure qualité : tante dans le mas. La basse-cour avec qui s’installaient sur des châtaigniers, aramon, alicante, grand noir, chasse- des lapins et des poules, mais jamais dans des troncs creusés par des pics- lat sont plus sensibles aux maladies d’oies, de canards, de dindes. L’étable, verts. et nécessitent force traitements. Au avec une, deux, ou quelquefois trois moment de la vendange, on peut, avec vaches. Elles sont toujours enfer- Et maintenant, sauvages, en dehors le premier jus de raisin, arrêter la fer- mées et ne vont pas, comme au nord des cultures et de l’élevage, les cham- mentation avec de l’alcool et faire de du pays, dans les prairies. Le lait va pignons. Pourrait-on revenir à cette la carthagène. Le vin soutiré, le rési- à la consommation, le beurre, les fro- époque où on en trouvait partout, en du (« marc »), est conservé sous une mages sont peu appréciés et ce sont les juin, en septembre. Des cèpes à pleins couche de cendre. Il sera amené durant veaux qui sont la source de revenus. paniers. J’ai vu, à Pénens, sur la ter- l’automne chez un bouilleur de cru rasse chez mon oncle Hugon, des sacs qui en fera une eau de vie assez gros- A l’étable, il y a aussi le cheval. Il sert contenant quelque cinquante kilos de sière : la goutte, l’aigo ardent (« l’eau un peu au labour, beaucoup pour ti- cèpes secs. Etablissez l’équivalent en ardente »). Elle servira de pousse-café rer la charrette et surtout la jardinière cèpes frais ! Et puis des giroles, des ou pour la conserve de fruits. des sorties et de la vente des produits clavaires (« galinores »), des mous- agricoles sur les marchés : le Pont de serons, des coulemelles, des oronges La prairie naturelle, bien nettoyée, Monvert, la Tavernole, la Vernarède, (amanites des césars – lous dorgues). débarrassée des petites pierres ou des Portes… Ah ! Les oronges : les meilleurs des feuilles d’automne à l’aide de râteaux champignons. Et au pied des arbres en bois est fauchée à la faux (la dalio) Et puis surtout, les chèvres. Il y a bien fruitiers ou des frênes, des pleurotes dans des endroits la plupart en pente. sûr quelques moutons mais ils n’oc- (lous souquarels). Quelques champi- Le foin séché est enfermé dans des cupent pas la plus grande place. La gnons non comestibles étaient jolis à cordes et ces bottes sont transportées chèvre rustique trouve sa nourriture regarder : les bolets de satan, dont la à dos d’homme jusqu’à la grange sou- à l’extérieur, on la « garde » le matin tranche devenait bleu-vert quand on vent bien éloignée. Il faut avoir parti- et le soir. Quelques propriétaires plus les coupait, les amanites tue-mouches, cipé à cette tâche avec la chaleur, la aisés ont un berger mais ce travail est dont le chapeau rouge-orangé était sueur et les mouches qui assaillent réservé aux plus vieux et aux enfants couvert de points blancs. pour savoir ce que peut être l’effort après la classe, lors des vacances. Les d’un paysan cévenol. chevreaux sont vendus mais c’est Pourquoi si peu de champignons le fromage réputé, le pélardon, qui maintenant ? Le climat a changé cer- Les plus fines brindilles sont ramas- constitue la richesse. Sa fabrication tainement et les sangliers qui « boul- sées et mises dans un tissu de jute ap- se fait souvent dans des conditions quent » (labourent) les sous-bois ne pelé « bouren ». Il ne faut rien laisser d’hygiène sommaires, aussi voit-on facilitent pas les choses. perdre ! souvent les fromages « habités » (ex-

30 Le vent des bancels no 121 J’évoque le climat et je parle de l’eau, si abondante alors. Des sources en beaucoup d’endroits et pour parler de ce qui m’est familier : le Pradel, Font Bonenche. Il y avait un bassin de terre, son contenu vidé amenait l’eau jusqu’à la maison par un canal de deux cent mètres en terre évidemment bien entretenu, il coulait en abondance et se prolongeait encore de cent mètres pour alimenter la prairie du Couderc.

C’était une image de la terre sur la- quelle vivait le Cévenol, mais ceci se passait en des temps très anciens.

n

Etienne Passebois

TRACES

La terre d’ici a un poids infini Tout y est pouvoir concentré Le chant d’oiseau de l’eau dit, cristalline Le Germe et l’Exil La mémoire d’un présent transparent où l’éclair est l’unité de vitesse

Nous sommes venus ici pour dire le travail souterrain, modeste et mal connu de nous-mêmes La patience infinie de la glaise Celle des mille chemins mille fois parcourus de notre quête de lumière Ici le souffle attise la flamme de nos mains Un instant d’étincelle se renouvelle au plus secret de l’Etre et du Silence Au plus secret de la mémoire-celle qui n’oublie rien-ni le premier cri, ni le dernier à venir Ni aucune des mascarades du grand guignol quotidien De l’inépuisable redite Ni ceux qui cherchent leur pôle Nord dans l’interrogation muette de nos regards d’eau froide Ici le oui total et vrai Peut être L’Intensité d’aujourd’hui. n

Pierrette Coudert

Le vent des bancels no 121 31

En coup de vent

Une médaille d’or à Saint Frézal de Ventalon

’est une très bonne nouvelle pour Bastien ALISE, apiculteur à Saint-Frézal de Ventalon : son miel Cde châtaignier vient d’être récompensé par une médaille d’or au concours des Miels de France orga- nisé par l’Union Nationale de l’Apiculture Française. Une belle reconnaissance de son travail et celui de ses abeilles depuis quelques années sur notre commune. Les jurés, composés d’apiculteurs expérimentés, de chefs étoilés, pâtissiers meilleurs-ouvriers de France et personnalités, ont procédé à la dégustation. Avant cela les miels sont analysés en laboratoire pour définir leur qualité, origine et caractéristiques à partir de critères reconnus.

Bastien est joignable à ce numéro : 06 52 51 30 84. Pour lui rendre visite, c’est au lieu-dit Conches (voir aussi le n°118 du Vent des Bancels). Un grand merci Les ruchers de Bastien à tous ceux qui l’ont soutenu et merci à notre territoire Lieu dit Conches, des Cévennes ; grâce à ses paysages diversifiés nous Saint-Frézal de Ventalon sommes encore assurés de retrouver dans les miels 48240 VENTALON EN CÉVENNES d’ici une belle palette de goûts. Tél. 06 52 51 30 84 n ou 04 66 45 57 43

Bastien ALISE, apiculteur

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