Biographie Universelle Et Historique Des Femmes Célèbres Mortes Ou
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(Bwjr. C. g Digitized by Google <36621770850016r <36621770850016 Bayer. Staatsbibliothek BIOGRAPHIE DM ' FEMMES CÉLÈBRES. CA-GT. « Digitized by Google ! M PR IM FR [K ET FONDERIE DE G. DOYEN , ru». — in iturucQrn, s. 38. Digitized by Google y BIOGRAPHIE UNIVERSELLE ET HISTORIQUE DES FEMMES CÉLÈBRES MORTES OU VIVANTES, QUI SE SOS T F MT REMARQUER DANS TOUTES LES NATIONS, T AR LEURS VERTUS, LEUR GENIE, LEURS ÉCRITS, LEURS TAI.ENS POUR LES SCIENCES ET LES ARTS, I* A R LEUR SENSIBILITÉ, LEUR COURAGE, LEUR HEROÏSME, LEURS MALHEURS, LEURS ERREURS, LEURS GALANTERIES, LEURS VICES , ETC., DEPUIS LE COMMENCEMENT DU MONDE JUSQU’a NOS JOURS. Par une Sorirtr br <&rne br Crttrrs, ACTEURS DU DICTIONNAIRE UNIVERSEL. ÆnriW. Ouid iVniina pouit. ( Vue. ) PUBLIÉS Par L. PRUDHOMME, Père, *rm» tu» itAoi t'Tio** dk râii», rrc. Tt)ME If. a ipamaSo CHEZ LEBIGRE . LIBRAIRE, . RUE DE LA HARPE, N. l!\. 1850. Digitized by Google Digitized by Google RÉPERTOIRE UNIVERSEL DES FEMMES CÉLÈBRES. c • • CABANE (Philippine), dite la Calanoise, blanchis- seuse de son métier, et femme d’un pêcheur, jeune et belle, fut choisie pour nourrir le fils de la duchesse de Calabre, dont le mari Robert, qui depuis fut roi, fai- sait la guerre. La duchesse étant morte, le duc épousa Dona Sancha d’Aragon. La Catanoise était restée à la cour, et, sous le voile de la dévotion, avait obtenu la confiance. Née avec l’esprit d'intrigue, son mari étant mort, elle épousa un jeune Sarrasin qui était au service de Raimond de Cabane. Raimond s’attacha à ce jeune homme, et lui donna son nom, son bien et son rang. Le roi le fit grand-sénéchal. La Catanoise fut nommée une des dames d’honneur de la duchesse de Calabre, Cathe- rine d’Autriche, épouse du fils de Robert. La jeune du- chesse aimait les plaisirs; elle trouva dans l'intrigante séncchale toute la complaisance qu’elle pouvait dési- rer : en mourant, elle la demanda pour gouvernante des deux filles qu’elle laissait. L’une de ces deux prin- cesses, l'aînée, re Jeanne I , ayant épousé André de Hon- grie, donna à la Catanoise toute son affection. Celle-ci 2. i Digitized by Google a CAB se prêta facilement à servir toutes ses passions, elle fa- vorisa toutes ses intrigues amoureuses; ce fut elle qui lui conseilla de se défaire du souverain son mari, qui fut massacré le 18 septembre * 343 . Bertrand de Bayx ayant été chargé par le pape d’instruire le procès de tous ceux qui avaient participé à ce meurtre, la Cata- noise fut arrêtée et exposée à une torture si violente, qu’elle mourut dans lesdouleurs de la question. Son fils, tenaillé i Robert de Cabane, fut en 345 ; mais, pendant son supplice, les bourreaux lui mirent un bâillon dans la bouche, pour qu’il ne pût accuser la reine d'avoir re ordonné le meurtre de son mari. (Foy. Jeanne I .) CABARUS (mademoiselle), femme célèbre, née en Espagne, où son père, M. Cabarus,de Bordeaux, était banquier. Elle épousa avant 1789 M. de Fontenay, con- seiller au parlement de Bordeaux. La révolution le força d’émigrer, et^d’accord avec son épouse, ils firent pro- noncer leur divorce. Son épouse, pour sa sûreté, se lia avec le parti des Girondins. Après le 10 août, elle quitta Paris, passa à Bordeaux, où elle fut arrêtée comme suspecte, en 1793. Cette dame, d’une grande beauté, avait beaucoup d’esprit, et une grande facilité d’écrire dans un style séduisant; le proconsul Tallien se trou- vant alors souverain à Bordeaux', elle lui écrivit plu- sieurs lettres pour réclamer sa liberté. Il va la voir dans sa prison, lui promet sa protection, et dans la seconde visite il en devient éperdûment amoureux. Elle parvint à le captiver et même à l’adoucir, en lui reprochant avec fermeté l’abus qu’il faisait de sa puissance. Tallien la mit en liberté. Cette dame a sauvé la vie à un grand nombre de personnes de Bordeaux, en détournant son amant des mesures sanguinaires. Elle feint de désirer le por- trait du proconsul ; le plus habile peintre en est chargé Digitized by Google CAB 3 aussitôt. Les se'ances se prolongent, et, par ces ingé- nieux artifices, cette dame parvint à le distraire et l’oc- cuper, au point qu’il finit par oublier l’objet de sa mis- sion. Pendant que Tallien se livrait entièrement à ses amours, une commune entière des environs de Bordeaux vint réclamer des subsistances et la liberté de ses officiers municipaux. La cour de l'hôtel était pleine de monde qui attendait avec patience le lever du fastueux proconsul. Le Majeur, directeur du spectacle, venant lui deman- der ses ordres pour les pièces qu’on devait jouer, et son heure pour commencer le spectacle, força adroitement la consigne, et, pénétrant dans son appartement, trouva Tallien mollement assis dans un boudoir, et partagé entre les soins qu’il donnait au peintre et les sentimens dont il était animé par la présence de la belle Cabarus- Fontenay. Tallien est dénoncé au comité de salut pu- blic, comme négligeant ses fonctions. 11 revient à Paris avec cette dame. Robespierre, indigné que les sentimens qu’elle avait inspirés au jeune proconsul Tallien eussent tourné au désavantage des mesures révolutionnaires de Bordeaux, la fit mettre en prison. Tallien ne put jamais obtenir sa liberté. Cette dame lui écrivit de la prison de la Force, le 7 thermidor, la lettre suivante : « Madame de Fonteway à M. Talmen. « L’administrateur de la police sort d’ici; il est venu m’annoncer que demain je monterai au tribunal, c’est- à-dire sur l’échafaud; cela ressemble bien peu au rêve que j’ai fait cette nuit : Robespierre n’existait plus, et les prisons étaient ouvertes Mais, grâce à votre insi- gne lâcheté, il ne se trouvera bientôt plus personne en France capable de réaliser mon rêve. » Digitized by Google , 4 CAD Tallien lui répond : « Soyez, madame, aussi prudente que j’aurai de cou- rage, et calmez votre tête. » f Il lui tint parole; le 9 thermidor (27 juillet 1794) Robespierre n’existait plus. Ainsi l’amour redoubla son courage et son audace contre le tyran. Comme on voit, cette grande victoire appartient en partie aux charmes d’une jolie femme. Tallien épousa sa helle madame de Fontenay. Bientôt leur maison devint le rendez-vous des hommes les plus puissans et les plus influens du gouver- nement. Bonaparte s’y trouvait souvent. En avril 1798 Tallien partit pour l’expédition d’Egypte avec le géné- ral Bonaparte ; madame Tallien resta à Paris. Elle eut un grand nombre d’adorateurs. Au retour de Tallien, elle ne voulut point le recevoir chez elle, et lui déclara que tous les liens qui les unissaient étaient rompus, et qu’elle aurait soin de la fille qu’elle avait eue de lui. Elle fit proclamer son divorce, et en i 8 o 5 elle épousa M. de Caraman, prince de Chimai. Cette dame conserve tou- jours son amabilité. CACA, sœur de Cacus, découvrit à Hercule le vol de son frère. Son aversion extrême pour la rapine lui mérita les honneurs divins qu’on lui rendait à Rome. CADET (madame), femme du chirurgien Cadet, surnommé le Saigneur et fille de Jolly, secrétaire de la maison de Condé, possédait au suprême degré le talent de peindre en miniature sur l’émail. Elle obtint en 1787 le brevet de peintre de la reine, et justifia ce titre par d’excellens ouvrages. Son goût pour la dépense, joint aux atteintes portées à sa fortune par la révolution, la força de s’éloigner du monde. Elle mourut en 1801. Digitized by Google # CAI 5 CAÏÈTE, nourrice d*Énée, suivit ce prince dans sa navigation, ^t mourut en abordant en Italie, au lieu où fut bâtie dans la suite la ville de Gaëte, près de son tombeau. • CAILLER (Louise-Joséphine), femme jeune et char- mante qui, sous le règne épouvantable de la terreur, donna l’un des plus beaux exemples de courage et d'a- mour. En 1793 et 1794» détenue à Paris dans la prison de Saint-Lazare avec son amant M. Boyer, celte dame faisait des vœux pour mourir avec lui. Il est cité au tri- bunal révolutionnaire. Sa maîtresse, sûre qu’elle ne le reverra plus, paraît cependant fort calme, et s’enferme pour écrire. Un de ses amis, prisonnier, craignant que cette tranquillité apparente ne cachât un projet sinistre, épia ses démarches, et intercepta une lettre qu’elle avait écrite à l’accusateur public, dans laquelle madame Cail- ler faisait des vœux pour le retour de la royauté : c’é- tait demander la mort; elle l’attendait. Mais ne recevant pas de nouvelles, et craignant que sa lettre ne fût point parvenue, elle en écrivit une autre, et prit ses mesures pour qu’elle arrivât. Elle apprend la mort de M. Boyer, reçoit ce dernier coup avec la plus grande fermeté, relit toutes les lettres de son amant , s’en fait une cein- ture, et passe le reste de la nuit à le pleurer. Le len- demain elle s’habille avec soin ; et, à l’heure du déjeû- ner, comme elle était à table avec les autres prisonniers, elle entend la cloche. C’est moi que l’on vient chercher , s’écrie-t-elle avec joie : adieu, mes amis, je suis heu- reuse, je vais le suivre! A ces mois elle coupe ses beaux cheveux, les partage entre ses amis, donne ensuite à l'un une bague, à l’autre un collier, les quitte, et vole au tribunal. On lui demande si elle est l’auteur de la lettre qui l’y faisait appeler : Oui, cruels , c'est mai Digitized by Google , % 6 CAL qui vous fai adressée; vous avez assassiné mon amant frappez-moi à mon tour, je vous apporte ma tête.