Vivre-Ici N°70
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18ème année - N° 70 - 2ème trimestre 2005 - Le numéro 2 € - ISSN 0998 -6154 http://perso.wanadoo.fr/journal.vivre-ici “Il faut être curieux, aller vers les autres. Le problème évidemment, Classe de CE2 CM1 c’est que ça prend du temps” école Jean Spiro - Longeau Sempé comité de rédaction S O M M A I R E “Regarder, cela s’apprend” CHRONIQUES DE LA VIE PAYSANNE L’arbre d’amour (1ère partie) p. 2 - 3 HUMEUR : Ouverture d’un gueuloir p. 3 ANNONCES ASSOCIATIVES p. 3 - 11 A LA RECHERCHE DE NOS RACINES René Baillet raconte Esnoms au Val p. 4 - 5 QUESTIONS D’AUJOURD’HUI Le Forum Social Local de Haute-Marne p. 5 HISTOIRES D’HISTOIRE Les ailes du souvenir p. 6 GENS D’ICI ET D’AUJOURD’HUI Yvonne d’Aprey p. 7 HISTOIRES D’HISTOIRE Soixante ans après. p. 7 DEVELOPPEMENT LOCAL Réalisation sur le lac de la Vingeanne. p. 8 Les pages enfants Développement du tourisme à Villegusien p. 9 - 10 Le reporter interrogé p. 11 paysages L’histoire de l’ourse Cannelle à quatre voix p. 12 Des galettes des rois pour l’Asie p. 13 L’échangeur des Lilas p. 13 Retour sur un cross fort bien arrosé p. 13 Un projet photographique mené en ateliers artistiques Le bonnet rouge p. 14 par les enfants des écoles C’est génial la musique p. 14 d’Aprey, Baissey, Heuilley-Cotton, Heuilley-le-Grand Musique et modelage avec les CEL p. 15 Paysages p.16 - 17 avec Sylvie Rabant, plasticienne. Aller au spectacle voir Bin’Bin p. 18 Ils vous invitent à venir découvrir RETOUR SUR... Tinta’Mars p. 18 leur exposition et recueil de travaux photographiques ACTUALITE : C’est juste une question d’équilibre ! p. 19 à Orcevaux FAITES DU SPORT : Faites du foot à l’école! p. 20 du vendredi 10 juin au mercredi 15 juin : 10h - 12h / 15h - 19h MOTS ET USAGES DE MOTS: Environnement et paysage p. 20 NATURE - ENVIRONNEMENT Deux années de travail en ateliers artistiques ont permis à 4 classes Les pelouses calcaires p. 21 rurales de découvrir la photographie accompagnées dans leur recherche LA PAROLE AUX ASSOCIATIONS par Sylvie Rabant, plasticienne, qui travaille depuis plusieurs années Histoires de maisons par Marie Bouts p. 22 avec l’association La Montagne et ses partenaires. Ce projet a permis Rencontre avec Séverine Hubard p. 23 aux enfants d’éveiller leur sensibilité, d’encourager leur créativité, ACTIVITES DE PLEINE NATURE d’ouvrir leur regard au monde et aux autres. “Regarder, cela s’apprend”. Vive la voile à Villegusien ! p. 24 page 2 CHRONIQUES DE LA VIE PAYSANNE L’arbre d’amour - 1ère partie Cette nouvelle constitue une adaptation libre de l'histoire de l'arbre de la Fougère ou Fauchère (1815- 1964) à la limite des territoires d'Aprey et de Flagey. Emplacement Elle puise ses racines dans la vie de nos ancêtres de l’arbre dans un passé somme toute récent, chez des gens de La Fougère simples mais sensibles, comme nous faits de chair, de raison et de passions. Un grand merci à Maurice Aubertot qui a conté l'événement dans le N° 24 de " Vivre ici " en 1993 et également à Chantal Monier qui, de sa main habile, assure l'illustration. Dans la tourmente En cet automne 1964, la nou- forces surhumaines, en osant volet s'était mis à claquer, et languissantes de la bour- qui figure sur toutes les cartes velle s'était répandue comme affronter le rictus sinistre quelques tuiles étaient rasque. d'état-major, ne peut laisser une traînée de poudre, avait d'Eole. tombées dans un tintement - Constate, le tronc et une indifférent…Et puis, le pre- franchi monts et vallées pour - Angèle, lève-toi ! Il se pas- bizarre. De plus en plus in- partie de la charpente de- mier magistrat, je le connais parvenir à l'oreille des villa- se des choses extraordinaires quiète, la femme s'était blot- meurent intacts. Je te le dis, bien, il me reprocherait toute geois de toute la contrée : le ! Tu n'entends donc pas la lu- tie dans les bras apaisants de bien qu'amoindri, Hercule ne ma vie de ne pas l'avoir tenu grand, l'énorme, le mons- gubre plainte d'un être qu'on son mari. Ils étaient là, deux cèdera jamais ! au courant… trueux arbre de la Fougère assassine ? êtres proches de la soixantai- Une heure avait sonné au ca- Hélas ! Aucune tonalité n'é- était mort, frappé par la bour- Elle s'était étirée, toute trem- ne, dans le gémissement rillon de la salle d'attente. tait survenue, sans doute la rasque qui avait couvé puis blante de soudain entrevoir continuel de forces décu- C'est à ce moment qu'une ligne emportée comme beau- s'était amplifiée sur le pla- le pire alors que quelques se- plées. vague terrible, comme celle coup d'autres par le cataclys- teau, au pied des hauteurs du condes auparavant elle dor- - Tu frissonnes, mon amie ! d'un raz-de-marée sur une me qui avait sévi ! Haut-du-Sec et de mait du sommeil du juste. Rassure-toi, nous ne crai- côte escarpée, avait déferlé. - Vas te recoucher, Angèle. Champmontot. Vêtue d'une simple camisole gnons rien ici même si nous L'orme gigantesque avait va- On dirait que cela se pas- Le chef de la minuscule gare et d'un chandail jeté sur les nous trouvons livrés à nous- cillé, s'était vrillé puis, dans se…Moi, je surveille la cam- toute proche, par une nuit de épaules, elle avait rejoint son même à deux kilomètres de un râle sinistre s'était affaissé. pagne. Peut-être qu'il passe- clair de lune annonciatrice de homme à la fenêtre. tout secours. Les madriers L'issue fatale tant redoutée ra une voiture !… D'ailleurs, toutes les calamités, s'était - Qu'est-ce que tout ce cham- de chêne tiendront. avait pris une teinte de capi- je ne pourrai plus dormir. éveillé en sursaut et avait en- bardement ? - Des tempêtes comme celle- tulation sans conditions. Les - Non, Alfred, je reste à tes filé, à la hâte, sa tenue de - Regarde !…Là, légèrement là, je n'en ai jamais vues ! joues flétries d'Angèle s'é- côtés. fonction posée sur la chaise , à droite… taient embuées de pleurs que - Si la quiétude revient tota- en aval du lit. Qui d'autre, à Les oreilles bourdonnantes, Comme un signe avant-cou- toutes les douceurs du com- lement, j'irai constater de pareille heure, eût pu assis- la rétine dilatée, elle avait reur, comme un puissant pro- pagnon n'étaient pas arrivées visu. ter à pareille scène sur la vas- poussé un grand cri. jecteur, la lune avait dessiné à réconforter. - Tu n'y songes pas…Après te étendue ondulée et ouver- - Oh !…Ce n'est pas Dieu un halo blême sur le duel qui - Je téléphone au maire, avait tout ce que nous venons d'en- te ? Toute vie s'était claque- possible ! se livrait à quelques enca- dit l'homme. durer… murée, qui dans une des - Vois comme il se bat, le blures. La vitesse du vent - A cette heure ? Tu vas Ils s'étaient décidés finale- nombreuses et épaisses haies Vieux ! …Il en a déjà vécu avait encore augmenté. Cent- mettre tout le monde en émoi ment à s'installer chacun dans du plateau, qui dans une bau- des effrois mais comme ceux vingt…Cent-trente ki- ! un fauteuil. ge au sein d'un roncier, qui là … lomètres à l'heure sans dou- - L'information est d'im- dans un profond et ténébreux - Tu crois qu'il va vaincre ? te… Du géant blessé, un ap- portance… La fin terrier. Les animaux avaient - Je ne sais pas mais, en tout pel désespéré avait retenti, d'un repère com- deviné l'inimaginable, lais- cas, il n'est pas prêt de se aussitôt emporté par la tor- me celui là, sant l'homme seul se débattre laisser abattre comme un nade. Les branches faîtières avec son environnement. chien ! Rappelle-toi le fa- s'étaient fracassées dans Médusé, le fonctionnaire meux orage … un bruit assourdissant, avait perçu, de ses yeux glo- - Celui d'il y a dix ans ? entrecoupant les buleux et encore ensuqués, - Oui, la foudre l'avait bien plaintes stri- la première rafale qui avait handicapé de tronçons de fort dentes tourmenté le gros orme. diamètre et, pourtant, il avait et L'arbre avait ployé, s'était re- pansé ses plaies et s'était biffé, battu avec une énergie refait une santé au inconcevable, laissant ici une printemps suivant. ramure, là une branche altiè- Un souffle d'une re s'écroulant dans un fracas violence inouïe sinistre. Enjeu d'un combat avait secoué la titanesque des éléments dé- halte ferroviaire. chaînés, il avait lutté pour sa Les rails avaient survie en mobilisant des semblé crisser, un CHRONIQUES DE LA VIE PAYSANNE HUMEUR page 3 Au bout d'un temps incom- daient lamentablement sur la mensurable, les gémisse- façade la plus exposée tan- ments avaient baissé d'inten- dis que la bouffarde de la lo- Ouverture d'un gueuloir sité, quelques vétilles, comotive ajoutait à ce spec- quelques secousses ridicules tacle une teinte surréaliste. Un des gardiens de la pureté de la doc- Règle n°3 : Vénérer le Livre comme témoin en comparaison du plus haut Comme un automate, ou- trine catholique au Vatican a mis à l'index et garant de notre liberté. degré de la tempête. De guer- blieux de ce qui constituait le célèbre best-seller mondial "Da Vinci Aujourd'hui, des hommes et des femmes re las, les époux s'étaient as- chaque jour son gagne-pain, Code"de l'écrivain américain Dan Brown écrivent et publient au péril de leur vie.