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Vierges à l’enfant renaissance 2 3

près la fin de la guerre de Cent ans (1453) et La Vierge d’ appartient pleinement Ala reconstruction du royaume, la production à l’art de la Renaissance par la finesse de ses artistique reprend à la fin du siècle. Les premières traits et l’élégance de son attitude. Elle annonce Vierges à l’Enfant de la Renaissance se rattachent l’allongement de la silhouette et l’idéalisation du à la tradition médiévale tout en se distinguant visage de la grande statue placée au trumeau du mieux les unes des autres — émancipation qu’elles portail sud de l’église de Vétheuil, qui relève du doivent à la diversité des écoles où se sont formés courant maniériste et préfigure l’épanouissement leurs sculpteurs. de l’art classique.

Des modèles tout en finesse

Le singulier air de famille de ces Vierges révèle la diffusion de modèles issus des mêmes ateliers. L’ovale de leur visage est déterminé par un front haut, bombé et dégagé. Leurs traits fins (sourcils épilés, nez régulier, petite bouche légèrement boudeuse et pommettes rehaussées de rouge) sont empreints de noblesse alors que leur regard dirigé vers le bas exprime une certaine mélancolie. Leur costume obéit à des critères d’élégance correspondant à l’évolution de la mode sous Charles VIII et Louis XII.

Elles portent souvent un manteau qui les couvre en cape et s’évase en plis souples, profondément creusés. Le voile qui tombe au niveau de leurs épaules présente des effets de texture, à rayures horizontales Église Saint-Clair de Saint-Clair-sur-Epte. Église Saint-Martin d’Attainville (1ère de couv.). pour l’une (), en fourrure d’hermine aux Pierre polychrome, XVIe siècle. Pierre polychrome, XVIe siècle. Classée en 1915. bords frangés pour l’autre (). © Conseil départemental du Val-d’Oise / Armelle Maugin. © Conseil départemental du Val-d’Oise / Jean-Yves Lacôte.

La taille fine de la Vierge du Heaulme est mise en valeur par une robe bien ajustée et une précieuse ceinture dont le cordon pend jusqu’aux pieds. Les manches à revers laissent apparaître celles de la chemise retroussée aux poignets. L’Enfant au visage poupon est vêtu d’une longue robe et tient dans le creux de sa main un oisillon.

La longue robe dorée de la Vierge de Buhy a des manches très évasées, son manteau rouge au galon Église Saint-Georges du Heaulme. doré est doublé de bleu et une guimpe plissée entoure Pierre polychrome, XVe siècle. Classée en 1959. son visage. Sa lourde couronne est formée d’un Église Saint-Saturnin de Buhy. cercle de perles et de médaillons entrelacés. L’Enfant Pierre polychrome, XVIe siècle. Inscrite en 1988. debout qu’elle présente à deux mains bénit de la main © Conseil départemental du Val-d’Oise / Armelle Maugin. droite et porte le globe dans la main gauche.

La Vierge de Saint-Clair offre un rare exemple de Vierge en majesté Renaissance. Son corps un peu lourd et disproportionné, la raideur de l’Enfant, contrastent avec la finesse de leurs traits, comme si le sculpteur avait concentré tout son art dans les visages. Église Notre-Dame de Vétheuil. Église Notre-Dame des Champs de . Pierre polychrome, XVIe siècle. Classée en 1905. Pierre, XVIe siècle. © Conseil départemental du Val-d’Oise / Jean-Yves Lacôte. © Conseil départemental du Val-d’Oise / Jean-Yves Lacôte. 4 5

Des figures de dévotion populaire La Vierge de Livilliers a été datée du XVIe siècle lors de son classement au titre des Monuments La Vierge de , assise sur un rocher, historiques : le menton très marqué dans un ressemble à une jeune paysanne. La rose épanouie visage rond, le drapé du manteau en tablier et le qu’elle tient dans sa main gauche aux doigts effilés mouvement agité des pieds de l’enfant se réfèrent est un symbole marial. L’Enfant, assis sur le genou aux modèles antérieurs des Vierges du Vexin. droit de sa mère, joue avec un oiseau. Pourtant, son iconographie la rattache au milieu du XVIIe siècle : le cœur enflammé présenté par l’Enfant n’apparaît pas avant les toutes dernières années du XVIe siècle.

Église Saint-Pierre de Genainville. Bois polychrome, XVIe siècle. Classée en 1908. © Conseil départemental du Val-d’Oise / Jean-Yves Lacôte. De facture naïve, les Vierges de et du Plessis- sont coiffées de longues nattes tombant sur leurs épaules et dans le dos. Leur attitude hanchée et leur manteau drapé en tablier s’inspirent de modèles gothiques ou Renaissance plus aboutis.

Église Notre-Dame de la Nativité et Saint-Fiacre de Livilliers. (1ère de couv.). Bois polychrome, XVIIe siècle. Classée en 1963. © Conseil départemental du Val-d’Oise / Jean-Yves Lacôte.

Son visage ovale, son front haut très dégagé, son menton bien marqué et sa petite bouche donnent une expression austère à la Vierge de La Roche- Guyon, coiffée d’une couronne dorée à fleurons et cabochons. Elle adopte une attitude frontale, présentant l’Enfant assis en tailleur sur son ventre. Vêtu d’une tunique longue, il a le même Église Notre-Dame du Plessis-Luzarches. e type de visage que celui de sa mère, encadré par Bois polychrome, XVI siècle. Inscrite en 1988. Église Saint-Germain de Villeron. des cheveux épais et bouclés avec deux mèches Bois polychrome, XVIe-XVIIe siècles. Inscrite en 1996. raides qui forment une houppette au-dessus de Église Saint-Samson de La Roche-Guyon. Bois doré, XVIe-XVIIe siècles. Inscrite en 2011. © Conseil départemental du Val-d’Oise / Jean-Yves Lacôte. son front. © Conseil départemental du Val-d’Oise / Armelle Maugin. Conservation départementale des Antiquités & Objets d’Art

Église Notre-Dame de . Christ en croix du XIVe siècle. L’Ange, symbole de l’évangéliste Mathieu.

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