SM le Roi nomme un nouveau gouvernement

SM le Roi Mohammed VI, accompagné de SAR le Prince-Héritier Moulay El Hassan, a reçu le 3 janvier 2012 à la salle du Trône du Palais Royal de Rabat, les membres du nouveau gouvernement qui ont prêté serment devant le Souverain. A l’issue de cette cérémonie, SM le Roi a posé pour une photo-souvenir avec la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par . Haut Patronage Royal

Colloque International sur le gaz naturel à Casablanca

Sommaire N° 32 - Mars/Avril 2012

Edito : « La volonté d’agir… » 7 41 L’ADEREE : missions et objectifs

Energie News - Nation 9 42 L’IRESEN et les axes de R&D

Passation de pouvoirs à l’Energie 12 43 MASEN : produire à partir des EnR

Les activités de la Fédération 14 44 ONE : les défis à relever

Energie News - International 16 45 Dossier : Conférence de la BERD

Événement : Colloque sur le gaz 17 46 Pour mieux comprendre le Maroc Martin Wolf Un franc succès 18 48 Débat : la gestion durable de l’énergie

Thèmes et intervenants 19 49 Opérateurs & Associés Team Energy Maroc « Arrangement » Maroco-Français 21 50 Le gaz, vecteur de développement

Le colloque en images 22 51 Triple certification pour Salam Gaz

Verbatim 26 52 Le Maroc, une vitrine pour EDF

La synthèse de My Abdallah Alaoui 27 53 ADEREE : Jumelage Maroc-UE

Analyse : L’âge d’or du gaz 28 54 Samir et Lydec Thomas Mirow - BERD Le gaz naturel en 10 questions 30 55 Économie & Énergie

Revue de presse 33 56 La facture énergétique en hausse de 23,2% Tanger Med Focus : Séminaire de la SIE 35 57 Terminal à Hydrocarbures de Tanger Med

« Team Energy Maroc » 36 58 La réforme de la Caisse de compensation

Présentations et exposés : la SIE 38 60 L’économie verte, une opportunité

Compagnie Benjamin de Rotschild 40 62 Médias et publications

Najib Boulif

Directeur de la Publication Conception et réalisation Moulay Abdallah Alaoui Aveprod

Comité Scientifique 13, rue des Tuileries – Palmiers, Casablanca Magazine de la Fédération de l’Energie Med Bennani Smirès, Rachid Idrissi Kaïtouni, Tél. : (212)0522 25 65 42 – Fax : (212)0522 25 64 83 23, Bd. Mohamed Abdou – Palmiers, Saïd Mouline Email : [email protected] Casablanca – 20340 Rédacteur en Chef Tél. : (212)0522 99 70 71/72 – Fax : (212)0522 98 52 80 Fouad Nejjar Impression Email : [email protected] Edit

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 5

Editorial

La volonté d’agir…

Par Moulay Abdallah Alaoui Président de la Fédération de l’Energie

a Fédération de l’énergie a estimé suggestions en février 2012, espérant ainsi opportun d’organiser un débat sur enrichir le débat et favoriser la réalisation du le choix du gaz naturel dans le mix projet GNL, tant souhaité. énergétique, en faisant intervenir Les conditions de l’introduction du gaz naturel uneL élite d’experts nationaux et internatio- au Maroc sont pour le moment avantageuses, naux reconnus pour leur compétence et leur l’accès à cette énergie est possible, la volonté objectivité. politique y est et les investisseurs potentiels y Notre pays Les exposés tenus au cours répondent favorablement. gagnerait en de ce colloque ont suscité de Avec la fermeture ou le dé- crédibilité par nombreux questionnements mantèlement, ici et là, des rapport à nos de la part de nos invités centrales nucléaires, ne partenaires, qui ont réagi positivement faudrait-il pas craindre un démontrant sur les avantages que pos- renchérissement des prix ainsi qu’au delà sède le gaz pour répondre de ce combustible comme des bonnes à la demande exponentielle corollaire d’une demande intentions, il des énergies fossiles et des accrue? Sans oublier qu’il y a la volonté énergies nouvelles dans les faut y ajouter le surcoût dans d’agir. années à venir. les investissements d’infras- Il y a, maintenant, des atten- tructures. Enfin, le marché tes exprimées par un large devenant difficile à maîtriser public de la communauté du fait de l’émergence, de économique, politique, universitaire etc. pour nouveaux consommateurs seraient appelés à connaitre le processus du développement de substituer le nucléaire et le charbon par le ce combustible, son implémentation au Maroc gaz naturel. et les conditions permettant de mettre en place L’enjeu de cette énergie voudrait qu’on se un cadre juridique propice au développement lance dans la bataille en minimisant les im- des infrastructures gazières et de donner la vi- perfections de tel cadre juridique, parce que sibilité nécessaire aux investisseurs intéressés celui-ci serait toujours perfectible dans le par le marché du gaz. temps, avec une accumulation de l’expérien- Les Autorités publiques ont pris l’initiative ce et du savoir. d’élaborer un projet de code gazier en 2011, Notre pays gagnerait en crédibilité par rap- projet qui a suscité des commentaires des port à nos partenaires, démontrant ainsi parties-prenantes, dans ses grandes lignes, et qu’au delà des bonnes intentions, il y a la sur lequel la Fédération a émis son avis et des volonté d’agir.

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 7 Notre mission est une source de fi erté au quotidien : répondre aux besoins d’aujourd’hui en dessinant le monde de demain. � . RCS NANTERRE 542 107 651. © GILLES CRAMPES. AGENCE MARC PRAQUIN. GDF SUEZ : S.A. AU CAPITAL DE 2 252 636 208

À travers le monde, les équipes de GDF SUEZ inscrivent la croissance responsable au cœur de leurs métiers pour relever les grands enjeux énergétiques et environnementaux : répondre aux besoins en énergie, lutter contre les changements climatiques, assurer la sécurité d’approvisionnement et optimiser l’utilisation des ressources. Depuis cinquante ans, le Groupe est un leader du gaz naturel liquéfié (GNL) et a développé avec succès des relations de long terme avec ses partenaires sur l’ensemble de la chaîne GNL. Aujourd’hui, GDF SUEZ est le premier importateur de GNL sur le bassin atlantique et le troisième dans le monde, disposant d’un portefeuille flexible et diversifié unique. À la pointe de l’innovation, avec les navires regazeifieurs et le développement d’un projet de liquéfaction flottante, le GNL contribue à la sécurité d’approvisionnement de nos clients afin de satisfaire quotidiennement leurs besoins en énergie. Ainsi, le GNL représente près de 30 % du portefeuille d’approvisionnements long terme en gaz naturel de GDF SUEZ.

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Les entreprises britanniques s’intéressent au Maroc Le ministre d’Etat britannique chargé de l’Energie et du changement climatique. Lord Morlan a effectué en fé- vrier une visite de deux jours au Maroc axée sur le ren- forcement de la coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie et du commerce. «Les ressources naturelles que recèle le Maroc en matière des énergies renouvela- bles (soleil, vent algues...) et l’expertise et la technologie scientifique des entreprises britanniques apportent une réponse à notre politique ambitieuse de réduire de 20 pour cent nos émissions de charbon d’ici 2020».

Les raffineurs africains mettent l’accent sur la formation

Cherifa Lalla Joumala Alaoui, Les raffineurs africains mettent l’accent sur la formation Ambassadeur du Royaume à Londres, remercie et félicite la Fédération

Découvertes de ressources : Les raffineurs africains ont mis l’accent, ont conclu les participants à un colloque, Allusion et illusion… le 23 mars à Marrakech, sur la formation organisé par l’Association des raffineurs des ressources humaines et leur qualifi- africains (ARA), et dont les travaux ont été Des travaux d’évaluation sont néces- cation en vue de les aider à accompagner clôturés en présence de 400 experts, in- saires avant de déclarer toute décou- les grandes évolutions que connait le sec- génieurs et techniciens, venus de 34 pays verte de ressources économique- teur du raffinage pétrolier. «La formation africains dont le Maroc. La Samir a affirmé ment exploitable. des ressources humaines et leur qualifi- mettre son expérience et ses compéten- Les dernières annonces des parte- cation demeure l’entrave à rompre et l’un ces à la disposition de tous les membres naires de l’Office national des hy- des obstacles à surmonter pour être en de l’ARA, par l’intermédiaire de l’Acadé- drocarbures et des mines (ONHYM), mesure d’accompagner les grandes évo- mie africaine de l’énergie. Longreach, Serica et DVM Interna- lutions que connait le secteur pétrolier», tional, nécessiteraient des travaux d’évaluation plus approfondis avant de déclarer toute découverte éco- Maroc - Tunisie : Portail dédié à la maitrise de l’énergie nomiquement exploitable, a indiqué l’ONHYM, début avril. L’agence tunisienne de communication «PRESSBOOK», spécialisée dans la commu- Ces partenaires ne sont pas encore nication environnementale, vient de mettre en ligne le premier portail tunisien dédié arrivés à l’étape de réalisation de fo- exclusivement à la maitrise de l’énergie en Tunisie et au Maroc. rages et n’ont à aucun moment fait Baptisé Enermed-tunisie.com, ce portail a pour objectif de promouvoir la vulgarisation allusion à des découvertes, mais seu- de la culture de maitrise de l’énergie et de mettre en valeur les efforts fournis par la lement à des ressources potentielles, Tunisie et le Maroc. a précisé l’Office. (Voir page 61)

10 mai 2012 : Assemblée Bilan 2011 du CMPP Les chiffres clés générale ordinaire de la Fédération L’assemblée générale ordinaire de la Hanan Hanzaz Fehri, DG Fédération de l’Energie, se tiendra le du Centre Marocain de Jeudi 10 Mai 2012 à 16 heures, au siè- Production Propre, est très ge de l’association, 23, Rue Mohamed active dans les conférences Abdou, Palmiers, 20340 –Casablanca. et débats organisés par le A l’ordre du jour : CMPP ou 1- Rapport moral de l’exercice 2011 d’autres organismes. Elle y 2- Rapport financier de l’exercice 2011 défend l’utilisation ration- 3- Rapport du commissaire aux comp- nelle des ressources et l’in- tes sur l’exercice 2011 troduction de technologies 4- Approbation des dits rapports, moral nouvelles, respectueuses et financier de l’environnement. La pu- blication récente du rapport 5- Quitus aux membres du bureau Bilan 2010/2011 6- Questions diverses. annuel 2011 en est le reflet. Parution en juin prochain

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 9 Energie News - Nation

Efficacité énergétique : Energies Renouvelables 9 projets de démonstration L’Agence nationale pour le développe- La Banque mondiale examine la possibilité ment des énergies renouvelables et de de financer des projets au Maroc l’efficacité énergétique (ADEREE) a or- La Société financière internationale (IFC), relevant de la Banque mondiale, a examiné les ganisé, début avril à Rabat, une journée possibilités de financement de projets d’énergie renouvelable par des prêts aussi bien au destinée à la présentation des 9 projets Maroc qu’à la Jordanie, au titre de l’année 2012. de démonstration d’efficacité énergéti- que dans le secteur du bâtiment, sélec- «Le Maroc et la Jordanie disposent d’un fort potentiel en matière tionnés dans le cadre de la coopération d’énergie renouvelable à tel point que ce secteur est en mesure de Maroc-Union européenne (UE). concurrencer les sources industrielles de production d’énergie», Ces projets, sélectionnés par un comité souligne Adam Schwartzman un responsable chargé des investisse- conjoint ADEREE-UE, concernent les ments au sein de l’IFC. logements sociaux (5 projets), les bâ- Bloomberg News a noté, début avril, que les investissements de l’IFC timents de bureaux (2), une résidence dans les sources d’énergie propre s’élèvent à hauteur de 60% des touristique et un bâtiment destiné à l’ha- opérations de cette institution financière dans bitat. Lesdits projets vont servir d’exem- le domaine de production de l’électricité, pour un montant global de ples et sont une étape importante du 3,8 milliards de dollars, en l’espace de quatre ans. programme de l’ADEREE. La vice-présidente de la Banque mondiale pour la Région Moyen- Orient et Afrique du Nord (MENA), Inger Andersen, avait salué le «leadership» du Maroc en matière d’énergie propre, citant notam- ment le projet de centrale solaire à concentration de Ouarzazate.

Energie solaire : appui Séminaire à Valence allemand au Maroc «Les énergies renouvelables au La ministre adjointe aux Affaires étran- Maroc» était le thème d’un séminaire gères allemande, Mme Cornelia Pieper, a organisé dans l’Est de l’Espagne à assuré, le 14 mars l’initiative de l’Institut d’exportations de à Rabat, que son Valence (IVEX). pays souhaite ap- Plusieurs questions portant sur le dé- porter son appui veloppement du secteur des énergies renouvelables au Maroc et les oppor- au Maroc pour le tunités d’investissement offertes dans développement ce secteur étaient à l’ordre du jour du des énergies re- séminaire, organisé le 2 avril et qui a nouvelables, no- connu la participation des entreprises tamment l’énergie espagnoles souhaitant s’implanter dans Journée de l’efficacité énergétique solaire. le Royaume. Les programmes lancés et des énergies renouvelables Cette volonté a été exprimée par la res- ces dernières années par le Maroc ont La Fondation Ardi et PlaNet Finance ont ponsable allemande lors d’un entretien été évoqués dans le cadre d’un cycle organisé en avril à Ain Aouda, la journée avec le secrétaire général du ministère de séminaires sur l’internationalisation de l’efficacité énergétique et des éner- de l’Energie et des Mines, Mohammed des entreprises de la région autonome gies renouvelables. Cet évènement, qui Yahia Zniber, au cours duquel Mme Piper de Valence. s’inscrit dans le cadre du projet Free- a affirmé la volonté de l’Allemagne à ap- mE, cofinancé par l’Union européenne, porter sa contribution et son assistance Forum arabe au Caire l’Agence française de développement au Maroc, qui a érigé l’efficacité énergé- La Ligue arabe a organisé, les 23 et 24 (AFD), le PMF-FEM/PNUD, GDF Suez tique en priorité nationale, en matière de avril au Caire, un forum arabe sur les et Alstom, vise à promouvoir ce projet recherche-développement, innovation et énergies renouvelables et l’efficacité auprès des bénéficiaires du microcrédit, formation dans le domaine des énergies énergétique avec la participation d’ins- des clients de la Fondation Ardi et des renouvelables. titutions internationales et régionales principaux acteurs de la région, intéres- M. Zniber a présenté à cette occasion, spécialisées. sés. Il a également pour objectif de sen- un exposé intitulé «Maroc : Stratégie Initiée sous le thème «Instaurer des sibiliser les bénéficiaires aux grandes énergétique et développement durable. partenariats de financement», cette problématiques environnementales, aux Opportunités d’investissement», dans rencontre a vu la participation de re- différentes sources d’énergies renouve- lequel il a précisé que le Royaume am- présentants du secrétariat général du lables existantes et à une meilleure maî- bitionne de réaliser quatre objectifs, à Conseil ministériel arabe de l’électri- trise de l’énergie. PlaNet Finance, quant savoir la sécurité d’approvisionnement et cité, de la Commission économique et à elle, a pour mission d’aider les popu- la disponibilité de l’énergie, l’accès géné- sociale des Nations unies pour l’Asie lations pauvres à développer une acti- ralisé à l’énergie à des prix raisonnables, occidentale et du Centre régional pour vité génératrice de revenus de manière autonome afin d’améliorer durablement la maîtrise de la demande et la préserva- les énergies renouvelables et l’efficacité leurs conditions de vie. tion de l’environnement. énergétique.

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Convention Maroc-UE pour le financement Bio-Express de de la centrale solaire de Ouarzazate M. Douiri

Fouad Douiri, qui a prêté serment le 3 janvier devant SM le Roi Mohammed VI après sa nomi- nation en tant que ministre de l’Éner- gie, des mines, de l’eau et de l’environnement, est né en 1960 à Fès. Titulaire d’un doctorat d’in- Le Maroc et l’UE ont signé le 19 janvier à Rabat, une convention relative à la contribution génieur de l’Ecole des mines de Paris, de l’UE, à travers la Facilité d’Investissement pour le Voisinage, au financement de la pre- M. Douiri a exercé comme vice-prési- mière phase de la centrale solaire de Ouarzazate. Cette convention porte sur un don de 30 dent de la Fédération marocaine des so- millions d’euros. Les officiels européens avaient pour vis-à-vis les principaux responsables ciétés d’assurances et de réassurance et vice-président du Bureau central ma- marocains concernés par le projet, dont , ministre de l’Energie et des Mines, rocain des assurances. Il a également Ali Fassi Fihri, directeur Général de l’ONE ainsi que Mustapha Bakkoury, président du occupé le poste d’administrateur de la directoire de l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN) . (Voir page 53) Caisse interprofessionnelle marocaine des retraites (CIMR), de la Compagnie Nouveaux adhérents à la d’assurances transports ainsi que de Première antenne diverses sociétés dans le secteur fi- Fédération de l’Energie nancier et du transport terrestre et aé- de la BERD à rien et chargé du module Marketing du La Fédération de l’Energie vient DES assurance à l’université Hassan II. Casablanca d’accueillir en son sein, deux Après avoir obtenu un bac en 1977, il La Banque européenne pour la nouveaux adhérents. Il s’agit a intégré l’Ecole nationale des Ponts et reconstruction et le développe- de la Société d’Investissements Chaussées où il a décroché un diplôme ment (BERD) a ouvert une pre- Energétiques (SIE) et de d’ingénieur (1982) puis de docteur in- mière antenne à Casablanca EDF-Maroc, représentés par en février dernier. génieur de l’Ecole des Mines de Paris, MM.Ahmed Baroudi et Adil en 1985, il a exercé comme ingénieur La décision de la BERD de Lahlou. (Voir pages 51 et 52) s’engager au Maroc a été moti- à Capenon Bernard dans la capitale vée par les réformes institution- française. Il a été aussi désigné chef de nelles initiées par le Royaume, Vient de paraître division-chantier de construction du ter- a relevé son vice-président, minal pétrolier du port de Mohammedia Jan Fisher, soulignant que ces Jean-Marie Chevalier, (ODEP). Il a en outre occupé, de 1987 à 1996, le poste de directeur de l’IARD réformes ont conforté le climat l’un des trois auteurs de cet ouvrage est (Incendie, accidents, risques divers), des affaires favorisant davan- professeur d’éco- puis de directeur technique et des mar- tage l’investissement. nomie au Centre chés à la société d’assurance Al Wa- de Géopolitique taniya. En 1996, il fut promu directeur de l’Energie et des général adjoint de la même compagnie, Matières Premières (CGEMP) de l’univer- responsable du pôle opérationnel et co- sité Paris-Dauphine. responsable de la fusion d’Al Wataniya C’est un ami du et de l’Alliance Africaine d’assurance. Maroc et un grand Il a été, à ce titre, chargé de supervi- connaisseur de son ser la fusion de la société RMA et Al secteur énergétique. Wataniya entre 2000 et 2004. Entre janvier 2005 et février 2008, Il a ac- cédé au poste de Directeur général de Thomas Friedman, qui RMA- Wataniya, avant d’être nommé a reçu le prix Pulitzer en février 2008 président de directoire à trois reprises pour à RMA-Wataniya. M. Douiri est membre M. Fisher a ajouté que la ban- ses chroniques de l’étranger au New York du conseil national du Parti de l’Istiqlal que compte accompagner le Times, est l’auteur et du bureau exécutif de l’Alliance des Royaume dans son oeuvre de de plusieurs best- économistes Istiqlaliens. Il était aussi développement et souhaite in- sellers. Celui-ci ne président de l’Amicale des ingénieurs tervenir surtout dans le secteur déroge pas à la règle: des ponts et chaussées du Maroc et privé, un domaine dans lequel il a été lu par un très vice-président d’Alliance Pro, ONG à elle a l’habitude d’injecter la large public, du petit caractère économique et social. majeure partie de ses investis- chef d’entreprise au M. Douiri Fouad est marié et père de sements. (Voir pages 46 à 48) Président Obama ... trois enfants. (Voir page 12)

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Fouad Douiri à pied d’oeuvre, dès sa nomination

Passation de pouvoirs au ministère deux parties et ce, dans le domaine de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement. de l’Energie et des Mines M. Douiri a rappelé les grands projets en matière d’énergies re- nouvelables et a souligné les avancées appréciables enregistrées par le Royaume, particulièrement dans le domaine de l’eau et de l’environnement. Il a mis en exergue les mesures d’accompagne- ment et d’incitation entreprises par le ministère en vue de créer autour de ces projets une nouvelle ère économique en matière d’industrialisation, de Recherche et Développement et d’encou- ragement pour les investissements. Les membres de la délégation américaine ont mis l’accent sur l’importance qu’accorde le gouvernement américain, dans le ca- dre de sa coopération avec le Royaume du Maroc, au programme de coopération technique. Les deux parties ont exprimé leur intention de concrétiser cette coopération par l’étude des opportunités en matière d’échange d’expériences et d’expertise. La cérémonie de passation des pouvoirs entre Fouad Douiri, nou- veau Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environ- « Les projets réalisés sont le fruit nement, et son prédécesseur Mme , a eu lieu, le 4 janvier 2012, au siège du Département de l’Energie et des d’investissements privés » Mines. Le nouveau ministre a mis Cette cérémonie s’est déroulée en présence notamment de Ab- moins de deux mois pour delkbir Zahoud, Secrétaire d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environ- mettre sa touche sur le sec- nement, des responsables de différents départements ministériels teur. N’est-il pas le parrain et organismes publics, ainsi que du personnel du ministère. de la « Team Energy Maroc», chaîne d’acteurs publics (SIE, Les USA attachent une grande ADEREE, ONE, MASEN, IRESEN) intervenant dans le importance à la coopération domaine ? Ils se sont tous retrouvés le 7 mars lors de la rencontre Peu après son installation, M. Douiri a reçu au siège de son dépar- organisée par la SIE et la Fédération de l’Energie à la CGEM. tement, Raymond Maxwell, Vice Sous-secrétaire d’Etat adjoint «L’ensemble des projets réalisés ou programmés dans le domaine pour les Affaires Maghrébines au Département d’Etat américain. de l’énergie éolienne sont le fruit d’investissements privés», a af- firmé Fouad Douiri. L’intervention du secteur privé dans les énergies renouvelables sera élargie pour englober, outre l’investissement, la gestion et l’exploitation, la mise en place de projets industriels de produc- tion d’intrants nécessaires à la pérennité des projets mis en œuvre, a indiqué le ministre lors de cette rencontre sur les énergies pro- pres. (Lire détails du séminaire en pages 37 à 45) Marseille : gestion des ressources et anticipation des besoins Du 12 au 17 Mars, Fouad Douiri a participé au Forum Mondial de l’Eau à Marseille auprès du chef du gouvernement, Abdeli- Cette rencontre fut l’occasion pour présenter et discuter des op- lah Benkirane, et présidé le jury du Grand Prix Hassan II pour portunités d’investissements au Maroc et de coopération entre les l’Eau. Les travaux de ce 6ème Forum se sont articulés autour de

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12 priorités d’action et de 3 conditions de succès déclinées en Green ». objectifs communs. Plus de 180 pays, 140 délégations ministé- S’inscrivant dans le cadre d’une initiative régionale financée par rielles, 25000 participants dont 800 intervenants, ont participé à le Gouvernement du Japon et exécutée par le PNUD, Yes Green près de 300 sessions et plus de 400 heures d’échanges et de dé- a pour objectif de stimuler l’emploi et l’entreprenariat vert chez bats. L’édition 2012 du Forum Mondial de l’Eau a été couronnée les jeunes et en particulier dans les régions et les groupes les par l’adoption de la déclaration ministérielle par les ministres et plus vulnérables. Ceci sera concrétisé à travers le renforcement les chefs de délégations. « Conscient de l’importance capitale de des possibilités de formation professionnelle, l’accroissement de l’eau, le Maroc a mis en œuvre une stratégie ambitieuse pour la l’accès aux services financiers, l’augmentation des possibilités gestion de ses ressources hydriques en veillant à la régulation de d’emploi à court terme pour les jeunes femmes et hommes les la demande et à l’anticipation des besoins et des aléas climati- plus vulnérables, par le biais de l’amélioration des infrastructures ques» a notamment déclaré à la presse, M. Douiri. et des services publiques, et finalement l’élaboration des politi- ques d’employabilité des jeunes. Il ambitionne, par excellence, Eau : Rabat et Seoul signent de promouvoir la transition vers une économie verte à travers le renforcement des initiatives nationales en matière d’environne- un mémoradum d’entente ment et d’emploi. Le Maroc et la Corée du Sud ont conclu, le 26 mars à Seoul, un Doté d’une enveloppe de 1 million de dollars, Yes Green Maroc mémorandum d’entente pour favoriser leur coopération bilatérale développera une stratégie des métiers verts axée sur la demande dans les domaines de la gestion des ressources en eau et aména- du secteur et visant autant les jeunes bénéficiaires que les acteurs gement et la restauration des barrages. clés en termes de création d’emploi. Cet accord a été signé par le ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, et le ministre sud-coréen charge de l’eau, Myung Pil Shim, en marge du sommet sur la sécurité nu- cléaire qui s’est déroulé dans la capitale coréenne.

Lors de cette cérémonie, M. Diouri s’est félicité de la nouvelle impulsion donnée à la coopération entre Rabat et Seoul, notam- Ont participé à la cérémonie de signature de ce projet, Mme He- ment dans un domaine aussi important que la préservation et la len Clark, Administrateur du PNUD, Fouad Douiri, Toshinori valorisation des ressources hydriques. Yanagiya, Ambassadeur extraordinaire plénipotentiaire du Japon Pour sa part, le ministre sud-coréen a fait part de la ferme volonté au Maroc ainsi que Bruno Pouezat, Coordonnateur Résident du de son pays de renforcer la coopération avec le Maroc, soulignant système des Nations Unies et Représentant Résident du PNUD que les défis de l’eau se posent aujourd’hui au niveau mondial au Maroc. en raison de la rareté de la ressource et des effets du changement climatique. Le Maroc est passé de la «vision» à Colloque international sur le gaz «l’opérationnalisation» Le Maroc est passé en matière des énergies renouvelables de l’éta- naturel à Casablanca pe de «vision» à celle d’»opérationnalisation» et de concrétisation, Lire en pages 17 à 33 , notre dossier complet consacré à l’évé- a souligné, Fouad Douiri, à Casablanca, lors d’une table ronde nement, organisé le 29 mars à Casablanca par le Fédération de organisée début avril par la Chambre de Commerce Britannique l’Energie, Sous le Haut Patronage de Sa Majesté Le Roi Moham- au Maroc sur le thème «Stratégie énergétique et politique gouver- med VI. nementale : quelle actualisation?». Les deux projets d’énergies éolienne et solaire, déjà lancés, devront permettre de faire passer «YES Green», pour la promotion la part des énergies renouvelables dans la puissance électrique installée totale à 42% à l’horizon 2020 contre 32% actuellement. de l’emploi des jeunes Ces plans ambitieux, a encore souligné M. Douiri, permettront de Le Ministère et le Programme des Nations Unies pour le Déve- maîtriser l’utilisation des technologies prometteuses de valorisa- loppement (PNUD), ont procédé le 30 mars au siège du départe- tion des ressources énergétiques renouvelables et d’être à l’avant- ment de l’Environnement, à la signature d’un nouveau projet sur garde de la lutte contre le changement climatique. la promotion de l’emploi des jeunes dans les métiers verts, « YES

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 13 Energie News - Nation

1er trimestre 2012 : Activités de la Fédération de l’Energie

12 Janvier - Etaient présents : Abdallah ALAOUI, 3- Préparation du Plan d’action 2012 : Président de la Fédération de l’Energie ; - Les grands axes du plan d’action pour Rachid IDRISSI KAITOUNI, Directeur l’année 2012 sont les suivants : Général d’AFRIQUIA GAZ ; Mohamed • Colloque sur le gaz naturel ; BENNANI SMIRES, Secrétaire Général • Conférence sur l’efficacité énergétique de la Fédération ; Thierry DE-MARGE- animée par M. Said Mouline, en octobre RIE, Président d’ALSTOM ; Jean-Pierre ou novembre 2012 ; ERMENAULT, Directeur Général de LY- • Publication des actes du colloque sur le DEC ; ERIC GOSSE, Président du GPM; gaz naturel avec émission de recomman- Mme MSEFER & Mr HADDAD repré- dations et propositions ; sentants de l’ONE ; Ahmed KORACHI, • Diffusion des statistiques de l’énergie représentant de l’ONHYM et Mohamed de l’année 2010/2011. Premiére réunion GHIATE de la SAMIR. - Le président accueillera avec un vif plai- avec Fouad Douiri 1- Préparation du Colloque sur le gaz sir toute proposition émanant du bureau Réunion, à Rabat, avec Fouad Douiri, Mi- naturel : Mr Alaoui présente le program- susceptible d’enrichir ce plan d’action, par nistre de l’Energie des Mines, de l’Eau et me du Colloque International sur le gaz na- des sujets qui pourraient intéresser aussi de l’Environnement. turel qui aura pour thème « Place du gaz bien leur organisation professionnelle que • Première prise de contact au lendemain dans la politique énergétique marocaine » la Fédération. de son installation à la tête du département, et qui sera organisé par la Fédération de 4- Prévisions financières 2012 : dans le nouveau gouvernement. l’Energie le Jeudi 29 Mars 2012 à l’hôtel - Le secrétaire général a exposé les gran- Hyatt Regency à Casablanca. des lignes des prévisions budgétaires 2011- • L’organisation, les intervenants et thè- 2012. Les comptes de l’exercice 2011 font Prévisions des études mes retenus ont été passés en revue. ressortir les évolutions suivantes : et forages en 2012 2- Prochaine réunion avec le nouveau • Les recettes ont atteint 2 millions de DH Ministre, Fouad Douiri : soit +53% par rapport à 2010, et ce, grâce - Mr Alaoui informe les membres qu’une aux recettes exceptionnelles en provenan- réunion du Bureau de la Fédération avec le ce de sponsors ; Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau • Les dépenses ont atteint 1,74 millions et de l’Environnement est programmée de DH soit + 23% par rapport à 2010. pour le mois de février 2012 ; L’exercice a été clôturé avec un excédent • Les membres du bureau sont invités à de 280.000DH. présenter alternativement - en quelques - Pour ce qui concerne le budget 2012, les minutes - leurs attentes ou leurs préoccu- recettes prévues sont de l’ordre de 1,9 mil- pations. lions de DH (-6,6%) et les dépenses sont Réunion, à Rabat, avec Amina Benkhadra, - Mr Alaoui informe le Bureau que le Mi- estimées à 1,76 millions de DH (+1%) dé- Directeur Général de l’ONHYM ; nistère de l’Energie, des Mines, de l’Eau gageant un excédent de 132.000 DH. • Prévisions des forages ou d’études sis- et de l’Environnement organisera, au siège • Mr Bennani Smires précise au Bureau miques pour 2012. de la CGEM, sur invitation de la Fédéra- que, dorénavant, le coût de la publication tion de l’Energie, en date du 16 février trimestrielle sera couvert par les recettes 2012, de 9h00 à 13h00, une rencontre avec de sponsoring et / ou publicitaires et ce, 18 janvier la presse nationale, les acteurs de l’écono- dans la mesure du possible. mie marocaine et les opérateurs de l’éner- 5- Questions diverses : Préparation du plan gie, sur les thèmes suivants : - Mr Alaoui informe le Bureau que dans le d’action annuel • Efficacité énergétique ; cadre du processus de la régionalisation, des Les Membres du Bureau de la Fédération • Plan solaire marocain ; élections auront lieu pour la représentation de l’Energie ont tenu leur première réunion • Plan Eolien marocain ; de la CGEM, à travers ses fédérations, à la de travail de l’année, le mercredi 18 janvier • Société d’investissements énergétiques. Chambre des conseillers. Plus rien n’étant à 2012 à 16 heures, au siège de la Fédération. l’ordre du jour, la séance a été levée à 17h30.

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24 Janvier 16 Février 7 Mars Anniversaire du Conseil Réunion du Bureau de la concurrence exécutif avec M. Douiri Participation au 3ème anniversaire du Réunion du bureau de la Fédération de Conseil de la Concurrence, à la Bibliothè- l’Energie avec M. Fouad Doiuri, Minis- que Nationale du Royaume, à Rabat. tre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de L’environnement. 26 Janvier 27 Février Séminaire de la SIE Réunion du Conseil sur les EnR à la CGEM économique et social Organisation par la Société d’Investisse- Participation de My Abdallah ALAOUI au ments Energétiques (SIE), en partenariat Conseil Economique et Social. avec la Fédération de l’Energie, d’un sé- minaire d’information sur le secteur des 31 Janvier Énergies Renouvelables au Maroc. Adoption du budget 14 Mars 2012 de la CGEM Conseil national Session du Conseil d’Administration de la Conférence de la CGEM de l’Entreprise • Activités • Approbation du Budget 2012 BERD à Casablanca Réunion du Conseil National de l’Entreprise • Questions diverses • Résolutions. Participation à la conférence organisée par • Projet des nouveaux statuts de la CGEM la Banque européenne pour la reconstitu- validés par le Conseil d’Administration du tion et le développement (BERD), sur « 29 février 2012 • Résolutions. 3 Février La croissance et l’investissement pendant Appel à projets la transition». Le président Alaoui a copré- sidé une table ronde sur l’énergie durable. 20 Mars de l’IRESEN Visite d’hommes Réunion du conseil d’administration et As- 6 Mars semblée Générale de l´Institut de Recher- d’affaires américains che en Energies Solaires et en Energies Réception et entretiens avec une déléga- Nouvelles (IRESEN) dont la Fédération tion d’hommes d’affaires américains. de l’Energie est membre fondateur : • Etat d’avancement • Programmation des thématiques de Recherche • Programme de 29 Mars soutien financier – Appel à projets 2012 • Mise en place de la veille technologi- que • Conventions et partenariats • Projet de R&D et infrastructures de l’IRESEN • Budget – Etat et prévisions. Visite de l’ambassadeur 10 Février de Grande Bretagne Sir Timothy Mor- ris, ambassadeur Colloque international de Grande Breta- gne au Maroc, a sur le gaz naturel rendu une visite Evénement organisé par la Fédération de de courtoisie au l’Energie à Casablanca. (Voir ‘‘Evénement’’) président de la Fé- dération au siège Médiatisation de la CGEM, pour Terminal à hydrocarbures • Interviews accordées à la presse écrite ; Sir. T. Morris évoquer les pers- • Intervention sur Radio Atlantic ; et Mlle Koubaâ de Tanger-Med pectives de déve- • Interview sur Radio Casa FM ; Participation à l’inauguration du Terminal loppement dans le • Interview sur Luxe Radio ; à hydrocarbures de Tanger-Med. secteur de l’énergie entre les deux pays. • Interview donnée à ASWAT. 

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L’Amérique, futur centre L’Arabie Saoudite énergétique mondial pour la baisse du D’ici 2020, le centre mondial de l’énergie du Sud plus de 2 000 milliards. Pour rappel, prix du pétrole sera très probablement à nouveau en Amé- les ressources de pétrole conventionnel du L’Arabie saoudite, premier exportateur rique, comme c’était le cas jusqu’aux années Moyen-Orient et d’Afrique du Nord s’élèvent mondial de pétrole, est déterminée à 60. Les principales raisons sont d’ordres à 1 200 milliards de barils. Jusqu’à présent, faire baisser les cours du brut et travaille technologique et politique. Depuis très long- le problème a toujours été la manière de les en ce sens avec d’autres membres de temps, les géologues savent que l’Amérique exploiter tout en limitant les coûts. L’arrivée l’Opep, a déclaré son ministre du Pé- regorge d’hydrocarbures. Seulement, ces de nouvelles techniques d’extraction résout trole, Ali al Naimi. Le cours du Brent a gisements sont majoritairement en eaux très en grande partie le problème.Le forage ho- augmenté de plus de 13% depuis le profondes ou prisonnières dans du schiste ou rizontal notamment a permis à la production début de l’année et le baril s’échange des sables bitumineux. Ainsi, les Etats-Unis du gaz de schiste aux États-Unis de passer de à plus de 120 dollars, un niveau jugé ont des ressources estimées à plus de 2 000 quasiment 0 à 15-20% en moins de dix ans. menaçant pour une reprise économi- milliards de barils de pétrole non convention- En 2040, elle pourrait en représenter plus de que mondiale toujours fragile. «Nous nel, le Canada 2 400 milliards et l’Amérique la moitié. traversons une période prolongée de prix pétroliers élevés», a déclaré Ali al Naimi dans un communiqué lors d’une Solaire : les chinois « tuent » Q-Cells visite à Séoul. «Cela ne nous réjouit Et de quatre ! Après Solon, Solarhybrid, et Solar Millennium, un qua- pas. Le Royaume d’Arabie saoudite est trième spécialiste allemand de l’énergie solaire a annoncé le 2 avril son déterminé à voir les prix baisser et tra- dépôt de bilan. La compagnie, qui emploie 2.200 personnes, dont 500 vaille dans ce but.» Plus tôt dans l’an- en Malaisie, a perdu l’an dernier 846 millions d’euros, pour un chiffre née, il avait jugé que le niveau de 100 d’affaires à peine supérieur, autour de 1 milliard d’euros. Comme les dollars le baril constituait un prix idéal autres spécialistes allemands, Q-Cells souffre de la concurrence des pour les producteurs comme pour les produits chinois, dont les fabricants sont soutenus par Pékin. D’autres consommateurs. Il a répété dernière- gouvernements européens, comme en Espagne, ont revu à la baisse ment que le marché pétrolier mondial Nous verrons leurs systèmes de soutien au solaire. ne connaissait aucun problème d’offre l’inflation s’ac- Photovoltaïque : Evasol dépose de bilan et que son pays était prêt à recourir, si célérer un peu nécessaire, à ses capacités excédentai- Le dépôt de bilan d’Evasol, qui s’était rapidement imposé comme le res de production, qui lui permettent en dans les mois qui leader tricolore des installations solaires clefs en main pour le résiden- viennent à cause théorie de pomper jusqu’à 12,5 millions tiel, peut être interprété comme un nouveau drame pour cette filière dés- de barils par jour, contre 10 millions de la montée des tabilisée par la remise à plat des aides gouvernementales.L’entreprise, prix de l’essence», actuellement. «On est dans une situa- fondée en 2007, a connu une chute vertigineuse de ses ventes : de 75 tion d’abondance», a-t-il assuré. «L’of- mais «nous ne millions d’euros au bilan clos fin mars 2011, celles-ci se sont écroulées fre n’est pas le problème». La Libye, voyons pas cela à 20 millions d’euros environ sur l’exercice suivant. l’Irak et l’Angola, eux aussi membres comme étant de de l’Opep, ont récemment augmenté nature à mettre en Eolien : Aérowatt dans le rouge leurs pompages, a précisé Ali al Naimi, danger la reprise Le producteur français d’électricité éolienne et solaire a accusé une ajoutant que d’autres pays extérieurs à économique» perte de 1,8 million d’euros en 2011 en raison des frais financiers en- l’organisation, parmi lesquels le Cana- gagés pour ses investissements. Pour 2012, Aérowatt veut se consacrer Ben Bernanke, da, les Etats-Unis et la Russie, avaient «à l’achèvement et à la mise en service des centrales dont les travaux Président de la également contribué à l’augmentation ont démarré l’année dernière». Aérowatt exploite 26 centrales éolien- banque centrale de l’offre. Les stocks saoudiens sont américaine. nes (d’une capacité totale de 113 mégawatts) et 35 sites solaires (21 au niveau maximum et les réserves des mégawatts-crête). pays industrialisés sont orientées à la hausse, a-t-il renchéri. «Le marché res- Brèves te fondamentalement équilibré, il n’y a • EDF Energies nouvelles et Alstom sont nages fait la fortune des pays du Golfe. pas de manque d’offre», a-t-il souligné, les grands gagnants du premier appel L’Institut international de la finance (IIF) relevant que l’Agence internationale de d’offres pour l’installation d’éoliennes au évoque en effet une hausse de plus de l’énergie (AIE) a estimé que le marché large des côtes françaises de la Manche, 19% sur un an du montant des avoirs ex- pétrolier mondial avait brisé un cycle de un deuxième étant prévu au second se- térieurs nets des riches monarchies du resserrement de ses fondamentaux, la mestre pour atteindre l’objectif fixé à l’ho- Golfe cette année. En 2012, ils devraient décélération de la demande se conju- rizon 2020. Cet appel d’offres, destiné à ainsi afficher des avoirs extérieurs nets guant à l’augmentation de l’offre saou- donner le coup d’envoi au secteur des de 1900 milliards de dollars contre 1600 dienne.Elle a ajouté que les cours du éoliennes offshore, doit aider la France milliards d’actifs détenus fin 2011. brut devraient refluer une fois que les à rattraper le retard qu’elle a accumulé • Le gouvernement japonais a jugé sans marchés auront pris conscience de sur d’autres pays européens en termes danger et nécessaire, vendredi 13 avril, cette évolution. «Ils (les Saoudiens) ont d’énergies renouvelables et réduire sa le redémarrage de deux réacteurs nu- les moyens d’inonder le marché de pé- dépendance vis-à-vis du nucléaire. cléaires de l’ouest du pays, qui remplis- trole et d’augmenter l’offre, parce qu’ils • Le malheur des uns fait le bonheur des sent les conditions posées à toute relan- ne se réjouissent pas de la persistance autres! L’envolée de la facture pétro- ce après l’accident de Fukushima. des prix élevés du pétrole. lière qui pèse sur les budgets des mé-

16 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Événement Pages 18 à 34

Sous le Haut Patronage de SM Le Roi Mohammed VI Colloque international sur le gaz naturel à Casablanca

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 17 événement Colloque international Un franc succès

Sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, la Fédération de l’Energie a organisé, le 29 mars 2012, un Colloque international sur le gaz naturel ayant pour thème « Place du gaz dans la politique énergétique Marocaine ». Cet important événement qui a eu un grand retentissement, tant au Maroc qu’à l’étranger, a été rehaussé par la présence de nombreuses personnalités, notamment le ministre de l’Energie, des Mines de l’Eau et de l’Environnement, Fouad Douiri.

Le gaz naturel peut constituer une source énergétique alternative de qualité, fiable et écologiquement viable

ans son allocution de bienvenue, le pré- gie à un prix compétitif aux entreprises. sident de la CGEM, Mohamed Horani, a Diverses interventions ont été portées à cette occasion fait savoir que le gaz naturel se place dé- notamment sur «le panorama mondial de l’industrie sormais comme la 3ème source énergéti- du gaz», «les atouts du gaz naturel liquéfié», «la pro- queD dans le monde après le pétrole et le charbon. La motion du gaz naturel au Maroc», ou encore «le gaz progression démographique au Maroc implique une naturel et les besoins énergétiques du royaume». croissance de 6 % par an des be- soins énergétiques du pays d’ici Haute sollicitude royale 2050. Le gaz naturel peut donc Moulay Abdallah Alaoui, prési- constituer une source énergéti- dent de la Fédération de l’Ener- que alternative, de qualité, fiable gie, a pour sa part précisé que et écologiquement viable. la rencontre se tient pour la première fois au Maroc, en par- Capacité et compétitivité tenariat avec le département M. Horani a évoqué deux problématiques dans le do- de l’Energie et bénéficie de la maine des sources d’énergie : la première concerne la Haute sollicitude royale; ce qui lui donne indéniable- capacité de combler les besoins du pays d’ici 2020 et ment un cachet particulier et confirme, si besoin est, la 2ème porte sur la possibilité de fournir cette éner- la volonté du Souverain d’accorder à ce secteur une

18 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 événement Colloque international

grande priorité dans les chantiers Le Maroc d’accès aux réseaux de transport et de distribution et structurants, lancés depuis le dé- compte lancer aux terminaux gaziers. but du Règne. le projet de Les atouts «indéniables» du gaz naturel Dans son discours inaugural, M. réalisation d’un Douiri a indiqué que le déve- terminal gazier Ce chantier constitue autant d’opportunités pour loppement de l’utilisation du gaz afin d’importer la mise en place d’un véritable partenariat public - naturel se réalisera par la mise en privé, impliquant un engagement encore plus fort du le gaz naturel place d’un cadre législatif et institutionnel, qui pré- secteur privé et de l’ensemble des acteurs concernés voit, entre autres, la mise sur pied d’une autorité de liquéfié par le développement du gaz naturel, aux niveaux régulation de l’électricité et du gaz. vraisemblab- industriel, de l’innovation technologique et du ren- Il s’agira d’un cadre attrayant, cohérent et clair afin lement dans la forcement des compétences. M.Douiri, qui a mis en de donner la visibilité nécessaire aux opérateurs et région de Jorf exergue les atouts «indéniables» du gaz naturel, en aux investisseurs, d’accélérer la réalisation des pro- Lasfar termes de propreté, de fiabilité, d’abondance, de po- jets de développement du gaz naturel et de protéger lyvalence et de compétitivité, a fait savoir que pour les intérêts des consommateurs. diversifier ses approvisionnements en cette ressource Outre la mise en place de cette instance, ce cadre per- énergétique, le Maroc compte lancer le projet de réa- mettra d’adopter les dispositions requises afin d’as- lisation d’un terminal gazier afin d’importer le gaz surer la régulation de ce secteur émergent, a indiqué naturel liquéfié vraisemblablement dans la région de le ministre, précisant que ces dispositions permet- Jorf Lasfar, précisant que les besoins du pays pour- tront de rassurer et d’encourager les investisseurs, ront alors être assurés grâce à la combinaison entre le d’assurer son ouverture progressive, de promouvoir gaz naturel importé à travers le Gazoduc Maghreb- la concurrence et le bon fonctionnement du marché Europe et la regazéification du gaz liquide importé.  du gaz et, enfin, de fixer les conditions de tarifs et Thèmes des exposés & Intervenants

Jérôme FERRIER Pierre-Franck CHEVET Jacques PERCEBOIS Vice-président de l’Union Directeur général de Directeur du CREDEN, Université Internationale de l’Industrie du Gaz l’énergie et du climat (France) de Montpellier 1, (France) • Ingénieur diplômé de l’Ecole Spéciale des Pierre-Franck CHEVET était auparavant • Jacques PERCEBOIS est Professeur à Travaux Publics et de l’Ecole Nationale Supé- conseiller en charge du pôle industriel, recher- l’Université Montpellier I. rieure du Pétrole et des Moteurs, Jérôme FER- che, environnement, énergie du Premier minis- • Agrégé des Facultés d’Economie, Docteur RIER a commencé sa carrière chez Elf Aqui- tre de 2005 à 2007. d’Etat en Economie (Paris X), docteur en éco- taine en 1976 en exerçant différentes fonctions • 1999 à 2005 : directeur de l’Ecole des Mines de nomie de l’énergie à l’Université de Grenoble, en France puis en Afrique. Douai et directeur de la DRIRE Nord Pas de Calais. diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de • 1995 et 1999 : Délégué régional de l’ANVAR Grenoble , il a enseigné à l’Université de Gre- • Il revient au siège de Total à la fin de l’année et Directeur de la DRIRE Alsace et de 1986 à noble avant de rejoindre celle de Montpellier. 2007 comme Conseiller Spécial du Directeur 1995 adjoint d’André-Claude LACOSTE, en • Fondateur et directeur du CREDEN (dépar- Général Gaz et Energies Nouvelles. charge de l’ensemble des réacteurs nucléaires tement de l’UMR CNRS ART-Dev). Le 1er Septembre 2008 il est nommé Directeur (parc EDF, Superphénix) à l’Autorité de contrô- • Doyen Honoraire de la Faculté d’Econo- de la Sécurité Générale de Total. le de la sûreté nucléaire. mie, il a écrit de nombreux ouvrages et articles • Il a été élu par les membres du Conseil de • Pierre-Franck CHEVET est diplômé de l’Ecole scientifiques. l’IGU (International Gas Union), fin septembre polytechnique, de l’Ecole nationale de la statisti- • Préface de Marcel BOITEUX et avant-pro- 2008, comme Président de l’IGU pour le trien- que et de l’administration économique (ENSAE) pos de Jean TIROLE. Cet ouvrage a reçu deux nat 2012-2015. et est ingénieur général du Corps des Mines. prix. Thème de l’exposé Thème de l’exposé Allocution d’ouverture « Contribution du gaz à la politique « Panorama mondial de l’industrie du Gaz - énergétique nationale et principes Place du gaz dans le bouquet énergétique » de bonne régulation pour favoriser les investissements appropriés »

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 19 événement Colloque international

Vitae Carlos VILLALONGA Pedro MORALEDA Daniel PACCOUD Président de l’Association Technique Directeur général de l’Observatoire Président du Comité d’organisation Européenne de l’industrie du Gaz Méditerranéen de l’Energie du Congrès Mondial - Paris 2015 • Vice-Secrétaire – Association Espagnole du • M. Moraleda est membre du Gas Advisory • Depuis le 1er octobre 2011, suite à la dési- Gaz (Sedigas) depuis 2003 Council mis en place par la Commission Euro- gnation de la France pour organiser le Congrès péenne notamment pour conseiller sur les ques- Mondial du Gaz-2015 à Paris, il préside le Co- • Président de l’Association Technique Euro- tions relatives au gaz et plus particulièrement mité National d’organisation, en qualité d’ Ad- péenne de l’industrie du Gaz (Marcogaz) sur les plans de coopération avec la Russie. ministrateur du GIE CMG 2015, constitué par • Directeur de Certification de Sedigas • Depuis 1994, il est Directeur des Relations GDF SUEZ, TOTAL et l’AFG Internationales de deux compagnies gazières : • 2003 - 2011 : Délégué Général de l’Associa- • CEO de la Société de Certification Conaif- ENAGAS et GAS NATURAL. tion Française du Gaz, syndicat professionnel Sedigas Certificacion SL, créé pour la certifi- • Auparavant, il a occupé divers postes de regroupant les Entreprises actives dans la fi- cation des installateurs gaz en Espagne gestion et de développement d’une stratégie lière gaz sur le marché français. • Membre du Conseil d’Administration d’Ae- commerciale pour le Group REPSOL après • 1998 / 2003 : Délégué Général de Gaz de nor (Organisme de normalisation Espagnol) l’intégration et la privatisation des compagnies France pour l’Europe du Nord, en charge du • Responsable de Formation de Sedigas publiques des hydrocarbures. développement de la société sur 12 pays. • Secrétaire du Comité Distribution de Sedigas. • M. Moraleda détient un diplôme en Droit et un Master en Administration des Affaires. Thème de l’exposé Thème de l’exposé Thème de l’exposé « Etude de cas : l’Espagne » « Perspectives énergétiques en Méditerranée » « Le GNL et ses atouts »

Said EL OUFIR Nick WHITE Taoufik LAABI Directeur des Combustibles et Directeur associé, Directeur de la stratégie Carburants au Ministère de l’Energie chez Arthur D Little et de la planificaion à l’ONE) • Ingénieur en raffinage de pétrole • Nick White est chez ADL depuis 28 ans. • Il est diplômé de l’Institut des Mathémati- • Il rejoint le Ministère de l’Energie et des • Il s’est spécialisé dans la stratégie de déve- ques Appliquées de Grenoble en 1975 et titulai- Mines en 1980 après avoir passé son service loppement, des études de marché et du marke- re d’un Master en Business et Administration à civil au Ministère de l’Industrie. ting du Gaz. l’Université Al Akhawayne. • En 1997, il occupe le poste de Chef de la • M.White a une grande expérience des mar- • Il a commencé ses activités professionnelles Division des Produits Pétroliers et participe à chés européens et d’Afrique, notamment l’Al- durant les années 80 en France au sein d’EDF l’opération de privatisation de la SAMIR. gérie, l’Egypte, la Libye et le Maroc. et du Crédit Lyonnais notamment, avant de re- • En mars 2005 il est nommé Directeur des • Arthur D. Little est un cabinet de conseil en joindre l’ONE en 1985. Combustibles et Carburants. stratégie, fondé en 1886 par Arthur Dehon • En 2000, il a été nommé Chef de la Division • En 2011, Saïd El Aoufir a été décoré par Little, chimiste au Massachussets Institute of Planification de l’Office. SM Le Roi Mohammed VI du Ouissam El Arch Technology, et Roger Griffin à Cambridge dans • Durant les années 2010 et 2011, M. Laâbi de l’ordre de Chevalier. le même Etat. a occupé le poste de Directeur des Projets de • C’est le tout premier cabinet de ce genre. Production; A ce poste, il a supervisé le déve- • ADL a la particularité d’avoir une approche loppement des grands projets stratégiques de Thème de l’exposé qui lie Stratégie, Innovation et Technologie. l’ONE dont le Plan Eolien Intégré. « Comment le gaz naturel peut être une Thème de l’exposé Thème de l’exposé solution pour répondre aux besoins « Promotion du gaz naturel « Perspectives de développement du secteur en énergie du Maroc » et son introduction au Maroc » électrique. Intérêt pour le gaz naturel »

20 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Maroc - France : Arrangement administratif en matière de coopération énergétique

Entre le Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement et le Ministère français de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie Numérique l’arrangement a été signé le 29 mars 2012, en marge du colloque sur le gaz naturel à Casablanca, Pour le Ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Mohammed Yahîa ZNIBER, Secrétaire Général du Département (à g.) ; et pour le Ministre de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie Numérique, Pierre-Franck CHEVET, Directeur Général de l’Energie et du Climat en France.

onsidérant le Protocole de Climat française, qui constitue une forme du Ministère de l’Énergie, des Mines, de coopération signé à Rabat le de coopération appropriée et efficace pour l’Eau et de l’Environnement et la Direc- 25 juillet 2003 entre le Mi- atteindre les objectifs du Protocole précité tion Générale de l’Energie et du Climat nistre délégué à l’Industrie de à poursuivre; intensifieront leurs relations dans le cadre Cla République française et le Ministre de Considérant les diverses actions déjà en- du Protocole précité. l’Energie et des Mines du Royaume du gagées entre la Direction de l’Observation Article 3 - Afin de préciser les actions Maroc, complété par l’Accord de coo- et de la Programmation, la Fédération spécifiques à mener dans le cadre de cette pération énergétique du 1er février 2007 de l’énergie et la Direction Générale de coopération et leurs modalités de mise en ainsi que l’Arrangement administratif en l’Energie et du Climat, en accord avec les oeuvre, une feuille de route annexée au matière de coopération énergétique du 26 objectifs des textes précités; présent accord est fixée pour une durée de octobre 2009, qui ont chacun suscité des Le Ministère de l’Industrie, de l’Energie et deux ans. actions de coopération mutuellement bé- de l’Economie Numérique de la Républi- Article 4 - Toute question ou tout diffé- néfiques, notamment dans les domaines de que française et le Ministère de l’Énergie, rend relatif à l’interprétation du présent la veille économique et stratégique ainsi des Mines, de l’Eau et de l’Environnement arrangement est réglé par négociation en- que l’analyse économique et prospective du Royaume du Maroc, conjointement ap- tre les Parties. sur l’énergie; pelés « les Parties », souhaitent poursui- Article 5 - Le présent arrangement admi- Considérant la création par le Ministère vre et développer leur coopération dans le nistratif entrera en vigueur à la date de si- de l’énergie et des mines de la Direction domaine de l’information et de l’analyse gnature par les deux Parties. Il peut être de l’Observation et de la Programmation économique et stratégique sur l’énergie, amendé avec le consentement des deux (DOP), qui était l’un des trois objectifs Dans ce cadre, ils sont convenus des dis- parties et il peut prendre fin à tout mo- principaux du Protocole de coopération positions suivantes: ment à la demande de l’une des parties, du 25 juillet 2003; Article 1 - Les objectifs de la coopération après notification par écrit à l’autre partie Considérant l’action conjuguée de la Di- définis dans le Protocole de coopération de son intention de mettre fin au présent rection de l’Observation et de la Program- du 25 juillet 2003 restent inchangés. arrangement. mation, de la Fédération de l’énergie et de Article 2 - La Direction de l’Observation la Direction Générale de l’Energie et du et de la Programmation (DOP) au sein

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 21 Images du colloque Images du colloque

Six hôtesses étaient à l’accueil des participants Inscription des invités : on a enregistré 350 personnes, Arrivée du ministre, Fouad DOUIRI (à d.), accompagné pour leur remettre le dossier du colloque le matin, et presqu’autant l’aprés midi de MM.Yahia ZNIBER et Saïd MOULINE (à g.)

Ahmed NAKKOUCHE Président directeur général de NAREVA

Rachid IDRISSI KAÏTOUNI (à d.), Séance d’ouverture officielle du colloque international sur le gaz naturel (de g. à d.) : Jérôme FERRIER, Directeur général du pôle Gaz (AKWA Group) Moulay Abdallah ALAOUI, Mohamed HORANI, Fouad DOUIRI et Pierre-Franck CHEVET

Yahia ZNIBER(à g.), avec Hamid Abdellatif GUERRAOUI (à g.), Mohamed BOUTALEB et Amina Ahmed BAROUDI (à d.), DG de la SIE SOUIRI, PDG de «Tube et Profil» BENKHADRA, trois anciens ministres de l’Energie, présents au colloque en compagnie de Brahim MOUHID

Pierre Franck CHEVET (à g.) et Saïd MOULINE Ihsane KOUBAA (Fédération) était au petits soins Au premier rang, les responsables d’AKWA, Directeur général de l’ADEREE avec les conférenciers; ici, avec M.VILALLONGA entourant Ali WAKRIM Vice Président (2è à d.)

22 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Images du colloque Images du colloque

Mohamed HORANI, Président de la Confédération Fouad DOUIRI, Ministre de l’Energie, des Mines, Moulay Abdallah ALAOUI, Président Générale des Entreprises du Maroc (GGEM) de l’Eau et de l’Environnement de la Fédération nationale de l’Energie

Jérôme FERRIER, Vice-président de l’Union Internationale de l’Industrie du Gaz (UIIG)

Affluence record dans les forums spécalement aménagés pour le colloque : Officiels, anciens ministres, Pierre-Franck CHEVET, Directeur général responsables gouvernementaux, Experts marocains et étrangers, dirigeants d’Entreprises, Presse... de l’énergie et du climat (France)

Quelques personnalités remarquées dans l’assistance ; Parmi les dirigeants d’entreprises liées à l’Energie : Fouad NEJJAR, modérateur à droite, l’ancien ministre Rachidi Ghazouani M.BAAMER (Samir) et A. NAKKOUCHE (NAREVA) Journaliste & économiste

Ahmed BOUAÏDA, PDG de Petrom, Mustapha AMHAL (à g.), avec Mohamed ES-SIDKI, Maroc – France : signature de l’arrangement entre MM. Idrissi (à g.) et Ziady (à d.) ancien SG du ministère et Mme HADDOUCHE administratif en matière de Coopération Énergétique

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 23 ++ Images du colloque Images du colloque

Jacques PERCEBOIS, Directeur du CREDEN, V. Carlos VILLALONGA, Président de l’Association Pedro MORALEDA, Directeur général Université de Montpellier 1, (France) Technique Européenne de l’industrie du Gaz de l’Observatoire Méditerranéen de l’Energie

Daniel PACCOUD, Président du Comité d’organisation du Congrès Mondial - Paris 2015

Jawad KERDOUDI Mohcine TERRAB Séance de l’aprés midi (de g.à d.) : My A. ALAOUI, Yahia ZNIBER (Sec. Gal du ministère de l’Energie et Président de l’IMRI Ancien gouverneur des Mines), P. MORALEDA, J. FERRIER, D. PACOUD, C. VILALLONGA, J. PERCEBOIS et PF. CHEVET

Khadija SANSAR (Ministère de l’énergie) Hachimi AOUNI (à g.) et Najib BENAMOUR Abderahman BELGHITI (à g.), Président de la et Mme BENHAMOU (à d.), Directrice à l’ONHYM DG de la Caisse de compensation Fédération de la Franchise et Dr Bouazzaoui

Hanan HANZAZ FEHRI, DG du CMPP, avec Déjeuner (de g.à d.) : TERRAB, MORALEDA, MOULINE, Une des tables servies pendant le déjeuner : My A. ALAOUI et Mustapha MOULAy (CGEM) ZNIBER, IDRISSI, PERCEBOIS et VILALONGA au centre, Richard LAVERGNE, un ami du Maroc

24 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 ++ Images du colloque Images du colloque

Aprés le déjeuner, la nombreuse assistance a tenu à rester, l’après midi, pour suivre les travaux du Le cabinet Abdelmajid TAMER a assuré avec colloque sur le gaz naturel : trois exposés de qualité et un débat des plus enrichissants compétence et professionnalisme l’interprêtariat

Said EL OUFIR, Directeur des Combustibles Nick WHITE, Taoufik LAABI, Directeur de la stratégie et Carburants au Ministère de l’Energie Directeur Associé chez Arthur D Little et de la planification à l’ONE

Bachir THIAM M.A.ALAMI Ahmed ATMANI, Mounir Bouaziz, Adil Lahlou, Un Industriel de l’Energie «L’Economiste» AKWA Group Dr. du port de Jorf Lasfar Vice-President MENA SHELL Professeur au colloque

Yahia ZNIBER, Secraitaire Gal du ministère de My Abdallah ALAOUI, en concertation avec Saïd MOULINE, prononçant le discours au nom du l’Energie, répondant aux questions de l’assistance Saïd MOULINE sur le discours de clôture Président de la Fédération de l’Energie

Adil ZIADY (AKWA Group), Président du GPM, Mustapha MOULAY, Dircom de la CGEM, donnant Clôture : remerciements du Président ALAOUI à interviewé par la presse audio visuelle lecture du message adressé au Cabinet Royal tous ceux qui ont contribué à la réussite du colloque

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 25 événement Colloque international Verbatim Félicitations et remerciements

« Je tiens, à l’occasion de ce colloque, à sa- luer le rôle de la Fédération de l’Energie, en Fac similés des lettres adressées à la Fédération de l’Energie la personne de son Président M. Alaoui, pour les efforts déployés afin de maintenir une tra- GDF - SUEZ : «Une étape constructive» dition de débat et de constituer un creuset de réflexion et une force de proposition sur les Extraits de la lettre de remerciements adressée à Moulay Abdallah ALAOUI, par questions clés pour le développement du sec- Amine HOMMAN LUDIYE de GDF-SUEZ : teur énergétique de notre pays ». Fouad DOUIRI « Au nom de l’ensemble de la délé- « La France et le Maroc sont des pays amis gation de GDF SUEZ présente le 29 … L’année prochaine, à l’occasion de mon mars 2012 lors du Colloque inter- triennat à la tête de l’UIIG, je serais heureux national sur le gaz naturel que vous de revenir pour travailler avec vous ». avez organisé à Casablanca, je vous Jérôme FERRIER adresse nos plus vives félicitations « Il convient de s’assurer que les infrastructu- pour la qualité des débats, le haut res sont développées pour répondre à un be- niveau des intervenants et les pers- soin exprimé par les acteurs du marché, afin pectives très positives dressées pour de ne pas développer de surcapacités ». le développement du marché gazier Pierre-Franck CHEVET du Maroc (…) Ce colloque nous a semblé une étape « La bulle de gaz sera- t- elle un feu de paille? constructive et positive pour poser Trop tôt pour répondre car de nombreuses in- les jalons de la mise en place d’une certitudes demeurent mais le principe de pru- nouvelle organisation gazière, préa- dence impose de ne pas renoncer (en Europe) lable à la réalisation d’infrastruc- aux contrats d’approvisionnement à long ter- tures et à la négociation d’accords me qui ont fait leur preuve et constituent une d’achat de GNL qui contribueront à sécurité pour les exportateurs comme pour la sécurité d’approvisionnement du les importateurs ». pays (…) » Jacques PERCEBOIS « En Espagne, en 2011, la demande est reve- L’équipe de Shell “ impressionnée par la qualité nue au niveau de 2005, à cause de la réduc- tion de la consommation des centrales ther- des débats et la maturité de la réflexion ” miques et de la climatologie ». Vitae Carlos VILLALONGA Extrait de la lettre de Mark LIEBSTER, Directeur Général – Afrique du Nord, Shell Upstream International : « La production électrique éolienne devrait être multipliée par 6 et le Sud devrait produi- re plus d’un tiers du total d’ici 2030 ». « Au nom de Mounir BOUAZIZ et Pedro MORALEDA de l’ensemble de notre équipe, je tiens à vous féliciter pour le succès « Les lourdeurs réglementaires peuvent retar- de cette manifestation. Nous avons der de nombreux projets en particulier entre été impressionnés par la qualité des la décision d’investissement et l’autorisation débats et la maturité de la réflexion administrative finale ». qui existe au Maroc sur les questions Daniel PACCOUD énergétiques, notamment sur la forte « Le marché mondial se caractérise actuelle- complémentarité entre un développe- ment par un excédent de gaz, situation favo- ment ambitieux des énergies renou- rable pour le Maroc ». velables et la croissance du marché Said EL OUFIR gazier. Nous partageons pleinement votre « Le mix énergétique à long terme dépendra analyse sur les bénéfices que le gaz des possibilités de développement de nouvel- naturel pourra apporter au Maroc en les filières de production de base et de semi- matière d’efficacité, de propreté, de base; l’option « Gaz Naturel » est la plus flexibilité et de diversification grâce appropriée pour la gestion des intermittences à la filière du GNL. (…) ». des EnR ». Taoufik LAABI

26 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 événement Colloque international

Synthèse de My Abdallah Alaoui, Télégramme Président de la Fédération de l’Energie adressé au Sous l’effet de la tisfaction à la demande énergétique Cabinet Royal croissance dé- implique de repenser les politiques mographique et énergétiques passées et présentes. de la croissance Dans cette perspective l’AIE pro- économique, meut la suppression complète des quatre grands subventions aux combustibles fos- pays émergents, siles et analyse l’impact négatif des qui constituent les BRIC (Brésil, subventions. Ces mesures incitent Russie, Inde et Chine), mais aussi au gaspillage, à la contrebande de ceux du Moyen-Orient, « feront » les carburants, et sont une concurren- marchés de l’énergie et les prix. ce déloyale au développement des Si les réserves mondiales d’éner- énergies renouvelables et du gaz A l’issue des travaux du Collo- gies fossiles apparaissent abon- naturel. que International sur la place dantes au regard des besoins fu- Les mutations globales du contexte du gaz naturel dans le bouquet turs, les conditions de leur accès économique dans lequel s’inscrit le sont de plus en plus difficiles : les marché devrait de façon graduelle énergétique marocain, le prési- investissements en infrastructu- impacter le secteur tout entier. dent de la Fédération de l’Ener- res nécessaires pour l’utilisation L’offre abondante en gaz consécu- gie a, au nom des participants à des ressources sont massifs et le tive à une augmentation des volu- cette manifestation économique contexte géopolitique est par na- mes du gaz liquéfié (GNL) suite à et scientifique, adressé un mes- ture incertain. La croissance des l’exploitation des gisements de gaz besoins soulève la question de la non conventionnels aux USA. sage de fidélité et de loyalisme à sécurité d’approvisionnement, le L’augmentation de la consomma- SM le Roi Mohammed VI pour changement climatique, celle de la tion du gaz naturel lors de la pro- sa haute sollicitude et l’intérêt durabilité du système énergétique, chaine décennie serait rendue pos- que porte le Souverain au sec- l’ensemble devant être appréhendé sible grâce au développement de la teur de l’Energie. en tenant compte des enjeux éco- production de l’électricité à partir nomiques et notamment de compé- de gaz naturel, soutenu par la multi- Le message au Cabinet Royal a été lu titivité que les choix énergétiques plicité des projets de centrales élec- par Mustapha Moulay, Directeur de la impactent directement. Le domaine triques. Les analystes s’accordent à communication à la CGEM. de l’énergie relève par ailleurs du dire que la production d’électricité temps long : ses infrastructures ont va être l’usage qui aura le plus d’in- des durées de vie dépassant sou- fluence sur l’évolution de la deman- vent le demi-siècle, comme c’est le de énergétique mondiale dans les Publication des cas des moyens de production et de prochaines décennies. transport de l’électricité. Par consé- Le gaz possède de nombreux avan- Actes du colloque quent, il ne peut y avoir de chan- tages pour répondre aux besoins en sur le gaz naturel gement brutal du mix énergétique matière de production d’électricité. mondial. Ainsi, les choix faits hier et La substitution du charbon par le Tous les exposés des différents aujourd’hui définissent le mix éner- gaz permet de réduire les émissions intervenants (marocains et gétique de demain. Compte tenu de gaz à effet de serre. Les centra- étrangers), feront l’objet d’une des découvertes récentes de gaz les au gaz cohabitent parfaitement publication des «Actes du colloque». non conventionnel, l’AIE prévoit que avec l’intermittence des énergies Ceux-ci seront tirés et publiés le gaz joue un rôle central au cours renouvelables. des 25 prochaines années, favorisé La grande façade atlantique du à 2000 exemplaires dans le par un prix modéré. La demande de Maroc devant arbitrer un terminal courant du mois de mai 2012. gaz sera tirée en particulier par la méthanier constitue un atout tant On trouvera dans le même consommation au Moyen-Orient, en pour répondre aux besoins de di- document, les recommandations et Chine et en Inde. versification énergétique que pour propositions faites par la Fédération Les réserves de gaz ont fortement bénéficier pleinement de nouveaux de l’Energie pour accélérer la augmenté avec l’exploitation des flux mondiaux de GNL et aussi pour mise en œuvre du cadre légal et gaz non conventionnels : l’AIE les multiplier les points d’entrée afin de réglementaire et les négociations estime à deux cent cinquante ans recevoir dans les meilleures condi- pour le choix des partenaires de consommation, soit bien plus tions de sureté et de sécurité les que les réserves en pétrole, conci- unités de transport comme les mé- éligibles quant à la réalisation du lier impératif environnemental et sa- thaniers. projet gazier jusqu’à son terme.

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 27 événement Analyse L’âge d’or du gaz

Par Martin Wolf, éditorialiste économique

Le monde connaît une révolution du gaz naturel. L’Agence internationale de l’énergie évoque elle-même un «âge d’or du gaz». Si un tel optimisme s’avérait justifié, les conséquences seraient bien plus importantes qu’une dissolution douloureuse de la zone euro, et surtout positives sur le plan économique. La montée en puissance économique des pays émergents va faire croître de manière spectaculaire la demande d’énergie commerciale dans les décennies à venir. Le gaz est donc important. Cette révolution a un nom : «fracturation hydraulique».

Le gaz pourrait omme pour pratiquement toutes les in- de tonnes), en Argentine (15,5 milliards), au Mexique rivaliser, dès novations technologiques du XXe siècle, (13,5 milliards), en Afrique du Sud (9,7 milliards), 2030, avec celle-ci a vu le jour aux Etats-Unis. La US etc., et en France (3,6 milliards). le charbon Energy Information Administration (EIA) Parmi les régions n’ayant pas fait l’objet d’une étude et le pétrole Cexplique que «la mise en oeuvre simultanée du forage figurent la Russie, l’Asie centrale, le Moyen-Orient, horizontal et de la fracturation hydraulique a accru de l’Asie du Sud-Est et l’Afrique centrale. Le potentiel comme source manière notoire la capacité des opérateurs à produire mondial devrait donc être bien plus vaste encore. d’énergie du gaz naturel à partir de formations géologiques de Quelles conséquences cette abondance de gaz natu- primaire. faible perméabilité, notamment des formations de rel (en prenant aussi en compte le gaz conventionnel) schiste» («World Shale Gas Resources : an Initial As- pourrait-elle avoir sur l’avenir énergétique mondial ? sessment of 14 Regions Outside the United States», 5 Dans ses «Perspectives énergétiques mondiales 2011», avril 2011, www.eia.gov). l’EIA remarque que, «dans tous les scénarios examinés (...), le gaz naturel représente en 2035 une plus grosse PROGRESSION ÉNORME part du mix énergétique mondial qu’aujourd’hui». Aux Etats-Unis, la production de gaz de schiste est Selon le scénario de son «âge d’or», la demande de passée d’environ 8 millions de tonnes en 2000 à 96 gaz croît de 2 % par an entre 2009 et 2035. Même millions en 2010, soit 23 % de la production américai- selon un scénario plus modéré, la demande augmente ne de gaz. Et la progression devrait être énorme dans de 1,7 % par an, ce qui représente une augmentation les années qui viennent. totale de 55 % sur cette même période. L’EIA estime à plus de 17 milliards de tonnes les ré- Il en résulte que le gaz remplace d’autres combusti- serves de gaz de schiste «techniquement exploitables» aux Etats-Unis. Si ces estimations sont correctes, le gaz de schiste satisferait à lui seul, au rythme actuel, quarante années de consommation de gaz aux Etats- Unis. L’EIA a demandé à des consultants d’étudier quaran- te-huit gisements de gaz de schiste dans trente-deux pays. Leur rapport estime que les ressources mondia- les de gaz de schiste «techniquement récupérable» se- raient supérieures à 130 milliards de tonnes, soit à peu près l’équivalent des réserves prouvées actuelles. Les plus grandes ressources identifiées, hormis celles des Etats-Unis, se trouvent en Chine (25,5 milliards

28 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 événement Analyse bles, notamment dans la production d’électricité et Le gaz de AUCUNE PREUVE le chauffage. D’une manière générale, souligne BP schiste met L’article indique cependant qu’à ce jour aucune preu- dans ses dernières «Perspectives énergétiques», le gaz en lumière ve d’une telle contamination n’a été établie. Au stade pourrait rivaliser dès 2030 avec le charbon et le pé- l’ingéniosité actuel, conclut l’auteur, les risques sont incertains. Les trole comme source d’énergie primaire. de ceux qui activités de la nouvelle industrie doivent être, partout, SUBSTITUER LE GAZ AU CHARBON s’efforcent rigoureusement contrôlées. OU AU PÉTROLE SOUHAITABLE de trouver Les bénéfices pouvant résulter d’une mise en oeuvre Substituer le gaz au charbon ou au pétrole est souhai- de nouvelles table du point de vue des émissions de gaz à effet de sources serre et de nombreux autres polluants. d’énergie. Par unité de production d’énergie, le gaz émet un peu plus de la moitié du gaz carbonique émis par le char- bon et 70 % de celui émis par le pétrole. Les émissions de monoxyde de carbone dues au gaz représentent le cinquième de celles du charbon. Les émissions d’anhydride sulfureux et de particules sont négligeables. Dans n’importe quel scénario plau- sible de gestion des émissions de gaz à effet de serre, le gaz naturel devra se substituer aux autres combus- tibles. Le gaz de schiste représente-il vraiment le dévelop- pement bénéfique que vantent ses partisans ? Pas si sûr. L’aspect controversé de cette nouvelle énergie est son impact sur l’environnement. Dans un article pu- blié dans le numéro de novembre 2011 du Scientific American, le journaliste scientifique Chris Mooney rappelle que «la fracturation horizontale exige d’énor- mes volumes d’eau et de produits chimiques. Il faut également prévoir d’immenses bassins ou réservoirs afin de stocker l’eau polluée qui remonte par le puits une fois la fracturation accomplie». rapide de la fracturation hydraulique à l’échelle mon- Un seul forage latéral consomme entre huit et seize diale dépendront de plusieurs considérations : tout millions de litres d’eau et de 60 000 à 240 000 litres d’abord, des coûts d’opportunité locaux de l’eau ; en de produits chimiques. Il n’est guère étonnant dans deuxième lieu, de la compétence et de la fiabilité des ces conditions d’entendre les adversaires de la nou- opérateurs ; troisièmement, des capacités des régula- velle technologie affirmer qu’elle pourrait entraîner teurs ; quatrièmement, des avantages du gaz par rap- une pollution grave des nappes phréatiques et qu’elle port aux combustibles alternatifs (ou à la préservation constitue pour cette raison un cauchemar écologique. des milieux naturels), y compris sur le plan de la sécu- rité ; cinquièmement, enfin, d’une meilleure connais- sance des impacts de cette technologie. Pour ne prendre qu’un seul exemple, la concomitance d’une forte demande d’eau et des risques de pollution pourraient rendre dangereuse l’extraction à grande échelle du gaz de schiste en Chine. Le gaz de schiste met en lumière l’ingéniosité de ceux qui s’efforcent de trouver de nouvelles sources d’énergie. Il entrouvre aussi la perspective bienvenue d’un gaz naturel peu coûteux disponible durant de nombreuses décennies. Mais cette révolution pour- rait tourner au pacte faustien. Il faut faire preuve de prudence dans les conditions et le rythme de mise en oeuvre de la fracturation hydraulique : les coûts en- vironnementaux pourraient être élevés. «Hâtons-nous lentement», comme disaient les Romains. • Cette chronique est publiée en partenariat exclusif avec le «Financial Times». © FT. Traduit de l’anglais par Gilles Berton. 

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 29 événement Caractéristiques

Comme le pétrole, le gaz naturel est une énergie fossile ou énergie primaire, ne résultant pas de la transformation d’une autre énergie. Il se forme, lui aussi, à partir de la décomposition d’organismes au fond des océans. Plus léger que le pétrole, c’est le plus léger des hydrocarbures. L’une des principales spécificités de la chaîne gazière concerne le transport, maillon essentiel et qui, en raison de la rigidité des moyens d’acheminement, présente de fortes contraintes.

10 questions - réponses sur le gaz Pourquoi faut-il l’adoucir et le déshydrater ?

 Le méthane, son principal constituant, est un hy- drogène essentiellement) drocarbure composé d’un atome de carbone et de - Un dégasolinage quatre atomes d’hydrogène. (retrait des fractions lourdes du gaz).  Pour être utilisable, le gaz naturel nécessite:  Il doit, dans tous les cas, être déshydraté. - Un adoucissement (retrait de la majeure partie des  Toutes ces opérations visent à éliminer les impure- composants acides, gaz carbonique et sulfure d’hy- tés présentes avec le gaz en sortie de puits.

De quoi le gaz naturel est-il composé ?

 Ses caractéristiques sont principalement liées à énergies fossiles. son bon rendement énergétique et à ses avantages  De plus, on peut réduire le volume qu’il occupe environnementaux. en le liquéfiant.  Sa combustion n’émet pas de poussières, peu de  Essentiellement composé de méthane, il est inco- dioxyde de soufre (SO2), peu d’oxyde d’azote (NO2) lore et inodore, mais «odorisé» pour être détectable. et moins de dioxyde de carbone (CO2) que d’autres

30 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 événement Caractéristiques

Comment et où le trouve-t-on ?

 Énergie jumelle du pétrole, son extraction suit des là où il y a du pétrole et inversement. étapes similaires :  En raison des contraintes liées à son transport et en - Observation de la surface de la terre pouvant révéler l’absence de marché captif, une question s’impose : sa présence, - Avant toute décision de mise en exploitation d’un - évaluation du sous-sol, - évaluation sismique et, nouveau gisement de gaz, y a-t-il (ou non) un débou- forage. ché pour les quantités qui seront produites?  Il est, d’ailleurs, fréquent de trouver du gaz naturel

Que subit-il avant d’être livré au consommateur ?

 Comme le pétrole, le gaz naturel peut être extrait  Ensuite, un système d’épuration permet d’éliminer en milieu terrestre ou marin. des sous-produits (azote, gaz carbonique, helium...)  Avant d’être livré au consommateur, il subit plu- qui, extraits avec le gaz mais non combustibles, ré- sieurs étapes de transformation. duisent son pouvoir calorifique, ainsi que des com-  Il est d’abord extrait de la roche réservoir et trans- posés corrosifs (soufre) néfastes aux infrastructures porté par canalisations jusqu’aux usines de traitement. de transport.

Comment le transporte-t-on ?

 Son transport comporte des contraintes qui in- cas de longues distances ou de difficultés liées aux fluent sur le développement de son commerce inter- conditions géopolitiques ou géographiques des pays national. traversés. Cela nécessite de liquéfier le gaz naturel • Le transport par gazoduc : le temps de son transport. Il est alors appelé GNL  C’est l’option la plus répandue. (gaz naturel liquéfié) et voyage par mer avant d’être - Elle est quatre ou cinq fois plus coûteuse que le à nouveau gazéifié dans le pays acheteur. transport du pétrole par pipe-line; le gaz naturel de-  L’importance des coûts de transport place la notion vant être comprimé tous les 120 à 150 km par des de distance au cœur de la problématique de commer- stations de compression. Car c’est la différence de cialisation du gaz : 70 % de la production mondiale pression qui provoque le déplacement du gaz à une est commercialisée au sein du pays producteur. Les vitesse de 15 à 20 km/heure. 30 % restants font l’objet de contrats internationaux. • Le transport par méthanier :  L’éloignement progressif des zones de production  Il offre une plus grande flexibilité d’approvision- par rapport aux centres de consommation va condui- nement que l’option gazoduc et devrait connaître un re à un développement rapide des échanges gaziers bel essor dans les années à venir. On y a recours en au niveau mondial.

En quoi le stockage est-il important ?

 Le stockage est nécessaire pour assurer l’ajuste-  Le gaz naturel est en général stocké dans : d’an- ment des consommations et des ressources en gaz à ciens gisements de gaz ou de pétrole épuisés, dans tout moment et offrir au consommateur une énergie des nappes aquifères ou des cavités salines. disponible en permanence.

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 31 événement Revue de presse - Colloque Caractéristiques

Quels sont les différents usages du gaz naturel ?

 On connaît surtout son usage domestique pour le ses qualités favorables au respect de l’environnement. chauffage et la cuisson.  La part du gaz naturel dans la consommation mon-  Mais l’utilisation du gaz naturel se développe dans diale d’énergie croît régulièrement, notamment en d’autres domaines, comme : Europe depuis 30 ans. - les centrales électriques ou le transport, en raison de

Quels sont les principaux pays producteurs ?

 Environ 40 % des réserves prouvées de gaz natu- producteur de gaz naturel (615 milliards de m3), de- rel sont concentrées dans les quelques 25 gisements vant les États-Unis (540). géants de la planète, - dont deux se trouvent en Euro-  Mais, dès la fin de l’année 2009, la production de pe (Groningue aux Pays-Bas et Troll en mer du Nord gaz des Etats-Unis a quasiment dépassé celle de la norvégienne). Russie.  Plus de 70% des réserves de gaz naturel se trou-  Cette augmentation de la production américaine vent principalement : s’explique par la rapide montée en puissance de la au Moyen-Orient (40 %) et dans la CEI (31 %). production des gaz «non conventionnels ».  Jusqu’en 2008, la Russie a été le plus gros pays

Pourquoi produire les gaz non conventionnels ?

 Les gaz non conventionnels sont produits, non hydraulique le long de forages horizontaux qui per- plus dans un lieu concentré (gisement), mais dans mettent de recouper la couche riche en méthane sur des couches où ils se trouvent de façon plus diffuse de longues distances. et en quantité suffisante pour leur exploitation éco-  Alors que les gaz non conventionnels ne représen- nomique. tent que 4 % des réserves prouvées de méthane, leur  Ces gaz sont produits dans la roche-mère où une production représentait déjà 12 % de la production partie des hydrocarbures générés (15 à 20 %) est mondiale, il y a moins de 3ans. restée piégée des gaz de houille dans les charbons,  La production des États-Unis représente les 3/4 de gaz de schistes dans les roche-mères argileuses, la production mondiale ; elle atteint aujourd’hui 300 ou dans de mauvais réservoirs (tight gas). milliards de m3 par an, soit plus de la moitié de sa  Pour les produire, il est indispensable de « sti- production de gaz naturel. muler» le réservoir, en procédant à une fracturation

Pourquoi le gaz est-il indexé sur le pétrole ?

 Contrairement au pétrole, le gaz n’a pas de marché  Les investissements lourds de l’ensemble de la dédié pour son utilisation. chaîne gazière, ( production, transport et distribution),  C’est une énergie concurrente du fioul lourd et du sont financés et amortis grâce à ce mécanisme. fioul domestique.  Les contrats gaziers actuels sur le continent euro-  Dans ce contexte, et afin d’assurer des débouchés péen ou en Asie sont toujours fondés sur ce principe. au gaz naturel, les producteurs et les acheteurs de gaz  Certains pays (USA, Royaume-Uni) ont un mar- ont décidé de fixer son prix de façon à ce qu’il ne soit ché dérégulé, qui permet de fixer les prix du gaz en pas supérieur à celui des énergies concurrentes. fonction de l’offre et de la demande  L’indexation du prix du gaz sur les produits pétro-  Ce système ne garantit pas nécessairement d’ob- liers (en Europe) ou sur le pétrole brut (en Asie) ré- tenir le gaz à des prix plus intéressants, notamment sulte donc de cette nécessité. Le prix obtenu est, ainsi, dans des périodes de tension.  assez élevé pour couvrir les coûts de production.

32 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Revue de presse - Colloque

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 33 Revue de presse - Colloque

34 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Revue de presse - Colloque Focus Pages 36 à 44

Séminaire de la SIE En partenariat avec la Fédération de l’Energie

Team Energy Maroc L’ADEREE : missions et objectifs Pages 36-39 Page 41

L’IRESEN et les axes de R&D Compagnie Benjamin de Rotschild Page 42 Page 40

MASEN : produire à partir des EnR ONE : les défis à relever Page 43 Page 44

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 35 Focus Séminaire EnR : la SIE réunit la « Team Energy Maroc »

En partenariat avec la fédération de l’Énergie, la Société d’Investissements Énergétiques (SIE) a organisé, le 7 mars à Casablanca, un important séminaire d’information sur les énergies Renouvelables. Il s’est déroulé en présence de plusieurs responsables du ministère, qui ont fait des exposés sur leur stratégie et leurs objectifs, ainsi que des représentants de la presse nationale.

La «Team Energy Maroc» réunie autour du ministre, à l’occaion du séminaire organisé par la SIE (de g. à d.) : Saïd Mouline Ali Fassi Fihri My Abdallah Alaoui (Fédération) Fouad Douiri Badr Ikken Obaïd Amrane yant pour but l’information des acteurs et d’intrants nécessaires à la pérennité des projets mis M. Feram (CGEM) intervenants de l’Energie, ce séminaire a en œuvre, a indiqué le ministre à l’ouverture de ce également revêtu un caractère pédagogi- séminaire sur les énergies propres. et Ahmed Baroudi que. Il fut une bonne opportunité d’échan- M. Douiri a souligné l’importance qu’accorde le Ma- geA et de débat avec les médias sur le secteur et, plus roc au développement des énergies renouvelables, particulièrement, sur les énergies renouvelables. A notant que le grand projet de production électrique cette occasion, Fouad Douiri, nouveau ministre en d’origine solaire, lancé par le Royaume, va renforcer charge du département, a rencontré la «Team Energy la présence du Maroc sur ce créneau. Maroc» ainsi que Moulay Abdallah Alaoui, Président Pour donner un ancrage à cette orientation, qui béné- de la Fédération de l’Énergie et des membres de la ficie d’un cadre réglementaire et juridique bien éla- Confédération Générale des Entreprises du Maroc boré et des outils dédiés, le ministre a insisté sur le (CGEM). Des présentations ont été faites par Ahmed rôle du partenariat public-privé, en invitant les fédé- Baroudi Directeur Général de la SIE (Initiateur du rations concernées à constituer des groupes de travail séminaire) ; Saïd Mouline (ADEREE) ; Badr Ikken, pour réfléchir sur les actions à entreprendre. (IRESEN) ; Obaïd Amrane (MASEN) ; Ali Fassi Fi- Propositions de la Fédération de l’Energie hri (ONE) et André Autrand Compagnie Benjamin de Rothschild. (Voir détails en pages 36 à 45) L’ensemble des projets réalisés ou programmés dans le domaine de l’énergie éolienne sont le fruit d’inves- tissements privés, a affirmé, le ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement. L’intervention du secteur privé dans le domaine des énergies renouvelables sera élargie pour englober, outre l’investissement, la gestion et l’exploitation, De son côté le président de la Fédération de l’Ener- la mise en place de projets industriels de production gie, Moulay Abdallah Alaoui a proposé, dans le cadre

36 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Focus Séminaire de la concertation permanente qui caractérise nos re- permet de mieux contrôler le risque-projet, notam- lations de travail avec le Ministère de l’Energie des ment lors du développement. Et de préciser que Mines et pour favoriser le partenariat public - privé les investissements offrent des profils de cashflow de faire : stables, prévisibles sur des durées de 15 à 20 ans. • De la sobriété et de l’efficacité énergétiques une Pour sa part, Badr Ikken, a présenté le positionne- grande cause nationale, en privilégiant les secteurs Ahmed Baroudi ment de l’IRESEN – Coordinateur, facilitateur et du transport et de l’industrie ; DG de la SIE catalyseur –, au niveau de la recherche appliquée et • D’évaluer le coût et l’effet sur les finances publi- technologique dans le secteur de l’énergie solaire et ques, sur la balance commerciale, sur les émissions des énergies nouvelles. L’IRESEN propose des solu- de C0² et sur l’emploi, pour chaque décision de poli- tions pratiques pour financer des consortiums et des tique énergétique ; doctorants, et gérer des fonds alloués aux chercheurs. • De maintenir l’effort de recherche publique dans Le but final étant de devenir des « concepteurs tech- le domaine de l’énergie à travers des coopérations André Autrand nologiques » dans le secteur des EnR. Compagnie Benjamin internationales ; de Rothschild • De mettre en œuvre une politique de vérité des Produire plus de 1.000 MW à fin 2019 prix en traitant de façon spécifique et différente le cas Le directeur général de l’Office national d’électricité de la précarité. (ONE), Ali Fassi Fihri, a mis l’accent sur la volonté Deux fonds de 2 MDH du Maroc de promouvoir la production électrique à partir d’énergies vertes, relevant que les projets en S’appuyant sur ces prérequis, cette filière est en train cours de réalisation permettront au Royaume de pro- d’attirer des investissements aussi bien en interne Saïd Mouline DG de l’ADEREE duire plus de 1.000 MW à fin 2019. que de l’étranger, avec la mise en place des fonds à M. Fassi Fihri a, également, évoqué les efforts dé- ce sujet (Voir encadré ci-dessous). Il en est ainsi du ployés par l’ONE dans le domaine de la production Fonds en énergies renouvelables (FER) et du Fonds de l’électricté à partir d’énergies propres, tout en efficacité énergétique (FEE). Pour le premier, la SIE soulignant l’importance de la création de l’Agence prévoit de lever 2 milliards de DH, dont la moitié marocaine de l’énergie solaire (Masen) qui s’assigne auprès des investisseurs marocains et l’autre auprès Badr Ikken pour mission la conception et la mise en œuvre de des investisseurs internationaux. 20 % de la part pré- DG de l’IRESEN projets de développement solaire intégrés. visionnelle marocaine, soit 200 millions de DH, se- Baisse du coût de l’énergie ront apportés par la SIE, a indiqué Ahmed Baroudi. L’élargissement du partenariat entre les acteurs public Le soutien de l’Etat et privé constitue un pilier pour les projets d’énergies André Autrand, au nom de la Compagnie Benja- renouvelables. Ce partenariat a montré ses preuves et min de Rotschild, devait expliquer à l’assistance Obaïd Amrane il est question de l’étendre à d’autres projets comme les mécanismes de gestion du FER et le rôle joué Directoire de MASEN les filières industrielles du secteur ou encore la pro- par son institution au sein du consortium consti- duction d’électricité à partir des énergies renouvela- tué par la SIE (Appel d’offre), l’établissement fi- bles. Les projets de production d’électricité à partir nancier international basé à Genève, la société de des énergies renouvelables (éolienne et solaire) re- gestion de fonds Akuo Investment management vêtent une grande importance car ils contribuent à la (AIM) et la banque d’affaires Ascent Capital Par- baisse du cout d’énergie pour les entreprises et à la tners. M. Autrand conclut son intervention en sou- Ali Fassi Fihri préservation de l’environnement....  lignant le soutien apporté par l’Etat marocain qui DG de l’ONE

SIE : 10% dans le FER et 20% dans le FEE Deux fonds vont être mis sur pied. Le premier, le FER (Fonds en Energies Renouvelables), devrait être doté de plus de 326 millions de dollars US provenant équitablement des investisseurs nationaux et étrangers. Sa gestion sera confiée à un consortium formé par un établissement financier international, la Compagnie Benjamin de Rothschild, basé à Genève, une banque d’affaires indépendante, Ascent Capital Partners, basée à Casablanca, et une société de gestion de fonds spécialisée dans les énergies renouve- lables, Akuo Investment Management, basée au Luxembourg. Les missions de ce consortium seront, en- tre autres, de participer à la levée des capitaux, d’interagir avec les investisseurs, d’identifier et d’évaluer les opportunités d’investissements. Le second fonds, le FEE, est encore à l’étude mais il devrait disposer d’un capital de près de 60 millions de dollars US. Il sera principalement consacré au secteur de l‘industrie, de l’administration publique, aux chauffe-eau solaires collectifs et à l’éclairage public. La Société d’investissements énergétiques (SIE) contribuera à hauteur de 10% dans le capital du premier fonds et à hauteur de 20% dans celui du second. 

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 37 Focus Séminaire sur les EnR Présentations et exposés

Des présentations ont été faites par Ahmed Baroudi, Directeur Général de la SIE (Initiateur du séminaire) ; Saïd Mouline, Directeur Général de l’ADEREE ; Badr Ikken, Directeur Général de l’IRESEN ; Obaïd Amrane, membre du Directoire de MASEN ; Ali Fassi Fihri, Directeur Général de l’ONE et André Autrand, pour la Compagnie Benjamin de Rothschild

SIE Diversification des ressources et promotion des énergies La Société d’investisse- ments énergétiques (SIE), investisseur de référence dans le cadre de la stratégie énergétique du Maroc, a été créée en février 2010 conformément aux orien- tations de la stratégie nationale qui vise la diver- sification des ressources, la promotion des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. La SIE dispose d’un mil- liard de dirhams de capital provenant du Fonds de Développement Energétique (FDE). Le FDE a été créé pour soutenir la stratégie natio- nale en matière d’énergie et renforcer l’indépendance énergétique du Royaume du Maroc. Il est doté d’un

38 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Focus Séminaire sur les EnR milliard de dollars provenant des dons du Royaume d’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis et d’une importante contribution du Fonds Hassan II. Le FDE est notamment utilisé à des fins d’in- vestissements dans la promotion des énergies (énergies renouvela- bles en particulier et l’efficacité énergétique), mission d’investissement confiée à la SIE. La SIE est une société anonyme dont l’objet social comprend: - Toute action en vue de la valorisation des ressources énergétiques et du développement ou du renforcement des capacités de production énergétiques; - Toute action en vue du renforcement de l’effi- cacité énergétique, de la maîtrise et de l’écono- mie d’énergie; - L’investissement dans les projets visant l’augmen- tation des capacités de production énergétiques; - L’investissement dans les projets visant le ren- forcement de l’efficacité énergétique, de la maî- trise et de l’économie de l’énergie; - Toutes opérations ou activités industrielles, fi- nancières, commerciales ou autres qui auraient pour finalité de favoriser ou de développer direc- tement ou indirectement l’objet de la société.

A. Baroudi, DG de la SIE

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 39 Focus Séminaire sur les EnR

Cgnie BENJAMIN de ROTSCHILD 5 grands principes de gestion du risque Crédo de la compagnie «En finance, le plus dur est de durer. Ce qui est le plus à craindre n’est pas l’échec mais le succès». L’innovation dans la Tradition. La Compagnie Benjamin de Rothschild s’inscrit dans la continuité du passé prestigieux des Rothschild au service de l’industrie. Elle fait siens, 5 grands principes de gestion du risque dans l’entreprise, parce que pour elle, la seule approche profitable à long-terme passe par une maitrise des risques. Prévention Le contrôle du risque de perte est son obsession. Transparence et liquidité Pas d’effets de levier, pas de projet trop risqué. Préserver le capital des clients lui semble primordial : « C’est dans cette optique que nous offrons nos services en gestion de risque de change, matières premières et taux d’intérêt ou que nous avons lancé en 2000 notre programme de gestion quantitative du risque de change (COM)». Réalisme « Nos outils ont pour but d’offrir le meilleur des possibles. Nous sommes très innovateurs mais agissons dans la durée». Partager « Partagez au fil des pages de notre site notre vision dynamique et proactive de la gestion des risques pour les industriels et les détenteurs d’avoirs. » Adaptabilité « Nos experts sont ouverts, inventifs...» Partenariats « Nous savons nous entourer des meilleurs pour créer des partenariats de qualité. Nos solutions de gestion quantitative sont développées en parte- nariat exclusif avec ETS (Expert Timing Systems) ». 

André Autrand, Compagnie Benjamin de Rothschild

40 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Focus Séminaire sur les EnR

ADEREE Accompagnement, recherche d’efficacite et sensibilisation L’aderee a pour mission d’accompa- gner le gouvernement sur deux plans. Le premier est d’augmenter la part des éner- gies renouvelables dans le bilan énergéti- que. Les programmes portés au plus haut niveau de l’Etat ont déjà commencé dans le solaire. «Nous avons des objectifs chiffrés de puissance installée à l’horizon 2020 de 2000 MW dans l’énergie solaire, de 2000 MW dans l’éolien et de 2000 MW dans l’hydraulique. Les gros chan- tiers structurants et des plans directeurs volontaristes ont été mis en place et c’est aujourd’hui un schéma par lequel le Maroc montre l’exemple en Méditerranée notamment. Du côté de l’économie d’énergie, il nous est demandé d’atteindre 12% d’efficacité énergétique. Ce qui signifie qu’il est né- cessaire de trouver dans les secteurs des transports, de l’industrie et du bâtiment, des formules pour aider les industriels à réduire leur consommation énergéti- que, tout en continuant leur production c’est à dire être plus efficace en terme de consommation d’énergie dans les différents secteurs. Cela nécessite parfois des accompagnements financiers, parfois des aides à l’investissement car en effet lorsque l’on parle des énergies renou- velables ou d’efficacité énergétique, la problématique est toujours la même : celle de l’investissement de départ». L’autre volet d’action de l’agence est la communication et la sensibilisation. Il faut donc présenter et accompagner car lorsque l’on veut changer les comporte- ments, il faut savoir démontrer le gain à investir plus à l’achat dès, aujourd’hui, parce que les factures énergétiques seront moindres demain. «Nous apportons une aide pour inciter le citoyen marocain à se sentir concerné et lui faire comprendre qu’il a un intérêt à suivre cette voie». 

Saïd Mouline, DG de l’ADEREE

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 41 Focus Séminaire sur les EnR

IRESEN Définitir et piloter les axes de R&D L´Institut de Recherche en Energies Solaires et en Energies Nouvelles (IRESEN) a été créé en février 2011 par plu- sieurs acteurs nationaux du secteur énergétique pour accompagner et soutenir la stratégie énergétique nationale. Le ministère chargé de l´Energie, l´ADEREE, le CNESTEN, la MASEN, l´OCP, l´ONE, l´ONHYM et la SIE ont fondé l´IRESEN afin de porter la R&D en sciences appliquées, développer l´innovation et encoura- ger le réseautage dans le domaine de l’énergie solaire et des énergies nouvelles. L’IRESEN a pour mission d´assurer la définition des axes de recherche, de réaliser, de financer et de piloter des projets de Recherche et de Développement dans son secteur d´activité. L’IRESEN se positionne au niveau de la recherche appliquée et technologi- que pour consolider le lien entre l´industrie et les universités, les écoles d´ingénieurs ainsi que les centres de recherche. Le premier appel à projet a été lancé en janvier 2012 et le second le sera en juin prochain, chacun bénéficiant d´une enve- loppe budgétaire de 25 millions de dirhams. Le consortium soumission- naire sera formé d´au moins deux institutions de recherche marocai- nes et d’une entreprise nationale.

B. Ikken, DG de l’IRESEN

42 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Focus Séminaire sur les EnR

trielle pour chaque projet solaire MASEN - La maîtrise d’ouvrage de la réalisation des projets solaires Produire à partir des énergies renouvelables - La réalisation des infrastructures permettant de relier lesdites « Moroccan Agency For Solar Energy », par abréviation « MASEN» centrales au réseau de transport d’électricité, ainsi que les infrastruc- est une Société Anonyme à Directoire et à Conseil de Surveillance. tures permettant de les alimenter en eau sous réserve des attributions La société a pour objet de réaliser un programme de développement dévolues en la matière par la législation en vigueur à tout autre orga- de projets intégrés de production d’électricité à partir de l’énergie nisme de droit public ou privé solaire d’une capacité totale minimale de 2000 MW. - La promotion du programme auprès des investisseurs nationaux et MASEN est chargée de : étrangers - La conception de projets de développement solaire intégrés dénommés - La contribution au développement de la recherche appliquée et à la « projets solaires », dans les zones du territoire national aptes à abriter promotion des innovations technologiques dans des centrales de production d’électricité à partir d’énergie solaire les filières solaires de production d’électricité - L’élaboration des études techniques, économiques et financières - La contribution à la création de filières de nécessaires à la qualification des sites, la conception la réalisation et formations spécialisées en énergie solaire l’exploitation des projets solaires en partenariat avec les écoles d’ingénieurs, - La contribution à la recherche et à la mobilisation des financements les universités et les centres de formation nécessaires à la réalisation et à l’exploitation des projets solaires professionnelle. Obaïd Amrane, - La proposition à l’administration des modalités d’intégration indus- Directoire de MASEN

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 43 Focus Séminaire sur les EnR

ONE Les nombreux défis à relever Le secteur énergétique a connu ces derniè- res années une accélération de la croissance de la demande du fait, d’une part, d’une bonne dynamique de l’activité économique, et d’autre part, de l’avancée du Programme d’Electrification Rurale Global. En effet, la consommation nationale en électricité connaît une croissance annuelle moyenne de 8,5%, alors qu’auparavant, elle avoisinait les 6%. Ce constat illustre avant tout, l’importance de l’énergie à la contribution au développement socio-économique. La satisfaction des besoins en électricité est une des missions assignées à l’ONE. Dans ce contexte, et afin de faire face à cette demande croissante, de nombreux défis doivent être relevés, notamment : • Développer les infrastructures de produc- tion en tenant compte des délais et du coût engendré; • Faire face à la flambée des prix de combus- tibles en maintenant les tarifs d’électricité, • Contribuer à la protection de l’environ- nement et au développement durable. L’utilisation raisonnée de l’énergie électri- que revêt ainsi tout son intérêt, et ce, aussi bien pour les opérateurs du secteur énergé- tique que pour le consommateur. Vecteur de développement Pour satisfaire la demande d’énergie élec- trique au moindre coût et avec une meilleure qualité de service, l’ONE a mis en œuvre une stratégie visant à renforcer son rôle de vecteur important de développement : • Sécurisation de l’approvisionnement du pays en énergie électrique; • Recherche du KWh le moins cher; • Promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique; • Accès généralisé aux services de l’électricité; • Intégration au marché régional de l’élec- tricité et renforcement des interconnexions. L’ONE maîtrise l’ensemble des métiers de l’électricité : production, transport, distribution, gestion et maintenance d’installations de production et de réseaux électriques… Il propose des solutions personnalisées à ses clients particuliers, professionnels, entreprises et collectivités locales. 

Ali Fassi Fihri, DG de l’ONE

44 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Dossier Pages 46 à 48 Croissance et investissement pendant la Transition

Conférence de la BERD à Casablanca Page 46

Table ronde sur la gestion de l’énergie Mats Karlsson, directeur du CMI Page 48 Page 47

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 45 Dossier Conférence BERD : Pour mieux comprendre le Maroc

La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et le Centre pour l’Intégration en Méditerranée (CMI) ont organisé, le 27 février à Casablanca, une journée- débat sur le thème « Favoriser la croissance et l’investissement pendant la transition». Cette rencontre a été organisée en collaboration avec la CGEM, le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) et l’Association des Femmes Chefs d’Entreprises du Maroc (AFEM).

nviron 380 participants ont pris part à cette rencontre, dont d’éminents représentants de la sphère politique et du monde des en- treprises au Maroc, en Europe centrale et orientaleE et en Turquie. L’événement est le troisième d’une série de forums de discussion que la BERD organise dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen dans le cadre de l’initiative « d’une transition à l’autre » . Lancée en 2011 par la BERD, cette initiative vise à faciliter l’échange d’expériences entre « homologues » qui participent au processus de transition dans les pays de l’Europe centrale et orientale et les pays de la partie méridio- nale et orientale du bassin méditerranéen. Dans la séance d’ouverture, le Ministre marocain de l’Économie et des Finances, , a affirmé que les défis majeurs du développement de son pays consistent en la diversification, la productivité et la res économiques de la BERD, a pour sa part déclaré: compétitivité économiques, le développement des «Beaucoup a été accompli dans le cadre de la tran- petites et moyennes entreprises (PME) pour booster sition au Maroc, mais cela ne signifie pas forcément la création d’emploi et l’amélioration de la gouver- que le travail est fini. La Transition prendra du temps, nance économique. mais les pressions sociales sont immenses. Créer des Abdelkader Amara, Ministre de l’Industrie, du opportunités de travail pour de larges couches de la Commerce et des Nouvelles technologies a déclaré, société et le faire aujourd’hui sont les principaux dé- «Nous savons que notre priorité est de créer des em- plois, spécialement pour les jeunes et nous sommes conscients que ce n’est pas une tache facile ». Beaucoup a été La Transition prendra du temps accompli dans Avec vingt ans d’expérience en matière de soutien à le cadre de la la croissance économique et de facilitation du pro- transition au cessus de transition en Europe centrale et orientale, Maroc, mais la BERD a maintenant une nouvelle mission dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerra- cela ne signifie néen consistant à soutenir le développement des éco- pas forcément nomies locales. Erick Berglof, le directeur des affai- Erick Berglof que le travail est fini

46 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Dossier Conférence de la BERD fis que le pays doit relever «. Il a également ajouté:» Nécessité d’améliorer le climat des affaires Le Maroc doit trouver un chemin pour réaliser une Etant un événement dédié à la promotion du dialo- croissance inclusive et durable. La BERD peut aider gue, les responsables représentant l’Europe de l’Est à soutenir les petites et moyennes entreprises et of- ont partagé leur expérience sur la transition dans leur frir des services municipaux, comme les stations de pays. Gordon Bajnai, l’ex-Premier ministre hon- traitement d’eau et des eaux usées à de plus larges grois, présent à cet événement, a relaté son expérien- tranches de la société ». ce: «Après 1989, nous nous attendions à un progrès Soutenir la transition continue au Maroc linéaire. Mais ça n’était pas le cas pour nous et ne le sera pas non plus pour le Maroc et le pays doit Le Centre pour l’intégration en Méditerranée (CMI), être prêt pour ça ». L’ancien vice-Premier ministre qui travaille sur l’intégration régionale et les défis serbe, Bozidar Djelic, a ajouté à ce défi la nécessité communs de développement dans la région de la d’améliorer le climat des affaires pour attirer les in- Méditerranée, développe le dialogue et l’analyse au profit des pays au Sud de la Méditerranée afin de Il est important promouvoir un développement durable et intégré. d’établir des « En accord avec les recommandations du G8 de régulations. Deauville, cette conférence vise à soutenir la tran- Sans cela, les sition continue au Maroc. De nouveaux emplois se- ront créés principalement dans les petites et moyen- investisseurs nes entreprises privées », affirme Mats Karlsson, ne viendront directeur du CMI qui ajoute : «Plus les entreprises pas

Bozidar Djelic

vestissements étrangers : «Il est important d’établir des régulations. Sans cela, les investisseurs ne vien- dront pas ». Cinq tables rondes interactives ont été organisées à l’issue de la séance d’ouverture afin de permettre aux participants de partager leurs expé- riences et discuter des différents sujets liés aux défis De nouveaux Mats Karlsson du développement. Ces discussions ont été axées sur emplois le renforcement de la croissance et la création d’em- seront créés ploi par le développement des petites et moyennes marocaines seront intégrées aux chaînes de valeur entreprises, la modernisation de la chaîne de valeur mondiales et régionales et liés aux marchés d’expor- principalement de la filière agro-alimentaire, la promotion des éner- tation, plus d’emplois de qualité seront créés. Nous dans les petites gies renouvelables, la promotion de l’innovation et sommes particulièrement intéressés à travailler avec et moyennes de la compétitivité et la promotion du rôle du capital- le Maroc sur la base d’une approche de l’économie entreprises investissement.  du savoir ». privées

Thomas Mirow : « La BERD vise à soutenir le développement du secteur financier » La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) devrait investir à moyen terme plusieurs centaines de millions d’euros par an au Maroc, a affirmé le président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Thomas Mi- row. Les engagements de la BERD dépendront des projets présentés et du climat des affai- res au Maroc, a indiqué M. Mirow dans un entretien publié dans le dernier numéro de la revue «Economie Entreprises», relevant que les réformes entreprises après le référendum consti- tutionnel et les élections législatives de novembre dernier sont «encourageantes», et que «le Maroc bénéficie d’une grande stabilité politique et d’une trajectoire économique relativement solide». M. Mirow a souligné l’importance pour la BERD d’accompagner les entrepreneurs souhaitant investir au Maroc en particulier dans les secteurs innovants et porteurs d’emplois, comme les énergies renouvelables ou agroalimentaire. La BERD vise également à soutenir le développement du secteur financier et la mobilisation du capital local et compte accompagner directement les petites et moyennes entreprises (PME), en leur fournissant des prêts ou de l’assistance technique. «Indirectement nous cherchons à nouer des partenariats avec les banques marocaines afin de mettre à leur disposition des techniques nouvelles de financement des PME et des lignes de crédit, qu’elles pourront ensuite elles-mêmes accorder aux PME», a-t-il ajouté.

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 47 Dossier Tables rondes L’avenir et la gestion durable de l’énergie

La séance d’ouverture a été suivie par des ateliers de travail qui ont permis d’engager les discussions sur des thématiques précises et de manière interactive. L’objectif étant de favoriser l’échange d’expériences entre participants. Les tables rondes, n’avaient pas d’objectifs formels, le président de chaque séance présentant le sujet de discussion, avant d’inviter les animateurs à formuler des observations préliminaires et d’ouvrir la discussion à tous les participants. A la fin de la séance, les présidents ont présenté leurs conclusions.

des deux animateurs. Moulay Abdallah réformes nécessaires. Aujourd’hui, le Ma- Alaoui prit d’abord la parole pour éclairer roc est considéré comme un pionnier en la gouverne de l’auditoire sur l’évolution la matière et la constitution d’organismes du marché marocain en rappelant quel- publics, satellites du ministère, tels que la ques dates importantes qui ont marqué le SIE, Masen ou l’Iresen le démontre secteur de l’énergie depuis une trentaine amplement. Il devenait donc impérieux de d’années. mettre les idées en pratique et de passer à En réalité, le pays n’avait pas de stratégie la réalisation des grands projets dans le So- précise et, pendant longtemps, les res- laire et l’éolien. Ce qui fut fait et le pays ponsables se sont bornés à parer au plus peut s’enorgueillir d’avoir lancé la cen- My Abdallah Alaoui, Président de la Fé- pressé afin de garantir les approvisionne- trale solaire d’Ouarzazate ou le projet de dération de l’Energie et Milko Kovachev, ments, assurer le stockage minimum et le Beni Mtahar, des fleurons dans le domaine ancien Ministre de l’Energie de la Bulgarie raffinage adéquat. Et le président Alaoui des énergies renouvelables. (Ph. à dr.) ont coprésidé la troisième table de préciser que la montée progressive des Pendant les débats, les responsables du ronde dont le thème était : « Préparer l’ave- prix avait contraint les acteurs, publics et ministère de l’Energie et des sociétés qui nir par une gestion durable de l’énergie ». privés, à bâtir une véritable architecture en dépendent, prirent, tour à tour, la parole Quels sont les outils de développement qui énergétique. Le Royaume sera ainsi l’un pour expliquer le rôle dévolu à chaque or- pourraient permettre au Maroc de mener des premiers pays à le faire, suivant en ganisme constitué et décliner sa stratégie. des réformes de libération et des proces- cela les hautes orientations et les directi- Furent notamment abordées les questions sus de dissociation et de privatisation de ves éclairées de SM le Roi Mohammed VI, relatives à la formation, l’innovation, l’in- son secteur énergétique ? Comment soute- dés son accession au Trône. Cette politi- tégration industrielle, l’efficacité énergé- nir et encourager l’industrie marocaine à que visionnaire du Souverain incitera les tique, les projets avec l’Algérie et la Tu- investir dans l’acquisition de technologies responsables et les décideurs à élaborer, en nisie, l’avenir du gaz naturel, la mise en pour améliorer l’efficacité énergétique et 2008, une stratégie nationale dans le do- œuvre des directives européennes, ou en- renforcer l’utilisation des énergies renou- maine de l’Energie. Il faut saluer ici, les core l’Agence de régulation et les possibi- velables ? Comment le Maroc peut-il met- efforts déployés par de l’équipe gouver- lités désormais offertes par les nouvelles tre en œuvre des cadres juridiques solides nementale qui pensa et mis en œuvre les lois qui régissent le secteur. afin de promouvoir le développement de ces énergies et instaurer un mécanisme de Thèmes des cinq tables rondes soutien financier transparent qui permettra Table ronde 1 : « La promotion de la Table ronde 3 : « Préparer l’avenir au pays d’atteindre ses objectifs ? Quelles croissance et de l’emploi par le déve- par une gestion durable de l’énergie». mesures sont nécessaires pour développer loppement des petites et moyennes Table ronde 4 : « Financement des un marché de l’électricité compétitif pour entreprises (PME) ». entreprises pour la compétitivité, l’in- les énergies renouvelables et remédier aux Table ronde 2 : « Moderniser la novation et l’emploi ». contraintes institutionnelles dans le but chaine de valeur de l’agro-industrie et Table ronde 5 : « Le rôle des prises de libérer le potentiel du pays en matière investir dans la sécurité alimentaire : de participation dans l’amélioration d’efficacité énergétique ? comment transformer les contraintes de l’économie sur le long terme ». Autant de questions auxquelles les partici- en opportunités ». pants ont tenté de répondre sous la houlette

48 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Opérateurs & Associés Pages 50 à 54

Le gaz, vecteur de développement ADEREE : Jumelage Maroc-UE Page 50 Page 53

Adil Lahlou, DG d’EDF-Maroc Page 52

A. Benbekhaled, DG Salam Gaz Page 51

J.P Ermenault, DG de la Lydec Page 54

J. BA-Amer DG de la Samir Page 54

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 49 Le gaz naturel, meilleur vecteur de développement du Maroc

Les avantages du gaz naturel 21% en 2008 et est attendu à 25% en 2035 importante sur le marché mondial du gaz. dans le contexte énergétique actuel par l’Agence Internationale de l’Energie Sa souplesse et la réduction des coûts de (AIE) dans son scénario intitulé « l’âge son transport ont rapproché les pays pro- Le gaz naturel est une énergie pleine de d’or du gaz ». ducteurs des pays consommateurs. Et à ce qualités intrinsèques. Ses ressources sont titre, le Maroc bénéficie d’une position pri- abondantes et accessibles et sa teneur en La réponse aux enjeux vilégiée, peu éloignée des ressources des carbone est faible. Dans un paysage mon- énergétiques du Maroc rives de la Méditerranée et du bassin at- dial où les cartes de la croissance se redis- Avec un poids de l’ordre de 5% en 2011 lantique (Afrique de l’Ouest et Amériques, tribuent vers les pays émergents comme le dans le mix énergétique marocain, le gaz dont les prometteuses liquéfactions de gaz Maroc, il est une valeur sûre, une énergie semble sous-représenté. Dans un contexte non conventionnel en provenance d’Amé- de choix vers une économie performante de croissance forte des besoins énergé- rique du Nord). et moins carbonée. tiques à venir, tant pour la production Le gaz naturel n’est plus perçu aujourd’hui Le gaz sous forme de GNL d’électricité, les besoins du raffinage ou seulement comme une énergie de transi- au bénéfice des clients l’alimentation de clients industriels ou tion ; il a les atouts pour être au XXIème domestiques, en liaison avec la croissance Ces solutions d’approvisionnement sous siècle ce que le pétrole a été au siècle der- soutenue de la population, le Maroc a be- forme de GNL, incluant les aspects tech- nier. C’est une énergie accessible à des soin d’un mix énergétique équilibré. Grâce niques et technologiques de transport par conditions économiques et techniques fa- à tous ses avantages économiques et envi- méthaniers, de regazéification et en aval vorables. Ses réserves augmentent désor- ronnementaux, GDF SUEZ considère que des réseaux de transport et de distribution, mais nettement plus vite que sa demande. le gaz naturel est la réponse la plus adaptée GDF SUEZ les promeut avec succès et Son transport, notamment sous forme de pour relever les défis énergétiques du Ma- conviction depuis plus de 50 ans mainte- gaz naturel liquéfié (GNL) est flexible, ce roc dans une perspective de long terme. nant. Avec près de 15 millions de clients qui en fait in fine une réponse idéale à la gaz dans le monde dont 10 millions en volatilité constatée des marchés énergéti- La diversification, une stratégie France, les questions de continuité d’ali- ques et à l’objectif de sécurité d’approvi- gagnante associée à la sécurité mentation et de compétitivité du gaz sionnement. d’approvisionnement sont deux enjeux majeurs que porte GDF Pour le Maroc qui mise en parallèle et de SUEZ pour le bénéfice de ses clients. Ac- manière très volontariste sur les énergies La réponse stratégique aux risques de dé- teur intégré présent sur tous les métiers et renouvelables malheureusement intermit- pendance envers un fournisseur, c’est la les maillons de la chaîne du gaz naturel, tentes, que ce soit l’hydraulique, le so- diversification des sources d’approvision- GDF SUEZ est le premier importateur de laire ou l’éolien, les centrales électriques nement. Un bon exemple est GDF SUEZ GNL en Europe où il possède et exploite utilisant le gaz naturel sont un excellent qui a pu, en accord avec les pouvoirs pu- les plus importants réseaux de transport et complément. Rapides à construire, elles blics français, développer le portefeuille de distribution. réclament peu d’investissement de capital, d’approvisionnement en gaz le plus diver- présentent des rendements optimums et sifié des sociétés gazières. Afin d’assurer Le Maroc peut tirer parti sont très flexibles à l’usage. la sécurité d’approvisionnement, cette di- d’un contexte positif versification passe par le développement La compétitivité des routes d’approvisionnement. Une so- Aujourd’hui, c’est au niveau de l’offre de environnementale du gaz lution GNL apportant de la flexibilité en gaz naturel que les changements struc- turels les plus importants se produisent, Le gaz naturel est l’un des principaux vec- plus d’un approvisionnement par gazoduc avec la multiplication des productions, teurs de la réduction des émissions de gaz en particulier sous forme de GNL. Cette à effet de serre. C’est l’hydrocarbure le disponibilité, couplée à la proximité des moins chargé en carbone. Sa combustion ressources, est un gage de compétitivité génère par exemple 50% d’émissions de pour un futur acheteur comme le Maroc. CO2 de moins que le charbon. Il n’est donc Avec un objectif d’investissement à long pas surprenant que de nombreux pays le terme, le gaz naturel dont les perspectives choisissent pour réduire leurs rejets en n’ont peut-être jamais été aussi favorables lançant des programmes de substitution du qu’aujourd’hui devrait contribuer pleine- charbon par le gaz. Tous les experts se re- ment au développement économique et à joignent pour promettre au gaz une crois- la prospérité du Royaume du Maroc et de sance forte et continue dans l’avenir : son représente un équilibre et diminuerait la sa population.  rôle dans le bouquet énergétique mondial dépendance gazière du Maroc. qui n’était que de 13% en 1960 est passé à Le GNL occupe une place de plus en plus

50 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Opérateurs & Associés Emplissage des GPL Salam Gaz : Sur la voie d’une triple certification

Avec à son actif plus de 50 ans d’expertise et de savoir faire dans le domaine de l’emplissage des GPL (Gaz de Pétrole liquéfiés), Salam Gaz a joué un rôle important dans l’introduction du gaz butane et propane au Maroc, elle est aujourd’hui le leader national de l’emplissage des GPL.

onfiante en l’avenir et désireuse d’évoluer Salam Gaz a à couvrir les besoins croissants en GPL (Gaz de Pé- dans un contexte de développement dura- joué un rôle trole liquéfiés) de la région Nord-Est du Maroc. Avec ble, Salam Gaz vient d’engager la mise en important dans un investissement global de 133 millions de MAD, place d’un système de management envi- l’introduction la nouvelle entité Salam Gaz occupe une superficie de 12 m2, et dispose d’une capacité de production ronnemental visant la certification conformément à du gaz butane C annuelle de 115 000 tonnes. la norme ISO14001 Version 2004. Ce projet s’inscrit et propane au dans le cadre d’une démarche volontaire consistant Plaçant la qualité au centre de ses préoccupations, à intégrer l’environnement dans la gestion de l’en- Maroc. Salam Gaz a obtenu depuis 2009 la certification de treprise pour répondre à des enjeux écologiques, et son système de management conformément à la nor- économiques, notamment, à travers la réduction des me ISO 9001, avec une double accréditation UKAS coûts de consommation énergétiques. et COFRAK. Une certification qui couvre l’ensem- Avec son réseau de 12 Centres Emplisseurs et son ble des processus incluant l’ensemble des Centres terminal de Nador, la société assure l’approvision- d’activité : Siège, Centres Emplisseurs et Terminal nement permanent et la logistique des GPL sur une de Nador. Par ailleurs, au vu de l’enjeu sécuritaire large région du Royaume, dans les meilleures condi- que représente l’activité des GPL, Salam Gaz a tions de qualité et de sécurité. Rappelons à l’occa- obtenu en 2011, la Certification de son Système de sion l’aspect écologique des GPL, dans la mesure Management Sécurité, conformément à la norme ou leur consommation permet d’éviter l’utilisation OSHAS 18001 version 2007. L’ensemble des sites du bois, et limite de ce fait, la problématique de la et des activités de la société à savoir la logistique, déforestation au Maroc. l’emplissage, les services associés et la commercia- lisation des Produits GPL conditionnés et vrac, sont Nouveau Centre Emplisseur couvertes par cette certification. En 2011, dans le cadre du renforcement de sa struc- La triple certification viendra couronner les efforts ture industrielle, Salam Gaz a mis en service un entrepris par les équipes managériales et exécutives nouveau Centre Emplisseur dans la région de Fés- tout au long de ses dernières, et garantira à Salam Meknes. Situé, entre Fès et Meknes (20 Km de Fès Gaz un développement parfaitement intégré et en et 35 km de Meknes), dans la commune rurale de phase avec les exigences Qualitatives, sécuritaires et Laksir, cette nouvelle entité industrielle est destinée environnementales.  Abdelkader Benbekhaled, Administrateur direc- teur général de Salam Gaz - filiale de la Samir - depuis 2002, est Ingénieur d’Etat en raffinage et pétrochimie. Auparavant, il exerça les fonc- tions de Directeur de la raffinerie de Mohammé- dia (1999) après avoir été Directeur Adjoint et Directeur de Production dans la même société. Entre 1978 et 1987, il fut successivement, chef de zone au démarrage de la nouvelle raffinerie, chef de division (Huiles), et membre du comité directeur pour le développement du raffinage.

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 51 Opérateurs & Associés Profil & Stratégie Le Maroc, une véritable vitrine du Groupe EDF

Le Groupe EDF est actif au Maroc dans le secteur énergétique, grâce à des relations fortes et anciennes avec des partenaires comme l’ONE, les Régies de distribution d’électricité et les industriels.

DF a participé ainsi à la réalisation de plu- sieurs projets au Maroc en tant qu’investis- Adil Lahlou, DG d’EDF- seur-opérateur dans les EnR (CED), dans Maroc qu’il a rejoint en l’électrification rurale (TEMASOL), et 2001, est lauréat de l’Ins- dans la distribution (Lydec). titut national Polytechni- Au-delà E que de Lorraine. Après 2 Par ailleurs, EDF apporte son expertise aux Régies du secteur de distribution concédées et non concédées (étude de ans d’études à l’ESCAM, énergétique, schémas directeurs, formation, …) et des prestations M.Lahlou a exercé des EDF Maroc d’ingénierie importantes à l’ONE, en particulier dans fonctions de responsabi- a apporté l’hydraulique avec la participation dans plusieurs lité au Palais des Fours et de Chargé d’af- son soutien grands projets (Télégestion, STEP, barrages, …). faires dans la société CITELUM. engagé au Support actif du Groupe EDF s’appuie sur EDF Maroc pour entretenir ses relations développement au Maroc depuis 15 ans des relations avec ses principaux partenaires et assurer la mise en économiques Pour accompagner les actions (production, transport, œuvre de la politique partenariale basée sur l’échan- ge, le partage et le transfert du savoir faire. franco- distribution et services) au Maroc du Groupe EDF, EDF Maroc SARL, société de droit marocain, a été Le Maroc dispose de deux ressources précieuses : le marocaines créée en 1997. vent et le soleil, des atouts qui en font une véritable Grâce à cette présence continue depuis 15 ans, EDF vitrine du Groupe EDF dans les énergies renouvela- Maroc a capitalisé une connaissance approfondie du bles et le développement durable, à travers la réalisa- secteur énergétique marocain au service du dévelop- tion de grands projets renouvelables (CED et TEMA- pement du secteur et des activités du Groupe EDF. SOL), et la participation dans plusieurs actions, avec EDF Maroc a, ainsi, participé à la réalisation de le concours notamment d’EDF Maroc : projet MED plusieurs projets d’investissement au Maroc dans la CSD (dessalement & renouvelable), projet Moulay distribution, la production renouvelable et l’accès à Bouzerktoun (électrification rurale : éolien & Die- l’énergie (Lydec, CED et TEMASOL). sel), projet du Refuge du Toubkal (électrification par EDF propose régulièrement et depuis de nombreu- une micro centrale hydroélectrique), projet MED ses années des prestations d’ingénierie au Maroc et 2010 (études sociologiques pour le développement des énergies renouvelables), l’initiative R20 (Effica- cité Energétique dans la Région de l’Oriental). Au-delà du secteur énergétique, EDF Maroc a ap- porté son soutien engagé au développement des rela- tions économiques franco-marocaines en portant des PME-PMI françaises qui souhaitent tisser des liens industriels avec ses homologues marocaines. Aussi, plusieurs actions de communication pilotées par EDF Maroc ont été menées notamment en déve- loppement durable, énergies renouvelables, dévelop- pement économique local, protection de l’environne- ment, et Mécanismes de développement propre. 

52 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Opérateurs & Associés Programme d’appui Jumelage institutionnel Maroc-Union européenne

Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’Appui au Plan d’Action Maroc/UE, Fouad Douiri Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, a lancé le Mardi 14 février 2012, le projet de jumelage institutionnel Maroc-Union européenne pour le renforcement des capacités institutionnelles et techniques et l’appui au fonctionnement de l’Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique (ADEREE).

a cérémonie de jumelage a eu lieu en pré- de 24 mois (2012-2013) est financé par un don de sence de Eneko Landaburu, Ambassadeur 1,3 million € de l’Union européenne, dans le ca- de l’Union européenne, Bruno Joubert, dre du programme d’appui à la réforme du secteur Le projet Ambassadeur de France, de Madame énergétique (PARSE) ainsi que dans le cadre de la de 24 mois SabineL Block, premier Conseiller de l’Ambassa- contribution au Plan d’Action de l’Accord d’Asso- (2012-2013) de d’Allemagne, de François Loos, président de ciation Maroc-UE et du document conjoint sur le est financé l’ADEME, et de Saïd Mouline Directeur Général Statut Avancé. Il comprend 57 activités organisées de l’ADEREE. Ce projet vise le renforcement des en 5 volets : par un don capacités institutionnelles et techniques et appuie le de 1,3 million fonctionnement de l’Agence Nationale pour le Dé- • efficacité énergétique et énergies renouvelables € de l’Union veloppement des Energies Renouvelables et de l’Ef- dans les bâtiments sociaux neufs et pour la réhabili- européenne. ficacité Energétique. tation des bâtiments existants; Il comprend Cette cérémonie a connu également la participation • efficacité énergétique dans les équipements dif- 57 activités des représentants des ministères sectoriels parte- fus dans l’habitat et le tertiaire ; organisées naires du projet, des organismes et des fédérations • efficacité énergétique et énergies renouvelables en 5 volets. professionnelles du secteur de l’énergie. Ce projet dans les PME de l’industrie et du gros tertiaire ; • efficacité énergétique et énergies renouvelables dans les régions, les collectivités locales, et les vil- les nouvelles, avec le développement d’approches intégrées; • actions transversales (stratégies et outils de poli- tique publique, formation, communication).

Dans ce cadre structuré, une cinquantaine d’experts français et allemands partageront leur expérience avec l’ADEREE et ses partenaires. Cela se fera par des missions courtes, des séminaires de formation interne et externe, des actions de communication ainsi que par quelques visites d’études et stages en France et en Allemagne. Le Jumelage mobilisera un large partenariat public et professionnel pour la réalisation des résultats attendus dans le secteur du bâtiment et des équipements diffus, l’industrie et le gros tertiaires, en plus de la contribution à la régio- nalisation avancée et le développement des outils de politique publique, formation et communication. 

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 53 Opérateurs & Associés Entreprises Contrat d’assistance Lydec : 565 MDH technique entre la d’investissements Samir et Beicip-Franlab en 2011

Jamal BA-Amer DG de la Samir Jean-Pierre Ermenault, DG de la Lydec

a Société Anonyme Marocaine de l’Industrie du ydec, société gestionnaire d’eau, d’électricité et Raffinage (SAMIR) a signé, début mars, un contrat d’assainissement de Casablanca, a réalisé en 2011 d’assistance technique avec la Société Française un résultat net de 231 millions de dirhams, indique Beicip-Franlab. la société dans un communiqué publié sur le site LeL contrat conclu pour un montant de 6 millions d’euros électroniqueL de la Bourse de Casablanca. porte sur la réalisation, durant une période de 3 ans, de Les comptes sociaux de plusieurs projets dédiés à l’amélioration de la productivité, Lydec pour l’exercice des performances opérationnelles des installations de 2011 font apparaitre au raffinage et de l’efficacité énergétique. 31 décembre un chiffre Inscrit dans le cadre du plan stratégique 2012-2016 de d’affaires de plus l’entreprise, ce contrat est le couronnement d’une étude de 5,77 milliards de de faisabilité conduite par Beicip-Franlab sur la période dirhams, en hausse de octobre 2011-janvier 2012, une étude qui a permis 1,8% par rapport d’identifier des opportunités potentielles d’amélioration à 2010. pouvant atteindre 3 dollars par baril. Pour réaliser cet L’activité de objectif, la société française déploiera sur le site de raffinage l’exercice 2011 a été de la Samir des experts qui travailleront en collaboration principalement marquée avec les équipes de la Samir qui cherche ainsi à maintenir par des ventes de fluides son outil de raffinage au niveau des standards de l’industrie en croissance de 3,7% les plus performants. La Samir a une capacité annuelle de en valeur, des charges raffinage de 8 millions de tonnes. Ses principales activités d’exploitation en sont le raffinage du pétrole brut, les huiles de base et de augmentation de 4,8% bitume, le trading et l’approvisionnement ainsi que la et un niveau record logistique et la distribution.  des investissements financés par le délégataire (565 millions de dirhams). Le Conseil d’administration de Lydec, réuni le 15 février à Casablanca, a décidé de proposer, à la prochaine Assemblée générale ordinaire, la mise en distribution d’un dividende de 23 dirhams par action. 

54 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Économie & Énergie Pages 56 à 61

Facture énergétique en hausse Page 56

Tanger Med : Terminal à hydrocarbures Réforme de la Caisse de compensation Benmoussa (CES) et l’économie verte Page 57 Pages 58-59 Page 60

A. Benkhadra, DG de l’ONHYM Page 61

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 55 Économie & Énergie Indicateurs La facture énergétique en hausse de 23,2%

La facture énergétique du Maroc s’est élevée à plus de 15,46 milliards de dirhams (1,4 milliard d’euros) au cours des deux premiers mois de l’année, soit une hausse de 23,2% par rapport à la même période de l’an dernier, indique mercredi le ministère de l’Energie. Selon le ministère, la facture énergétique est dominée par le pétrole brut et le gasoil-fuel, qui constituait 25,6% du total des importations à fin février.

Les pris du pétrole montent... montent... La flambée mondiale des prix pétroliers préoccupe fortement le gouvernement marocain. Pour réduire sa dépendance des pro- duits pétroliers, le Maroc déploie des efforts considérables en développant d'autres sources d'énergie comme le solaire et l'éo- lien, avec l'aide de la Banque mondiale et de l'Union européenne notamment. La Banque mondiale a annoncé en novembre 2011 avoir approuvé des prêts d'un montant de 297 millions de dollars destinés à aider le Maroc à financer le projet d'une importante centrale solaire à Ouarzazate (sud). Pour sa part, l'UE a annon- cé en janvier dernier un don de 37 millions d'euros notamment pour le soutien de cette centrale. Les projets d'énergies éolienne et solaire devront permettre de faire passer la part des énergies renouvelables dans la puissance électrique installée totale à 42% à l'horizon 2020 contre 32% actuellement. Importation de produits énergétiques : + 8,8% Les échanges commerciaux du Maroc avec l’étranger ont atteint près de 137,58 milliards de dirhams (MMDH) à fin mars 2012, contre environ 128,21 MMDH durant la même période de l’an précédent, soit une hausse de 7,3%, selon l’Office des changes. Cette progression est imputable aux importations exprimées, prin- cipalement les produits énergétiques, qui se sont situées autour de 93,22 MMDH contre 85,68 MMDH, affichant une progression de 8,8%. Quant aux exportations des marchandises exprimées, elles ont atteint plus de 44,36 milliards de dirhams (MMDH) à fin mars 2012, soit une hausse de 4,3%. Les exportations des phospha- tes ont progressé, quant à elles, de 20% alors que ses dérivés se sont inscrits en repli de 3,7%. Par groupement d’utilisation, l’Of- fice des changes relève une hausse des exportations des produits bruts (+3,1%), des produits finis d’équipement (+10%) et des produits finis de consommation (+5,9%). La même source fait ressortir, toutefois, une baisse des exportations des demi-produits (-1,2%) de l’alimentation, boissons et tabac (-16,1%) et de l’or industriel (-49,2%). Suite à ces indicateurs, le solde commercial s’est aggravé de 13,2% à fin mars (-48,86 MMDH contre-43,15 MMDH). Pour ce qui est du taux de couverture, il a atteint 47,6% contre 49,6% à fin mars 2011.

56 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Économie & Énergie Tanger Med Terminal à hydrocarbures de portée stratégique

Le terminal à hydrocarbures de la plateforme portuaire Tanger Med, une infrastructure d’envergure qui dote le Royaume d’un grand portail pétrolier sur le Détroit de Gibraltar, a été inauguré le 10 février 2012.

a cérémonie d'inauguration de ce termi- nal, qui a nécessité un investissement de Convention HTT/TMSA 1,6 milliard de DH, dont 1,5 milliard à la Le 8 novembre 2006, un consortium s’est Un investiss- charge du concessionnaire, la société Ho- vu confier par TMSA la conception, lefi- ement de 1,6 rizon Tangiers Ter- nancement, la réalisation, l’exploitation et la milliard de DH, L maintenance du terminal à hydrocarbures minals (HTT), a été dont 1,5 milliard de Tanger Med. présidée par M.M à la charge Aziz Rebbah, minis- Actionnaires • Horizon Terminals Ltd (HTL) • Independent du concess- tre de l'Equipement ionnaire, la et du transport, Fouad Petroleum Group (IPG) • Afriquia SMDC société Horizon Douiri, ministre de Prestataires l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, • Litwin • Buzzichelli • Spie Maroc • EMT Tangiers Abdelkader Aâmara, ministre de l'Industrie, du com- Terminals (HTT) merce et des nouvelles technologies et , ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance. Grande capacité de stockage Dans une déclaration à la presse, M. Douiri a souligné l'importance de cette grande infrastructure portuaire, particulièrement sa capacité de stockage de plus de 500.000 m3 de produits pétroliers, l'importance de l'investissement et le partenariat à l'origine du projet entre un groupe marocain et deux autres partenaires du Koweït et des Emirats Arabes Unis, notant que des entreprises marocaines ont contribué à la mise en oeuvre du projet, dans le respect des délais et sans le moindre accident de travail. Les missions de la plateforme Ce terminal, qui revêt un intérêt stratégique pour le Maroc, permettra d'améliorer la capacité de stockage des hydrocarbures, un élément essentiel pour garan- tir la sécurité d'approvisionnement du marché natio- nal, a indiqué le ministre. Selon lui, cette plateforme aura aussi pour missions d'approvisionner les navires passant par le Détroit de Gibraltar et d'effectuer des opérations de trading, c'est-à-dire d'import-export de produits d'hydrocarbures en fonction des besoins et fluctuations du marché. Plateforme portuaire Tanger Med

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 57 Économie & Énergie Atelier Caisse de compensation L’inévitable réforme

Par Nadia El Ahmar

De l’avis même des décideurs, la réforme de la Caisse de compensation est devenue une nécessité, dans un contexte marqué par l’aggravation du déficit budgétaire mais aussi dans le souci de la réorienter vers la réalisation de plus d’équité sociale.

En déviant l existe une quasi-unanimité autour de cette (MMDH) depuis 2002. fortement réforme tant chez les officiels, les partenaires Lors de l’exercice précédent, la charge de la com- de ses sociaux que les experts. Car, en dépit de l’évo- pensation a environné 51 MMDH, s’approchant orientations, lution erratique des sommes injectées au cours d’une manière non hasardeuse du déficit réalisé au le présent desI dernières années, le système de compensation, cours de la même année qui s’est établi à 56 MMDH. tel que pratiqué actuellement, a montré ses limites et Par conséquent, une forte relation de cause à effet système de n’a que marginalement répondu à la mission de filet se dresse clairement entre le déficit budgétaire et la compensation social, face à la flambée des coûts de l’énergie et le compensation, prise comme première cause de son subventionne renchérissement des prix. creusement. les classes En déviant fortement de ses orientations, le présent Par ailleurs, la réforme de la caisse de compensa- aisées au système de compensation subventionne les classes tion constitue un énorme manque à gagner pour le détriment aisées au détriment des couches les plus défavori- PIB marocain. Représentant 6,1% du PIB en 2011, des couches sées, soit 20% des classes riches bénéficient de 75% la caisse absorbe une grande partie des ressources les plus des subventions, tandis que 20% des couches dé- étatiques qui peuvent servir au financement de pro- défavorisées favorisées ne profitent que de 1% d’aide, selon des jets d’investissements, catalyseurs de grande valeur statistiques avancées par El Hassane Bousselmame, ajoutée et d’emplois, d’où l’impératif d’établir un Directeur de la Concurrence et des Prix lors d’une plafond aux dites charges, soit 3% du PIB, selon le présentation récemment sur la réforme du système de gouvernement marocain. compensation. Aubaine ou gangrène? Des chiffres révélateurs La Restructuration des secteurs subventionnés s’im- Durant les 5 dernières années, la caisse de compensa- pose ainsi en force comme un premier pas vers une tion a su maintenir le taux d’inflation sous la barre de caisse aussi efficace qu’efficiente. Cette approche 2%, un constat certes favorable mais qui a dû englou- implique ainsi une synchronisation avec les interve- tir une enveloppe lourde de 150 milliards de Dirhams nants des secteurs concernés. Le ministre délégué chargé du Budget, qualifie ainsi d’ insupportables les charges de la compensation, ajoutant que la caisse engendre un essoufflement du budget de l’Etat, qui se trouve dans l’incapacité de soutenir davantage une charge dépensant les 50 MMDH, appelant par la même occasion, les diffé- rents agents économiques à une collaboration pour l’instauration de la bonne gouvernance. En guise d’orientation générale de la caisse, le minis- tre délégué chargé des affaires générales et de la gou-

58 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Économie & Énergie Atelier vernance, Mohamed Najib Boulif a souligné l’obli- Il a exprimé la nécessaire révision des mesures fisca- gation de couper court avec tout type d’économie de les nationales, qualifiée de non équitables. rente , en précisant que la nouvelle réforme doit être M. Bouzahzah a également estimé que la subvention axée sur une vue d’ensemble mettant à profit des ac- des produits énergétiques n’encourage pas seule- teurs économiques consommateurs ou participant à ment la création d’externalités négatives, telle que la chaîne de production, dans l’objectif d’améliorer la pollution, mais entraine également une balance la productivité et la rentabilité tout en préservant la commerciale déficitaire, ébranlée par le soutien des paix sociale. produits étrangers. Afin d’épargner les conséquences qui peuvent dé- Najib Pour sa part, l’Office National Interprofessionnel des couler d’un saut suicidaire et qui peuvent secouer les Benamour, Céréales et des Légumineuses juge difficile de main- équilibres socio-économiques du pays, le ministre de tenir le prix du pain stable, dans un contexte d’équili- directeur de la gouvernance soutient fortement un scénario gra- bre fragile du marché, préconisant ainsi une adoption duel, basé sur la libéralisation progressive des prix. la caisse de progressive d’un programme de réformes, s’étalant Il encourage également des actions de création de compensation sur plusieurs années. fonds similaires à celui de la compensation afin d’al- estime Quant au Groupement des Pétroliers au Maroc, il léger le fardeau étatique en matière de charges, tout nécessaire juge que la compensation introduit des dysfonction- en renforçant un minimum de bien-être social. de conserver nements qui doivent être revus dans l’immédiat, ap- Pour la CGEM (Confédération générale des entre- la subvention pelant à une réforme de ciblage avec exactitude, qui prises au Maroc), le système de compensation, dont octroyée fera parvenir la subvention aux personnes les plus l’urgence de la réforme fait l’unanimité, devrait se aux produits démunies. réaliser autour d’un double plan, à savoir un ré-engi- de première neering du système de compensation avec, en trame nécessité de fond, un ciblage optimal des catégories éligibles (les pauvres et les vulnérables). Il s’agit aussi, selon le patronat marocain, de la redéfi- nition de la politique sociale sur une base conjuguant protection contre les insécurités et les vulnérabilités, d’une part, et le renforcement par l’investissement social des capacités des populations défavorisées, d’autre part. M. Mohamed Bouzahzah, professeur d’économie à Le directeur de la caisse de compensation, Najib l’Université Mohammed V-Souissi de Rabat, stipule, Benamour, estime, quant à lui, nécessaire de conser- quant à lui, qu’une réforme graduelle en profondeur ver la subvention octroyée aux produits de première de la caisse de compensation (s’étalant sur 5 ans nécessité notamment le sucre, le blé et le gaz, afin de jusqu’à 10 ans) devrait porter sur la suppression pro- préserver le pouvoir d’achat du citoyen.Il a recom- gressive des subventions allouées aux produits éner- mandé par la même occasion un système de traite- gétiques, en premier lieu, et qui seront compensées ment des dossiers électroniques des bénéficiaires afin par des réformes fiscales plus rigoureuses, notam- de réduire la durée de traitement tout en garantissant ment la baisse de la TVA. la transparence et l’équité de l’action. 

Najib Boulif : « Une approche participative » La réforme du système de compensation est un chantier national dont la réussite requiert la conjugaison des efforts de l’ensemble des acteurs, a déclaré, le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Najib Boulif. S’exprimant à l’ouverture de l’atelier sur «la réforme du système de compensa- tion», organisé par le ministère en collaboration avec les départements concer- nés et des acteurs économiques et institutionnels, M. Boulif a indiqué que son département adopte une approche participative visant à impliquer tous les intervenants dans la concrétisation de cette réforme, et à engager une réflexion collective pour remédier aux dysfonctionnements du système de compensation. Parmi ces dysfonctionnements, le ministre cite la généralisation de la politique de soutien des prix à toutes les catégories sociales, censée bénéficier aux seules populations démunies ou à revenus limités. D’autres faiblesses se rapportent, selonle ministre, à la dépendance aux marchés étrangers pour les matières premières, au gaspillage et à la remise sur le marché des produits subventionnés, strictement destinés à la consommation domestique.

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 59 Économie & Énergie Benmoussa Economie verte : « Une occasion historique pour renforcer la compétitivité à l’export »

«Nous considérons que le passage vers une économie verte est une grande opportunité de développement d’un savoir-faire industriel dans les technologies vertes permettant ainsi de structurer et de fédérer l’ensemble des efforts déployés à ce jour dans la vision du développement durable», a déclaré M. Benmoussa dans un entretien accordé, mi-avril, à la MAP.

e passage à une économie verte constitue une grande partie par le développement d’une politique occasion historique pour positionner le Ma- industrielle claire et d’un plan d’anticipation des be- roc dans des secteurs industriels nouveaux et soins en compétences et d’expertise dans les nouvelles renforcer sa compétitivité par la création de technologies vertes. championsL nationaux à l’export dans les filières tech- M. Benmoussa relève toutefois que les investissements nologiques vertes, a indiqué le président du Conseil verts souffrent de l’insuffisance des investissements économique et social (CES), Chakib Benmoussa. privés du fait de la faible attractivité de ces secteurs et Ce modèle économique permettra d’intégrer d’une d’un dispositif réglementaire incomplet et non effectif manière irréversible les exigences environnementales en matière d’environnement. et sociales dans l’ensemble des maillons des secteurs Les investis- Dans l’optique d’encourager le secteur privé national économiques ainsi que de contribuer à assurer une sements verts et international à investir dans la filière des énergies croissance durable qui préservera les intérêts des géné- souffrent de renouvelables, le CES recommande de définir et com- rations futures, a-t-il poursuivi. l’insuffisance muniquer aux investisseurs les zones de développe- «Les initiatives importantes lancées à ce jour dans les ment des énergies éoliennes (ZDE), les conditions tari- différents secteurs économiques, en particulier dans la des investis- faires de vente et de commercialisation de l’électricité stratégie de mobilisation des ressources hydriques, la sements issue des énergies éoliennes, solaires et de la biomasse, préservation de l’environnement et des forêts et le dé- privés du fait selon les différentes gammes de puissances ( 2MW, et veloppement des énergies renouvelables, contribueront de la faible < 2MW). sans doute à la réduction des importations des énergies attractivité de Il préconise aussi de renforcer les mécanismes de fi- fossiles, la rationalisation de la consommation d’éner- ces secteurs et nancement public-privé via des formules avantageuses gie, la préservation des ressources hydriques et l’atté- d’un dispositif pour le «verdissement» des différents secteurs éco- nuation de la dégradation des écosystèmes naturels du nomiques, avec un intérêt particulier pour le segment pays», a estimé le président du CES. réglementaire PME-PMI et TPE. L’analyse par le Conseil des retombées socio-économi- incomplet et Les banques ont aussi un rôle important à jouer pour ques et environnementales des programmes nationaux non effectif soutenir les PME-PMI et TPE nationales via le déve- montre que les quatre secteurs (énergies renouvelables, en matière loppement de produits financiers dédiés aux projets efficacité énergétique, assainissement et épuration des d’environ- d’énergies renouvelables pour soutenir la dynamique rejets liquides ainsi que la gestion des déchets solides nement. lancée par l’Etat, avec l’intégration de l’évaluation des ménagers) recèlent un potentiel important de création risques environnementaux et sociaux dans les procé- de richesses et d’emplois, a-t-il expliqué. dures d’octroi des crédits. Il a, en outre, affirmé que ces secteurs contribueront à Vu que la concrétisation du potentiel d’emplois du la réduction des effets négatifs sur l’environnement et secteur des énergies renouvelables (estimé à plus de sur le social notamment dans les régions défavorisées. 23.000 emplois à l’horizon 2025) est conditionnée par Quant aux investissements projetés dans ces quatre un niveau important d’intégration des diverses filières secteurs analysés, ils vont dépasser les 200 Milliards industrielle, M. Benmoussa plaide pour la déclinaison de DH avec un potentiel identifié de création d’em- du programme d’intégration des filières de l’éolien, du plois de plus de 90.000 postes à l’horizon 2020, a-t-il photovoltaïque, du solaire thermique à concentration ajouté, en estimant que la concrétisation de ces oppor- (CSP) et de la biomasse dans la politique industrielle tunités économiques et sociales est conditionnée en au niveau national et régional.

60 | Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 Économie & Énergie 2000 et 2011 La superficie du domaine minier a augmenté de 374%

La superficie couverte par le domaine minier a progressé à fin décembre 2011 à plus de 447.448 Km2, en hausse de 374% par rapport à 2000, a affirmé la directrice générale de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM), Amina Benkhadra.

ette augmentation de la superficie en pros- Le nombre pection montre l’intérêt croissant que por- de puits tent les compagnies pétrolières à l’explo- d’exploration ration du sous-sol marocain. forés jusqu’à ce CLe nombre des sociétés pétrolières internationales a jour reste faible plus que doublé entre 2000 et 2011, passant de 11 à en comparaison 27 compagnies, a-t-elle fait savoir, ajoutant que l’on compte aujourd’hui au Maroc 115 permis de recher- aux standards che dont 61 maritimes, 8 autorisations de reconnais- internationaux sance et 10 concessions. Mme Benkhadra a également fait état de la réalisa- Pour illustrer le coût d’exploration pétrolière, Mme tion de 51 forages d’exploration dont 43 en onshore Benkhadra a fait observer que le forage d’un puits ayant permis de produire des accumulations modes- d’une profondeur d’environ 3.500 mètres en onshore tes de gaz biogénique dans les bassins du Gharb et de peut coûter jusqu’à 150 millions de dirhams (MDH), déceler des indices prometteurs dans les Hauts Pla- contre 700 millions de dirhams pour un puits en offs- teaux, a précisé l’ancienne ministre de l’Energie, des hore. Mme Benkhadra qui a fait part de la détermina- mines, de l’eau et de l’environnement. tion de l’ONHYM d’accroitre davantage les activités Pour ce qui est des huit forages réalisés en offshore de forage en attirant d’autres investisseurs de l’indus- dont 4 effectués à des profondeurs d’eau supérieures trie pétrolière, a indiqué que de nouveaux accords ont à 2.000 mètres, ils ont confirmé la viabilité des sys- été parachevés et signés alors que des négociations tèmes pétroliers , a ajouté Mme Benkhadra, notant sont en cours avec des partenaires potentiels.  que cela valorise davantage le potentiel pétrolier des bassins maritimes. Le puits réalisé en 2009 par la compagnie espagnole Le Maroc croit en ses chances Repsol sur les permis offshore Tanger-Larache a mis Interrogée par l’agence MAP, Amina Benkhadra, directrice de l’Office en évidence une accumulation significative de gaz national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), a indiqué début biogénique a-t-elle poursuivi. mars que les quelques forages réduits en nombre, faits sur de larges La directrice de l’ONHYM a souligné, en outre, aires de prospection Onshore et Offshore, ont conclu à l’existence d’un que le nombre de puits d’exploration forés jusqu’à fort potentiel pétrolier et gazier, par la découverte de roches prolifiques ce jour reste faible en comparaison aux standards pour la génération des hydrocarbures, mettant ainsi en relief la fiabilité internationaux, avec une densité de forages de 0,04 de ces systèmes. Les bassins sédimentaires marocains sont diversifiés, puits/100Km2 contre une moyenne à l’échelle mon- poursuit Amina Benkhadra, relevant la variété de leurs objectifs pétro- diale de 10 puits/Km2. liers, révélée par les campagnes sismiques exécutées par l’ONHYM et ses contractuels. Les premières découvertes intéressantes ont été réa- Seulement 309 puits d’exploration sont forés dont lisées dernièrement en Onshore du bassin du Gharb et en Offshore de 34 sur 3.500 km du littoral, les deux tiers des fora- Tanger-Larache. La société irlandaise CircleOil a réussi des découver- ges étant réalisés dans les bassins du Gharb-prérif tes moyennes de gaz dans le bassin du Gharb. Les exploitations com- et Essaouira, a-t-elle précisé, notant que cette sous- merciales des ces gisements sont en cours, de même pour les débuts exploration s’explique par les coûts exorbitants des de découvertes effectuées par la société espagnole Repsol YPF dans opérations de forages qui varient selon la situation l’offshore au large de la zone Tanger - Larache, informant sur les poten- géographique, la complexité de la géologie et la pro- tialités plus qu’encourageantes de l’offshore atlantique marocain. fondeur des puits.

Energie & Stratégie Mars / Avril 2012 | 61 Médias & Publications  %V"WSJM &DPOPNJF ±² "gĨÐgċĖû™Æ µ1™ªĖċĖûċ™û̼ÐgÆ̚ċ¹gм™û‚ØÐāċ¼ċĖ™ ĖÐgċØĖċéØĖûƙ6gû؂¶

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