SITE CLASSÉ - SITE INSCRIT SITES PROTÉGÉS DE LA HAUTE-VIENNE

Vallée de l' et cimetière du Chalard

Commune: LE CHALARD

Site classé (cimetière) par Arrêté ministériel du: 20 février 1932 2 Superficie: env.500 m

Site inscrit par Arrêté ministériel du: 5 décembre 1944 Superficie: 42 ha

Situation: 9 km au nord-ouest e site du Chalard comprend une Le site bâti concerne la partie ancienne du de St-Yrieix-la-Perche Lportion de la vallée de l’Isle aux gorges bourg du Chalard positionnée sur un 43 km au sud étroites et un éperon rocheux sur lequel interfluve qui se resserre progressivement de Limoges sont implantés une église fortifiée, un prieuré vers l’ouest pour devenir un éperon en et un village. Riche des traces d’une grande partie boisé marqué au sud par la occupation très ancienne, il s’inscrit dans un vallée de l’Isle et portant trois édifices paysage vallonné, où alternent des bois sur majeurs : l’église, le cimetière et l’ancien les versants abrupts et des prairies bocagères prieuré. L’église marque l’extrémité de la maintenant des espaces ouverts et de silhouette bâtie du village et constitue le remarquables vues. Le cimetière médiéval point focal du site. attenant à l’église avait été classé au titre des Le village ancien du Chalard se développe au sites en 1932. Une extension de la sud-ouest de la D 901 le long d’une rue protection par un site inscrit a concerné la droite resserrée par un bâti dense et aligné, vallée de l’Isle et le promontoire du prieuré pour aboutir à l’ancien prieuré. Les en 1944. demeures, souvent hautes d’un étage et couvertes en tuiles plates, présentent des Le lieu tient son nom de « chaslar », château toitures à quatre pans soulignant la fort, lieu fortifié. La présence d’une place proximité du Périgord. Deux bâtiments forte très ancienne peut notamment retiennent particulièrement l’attention : un s’expliquer par la nécessité de contrôler logis avec tourelles et échauguettes dit l’exploitation des mines d’or à Sirèges et à l’Abbaie (ou la Baille), et une maison Port, hameaux voisins où l’on extrayait le gothique, avec porte et fenêtres en ogive et métal précieux il y a près de 2000 ans. Sur les baies géminées à l’étage, dite Maison des ruines d’un premier monastère, fondé en Anglais. 801, saint Geoffroy s’établit en 1089 et éleva L’ensemble du village est de grande qualité une première église dédiée à notre Dame, architecturale ; il raconte l’histoire du site, par achevée en 1100. Il mourut le 6 octobre les remplois de modillons sur les façades et 1125 et fut enterré dans l’église où l’on voit par la présence des aubépines très encore son tombeau. une châsse limousine anciennes.L’église fut édifiée vers le milieu en émail champlevé du XIIIe siècle renferme du XIIe siècle. Elle présente une abside ses reliques. pentagonale et deux absidioles latérales

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Le cimetière au nord-est de l’église s’étend Deux vallons secondaires couverts de sur une terrasse soutenue par de hauts murs prairies bocagères bordent l’éperon rocheux en pierre et renferme une quarantaine de du Chalard. Côté est, des prairies dévalent sépultures médiévales : des pierres tombales rapidement les pentes au profil concave. en bâtière et des dalles de pierres gravées. Côté ouest, en limite du site actuel, un Dans l’axe du portillon d’entrée du cimetière, second vallon présente un profil plus doux un oratoire a été bâti en réutilisant des avec un petit promontoire où s’est implantée pierres tombales et deux gisants en l’ancienne forge. Cet espace ouvert et serpentine antérieurs au XIe siècle. verdoyant ménage un espace nécessaire pour apprécier la silhouette de l’éperon bâti. Le paysage de la vallée de l’Isle se révèle plus discrètement que celui du Chalard. La rivière, qui décrit de grands méandres, est peu visible de loin. à l’est du site, la vallée est dessinée en rive gauche par un coteau boisé assez pentu, tandis que des prairies alluviales s’étendent en rive droite. à l’ouest, à l’approche du Chalard, les versants se resserrent et forment des gorges encaissées d’une cinquantaine de

La Maison des Anglais mètres au cœur d’un paysage boisé. Au sud du site, la vallée de l’Isle est enjambée par un pont médiéval qui comporte trois arches en circulaires, s’ouvrant sur un transept dont la arc brisé et deux avant-becs très saillants. Il croisée en forme de coupole supporte un permet d’accéder à la tour d’Estivaux. clocher carré percé sur chacune de ses faces L’ancienne tour, vestige d’un château datant de trois baies en plein cintre. En face du du XVe siècle, fut en partie détruite en 1793. chœur, un mur ferme l’espace qui aurait dû Au XVIe siècle, le château était la résidence conduire à la nef dont des fouilles d’Antoine Chapelle, célèbre maître de forges archéologiques ont confirmé l’existence ou qui mit en valeur les mines de fer et les forges au moins son ébauche, et révélé des du Chalard sur les bords de l’Isle. Ces vestiges sépultures des XIIIe et XIVe siècles. Le sol du sont caractéristiques d’une seigneurie transept portant des dalles funéraires contrôlant le passage sur la rivière. surmonte une crypte pré-romane.

Des fortifications ont été ajoutées à l’église Vestiges de la tour d'Estivaux au XVe siècle. On peut encore voir, sur les murs extérieurs, des consoles sculptées et des modillons qui supportaient un chemin de ronde entourant l’édifice. Reprenant la position défensive de haute forteresse retranchée sur un éperon rocheux, l’église est très présente dans le site. Elle se dévoile de manière plus intime depuis le chemin ombragé de grands arbres qui accompagne sa terrasse.

L’ancien prieuré et le cloître subsistent en partie à l’ouest de l’église. Ce prieuré, suivant la règle de saint Augustin, fut fondé au XIIe siècle par saint Geoffroy, en même temps que l’église. Il conserve la salle capitulaire datant de la fin du XIIe - début du XIIIe siècle, voûtée d’arêtes et abritant la pierre tombale des seigneurs de Lastours. Le cloître était adossé au bras du transept méridional de l’église. En contrebas, des terrasses plantées de buis séculaires accompagnent le site.

L'Isle aux abords du pont médiéval

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