Lvdi Jerome Menez 2016Fr Cc.Pdf
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MÉNEZ ÉDITION 6 rue Henri Poincaré 92110 CLICHY [email protected] Blog du livre : lvdi.wordpress.com Jérôme Ménez Essai sur l’inconséquence “made in France” et sur le conditionnement des esprits grégaires face à la guerre de l’information La Valse des Irresponsables Table des Matières Avant-propos 11 Chap. I. Ici, maintenant… (et un peu avant aussi) 21 Chap. II. L’incendie de la dette 57 Chap. III. Empires et vassaux 73 Chap. IV. Géostratégie, ou la course à l’ignorance 113 Chap. V. Psychanalyse du réflexe de crédulité 209 Chap. VI. Douces illusions 243 Chap. VII. Abandon de la souveraineté populaire 259 Chap. VIII. La valse des irresponsables 279 Chap. IX. Questions pour du beurre 309 Chap. X. État des lieux 325 Bibliographie 339 Filmographie 349 Les Petits Textes de Mana 355 La Valse des Irresponsables “Pas de liberté, sans responsabilité ; pas de confiance, sans fiabilité ; pas de droit, sans devoir.” Alain Peyrefitte Avant-Propos 11 La Valse des Irresponsables “Je suis les liens que je tisse.” Albert Jacquard Valse : nom féminin Danse de salon standardisée, à 3 temps, avec une légère accentuation sur le premier, exécutée par couple et en tournant ; air sur lequel elle se danse. Familier. Changement fréquent de personnes dans une même fonction, à un même poste : La valse des ministres. Irresponsable : adjectif et nom Qui n’est pas capable de répondre de ses actes, de sa conduite. Qui agit avec une légèreté coupable. Quand on n’est personne, on ne prend pas le risque d’être Charlie ou de ne pas être Charlie. On essaie d’écouter les autres car on n’apprend rien en parlant, on ne fait que répéter des faits déjà connus. On essaie aussi de garder son libre arbitre, donc on évite de s’encarter dans un parti et on ne vote pas systématiquement pour élire des portraits sur des affiches, pour élire des représentants qu’on ne connait pas personnellement. On a parfois des points de vue métapolitiques qu’il faut expliquer dans le détail tant les rails de la vie semblent rigides chez certains. Le simulacre de politique-people qui nous inonde au quotidien ne laisse plus grand place à l’écoute. Mais qu’est-ce qui pousse la société civile à progressivement sortir de son mutisme ? Quand des employés du système, des actifs du quotidien (métro- boulot-dodo), se retrouvent naturellement, et un peu malgré leur volonté, pris dans un courant métapolitique d’éveil et de dénonciation publique des impostures médiatiques, cela dénote un fonctionnement purement sympto- matique d’une société française qui va mal. Il devient de plus en plus difficile au système d’empêcher de jeunes auteurs issus du monde professionnel de sortir de leur mutisme, de laisser le champ libre à l’expression de leur intégrité morale, de dire clairement ce qui ne va pas. Absolument rien ne me prédisposait un jour à écrire un livre. Avant Propos J’ai seulement souvenir d’avoir toujours été curieux. Mais alors qu’est-ce qui cloche ? Comment en est-on arrivé à cette situation étrange ? Quel est le niveau de l’analyse critique aujourd’hui ? Que révèle une époque où les travailleurs de la classe moyenne deviennent contestataires ? Ici et maintenant, en France, est-on obligé de prendre parti pour tout ? Pour le sionisme ? Pour l’antisionisme ? Faut-il absolument regarder tout le temps où les projecteurs du show-biz nous suggèrent, de façon souvent insistante pour ne pas dire caricaturale ? J’ai personnellement pris l’habitude de me méfier de la multiplication moderne des mots en “isme” car ces der- niers nous servent à éviter toute approche un peu subtile des concepts. Ils facilitent la caricature du réel et le recours au prêt-à-penser idéologique ou dogmatique, souvent peu scrupuleux de toucher à une quelconque vérité. A-t-on le droit aujourd’hui d’être athée, d’apprécier Descartes et son Discours de la méthode sans pour autant être un féroce anticlérical ? Faire pri- mer ses propres capacités intellectuelles pour décider de son propre avenir, ça peut même devenir intéressant… plutôt que de suivre le chemin tracer par un autre, un gourou, un livre sacré, un prophète se proclamant messager du divin. Mais peut-on aussi reconnaître les influences catholiques et monar- chiques de l’Histoire de France, sans être taxé d’intégriste catholique ou de monarchiste ? La raison semble un peu en berne ces derniers siècles… En regardant brièvement dans nos rétros, c’est au cours de cette his- toire millénaire étroitement liée au catholicisme1 que le royaume de France a connu le luxe, la gloire, la domination militaire mais aussi philosophique et artistique de l’Europe. Son aura et ses conquêtes lui ont permis, en d’autres temps, d’accéder au statut d’Empire de France, craint de ses voisins euro- péens. Ca c’était avant et par souci de cohérence de mon propos et compte- tenu du merdier dans lequel nous sommes fourrés fin 2015, je ne ferai la guerre ni aux catholiques, ni aux monarchistes, ni aux souverainistes, quelles que soient leurs revendications politiques. Il serait de mauvais goût de cri- tiquer une époque de faste et de rayonnement international qui a définitive- ment foutu le camp. A quoi bon brocarder avec une telle véhémence les religions sur la place publique ? Il semble loin le pré gardé intime, circonscrit à la vie privée, de 1 Qu’il existe ou non une corrélation avec le culte d’Isis et d’Horus chez les Egyptiens… l’homme de foi. Pas de doute, il reste des progrès à réaliser par l’humain sur le terrain de la spiritualité, du fait religieux et du symbolisme1. Au quotidien, nos domaines professionnels sont tous différents et nous portent à nous perfectionner dans un domaine plus qu’un autre. Pourtant, les événements ont tendance à s’accumuler dans les poubelles de l’Histoire ces dix dernières années. Nous sommes quasiment contraints de nous retrousser les manches un peu par la force des choses. Essor de Sarkozy en 2005, vente de 600 tonnes d’or français, déni intégral de l’avis de la population depuis février 20082, désastre boursier de septembre 2008, simulacre d’alternance politique, mensonges médiatiques sur commande : on devient vite forcé de s’intéresser à la sociologie, la géopolitique, l’économie, la finance et ses casi- nos pour drogués compulsifs à l’appât du gain que représentent les bourses internationales. A nous les turboputs, les ETF, les CDO/CDS, le Trading à Haute Fréquence (THF), le shadow banking, les taux d’intérêts et la création monétaire ! Il faut même se faire violence tellement les scandales sont nombreux, et pourtant si loin de nos domaines de compétences habituels (de Bisounours bien dociles). Ce livre n’a pas été écrit suivant une approche académique, loin de là. Je ne maîtrise ni les méthodes, ni le langage du sérail. Vous le consta- terez, ce sera davantage une évolution à tâtons et dans le noir pour tenter de trouver la bougie la plus proche. Nous gagnerons finalement en vision globale ce que nous perdrons en académisme. La tâche du citoyen n’est pas aisée aujourd’hui : il doit s’intéresser à tout et vite. Ses libertés prennent le large, sa dette grimpe, son salaire baisse avec l’augmentation des charges salariales : une quasi-obligation morale de s’inté- resser activement à des sujets qui ne font nullement partie de sa formation initiale. Sinon il devra dégainer du porte-monnaie, comme le veut la pratique. Aussi, par pur respect pour le futur de leurs enfants, des pères et mères de famille commencent à jeter un oeil sur les quelques camés de l’appât du gain qui ruinent progressivement et méthodiquement les économies des pays soumis aux chaînes de la dette. Quand les cours des denrées alimentaires 1 Peut-on encore évoquer le mot symbolisme aujourd’hui sans être immédiatement taxé de franginisme au GODF ? 2 Ratification du Traité “simplifié” de Lisbonne par voie parlementaire le 14 février 2008, soulignant implicitement un moratoire durable sur les référendums en France. En 2005, les Français avaient voté contre à 55%. 15 sont manipulés artificiellement par les grandes banques telles Goldman Sachs ou JP Morgan Chase, la confiance commence à chanceler. Sinon, on a aussi le choix “Candy Crush” d’une irresponsabilité ludique, passive et molle. Le choix des discussions stériles devant la machine à café en attendant l’homme ou la femme providentiel(le)… Même en plaçant les faits dans le contexte d’une histoire longue, l’ana- lyse de notre actualité nous montre bien que de fausses rumeurs diffusées sur Internet1 il y a quelques années, sont devenues au fil du temps de vraies lois de la République, limitant les ardeurs de notre quotidien, au gré des vents législatifs liberticides. Je pense particulièrement aux secteurs des loisirs, de l’automobile et des moyens de paiement. Prenons un seul exemple, mais prenons le bon. En rackettant toujours davantage les automobilistes (radars, assurance, stationnements payants, pri- vatisation des péages, hypertaxation des carburants, contrôle technique, siège bébé, triangle, gilet…) depuis quelques décennies, l’État a engagé tout un secteur de l’industrie et de la consommation sur la voie du boycott intégral. Pourquoi les équipementiers et grandes enseignes de l’industrie automo- bile ne représentent-ils pas un contre-pouvoir plus influent et plus déterminé autour de la table des négociations ? Certes, boycotter tout type de véhicule polluant est bénéfique pour l’en- vironnement. Mais pour les professionnels contraints d’en utiliser un, les pressions financières sont désormais permanentes au point d’engendrer un stress palpable au volant. Qui ne s’est pas pris de PV parce qu’il roulait à 55 ou 56 km/h en ville au lieu de 50 ? Que l’on n’essaie pas de nous faire croire que l’État fait quoi que ce soit pour relancer l’économie ou l’industrie automobile.