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J o u r n al P L de L’association les Papillons Blancs de ILS NOUS RACONTENT GRAND ANGLE DÉVELOPPEMENT LEUR PARCOURS LA COMMUNAUTÉ TROIS NOUVEAUX PROFESSIONNEL 360 CINQ MOIS DISPOSITIFS MALGRÉ LA CRISE APRÈS SA CRÉATION EN JANVIER 2021

DOSSIER ACCÉDER À LA COMMUNICATION POUR MIEUX MAÎTRISER SA VIE

décembre 2020 / www.papillonsblancs-lille.org Le projet associatif 2018-2023 page 4 VIE ASSOCIATIVE page 36 Les acteurs de la société « intermédiaires de l’inclusion » Covid-19 et confinement dans nos établissements et services Assemblée générale : présents aux côtés des familles Marcelle Myszkowski et Jacques Leman quittent le CA VIE DES ÉTABLISSEMENTS Retour sur l’Opération Brioches ET SERVICES page 6

Un accueil relais pour des enfants accompagnés par l’ASE Enfance et adolescence : un pôle ressources La MAS à domicile : une nouvelle modalité de réponse Changements de directions au sein du Groupe Malécot IDA : à la recherche d’outils numériques adaptés Domo : des applis pour favoriser l’autodétermination Un travailleur d’Esat accompagné vers le CAP Street art à DuoDay : une journée de rencontres 38 Lire à sa façon mais comme tout le monde Bénévolat : ils prennent les choses en main La rencontre entre Prev’Santé MEL et le Groupe Malécot Les Nœuds Papillons écrivent une nouvelle partition Les recettes d’Eden ! Zoom sur la préparation de commandes par l’Esat Ici je mange local : l’Habitat décroche deux étoiles Marionnettes sur-mesure à l’IME Lelandais

GRAND ANGLE page 17 La communauté 360 Nord cinq mois après sa création

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Une « bulle d’air » pour les aidants Copains-Copines : des formations Montessori Sensibilisation et formation S3A

Lilou Lagasse lors du test d’une tablette DANS LES MÉDIAS page 44 avec synthèse vocale (p.28) page 44 DOSSIER page 21 NOS PEINES Accéder à la communication pour mieux maîtriser sa vie APPEL À COTISATION page 45 COORDONNÉES page 46 ILS RACONTENT... page 32 DES ÉTABLISSEMENTS ... leur parcours professionnel malgré la crise ET SERVICES

2 édito notre projet associatif 2018-2023 traduit en actes

Chers adhérents, chers parents et amis, A vous, Mesdames, Messieurs, qui vous intéressez à la vie de notre association,

Ce quinzième numéro de notre revue revêt un caractère particulièrement remarquable. Tandis que nous affrontons la deuxième vague de la covid-19 et que l’impératif de gestion quotidienne de la crise sanitaire peut rétrécir notre horizon, ce PBL vient témoigner à point nommé de notre capacité à traduire en actes notre projet associatif 2018-2023. Ce dernier recense quatre orientations prioritaires : renforcer le pouvoir d’agir des personnes en situation de handicap, accroître le soutien aux familles, adapter nos pratiques d’accompagnement aux besoins et attentes des personnes et de leurs familles, militer pour la transformation de la société (lire page 4). Quasiment à mi-parcours, ces quatre orientations trouvent ici, tel un bilan intermédiaire, des illustrations très concrètes. Nous pensons en particulier : • au dossier consacré à l’accès à la communication, faisant écho à l’objectif de « tendre à ce que chaque personne dispose d’un moyen de compréhension et de communication adapté » (orientation numéro 1) • au déploiement de notre plateforme d’accompagnement et de répit des aidants ainsi qu’à l’implication majeure jouée par l’association dans le dispositif national des « communautés 360 ». Nous identifions là un levier pour « agir pour ne laisser personne sans réponse » et « aller vers les familles qui ne sont pas accompagnées dans nos établissements et services » (orientation numéro 2) • aux projets européens DOMO ou IDA ainsi qu’aux ouvertures expérimentales ces prochaines semaines de places de « MAS à domicile » ou d’« accueil relais » en internat d’IME. Par ces engagements, il s’agit bien d’« initier ou participer à des démarches de recherche-actions » et d’« innover dans les offres d’accompagnement pour enrichir la palette de nos réponses » (orientation numéro 3) • aux liens que nous tissons avec la CAF autour du Pôle Ressources Handicap, avec les enseignants des groupes scolaires dans de nombreuses communes, avec les entreprises en faveur de l’accès à l’emploi des personnes accompagnées, avec les services de prévention en santé de la Métropole européenne de Lille. Résonnent ici les objectifs de « développer les coopérations et les partenariats » ainsi que de « promouvoir et soutenir les démarches d’accessibilité des acteurs de la société civile » (orientation numéro 4). Ce 15e PBL est également le reflet de la vitalité de nos projets dont les éclosions sont désormais visibles. Lorsque les politiques publiques offrent un cadre favorable à la satisfaction Merci à vous tous, de nos ambitions ainsi qu’à la reconnaissance de pratiques déjà instaurées, nous nous y inscrivons résolument. C’est ainsi que membres du conseil les deux stratégies nationales 2020-2022, diffusées en octobre 2019, en faveur des aidants et pour la prévention et la protection d’administration, parents, de l’enfance, ou encore la politique gouvernementale de personnes accompagnées, prévention des départs en Belgique, permettent aujourd’hui de développer de nouvelles réponses au sein de notre professionnels, bénévoles, association. En dépit de ces progrès, les besoins continuent d’être insuffisamment couverts. Mais nous poursuivons sans partenaires qui permettez relâche nos revendications. ces réalisations, grâce Vous retrouverez enfin dans ce numéro l’extraordinaire densité des actions mises en œuvre en tous les endroits où l’association à l’énergie que vous intervient, au sein de nos établissements et services bien entendu mais plus généralement sur notre bassin de vie, mobilisez au quotidien. » auprès du grand public, des « intermédiaires de l’inclusion » que peuvent être les entreprises, les villes, les acteurs de la petite enfance, de la culture… (lire page 5). Merci à vous tous, membres du conseil d’administration, parents, personnes accompagnées, professionnels, bénévoles, partenaires qui permettez ces réalisations, grâce à l’énergie que vous mobilisez au quotidien. Ces avancées significatives sont les vôtres. Malgré un contexte si particulier, nous souhaitons à chacun.e d’entre vous de pouvoir partager les fêtes de fin d’année avec vos proches dans la confiance et la force de notre solidarité.

Florence Bobillier Présidente de l’association Les Papillons Blancs de Lille 3 les 4 orientations politiques et 20 axes stratégiques du projet associatif 2018-2023

Renforcer Adapter le pouvoir d’agir nos pratiques des personnes d’accompagnement en situation de handicap aux besoins et attentes des personnes 1 Permettre aux personnes handicapées d’exercer un contrôle sur les événements de leur propre vie et de leurs familles en mobilisant les trois expertises de la personne elle-même, de ses proches et des professionnels 1 Mieux connaître les publics accompagnés 2 Evaluer les compétences des personnes par par l’association mais aussi ceux en attente une approche multidimensionnelle qui permette de solution aux professionnels et aux proches d’ajuster leur place 2 Améliorer la fluidité des parcours et prévenir les ruptures d’accompagnement 3 Tendre à ce que chaque personne dispose d’un moyen de compréhension 3 Accompagner le plus précocement possible et de communication adapté avec un meilleur accès des familles aux actions de diagnostic et de dépistage 4 Faire confiance à la personne accompagnée en favorisant les mises en situations et les essais 4 Innover dans les offres d’accompagnement pour enrichir la palette de nos réponses 5 Favoriser l’auto-représentation des personnes en situation de handicap au sein des instances 5 Initier ou participer à des actions de recherche, les plus variées possibles à des démarches de recherche-actions

Accroître Militer pour la transformation le soutien aux familles de la société 1 Agir pour ne laisser personne sans réponse 1 Développer les coopérations et les partenariats 2 Favoriser la pair-aidance 2 Véhiculer une image positive de notre association 3 Proposer des actions d’information et de formation 3 Promouvoir et soutenir les démarches d’accessibilité des acteurs de la société civile 4 Entretenir la richesse de notre vie associative 4 Favoriser la représentation de l’association 5 Aller vers les familles qui ne sont pas accompagnées dans nos établissements Contribuer au rayonnement de l’Unapei et services 5

4 les acteurs de la société « intermédiaires de l’inclusion » Pour une société plus inclusive, notre association soutient les démarches d’accessibilité des entreprises, communes, acteurs culturels, crèches, écoles, etc.

epuis de très nombreuses an- a été constitué : 18 professionnels éma- Un récent guide publié par KPMG en nées, notre association apporte nant d’une grande variété de fonctions décembre 2020 vient illustrer ce travail Dses soutien et expertise aux ac- et d’établissements bénéficient d’un que notre projet associatif 2018-2023 teurs de droit commun (entreprises, crédit-temps annuel pour animer des nous assigne auprès des « intermé- musées, écoles, crèches et haltes gar- temps de sensibilisation et de forma- diaires de l’inclusion ». deries, clubs sportifs, communes, ins- tion chez ces partenaires. Vous dé- Dès lors, le rôle des établissements titutions…) qui souhaitent mieux ac- couvrirez dans les pages qui suivent sociaux et médico-sociaux doit « dé- cueillir les personnes en situation de plusieurs exemples très récents de passer la relation triangulaire » entre handicap. cette action : auprès du service d’aide à la personne, le financeur et le gestion- Référents accessibilité domicile Vitalliance ou avec la Ville de naire. Les acteurs de droit commun Loos Après la création d’un poste de (lire page 43). deviennent quant à eux « un maillon conseiller technique à la vie associative important dans l’action des structures et à l’accessibilité en 2016, un réseau médico-sociales ». interne de « référents accessibilité »

Voici un schéma publié dans le guide construit par KPMG (page 13), à retrouver en intégralité sur kpmg.fr.

covid-19 et confinement dans nos établissements et services

Lors de la deuxième vague de l’épidémie de covid-19, contrairement au printemps, nos établissements et services ont poursuivi les accompagnements dans leur forme habituelle.

ercredi 28 octobre, Emmanuel était déjà formée à la réalisation de pré- covid (122 personnes accompagnées et Macron annonçait un deuxième lèvements pour des tests PCR. 69 professionnels). 5 personnes ont été Mconfinement sur l’ensemble du 26 établissements concernés hospitalisées, dont l’une, longtemps territoire français. Une période bien dif- par la covid-19 en réanimation, se porte fort heureu- férente de celle vécue au printemps. sement bien mieux aujourd’hui. 26 éta- Constamment ajustés, nos protocoles Nos établissements et services ont blissements et services ont été concer- ont permis les accueils dans le respect poursuivi les accompagnements dans nés par au moins une situation. des gestes barrière. Malgré toutes les leurs formes « habituelles » (internats précautions prises, comme partout en permanent et de semaine, externat, ac- et alors que la métropole lil- cueils temporaire ou modulable, inter- 73 loise était particulièrement touchée par ventions à domicile, au sein des écoles l’épidémie, des personnes accompa- Depuis le début de la crise, en février, ou des entreprises). Les sites de l’Esat gnées et professionnels ont contracté l’équivalent de 73 professionnels et l’entreprise adaptée ont maintenu à temps plein sont intervenus la covid-19. leurs activités professionnelles. en renfort en moyenne chaque mois. Au 1er décembre et depuis le 1er sep- Plusieurs mois avant ce deuxième confi- Ils étaient 120 au plus haut cet été tembre, 191 personnes ont contracté la nement, une équipe de professionnels et encore 38 en octobre. 5 TROIS NOUVEAUX DISPOSITIFS

Début 2021, trois nouvelles modalités de réponses permettront de favoriser les parcours, notamment inclusifs, avec comme point d’appui nos établissements et services : l’accueil relais d’enfants accompagnés par les services de l’Aide sociale à l’enfance, la « MAS à domicile » ainsi qu’un pôle ressources destiné à favoriser l’accueil d’enfants en situation de handicap dans les structures de droit commun. 25 à 30 professionnels seront recrutés pour ces trois dispositifs.

un « accueil relais » pour des enfants accompagnÉs par l’ASE Un dispositif expérimental est lancé pour accompagner des enfants et adolescents confiés à l’Aide sociale à l’enfance. Il prévoit des accueils relais et de répit pour favoriser les parcours.

rès d’un quart des enfants confiés à nectés » de l’accueil de jour : les enfants interviendront en soutien et en étayage. l’Aide sociale à l’enfance (ASE) sont qui y sont accompagnés en internat la De 17 à 25 professionnels Pporteurs d’un handicap. En octobre semaine, le week-end ou de façon per- au centre habitat 2019, Adrien Taquet, secrétaire d’Etat manente sont accueillis en journée dans Huit personnes seront recrutées pour chargé de l’Enfance et des Familles, a divers établissements de la métropole. la mise en œuvre du dispositif « accueil dévoilé une stratégie de prévention et Jusqu’à 35 enfants et adolescents sont relais ». L’effectif de professionnels du de protection de l’enfance. Les délais accueillis du lundi au jeudi soir. Ils sont centre habitat passera ainsi de 17 à 25 d’attente pour une prise en charge adap- parfois 12 ou 13 certains week-ends et professionnels. tée sont « souvent très longs », révélait vacances. alors le ministère des Solidarités et de la Santé, et l’accès aux structures médi- Recrutement d’assistants familiaux Daniel et Zélie, co-sociales « complexe du fait de l’inadé- Jusqu’à 4 enfants et adolescents confiés éducatrice à l’ASE sur le territoire de la métropole spécialisée. Daniel quation de l’offre aux besoins spécifiques est accompagné des enfants protégés ». Quant aux lieux lilloise pourront être accueillis simulta- par le centre de protection de l’enfance, ils sont par- nément les week-ends, deuxièmes se- habitat depuis fois isolés, la solution d’accueil n’étant maines de vacances et au mois d’août. août 2018. pas toujours adaptée « en termes de ré- Afin d’apporter une solution complé- ponses aux besoins, de compétences, mentaire de répit, trois assistants fami- d’outils, de disponibilité ». liaux seront recrutés début 2021 pour des C’est dans ce contexte que le ministère accueils ponctuels. a annoncé la création de « dispositifs Le troisième volet du dispositif prévoit souples, croisés entre la protection de l’intervention de professionnels éduca- l’enfance et le médico-social et qui ré- tifs de l’IME en prévention au sein des pondent à l’enjeu de la prise en compte cercles familiaux, dés janvier 2021. Ils des besoins éducatifs particuliers des en- guideront d’autres familles d’accueil que fants ». Des réponses qui visent à « sécuri- celles recrutées par notre association, ser les parcours et prévenir les ruptures ». Trois volets : l’accueil au sein de l’IME et chez des assistants familiaux mais aussi l’intervention en famille

En novembre, un projet « accueil relais » a ainsi été lancé. Expérimenté jusque fin 2022, il concerne des enfants de 5 à 18 ans (jusqu’à 20 ans sur dérogation). Le dispositif comprend trois volets. Le premier consiste en l’accueil d’enfants au centre habitat, à Villeneuve-d’Ascq, les week-ends et vacances. Ce service de l’IME Lelandais est aujourd’hui l’un Sophiana est accompagnée des rares internats de la région « décon- par le centre habitat depuis mars 2019. 6 Rémi a été accompagné en novembre 2020. vie des établissements & services

un pôle ressources dans le champ de l’enfance et de l’adolescence

Début 2021, un pôle ressources handicap sera créé pour favoriser l’accueil d’enfants dans les structures de droit commun de la métropole, hors temps scolaire. u fil des années, un réseau parte- est partenaire du dispositif. âgés de 0 à 18 ans par deux profession- narial dense a été tissé par notre Le pôle assurera une mission d’accueil, nels sera visé sur une année. Aassociation dans le champ de d’information et d’orientation auprès Le pôle sera également chargé de sen- la petite enfance, de l’enfance et de la des parents. « Les professionnels ana- sibiliser, former et accompagner les pro- parentalité. Ainsi, en 2009, une mission lyseront les besoins des familles et ac- fessionnels des secteurs de l’enfance, petite enfance, enfance et scolarisation a compagneront les parents dans leur re- petite enfance et parentalité. Cette été créée pour soutenir les parents mais cherche d’un lieu d’accueil, une crèche, mission – assurée jusqu’à lors par notre aussi développer les partenariats dans le un club de sport ou un centre de loisirs, mission petite enfance, enfance et scola- but de faciliter les parcours des familles par exemple, explique Céline Bauduin, rité – sera ainsi renforcée. 200 agents de de tout-petits (0-6 ans). conseillère technique qui coordonnera collectivités ont été formés à ce jour. Début 2021, un « pôle ressources han- le dispositif. Ils accompagneront égale- Début 2021, le pôle ressources pourra dicap » sera créé pour favoriser l’accueil ment l’enfant dans ses premiers pas et par exemple accompagner une crèche des enfants dans les structures jeunesse faciliteront son accueil. » lilloise qui envisage de dédier des places de la métropole lilloise et du territoire as- à des enfants porteurs de handicap lors sociatif. Il est développé pour deux ans Mission d’appui aux structures de l’ouverture, à la fin de l’année, d’un L’équipe pourra intervenir sans notifica- minimum, en réponse à un appel à pro- deuxième lieu d’accueil, ou encore des tion de la CDAPH ou si l’enfant est inscrit jets de la Caf du Nord, qui finance le pro- assistantes maternelles lommoises re- sur liste d’attente, pour un accompagne- jet à hauteur de 80%. L’association Les groupées au sein d’une MAM (maison ment par un Sessad, par exemple. L’ac- Papillons Blancs de - d’assistantes maternelles). compagnement d’au moins 100 enfants la mas à domicile, une nouvelle modalité de réponse Pendant trois ans, la MAS de Baisieux expérimente la « MAS à domicile » pour offrir un choix supplémentaire à 5 à 10 personnes et leurs familles. endredi 13 novembre 2020, l’agré- lieux d’activité. Un emploi du temps ciation Féron-Vrau, partenaire majeur de ment de la MAS de Baisieux est personnalisé sera construit. En fonction notre association depuis la naissance de Vpassé de 110 à 115 places. Pen- des projets et souhaits de chacun, les notre plateforme d’accompagnement dant trois ans, l’établissement met en activités pourront avoir lieu chez des ac- des aidants, en 2019. œuvre à titre expérimental « la MAS à do- teurs culturels ou sportifs locaux ou au Jusqu’à 88 heures par semaine micile », un dispositif imaginé pour offrir sein des établissements de l’association. Conçue pour proposer un accompa- un choix supplémentaire aux personnes Des rencontres collectives pourront être gnement intensif, la MAS à domicile accompagnées et à leurs proches. organisées entre des personnes accom- propose un fonctionnement adapté aux pagnées dans le cadre de la MAS à do- Entre 5 et 10 personnes bénéficieront souhaits de chacun. L’accompagnement micile ou dans les établissements. d’un accompagnement défini selon peut atteindre jusqu’à 88 heures par se- leurs projets de vie. Jusqu’à six jours Partenariat avec maine mais il peut aussi être moindre. par semaine, des professionnels de l’association Féron-Vrau Quant aux journées incluant les nuits, notre association (éducateur spécialisé, Jusqu’à 104 jours par an – soit l’équiva- elles peuvent être modulées avec sou- aide-soignant, aide médico-psycholo- lent de deux par semaine – un accompa- plesse et gérées sur l’année, permettant gique...) interviendront à leurs côtés, gnement peut être proposé 24 heures par exemple aux familles de program- les accompagnant tout au long de la sur 24 au domicile. Il sera alors assuré mer des week-ends ou vacances. journée dans leurs rendez-vous de réé- par un professionnel mandaté par Bulle ducation ou de soins comme dans leurs Retrouvez un document de d’air (lire page 42), un service de l’asso- présentation sur bit.ly/MASaDomicile 7 CHANGEMENTS DE DIRECTIONS au sein du groupe malécot La direction du pôle travail, les sites de , Lille-Fives et Seclin de l’Esat, le Sisep ainsi que l’entreprise adaptée auront début 2021 de nouveaux directeurs.

e 1er avril 2021, Pascal Verdonck suc- cédera à Annick Hameau à la direc- Ltion du pôle travail de notre asso- ciation – Le Groupe Malécot. Entré dans l’association en 1989, Pascal Verdonck est directeur du Sisep et du site de Lomme de l’Esat depuis le 1er janvier 2018. Il était auparavant membre de l’équipe de di- rection de l’Habitat, au poste de direc- teur adjoint de 2015 à 2017. Florian Lacroix succédera à Pascal Ver- donck à Lomme. Agé de 35 ans, il dirige depuis près de quatre ans un dispositif Itep-Sessad au sein de l’association La Sauvegarde du Nord, après avoir connu des expériences de direction adjointe en Esat et de direction en Ehpad. Toujours au sein du Groupe Malécot, Audrey Courtin prendra le 1er janvier Pierre Lemaire Florian Lacroix 2021 la direction des sites de Lille-Fives et Seclin de l’Esat. Membre des équipes Pierre Lemaire, chef d’atelier à Lille- Coyolles (Aisne) et Marolles (Oise). Pierre de direction du pôle travail depuis 2015, Fives, succède à Audrey Courtin. Entré Lemaire avait endossé la responsabili- elle est directrice de l’entreprise adaptée dans l’association en mars 2015, il était té de directeur de l’entreprise adaptée depuis 2017. auparavant chef d’atelier de deux Esat à pendant 9 mois en 2018.

projet IDA : à la recherche d’outils numériques adaptés Depuis novembre 2019, notre associa- questions de sécurité. où il n’y a pas de réponses, une équipe tion mène le projet IDA (Inclusive Digital La rencontre entre les partenaires a de chercheurs-développeurs associée à Academy), un projet européen qui vise permis de catégoriser les besoins et de ce projet créera des outils innovants. à réduire la fracture numérique pour les définir un certain nombre d’outils numé- Des animations et challenges favorise- personnes en situation de handicap in- riques pour y répondre. ront la communication à distance entre tellectuel. Les acteurs du projet – professionnels les personnes en situation de handicap Un deuxième meeting transnational ini- et personnes accompagnées (le ser- impliquées dans le projet. Le prochain tialement prévu à Istanbul les 29 et 30 oc- vice d’accompagnement à la vie sociale meeting aura lieu à Gdansk, en Pologne, tobre s’est bien tenu en mode virtuel. Il a (SAVS), au sein de notre association) – en avril 2021. réuni près d’une trentaine de partenaires vont rechercher des outils existants qu’il de 10 pays. Mathilde Hartemann, Régis Alvin faudra peut-être simplifier ou transposer et Thomas Duthoit, professionnels Le numérique au service de l’autonomie en facile à lire et à comprendre (FALC). Là impliqués dans le projet IDA. Une première enquête avait été menée sur les usages et savoirs des personnes accompagnées en matière de numé- rique. Au cours du meeting, les résultats d’une deuxième enquête ont été présen- tés, mettant en lumière un désir de plus d’autonomie dans la vie quotidienne et professionnelle. L’enquête révèle une réelle prise de conscience de ce que pourraient appor- ter des outils numériques adaptés dans la gestion du budget, de l’organisation, de la santé. Les besoins en communi- cation, l’utilisation des réseaux sociaux notamment, sont, quant à eux, liés aux 8 vie des établissements & services domo : des applis pour favoriser l’autodÉtermination Dans le cadre du projet européen Domo, huit personnes accompagnées testent actuellement trois applications qui pourraient voir le jour en 2022.

n 2018, le projet européen Domo était lancé dans le Nord et le Pas- Ede-Calais. Piloté par Les Papillons Blancs d’ et environs, il implique 14 associations membres du mouvement Unapei mais aussi l’Uni- versité de Mons ou encore le CITC (Centre d’Innovation des Technologies sans Contact). Pour l’Apei de Lille, c’est l’Habitat-Vie sociale qui est mobilisé. En 2018, au cours de la première phase, une enquête a été menée pour mieux connaître les usages des personnes ac- compagnées en matière d’outils numé- riques. En parallèle, un inventaire des technologies existantes a été réalisé. L’Université de Mons a ensuite théo- risé tous les résultats. Depuis octobre et jusqu’en décembre 2020, huit per- sonnes accompagnées par notre asso- ciation – interrogées lors de la première phase du projet – testent des applica- tions. David Kozlowski, moniteur-éduca- teur en charge du projet au sein de l’as- sociation, a fourni à chacun tablette ou smartphone et, si besoin, un « mur de Sandrine Pospieszynski services » : « Trois applis ont été créées teste l’application Mes recettes. dans le cadre du projet, suite aux résul- tats de la première phase. » « un peu comme une fiche de liaison applications. Un an après le démarrage entre le médecin et le patient ». Avec de cette phase de test, les applications Ma santé, mes recettes, Mes recettes, les utilisateurs disposent remodelées seront à nouveau soumises mon porte-monnaie de recettes expliquées pas à pas. « Les à des tests. Elles pourraient voir le jour Sans constituer un moyen de paiement, partenaires partagent une base de don- au terme du projet, en 2022, et seront Mon porte-monnaie permet à l’utili- nées et peuvent ajouter des recettes en libres de droit. Des miroirs connectés sateur de connaître le contenu de son fonction des souhaits. Pour chacune de seront testés à partir de janvier 2021. A porte-monnaie et de l’aider à rassem- ces trois applications, une synthèse vo- la fin du printemps, un robot« de conve- bler les pièces et/ou billet nécessaires cale peut être installée. » nance sociale » sera ensuite testé à la ré- pour payer en magasin. Ma santé est Quant au mur de services – sorte de sidence La Source, à Villeneuve-d’Ascq. un support permettant de gérer les ren- planche contenant des puces NFC – il projetdomo.org dez-vous médicaux et peut être utilisé permet d’accéder plus facilement aux MES RECETTES À LA LOUPE Sandrine Pospieszynski a l’habitude de mal. » En explorant l’appli – « tous les surfer sur internet pour regarder des trois jours environ » – Sandrine a dé- photos de Johnny Hallyday, son idôle, couvert des recettes : « Je ne savais ou encore des tutoriels et modes pas qu’on pouvait faire des gâteaux d’emploi pour deux autres passions : sans œuf. Je vais essayer ! » Le mur le tricot et le crochet. Elle regarde de services « De plus en plus également des vidéos et consulte des de démarches en ligne » livres de recettes. « Mais c’est souvent Pourtant adepte d’internet, Sandrine écrit trop petit et les vidéos ne sont DÉCIDER PAR MOI-MÊME a parfois du mal à naviguer. « Avant, pas pratiques à suivre. » Domo est l’acronyme de Decide on on pouvait encore envoyer des do- my own (décider par moi-même). Le Mobilisée depuis octobre 2020 pour cuments par La Poste. Ce n’est plus projet vise la « création d’un envi- tester en avant-première l’application possible. Il y a de plus en plus de dé- ronnement intelligent pour l’habitat Mes recettes, Sandrine navigue de- marches à faire en ligne. Mes enfants autonome et favorisant l’autodéter- puis une tablette. Cet après-midi d’au- m’aident pour certaines choses. Il y a mination et l’inclusion », à travers le tomne, elle demande une recette de aussi beaucoup de codes à remplir et développement de technologies lapin à David. « Et des recettes pour à retenir... Un clavier plus grand, du d’assistance. personnes diabétiques, ce serait pas texte écrit plus gros, ce serait utile. » 9 un travailleur d’esat accompagné vers le c.a.p. Au 1er novembre, l’antenne de Villeneuve-d’Ascq du CFAS accompagnait 12 apprentis mais aussi Axel Verheylesonne, travailleur d’un Esat lillois.

epuis septembre 2019, l’antenne de Villeneuve-d’Ascq du centre de Dformation des apprentis spécialisé (CFAS) compte dans ses rangs un travail- leur d’Esat. Axel Verheylesonne, 33 ans, travaille pour l’Esat Etic, géré par l’Etablis- sement Public de Santé Mentale (EPSM) Lille-Métropole. Il suit des cours proposés par le CFAS dans le cadre de la formation professionnelle. Apprendre à cuisiner, aller plus loin et décrocher un diplôme. Depuis près de quatre ans, Axel est com- mis de cuisine à l’Institut de Réhabilita- tion de la Parole et de l’Audition (Irpa) à . Petit à petit et à force de voir la chef cuisinière à l’œuvre, Axel a eu envie de reprendre ses études. « Je voulais ap- prendre à cuisiner, aller plus loin, faire des préparations culinaires... et décrocher un y voit l’opportunité de faire un premier samedi. Mardi et jeudi, il est en formation, diplôme. » pas vers son projet : devenir cuisinier. « J’ai le premier jour détaché de son poste, le passé des tests pour définir mes besoins. deuxième sur son temps de repos. Le parcours scolaire d’Axel a été compli- ème J’ai appris que je pouvais entrer en forma- qué. « A la fin de la 4 , j’étais en échec tion et réussir des choses. » scolaire. Les choses ne se sont pas arran- TOUS LES C.A.P. gées au lycée. Je ne trouvais pas de sens Il y a quelques mois, Axel a validé les matières générales. Restent les matières Le CFAS accompagne de futurs can- à aller à l’école et j’étais un peu dépassé. » didats dans la préparation d’un CAP. Quelques années après avoir quitté le ly- techniques, qui feront l’objet d’examens au printemps 2021. Contrairement aux A Villeneuve-d’Ascq, deux plateaux cée, Axel passe des tests, dans le cadre techniques permettent de former aux d’un programme de remédiation cogni- apprentis accompagnés par le CFAS, qui ont jusqu’à trois années pour se pré- CAP APH (Agent de Propreté et d’Hy- tive. Un premier déclic : « J’ai vu que je giène) et PSR (Productions et Services pouvais avoir de bons résultats, j’ai repris parer, Axel devrait se présenter pour les épreuves finales du CAP deux ans après en restaurations). Pour d’autres di- confiance et cela m’a donné envie d’ap- plômes, le CFAS peut faire appel à des prendre des choses. » avoir démarré la formation. prestataires extérieurs (lire page 33 le On lui présente le CAP Agent Polyvalent « Je dois m’accrocher mais j’ai retrouvé témoignage de F. Pétillon, qui a obte- de Restauration (aujourd’hui « Produc- le goût de l’école. » Le rythme est dense : nu un CAP boulanger en juin). tions et Services en Restaurations »). Axel Axel travaille à l’Irpa mercredi, vendredi et street art à seclin Entre deux confinements, Jérémy -Mer cier («James »), « graffiste », a réalisé une œuvre pour égayer l’entrée de la rési- dence Gaston Colette, à Seclin. Selon les envies et demandes des résidents – représentés par trois d’entre eux : Gwen- doline, Sophie et Nathalie – l’artiste a présenté des croquis avant de passer à l’action. 10 vie des établissements & services

duoday : une journée de rencontres

Jeudi 19 novembre 2020, 18 personnes accompagnées ont participé au DuoDay, une journée de partage et de découverte en milieu professionnel.

algré la crise et un deuxième Yoann Avez, accompagné par le Sisep, Saint-Ruth, à Lille, qui a rencontré Céline confinement, 18 personnes était aux côtés d’Emilie Gasching, chef Delabroye jeudi 19 novembre : « On le Maccompagnées par le Service d’équipe des espaces verts (en photo sait, la situation est difficile dans l’em- d’insertion sociale et professionnelle et ci-dessus). Après une présentation des ploi des personnes en situation de han- l’Esat ont participé au Duoday jeudi 19 services et de la serre municipale, le bi- dicap mais chacun a droit à une chance. novembre 2020 – contre 8 en 2019 – et nôme d’un jour s’est rendu sur une par- Il y a des compétences chez tous ces vécu une journée en duo avec un pro- celle où le sol était préparé pour accueil- jeunes capables de travailler comme fessionnel, au sein d’une collectivité ou lir une micro-forêt bientôt composée de tout le monde. » d’une entreprise. Depuis 2018, le Groupe 3 000 arbres. Céline a vécu une journée sur les cha- Malécot se saisit du DuoDay, une action Transmettre ses connaissances peaux de roue, intense et « trop courte » destinée à favoriser la rencontre. « Si des et changer le regard sur le handicap mais un premier contact positif : « Je stages, visites, immersions sont propo- Enrichissante des deux côtés, la journée suis très curieuse. J’ai pu découvrir les sés tout au long de l’année, certaines a permis à Emilie Gasching de « trans- lieux, redécouvrir des logiciels et dépo- portes s’ouvrent exceptionnellement à mettre son savoir » et, le temps d’une ser mon CV. Je repars avec des souve- l’occasion du DuoDay, souligne Vincent journée, de participer à une action des- nirs plein la tête ! » Lui aussi resté sur sa Ballenghien, chef de service du Sisep tinée à lutter contre les préjugés : «La faim, Yoann Avez a quitté (service d’insertion sociale et profession- journée permet de donner confiance à ravi. La journée a renforcé son envie de nelle). Pour les candidats, la démarche des personnes qui peuvent rencontrer rejoindre le service espaces verts d’une est enrichissante, valorisante et peut des difficultés dans l’accès à l’emploi et collectivité. constituer une opportunité. Elle permet de montrer qu’il n’y a parfois aucune rai- également de sensibiliser au handicap Agent numérique chez Pôle emploi son pour que les choses bloquent. » et créer du réseau. » A Lille, Corentin Callewaert a pu aper- Même constat de la part de Katia Wi- cevoir « l’envers du décor » dans une A Lambersart, trois duos ont été for- baut, secrétaire-comptable à la caserne agence Pôle emploi. Agent numérique més au sein des services de la Ville. le temps d’une journée, le jeune homme de 23 ans a découvert un métier qui 11 STAGIAIRES pourrait l’intéresser, même si son projet principal reste orienté vers la vente. « Je CHEZ AUCHAN À FÂCHES reste centré sur les métiers de conseiller 11 travailleurs du Groupe Malé- de vente ou employé libre-service mais cot à Seclin étaient chez Auchan, à c’est une autre piste. Cela peut m’ouvrir Fâches-Thumesnil jeudi 19 novembre. une voie. » Ils ont découvert les métiers d’employé libre-service, agent de sécurité, hôte de caisse, agent d’entreposage... Riche 30% en rencontres et apprentissages réci- L’Esat et le Sisep proposent un proques, la journée pourra constituer parcours professionnel à plus de 1100 une étape de parcours avant des dé- personnes. 30% d’entre elles réalisent couvertes métiers. Auchan est un par- un parcours totalement ou en partie tenaire majeur de l’Esat. en milieu ordinaire dans le cadre de Lire par ailleurs page 39 : prestations, mises à disposition, stages 19 travailleurs en immersion Christophe Blondel a découvert jusqu’à, pour certains, l’embauche en pendant l’Opération Brioches le métier d’employé libre-service. contrat d’alternance, CDD ou CDI. 11 « Lire à sa façon mais comme tout le monde »

Cet automne, Sylvie Sternis, éditrice, a confié le prototype d’un roman adapté à des résidents du foyer Stéphanie Matte, Christophe de vie Les Cattelaines, Bourse et Hélène Leclerc à . Le mal de mer lors d’une première lecture devrait paraître début 2021. de l’ouvrage Le mal de mer. ébut 2017, quand elle quitte l’Edu- Les lecteurs de l’ouvrage Le mal de mer questionnaire d’évaluation, indique Hé- cation nationale pour créer Lesca- auront trois possibilités de lire l’histoire lène Leclerc, éducatrice spécialisée. Il Dlire, Sylvie Sternis se fixe pour - ob grâce à des pictogrammes, des illustra- s’agissait d’évaluer ce qui fonctionnait jectif de rendre accessible la littérature à tions et un texte facile à lire et à com- ou non pour ajuster ensuite l’ouvrage. » tous les enfants qui en sont éloignés : « En- prendre (FALC). Les lecteurs n’ont pas seulement évalué seignante en maternelle au cours des der- Un texte pas indispensable la pertinence des pictogrammes ou en- nières années, j’ai rencontré des enfants core la difficulté des textes. Ils devaient « Les illustrations ont été travaillées un peu autistes et adapté des livres pour eux. Il également donner leur avis, apprécier si comme une BD, de façon à ce que le texte s’en sont emparés de façon magique et l’histoire était intéressante ou encore la ne soit pas indispensable », précise Syl- ils n’étaient pas les seuls : d’autres enfants lecture agréable. vie Sternis. Quant aux pictogrammes, ils ont profité de la démarche. » En moins de ont été conçus par une graphiste et sont Lever des barrières trois ans, en tant qu’éditrice, Sylvie Sternis testés par une orthophoniste. « A la diffé- Les participants ont jugé la mission valori- publie six ouvrages et un livre numérique rence d’autres banques de pictos, à visée sante mais aussi surprenante : « Sébastien destinés aux enfants. Début 2021, elle pu- fonctionnelle à 90%, celle que nous avons est bibliothécaire mais il dit toujours : « je bliera Le mal de mer, une histoire d’amour constituée est dédiée à l’écrit. » ne sais pas lire. » Nous lui avons montré qui s’adresse à des personnes, adoles- qu’il pouvait lire, à sa façon mais comme centes et adutes, en situation de handicap tout le monde, même sans être au- ou qui ont perdu la faculté de lire. Montrer qu’il y a jourd’hui lecteur. Il a d’ailleurs lu une page Un nouveau public plein de possibilités entière seul. Avec de l’entraînement, Sé- Avec ce premier roman, Sylvie Sternis bastien pourrait lire en autonomie. » souhaite ouvrir la littérature à un nou- d’accéder à la lecture. Fin 2018, lorsque la médiathèque a ouvert veau public qui existe : « La lecture n’est Franck Branquart et Chantal Meerseman, ses portes à Haubourdin, le foyer de vie pas réservée à certains. Puisqu’il existe au printemps, puis Stéphanie Matte, visait un objectif : lever les barrières de aujourd’hui des ouvrages adaptés pour Vanessa François, Christophe Bourse et l’accès à la culture. Il s’agit également les enfants, il est logique d’en créer pour Sébastien Zabbara, cet automne, ont dé- d’effacer les interdits, changer les habitu- qu’ils découvrent de la littérature qui leur couvert Le mal de mer en avant-première. des : « Nous devons montrer aux résidents corresponde en grandissant. » L’ancienne Sylvie Sternis a confié une mission de re- qu’il y a plein de possibilités d’accéder à enseignante construit Lescalire « comme lecture au foyer de vie Les Cattelaines. Un la lecture et qu’ils sont en capacité de lire, une petite marche dans leur vie d’appre- établissement qu’elle connaissait en tant d’une façon ou d’une autre. » nants qui permettrait à certains d’accéder que co-éditrice de l’ouvrage Premier avril, à la littérature ordinaire ». Dans le cadre du projet de « résidence écrit et illustré par des résidents, à paraître intermédiaire », un tiers-lieu ouvert à début 2021. tous sera créé au foyer de vie en 2022 Adrienne Yabouza - Philippe Sternis - Jeanne Pistinier « Un prototype nous a été remis avec un intégrant la médiathèque. L’amour sera t-il plus fort Yabouza - Sternis - Pistinier - Sternis - Yabouza Le mal de mer que les préjugés? Quand une femme noire et un homme blanc sont amoureux, FAIRE SORTIR LE LIVRE DE LA MÉDIATHÈQUE « la couleur de la peau ne pèse pas lourd au regard de toutes leurs autres différences....» 14 résidents sont impliqués dans la ré- de la médiathèque. » Avec l’implication (Adrienne Yabouza) daction et l’illustration d’un ouvrage de plus en plus de professionnels, des co-édité par le foyer de vie et Lescalire, à projets sont construits pour faire vivre la Ce court roman est adapté en pictogrammes par Lescalire, dans le cadre de son programme d’édition : paraître en 2021 : Premier avril. L’écriture médiathèque et sensibiliser l’ensemble rendre accessible à tous la littérature en donnant une autre approche de la lecture, Le mal de mer de mal Le est achevée mais les ateliers d’écriture des résidents à Haubourdin. « Carole, bi- Lire autrement. vont reprendre, avec d’autres partici- bliothécaire, a insufflé l’idée de lectures a pants, cette fois sous la forme d’un « café d’histoires par des intervenants. Je lui ai Nouvelle collection accessible aux adolescents et adultes éloignés du livre, ou empêchés de lire. littéraire ». A la fin de l’atelier, chacun re- proposé de le faire elle-même. » Une dé-

« Les Contes » : Poule Rousse, Boucle d’Or, Les 3 petits cochons. « Les Très Courts » : Petit Poussin dans le jardin, Moyen Poussin partira avec un ouvrage en lien avec une marche qui favorisera les échanges et la dans le magasin, Grand Poussin dans la maison. « Pict’ado » : Le mal de mer, Premier Avril. thématique pour pouvoir en échanger la transmission entre les résidents et fera de

Textes faciles à lire et à Réalisé avec séance suivante. « Le livre doit devenir un la médiathèque un lieu « qui leur appar- www. lescalire.fr comprendre validés par le soutien ISBN : 978-2-9558937-8-4 l’atelier FALC des Papillons de la Région blancs de Dunkerque Bretagne outil de tous les jours au sein du foyer de tient ». « En tant que professionnels, nous

Lire autrement vie, souligne Hélène Leclerc. Il doit sortir ne sommes que des intermédiaires. » 15€ Lire autrement 12 vie des établissements & services

Maxime , Alexandre Bouvier et Gery Verley, accompagnés à Euralille par Valérie Fouinat et Nouzha Benali. bénévolat : ils prennent les choses en main Les personnes accompagnées par le SAJ Arc-en-ciel multiplient les actions bénévoles. Auprès de la Croix-Rouge ou des Restos du cœur, elles s’engagent en fonction de leurs aspirations. e mercredi d’automne au centre volonté accompagnée par les profes- besoins, ciblons des activités dans les- commercial Euralille, Alexandre sionnels, en fonction des aspirations quelles elles seront actrices de leur Cpose des étiquettes sur des vê- de chacun. « On leur renvoie souvent inclusion mais c’est ensuite à elles de tements, les installe sur un portant, em- l’image de personnes qui ont besoin jouer ! » Ainsi, lors d’une première ren- balle des achats en tant que bénévole d’être aidées, indique Nouzha Benali, contre avec une interlocutrice de la de la Croix-Rouge Française. Dans cette aide médico-psychologique. Ils avaient Croix-Rouge, Arnaud était présent. La « boutique inversée », les donateurs dé- envie d’être dans l’action, de montrer deuxième réunion a eu lieu au SAJ. posent des vêtements, les clients les qu’ils peuvent eux-aussi aider. » Une semaine après le rendez-vous à achètent pour leur donner une seconde Euralille, Alexandre et Maxime étaient vie, favorisant au passage le finance- à nouveau bénévoles pour la Croix- ment des actions de l’association d’aide Nous sensibilisons, Rouge, cette fois lors d’une collecte ali- humanitaire. recherchons les mentaire au centre commercial Les Tan- Le service d’accueil de jour (SAJ) Arc-en- neurs, à Lille. Ils devraient également ciel, à Lille, mène depuis plusieurs an- partenariats. Après, participer cette année à la campagne nées des actions bénévoles. Alexandre, c’est à eux de jouer ! d’hiver des Restos du cœur. Fanny, Maxime et d’autres se rendent notamment à la ferme pédagogique Epauler, participer, faire preuve de gé- UN ENGAGEMENT Marcel Dhénin, deux vendredis par nérosité, c’est aussi une occasion de mois depuis environ deux ans. « Nous « se dévoiler, se rendre compte de son CITOYEN ET INCLUSIF avons fabriqué des nichoirs, coupé du potentiel », indique Nouzha Benali. Les La participation de membres du SAJ bois pour faire des clôtures, planté des actions sont alors synonymes de fierté aux actions de la Croix-Rouge Fran- fleurs », liste Alexandre. « Nous nous oc- et de réussite, enrichissantes pour tous. çaise s’inscrivait dans le cadre du cupons aussi des animaux », complète « En menant des actions comme celles- projet européen Day Centres Without Maxime. ci, on fait petit à petit sauter des bar- Walls (« des centres de jour sans les « Petit à petit, on fait sauter rières. » murs »). Démarré en novembre 2019, des barrières » Pour rejoindre les actions qui leur cor- ce projet implique 6 partenaires eu- Auprès de la Croix-Rouge Française ou respondent, les personnes accompa- ropéens et vise à développer les de l’équipe de la ferme, ces engage- gnées par le SAJ sont aidées par les pratiques inclusives favorisant une ments procurent « de la joie », souligne professionnels mais participent aux participation active des personnes en Alexandre. Une majorité des personnes projets de A à Z. « Nous sensibilisons, situation de handicap dans nos socié- accueillies par le SAJ souhaitent dé- essayons de trouver des idées de par- tés, au travers d’actions de bénévolat velopper des actions bénévoles, une tenariat qui pourraient répondre aux notamment. 13 re tour SUR... la rencontre entre prev’santé mel et le groupe malécot in 2017, Monique Lachèvre, infir- et ce sur leur temps personnel. « L’ad- autonomie. Ce sont donc les profession- mière du site de Lille-Boissy-d’An- hésion actuelle de 5 personnes s’inscrit nels de Prev’Santé qui viennent à eux à Fglas de l’Esat, rencontre l’équipe dans une démarche en lien avec l’autodé- l’Esat. « Partir des attentes et besoins de de Prev’Santé MEL, une association qui termination, souligne Monique Lachèvre, la personne, co-construire un projet thé- regroupe des professionnels de santé et en binôme avec Nolwenn Macetti, édu- rapeutique personnalisé et l’accompa- propose des actions de prévention et de catrice spécialisée, dans cette démarche. gner en proximité résument notre façon prise en charge de patients atteints de Les participants sont volontaires et par- d’agir », explique Isabelle Tétar, directrice diabète, de maladies cardiovasculaires ticipent à des ateliers individuels ou col- de Prev’Santé MEL. et en situation d’obésité. lectifs qui rassemblent des personnes en 27 personnes sensibilisées à Seclin situation de handicap ou non. » Autonomie et inclusion Depuis mai 2019, 27 personnes ont parti- Depuis 2018, des travailleurs lillois parti- A Seclin, la démarche est différente mais cipé aux ateliers éducatifs de Prev’Santé cipent en autonomie à des programmes l’objectif est le même : mener un travail MEL. « Il est intéressant de faire appel à d’éducation thérapeutiques personna- de fond pour favoriser la prévention. De- des intervenants extérieurs, cela valorise lisés portant sur l’alimentation, l’activité puis Seclin, difficile pour les travailleurs le discours », indique Bérangère Decotti- physique adaptée, la gestion du stress... de rejoindre Lille pour des activités en gnies, infirmière à Seclin. L’action menée avec Prev’Santé MEL vient compléter celles menées en interne auprès de tra- vailleurs, plus sujets que la moyenne aux facteurs de risques de maladies cardio- vasculaires (obésité, diabète, tabac, hy- pertension...).

DES OUTILS ADAPTÉS Avec le soutien de la Fondation Roquette, les professionnels de Prev’Santé MEL seront bientôt formés au S3A et au FALC afin de proposer un programme d’éducation alimen- taire adapté auprès de 300 personnes en situation de handicap intellectuel, Un atelier répondant à leurs attentes et incluant cuisine la création d’outils accessibles. à Seclin les recettes d’eden ! Au printemps dernier, Eden Moreau, passionnée de cuisine, a proposé ses recettes en version simplifiée et en images aux résidents et familles des SAJ et foyers de vie confinés à domicile.

Tous les vendredis, je suis avec J’aime tout préparer, surtout des pizzas, Florian, Marion et Eric, mes col- des hamburgers et des pâtes. Pour mon lègues de la cuisine à (sala- anniversaire, en décembre, ce sera pâtes riés d’API Restauration, ndlr). Je prépare au chorizo ! des salades de fruits, des gâteaux, des J’ai reçu un livre de cuisine pour me ré- entrées, des plats... Je fais aussi la vais- compenser, me remercier et apprendre selle ou encore le service du café. J’aime de nouvelles recettes. » beaucoup faire à manger et aider les gens. Parfois, je donne un coup de main toute la journée. J’ai arrêté de longs mois 650 et repris en novembre. C’est chouette C’est le nombre de repas préparés en d’y retourner. cuisine chaque jour au foyer de vie Le Ri- Pendant le confinement, la cuisine était vage, à Marquillies, pour 6 établissements fermée mais j’ai préparé des plats. J’ai (IME, Esat, SAJ, L’Armée du salut...). fait des photos et j’ai ensuite tapé à l’or- dinateur des recettes : pâtes au thon fa- çon carbonara, salade de fruits et tarte Découvrez les trois à la tomate et aux knacks. Les recettes recettes d’Eden sur étaient ensuite envoyées aux familles. bit.ly/RecettesEden En maison 1, j’aide pendant les repas. 14 vie des établissements & services

ZOO M SUR ... la préparation Michel Dupont lors de la préparation de commandes par l’esat de commandes pour Abordage.

L’Esat du Groupe Malécot développe l’activité de préparation de commandes depuis 2012, un métier à part entière qui mobilise trois sites.

’activité de préparation de com- Abordage Picotti Picotta mandes a démarré à Lille en 2012. LC’est devenu un métier à part en- 600 colis d’août à novembre 8 000 saucissons par mois tière dans notre Esat, sur trois sites en Depuis juin 2020, le site de Seclin ac- Depuis 8 ans, la préparation des com- particulier : Armentières, Lille et Seclin. cueille, prépare et expédie les com- mandes est confiée aux travailleurs de Réception des commandes, choix des mandes pour Abordage, qui propose Lille. Saucissons, produits tartinables, produits sur les étagères, rangement en des accessoires pour les cyclistes ur- cacahuètes… sont emballés pour être boîte ou enveloppe, collage des bons bains. 600 colis sont passés entre les vendus principalement aux bars et de transport et remise du colis au trans- mains des travailleurs entre août et restaurants lillois, partout en France. porteur : l’activité requiert attention, novembre. 800 références et 2 000 pro- 8 000 saucissons et 800 autres produits précision, mémorisation, repère dans duits sont stockés à Seclin. quittent le site chaque mois. l’espace et autonomie. A ce jour, 9 en- treprises confient à l’Esat leurs produits Ratatam Africa Wax et expéditions. 10 000 jouets et déguisements 150 références Raconte-moi un chocolat Depuis mai 2020 à Seclin, 4 travail- Depuis juillet 2020, des accessoires de leurs gèrent en toute autonomie 150 mode confectionnés au Cameroun à 8 500 tablettes de chocolat références de jouets et déguisements partir de wax (ou tissu africain) sont ex- Depuis mars 2020, plus de 8 500 ta- et ont conditionné plus de 10 000 pro- pédiés depuis Lille. La première collec- blettes de chocolat ont été délicate- duits. Au total, plus de 30 travailleurs tion est constituée de 150 références. ment rangées en pochon et expédiées ont pu participer au conditionnement La marque reverse 1€ par produit à une pour satisfaire les palais des clients de balles magiques, ballons… association qui œuvre pour la réinser- gourmands ! Le numéro d’envoi de tion professionnelle au Cameroun. chaque commande est scanné par un travailleur pour suivre son parcours. PRÉPARATION CHEZ LE CLIENT Mon petit coin vert La préparation de commandes peut 100 000 sachets de graines aussi être effectuée sur site. C’est Depuis 2019, Mon petit coin vert fait le cas pour Leclerc Drive, à appel au site de Lille pour la prépa- et Croix, et Manola, à Lomme. ration et l’expédition de box de jardi- La préparation de commandes a nage. Tous les mois, plus de 2100 com- commencé en 2013 sur le site de Le- mandes sont réalisées. En 2020, l’Esat clerc de Fretin, puis s’est étendue au a préparé 100 000 sachets de graines. site de Croix. Chaque jour, 4 à 8 per- Une formation démarrée fin octobre sonnes sont détachées des sites de permettra à 5 travailleurs d’utiliser l’ou- Lille, Fives et Loos. til informatique en toute autonomie. Depuis 2018, deux travailleurs de Lille Libelté se déplacent au MIN de Lomme (mar- ché de gros) quatre jours par semaine. 150 colis chaque semaine Ils conditionnent pour Manola des 150 colis sont expédiés chaque se- produits alimentaires en vrac (fruits maine depuis Armentières pour Libelté, secs, friandises…). Une fois pesé, l’ar- qui propose des ceintures sans boucle ticle est étiquetté avec une machine made in France. 2 travailleurs gèrent contrôlée par le travailleur. Les pro- seuls les 26 références en stock. duits sont ensuite rangés en carton. Stéphane Godechoul chez Leclerc Drive. 15 Nathalie Sulas et Sylvie Maréchal, maîtresse de maison, à la résidence Photo Cédric Arnould - Département du Nord Les Trois Fontaines, à Armentières. ici, on mange local ! Engagé dans une démarche d’approvi- dences, 15 maîtresses de maison tra- 70 000 sionnement local depuis plusieurs an- vaillent essentiellement à partir de Chaque année, 70 000 repas sont nées, l’Habitat vient de décrocher deux produits frais. Petit à petit, la transfor- préparés dans les résidences de étoiles dans le cadre du label « ici, je mation des modes d’alimentation a per- l’Habitat. mange local » créé en 2018. Près de 50% mis aux personnes accompagnées de des denrées alimentaires sont issues de revoir certaines habitudes alimentaires. l’agriculture en circuit court. Parmi elles, Fini, les formules « entrée, plat, fromage Deux étoiles inédites 10% sont bio : les fruits et légumes, le et dessert ». Le soir, les repas sont moins dans le médico-social lait et l’huile. La démarche porte sur riches et moins copieux. « En revoyant En juin 2018, Région Hauts-de-France, les approvisionnements réalisés auprès les quantités pour une consommation MEL, Département du Nord, Associa- d’AGS Restauration, prestataire de l’Ha- plus juste, nous avons pu compenser le tion des maires du Nord et Chambre bitat. surcoût que représente l’approvisionne- d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais « Nous nous engageons en faveur ment en produits frais et locaux. » ont lancé « Ici, je mange local » qui du développement durable de façon L’Habitat envisage désormais de s’ap- prévoit trois niveaux de labellisation. concrète », souligne Luc de Ronne, provisionner en produits laitiers locaux. L’Habitat est le seul établissement mé- directeur de l’Habitat. Dans nos rési- dico-social à obtenir 2 étoiles. vie des établissements & services établissements vie des

Lucile Pajot et « Papi catastrophe » marionnettes sur-mesure dans le groupe Thalasso. Au printemps puis cet automne, Lucile dans la préparation que lors du spec- Pajot, de L’Astre Lune, est intervenue en tacle, un moment interactif et sensoriel. « résidence mission artistique » à l’IME « Ils étaient acteurs, en déclenchant un Lelandais, à Villeneuve-d’Ascq, auprès contacteur, par exemple », précise Jes- des enfants du Cap. Elle a construit, sica Deswarte, soulignant l’intérêt de avec eux, quatre mini-spectacles de ma- cette résidence alors que les proposi- rionnettes. Chacun des quatre groupes tions artistiques adaptées aux enfants a choisi une émotion : peur, colère, joie porteurs de polyhandicap sont rares. et sérénité. Fabriquées à partir de tissus En raison du contexte sanitaire, les en- customisés par les enfants eux-mêmes, fants n’ont pas pu être réunis pour par- les marionnettes sont ensuite passées tager un seul et même spectacle. Lucile par le « fablab » de l’IEM Dabbadie qui Pajot a laissé matériel et histoires. Les les a équipées de mains articulées. professionnels de l’IME pourront ainsi Les enfants ont été impliqués aussi bien rejouer (voire transformer) les histoires.

DON DE LIVRES : MERCI EDITIS Les étagères de la médiathèque du foyer de vie Les Cattelaines, à Haubourdin, se fournissent petit à petit. En juin, l’établissement a reçu un don d’environ 1000 ouvrages de la part d’Edi- tis, via Nord Compo. Certains ont rejoint la médiathèque, d’autres, difficilement accessibles aux résidents, ont été confiés à des acteurs locaux (médiathèque, associations...). Lire aussi page 12 : des résidents testent un roman adapté 16 grand angle 17 »

» de l’équipe 360 Nord. s Sont-ils satisfaits ? t J’ai apprécié d’être rappelé d’être J’ai apprécié « Fatima Berrani, coordinatrice de parcours 0-25 ans de parcours Fatima Berrani, coordinatrice car l’école ne convient pas à tous. ion t (places en établissement spécialisé ou IME) pour compléter la réponse à ma question. pour compléter la réponse au sein du Gapas, est l’un des 12 conseillers en parcours en parcours au sein du Gapas, est l’un des 12 conseillers Il faut des réponses concrètes pour nos enfants concrètes Il faut des réponses » « 91% des personnes interrogées sont satisfaites 91% des personnes interrogées 9% ne sont pas satisfaites (5% pas suffisamment 9% ne sont pas satisfaites (5% pas suffisamment (74% tout à fait, 17% plutôt) de la réponse apportée. (74% tout à fait, 17% plutôt) de la réponse et 4% pas du tout). Elles sont près de 99% à indiquer et 4% pas du tout). Elles sont près 360 nord é 360 “ qu’elles recommanderaient le numéro vert à un proche. le numéro qu’elles recommanderaient t - “ Il faut plus ? « : du : nou- de places de répit. » répond » répond » semaines, 78 » e menée 116 appelan t communauté 360 uê recherche 0800 360 360 via une recherche 62% des personnes interrogées 62% des personnes interrogées ont eu connaissance du numéro plus sur l’existence du 360. et encourageantes. Il est nécessaire de communiquer Il est nécessaire (proche, voisin...), 13% sur orientation (ARS, (proche, «

J’ai été bien écoutée et conseillée «

médecin, Pôle emploi...), 11% dans les médias. par des personnes très compréhensives compréhensives par des personnes très

Comment ont-ils connu le 0800 360 360

internet, 14% sur recommandation

LE G AN RAND G près de au

velles situations à la connaissance des ont été portées conseillers en parcours. il- cinq témoignages. Ils Pages 19 et 20, retrouvez apportées dans quelques-unes des réponses lustrent 360. Certaines personnes ont par l’équipe le Nord l’anonymat. Leurs noms ne sont donc garder préféré ont été modifiés. pas mentionnés et leurs prénoms le 0800 360 360 116 personnes ont été contactées. Elles avaient composé Fin novembre, quelques données suite à cette enquête. Voici le 8 juin et le 15 novembre. entre une enq aux appels de personnes en situation de aidants handicap, et partenaires dans le département du Nord. 360 a été mis en place sur vert 0800 360 Le numéro l’ensemble du territoire national pour répondre à un besoin de soutien et éviter l’isolement des personnes sans solution. de 80 nouvelles situations en 4 semaines Près Du 8 juin au 22 novembre, 136 situations ont été - ren contrées par l’équipe 360 Nord. Au s’accélère appels rythmedes le semaines, nières cours des der 26 octobre au 22 novembre, en 4 Depuis le 8 juin 2020, une « Depuis le 8 juin 2020,

unau mm La co éa près sa cr cinq mois a Le dispositif 360 nord en chiffres au 22 novembre 2020 51% 136situations des appelants sont aidants. rencontrées du 8 juin 35% sont des personnes en situation au 22 novembre 2020 de handicap, 14% des partenaires.

niveau 1: immédiate et téléphonique niveau 2 : coordonnée à distance des58% appelants sont 4 par l’équipe 360 et les acteurs mobilisés sur le territoire de niveaux impliquant une rencontre avec niveau 3 : la de l’appelant métropole 22% sont réponse niveau 4 : organisation d’une réponse concrète européenne de Lille. pour la personne en situation de handicap du Hainaut-Cambrésis, 15% des Flandres, 5% du Douaisis.

12 conseillers en parcours d’appels pour47% des (assistante sociale, chef de motifs administratifs (MDPH, AAH, demande de PCH...). service, conseiller technique, 21% des appels concernent une directeur, éducateur, psychologue) solution d’accueil , 10% la , 7% , dont 10 professionnels ou de répit santé l’emploi 5% une question spécifique à un de l’association Les Papillons Blancs établissement ou , 3% la , de Lille, 1 professionnel du Gapas service médico-social scolarisation 3% , 4% d’autres questions. et 1 professionnel de APF France handicap. l’accessibilité

7 jours sur 7 10 Des permanences téléphoniques partenaires de la communauté du lundi au dimanche et les jours fériés (cf encadré ci-dessous) Lundi à vendredi : 9h-18h et un réseau d’acteurs (CCAS, Samedi, dimanche et jours fériés : 9h-17h centres hospitaliers, services handicap, médecins...) Lorsque l’équipe de conseillers du 360-Nord ne peut répondre, les appels basculent sur une plateforme d’écoutants nationaux.

18 grand angle 19 : Sylvie » Nathalie ES T E UÉ Personne ne nous entend a rejoint rapidement une autre forma- rapidement une autre a rejoint adap- plus mais ambitieuse moins tion, un CAP commis de tée, pour préparer cuisine. Si tout cela n’avait pas été fait, été mise à la Géraldine aurait peut-être l’em- traitement le et maladie La porte. pêchent d’avancer. La première semaine, Laure est allée semaine, Laure La première à la MAS les après-midis. La semaine toute la se- suivante, elle y est restée maine puis en internat pendant deux semaines. Elle s’habitue petit à petit. Pour moi, c’est extrêmement difficile à et à porter. vivre « Je n’ai jamais existé. Depuis l’âge de 7 ans, je m’occupe de tout le monde mon père, ma mère, mon ex-mari, ma fille. Il y a une grande souffrance dans pa- que tant En handicap. du monde le personne ne vous entend. rent, visoire mais il visoire y a un début et c’est déjà des mois qui ont énorme, au regard passé, de nos courriers, nos appels, suis Je engagées. démarches les toutes aux côtés de ma nièce Nathalie pour la soutenir et l’aider ce combat. dans Le jour où j’ai appelé est à marquer d’une croix rouge. Enfin,écoutées. on Enfin, on nous a essayé a de nous aider. « Une décision » douloureuse J’ai du mal à accepter cette situation, je compte les jours qui nous séparent. l’est Elle douloureuse. été a décision La choc un comme cela tout vis Je encore. mais nous devions le faire. Nous une solution pour Laure, vons trouver de- pour qu’elle et pour assu- s’épanouisse pour la protéger. son devenir, rer - - - - OUVER » T Q ÉB LO D » VISOIRE T ? En juin, elle sœur et sa » T Je ne savais plus ne savais Je E PRO vers qui me tourner. vers T tuation était compliquée et je me suis enten- j’ai que ce sentiepar concernée du. J’ai pu expliquer les choses par télé- phone, confier lesdifficultés fille et mes inquiétudes. Une assistante de ma - ren sociale est ensuite venue à notre contre. Elle a contacté un service d’ac- compagnement vers l’emploi destiné handicap un avec vivant personnes aux de formation, a fait va- et l’organisme loir une RQTH que ma fille à a du mal évoquer. Grâce à elle, se des sont ouvertes portes plus facilement. monté et Géraldine dossier a pu être Un Ma tante, ma sœur et moi sommes Ma tante, ma sœur très soudées. Nous vivons la situation toutes les trois. Ma tante a appelé le 0800 360 360. J’ai ensuite été contactée par une as- sistante sociale qui est venue à notre Elle rencontre. a constaté l’urgence de notre situation. Le soir de notre - entre vue, elle pour m’indiquer m’a rappelée la MAS de pouvait rejoindre que Laure Baisieux pour un accueil dès le temporaire lundi suivant. La situation s’est provisoire. débloquée mais ellereste vrées vrées à elles-mêmes. une famillesoudée, en capaci unie et Nous formons té de mener des démarches. Certains seuls en plein désarroi. doivent être est pro pour Laure La solution trouvée tuations fragiles et parfois dramatiques. parfois et fragiles tuations On ne peut pas laisser les familles li sans contrôle sont devenues orphelines. On ne s’est pas soucié de ce que devenait Laure... Nous parlons de vies humaines, de si - » ’ES S ION ES SE SON T T À DES MURS ACE F UA T » T MEN ACILE SI

Confier ses difficultés

Nous vivons la situation à trois RES ELLE MAIS « et mes inquiétudes A l’occasion de la journée nationale des aidants, j’ai entendu parler du 360 à la radio. J’étais chez Géraldine. La si- J’ai 70 ans, je suis retraitée mais j’ai sou- j’ai mais retraitée suis je ans, 70 J’ai de continuer à travail- vent l’impression par heures 35 du C’est fille. ma pour ler semaine. Je vis en région parisienne. Ma fille est à Lille. Mais même à 200 ki- pas. je n’arrête lomètres, une Cet automne, Géraldine a démarré un CAP cui- formation pour préparer sine mais les choses se passaient mal. Sa fille rencontre des difficultés dans son parcours de formation lorsque Lucienne M. de formation lorsque Lucienne des difficultés dans son parcours rencontre Sa fille échanges permettant débouche sur plusieurs L’appel compose le 360 début octobre. vers une formation plus adaptée. à Géraldine de se réorienter « DES POR compagnée. Comment est-il possible que inquiété, soit s’en ne personne que les années soient passées sans suivi, « SOUVEN famille est si La situation notre que vit délicate. Au fil des semaines, elle est devenue de plus démarches, nos Dans l’urgence. en jusqu’à plus complexe nous nous sommes pourtant trouvées plus d’une à des murs et cela fois face laisse des traces. jamais été scolarisée ni ac n’a Laure « auprès J’ai découvert les démarches de la MDPH, les listes d’attente. nous avons écrit à été, sans réponse, Cet au Macron, Emmanuel Cluzel, Sophie Préfet du Nord. Début octobre, j’étais dans un goufre. Je ne savais plus vers soit ac- qui me tourner pour que Laure cueillie. Je ne voyais pas d’issue. Suite au décès de notre maman, en maman, notre de décès au Suite installéepa- mes je me suis chez juin, en avec ma sœur Laure, pour être rents situation de handicap. J’ai mis ma vie mari, ma maison, de côté, laissé mon tout sacrifié. Laure a 45 ans. Elle a tou- n’a jamais parents, jours vécu avec mes connu d’établissement spécialisé. Depuis juin et le décès de leur maman, Nathalie a mis sa vie de côté et s’est installée et s’est installée mis sa vie de côté Nathalie a de leur maman, juin et le décès Depuis a appelé le 360. situation, leur tante, Sylvie, de leur Face à l’urgence chez sa sœur Laure. leur a été proposée. temporaire Une solution d’accueil « LA PLUS F « ON M’A AIDÉ À SORTIR LA TÊTE DE L’EAU » L’une des sœurs d’Hervé Vassal aide au quotidien leur frère Raymond, en situation de handicap. En novembre, elle est hospitalisée en urgence. Hervé Vassal prend alors le relais. Seul aux côtés de son frère, il vit quelques jours à un rythme d’enfer avant d’appeler le 360. Depuis 2018, mon frère Raymond, en J’ai frappé à plusieurs portes. Tous m’a écouté, m’a aidé à sortir la tête situation de handicap et âgé de 70 ans, ceux que j’ai contactés ont passé leur de l’eau, la seule personne qui ait

grand angle grand et l’une de mes sœurs vivent dans la tour. On me disait « bon courage » et ouvert une porte. Dès le lendemain, même résidence autonomie, l’un au 1er cela s’arrêtait là. On m’a même sug- mon interlocuteur m’a rappelé en me étage, l’autre au 3e. Début novembre, géré de ne pas venir le voir pendant 7 proposant une solution pour le len- ma sœur a été hospitalisée en urgence. jours, pour ma santé, tout en sachant demain. Raymond a pu rejoindre une J’ai pris le relais aux côtés de Ray- qu’il était seul et sans l’intervention de autre résidence – dans la métropole mond. L’absence de ma sœur m’a fait professionnel ! de Lille – pour un accueil temporaire. découvrir son niveau de dépendance. Ce n’est pas idéal. Je dois continuer à J’avais beau venir le voir quatre fois Tous ceux que j’ai venir l’aider mais il n’est pas seul. Des par semaine, je n’avais pas remarqué à professionnels interviennent et cela me quel point il était peu autonome. Re- contactés ont passé soulage. pas, toilette, changes… Il faut être avec leur tour. On me disait « On est venu à ma rencontre » lui plusieurs fois par jour. Il ne peut pas être livré à lui-même. « bon courage » On est venu à ma rencontre, on m’a accompagné pour voir la résidence où J’ai vécu une semaine d’enfer. Je et cela s’arrêtait là. allait vivre mon frère. On m’a demandé n’étais pas tranquille en quittant Ray- si cela allait, si j’allais tenir le coup. mond. Au bout d’une semaine, il a « Ce n’est pas idéal été testé positif au covid-19. Les pro- Cette situation m’a amené à réenga- mais cela me soulage » ger des démarches lancées il y a 2 ans fessionnels (infirmières, auxiliaires de J’ai reçu un appel de l’Assurance ma- vie…) qui l’accompagnent ont exercé pour trouver une solution durable plus ladie à qui j’ai fait part de ce que je adaptée pour mon frère. Je pense à leur droit de retrait et ne voulaient plus vivais. On m’a donné le numéro de intervenir. Je me trouvais encore plus une structure spécialisée ou un Ehpad. l’ARS qui m’a ensuite transmis celui Je ne veux pas me débarrasser de lui, démuni. Seul face à ses ordonnances du 360. Après avoir couru dans tous et ses médicaments, par exemple, la je veux sa sécurité. Je ne laisserai pas les sens pendant plusieurs jours, j’ai tomber Raymond. peur au ventre à l’idée de me tromper. enfin eu quelqu’un au bout du fil qui

« LE STRESS RETOMBAIT » Sarah, 6 ans, vit en France mais se rend chaque jour dans un établissement belge. De l’autre côté de la frontière, les vacances d’automne ont été prolongées d’une semaine. Le papa de Sarah a appelé le 0800 360 360 et une solution d’accueil a été trouvée à l’IME Lelandais. Les vacances d’automne ont été pro- chance mais est-elle donnée à tous ? Les de courir, de sortir et de travailler. Elle longées d’une semaine en Belgique, où structures sont bondées, les délais pour a le droit d’être accompagnée dans des Sarah est accueillie. Sa maman et moi rejoindre un IME sont interminables. structures adaptées, aux côtés de pro- étions fort embêtés. Nous travaillons fessionnels qui l’aident. « Nous sommes souvent tous deux. J’ai entendu Sophie Cluzel Pour nous comme d’autres, il faut agir parler du 360 à la radio et j’ai appelé. désemparés et mis de côté, avec un sentiment d’injustice » maintenant, penser au répit des fa- J’ai tenté, je n’avais rien à perdre. Avec milles, à la possibilité de souffler pour une enfant en situation de handicap, on Lourdeurs administratives, refus, si- aller faire des courses, une prome- apprend à frapper à toutes les portes. lences... Nous nous battons chaque nade, quelques heures par semaine par jour pour un avenir meilleur pour Sarah. exemple. « Nous avons eu cette chance Nous aider pendant la crise, c’est bien. mais est-elle donnée à tous ? » Mais cette aide doit être permanente, « Une semaine à l’école » Une heure après mon appel, mon in- avec ou sans le covid. Nous faisons tout pour l’épanouisse- terlocuteur me rappelait pour proposer Comme beaucoup d’autres parents, ment de Sarah, pour qu’elle évolue, que Sarah soit accueillie à l’IME Lelan- nous nous trouvons souvent désempa- qu’elle apprenne, qu’elle gagne le dais, à Villeneuve-d’Ascq, une semaine. rés et mis de côté, avec un sentiment maximum d’autonomie. Cette semaine Ma fille connaît bien cet établissement d’injustice. Nous, nous avons appris à de répit, c’était pour elle une semaine qu’elle fréquente depuis début 2020. le faire mais de nombreux parents ne se à l’école. Au-delà des contraintes pro- Elle y est une partie des vacances sco- manifestent pas. Notre fille a des droits. fessionnelles, c’était une bien meilleure laires. Nous étions super contents. Le Elle est différente mais elle a le droit de solution que de rester avec ses parents stress retombait. Nous avons eu cette vivre, de jouer, de crier. Elle a le droit à la maison. 20 20 dossier DOSSIER accéder à la communication pour mieux maîtriser sa vie

Renforcer le pouvoir d’agir constitue la première orientation politique prioritaire de notre projet associatif 2018-2023. Pour être auteur et acteur de sa vie, il faut comprendre les choix qui s’offrent à soi, accéder à l’information, disposer d’outils de communication adaptés.

SOMMAIRE

Christine Alison Hugo et Melye

25 26 31

Le FALC, un outil d’accessibilité Commande oculaire : quand les yeux universelle remplacent la parole Page 22 Page 27

Les 5 grandes règles du FALC Une tablette pour faciliter et multiplier Page 23 les échanges Page 28 Dans les coulisses d’un atelier de transcription Le rituel essentiel du « bonjour » Page 24 Page 28 Le FALC pour parler du représentant Le Makaton, incontournable des usagers à l’hôpital dans nos IME Page 25 Page 29 Développer la communication : Le Makaton, un allié pour tous un défi à la MAS les élèves Page 26 Page 30 Petit à petit, le Makaton s’installe « Un travail d’équipe » pour aider à la MAS Hugo à avancer Page 27 Page 31

21 le FALC, un outil d’accessibilité universelle

« Quand on transcrit en FALC, on rend les phrases plus simples et on met des images. Le but, c’est que ceux qui ne savent pas bien lire puissent mieux comprendre. » Julie Dhorne, travailleuse de l’Esat à Fives, formée au FALC en décembre 2017

Pourquoi avoir créé le FALC ? le FALC reste encore trop peu utilisé. Qui sont les transcripteurs ? En 2009, des organisations et associations « Certains documents administratifs sont Selon les grands principes du FALC, les de huit pays européens se sont réunies trop compliqués, souligne Kevin Ferlin, personnes en situation de handicap sont pour plancher sur une nouvelle méthode, travailleur de l’Esat à Fives, membre de les seules à pouvoir juger si un document initialement destinée aux personnes por- l’équipe de l’atelier FALC. Les factures et est réellement facile à comprendre. Pour teuses de déficience intellectuelle : le les courriers devraient par exemple être être estampillé « FALC », un document « facile à lire et à comprendre » (FALC). La en FALC. » doit donc impérativement avoir été trans- France était alors représentée par l’Una- Le FALC, pour qui ? crit avec l’implication de personnes por- pei et Nous Aussi, première association teuses de déficience intellectuelle. de personnes en situation de handicap Elaborée à l’origine pour les personnes intellectuel qui revendique « rien pour en situation de handicap mental, la mé- nous sans nous ». Dans le cadre du projet thode peut profiter à un public bien plus Une activité commerciale européen « Pathways », les participants large. « Il s’agit d’un outil d’accessibilité De nombreux supports sont transcrits avaient pour objectif de favoriser l’ac- universelle, souligne Dominique Legros, dans nos établissements (courriers, pro- cessibilité et, ainsi, l’autonomie des per- animateur de l’Esat et référent accessi- jets, affiches...). Depuis 2017, notre Esat sonnes en situation de handicap. bilité à Fives. Les personnes qui ont des propose la transcription comme activité problèmes de vue ou encore qui pré- commerciale. A Fives, 13 travailleurs et Quels documents en FALC ? sentent des difficultés de compréhension 3 professionnels, dont 2 encadrants en Tous les documents destinés à être parce qu’elles maîtrisent peu la langue atelier, sont formés. A Seclin, ils sont 18 lus peuvent être transcrits. Courriers, française peuvent y trouver leur compte. » travailleurs et 9 professionnels, dont 4 compte-rendus de réunion, livrets d’ex- Ainsi, un livret « parcours de visite » réali- moniteurs formés. position, invitations, modes d’emploi... sé, en 2019 pour Lille 3000, à l’occasion Très utilisé en Belgique ou encore en de l’exposition Eldorado, a-t-il servi de Angleterre, le FALC peine à s’étendre en support aux guides lors de visites. « Les France. Malgré une notoriété qui grandit retours étaient très positifs : un document petit à petit et, surtout, l’obligation légale attractif qui va à l’essentiel», précise Luc de mise en accessibilité de l’information, Quintin, moniteur d’atelier. 22 dossier Les 5 grandes règles du FALC

Des règles ont été définies pour rendre l’information écrite accessible. La démarche est exigeante mais permet de faciliter le travail des transcripteurs et d’harmoniser au maximum les supports produits en FALC.

Avec les personnes Des phrase courtes 1 accompagnées 2 et simples

Les documents en FALC doivent être Dans un document en FALC, on va à écrits avec les personnes en situation l’essentiel. Les phrases sont courtes et de handicap. Une simple relecture ne simples. Elles ne contiennent qu’une suffira pas à faire d’un document un seule idée. Autre règle importante : support en FALC. Plus le groupe sera « pas de passé, pas de futur », indique homogène, plus la transcription aura Stéphane Beernaert, travailleur fivois de chances d’être claire. A Fives, par formé en octobre 2017. Une règle que exemple, certains travailleurs membres l’équipe de Fives a dû contourner lors de l’atelier FALC ne sont pas lecteurs et de la transcription d’un livret pour l’ex- le niveau de compréhension est varié, position Habata, en 2019, consacrée à une force pour le groupe : « Ceux qui la Préhistoire. ont des difficultés quant au vocabulaire vont parfois amener la solution la plus simple pour traduire une idée com- plexe », souligne Dominique Legros.

Un vocabulaire Des images Des règles 3 adapté 4 associées au texte 5 de mise en page

Chaque mot est soigneusement choisi. Pictogrammes, photos, dessins... La « On doit utiliser la police Arial 14 et Exit les métaphores, expressions ima- recherche de visuels est un pan impor- mettre des puces », explique Kevin Fer- gées, mots en anglais (sauf s’ils sont tant du travail des transcripteurs car, lin. Les règles sont précises concernant couramment utilisés). Les transcrip- si le texte suffira à certains lecteurs, la mise en page : la police doit être teurs optent pour un vocabulaire facile d’autres s’appuieront parfois essentiel- facile à lire, unique dans le document, à comprendre. Si des mots difficiles ne lement sur les images. Les illustrations les majuscules, textes soulignés, en peuvent être remplacés, il seront ex- font l’objet de longues recherches et couleur et en italique sont à proscrire. pliqués. Simplifier n’est pas toujours d’échanges pour illustrer le texte, ne La mise en page doit être aérée. Fiori- chose aisée : « On peut buter sur cer- pas induire le lecteur en erreur ou lui tures et éléments superflus, texte écrit taines phrases, les laisser de côté et y éviter de passer trop de temps à dé- sur des images risqueraient de gêner la revenir », indique Luc Quintin. Quel- chiffrer le document. lecture. En clair, on épure au maximum ! quefois, la réponse vient des transcrip- teurs – parfois non lecteurs – qui ont le vocabulaire le moins développé mais amèneront la solution la plus simple. « permettre de vivre de façon indépendante »

« Afin de permettre aux personnes handicapées de vivre de façon indépendante et de participer pleinement à tous les aspects de la vie, les États Parties prennent des mesures appropriées pour leur assurer, sur la base de l’égalité avec les autres, l’accès à l’environnement physique, aux transports, à l’information et à la communication, y compris aux systèmes et technologies de l’information et de la communication, et aux autres équipements et services ouverts ou fournis au public, tant dans les zones urbaines que rurales. »

Extrait de l’article 9 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée le 13 décembre 2006 au Siège de l’Organisation des Nations Unies. 23 DANS LES COULISSES D’UN ATELIER DE TRANSCRIPTION

Pour chaque travail de transcription en FALC, les transcripteurs plongent dans l’inconnu. Quelques personnes formées à Fives expliquent leur travail.

Documents internes ou commandes de « En début de séance, on note les per- Les transcripteurs planchent sur chaque clients : la démarche est la même pour les sonnes présentes », poursuit Kevin Ferlin. phrase, décortiquent, partagent leur point transcripteurs. Il faut d’abord cerner la de- Au fil des semaines, les séances sont réper- de vue et recherchent un consensus au- mande. « Faut-il tout reprendre ? Synthé- toriées et leurs durées scrupuleusement tour des mots et des images les plus ap- tiser ? L’échange est essentiel pour partir consignées. 361,58 heures. C’est précisé- propriés. dans la bonne direction et répondre aux ment le temps passé dans la salle de l’ate- attentes, se préparer aux difficultés d’un lier pour la transcription du livret Eldora- texte », commence Luc Quintin, moniteur do, de janvier à avril 2019. Les séances de d’atelier. travail n’excèdent jamais 90 minutes. « La 4 personnes maximum par séance transcription demande une très grande concentration », relève Luc Quintin. Les membres de l’atelier FALC se réu- nissent ensuite. Jamais plus de 4 per- sonnes autour de la table : 3 travailleurs et Partir de quelque 1 encadrant. Dans la petite salle dédiée à l’activité à Fives, tous ont le regard tourné chose qu’on ne connaît vers un écran projeté au mur. « C’est plus productif que d’être chacun les yeux sur pas et se l’expliquer son document. » pour qu’il soit compris « On lit le document pour savoir de quoi on parle », explique Julie Dhorne. Fiche infor- par d’autres. mative, livret d’exposition ou encore ques- tionnaire pour une maternité : les supports « Trouver des idées » sont variés. « A chaque fois, on plonge Rendre un texte facile à comprendre ne dans l’inconnu et il faut « débroussailler » se résume pas à une simplification. « C’est le texte », souligne Luc Quintin. « Partir de parfois complexe, il faut trouver les bons quelque chose qu’on ne connaît pas for- mots, les bonnes formules. Cela nous arrive cément et se l’expliquer à soi-même pour de buter sur une phrase, de la laisser de qu’il soit compris par d’autres », complète côté et d’y revenir plus tard. » Il faut « trou- Dominique Legros, animateur et référent ver des idées », relève Stéphane Beernaert. 361,58 heures de travail ont été nécessaires accessibilité de l’Esat. Et puis les partager : « On entend les avis pour la transcription du livret d’exposition des autres », explique Kevin Ferlin. Eldorado, de janvier à avril 2019. CONCRÈTEMENT, çA DONNE QUOI ? A gauche, un extrait de l’introduction du livret d’exposition Eldorado pour Lille 3000. A droite, la version proposée par les transcripteurs de l’Esat. AVa n T...... ET APRÈS TRANSCRIPTION A noter : dans la version imprimée, la taille de la police est plus grande. ELDORAMA - TRIPOSTAL INTRODUCTION Vaisseau amiral de Lille 3000, le Tripostal ELDORAMA - TRIPOSTAL déroule le grand récit de l’Eldorado à travers une multitude d’œuvres d’art Le Tripostal est le plus grand lieu de l’évènement Eldorado. contemporain empruntées aux quatre Dans l’exposition du Tripostal, on trouve des œuvres de l’art actuel. coins du monde. Ces œuvres viennent du monde entier. En trois chapitres, correspondant aux trois étages du bâtiment : Il y a 1 thème différent à chaque étage du bâtiment : 1. Les Mondes rêvés • Les Mondes rêvés, au rez-de-chaussée 2. La Ruée 3. Un eldorado sans fin • La Ruée, au premier étage • Un Eldorado sans fin, au deuxième étage L’exposition met en scène l’aventure universelle de tous les eldorados L’Eldorado, c’est une aventure mondiale. qui font se déplacer et se mouvoir Cette aventure pousse les gens à partir loin de chez eux. des individus et des peuples. 24 dossier

Laurence Willocq et Mathieu Duvaux le falc pour parler du représentant des usagers à l’hôpital Cet automne, cinq personnes accompagnées par le foyer de vie et le SAJ Les Cattelaines ont testé un document en FALC pour France Assos Santé Hauts-de-France.

epuis 1996, les patients et leurs ou non lectrices et avec des niveaux de « Nous avons jeté une première pierre », proches – appelés « usagers » – compréhension variés. » relève Aurélie Cassarin-Grand qui n’ex- Dpeuvent être représentés au Grâce à la relecture, quelques ajuste- clut pas de travailler sur d’autres types sein des établissements et institutions ments ont été faits sur le support qui a de supports, favorisant in fine l’accès de santé. En tant que porte-parole, pu être diffusé à partir d’octobre. aux soins : « Dans les établissements de les représentants défendent les droits santé, l’accueil n’est pas toujours adap- des usagers. Présents dans tous les té aux besoins spécifiques, notamment établissements de santé, ils sont assez Les personnes ceux des personnes en situation de peu connus du grand public, « et c’est handicap. Pourtant, cela ne transparait encore plus vrai pour les personnes qui en situation de pas dans les retours. Les personnes en ont des difficultés de lecture », souligne situation de handicap forment une po- Aurélie Cassarin-Grand, coordinatrice handicap forment une pulation invisible. Il est indispensable régionale de France Assos Santé Hauts- de favoriser leur prise de parole pour de-France. Face à ce constat, l’associa- population invisible. faire valoir leurs droits et faire avancer tion a décidé de créer un support de Il est indispendable l’accueil à l’hôpital. » présentation du rôle de représentant Document disponible sur le site inter- des usagers. « Nous sommes partis sur de favoriser leur prise net de France Assos Santé Hauts-de- un seul et même document en FALC. Si France : hauts-de-france.france-assos- cette plaquette est accessible aux non de parole pour faire sante.org lecteurs, elle le sera à tous. » valoir leurs droits Des relecteurs aux profils variés Aurélie Cassarin-Grand et l’une de ses et faire avancer la voix collègues ont mis à profit le confine- ment pour suivre, en e-learning, une l’accueil à l’hôpital. des usagers formation au FALC. A la fin de l’été, Créée en 2017, France Assos San- elles avaient rédigé un support inspiré Malgré le respect des règles du FALC, té Hauts-de-France rassemble 74 du FALC soumis pour relecture à cinq la compréhension globale du docu- associations de personnes âgées, personnes accompagnées par le foyer ment s’est avérée limitée. « Au sein malades, en situation de handicap de vie et le SAJ Les Cattelaines, à Hau- d’un établissement comme le foyer de (dont l’Unapei Hauts-de-France, re- bourdin : Kelly Bonne, Christine Lucas, vie, les lecteurs devront être accompa- présentée par Florence Bobillier), Sébastien Zabbara, Mathieu Duvaux et gnés par un professionnel », indique familles et consommateurs dans Alain Lecquien. Chacun a examiné le Laurence Willocq. le but de défendre les droits des document à la loupe, accompagné par « Une première pierre » usagers, les représenter dans diffé- Laurence Willocq, éducatrice spéciali- Le sujet est compliqué et les personnes rentes instances (établissements de sée et référente accessibilité de l’éta- accompagnées ont pour habitude de santé, ARS...), donner un avis aux blissement : « Afin de recueillir des avis se tourner vers les professionnels lors- pouvoirs publics et former les repré- les plus représentatifs possible, je me qu’elles rencontrent des difficultés. sentants des usagers. suis adressée à des personnes lectrices 25 développer la communication un défi à la mas A Baisieux, les résidents n’ont pas tous la faculté de parler. Mais le désir de s’exprimer et le besoin de communiquer sont bien là. Avec du temps, de l’observation et en impliquant l’entourage de chacun, des stratégies individuelles sont mises en place. n arrivant à la maison d’accueil spé- de favoriser l’autonomie, la démarche est individuel ou collectif en lien avec le déve- cialisée de Baisieux, en 2009, Alison complexe. « Nous devons relever plusieurs loppement de la communication. Les pro- Ene maîtrisait que le code oui/non. Les défis, faire plusieurs essais, impliquer un fessionnels peuvent notamment s’appuyer professionnels décelaient toutefois des maximum de personnes autour du résident, sur deux outils d’évaluation : le COMVOOR capacités et une envie d’aller plus loin. saisir tous les moments possibles et oppor- – une évaluation proposée au résident « Alison avait beaucoup de choses à nous tuns pour travailler la communication. », lui-même – et l’ECP (Evaluation-Cogni- dire », souligne Aurélie-Souyris-Lhoez, psy- détaille Marion Belpaume, psychologue. tion-Polyhandicap) – pour laquelle l’entou- chologue. Professionnels et résidente se rage est questionné. sont alors lancés dans la construction d’un Il faut parfois Auprès de résidents avec lesquels la com- support, une planche mêlant photos et pic- munication verbale est peu voire pas pos- togrammes. s’éloigner des outils sible, l’observation au quotidien joue un Au départ, 10 éléments composaient la rôle majeur. « Il faut essayer de trouver planche qu’Alison emmène partout avec et moyens habituels le moindre signe de communication, le elle. Désormais, le support comporte plus moindre comportement qui peut vouloir de 170 images. Il permet à la résidente pour définir exprimer quelque chose. » Emettre des d’aborder le quotidien, ses émotions, l’en- hypothèses... et les vérifier, afin d’éviter vie de contacter un proche, etc. « Notre des stratégies au maximum d’être dans l’interprétation : bricolage fonctionne plutôt bien. Il nous « Bien connaître les résidents est important permet d’aborder énormément de sujets. » inviduelles et faire mais peut entraîner des certitudes. Il faut Classeur, set de table, frise... du sur-mesure. sans cesse se remettre en question. » D’autres résidents ont des planches, sou- Communication par l’objet vent moins développées que celle d’Ali- Les profils des résidents sont variés. Les Il faut aussi accepter que les apprentis- son. Quelques-uns ont un classeur, un set professionnels ajustent leur accompagne- sages puissent être longs. Ainsi, depuis de table avec des pictogrammes ou encore ment en fonction des envies, des besoins 2018 à la P’tite MAS et 2019 à la « grande » une frise dans leur chambre pour mieux se et des capacités de chacun, imaginent MAS, deux groupes travaillent pour déve- repérer dans le temps. Malik peut ainsi vi- parfois des stratégies qui ne sont pas ha- lopper l’apprentissage du Makaton. Mais sualiser son planning sur la semaine, grâce bituelles pour faire « du sur-mesure », fa- les résultats ne sont pas toujours flagrants. à des pictos sur un mur de sa chambre, un ciliter les échanges… et les multiplier. En « Parfois, les résidents n’utilisent pas les outil bénéfique pour son bien-être.« Grâce maison 7, par exemple, on développe la signes ou ne signent pas pour s’exprimer, aux pictogrammes retirés chaque jour, pré- communication par l’objet, « un test mené ce qui peut questionner la pertinence de cise Aurélie Souyris-Lhoez, Malik peut voir avec un résident avant d’envisager de l’ou- leur utilisation par les professionnels au approcher le jour d’un appel, d’un retour à vrir à d’autres », précise Marion Belpaume. quotidien, indique Marion Belpaume. Ce- la maison... » La technique peut être utile pour les per- pendant, ne pas avoir de retour de la part sonnes qui ne comprennent pas l’utilisa- « On s’adapte, on distingue ce qui est pos- d’un résident ne signifie pas qu’il ne com- tion de photos. Inspirée du PECS (système sible et ce qui conviendrait le mieux pour prend pas. Nous observons que l’utilisation d’échange d’images), la démarche consiste faire du cas par cas. » Car, si développer de signes facilite la compréhension. » les moyens d’expression et de communi- en la mise à la disposition du résident d’un L’observation est essentielle pour proposer cation est une priorité, notamment en vue sac d’objets qui lui permettra d’indiquer ce aux résidents de s’inscrire dans un projet qu’il veut faire, là où il veut aller, etc.

La planche de communication d’Alison totalise aujourd’hui 170 visuels, contre 10 en 2009.

Malik dans sa chambre, où une frise lui permet 26 de visualiser son emploi du temps. dossier Petit à petit, le makaton s’installe

Depuis 2018, le set de table dont tion, ou encore le PECS, en institut mé- disposent six résidents lors du dico-éducatif (IME). petit-déjeuner favorise Fin 2019, six résidents de la « grande l’expression MAS » – une personne par maison – ont des choix. rejoint un autre groupe Makaton. Petit à petit, le Makaton et d’autres solu- tions de communication à partir des pictogrammes et des signes pourraient s’étendre. « A force de le voir, de bai- gner dans cet environnement, d’autres résidents pourraient se lancer eux-aus- si. »

çA papote ! A Baisieux, les groupes « pictos » et Makaton sont destinés à favoriser Depuis 2018, six résidents de la P’tite qu’ils peuvent mieux exprimer grâce les apprentissages. Les résidents MAS ont devant eux un set de table au set créé avec des pictogrammes, peuvent également se retrouver au un peu spécial chaque matin. L’outil a accompagné par des signes échangés sein de groupes d’expression : Pa- été créé dès le lancement d’un premier avec les professionnels. pote et Salade. « Ces groupes per- groupe Makaton. « Du concret, un sujet Arrivée par la P’tite MAS mettent de créer et d’entretenir des stimulant dont l’effet est quasi-instan- A la P’tite MAS, en maison 7 notam- relations entre pairs, partager des tané », sourit Aurélie Souyris-Lhoez. ment, le Makaton est bien plus pré- sujets de discussion, indique Marion Alors que les menus des deux autres sent. Logique : les résidents sont plus Belpaume. Ils sont orientés vers le repas de la journée sont fixes, les ré- jeunes et ont souvent découvert ce plaisir de communiquer. » sidents ont le choix le matin, un choix programme d’aide à la communica- commande oculaire : Quand les yeux remplacent la parole

Un système de tablette avec com- prend-elle mieux la photo ou le pic- quisition représente un investissement mande oculaire pourrait prochainement togramme ? Quelle taille doit avoir la conséquent : 15 à 20 000 € pour obtenir être expérimenté à la maison d’accueil représentation ? Tout cela se fait en lien appareils et logiciels et bénéficier de spécialisée. Depuis 2018, l’équipe de avec nos psychologues et orthopho- formations à l’utilisation. la MAS envisage de faire l’acquisition nistes. » YouTube, messageries... d’un nouvel appareil favorisant l’ex- Depuis 2018, deux essais ont déjà été En fonction des compétences acquises, pression et la communication, en com- réalisés, une première fois avec 5 ré- les personnes utilisatrices pourront faire plément des outils dont disposent déjà sidents, une deuxième avec 3 partici- évoluer l’outil avec des logiciels adaptés résidents et professionnels à Baisieux. pants. D’autres devraient suivre. Des pour naviguer sur des applications Essais en cours tests nécessaires pour s’assurer de la comme YouTube, des messageries... Grâce à une réglette accrochée sous pertinence d’un tel appareil. Car l’ac- une tablette ou déjà intégrée dans un support numérique spécifique comme Photo d’illustration © CENOMY une tablette renforcée, l’utilisateur na- vigue avec son regard et pointe des éléments avec les yeux. « Le système s’adapte à l’œil de l’utilisateur et rem- place doigts, souris et clavier», ex- plique Ingrid Fortin, ergothérapeute. A la MAS, au moins dix résidents pour- raient être concernés dans un premier temps par l’utilisation de l’appareil. « Il y a quelques prérequis, comme la poursuite oculaire ou une bonne focali- sation. Vient ensuite la compréhension de l’utilisation de l’outil pour naviguer dans le système. Il faut également au préalable évaluer le niveau de com- préhension réceptif : la personne com- 27 une tablette pour faciliter et multiplier les échanges Accompagnée par la P’tite MAS, Lilou Lagasse, 20 ans, se prépare à utiliser un tout nouvel outil : une tablette avec synthèse vocale. ilou, 20 ans, a plein de choses à dire La première prise en main ravit Lilou et Grâce à un bras fixé sur son fauteuil, Li- mais il lui manque les mots : « Ma fille permet à ses parents de s’assurer de la lou aura sa tablette toujours à disposi- Ldispose de toute une bibliothèque pertinence d’un outil pour lequel il faudra tion. « Cela va profondément modifier sa de pictogrammes, indique Corinne La- débourser plusieurs milliers d’euros. façon de communiquer », sourit Corinne gasse. Lilou a une base de quelques mots Livraison avant fin 2020 Lagasse qui espère une livraison d’ici la fin et signe certains mots et émotions appris de l’année. Depuis, Lilou travaille avec l’équipe de au fil des années avec les différents ortho- la P’tite MAS pour se préparer à l’usage « Lilou a beaucoup de capacités. Elle re- phonistes mais son handicap moteur la de la tablette. « Elle apprend des gestes cherche constamment l’interaction, a be- freine dans sa communication. » comme le pointage ou le fait de slider soin d’être dans l’échange, complète Ma- ou encore la classification, travaille sur la rion Belpaume, psychologue. La tablette construction de phrases, de façon à affiner l’aidera à avoir une communication plus Un outil qui va fluide et fonctionnelle. » profondément les messages », détaille Corinne Lagasse. modifier la façon de communiquer de Lilou

Fin 2019, lors du salon Autonomic à Lille Grand Palais, Corinne Lagasse découvre un système de communication qu’elle connaît peu : une tablette avec synthèse vocale. « Emballés » par un projet très per- sonnalisable, ses parents organisent, fin février, un test destiné à confirmer l’intérêt de Lilou pour l’appareil. A la P’tite MAS, la jeune fille découvre la tablette sous le re- Lilou et Adrien Delannoy, gard attentif d’une ergothérapeute et de conseiller évaluateur son orthophoniste. chez Cenomy, en février. Le rituel essentiel du bonjour Pour développer la communication, de communication. Tous se retrouvent rituel commence à porter ses fruits. il y a des outils et techniques. après l’effervescence de l’arrivée et avant Chez les Mouves, les instruments ne sont le début des ateliers et rééducations. Et puis il y a tous ces moments jamais bien loin : guitare, tambour, bols du quotidien, en apparence anodins Apprentissage des codes du « bonjour » tibétains et, depuis peu, synthétiseur. Ce Les sept chansons sont toujours les mêmes, matin-là, Esteban et Noah se sont retrou- et pourtant essentiels. Voici vés ensemble au clavier. Les instruments l’exemple du rituel du « bonjour » de façon à créer des repères. Avec L’arai- gnée, les enfants travaillent sur le schéma réunissent les enfants et adolescents et dans le groupe des Mouves, à l’IME corporel. Avec Un petit mot de tous les favorisent la rencontre. Lelandais, à Villeneuve-d’Ascq. jours, le groupe dit bonjour à chaque en- fant et adulte. Les signes accompagnent Ci-dessous, Noah, Christophe et Betty. Ce matin de décembre, Fatah-Saïd, Noah, les paroles. Ils sont par- Esteban, Tom et les professionnels du fois empruntés au Maka- groupe des Mouves sont réunis pour un ton. « Nous reproduisons moment phare de la journée : le « bonjour » certains gestes utilisés en en chansons, 15 à 20 minutes de partages classe », précise Corinne et d’interactions. Depuis septembre, pas Opdebeeck, qui conclut un matin ne débute sans ce rituel, deve- la séance avec un « tam- nu essentiel. « Plein de choses se passent, bour de l’océan » repro- souligne Christophe Martin, à la guitare. duisant le son des vagues, Le moment est rempli d’émotions. Les un instrument qui permet enfants observent, écoutent et commu- au groupe de finir par un niquent leur humeur du jour. Souvent, les silence apaisant. Depuis visages s’illuminent, signe de bien-être. » quelques semaines, Fa- Vocalises, position du corps, sourires, re- tah-Saïd arrive le matin gards... Le moment musical est un vecteur en signant « bonjour ». Le 28 dossier 29 - » » abandonnent

L’enfant peut in- peut L’enfant

UNE ». Des messages « : » souvent la com-

IONS OCALE T Go Talk booste

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parents formés depuis 2016 parents

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O G professionnels depuis 2013, dont 91 professionnels IME. de nos trois FORMA Depuis 2013, l’association propose par des des formations assurées par l’association formateurs agréés AAD Makaton. 148 46 Certains appareils peuvent être utilisés peuvent être Certains appareils pour favoriser les échanges, comme cet appareil « - L’uti sont programmés. préenregistrés lisateur appuie sur une touche pour formuler des demandes et des choix. concret. le langage rend grammes du dans l’apprentissage Se lancer Makaton « munication verbale adulteset les facilement terpeller plus Il plus précis. le langage oral devient est investi physiquement dans son ap- - » En fonction de leur pro prentissage. gression, les enfants « outil comme le Makaton ou le gardent de communication. IME A Seclin comme dans les autres de notre association, ceux qui en ont besoin baignent dans le Makaton. Des un peu pictogrammes sont présents partout. La méthode est partagée par l’ensemble des professionnels et de nombreux enfants entre eux. Séances de travail avec l’orthophoniste, exer cahiers de vie cices, ateliers de groupe, adap- en Makaton… jusqu’à des livres tés ou encore des recettes aux enfants confiées pendant le confinement. partout utilisable être peut Makaton Le et dans toutes les conditions, y com- pris à la maison, en famille. : Sophiana à l’IME C’est un support qui « Denise Legrix, à Seclin.

Les gestes sont précurseurs de Les gestes sont précurseurs

Des livres pour enfants Des livres traduits en Makaton

ECS P LE : permet la structuration de phrases et souligne l’acquisition de vocabulaire, orthopho- Aude-Marie Béal-Toulotte, niste. et la manipulation de picto- la parole munication aux enfants, sans se substi- se sans enfants, aux munication le Makaton favorise le tuer à la parole, du langage et facilitedéveloppement les interactions. Parmi les techniques et outils favori- sant la communication figure le PECS Picture Exchange Communication Sys- tem (système de communication par aux 1985 en Créée d’images). échange conçue été méthodea la Etats-Unis, à l’origine pour des enfants porteurs de troubles du spectre autistique. Elle est basée sur l’échange d’une image, d’un dessin ou d’une photo pour ex- permet PECS Le demande. une primer aux enfants et adultes qui d’entrer dans l’échange et l’utilisent d’exprimer des choix. Après la demande d’objets, l’utilisateur du PECS pour peut se servir Pe- questions. des à répondre et poser tit à petit, la méthode encourage le dé- veloppement du langage oral. me nos i ble dans on

t

ES G ourna t précurseurs précurseurs de la parole.

Seclin, 10 utilisent 9 enfants sur le Makaton. Mis au point dans - Wal Margaret par 70 années les

A M I ’ D E G CHAN É

es gestes sont gestes Les Concrètement, Concrètement, le Makaton combine pictogrammes et signes à la un nouveau moyen de com- En offrant parole.

ker, ker, orthophoniste britannique, et in- troduit en France dans les années 90, d’aide à la communica- ce programme in- tion est aujourd’hui et au langage in- fut il où IME, nos dans contournable 2010. années des début tout au troduit maka le

incon A Laetitia, enseignante, utilise le Makaton pour le rituel d’accueil en classe. Ici, elle signe le V de vendredi. Le Makaton, un allié pour tous les élèves Laetitia a été formée au Makaton en 2015 pour mieux accompagner un élève. Depuis, les signes ne l’ont pas quittée, précieux pour nombre d’élèves de sa classe, à Hellemmes. n septembre 2015, Théo arrive sur Lorsque Théo quitte la classe de Laetitia, de Biscotte », la mascotte de la classe. les bancs de l’école Dombrowski, à l’enseignante n’abandonne pas le Maka- L’enseignante signe alors chaque jour EHellemmes, dans la classe de toute ton. « C’est une ouverture culturelle pour de la semaine, une couleur associée ou petite et petite sections de Laetitia. Avec tous les élèves. C’est aussi très utile car, encore les activités principales du jour. lui, l’enseignante découvre le Makaton. chaque année, des enfants arrivent en Certains anciens « bébés signeurs » re- « Théo l’utilisait avec son orthophoniste. toute petite section sans parler ou très trouvent ainsi des habitudes de commu- Ses parents allaient être formés. C’était peu. » nication gestuelle. « Le Makaton m’aide logique que je le sois moi-aussi pour que dans ma pratique. Il me permet par nous partagions les mêmes outils. » exemple de faire repérer aux enfants le L En 2015, Laetitia suit une formation par Chaque année, de lundi, le V de vendredi ou encore le D l’intermédiaire de l’association. Rapide- de dimanche. » ment, elle met en pratique ce qu’elle a des enfants arrivent Journée de la différence en mars appris. « J’utilisais essentiellement les en toute petite Ponctuellement au cours de l’année, Lae- signes pour travailler l’emploi du temps, titia apprend une comptine signée à ses le respect des temps de classe, l’appren- section sans parler élèves. En fin d’année, l’enseignante leur tissage de la posture d’élève. » Théo est explique à quoi servent les gestes, une resté deux ans dans la classe de l’ensei- ou très peu. démarche qu’elle présente aux parents gnante. Il a ensuite rejoint la classe des sur le blog de l’école. moyens puis des grands où il rencontre Cette année particulièrement, le Ma- Un an et demi après l’arrivée de Théo à deux maîtresses qui se forment elles-aus- katon se révèle précieux pour l’ensei- l’école Dombrowski, une « journée de la si au Makaton. La première maîtresse de gnante masquée face aux tout jeunes différence » a été proposée aux enfants, Théo découvre alors les progrès du pe- élèves : « Les gestes accompagnent la à l’occasion de la journée mondiale de la tit garçon dans la maîtrise du langage parole. Dans le brouhaha de la cour, par trisomie 21. Renouvelé en 2018 et 2019 oral. « Tout ce qu’on a fait, il l’a intégré. exemple, je continue à utiliser le Maka- mais pas en 2020 en raison du confine- Cela a mûri pour apparaître chez les plus ton. Lorsqu’un enfant tombe, il m’est utile ment, ce temps fort est proposé par Ca- grands. » pour soutenir la parole et lui demander therine Vercaygne, la maman de Théo, et s’il a mal. Cela aide clairement les enfants Comptines et séances de lecture l’ensemble de l’équipe de l’école. « Nous dans la compréhension. » En moyenne section, la maîtresse de Théo passons toute la journée en chaussettes utilise notamment un tapis avec des pic- Laetitia signe désormais tout naturelle- dépareillées, sourit Laetitia. Nous propo- togrammes amovibles. L’année suivante, ment des consignes comme : regarde, sons aux élèves des 5 classes des ateliers Théo et ses camarades découvrent les écoute, assieds-toi. Le Makaton est sur- de motricité, des lectures d’histoires sur signes en chanson et les pictogrammes tout présent en début de journée, lors du la différence, des courts-métrages ou lors de séances de lecture. rituel d’accueil en classe. Chaque matin, encore l’apprentissage de chansons en les enfants font le point sur « la semaine signes. » 30 dossier « Un travail d’équipe » pour aider hugo à avancer

Hugo, 7 ans, commence à lire depuis le mois de septembre et son entrée en CP. Tour d’horizon des méthodes expérimentées pour favoriser la communication.

l y a encore quelques mois, la maison Melye, Tiffany et Hugo. d’Hugo et sa famille, à , était Idécorée grâce aux pictogrammes is- sus du répertoire Makaton. «Il y en avait partout : sur la télévision, les meubles, les portes... » se souvient Tiffany Erbo. Membres du groupe associatif Co- pains-Copines, les parents du petit garçon aujourd’hui âgé de 7 ans ont eu quelques réticences au départ face au Makaton. « J’avais du mal à com- prendre que la méthode puisse aider Hugo à apprendre à parler. J’ai eu be- soin de laisser mon fils grandir et de me trouver confrontée aux difficultés pour me lancer. » Formée au printemps 2016, Tiffany Erbo a vite été convaincue par une méthode « qui grandit avec les ac- quisitions de l’enfant ». Toute l’école impliquée Hugo entre à l’école maternelle en sep- tembre 2016. Quelques semaines plus tard, sa maîtresse se forme elle-aussi et c’est toute l’école qui est sensibili- et les consignes des exercices, pro- sormais la méthode Borel-Maisonny sée au Makaton : « Les trois classes ont pose des cahiers de vacances, construit – dont le principe est d’associer un son été impliquées. Tout a été réorganisé : des outils sur-mesure. Guillaume a par à un geste – pour l’apprentissage de la pictogrammes dans l’école, comptines exemple créé un porte-clé avec des lecture et pour une meilleure pronon- traduites... Les enfants de la classe pictogrammes pour aider Hugo à com- ciation. d’Hugo ont appris eux-aussi des signes prendre les interdits en classe (frapper, et pictogrammes. C’est un vrai travail Autour du petit garçon, les adultes bousculer, courir…) et ainsi l’aider à d’équipe, les techniques sont parta- continuent à développer de nouvelles adopter des comportements adaptés. gées. » Même s’il ne parlait pas, Hugo techniques, quitte à les inventer : « La avait en face de lui des camarades qui nouvelle maîtresse d’Hugo a imaginé un le comprenaient et interagissaient avec outil pour l’aider à prendre conscience lui. « Il a tout de suite eu une vie d’éco- Nous sommes de l’association des lettres pour former lier comme les autres. » Et lorsqu’Hu- des sons : le toboggan. Hugo fait glis- go ne pouvait pas encore chanter une sans cesse en train ser une lettre vers une deuxième. Nous chanson, il participait en la signant. sommes sans cesse en train de remo- de remodeler, deler, rechercher, jouer sur les plaisirs Des outils sur-mesure d’Hugo pour avancer. » Depuis plus de 4 ans, Hugo et Guil- rechercher, jouer laume Duhamel, auxiliaire de vie sco- laire, forment « un super duo » en sur les plaisirs « ON PEUT SE classe. Lui-aussi formé au Makaton – une formation financée par les parents pour avancer. SENTIR DÉMUNIS » d’Hugo – Guillaume traduit les poésies Depuis deux ans, la famille abandonne Avant qu’Hugo ne puisse s’exprimer tout doucement le Makaton. Désor- par des signes ou encore en utilisant mais, à la maison, la méthode est uti- un classeur PECS, les difficultés de lisée pour « marquer une demande » : communication pouvaient engendrer « Quand je l’utilise, on ne rigole plus, il de la frustration. « On pouvait ressen- faut obéir », sourit Tiffany Erbo. Avant tir son désarroi face à notre incom- l’entrée en CP, en septembre dernier, préhension et, nous-même, nous sen- les parents d’Hugo ont profité du confi- tir démunis », indique Tiffany Erbo. nement pour mettre l’accent sur le dé- Concrètement, les signes ont vite veloppement du langage oral, aidés permis à Hugo d’expliquer certaines par Melye, 10 ans : « La grande sœur douleurs, un soulagement pour ses d’Hugo a été la première à lui dire : je parents : « Nous pouvions enfin com- ne comprends pas ce que tu veux me prendre, agir plus calmement et, ain- dire. » si, éviter de revivre des moments de crainte voire de panique. » Hugo et ses proches s’approprient dé- 31 ILS RACONTENT...... leur parcours professionnel malgré la crise

L’impact de la crise sanitaire est palpable au niveau économique et sur le marché de l’emploi. Certains doivent redoubler d’efforts pour décrocher un stage, comme les jeunes en formation préparatoire à l’alternance (page 35). D’autres ont fait face à des difficultés lors de leur entrée en formation, comme Sylvain Duboquet (page 34). D’autres encore ont décroché leur CAP et un contrat de travail malgré un contexte incertain, comme François Pétillon, Léa Breuzon et Jonathan Saada. Ils nous racontent leurs parcours, les difficultés rencontrées et surmontées.

JONATHAN SAADA SIGNE UN CDI entre deux confinements Jonathan Saada, 28 ans, est arrivé à Comines fin 2015. Le 12 octobre, il a signé un CDI chez Les Ateliers AMIS, entreprise adaptée à La Madeleine, après un an de mises à disposition.

J’ai rejoint l’Esat, à Comines, fin 2015. Mon but était de trouver un travail et de pouvoir quitter l’Esat. J’ai fait du condi- tionnement, un peu de couture et je tra- vaillais beaucoup à l’extérieur. J’ai fait des prestations cocktail, j’ai travaillé dans une imprimerie ou encore dans l’entre- pôt d’une entreprise de grande distri- bution de sport. J’ai également travaillé dans une boulangerie. En automne 2019, avec un collègue de l’Esat, j’ai commencé à travailler pour les Ateliers AMIS, une entreprise adaptée à La Madeleine. Nous faisions des pe- tites mises à disposition et étions chez une grande marque de bière. Comme nous travaillions bien, nous avons conti- nué. L’entreprise avait besoin de monde. Pendant trois mois avant le confinement, j’étais dans cette entreprise tous les jours. L’Esat a fermé, je suis resté chez moi. On m’a proposé de revenir alors que le confinement n’était pas terminé. J’ai dit oui tout de suite. Je suis retourné une se- maine à l’Esat (le temps de faire le point sur les gestes barrières et de prendre connaissance des protocoles de l’entre- prise adaptée, ndlr) avant de reprendre chez les Ateliers AMIS. Le 12 octobre, un an après avoir découvert les Ateliers AMIS, j’ai signé un CDI. Je suis toujours essentiellement chez cette marque de bière où nous sommes une vingtaine de salariés des Ateliers AMIS. Je suis parfois ici, à La Madeleine, pour l’assemblage de lave-mains. 32 ils nous racontent diplôme et cdi en poche ! François Pétillon, 20 ans, a préparé un CAP boulanger pendant 3 ans. En pleine crise sanitaire, il n’a pas pu passer les épreuves classiques. Inquiétudes, déception, soulagement… Il nous raconte ce moment particulier. J’ai préparé le CAP boulanger pendant 3 ans. Du jour au lendemain, nous ne sommes plus allés à l’école. Pendant tout le confinement, j’ai continué à tra- vailler dans une grande enseigne à Se- clin mais les cours se sont arrêtés. Ceux du CFAS ont repris en visioconférence. Pour d’autres, comme la pratique, tout s’est arrêté. Je me suis posé plein de questions. Qu’est-ce qui allait faire qu’on allait avoir ou pas le CAP ? Quand nous avons appris que le CAP serait at- tribué sur la base du contrôle continu, j’ai d’abord été déçu. Passer au moins une petite épreuve, ç’aurait été bien ! Pendant 3 ans on s’entraîne… pour rien. J’aurais dû passer des épreuves pour les matières générales, les matières profes- sionnelles et la pratique, préparer, pen- dant 6 heures 30, des commandes de pains, viennoiseries, pâtes levées feuil- letées. Je me donnais à fond pendant les examens blancs, heureusement !

Après cette première déception, j’ai pas des contrats… Moi j’ai eu beaucoup pain avec mon père. Ça a été un déclic. quand même été soulagé car j’ai rapi- de chance : un diplôme en poche… et J’aime faire un beau produit, travailler dement compris que j’aurais le CAP. J’ai un CDI ! Mon employeur avait au dé- avec mes mains une matière vivante qui évité le stress des épreuves ! J’ai dû pré- part prévu de former un nouvel apprenti pousse, change… J’ai fait un stage en 3e parer un dossier pour le Rectorat avec après moi. Comme il était satisfait de puis un autre alors que j’étais à l’IMPro, Marie Snaet, coordinatrice du CFAS. Ce mon travail, il a souhaité me garder. Cela dans le GPVA (groupe de préparation à dossier comprenait les appréciations a montré que je valais quelque chose, la vie active). Après quelques mois au des profs mais aussi les relevés de notes, que j’étais important au sein de l’en- GPVA, je suis entré en apprentissage. sur la base des examens blancs. J’abor- treprise. C’est un peu moi qui les ai fait J’avais trois écoles : mon employeur, dais toujours ces examens comme de changer d’avis. C’est une grande fierté. l’école à Villeneuve-d’Ascq pour le gé- vraies épreuves et me donnais à fond. « Je faisais ce que je voulais faire » néral et la pratique à Tourcoing. C’était Heureusement ! un peu la course au début mais je ne me Je veux être boulanger depuis plusieurs posais pas de question : je faisais ce que En ce moment, des entreprises ferment, années. A 15 ans, j’ai commencé à par- je voulais faire. Et j’ai réussi ! certaines licencient ou ne renouvellent ticiper à des ateliers de fabrication de Cdd décroché du premier coup Léa Breuzon, 23 ans, a obtenu son lagée. J’ai eu le CAP Agent de Propre- CAP sur dossier, un diplôme dont té et d’Hygiène avec une moyenne de elle prépare l’obtention depuis son 13,56. C’est pas mal ! entrée au CFAS (centre de formation Dès que j’ai eu la réponse, j’ai contacté des apprentis spécialisé) de Ville- des entreprises et envoyé une première neuve-d’Ascq en 2017. candidature. J’ai tout de suite décroché J’ai échappé aux épreuves ! Je n’y pen- un CDD dans une grande collectivité. sais pas vraiment pendant le confine- C’est un bon début. Je me suis battue ment. Nous avions beaucoup de travail, pour rejoindre le monde du travail. J’ai j’étais concentrée sur mes révisions. fait plusieurs stages. J’ai eu plusieurs Mais, quand j’ai appris que nous aurions changements d’orientation. Depuis notre CAP grâce aux examens blancs 2017 et mon entrée au CFAS, je me des trois dernières années, j’étais sou- sens à ma place. 33 débuts tourmentés dans l’aventure du contrat d’apprentissage

Quelques jours seulement après le début de sa formation au CFA de Roubaix, Sylvain Duboquet a appris qu’il devait rester confiné chez lui et suivre les cours à distance. Une épreuve de plus surmontée par le jeune homme déterminé et volontaire !

J’ai signé mon contrat d’apprentissage avec l’entreprise adaptée Apase, à Car- vin, le 1er mars. Ma formation de peintre en bâtiment/poseur de revêtement de sol au CFA a démarré le 9 mars. Tout se passait bien et puis, le 13 mars, tout a dé- gringolé ! Je n’ai jamais fait de sciences, je ne suis pas allé au lycée. Je me trouvais seul face à des calculs que je n’avais jamais vus.

Les cours à distance ont commencé. Je n’ai jamais fait de sciences, je ne suis pas allé au lycée. Je me trouvais seul face à des calculs que je n’avais jamais vus. C’était du charabia ! En plus, mon PC m’a lâché. Je suis un grand bosseur, très motivé, peut-être même hyperactif. Mais, pendant le confinement, je me suis dit : « Ca ne va pas le faire. Je suis un bon à rien. Je prends du retard. Je ne vais pas avoir mon CAP... » Sandrine m’a beau- coup aidé. Elle m’a amené des docu- ments, des cours. pas mort d’homme. Je vais réussir ! » Après ces mois de galère, des débuts ra- Après une période de chômage en 2018, tés par la covid, j’ai repris en septembre Avoir un handicap je me suis repris en main et suis allé de en première année. C’est un nouveau dé- l’avant. J’ai frappé à toutes les portes : part, je vais me donner à fond ! Je serai signifie qu’on a des Pôle emploi, mission locale, Cap em- accompagné par un CFA relais pour m’ai- ploi… On m’a parlé du Sisep. L’accompa- der tout au long de la formation. difficultés dans gnement a démarré fin août 2019. certains domaines, pas qu’on est incapable.

Passer le CAP me tient à cœur. J’ai le B2I (Brevet Informatique et Internet), le CFG « MAINTENIR LE LIEN ET CONTRER (Certificat de Formation Générale). J’ai même passé une RAE (Reconnaissance LES DÉCOURAGEMENTS » des Acquis de l’Expérience) sur le métier Sandrine Keunebroek, conseillère en insertion professionnelle au Sisep de menuisier quand j’étais à l’IMPro. (Service d’insertion sociale et professionnelle) J’ai toujours voulu passer un CAP. On me Maintenir le lien pendant le confinement était primordial pour ne pas que Sylvain disait que je n’avais pas le niveau. J’ai dise « j’arrête », pour contrer les découragements, rassurer, redonner confiance. parfois été démoralisé jusqu’à avoir un Nous nous sommes vus, en extérieur et à bonne distance. Nous nous sommes déclic. Avoir un handicap signifie que l’on aussi appelés plusieurs fois par semaine. Nous étions là pour rappeler à Sylvain a des difficultés dans certains domaines, qu’il y a des solutions. Et même s’il a recommencé une première année en sep- pas qu’on est incapable de quoi que ce tembre, ce n’est pas un échec : Sylvain redémarre avec de l’avance ! soit. Je me suis accepté comme je suis et me suis dit : « J’ai un handicap ? Il n’y a 34 ils nous racontent Morgan, Doriana, Djamel et Aude.

quand trouver un stage relève du défi

Cinq jeunes accompagnés par l’IMPro du Chemin Vert sont entrés en formation préparatoire à l’alternance fin août. Fin janvier, ils devront avoir réalisé quatre stages.

ls devaient démarrer une formation milieu ordinaire. » Un essai qui réussit à Même constat du côté des profession- préparatoire à l’alternance en janvier la jeune fille pour l’instant. En octobre, nels, qui aident les jeunes dans leurs I2021. Le 31 août, cinq jeunes accom- elle avait enchaîné deux stages chez le recherches : « La recherche de stage est pagnés par l’IMPro du Chemin Vert ont même employeur, laissant entrevoir la bien plus compliquée cette année, on écourté leurs vacances pour rejoindre le possibilité d’un contrat de professionna- navigue un peu à vue. » groupe plus tôt que prévu. « La forma- lisation à l’issue de la préparatoire. Doriana, Aude, Lyès, Jamel et Morgan tion du premier semestre ayant été sus- doivent être en stage à des dates pré- pendue à cause de la crise sanitaire, le cises. « Certains devront décaler leur calendrier a été bousculé et on nous a Je peux passer stage, les obligeant à manquer des jours annoncé qu’une session était program- de formation. » mée de façon anticipée de fin août à jusqu’à 10 coups de fin janvier », précise Céline Everaert, fil par jour pour mes éducatrice spécialisée au sein du GPVA (groupe de préparation à la vie active). recherches de stage. QU’EST-CE QUE LA PRÉPARATOIRE Morgan, 18 ans, a eu la chance de dé- Je tente ma chance crocher un stage en Ehpad, une réussite À L’ALTERNANCE ? en milieu ordinaire. presqu’inespérée au vu du contexte. Les 5 jeunes accompagnés par l’IM- « Les refus sont nombreux, indique Cé- Pro sont engagés dans une forma- A 19 ans, Doriana vise une entrée en line Everaert, encore plus en Ehpad tion qui dure 6 mois. « Jusqu’à fin formation pour préparer un CAP APR où la crainte de faire entrer le virus est janvier, nous devons faire 4 stages (agent polyvalent de restauration). Avec énorme. » pour valider notre projet profession- le confinement, la jeune fille n’a pas pu Rédaction de lettre de motivation, mo- nel », indique Jamel. Lyès, Aude, faire le stage en Esat prévu avant de dules de formation sur « comment abor- Doriana, Morgan et Jamel alternent tester le travail en milieu ordinaire, une der le handicap auprès de l’employeur », périodes de cours et de stage et annulation qui a un peu précipité les préparation de cartes mentales pour sont un jour par semaine parmi le choses : « Doriana a montré sa motiva- préciser les contours du projet profes- GPVA. Transition entre l’IMPro et le tion, enchaîné les exercices à la maison sionnel... Les jeunes en formation sont milieu professionnel, la préparatoire et préparé le CFG (certificat de forma- prêts à entrer en stage. Encore faut-il en permet aux jeunes de gagner en au- tion générale, ndlr) qu’elle a obtenu trouver un... « Je peux passer jusqu’à 10 tonomie, tester différents métiers, avec succès. Nous lui avons donc pro- coups de fil par jour, indique Jamel, qui conforter ou faire évoluer leur pro- jet. Ils entrent aussi en contact avec posé de rejoindre le groupe de la pré- vise le métier d’employé en condition- des employeurs potentiels pour un paratoire à l’alternance fin août. » nement, mais c’est très, très dur de trou- futur contrat de professionnalisation Doriana a pris une décision qu’elle ne ver un stage à cause de la covid... Il faut ou d’apprentissage. regrette pas : « Je tente ma chance en rester positif mais ce n’est pas évident. » 35 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE : PRÉSENTS AUX CÔTÉS DES FAMILLES Fin septembre, l’assemblée générale a été l’occasion de rappeler notre attachement au soutien des familles. amedi 26 septembre 2020, environ 80 été l’occasion de « mettre en avant notre tiques publiques (pour le développement personnes étaient réunies à Lille pour capacité à être proches des familles », a re- de solutions diversifiées et personnali- Sl’assemblée générale de notre asso- levé Florence Bobillier, présidente, lors de sées, la réponse aux situations complexes, ciation. Marcelle Myszkowski, secrétaire, a la présentation du rapport d’orientations la mise en place de partenariats pour évi- présenté le rapport d’activités 2019-2020 2020-2021. La présidente a également re- ter les ruptures de parcours ou encore la du conseil d’administration, une période mercié les familles, les professionnels ainsi prévention des départs non souhaités vers marquée par la crise liée à la covid-19. que les partenaires « qui ont répondu pré- la Belgique). « 327 personnes étaient accueillies dans sent lorsque l’on avait besoin d’eux ». Soucieuse de répondre aux souhaits des nos établissements au 20 mars, a rappelé « Convergences » entre le projet personnes accompagnées et de leurs Marcelle Myszkowski. Au fil des semaines, associatif et les politiques publiques proches, l’association continuera à innover des initiatives ont été menées pour ac- L’association poursuit ses actions avec et à aller vers les personnes isolées et les compagner de nouvelles personnes. » Plus l’ambition de renforcer le soutien aux familles non accompagnées. de 4 000 visites et environ 21 500 appels familles. L’expérimentation de la plate- ont ainsi été passés. « L’association n’a pas forme associative d’accompagnement et à rougir de tout ce qu’elle a accompli pen- de répit des aidants est prolongée. Flo- Trois nouveaux dispositifs dant le confinement. » rence Bobillier a également souligné les début 2021 : lire pages 6 et 7 Bouleversant nos organisations et nos « convergences » qui existent entre notre modalités d’accompagnement, la crise a projet associatif et l’évolution des poli-

ESAT ZOOM SUR... LE SITE Comines EA ESAT DE L’ESAT DE LILLE-BOISSY Marcq-en-Barœul Armentières SISEP ESAT

Siège ESAT social ESAT Lomme Hellemmes personnes accompagnées par salariés ESAT Fives 120 28 Lille 7 métiers-clés : agent de conduite de systèmes industriels Loos (74 personnes concernées), agent des métiers administratifs (10 personnes), ESAT agent de propreté et d’hygiène (5 personnes), préparateur de commande (12 personnes), aide magasinier (3 personnes), agent d’entretien Seclin du bâtiment (5 personnes) et agent polyvalent de restauration (9 personnes). L’Esat du Groupe Malécot est implanté sur sept sites. 36 vie associative MARCELLE MYSZKOWSKI ET JACQUES LEMAN Qui tTENT LE CONSEIL D’ADMINISTRATION Membres du conseil d’administration depuis 2004 et 2011, Marcelle Myszkows- ki et Jacques Leman ont quitté l’instance lors de l’assemblée générale, samedi 26 septembre, pour rejoindre chacun une autre région. « J’ai vécu une belle aventure, fait de belles rencontres, a dit avec émotion Marcelle Myszkowski, nommée secré- taire deux ans après son élection. J’es- père avoir apporté quelques pierres à l’édifice. » En tant que déléguée aux Esat, Marcelle Myszkowski est notam- ment à l’origine de deux comités de pa- rents, à Lille et Seclin. Faire en sorte que ce que l’on a vécu, muns : certaines souffrances, demandes, jet, d’exclusion – on ne le retrouve plus », on ne le retrouve plus. interrogations... L’association permet de Jacques Leman était vice-président de Fortement impliquée dans la vie associa- trouver, sinon des réponses, des débuts l’association depuis 2014. Représentant tive, Marcelle Myszkowski s’est investie de réponses. Elle permet également de l’association au sein de l’Association Res- « avec bonheur et passion », soucieuse se sentir moins seuls. » sources Polyhandicap Hauts-de-France, de créer du lien entre les uns et les autres, Jacques Leman est à l’origine de la com- de l’association Autisme Ressources mettre en relation les parents entre eux : mission santé. Médecin ORL, il a contri- Hauts-de-France ou encore du Groupe « Il est tellement difficile de trouver la bué à la mise en œuvre d’actions de dé- Hospitalier Seclin Carvin, il a contribué bonne porte au bon moment lorsque pistage auditif dans nos établissements. au développement d’actions destinées à l’on a un enfant différent. Les parcours Guidé par l’envie de « faire en sorte que optimiser le parcours de soins des per- sont divers mais il y a des points com- ce que l’on a vécu – un sentiment de re- sonnes en situation de handicap à Seclin. ÉLECTIONS ET RÉÉLECTION Deux nouveaux membres rejoignent le conseil d’administration. Après une pé- riode d’observation d’un an, Catherine Brabant et Anne Girard ont été élues. Ancienne infirmière de bloc opératoire, Anne Girard est la mère d’Emeline, au- jourd’hui accompagnée par l’Esat, à Fives, après un parcours à l’IMPro du Chemin Vert. Elle connaît l’association depuis son enfance, son père ayant été bénévole dès 1954. Pendant une année, Anne Girard a in- François Duchatelet Anne Girard Catherine Brabant tégré le conseil d’administration, une avec un handicap », déclare Catherine entrée au conseil d’administration, Da- période « intéressante et instructive » qui Brabant, par ailleurs administratrice de niel Magniez a beaucoup œuvré pour lui a permis de prendre la mesure des ac- Fragile x France. Un de ses enfants, Lo- « faire tomber d’autres parents dans la tions de l’association, qui « avance pour doïs, est accompagné par l’Esat à Co- marmite ». « Nous pouvons être fiers des le bien-être des personnes en situation mines depuis 10 ans. défis relevés, des solutions construites de handicap et de leurs familles ». En par les parents », a-t-il indiqué. fonction des besoins, des aspirations et du parcours de vie de chacun, Anne Gi- Nous pouvons être Un nouvel invité rard est attachée au développement de fiers des défis réponses individualisées. Il y a désormais 3 membres invités au Catherine Brabant a également rejoint relevés, des solutions sein du conseil d’administration : Patrice l’instance avec une meilleure appréhen- construites par Sabiaux, Julien Ponthieu et François sion de ses prérogatives. Cette année Duchatelet, « entré dans la famille des inédite l’a confortée dans son aspiration les parents. Papillons Blancs » avec son fils Antoine, à prendre part à la vie de l’association, accompagné par l’Esat à Seclin, après un à continuer d’honorer les engagements Lors de l’assemblée générale, Daniel parcours à l’IMPro. Chirurgien dentiste, passés et à s’inscrire dans de nouvelles Magniez a été réélu. « Tombé dans la référent handicap au conseil de l’ordre marmite des Papillons Blancs après avoir voies. « Cette «mission» enrichira l’inté- du Nord, François Duchatelet propose vécu bien des galères », il est père de 4 rêt que je porte à l’expérience, encore des consultations à la MAS de Baisieux enfants, dont Sébastien, accompagné trop peu valorisée, des personnes vivant depuis fin 2019. par l’Esat à Seclin. Depuis 2005 et son 37 Yoan, Vanessa, Valentin, Christopher et Marina, samedi à Fâches-Thumesnil.

RENCONTRES GOURMANDES ET SOLIDAIRES Malgré le contexte sanitaire, généreux et gourmands étaient au rendez-vous du 12 au 17 octobre pour l’Opération Brioches ! 13000 brioches et briochettes vendues ! vorise les rencontres et contribue à chan- Malgré le contexte, nous avons pu main- ger le regard sur le handicap. tenir l’Opération Brioches du 12 au 17 Aider les aidants Merci... octobre 2020. Les rendez-vous publics de 17 280 € ont été récoltés cette année contre ... à nos « clients » gourmands vente étaient moins nombreux, les ventes 23 900 € en 2019, soit un niveau quasiment en entreprise plus axées sur les précom- ... à tous ceux qui ont commandé équivalent à 2017. Les bénéfices de l’opé- mandes mais la mobilisation est restée des brioches dans nos établissements ration seront dédiés à la poursuite de nos importante et de nouveaux partenaires et ... aux bénévoles, parents, personnes actions de soutien aux familles. Depuis bénévoles nous ont rejoints. accompagnées, professionnels 2019 et la création d’un dispositif d’aide mobilisés pour les ventes Un moment de partage aux aidants, notre association propose Chaque année, l’événement solidaire per- un accompagnement personnalisé, un ... aux partenaires met à notre association de récolter des soutien, des conseils ainsi que du répit, qui nous ont accueillis fonds au profit des personnes en situation des solutions permettant notamment aux ... à tous ceux qui nous ont aidés de handicap et de leurs proches. C’est proches aidants de souffler, de se reposer et soutenus aussi un moment qui nous rassemble, fa- ou encore de dégager du temps pour eux. AIDE AUX AIDANTS : LA PLATEFORME EN 3 CHIFFRES 154 67% 48% proches aidants accompagnés autour des proches aidés ne sont pas des proches sont porteurs de déficience des 5 missions de la plateforme : accompagnés par l’association intellectuelle. Ils peuvent être porteurs accueillir et orienter, accompagner Les Papillons Blancs de Lille : 30% ne d’un handicap d’une autre nature : de manière personnalisée, soutenir sont pas accueillis par un établissement TSA/autisme (19%), handicap psychique collectivement, former et favoriser social ou médico-social, 26% sont (9%), polyhandicap (9%), handicap le répit. accompagnés hors Apei de Lille moteur (5%), autre (10% : maladie et 11% sont inscrits sur liste d’attente. génétique, déficience visuelle...) er 38 Données du 1 juillet 2019 au 31 octobre 2020 vie associative IMMERSION AU RAYON BOULANGERIE Tout au long de la semaine, 19 travail- leurs de l’Esat à Seclin se sont relayés chez Auchan, à Faches-Thumesnil, pendant l’Opération Brioches, essen- tiellement sur des missions de condi- tionnement. En cinq jours, ce sont au total 141 heures de découverte qui ont été proposées aux participants. Partenaire de l’Esat, l’hypermarché ac- cueille régulièrement des travailleurs pour des « ateliers pain » destinés à fa- voriser une bonne hygiène alimentaire. Il accueille par ailleurs des stagiaires pour des missions de conditionnement ou de mise en rayon, comme Jérôme Lherbier, qui a fait un stage fin août au rayon boulangerie. A la fin de la semaine, Jérôme, enthousiaste, avait cumulé 15 heures de découverte : « Ils m’ont appris des choses, nous font confiance. On est acceptés comme on est. Je suis super content. » Valentine Dubois, José Renuy NOS PARTENAIRES API Restauration La Minut’Rit Auchan Lesage Boulanger Les Enchanteurs Cap emploi LG Industries Carsat Mairie de Lille Castorama Maniez Centre des Motoblouz impôts de Lomme Nord Compo Compass Ortec Dalkia Qualimétrie Depaeuw Rigolo Devred comme la vie Domoti/Becquet Sicli IBM Socotec Une équipe de l’IMPro en vente Thyssen Krupp chez un partenaire.

Une équipe de la résidence Catoire sur le marché de Saint-André

Une équipe de l’Esat sur le marché de Seclin Les Nœuds Papillons à

Une équipe du foyer de vie sur le marché d’Haubourdin

Louis Descamps lors d’une vente en entreprise 39 LES NŒUDS PAPILLONS ÉCRIVENT UNE NOUVELLE PARTITION

Trois ans après Collection de Papillons, le groupe Les Nœuds Papillons formé en 2008 sort un nouvel album : Beau comme un papillon. e nouvel album des Nœuds Papillons Il y a aussi l’histoire de Lucie, veilleuse de Nous avons vécu un moment unique empli démarre avec une chanson consacrée nuit, ou celle du boulanger au parcours dif- d’émotion. Cette chanson donne tout son Laux Brioches, cet événement qu’ils ne ficile qui met « un peu d’amour » dans son sens à l’album. » manquent jamais. Dans Tout simplement, pain parce que « sans amour on est cuit ». Une heure sur scène ils reviennent sur l’histoire du groupe, Et puis il y a Beau comme un papillon, Avec Collection de Papillons, sorti en 2017, évoquent la musique qui a changé leurs une chanson dédiée aux résidents et pro- Les Noeuds Papillons ont aujourd’hui 14 vies et « apporte la couleur » dans les éta- fessionnels de la MAS de Baisieux, qui chansons à leur actif, de quoi assurer envi- blissements où ils jouent : « On est parti de donne son nom à l’album. Plusieurs fois ron une heure de spectacle avec des titres rien. Une idée et nos mains. Le cœur a fait remaniée, la chanson a été finalisée alors bien à eux. Dominique, Elodie, Christine le reste. L’impossible orchestre. » Dans Le que l’enregistrement de l’album avait dé- et Vinicio se lancent dans « l’aventure élec- Concours, ils se remémorent le premier marré. « Elle a pris vie lors d’une répétition trique », décidés à « progresser en tant que concert, pas franchement réussi... « La gui- aux Jacinthes, se souvient Vinicio Alfano, groupe de rock », conclut Vinicio. tare s’est débinée, le micro n’a pas chanté, bénévole à l’origine du groupe en 2008. le jury n’a pas compris. » LA MUSIQUE, VECTEUR DE BIEN-ÊTRE « Que ce soit dans le cadre du groupe ou celui des établissements, nous travaillons davantage sur les désirs que sur les aptitu- des. Si une personne souhaite chanter ou jouer d’un instrument, on adapte la chan- son ou l’instrument à ses possibilités psy- chomotrices. On élimine alors la notion d’échec. La personne construit sa propre technique à son propre rythme. Très ra- pidement, on voit apparaître autour de sa pratique des sentiments de bien-être, de confiance en soi, de joie, de partage, d’écoute aux autres. Des notions qui amé- liorent aussi le comportement social. Fina- lement, je pense qu’à notre niveau, la pra- tique de la musique a plus d’importance que le résultat. Même si, quand on se sent bien, « la musique est bonne » !

Vinicio Alfano 40 vie associative AU DÉPART, UNE VOIX... L’idée des Nœuds Papillons a germé au foyer la Clairière au milieu des années 2000 avec, pour étincelle, la voix de Dominique, membre du groupe depuis 2009.

es Nœuds Papillons, ce sont au- plus de résidents voulaient chanter Dessin : Claire Poitout jourd’hui Dominique, Elodie, Chris- eux-aussi, se souvient Vinicio Alfano. Ltine et Vinicio. A l’origine, il y a une L’activité musique prend forme. » « LA MUSIQUE DANS rencontre entre Dominique, résident En 2008, quelques assidus se re- LA PEAU, DANS LE CŒUR » du foyer La Clairière, géré par l’asso- groupent et forment Les Nœuds Papil- Lorsque je suis arrivé au foyer La Clai- ciation, et Vinicio, professionnel. A son lons. Les représentations s’enchaînent rière, on m’a proposé de participer arrivée au foyer, en guise de présenta- lors de festivals, fêtes locales ou en au concours Handi Music, à . tion, Dominique interprète L’Aigle noir, établissement : environ 30 concerts par J’ai chanté L’Aigle noir et remporté le de Barbara. Sa voix transporte les rési- an. Les Nœuds Papillons mettent un premier prix, comme l’année suivante dents et professionnels présents. point d’honneur à chanter pour ceux avec Elle est d’ailleurs, de Bachelet. qui vivent des situations d’isolement. Chanter pour ceux qui vivent J’ai remplacé Laurent qui souhaitait En 2014, Vinicio part à la retraite. Sol- des situations d’isolement quitter le groupe. Je suis devenu bat- licité par les membres du groupe pour Dans les mois qui suivent, Dominique teur-chanteur. Je me suis acheté ma poursuivre l’aventure, il devient béné- participe à des concours de chant. En propre batterie. J’ai la musique dans la vole. Les artistes passent à la vitesse parallèle, une activité musique est mise peau, dans le cœur... Dès que j’entends supérieure et préparent un disque en place au foyer, impulsée par Vinicio le son de la guitare, j’ai des frissons ! La – Collection de papillons – qui sort trois et François, éducateur. « En entendant musique, c’est ma vie. Dominique chanter le soir, de plus en ans plus tard. Dominique Dumont

« DES CHANSONS « JE SUIS PASSÉE QUI RAPPROCHENT » DU RÊVE À LA RÉALITÉ » Chanter est ma passion. J’ai découvert En 2010, quand j’ai visité plusieurs les Nœuds Papillons lors de la fête fami- foyers, j’ai choisi La Clairière en espé- liale de l’Esat, à Comines, où j’ai travail- rant rejoindre Les Nœuds Papillons. Je lé pendant 43 ans. J’appelais régulière- les ai entendus lors de ma visite, c’était ment pour rejoindre le groupe, j’étais fort. Chanter dans un groupe, j’en rê- vraiment décidée à y entrer ! Quand vais depuis longtemps et c’est arrivé. Je cela a été possible, fin 2019, c’était un suis passée du rêve à la réalité. Enregis- grand bonheur. J’aime les histoires que trer des albums, c’est aller plus loin et racontent les chansons. Par exemple, c’est encore plus de plaisir. J’ai enregis- celle de Lucie, veilleuse de nuit. Ces tré le dernier avec une jambe dans le chansons font se rapprocher les gens plâtre mais je n’aurais pas manqué cela. entre eux. On pense les uns aux autres. Ce deuxième album, c’est mon album ! Christine Leplat Elodie Binault EN VENTE AU PROFIT CROQUÉS PAR CLAIRE POITOUT DE L’ASSOCIATION L’album Beau comme un papillon Pour la pochette de ce second al- groupe lors de la fête de la musique, est en vente au prix de 8 €, bum, les Nœuds Papillons ont eu la en 2018 à Haubourdin. Comme tou- au profit de l’association Les chance de passer sous les traits de jours lorsque je dessine des gens, je Papillons Blancs de Lille. crayon de la dessinatrice Claire Poi- leur ai montré le croquis. Vinicio a tout. Elle nous raconte : gardé mon numéro. Il avait déjà en Vous pouvez acheter l’album tête le projet de CD ! J’ai partagé des « Naturellement, je dessine ce que en ligne (retrait au siège de moments très riches à les dessiner en j’aime et qui me tient à cœur : les l’association ou envoi postal) sur live ou à partir de photos, à passer du animaux et, surtout, les animaux sau- www.papillonsblancs-lille.org temps avec eux, à les voir évoluer et vages. C’est ma manière de m’émer- ou directement au siège, 42 rue diffuser leur plaisir de chanter. » veiller et d’éveiller à la beauté et Roger Salengro à Hellemmes. au respect de ce qui nous entoure. Retrouvez les dessins de Claire Poi- J’ai toujours sur moi un carnet et un tout sur Instagram et Facebook Informations : 03 20 43 95 60 crayon pour dessiner un moment de (Claire Poitout, artiste sauvage). [email protected] vie, un instantané. J’ai rencontré le 41 UNE « BULLE D’AIR » POUR LES AIDANTS

Depuis 2019 et la création de 3 heures et sans limite de durée. « La prestation est adaptée aux besoins, pré- A qui s’adresse Bulle d’air ? de notre plateforme cise Ludovic Desseaux, coordinateur du est destiné aux répit. Le relayeur remplace l’aidant au- Le service de répit d’accompagnement et de proches aidants de personnes âgées près de son proche dans les gestes qu’il répit des aidants, des liens de plus de 3 ans en perte d’autonomie assure habituellement. » sont développés avec les et en situation de handicap. Initié en Pas question pour les relayeurs de Maisons des Aidants de Lille Rhône-Alpes en 2011 par la MSA (Mu- prendre la place d’un service d’aide à do- tualité Sociale Agricole), il s’adresse à et Roubaix-Tourcoing, gérées micile. Respecter les missions de chacun tous, quelque soit le régime d’affilia- par l’association Féron-Vrau. permet également au proche aidé « de tion. En France, 16 départements sont garder ses repères », souligne Nathalie à ce jour couverts. Ils seront 27 en 2021. Zoom sur Bulle d’air, un service Quaeybeur, directrice des Maisons des de répit créé en 2019 pour le Aidants de Lille et Roubaix-Tourcoing. Nord et le Pas-de-Calais. 80 à 100 relayeurs potentiels Les missions peuvent aujourd’hui être epuis 2019 dans le Nord et le Pas- confiées à 80 à 100 relayeurs potentiels de-Calais, Bulle d’air propose aux dans le Nord et le Pas-de-Calais. « Ils proches aidants l’intervention de D peuvent être étudiant en psychologie, relayeurs à domicile. En janvier 2020, l’as- étudiant infirmier, professionnel à temps sociation Féron-Vrau – gestionnaire de 3 partiel, auxiliaire de vie, éducateur spé- Ehpad, un service d’habitat accompagné cialisé, éducateur de jeunes enfants, et deux Maisons des Aidants dans la mé- ancien aidant... détaille Ludovic Des- tropole – reprend ce service de répit et seaux. La palette est large pour pouvoir l’ouvre aux proches de personnes en si- répondre de façon précise à chaque de- tuation de handicap. mande. » 800 heures de répit en novembre En mai, les premières prestations sont Bulle d’air pourra être sollicité dans le assurées. Les relayeurs interviennent 400 cadre de la MAS à domicile, une nou- heures au total. En novembre, l’activité velle modalité de réponse expérimen- double, atteignant 800 heures de répit tée jusqu’en 2023 (lire page 7). pour plus de 260 prestations. Plus d’informations : 03 61 76 75 56 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, Bulle [email protected] Photo Bulle d’air d’air propose un répit à la carte, à partir COPAINS-COPINES : DES FORMATIONS MONTESSORI En septembre et octobre, 7 mamans du groupe Copains-Copines ont suivi une for- mation « à la maison, comment aider son enfant à bien construire le nombre en vue de son autonomie future ». En novembre et décembre, une formation « autonomie et confiance en soi » a été proposée. Ani- mées par l’Atelier des Pépites à Lamber- sart, ces deux formations ont été finan- cées par la Caisse d’allocations familiales (Caf) du Nord. Partage et convivialité Le groupe Copains-Copines est ouvert à tous les parents dont l’enfant porteur d’un handicap est âgé de 0 à 6 ans. Il est ouvert aux frères et sœurs, grands-pa- rents, assistants maternels... Un samedi matin par mois, les membres du groupe « Important pour nous, parents, mais aussi pour les enfants » se retrouvent pour une activité « musique « Copains-Copines est important pour nous, parents, mais aussi pour la fratrie, les et contes » suivie d’un temps d’échange enfants eux-mêmes. Son importance sera différente en fonction des moments de pour les parents et d’un temps d’activités vie que l’on traverse mais c’est un groupe aujourd’hui indispensable. Nous pou- (parcours moteur, activités d’éveil, créa- vons échanger entre parents, partager nos expériences, des idées ou astuces... » tion...) pour les enfants. Tiffany Erbo, maman d’Hugo, 7 ans et Melye, 10 ans. Plus d’informations : 03 20 43 95 60 [email protected] Lire page 31 : « Un travail d’équipe » pour faire avancer Hugo 42 vie associative SENSIBILISATION ET FORMATION S3A

Mardi 3 novembre 2020, 5 auxiliaires de vie de Vitalliance ont été sensibilisés Formation au foyer de vie de Marquillies, mardi 3 novembre. dans le cadre d’une formation S3A. As- surée par Laurence Willocq et Laurence Thiery, toutes deux référentes acces- sibilité, la formation s’est déroulée au foyer de vie Le Rivage, à Marquillies. En raison du confinement, les participants n’ont pas pu visiter l’établissement. 4 ré- sidents sont venus jusqu’à eux. Tout au long de l’après-midi, leurs témoignages ont permis aux stagiaires de découvrir le quotidien au foyer de vie. Vitalliance propose des missions d’aide à domicile à des personnes âgées et/ou en situa- tion de handicap. Des jeunes sensibilisés Jeudi 29 octobre, une vingtaine de jeunes ont été sensibilisés à diverses formes de handicap à la maison de quar- tier de Wazemmes, à Lille, un temps de sensibilisation animé par Sylvie Mairesse, chargée de mission petite enfance, en- en novembre, dans le cadre du Mois de fance et scolarisation. La rencontre de- l’Accessibilité. Ces rendez-vous ont été vait précéder deux actions proposées, reportés à janvier 2021. 450 PERSONNES FORMÉES EN 4 ANS Afin de permettre aux personnes en situation de handicap d’accé- der à leurs droits et à une pleine citoyen- neté et de changer le regard sur le handicap, nous sommes engagés dans une démarche d’amélioration de l’accessibilité et de sensibilisa- tion de l’ensemble des citoyens. Depuis près de 4 ans, près de 450 personnes – agents de collectivités ou salariés du privé – ont été sensi- bilisées dans le cadre de formations S3A. Parmi elles, environ 200 agents Sensibilisation à la maison dans le champ de la petite enfance, de quartier de Wazemmes, de l’enfance et de la jeunesse. jeudi 29 octobre.

CAP VERS DES SERVICES PLUS ACCESSIBLES !

Engagé dans une démarche de labelli- sation S3A, le CCAS (centre communal 70 AGENTS DE d’action sociale) de la Ville de Loos a réalisé en 2018 un guide Handi’cap sur LA VILLE DE LOOS vos démarches récemment confié à un SENSIBILISÉS EN 2021 groupe d’accessibilité FALC de l’Esat, à Loos. Début 2020, sept personnes ac- Après le CCAS, environ 70 agents compagnées ont planché sur le support de la Ville de Loos devraient être du CCAS pour le rendre encore plus sensibilisés au handicap en 2021 : accessible. D’autres actions seront me- une trentaine d’agents seront for- nées comme un audit d’accessibilité. més à l’Esat de Loos, une quaran- taine d’agents de services en lien S3A : symbole d’accueil, d’accompa- avec l’enfance seront sensibilisés gnement et d’accessibilité qui signale par Sylvie Mairesse, chargée de mis- les lieux accessibles aux personnes en sion petite enfance, enfance et sco- situation de handicap mental. larisation. 43 DANS LES MÉDIAS Quelques articles parus ces dernières semaines dans la presse.

Projet de résidence intermédiaire et tiers-lieu à Haubourdin La Voix du nord - 4 novembre 2020

Plateforme d’accompagnement des aidants et Opération Brioches La Voix du nord - 9 octobre 2020

La rentrée dans nos IME et IMPro : zoom sur l’IMPro du Chemin Vert La Voix du nord - 12 septembre 2020

Ouverture d’une Usos (unité de soins oraux spécifiques) à la MAS de Baisieux Vivrensemble - septembre/octobre 2020 Nos Peines Nous déplorons les décès de :

Madeleine Benesy. Educatrice spéciali- Sylvie Guilluy Ancienne résidente du Jean-Pierre Castien. Monsieur Castien sée, Madame Benesy avait rejoint l’asso- foyer de vie Le Rivage, à Marquillies, Syl- était le père de Frédéric, accompagné ciation en 1970, date à laquelle le «centre vie Guilluy, 63 ans, vivait à l’Ephad sainte par la MAS de Baisieux. Il fut très investi ménager», ancêtre de l’IMPro du Chemin Geneviève de Marquillies. Madame Syl- au sein de l’établissement, notamment Vert, n’existait pas encore. Madame Be- vie Guilluy était la fille de Madame Ma- au comité des fêtes. nesy a effectué l’ensemble de sa carrière rie-Rose Guilluy. Pionnière et adhérente Frédéric Bleuze. Monsieur Bleuze vivait à l’IMPro. Elle fut par ailleurs engagée de l’association depuis 1960, Madame au foyer de vie Les Cattelaines, à Hau- durant de très nombreuses années au Guilluy est entrée au conseil d’adminis- bourdin, depuis mai 2014. Entré à l’Esat sein du comité d’entreprise et présidait tration en 1963. Bientôt âgée de 100 ans, de Lomme en 1989, il a rejoint l’établis- encore l’amicale des retraités de notre elle a été administratrice déléguée aux sement de Loos de 2006 à 2013. Mon- association. foyers d’hébergement de 1978 à 1998 et sieur Bleuze a ensuite été accompagné est à l’origine du dispositif des Heures par le service d’accueil de jour avant de joyeuses, l’ancêtre de Temps lib’. rejoindre le foyer de vie. 44 appel à cotisation « donnons-nous ensemble les moyens d’agir »

O Je souhaite adhérer ou ré-adhérer aux Papillons Blancs de Lille. O Je souhaite faire un don de …….… € aux Papillons Blancs de Lille.

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€ (déduction Les Papillons Blancs de Lille : un don de 100 € revient a 34 42 rue Roger Salengro Rappel CS 10092 fiscale de 66 %). Le reçu fiscal sera adressé à l’adhérent 59030 Lille Cedex et/ou donateur en janvier/février 2022.

Modalités de paiement : O Règlement en une fois, soit un chèque bancaire de 70 € à l’ordre des Papillons Blancs de Lille O Règlement en deux fois, soit deux chèques bancaires de 35 € de la même date à l’ordre des Papillons blancs de Lille (l’un sera encaissé à réception et l’autre au moment de l’assemblée générale) MONTANT O Règlement par carte bancaire via notre site internet www.papillonsblancs-lille.org, DE LA COTISATION rubrique « nous soutenir » 2021 *

Conformément à l’article 7.1 des statuts associatifs, « l’admission des membres est soumise à l’agrément du conseil d’administration dont la décision en la matière est discrétionnaire ». Toute adhésion n’est donc définitive qu’à l’issue 70 € d’un délai de six semaines au cours duquel l’association se réserve la possibilité d’informer l’intéressé(e), par voie de courrier recommandé, que sa demande n’a pas été validée. Le chèque reçu avec le bulletin d’adhésion est alors retourné à la personne concernée (ou le montant viré lors de l’adhésion en ligne, ou par virement bancaire, remboursé).

La collecte de vos données personnelles nous est nécessaire pour le traitement de votre adhésion/don. La durée de conservation est limitée à six années. Conformément au RGPD, vous disposez adhésion/don. La durée pour le traitement de votre La collecte de vos données personnelles nous est nécessaire à [email protected] ou par voie électronique ci-contre Informatiques et Libertés que vous pouvez exprimer par voie postale à l’adresse de droits 45 Accompagnement éducatif des enfants et adolescents

• Mission petite enfance et scolarisation • Service d’Education Spéciale Tél. 03.20.43.95.60 et de Soins à Domicile (SESSAD) 30 avenue Pierre Mauroy - Eurasanté - 59120 Loos • IME Denise Legrix Tél. 03.20.63.09.20 - Fax 03.20.63.09.29 22 rue Desmaziéres - BP115 59476 Seclin cedex [email protected] Tél. 03.20.90.07.93 - Fax 03.20.90.57.87 [email protected] • IMPro du Chemin Vert 47 rue du Chemin Vert 59493 Villeneuve d’Ascq

• IME Albertine Lelandais Tél. 03.20.84.16.72 - Fax 03.20.84.05.57 64 rue Gaston Baratte 59493 Villeneuve d’Ascq [email protected] Tél. 03.20.84.14.07 - Fax 03.20.84.05.61 [email protected] • IME Le Fromez 400 Route de , allée du Gros Chêne 59320 Haubourdin Tél. 03.20.07.32.67 - Fax 03.20.38.26.32 [email protected]

Accompagnement professionnel des adultes Le Groupe Malécot • ESAT - site d’Armentières • ESAT - site de Seclin Atelier Malécot 29 rue Coli 59280 Armentières Atelier Malécot Rue du Mont de Tél. 03.20.17.68.50 - Fax 03.20.17.68.59 ZI - BP 445 59474 Seclin Cedex [email protected] Tél. 03.20.62.23.23 - Fax 03.20.62.23.00 [email protected] • ESAT - site de Fives Atelier Malécot 145 rue de Lannoy 59800 Lille • ESAT - site de Comines Tél. 03.28.76.92.20 - Fax 03.28.76.92.25 Atelier Malécot 47 rue de Lille - Sainte Marguerite [email protected] 59560 Comines Tél. 03.28.38.87.80 - Fax 03.28.38.87.81 • ESAT - site de Lille [email protected] Atelier Malécot 3 rue Boissy d’Anglas 59000 Lille Tél. 03.20.08.10.60 - Fax 03.20.08.10.61 • Entreprise Adaptée [email protected] 6 Rue des Châteaux – ZI La Pilaterie 59700 Marcq en Baroeul • ESAT - site de Lomme Tél. 03.28.76.15.40 - Fax 03.20.53.21.13 Atelier Malécot 399 avenue de Dunkerque 59160 Lomme [email protected] Tél. 03.20.08.14.08 - Fax 03.20.08.14.09 [email protected] • Service d’Insertion Sociale et Professionnelle (SISEP) • ESAT - site de Loos Tél. 03.20.79.98.56 Atelier Malécot 89 rue Potié 59120 Loos [email protected] Tél. 03.20.08.02.30 - Fax 03.20.08.02.39 [email protected] coordonnées des établissements & services établissements des coordonnées Accompagnement spécialisé • Maison d’Accueil Spécialisée Frédéric Dewulf • P’tite MAS Route de Camphin 59780 Baisieux Route de Camphin 59780 Baisieux Tél. 03.28.80.04.59 - Fax 03.28.80.04.60 Tél. 03.28.80.04.59 - Fax 03.28.80.04.60 [email protected] [email protected]

PCPE • Pôle de Compétences et de Prestations Externalisées 47 rue du Chemin Vert 59493 Villeneuve-d’Ascq Tél. 03.20.34.02.54 - [email protected] 46 coordonnées des établissements & services Accompagnement dans l’hébergement et la vie sociale pour les adultes

• HABITAT APPARTEMENTS ET SAVS 42 rue Roger Salengro CS 10092 59030 LILLE Cedex Tél. 03.20.43.95.73 - Fax 03.20.04.60.42 • Lille [email protected] 1 Rue F. Joliot Curie - Bâtiment C3 - RDC - 59000 Lille Tél. 03.20.09.14.40 - Fax 03.20.09.81.93 [email protected] résidences hébergement • Nord Armentières • Les Glycines 13 rue des Fusillés 59280 Armentières 2 quater place du Prieuré 59800 Lille Tél. 03.20.35.82.76 - Fax 03.20.35.69.13 Tél. 03.20.47.92.24 - Fax 03.20.56.94.62 [email protected] [email protected] • Sud Villeneuve d’Ascq • Les Peupliers 24 rue des Martyrs 59260 Hellemmes 23 place du Général de Gaulle 59560 Comines Tél. 03.20.62.23.26 - Fax 03.20.67.15.83 Tél. 03.20.39.01.44 - Fax 03.20.39.40.42 [email protected] [email protected]

• Les Jacinthes • Sud Seclin 3 rue des Acacias 59840 Pérenchies 10 place Paul Eluard 59113 Seclin Tél. 03.20.08.75.75 - Fax 03.20.08.67.96 Tél. 03.20.96.42.98 - Fax 03.20.96.42.85 [email protected] [email protected]

• Gaston Colette PARENTALITÉ 6 place Paul Eluard 59113 Seclin Tél. 03.20.90.20.34 - Fax 03.20.96.80.44 • SAAP - Service d’Aide à la Parentalité [email protected] 1 Rue F. Joliot Curie - RDC - Porte 1000 59000 Lille • Les Trois Fontaines Tél. 03.20.79.98.60 13 rue des Fusillés 59280 Armentières [email protected] Tél. 03.20.07.57.52 - Fax 03.20.07.58.81 [email protected] ACCUEIL D’URGENCE

RéSIDENCES HéBERGEMENT SPéCIFIQUES • CAUSe - Centre d’Accueil d’Urgence Spécialisé 250 rue de Lille • Le Clos du Chemin Vert - Foyer Jeunes 59100 Roubaix 56 rue Renoir 59493 Villeneuve d’Ascq Tél. 03.20.79.33.43 - Fax 03.20.79.38.12 Tél. 03.20.84.05.14 - Fax 03.20.41.27.97 [email protected] [email protected]

• La Source - Foyer d’accompagnement • Résidence Service Saint André Catoire 33 Rue Gaston Baratte 59493 Villeneuve d’Ascq 26 bis Rue Fénelon – 59350 Saint-André-lez-Lille Tél. 03.28.76.15.30 - Fax 03.20.34.69.62 Tél. 06.79.81.10.50 - Fax 03.20.09.81.93 [email protected] foyers de vie et saj RéSIDENCES services • Foyer de Vie « Les Cattelaines » et SAJ • Résidence Service et Accueil de Jour Arc en Ciel 14 rue Fidèle Lhermitte 59320 Haubourdin 6 Rue Guillaume Werniers 59000 Lille Tél. 03.20.38.87.30 - Fax 03.20.38.87.35 Tél. 03.20.47.82.75 - [email protected] [email protected] • Résidence Service Lille-Station 41 Rue Meurein - 59000 Lille • Foyer de Vie « Le Rivage » et SAJ 46 place Alain Flamand 59274 Marquillies Tél. 03.20.47.92.24 - Fax 03.20.09.81.93 Tél. 03.20.16.09.80 - Fax 03.20.16.09.89 [email protected] [email protected] • Résidence Service La Drève Allée des Marronniers – 59113 Seclin • Service d’Accueil de Jour (SAJ) Tél. 03.20.90.20.34 - Fax 03.20.96.80.44 62-62 bis rue du Long Pot 59000 Lille [email protected] Tél. 03.20.79.98.61 - Fax 03.20.79.98.62

SIÈGE &services associatifs

(Groupes associatifs, dispositif Temps Lib’...) • Siège 42 rue Roger Salengro CS 10092 59030 Lille Cedex Tél. 03.20.43.95.60 - Fax 03.20.47.55.41 - [email protected] 47 DERNIÈRE MINUTE Photo Département du Nord JEAN-RENÉ LECERF ET GENEVIÈVE MANNARINO EN VISITE AU FOYER DE VIE LES CATTELAINES Jeudi 3 décembre, le président du Département du Nord et la vice-présidente en charge de l’autonomie étaient au foyer de vie d’Haubourdin. L’occasion de revenir sur le premier confinement et présenter les actions menées pour favoriser autodétermination et parcours inclusifs. l’occasion de la journée interna- Aux Floralies (photo ci-dessus), Laura En- favorisant ainsi les rencontres entre rési- tionale des personnes handica- grand a présenté son parcours profession- dents, découvertes et liens entre établis- Apées, Jean-René Lecerf, président nel à l’Esat, à Loos. Parmi les 51 résidents, sements. du Département du Nord, et Geneviève ils sont actuellement deux à réaliser des Aux Olivines, c’est à la médiathèque que Mannarino, vice-présidente en charge de stages en Esat. Ludovic Laffay a évoqué sa les projets en faveur de l’accès à la culture l’autonomie, sont venus à la rencontre des pratique de l’équitation en club. Des té- ont été présentés, notamment la sortie résidents et professionnels du foyer de vie moignages illustrant le travail mené pour imminente de Premier avril. Ecrit et illustré et service d’accueil de jour (SAJ) d’Hau- développer l’autodérmination et les pro- par des résidents, l’ouvrage est un pro- bourdin. Pierre Béharelle, maire de la jets inclusifs : « Nous travaillons pour que jet phare de l’établissement. En tant que commune, Florence Bobillier, présidente les résidents aient la parole, qu’ils puissent bibliothécaires bénévoles, Carole Lamy, de l’association, Bernadette Aumaitre et vivre comme tout le monde, a indiqué Sébastien Zabbara et Michel Gathié ont Gilbert Duvaux, administrateurs, ont éga- Alexandre Valin, professionnel. Ils ont les présenté leur rôle de conseillers auprès lement participé à la visite. clés, nous sommes là pour les accompa- des résidents usagers de la médiathèque. gner. » Fermeture du SAJ, maintien du lien, dé- La présentation du projet de résidence tachement des professionnels des SAJ en Vieillissement, aide aux aidants et répit intermédiaire a clos la visite. A l’horizon foyer de vie, renforts extérieurs : la visite a Aux Benoîtes – où la moyenne d’âge 2022, le futur bâtiment comprendra de démarré par un retour sur l’organisation s’élève à 61 ans – Hélène François a par- nouveaux logements mais aussi un café ci- pendant le premier confinement, avec les couru les actions en lien avec le vieillisse- toyen, un espace de coworking ou encore explications de Julien Vandermarlière, ac- ment, en faveur de l’aide aux aidants et la médiathèque. Un tiers-lieu ouvert à tous compagné par le SAJ, et José Barragan, du répit. L’établissement développe no- avec l’ambition de développer encore professionnel. tamment des partenariats avec les Ehpad, plus l’ouverture, la rencontre et le partage.

PBL n°15 - JOURNAL de l’Association Les Papillons Blancs de Lille Présidente : Florence Bobillier Directeur Général : Guillaume Schotté Rédaction et conception : Claire Cierzniak, chargée de communication Impression : Reprographie, Le Groupe Malécot ISSN : 2605-860X

Les Papillons Blancs de Lille - Twitter : apei_lille Apei Les Papillons Blancs de Lille - 42 rue Roger Salengro - CS 10092 - 59030 Lille Cedex Tél. : 03 20 43 95 60 - Fax : 03 20 47 55 41 - [email protected] - www.papillonsblancs-lille.org Association à but non lucratif de type loi du 1er juillet 1901 déclarée à la préfecture du Nord n° W595004890. Affiliée à l’Unapei reconnue d’utilité publique.